Dialogue N°55 - Octobre 2010 - Ville de Castelsarrasin
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DOssIER<br />
L’HISTOIRE D’UN COUVENT<br />
DEVENU ADMINISTRATION D’éTAT<br />
Texte explicatif réalisé par la Sous-Préfecture<br />
Les Ursulines sont une congrégation d'origine italienne<br />
<strong>de</strong> la région <strong>de</strong> Brescia (Lombardie). A l'origine ce sont<br />
<strong>de</strong>s dames laïques, à l'initiative <strong>de</strong> Angela Merici qui<br />
fon<strong>de</strong>nt un mouvement pour la scolarisation <strong>de</strong>s<br />
petites filles, en 1535. L'Eglise par l'intermédiaire <strong>de</strong><br />
Charles Boromée, évêque <strong>de</strong> Milan donne une règle à<br />
ce mouvement qui se transforme alors en communauté<br />
religieuse : les Ursulines (vie en communauté et<br />
voeux), en 1568. Ce mouvement rayonne en Europe et<br />
notamment en France dès la fin du XvI ème siècle<br />
(1586). Ainsi une communauté s'installe à Bor<strong>de</strong>aux au<br />
début du XvII ème siècle. Un groupe <strong>de</strong> religieuses<br />
venant <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux s'installe à Montauban et à<br />
<strong>Castelsarrasin</strong> où l'accomplissement <strong>de</strong> sa mission<br />
pour la scolarisation <strong>de</strong>s petites filles reçoit un bon<br />
accueil <strong>de</strong> la population et, <strong>de</strong> ce fait, à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
générale s'installe en couvent à compter <strong>de</strong> 1643 ; le<br />
couvent est donc construit à partir <strong>de</strong> 1643 suite à un<br />
don <strong>de</strong> Dame <strong>de</strong> testas, à l'angle <strong>de</strong>s anciennes fortifications<br />
<strong>de</strong> <strong>Castelsarrasin</strong>, et suivant leurs limites au<br />
nord et au sud. Il s'agit donc d'un édifice <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong><br />
moitié du XvII ème siècle.<br />
Tour d’angle tranformée en oratoire<br />
La <strong>de</strong>stination <strong>de</strong> cet immeuble est triple :<br />
• un couvent pour les religieuses<br />
• un pensionnat payant pour les jeunes filles <strong>de</strong> «bonne<br />
famille»<br />
• une école publique, gratuite pour toutes les petites<br />
filles <strong>de</strong> la ville, en externat.<br />
On imagine que chacune <strong>de</strong>s ailes du bâtiment avait<br />
sa <strong>de</strong>stination.<br />
• La partie occupée aujourd'hui par l'administration,<br />
était affectée à la scolarisation <strong>de</strong>s petites filles et<br />
<strong>de</strong>s jeunes filles ;<br />
• La cour et les annexes étaient situées dans l'entrée<br />
44 rue <strong>de</strong> la Fraternité (ex rue Royale). L'emprise était<br />
plus allongée qu'aujourd'hui. Le bâtiment en face <strong>de</strong>s<br />
bureaux était affecté aux écuries et grange. Plus tard<br />
un logement pour le gardien a été réalisé, par la création<br />
d'un plancher, en réduction <strong>de</strong> la hauteur sous<br />
plafond (le<br />
garage <strong>de</strong>s voitures<br />
nécessitant<br />
moins <strong>de</strong> hauteur<br />
sous plafond)<br />
• Le couvent <strong>de</strong>s<br />
religieuses était<br />
situé dans la partie<br />
privative occupée<br />
par le souspréfet,<br />
avec au<br />
rez-<strong>de</strong>-chaussée<br />
un grand réfectoire<br />
et une chapelle.<br />
Le réfectoire<br />
servait sans<br />
doute également<br />
au repas <strong>de</strong>s pensionnaires.<br />
• La partie jardin<br />
se limitait à l'emprise<br />
délimitée<br />
par l'ancienne fortification<br />
dont le<br />
Les <strong>de</strong>ux ailes du bâtiment<br />
encadrant le jardin intérieur<br />
reste d'une tourelle<br />
marque l'angle en<br />
limite nord et est. Le niveau du jardin était plus bas<br />
sans doute légèrement en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> celui <strong>de</strong>s bâtiments.<br />
selon l'usage un jardin <strong>de</strong> méditation <strong>de</strong>vait former<br />
un carré avec le cloître, le reste du terrain étant<br />
utilisé en jardin potager et verger.<br />
Le couvent <strong>de</strong>vient bien national, puis sous préfecture :<br />
« ... Pour ce qui concerne <strong>Castelsarrasin</strong>, la<br />
Municipalité sollicita l'autorisation d'acquérir le couvent<br />
<strong>de</strong>s Carmes pour installer toutes les administrations<br />
nouvelles. Il lui fut adjugé le 29 mai 1791 pour 12 037<br />
livres. La ville acquit aussi le prieuré Saint Sauveur<br />
composé d'un jardin, pré, hangar, cave, grenier (près<br />
l'église) pour 2000 livres et le couvent <strong>de</strong>s Capucins,<br />
bâtiments et jardins pour 11 000 livres le 11 août 1791.<br />
Quant aux <strong>de</strong>ux couvents <strong>de</strong> religieuses, la ville eut<br />
moins <strong>de</strong> chance. Elle les acquit facilement car aucun<br />
particulier ne pouvait s'intéresser à <strong>de</strong> tels immeubles :<br />
les Ursulines pour 10 300 livres le 12 octobre 1792, les<br />
Dominicaines le 28 octobre suivant pour une somme<br />
que nous ignorons. Le Directoire du Département<br />
jugea les adjudications trop basses et cassa les<br />
ventes. Le couvent <strong>de</strong>s Ursulines resta «bien national»<br />
et se transforma tout naturellement en sous-préfecture....<br />
»<br />
Extrait <strong>de</strong> ‘‘<strong>Castelsarrasin</strong> 1789-1799’’<br />
par Boutonnet<br />
10<br />
Revue Municipale <strong>de</strong> <strong>Castelsarrasin</strong> n°55 - <strong>Octobre</strong> <strong>2010</strong>