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Le nouvel amant de ma mère (1 ère partie)
Récit écrit par Kacou Claudy Wognin, élève de 5e secondaire à Émile-­‐Legault
11
Je me réveille en sursaut. Des gouttelettes perlent mon
front. J’ai peur. Je ne veux pas me lever. J’essaye de me
convaincre que les bruits répétitifs contre la fenêtre et
contre la porte du salon ne sont qu’un rêve, mais je
peine à y croire.
Il faut que je fasse quelque chose. Je dois agir vite
puisque la curiosité, l’appréhension et la peur me
rongent littéralement. Mais que faire ? La curiosité
l’emporte. Je me convaincs intérieurement de sortir de
mes draps confortables et chauds, de descendre les
marches une-­‐à-­‐une jusqu’au salon et de faire face à la
situation. Je sais, ce n’est pas la meilleure solution. Ni la
plus intelligente d’ailleurs, mais c’est définitivement la
plus excitante.
Je suis mon idée et sors de mon lit. Mes jambes sont
flageolantes et mon corps lourd de fatigue. Je me remets
en question une minute, puis décide de continuer. Je
sors de ma chambre sur la pointe des pieds et le plus
discrètement possible. Arrivée à l’escalier qui mène au
salon, je m’agrippe à la rampe et entame la descente
furtivement. Après la troisième marche, j’entends un
bruit sec et fort. J’attends quelques secondes
complètement tétanisée.
Oh là là! Ce que j’entends ne me plaît pas du tout :
quelqu’un vient d’entrer dans la maison. Et, il
semblerait que cette dite personne soit entrée par la
fenêtre. Je suis plus qu’apeurée. Je suis frigorifiée et
horrifiée. Quoi qu’il en soit, cet effronté n’a
certainement pas l’intention de socialiser. Il faut que je
remonte me mettre à l’abri et penser à une action
intelligente cette fois-­‐ci.
J’appellerais la CIA, le FBI ou le président s’il le faut.
N’importe quoi pour me tirer d’affaire. Je ...
Lorsque j’atteins l’étage, j’entends des rires en bas. Qui
qu’il soit, il n’est pas seul, il a un complice.
Mais une seconde...
Sans trop réfléchir, je déboule les escaliers en trombe et
une fois arrivée en bas, j’allume les lumières et lâche un
soupir exaspéré les bras croisés sur la poitrine.
Elle est vraiment sérieuse ??? Me ficher une trouille
pareille au milieu de la nuit. Vraiment ?
Comme je l’avais deviné, les rires étaient ceux de ma
mère. DE MA MERE!! Mais comment peut-­‐elle être aussi
négligente ? Je n’ai quand même pas à subir les
conséquences qu’entraine la venue d’un nouvel amant
chaque deux mois, quand même !
Elle me voit, s’excuse et me présente l’homme en
question. Il est plutôt grand et gélatineux.
Il a l’air élastique. Sur son visage aux traits fins, je
distingue un menton mal rasé ainsi qu’une barbe drue
que je trouve repoussante. Mais où va-­‐t-­‐elle dénicher
des hommes pareils !? Bon au moins, il est mieux vêtu
que le précédent qui s’appelait Jééric. Quel nom
d’ailleurs ! Jééric, non mais sans blague !?! En tout cas, je
crois que celui-­‐ci se nomme Raphaël ou « Raphy-­‐mon-­choux
» comme elle l’appelle. Décidément, ma mère me
surprendra toujours avec ses relations abracada-­‐
brantes.
Sans plus attendre, je les saluts et retourne dans mon lit
douillet. Il est temps de rattraper le temps perdu...
Je me réveille plus-­‐ou-­‐moins reposée et surtout moche.
Je me dirige nonchalamment vers la salle de bain.
Comme toujours, mon apparence du matin n’est pas des
plus flatteuses. Je me brosse, me lave et tout le reste.
Puis, vient la partie que j’aime le plus : il est temps de
manger. Manger est définitivement une des plus belles
choses sur cette terre. Lorsque j’arrive au salon, je
remarque que ma mère et « Raphy » sont tous deux
allongés sur le sofa. Les voir ainsi est dégoutant !
Je les laisse et va préparer le déjeuner. Au rendez-­‐vous :
crêpes et toasts au Nutella.
-­‐Humm !
Ma mère et son homme se lèvent du sofa et viennent
s’attabler, sans la moindre gêne. Je soupir et les sers.
Pour ma mère, des toasts et pour Monsieur, des crêpes.
C’est maintenant sous la lumière du jour que je
distingue bien Raphy. A vrai dire, il est plutôt charmant.
Ma mère me voit l’épier et entame la conversation. A
travers ses mots, je comprends qu’ils se sont rencontrés
au théâtre, une semaine plus tôt. J’apprends aussi que
Raphaël est en fait un acrobate. Ah ! Tout est plus clair !
Les portes grandes et normales en pleine journée, il ne
connaît pas. Pour lui, ce sont plutôt des acrobaties pour
passer par la fenêtre tard le soir. Je comprends aussi
pourquoi il me semblait si élastique la veille.
Et voilà, c’est repartit.
Une fois que ma mère commence, elle ne veut plus
s’arrêter de blablater. Ce qui est encore plus repoussant,
c’est que, la bouche pleine, elle et Raphy essaient de
s’embrasser. Ils se chouchoutent et se caressent.
DEGOÛTANT !
Je me sauve et je vais m’écraser devant la télé. Peut-­‐être
que là, on aura quelque chose de plus attrayant à me
montrer...
À suivre...