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Les landes de Paimpont :
sol et composition floristique
par :
Justine HARLÉ
Sandrine GUIMTRANDY
Valérie LE DANTEC
Isabelle NICOLAS
Caroline ROUSSEL
SOMMAIRE
INTRODUCTION.
I.Définition d'une lande et étude floristique.
1- Définition.
2- Relevés floristiques.
II.Confirmation de l'existence des différents types de landes par d'autres
paramètres.
1- La topographie.
2- Le sol.
III.Etude de la variation de la végétation en fonction de la profondeur du sol.
1- Méthode de Czekanowski.
2- Choix du paramétre.
3- Méthodes des relevés.
4- Résultats et analyse.
1

CONCLUSION.
ANNEXES.
BIBLIOGRAPHIE.
INTRODUCTION
La station biologique de Paimpont est située au coeur d'un massif forestier,
vestige de la légendaire forêt de Brocéliande. Dans cette région, le substrat est constitué
soit de schistes rouges (Cambrien), encore appellés "schistes pourprés", soit de grès
armoricain (Ordovicien inférieur). La roche mère est donc essentiellement imperméable se
qui se traduit par un réseau hydrographique important (grand nombre de ruisseaux, de
mares, d'étangs...).
En outre ce site est soumis à un climat océanique avec une importante
pluviométrie. Tout ceci contribue à la formation d'un paysage diversifié composé d'une
mosaïque de
2

milieux : forêts, bocages, prairies et landes. Ces dernières feront l'objet de notre étude.
Notre travail consiste en la définition des différents types de landes en fonction
de la composition floristique ; mais nous nous sommes aussi intéressées aux profils
pédologiques ainsi qu'à l'évolution de la végétation en fonction de la profondeur du sol
(profil écologique).
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I. DEFINITION D'UNE LANDE ET
ETUDE FLORISTIQUE.
Cette partie permettra d'une part de citer les définitions usuelles des landes.
D'autre part avec les relevés floristiques effectués sur le domaine de Paimpont, nous
tenterons de conclure à l'existence de différents types de landes (cf. fig. n°1).
1- Définition.
Une lande est une formation végétale caractérisée par la dominance des espèces sociales
ligneuses basses (5) . Une lande est également une formation végétale de la zone tempérée,
composée principalement de bruyères (genre Erica), de genêts (genre Sarothamnium) et
d'ajoncs (genre Ulex), résultant de la dégradation de la forêt de chênes (sous climat
océanique), d'origine naturelle (excès de perméabilité ou d'imperméabilité) ou humaine
(défrichement, incendie ect...) (9) .
Il ressort de ceci, que la lande représente une étape intermédiaire, un stade
d'évolution écologique entre les pelouses et la forêt.
Aussi, nous avons recherché autour de la station, les milieux qui correspondaient
le mieux à ces définitions.
2- Les relevés floristiques.
Pour faciliter la lecture des relevés floristiques, voici la liste des abréviations
5

