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SOUCHES AFRICAINES DU VIRUS DE LA ROUGEOLE : ETUDE ...

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UNIVERSITE JOSEPH FOURIER-GRENOBLE 1<br />

SCIENCES & GEOGRAPHIE<br />

THESE<br />

Pour obtenir le grade de<br />

DOCTEUR <strong>DE</strong> L’UNIVERSITE JOSEPH FOURIER<br />

DISCIPLINE : BIOLOGIE<br />

(arrêté ministériel du 30 mars 1992)<br />

présentée et soutenue publiquement<br />

par<br />

Diane NINKAM NGHEMNING<br />

le 09 Juillet 2002<br />

<strong>SOUCHES</strong> <strong>AFRICAINES</strong> <strong>DU</strong> <strong>VIRUS</strong> <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>ROUGEOLE</strong> :<br />

ETU<strong>DE</strong> <strong>DE</strong> L’INTERACTION <strong>VIRUS</strong>-CELLULE<br />

ET ANALYSES PHYLOGENETIQUES<br />

JURY<br />

Pr P. Lebon, rapporteur<br />

Pr P. Pothier, rapporteur<br />

Pr J.M. Seigneurin<br />

Dr. R. Ruigrok<br />

Dr. T.F. Wild


REMERCIEMENTS<br />

Je remercie le Dr. Fabian WILD pour m’avoir accueillie dans son laboratoire et dirigé cette<br />

thèse. Il n’a pas hésité à me confier la mission d’aller isoler des souches de virus de la<br />

rougeole au Cameroun. Ses conseils pratiques enrichissants, son expérience et sa disponibilité<br />

m’ont aidée à mener à bien ce travail. Sans son aide matériel et financière, ce travail n’aurai<br />

pas aboutit aussi vite.<br />

Je remercie le Dr. Rob RUIGROK pour m’avoir initié à la virologie depuis le <strong>DE</strong>A à l’EMBL<br />

et pour m’avoir suivi au long de ce travail. Qu’il trouve ici le témoignage de ma sincère<br />

reconnaissance.<br />

Je remercie la direction du Centre Pasteur de Yaoundé, notamment le Dr. Paul MARTIN V.<br />

M. pour m’avoir aider à obtenir une aide financière, le Dr Jocelyn THONNON pour m’avoir<br />

accueillie au Centre Pasteur de Yaoundé.<br />

Je remercie Monsieur le Professeur LEBON de l’Hôpital Saint Vincent de Paul de Paris et<br />

Monsieur le Professeur POTHIER de l’Université de Bourgogne qui m’ont fait l’honneur<br />

d’accepter de juger ce travail, Monsieur le Professeur SEIGNEURIN de l’Université Joseph<br />

Fourier de Grenoble pour avoir accepté de présider le jury de cette thèse.<br />

Je remercie le Dr Eric NERRIENET pour ses conseils et toute l’équipe du laboratoire de<br />

virologie du Centre Pasteur de Yaoundé pour son accueil chaleureux, le Pr TIECHE, le Dr<br />

TENE, le Dr EWANE EKOYOL de l’Hôpital Centrale de Yaoundé pour le diagnostic<br />

clinique et les prélèvements, le Dr TICHA JOHNSON MULUH de l’OMS de Yaoundé pour<br />

avoir mis à ma disposition les données épidémiologiques de la rougeole au Cameroun.<br />

Je remercie le Dr Robin BUCK<strong>LA</strong>ND, pour avoir mis à ma disposition une paillase dans son<br />

laboratoire. Ses conseils et son humour au cours de ce travail m’ont aidé à m’intégrer dans<br />

l’équipe et à avancer dans mes travaux.


Je remercie le Dr Florence PRA<strong>DE</strong>L et le Dr Glaucia BACCA<strong>LA</strong> du laboratoire Biomérieux<br />

pour m’avoir hébergé dans leur laboratoire pendant la réfection de notre laboratoire. Leur<br />

accueil chaleureux et leurs conseils sont inoubliables.<br />

Je remercie le Dr Laurent <strong>DU</strong>RET pour m’avoir appris à utiliser les logiciels d’analyses<br />

phylogénétiques.<br />

Je remercie l’équipe d’immunobiologie des infections virales : le Dr Branka HORVAT pour<br />

ses conseils scientifiques, le Dr Nathalie DAVOUST pour sa disponibilité et ses conseils,<br />

Julien MARIE pour son humour et pour m’avoir appris tous les jours les nuances de la langue<br />

française, Bariza B<strong>LA</strong>NQUIER pour ses conseils en matière de séquençage, Anabelle<br />

LEFEUVRE sur qui je peux compter à tout moment, Yann KERDILES et Olivier<br />

TOUZELET qui sont le symbole de la jeunesse et du dynamisme de l’équipe. A vous tous,<br />

merci pour l’ambiance chaleureuse qui règne dans l’équipe.<br />

Je remercie tous les membres de l’INSERM U404 pour leur aide spontanée et leur<br />

disponibilité au cours de ce travail.<br />

Je remercie particulièrement Bernadette MARET pour sa disponibilité, pour m’avoir motivé<br />

pour les cours de gymnastique et pour la relecture de cette thèse.<br />

Merci à Jules, Lynda et Davy qui ont accepté mon humeur tout en m’encourageant tout au<br />

long de ce travail.<br />

Merci à Jean et Jeannine BOUTET, qui m’ont adopté et m’ont encouragé tout au long de ce<br />

travail. Qu’ils trouvent ici l’expression de ma profonde gratitude.<br />

Merci à ma famille pour son soutien moral tout au long de ce travail.


TABLE <strong>DE</strong>S MATIERES<br />

CHAPITRE I. LE <strong>VIRUS</strong> <strong>DE</strong> LE <strong>ROUGEOLE</strong>………………………………..1<br />

I.1 Historique …………………………………………………………………2<br />

I.2. Classification……………………………………………………………...3<br />

I.3. Structure du virion et organisation du génome…………………………...5<br />

I.4. Structure et fonction des protéines du virus de la rougeole………………7<br />

I.4.1. La nucléoprotéine (N)……………………………………………………………..7<br />

I.4.2. Les protéines P, C et V……………………………………………………………7<br />

I.4.3. La protéine de matrice (M)………………………………………………..………8<br />

I.4.4. La protéine de fusion (F)………………………………….……………………….8<br />

I.4.5. L'hémagglutinine (H)…………………………………………………...…………9<br />

I.4.6. La protéine large ( L)…………………………………………………………….10<br />

I.5. Cycle viral……………………………………………………...………..10<br />

I.5.1. Attachement et pénétration du virus dans les cellules……………..……………..10<br />

I.5.2. Transcription et réplication de l'ARN viral……………………………………....12<br />

I.5.3. Encapsidation et bourgeonnement……………………...………………………..13<br />

I.6. Pathologie………………………….……………………………………18<br />

I.6.1. Réponses immunitaires………………………………………………………..…20<br />

I.6.1.a. Réponses immunes cellulaires………….……………………………………….20<br />

I.6.1.b. Réponse humorale…………………………………………………..……………21<br />

I.6.2. Immunosuppression……………………….……………………………………22<br />

I.6.3. Complications de la rougeole…………………………………………………..23<br />

CHAPITRE II. <strong>LA</strong> VACCINATION…………………………………………..25<br />

II.1 Les vaccins inactivés……………………………………………………26<br />

II.2 Les vaccins vivants atténués…………………….. .…………………….28<br />

II.3 Les nouvelles approches de vaccination ………………..………………31<br />

II.3 1. Le vaccin actuel : quelques difficultés rencontrées…………….………………31


II.3 2. Les nouveaux vaccins……………………………………………………...…..33<br />

II.3 2.a. Les vaccins utilisant les vecteurs viraux……………………………………..34<br />

II.3 2.b. Les ISCOMs…………………………………….……………….……………….35<br />

II.3 2.c. La vaccination ADN………………………………………………………….…35<br />

II.4. Position actuelle de l’OMS : stratégie de vaccination……………………………36<br />

CHAPITRE III. ETU<strong>DE</strong>S EPI<strong>DE</strong>MIOLOGIQUES <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>ROUGEOLE</strong>……38<br />

III.1 .Propagation de l’infection au sein d’une population non vaccinée……39<br />

III.1.1. Niveau d’exposition bas………………………………………………………..39<br />

III.1.2. Niveau d’exposition élevé………………………………………...……………39<br />

III.2. Propagation de la rougeole au sein d’une population vaccinée…….….41<br />

III.3. Efficacité de la vaccination contre la rougeole………………..………43<br />

III.4. Réponse à la vaccination : Production d’anticorps……………………43<br />

III.4.1. Facteurs d’hôte…………………………………...…………………………….43<br />

III.4.1.a. Age de l’hôte………………………….…………………………………………..43<br />

III.4.1.b. Etat nutritionnel de l’hôte……………………………………………………….46<br />

III.4.1.c. Etat de santé de l’hôte……………………………………………………………46<br />

III.4.2. Facteurs génétiques……………………………………………………………..47<br />

III.4.3. Facteurs associés au vaccin……………………………………………. .……..47<br />

III.4.3.a. La souche………………………….………………………………………………48<br />

III.4.3.b. La dose…………………………………….……………………………………….49<br />

III.4.3.c. Le mode d’administration……………………………………………………….49<br />

III.4.4.. Facteurs liés au programme de vaccination……………………………..……..49<br />

III.5. Protection conférée par la vaccination…………………..…………...…..50<br />

III.5.1. Taux protecteur d’anticorps………………………………………………………..50<br />

III.5.2. Durée de la protection……………………………………………………………..51


CHAPITRE IV. EPI<strong>DE</strong>MIOLOGIE MOLECU<strong>LA</strong>IRE <strong>DU</strong> <strong>VIRUS</strong> <strong>DE</strong> <strong>LA</strong><br />

<strong>ROUGEOLE</strong>……………………………………………………………………54<br />

IV.1. Variabilité antigénique du virus de la rougeole……….………………54<br />

IV.2. Variations génétiques du virus de la rougeole……………………..….56<br />

IV.3. Classification génétique du virus de la rougeole………………….…..57<br />

IV.4. Distribution géographique des différents génotypes…………….……59<br />

IV.5. L’épidémiologie moléculaire comme outil de contrôle de<br />

la stratégie de vaccination…………………………………… .……………59<br />

IV.6. Application des campagnes intensives de vaccination…….…………61<br />

IV.6.1. La Gambie……………………………………………………………………..62<br />

IV.6.2. Les Etats-Unis……………………………………………………………..…..62<br />

IV.6.3. L’Amérique du Sud………………………………………………….………...63<br />

CHAPITRE V. <strong>LA</strong> <strong>ROUGEOLE</strong> EN AFRIQUE…………………….…..……65<br />

V.1. La rougeole au Cameroun………………………………………….…..66<br />

V.1.2. Situation géographique du Cameroun…………………………………….…….66<br />

V.1.3. Historique de la vaccination au Cameroun……………………………………..66<br />

V.1.4. Epidémies saisonnières de rougeole au Cameroun………………………..……67<br />

V.1.5. Incidence et létalité de la rougeole…………………………………….………..69<br />

V.2. La rougeole dans le continent africain……………..…………………..73<br />

CHAPITRE VI. ETU<strong>DE</strong> <strong>DE</strong>S <strong>SOUCHES</strong> <strong>AFRICAINES</strong> <strong>DE</strong> <strong>VIRUS</strong> <strong>DE</strong> <strong>LA</strong><br />

<strong>ROUGEOLE</strong>……………………………………………………………………75<br />

VI.1 Interaction Virus-Cellules………………………….…………………..76<br />

VI.1.1. Approche d’un virologiste à l’épidémiologie moléculaire……………………..76<br />

VI.1.2. Résumé de l’article 1……………………………………………..…………….78<br />

VI.1.3 Travaux additionnels à l’article…………………………………………….…...80<br />

VI.1.4 Article 1…………………………………………………………………………82<br />

VI.2. Etudes épidémiologiques……………………………………………...88<br />

VI.2.1. Historique de la surveillance du virus de la rougeole en Afrique…………...…88<br />

VI.2.2. Résumé de l'article 2……………………………………………………………91<br />

VI.2.3. Article 2…………………………………...……………………………………95


VI.3. La rougeole au Cameroun : Etude de 38 cas cliniques. Diagnostic<br />

sérologique, isolements viraux et caractérisation génétique………………….110<br />

VI.3.1 Introduction…………………………………………………………………..111<br />

VI.3.2. Objectif………………………………………………………………………111<br />

VI.3.3. Stratégie expérimentale……………………………………………… ……..112<br />

VI.3.4. Matériels et méthodes………………………….……………………… ……114<br />

VI.3.4.a. Patients……………………………………..…………………………………..114<br />

VI.3.4.b. Echantillons…………………………………………………………………….114<br />

VI.3.4.c. Sérologie………………………………………………….…………………….114<br />

VI.3.4.d. Isolement du virus…………………………………………………………….115<br />

VI.3.4.e. Extraction d’ARN……………………………………………………………..115<br />

VI.3.4.f. RT-PCR………………………………………………………………………….115<br />

VI.3.5. Résultats…………………………………….…….………….….116<br />

VI.3.5.a. Diagnostic clinique…………………………………….….……………….…116<br />

VI.3.5.b. Diagnostic sérologique………………………….………..…………………116<br />

VI.3.5.c. Diagnostic virologique…………………………………..…………………..116<br />

VI.3.5.d. RT-PCR…………………………………………………………………………117<br />

VI.3.6. Discussion……………….………………………………………119<br />

VI.3.7. Conclusion…………………….……………………………………..……120<br />

CHAPITRE VII. DISCUSSION…………………………….………………..122<br />

VII.1.Interaction virus-cellules…………………………… ….…………..123<br />

VII.2. Epidémiologie…………………………………………………….....127<br />

CHAPITRE VIII. CONCLUSION ET PERSPECTIVES…………………….132<br />

ANNEXES…………………………………….……………………………………….……134<br />

BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………………..……145<br />

TABLE <strong>DE</strong>S ILLUSTRATIONS………………………………… ……….………….….172<br />

TABLE <strong>DE</strong>S ANNEXES……………………………… …………………………………173<br />

ABSTRACT…………………………………………………..……………………………..174


ABREVIATIONS<br />

ADN : Acide déoxoribonucléique<br />

ARN : Acide ribonucléique<br />

ARNm : Acide ribonucléique méssager<br />

ARNv : Acide ribonucléique viral<br />

CD : cellule dendritique<br />

CDC : «Center for disease control»<br />

CMH : Complex majeur d’histocompatibilité<br />

CTL : cytotoxic T-Lymphocyte<br />

ELISA : enzyme linked immunosorbent assay<br />

H<strong>LA</strong> human leucocyte antigen<br />

IFN : interféron<br />

Ig : Immunoglobuline<br />

ISCOM : immune stimulating complex<br />

OMS : Organisation mondiale de la santé<br />

PBL : peripheral blod lymphocytes<br />

PCR : polymerase chain reaction<br />

PEV programme élargi de vaccination<br />

PHA phytohémaglutinine<br />

ROR : rougeole oreillon rubeole<br />

SCR : Short concensus repeat<br />

S<strong>LA</strong>M signaling lymphocytes activation molecule<br />

VIH : virus de l’immunodéficience humaine


CHAPITRE I : LE <strong>VIRUS</strong> <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>ROUGEOLE</strong>


I.Le virus de la rougeole<br />

2. Classification<br />

I.1. HISTORIQUE<br />

La rougeole a été décrite pour la première fois par un médecin arabe appelé Rhazes de<br />

Bagdad au IXe siècle. Il définit alors la maladie comme une forme atténuée de la variole. Des<br />

épidémies répétées caractérisées par une éruption cutanée sont rapportées en Europe entre 1 et<br />

1200 ans avant Jésus-Christ. et la rougeole serait arrivée en France par les Pyrénées avec<br />

l’invasion des Sarrasins au VIIIe siècle. En 1224, la rougeole est mentionnée comme une<br />

maladie infantile. L’introduction de la rougeole au sein de population non exposée au<br />

préalable entraîna des taux élevés de mortalité et de morbidité.<br />

Les principes de base de l’épidémiologie de la rougeole ont été décrits pour la<br />

première fois en 1846 par un jeune médecin Danois nommé Peter Pannum. Ce médecin<br />

présent dans les îles Faroé au cours d’une épidémie décrit alors les signes cliniques, la période<br />

d’incubation, la nature infectieuse de la rougeole, l’immunité à vie chez les résidents les plus<br />

âgés et la transmission par voie respiratoire (Panum, 1938).<br />

En outre, les complications de la rougeole ont été décrites initialement au XVIIIe<br />

siècle. En 1790, le chirurgien anglais James Lucas mentione le premier cas<br />

d’encéphalomyélite post-infectieuse (EPI) (Lucas, 1790) et en 1933, le premier cas de<br />

panencéphalite sclérosante subaiguë (PESS) est décrit par Dawson chez un garçon de 16 ans<br />

(Dawson, 1933). Les travaux de Bouteille et al., 1965, montrent des corps d'inclusions dans<br />

les cellules de patients souffrant de cette maladie.<br />

Le virus de la rougeole fut isolé pour la première fois sur des cellules en culture en<br />

1954 par Enders et Peebles, en inoculant des cellules primaires de rein humain avec un<br />

échantillon sanguin prélevé sur un malade nommé David Edmonston, atteint de rougeole<br />

(Enders & Peebles, 1954). Par contre, le virus associé aux cas de PESS n'a été isolé que vers<br />

la fin des années 60 (Horta-Barbosa et al., 1969 ; Payne et al., 1969). Le virus de la rougeole<br />

est par la suite adapté en culture in vitro à une variété de lignées cellulaires. Ces études ont<br />

conduit à la mise au point de tests de diagnostic pour la rougeole et au développement d’un<br />

vaccin vivant atténué par passage en culture. La lignée cellulaire Véro (cellules de rein de<br />

singe) est la plus communément utilisée. Récemment, il a été rapporté que le virus de la<br />

rougeole peut également être isolé en utilisant des lymphocytes B de ouistiti, transformés avec<br />

le virus d’Epstein Barr (cellules B95a) (Kobune et al., 1990).<br />

2


I.Le virus de la rougeole<br />

2. Classification<br />

I.2. C<strong>LA</strong>SSIFICATION<br />

Le virus de la rougeole est un membre de la famille des paramyxoviridae qui est<br />

divisée en deux sous-familles : les paramyxovirinae et les pneumovirinae (Tableau 1). Les<br />

pneumovirinae, subdivisés en pneumovirus et metapneumovirus, se distinguent des<br />

paramyxovirinae par leurs nucléocapsides plus étroites et par leurs structures génomiques. La<br />

sous-famille des paramyxovirinae quant à elle contient trois genres : les respirovirus, les<br />

rubulavirus, et les morbillivirus. Ces derniers diffèrent des deux autres par l’absence de<br />

l’activité neuraminidase. Les membres du genre des morbillivirus tels que par exemple, le<br />

virus de la maladie de Carré et le virus de la rougeole ont souvent des réactions antigéniques<br />

croisées.<br />

L’hôte naturel de la rougeole est l’homme, on suppose cependant que le virus de la<br />

rougeole aurait évolué à partir d’un morbillivirus animal. Le virus de la rougeole est plus<br />

proche du virus de la peste bovine. Il aurait été engendré dans un environnement où les<br />

humains et les bovins cohabitaient. De la même façon, le virus de la maladie de Carré aurait<br />

émergé suite à la consommation de carcasses de bovins par des canins. Le virus de la maladie<br />

de Carré bien qu’ayant des parents communs avec le virus de la rougeole, possède une<br />

épidémiologie différente, en ce sens que la taille de la population n’est pas importante pour sa<br />

propagation, probablement parce qu’il peut traverser la barrière d’espèce pour maintenir<br />

l’infection. Par contre, le virus de la rougeole nécessite une communauté d’individus<br />

suffisamment grande pour se maintenir et se propager au sein d’une population. Des études<br />

dans des communautés isolées suggèrent qu’au minimum 300 à 400 000 personnes sont<br />

nécessaires pour maintenir la transmission du virus de la rougeole (McNeil, 1976). Comptetenu<br />

de ce fait, on pense que la rougeole aurait évolué il y a 4000 ans dans les civilisations du<br />

Moyen-Orient, de l’Inde et de la Chine où la densité de la population était alors suffisament<br />

forte pour maintenir la transmission du virus.<br />

Récemment, de nouveaux virus appartenant à la famille des paramyxovirus ont été<br />

découverts : les metapneumovirus humains (van den Hoogen et al., 2001), proches du virus<br />

respiratoire syncytial, les virus Nipah et Hendra (Murray et al., 1995 ; Wang et al., 1998). Ces<br />

derniers forment un nouveau genre et se distinguent des autres membres de la famille des<br />

paramyxoviridae par leur capacité à infecter aussi bien les hommes que les animaux.<br />

3


I.Le virus de la rougeole<br />

2. Classification<br />

Table 1 : Classification des paramyxovirus<br />

Sous-famille<br />

Pneumovirinae<br />

Genre<br />

Pneumovirus<br />

Quelques exemples<br />

Virus humains<br />

Virus animaux<br />

Virus respiratoire syncytial bovin<br />

Virus respiratoire syncytial<br />

Virus respiratoire syncytial caprin<br />

humain<br />

Virus respiratoire syncytial ovin<br />

Metapneumovirus<br />

Respirovirus<br />

Metapneumovirus humains<br />

Parainfluenzavirus humains<br />

1, 3<br />

Virus de la rhinotrachéite de la dinde<br />

Virus de la pneumonie de la souris<br />

Virus de Sendai<br />

Parainfluenza virus bovin 3<br />

Paramyxovirinae<br />

Rubulavirus<br />

Henipa?<br />

Virus des oreillons<br />

Parainfluenzavirus humains<br />

2, 4a,4b<br />

Virus Simien 5<br />

Virus de la maladie de Newcastle<br />

Virus Hendra<br />

Virus Nipah<br />

Morbillivirus<br />

Virus de la rougeole<br />

Morbillivirus des cétacées<br />

Virus de la peste des petits ruminants<br />

Virus de la maladie de Carré<br />

Virus de la peste bovine<br />

4


I.Le virus de la rougeole<br />

3. Structure du virion et organisation du génome<br />

I.3. STRUCTURE <strong>DU</strong> VIRION ET ORGANISATION <strong>DU</strong> GENOME<br />

Le virus de la rougeole a une forme généralement sphérique, parfois pléiomorphique,<br />

dont le diamètre est compris entre 150 et 350nm. On peut également, bien que beaucoup plus<br />

rarement, observer des formes filamenteuses. L'enveloppe virale est constituée d'une bicouche<br />

lipidique provenant de la membrane de la cellule hôte lors du bourgeonnement. Dans la<br />

bicouche lipidique sont ancrées deux glycoprotéines : l'hémagglutinine (H) et la protéine de<br />

fusion (F). La protéine matrice (M) tapisse la surface interne de la membrane virale<br />

Le génome du virus de la rougeole est constitué d'un brin d'ARN de polarité négative.<br />

L'ARN viral est encapsidé par la nucléoprotéine (N) sous forme d'une particule de<br />

ribonucléoprotéine hélicoïdale ou nucléocapside. A la nucléocapside sont associées la<br />

phosphoprotéine (P) et la protéine large (L) qui sont deux sous-unités de la polymérase virale<br />

(Figure 1).<br />

Le génome viral a été entièrement séquencé et l'organisation des gènes a pu être<br />

déterminée (Galinski & Wechsler, 1991). Ce génome, d’une longueur d’environ 15 894<br />

nucléotides, contient six gènes (Lamb & Kolakofsky, 1996), ce qui n’est pas le cas pour les<br />

autres paramyxovirus tels que les rubulavirus (7 gènes) et les pneumovirus (10 gènes). A<br />

l’extrémité 3’ du génome se trouve une séquence « leader » de 55 nucléotides qui possède un<br />

degré élevé de complémentarité avec 40 nucléotides présents à l’extrémité 5’ du génome, ce<br />

qui suggère une formation possible d’une structure « en lasso». L’organisation des gènes dans<br />

le génome est 3'NP(CV) MFHL5' avec un trinucléotide intergénique GAA entre les différents<br />

gènes (Figure 2). Notons que la longueur de la séquence intergénique est identique pour les<br />

virus parainfluenza et les morbillivirus, mais qu’elle est variable chez les rubulavirus (1 à 47<br />

nucléotides ) et les pneumovirus (1 à 56 nucléotides) (Lamb & Kolakofsky, 1996).<br />

Le génome du virus de la rougeole code pour six protéines structurales à partir de six<br />

gènes. De plus, comme les autres paramyxovirinae, le virus de la rougeole possède une<br />

capacité de transcription étendue grâce à l’ajout de nucléotides dans les transcrits et<br />

l’utilisation des cadres de lecture chevauchant dans le gène P. Ainsi, deux protéines non<br />

structurales (C et V) sont codées à l'intérieur du gène P du virus de la rougeole. De la même<br />

façon, le gène P des rubulavirus code pour une protéine supplémentaire (V). Le virus<br />

parainfluenza bovin de type 3 (respirovirus) peut engendrer jusqu'à 3 protéines<br />

supplémentaires (C,V,D) à partir de son gène P. Contrairement aux paramyxovirinae, les<br />

pneumovirinae ont un gène P qui code pour une seule protéine P.<br />

5


Hémagglutinine (H)<br />

Protéine de fusion (F)<br />

Bicouche lipidique<br />

Protéine de mactrice (M)<br />

Figure 1: Représentation schématique du virus de la rougeole.<br />

ARN<br />

Complexe Transcriptase<br />

- Protéine large (L)<br />

- Nucléoprotéine (N)<br />

- Phosphoprotéine (P)<br />

GAA<br />

S<br />

E I S<br />

E<br />

Génome<br />

N P/C/V M F H L<br />

3’ L<br />

’<br />

T’ 5’<br />

ARNm<br />

Figure 2 : Organisation et transcription du génome du virus de la rougeole.<br />

La position et l’organisation des séquences intergéniques (S : initiation, I: séqence intergénique, E : Terminaison),<br />

L’ : région leader, T’ : région trailer sont indiquées. La quantité de transcrits diminue en fonction de la distance du<br />

siite d’initiation du premier gène. Un “gradient” est ainsi observé.


I.Le virus de la rougeole<br />

4. Structure et fonction des protéines du VR<br />

I.4. STRUCTURE ET FONCTION <strong>DE</strong>S PROTEINES <strong>DU</strong> <strong>VIRUS</strong> <strong>DE</strong> <strong>LA</strong><br />

<strong>ROUGEOLE</strong><br />

I.4.1. La nucléoprotéine (N)<br />

L’ARNm de la protéine N est transcrit en premier. Cette protéine est la plus abondante<br />

de toutes les protéines virales, avec un poids moléculaire de 60kDa. Elle est synthétisée dans<br />

le cytoplasme et s’associe à l’ARN génomique (Udem & Cook, 1984) constituant ainsi des<br />

particules ribonucléoprotéiques (RNP). Ces dernières servent de modèle pour la réplication et<br />

la transcription. Cette association avec l’ARN génomique est très stable et l’ARN ainsi<br />

encapsidé est résistant à la digestion par la nucléase. La protéine N dans les RNP s’associe par<br />

ailleurs aux protéines P et L.<br />

I.4.2. Les protéines P, C et V<br />

La protéine P est une protéine phosphorylée ; elle se lie à la protéine N et fait partie du<br />

complexe transcriptase/réplicase (Huber et al., 1991). La protéine P de masse moléculaire<br />

72kDa est abondante dans les cellules infectées. Cependant, elle est très sensible à la<br />

protéolyse et seule une petite quantité est présente dans le virion (Griffin & Bellini, 1996).<br />

Son domaine de liaison à la protéine N est situé entre les acides aminés 204 et 321.<br />

Le gène P du virus de la rougeole, comme chez la plupart des paramyxoviridae code<br />

au moins pour trois protéines. Deux d’entre elles, P et C sont codées par le même ARNm,<br />

mais sont traduites à partir de codons d'initiation différents et des cadres de lecture ouverts<br />

chevauchants. Le codon d’initiation utilisé pour la synthèse de la protéine C est situé 19<br />

nucléotides plus loin que celui utilisé pour la protéine P (Bellini et al., 1985). En revanche, la<br />

protéine V partage avec la protéine P le même codon d'initiation ainsi que 231 résidus de la<br />

partie N-terminale. L' « editing » de l'ARN pendant la transcription ajoute un nucléotide<br />

supplémentaire de guanosine en position 751, ce qui engendre un décalage dans le cadre de<br />

lecture. De ce fait, les 276 acides aminés de l'extrémité C-terminale de la protéine P sont<br />

remplacés dans la protéine V par 68 acides aminés, riches en cystéines et possédant des<br />

propriétés d'attachement au zinc (Liston & Briedis, 1994). La protéine V est phosphorylée et<br />

est distribuée de façon diffuse dans le cytoplasme des cellules infectées. Aucune fonction<br />

7


I.Le virus de la rougeole<br />

4. Structure et fonction des protéines du VR<br />

précise n'a été assignée aux protéines C et V, mais on pense qu'elles jouent un rôle dans la<br />

transcription et/ou la réplication.<br />

I.4.3. La protéine de matrice (M)<br />

La protéine M tapisse la surface interne de la membrane virale. C'est une protéine<br />

basique contenant plusieurs régions hydrophobiques conservées. Son ARNm contient une<br />

séquence non codante d’environ 400 nucléotides de fonction inconnue à son extrémité 3’. La<br />

protéine M joue un rôle central dans la morphogénèse virale. D'une part, elle a un rôle<br />

structural, car elle interagit avec les régions intracytoplasmiques des glycoprotéines<br />

membranaires et avec le feuillet interne de la bicouche lipidique, conférant ainsi sa rigidité à<br />

l'enveloppe virale (Tyrell & Ehrnst, 1979). D'autre part, elle aurait un rôle fonctionnel au sein<br />

de la cellule infectée où elle est associée aux nucléocapsides (Hirano et al., 1992). Ces<br />

différentes associations sont très importantes pour la formation de nouvelles particules virales<br />

par bourgeonnement. Lorsque la protéine M se lie au complexe ribonucléoprotéique, elle<br />

inhibe la transcription (Suryanarayana et al., 1994). Il a été montré que dans le cas des<br />

infections persistantes telle que la panencéphalite sclérosante subaiguë, où le processus de<br />

bourgeonnement est défectueux, la protéine M est soit inactivée, auquel cas elle perd sa<br />

capacité à se lier aux nucléocapsides et à inhiber la transcription (Hirano et al., 1993), soit elle<br />

n’est pas synthétisée.<br />

I.4.4. La protéine de fusion (F)<br />

La protéine de fusion (F) est une glycoprotéine transmembranaire de type I. Elle est<br />

responsable de la fusion membranaire au cours de l'infection. Son ARNm contient une région<br />

riche en G-C (580 nucléotides) non traduite en son extrémité 5' possédant des structures<br />

secondaires (Evans et al., 1990 ; Richardson et al., 1986). La protéine de fusion est<br />

synthétisée sous forme de polyprotéine inactive d'environ 60kDa (F0). Elle est clivée dans<br />

l’appareil de Golgi par une protéase cellulaire de l’hôte, engendrant ainsi deux fragments F1<br />

(41kDa) et F2 (18 kDa) actifs reliés par un pont disulfure. Le site de clivage est constitué de<br />

cinq acides aminés basiques (résidus 108 à 112). L’arginine 112 est un déterminant critique<br />

pour le clivage car sa mutation entraîne une aberration dans le processus de clivage de F0 et<br />

abolit son activité fusogénique (Alkhatib et al., 1994a).<br />

Le fragment F1 contient le domaine transmembranaire proche de son extrémité C-<br />

terminale et une région hydrophobe qui constitue le peptide-fusion, situé à son extrémité C-<br />

terminale. Entre ces deux régions se trouvent deux domaines en hélice ; l’un proche du<br />

8


I.Le virus de la rougeole<br />

4. Structure et fonction des protéines du VR<br />

peptide-fusion, et l’autre, plus proche de la région transmembranaire, contient un motif<br />

« leucine zipper ». Ce dernier est très important car la mutation des leucines dans ce motif<br />

affecte la fusion (Buckland et al., 1992). De plus, le fragment F1 comporte une région riche<br />

en cystéines (résidus 337 à 381) qui est impliquée dans l’interaction avec la protéine H (Wild<br />

et al., 1994).<br />

Le fragment F2 comporte une séquence-signal d'environ 28 résidus en son extrémité<br />

N-terminale. De plus, il possède tous les sites de N-glycosylation (résidus asparagine 29, 61 et<br />

67), la glycosylation étant importante pour le transport vers la surface cellulaire. La mutation<br />

de ces asparagines altère la conformation de F et la capacité fusogénique de la protéine<br />

(Alkhatib et al., 1994b). Présente au niveau de la membrane sous forme de trimère, la protéine<br />

de fusion agit conjointement avec l'hémagglutinine au moment de la fusion membranaire<br />

(Wild et al., 1991).<br />

I.4.5. L'hémagglutinine (H)<br />

L'hémagglutinine est une glycoprotéine transmembranaire de type II. C'est la protéine<br />

d'attachement du virus au récepteur cellulaire. Contrairement aux virus parainfluenza et aux<br />

rubulavirus, la protéine d’attachement des morbillivirus ne possède pas d’activité<br />

neuraminidase ou estérase. La protéine H comporte dans son ectodomaine 13 résidus de<br />

cystéine très conservés entre les paramyxovirus. Parmi ceux–ci, les résidus<br />

287,300,381,394,494, 579, et 583 auraient un rôle important dans l’oligomérisation, le<br />

repliement de la protéine et participeraient probablement à la formation des ponts disulfures<br />

inter et intramoléculaire (Hu & Norrby, 1995). La protéine H est présente à la surface du<br />

virion sous forme de tétramère constitué de deux dimères. Les dimères sont formés de deux<br />

protéines reliées entre elles par des ponts disulfures et sont associés en tétramères grâce à des<br />

liaisons non covalentes. La protéine H aurait cinq sites potentiels de N-glycosylation<br />

(Alkhatib & Briedis, 1986). La glycosylation au niveau du résidu 215 serait hétérogène, ce<br />

qui pourrait expliquer l’observation régulière de deux types de protéines H sur gel de<br />

polyacrylamide (Ogura et al., 1991). La glycosylation est nécessaire pour le repliement,<br />

l’antigénicité, la dimérisation et l’exportation de la protéine de l’appareil de Golgi vers la<br />

menbrane cellulaire.<br />

9


I.Le virus de la rougeole<br />

5. Cycle viral<br />

I.4.6. La protéine large ( L)<br />

La protéine L est la protéine la moins abondante de toutes les protéines structurales<br />

(environ 50 copies par virion). Sa grande taille (2183 acides aminés) et sa localisation dans le<br />

complexe actif de transcription viral suggèrent qu’elle jouerait le rôle de polymérase virale<br />

(Hamaguchi et al., 1983). Elle serait également responsable des activités guanilyl et méthyl<br />

transférase requises lors de la mise en place de la coiffe en position 5’ des ARNm.<br />

I.5. CYCLE VIRAL<br />

I.5.1. Attachement et pénétration du virus dans les cellules<br />

La glycoprotéine hémagglutinine H joue un rôle primordial dans l’attachement du<br />

virus à la cellule hôte. Elle interagit avec les récepteurs membranaires présents à la surface de<br />

la cellule. La spécificité de cette interaction définit le spectre d’hôte et le tropisme du virus.<br />

Le virus de la rougeole à l’état naturel n’infecte que l’homme. Les singes peuvent être<br />

infectés expérimentalement.<br />

La molécule CD46 a été identifiée en premier lieu comme le récepteur des souches<br />

vaccinales du virus de la rougeole (Dorig et al., 1993 ; Naniche et al., 1993a). Cette protéine<br />

connue pour sa fonction régulatrice du complément est exprimée de façon ubiquitaire dans les<br />

tissus humains. Les singes possèdent un homologue de CD46 (Liszewski & Atkinson, 1992,<br />

Naniche et al., 1992), par contre, aucune protéine homologue n’a été identifiée chez la souris.<br />

Cette protéine comporte une queue cytoplasmique située en son extrémité C-terminale suivie<br />

d’une région transmenbranaire. Le domaine STP riche en sérine, thréonine, et proline, est<br />

proche de la membrane et constitue le site de O-glycosylation (Maisner et al., 1994). La partie<br />

N-terminale, extracellulaire est constituée de 4 séquences répétées (SCR). La protéine H<br />

interagit avec les deux SCR les plus extérieurs du récepteur CD46 (Figure 3). Plusieurs<br />

isoformes de CD46 sont obtenus par épissage alternatif des ARNm qui codent pour cette<br />

protéine. Il existe 14 isoformes de la molécule CD46 qui diffèrent par la longueur et la<br />

composition de leur domaine STP et de leur queue cytoplasmique (Johnstone et al., 1993).<br />

L’épissage au niveau du domaine STP génère les formes BC ou C, alors qu’au niveau de la<br />

queue cytoplasmique, il génère soit un fragment de 16 acides aminés (cyt1), soit un fragment<br />

de 23 acides aminés (cyt2). Quatre isoformes (BC1, BC2, C1 et C2) sont présents dans les<br />

cellules humaines et servent tous de récepteur pour le virus de la rougeole (Gerlier et al.,<br />

10


I.Le virus de la rougeole<br />

5. Cycle viral<br />

1994, Manchester et al., 1994). La distribution des différents isoformes varie en fonction des<br />

tissus. Il a été montré que le rein et les glandes salivaires expriment préférentiellement<br />

l’isoforme BC2. Dans le cerveau on trouve préférentiellement l’isoforme C2, par contre dans<br />

les organes comme le foie, la rate, la prostate, le rein, le cœur, le poumon, la thyroïde, on<br />

trouve un mélange de différents isoformes (Johnstone et al., 1993).<br />

Le second récepteur du virus de la rougeole est la molécule humaine S<strong>LA</strong>M<br />

(signalling lymphocyte activation molecule) aussi connue sous le nom de CD150 (Tatsuo et<br />

al., 2000). C’est une glycoprotéine de type 1 appartenant à la superfamille des<br />

immunoglobulines et à la fammille de la protéine immunorégulatrice CD2. Elle est exprimée<br />

par les cellules T, les cellules B et les cellules dendritiques activées. La molécule S<strong>LA</strong>M,<br />

contrairement à CD46, sert de récepteur aussi bien aux souches sauvages qu’aux souches<br />

vaccinales du virus de la rougeole. Elle est constituée d’un domaine variable (V) situé à<br />

l’extrémité de la partie N-terminale et d’un domaine constant (C) proche de la membrane,<br />

suivi des régions transmembranaires et cytoplasmiques (Figure 3). Il a été montré que le<br />

domaine V est nécessaire et suffisant pour l’interaction avec la protéine H du virus de la<br />

rougeole (Ono et al., 2001b). Il faut ici noter que les récepteurs viraux appartenant à la superfamille<br />

des immunoglobulines ont le plus souvent leur site de liaison au virus dans leur<br />

extrémité N-terminale (partie la plus distale de la membrane). C’est le cas de la molécule CD4<br />

pour le virus de l’immunodéficience acquise (Moebius et al., 1992) et ICAM-1 pour la plupart<br />

des rhinovirus humains (Staunton et al., 1990). De plus, la souche Edmonston du virus de la<br />

rougeole se lie aux SCR1 et SCR2 de CD46. Dans ces molécules, la partie la plus distante de<br />

la membrane s’avère plus accessible et peu donc servir de site de liaison du virus. Cependant,<br />

le site de liaison de la protéine H à la molécule CD46 serait différent du site de liaison à la<br />

molécule S<strong>LA</strong>M. En effet, les études de Erlenhofer et al., (2002) montrent que la mutation de<br />

l’acide aminé 481de la protéine H (N481Y) détermine si CD46 peut être utilisé ou pas. Par<br />

contre, l’altération de cet acide aminé n’a aucun effet sur l’utilisation de S<strong>LA</strong>M comme<br />

récepteur cellulaire. Ceci suggère que les sites de liaison à CD46 et à S<strong>LA</strong>M sont distincts.<br />

L’interaction de la protéine H avec le récepteur cellulaire entraîne un changement de<br />

conformation dans cette protéine qui, à son tour, active la protéine F. L’activation de la<br />

protéine F entraîne une rupture de la liaison entre les deux hélices permettant au peptide<br />

fusion de s’orienter vers la membrane cellulaire et d’interagir avec celle-ci. Les deux hélices<br />

se réasssocient et le rapprochement des membranes virales et cellulaires a lieu au cours de<br />

ce processus, favorisant ainsi la fusion (Figure 4). Il a été montré que le processus de fusion<br />

