campagne le grand pari.pdf
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«<br />
Exactement<br />
!<br />
Vous avez aussi <strong>le</strong> fatalisme / défaitisme par paresse<br />
intel<strong>le</strong>ctuel<strong>le</strong> et citoyenne, qui concerne un plus <strong>grand</strong><br />
nombre. Considérant que c’est compliqué, pourquoi ne<br />
pas laisser faire, après tout ? Vous vous dites que,<br />
fina<strong>le</strong>ment, dans la majorité, personne ne s’en sort si<br />
mal, que cela vient d’ail<strong>le</strong>urs, qu’il n’existe pas d’autre<br />
schéma que la globalisation économique, etc.<br />
Vous avez encore <strong>le</strong> défaitisme / fatalisme par<br />
résignation et par impuissance, qui, là, concerne <strong>le</strong>s plus<br />
vulnérab<strong>le</strong>s.<br />
Le fatalisme stratégique me paraît <strong>le</strong> plus dangereux.<br />
C’est ce que j’appel<strong>le</strong> la « politique de la tour d’ivoire ».<br />
C’est, à mon avis, celui qui sera <strong>le</strong> plus diffici<strong>le</strong> à<br />
dépasser. Par contre, par rapport aux deux autres, ce sont<br />
tel<strong>le</strong>ment d’initiatives dans <strong>le</strong>s territoires et tel<strong>le</strong>ment<br />
d’inventions au titre de la solidarité pour <strong>le</strong>s plus<br />
vulnérab<strong>le</strong>s que l’on doit pouvoir passer à autre chose.»<br />
Dans <strong>le</strong>s débats, il est largement question de<br />
PIB et de chiffres. Vous évoquez <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> de la<br />
finance, mais <strong>le</strong>s questions humaines et<br />
culturel<strong>le</strong>s semb<strong>le</strong>nt absentes.<br />
Jean-Yves VIF<br />
ANIMATEUR<br />
DE LA<br />
JOURNÉE<br />
«C’est là ma <strong>grand</strong>e batail<strong>le</strong> depuis toujours et c’est<br />
d’ail<strong>le</strong>urs un sujet inquiétant qui mérite d’être évoqué.<br />
«Mais à quel moment<br />
par<strong>le</strong>-t-on des populations ?»<br />
Par<strong>le</strong>r des territoires en France aujourd’hui, c’est par<strong>le</strong>r<br />
d’espaces géographiques et de dimensions administratives,<br />
mais à quel moment par<strong>le</strong>-t-on des populations ?<br />
Des territoires, ce sont avant tout des populations et<br />
des communautés d’acteurs à mobiliser. Il s’agit donc<br />
de reprendre la question des territoires à travers la<br />
création de communautés d’acteurs et de repenser <strong>le</strong><br />
territoire à partir, non seu<strong>le</strong>ment des politiques<br />
publiques, mais du rô<strong>le</strong> de chacun. C’est ce que<br />
j’appel<strong>le</strong> la démocratie collaborative. Patrick Kanner se<br />
référait tout à l’heure à la « démocratie d’opinion ».<br />
D’autres en réfèrent à la démocratie participative : faire<br />
avec vous et un peu avec vous depuis <strong>le</strong>s politiques<br />
publiques.<br />
Il faut al<strong>le</strong>r plus loin. Dans ce moment de transformation,<br />
chacun doit « faire » sa part, ce qui implique de<br />
différencier <strong>le</strong> temps du débat du temps des décisions.<br />
Il convient de s’orienter vers <strong>le</strong> développement d’un<br />
débat public très audacieux, dans <strong>le</strong>quel on se regarde<br />
en tant que citoyens multifacettes. Les élus sont aussi<br />
citoyens, parfois consommateurs, mais représentants<br />
et donc décideurs des politiques publiques. Inversement,<br />
un responsab<strong>le</strong> associatif a aussi par moment à<br />
être dans un rô<strong>le</strong> de citoyen parce que résidant dans un<br />
territoire et de prise de position politique au sens fort.<br />
C’est, par exemp<strong>le</strong>, la posture à la Sauvegarde de<br />
l’enfance, notre association ayant un rô<strong>le</strong> d’interpellation<br />
et de proposition politique, si bien que, par<br />
moment, nous décidons aussi.<br />
«Chacun doit faire<br />
sa part»<br />
C’est aussi la nécessité, en toi<strong>le</strong> de fond, d’introduire la<br />
question du rendu compte mutuel. Je pense<br />
qu’aujourd’hui, nous ne sommes pas assez exigeants<br />
en tant que citoyens et é<strong>le</strong>cteurs dans la demande de<br />
rendu compte vis-à-vis des politiques publiques, mais<br />
inversement, il peut nous être demandé<br />
»<br />
à nous aussi<br />
ce que l’on a fait, là où l’on est.<br />
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