utilisées dans ce devoir :
Ulex ou Ule : Ulex europaeus Eri. : Erica cinerea
Agr. : Agrostis setacea
Fét. : Festuca ovina
Hyp. : Hypericum
Cal. : Calluna vulgaris
Sed. : Sedum anglicum
Mol. : Molinia caerulea
linearifolium
a) But.
Différents relevés ont été effectués afin de caractériser les landes par leur
composition floristique, paramètre le plus accessible au premier abord.
b) Méthode.
La méthode employée est basée sur le coefficient d'abondance / dominance :
+ nombre d'individus et recouvrement très faibles
1 individus abondants et recouvrement faible
2 individus très abondants ou 5% ≤ Recouvrement ≤ 15%
3 espèce à nombre quelconque ou 25% ≤ R ≤ 50%
4 individus abondants ou non, 50% ≤ R ≤ 75%
5 nbr individus quelconque, recouvrement ≥ 75%
Pour que les relevés soient représentatifs, nous avons délimité des surfaces
homogènes d'un point de vue floristique. De plus, nous avons choisi des parcelles qui
correspondaient aux définitions et qui semblaient intéressantes par leurs dissemblances et
leurs ressemblances.
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c) Résultats.
Tableau n°I : Relevés floristiques ordonnés.
Relevés Espèces 1 2 3 4 5
Polytrichum piliferum
Jasione montana
1
+
1 Aira praecox
.
Ornithopus perpusillus .
Ombilicus rupestris .
Sedum anglicum
Hypericum lineafolium
3 +
+ +
Cladonia portentosa 3 + +
Festuca ovina 2 2 1
Erica cinerea + 1 1
Viola lactea +
2 Asphodelus albus
+
Danthonia decumbens +
Digitalis purpurea +
Rumex acetosella +
Carex pilulifera +
Sarothamnus scoparius + +
Polygala serpyllifolia + +
Calluna vulgaris + 1 1
Quercus pedunculata + + 1 +
Ulex europaeus + 3 5 +
Agrostis setacea + 1
Pleurozium schreberi 3
3 Pyrus sp
+
Potentilla tormentilla + +
Cladonia sp .
Parmelia sp .
Polytrichum juniperum .
Erica ciliaris 3 +
4 Ulex nanus
Pinus pinaster
2 +
+ 2 +
Pteridium aquilinum 2 2
Betula pubescens + + 2
Molinia caerulea + 3 5
Rubus fruticosus + + 1
Rhamnus frangula + 1
Erica tetralix + 2
Salix aurita 1
Vaccinium myrtillus +
5 Osmunida regalis
.
7