11


I.Le virus de la rougeole<br />

5. Cycle viral<br />

peut être bloqué avec des peptides correspondant aux régions hélices et leucine zipper<br />

(Wild & Buckland, 1997, Young et al., 1997). Un peptide ayant des effets similaires a été<br />

découvert pour le VIH. Il s’agit d’un peptide de 36 acides aminés appelé T-20 qui se lie au<br />

niveau des hélices de la protéine gp41, (l’équivalent de la protéine de fusion) et empêche la<br />

fusion membranaire (Kilby et al., 1998). Les auteurs ont constaté une diminution de la charge<br />

virale chez des personnes infectées après injection de la molécule T-20 par voie sous-cutanée.<br />

Ce type de peptides présente de ce fait un intérêt important pour la lutte contre la rougeole. Le<br />

processus de fusion permet l’injection du génome viral dans le cytoplasme où ont lieu la<br />

transcription et la réplication.<br />

I.5.2. Transcription et réplication de l'ARN viral<br />

Contrairement à ce qui se passe dans les virus à ARN (+), où l'ARN génomique<br />

(ARNv) est utilisé comme ARN messager (ARNm), les virus à ARN (-) effectuent la synthèse<br />

de l'ARNm grâce à leurs propres polymérases (Figure 5). La synthèse de l’ARNm commence<br />

aussitôt que le génome viral rencontre les ribonucléosides triphosphates dans le cytoplasme.<br />

La polymérase /transcriptase virale LP 4 transcrit uniquement l'ARN encapsidé. L'initiation de<br />

la transcription a lieu à l'extrémité 3' de l'ARNv. Pendant la transcription, l’ARNm de la<br />

région-leader est synthétisé et la polymérase recommence au début du premier gène. Cette<br />

réinitiation est un événement critique car elle fait la différence entre la polymérase qui<br />

transcrit le génome en ARNm et celle qui réplique le génome. La réinitiation conduit à la<br />

formation de transcrits (ARNm) monocystroniques possédant une coiffe en leur extrémité 5’<br />

et polyadénylés en 3’. La fréquence avec laquelle la polymérase réinitie la synthèse de<br />

l’ARNm à chaque jonction est élevée mais imparfaite. Il en découle un gradient de la quantité<br />

d’ARNm et de protéines codées produites lié à la position du gène par rapport au point de<br />

départ de la transcription. De ce fait, L'ARN de la nucléoprotéine représente plus de 50% des<br />

transcrits et celui de la protéine L est le moins abondant. La variation de la fréquence<br />

d’initiation des différents gènes est une astuce utilisée par les virus pour réguler l’expression<br />

des gènes au niveau de la transcription. Le virus de la rougeole utiliserait cette technique dans<br />

les infections du cerveau humain et des cellules neurales (Cattaneo et al., 1987a). En effet,<br />

dans ce type d’infection, le gradient est plus fort que dans les infections de lignées cellulaires<br />

où le virus est lytique.<br />

La phase de réplication commence juste après la traduction des premiers transcrits et<br />

l’accumulation de protéines virales. C’est la même polymérase, jusqu'ici engagée dans la<br />

transcription qui copie le génome viral, mais ignore cette fois-ci les jonctions entre les gènes.<br />

12


I.Le virus de la rougeole<br />

5. Cycle viral<br />

L’encapsidation de l’ARN néo-synthétisé par la nucléoprotéine oblige probablement la<br />

polymérase à traverser les jonctions sans marquer l’arrêt. De plus, ce couplage<br />

transcription/encapsidation conduit à un système d’autorégulation des niveaux de<br />

transcription et de réplication.<br />

La réplication consiste donc en la synthèse d'ARN de taille génomique et de polarité<br />

positive (ARN complémentaire ou ARNc) qui sert à son tour de matrice à la synthèse d'ARN<br />

génomique de polarité négative. L'ARN génomique nouvellement synthétisé et encapsidé sert<br />

soit dans un nouveau cycle de transcription, soit est transporté vers la membrane plasmique<br />

pour la formation de nouvelles particules virales. L'ARNv et L'ARNc sont encapsidés par les<br />

nucléoprotéines, ce qui n'est pas le cas pour l'ARNm.<br />

I.5.3. Encapsidation et bourgeonnement<br />

La synthèse des protéines virales a lieu dans le cytoplasme. L’assemblage des<br />

constituants du virion se fait en plusieurs parties. Durant la réplication, la nucléoprotéine libre<br />

s’associe d’abord à l’ARN génomique pour former les particules ribonucléoprotéiques. A ces<br />

particules s’associe le complexe protéique P-L. Les protéines H et F sont transportées à<br />

travers le réticulum endoplasmique et l'appareil de Golgi où elles sont oligomérisées et<br />

glycosylées, puis gagnent ensuite la membrane plasmique.<br />

La protéine M s'attacherait aux nucléocapsides ainsi qu'aux extrémités cytoplasmiques<br />

des glycoprotéines. Cette association faciliterait alors la formation de nouvelles particules<br />

virales qui sont par la suite libérées par bourgeonnement. La présence de la protéine H à la<br />

surface cellulaire entraîne ;<br />

i) la régulation négative des récepteurs CD46 (Naniche et al., 1993b) et S<strong>LA</strong>M (Tanaka<br />

et al., 2002). La molécule CD46 a pour rôle de protéger la cellule contre la protéolyse<br />

par le complément C3b et C4b. De ce fait, si CD46 disparaît de la surface de la<br />

cellule, celle-ci est susceptible d’être lysée par le complément (Liszewski &<br />

Atkinson, 1992). La molécule S<strong>LA</strong>M ayant un rôle de co-stimulateur de l’actvation<br />

des lymphocytes T (Cocks et al., 1995), sa régulation négative affecte cette fonction<br />

d’activation, ce qui favorise l’immunosuppression induite par le virus de la rougeole<br />

(Griffin, 2001).<br />

ii) L’attachement de la protéine H aux récepteurs cellulaires entraîne l’activation de la<br />

protéine F qui induit la fusion cellule-cellule, aboutissant à la formation de cellules<br />

multinucléées appelées syncytia, caractéristiques de la rougeole.<br />

13


NH2<br />

SCR 1<br />

SCR 2<br />

SCR 3<br />

CD46<br />

SCR 4<br />

Domaine STP<br />

Cyt 1<br />

Région transmenbranaire<br />

Queue cytoplasmique<br />

Cyt 2<br />

NH2<br />

Domaine V<br />

S<strong>LA</strong>M<br />

Domaine C<br />

Région transmembranaire<br />

COOH<br />

Domaine intracytoplasmique<br />

Figure 3 : Représentation schématique des récepteurs cellulaires du virus de la rougeole.<br />

Les différentes queues cytoplasmiques de la molécule CD46 sont représentées


Récepteur<br />

cellulaire<br />

Etat natif<br />

H F1+F 2<br />

Liaison de la protéine H au<br />

récepteur cellulaire<br />

Premier intermédiaire<br />

Activation de la fusion<br />

Deuxième intermédiaire<br />

Fusion<br />

Etat post-fusion<br />

Figure 4 : Processus de fusion adapté d’après Russel et al., 2001


Réplication<br />

Leader N P L Trailler<br />

ARN viral (-)<br />

3’ 5’ 5’<br />

3’<br />

ARN complémentaire (+)<br />

Transcription<br />

Leader N<br />

ARNm<br />

P L<br />

5’<br />

Leader N P L Trailler<br />

3’ 5’<br />

ARN viral (-)<br />

Protéines virales<br />

Nouvelles particules virales<br />

Figure 5 : Transcription et réplication du génome du virus de la rougeole


I.Le virus de la rougeole<br />

6. Pathologie<br />

I.6. PATHOLOGIE<br />

Le virus de la rougeole se transmet par des gouttelettes de sécrétions respiratoires.<br />

L'infection initiale se produit dans les cellules du tractus respiratoire ou des bronches et dans<br />

les cellules épithéliales de la muqueuse respiratoire. Le virus est ensuite transporté,<br />

probablement par les monocytes ou les cellules dendritiques, jusqu’aux ganglions<br />

lymphatiques locaux. La réplication du virus dans les ganglions aboutit à une virémie et à<br />

l'infection d'une grande variété d'organes. La première cellule infectée dans le sang est le<br />

monocyte, mais d'autres leucocytes peuvent être infectés par la suite et contribuer à la<br />

diffusion de l'infection. Les stades tardifs de la virémie sont accompagnés d’une leucopénie<br />

(Sergiev et al., 1960). Les sites importants de réplication virale sont le thymus, la rate, les<br />

ganglions lymphatiques, l'appendice et les amygdales.<br />

L’étape initiale de la maladie est cliniquement silencieuse. C’est la phase d’incubation<br />

qui dure de 8 à 12 jours et qui correspond à la dissémination du virus vers les organes<br />

lymphoïdes. La phase prodromique se caractérise ensuite par une période de fièvre, malaise,<br />

conjonctivite, rhume et trachéo-bronchite. Le virus diffuse vers de nombreux autres organes<br />

(peau, conjonctives, reins, tubes digestifs, foie, muqueuses respiratoires et génitales). Dans<br />

ces différents sites, le virus se réplique d'abord dans les cellules épithéliales endothéliales<br />

et/ou dans les monocytes et macrophages.<br />

Après infection des cellules endothéliales de la peau, le virus se répand dans<br />

l'épiderme. L'infection des cellules épithéliales dans la couche granuleuse conduit à un<br />

œdème. Des cellules épithéliales géantes se forment et un infiltrat périvasculaire mononucléé<br />

s'accumule, donnant naissance à l'éruption caractéristique de la rougeole.<br />

Un ou deux jours avant l'éruption, des tâches de Koplik apparaissent sur la muqueuse<br />

buccale et persistent un ou deux jours après l'éruption. Cette dernière, de type érythémateux<br />

maculo-papulaire, apparaît généralement 14 jours après l'infection initiale. Elle apparaît<br />

d'abord derrière les oreilles, sur le front, à la racine des cheveux. L'éruption descend ensuite<br />

vers le visage, le cou, les extrémités des membres supérieurs et le tronc, et continue jusqu'aux<br />

pieds. L'éruption s'efface dans l'ordre d'apparition à partir du troisième jour, laissant des zones<br />

brunes décolorées certainement dues à une capillarité purpurique. Bien que la pathologie de la<br />

rougeole soit connue depuis longtemps, il existe encore des incompréhensions quant à la<br />

18


I.Le virus de la rougeole<br />

6. Pathologie<br />

distribution cellulaire du virus dans l’organisme du malade et la distribution des récepteurs<br />

cellulaires de la rougeole.<br />

Différentes études des récepteurs utilisés par les souches vaccinales et sauvages du<br />

virus de la rougeole correspondent à la pathologie et au tropisme soulignés ci-dessus pour la<br />

plupart des observations effectuées. Le récepteur CD46 est exprimé de façon ubiquitaire,<br />

tandis que S<strong>LA</strong>M (CDw150) (Tatsuo et al., 2000) a été observé seulement sur les cellules B et<br />

T activées et sur les cellules dendritiques (Cocks et al., 1995 ; Tangye et al., 2000). Si S<strong>LA</strong>M<br />

est le seul récepteur identifié pour les souches sauvages, sa distribution tissulaire n’explique<br />

pas le tropisme observé chez les enfants infectés. Parmi les anomalies, on peut noter le fait<br />

que les sites précoces de l’infection sont les cellules épithéliales respiratoires. Plus tard, on<br />

retrouve le virus dans d’autres cellules épithéliales, ainsi que dans les cellules endothéliales.<br />

La présence de la molécule S<strong>LA</strong>M n’a jamais été rapportée dans de telles cellules. Parmi les<br />

explications possibles, il y a le fait que S<strong>LA</strong>M serait induit au cours de l’infection.<br />

Récemment, il a été montré que bien que les monocytes n’expriment pas S<strong>LA</strong>M, ils peuvent<br />

être infectés, l’infection pouvant être bloquée par un anticorps anti-S<strong>LA</strong>M (Minagawa et al.,<br />

2001). De plus, pendant l’infection des monocytes, il y a une régulation positive de<br />

l’expression de S<strong>LA</strong>M. D’autres possibilités pourraient inclure le fait que les cellules<br />

infectées peuvent adhérer aux cellules épithéliales et endothéliales en utilisant des lectines qui<br />

sont des molécules d’adhésion aidant à la transmission cellule-à-cellule de l’infection.<br />

L’infection des lignées cellulaires de monocytes et de macrophages par le virus de la rougeole<br />

induit l’expression de LFA-1, une molécule d’adhésion qui favorise l’adhésion aux cellules<br />

endothéliales et contribuerait à la dissémination du virus (Attibele et al., 1993 ; Hummel et<br />

al., 1998). Il a aussi été montré que le VIH incorpore des molécules de la cellule hôte telles<br />

que ICAM-1, CD44, dans la particule virale (Fortin et al., 1997), élargissant ainsi la variété de<br />

cellules infectables par le virus. Cependant, bien qu’il ait été rapporté que le virus de la<br />

rougeole peut incorporer des protéines cellulaires dans le virion (Fagraeus et al., 1978), il est<br />

peu probable qu’elles soient utilisées in vivo puisqu’on n'observe pas de virus libre dans la<br />

phase virémique. D’autres possibilités incluraient la présence d’autres récepteurs et l’entrée<br />

du virus par un mécanisme ne nécessitant pas de récepteur telle que la micropinocytose<br />

comme il l’a été rapporté pour le VIH (Hioe et al., 2001).<br />

19


I.Le virus de la rougeole<br />

6. Pathologie<br />

I.6.1. Réponses immunitaires<br />

Les réponses immunitaires au virus de la rougeole sont importantes pour l’élimination<br />

du virus et la guérison. Elles sont responsables des manifestations cliniques de la rougeole. La<br />

nature de la réponse immunitaire protectrice a été étudiée dans les modèles animaux mais<br />

aussi en observant les réponses immunes chez les enfants. Il est clair que l’on peut prévenir<br />

l’infection par le virus de la rougeole par une administration passive de globulines<br />

(Krugman, 1963). Cependant, des enfants souffrant d’hypogammaglobulinémie guérissent<br />

normalement, alors que ceux qui souffrent d’anomalies congénitales ou acquises de<br />

l’immunité cellulaire développent une maladie progressive. Il est probable que les anticorps<br />

représentent une première barrière contre l’infection mais qu’une immunité à médiation<br />

cellulaire est essentielle pour l’élimination du virus.<br />

I.6.1.a. Réponses immunes cellulaires<br />

Les principales actions dans la réponse immune non-spécifique précoce sont<br />

l’induction d’interférons (IFN) et l'activation du complément, l’activation des<br />

macrophages et des cellules « natural killer », et la production d’IFN et d’IL-12. Bien qu’il<br />

ait été montré que l’infection de lignées cellulaires par le virus de la rougeole induit la<br />

production d'interféron (Volckaert-Vervliet & Billiau, 1977), les résultats concernant<br />

l’infection par le virus sauvage in vivo sont contradictoires et non concluants. Le virus de la<br />

rougeole ne paraît pas gêner l’activation du complément in vitro, ni la production d’IFN in<br />

vivo (Griffin et al., 1990). Naniche et al. (2000) ont montré que, bien que l’infection des<br />

lymphocytes avec les souches vaccinales induise l’IFN ce n’est pas le cas avec les souches<br />

sauvages. De plus, une pré-infection avec une souche sauvage bloque l’induction de<br />

l’interféron par une souche vaccinale. Ainsi, la souche sauvage du virus de la rougeole est<br />

capable de supprimer la synthèse des médiateurs précoces de l’immunité antivirale.<br />

Les CTL (Cytotoxic T-Lymphocytes) CD8+, spécifiques de la rougeole, sont<br />

détectables dans le sang au moment de l’éruption et dans les lavages bronchioalvéolaires au<br />

cours de la pneumopathie et persistent pendant des mois après l’infection. Le CD8 soluble, un<br />

sous-produit de l’interaction des cellules TCD8+ activées avec les cellules cibles, et la<br />

microglobuline 2, un composant du CMH I qui présente l’antigène aux cellules CD8+, sont<br />

également augmentés dans le sang. Il a été montré qu’il y a une augmentation de l’expression<br />

du CMH I grâce à la production d’IFN au cours de l’infection des cellules in vitro par le<br />

20


I.Le virus de la rougeole<br />

6. Pathologie<br />

virus de la rougeole. Si ce processus avait lieu in vivo, il augmenterait la reconnaissance des<br />

cellules infectées par les cellules T CD8+ impliquées dans leur destruction.<br />

Les cellules T CD4+ sont aussi activées en réponse à l’infection par le virus de la<br />

rougeole. Le taux de cytokines circulantes produit par les cellules T et les macrophages<br />

augmente. Les cytokines produites par les cellules T CD4+ déterminent leurs fonctions. Ainsi,<br />

les cellules T CD4+ de type I produisent l’IFN qui active les macrophages et l’interleukine<br />

(IL-2) qui induit la prolifération des cellules T. Les cellules T CD4+ de type II produisent<br />

l’IL-4, l’IL-5, l’IL-10 qui jouent un rôle important dans la prolifération et la différenciation<br />

des cellules B.<br />

En ce qui concerne la production de cytokines pendant la rougeole, on constate que<br />

pendant la phase des prodromes, les niveaux d’IFN de néoptérine (un produit d’activation<br />

des macrophages) et du récepteur de l’IL-2 augmentent dans le sang. Ceci est suivi d’une<br />

augmentation d’IL-2 et de CD4 soluble pendant l’éruption (Griffin et al., 1989). Au fur et à<br />

mesure que disparaît l’éruption, le taux d’IL-4 augmente et cette augmentation persiste chez<br />

certains malades pendant des semaines. En résumé, ce profil de production de cytokines<br />

suggère que différentes cellules du système immunitaire seraient activées dans un ordre bien<br />

précis au cours de l’infection. Il y aurait d’abord l'activation précoce de cellules CD8+ (IFN )<br />

pendant les prodromes, puis l’activation de cellules CD4+ de type 1 (IFN et IL-2) pendant<br />

l’éruption, suivie de l’activation de cellules CD4+ de type 2 (IL-4) pendant la convalescence.<br />

I.6.1.b. Réponse humorale<br />

Les anticorps sont détectables dans le sérum et les sécrétions dès l’apparition de<br />

l’éruption et persistent pendant plusieurs années après la guérison. Les IgM sont produites en<br />

premier et leur présence indique une primo-infection (par une souche sauvage ou vaccinale),<br />

suivies des IgG et des IgA. Des anticorps dirigés contre la plupart des protéines spécifiques du<br />

virus de la rougeole sont produits. La proportion de chaque anticorps est corrélée au taux de<br />

protéine virale correspondante synthétisée. Ces anticorps sont par conséquent principalement<br />

dirigés contre la protéine N. La contribution des différents anticorps à la neutralisation et à la<br />

protection a été montrée in vitro et dans les modèles animaux. Les anticorps dirigés contre la<br />

protéine H ou F neutralisent le pouvoir infectant du virus (Giraudon & Wild, 1981 ; Varsanyi<br />

et al., 1984) et lorsqu’ils sont administrés de façon passive protègent l’animal d’une épreuve<br />

mortelle (Giraudon & Wild, 1985 ; Malvoisin & Wild, 1990). En revanche, les anticorps<br />

contre les autres protéines ne possèdent aucune de ces fonctions. Il existe en général une<br />

21


I.Le virus de la rougeole<br />

6. Pathologie<br />

bonne corrélation entre la protection et les taux d’anticorps neutralisants circulants. Tous ces<br />

changements s’accompagnent d’un état d’immunodéficience, qui, bien que réversible, peut<br />

persister pendant des mois, augmentant ainsi la susceptibilité du malade à des infections<br />

opportunistes.<br />

I.6.2. Immunosuppression<br />

L’immunosuppression a été décrite pour la première fois il y a environ cent ans, au<br />

cours des infections par le virus de la rougeole (Von Pirquet, 1908). Si la rougeole est<br />

l’infection virale responsable de la majorité des cas de mortalité et de morbidité chez les<br />

enfants dans le monde, c’est le phénomène de l’immunosuppression conduisant à des<br />

infections secondaires virales et bactériennes qui fait le plus de victimes. L’état<br />

d’immunosuppression peut persister plusieurs semaines voire plusieurs mois, en particulier<br />

chez les enfants soufrant de malnutrition. Le paradoxe ici est que, malgré cette attaque sur le<br />

système immunitaire, le virus de la rougeole induit une excellente réponse immune<br />

conduisant à une immunité à vie. Par contre, les souches vaccinales induisent une<br />

immunosuppression moyenne et les réponses humorales sont moins importantes et seraient de<br />

plus courte durée (Fireman et al., 1969 ; Hussey et al., 1996). Les mécanismes impliqués dans<br />

l’immunosuppression n’ont pas été élucidés, mais les études de certains laboratoires suggèrent<br />

que plusieurs voies du système immunitaire seraient impliquées. Il est actuellement<br />

impossible d’évaluer si l’une d’elles contribue de façon majoritaire. Parmi les meilleures<br />

approches, on peut citer le fait que :<br />

i) Bien que moins de 1% des lymphocytes B et T circulants soient infectés, on<br />

observe une lymphopénie transitoire chez les enfants infectés. Le rapport<br />

CD4/CD8 est maintenu (Arneborn & Biberfeld, 1983 ; Griffin et al., 1986).<br />

ii) L’infection des monocytes par le virus inhibe la synthèse d’IL-12, une cytokine<br />

importante dans l’immunité à médiation cellulaire. Ces études montrent que cette<br />

régulation négative se fait via l’interaction avec CD46 et donc serait limitée aux<br />

souches vaccinales (Karp, 1999).<br />

iii) Les cellules B et T infectées par le virus de la rougeole sécrètent un facteur soluble<br />

qui bloque la prolifération des cellules B non infectées (Fujinami et al., 1998 ; Sun<br />

et al., 1998). De même, l’interaction des PBLs infectés par le virus de la rougeole<br />

inactivé aux UV avec les lymphocytes sains bloque le cycle cellulaire de ces<br />

22


I.Le virus de la rougeole<br />

6. Pathologie<br />

derniers en phase G1. Dans ce cas, la présence des deux glycoprotéines H et F est<br />

nécessaire (Engelking et al., 1999 ; Naniche et al., 1999).<br />

iv) La nucléoprotéine du virus de la rougeole est la plus abondante des protéines<br />

virales. Elle a la capacité d’interagir avec le récepteur Fc . In vitro, ceci conduit à<br />

l’inhibition de la synthèse d’anticorps (Ravanel et al., 1997) et in vivo, à la<br />

réduction de la réaction d’hypersensibilité retardée qui s’explique par une<br />

incapacité des cellules dendritiques à activer correctement les lymphocytes T. Ces<br />

même cellules inhibent la production d’IL-12 (Marie et al., 2001).<br />

v) Le virus de la rougeole peut infecter les cellules dendritiques immatures qui<br />

entament donc leur processus de maturation. Normalement, les cellules<br />

dendritiques matures migrent vers les ganglions lymphatiques périphériques ou les<br />

antigènes sont présentés aux cellules T. Au cours de l’infection par le virus de la<br />

rougeole, il semble que les cellules dendritiques perdent leurs fonctions de<br />

présentation (Grosjean et al., 1997).<br />

I.6.3. Complications de la rougeole<br />

Chez les personnes présentant déjà un terrain d’immunodéficience, l’absence d’une<br />

réponse immune cellulaire adéquate favorise l’établissement des infections persistantes telles<br />

que l'encéphalite aiguë retardée qui se manifeste par des troubles moteurs et sensoriels<br />

environ six mois après la rougeole , le virus associé est le plus souvent génétiquement altéré<br />

(Baczko et al., 1988 ; Cattaneo et al., 1987b) et la MIBE (measles inclusion body<br />

encephalitis), qui est caractérisé par la présence de corps d’inclusions dans les neurones La<br />

maladie évolue vers une forme aiguë ou subaiguë en envahissant le cerveau. Deux autres<br />

perturbations neurologiques sont observées suite à la rougeole :<br />

- L’encéphalomyélite post-infectieuse qui est une maladie démylinisante autoimmune. Elle<br />

se produit dans un cas de rougeole sur mille, principalement chez les individus plus âgés. On<br />

l’observe environ deux semaines après l’éruption. Cette maladie est associée à une réponse<br />

autoimmune à l’un des composants protéiques de la myéline (Johnson et al., 1984). Ces<br />

patients présentent des taux élevés et persistants d’IgE et des taux faibles de récepteurs d’IL-2<br />

soluble dans le sang (Griffin et al., 1985). L’activation immune et le dysfonctionnement du<br />

système immunitaire pourraient jouer un rôle dans l’induction de cette maladie.<br />

- La panencéphalite sclérosante subaiguë (PESS) est une complication tardive de la<br />

rougeole. Touchant environ un cas sur un million, elle est inévitablement fatale. La période<br />

23


I.Le virus de la rougeole<br />

6. Pathologie<br />

d’incubation de la maladie est de plusieurs années (>2ans) après l’infection initiale. Des crises<br />

d’épilepsie seraient l’une des manifestations cliniques révélatrices des cas de PESS (Kissani<br />

et al., 2001). Ces crises apparaîtraient dès la première année d’évolution de la maladie qui est<br />

caractérisée par la présence d’antigènes viraux dans le noyau et le cytoplasme des neurones et<br />

des cellules gliales. Le taux d’anticorps sériques contre le virus de la rougeole est élevé et des<br />

anticorps sont présents dans le liquide céphalorachidien, avec une réaction inflammatoire<br />

considérable dans le système nerveux central (Tourtellotte et al., 1981). On ne sait ni<br />

comment, ni où le virus persiste entre la période d’infection aiguë et le début de la phase<br />

clinique, ni comment il pénètre dans le cerveau. Le virus responsable de cette maladie est<br />

défectif et contient des mutations dans son génome qui bloquent la production de virus<br />

infectieux (Baczko et al., 1986 ; Cattaneo et al., 1988). Ces mutations se situent<br />

principalement au niveau des gènes H, F et M. Celles qui concernent la protéine F sont<br />

localisées dans la région cytoplasmique. Les mutations dans le gène M conduisent à la fin<br />

prématurée de la protéine ou à des formes conformationnellement non fonctionnelles.<br />

Certaines mutations dans la protéine H peuvent entraîner une interaction moins efficace avec<br />

la protéine F dans le processus de fusion.<br />

Le virus de la rougeole a été associé à d’autres manifestations cliniques comme la<br />

maladie de Crohn qui se caractérise par une réaction granulomateuse des macrophages<br />

(Wakefield et al., 1997), la maladie de Paget qui est due à un dysfonctionnement des<br />

ostéoclastes (Reddy et al., 1999) et certains cas d’inflammation intestinale chronique<br />

(Kawashima et al., 2000). Mais à ce jour, il n’y a aucune preuve formelle que le virus de la<br />

rougeole soit la cause de ces maladies.<br />

24


CHAPITRE II. <strong>LA</strong> VACCINATION<br />

25


II. La vaccination<br />

1. Les vaccins inactivés<br />

L’immunité induite par l’infection naturelle protège l’hôte à deux niveaux : i) les<br />

cellules infectées peuvent être éliminées par les CTLs ; ii) l’anticorps peut soit bloquer<br />

l’entrée de l’agent pathogène, soit réduire la charge virale une fois l’infection commencée.<br />

Les vaccins vivants atténués miment l’infection naturelle et induisent ainsi le même<br />

type de réponse immune, c'est-à-dire qu’une réponse de type Th2 suit une réponse de type<br />

Th1. Par contre, les vaccins inactivés sont non-réplicatifs et sont de ce fait vus par le système<br />

immunitaire comme exogènes. Ceci ne peut pas normalement induire une réponse Th1. Le<br />

type d’immunité requise pour la protection varie en fonction de l’agent pathogène. Le<br />

poliovirus, un pathogène de l’intestin peut passer dans le cerveau et engendrer une<br />

poliomyélite. L’induction d’anticorps antipoliovirus dans le sérum avec un vaccin inactivé est<br />

suffisante pour la protection contre les manifestations cliniques, mais ne protège pas contre<br />

l’infection dans l’intestin. Les tentatives récentes de production d’un vaccin contre le VIH ont<br />

souligné des lacunes dans la compréhension des principes immunologiques de l’induction des<br />

réponses protectrices. Basées sur le nombre d’ « erreurs » de vaccination survenues dans les<br />

années 1960, quelques règles ont été développées pour ce groupe de virus. Comme mentionné<br />

ci-dessus, au cours d’une infection naturelle, une réponse Th1 est suivie par une réponse Th2.<br />

La vaccination avec une préparation inactivée induit seulement le système Th2 qui<br />

reste «fixé » dans la mémoire immunologique de l’hôte. Cependant, avec la diminution de<br />

l’immunité, l’hôte devient susceptible et si l’infection survient, le virus induit un «cocktail»<br />

de cytokines (Th1 + Th2) qui conduit à un déséquilibre immunologique. Dans le cas des<br />

vaccins inactivés contre les paramyxovirus, ceci a entraîné une forme très sévère de la<br />

maladie. Ainsi, la vaccination contre ces virus doit respecter certaines règles immunologiques.<br />

II.1 LES VACCINS INACTIVES<br />

Ils sont produits à partir d’agents pathogènes dont l’infectivité a été détruite par un<br />

agent chimique dénaturant comme le formol, la -propiolactone ou par la chaleur. Cette<br />

méthode fut utilisée pour la première fois dans les années 50 par Jonas Salk pour la mise au<br />

point du vaccin contre la poliomyélite. L’utilisation de ce vaccin a considérablement réduit le<br />

nombre de cas de poliomyélite dans le monde. D’autres vaccins à virus inactivés comme le<br />

vaccin contre la grippe, la rage, l’encéphalite japonaise et la méningo-encéphalite à tiques<br />

d’Europe centrale (Tick born encephalitis virus) sont aussi disponibles sur le marché. Malgré<br />

26


II. La vaccination<br />

1. Les vaccins inactivés<br />

leur efficacité irréfutable, ces vaccins présentent dans certains cas quelques désavantages en<br />

terme d’immunité :<br />

- leur caractère non-réplicatif ne permet pas la persistance de l’antigène dans<br />

l’organisme et de ce fait, la protection est de courte durée,<br />

- ils ne sont pas aussi efficaces que les virus vivants car ils n’induisent pas<br />

d’immunité muqueuse (IgA),<br />

- cette méthode ne convient pas à tous les virus car la dénaturation entraîne dans<br />

certains cas la perte d’antigénicité comme c’était le cas pour le vaccin contre la rougeole.<br />

Au début des années 1960, le vaccin inactivé préparé à partir de la souche Edmonston traitée<br />

au formol, a été introduit aux Etats-Unis et en Europe. Ce vaccin induit des anticorps<br />

neutralisants et protège contre l’infection. Cependant, l’immunité est de courte durée (Carter<br />

et al., 1962 ; Guinee et al., 1966). Parmi les enfants ayant reçu ce vaccin, 15 à 50% qui par la<br />

suite ont été infectés par le virus de la rougeole, ont développé une forme sévère de maladie<br />

appelé rougeole atypique. Cette forme de rougeole était caractérisée par une fièvre soutenue et<br />

prolongée, une éruption de type vésiculaire qui commence par les extrémités des membres,<br />

contrairement à l’éruption maculopapulaire, caractéristique de la rougeole classique qui<br />

commence sur la face et le tronc, une pneumonie sévère nécessitant le plus souvent une<br />

hospitalisation. Des douleurs abdominales, un dysfonctionnement du foie, des maux de têtes,<br />

des effusions pleurales, l’éosinophilie et des oedèmes ont aussi été décrits (CDC, 1976 ;<br />

Fulginiti et al., 1967). Des observations similaires ont été faites pendant la même période chez<br />

des enfants ayant reçu le vaccin inactivé contre le virus respiratoire syncytial (RSV), le virus<br />

parainfluenza et le virus des oreillons. Ces vaccins n’étaient pas protecteurs et des maladies<br />

sévères se développaient chez les enfants exposés au virus sauvage (Kim & al., 1968).<br />

Plusieurs hypothèses ont été émises pour expliquer cette maladie, focalisées sur la<br />

possibilité de l’induction d’une hypersensibilité retardée spécifique de la rougeole qui serait<br />

anormale (Fulginiti & Arthur, 1969). Mais la théorie la plus acceptée fut celle selon laquelle<br />

la rougeole atypique serait due à un déséquilibre dans la réponse anticorps dirigée contre les<br />

glycoprotéines virales H et F, à cause de l’altération de la protéine F dans le vaccin inactivé<br />

(Norrby et al., 1975). Cependant, une étude plus récente, dans laquelle la rougeole atypique a<br />

été établie chez le singe Rhésus macaque, montre que la maladie atypique serait due à une<br />

réponse anticorps non protectrice à laquelle s’ajoute une production exagérée de cytokines de<br />

type 2 (Polack et al., 1999).<br />

27


II. La vaccination<br />

2. Les vaccins vivants atténués<br />

II.2 LES VACCINS VIVANTS ATTENUES<br />

Ce sont des virus à pathogénicité réduite, capables de se multiplier dans l’organisme et<br />

d’induire une réponse immunitaire comparable à l’infection naturelle sans manifestations<br />

cliniques. L’atténuation est causée par l’induction de mutations dans l’agent pathogène<br />

conduisant à la limitation de sa virulence chez le sujet vacciné. L’atténuation est obtenue par<br />

passages successifs en culture sur plusieurs types de cellules telles que les cellules<br />

amniotiques et les fibroblastes de poulet, les cellules de rein de mouton, de singe, de cochon,<br />

ou d’homme, et les cellules amniotiques humaines. Plusieurs vaccins à virus vivants atténués,<br />

tels que le vaccin contre la rubéole, les oreillons, la fièvre jaune, et la rougeole sont<br />

actuellement utilisés. Bien que ces vaccins soient de bons immunogènes, ils présentent<br />

certains désavantages liés à :<br />

- leur instabilité biochimique (virus vivant), d'où la nécessité d’utiliser des stabilisants<br />

qui peuvent être des sources de contamination et de respecter la chaîne de froid pour<br />

leur conservation<br />

- leur instabilité génétique qui expose le patient aux risques de réversion de la virulence<br />

- leur utilisation déconseillée chez certains sujet à risque telles que les femmes enceintes<br />

et les personnes immunodéprimées chez lesquels ils pourraient entraîner des maladies<br />

graves.<br />

De plus, le développement de vaccins vivants atténués efficaces contre certains virus<br />

s’avère très difficile. C’est le cas pour :<br />

- le virus de la grippe où les problèmes les plus couramment rencontrés sont l’existence<br />

de plusieurs sérotypes et de variations antigéniques. Cependant un vaccin vivant<br />

atténué efficace contre la grippe a été mis au point aux Etats-Unis (Nichol, 2001).<br />

- le VIH où le développement d’un vaccin rencontre des problèmes d’éthique<br />

- le papillomavirus qui ne pousse pas sur les cellules en culture.<br />

Ceci dit, le vaccin actuellement utilisé contre la rougeole est un vaccin vivant atténué qui<br />

jusqu’ici a été d’une efficacité indéniable. Depuis son utilisation dans les programmes élargis<br />

de vaccination, le nombre de cas de décès associés à la rougeole est passé de huit millions à<br />

moins d’un million par an dans le monde.<br />

A la fin des années 50, les travaux d’Enders et de son groupe ont abouti au<br />

développement d’un vaccin rougeoleux vivant atténué après 24 passages de la souche<br />

Edmonston sur des cultures primaires de cellules rénales humaines suivis de 28 passages<br />

28


II. La vaccination<br />

2. Les vaccins vivants atténués<br />

supplémentaires sur cellules amniotiques humaines et de six passages sur embryon de poulet,<br />

avant l’adaptation du virus sur culture de fibroblastes de poulet. Le vaccin initial Edmonston<br />

B breveté en 1963 était réactogène, donnant de la fièvre et des éruptions. Ces symptômes ont<br />

été réduits dans environ 50% des cas par l’administration concomitante de globulines. Après<br />

d’autres passages de la souche Edmonston sur des fibroblastes de poulet, une souche plus<br />

atténuée (Schwartz) fut obtenue et brevetée en 1965. Par la suite, les Etats-Unis, le Japon, la<br />

Yougoslavie, l’ex-URSS, et la Chine ont développé de nouvelles souches vaccinales hyperatténuées<br />

en utilisant les mêmes stratégies et avec des résultats similaires. Ces vaccins ont été<br />

mis au point soit à partir de souches Edmonston (AIK-C), Edmonston A (Schwartz),<br />

Edmonston B (Moraten, Edmonston-Zageb) ou à partir de nouvelles souches (Leningrad 16,<br />

CAM-70, Shanghai-191,TD-97) (Figure 6). Bien que la vaccination avec les souches hyperatténuées<br />

induise des taux d’anticorps plus bas qu’avec le vaccin Edmonston B ou l’infection<br />

naturelle, l’incidence des réactions cliniques est plus faible et ils ont donc été adoptés pour<br />

une large utilisation.<br />

L’utilisation de ces vaccins protège de façon efficace contre la rougeole. Cependant,<br />

certaines observations rendent nécessaire le développement de nouveaux vaccins :<br />

i) Les vaccins actuellement disponibles ne parviennent pas à bloquer complètement<br />

la transmission du virus dans la population.<br />

ii) On ne peut pas vacciner les enfants avant l’âge de neuf mois car la présence<br />

d’anticorps maternels réduit l’efficacité de la vaccination (Siber et al., 1993).<br />

Si de nouveaux vaccins sont mis au point, ils doivent non seulement résoudre ces deux<br />

problèmes mais aussi éviter de créer des formes aberrantes de la maladie qui s’observent dans<br />

le cas de l’administration de vaccins inactivés (Norrby et al., 1975) ou fortement dosés<br />

(Halsey, 1993).<br />

29


Figure 6 : Souches vaccinales utilisées pour la production de vaccin vivant atténué contre la rougeole, méhodes d ’atténuation et vaccin<br />

fabriqué par différents producteurs de vaccins en 1994 (adapté de Markowitz & Katz, 1994)<br />

Souche<br />

Souche<br />

RH<br />

AH<br />

AH<br />

RM<br />

FEP<br />

AIK- C<br />

Institut Kitatsato, Japon<br />

Institut nationa , Japon<br />

FEP<br />

Edmonston A<br />

FEP<br />

SCHWARZ<br />

AH FEP<br />

FEP<br />

DH<br />

CIAEP<br />

FEP<br />

CIAEP<br />

FEP<br />

Edmonston B<br />

AIK- HDC<br />

Institut Razi, Iran<br />

Pasteur-Mérieux MSD, France<br />

Evans, Royaume-Uni<br />

Sclavo, Italie<br />

Institut de sérums et vaccins,<br />

Tchécoslovaquie<br />

Institut Cantacuzino, Roumanie<br />

Takeda, Japon<br />

Connaught<br />

Laboratoires Connaught, Canada<br />

Institut National de la Santé, Pakistan<br />

Moraten<br />

Merck,Sharpe and Dowe, USA<br />

RIVM, Pays-Bas<br />

Edmonston Zagreb<br />

Institut Suisse de Sérums et de Vaccins, Suisse<br />

Institut Indien de Sérum, Inde<br />

Institut d ’immunologie, Croatie<br />

Smith Kline et Beecham, Belgique<br />

FEP<br />

SCHWARZ F88<br />

Institut Suisse de Sérums et de Vaccins,<br />

Autres souches<br />

Souche<br />

Souche SHANGAI<br />

Souche TANABE<br />

RCG<br />

CJ<br />

RH<br />

AH<br />

FEP<br />

RS<br />

RH<br />

CIAEP<br />

MCP<br />

FEP<br />

RS<br />

RH<br />

CIAEP<br />

RCG<br />

LENINGRAD 16<br />

SHANGAI 191<br />

CAM-70 TD-97<br />

D.Mazai, Russie<br />

Institut de Rech. Mal. Inf.Parasit., Bulgarie<br />

Institut Shangai, Chengdu, Lanzhou et Wuhan, Chine Biomanghuinos, Brésil<br />

Chiba Sérum, Japon<br />

Perum biofarma, Indonésie<br />

Fondation Rech. Mal. Microb.,<br />

En italique : Noms des producteurs et<br />

Type de cellules utilisées pour l ’atténuation du virus : AH(amnios humain), CIAEP(Cavité intra-amniotique de l ’embryon de poulet), CJ (caille japonaise), DH (cellules diploïdes humaine)<br />

FEP (fibroblastes d ’embryon de poulet), MCP (membrane chorioallantoïque de poulet), RCG (Rein de cochon de Guinée), RH (rein humain), RM (rein de mouton), RS (rein de singe)


