la brochure Lire en 6e - Centre académique de ressources sur la ...

Même s’ils en ont lu à l’école élémentaire, ce que les nouveaux programmes du cycle 3
permettent timidement avec la présence sur la « liste de références » de quelques titres 4 , les
élèves de 6 e connaissent ce genre essentiellement par le cinéma et la télévision, qui
empruntent plus à la littérature qu’ils ne créent de scénarios originaux.
Pour l’élève de 6 e , rentrer dans le genre codé qu’est le policier permet de se familiariser avec
des codes culturels. Le genre est actuellement très marqué par la culture anglo-américaine. Or
ce texte présente la particularité d’être écrit en français par un auteur bilingue qui nous livre
ici une fausse vraie nouvelle à l’américaine. De même la valorisation du chien, considéré dans
d’autres cultures ou d’autres époques comme une créature immonde ou stupide.
Cette nouvelle peut être accessible à des enfants assez jeunes, pourvu qu’ils soient guidés. On
attire ainsi leur attention sur le fait fondamental que chaque indice compte, qu’un indice
apparemment sans conséquence peut mener à la solution de l’énigme et au sens. Enfin ce
texte ne comporte ni violence ni langage familier, reproches souvent adressés au genre, mais
la méprise sur le vrai héros offre l’occasion d’une prise de distance propice à l’humour. Et la
prise de distance du récit par rapport à l’histoire est le premier pas vers la lecture littéraire.
Nous proposerons une approche en cinq temps, suivant un découpage du texte en cinq parties
qui permettent un dévoilement progressif du récit et un réinvestissement productif – ce qu’il
n’est pas toujours ! – du schéma narratif quinaire.
1. Extrait 1 : la situation initiale et l’exposé du problème ou l’énigme policière à
résoudre (jusqu’à… une odeur inhabituelle, quand… 5
1.1. Repérage des personnages, de leurs désignations et caractérisations (séance 1 : une à
deux heures suivant le niveau de la classe, le moment de l’année, la familiarité avec le genre
et autres données que le professeur, qui connaît sa classe, est à même d’apprécier).
Après une première lecture, les élèves soulignent sur le texte polycopié les notations qui
concernent chacun des trois personnages de trois couleurs différentes.
Puis une mise en commun orale permet de préciser et de compléter les rôles :
Tom, l’enquêteur, qui semble posséder toutes les qualités pour être le héros ;
Mary, la victime ;
le narrateur, qui semble être ici un témoin passif.
L’important, pour guider la suite de la lecture des élèves, est qu’ils situent bien les
personnages et les rôles qu’ils endossent dans le récit.
Commentaire :
Il apparaît que le personnage le plus abondamment décrit est Tom Delon, et
qu’en outre il est décrit comme un héros de cinéma : c’est un policier beau,
soigné, viril, courageux, vif, un homme de décision rapide, énergique, qui
porte le patronyme d’un acteur célèbre, réside dans la capitale du cinéma et
paraît auréolé d’une éternelle jeunesse.
4 Entre autres, Pierre Boileau, La villa d’en face, éd. Bayard Jeunesse ; Irina Drozd, Un tueur à ma porte, éd.
Bayard Jeunesse ; Anne Fine, Journal d’un chat assassin, éd. Ecole des loisirs ; Jean-Hugues Oppel, Ippon, éd.
Syros jeunesse.
5 Couper le texte au milieu d’une phrase n’est pas illogique dans ce contexte pédagogique : on attire l’attention
des élèves sur le connecteur (quand) et le changement de temps (reniflais / chassèrent) qui permettent de passer
de la présentation à l’action. En outre renifler s’avérera un indice important quand, en fin de lecture, on aura
compris qui est réellement Grand-papa.
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