Scorzonera humilis .
Narthecium ossifragum .
Blechnum spicant .
Lonicera periclymenum
Juncus
.
.
D'aprés le tableau (n°I), on observe une évolution dans la composition floristique.
En effet, au niveau du relevé 1, on note dans un premier temps, l'abondance du orpin
(Sedum anglicum) et des lichens (Cladonia portentosa). Ce peuplement est trés localisé,
semble-t-il, au niveau des affleurements de roche (cf.partie III).
Le deuxième relevé bien que situé dans le même type de parcelle, montre une
diminution nette de la population de Sedum anglicum et de lichen en faveur de la fétuque
(Festuca ovina), de la bruyère cendrée (Erica cinerea) et de l'ajonc (Ulex europaeus).
Ce phénomène s'accentue au niveau du troisième relevé où l'ajonc devient
largement majoritaire. Il est accompagné d'un tapis de bryophytes (Pleurozium schreberi)
qui n'apparait qu'à ce niveau.
Donc au sein d'une parcelle (relevés 1, 2 et 3), on observe déjà différents
groupements. Ceci sera étudié plus précisément dans le paragraphe III.
Dans la deuxième parcelle (relevé 4), le peuplement végétal est essentiellement
constitué par d'autres espèces telles que la bruyère ciliée (Erica ciliaris), la fougère aigle
(Pteridium aquilinum), le pin maritime (Pinus pinaster) et la molinie (Molinia caerulea).
Il semble donc que ce peuplement soit différent par rapport aux trois relevés de la
première parcelle. Cependant la dissemblance n'est pas absolue car certains genres sont
présents quelque soit le type de relevé (Erica, Ulex). On peut donc conclure que les deux
types de parcelles sont distincts du point de vue floristique tout en appartenant au type
"lande".
Le cinquième relevé présente les mêmes espèces que le quatrième mais avec un
coefficient d'abondance/dominance plus important pour la molinie et pour Erica tetralix,
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plantes caractéristiques des milieux humides.
De plus on observe l'apparition de plantes non rencontrées précédemment. En effet le
saule (Salix aurita),le chèvrefeuille (Lonicera periclymenum), la myrtille (Vaccinium
myrtillus), l'osmonde royale (Osmonda regalis), la scorzonaire (Scorzonaria humilis), la
narthétie (Narthetium ossifragum), la potentille (Potentilla tormentilla), le jonc (Juncus du
groupe sylvatica) et la fougère pectinée (Blechnum spicant) ne sont présentes que dans le
troisième relevé.
Ce dernier est donc différent des autres relevés non seulement par sa composition
floristique mais aussi par la dominance de certaines espèces.
Finalement les résultats obtenus mettent clairement en évidence l'existence de
trois types de landes :
- La première parcelle est essentiellement composée d'espèces rencontrées dans les
milieux secs (sedum, fétuque). Elle peut donc être assimilée à une lande sèche.
Notons que cette formation n'apparait pas comme homogène. Cette particularité sera
détaillée ultérieurement (partie III).
De plus, le relevé floristique permet de conclure que le groupement de la lande sèche
est Ulici-Ericion cinerea. Il faut signaler que cette parcelle où ont été effectués les relevés
floristiques 1, 2 et 3, ne comportait pas de Scleranthus perennis ni d'Asterocarpus
canensis, qui sont pourtant des espèces caractéristiques.
- De part sa composition floristique, la deuxième parcelle semble intermédiaire entre
la première et la troisième. Elle comprend des espèces végétales rencontrées dans ces deux
dernières. Cet échantillonnage d'espèces appartenant soit à des milieux secs, soit à des
milieux humides, nous permet de dire que cette lande est de type mèsophile, son
groupement étant Ulici-Ericion ciliaris.
Cependant la présence de la molinie et d'Erica tetralix permet de supposer qu'il existe
une certaine humidité.
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- La troisième parcelle présente des espèces typiques de sols frais et humides : molinie
et Erica tetralix y sont en grande abondance. Il s'agit donc d'une lande humide, dont le
groupement est Ulici-Ericion tetralicis.
Par la suite, nous allons essayer de déterminer plus précisément les paramètres à
l'origine de ces différents types de landes.
II. CONFIRMATION DE L'EXISTENCE DE DIFFERENTS
TYPES DE LANDES PAR D'AUTRES PARAMETRES.
Grâce à la composition floristique, nous avons mis en évidence différents types
de landes. On s'est intéressé ensuite à l'existence d'autres paramétres qui pourraient
confirmer ces observations.
Dans la mesure des moyens techniques disponibles, on a choisi de travailler sur
la topographie et le sol.
1- La topographie.
En étudiant les landes, nous avons pu remarquer que les landes de type humide se
situent principalement dans des dépressions ou en bas de pente. Par contre, les landes se