II. La vaccination<br />

3. Les nouvelles aproches de vaccination<br />

II.3 LES NOUVELLES APPROCHES <strong>DE</strong> VACCINATION<br />

II.3 1. Le vaccin actuel : quelques difficultés rencontrées<br />

Le problème de mortalité croissante due à la rougeole observée chez les nourrissons dans<br />

les pays en développement, a stimulé les efforts de lutte contre l’action négative des anticorps<br />

maternels sur la vaccination. En effet, les anticorps maternels empêchent la réponse anticorps<br />

en bloquant les sites antigéniques de la souche vaccinale. Afin de résoudre ce problème,<br />

différentes approches ont été considérées :<br />

- La vaccination par aérosol. Le vaccin vivant atténué a été administré par voie<br />

muqueuse ou respiratoire sous forme d’aérosol. En fait, les anticorps maternels étant<br />

plutôt sériques, très peu sont présents sur les surfaces des muqueuses. On espérait<br />

alors que le vaccin vivant administré par aérosol aurait un certain avantage. Bien que<br />

les études de vaccination par aérosol aient rencontré des problèmes pratiques pour<br />

l’administration du vaccin (Cutts et al., 1997), des résultats intéressants ont été<br />

obtenus dans la majorité des cas. Une étude réalisée en Afrique du Sud a montré que<br />

le taux de séroconversion après vaccination avec la souche Edmonton-Zagreb<br />

administrée par aérosol (85%) était supérieur à celui obtenu avec la même souche<br />

administrée par voie sous-cutanée (79%) (Dilraj et al., 2000). Des résultats similaires<br />

ont été obtenus dans d'autres études réalisées aux Etats-Unis (Sabin, 1983 ; Sabin et<br />

al., 1985). La vaccination par aérosol a été utilisée avec succès dans de grandes<br />

campagnes de vaccination au Mexique (Fernandez-de-Castro et al., 1997). Mais tous<br />

ces résultats seraient dépendants du type d’appareil employé. Dans les études décrites<br />

ci-dessus, le vaccin reconstitué a été utilisé, ce qui pose le problème de maintien de la<br />

chaîne de froid. La recherche actuelle est orientée vers le développement d’un appareil<br />

permettant d’utiliser directement le vaccin lyophilisé et facile à manipuler sur le<br />

terrain (LiCalsi et al., 1999).<br />

- Les vaccins à hauts titres. Le vaccin standard contient environ 10 3 à 10 4 unités<br />

infectieuses par dose. Il a été proposé et approuvé par l’OMS (WHO, 1990) que des<br />

doses de vaccins à hauts titres (10 4.0 à 10 5.0 ) soient administrées aux enfants dès l’âge<br />

de 6 mois. On espérait ainsi pouvoir lutter contre l’effet inhibiteur des anticorps<br />

maternels dans la réponse immunitaire. Les vaccins à hauts titres ont été utilisés pour<br />

immuniser des enfants âgés de 4 à 6 mois dans plusieurs pays dont le Sénégal, la<br />

31


II. La vaccination<br />

3. Les nouvelles aproches de vaccination<br />

Guinée-Bissau, Haïti, la Gambie, le Mexique et le Pérou. La majorité des études<br />

montrent que, par rapport au vaccin standard, les vaccins à hauts titres augmentent les<br />

taux de séroconversion. En Gambie, où des doses de vaccins contenant 4.10 4 unités<br />

infectieuses ont été utilisées chez les enfants de 4 à 6 mois, on a obtenu un taux de<br />

séroconversion de 100% (Whittle et al., 1984). Cependant, en Guinée-Bissau, on<br />

n’observe pas de différence significative entre les vaccins Schwarz standard et hauts<br />

titres (Aaby et al., 1996). Cependant, un suivi à long terme montre un taux élevé de<br />

mortalité chez les enfants ayant reçu le vaccin à hauts titres. En effet, une étude menée<br />

au Sénégal montre que par comparaison aux enfants ayant reçu le vaccin standard, le<br />

risque de décès est de 1,51 et 1,80 chez les enfants ayant reçu respectivement le vaccin<br />

Schwarz et Edmonston-Zagreb à hauts titres (Garenne et al., 1991). Des résultats<br />

similaires ont été obtenus en Haïti (Halsey, 1993). En revanche, ce phénomène n’a pas<br />

été observé en Gambie, ni au Mexique ou au Pérou (Halsey, 1993). A ce jour, aucun<br />

lien de cause à effet n’a été démontré entre ce vaccin et les décès observés.<br />

Un autre problème majeur du vaccin contre la rougeole est celui de la stabilité du vaccin.<br />

Avant 1980, les vaccins rougeoleux étaient thermolabiles ce qui rendait leur emploi difficile<br />

dans les régions tropicales (Hendrickse & Montefiore, 1975). La mise au point de stabilisants<br />

et la formulation des exigences de l’OMS à propos de la stabilité thermique des vaccins<br />

rougeoleux lyophilisés (WHO, 1981), ont considérablement amélioré la qualité des vaccins<br />

depuis 1980. Cependant, les vaccins reconstitués perdent rapidement leur activité à<br />

température ambiante entre 22°C et 25°C (environ 50% de leur activité en une heure).<br />

Normalement, le vaccin lyophilisé, une fois reconstitué, doit être utilisé rapidement. Ceci<br />

entraîne non seulement un problème de gaspillage sur le terrain, pendant les grandes<br />

campagnes où les vaccins sont conditionnés par ampoules de plusieurs doses, mais aussi un<br />

problème de stockage, surtout dans les pays en développement où la chaîne de froid n’est pas<br />

toujours maintenue. A cause de ces problèmes, l’OMS s’intéresse désormais aux techniques<br />

d’administration directe du vaccin lyophilisé non reconstitué, soit par aérosol directement<br />

dans les cavités nasales ou orales, soit avec un appareil à pression pour administrer le vaccin<br />

dans la peau. Ces nouvelles approches pourraient résoudre non seulement le problème de la<br />

stabilité du vaccin, mais, seraient aussi un moyen d’éviter l’utilisation des seringues, qui sont<br />

une source de contamination et posent un problème de traitement des déchets dans les pays en<br />

développement.<br />

32


II. La vaccination<br />

3. Les nouvelles aproches de vaccination<br />

II.3 2. Les nouveaux vaccins<br />

Les différentes approches utilisées jusqu’ici n’ayant pas été suffisamment crédibles, il est<br />

question aujourd'hui de développer un vaccin qui puisse être utilisé pour éradiquer la<br />

rougeole. Dans le cadre du programme d’éradication du virus de la poliomyélite, qui avance<br />

avec beaucoup de succès, deux types de vaccins sont disponibles. Un vaccin atténué qui est<br />

utilisé pour l’éradication des souches sauvages et un vaccin inactivé qui sera utilisé après<br />

l’éradication des souches sauvages. Par contre, dans le programme de vaccination contre la<br />

rougeole, il n’y a qu’un seul type de vaccin. De plus, il y a un nombre croissant d’enfants<br />

immunodéprimés qui développeraient des complications liées à l’utilisation de vaccin vivant.<br />

En suivant l’exemple de la lutte contre la poliomyélite, une nouvelle génération de vaccins<br />

contre la rougeole pourrait être utilisée une fois l’éradication achevée, pour stimuler la<br />

mémoire immunologique pendant la phase finale. Conjointement à la mise au point de<br />

nouveaux vaccins, on doit accéder à une meilleure compréhension des mécanismes<br />

immunitaires fondamentaux nécessaires à la protection ou responsables de l’induction d’une<br />

réponse immune aberrante.<br />

Les nouveaux vaccins ont pour caractéristique principale l’utilisation de quelques<br />

protéines de l’agent pathogène pour la fabrication du vaccin. Afin de fabriquer des vaccins qui<br />

contiennent seulement une partie du spectre des protéines virales, il est nécessaire de<br />

connaître celles qui sont importantes pour la protection. Plusieurs études ont montré que :<br />

- l’administration passive des anticorps protège les enfants contre la rougeole<br />

(Krugman, 1963). Il a été montré dans un modèle animal murin que les anticorps<br />

monoclonaux dirigés contre l’une des glycoprotéines, l’hémagglutinine ou la protéine<br />

de fusion protègeraient in vivo (Giraudon & Wild, 1985 ; Malvoisin & Wild, 1990)<br />

- l’immunité cellulaire aurait un rôle important dans la protection puisque les enfants<br />

déficients en cellules T présentent des complications au cours de l’infection par le<br />

virus de la rougeole (Lipsey et al., 1967)<br />

- les cellules T cytotoxiques (CTL) sont présentes chez les enfants après l’infection par<br />

le virus de la rougeole (van-Binnendijk et al., 1990). De plus, il a été montré dans le<br />

modele animal que l’immunisation avec un épitope de CTL protège contre la rougeole<br />

(Beauverger et al., 1996)<br />

Un vaccin efficace contre la rougeole qui remplirait les critères ci-dessus devrait contenir<br />

au moins les deux glycoprotéines virales afin d’induire les anticorps neutralisants. Il devrait<br />

33


II. La vaccination<br />

3. Les nouvelles aproches de vaccination<br />

probablement contenir aussi la nucléoprotéine puisqu’elle est responsable, dans la plupart des<br />

cas, de la forte réponse CTL.<br />

Plusieurs catégories de vaccins ont été ou sont actuellement développées : les vaccins utilisant<br />

les vecteurs viraux, les ISCOM (Immunes-Stimulating Complex), et les vaccins ADN.<br />

II.3 2.a. Les vaccins utilisant les vecteurs viraux<br />

L’idée est d’insérer les gènes viraux dans un autre virus atténué pour présenter<br />

l’antigène au système immunitaire. Parmi ces vecteurs, on peut citer les poxvirus tels que le<br />

virus de la vaccine qui présente l’avantage d’être infectieux pour tous les mammifères, ou<br />

encore les poliovirus (hôtes naturels de l’intestin) et les adénovirus (hôtes de l’appareil<br />

respiratoire suppérieur) qui sont intéressants pour la vaccination par voie muqueuse. Les<br />

rétrovirus sont également utilisés en thérapie génique.<br />

Les vaccins recombinants de la vaccine contre la rougeole induisent des réponses<br />

immunes chez les animaux. Des souris immunisées avec des recombinants exprimant soit<br />

l’une des protéines (H, F ou N) du virus de la rougeole, soit les trois protéines contenues dans<br />

le même recombinant, induisent à la fois des anticorps neutralisants (H et F) et des CTL (H et<br />

N) (Wild et al., 1992 ; Beauverger et al., 1993). Des résultats similaires ont été obtenus chez<br />

le singe (van Binnendijk et al., 1997). Dans les deux modèles, la présence d’anticorps<br />

administrés passivement supprime la réponse humorale mais pas la réponse CTL (Galletti et<br />

al., 1995).<br />

L’un des problèmes de l’utilisation de la vaccine comme vecteur est le risque qu’il soit<br />

pathogène chez les personnes immunodéprimées. Pour résoudre ce problème, un pox virus<br />

aviaire (ALVAC) a été utilisé comme vecteur (Taylor et al., 1992). Ce dernier possède une<br />

infection défectueuse dans les cellules de mammifères. Les virus recombinants ALVACrougeole<br />

induisent une réponse immunitaire dans les modèles animaux, mais cette réponse est<br />

fonction de la dose de vaccin utilisée à cause de la nature de l’infection (Taylor et al., 1992).<br />

Avec un second vecteur NYVAC, obtenu à partir de la souche New-York du virus de la<br />

vaccine, dans laquelle les gènes de virulence ont été supprimés et dont la réplication est<br />

défectueuse dans les cellules humaines, on a obtenu des résultats similaires à ceux observés<br />

avec ALVAC.<br />

34


II. La vaccination<br />

3. Les nouvelles aproches de vaccination<br />

II.3 2.b. Les ISCOMs<br />

Les ISCOMs (Immune-Stimulating Complex) sont constitués d’une matrice lipidique<br />

dans laquelle sont introduites des protéines membranaires. La matrice est composée d’un<br />

mélange de lipides tels que le QuilA qui est une saponine possédant des propriétés adjuvantes,<br />

de cholestérol et d’autres lipides. Les protéines membranaires, après solubilisation par un<br />

détergent sont incorporées dans la matrice grâce à des interactions hydrophobes. L’utilisation<br />

des ISCOMS comme technique de présentation antigénique des protéines membranaires dans<br />

la vaccination a été développée dans les années 1980 (Morein et al., 1984) et est actuellement<br />

utilisée pour certains vaccins vétérinaires.<br />

Il a été montré que les ISCOMs contenant les deux glycoprotéines du virus de la<br />

rougeole induisent des taux élevés d’anticorps chez le singe. Contrairement à ce qui se passe<br />

avec le pox virus comme vecteur, la réponse humorale n’est pas affectée par la présence<br />

d’anticorps administrés passivement (van Binnendijk et al., 1997). Bien que le taux initial<br />

d’anticorps ne soit pas maintenu, les singes sont encore protégés un an après l’immunisation.<br />

Ce type de vaccins, bien que plus efficaces que les précédents, est recommandé pour des cas<br />

exceptionnels seulement, car leur coût de production reste élevé.<br />

II.3 2.c. La vaccination ADN<br />

Le vaccin ADN est constitué d’un vecteur d’expression plasmidique qui contient le<br />

gène codant pour la protéine d’intérêt. Après inoculation in vivo, cette protéine est exprimée<br />

et permet l’induction d’une réponse immunitaire spécifique. La vaccination ADN est l’une<br />

des approches récentes dans la lutte contre la rougeole.<br />

Il a été montré que les plasmides contenant les ADN complémentaires de H,F et N,<br />

exprimés à partir d’un promoteur du CMV (cytomégalovirus), induisent une bonne réponse<br />

humorale et CTL chez la souris (Cardoso et al., 1998). Les mécanismes immunologiques de<br />

base impliqués dans la vaccination ADN ne sont pas bien connus. Ainsi, l’administration de<br />

l’ADN et son expression dans les tissus appropriés seront fondamentales pour l’induction<br />

d’une bonne réponse immune. Il a été montré que :<br />

- l’inoculation intramusculaire de l’ADN induit une réponse Th1 mais requiert jusqu'à<br />

100g d’ADN par souris (Cardoso et al., 1996)<br />

35


II. La vaccination<br />

4. Position actuelle de l'OMS<br />

- l’inoculation intradermique de l’ADN précipité sur des billes d’or à l’aide d’un<br />

pistolet à particules ou « gene-gun » augmente l’efficacité de cent fois mais<br />

malheureusement, la réponse immune cellulaire induite est plutôt de type Th2.<br />

Il serai intéressant dans le futur de cibler les tissus appropriés, où la protéine sera<br />

efficacement exprimée et présentée aux cellules du système immunitaire afin d’obtenir une<br />

réponse immune cellulaire correcte (Th1).<br />

Bien que le vaccin ADN soit l’un des meilleurs espoirs du domaine de la vaccination, il<br />

est tout de même important de signaler que le problème de sécurité du vecteur lui-même n’est<br />

pas encore résolu et que jusqu’ici, aucun vaccin ADN n’est prêt à être approuvé par les<br />

autorités (Cichutek, 2000).<br />

II.4. POSITION ACTUELLE <strong>DE</strong> L’OMS : STRATEGIE <strong>DE</strong> VACCINATION<br />

La rougeole est considérée comme une maladie éradicable pour plusieurs raisons :<br />

- il existe un seul sérotype du virus de la rougeole, ce qui est un atout par rapport au<br />

virus de la poliomyélite qui compte trois sérotypes mais qui est pourtant en voie de<br />

disparition<br />

- il existe un seul réservoir naturel qui est l’homme<br />

- la rougeole a une expression clinique très marquée<br />

- il existe un vaccin efficace contre la rougeole<br />

Cependant, la rougeole s’avère difficile à contrôler à cause de sa nature très contagieuse,<br />

de sa ressemblance avec des maladies causées par d’autres agents tels que le virus de la<br />

Dengue, le virus d’Epstein Barr, les parvovirus et bien d’autres virus (Nur et al., 1999). Ces<br />

problèmes peuvent être surmontés et plusieurs efforts sont actuellement dirigés vers<br />

l’élimination de la rougeole. L’élimination est définie comme une interruption soutenue de la<br />

transmission du virus dans une zone géographique donnée, tout en se protégeant de la<br />

réintroduction du virus grâce au maintien de la vaccination.<br />

Le vaccin actuel est efficace à 95 % quand il est administré dans les conditions optimales.<br />

Ceci suggère qu’en utilisant une seule dose de vaccin, il y aura accumulation d’enfants<br />

susceptibles dans la population, même lorsque tous les enfants auront été vaccinés. L’OMS<br />

recommande de vacciner les enfants entre 9 et 15 mois. Dans les pays industrialisés, les<br />

enfants sont vaccinés entre 12 et 15 mois, l’efficacité de la vaccination dans cette tranche<br />

d’âge est de 90 à 95 % . Par contre, dans les pays en voie de développement où les enfants<br />

sont exposés très tôt à la maladie, il est conseillé d’administrer le vaccin à l’âge de 9 mois<br />

36


II. La vaccination<br />

4. Position actuelle de l'OMS<br />

(WHO, 1986). Or l’efficacité de la vaccination à cet âge n’est que de 85% (Huang et al.,<br />

1990), ce qui augmente le nombre d’enfants susceptibles dans ces populations. Pour résoudre<br />

ce problème, plusieurs pays ont opté pour l’administration de deux doses de vaccins, la<br />

première entre 9 et 15 mois, et la deuxième à l’âge scolaire. Ceci a permis à plusieurs pays<br />

donc la Finlande et les Etats-Unis d’éradiquer le virus sauvage.<br />

La stratégie adoptée par l’OMS pour lutter contre la rougeole comprend trois phases : une<br />

phase de contrôle, une phase de prévention des épidémies et une phase d’élimination.<br />

La phase de contrôle consiste en une réduction significative de cas de rougeole et de<br />

mortalité associée, grâce à l’augmentation de la couverture vaccinale.<br />

La phase de prévention des épidémies est basée sur l’accentuation de la surveillance,<br />

afin de détecter des changements épidémiologiques de la maladie, comme par exemple<br />

le changement de la tranche d’âge où les enfants sont atteints de rougeole<br />

(augmentation des cas de rougeole chez les enfants plus âgés), les changements dans<br />

la fréquence des épidémies (durée entre deux épidémies rallongée par rapport à la<br />

période pré-vaccinale) et l’identification des populations à haut risque afin de les<br />

immuniser. Pour réaliser ce travail, le programme d’immunisation doit être complété<br />

par les journées de vaccination nationales où les enfants sont vaccinés quel que soit<br />

leur statut vaccinal initial.<br />

La phase d’élimination consiste à maintenir le nombre d’individus susceptibles en<br />

dessous du seuil critique requis pour soutenir la transmission du virus. La maintenance<br />

d’un taux d’incidence bas à l’intérieur d’un pays pourra conduire à une éventuelle<br />

suppression des infections naturelles.<br />

L’expérience américaine constitue une preuve que l’éradication de la rougeole est<br />

faisable. En effet, au début des années 90, la rougeole était encore endémique en Amérique du<br />

Sud. Les campagnes soutenues de vaccination ont permis une baisse historique du nombre de<br />

cas de rougeole si bien qu’en 1996, il n’y avait plus de rougeole en Amérique du Sud.<br />

Cependant, en 1997 on constatait une recrudescence des cas de rougeole due à des souches<br />

importées. Ces observations suggèrent que pour qu’un programme régional soit complètement<br />

efficace, il est important qu’un effort global et concerté soit mis en place. La campagne<br />

actuelle de lutte contre la rougeole devrait tirer des leçons de cette expérience américaine.<br />

37


CHAPITRE III. ETU<strong>DE</strong>S EPI<strong>DE</strong>MIOLOGIQUES<br />

<strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>ROUGEOLE</strong><br />

38


III. Etudes épidémiologiques<br />

1. Infection au sein d'une population non vaccinée<br />

III.1. PROPAGATION <strong>DE</strong> L’INFECTION AU SEIN D’UNE POPU<strong>LA</strong>TION NON<br />

VACCINEE<br />

Dans une population non vaccinée, le virus de la rougeole se propage avec des<br />

conséquences plus ou moins importantes en fonction de la durée et de la fréquence de contact<br />

entre le contaminant et le contaminé.<br />

III.1.1. Niveau d’exposition bas<br />

Dans les pays industrialisés, où de bonnes conditions socio-économiques permettent<br />

d’éviter la promiscuité, les cas de rougeole sont rares. La distribution des cas par groupe d'âge<br />

montre que la maladie survient d'abord chez les enfants en âge pré-scolaire et s'étend au reste<br />

de la population. En effet, au cours de l'épidémie de rougeole survenue aux Etats-Unis en<br />

1986, on a constaté que la fréquence d'attaque était élevée chez les enfants de moins d'un an et<br />

décroissait avec l'âge : 40% des cas étaient observés chez les enfants de moins de 16 mois<br />

parmi lesquels 65% des cas chez les enfants de moins de 12 mois (Markowitz et al., 1989). De<br />

plus, la fréquence d'attaque de la maladie était 16 fois plus élevée chez les enfants vivant dans<br />

les cités ou les conditions socio-économiques sont médiocres, par rapport aux enfants de<br />

familles aisées. Ces observations montrent que la maladie sévit chez les jeunes enfants<br />

n'ayant pas atteint l'âge de la vaccination et dans les populations n'ayant pas accès aux<br />

services de santé. Les malades développent une rougeole d’évolution favorable comme nous<br />

l’avons décrit dans le paragraphe I.6. (pathologie). En général, le système immunitaire<br />

élimine l'infection de l'organisme, ce qui n’est pas le cas dans les pays en développement où<br />

la promiscuité augmente le taux de mortalité due à la rougeole.<br />

III.1.2. Niveau d’exposition élevé<br />

A la fin du siècle dernier, le taux de mortalité associé à la rougeole était élevé en<br />

Europe et aux Etats unis. En 1897, D. Williams remarque que les causes majeures de cette<br />

mortalité sont la promiscuité et une ventilation insuffisante (Williams, 1897). Dans les pays<br />

en développement où la mortalité due à la rougeole reste encore un problème de santé, des<br />

études de communauté montrent que la promiscuité et l’intensité d’exposition au virus de la<br />

rougeole sont des déterminants majeurs de cette mortalité (Aaby et al., 1984).<br />

39


III. Etudes épidémiologiques<br />

1. Infection au sein d'une population non vaccinée<br />

En effet, une étude menée en Guinée-Bissau montre que la disposition des habitations<br />

de familles Africaines favorise la promiscuité, surtout dans les familles polygamiques où la<br />

concentration de plusieurs cas de rougeole dans la même case entraîne des taux élevés de<br />

mortalité. De telles observations ont été faites dans les institutions surpeuplées (Godfred,<br />

1928), dans les camps de concentration et les camps de réfugiés (Ryan, 1976) et dans les<br />

campements militaires (Picken, 1921).<br />

Dans ces différentes études, on a constaté que la rougeole est plus sévère dans les cas<br />

secondaires que dans les cas index (cas index = premier cas de rougeole survenu dans une<br />

population donnée ; cas secondaire = cas de rougeole survenu dans les 6 jours après<br />

identification du cas index et ayant eu un contact avec l’index). En fait, le cas secondaire<br />

reçoit une forte dose de virus à cause du contact étroit avec le cas index. La maladie dans ce<br />

cas évolue alors différemment. On observe notamment :<br />

i) Une diminution de la période d’incubation. L’expérimentation animale avec le virus<br />

de la rougeole montre qu’une forte dose de virus entraîne une diminution de la<br />

période d’incubation et un taux de mortalité élevé chez la souris (Wear et al., 1968).<br />

De même, les expériences de dosage de virus dans la vaccination contre la rougeole<br />

ont montré que la durée de la période d’incubation est inversement proportionnelle à<br />

la dose de virus utilisée (McCrumb et al., 1961).<br />

ii) Une augmentation du taux de complications. En fait, il est possible que le cas index<br />

transmette d’autres agents pathogènes en plus du virus de la rougeole, ce qui entraîne<br />

des complications. De plus, les cas secondaires reçoivent de fortes doses de virus. En<br />

effet il a été suggéré que de fortes doses de virus dans le vaccin contre la rougeole<br />

induiraient l’immunosuppression (Holt et al., 1993), ce qui expliquerait le taux de<br />

décès élevé observé chez les enfants ayant reçu des vaccins à hauts titres. Dans le<br />

même ordre d’idées, il a été montré que la rougeole atypique était due à une<br />

production exagérée de cytokines de type 2 entraînant un déséquilibre de cytokynes<br />

au cours d'une infection subséquente (Polack et al., 1999). Ces observations<br />

pourraient expliquer le fait que la maladie soit plus sévère chez les cas secondaires.<br />

Ces observations montrent une ressemblance entre les conditions actuelles dans<br />

certains pays en développement et les pays industrialisés au début du siècle où régnait la<br />

promiscuité et où le taux de mortalité dû à la rougeole était élevé. Cependant, les différences<br />

liées au fait que la polygamie et de larges habitations familiales n’ont jamais existé en Europe<br />

et aux Etats-Unis pourraient expliquer pourquoi la rougeole est plus sévère chez les enfants<br />

40


III. Etudes épidémiologiques<br />

2. Propagation au sein d'une population vaccinée<br />

africains. Il ressort de ces observations que pour mener une lutte efficace contre la rougeole<br />

dans les pays en développement, en plus de la vaccination, il est primordial d’entraver la<br />

forte exposition au virus et la transmission de la maladie à l’intérieur des maisons.<br />

III.2. PROPAGATION <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>ROUGEOLE</strong> AU SEIN D’UNE POPU<strong>LA</strong>TION VACCINEE<br />

La stratégie utilisée au Etats-Unis dans les années 1980 pour éliminer le virus<br />

endogène était basée sur le principe qu’il ne peut y avoir d’épidémie quand 99% d’enfants de<br />

moins de 18 ans ont reçu une dose de vaccin (Frank et al., 1985). Cependant, plusieurs études<br />

ont rapporté des cas d’épidémies de rougeole dans des populations vaccinées.<br />

Une épidémie de rougeole s’est déclarée au Etats Unies dans une population où 99%<br />

des enfants avaient été vaccinés (Gustafson et al., 1987). Des observations similaires ont été<br />

faites au Sénégal dans une population ayant une couverture vaccinale de 81% (Whittle et al.,<br />

1999b), ainsi qu’au Texas où 95% des enfants étaient vaccinés (Edmonson et al., 1990). Ces<br />

observations montrent que le petit nombre d’individus non vaccinés présents dans ces<br />

populations est capable de soutenir la transmission du virus chez plusieurs personnes. Le fait<br />

que le virus se propage dans une population ayant une couverture vaccinale aussi élevée<br />

pourrait s’expliquer par un échec primaire de vaccination (Cherry et al., 1973),<br />

particulièrement quand le vaccin a été ;<br />

- administré en présence des anticorps contre la rougeole (Barrata et al., 1970).<br />

- stocké et administré dans de mauvaises conditions (Wyll & Witte, 1971)<br />

- administré aux enfants de moins de 12 mois (Shaby et al., 1977)<br />

Du point de vue clinique, la rougeole qui sévit dans les populations vaccinées est<br />

différente de la rougeole classique. Bien que le plus souvent asymptomatique, elle présente<br />

parfois des signes cliniques atténués. Dans les cas de rougeole cliniquement atténués, la phase<br />

des prodromes est plus courte, la toux, le coryza et la fièvre sont minimisés. On n’observe pas<br />

de taches de Köplick et l’éruption ne s’étend pas sur tout le corps (Cherry et al., 1973). Dans<br />

ce cas, le diagnostic clinique s’avère très difficile, ce qui augmente considérablement le<br />

nombre de personnes malades qui échappent au diagnostic clinique. Par conséquent, le virus<br />

de la rougeole peut circuler sans être détecté dans une population vaccinée, ce qui augmente<br />

faussement l’estimation de l’efficacité de la vaccination (Orenstein et al., 1988).<br />

Heureusement, les tests sérologiques en laboratoire, qui permettent de mettre en évidence la<br />

41


III. Etudes épidémiologiques<br />

2. Propagation au sein d'une population vaccinée<br />

présence d’anticorps dans le sérum, et le développement des techniques de biologie<br />

moléculaire (PCR, séquençage) permettant de mettre en évidence la présence d’ARN viral<br />

dans les lymphocytes de patients asymptomatiques aident à remédier aux problèmes cliniques<br />

(Chen et al., 1990 ; Sonoda & Nakayama, 2001). Bien que les tests sérologiques soient<br />

utilisés régulièrement dans la confirmation des cas de rougeole, les techniques de biologie<br />

moléculaire qui nécessitent un équipement coûteux ne sont pas encore utilisées dans la routine<br />

et restent inaccessibles dans les pays en développement.<br />

Du point de vue épidémiologique, la rougeole est connue comme une maladie infantile<br />

dont la cible est le plus souvent le nourrisson. Cependant, dans une population vaccinée, on<br />

constate que les premiers cas de rougeole se déclarent chez les adolescents, puis la maladie<br />

s’étend aux plus jeunes. Le fait que la rougeole se propage chez des adolescents pourrait<br />

s’expliquer par le fait que :<br />

les adolescents transmettent plus efficacement l’infection que les nourrissons. En<br />

effet, étant donné que le virus se transmet par les gouttelettes de sécrétion<br />

respiratoire, il a été suggéré que la mobilité élevée des adolescents, les activités<br />

sportives et extrascolaires (soirées dansantes) auraient un rôle important dans la<br />

transmission de la maladie dans cette tranche d’âge (Gustafson et al., 1987).<br />

l’immunité aurait disparu avec le temps (échec secondaire de la vaccination). En<br />

effet, plusieurs études mettent en évidence une diminution significative du taux<br />

d’anticorps avec le temps (Weiner et al., 1977 ; Christenson & Bottiger, 1994).<br />

Cependant, l'incidence due à la rougeole est plus faible dans les populations vaccinées<br />

que dans les populations non vaccinées (Gustafson et al., 1987), ce qui suggère qu’une<br />

immunité cellulaire résiduelle induite par la vaccination persiste après la disparition des<br />

anticorps.<br />

On se trouve ici face à un paradoxe entre la grande efficacité du vaccin contre la<br />

rougeole et l’apparition des épidémies soutenues au sein des populations vaccinées. Ce<br />

problème peut être résolu soit en augmentant l’efficacité du vaccin et de la couverture<br />

vaccinale par rapport à ce qui a été précédemment estimé (Markowitz et al., 1989), soit en<br />

appliquant une stratégie de vaccination à deux doses.<br />

Ces observations ont amené les Etats-Unis et plusieurs pays Européens à opter pour<br />

une stratégie de vaccination à deux doses, la première à 15 mois et la deuxième à l’âge<br />

scolaire. Depuis, les cas de rougeole dans la population vaccinée sont rares dans ces pays<br />

(Chen et al., 1990). Par contre, en Afrique, où les enfants reçoivent une seule dose de vaccin<br />

42


III. Etudes épidémiologiques<br />

3. Efficacité de la vaccination contre la rougeole<br />

en bas âge, les cas de rougeole restent fréquents dans les populations vaccinées (Samb et al.,<br />

1995 ; Whittle et al., 1999b).<br />

L’occurrence simultanée des cas de rougeole atténués et d’échecs secondaires de la<br />

vaccination suggère que l’efficacité de la vaccination serait suffisamment faible pour qu’il y<br />

ait des épidémies dans les populations vaccinées, ce qui remet en cause les facteurs permettant<br />

d’apprécier l’efficacité de la vaccination.<br />

III.3. EFFICACITE <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> VACCINATION CONTRE <strong>LA</strong> <strong>ROUGEOLE</strong><br />

L’infection naturelle par le virus de la rougeole confère une immunité à vie, comme il<br />

a été montré dans les îles Féroe, quand seuls les habitants ayant contractré la rougeole au<br />

cours d’une épidémie 65 ans auparavant ont échappé à l’infection (Panum, 1940). Cependant,<br />

l’hypothèse selon laquelle le vaccin vivant atténué induirait une protection à vie (Krugman,<br />

1983) a été remise en question après les épidémies de rougeole survenues chez des enfants<br />

ayant été vaccinés 15 ans auparavant (Gustafson et al., 1987 ; Samb et al., 1995).<br />

La vaccination contre la rougeole induit à la fois l’immunité cellulaire et l’immunité<br />

humorale. Bien que l’immunité à médiation cellulaire ait un rôle important dans l’élimination<br />

des cellules infectées, l’évaluation de l’efficacité de la vaccination est plutôt basée sur le<br />

dosage des anticorps, ceci à cause de la difficulté technique à examiner l’immunité cellulaire.<br />

III.4. REPONSE A <strong>LA</strong> VACCINATION : PRO<strong>DU</strong>CTION D’ANTICORPS<br />

La réponse à la vaccination dépend de plusieurs facteurs. Certains sont liés à l’hôte,<br />

tels que l’âge de l’hôte, son état nutritionnel et son état de santé. D'autres sont plutôt associés<br />

au vaccin tels que la souche de virus utilisée, la dose de vaccin, le mode d’administration et le<br />

programme de vaccination.<br />

III.4.1. Facteurs d’hôte<br />

III.4.1.a. Age de l’hôte<br />

L’un des problèmes rencontrés actuellement avec le vaccin contre la rougeole est qu’il<br />

n’est pas efficace quand il est administré aux enfants en dessous d’un certain âge. Cette<br />

réponse en fonction de l’âge dépend essentiellement des anticorps maternels pré-vaccinaux.<br />

En effet, il a été montré que les enfants possédant des anticorps maternels ont de plus faibles<br />

43


III. Etudes épidémiologiques<br />

4. Réponse à la vaccination<br />

taux d’anticorps post-vaccinaux que les enfants ne possédant pas d’anticorps maternels<br />

(Markowitz et al., 1990).<br />

Les premières études sur la décroissance des anticorps maternels ont suggéré que<br />

ceux-ci disparaissaient vers l’âge d'un an aux Etats-Unis (Krugman et al., 1965) et vers l’âge<br />

de six mois dans les pays en développement (MOH, 1977). Par la suite, l’emploi de tests plus<br />

sensibles ont permis de montrer que ces anticorps persistaient plusieurs mois de plus chez<br />

certains enfants et diminuaient l’efficacité de la vaccination (Albrecht et al., 1977). Les profils<br />

d’anticorps maternels des nourrissons varient selon :<br />

La durée de la gestation. Il a été montré que la grande partie du transfert<br />

d’anticorps maternels via le placenta se fait au cours des dernières semaines de<br />

grossesse (Toivanen et al., 1968). De ce fait, le taux d’anticorps maternels chez les<br />

nouveau-nés est directement proportionnel à la durée de la gestation. Une étude<br />

réalisée récemment en Inde a montré que le taux d’anticorps maternels dirigés<br />

contre le virus de la rougeole, à la naissance, est faible chez les enfants prématurés.<br />

De plus, ces enfants perdent plus vite leurs anticorps maternels que les enfants nés<br />

à terme (Rau et al., 2002). Dans cette étude, tous les enfants nés avant terme<br />

étaient séro-négatifs à l’âge de 5 mois. Une autre étude réalisée en Gambie a<br />

montré que la prématurité est directement liée à la réduction du transfert<br />

d’anticorps maternels contre le virus de la rougeole et d’autres agents pathogènes,<br />

tels que le virus de la varicelle, le virus respiratoire syncytial et l’herpes simplex<br />

virus de type 1 (Okoko et al., 2001). A cause de cette réduction du transfert<br />

d’anticorps maternels, les enfants prématurés sont vulnérables et prédisposés aux<br />

infections virales très tôt dans leur vie, c'est-à-dire avant l’âge de 6 mois dans le<br />

cas de la rougeole.<br />

Les régions géographiques. On a observé que le taux de décroissance des anticorps<br />

maternels dans différentes populations est inversement corrélé au niveau socioéconomique<br />

(Black et al., 1986). Ce déclin précoce des anticorps maternels dans<br />

les pays en développement s’explique par un catabolisme accru des anticorps<br />

passifs dû aux fréquentes infections touchant les nourrissons, une perte des<br />

anticorps dans la lumière intestinale lors des diarrhées, de faibles taux d’anticorps<br />

chez les mères et une moindre efficacité du passage transplacentaire des IgG<br />

antirougeoleuses maternelles (Black, 1989). En effet, une étude comparative des<br />

nouveau-nés allemands et des nouveau-nés nigérians a montré que le transfert des<br />

IgG maternelles totales et spécialement le transfert d’IgG antirougeoleuses à<br />

44


III. Etudes épidémiologiques<br />

4. Réponse à la vaccination<br />

<br />

l’enfant est plus efficace chez les Allemands que chez les Nigérians. Le taux<br />

d’anticorps dirigés contre le virus de la rougeole est deux fois plus élevé chez les<br />

enfants allemands que chez les enfants nigérians (Hartter et al., 2000). De plus, les<br />

anticorps maternels disparaissent plus vite chez les nigérians si bien qu’à l’âge de<br />

quatre mois, seulement 17% d’enfants nigérians sont encore protégés contre la<br />

rougeole.<br />

L’âge et le statut sérologique de la mère. A cause de l’utilisation de la vaccination<br />

à grande échelle, on observe dans la population des mères qui ont une immunité<br />

induite soit par la vaccination, soit par une infection naturelle (Kacica et al., 1995).<br />

Il a été montré que la vaccination induit un taux d’anticorps plus faible par rapport<br />

à l’infection naturelle (Krugman et al., 1965). Les mères immunisées par<br />

l’infection naturelle sont en général nées avant l’introduction de la vaccination,<br />

elles sont donc plus âgées et possèdent un taux d’anticorps élevé. Par contre, les<br />

mères immunisées par la vaccination sont plus jeunes, ont peu d’anticorps et sont<br />

donc prédisposées à transmettre un faible taux d’anticorps à leurs enfants<br />

(Markowitz et al., 1996 ; Zanetta et al., 2002). En effet, des études réalisées en<br />

Turquie ont montré que la durée de protection de l’enfant par les anticorps<br />

maternels est proportionnellement liée au taux d’anticorps de la mère (Mentitas et<br />

al., 2002). D’autres études réalisées sur les taux d’anticorps dans le cordon<br />

ombilical et chez les enfants ont permis de montrer que les anticorps maternels<br />

diminuent rapidement avec la jeunesse et le faible taux d’anticorps de la mère<br />

(Pabst et al., 1992 ; Maldonado et al., 1995),ce qui suggère que les enfants nés de<br />

mères vaccinées perdent plus tôt leurs anticorps maternels et sont donc<br />

susceptibles à un très jeune âge.<br />

Ces observations nous permettent de réaliser que le programme de lutte contre la<br />

rougeole dans les pays en développement se trouve confronté à un réel dilemme : maintenir la<br />

vaccination à un âge précoce, avec pour conséquence la perte de l’immunité, ou augmenter<br />

l’efficacité du vaccin en augmentant l’âge de la vaccination, avec pour risque d’augmenter la<br />

mortalité liée à la rougeole chez les nourrissons. Ce dilemme est de plus aggravé par la<br />

diminution du taux d’anticorps chez les enfants nés de mères immunisées par la vaccination et<br />

chez les enfants prématurés.<br />

45


III. Etudes épidémiologiques<br />

4. Réponse à la vaccination<br />

III.4.1.b. Etat nutritionnel de l’hôte<br />

Bien que Wesley et al., (1978) aient montré un retard de la réponse à la vaccination<br />

contre la rougeole chez les enfants sous-alimentés, plusieurs études ont mis en évidence des<br />

taux de séroconversion au moins aussi élevés chez les enfants souffrant de malnutrition que<br />

chez les enfants ayant une bonne alimentation (PAHO, 1982 ; Halsey et al., 1985), ce qui veut<br />

dire que l’état nutritionnel n’affecte pas le taux de séroconversion. Il est d’ailleurs conseillé de<br />

vacciner en priorité les enfants sous-alimentés (WHO, 1986) car la rougeole entraîne le risque<br />

de complications et aggrave l’état nutritionnel. En effet, il a été montré qu’il y a une perte<br />

appréciable de protéines au niveau de l’intestin chez des enfants souffrant de malnutrition,<br />

atteints de rougeole (Axton, 1975).<br />

III.4.1.c. Etat de santé de l’hôte<br />

Selon une étude réalisée aux Etats-Unis, la vaccination rougeole-oreillons-rubéole<br />

