34 - Paire de paravents, byoubu, à six feuilles Paysage peint. Milieu / Fin Edo, ca. XVIII e -XIX e siècle. Œuvre non signée attribuée à l’école Kano, de peintre inconnu. Chaque feuille, H. 173 cm. Larg. 62 cm. Chaque paravent, H. 173 cm. Larg. 376 cm. 3 500 / 4 000 € Ancienne collection japonaise. Ce paravent est peint essentiellement à l’encre sur un support doré en soie. Les paysages peints japonais furent largement influencés par la peinture chinoise hautement appréciés au Japon. Toutes les études sur ce sujet s’accordent pour considérer que les prêtres de la secte bouddhiste Zen commencèrent à peindre des paysages car la secte Zen avait introduit la technique en même temps que la doctrine. Si l’âge d’or des paysages peints au Japon est sans conteste la période Muromachi (1338-1573), pendant laquelle la secte Zen rencontra succès et admiration, cette tradition picturale initiée par des prêtres se poursuivit jusqu’à la période Meiji (1868-1912) avec des laïcs et des peintres professionnels des école Kanÿ et Ami. Cette peinture parfaitement composée, attribuée à l’école Kanÿ, reflète l’harmonie de la nature où s’expriment montagnes, rivière, village et personnages. Cette paire de paravents est en bonne condition pour l’âge. Aucune restauration connue ou apparente. L'école Kanÿ est une école d'artistes japonais (essentiellement peintres) professionnels et laïques. Elle fut créée par Kanÿ Masanobu, suivi de Kanÿ Motonobu vers le milieu du XV e siècle. Les artistes Kanÿ, constitués en ateliers familiaux, produisirent une grande variété de peintures dans de nombreux genres. Le fondateur de l'école, Kanÿ Masanobu (1434–1530) devint peintre officiel à la cour du Shogun, et cette haute position conféra à ce courant artistique influence et prestige. Ses disciples améliorèrent son style et ses méthodes, et l'école prospéra rapidement. Alors que bien des écoles se spécialisent dans un seul style, un seul support ou une seule forme, l'école Kanÿ excella dans deux domaines différents. Les peintres Kanÿ travaillaient souvent sur de grandes surfaces (portes coulissantes ou paravents) pour peindre des scènes de nature représentant des oiseaux, des plantes, de l'eau, ou d'autres animaux, couvrant l'arrière plan de feuille d'or. L'école était cependant tout autant renommée pour ses paysages monochromes à l'encre sur soie. Les peintres Kanÿ utilisaient l'encre pour composer des tableaux très plats, mais dont la composition était parfaitement équilibrée entre les premiers plans détaillant des descriptions réalistes, et l'arrière blanc souvent formé de nuages, de formes montagneuses ou d'autres éléments abstraits. L'utilisation d'un espace neutre, pour indiquer la distance et pour, par exemple, figurer de la brume, était tiré de styles traditionnels chinois que les artistes Kanÿ surent utiliser avec brio. 8 I 29 novembre 2009 - 17h I GAÏA I
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