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Cette dernière région a été dessinée un peu rapidement, lundi soir, entre vingt et une heure quinze et vingt et une heure trente ! Jean-Yves VIF ANIMATEUR DE LA JOURNÉE 50 «D’emblée, je tiens à dire que je ne suis pas un élu et que je n’ai aucun mandat électif. Je suis un simple citoyen qui s’intéresse à ces questions et je suis tout à fait frappé par tout ce qui a été dit s’agissant en particulier de cette référence permanente au millefeuille administratif français qu’il faut défaire, comparé aux autres pays européens. Prenons le cas de l’Allemagne, parce que c’est « le » modèle. Il faut savoir que la structuration administrative du territoire allemand est plus complexe ou au moins aussi complexe que celle de la France. «Le millefeuille allemand est au moins aussi complexe, sinon plus que millefeuille français» Nous ne pouvons donc pas prendre l’Allemagne comme modèle dans ce domaine-là, s’agissant d’un modèle très compliqué. Ce sont, dans les seize länder allemands, plus de 180 ministres, sans parler des arrondissements ruraux. Le millefeuille allemand est au moins aussi complexe, sinon plus que millefeuille français. Par ailleurs, nous avons en France le plus vaste espace rural d’Europe. En guise de comparaison, l’Allemagne fait 200 000 kilomètres carrés de moins que la France, avec un nombre d’habitants d’une vingtaine de millions de plus. Le territoire français, par sa situation géographique, sa diversité et sa densité de population, est donc effectivement une richesse que, probablement, les politiques ne prennent pas suffisamment en compte. Concernant cette réforme territoriale et la disparition annoncée du département, je reviens sur ce qui a été dit sur le fait que ceux qui vont défendre le département et donc la ruralité sont des conservateurs. Il faut gagner le débat idéologique et la réforme qui nous est proposée ne va pas de l’avant : c’est une réforme conservatrice et même ultralibérale. De mon point de vue de simple citoyen, je suis désolé que ce soit un gouvernement de gauche qui le propose. Que sont ces fariboles consistant à dire que la France serait trop petite pour peser à l’échelle mondiale ou européenne, mais qu’en revanche, une région regroupant le Centre, le Limousin et Poitou-Charentes pèserait au niveau mondial ou aurait une influence au niveau européen ?» «Oui, mais peu importe puisque c’est aussi le cas d’autres régions ! Je ne sais pas, tout en regrettant qu’elle nous ait quittés, si la ministre a apaisé les inquiétudes des élus dans sa réponse… En tout cas, elle n’a pas apaisé les miennes et les aurait plutôt aggravées. Quant au fait de vouloir donner de nouveaux outils, de constituer de nouveaux comités, de nouveaux commissariats et que sais-je encore, il existe précisément déjà un outil qui a fait ses preuves depuis plus de 200 ans : c’est le département et on va le supprimer ! Y compris sur le plan symbolique, le département ayant structuré l’histoire de la République depuis plus de 250 ans, c’est, en termes de repère, une partie de l’héritage de la Révolution que l’on brade. Au nom de quoi ? Au nom de cette idéologie européenne qui veut que la France soit intégrée absolument dans l’Europe ! Je conclus donc en disant aux Présidents que c’est un mauvais coup porté à la ruralité. (Applaudissements)» Merci, monsieur. Nous avons bien compris le sens de votre intervention et de votre discours départementaliste tout à fait intéressant. Nous prenons une autre question. Jean-Yves VIF ANIMATEUR DE LA JOURNÉE
«Je suis nouveau maire de Saint-Hilaire-Fontaine, une commune de 205 habitants dans la Nièvre. Parmi tous les propos bien évidemment très intéressants, je n’ai pas entendu parler de fraternité, mot apposé aux côtés de ceux de liberté et égalité sur le fronton de certains édifices publics. Rien n’a été prononcé à ce sujet-là.» Jean-Yves VIF ANIMATEUR DE LA JOURNÉE Maire de Saint-Hilaire- Fontaine Sans vouloir vous contredire, Hélène Combe de la Funte Martinez a abordé le thème, en évoquant l’aspect humain et fraternel et en parlant de ressources humaines. Merci, en tout cas, de souligner l’importance du mot fraternité, au même titre que ceux de liberté et d’égalité. Une dernière question ? Président de la Fédération Auvergnate-Forez des buralistes et de la Chambre syndicale des buralistes «Aujourd’hui, 45 % des buralistes exercent dans des communes de moins de 3 500 habitants. Ce sont environ 12 000 points de vente sur une base de 6 000 commerces dans des communes de moins de 1 000 habitants. Nous sommes le premier réseau de proximité en France et un acteur du développement de la ruralité. C’est donc un sujet qui nous touche au quotidien, avec les difficultés de nos commerçants. «Les buralistes sont le premier réseau de proximité en France et un acteur du développement de la ruralité» Les buralistes sont, la plupart du temps, des points multiservices et ils ont largement investi dans leurs affaires sur des produits informatiques afin de pouvoir bénéficier de tout ce qui est aménagement et activité économique dans le domaine du service public. Mme la ministre Sylvia Pinel a rappelé elle-même qu’elle cherchait des points d’ancrage. Nous faisons partie de ces points et nous avons la possibilité technique et technologique d’apporter un service public dans les communes les plus reculées. C’est la raison pour laquelle nous souhaitons, et nous avons lancé un appel au travers des contrats d’avenir qui ont été signés, un développement des services publics au sein des petites ruralités. Nous lançons donc un nouvel appel au Gouvernement pour qu’il tienne compte de nos efforts.» Merci, messieurs les buralistes, pour votre contribution aux services publics ! Jean-Yves VIF ANIMATEUR DE LA JOURNÉE 51
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