(ROR) induit des taux de séroconversion plus faible chez des enfants âgés de 15 à 18 mois,<br />

enrhumés, par rapport à des enfants non enrhumés (Krober et al., 1991). Ces résultats<br />

s’opposent à ceux d’études réalisées dans les pays en développement qui montrent que la<br />

vaccination antirougeoleuse des enfants souffrant de maladies à caractère aigu est efficace et<br />

sans danger. En Haïti, on a constaté un taux de séroconversion chez 81% de nourrissons<br />

enrhumés et 78% de nourrissons non enrhumés (Halsey et al., 1985) et au Rwanda, on a<br />

observé une séroconversion chez 81% des jeunes enfants malades et 80% des nourrissons en<br />

bonne santé (Ndikuyeze et al., 1988). On a constaté au cours d'enquêtes effectuées en Afrique<br />

du Sud (Harris, 1979) et au Costa Rica (De-Coto, 1983) que la vaccination des enfants<br />

malades hospitalisés a considérablement réduit l’incidence de la rougeole nosocomiale. Il est<br />

donc conseillé de vacciner les enfants souffrant de maladies aiguës, ce qui n’est pas le cas<br />

pour les personnes souffrant d’immunodéficience.<br />

En effet, la vaccination antirougeoleuse est généralement contre indiquée chez les<br />

personnes immunodéprimées à cause du risque de graves complications (ACIP, 1989),<br />

exception faite pour les enfants infectés par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH).<br />

Les études de vaccination antirougeoleuse chez des sujets infectés par le VIH dans les pays en<br />

développement à l’âge de neuf mois (Oxtoby et al., 1989), à un âge plus avancé aux Etats-<br />

Unis (Onorato et al., 1988), et chez des adultes (Wallace et al., 1994) montrent que la réponse<br />

anticorps est plus faible par rapport à celle des sujets sains. Cependant, aucun effet indésirable<br />

n’ayant été constaté chez ces sujets après la vaccination, il est recommandé de vacciner les<br />

46


III. Etudes épidémiologiques<br />

4. Réponse à la vaccination<br />

enfants infectés par le VIH en deux fois. La première dose à l’âge de 6 mois et la seconde à 9<br />

mois, afin de les protéger le plus tôt possible (WHO/UNICEF, 1989).<br />

III.4.2. Facteurs génétiques<br />

Plusieurs études ont montré que des facteurs génétiques spécifiques affecteraient la<br />

réponse immunitaire suite à la vaccination. Une étude comparative réalisée au Canada entre<br />

les communautés Innu, Inuit (natifs du Canada) et les Caucasiens montre qu’après vaccination<br />

avec une dose de ROR (Rougeole, Oreillons, Rubéole), les enfants natifs du Canada ont un<br />

taux de séropositivité (83%) nettement supérieur à celui des Caucasiens (76%) (Poland et al.,<br />

1999). L’hypothèse émise pour expliquer cette différence est qu’il est probable que les natifs<br />

du Canada aient une origine immunogénétique différente et porteraient des gènes spécifiques<br />

du complexe majeur d’histocompatibilité associés à des taux élevé d’anticorps dirigés contre<br />

la rougeole (Poland, 1999).<br />

Il a été montré que la capacité de chaque individu à établir une réponse immunitaire à<br />

un antigène dépend de l’interaction entre les molécules H<strong>LA</strong> (Human Leucocyte Antigen) et<br />

l’antigène en question (Huston, 1997). Compte-tenu du fait que des allèles différentes de la<br />

molécule H<strong>LA</strong> se lient à différents antigènes, le polymorphisme génétique des molécules<br />

H<strong>LA</strong> va par conséquent influencer de façon spécifique la réponse immunitaire. En effet, des<br />

allèles spécifiques de H<strong>LA</strong> classe I et II (H<strong>LA</strong>-DRB, -DQA, -DPA et TAT) associés aux taux<br />

d’anticorps dirigés contre la rougeole ont été définis (Hayney et al., 1996,1997). Les gènes<br />

H<strong>LA</strong>-DPA1*0201 et H<strong>LA</strong>-DRB*03 sont fortement associés à la séronégativité (Poland et al.,<br />

1999) tandis que les allèles H<strong>LA</strong>-B7 et –B51 sont associés à une très forte réponse au vaccin<br />

antirougeoleux (Poland et al., 2002).<br />

Des études similaires ont montré que les allèles H<strong>LA</strong> spécifiques ont une influence<br />

significative sur la réponse immunitaire au vaccin contre l’hépatite B (Kruskall et al., 1992<br />

;Davenport et al., 1995). En particulier, les allèles H<strong>LA</strong>-DR3 et H<strong>LA</strong>-B8 sont très représentés<br />

chez les non-répondeurs au vaccin contre le virus de l’hépatite B (Vingershoets et al., 1995).<br />

III.4.3. Facteurs associés au vaccin<br />

La capacité du vaccin contre la rougeole à induire une réponse immunitaire varie selon<br />

plusieurs critères dont les principaux sont la souche vaccinale et la dose de vaccin.<br />

47


III. Etudes épidémiologiques<br />

4. Réponse à la vaccination<br />

III.4.3.a. La souche<br />

Les souches vaccinales utilisées dans différentes études dérivent toutes de la souche<br />

Edmonston (Figure 6).<br />

- La souche Edmonston-Zagreb (EZ) a été obtenue après plusieurs passages de la<br />

souche Edmonston B sur des cellules diploïdes humaines.<br />

- La souche Schwarz quant à elle dérive de la souche Edmonston A après passages<br />

supplémentaires sur des fibroblastes de poulet.<br />

- La souche AIK-C a été obtenue après plusieurs passages de la souche Edmonston sur<br />

les cellules d’amnios humains, les cellules de rein de mouton et sur les fibroblastes de<br />

poulet.<br />

Plusieurs études ont permis de comparer l’effet d’une même dose de vaccins<br />

Edmonston-Zagreb (EZ) et Schwarz administrée par voie sous-cutanée au même âge. Elles<br />

ont montré que le vaccin EZ induit des taux de séroconversion plus élevés que le vaccin<br />

Schwarz (Markowitz et al., 1990, Whittle et al., 1988b). La comparaison du vaccin AIK-C<br />

avec les vaccins EZ et Schwarz a montré que les vaccins AIK-C et EZ sont plus efficaces<br />

chez les jeunes enfants que la souche Schwarz. En effet, les réponses sérologiques induites<br />

par les vaccins AIK-C et EZ chez les enfants âgés de 5 mois sont identiques à celles induite<br />

par Schwarz à l’âge de 9 mois (Tidjani et al., 1989). D’autres études réalisées en Guinée-<br />

Bissau montrent que la souche EZ induit une bonne réponse anticorps en présence comme en<br />

l’absence d’anticorps maternels. Tandis qu’avec la souche Schwarz, bien qu’on obtienne les<br />

taux les plus élevés d’anticorps chez les enfants de plus de 9 mois, la réponse anticorps<br />

induite est moins bonne en présence d’anticorps maternels (Garly et al., 2001). De plus, après<br />

une revaccination avec la souche EZ, la réponse anticorps est augmentée, alors qu’avec la<br />

souche Schwarz, la réponse reste inchangée. Si les souches EZ et AIK-C donnent de meilleurs<br />

résultats, c’est peut-être parce-qu’elles ont subi des passages supplémentaires sur des cellules<br />

humaines, ce qui n’est pas le cas pour la souche Schwarz qui a été maintenue sur des cellules<br />

de poulet (Figure 6). D’autres études suggèrent l’existence possible d’une différence entre des<br />

vaccins produits à partir d’une même souche par différents producteurs. Il a été montré que le<br />

vaccin EZ produit au Mexique induisait des taux d’anticorps plus faibles que le vaccin produit<br />

à Zagreb (Markowitz et al., 1990).<br />

48


III. Etudes épidémiologiques<br />

4. Réponse à la vaccination<br />

III.4.3.b. La dose<br />

Des études réalisées chez des nourrissons possédant encore des anticorps maternels<br />

ont montré que les taux de séroconversion augmentent avec la dose de vaccin. Dans une<br />

étude réalisée en Gambie, l’utilisation de vaccins contenant 4.10 4 pfu par dose a entraîné un<br />

taux de séroconversion de 100%. Par contre, avec un vaccin contenant seulement 10 4 pfu par<br />

dose, on a un taux d’échec de 25% (Whittle et al., 1988a). Cependant, l’effet d’augmentation<br />

de la séroconversion est moins marqué avec le vaccin Schwarz qu’avec le vaccin EZ (Whittle<br />

et al., 1988b ; Markowitz et al., 1990).<br />

III.4.3.c. Le mode d’administration<br />

Bien que la mémoire systémique soit de longue durée, la mémoire immunologique<br />

muqueuse est par contre de plus courte durée. De ce fait, l'infection des voies muqueuses est<br />

possible malgré l'existence d'une immunité systémique chez un sujet vacciné. Le vaccin actuel<br />

est administré par voie sous-cutanée et se trouve confronté aux anticorps maternels.<br />

L’administration du vaccin par voie nasale ou en aérosol pourrait en principe stimuler de<br />

façon plus efficace la production d’IgA sécrétoires assurant une immunité locale en cas<br />

d’infection (Ogra et al., 1980). Dans la plupart des études, l’administration du vaccin en<br />

aérosol a entraîné des taux de séroconversion identiques à ceux qui sont obtenus avec une<br />

vaccination par voie sous-cutanée (Whittle et al., 1984).<br />

L’administration du vaccin par voie nasale a donné de bons résultats en Yougoslavie<br />

(Beck et al., 1986), en revanche, lors d’une étude réalisée au Kenya, elle a entraîné de faibles<br />

taux de séroconversion (Kok et al., 1983). La vaccination par voie sous-cutanée reste à ce jour<br />

le seul mode de vaccination conseillé.<br />

III.4.4. Facteurs liés au programme de vaccination<br />

La faible efficacité du vaccin pourrait dans certains cas être due à un mauvais maintien<br />

de la chaîne de froid (Cutts et al., 1990b). De même, les variations de volumes de vaccin<br />

administré avec les injecteurs à air comprimé peuvent aussi réduire l’efficacité du vaccin<br />

(Wassilak et al., 1985).<br />

Ces différents facteurs diminuent ou inhibent la production d’anticorps. Cependant,<br />

dans le cas où il y aurait production d’anticorps, on peut se poser la question de savoir si la<br />

production d’anticorps chez un individu signifie qu'il est protégé. Si oui quelle est la durée de<br />

la protection?<br />

49


III. Etudes épidémiologiques<br />

5. Protection conférrée par la vaccination<br />

III.5. PROTECTION CONFEREE PAR <strong>LA</strong> VACCINATION<br />

Pour évaluer l’efficacité de la vaccination contre la rougeole, on regarde la proportion<br />

de personnes vaccinées protégées contre la maladie et la durée de cette protection. Pour<br />

définir la protection contre la maladie, on tient compte de deux aspects :<br />

- l’aspect sérologique, où l'on considère la séroconversion qui suit la vaccination<br />

comme équivalente à la protection contre la maladie.<br />

- l’aspect épidémiologique, où l'on estime l’efficacité du vaccin comme le pourcentage<br />

de réduction de l’incidence de la maladie pouvant être imputé à la vaccination.<br />

Des études sérologiques ont mis en évidence des taux de séroconversion allant de 95 à<br />

98% (Yeager et al., 1977). Certaines études sur le terrain concernant l’efficacité du vaccin<br />

estiment que la protection est de 85% environ (Hull et al., 1983). Elle est encore plus faible<br />

lorsque l’on constate de mauvaises pratiques de vaccination (Cutts et al., 1990a). Ces résultats<br />

sont inférieurs aux taux de séroconversion cités ci-dessus et aux estimations de l’efficacité du<br />

vaccin (Davis et al., 1987). Au vu de ces résultats, nous pouvons dire que séroconversion<br />

n’est pas synonyme de protection. Il existerait un taux protecteur d’anticorps en dessous<br />

duquel l'individu n’est pas protégé.<br />

III.5.1. Taux protecteur d’anticorps<br />

Les anticorps produits après immunisation sont dirigés contre différents antigènes. Les<br />

anticorps dirigés contre les protéines F et H sont neutralisants et sont donc directement liés au<br />

niveau de protection. Cependant, comme la protéine N est la plus abondante et est très<br />

antigénique, le taux d’anticorps dirigé contre cette protéine est en général plus élevé, mais ces<br />

anticorps ne sont pas protecteurs contre l’infection.<br />

Différents tests sérologiques ont été développés pour déterminer le taux d’anticorps<br />

protecteur. Le test d’inhibition de l’hémagglutination, le plus communément utilisé, s’est<br />

avéré peu sensible et pas adapté à un grand nombre d’échantillon (Enders-Ruckle, 1965). Le<br />

test de neutralisation des plaques et le test ELISA sont plus sensibles que le premier (Albrecht<br />

et al., 1981 ; Kirsten et al., 1984) et sont de plus en plus utilisés. Bien que le test ELISA soit<br />

plus facile, rapide (résultats dans les 3 heures qui suivent la réception du sérum) et moins<br />

cher, il est cependant moins spécifique et risque d’avoir moins de corrélation avec la<br />

protection.. En effet, le test ELISA mesure l’ensemble des anticorps dirigés contre toutes les<br />

protéines virales et reflète donc l’abondance des anticorps dirigés contre la protéine N. Ce test<br />

50


III. Etudes épidémiologiques<br />

5. Protection conférrée par la vaccination<br />

indique la présence d’une réponse humorale, mais ne reflète pas directement le niveau de<br />

protection. Par contre, le test de neutralisation mesure spécifiquement le taux d’anticorps<br />

neutralisants, mais ce test présente des inconvénients car il requiert un laboratoire adapté pour<br />

les cultures cellulaires et de ce fait n’est pas pratique pour les pays en développement. De plus<br />

il faut au minimum 10 jours pour obtenir des résultats.<br />

Le taux d’anticorps protecteur varie en fonction de la technique utilisée, ce qui cause<br />

un problème de standardisation. Des études utilisant le test de neutralisation des plaques<br />

suggèrent qu’un titre en anticorps inférieur à 120 ne serait peut-être pas protecteur (Chen et<br />

al., 1990). Afin de faciliter la normalisation des tests sérologiques, le PEV recommande<br />

d’analyser en parallèle les sérums à tester et les sérums de référence étalonnés avec le sérum<br />

antirougeoleux de référence international. On pourra ainsi convertir les résultats du test en<br />

unités internationales. Le développement de tests de plus en plus sensibles a soulevé le<br />

problème de la signification clinique des faibles taux d’anticorps. Des études ont mis en<br />

évidence, avec le test de neutralisation des plaques, des taux d’anticorps avant exposition au<br />

virus significativement plus faibles chez des personnes présentant quelques symptômes<br />

(fièvre, toux) que chez celles qui en avaient aucun. Ces résultats suggèrent qu’un certain taux<br />

d’anticorps avant exposition protégerait contre la rougeole classique, mais pas contre la<br />

rougeole atténuée ou cliniquement silencieuse (Chen et al., 1990).<br />

III.5.2. Durée de la protection<br />

Plusieurs enquêtes prospectives ont analysé la persistance des anticorps après la<br />

vaccination rougeoleuse et ont permis de montrer que plus de 85% des personnes vaccinées<br />

possédaient des anticorps 8 à 16 ans après la vaccination (Krugman, 1983 ; Dai et al., 1991).<br />

Cependant, le taux d’anticorps diminuerait avec le temps (Christenson & Bottiger, 1994). En<br />

effet, lors d’une étude effectuée en Chine, on a observé une diminution des anticorps pendant<br />

les quatre années suivant l’administration du vaccin. Huit ans après la vaccination, 12,9% des<br />

sujets n’avaient pas d’anticorps détectables (Xiang & Chen, 1983). La durée de protection<br />

dépend de plusieurs facteurs tels que le taux d’anticorps post-vaccinal, la région<br />

géographique, le niveau de restimulation du système immunitaire.<br />

La diminution du taux d’anticorps serait plus ou moins accentuée en fonction de la<br />

région géographique. Des études ont montré un déclin précoce du taux d’anticorps chez les<br />

Africains, notamment dans les zones où la malaria est endémique. Les avis sont mitigés sur le<br />

rôle de la malaria dans le déclin des anticorps. Il a été montré que la malaria diminue la<br />

51


III. Etudes épidémiologiques<br />

5. Protection conférrée par la vaccination<br />

réponse à la vaccination (Greenwood & Whittle, 1981) et que la durée de vie des globulines<br />

est plus courte chez les Gambiens que chez les enfants en Europe (Cohen et al., 1961). Par<br />

contre, Whittle et al., (1999a) ont montré que le taux d’anticorps contre la rougeole 5 à 7 ans<br />

après la vaccination varie en fonction de la saison pendant laquelle les prélèvements sanguins<br />

sont effectués. Il augmente en saison de pluies et diminue en saison sèche, ce qui laisse penser<br />

que la malaria et les autres infections fréquentes auraient un rôle dans cette fluctuation de la<br />

réponse anticorps. En effet, il a été montré que la réponse anticorps au vaccin contre la<br />

rougeole augmente chez les enfants infectés par le plasmodium falciparum (Smedman et al.,<br />

1986).<br />

Il est possible que la diminution des anticorps évolue jusqu'à la disparition de ceux-ci,<br />

laissant le sujet à nouveau susceptible à l’infection. Il a été rapporté des cas cliniques de<br />

rougeole chez des individus présentant une séroconversion après la vaccination. On parle dans<br />

ce cas d’échecs secondaires de la vaccination (Reyes et al., 1987 ;Mathias et al., 1989). Si des<br />

cas d’échec secondaires de la vaccination sont rapportés un peu partout dans le monde, leur<br />

proportion en revanche paraît faible : 2% lors d’une étude en Chine (Zhuji, 1987) et 5% lors<br />

d’une étude au Canada (Mathias et al., 1989). Les échecs secondaires de la vaccination<br />

seraient plus fréquents chez ceux qui ne développent que de faibles taux d’anticorps après la<br />

vaccination. En effet des études menés aux Etats-Unis ont permis de montrer que l’échec<br />

secondaire de la vaccination était plus fréquent parmi les enfants vaccinés avant l’âge d’un an<br />

que chez les enfants vaccinés plus tard (Smith et al., 1982).<br />

La durée de l’immunité varie en fonction de la stimulation du système immunitaire.<br />

Lorsque les titres d’anticorps contre la rougeole deviennent faibles, une nouvelle exposition<br />

aux virus (sauvage ou vaccinal) stimule les cellules B mémoires. Celles-ci sont la base de la<br />

mémoire humorale de longue durée (Jerne, 1984). Il a été suggéré qu’une stimulation<br />

antigénique régulière est nécessaire pour la mémoire à long-terme des cellules B (Gray &<br />

Skarvall, 1988). Suite à la stimulation, les cellules B se différencient en plasmocytes qui<br />

synthétisent et sécrètent les anticorps. Il se produit alors une réponse immunitaire spécifique<br />

de la rougeole, lors de laquelle les concentrations en IgG s’élèvent rapidement et atteignent un<br />

maximum environ 12 jours après la réinfection (Schluederberg et al., 1973). Il existe plusieurs<br />

types de stimulations ;<br />

- La stimulation naturelle qui se produit lorsque des personnes ayant un faible taux<br />

d’anticorps sont exposées au virus sauvage. Dans la majorité des cas, la réinfection par<br />

le virus sauvage se traduit seulement par une stimulation de la production d’anticorps<br />

sans manifestations cliniques (Krugman, 1983 : Whittle et al., 1999b). Ce type de<br />

52


III. Etudes épidémiologiques<br />

5. Protection conférrée par la vaccination<br />

stimulation est le plus fréquent dans les pays en développement où la population est en<br />

contact permanent avec le virus sauvage. L’immunité persiste probablement au moins<br />

durant la période où le risque de mortalité est le plus important.<br />

- La revaccination introduite suite à l’apparition des épidémies fréquentes de rougeole<br />

dans la population vaccinée. Elle est pratiquée dans les pays industrialisés où le virus<br />

sauvage se fait de plus en plus . La durée de cette seconde réponse immunitaire n’est<br />

pas connue. Cependant, des études montrent que chez des personnes ayant déjà été<br />

victimes d’une chute du taux d’anticorps, le taux d’anticorps retrouve son niveau<br />

initial un an après la revaccination (Deseda-Tous et al., 1978).<br />

- La stimulation du système immunitaire par d'autres virus. La réponse cellulaire des<br />

lymphocytes T est limitée à un certain nombre de cellules. Les cellules T mémoires<br />

pour un virus donné seront réduites suite à l'infection par un virus différent (Selin et<br />

al., 1999). Par contre, l'infection par un virus apparenté augmente la mémoire T. Il<br />

apparaît ainsi qu'un système immunitaire efficace est capable de maintenir un<br />

équilibre en partageant l'espace entre deux mécanismes : soit la délétion d'une portion<br />

de cellules T CD8 mémoires, soit la préservation des cellules T CD8 mémoires crossréactives.<br />

La stimulation naturelle serait plus efficace que la revaccination qui n’induit qu’une<br />

réponse de courte durée spécialement chez les enfants qui ont été vaccinés très tôt dans<br />

l’enfance (Stetler et al., 1986). Dans l’un et l’autre cas, la réponse à la stimulation est<br />

inversement proportionnelle au taux d’anticorps préexistants (Christenson & Bottiger, 1994).<br />

Au regard de toutes ces études,nous pouvons dire que l’immunité acquise par le vaccin<br />

contre la rougeole semble être un continuum, allant d’une protection totale et durable à une<br />

protection minimale ou nulle, en passant par une protection partielle ou temporaire. Cette<br />

flexibilité de la réponse immunitaire est responsable de la circulation occulte du virus de la<br />

rougeole dans la population vaccinée. Ce virus qui se propage sans donner de signes cliniques<br />

a probablement subi une immunosélection et contribue à la diversité antigénique et génétique<br />

du virus de la rougeole.<br />

53


IV. Epidémiologie moléculaire du VR<br />

1. Variabilité antigénique du VR<br />

CHAPITRE IV. EPI<strong>DE</strong>MIOLOGIE<br />

MOLECU<strong>LA</strong>IRE <strong>DU</strong> <strong>VIRUS</strong> <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>ROUGEOLE</strong><br />

IV.1. VARIABILITE ANTIGENIQUE <strong>DU</strong> <strong>VIRUS</strong> <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>ROUGEOLE</strong><br />

Le virus de la rougeole est considéré comme antigéniquement stable. Du point de vue<br />

sérologique, le virus est monotypique puisqu'une seule infection induit une immunité à vie.<br />

Les sérums des personnes infectées des décennies plus tôt conservent leur capacité à<br />

54


IV. Epidémiologie moléculaire du VR<br />

1. Variabilité antigénique du VR<br />

neutraliser les différentes souches de virus sauvages. De même, le sérum de personnes<br />

infectées récemment neutralise les souches vaccinales et les souches sauvages. Cependant, le<br />

virus de la rougeole est un virus à ARN simple brin. La réplication du génome qui se fait via<br />

une ARN polymérase est un processus qui comporte un taux d’erreurs élevé et ne possède<br />

aucune capacité de correction (Holland et al., 1982). De ce fait, il est possible qu’il y ait un<br />

certain degré de mutations. En effet, des variations ont été décrites dans les gènes N, H et F<br />

grâce à l’utilisation des anticorps monoclonaux (Sheshberadaran & Norrby, 1986 ; Giraudon<br />

et al., 1988 ;Fayolle et al., 1999).<br />

La protéine N du virus de la rougeole possède des hétérogénéités antigéniques. Il a été<br />

rapporté des variations antigéniques au niveau de la protéine N entre la souche vaccinale<br />

Rouvax et des souches sauvages isolées en Afrique (Giraudon et al., 1988). Ces variations<br />

seraient situées dans la partie C-terminale de la protéine.<br />

Les glycoprotéines de surface du virus de la rougeole ont des propriétés biologiques et<br />

immunologiques importantes : la protéine H est responsable de l’attachement du virus à la<br />

cellule-hôte et la protéine F joue un rôle dans la fusion des membranes cellulaires et virales,<br />

permettant l’entrée du virus dans la cellule-hôte (Wild et al., 1994 ; Wild & Buckland, 1995).<br />

Les anticorps dirigés contre ces protéines sont indispensables pour la protection contre<br />

l’infection (Varsanyi et al., 1987). Il a été montré que les anticorps murins dirigés contre ces<br />

deux protéines neutralisent l’infectivité du virus in vitro et protègent passivement in vivo<br />

(Malvoisin & Wild, 1990 ; Giraudon & Wild, 1985). De même, les sérums de patients<br />

convalescents ont des activités neutralisantes dirigées contre ces deux antigènes (Sato et al.,<br />

1989). Ainsi, pour échapper au système immunitaire, le virus doit être muté au niveau de ces<br />

deux antigènes.<br />

- La protéine F est connue comme étant la protéine la plus stable. Des mutations ont été<br />

rapportées au niveau de trois acides aminés seulement pendant 40 ans (Rota et al.,<br />

1992). Cependant, des mutations antigéniques ont récemment été décrites dans la<br />

protéine F d’une souche sauvage isolée chez un patient après un séjour en Afrique de<br />

l’Ouest (Fayolle et al., 1999). Cette variation se situe au niveau d’un épitope majeur<br />

localisé sur le fragment F2 de la protéine. Les résultats de cette étude suggèrent qu’il y<br />

aurait une pression immuno-sélective qui favoriserait l’émergence des virus mutés dans la<br />

protéine F, ce qui permettrait l'infection par le virus en présence d’anticorps induits par la<br />

vaccination. Cette observation étant un cas unique, des études supplémentaires sont<br />

requises pour voir si de telles souches sont spécifiques à l’Afrique où si elles sont plus<br />

globalement réparties.<br />

55


IV. Epidémiologie moléculaire du VR<br />

2. Variations génétiques du VR<br />

- La protéine H est, contrairement à la protéine F, l’une des protéines du virus de la<br />

rougeole pour laquelle des mutations antigéniques sont régulièrement décrites<br />

(Sheshberadaran & Norrby, 1986 ; Tamin et al., 1994). Compte-tenu de son rôle dans<br />

le cycle viral, c’est probablement la première protéine sujette à une modulation<br />

immunologique. Des études de vaccination expérimentales avec les recombinants de<br />

la vaccine ont permis de montrer que des mutations d’acides aminés sont responsables<br />

des changements de propriétés antigéniques du virus (Drillien et al., 1988).<br />

La contribution des variations antigéniques dans l’épidémiologie de la rougeole n’est<br />

pas bien connue. Il a été suggéré que les souches de virus antigéniquement différentes<br />

émanent d’une sélection immune au cours de la réplication du virus chez des enfants<br />

partiellement protégés (Fayolle et al., 1999). D’après Webster & Laver, (1980), la sélection<br />

immunologique de variants résistant à la neutralisation est responsable des mutations<br />

antigéniques du virus influenza A dans la population humaine.<br />

Il est possible que les changements antigéniques associés aux échecs de la vaccination<br />

favorisent l’augmentation de l’infection et la transmission de la rougeole au sein de la<br />

population vaccinée. Il est impératif d’approfondir les études sur les réponses<br />

immunologiques et les changements au cours de l’infection induits par les variations<br />

antigéniques. Ces données seront indispensables dans l’orientation future de la stratégie de<br />

vaccination.<br />

IV.2. VARIATIONS GENETIQUES <strong>DU</strong> <strong>VIRUS</strong> <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>ROUGEOLE</strong><br />

Si l’on estime qu’il n’existe qu’un seul sérotype de virus de la rougeole, le séquençage<br />

a toutefois montré que des lignées distinctes de virus sauvages existent et co-circulent (WHO,<br />

1998). Parmi les 6 gènes que compte le génome viral, les gènes H et N sont les plus variables.<br />

La variabilité nucléotidique atteint 7% pour les gènes H et N. Cependant, la région la plus<br />

variable du génome du virus de la rougeole est la séquence de 456 nucléotides codant pour<br />

l’extrémité C-terminale de la protéine N, dans laquelle la variabilité nucléotidique est parfois<br />

voisine de 13,6% d’un virus sauvage à l’autre (Mulders et al., 2001). Le séquençage de<br />

plusieurs virus sauvage a été réalisé, ce qui a permis de les classer dans divers groupes<br />

génétiques.<br />

56


IV. Epidémiologie moléculaire du VR<br />

3. Classification génétique du VR<br />

IV.3. C<strong>LA</strong>SSIFICATION GENETIQUE <strong>DU</strong> <strong>VIRUS</strong> <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>ROUGEOLE</strong><br />

La classification génétique du virus de la rougeole était jusqu’ici basée soit sur les 456<br />

nucléotides de la partie C-terminale du gène de la nucléoprotéine, soit sur le gène entier de<br />

l’hémagglutinine. Actuellement, l’OMS exige que la classification soit obligatoirement basée<br />

sur les deux gènes (WHO, 2001a). Le choix de ces deux gènes pour la classification est non<br />

seulement basé sur le fait que ce sont les gènes les plus variables, mais aussi sur le fait que la<br />

topologie de l’arbre phylogénétique obtenu est analogue pour les gènes H et N. Les<br />

différentes souches de virus ont été classifiées en huit clades. Les clades sont désignés par les<br />

lettres A à H. Ces clades sont subdivisés en génotypes, il existe actuellement 21 génotypes<br />

(tableau génotypes). Certains clades ne comportent qu’un seul génotype et la désignation du<br />

clade et du génotype est alors identique (clade A= génotype A). D’autres, comme le clade D,<br />

sont représentés par plusieurs génotypes désignés par la lettre du clade suivie d’un numéro<br />

pour le génotype (D1, D2,…). Une souche de référence a été assignée à chaque génotype et<br />

représente le premier isolat de chaque génotype.<br />

La définition des génotypes et la démarcation entre différents clades sont basées sur la<br />

divergence génétique entre les différents groupes. La divergence génétique dans la partie C-<br />

terminale de la protéine N est comprise entre 1,7% pour les virus du clade A et 9,6% pour les<br />

virus des clades C et D. La variation à l’intérieur d’un génotype varie entre 1,7% pour le<br />

génotype A et 6% pour le génotype C1 (Mulders et al., 2001). L’OMS a récemment établi des<br />

critères que devront remplir les nouveaux génotypes. Il en ressort qu’une différence<br />

nucléotidique minimale de 2,5% pour la partie C-terminale de la protéine N et de 2% pour le<br />

gène H entier, par rapport à la souche la plus étroitement apparentée, est requise pour la<br />

désignation de nouveaux génotypes (WHO, 2001a).<br />

57


IV. Epidémiologie moléculaire du VR<br />

3. Classification génétique du VR<br />

Tableau 2 : Souches de référence utilisées pour l'analyse phylogénétique des souches sauvages du<br />

virus de la rougeole.<br />

Génotype Etat Souches de référence (MVI) a Numéro d'accès à Genbank<br />

Gène H Gène N<br />

A Actif Edmonston-wt.USA/54 U03669 U01987<br />

B1 Actif Yaounde.CAE/12.83 "Y14" AF079552 U01998<br />

B2 Actif Libreville.GAB/84 "R96" AF079551 U01994<br />

B3 Actif New York.USA/94 L46752 L46753<br />

Ibandan.NIE/97/1 AJ239133 AJ232203<br />

C1 Actif Tokyo.JPN/84/K AY047365 AY043459<br />

C2 Actif Maryland.USA/77 "JM" M81898 M89921<br />

Erlangen.<strong>DE</strong>U/90 "WTF" Z80808 X84872<br />

D1 Inactif Bristol.UNK/74 (MVP) Z80805 D01005<br />

D2 Actif Johannesburg.SOA/88/1 AF085198 U64582<br />

D3 Actif Illinois.USA/89/1 "Chicago-1) M81895 U01977<br />

D4 Actif Montreal.CAN/89 AF079554 U01976<br />

D5 Actif Palau.B<strong>LA</strong>/93 L46757 L46758<br />

Bangkok.THA/93/1 AF009575 AF079555<br />

D6 Actif New Jersey.USA/94/1 L46749 L46750<br />

D7 Actif Victoria.AUS/16.85 AF247202 AF243450<br />

Illinois.USA/50.99 AY043461 AY037020<br />

D8 Actif Manchester.UNK/30.94 U29285 AF280803<br />

E Inactif Goettingen.<strong>DE</strong>U/71 "Braxator" Z80797 X84879<br />

F Inactif MVs/Madrid.SPA/94 PESS Z80830 X84865<br />

G1 Inactif Berkeley.USA/83 AF079553 U01974<br />

G2 Actif Amsterdam.NET/49.97 AF171231 AF171232<br />

g3 b Actif MVs/Victoria.AUS/24.99 AF353621 AF353622<br />

H1 Actif Hunan.CHN/93/7 AF045201 AF045212<br />

H2 Actif Beijing.CHN/94/1 AF045203 AF045217<br />

a Désignation OMS. Les autres désignations utilisées dans les publications sont indiquées entre guillemets.<br />

b Nouveau génotype proposé dans l'attente de l'isolement de la souche de référence.<br />

58


IV. Epidémiologie moléculaire du VR<br />

4. Distribution géographique des génotypes<br />

IV.4. DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE <strong>DE</strong>S DIFFERENTS GENOTYPES<br />

Bien que certains génotypes soient localisés dans une région géographique déterminée,<br />

d’autres en revanche circulent partout dans le monde. Le clade A est constitué des souches<br />

vaccinales et des souches sauvages dont elles dérivent (Rota et al., 1994). Ce fut<br />

probablement le génotype majeur connu avant l’introduction de la vaccination dans les années<br />

60. Des virus appartenant au clade A ont récemment été isolés aux Etats-Unis (Rota et al.,<br />

1994), en Angleterre (Outlaw & Pringle, 1995), en Afrique du Sud (Kreis et al., 1997) et en<br />

Russie (Santibanez et al., 1999), suggérant que ce génotype a circulé de façon continue<br />

pendant plusieurs décennies. Le clade B comprend les génotypes B1, B2 et B3 et les isolats<br />

appartenant à ce clade sont retrouvés uniquement en Afrique Centrale et en Afrique de<br />

l’Ouest (Taylor et al., 1991 ; Hanses et al., 1999). Le Clade C constitué des génotypes C1 et<br />

C2 est présent en Europe et au Japon (Hanses et al., 2000, Rima et al., 1997). Les virus du<br />

clade D sont retrouvés dans plusieurs continents. Ce clade est subdivisé en génotypes D1 à<br />

D8. Le génotype D1 est inactif (il n'a plus été retrouvé depuis 1974). Bien que les génotypes<br />

D2 et D4 soient les génotypes les plus fréquemment détectés dans les parties australe et<br />

orientale du continent africain (Kreis et al., 1997), des virus appartenant au génotype D2 ont<br />

été détectés récemment en Irlande et le génotype D4 a été associé à des cas de rougeole<br />

importés d’Inde (Truong et al., 2001). Les clades E et F sont inactifs. Le Clade G a aussi été<br />

considéré comme inactif jusqu'à ce que récemment, des virus appartenant aux génotypes G2<br />

et G3 soient isolés en Indonésie et en Malaisie (Rota et al., 2000 ; Truong et al., 2001). Les<br />

virus appartenant au clade H sont le plus souvent retrouvés en Chine. La diversité des<br />

génotypes est plus élevée dans les régions où la transmission du virus s’est interrompue<br />

comme aux Etats-Unis.<br />

IV.5. L’EPI<strong>DE</strong>MIOLOGIE MOLECU<strong>LA</strong>IRE COMME OUTIL <strong>DE</strong> CONTROLE <strong>DE</strong> <strong>LA</strong><br />

STRATEGIE <strong>DE</strong> VACCINATION<br />

L’épidémiologie moléculaire se définit comme l’analyse comparative de séquences<br />

appliquée à l’étude de la propagation d’une maladie au sein de la population. L’étude de<br />

l’épidémiologie moléculaire du virus de la rougeole a apporté une contribution importante aux<br />

efforts de lutte contre la rougeole en offrant un moyen :<br />

59


IV. Epidémiologie moléculaire du VR<br />

5. Epidémiologie moléculaire : outil de contrôl<br />

- d’identifier la source et les voies de transmission du virus<br />

- d’observer les modifications des génotypes viraux au cours du temps dans une région<br />

donnée<br />

- de documenter l’interruption de la transmission du virus de la rougeole<br />

- d’évaluer l’efficacité des programmes de vaccination<br />

Dans le cadre de la lutte contre la rougeole, la surveillance virologique a permis de<br />

constater, qu’avec le temps, les génotypes régionaux ou endémiques changent à cause d’une<br />

réintroduction continue du virus de la rougeole dans les régions où le virus endogène a été<br />

éliminé. Il en résulte une diversité de génotypes comme c’est les cas aux Etats-Unis et en<br />

Europe (Rima et al., 1995).<br />

Dans les pays où les campagnes de vaccination soutenues ont permis d’éliminer ou de<br />

réduire considérablement les cas de rougeole, l’épidémiologie moléculaire permet de faire la<br />

différence entre les cas de rougeole causés par un virus endémique et ceux qui sont causés par<br />

un virus importé. L’étude des souches de virus responsables de l’épidémie de rougeole<br />

survenue au Luxembourg en 1996 a montré qu’ils appartenaient au génotype C2. La<br />

comparaison des séquences de la partie C-terminale de la protéine N a montré une variabilité<br />

nucléotidique de 0,2% (Hanses et al., 2000) parmi ces virus. Cependant, en 1997 il y a eu<br />

plusieurs cas sporadiques de rougeole dans ce pays, laissant croire que le virus continue de<br />

circuler de façon persistante dans la population. Bien que les virus responsables des cas<br />

sporadiques appartiennent au même génotype que ceux de l’année précédente, la variabilité<br />

nucléotidique entre les échantillons de 1996 et 1997 était 4 fois supérieure à celle qui a été<br />

observée parmi les virus de 1996. Ce qui veut dire que les virus responsables des épidémies<br />

de 1996 n’étaient pas impliqués dans l’apparition des cas sporadiques de 1997. Il apparaît que<br />

la circulation des virus responsables de l’épidémie de 1996 s’est arrêtée et que les cas de<br />

rougeole sporadiques étaient dus à une réintroduction du virus.<br />

Aux Etats-Unis où le virus de la rougeole est devenu rare à cause des efforts de<br />

vaccination intenses, la surveillance des cas de rougeole entre 1994 et 2000 n’a pas permis de<br />

détecter de transmission d’un génotypesauvage. Par contre, la diversité des génotypes détectés<br />

au cours de ces 7 dernières années (11 génotypes) indique l’existence de multiples sources<br />

d’importation du virus (WHO, 2001b). Parmi les 100 cas de rougeoles rapportés aux Etats-<br />

Unis en 1999, 66 ont été identifiés comme des cas importés (CDC, 2000). Grâce à<br />

l’épidémiologie moléculaire, l’origine des virus impliqués dans les épidémies de rougeole<br />

survenus aux Etats-Unis en 1994 a pu être identifiée. Il a été montré que ces virus provenaient<br />

60


IV. Epidémiologie moléculaire du VR<br />

6. Application des campagnes de vaccination<br />

de différentes origines parmi lesquelles l’Angleterre, le Japon, le Kenya. Ce qui explique la<br />

diversité génétique observée (5 génotypes) (Rota et al., 1996). De même, la diversité des<br />

génotypes détectés en Australie, au Canada, et au Royaume-Uni est analogue à celle qui est<br />

observée au Etats-Unis ce qui laisse supposer des importations fréquentes et l’absence de<br />

souches endémiques (WHO, 2001b).<br />

Dans les pays où la rougeole est endémique, l’épidémiologie moléculaire s’avère être<br />

un outil majeur de suivi de l’impact des campagnes de vaccination. En effet, l’interruption de<br />

la circulation du virus grâce aux campagnes de vaccination peut être démontrée en comparant<br />

les séquences des virus isolés avant les campagnes de vaccination avec celles des isolats<br />

obtenus après la vaccination. L’OMS recommande donc de procéder à une surveillance<br />

virologique en toutes régions, avant de mettre en œuvre des programmes de vaccination<br />

accélérés. L’épidémiologie moléculaire donne la possibilité de savoir s'il y a un lien<br />

épidémiologique entre les cas de rougeole et si le virus continue à être transmis dans les<br />

régions couvertes par la campagne de vaccination ou alors si les cas de rougeole sont<br />

indépendants et dus à une réintroduction du virus. Contrairement aux Etats-Unis où l'on<br />

observe une diversité génétique élevée, la surveillance virologique dans les pays où la<br />

transmission de la rougeole est endémique indique la présence d’un nombre limité de<br />

génotypes endémiques (WHO, 2001b). En Afrique Centrale et Afrique de l’Ouest, seuls les<br />

virus appartenant au clade B ont été détectés depuis 20 ans.<br />

IV.6. APPLICATION <strong>DE</strong>S CAMPAGNES INTENSIVES <strong>DE</strong> VACCINATION<br />

Il y a 15 ans, la rougeole était l’agent pathogène le plus meurtrier dans le monde avec<br />

3 millions de morts par an. De nos jours, elle reste l’une des causes majeures de mortalité et<br />

de morbidité chez les enfants. On estime qu’environ 880000 enfants sont décédés de suites de<br />

rougeole en l’an 2000 (GAVI, 2000). Le but principal du programme de lutte contre la<br />

rougeole est d’éliminer la circulation du virus dans la population. Cependant, un objectif<br />

intermédiaire est de réduire la transmission du virus de manière à empêcher les épidémies.<br />