trouvant sur des hauteurs ou des affleurements rocheux, ont un caractère xérophile (la
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topographie accentuant le drainage).
Cependant la présence en lande sèche de la molinie (Molinia caerulea), espèce
caractéristique des milieux humides, peut être expliquée par son installation dans une zone
dépressionnaire.
Il semblerait que la topographie joue un rôle non négligeable dans la typologie des
landes.
2- Le sol.
Le sol est une formation en relation étroite avec la végétation. Nous allons donc
caractériser les sols correspondant aux différents types de landes et chercher à corréler
leurs variations avec celles du sol si il y a lieu.
a) Le pH.
Tout d'abord, nous avons mesuré les pH des horizons supérieurs dans ces
différents milieux. Les résultats sont consignés dans le tableau suivant.
Tableau n°II : Valeurs de pH des horizons supérieurs dans les landes.
Type de lande pH
Lande sèche 4.8 à 5.1
Lande mésophile 5.0
Lande humide 4.9
Les valeurs obtenues caractérisent toutes un pH acide (en moyenne 5 unités pH). Ceci
peut être mis en rapport avec le type de végétation des landes. En effet, une majeure partie
de ce peuplement végétal est constituée d'
espèces acidifiantes (Ericacées).
Il faut préciser que les valeurs trouvées ont uniquement un caractère indicatif. On ne
peut pas les comparer entre elles car les pH obtenus sont trop proches et le matériel utilisé
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peu précis (crayon à pH). De plus, les mesures n'ont pas été effectuées en laboratoire.
b) Les profils.
On a effectué des forages avec la tarière et élaboré des profils dans les trois types
de landes (cf.fig. n°2).
Après analyse, on obtient :
-un sol brun jeune pour la lande sèche.
-un sol lessivé à pseudogley dans la lande mésophile.
-un pseudogley sous la lande humide.
Les landes mésophile et humide présentent des sols plus ou moins hydromorphes à la
différence de la lande sèche.
Ceci pourrait permettre de confirmer le rôle prépondérant
de l'humidité dans la différenciation typologique des landes. De plus, les pseudogleys
présentent une différence au niveau du battement de la nappe. On constate que les
précipitations de fer ferrique dans l'horizon A 2g de la lande mésophile apparaissent à partir
d'une plus grande profondeur. En effet, pour le pseudogley de la lande humide, la nappe
reste près de la surface avec un faible battement contrairement à la lande mésophile.
Notons cependant que lors d'un de nos forages dans la lande mésophile, nous avons
atteint la nappe vers 50 cm de profondeur. Il apparait que ce forage a été effectué à
proximité d'un ruisseau, ce qui pourrait expliquer la faible profondeur à laquelle se
trouvait la nappe. De plus cette étude date de la fin du printemps, époque où la nappe est à
peu près à son maximum, même si les années précédentes ont été plutôt sèches.
A première vue, à un type de landes correspondrait un type de sol, dont le caractère
"humidité" pourrait être à l'origine des différentes catégories de landes (sèches,
mésophiles, humides).
Dans la continuité de la démarche scientifique adoptée, il aurait été intéressant de
mesurer ce caractère, or ce ne fût pas possible dans notre cas. Cette étude nous aurait ainsi
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permis de mettre en évidence le gradient d'humidité qui existe entre ces trois classes de
landes.
Il nous faut préciser que la teneur en humidité du sol dépend aussi de sa teneur en
argiles. En effet le pseudogley est plus riche en argiles et par conséquent il est le plus apte
à retenir l'eau.
Fig. n°2 : Profils pédologiques.
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III.ETUDE DE LA VARIATION DE LA VEGETATION EN
FONCTION DE LA PROFONDEUR DU SOL.
Après l'étude floristique et des paramètres édaphiques des landes, il semblait
intéressant d'observer l'évolution de la végétation en fonction de la profondeur du sol. Ce
travail a été effectué au sein de la lande sèche.
1- Méthode de Czekanowski.
D'après les relevés floristiques effectués, nous avons sélectionner les huit espèces
qui revenaient le plus souvent sur la lande sèche (cf. Annexe n°2). Ces espèces ont été
comparées entre elles deux à deux de façon à mettre en évidence l'existence potentielle
d'une liaison entre elles.
Pour ce faire nous avons utilisé la méthode de Czekanowski qui est basée sur le
coefficient de contraste floristique, calculé de la façon suivante :
Soient deux espèces A et B, on appelle C le nombre de relevés où les deux
espèces sont présentes ensemble, et N le nombre total de relevés où au moins une des deux
espèces est présente.
On a alors : Coeff = (C/N)* 100
15

