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6 <br />

Spécial Halloween <br />

Kacou Claudy Wognin, élève de 5e secondaire à Émile-­‐Legault<br />

J’étais essoufflé. Mon travail devenait plus ardu,<br />

mais je devais continuer. Il fallait que je creuse<br />

vite pour me cacher avant qu’il ne se pointe. Ce<br />

que je faisais-là était risqué. Même que c’était<br />

carrément dangereux.<br />

Je trouvai enfin ce que je cherchais. A demi<br />

couvert par le sable noir, les écritures brodées<br />

en lettres d’or sur le coffre luisaient sous<br />

l’éclairage inégal de la nuit. Je balayai<br />

rapidement le sable et dégageai l’ouverture de<br />

ma cachette. Dans le décor opaque, je ne<br />

distinguais pas la belle couleur verte du coffre,<br />

mais peu importe. Je me glissai à l’intérieur sans<br />

oublier de cacher mes effets et je rabattis le<br />

couvercle. Enfin à l’abri, je me sentais calme. Il<br />

ne pourrait pas me trouver ici malgré tout le<br />

désordre que j’avais mis.<br />

J’attendis et j’attendis patient et attentif comme<br />

toujours bien que je commençais à manquer<br />

effroyablement d’air. Plus que quelques minutes<br />

avant que je ne suffoque. Dehors, il ne semblait<br />

pas y avoir l’ombre d’un chat et ma tentation à<br />

quitter mon refuge grandit jusqu’à ce que je<br />

cède. Je sortis de mon antre courbaturé et<br />

étouffé. Il n’y avait personne aux alentours. Je<br />

m’équipai de mes outils et continuai à faire ce<br />

que j’étais venu faire là. J’étais si concentré à la<br />

tâche que je baissai ma garde.<br />

Je creusais et creusais, et plus je creusais, de<br />

mystérieux parfums me parvenaient aux narines.<br />

Je fis une courte pause et jetai un regard à ma<br />

montre, mais je ne lus pas l’heure tellement<br />

j’étais exténué.<br />

Je repris mon travail par la suite, mais dans une<br />

autre zone parce que celle-là était vierge. Un<br />

coup de pelle et je fus assommé. Une<br />

abominable odeur enflammait ma fosse nasale.<br />

Cette indescriptible atroce puanteur qui émanait<br />

des profondeurs du sol m’enlevait toute envie de<br />

poursuivre mes fouilles. Je fus inefficace pour<br />

une bonne dizaine de minutes puis, je me<br />

ressaisis et repoussai la mauvaise odeur de mon<br />

esprit.<br />

Enfoui dans le sable, se trouvait quelque chose<br />

que je n’aurais pas dû voir. J’étais à la fois<br />

surpris et étonné. Je commençais à me dire que<br />

je n’aurais pas dû venir. Les choses prenaient<br />

une nouvelle tournure et ma mission était<br />

maintenant devenue suicidaire. Je voulais tout<br />

arrêter, mais ma curiosité me retint.<br />

C’est à ce moment-là qu’un craquement se fit<br />

entendre dans le cimetière. Un craquement bref<br />

et sec. J’étais sur le qui-vive inquiet. J’en étais<br />

sûr, je venais d’entendre un son. Soudain saisi<br />

de peur, le cœur battant la chamade, je blêmis et<br />

tremblai comme une fillette. Je voulais courir,<br />

m’enfuir, m’envoler, m’évader. Je voulais<br />

retourner dans ma cachette, m’enfouir et<br />

disparaître comme s’il ne s’était rien passé ou<br />

peut-être mieux, me réveiller de cet affreux<br />

cauchemar, mais apeuré j’étais aux aguets. Ma<br />

montre indiquait désormais minuit treize<br />

minutes et treize secondes exactement. Quoi de<br />

plus frigorifiant pour un vendredi 13, d’autant<br />

plus que je suis un froussard superstitieux ?<br />

J’éteignis ma lanterne pour me camoufler et<br />

aussitôt, la noirceur m’engloutit. Je fus plongé<br />

dans une atmosphère inquiétante. Quelque<br />

chose de sinistre se préparait. J’étais terrifié et<br />

figé. Je retins mon souffle en attente d’un signe<br />

lorsque j’entendis de nouveau un bruit. Je me<br />

sentis menacé. J’angoissais et ma frayeur<br />

prenait de l’ampleur. Mais qu’étais-je venu faire<br />

là ?<br />

Je suais maintenant à grosses gouttes et je<br />

sentais mon corps se liquéfier. A ce moment<br />

précis, je sentis une présence derrière moi. D’un<br />

ton enjoué, il me<br />

chuchota à l’oreille :<br />

« BOO ! ».<br />

Je mouillai mon<br />

pantalon car j’avais<br />

compris qu’il était<br />

trop tard…

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