Les stratégies mises en place pour atteindre ces objectifs varient, allant de l’augmentation des<br />

services de vaccination de routine aux campagnes spéciales de vaccination de masse. Ces<br />

différentes stratégies ont été appliquées par plusieurs pays. Les expériences de la Gambie, des<br />

Etats-Unis et de Cuba font partie des premiers succès de lutte contre la rougeole.<br />

61


IV. Epidémiologie moléculaire du VR<br />

6. Application des campagnes de vaccination<br />

IV.6.1. La Gambie<br />

La Gambie, pays d’Afrique de l’Ouest, fut le premier pays au monde à interrompre la<br />

transmission de la rougeole. La campagne de vaccination fut introduite pour la première fois<br />

en 1967 en tant que partie intégrante du programme ouest-africain d’éradication de la variole<br />

(Foster & Pifer, 1971). La stratégie de la campagne incluait des programmes de vaccination<br />

village après village menés par des équipes mobiles. Tous les enfants âgés de 6 mois à 4 ans<br />

furent vaccinés. Des campagnes supplémentaires permirent de vacciner les enfants ayant<br />

échappé à la vaccination. La couverture vaccinale atteignait 96% et la transmission de la<br />

rougeole fut interrompue dans l’année suivant le début du programme. Aucun cas de rougeole<br />

n’a été signalé de 1968 à 1970 (Foege, 1971).<br />

Malheureusement, le programme de contrôle de la rougeole n’a pas été maintenu,<br />

favorisant la réintroduction de la rougeole à partir des pays voisins et elle s’installa comme<br />

maladie endémique en 1972 (Williams & Hull, 1983 ; Thacker & Millar, 1991). Trois causes<br />

majeures sont attribuées à cet échec : i) le manque d’infrastructure hospitalière pour identifier<br />

et immuniser de nouveaux individus susceptibles ; ii) le manque de personnel pour maintenir<br />

les opérations sur le terrain ; iii) l’approvisionnement inadéquat du vaccin.<br />

Dans les années qui ont suivi, la Gambie a développé un service intensif de santé<br />

mère-enfant. Dix-huit centres fixes et environ cent cliniques ont été créés, avec pour but de<br />

diminuer la morbidité et la mortalité infantile. Grâce à ces efforts, les cas de rougeole ont<br />

considérablement diminué. Entre 1977 et 1979, 6.110 cas de rougeole ont été rapportés. En<br />

1981, il y a eu seulement 274 cas, soit une réduction de 86,5%. La Gambie a été le premier<br />

pays à montrer que l’élimination de la rougeole est techniquement faisable.<br />

IV.6.2. Les Etats-Unis<br />

L’utilisation du vaccin contre la rougeole aux Etats-Unis débute en 1963. La<br />

population adopte facilement le vaccin et il est utilisé à large échelle. Bien que les cas de<br />

rougeole aient diminué dans la population, on compte de 1970 à 1975, 36000 hospitalisations<br />

de cas de rougeole (Hinman et al., 1983).<br />

En 1978, les Etats-Unis déclarent comme objectif l’élimination de la transmission du<br />

virus endogène pour 1982 (Hinman et al., 1979). La stratégie de base consiste à augmenter la<br />

couverture vaccinale avec une seule dose de vaccin, ainsi que la surveillance de la rougeole, et<br />

à contrôler les épidémies. De plus, la vaccination est obligatoire pour l’entrée à l’école.<br />

Cependant, plusieurs enfants en âge préscolaire, surtout ceux qui vivent dans les quartiers<br />

62


IV. Epidémiologie moléculaire du VR<br />

6. Application des campagnes de vaccination<br />

pauvres, n’ont pas été vaccinés. Bien que le nombre de cas de rougeole ait diminué, la<br />

maladie continue à sévir aussi bien chez les enfants non vaccinés que chez les enfants ayant<br />

eu un échec de vaccination.<br />

Entre 1989 et 1991, une grande épidémie de rougeole survient aux Etats-Unis, 55000<br />

cas et 123 décès sont rapportés (Atkinson et al., 1992). En réponse à cette reprise de la<br />

maladie, plusieurs changements ont lieu dans la stratégie de lutte contre la rougeole ;<br />

- 1989 : introduction d’une seconde dose de vaccin afin d’éviter des cas de rougeole<br />

dans la population scolaire vaccinée (CDC, 1989)<br />

- 1990 : augmentation des services de vaccination pour les enfants en âge pré-scolaire<br />

vivant dans les cités pauvres, afin d’éviter les cas de rougeole dans ces populations<br />

(NVAC, 1991)<br />

La mise en œuvre du plan de vaccination à deux doses et l’augmentation de la<br />

couverture vaccinale pour les enfants en âge pré-scolaire a conduit à l’augmentation de<br />

l’immunité dans la population. Il en résultent une diminution du nombre de cas de rougeole, si<br />

bien qu’en 1993, seulement 312 cas de rougeole furent rapportés. C’est le nombre de cas de<br />

rougeole le plus bas jamais rapporté depuis le début de la surveillance de la rougeole aux<br />

Etats-Unis en 1912. Vers la fin de l’année 1993, aucun cas de rougeole n’a été rapporté<br />

pendant 6 semaines consécutives (CDC, 1993). Cependant, en 1994 on observa une<br />

augmentation des cas de rougeole (958 cas). L’épidémiologie moléculaire a révélé que les<br />

virus qui circulaient en 1994 étaient importés et étaient différents de ceux qui circulaient entre<br />

1989 et 1990 (Rota et al., 1996). Ces résultats suggèrent que la transmission de la rougeole a<br />

été interrompue aux Etats-Unis en 1993.<br />

IV.6.3. L’Amérique du Sud<br />

Plusieurs pays d’Amérique du Sud ont appliqué des campagnes de vaccination<br />

similaires pour lutter contre la rougeole.<br />

A Cuba, la stratégie de contrôle de la rougeole a été appliquée pour la première fois<br />

entre 1971 et 1979. Elle consistait à vacciner les enfants âgés de 6 mois à 5 ans, mais la<br />

couverture vaccinale était faible et plusieurs épidémies se sont déclarées pendant cette<br />

période. De 1980 à 1985, la stratégie fut modifiée et la nouvelle stratégie consistait en la<br />

vaccination des enfants âgés de 9 mois à 14 ans (Molinert et al., 1993). Une couverture<br />

vaccinale de 77 % fut atteinte, mais les épidémies continuèrent avec plus de 23000 cas de<br />

rougeole en 1983.<br />

63


IV. Epidémiologie moléculaire du VR<br />

6. Application des campagnes de vaccination<br />

En 1986, une nouvelle stratégie basée sur l’expérience de la Gambie fut lancée à Cuba.<br />

Une campagne de vaccination de masse fut conduite, ciblant tous les enfants de 1 à 14 ans<br />

sans tenir compte de leur statut vaccinal, ni de l’existence d’une rougeole préalable. Une<br />

couverture vaccinale de 98% fut atteinte et le nombre de cas de rougeole diminua rapidement.<br />

Entre 1989 et 1992, seulement 20 cas de rougeole furent rapportés par an (PAHO, 1995).<br />

D’autres pays d’Amérique du Sud ont suivi Cuba. Au Chili, une campagne de<br />

vaccination de masse fut conduite en 1992, ciblant les enfants âgés de 9 mois à 15 ans<br />

(Jimérez-de-la-Jara et al., 1995). La couverture vaccinale fut de 99%. Un système de<br />

surveillance fut établi avec un rapport hebdomadaire des cas de rougeole. En 1993, un seul<br />

cas de rougeole importé du Venezuela a été rapporté. Entre 1993 et 1996, aucun cas de<br />

rougeole n’a été rapporté au Chili. Une stratégie similaire a été appliquée au Brésil en 1992,<br />

où les enfants âgés de 1 à 14 ans furent ciblés. La couverture vaccinale atteignit 95%, ce qui<br />

conduisit à une diminution drastique de l’incidence de la rougeole. En 1996, seulement 36 cas<br />

de rougeole furent rapportés au Brésil.<br />

64


CHAPITRE V. <strong>LA</strong> <strong>ROUGEOLE</strong> EN AFRIQUE<br />

V.1. <strong>LA</strong> <strong>ROUGEOLE</strong> AU CAMEROUN<br />

65


V. La rougeole en Afrique 1. La rougeole au Cameroun<br />

V.1.2. Situation géographique du Cameroun<br />

Le Cameroun est un pays d’Afrique centrale dont la capitale est Yaoundé. Il compte<br />

environ 14 millions d’habitants. Les pays limitrophes du Cameroun sont le Nigeria à l’ouest,<br />

le Tchad au nord , La République Centrafricaine à l’est, la Guinée Equatoriale, le Gabon et le<br />

Congo au sud.<br />

V.1.3. Historique de la vaccination au Cameroun<br />

Les activités de surveillance de la rougeole ont commencé à Yaoundé en 1966<br />

(Heymann et al., 1983). Les campagnes de vaccination de masse avaient alors lieu tous les<br />

deux ans, juste avant la période de forte propagation de la rougeole. Pendant ces campagnes,<br />

les enfants âgés de 6 à 36 mois recevaient une dose de vaccin antirougeoleux. Cependant, la<br />

vaccination des enfants âgés de 6 à 12 mois avait lieu une fois par mois à la PMI, en<br />

association avec la vaccination contre la variole.<br />

En 1970, en plus de ces campagnes périodiques de vaccination, des sessions de<br />

vaccination avaient lieu deux fois par mois dans les centres de santé mère-enfant. Cependant,<br />

en 1973, en dépit du nombre élevé de vaccins administrés (78% d’enfants âgés de 6 à 36 mois<br />

à Yaoundé furent vaccinés), le nombre de cas de rougeole restait élevé, 40% des cas étant<br />

observés chez les enfants de moins de 12 mois, 80% chez les enfants de moins de 24 mois et<br />

90% chez les enfants de moins de 36 mois (Guyer & McBean, 1981). Ces observations ont pu<br />

être expliquées par le fait que la majorité des vaccins administrés était inefficace. Cette<br />

inefficacité était due soit à la présence d’anticorps maternels, soit à l’utilisation d’un vaccin<br />

devenu inactif à cause des conditions de stockage inappropriées.<br />

Grâce à ces observations, plusieurs changements sont survenus en 1974 dans le<br />

programme de vaccination à Yaoundé ;<br />

- Les conditions de stockage et d’administration du vaccin ont été améliorées.<br />

- Les campagnes de vaccination de masse ont été remplacées par des vaccinations<br />

quotidiennes dans les centres de santé.<br />

- L’âge minimum de vaccination passa de 6 à 9 mois.<br />

Des études effectuées par Heymann et al., (1983) montrent qu’il y a eu une diminution<br />

de plus de 44% du nombre de cas de rougeole entre 1976 et 1979. La plus forte baisse de<br />

66


V. La rougeole en Afrique 1. La rougeole au Cameroun<br />

l’incidence de la rougeole a été observée chez les enfants âgés de 0 à 8 mois (51,3%) en<br />

1976, c’est-à-dire un an après le changement de l’âge de la vaccination. Cette baisse du<br />

nombre de cas de rougeole et de décès associés a été attribuée à la protection des enfants de<br />

plus de 8 mois par la vaccination. D’autre part, la diminution de la fréquence d’attaque parmi<br />

les enfants de moins de 9 mois (enfants non vaccinés) a été attribuée au fait que le risque<br />

d’exposition au virus de la rougeole a diminué à cause de la réduction de la circulation du<br />

virus chez les autres contacts à la maison ou dans les lieux publics comme les hôpitaux et le<br />

marché.<br />

V.1.4. Epidémies saisonnières de rougeole au Cameroun<br />

Au Cameroun, il y a 4 saisons, la grande saison sèche qui s’étend du mois de<br />

novembre au mois de mars, la petite saison des pluies qui va d’avril à mai, la petite saison<br />

sèche qui couvre les mois de juin et juillet, la grande saison des pluies qui s’étend d’août à<br />

octobre.<br />

La rougeole est une maladie endémique au Cameroun et des cas de rougeole sont<br />

rapportés pendant toute l’année. Cependant, dans les zones urbaines, on observe une épidémie<br />

annuelle de rougeole qui commence pendant la saison sèche vers la fin du mois de novembre,<br />

puis, s’étend et atteint un pic au mois mars (Figure 7). Par la suite, l’épidémie disparaît<br />

rapidement avec l’arrivée de la saison des pluies au mois d’avril. La corrélation entre les<br />

saisons et l’épidémie a été attribuée à un mouvement saisonnier de la population entre les<br />

zones rurales et urbaines, ce qui suggère que des raisons sociales et agricoles génèrent le<br />

déplacement des populations et favorisent le contact entre un nombre suffisant d’enfants<br />

susceptibles pour maintenir la transmission d’une épidémie de rougeole.<br />

Les études menées dans la région de Yaoundé montrent que la grande saison des<br />

pluies commence au mois d’août et se termine en octobre. Les plants semés pendant cette<br />

période sont récoltés au mois de novembre. Pendant cette période, malgré une augmentation<br />

de la population susceptible, le nombre suffisant pour soutenir une épidémie de rougeole n’est<br />

pas atteint. La grande saison sèche s’installe vers la fin du mois de novembre. Avec les fêtes<br />

musulmanes et chrétiennes du mois de décembre, on observe un déplacement de la population<br />

de la ville vers les villages pour passer les fêtes en famille. L’activité agricole est réduite<br />

pendant cette période.<br />

67


V. La rougeole en Afrique 1. La rougeole au Cameroun<br />

Au mois de janvier, avec la rentée scolaire, la population retourne dans les villes. Cette<br />

immigration inclut un grand nombre d’enfants susceptibles parmi lesquels les enfants<br />

résidants régulièrement en ville et qui ont été temporairement dans les villages, de même que<br />

les enfants résidant régulièrement dans les villages. En effet, les mères de ces derniers sont<br />

des agricultrices qui profitent de cette période d’inactivité dans le cycle d’agriculture pour<br />

aller passer un moment dans les villes. Cette immigration augmente le nombre d’enfants<br />

susceptibles dans la population urbaine, qui atteint une concentration suffisante pour<br />

maintenir une épidémie de rougeole. L’épidémie s’étend jusqu'au mois d’avril et disparaît<br />

rapidement avec l’arrivée des pluies. En effet, ce déclin de l’épidémie correspond à la saison<br />

des semis quand les mères agricultrices quittent les villes pour aller cultiver leurs champs<br />

dans les villages. La disparition de l’épidémie est accélérée par cette grande vague de départ<br />

d’enfants susceptibles avec leurs mères vers les villages.<br />

Figure 7 : Courbe épidémiologique de la<br />

rougeole au Cameroun (2001)<br />

7000<br />

6000<br />

5000<br />

4000<br />

3000<br />

2000<br />

1000<br />

0<br />

Oct Nov Dec Jan Fév Mar Avr Mai Juin Juil Aôut Sep<br />

Mois<br />

68


V. La rougeole en Afrique 1. La rougeole au Cameroun<br />

V.1.5. Incidence et létalité de la rougeole<br />

Au Cameroun, la vaccination contre la rougeole fait partie du programme élargi de<br />

vaccination depuis 1976. D’après les données obtenues ces huit dernières années, la<br />

couverture vaccinale est passée de 32% en 1993 à 49% en 2000. Malgré cet effort de<br />

vaccination, la maladie sévit dans tout le pays. Le nombre annuel de cas rapportés au PEV<br />

entre 1993 et 2001 varie entre 5535 et 23934 (Tableau 2). On remarque une baisse drastique<br />

du nombre de cas de rougeole entre 1993 et 1995. Ceci s’explique par l’augmentation de la<br />

couverture vaccinale qui est passée de 32% en 1993 à 46% en 1995. En revanche, malgré<br />

l’augmentation de la couverture entre 1999 (46%) et 2000 (49%), il y a une forte<br />

augmentation du nombre de cas de rougeole dans l’année 2000 (14.629 cas) par rapport à<br />

1999 (10.894 cas). Ceci s’explique par le fait qu’un système de surveillance accentué de la<br />

rougeole a été mis en place par l’OMS au Cameroun au début de l’année 2000 dans le cadre<br />

du projet d’éradication de la rougeole prévue pour l’année 2013 en Afrique. Les données de<br />

l’année 2001 font état d’un nombre de cas de rougeole 1,5 fois supérieur à celui de l’année<br />

précédente. Ce qui suggère que le système de surveillance fonctionne de mieux en mieux.<br />

Cependant, on déplore la baise de la couverture vaccinale qui est passée de 49% en 2000 à<br />

47% en 2001 (Tableau 4), ce qui suggère une absence de corrélation entre le système de<br />

surveillance et le système de vaccination.<br />

Au Cameroun, l’incidence de la rougeole varie d’une province à l’autre. La maladie<br />

sévit le plus dans la partie septentrionale du pays où la province de l’extrême nord est la plus<br />

touchée (Figure 8, Tableau 3). Elle compte à elle seule presque la moitié des cas (6 328 cas) et<br />

des décès (170 décès) déclarés dans tout le pays dans l’année 2000 (14629 cas et 350 décès).<br />

Ces donnés reflètent celles de 1999 où la province de l’Extrême nord comptait 8343 cas et<br />

178 décès parmi les 10894 cas et 248 décès déclarés dans tout le pays. En 2001, on note une<br />

forte augmentation du nombre de cas de rougeole par rapport à l’an 2000 dans toutes les<br />

provinces, excepté la province de l’extrême nord, ce qui montre que la surveillance s’est<br />

accentuée en même temps dans presque toutes les régions du pays. Il est probable que la<br />

campagne de surveillance soit moins efficace dans la province de l’Extrême nord. Le nombre<br />

de cas rapporté dans cette province pourait également reflèter le nombre de cas survenus<br />

effectivement dans cette région.<br />

Le taux de létalité au niveau national est de 2,3 % pour l’année 2000. Bien que la<br />

province de l’Extrême nord soit celle qui compte le plus de cas, le taux de létalité y est<br />

69


V. La rougeole en Afrique 1. La rougeole au Cameroun<br />

semblable à la moyenne nationale. C’est la province de l’Adamaoua qui a le taux de létalité le<br />

plus élevé (4,2%).<br />

Ces données sont basées sur la déclaration du personnel sanitaire et comme seule une<br />

partie de la population consulte, ces donnés sous-estiment l’incidence de la maladie. Les cas<br />

rapportés sont probablement les cas les plus sévères. Cependant, ces données révèlent le fait<br />

que la région du grand nord, comprenant les provinces de l’Adamaoua, du Nord, et de<br />

l’Extrême nord, est la plus touchée. Ceci peut s’expliquer par :<br />

Une insuffisance de centres de santé. Le nord Cameroun est la région qui souffre<br />

le plus d’une insuffisance d’institutions sanitaires au Cameroun. De plus, les<br />

centres de santé existants sont sous-utilisés par la population comme on l’a<br />

constaté dans d’autres pays africains (Edmunds et al., 2001).<br />

Le manque d’information de la population. Une étude réalisée dans la région du<br />

nord ouest du Nigeria (voisin direct du nord Cameroun) montre que seulement 1%<br />

des mères de cette région savaient que la rougeole peut être prévenue par la<br />

vaccination (Ambe et al., 2001). En Afrique en général, la mère est responsable<br />

du suivi de la santé des enfants. Un minimum d’alphabétisation est nécessaire pour<br />

comprendre l’importance de la vaccination et faire vacciner ses enfants. Or la<br />

région du nord Cameroun a le taux d’analphabétisme chez les filles le plus élevé<br />

du pays. De plus, la population de cette région étant musulmane, l’ignorance des<br />

femmes y est accentuée par le fait que, de par leur religion, elles sont astreintes à<br />

vivre retirées du monde.<br />

Certaines croyances des populations peuvent expliquer la réticence des mères à<br />

emmener leurs enfants dans les centres de santé. En effet, l’étude réalisée au<br />

Nigeria montre que 46% des mères pensent que la rougeole a une cause<br />

surnaturelle. Selon ces mères, la rougeole serait l’œuvre de sorcières et de mauvais<br />

esprits (Ambe et al., 2001).<br />

70


V. La rougeole en Afrique 1. La rougeole au Cameroun<br />

Tableau 3 : Cas et Décès de la rougeole par province en 1999,<br />

2000 et 2001 au Cameroun<br />

Provinces<br />

Années<br />

1999 2000<br />

2001<br />

Cas Décès Cas Décès Cas Décès<br />

Adamaoua 358 12 701 30 1597 59<br />

Centre 76 1 970 18 4432 47<br />

Est 198 3 82 2 1811 17<br />

Ext. Nord 8343 178 6328 170 6380 118<br />

Littoral 226 2 1210 12 1493 9<br />

Nord 460 22 2104 61 3087 47<br />

Nord Ouest 488 10 463 24 758 7<br />

Ouest 340 3 1631 19 2262 21<br />

Sud 104 0 945 4 1589 21<br />

Sud ouest 301 17 195 10 525 6<br />

Total 10894 248 14629 350 23934 352<br />

Tableau 4 : Evolution de la couverture vaccinale et de l'incidence de la rougeole au Cameroun de<br />

1993 à 2001<br />

Année 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001<br />

Couverture<br />

Vaccinale<br />

Cas de<br />

rougeole<br />

32% 38% 46% 39% 43% 47% 46% 49% 47%<br />

14171 6712 5535 11770 7210 10731 10894 14629 23934<br />

71


Figure 8: Répartition des cas de rougeole au Cameroun (année 2000)<br />

1 point = 1 cas<br />

Extrême Nord<br />

Nord<br />

Nord Ouest<br />

Adamaoua<br />

Sud Ouest<br />

Ouest<br />

Centre<br />

Littoral<br />

Est<br />

Sud


V. La rougeole en Afrique 2. La rougeole dans le continent africain<br />

V.2. <strong>LA</strong> <strong>ROUGEOLE</strong> DANS LE CONTINENT AFRICAIN<br />

Malgré les efforts croissants de lutte contre la rougeole, cette maladie reste encore<br />

responsable de plus de 800 000 décès chez les enfants dans le monde, dont plus de la moitié<br />

en Afrique subsaharienne. Au Niger, 44513 cas et 237 décès ont été rapportés au cours du<br />

premier semestre de l’année 2001. Plusieurs raisons peuvent expliquer ces observations :<br />

i) Une faible couverture vaccinale. Bien que certains pays comme la Gambie aient<br />

des taux de couverture vaccinale élevés pour les maladies infantiles, d’autres, en<br />

particulier les pays d’Afrique de l’ouest et d’Afrique centrale, ont des taux de<br />

couverture vaccinale faible. En effet, en 1999, 14 pays au monde ont signalés une<br />

couverture vaccinale contre la rougeole inférieure à 50%. A part l’Afghanistan,<br />

tous sont africains. Outre le Niger, on trouve le Burkina Faso, le Burundi, le<br />

Cameroun, le Congo, Djibouti, le Libéria, Madagascar, la République<br />

démocratique du Congo, le Sénégal, la Somalie et le Togo (WHO/UNICEF, 2001).<br />

ii) Une sous-utilisation des services de santé. A cause des problèmes de mauvaise<br />

gestion et de logistique, on constate qu’il y a plusieurs occasions manquées de<br />

vaccination. Des études menées en République Centrafricaine et en Guinée<br />

montrent que la couverture vaccinale peut être augmentée de 20% tout<br />

simplement en s ‘assurant que les enfants éligibles sont vaccinés quand ils sont en<br />

contact avec les services de santé (Cutts et al., 1991, Kahn et al., 1995).<br />

iii) Un accès difficile aux services de santé. La longue distance entre le centre de santé<br />

et les habitations est un facteur qui aggrave la sous-utilisation des centres de santé<br />

et la mortalité infantile en Afrique. En effet, une étude menée au Niger montre que<br />

seulement 40% de la population a accès facilement aux centres de santé censés<br />

couvrir les besoins médicaux de la population vivant dans un rayon de 5 km<br />

(Chatain, 2001).<br />

iv) Une instabilité politique dans plusieurs pays. Les conflits en Afrique ont contribué<br />

à la baisse de la couverture vaccinale en entraînant de grands déplacements de<br />

population.<br />

v) Taux d’abandon élevé du vaccin contre la rougeole. Compte-tenu du fait que la<br />

vaccination contre la rougeole occupe la dernière place dans le calendrier de<br />

vaccination (tableau 5), on constate que le taux d’abandon est élevé par rapport au<br />

autres vaccins. En effet, une étude réalisée en Afrique à partir des données de 1998<br />

73


V. La rougeole en Afrique 2. La rougeole dans le continent africain<br />

montre que la couverture vaccinale pour la rougeole est d’au moins 10% inférieure<br />

à celle du BCG (Edmunds et al., 2001). Cette différence atteint 40 à 50% dans<br />

certains pays comme la Mauritanie. D’après ce taux d’abandon, on estime que<br />

dans l’année 2002, environ 3 millions d’enfants africains ayant accès aux services<br />

de vaccination ne seront pas vaccinés contre la rougeole (Edmunds et al., 2001).<br />

Au vu de ces donnés, il ressort que le problème de la rougeole en Afrique est le résultat<br />

d’un manque d’information et de formation sanitaire dans la communauté africaine. Bien que<br />

la plupart des mères ignorent les effets bénéfiques de la vaccination, le petit nombre qui<br />

connaît les bienfaits de la prévention d’une maladie se voit le plus souvent interdire par leurs<br />

époux d’emmener leurs enfants à l’hôpital (Ambe et al., 2001). L’éducation sanitaire doit<br />

donc se faire au niveau de toutes les couches de la société. Les chefs traditionnels et religieux<br />

et surtout les pères de famille devraient être impliqués dans les campagnes de vaccination. En<br />

plus de cette grande mobilisation sociale, des journées de vaccination nationale devraient être<br />

régulièrement organisées afin de rattraper les enfants qui n’ont pas été vaccinés et de corriger<br />

les problèmes d’échecs de la vaccination régulièrement observés chez certains enfants en<br />

Afrique.<br />

Tableau 5 : Calendrier de vaccination infantile recommandé par le PEV<br />

dans les pays en développement<br />

Schéma A<br />

Naissance BCG, VPO 0 HB 1<br />

Schéma B<br />

6 semaines DTC-1, VPO 1 HB 2 HB 1<br />

10 semaines DTC-2, VPO 2 HB 2<br />

14 semaines DTC-3, VPO 3 HB 3 HB 3<br />

9 mois<br />

Age<br />

vaccins<br />

Rougeole ,<br />

fièvre jaune*<br />

Vaccin anti-hépatite B**<br />

* Dans les pays où il existe un risque de fièvre jaune<br />

** Le schéma A est recommandé dans les pays où la transmission périnatale du virus<br />

de l'hépatite B est fréquente ( Asie du Sud -Est par exemple). Le schéma B est utilié<br />

dans les pays où elle est moins courante (Afrique subsaharienne par exemple)<br />

74


CHAPITRE VI. ETU<strong>DE</strong> <strong>DE</strong>S <strong>SOUCHES</strong><br />

<strong>AFRICAINES</strong> <strong>DU</strong> <strong>VIRUS</strong> <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>ROUGEOLE</strong><br />

75


VI. Etude des souches Africaines du virus de la rougeole<br />

1. Interaction virus-cellules<br />

VI.1 INTERACTION <strong>VIRUS</strong>-CELLULES<br />

VI.1.1. Approche d’un virologiste à l’épidémiologie moléculaire<br />

La vaccination contre la rougeole a été intensifiée dans les pays en développement<br />

pendant ces dix dernières années. Si l'infection naturelle procure une protection à vie,<br />

plusieurs études montrent que le virus de la rougeole peut infecter des enfants vaccinés, sans<br />

entraîner de manifestations cliniques (Gustafson et al., 1987 ; Whittle et al., 1999b). La<br />

mémoire immunologique au niveau de la surface des muqueuses étant de courte durée,<br />

l'infection s'établit au niveau des cellules épithéliales du pharynx et stimule ainsi le système<br />

immunitaire qui élimine l'infection. Le passage du virus de la rougeole dans les populations<br />

vaccinées exposerait le virus à une immunosélection et à la production de variants qui seraient<br />

éventuellement moins efficacement neutralisés par l'immunité induite par le vaccin.<br />

L’objectif général de notre travail est d’étudier la diversité génétique du virus de la<br />

rougeole au cours du temps, en Afrique Centrale et en Afrique de l’Ouest. Ayant établi la<br />

première banque d’isolats de virus de la rougeole avec des échantillons obtenus dans ces pays<br />

en 1983/1984 et, grâce à plusieurs collaborations, nous avons analysé des isolats de plusieurs<br />

pays s’étendant de la Gambie jusqu’au Soudan, en passant par le Nigeria et le Cameroun.<br />

Afin de compléter nos études, nous sommes retournés au Cameroun en 2001 pour comparer<br />

les souches de virus ayant circulé pendant une période de 18 années.<br />

Jusqu’en 1996, l’OMS recommandait que le virus de la rougeole soit isolé sur les<br />

cellules Véro (cellules épithéliales de reins de singe). Avec ces cellules, il fallait effectuer<br />

plusieurs passages et attendre environ 4-5 semaines pour observer les effets cytopathiques.<br />

Depuis qu’il a été montré que des isolats cliniques se développent rapidement (4 jours) dans<br />

la lignée cellulaire B95a (lignée cellulaire B de singe), 10 000 fois plus sensibles que les<br />

cellules Véro (Kobune et al., 1990), l’OMS recommande maintenant les cellules B95a pour<br />

l’isolement viral. Cependant, les virus isolés sur les cellules B95a ont des propriétés<br />

biologiques différentes de ceux isolés sur les cellules Véro :<br />

- Au niveau de leur virulence. Les virus isolés sur les cellules B95a retiennent leur<br />

virulence. En effet, il a été montré que les singes infectés avec les virus isolés sur<br />

B95a développent des signes cliniques tels que l’éruption cutanée, la perte de poids,<br />

les tâches de Köplick, la leucopénie, semblables à ceux qu’on observe pendant la<br />

76


VI. Etude des souches Africaines du virus de la rougeole<br />

1. Interaction virus-cellules<br />

rougeole chez l’homme. Par contre, les virus isolés sur les cellules Véro ont un<br />

phénotype atténué chez le singe (Kobune et al., 1996).<br />

- Au niveau de leur antigénicité. Des différences antigéniques entre les virus isolés sur<br />

les cellules B95a et ceux isolés sur les cellules Véro ont été trouvées au niveau des<br />

protéines N et F (Kobune et al., 1990).<br />

En vue de l’étude comparative que nous voulions réaliser, il était nécessaire de vérifier<br />

que l’isolement sur ces différentes lignées cellulaires n’introduisait pas de modifications dans<br />

les gènes H et N utilisés pour l’étude phylogénétique.<br />

77


VI. Etude des souches Africaines du virus de la rougeole<br />

1. Interaction virus-cellules<br />

VI.1.2. Résumé de l’article 1<br />

Le virus de la rougeole isolé pour la première fois en 1953 , a subi plusieurs passages<br />

sur les cellules de rein humain et sur des fibroblastes de poulet jusqu'à ce qu'il ait un<br />

phénotype atténué, avant d'être utilisé comme vaccin. Pendant cette adaptation, plusieurs<br />

mutations ont été introduites dans le génome du virus (Parks et al., 2001). L'une des propriétés<br />

associées à la souche vaccinale est sa capacité à se répliquer dans les lignées cellulaires<br />

épithéliales et fibroblastiques humaines et simiennes, due en partie à sa capacité à utiliser la<br />

molécule CD46 comme récepteur cellulaire (Dorig et al., 1993 ; Naniche et al., 1993a).<br />

Récemment, il a été montré que la molécule S<strong>LA</strong>M est un récepteur cellulaire pour les<br />

souches sauvages et vaccinales du virus de la rougeole (Tatsuo et al., 2000 ; Hsu et al., 2001 ;<br />

Ono et al., 2001a).<br />

Après adaptation aux cellules Véro, les souches sauvages de virus de la rougeole<br />

devraient induire la formation de syncytia similaires à ceux observés dans les cellules<br />

infectées par les souches vaccinales. Ceci est en général corrélé à l'introduction de certaines<br />

mutations dans le gène H et spécialement au niveau de l'acide aminé 481 où l'asparagine de<br />

départ est remplacée par une tyrosine pour que le virus induise la fusion cellulaire<br />

(Lecouturier et al., 1996 ; Hsu et al., 1998).<br />

Le but de ce travail était d'examiner les propriétés d’une souche de virus de la<br />

rougeole au cours de son adaptation aux cellules B95a ou aux cellules Véro. Pour ce faire,<br />

nous avons utilisé la souche G954 isolée en Gambie en 1993 au cours d'une épidémie de<br />

rougeole.<br />

Le virus G954 sauvage (G954-PBL) a été maintenu dans les PBLs par infection de<br />

ceux–ci après stimulation avec la PHA. Par contre, le virus adapté (G954 Vp10) a été obtenu<br />

après 10 passages successifs dans les cellules Véro.<br />

Les effets cytopathiques et notamment la formation des syncytia ont été examiné.<br />

Les cellules Véro et B95a ont été infectées avec ;<br />

i) le virus G954-PBL. Dans les cellules B95a, on a pu observer au bout de 24h la<br />

formation des syncytia qui s'étendent rapidement aux autres cellules. Dans les cellules<br />

Véro par contre, après deux passages à 5 jours d'intervalles, les cellules gonflent mais ne<br />

fusionnent pas.<br />

ii) le virus G954-Vp10. On constate que même après adaptation, ce virus n’induit toujours<br />

pas de fusion dans les cellules Véro ; de plus, au cours de l'adaptation, il perd sa capacité<br />

à induire la fusion dans les cellules B95a.<br />

78


VI. Etude des souches Africaines du virus de la rougeole<br />

1. Interaction virus-cellules<br />

Compte-tenu du rôle de l'hémagglutinine et de la protéine de fusion dans le processus<br />

de fusion cellulaire, l'expression des glycoprotéines à la surface cellulaire a été examinée.<br />

Les résultats montrent une bonne expression des deux glycoprotéines à la surface cellulaire.<br />

Afin de déterminer si l'absence de fusion dans les cellules Véro infectées par la souche G954-<br />

Vp10 était due à des modifications de structure des glycoprotéines, l'ARNm a été extrait a<br />

partir de PBL infectés avec la souche G954, de B95a infectées avec la souche G954-PBL, et<br />

de cellules Véro infectées avec G954-Vp10. L’ADN obtenu après RT-PCR et PCR a été<br />

séquencé (Annexe 1). Les résultats montrent qu’un seul nucléotide change dans le gène H,<br />

mais cette mutation est silencieuse. La même mutation est observée pour le virus adapté aux<br />

cellules B95a et aux cellules Véro.<br />

La protéine F est synthétisée sous forme de polyprotéine inactive qui est ensuite clivée<br />

en deux formes biologiquement actives. Afin de s’assurer que la protéine F est<br />

fonctionnelle, les extraits de cellules Véro infectées par G954-Vp10 ou la souche Hallé<br />

(souche de type vaccinale : il est important de noter ici qu'il a été montré par Rima et al. 1995,<br />

suite à une étude phylogénétique, que la souche Hallé, longtemps considérée comme une<br />

souche de SSPE appartient au génotype A qui regroupe toutes les souches vaccinales) ont été<br />

déposés sur un gel de polyacrylamide. Après transfert sur membrane de nitrocellulose, la<br />

protéine F a été révélée avec un anticorps monoclonal (Ost-2) dirigé contre sa queue<br />

cytoplasmique et, de ce fait, reconnaît les formes F0 et F1 de la protéine. Les résultats<br />

(Annexe 2) montrent que la protéine F de la souche G954-Vp10 est aussi bien clivée que celle<br />

de la souche contrôle Hallé et est donc potentiellement fonctionnelle.<br />

Afin de déterminer les mécanismes par lesquels la souche G954 entre dans les cellules,<br />

l’interaction du virus avec les récepteurs cellulaires CD46 et S<strong>LA</strong>M a été examinée. Pour<br />

ce faire, les cellules B95a et Véro ont été infectées et une étude comparative de la modulation<br />

de S<strong>LA</strong>M et CD46 à la surface cellulaire a été réalisée. La molécule CD46 présente dans les<br />

cellules B95a comporte une délétion au niveau du SCR1 et de ce fait, n’est pas fonctionnelle<br />

comme récepteur pour la rougeole. Par contre, les cellules Véro n’expriment que CD46 et pas<br />

S<strong>LA</strong>M. L’infection des cellules B95a avec les souches Hallé et G954-Vp10 entraîne une<br />

régulation négative de S<strong>LA</strong>M, tandis que la molécule CD46 non fonctionnelle n’est pas<br />

modifiée. Par contre, l’infection des cellules Véro avec G954-Vp10 ne modifie pas le niveau<br />

de CD46, ce qui suggère que l’hémagglutinine de G954-Vp10 n’interagit pas avec CD46.<br />

Cependant, après infection avec le virus Hallé, la présence de CD46 n’est plus détectable avec<br />

l’anticorps monoclonal (13/42) dirigé contre le SCR1 de la molécule CD46. En revanche,<br />

l’utilisation de l’anticorps dirigé contre le SCR4 (10/88) montre seulement une petite<br />

79


VI. Etude des souches Africaines du virus de la rougeole<br />

1. Interaction virus-cellules<br />

diminution de CD46, ce qui suggère que l’absence de CD46 est due au fait que son site est<br />

masqué suite à l’interaction avec la protéine H.<br />

La capacité de G954-Vp10 à utiliser CD46 comme G954 a été étudiée. Pour cela,<br />

des cellules M12-CD46 (lignée cellulaire murine transfectée avec la molécule CD46 humaine)<br />

ont été infectées avec les souches G954-Vp10 et Edmonston (souche de type vaccinal).<br />

L’expression de la protéine H à la surface des cellules montre que seule la souche Edmonston<br />

est capable d’infecter ces cellules.<br />

Afin d’étudier la contribution de la molécule S<strong>LA</strong>M à la biologie des infections, les<br />

cellules Véro et Véro-S<strong>LA</strong>M (cellule Véro transfectées avec la molécule S<strong>LA</strong>M humaine),<br />

ont été infecté avec la souche G954-Vp10. Dans les cellules Véro-S<strong>LA</strong>M, la synthèse du<br />

virus est rapide et on observe le phénomène de fusion dès 24 heures après l’infection,<br />

conduisant à la destruction de la couche cellulaire au bout de 5 jours. De plus, la présence de<br />

S<strong>LA</strong>M est régulée négativement à cause de l’expression de la protéine H à la surface de ces<br />

cellules. Par contre, dans les cellules Véro, la synthèse du virus est lente, avec de faibles<br />

quantités de virus au départ, mais, en l’absence de fusion, le virus infectieux atteint au bout de<br />

7 jours des quantités 10 fois supérieures à celles présentent dans les cellules Véro exprimant<br />

S<strong>LA</strong>M. Ces observations montrent que l’infection des cellules par la souche G954-Vp10 est<br />

accélérée par la molécule humaine S<strong>LA</strong>M, ce qui entraîne la fusion.<br />

Dans cette étude, nous avons analysé un certain nombre de paramètres associés à<br />

l’adaptation du virus sauvage de la rougeole aux cellules en culture. Bien que le virus adapté<br />

aux B95a induise la formation des syncytia, le virus adapté aux cellules Véro quant à lui ne<br />

donne pas de fusion, mais produit de grandes quantités de virus sur une longue période. Nous<br />

avons montré que l’absence de fusion n’est pas due au blocage du processus de clivage de la<br />

protéine de fusion de G954-Vp10, cette dernière étant aussi bien clivé que la protéine de<br />

fusion de la souche Hallé. Les études d’adaptation des souches de virus de la rougeole aux<br />

cellules Véro ont montré que cette adaptation était accompagnée d’une atténuation de la<br />

virulence chez le singe (Kobune et al., 1996). Il a été montré que cette atténuation suite à<br />

l’adaptation du virus aux cellules Véro est associée à des mutations au niveau des gènes P et<br />

L ou P/V/C et M (Takeda et al., 1998 ; Takeuchi et al., 2000 ). Ainsi, si le virus entre dans les<br />

cellules, sa réplication serait limitée par le complexe transcriptase/réplicase. Les souches<br />

sauvages du virus de la rougeole utilisent CD150 (S<strong>LA</strong>M) comme récepteur, alors que les<br />

souches vaccinales peuvent en plus utiliser CD46. Notre étude sur les cellules Véro a montré<br />

que la souche sauvage G954-Vp10 du virus de la rougeole n’utilise pas CD46 ce qui confirme<br />

les résultats du séquençage c’est-à-dire aucun changement d’acide aminé dans la séquence de<br />