Les coefficients sont regroupés en classes de pourcentage (cf. fig. n°3).
Le diagramme a été établi à partir de 214 relevés. On a affecté aux classes de
coefficients un symbole afin de visualiser directement la fréquence de recoupement.
Tableau III: Matrice de Czekanowski.
Hyp.Sed.Fét.Agr.UlexEri.Cal.Mol.
Hyp100 22.424.519.47.7 5.5 6.4 0
Sed22.4100 56.826.718.9 0 0 0
Fét24.556.8100 31.925.06.4 0.9 0
Agr19.426.731.9100 40.622.94.5 1
Ule7.7 18.925.040.6100 43.718.05.6
Eri5.5 0 6.4 22.943.7100 23.31.2
Cal6.5 0 0.9 4.5 18.023.3100 0
Mol 0 0 0 1 5.6 1.2 0 100
On observe sur le diagramme deux noyaux le long de la diagonale. Ceci traduit la
présence de deux groupes d'espèces liées entre elles. Par exemple sont souvent associées :
16

- sedum, agrostis et fétuque
- ajonc, callune et bruyère.
Il semble qu'il y ait effectivement une corrélation que nous allons tenter de
caractériser en étudiant le comportement de chaque espèce.
2- Choix du paramètre.
D'entre tous les paramètres possibles (le pH, l'humidité, etc...), la profondeur du
sol nous est apparue comme étant le plus facilement accessible.
En parcourant une lande sèche, on peut observer par endroit des affleurements
rocheux, ces derniers étant absents des autres types de landes. On peut donc penser que la
profondeur du sol est un paramètre déterminant de l'évolution de la végétation.
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3- Méthodes des relevés.
A travers la lande sèche, selon six transects orientés et définis (cf. fig.n°4), nous
avons effectué tous les mètres, au moyen d'une tige de métal et d'un maillet, une série de
mesures de profondeur. Sur un mètre carré autour de ce point, nous avons noté la présence
ou l'absence de huit espèces considérées comme caractéristiques de la lande (Ulex
europaeus, Agrostis setacea, Festuca ovina, Calluna vulgaris, Erica cinerea, Molinia
caerulea, Sedum anglicum, Hypericum linearifolium).
Pour compléter nos valeurs issues des différents transects, nous avons effectué des
mesures au hasard sur l'ensemble de la parcelle considérée.
4- Résultats et analyse.
Dans le tableau ci-après (n°IV), les fréquences ont été calculées en tenant compte
de la présence relative d'une espèce dans chaque classe de profondeur.
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Classes
de
prof.
nbr
rel/
cls.
Tableau IV : Fréquences de présence (%).
Ulex Agr. Fet. Cal. Eri Mol. Hyp Sed
1:0-2 11 9 36 73 0 0 0 9 91
2:2-4 32 50 53 81 0 9 0 41 75
3:4-6 28 64 46 61 0 7 0 14 68
4:6-8 23 61 57 52 4 17 0 22 52
5:8-10 17 100 56 56 13 38 0 19 50
6:10-15 29 62 55 24 14 66 0 14 3
7:15-23 33 76 36 15 18 55 0 3 0
8:23-32 20 95 45 5 40 90 0 5 0
9: >32 21 95 24 0 48 52 14 0 0
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Les histogrammes (cf. fig. n°5) confirment la corrélation entre espèces et
profondeur du sol. Ainsi on voit que le sédum et la fétuque se développent surtout sur de
très faibles profondeurs, même si la gamme de cette dernière est plus étendue.
L'Agrostis setacea et l'Ulex europaeus semblent moins exigeant quant à la
profondeur car ils sont présents dans tout le spectre, avec un optimum déplacé vers les
grandes épaisseurs de sol pour l'ajonc.
De plus on remarque que les plantes ligneuses basses comme l'Erica cinerea et la
Calluna vulgaris apparaissent seulement au niveau des épaisseurs importantes ; cela
signifie qu'il existe déjà une ébauche de sol.
En ce qui concerne l'Hypericum linearifolium, il se rencontre au niveau des faibles
et moyennes profondeurs. Sa relative disparition pour les épaisseurs importantes peut
également dû au fait qu'il ne supporte pas l'ombrage des Ulex.
Quant à la molinie, elle apparait dans les trés hautes classes de profondeurs. Ceci a
été confirmé par les mesures faites dans les landes mésophile et humide (toutes > à 32
cm).
En complément des histogrammes, à partir des valeurs obtenues dans les
relevés, on peut établir des graphes de la profondeur du sol en fonction de la distance
parcourue sur chaque transect. Sur ce graphe, on fait figurer la présence ou l'absence
d'une espèce donnée (cf. fig. n°6).
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En observant les graphes,on peut remarquer la répartition propre de chaque espèce
en fonction de la profondeur. Par exemple, le sédum et la fétuque se développant
majoritairement en zone peu profonde. L'ajonc, l'agrostis, la bruyère cendrée et la
callune sont répartis de façon plus homogène selon la profondeur. Ce mode de
représentation graphique confirme les conclusion issues de l'analyse des histogrammes.
Au regard de tous ces résultats, on peut dire qu'il existe différents stades dans
la lande sèche en fonction de la profondeur.
Le stade à Sedum représente le groupement pionnier. Il permet l'édification d'un
sol qui par la suite pourra accueillir une formation végétale plus diversifiée.
Ceci est possible parce que le sédum présente un certaine adaptation à la sècheresse
: Système racinaire peu développé et une crassulescence (réserve d'eau dans les feuilles
et les tiges).
Le stade à fétuque est une pelouse qui suit le groupement à sédum et dont
l'apparition est corrélée à l'augmentation de la profondeur de sol. Cependant les
conditions d'humidité n'ont pas atteint leur optimum ce qui implique un caractére
xérophile chez la fétuque. Ses feuilles cylindriques lui permettent de limiter les pertes
d'eau par transpiration.
La lande sensu stricto composée majoritairement d'ajoncs et d'Ericacées, ne se
développe que sur un sol relativement plus évolué. Ce stade semble être la transition
avec la Chênaie-Hêtraie, climax de cette région, dont les jeunes chênes présents dans la
lande sont les signes avantcoureurs.
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CONCLUSION
L'étude de la typologie des landes nous montre que ces formations sont
essentiellement composées de nanophanérophytes et de chamaephytes. En outre, on a pu
définir trois types de landes en fonction notamment du degrés d'humidité.
Paralèllement on a pu observer que le facteur prépondérant dans l'évolution de ces
formations végétales est l'accroissement de l'épaisseur du sol. En effet, l'installation des
plantes s'accentue avec la constitution du sol. Et réciproquement, les modifications
édaphiques sont corrélées à l'apport de matière organique.
On obtient ainsi le schéma d'évolution suivant :
Association pionnière à sédum
Pelouse sèche à fétuque
Lande sèche à E. cinerea, U. europeaus, A. setacea
Chênaie - Hêtraie
Cependant cette forêt peut évoluer d'une manière régressive et retourner au stade
de lande dont le type dépendra essentiellement de la qualité du drainage. Si le sol est bien
29

