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Les associations agroforestières et leurs multiples ... - ResearchGate

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BOIS ET FORÊTS DES TROPIQUES, 2002, N° 271 (1)<br />

DOSSIER<br />

ASSOCIATIONS AGROFORESTIÈRES / AGROFORESTERIE<br />

27<br />

<strong>Les</strong> techniques <strong>agroforestières</strong><br />

séquentielles<br />

C<strong>et</strong>te catégorie regroupe des<br />

cas où l’interaction entre arbres <strong>et</strong><br />

cultures a lieu dans le temps.<br />

L’agriculture itinérante, par l’intermédiaire<br />

de la friche reconstitutrice de la<br />

fertilité du sol, en est l’archétype. <strong>Les</strong><br />

jachères boisées améliorées, dans<br />

lesquelles les arbres plantés peuvent<br />

aussi avoir un rôle de production,<br />

sont également classées dans ce<br />

groupe. Dans le système « taungya »,<br />

l’espace disponible entre les arbres<br />

d’une plantation forestière est utilisé,<br />

pendant les premières années, pour<br />

des cultures agricoles.<br />

<strong>Les</strong> techniques <strong>agroforestières</strong><br />

mineures<br />

C<strong>et</strong>te dernière catégorie rassemble<br />

les cas un peu particuliers où<br />

des arbres sont associés à des productions<br />

animales spécifiques, à l’instar<br />

de certaines pêcheries de mangrove<br />

(aquaforesterie). <strong>Les</strong> <strong>associations</strong><br />

d’arbres à des productions dues à des<br />

insectes (entomoforesterie) peuvent<br />

également être incluses dans l’agroforesterie.<br />

La production de laque à partir<br />

d’hémiptères vivant sur les<br />

branches de certains arbres, les vers à<br />

soie nourris avec les feuilles du mûrier,<br />

ou l’apiculture, lorsque la production<br />

de miel dépend de f<strong>leurs</strong> d’arbres<br />

(notamment quand les ruches sont<br />

installées dans les arbres), en sont<br />

des exemples.<br />

Il existe aussi des situations<br />

complexes où sont associées deux ou<br />

trois catégories de pratiques <strong>agroforestières</strong>.<br />

Par exemple, la « jungle à<br />

hévéa » de Sumatra (Gouyon <strong>et</strong> al.,<br />

1993) est à la fois une agroforêt <strong>et</strong><br />

une jachère améliorée faisant partie<br />

d’un cycle d’agriculture itinérante.<br />

Par ail<strong>leurs</strong>, les animaux peuvent<br />

consommer du fourrage d’arbres, directement<br />

ou par affouragement, ou<br />

s’alimenter de cultures fourragères<br />

ou sur des pâturages cultivés en association<br />

avec des arbres. C’est le<br />

grand domaine du sylvopastoralisme.<br />

Il existe enfin des situations intermédiaires<br />

entre ce qui est agroforestier<br />

<strong>et</strong> ce qui ne l’est pas. Comme le<br />

montre la figure 1, le domaine de<br />

l’agroforesterie a des limites floues.<br />

La présence d’une composante<br />

pérenne dans les <strong>associations</strong> <strong>agroforestières</strong><br />

a des conséquences socioéconomiques<br />

importantes : gestion<br />

dans la durée, valeur symbolique <strong>et</strong><br />

sociale de l’arbre. Elle a aussi des<br />

conséquences écologiques, la présence<br />

d’arbres pouvant être bénéfique<br />

(complémentarité), mais aussi induire<br />

une concurrence avec les cultures.<br />

Ces phénomènes sont fonction de la<br />

disposition spatiale <strong>et</strong> temporelle des<br />

arbres <strong>et</strong> des cultures. C’est la raison<br />

pour laquelle il est utile, comme le<br />

montre la figure 2, de classer les techniques<br />

<strong>agroforestières</strong> en fonction du<br />

degré de recouvrement, dans l’espace<br />

<strong>et</strong> dans le temps, des arbres <strong>et</strong> des<br />

cultures. Ainsi, l’agroforesterie simultanée<br />

est séparée de l’agroforesterie<br />

séquentielle, les phénomènes de<br />

concurrence ne pouvant se produire<br />

que dans le premier cas.<br />

Interactions<br />

écologiques en<br />

agroforesterie<br />

L’étude scientifique des phénomènes<br />

de concurrence <strong>et</strong> de complémentarité<br />

en agroforesterie en est à<br />

ses débuts. <strong>Les</strong> résultats de recherche<br />

montrent la complexité des interactions<br />

qui s’expriment à différents<br />

niveaux : feuillages, racines, sol<br />

superficiel ou profond. Concurrence<br />

<strong>et</strong> complémentarité s’expriment aussi<br />

de manière différente selon les conditions<br />

environnementales : une sécheresse<br />

peut annuler l’eff<strong>et</strong> positif<br />

induit par la présence d’une légumineuse<br />

car la culture associée ne peut<br />

profiter de l’azote supplémentaire<br />

faute d’eau. L’agroforesterie a par<br />

ail<strong>leurs</strong> des implications environnementales<br />

<strong>multiples</strong>, grâce aux différents<br />

rôles que jouent les arbres dans<br />

de nombreux équilibres écologiques.<br />

Figure 1. À la périphérie, les ovales représentent des situations non<br />

<strong>agroforestières</strong>. Au centre, le domaine flou de l’agroforesterie est délimité<br />

par des tir<strong>et</strong>s indiquant les passages vers ce qui n’est pas de l’agroforesterie.<br />

<strong>Les</strong> caractéristiques <strong>agroforestières</strong> augmentent vers le centre.<br />

The oval shapes around the periphery represent non agroforestry cases.<br />

In the centre, the blurred outlines of agroforestry activities are represented<br />

by dashes showing the transition to other activities.<br />

Agroforestry characteristics increase towards the centre.

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