80


VI. Etude des souches Africaines du virus de la rougeole<br />

1. Interaction virus-cellules<br />

la protéine H. Etant donné que CD150 n’est pas exprimé sur les cellules Véro, le virus<br />

entrerait dans ces cellules soit par un troisième récepteur soit par un autre mécanisme.<br />

Le mécanisme d’entrée du virus dans les cellules reste à être élucidé. Ceci devrait<br />

aider à expliquer un certain nombre d’ambiguïtés observées dans le tropisme du virus de la<br />

rougeole. CD150 est présent dans les cellules T et B activées et les cellules dendritiques<br />

(Cocks et al., 1995 ; Tangye et al., 2000). Toutefois, on trouve des antigènes rougeoleux dans<br />

une variété de cellules, parmi lesquelles les cellules épithéliales et endothéliales où<br />

l’expression de CD150 n’a pas été montrée. Si les souches sauvages de virus de la rougeole<br />

utilisent CD150, elles utiliseraient soit un autre mécanisme pour infecter ces cellules, soit la<br />

molécule CD150 serait induite dans ces cellules au cours de l’infection.<br />

VI.1.3 Travaux additionnels à l’article<br />

Etant donné que la protéine M interagit avec les queues cytoplasmiques des<br />

glycoprotéines (Tyrell & Ehrnst, 1979), un changement de structure dans cette protéine<br />

pourrait affecter la fusion. Les séquences de la protéine M montrent une différence d’un acide<br />

aminé en position 89 entre le virus cultivé sur B95a (glu) et le virus adapté aux cellules Véro<br />

(lys) (Annexe 3).<br />

L’alignement des deux séquences de la protéine M de la souche G954 avec d’autres<br />

séquences présentes dans la base de données montre que la mutation introduite dans la<br />

protéine M après adaptation aux cellules Véro (lys en position 89) se retrouve dans les<br />

souches vaccinales. Par contre, la séquence de la protéine M obtenue après passage sur les<br />

cellules B95a est proche des séquences des souches sauvages ce qui suggère que cet acide<br />

aminé aurait un rôle dans l’atténuation des souches de virus de la rougeole.<br />

81


VI.1.4. Article 1 : Adaptation des souches sauvages du virus de la rougeole<br />

aux cellules en culture<br />

82


JOURNAL OF VIROLOGY, Feb. 2002, p. 1505–1509 Vol. 76, No. 3<br />

0022-538X/02/$04.000 DOI: 10.1128/JVI.76.3.1505–1509.2002<br />

Copyright © 2002, American Society for Microbiology. All Rights Reserved.<br />

NOTES<br />

Adaptation of Wild-Type Measles Virus to Tissue Culture<br />

Diane Waku Kouomou and T. Fabian Wild*<br />

INSERM U 404, CERVI, 69365 Lyon Cedex 07, France<br />

Received 31 July 2001/Accepted 24 October 2001<br />

Measles has a host range restricted to humans and monkeys in captivity. Fresh measles virus (MV) isolates<br />

replicate readily in several human and simian B-cell lines but need a period of adaptation to other types of<br />

cells. The identification of CD46 and CD150 (S<strong>LA</strong>M) as cellular receptors for MV has helped to clarify certain<br />

aspects of the immunobiology of MV infections. We have examined the properties of an MV wild-type strain<br />

grown in the epithelial cell line Vero. After adaptation, this virus expressed high levels of both the viral<br />

glycoproteins (hemagglutinin and fusion protein) but did not induce fusion (syncytia). No changes in the amino<br />

acid sequence were found in either of the viral glycoproteins. Using several approaches, the Vero-adapted virus<br />

could not be shown to interact with CD46 either in the initiation or during the course of infection. The presence<br />

of human S<strong>LA</strong>M expressed in the Vero cells rapidly gave rise to fusion and lower yields of infectious virus.<br />

Despite the availability of an efficient vaccine, measles remains<br />

one of the major causes of infant mortality. Molecular<br />

epidemiological studies have established that despite the monotypic<br />

status, measles viruses (MVs) from geographically different<br />

regions can be differentiated by nucleic acid sequence<br />

analysis (20); however, the biological significance of these observations,<br />

if any, remains to be established. MV was first<br />

isolated in 1953 and was initially passaged in primary embryo<br />

human kidney cells and then serially passaged in chicken embryo<br />

fibroblasts until it had an attenuated phenotype when<br />

reinoculated into children. During this adaptation, there were<br />

a number of mutations introduced into the MV genome (14).<br />

Among the properties associated with the vaccine virus was the<br />

ability to replicate in human and monkey epithelial and fibroblastic<br />

cell lines. This has been shown to be due in part to the<br />

ability of the vaccine virus to use the molecule CD46 as a cell<br />

receptor (1, 10). During MV replication the expression of the<br />

MV hemagglutinin (HA) at the surface of the cells leads to the<br />

down-regulation of the CD46 (11), which is one of the proteins<br />

responsible for protecting the cell from complement lysis, and<br />

this leads to an increased susceptibility to lysis by complement<br />

factors (16). It has been proposed that this may be an attenuating<br />

property.<br />

Whereas the virus can be rapidly isolated from clinical specimens<br />

in both human and monkey B-cell lines (6), isolation on<br />

epithelial cells such as Vero cells can take weeks and several<br />

blind passages. Recently it was shown that freshly isolated MV<br />

could attach to the cellular receptor CD150 (S<strong>LA</strong>M) and the<br />

vaccine strain could use either this molecule or CD46 (5, 12,<br />

19).<br />

After adaptation to Vero cells, the virus may induce syncytia<br />

similar to those in cells infected by the vaccine strain. This is<br />

* Corresponding author. Mailing address: INSERM U 404, CER<br />

VI - 21, Avenue Tony Garnier, 69365 Lyon Cedex 07, France. Phone:<br />

33 4 37 28 23 92. Fax: 33 4 37 28 23 91. E-mail: wild@cervi-lyon.inserm<br />

.fr.<br />

usually correlated to the introduction of certain mutations in<br />

the HA, especially at position 481, where the wild-type amino<br />

acid, which is normally Asn, may be mutated to Tyr in order to<br />

become syncytial (4, 7). Our studies have established that the<br />

amino acid at 481 and to a lesser extent that at amino acid 451<br />

govern the ability of the virus to efficiently use CD46 as a<br />

receptor and also its ability to down-regulate this molecule<br />

from the cell surface (8). In monkey models, MVs isolated in<br />

B-cell lines retain their virulent pathogenic phenotype, in contrast<br />

to viruses isolated in Vero cells, which become attenuated<br />

(17). Sequence studies have identified differences in the HA,<br />

P/V/C, M, and L genes between the virulent and attenuated<br />

strains (17, 18).<br />

In the present study we have examined the properties of<br />

an MV isolate during its adaptation to B95a (monkey B-cell<br />

line) or Vero (monkey epithelial) cell lines. We show that<br />

after adaptation to Vero cells, this virus is unable to induce<br />

fusion. The amino acid sequences of the HA and fusion (F)<br />

proteins are unchanged, and the F protein precursor, F0, is<br />

cleaved into the potentially biologically active subunits F1<br />

and F2. Further, we show that the Vero-adapted virus does<br />

not enter the cell by CD46. As Vero cells do not express<br />

S<strong>LA</strong>M, this poses the question of how the virus infects Vero<br />

cells.<br />

MV adaptation to B95a and Vero cells. An MV isolate,<br />

G954, which had been maintained by infection of phytohemagglutinin-stimulated<br />

peripheral blood lymphocyte (PBL) cultures<br />

was used to infect B95a and Vero cells. In B95a cells<br />

syncytia were observed within 24 h, rapidly extending to the<br />

majority of the cells. In contrast, a cytopathic effect or fusion<br />

was not observed in the Vero cells. These cells were passaged<br />

twice at 5-day intervals before detecting MV antigen-positive<br />

cells. In this case the cells became enlarged but did not display<br />

classical fusion. This virus (freeze-thawed cells) was serially<br />

passaged 10 times in Vero cells, and at this point the adapted<br />

virus, G954.V10, was further characterized.<br />

Infection of either B95a or Vero cells with G954.V10<br />

1505


1506 NOTES J. VIROL.<br />

FIG. 1. MV infection of Vero and B95a cells. (A) Flow cytometry<br />

analysis of MV G954.V10 infected cells. The cells were stained with<br />

anti-HA, monoclonal antibody 55 (2), or anti-F monoclonal antibody<br />

263 (9). Continuous lines represent infected cells, and the dotted lines<br />

represent the uninfected control cells. (B) Morphology (fusion) of<br />

MV-infected Vero and B95a cells. Cells were infected at 1 PFU/cell for<br />

G954.V10 and Hallé and 0.1 PFU/cell for G954-PBL. Photographs<br />

were taken 48 h after infection.<br />

showed that although there was a high expression of both<br />

viral glycoproteins at the cell surface as shown by FACScan<br />

analysis (Fig. 1A), no fusion was observed. In control cultures,<br />

infection of Vero or B95a cells with Hallé (vaccinelike)<br />

or B95a cells with G954-PBL induced fusion (Fig. 1B).<br />

To study whether the lack of fusion in the Vero-adapted<br />

G954 virus was due to modifications in the structure of<br />

either of the glycoproteins, the mRNA from PBLs and B95a<br />

and Vero cells infected with the corresponding virus were<br />

subjected to reverse transcription-PCR and the DNA was<br />

sequenced with the Big Dye terminator system (accession<br />

no. for H and F, AY059391 and AY059392, respectively). A<br />

single nucleotide change in the HA was found at position<br />

7278 in the genome (A3G) but did not lead to a change in<br />

the amino acid sequence. The same change was observed<br />

when the virus was adapted to either Vero or B95a cells.<br />

MV-F protein is synthesized as the precursor F0, which is<br />

cleaved into the biologically active form F1 plus F2. Although<br />

the sequence is unaltered, we examined the possibility<br />

that the F expressed in Vero cells by G954.V10 was not<br />

cleaved. Sodium dodecyl sulfate-polyacrylamide gel electrophoresis<br />

and Western blotting of the virus-infected cell ex-


VOL. 76, 2002 NOTES 1507<br />

FIG. 2. Flow cytometry analysis of the cell surface expression of CD46 and S<strong>LA</strong>M in MV infection. B95a and Vero cells infected with either<br />

Hallé or G954.V10 were stained either with anti-CD46 monoclonal antibodies 13/42 and 10/88 (J. Schneider-Schaulies, Würzburg, Germany) or<br />

anti-S<strong>LA</strong>M IPO3 (Biodesign International). Continuous lines represent MV-infected cells. Dotted lines represent control uninfected cells.<br />

tracts showed that F was cleaved to the same extent in both<br />

viruses (results not shown).<br />

CD46 and S<strong>LA</strong>M as cell receptors. The interaction of MV<br />

HA with its cellular receptors initiates the infection. Later<br />

during the virus cycle when this viral glycoprotein is expressed<br />

at the surface of the cell, it can interact with the receptors on<br />

neighboring cells. It has been reported that MV lymphotropic<br />

strains use S<strong>LA</strong>M whereas vaccine strains can also use CD46.<br />

To investigate the mechanism(s) by which G954.V10 enters<br />

cells, we infected B95a and Vero cells and compared the modulations<br />

of CD46 and/or S<strong>LA</strong>M at the cell surface. In B95a<br />

cells, CD46 lacks SCR-1 and so is nonfunctional as an MV<br />

receptor (3). Infection by either Hallé or G954.V10 downregulated<br />

S<strong>LA</strong>M, whereas the nonfunctional CD46 in B95a<br />

cells was not modified (Fig. 2). Vero cells express only CD46<br />

and not S<strong>LA</strong>M. Infection with G954.V10 did not alter the<br />

levels of CD46 even though high levels of the HA were expressed.<br />

In contrast, after infection with Hallé the presence of<br />

CD46 was undetectable with an anti-CD46 monoclonal antibody<br />

directed to the SCR-1 (13/42,) but when an antibody to<br />

SCR-4 (10/88) was used the level of CD46 was only slightly<br />

reduced. This may suggest that the lack of detection with 13/42<br />

is due to the masking of the site caused by the interaction with<br />

the HA. Thus, either G954.V10 HA does not interact with<br />

CD46 or its interaction is of an affinity too low to be detected<br />

by this method.<br />

To compare the ability of Edmonston and G954.V10 to use<br />

CD46 as a receptor we infected a murine cell line (M12-CD46)<br />

which was transfected with the human CD46 (10). As measured<br />

by the expression of the HA at the cell surface, only the<br />

Edmonston strain could infect these cells (Fig. 3). We confirmed<br />

that infection of the cells was via CD46, as preincubation<br />

with the monoclonal anti-CD46 antibody 13/42 blocked<br />

infection (results not shown). These studies suggest that MV<br />

G954 in adapting to Vero cells does not use CD46, although<br />

when S<strong>LA</strong>M is available it can still use it.<br />

G954 adapted to grow in Vero retains its ability to interact<br />

(down-regulation) with simian S<strong>LA</strong>M but not to induce fusion.


1508 NOTES J. VIROL.<br />

FIG. 3. Flow cytometry analysis of MV-infected M12-CD46 cells. M12-CD46 cells were infected with Edmonston or G954.V10 (1 PFU/cell).<br />

At 72 h postinfection, cells were analyzed for HA (monoclonal antibody 55) and F (monoclonal antibody 263) expression. Continuous lines<br />

represent the infected cells. Dotted lines represent the uninfected control cells.<br />

In contrast, infection of Vero cells expressing human S<strong>LA</strong>M<br />

induced syncytia. To study the contribution of S<strong>LA</strong>M to the<br />

biology of the infections, Vero and Vero-S<strong>LA</strong>M cells were<br />

infected with G954.V10 virus and the virus synthesis and fusion<br />

properties were examined. In the Vero-S<strong>LA</strong>M cultures, fusion<br />

was initiated within 24 h, leading to the destruction of the cell<br />

monolayer by 5 days. In contrast, infection of Vero cells initially<br />

yielded lower levels of virus, but in the absence of fusion,<br />

the infectious virus yield eventually rose to more than 10 times<br />

that of the S<strong>LA</strong>M expressing cells (7 days) (Fig. 4).<br />

In our studies, we examined the adaptation of a wild-type<br />

MV to replicate in Vero cells. After a period of adaptation the<br />

virus grew to high titers without inducing fusion. As the predicted<br />

amino acid sequence of the two viral glycoproteins was<br />

unchanged, this suggests that the ability to replicate in Vero<br />

cells was not at the receptor level. This was substantiated by<br />

showing that the virus did not use CD46 as a receptor, which is<br />

in agreement with a lack of Tyr at position 481 for CD46 usage<br />

(7). However, as Vero cells do not express S<strong>LA</strong>M, the mechanism<br />

by which the virus infects the cell remains to be determined.<br />

In human immunodeficiency virus infections, the virus<br />

can incorporate cellular proteins which can attach to their<br />

corresponding ligands on host cells (reviewed in references<br />

13 and 15). However, in our system, anti-Vero sera failed to<br />

neutralize G954.V10 infection of Vero cells (T. F. Wild, unpublished<br />

results). In the present study, we have analyzed a<br />

number of the parameters displayed by wild-type MV when<br />

adapted to tissue culture. MV can enter such cells and following<br />

a period grows to high titers without giving classical fusion.<br />

These observations may be relevant to the in vivo situation in<br />

which viral antigen is found in cells which are not known to<br />

express the MV wild-type receptor S<strong>LA</strong>M. It remains to be<br />

established if these cells become infected by a mechanism<br />

similar to the present studies or via a third MV cell receptor.<br />

We thank Bernadette Maret for editorial assistance and H. Whittle<br />

(Gambia) for lymphocytes from measles patients.<br />

This work was supported by a grant (no. HHC02F) from the Rhône-<br />

Alpes Région. D. Waku Kouomou was supported by a scholarship<br />

from the Ministry of Foreign Affairs and Cooperation.<br />

FIG. 4. Comparison of MV G954.V10 growth cycles in Vero and<br />

Vero-S<strong>LA</strong>M cells. Vero and Vero-S<strong>LA</strong>M cells were infected with<br />

G954.V10 (0.1 PFU/cell). The yield of virus (cells plus supernatant)<br />

was titrated on Vero-S<strong>LA</strong>M cells.<br />

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a sensitive host for isolation of measles virus. J. Virol. 64:700–705.<br />

7. Lecouturier, V., J. Fayolle, M. Caballero, J. Carabana, M. L. Celma, R.<br />

Fernandez-Munoz, T. F. Wild, and R. Buckland. 1996. Identification of two<br />

amino acids in the hemagglutinin glycoproteins of measles virus (MV) that<br />

govern hemadsorption, HeLa cell fusion and C46 downregulation: phenotypic<br />

markers that differentiate vaccine and wild-type MV strains. J. Virol.<br />

70:4200–4204.<br />

8. Lecouturier, V., A. Rizzitelli, J. Fayolle, L. Daviet, T. F. Wild, and R. Buckland.<br />

1999. Interaction of measles virus (Hallé strain) with CD46: evidence<br />

that a common binding site on CD46 facilitates both CD46 downregulation<br />

and MV infection. Biochem. Biophys. Res. Commun. 264:268–275.<br />

9. Malvoisin, E., and T. F. Wild. 1990. Contribution of measles virus fusion<br />

protein in protective immunity: anti-F monoclonal antibodies neutralize<br />

virus infectivity and protect mice against challenge. J. Virol. 64:5160–5162.<br />

10. Naniche, D., G. Varior-Krishnan, F. Cervoni, T. F. Wild, B. Rossi, C. Rabourdin-Combe,<br />

and D. Gerlier. 1993. Human membrane cofactor protein<br />

(CD46) acts as a cellular receptor for measles virus. J. Virol. 67:6025–6032.<br />

11. Naniche, D., T. F. Wild, C. Rabourdin-Combe, and D. Gerlier. 1993. Measles<br />

virus haemagglutinin induces down regulation of gp57/67, a molecule involved<br />

in virus binding. J. Gen. Virol. 74:1073–1079.<br />

12. Ono, N., H. Tatsuo, Y. Hidaka, T. Aoki, H. Minagawa, and Y. Yanagi. 2001.<br />

Measles virus on throat swabs from measles patients use signaling lymphocytic<br />

activation molecule (CDw150) but not CD46 as a cellular receptor.<br />

J. Virol. 75:4399–4401.<br />

13. Ott, D. E. 1997. Cellular proteins in HIV virions. Rev. Med. Virol. 7:167–<br />

180.<br />

14. Parks, C. L., R. A. Lerch, P. Walpita, H. P. Wang, M. S. Sidhu, and S. A.<br />

Udem. 2001. Comparison of predicted amino acid sequences of measles virus<br />

strains in the Edmonston vaccine lineage. J. Virol. 75:910–920.<br />

15. Roberts, B. D., and S. T. Butera. 1999. Host protein incorporation is conserved<br />

among diverse HIV-1 subtypes. AIDS 13:425–427.<br />

16. Schnorr, J. J., L. M. Dunster, R. Nanan, J. Schneider-Schaulies, S. Schneider-Schaulies,<br />

and V. ter Meulen. 1995. Measles virus-induced down-regulation<br />

of CD46 is associated with enhanced sensitivity to complement-mediated<br />

lysis of infected cells. Eur. J. Immunol. 25:976–984.<br />

17. Takeda, M., A. Kato, F. Kobune, H. Sakata, Y. Li, T. Shioda, Y. Sakai, M.<br />

Asakawa, and Y. Nagai. 1998. Measles virus attenuation associated with<br />

transcriptional impediment and a few amino acid changes in the polymerase<br />

and accessory proteins. J. Virol. 72:8690–8696.<br />

18. Takeuchi, K., N. Miyajima, F. Kobune, and M. Tashiro. 2000. Comparative<br />

nucleotide sequence analyses of the entire genomes of B95a cell-isolated and<br />

vero cell-isolated measles viruses from the same patient. Virus Genes 20:<br />

253–257.<br />

19. Tatsuo, H., N. Ono, K. Tanaka, and Y. Yanagi. 2000. S<strong>LA</strong>M (CDw150) is a<br />

cellular receptor for measles virus. Nature 406:893–897.<br />

20. World Health Organization. 1998. Expanded Programme on Immunization<br />

(EPI). Standardization of the nomenclature for describing the genetic characteristics<br />

of wild-type measles viruses. Wkly. Epidemiol. Rec. 73:265–272.


VI. Etude des souches Africaines du virus de la rougeole<br />

2. Etudes épidémiologiques<br />

VI.2. ETU<strong>DE</strong>S EPI<strong>DE</strong>MIOLOGIQUES<br />

VI.2.1. Historique de la surveillance du virus de la rougeole en Afrique<br />

L’Afrique reste l’un des réservoirs majeurs de la rougeole dans le monde avec plus de<br />

500.000 décès par an dus à la rougeole. Cependant, la maladie y étant endémique, la diversité<br />

génétique des souches de virus de la rougeole est restreinte actuellement à 3 clades (A, B, D).<br />

Les premières souches africaines de virus de la rougeole ont été isolées à Yaoundé au<br />

Cameroun en 1983 par le Dr. Fabian WILD. Ces isolats forment actuellement le génotype B1<br />

(Taylor et al., 1991). Les souches isolées au Gabon en 1984 se sont révélées assez différentes<br />

de celles isolées l’année précédente au Cameroun pour former le génotype B2. Par la suite,<br />

d’autres virus ont été isolés dans plusieurs pays africains (Tableau 6), notamment en Afrique<br />

du sud, où on a trouvé des virus appartenant aux génotypes A et D2, au Kenya et en Ethiopie,<br />

où circulent les virus du génotype D4. En Gambie et au Ghana, on trouve les virus du<br />

génotype B3.2, tandis qu’au Soudan on a le génotype B3.1. En revanche, au Nigeria, les<br />

génotypes B3.1 et B3.2 co-circulent.<br />

La répartition des différents génotypes sur le continent Africain montre que les virus<br />

appartenant au clade B sont le plus souvent retrouvés en Afrique de l’Ouest et en Afrique<br />

Centrale, tandis que les virus du clade D se trouvent le long de la côte Est et au Sud (Figure<br />

9). Le génotype A retrouvé en Afrique du sud reste le seul cas en Afrique. Etant donné que les<br />

clades A et D sont également retrouvés en Europe, ces virus auraient été importés pendant la<br />

colonisation.<br />

Dans le cadre de la lutte contre la rougeole lancée par l’OMS, les campagnes de<br />

vaccination de masse sont mises en œuvre dans plusieurs pays d’Afrique. Une surveillance<br />

virologique avant la vaccination de masse est fondamentale en ce sens qu’elle permettra<br />

d’évaluer les programmes de vaccination. Le continent Africain représente aujourd’hui une<br />

région idéale pour suivre l’évolution de la lutte contre la rougeole par l’épidémiologie<br />

moléculaire.<br />

Pour cette étude, nous avons choisi deux sites :<br />

- Le Cameroun, où la couverture vaccinale est inférieure à 50 %. Le tourisme n’y étant<br />

pas très développé, les risques d’importation de virus sont limités. Nous avions au<br />

laboratoire des souches de virus isolés au Cameroun en 1983.<br />

- La Gambie, où la couverture vaccinale élevée a été maintenue au dessus de 84%<br />

pendant ces 10 dernières années. Ce pays est situé sur la côte Ouest et ancré dans le<br />

88


VI. Etude des souches Africaines du virus de la rougeole<br />

2. Etudes épidémiologiques<br />

Sénégal qui est un pays très touristique, les échanges internationaux y sont très<br />

fréquents.<br />

Tableau 6 : Isolement des souches de virus de la rougeole en Afrique par ordre<br />

chronologique (1983-2000).<br />

Année(s)<br />

d'isolement<br />

Pays Génotypes Références<br />

1983 Cameroun B1 Taylor et al., 1991<br />

1984 Gabon B2 Taylor et al., 1991<br />

1986-1989 Afrique du Sud D2, A Kreis et al., 1997<br />

1991 Gambie B3.2 Outlaw et al., 1997<br />

1994 Kenya (USA)* D4 Bellini & Rota, 1998<br />

1997-1998 Nigéria , Ghana B3.1, B3.2 Hanses et al., 1999<br />

1998-1999 Ethiopie D4 Nigatu et al., 2001<br />

1997-2000 Soudan B3.1 El Mubarak et al., 2002<br />

* Virus isolé aux Etats-Unies sur un patient arrivant du Kenya<br />

89


Figure 9 : Répartition géographique des différents génotypes du virus de la<br />

rougeole en Afrique<br />

Gambie<br />

B3<br />

B3.1 et<br />

B3.2<br />

B3.2<br />

Ghana<br />

Nigéria B1<br />

Cameroun<br />

Gabon<br />

B2<br />

B3.1<br />

Soudan<br />

D4<br />

Ethiopie<br />

D4<br />

Kenya<br />

A et D<br />

Afrique du Sud


VI. Etude des souches Africaines du virus de la rougeole<br />

2. Etudes épidémiologiques<br />

VI.2.2. Résumé de l'article 2<br />

Bien que le virus de la rougeole ait toujours été considéré comme sérologiquement<br />

monotypique, la diversité génétique des isolats obtenus de différentes régions géographiques<br />

ces dernières décennies a permis de les classer en 8 clades (Rima et al., 1995 ; WHO, 2001a).<br />

Cette classification est basée sur les séquences nucléotidiques du gène H entier et la partie C-<br />

terminale du gène N. Cependant, très peu d’informations sont disponibles quant à la variété<br />

des souches de virus circulant au cours d’une même épidémie et/ou entre plusieurs épidémies<br />

sur un même site géographique.<br />

Des études réalisées récemment au Soudan ont montré une variation des 0-0,5% entre<br />

les gènes H des souches isolées entre 1997 et 2000 (El-Mubarak et al., 2002). Par contre, les<br />

études réalisées au Nigeria ont montré que deux génotypes différents du virus de la rougeole<br />

co-circulaient à Lagos et Ibadan en 1998 (Hanses et al., 1999). Une autre étude réalisée en<br />

Australie sur des échantillons isolés sur une période de 25 ans (1973-1998) a monté une<br />

succession de différents génotypes de virus de la rougeole au cours du temps à Victoria<br />

(Chibo et al., 2000).<br />

Le but de cette étude est d’évaluer la diversité des souches de virus de la rougeole au<br />

cours de la même épidémie et entre différentes épidémies en Afrique centrale et en Afrique de<br />

l’ouest. Pour ce faire, nous disposions au laboratoire des souches de virus de la rougeole<br />

isolées au Cameroun en 1983 et en Gambie en 1993. Nous avions besoin de souches récentes<br />

et je me suis rendue à Yaoundé au Cameroun au début de l’année 2001 pour isoler les souches<br />

de virus de la rougeole circulant au Cameroun (voir paragraphe VI.3.) afin de les analyser et<br />

de les comparer à celles qui y avaient été isolées 18 ans auparavant, et aux souches de Gambie<br />

(1993).<br />

Afin d’étudier les caractéristiques génétiques de ces virus, le génome viral a été extrait<br />

et soumis à une RT-PCR. Le gène H entier et la partie C-terminale du gène N ont été<br />

amplifiés par PCR et séquencés.<br />

Pour établir la variabilité des virus circulant au cours d’une même épidémie, nous<br />

avons séquencé les gènes H et N de 3 isolats provenant de Gambie (1993) et 4 autres du<br />

Cameroun (2001). Les résultats montrent qu’il y a une différence de 2 nucléotides (mutations<br />

silencieuses) au niveau du gène H entre les isolats de Gambie (1993) (Annexe 4) et de 3<br />

nucléotides entre les isolats du Cameroun (2001) dont un est responsable du changement d’un<br />

acide aminé dans la souche CR 83 (Valine ->glycine en position 269). Par contre, aucune<br />

91


VI. Etude des souches Africaines du virus de la rougeole<br />

2. Etudes épidémiologiques<br />

différence n’a été détecté dans le gène N (Annexe 5) . Ces résultats montrent qu'il y a une<br />

forte homogénéité entre les virus de la même épidémie.<br />

La variabilité du virus de la rougeole entre différentes épidémies survenues sur<br />

le même site (Yaoundé) à 18 années d’écarts a été étudiée. La comparaison des séquences<br />

des gènes H et N des souches isolées en 2001 avec celles des souches isolées en 1983 indique<br />

une différence de 7 acides aminés dans la protéine H (Annexe 6).<br />

L’étude phylogénétique effectuée à partir des séquences des gènes H et N montre que<br />

les isolats de Yaoundé 2001 appartenaient au génotype B3.1 circulant au Nigeria et au Soudan<br />

(El-Mubarak et al., 2002, Hanses et al., 1999) et non pas au génotype B1 isolé au Cameroun<br />

en 1983. Etant donné que :<br />

- les séquences des gènes H et N de la souche de référence pour le génotype B1 (Y14)<br />

avaient été obtenues à partir d’un clone et n’étaient donc peut être pas représentatives<br />

des virus circulant à Yaoundé pendant cette période.<br />

- nous observons une grande différence entre la souches de 2001 et celles de 1983<br />

Pour lever toute ambiguïté, nous avons séquencé à nouveau les gènes H des souches<br />

Y14 et Y22 isolées en 1983 à partir de produit PCR direct. La séquence de Y14 que nous<br />

avons obtenue est identique à la séquence de référence, par contre elle diffère de Y22 par 2<br />

acides aminés seulement (Annexe 6). Les isolats de Gambie quant à eux appartenaient au<br />

génotype B3.2 circulant au Ghana (Hanses et al., 1999). Contrairement au observations<br />

précédentes, ces résultats montrent une grande hétérogénéité entre les virus de différentes<br />

épidémies.<br />

Afin de mieux établir la distribution des virus africains, nous avons séquencé un<br />

isolat obtenu à Lyon en 1994 (Lys-1) sur un patient qui avait contracté la rougeole au cours de<br />

son séjour en Gambie. La comparaison de la souche Lys-1 avec les souches de Gambie de<br />

1993, indique une différence de 8 nucléotides dans le gène H (Annexe 7) et 2 dans le gène N.<br />

Aucun changement d'acides aminés n'a été noté, ce qui confirme son origine et sa stabilité<br />

génétique. De plus, l’analyse phylogénétique montre que la souche lys-1 appartient au<br />

génotype B3.2 comme les souches gambiennes (1993).<br />

Il a été montré que la souche Lys-1 comporte une mutation (Arginine->Lysine en<br />

position 70) dans le site antigénique majeur de la protéine F (Fayolle et al., 1999). Cette<br />

mutation a été identifiée par l’absence de réactivité de la souche Lys-1 avec l’anticorps<br />

monoclonal dirigé contre la protéine F (F186), qui réagit avec la souche vaccinale et d’autres<br />

souches sauvages. Etant donné que la souche Lys-1 appartient au génotype B3.2, nous avons<br />

voulu savoir si cette mutation était spécifique à la souche Lys-1 où si elle était étendue à<br />

92


VI. Etude des souches Africaines du virus de la rougeole<br />

2. Etudes épidémiologiques<br />

d’autres souches. Pour ce faire, nous avons analysé plusieurs souches de virus d’origines<br />

différentes, appartenant au génotype B3. Les résultats montrent que toutes les souches du<br />

génotype B3.1 réagissent à l’anticorps F186, tandis que celles du génotype B3.2 ne sont pas<br />

reconnues par cet anticorps. L’analyse des séquences de trois souches de Gambie (génotype<br />

B3.2) a permis de confirmer la présence de la même mutation en position 70 de la protéine F<br />

(annexe 8).<br />

Il a été montré que les virus du génotype B3.1 peuvent être distingués des virus du<br />

génotype B3.2 par des tests de neutralisation avec l’anticorps BH30 dirigé contre<br />

l’hémagglutinine. Seuls les virus du génotype B3.1 sont neutralisés par cet anticorps (Hanses<br />

et al., 1999 ; Truong et al., 1999). Nous avons utilisé cet anticorps afin d’examiner par<br />

cytométrie en flux sa réactivité vis-à-vis de différentes souches du génotype B3. Les résultats<br />

montrent que l’anticorps BH30 s’attache avec la même affinité aux souches du génotype B3.1<br />

et aux souches vaccinales. Par contre, il s’attache aux souches du génotype B3.2 avec une<br />

affinité 10 fois inférieure à celle des souches vaccinales. L'alignement des séquences d'acides<br />

aminés de la protéine HA des virus des génotypes B3.1 et B3.2 montre une différence de 4<br />

acides aminés entre les deux groupes. Etant donné que seul l'acide aminé 471 est différent<br />

entre la souche vaccinale et les virus B3.2, il est probable que cet acide aminé joue un rôle<br />

crucial dans la reconnaissance de l'anticorps BH30.<br />

Dans cette étude, nous avons montré que les virus appartenant au génotype B3.2<br />

peuvent être distingués au niveau antigénique des virus appartenant au génotype B3.1 et des<br />

souches vaccinales. L'anticorps monoclonal dirigé contre la protéine F (F186) réagit avec les<br />

souches vaccinales et les virus des génotypes B3.1, mais ne reconnaît pas les virus du<br />

génotype B3.2. De plus, l'anticorps monoclonal dirigé contre la protéine H (BH30) réagit avec<br />

une moindre affinité avec les virus du génotype B3.2. L'analyse phylogénétique a permis de<br />

montrer que les souches B3.2 circulent en Afrique de l'ouest, tandis que les virus B3.1<br />

circulent en Afrique centrale et au Soudan. De plus nous avons montré que les souches<br />

circulant actuellement au Cameroun (B3.1) sont différentes de celles isolées sur le même site<br />

il y a 18 ans (B1). Il est possible que les virus isolés en 1983 n'aient pas été représentatifs des<br />

virus circulant à cette époque, ce qui expliquerait l'absence de virus appartenant au génotype<br />

B1 parmi les souches du Cameroun (2001) que nous avons analysées. Il est aussi possible que<br />

les virus du génotype B3.1 aient été importés du Nigeria où les virus appartenant à ce<br />

génotype ont été isolés (Hanses et al., 1999). Les virus B3.1 auraient été sélectivement<br />

avantagés, à cause des campagnes de vaccination au cours desquelles les virus B1 ont été<br />

réduits, ce qui a permis aux souches importées de mieux s'implanter au Cameroun.<br />

93


VI. Etude des souches Africaines du virus de la rougeole<br />

2. Etudes épidémiologiques<br />

Cependant, la couverture vaccinale étant inférieure à 50% au Cameroun, il est possible que<br />

d’autres facteurs soient impliqués dans la survie des souches B3.1 dans la population.<br />

La majorité des souches appartenant au génotype B3.2 circulent en Gambie où la<br />

couverture vaccinale a été maintenue élevée pendant ces 10 dernières années (>84%). Par<br />

contre, les virus appartenant au génotype B3.1 circulent dans les pays où la couverture<br />

vaccinale est faible (


VI.2.3. Article 2 : Etude des souches du virus de la rougeole circulant en<br />

Afrique Centrale et en Afrique de l’Ouest : répartition géographique des<br />

souches appartenant au génotype B3<br />

95


Measles virus strains circulating in Central and West Africa: Geographical distribution<br />

of two B3 genotypes<br />

D. Waku Kouomou 1 , E. Nerrienet 2 , J. Mfoupouendoun 2 , G. Tene 3 , H. Whittle 4 ,<br />

and T.F. Wild 1<br />

1 INSERM U404, CERVI, 69365 Lyon Cedex 07, France<br />

2 Centre Pasteur du Cameroun, BP. 1274, Yaoundé, Cameroon<br />

3 Hôpital Central de Yaoundé, Fondation Chantal Biya, - Centre mère-enfant, BP. 87,<br />

Yaoundé, Cameroon<br />

4 MRC Laboratories, Fajara, PO Box 273, Banjul, The Gambia.<br />

Short title : Epidemiology of measles in Africa<br />

Key words : epidemiology, Cameroon, vaccination<br />

Correspondence to : Dr T.F. Wild,<br />

INSERM U. 404 – Immunity and Vaccination<br />

CERVI<br />

21, Avenue Tony Garnier,<br />

69365 Lyon Cédex 03<br />

France<br />

Tel. 33 (0)4 37 28 23 92<br />

Fax. 33 (0)4 37 28 23 91<br />

e-mail : wild@cervi-lyon.inserm.fr<br />

96


ABSTRACT<br />

Africa remains one of the major reservoirs of measles infection. Molecular<br />

epidemiological studies have permitted different measles virus isolates to be grouped into<br />

clades and genotypes and the major group which has been identifed as indigenous to Africa is<br />

the clade B. We have analysed the viruses from epidemics in the Gambia (1993) and in the<br />

Cameroon (2001). In both studies, the homogeneity of the virus isolates within the epidemic<br />

as shown by sequence analysis revealed less than 0.2% variation of nucleotides between<br />

isolates. The measles viruses isolated in 1983 in Yaoundé, Cameroon, were designated as the<br />

B1 genotype. However, in 2001 only viruses belonging to the B3 genotype were found in this<br />

city. The viruses in the Gambia (1993) were also of the B3 genotype. However, these viruses<br />

could be distinguished from each other at the antigenic level and by comparative sequence<br />

analysis. The B3 Cameroon (2001) viruses were related to the proposed B3.1 subgroup,<br />

whereas the Gambian (1993) isolates corresponded to the B3.2 subgroup. The geographical<br />

distribution for the period 1993-2001 of these two viruses shows that B3.1 is found from the<br />

Sudan to Nigeria and Ghana extending south to the Cameroon, whereas the B3.2 genotype is<br />

found in West Africa. In Nigeria and Ghana the viruses co-circulate. The identification of<br />

these viruses will permit more meaningful epidemiological studies following the proposed<br />

increased measles vaccination coverage.<br />

INTRO<strong>DU</strong>CTION<br />

Epidemiological studies are essential for the successful planning and application of<br />

vaccination programs. The aim may be simply to reduce the disease burden or target<br />

eradication. Measles ranks as one of the most infectious diseases and although a vaccine<br />

exists for more than 30 years, measles is still responsible for the deaths of approximately 1<br />

million children each year. Under optimum conditions the vaccine has a sero-conversion rate<br />

of over 95%, but this is lower in children under 12 months of age due to the immaturity of the<br />

immune system and the presence of maternal antibody (Gans et al., 1998). Although natural<br />

infection gives a life-long immunity, vaccination has been shown to induce lower immune<br />

responses (Markowitz et al, 1990) and there are a number of reports showing subsequent<br />

infection when confronted by circulating measles viruses (Edmonson et al., 1990 ; Gustafson<br />

et al., 1987 ; Mathias et al., 1989 ; Pedersen et al., 1989 ; Whittle et al., 1999). These may<br />

range from silent infections to clinically diagnosed measles. Despite these reservations,<br />

intensive vaccination campaigns in the South American continent eliminated the endogenous<br />

virus (de Quadros et al., 1996). However, it is probable that re-introduction from outside was<br />

the source of further epidemics in Brazil (Siqueira et al., 2001).<br />

Measles virus is considered to be a single serotype. Over the past 20 years a number of<br />

virus isolates have been obtained from geographically distinct regions (Rima et al., 1995 ;<br />

Rota et al., 1996). Nucleotide sequence analysis of the different viral genes has shown that<br />

most variation is found in the haemagglutinin (HA) and the carboxy region of the<br />

nucleoprotein (NP). Sequence analysis of these two viral genes from different viruses has<br />

provided a classification in which isolates are separated into 8 clades (A-H) each containing<br />

variants or genotypes (WHO, 1998). This molecular epidemiological approach enables the<br />

origins of the measles viruses to be traced.<br />

Only limited information is available on the stability of measles viruses within and<br />

between epidemics. Further the increase in vaccine coverage may impose an immunoselection<br />

on the circulating viruses. El Mulbarak et al. (2002) have shown very little sequence<br />

variation in the HA (0-0.5%) in measles viruses isolated in the Sudan between 1997-2000. In<br />

contrast, Hanses et al. (1999) suggested that there were two measles virus strains cocirculating<br />

in epidemics in Nigeria and Ghana in 1998.<br />

97


In 1983, measles viruses isolated in Yaoundé, Cameroon. These viruses became the<br />

reference strains for the new genotype B1. The following year (1984), measles viruses<br />

circulating in the neighbouring Gabon were classified into a subsequent genotype, B2.<br />

Viruses isolated in the 1990s in West Africa by several laboratories were sufficiently distant<br />

from the previous viruses to classify them as B3 (Hanses et al., 1999). In the present study,<br />

measles viruses circulating in the Cameroon in 2001 were compared with the strains isolated<br />