drainé on obtiendra une lande sèche, à l'inverse on aura une lande de type plutôt humide.
Par la suite, si les sols sont trop lessivés ou hydromorphes, le retour vers la chênaiehêtraie
sera difficile. On obtiendra alors un paraclimax constitué par une lande haute
d'ajoncs et de fougères. Ces formations pourront être aménagées en plantations de résineux
(Pinus pinaster en majorité).
FIN
30

ANNEXES
* Annexe 1 : Relevés floristiques.
* Annexe 2 : Relevés des mesures de profondeur.
* Annexe 3 : Herbier.
31

Annexe 1 :Relevés floristiques des différentes landes.
Lande n°1 (sèche) :
* Stade à sédum :
* Sédum d'Angleterre, Sedum anglicum 3
* Cladone, Cladonia portentosa 3
* Fétuque ovine, Festuca ovina 2
* Mousse pilifère, Polytrichum pilifera 1
* Millepertuis à feuilles longues, Hypericum lineafolium +
* Ajonc d'Europe, Ulex europaeus +
* Chêne pédonculé, Quercus pedunculata +
* Agrustis, Agrostis setacea +
* Jasione des montagnes, Jasione montana +
* Bruyère cendrée, Erica cinerea +
* Nombril de Vénus, Ombilicus rupestris .
* Pied d'oiseaux, Ornitopus perpusilus .
* Canche précoce, Aira praecose .
32

* Stade à fétuque :
* Ajonc d'Europe, Ulex europaeus 3
* Fétuque ovine, Festuca ovina 2
* Bruyère cendrée, Erica cinerea 1
* Sédum d'Angleterre, Sedum anglicum +
* Cladone, Cladonia portentosa +
* Millepertuis, Hypericum lineafolium +
* Callune vulgaire, Calluna vulgaris +
* Violette lactée, Viola lactea +
* Polygala, Polygala serpylifollia +
* Ronce, Rubus fruticosus +
* Chêne pédonculé, Quercus pedunculata +
* Genêt à balais, Sarothamnus scoparius +
* Asphodèle, Asphodelus albus +
* Millet des décombres, Danthonia decumbens +
* Digitale pourpre, Digitalis purpurea +
* Rumex petite oseille, Rumex acetosella +
* Carex à pilule, Carex pilulifera +
33

* Lande sensu stricto :
- Strate arbustive :
* Ajonc d'Europe, Ulex europaeus 5
* Chêne pédonculé, Quercus pedunculata 1
* Genêt à balais, Cystus scoparius +
* Bourdaine, Rhamnus frangula +
* Bouleau, Betula pubescens +
* Pin maritime, Pinus pinaster +
* Poirier, Pirus sp +
- Strate herbacée :
* Fétuque ovine, Festuca ovina 1
* Agrostis, Agrostis setacea 1
* Callune vulgaire, Calluna vulgaris 1
* Bruyère cendrée, Erica cinerea 1
* Molinie bleue, Molinia caerulea +
* Ronce, Rubus fruticosus +
* Chêne pédonculé, Quercus pedunculata +
* Tormentille, Potentilla tormentilla +
* Polygala, Polygala serpyllifolia .
34