18 years previously. It was shown that the B1 genotype was replaced by B3. Further, studies<br />

of a number of B3 isolates from countries situated to the north of the Cameroon confirmed the<br />

proposed heterogeneity in the B3 genotype. The viruses in the Cameroon (2001) were closely<br />

related to the B3 isolates in the Sudan and Nigeria and differed from those found in the more<br />

westerly situated countries.<br />

MATERIALS AND METHODS<br />

Patients and virus isolation<br />

Viruses were isolated in Febuary-March 2001 from blood of patients with clinically<br />

diagnosed measles living in Yaoundé, Cameroon. Samples were taken within 6 days after the<br />

onset of the rash. Peripheral blood mononuclear cells were isolated by ficoll gradient<br />

centrifugation and co-cultivated with B95a cells (Kobune et al., 1990) in DMEM<br />

supplemented with 2% FCS. Cells were cultured for up to 10 days, but cytopathic effects<br />

could be normally observed within 7 days. The isolated viruses were stored at – 80°C.<br />

Viruses<br />

Further measles virus strains representing isolates from Nigeria (1998) were obtained<br />

from C. Muller, Luxembourg and the Sudan (1997-2000) from R. de Swart, Rotterdam. These<br />

viruses were isolated in B95a cells and were received at the 2-3 cell passage level. Sudan –<br />

MVi/Khartoum.SUD/36. 97/2 (SM42), MVi/Khartoum.SUD.28. 00/6 (SM00-6) (El Mubarak<br />

et al., 2002). Nigeria MVi/Ibadan.NIE/9.98/3, NIE/10.98/3, NIE/11.98, NIE/8.98/10 (Hanses<br />

et al., 1999). Viruses from an epidemic in the Gambia in 1993 were received as infected<br />

lymphocytes and were subsequently co-cultivated with B95a cells (G943, G945, G954). The<br />

Lys-1 measles virus strain was isolated from a patient in Lyon (1994) after vacationing in<br />

West Africa (Fayolle et al., 1999). The viruses isolated and sequenced in the present study<br />

and those obtained from other laboratories are shown with their accession numbers in Table 1.<br />

ELISA<br />

Measles virus specific serum IgM was determined using the Enzygnost anti-measles<br />

virus/IgM test (Dade Behring Marburg GmbH).<br />

RT-PCR and PCR<br />

Total RNA was extracted from infected cells using RNA Now kit (OZYME)<br />

according to supplier’s protocol. Specific cDNAs of NP and HA genes were synthesized by<br />

reverse transcription at 55°C for 30 min followed immediately by amplification by PCR in the<br />

same tube using SuperScript One-Step RT-PCR with platinum Taq (Life Technologies).<br />

The NP gene, primers MVNPCR2 (nt 975-996,<br />

5’GCTGGTGAGTTATCCACACTTG3’) and MVNPCR4 (nt 1701-1722,<br />

5’GTAGGCGGATGTTGTTCTGGTC3’) were used to amplify a 747pb fragment. The PCR<br />

cycling program consisted of denaturation for 4 min at 94°C followed by 35 cycles of 30 s at<br />

94°C, 45 s at 55°C, 45 s at 72°C with final extension for 7 min at 72°C. All products were<br />

held at 4°C. The HA gene was amplified as two fragments of 1247pb and 914 pb using<br />

98


primers gHA004 (nt7254-7278, 5’GTGCAAGATCATCCACAATGTCACC3’) with<br />

mHA1251 (nt8480-8501, 5’CGTATGAAGGAATCCTGTTATC3’), and gHA1029 (nt8258-<br />

8278, 5’CCAACCGACATGCAATCCTGG3’) with mHA1922 (nt9151-9172,<br />

5’GTATGCCTGATGTCTGGGTGAC3’) respectively. The PCR cycling program consisted<br />

of denaturation for 4 min at 94°C followed by 35 cycles of 30 s at 94°C, 45 s at 57°C, 1 min<br />

30 s at 72°C with final extension for 7 min at 72°C. All products were held at 4°C. PCR<br />

products were electrophoresed on a 1.2% agarose gel then purified using a QUIAquick Gel<br />

Extraction Kit (Quiagen) following the manufacturer’s instructions.<br />

Nucleotide Sequence Determination<br />

Purified PCR products were sequenced using a cycle sequencing reaction with ABI<br />

Prism Big Dye Terminator Cycle Sequencing Ready Reaction Kit (PE Biosystems). The<br />

reaction products were analyzed on an ABI Prism automatic sequencer (Perkin Elmer).<br />

Multiple alignment of nucleotide sequences and construction of phylogenetic trees were<br />

carried out using the clustal X program version 1.81 (Jeanmougin et al,. 1998) and confirmed<br />

with 1000 bootstrap replicates.<br />

Flow cytometry<br />

Vero-slam cells (Waku & Wild, 2002) were infected (0.1 pfu/cell) with the different<br />

measles virus isolates. At 48 h after infection, cells were incubated for 30 min on ice with<br />

anti-measles virus HA Mabs 55 (Giraudon & Wild, 1985) and BH30 (gift from C. Muller,<br />

Luxembourg), anti-measles virus F Mabs 263 and 186 (Malvoisin & Wild, 1990), then<br />

washed once with PBS, and incubated with anti-mouse immunoglobulin G-fluorescein<br />

isothiocyanate (DAKO) for 30min on ice. After two washes with PBS, the cells were analysed<br />

by FACScan (Becton Dickinson) analysis.<br />

RESULTS<br />

Measles in the Cameroon 2001<br />

During a measles epidemic occurring in Yaoundé, Cameroon, in February-March of<br />

2001, blood samples from children with clinically diagnosed measles were analysed. The<br />

samples were initially examined for measles virus specific IgM and those which were positive<br />

were subjected to virus isolation (Table 2). Of the 38 cases of measles diagnosed clinically,<br />

measles virus specific IgM was found in 35 (92%). Twenty-one of the cases were studied for<br />

virus isolation leading to 17 isolates (81%). The age distribution of the laboratory confirmed<br />

cases (Table 2) showed the majority (62%) to be in the 1-5 year-old group. Amongst the<br />

measles confirmed patients (IgM+) 57% had a vaccination history (immunised between 9-13<br />

months) and so can be considered as primary vaccine failures.<br />

To characterize the viruses, the entire HA gene and the 456 nucleotides of the –COOH<br />

terminus of the NP of four isolates were analysed by RT-PCR and sequencing the resulting<br />

products. Comparison of the nucleotide and predicted amino acid sequences showed there<br />

was little variation in the HA, three nucleotide differences among the four viruses with only<br />

one amino acid change in CR83 (Valine -> glycine, position 269). There were no nucleotide<br />

differences in the NP sequence.<br />

Phylogenetic analysis using either the HA and NP sequences, Figure 1, showed that<br />

the Yaoundé measles virus isolates were related closely to the B3 genotype (Hanses et al.,<br />

1999) and not to the B1 genotype isolated originally in Yaoundé in1983. These observations<br />

were reconfirmed by resequencing the HA gene of the original and one additional isolate<br />

(Y14, and Y22) from the 1983 epidemic using the same RT-PCR techniques. The sequences<br />

99


obtained for the two 1983 isolates were identical and the same as that of the reference<br />

sequence (data not shown).<br />

B3 genotypes<br />

Measles viruses belonging to the B3 genotype have been isolated in West Africa and<br />

in the Sudan (Truong et al., 1999 ; El Mubarak et al,. 2002). From sequencing studies it has<br />

been suggested that these viruses are heterogeneous and could be sub-divided into 2 groups<br />

B3.1 and B3.2 (Hanses et al., 1999). The latter group being found to the West and the B3.1<br />

viruses in the Sudan. Both viruses where identified in Nigeria and Ghana (Hanses et al.,<br />

1999). The nucleotide sequence analysis of the 2001 Cameroon strains shows that they are<br />

closely related to the B3.1 subgroup.<br />

To substantiate further the geographical distribution of the B3 genotypes, an isolate<br />

obtained in Lyon in 1994 (Lys-1) from a patient who had contracted measles in the Gambia<br />

and also isolates in an epidemic occurring in the Gambia in 1993 were sequenced. The Lys-1<br />

isolate only varied from the 1993 viruses by 8 nucleotides in the HA and NP confirming both<br />

the origin of the Lyon virus and its genetic stability. Further, amongst three isolates examined<br />

from the 1993 epidemic, there were a maximum of 2 nucleotides changes in the HA sequence<br />

between isolates and in each case these were silent. Comparative analyses of the Gambian<br />

viruses showed they were in the B3.2 subgroup.<br />

It was observed previously that the measles virus strain Lys-1 had a mutation in the<br />

dominant antigenic site of the F protein, arginine -> lysine at position 70 (Fayolle et al.,<br />

1999). This was identified by the non-reactivity with an anti-F monoclonal antibody, F186<br />

which reacts with the F protein of the vaccine strain and many other wild-type strains. Using<br />

FACScan analysis we examined the B3 strains from a number of sources for their ability to<br />

react with F186 (Figure 2, Table 3). These results show that all the B3.1 strains reacted with<br />

F186, whereas B3.2 viruses were negative by FACScan analysis with this monoclonal<br />

antibody. Sequence analysis of the F gene of 3 measles virus isolates (B3.2) from the Gambia<br />

(1993) confirmed the same mutation at position 70 that we had previously reported ( data not<br />

shown).<br />

Studies by the Muller laboratory (Hanses et al., 1999, Truong et al., 1999) showed that<br />

both B3.1 and B3.2 viruses were circulating in Nigeria and Ghana in 1997 and 1998. An anti-<br />

HA monoclonal antibody (BH30) was able to distinguish between these B3 groups on the<br />

basis of virus neutralisation, only B3.1 being neutralised. This monoclonal antibody was used<br />

to examine its activity with the different B3 isolates using FACSCan analysis (Table 3, Figure<br />

2). In comparison with an anti-HA monoclonal antibody, Cl. 55 which recognises all measles<br />

viruses studied (Giraudon & Wild, 1985), BH30 attached to the H antigen with an affinity<br />

approximately ten-fold less to B3.2 viruses, but with equal affinity to B3.1 and vaccine strain<br />

viruses. Alignment of the amino acid sequences of the B3.1 and B3.2 HA proteins showed<br />

that the two groups could be differentiated by the amino acids at positions 240, 283, 303 and<br />

471 (Table 4). It is probable as previously suggested by Truong et al. (1999) that amino acid<br />

471 plays a role in the recognition by monoclonal BH30 as the other three amino acids of<br />

B3.2 strains are the same as the vaccine strain.<br />

100


DISCUSSION<br />

The major features that make measles a target for eradication is that there is a single<br />

serotype and the only natural host is man. Sequence analysis of the measles virus genes has<br />

enabled the differentiation of measles virus isolates from geographically different origins into<br />

8 clades and 21 genotypes (WHO, 2001). Although these viruses may have initially been<br />

more restricted geographically, the advent of modern travel has led to a more global<br />

distribution of the different genotypes. This is more evident in countries where there has been<br />

intensive vaccination programs and the only subsequent measles cases were due to the<br />

importation of the virus. This was the case in the South American continent (de Quadros et<br />

al., 1996) and is still the situation in the USA (Bellini & Rota, 1998).<br />

The African continent is one of the greatest challenges to the eradication campaign. As<br />

it represents one of the largest reservoirs of endemic measles, it is important to establish the<br />

epidemiology of both the transmission within and between epidemics and the virus strains<br />

involved. The B clade viruses are found in regions of Central Africa and in countries from<br />

West Africa to the Sudan. The clades A and D are found on the East coast stretching down to<br />

South Africa (Kreiss et al., 1997 ; Nigatu et al., 2001). Apart from two exported isolated<br />

infections, the B clade viruses have not been reported elsewhere. The first B clade viruses<br />

(B1) were isolated in 1983 in the Cameroon and measles viruses isolated the following year<br />

in the Gabon were sufficiently different to be designated as a B2 genotype. Subsequent<br />

measles virus isolates in countries to the north (Gambia, Ghana, Nigeria : Hanses et al.,<br />

1999 ; Truong et al., 1999 & the present paper) showed the viruses to be more heterogeneous<br />

and has led to the suggested grouping as B3.1 and B3.2.<br />

The vaccines used today whether they are based on the Edmonston strain which was<br />

isolated in 1954 or other isolates are clade A viruses. Although it has been reported that there<br />

are differences in the in vitro efficiency of virus neutralisation by serum from natural<br />

infection and immunised individuals (Klingele et al., 2000 ), it is generally agreed that sera<br />

from vaccinated children have lower levels of neutralising antibody than after natural<br />

infection (Christenson et al., 1994). The efficiency of protection after vaccination varies with<br />

a number of factors including age and time after immunisation (Christenson et al. 1994).<br />

However, there are now a number of well documented studies showing that measles can<br />

propagate in vaccinated populations giving rise to a range of conditions from silent infections<br />

to clinical measles (Edmonson et al., 1990 ; Gustafson et al., 1987 ; Mathias et al,. 1989 ;<br />

Pedersen et al., 1989 ; Whittle et al., 1999). Studies have established that although seroconversion<br />

after vaccination can be > 95%, protection can decline to 66% over 10 years<br />

(Samb et al., 1993 ; Cisse et al.,1999). This would have serious consequences in an<br />

eradication campaign as not only are the children not protected long term, but it could<br />

eventually lead to the immuno-selection of viruses which were less efficiently dealt with by<br />

the present vaccine. Thus, in the present study one of our initial aims was to examine the<br />

change in the endemic viruses over an 18 year period against known vaccination coverage.<br />

However, the viruses we isolated in the Cameroon in 2001 belonged to the B3 genotype and<br />

so had not been derived from the virus isolated 18 years previously, but presumably were<br />

imported from neighbouring countries. Within the epidemic the viruses were extremely<br />

stable diplaying a maximum of 3 nucleotides different in the HA and none in the NP. No<br />

viruses related to the original B1 viruses were isolated.<br />

Amongst possible explanations of our observations are that the B1 viruses isolated in<br />

1983 were not representative of the majority of the measles viruses present in the Cameroon<br />

at this time. Alternatively, after importation, the present B3 strain may have had a selective<br />

advantage. This may be due to its arrival following vaccination campaigns in which the level<br />

of circulating B1 was reduced or this virus strain may have a selective advantage for other<br />

101


easons. The available data for measles vaccination in the Cameroon show that in 1993 only<br />

32% of the children were vaccinated and by 2000 this only rose to 49%.<br />

More detailed phylogenetic analysis of the 2001 Cameroon viruses showed they were<br />

closely related to the B3 viruses isolated in the Sudan between 1997-2000 (El Mubarak et al.,<br />

2002) and certain isolates from Nigeria and Ghana in 1998 (Hanses et al., 1999). It has been<br />

previously proposed to separate the B3 viruses into the subgroups B3.1 and B3.2. As the<br />

present analysis was extended to the study of B3 viruses from the Gambia in 1993 and 1994,<br />

it was established that the B3.2 viruses are found in the more westerly countries and the B3.1<br />

viruses in the Sudan. Both viruses were circulating in Ghana and Nigeria. The Cameroon<br />

2001 viruses belonged to the B3.1 group. It was shown previously that the strain Lys-1 was<br />

mutated in the dominant antigenic site on the F protein (Fayolle et al.,1999). In the present<br />

study, we observed that this mutation was common to all B3.2 strains and that the B3.1<br />

viruses did not have this mutation confirming the subgrouping of these viruses. Thus,<br />

sequence analysis of the HA and NP genes, plus antigenic analysis of the F protein confirm<br />

that the Cameroon 2001 viruses are closely related to the B3.1 viruses circulating in the<br />

Sudan (1997-2000) and Nigeria (1998).<br />

The present studies have shown that the B3.2 viruses could be distinguished from the<br />

B3.1 and vaccine strains at the antigenic level. A monoclonal antibody against F (F 186)<br />

reacted with the vaccine and B3.1 strains but not with B3.2. Further, an anti-HA monoclonal<br />

had a greatly reduced affinity for B3.2 strains. The majority of these latter strains were<br />

originally isolated in 1993 in the Gambia where high levels of vaccination had been<br />

maintained (84%) over a 10 year period (Whittle et al.,1999). In contrast, the other countries<br />

had much lower levels of vaccination. However, it may be fortuitous that these antigenic<br />

markers are associated with these strains. It may therefore be important to monitor such<br />

changes in these countries with the proposed increase in vaccination levels.<br />

In the future the measles vaccine coverage in the African countries will be increased<br />

in an effort to control the disease. The identification of the circulating virus strains during<br />

this period will help to monitor the vaccine strategy in order to be most effective.<br />

ACKNOWLEDGEMENTS<br />

The studies were supported by a grant from the Région Rhône-Alpes. Diane Waku<br />

Kouomou received scholarships from the French Foreign Ministry and Fondation pour la<br />

Recherche Médicale. We would like to thank F. Pradel for advice in setting up the PCRsequencing,<br />

L. Duret for an introduction to phylogenetic methods, C. Muller (Luxembourg)<br />

for viruses, R. de Swart (Rotterdam) for viruses and access to sequence data prior to<br />

publication and B. Maret for editorial assistance.<br />

102


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104


A<br />

)<br />

Hunan.CHN/93/7<br />

Beijing.CHN/94/1<br />

Yaounde.CAE/9.01<br />

0.01<br />

Genotype<br />

H1<br />

H2<br />

86<br />

Yaounde.CAE/8.01<br />

Yaounde.CAE/6.01<br />

Yaounde.CAE/5.01<br />

96<br />

81<br />

Ibadan.NIE/11.98<br />

Ibadan.NIE/97/1<br />

Ibadan.NIE/10.98/3<br />

B3.<br />

1<br />

Khartoum.SUD/28.00/6<br />

Khartoum.36.97/1<br />

97<br />

Ibadan.NIE/9.98/3<br />

Ibadan.NIE/8.98/10<br />

96<br />

94<br />

New York.USA/94<br />

Gambia/93 (G954)<br />

B3.<br />

2<br />

Lyon.FRA/94 (Lys-1)<br />

Yaounde.CAE/83/14<br />

B1<br />

Libreville.GAB/84/96<br />

MVs/Madrid.SPA/94-SSPE<br />

Edmonston-wt.USA/54<br />

B2<br />

F<br />

A<br />

90<br />

Madrid.SPA/79<br />

“JM”USA/77<br />

Braxator.<strong>DE</strong>U/71<br />

Johannesburg.SOA/88/1<br />

C1<br />

C2<br />

E<br />

D2<br />

80<br />

Victoria.AUS/16.85<br />

Manchester.UNK/30.94<br />

Palau.B<strong>LA</strong>/93<br />

Montreal.CAN/89<br />

Chicago.USA/89/1<br />

New-Jersey.USA/94/1<br />

Bristol.UNK/74<br />

Berkeley.USA/83<br />

D7<br />

D8<br />

D5<br />

D4<br />

D3<br />

D6<br />

D1<br />

G1<br />

98<br />

MVs.Victoria.AUS/24.99<br />

Amsterdam.NET/49.97<br />

g3<br />

G2<br />

Fig 1 : Phylogenetic analysis of African measles isolates based on NP gene (A) and HA gene (B).<br />

Significant bootstrap values (>80%) are indicated.<br />

105


106<br />

0.005<br />

100<br />

82<br />

100<br />

86<br />

98<br />

New York.USA/94<br />

91<br />

98<br />

98<br />

100<br />

98<br />

98<br />

100<br />

93<br />

100<br />

100<br />

100<br />

97<br />

88<br />

Khartoum.SUD/28.00/6<br />

Berkeley.USA/83<br />

Hunan.CHN/93/7<br />

Beijing.CHN/94/1<br />

Bristol.UNK/74<br />

Johannesburg.SOA/88/1<br />

New-Jersey.USA/94/1<br />

Chicago.USA/89/1<br />

Palau.B<strong>LA</strong>/93<br />

Montreal.CAN/89<br />

Victoria.AUS/16.85<br />

Manchester.UNK/30.94<br />

Braxator.<strong>DE</strong>U/71<br />

“JM”USA/77<br />

Gambia/93 (G954)<br />

Lyon.FRA/94 (LYS-1)<br />

Ibadan.NIE/9.98/3<br />

IbadanNIE/8.98/10<br />

Yaounde.CAE/5.01<br />

Yaounde.CAE/9.01<br />

Yaounde.CAE/8.01<br />

Yaounde.CAE/6.01<br />

Ibadan.NIE/10.98/3<br />

Ibadan.NIE/11.98<br />

Khartoum.SUD/36.97/1<br />

Yaounde.CEA/83/14<br />

Libreville.GAB/84/96<br />

Madrid.SPA/79<br />

Edmonston-wt.USA/54<br />

MVs/Madrid.SPA/94-SSPE<br />

MVs.Victoria.AUS/24.99<br />

Amsterdam.NET/49.97<br />

Ibadan.NIE/97/1<br />

B3.1<br />

B3.2<br />

B)<br />

Genotype


F<br />

HA<br />

Halle<br />

Clade B3.1<br />

Clade B3.2<br />

Fig 2 : Flow cytometry analysis of African measles virus infected Vero-S<strong>LA</strong>M cells.<br />

The cells were stained with anti-F(mabs 263 and186) or anti-HA(mabs 55 and BH30).<br />

The solid line is infected cells (mabs HA 55 and F263). Gray filled histograms are mabs<br />

HA BH30 and F 186. Dotted line is non-infected control cells.<br />

107


Table 1 : African measles strains used in this study.<br />

Laboratory<br />

name<br />

Description<br />

Accession number<br />

HA gene NP gene<br />

Y14 MVi/yaounde.CAE/83 AF079552 mvu01998<br />

Lys-1 MVi/Lyon.FRA/94 AF484953* AF484944<br />

G943 MVi/Gambia/93 AF484954 Not done<br />

G945 MVi/Gambia/93 AF484955 Not done<br />

G954 MVi/Gambia/93 AY059391 AF484943<br />

SM42 MVi/Khartoum.SUD/36.97/2 K36972 AF311791<br />

Nie 8 MVi/Ibadan.NIE/8.98/10 AJ239140 AJ232191<br />

Nie 9 MVi/Ibadan.NIE/9.98/3 AJ239151 AJ232774<br />

Nie 10 MVi/Ibadan.NIE/10.98/3 AJ239164 AJ232215<br />

Nie 11 MVi/Ibadan.NIE/11.98 AJ239168 AJ232781<br />

SM00-6 MVi/Khartoum.SUD/28.00/06 K28006 AF311819<br />

CR67 MVi/yaounde.CAE/5.01 AF484949 AF484945<br />

CR72 MVi/yaounde.CAE/6.01 AF484950 AF484946<br />

CR82 MVi/yaounde.CAE/8.01 AF484951 AF484947<br />

CR83 MVi/yaounde.CAE/9.01 AF484952 AF484948<br />

* Sequences in bold were obtained in this work<br />

TABLE 2 : Age distribution of clinicaly diagnosed and<br />

laboratory confirmed measles cases<br />

Age group<br />

(years)<br />

Clinicaly diagnosed<br />

cases (%)<br />

ELISA confirmed<br />

(IgM) cases(%)<br />

0 - 1 8 (21) 6 (17,1)<br />

1 - 5 22 (57,8) 22 (62,8)<br />

5 - 10 5 (13,1) 4 (11,4)<br />

10 - 15 2 (5,2) 2 (5,7)<br />

15+ 1 (2,6) 1 (2,8)<br />

Total 38 35<br />

108


Table 3 : FACScan analysis of measles virus strains using monoclonal antibodies to the HA and<br />

F glycoproteins<br />

Origin<br />

Laboratory<br />

name<br />

F263 F186 HA 55 HA BH30 Genotype<br />

Cameroon CR67 ++++* +++++ ++++ ++++ B3.1<br />

Cameroon CR72 ++++ ++++ ++++ ++++ B3.1<br />

Cameroon CR82 ++++ ++++ ++++ ++++ B3.1<br />

Cameroon CR83 ++++ ++++ ++++ ++++ B3.1<br />

Nigeria Nie 10 ++++ ++++ ++++ ++++ B3.1<br />

Nigeria Nie 11 ++++ ++++ ++++ ++++ B3.1<br />

Sudan SM00-6 ++++ ++++ ++++ ++++ B3.1<br />

Sudan SM42 ++++ ++++ ++++ ++++ B3.1<br />

Nigeria Nie 8 ++++ - ++++ ++ B3.2<br />

Nigeria Nie 9 ++++ - ++++ ++ B3.2<br />

France Lys-1 ++++ - ++++ ++ B3.2<br />

Gambia G943 ++++ - ++++ ++ B3.2<br />

Gambia G945 ++++ - ++++ ++ B3.2<br />

Gambia G954 ++++ - ++++ ++ B3.2<br />

Vaccine strain Halle ++++ ++++ ++++ ++++ A<br />

* Intensity of recognition, see figure 2.<br />

Table 4 : Comparison of amino acids within clade B isolates. Specific mutations in HA and NP genes for clades B3.1 and B3.2<br />

Edmonston<br />

Amino acid Clade B1<br />

Clade B3.1<br />

Clade B3.2<br />

Vaccine<br />

Position<br />

strain<br />

Y14 NIE 10 CR67 CR72 CR82 CR83 SM00-6 SM42 NIE 8 LYS-1 G954<br />

HA gene<br />

240 S S N N N N N N N S S S<br />

283 D D G G G G G G G D D D<br />

303 E E D D D D D D D E E E<br />

471 E E E E E E E E E A A A<br />

N gene<br />

443 S S S S S S S S S G G G<br />

451 Y Y H H H H H H H Y Y Y<br />

509 G G D D D D D D D G G G<br />

109


VI.3. <strong>LA</strong> <strong>ROUGEOLE</strong> AU CAMEROUN : ETU<strong>DE</strong> <strong>DE</strong> 38 CAS<br />

CLINIQUES. DIAGNOSTIC SEROLOGIQUE, ISOLEMENTS VIRAUX<br />

ET CARACTERISATION GENETIQUE<br />

110


VI. Etude des souches Africaines duVR<br />

3. La rougeole au Cameroun : Isolement viraux<br />

VI.3.1 Introduction<br />

La rougeole est une maladie endémique au Cameroun. Elle sévit pendant toute<br />

l’année, mais on observe un pic épidémiologique pendant la saison sèche (mois de mars,<br />

avril). En 2001, 23934 cas de rougeole, dont 352 décès, ont été déclarés au Cameroun. La<br />

rougeole est donc un problème de santé publique dans ce pays.<br />

L’OMS a lancé une campagne de surveillance des cas de rougeole et d’éradication<br />

future de cette maladie au Cameroun. Etant donné qu’il est difficile de distinguer la rougeole<br />

des autres maladies virales à exanthème (Cutts & Brown, 1995), il est conseillé de confirmer<br />

les cas de rougeole par un test d’anticorps IgM spécifiques de la rougeole sur un prélèvement<br />

sanguin effectué dans les 4 semaines qui suivent l’éruption. Pour ce faire, un réseau de<br />

laboratoires a été mis en place dans plusieurs pays. Le Centre Pasteur de Yaoundé est le<br />

Laboratoire de Référence National au Cameroun pour ce projet et dans ce contexte, le<br />

diagnostic sérologique a été mis en place au laboratoire de virologie du Centre Pasteur de<br />

Yaoundé en juin 2000.<br />

Ce travail réalisé au Centre Pasteur de Yaoundé en février et mars 2001 a contribué à<br />

mettre en place la technique d’isolement du virus de la rougeole au Cameroun, en<br />

collaboration avec l’unité INSERM 404, Immunité et vaccination, un des Laboratoire de<br />

Référence Mondiaux de OMS pour la rougeole en France.<br />

VI.3.2. Objectif<br />

L’objectif général de notre étude est d’aborder la problématique de la diversité<br />

génétique du virus de la rougeole au Cameroun.<br />

Les objectifs spécifiques viseront d’une part à mettre en place les techniques<br />

d’isolements viraux en complément du sérodiagnostic déjà en place au laboratoire de<br />

virologie au Centre Pasteur de Yaoundé. D’autre part, l’amplification des gènes des virus<br />

isolés et leur analyse nucléotidique nous apporteront des premiers éléments d’information<br />

quant à la circulation de différents génotypes à Yaoundé, et la présence éventuelle de<br />

certaines mutations décrites dans la littérature. Nous étudierons par la suite la variabilité du<br />

virus de la rougeole à l’intérieur d’une épidémie et entre différentes épidémies.<br />

Enfin, ces donnés compléteront celles que nous avons obtenues avec les souches<br />

rougeoleuses camerounaises isolées en 1983.<br />

111


VI. Etude des souches Africaines duVR<br />

3. La rougeole au Cameroun : Isolement viraux<br />

VI.3.3. Stratégie expérimentale<br />

Notre stratégie consiste à confirmer par sérologie IgM les cas cliniques suspects de<br />

rougeole. A partir de prélèvements sanguins, les cellules mononucléées du sang périphérique<br />

(PBMC) seront isolées sur gradient de ficoll. Pour isoler le virus, les PBMC activées avec la<br />

PHA seront mises en coculture avec des cellules B95a (Kobune et al., 1990). Les gènes<br />

codant pour l’hémagglutinine et la nucléoprotéine seront amplifiés par RT-PCR, puis<br />

séquencés. Une étude phylogénétique sera réalisée par la suite.<br />

112


VI. Etude des souches Africaines duVR<br />

3. La rougeole au Cameroun : Isolement viraux<br />

Figure 10 : Stratégie Expérimentale<br />

Malade<br />

Diagnostic<br />

Clinique<br />

Positif<br />

Négatif<br />

Diagnostic sérologique (Rougeole/Rubéole)<br />

ELISA IgM<br />

Positif<br />

Négatif<br />

Ficoll<br />

PBMC<br />

2 eme Prélèvement<br />

B95a<br />

6 jours<br />

Analyses<br />

Phylogénétiques<br />

Positif<br />

Négatif<br />

Séquençage<br />

Réinfection<br />

des B95a<br />

Extraction d’ARN<br />

après 48h<br />

RT-PCR<br />

Gènes<br />

amplifiés<br />

Syncytia<br />

113


VI. Etude des souches Africaines duVR<br />

3. La rougeole au Cameroun : Isolement viraux<br />

VI.3.4. Matériels et méthodes<br />

VI.3.4.a. Patients<br />

Le matériel clinique est prélevé sur des enfants présentant des signes cliniques de la<br />

rougeole (fièvre, toux, conjonctivite, coryza, éruption cutanée). La collecte des échantillons<br />

fait partie de la surveillance des cas de rougeole à Yaoundé, lancé par le PEV (Programme<br />

élargi de vaccination) et l’OMS. Les échantillons collectés pendant les mois de février et mars<br />

2001 sont présentés dans cette étude.<br />

VI.3.4.b. Echantillons<br />

Les prélèvements sanguins sont effectués sur des tubes citratés (environ 2-3ml). Les<br />

cellules mononucléées du sang périphérique (PBMC) sont isolées sur gradient de ficoll, puis<br />

stimulées avec de la phytohémagglutinine dans du RPMI contenant 10% de sérum de veau<br />

fœtal (SVF) pendant 24h dans une étuve à 37°C contenant 5% de CO 2 .<br />

VI.3.4.c. Sérologie<br />

Les signes cliniques de la rougeole et de la rubéole étant très semblables, le test<br />

sérologique est effectué pour la rougeole en parallèle avec celui de la rubéole. Le prélèvement<br />

sanguin est décanté par centrifugation à 2500 rpm pendant 10mn à 20°C. Le taux d’IgM dans<br />

le plasma est mesuré par ELISA. Le plasma est dilué au 1/21 e dans le tampon de dilution du<br />

Kit Ezygnost Anti-Masern virus/IgM (DA<strong>DE</strong> BEHRING). A 200l d’échantillon dilué, on<br />

rajoute un volume égal de RF-absorbant (anticorps de mouton dirigés contre le fragment Fc<br />

de l’IgG humaine). Ce mélange est incubé 15mn à température ambiante, puis 150l sont<br />

rajoutés dans les puits des plaques ELISA contenant ou non l’antigène de la rougeole. Après<br />

1h d’incubation à 37°C, les plaques sont lavées trois fois avec la solution de lavage<br />

diluée, puis incubées avec le conjugué anti-IgM humaine. Après une autre heure d’incubation,<br />

les plaques sont encore lavées et colorées en utilisant du Téraméthylbenzidine dichlorure<br />

comme substrat. La réaction est arrêtée après 30mn d’incubation avec la solution d’arrêt<br />

(acide sulfurique 0,5N). La densité optique est lue à 450nm.<br />

114


VI. Etude des souches Africaines duVR<br />

3. La rougeole au Cameroun : Isolement viraux<br />

VI.3.4.d. Isolement du virus<br />

Le virus de la rougeole est isolé à partir de PBMC (2x10 6 cellules) stimulées avec<br />

1g/ml de PHA mises en co-culture avec des B95a (5x10 6 cellules) dans du milieu DMEM<br />

contenant 2% de SVF. Dans les cas d’isolement positif, les effets cytophatiques (CPE) sont<br />

observés après 4 à 7 jours de culture à 37°C. Dans ce cas, les cellules et le milieu de culture<br />

sont mis à –80°C pendant 24h, puis centrifugés à 1500rpm pendant 10mn. Le surnageant<br />

enrichi en virus est aliquoté et conservé à –80°C. Les cellules B95a (10x10 6 cellules) sont<br />

réinfectées avec 1ml de ce surnageant pendant 3 heures à 37°C. L’extraction d’ARN a lieu 48<br />

heures après.<br />

VI.3.4.e. Extraction d’ARN<br />

Les cellules B95a infectées sont lysées par addition de RNA Now (OZYME) à raison<br />

de 1ml de réactif pour 5-10 x10 6 cellules. L’homogénat est aliquoté en volumes de 1ml auquel<br />

on rajoute 0,2ml de chloroforme, puis on mélange par simple inversion de tube. Après 5mn<br />

d’incubation sur la glace, l’échantillon est centrifugé à 13000 rpm pendant 10mn et la phase<br />

acqueuse supérieure contenant l’ARN est récupérée. L’ARN est prépicité par addition d’un<br />

volume égal d’isopropanol suivie d’une incubation d’une heure à –80°C. L’échantillon est<br />

centrifugé à 13000rpm pendant 15mn. Le culot d’ARN est lavé deux fois avec de l’éthanol<br />

70% et séché à température ambiante pendant 20mn. Le culot d’ARN est repris dans de l’eau<br />

distillée stérile.<br />

VI.3.4.f. RT-PCR<br />

La présence de l’ARN viral dans l’échantillon d’ARN total est détectée par RT-PCR<br />

en utilisant des amorces permettant d’amplifier les gènes qui codent pour l’hémagglutinine et<br />

la nucléoprotéine. La séquence des amorces est déterminée en se basant sur la séquence<br />

nucléotidique de la souche Edmonston. Les gènes sont amplifiés en utilisant le kit Superscript<br />

one-step RT-PCR System (Life Technologies).<br />

Pour amplifier un fragment (750 pb) du gène de la nucléoprotéine, nous avons utilisé les<br />

amorces suivantes :<br />

- MVNPCR2, 5’ GCTGGTGAGTTATCCACACTTG 3’ et<br />

- MVNPCR4, 5’ GTAGGCGGATGTTGTTCTGGTC 3’<br />

115


VI. Etude des souches Africaines duVR<br />

3. La rougeole au Cameroun : Isolement viraux<br />

Le brin de cDNA est d’abord synthétisé à 55°C pendant 30mn, puis le programme<br />

d’amplification comporte une étape de dénaturation de 2mn à 94°C, suivie de 35 cycles de<br />

30s à 94°C, 30s à 55°C, 30s à 72°C, avec une extension finale de 7mn à 72°C.<br />

Pour obtenir le gène codant pour la protéine H, nous avons utilisé les amorces suivantes :<br />

CRMHPCR1 : 5’ CTTAGGGTGCAGGATCCTCCACAATGTCACC 3’<br />

CRMHPCR2 : 5’ TTAATTCTGATGTCGAATTCACACTAGTGGG 3’<br />

Le brin de cDNA est d’abord synthétisé à 55°C pendant 30mn, puis le programme<br />

d’amplification comporte une étape de dénaturation de 2mn à 94°C, suivie de 35 cycles de<br />

30s à 94°C, 30s à 60°C, 2mn à 72°C, avec une extension finale de 7mn à 72°C.<br />

Tous les produits PCR sont conservés à +4°C et séparés sur un gel d’agarose à 1,2%<br />

contenant du bromure d’éthidium. Les bandes d’ADN sont observées sous lampe<br />

ultraviolette.<br />

VI.3.5. Resultats<br />

VI.3.5.a. Diagnostic clinique<br />

Les cas présentés dans cette étude nous ont été rapportés par le Pavillon Mère et<br />

Enfant de la Fondation Chantal BIYA de l’Hôpital Central de Yaoundé. Les 38 patients<br />

vivant en zone urbaine, âgés de 8 mois à 15 ans ont été cliniquement diagnostiqués comme<br />

souffrant de la rougeole. Les prélèvements sanguins ont été effectués entre le 1 er et le 17 ème<br />

jour après l’éruption. Notons que pour certains cas certaines informations ne sont pas<br />

disponibles, notamment le sexe, l’âge, l’histoire de la vaccination. 20 patients parmi les 38<br />

auraient déjà reçu au moins une dose de vaccin.<br />

VI.3.5.b. Diagnostic sérologique<br />

Le dosage des IgM contenues dans le plasma par ELISA a permis de confirmer 35 cas.<br />

Les 3 autres cas étaient négatifs. Un deuxième prélèvement a été demandé pour confirmer les<br />

cas négatifs. Un seul cas de rubéole a été diagnostiqué sérologiquement.<br />

VI.3.5.c. Diagnostic virologique<br />

En plus du diagnostic sérologique, l’isolement du virus de la rougeole a été réalisé à<br />

partir de PBMC de patients. Comme le montre le tableau 7, parmi les 35 cas confirmés en<br />

sérologie, 21 ont été testés en culture. Le virus a été isolé dans 17 cas, les 4 autres étant<br />

négatifs. Les 14 autres cas n’ont pas encore été testés en culture.<br />

116


VI. Etude des souches Africaines duVR<br />

3. La rougeole au Cameroun : Isolement viraux<br />

VI.3.5.d. RT-PCR<br />

L’isolement de virus a été confirmé par RT-PCR en utilisant des amorces spécifiques<br />

au virus de la rougeole. Le gène codant pour la nucléoprotéine a été amplifié pour les 8 cas<br />

testés. Nous avons obtenu un fragment d’ADN de taille attendue (environ 750 pb) qui<br />

correspond à la partie C-terminale du gène de la nucléoprotéine. Le gène codant pour<br />

l’hémagglutinine a été amplifié pour les 8 cas testés. Nous avons obtenu un fragment d’ADN<br />

de taille attendue (environ 2000 pb) qui contient le gène entier de l’hémagglutinine. Les 9<br />

autres virus isolés n’ont pas encore été testés par RT-PCR.<br />

117


VI. Etude des souches Africaines duVR<br />

3. La rougeole au Cameroun : Isolement viraux<br />

Tableau 7 : Résumé des données des patients et résultats de laboratoire<br />

Numéro Sexe a Age<br />

(mois)<br />

Vaccin c Eruption d IgM R/r e<br />

(plasma)<br />

Isolement de Virus<br />

(PBMC)<br />

RT-PCR<br />

(H et N)<br />

R063 F 168 1 1j +/- + +<br />

R064 F 32 0 2j +/- + NF<br />

R065 F 12 0 5j +/- + NF<br />

R066 F 48 1 3j +/- + +<br />

R067 F 40 1 3j +/- + +<br />

R068 F 76 1 4j +/- + +<br />

R069 F 60 1 3j +/- + +<br />

R070 M 19 0 9j +/- + NF<br />

R071 M 8 0 4j +/- - NF<br />

R072 F 8 0 6j +/- + +<br />

R073 M 20 1 7j +/- - NF<br />

R074 F 22 1 1j +/- - NF<br />

R075 F 24 1 3j +/- - NF<br />

R076 M 11 1 7j +/- + NF<br />

R077 DND b 9 0 DND +/- + NF<br />

R078 DND 48 0 DND +/- + NF<br />

R079 F 14 0 4j +/- + NF<br />

R080 F 18 0 DND +/- + NF<br />

R081 F 42 0 9j +/- + NF<br />

R082 F 8 0 1j +/- + +<br />

R083 DND 60 DND DND +/+ + +<br />

R084 DND 7 0 DND -/- NF f NF<br />

R085 M 13 0 5j +/- NF NF<br />

R086 F 11 0 DND +/- - NF<br />

R087 F 36 1 8j +/- - NF<br />

R088 M 181 DND 10j +/- - NF<br />

R089 F 69 1 DND +/- NF NF<br />

R090 F 92 1 11j +/- NF NF<br />

R091 M 87 1 12j +/- NF NF<br />

R092 F 36 2 11j +/- NF NF<br />

R093 M 120 1 10j -/- NF NF<br />

R094 F 24 2 17j +/- NF NF<br />

R095 F 19 0 11j +/- NF NF<br />

R096 M 9 1 16j -/- NF NF<br />

R097 M 54 1 DND +/- NF NF<br />

R098 F 30 1 DND +/- NF NF<br />

R099 F 135 0 DND +/- NF NF<br />

R100 M 23 1 DND +/- NF NF<br />

a F, féminin ; M, masculin<br />

b DND, donnée non disponible<br />

c nombre de doses de vaccin reçues<br />

d Jours après éruption<br />

e R , Rougeole ; r, Rubéole<br />

f NF, non fait<br />

118


VI. Etude des souches Africaines duVR<br />

3. La rougeole au Cameroun : Isolement viraux<br />

VI.3.6. Discussion<br />

Au cours de ce travail, nous avons analysé sérologiquement 38 cas cliniques de<br />

rougeole à Yaoundé au Cameroun. La mesure du taux d’IgM a montré que dans 35 cas (92%),<br />

la maladie est due à l’infection par le virus de la rougeole. Dans les trois autres cas (8%), la<br />

maladie avait une autre cause. Les échecs de diagnostic (même effectué par des médecins<br />

expérimentés) ont souvent été rapportés (Ferson et al., 1995). Il est connu que plusieurs autres<br />

agents infectieux, comme le virus de la rubéole, l’adénovirus, le parvovirus B19, l’herpes<br />

virus humain de type 6 (HHV6), entraînent des symptômes qui peuvent être confondus avec<br />

la rougeole (Nur et al., 1999), d’où l’importance des techniques de diagnostic au laboratoire<br />

dans la confirmation des cas de rougeole. Le diagnostic sérologique a permis de détecter dans<br />

cette étude un cas de coinfection par le virus de la rougeole et le virus de la rubéole.<br />