- Strate muscinale :
* Pleurozium schreberi 3
* Cladone, Cladonia portentosa +
* Polytric, Polytrichum juniperinum .
* Lichen, Cladonia sp .
* Parmelie, Parmelia sp .
Lande n°2 (séche) :
* Sédum d'Angleterre ,Sedum anglicum 3
* Callune vulgaire, Calluna vulgaris 2
* Ajonc européen, Ulex europaeus 2
* Rumex petite oseille, Rumex acetosella 1
* Bruyère cendrée, Erica cinerea 1
* Cladone, Cladonia portentosa 1
* Lychnis fleur de coucou, Lyschnis flos-cuculi 1
* Millepertuis à feuilles longues, Hypericum lineafolium 1
* Genêt à balais, Sarothamnus scoparius 1
* Fétuque, Festuca ovina 1
* Jacinthe des bois, Hyacintoides non-scriptum +
* Jasione des montagnes, Jasione montana +
* Silène penchée, Silene nutans +
* Stellaire holostée, Stellaria holostea +
* Poirier, Pirus +
35

* Astérocarpe, Asterocarpus canensis +
* Pleurosium schreberi +
* Polysticum juniperinum +
* Polysticum piliferum +
* Conopode,Conopodium majus +
* Chêne sessile, Quercus sessiliflora +
* Digitale pourpre, Digitalis purpurea +
* Nombril de Vénus, Umbilicus rupestris +
* Germandrée scorodoine, Teucrium scorodonia +
* Ronce fruticuleuse, Rubus fruticosus +
Lande n° 3 (mésophile) :
* Bruyère ciliée, Erica ciliaris 3
* Molinie bleue, Molinia caerulea 3
* Fougère aigle, Pteridium aquilinum 2
* Ajonc nain, Ulex nanus 2
* Pin maritime, Pinus pinaster 2
* Bouleau pubescens, Betula pubescens +
* Bruyère à quatre angles, Erica tetralis +
36

Lande n°4 (humide) :
* Molinie bleue, Molinia caerulea 5
* Fougère aigle, Pteridium aquilinium 2
* Bruyère à quatre angles, Erica tetralix 2
* Bouleau pubescent, Betula pubescens 2
* Ronce fruticuleuse, Rubus fruticosus 1
* Callune vulgaire, Calluna vulgaris 1
* Saule, Salix aurita (_) 1
* Bourdaine, Rhamnus frangula 1
* Bruyère ciliée, Erica ciliaris +
* Lonicéra périclymène, Lonicera periclymenum +
* Airelle myrtille, Vaccinium myrtillus +
* Osmonde royale, Osmunda regalis +
* Scorzonère humble, Scorzonera humilis +
* Ajonc nain, Ulex nanus +
* Narthecie, Narthecium ossifragum +
* Potentille tormentille, Potentilla tormentilla +
* Jonc, Juncus (du groupe sylvatica) +
* Ajonc d'Europe, Ulex europaeus +
* Fougère pectinée, Blechnum spicant +
* Chêne pédonculé, Quercus pedunculata +
* Pin maritime, Pinus pinaster (Pinus maritima) +
37

BIBLIOGRAPHIE
(1)"Les bases de la production végétale", D. SOLTNER, Tomes 1 & 2 (458p &
312p), Collection Sciences et Techniques agricoles, Angers, 1985.
(2)"Clé de détermination des groupements végétaux de l'Ile de France", J.
LACOURT, (19p).
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BONNIER & G. DE LAYENS, Ed. Belin, Paris, 1986.
(5)"Flore forestière française", J.C RAMEAU, D. MANSION & G. DUME, Tome 1
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(6)"Guide de la flore et de la faune de nos régions", (399p), Ed. ARTHAUD, Paris,
1989.
(7)"Guide des fougères, des mousses et des lichens d'Europe", H.S.JAHNS, (258p),
Ed. DELACHAUX & NIESTLE, Neuchâtel-Paris, 1989.
(8)"Nouvelle flore de Belgique, du Grand-Duché de Luxembourg, du nord de la
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(9)"Nouveau petit Larousse", Ed. Larousse, Paris, 1971.
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