L’isolement viral est l’une des meilleures techniques de diagnostic pour les cas<br />

suspects de rougeole (surtout chez des sujets immunodéprimés pour lesquels le diagnostic<br />

clinique et sérologique sont difficiles). Cependant, cette méthode comporte certains aléas<br />

puisque sur les 21 cas positifs en ELISA IgM qui ont été mis en culture, 17 virus (78%) ont<br />

été isolés. Les 4 autres étaient négatifs. La discordance entre les tests IgM positifs et<br />

l'isolement négatif du virus pourait être le signe d'une vaccination antérieure de quelques<br />

semaines et l'éruption serait due à autre virus (adénovirus, HHV6 etc). Cette discordance<br />

pourrait aussi être due à des problèmes pratiques liés :<br />

- au volume de l’échantillon, le prélèvement sanguin est difficile à effectuer sur les enfants<br />

et les nourrissons,<br />

- au conditionnement de l’échantillon, le virus de la rougeole étant thermolabile,<br />

l’échantillon doit être transporté rapidement au laboratoire,<br />

- a la date du prélèvement ; en fait, pour optimiser l’isolement du virus, le prélèvement doit<br />

être effectué dans les 4 jours qui suivent l’éruption.<br />

Dans certains cas, le virus a été isolé à partir de prélèvements effectués 6, 7 voire<br />

même 9 jours après l’éruption. Ceci peut s’expliquer par le fait que les parents ne retiennent<br />

pas toujours la date exacte de l’éruption. On peut aussi penser à des patients immunodéprimés<br />

qui n’arrivent pas à fabriquer les anticorps et qui n’éliminent pas facilement le virus. En effet<br />

les travaux de Permar et al., (2001) montrent que l’ARN du virus de la rougeole est détectable<br />

chez les enfants infectés par le VIH , 46 jours après l’éruption.<br />

On constate aussi qu’il y a des patients qui consultent seulement 17 jours après<br />

l’éruption. Ce qui veut dire que malgré la fièvre, la toux, la conjonctivite, il y a des parents<br />

qui gardent leur enfant plus de deux semaines après l’éruption et ne le présentent au médecin<br />

119


VI. Etude des souches Africaines duVR<br />

3. La rougeole au Cameroun : Isolement viraux<br />

que lorsque surviennent les problèmes de surinfection. Ce qui montre que la population n’est<br />

pas assez sensibilisée en matière de santé.<br />

Parmi les 35 cas confirmés par sérologie IgM, 20 cas (57,1%) sont des enfants qui<br />

auraient déjà été vaccinés. Le vaccin de la rougeole est efficace à 95% quand il est administré<br />

dans les conditions optimales, ce qui veut dire qu’avec une seule dose de vaccin, il y a une<br />

accumulation d’enfants susceptibles même si tous les enfants ont été vaccinés (Wild, 1999).<br />

L’échec de la vaccination dû à un conditionnement inadapté du vaccin (rupture de la chaîne<br />

du froid) peut être une explication à ces observations. Notons aussi qu’il y a dans notre étude<br />

des enfants infectés par le virus de la rougeole et qui auraient déjà reçu deux doses de vaccin.<br />

Le pourcentage élevé d’enfants malades qui auraient été vaccinés est dû au fait que les carnets<br />

de vaccination ne sont pas toujours présentés au médecin ; l’information ne peut pas donc être<br />

vérifiée.<br />

La RT-PCR est une technique de diagnostic qui n’est pas utilisée en routine.<br />

L’amplification des gènes codant pour l’hémagglutinine et la nucléoprotéine a permis de<br />

confirmer l’isolement du virus dans 9 cas testés. Une nomenclature unique des souches de<br />

virus de la rougeole et une définition de leurs génotypes ont été proposées (WHO, 1998).<br />

Suite à ces propositions, il a été décidé que les séquences des gènes codant pour<br />

l’hémagglutinine et la nucléoprotéine seront utilisées pour les études phylogénétiques.<br />

VI.3.7. Conclusions<br />

Ce travail a permis de mettre en place la technique d’isolement du virus de la rougeole<br />

au Centre Pasteur de Yaoundé. Nous avons isolé des souches de virus circulant à Yaoundé<br />

pendant les mois de février et mars 2001. L’isolement a été confirmé par l’amplification des<br />

gènes codant pour l’hémagglutinine et la nucléoprotéine par RT-PCR. Notre étude a montré<br />

que toutes les tranches d’âges (des nourrissons jusqu’aux adolescents) étaient touchées par<br />

cette maladie.<br />

Au Cameroun on constate que le nombre de cas de rougeole déclaré en 2001 est élevé<br />

par rapport à ceux des années antérieures, ceci grâce à la campagne de surveillance lancée par<br />

l’OMS. Cependant il y a encore du travail à faire, notamment la sensibilisation de la<br />

population à l’importance de la vaccination et une consultation rapide en cas de maladie. Il est<br />

nécessaire que la formation du personnel médical soit approfondie pour le remplissage des<br />

fiches de notifications. Il faudrait que ces fiches puissent comporter des donnés justifiées et<br />

fiables surtout en ce qui concerne l’histoire de la vaccination des patients. Ces données sont<br />

importantes pour l’étude de la propagation du virus au sein de la population vaccinée.<br />

120


VI. Etude des souches Africaines duVR<br />

3. La rougeole au Cameroun : Isolement viraux<br />

Les souches qui ont été isolées seront séquencées, une analyse phylogénétique et des<br />

études épidémiologiques seront par la suite effectuées. On pourra ainsi connaître l’origine de<br />

ces souches, l’histoire de leurs transmission, ce qui pourra aider à mieux lutter contre leurs<br />

propagation.<br />

121


CHAPITRE VII. DISCUSSION<br />

122


VII. Discussion<br />

1. Interaction virus-cellule<br />

VII.1. INTERACTION <strong>VIRUS</strong>-CELLULES<br />

Alors que le vaccin contre la rougeole est disponible de manière généralisée depuis<br />

plus de 30 ans, la rougeole reste une cause majeure de mortalité de l’enfant. On estime que le<br />

nombre de cas de rougeole en 2000 se situait entre 30 et 40 millions et que le nombre de<br />

décès atteignait 777 000 (WHO, 2002a). Le virus de la rougeole a été isolé pour la première<br />

fois en 1953 et a subi plusieurs passages dans les cellules primaires de reins de singe et dans<br />

les fibroblastes d’embryon de poulet jusqu'à l’obtention d’un phénotype atténué. Plusieurs<br />

mutations ont été introduites dans le génome viral pendant cette adaptation (Parks et al.,<br />

2001).<br />

Les souches vaccinales ont la propriété de se répliquer facilement dans les cellules<br />

épithéliales humaines et simiennes et dans les lignées cellulaires fibroblastiques. Ce ci est dû<br />

en partie à leur capacité à utiliser la molécule CD46 comme récepteur cellulaire (Naniche et<br />

al., 1993a). Il a été montré que l’utilisation CD46 est liée à la mutation d’une Asp en Tyr en<br />

position 481 dans la protéine H (Hsu et al., 1998).<br />

Nos travaux ont montré qu’après une période d’adaptation aux cellules Véro, la<br />

souche G 954Vp10 n’utilise pas le récepteur CD46, mais elle se réplique et atteint un titre<br />

élevé sans induire de fusion. La séquence en acide aminé des deux glycoprotéines de surface<br />

est identique à celle du virus non adapté, cultivé dans les PBL. Ceci suggère que la capacité<br />

de ce virus à se répliquer dans les cellules Véro ne dépend pas de l’interaction entre la<br />

protéine H et le récepteur CD46. Dans la plupart des études portant sur l’adaptation des<br />

souches de virus de la rougeole aux cellules Véro, les mutations N481Y et S 546G dans la<br />

protéine H ont été observées (Buckland & Wild, 1997 ; Rima et al., 1997 ; Hsu et al., 1998).<br />

Cependant, l’étude de Nielsen et al., (2001) publiée pendant la réalisation de nos travaux<br />

rapporte comme nous des cas d’adaptation de virus de la rougeole aux cellules Véro sans<br />

introduction de mutations dans la protéine H par rapport à la souche sauvage. De plus, ils<br />

montrent que bien que certaines souches après adaptation aux cellules Véro n’aient pas acquis<br />

la capacité à utiliser CD46 comme récepteur, elle se répliquent dans les cellules Véro avec<br />

une efficacité équivalente à celles des souches ayant acquis cette capacité. Ce qui suggère que<br />

l’adaptation des souches de virus de la rougeole aux cellules Véro ne requiert ni des<br />

changements dans la protéine H, ni l’utilisation de CD46 comme récepteur cellulaire.<br />

L’implication de la protéine H dans le tropisme cellulaire du virus de la rougeole est<br />

très controversée. Lecouturier et al., (1996) ont montré que la protéine H joue un rôle crucial<br />

dans la fusion des cellules HeLa et dans le tropisme du virus de la rougeole. En effet, ils ont<br />

123


VII. Discussion<br />

1. Interaction virus-cellule<br />

montré que la protéine H de la souche vaccinale Hallé qui induit la fusion dans les cellules<br />

HeLa, induit la fusion quand elle est co-exprimée avec la protéine F à partir de cDNA. Par<br />

contre la protéine H de la souche sauvage Ma93F, qui ne donne pas de fusion dans les cellules<br />

HeLa , n’induit pas de fusion quand elle est co-exprimée avec la protéine F à partir de cDNA.<br />

Cette différence de comportement a été attribuée aux acides aminés 451 et 481 de la protéine<br />

H. Par contre, des études plus récentes suggèrent que la protéine H du virus de la rougeole<br />

n’est pas impliquée dans la détermination de la fusion cellulaire, ni dans la détermination de<br />

la spécificité de l’hôte (Takeuchi et al., 2002). Ces auteurs ont montré que la co-expression de<br />

la protéine H d’une souche vaccinale de virus de la rougeole Edmonston (Ed) avec la protéine<br />

F induit la fusion dans les cellules Véro. Par contre, la co-expression de la protéine H d’une<br />

souche sauvage de virus de la rougeole (IC-B) avec la protéine F ne donne pas de fusion dans<br />

ces cellules. Afin de déterminer le rôle de la protéine H dans l’infection virale, un<br />

recombinant IC-B contenant le cDNA de la protéine H de la souche Ed (IC/Ed-H) et un autre<br />

recombinant Ed contenant le cDNA de la protéine H de la souche IC-B (Ed/IC-H) ont été<br />

générés. Dans les deux cas, on observe la formation de syncytia dans les cellules Véro ce qui<br />

suggère que d’autres protéines du virus de la rougeole que la protéine H déterminent le<br />

tropisme cellulaire. De plus, dans cette étude, l’utilisation d’un anticorps monoclonal dirigé<br />

contre CD46 ne bloque pas la réplication, ni la formation de syncytia par le recombinant<br />

Ed/IC-H. La question relative au mode d’entrée du recombinant Ed/IC-H dans les cellules<br />

Véro soulignée dans cette étude est similaire à celle que nous avons posée. Sachant que la<br />

molécule S<strong>LA</strong>M n’est pas exprimée sur les cellules Véro, par quel mécanisme le recombinant<br />

Ed/IC-H infecte t-il ces cellules ? Cette question vient conforter notre idée, à savoir la<br />

présence éventuelle d’un troisième récepteur, non encore identifié, sur les cellules Véro, pour<br />

certaines souches de virus de la rougeole.<br />

L’idée de l’existence d’un troisième récepteur pour le virus de la rougeole est de plus<br />

en plus présente et plusieurs autres études en font allusion. En effet, Hashimoto et al., (2002)<br />

ont généré un virus recombinant MV(IC 323-EGFP) qui exprime une protéine fluorescente à<br />

partir de la souche sauvage de la rougeole IC-B. Leur étude montre que ce virus recombinant<br />

infecte non seulement les cellules exprimant la molécule S<strong>LA</strong>M (B95a, Véro/S<strong>LA</strong>M), mais<br />

aussi les cellules S<strong>LA</strong>M-négatives (Véro/Néo, Jurkat). Bien que l’infection des cellules<br />

S<strong>LA</strong>M-négatives par ce virus recombinant puisse être bloqué par les anticoprs dirigés contre<br />

l’hémagglutinine et la protéine de fusion, les anticorps dirigés contre la molécule CD46 quant<br />

à eux, ne bloquent pas l’infection. Ces résultats indiquent que ce virus recombinant utilise un<br />

récepteur autre que CD46 et S<strong>LA</strong>M. Dans le même ordre d’idée, les études de Manchester et<br />

124


VII. Discussion<br />

1. Interaction virus-cellule<br />

al., (2002) montrent que des cellules humaines CD34 + obtenues à partir de sang de cordon<br />

ombilical sont bien infectées in vitro par la souche sauvage MV-JW du virus de la rougeole.<br />

Les auteurs ont montré que plus de 98% des cellules CD34 + expriment CD46 et moins de 2%<br />

expriment S<strong>LA</strong>M. Un suivi de l’expression des récepteurs à la surface cellulaire pendant 5<br />

jours après l’infection montre que l’expression de CD46 reste constante et que S<strong>LA</strong>M est très<br />

peu ou pas exprimée. L’utilisation des anticorps dirigés contre ces deux récepteurs (anti CD46<br />

(MCI20.6) et anti SlAM IPO-3) ne bloquent pas l’infection des cellules CD34 + . Ceci suggère<br />

également l’existance d’un troisième récepteur non identifié, utilisé par le virus de la rougeole<br />

pour infecter les cellules CD34 + .<br />

Une autre explication possible au fait que certaines cellules S<strong>LA</strong>M-négatives soient<br />

infectées par le virus de la rougeole est qu’un récepteur serait induit au cours de l’infection<br />

des cellules Véro comme c’est les cas dans les monocytes. En effet, les travaux de Minagawa<br />

et al., (2001) ont montré que les monocytes, qui normalement n’expriment pas S<strong>LA</strong>M,<br />

deviennent positifs pour S<strong>LA</strong>M après incubation avec une souche sauvage de virus de la<br />

rougeole. De plus, ils ont montré que l’infection de ces monocytes se fait via S<strong>LA</strong>M car<br />

l’utilisation d’un anticorps dirigé contre S<strong>LA</strong>M (IPO3) bloque efficacement l’infection des<br />

monocytes par une souche sauvage. Par contre, l’infection avec la souche vaccinale<br />

Edmonston n’est pas bloqué, ce qui indique que l’inhibition de l’infection des monocytes par<br />

la souche sauvage est due à au blocage de l’interaction entre le virus et le récepteur S<strong>LA</strong>M.<br />

La présence de S<strong>LA</strong>M jusqu’ici détecté sur les lymphocytes T et B activés et sur les cellules<br />

dendritiques activées s’est ainsi élargie aux monocytes.<br />

Bien que la molécule S<strong>LA</strong>M soit connue comme récepteur pour les souches sauvages<br />

de virus de la rougeole, son rôle dans la biologie de l’infection est encore mal connu. Nos<br />

travaux ont montré que le virus G954 Vp10 interagit avec la molécule S<strong>LA</strong>M simienne, mais<br />

n’induit pas de fusion dans les cellules B95a. De même, ce virus infecte les cellules Véro sans<br />

induire de fusion. Par contre, lorsqu’on infecte des cellules Véro exprimant la molécule<br />

S<strong>LA</strong>M humaine, cette souche induit la fusion. Ce qui indique que la présence de S<strong>LA</strong>M dans<br />

les cellules Véro favorise le processus de fusion et donc la propagation rapide de l’infection à<br />

d’autre cellules. Il est possible que la présence de S<strong>LA</strong>M joue sur l’interaction entre les<br />

glycoprotéines H et F d’une façon analogue aux épitopes Tag ajoutés sur la protéine H dans<br />

l’étude de Plemper et al., (2002). En effet, ces auteurs ont montré qu’un virus modifié par<br />

l’ajout d’un épitope Tag constitué de 8 acides aminés au niveau de la queue cytoplasmique de<br />

la protéine H possède une infectivité par particule plus élevé et induit des syncytia plus large<br />

125


VII. Discussion<br />

1. Interaction virus-cellule<br />

que le virus non modifié. Ce changement dans la cytopathogénicité du virus a été attribué à la<br />

modification de la stabilité du complexe H/F suite à l’ajout des épitopes Tag.<br />

Des études supplémentaires sur la fonction et la distribution de la molécule S<strong>LA</strong>M<br />

dans les cellules cibles du virus de la rougeole, comme les cellules épithéliales et<br />

endothéliales, les cellules du système nerveux central, devraient aider à approfondir nos<br />

connaissances sur la pathogenèse de la rougeole.<br />

126


VII. Discussion<br />

2. Epidémiologie<br />

VII.2. EPI<strong>DE</strong>MIOLOGIE<br />

Depuis l’introduction de la vaccination contre la rougeole, la mortalité et la morbidité<br />

ont été réduites de façon drastique. Dans certaines régions du monde (par exemple les Etats-<br />

Unis) les souches endogènes ont été éradiquées et ceci constitue une étape importante vers<br />

l’éradication globale de la rougeole dans le monde. Cependant, pour interrompre la<br />

transmission du virus, plus de 95% de la population devrait être protégée. Il s’est avéré<br />

impossible d’atteindre des niveaux élevés de protection avec la vaccination de routine. De ce<br />

fait, dans plusieurs régions, la vaccination de routine à l’âge de 9 mois a été supplémentée par<br />

une seconde dose à un âge tardif. D’autres pays ont opté pour des campagnes de vaccination<br />

de masse, au cours desquelles tous les enfants sont vaccinés sans tenir compte de l’histoire de<br />

leur vaccination.<br />

Notre étude réalisée sur des souches de virus de la rougeole isolées en Afrique de<br />

l’Ouest et en Afrique Centrale se situe juste avant la mise en œuvre de ces grandes campagnes<br />

de vaccination dans les pays africains. Bien que la diversité génétique entre les isolats obtenus<br />

de différentes régions géographiques soit établie, il existe par contre très peu d’informations<br />

quant à la variété du virus de la rougeole au cours de la même épidémie.<br />

Notre étude a montré qu’il y avait une forte homogénéité entre les virus isolés pendant les<br />

épidémies de rougeole en Afrique. En effet, les séquences de trois souches isolées en Gambie<br />

(1993) montrent une différence de trois nucléotides au niveau du gène H. Toutes ces<br />

mutations sont silencieuses. De même, l’analyse des séquences de quatre autres souches<br />

isolées au Cameroun (2001) indique une différence de trois nucléotides dans le gène H dont<br />

une seule entraîne un changement d’acide aminé dans la souche CR83. Ces résultats<br />

concordent avec les données obtenues en Corée, au Japon. En effet, les travaux de Na et al.,<br />

(2001) montrent que les séquences de gènes H et N des souches de virus de la rougeole<br />

isolées pendant l’épidémie de 2000 ont un degré d’homologie supérieur à 99,8%. Ces souches<br />

appartiennent toutes au génotype H1. Des résultats similaires ont été obtenus avec les souches<br />

circulant au Brésil pendant l’épidémie de 1997. L’analyse des séquences des gènes N de 8<br />

souches isolées pendant cette période montre qu’elles sont identiques et appartiennent toutes<br />

au génotype D6 (Siqueira et al., 2001). De même, les résultats obtenus (El-Mubarak et al.,<br />

2002) sur les souches isolées au Soudan montrent une homologie de séquences dans le gène N<br />

avec une divergence nucléotidique inférieure à 1,3% sur une période de 3 ans (1997-2000).<br />

Toutes ces souches appartenaient au génotype B3.1.<br />

127


VII. Discussion<br />

2. Epidémiologie<br />

Cependant, des études réalisées au Nigeria ont montré que les virus circulant à Lagos en<br />

1998 étaient hétérogènes, avec une différence nucléotidique atteignant 3,7% dans le gène N,<br />

et appartenaient à deux génotypes différents (B3.1 et B3.2) (Hanses et al., 1999). Bien que ces<br />

virus soient différents, ils appartiennent tous au clade B. Ceci suggère qu’ils ont évolués au<br />

cours du temps suite à des pressions naturelles à partir du même virus. Ce type<br />

d’hétérogénéité est tout à fait différent de la diversité de virus de la rougeole observée aux<br />

Etats-Unis pendant l’épidémie de 1994. En fait, il a été montré que les virus impliqués dans<br />

cette épidémie appartenaient à 5 génotypes différents (Rota et al., 1996). Cette diversité a été<br />

attribuée à des origines d’importation différentes.<br />

L’un des avantages de l’épidémiologie moléculaire est de pouvoir suivre la variabilité du<br />

virus au cours du temps sur le même site géographique. Notre étude menée sur le site de<br />

Yaoundé au Cameroun a permis de comparer les souches de virus de la rougeole isolées en<br />

1983 avec des souches isolées en 2001 (18 années d’écart). Cette étude montre que les<br />

souches de 2001 appartiennent au génotype B3.1, qui est différent du génotype B1 qui<br />

circulait à Yaoundé en 1983. Cette observation suggère que les virus B3.1 auraient été<br />

importés du Nigeria ou des autres pays voisins.<br />

L’analyse phylogénétique des souches isolées en Gambie en 1993 a montré qu’elles<br />

appartenaient au génotype B3.2, ce qui concorde avec l’étude de Hanses et al., (1999) qui ont<br />

trouvé le génotype B3.2 au Ghana. Ces résultats indiquent que les virus du génotype B3.2<br />

circulent en Afrique de l’Ouest tandis que les virus du génotype B3.1 se trouvent en Afrique<br />

Centrale et au Soudan. Le Nigeria ayant une position charnière entre ces deux régions, cela<br />

peux expliquer pourquoi les génotypes B3.1 et B3.2 y co-circulent (Figure 11).<br />

Les travaux de Chibo et al., (2000), réalisés à Victoria en Australie sur des souches isolées<br />

entre 1973 et 1998, juste après les campagnes de vaccination, ont montré une succession de 6<br />

génotypes au cours de 25 années. Le génotype D1, ayant circulé de 1973 à 1985 a été<br />

remplacé par le génotype D7 (1986-1989), suivi du génotype C2 (1990-1991) et du génotype<br />

H en 1993. Les génotypes D4 et D5 auraient co-circulé en 1998. Il ressort de cette étude que<br />

le génotype D1 représenterait le virus endogène et que les 5 autres proviendraient de<br />

l’importation. Cependant, aucune souche de virus n’ayant été isolée a Victoria avant les<br />

campagnes de vaccination de masse, il est difficile d’affirmer que D1 est bien le génotype<br />

endogène. A ce jour, notre étude sur les souches de virus de la rougeole isolées à Yaoundé est<br />

la première à avoir examiné la diversité du virus de la rougeole dans un site géographique, sur<br />

une période aussi longue avant l’introduction des campagnes de vaccination.<br />

128


VII. Discussion<br />

2. Epidémiologie<br />

Des efforts considérables ont été déployés dans le monde entier pour lutter contre ce fléau<br />

qu’est la rougeole. Depuis 1995, près de 25 million d’enfants ont été vaccinés dans le cadre<br />

des campagnes de rattrapage dans 7 pays d’Afrique Australe (Afrique du Sud, Botswana,<br />

Lesotho, Malawi, Namibie, Swaziland et Zimbabwe). Il en résulte une diminution<br />

spectaculaire des cas de rougeole passant de plus de 50 000 par an avant les campagnes de<br />

vaccination à 100 cas en 1999. Les décès dus à la rougeole ont été ramenés d’un nombre<br />

estimé à 3 700 avant ces campagnes, à 2 en 1999 et à zéro en 2000 (WHO, 2002a). Malgré<br />

ces efforts, l’Afrique continue de signaler les taux de couverture vaccinales les plus faibles et<br />

les taux d’incidence les plus élevés. On estime que la majorité (>90%) des décès liés à la<br />

rougeole survient en Asie du Sud-Est et en Afrique (WHO, 2002b). Ceci peut s’expliquer par<br />

le fait que :<br />

La vaccination de routine ne couvre pas toute la population ciblée ; de plus, la majorité<br />

des pays africains ne proposent pas de deuxième dose de vaccin qui permettrait de<br />

rattraper les enfants ayant échappé à la première vaccination et de corriger les échecs<br />

primaires de vaccination chez ceux qui ont été vaccinés.<br />

Plusieurs régions en Afrique sont accablées par la forte prévalence de l’infection par le<br />

VIH. Bien que les études de Moss et al., (2002) aient montré que la réplication du VIH<br />

est supprimée au cours de la rougeole, on ne peut pas en dire autant quant à l’impact<br />

du VIH sur la pathologie de la rougeole. Plusieurs facteurs suggèrent que l’épidémie<br />

de VIH augmente la transmission du virus de la rougeole et empiète sur les efforts<br />

d’éradication de cette maladie :<br />

- la prévention est entravée par l’immunogénicité réduite du vaccin contre la<br />

rougeole chez les personnes infectées par le VIH. En effet, une étude réalisée au Zaire<br />

montre que la vaccination contre la rougeole induit une faible réponse anticorps chez<br />

les personnes infectées par le VIH par rapport à des personnes saines (Oxtoby et al.,<br />

1989).<br />

- la période de contagion est rallongée chez les sujets immunodéprimés. Chez<br />

les sujets normaux infectés par le virus de la rougeole, le virus peut être isolé à partir<br />

de PBMC dans les 4 jours suivant l’éruption. Or les travaux de Permar et al., (2001)<br />

ont montré que l’ARN du virus de la rougeole est encore présent chez les personnes<br />

infectées par le VIH 46 jours après l’éruption. Ce qui suggère que ces personnes<br />

excrètent le virus de la rougeole pendant longtemps et augmentent ainsi la<br />

transmission du virus de la rougeole. Ces résultats offrent une explication possible au<br />

129


VII. Discussion<br />

2. Epidémiologie<br />

fait que pendant nos travaux effectués à Yaoundé, le virus de la rougeole a été isolé<br />

dans certains cas 9 jours après l’éruption.<br />

Plusieurs études ont noté l’existence d’une différence d’antigénicité entre certaines<br />

souches sauvages africaines et les souches vaccinales de virus de la rougeole.<br />

Notre étude montre que, contrairement à la souche vaccinale Hallé, les souches de<br />

virus appartenant au génotype B3.2 ne sont pas reconnues par l’anticorps F186<br />

dirigé contre la protéine F du virus de la rougeole. De plus, un autre anticorps<br />

BH30 dirigé contre l’hémagglutinine, se lie à ces virus avec une efficacité 10 fois<br />

inférieure à celle de la souche vaccinale. Les études réalisées dans le laboratoire de<br />

Muller ont donné des résultats qui vont dans le même sens que notre étude. En<br />

effet, des tests de neutralisation effectués avec une série d’anticorps monclonaux et<br />

polyclonaux montre que toutes les souches vaccinales sont neutralisées par tous les<br />

anticorps monoclonaux, tandis que certaines souches sauvages sont neutralisées<br />

par seulement 60% des anticorps monoclonaux (Muller, 2001). Ces résultats<br />

suggèrent qu’il existe une différence d’antigénicité significative entre certaines<br />

souches sauvages et les souches vaccinales, qui rend les premières plus résistantes<br />

aux anticorps induits par la vaccination. De telles souches seraient à l’origine de<br />

l’infection observée dans les populations vaccinées.<br />

130


Figure 11 : Situation actuelle de la répartition géographique des différents<br />

génotypes de virus de la rougeole en Afrique<br />

Gambie<br />

B3.2 (1993)<br />

B3.2<br />

B3.2<br />

B3.1 et<br />

B3.2<br />

Ghana<br />

Nigeria<br />

Cameroun<br />

Gabon<br />

B1? (1983),<br />

B3.1(2001)<br />

B2<br />

B3.1<br />

B3.1<br />

Soudan<br />

D4<br />

Ethiopie<br />

D4<br />

Kénya<br />

A et D<br />

Afrique du Sud<br />

Les génotypes identifiés dans cette étude sont indiqués en marron. Les hypotèses de circulation du virus de<br />

la rougeole en Afrique de l’ouest et en Afrique centrale sont indiquées en Rouge.


CHAPITRE VIII. CONCLUSION ET<br />

PERSPECTIVES<br />

132


VIII. Conclusions et perspectives<br />

L’OMS estime qu’il y a environ 800 000 morts par an dans le monde dus à la<br />

rougeole. L’Afrique sub-Saharienne compte à elle seule plus de la moitié de ce chiffre. La<br />

réduction de la mortalité associée à la rougeole est un problème prioritaire de santé public<br />

dans les pays en développement. L’éradication de la rougeole est théoriquement possible car<br />

aucun réservoir animal n’est connu et le vaccin contre la rougeole est efficace. En pratique, la<br />

rougeole est une maladie très contagieuse, ce qui rend son éradication difficile. L’interruption<br />

de la transmission nécessite que plus de 95% de la population soit vaccinée. La difficulté à<br />

atteindre la couverture vaccinale requise dans les pays en développement et le fait que le<br />

public dans les pays industrialisés ne soit pas conscient de l’impact de la rougeole sur la santé<br />

ne facilitent pas la lutte contre cette maladie. Cependant, le succès des programmes de lutte<br />

contre la rougeole aux Etats-Unis et en Amérique du Sud a montré que la rougeole peut être<br />

éliminée. Mais la réintroduction du virus importé a fait prendre conscience que la lutte contre<br />

la rougeole devrait être effectuée en même temps dans toutes les régions du monde. Les<br />

campagnes de vaccination lancées par l’OMS sont actuellement mises en place dans le monde<br />

entier.<br />

L’épidémiologie moléculaire est un outil indispensable au suivi de l’impact de ces<br />

campagnes sur l’épidémiologie de la rougeole. Elle a permis de montrer une diversité<br />

génétique parmi les différentes souches de virus de la rougeole. Pour faciliter ces études, une<br />

banque de séquences a été mise en place par l’OMS. Cependant, plusieurs études ayant<br />

montré des différences antigéniques entre les souches vaccinales et certaines souches<br />

sauvages, il serait intéressant d’établir une banque d’anticorps qui permettrait de faire la<br />

différence entre les génotypes. La technique de marquage avec les anticorps est plus rapide et<br />

facile à réaliser dans les laboratoires des pays en développement que la technique de<br />

séquençage qui nécessite un équipement onéreux.<br />

Les études d’adaptation du virus de la rougeole aux cellules en culture a permis de<br />

suggérer qu’il y aurait des récepteurs autres que S<strong>LA</strong>M pour les souches sauvages du virus de<br />

la rougeole. L’identification de ces récepteurs permettra de mieux comprendre les<br />

observations faites sur la pathologie de la rougeole où l’on constate qu’il y a des différences<br />

entre la distribution tissulaire du virus et la distribution des récepteurs à la surfaces des<br />

cellules.<br />

133


ANNEXES<br />

134


Consensus ATGTCACCRC AACGAGACCG GATAAATGCC TTCTACAAAG ATAACCCTTA TCCCAAGGGA AGTAGGATAG TTATTAACAG AGAACATCTT ATGATTGACA 100<br />

HA 954_véro ........G. .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 100<br />

HA 954_PBL ........A. .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 100<br />

HA 954_B95a ........G. .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 100<br />

Consensus GACCTTATGT TTTGCTGGCT GTTCTGTTCG TCATGTTTCT GAGCTTGATC GGGTTGCTGG CCATTGCAGG CATTAGACTT CATCGGGCAG CCATCTACAC 200<br />

HA 954_véro .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 200<br />

HA 954_PBL .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 200<br />

HA 954_B95a .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 200<br />

Consensus CGCGGAGATC CATAAAAGCC TCAGCACCAA TCTAGATGTA ACTAACTCAA TCGAGCATCA GGTCAAGGAC GTGCTGACAC CACTCTTTAA AATCATCGGG 300<br />

HA 954_véro .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 300<br />

HA 954_PBL .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 300<br />

HA 954_B95a .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 300<br />

Consensus GATGAAGTGG GCCTGAGAAC ACCTCAGAGA TTCACTGACC TAGTGAAATT CATCTCTGAC AAGATTAAAT TCCTTAATCC GGATAGGGAG TACGACTTCA 400<br />

HA 954_véro .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 400<br />

HA 954_PBL .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 400<br />

HA 954_B95a .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 400<br />

Consensus GAGATCTCAC TTGGTGTATC AACCCGCCAG AGAGAATCAA ACTGGATTAT GATCAATACT GTGCAGATGT GGCTGCTGAA GAGCTCATGA ATGCATTGGT 500<br />

HA 954_véro .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 500<br />

HA 954_PBL .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 500<br />

HA 954_B95a .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 500<br />

Consensus GAACTCAACT CTACTGGAGA CCAGAACAAC CAATCAGTTC CTAGCTGTCT CAAAGGGAAA CTGCTCAGGG CCCACTACAA TCAGAGGTCA ATTCTCAAAC 600<br />

HA 954_véro .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 600<br />

HA 954_PBL .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 600<br />

HA 954_B95a .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 600<br />

Consensus ATGTCGCTGT CCTTATTGGA CCTGTACTTA GGTCGGGGTT ACAATGTGTC ATCTATAGTC ACTATGACAT CCCAGGGAAT GTATGGGGGA ACCTACTTAG 700<br />

HA 954_véro .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 700<br />

HA 954_PBL .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 700<br />

HA 954_B95a .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 700<br />

Consensus TGGAAAAGCC TAATCTGAGC AGCAAAGGGT CAGAGTTGTC ACAACTGAGC ATGTACCGAG TGTTTGAAGT AGGTGTTATC AGAAACCCGG GTTTGGGGGC 800<br />

HA 954_véro .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 800<br />

HA 954_PBL .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 800<br />

HA 954_B95a .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 800<br />

Consensus TCCGGTGTTC CATATGACAA ACTATTTTGA GCAACCAGTC AGTAATGATC TCGGCAACTG TATGGTAGCT TTGGGGGAGC TCAAACTCGC AGCCCTTTGT 900<br />

HA 954_véro .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 900<br />

HA 954_PBL .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 900<br />

HA 954_B95a .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 900<br />

Consensus CACGGGGAAG ATTCTATCAC AATTCCCTAT CAGGGATCAG GGAAAGGTGT CAGCTTCCAG CTCGTCAAGC TAGGTGTCTG GAAATCCCCA ACCGACATGC 1000<br />

HA 954_véro .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1000<br />

HA 954_PBL .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1000<br />

HA 954_B95a .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1000<br />

Consensus AATCCTGGGT CCCCTTATCA ACGGATGATC CAGTGGTAGA CAGGCTTTAC CTCTCATCTC ACAGAGGTGT CATCGCTGAC AATCAAGCAA AATGGGCTGT 1100<br />

HA 954_véro .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1100<br />

HA 954_PBL .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1100<br />

HA 954_B95a .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1100<br />

Consensus CCCGACAACA CGAACAGATG ACAAGTTGCG AATGGAGACA TGCTTCCAGC AGGCGTGTAA AGGTAAAATC CAAGCACTCT GCGAGAATCC CGAGTGGGCA 1200<br />

HA 954_véro .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1200<br />

HA 954_PBL .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1200<br />

HA 954_B95a .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1200<br />

Consensus CCATTGAAGG ATAACAGGAT TCCTTCATAC GGGGTCCTGT CTGTTGATCT GAGTCTGACA GTTGAGCTTA AAATCAAGAT TGCTTCGGGA TTCGGACCAT 1300<br />

HA 954_véro .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1300<br />

HA 954_PBL .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1300<br />

HA 954_B95a .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1300<br />

Consensus TGATTACGCA CGGCTCAGGG ATGGACCTAT ACAAATCCAA CCGCAACAAT GTGTATTGGC TGACTATCCC GCCAATGAGG AATCTAGCCT TAGGTGTAAT 1400<br />

HA 954_véro .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1400<br />

HA 954_PBL .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1400<br />

HA 954_B95a .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1400<br />

Consensus CAACACATTG GCGTGGATAC CGAGATTCAA GGTTAGTCCC AACCTCTTCA CTGTCCCAAT TAAGGAAGCA GGCGAAGACT GCCATGCCCC AACATACCTA 1500<br />

HA 954_véro .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1500<br />

HA 954_PBL .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1500<br />

HA 954_B95a .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1500<br />

Consensus CCTGCGGAGG TGGACGGTGA TGTCAAACTC AGTTCCAATC TGGTGATTCT ACCTGGTCAA GATCTCCAAT ATGTTTTGGC AACCTACGAT ACTTCCAGGG 1600<br />

HA 954_véro .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1600<br />

HA 954_PBL .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1600<br />

HA 954_B95a .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1600<br />

Consensus TTGAACATGC TGTGGTTTAT TACGTTTACA GCCCAAGCCG CTCATTTTCT TACTTTTATC CTTTTAGGTT GCCTATAAAG GGGGTCCCAA TCGAATTACA 1700<br />

HA 954_véro .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1700<br />

HA 954_PBL .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1700<br />

HA 954_B95a .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1700<br />

Consensus AGTGGAATGC TTCACATGGG ACCAAAAACT CTGGTGCCGT CACTTCTGTG TGCTTGCGGA CTCGGAATCC GGTGGACATA TCACTCACTC TGGGATGGTG 1800<br />

HA 954_véro .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1800<br />

HA 954_PBL .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1800<br />

HA 954_B95a .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1800<br />

Consensus GGCATGGGAG TCAGCTGCAC AGCCACCCGG GAAGATGGGA CCAATCGCAG ATAG 1854<br />

HA 954_véro .......... .......... .......... .......... .......... .... 1854<br />

HA 954_PBL .......... .......... .......... .......... .......... .... 1854<br />

HA 954_B95a .......... .......... .......... .......... .......... .... 1854<br />

Annexe 1: Comparaison des séquences des gène H et F de la souche G954 après passage dans<br />

les cellules Véros, les PBLet les cellules B95a.


Consensus ATATCCATCA TGGGTCTCAA GGTGAACGTC TCTGCCATAT TCATGGCAGT ACTGTTAACT CTCCAAACAC CCGCCGGTCA AATCCATTGG GGCAATCTCT 100<br />

F 954_véro .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 100<br />

F 954_B95a .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 100<br />

F 954_PBL .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 100<br />

Consensus CTAAGATAGG GGTAGTAGGA ATAGGAAGTG CAAGCTACAA AGTTATGACT CGTTCCAGCC ATCAATCATT AGTCATAAAA TTAATGCCCA ATATAACTCT 200<br />

F 954_véro .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 200<br />

F 954_B95a .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 200<br />

F 954_PBL .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 200<br />

Consensus CCTCAATAAC TGCACGAAGG TAGAGATTGC AGAGTACAGG AGACTACTAA GAACAGTTCT GGAACCAATT AGAGATGCAC TTAATGCAAT GACCCAGAAC 300<br />

F 954_véro .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 300<br />

F 954_B95a .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 300<br />

F 954_PBL .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 300<br />

Consensus ATAAGGCCGG TTCAGAGCGT AGCTTCAAGT AGGAGACACA AGAGATTTGC GGGAGTAGTC CTGGCAGGTG CGGCCCTAGG CGTTGCCACA GCTGCTCAGA 400<br />

F 954_véro .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 400<br />

F 954_B95a .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 400<br />

F 954_PBL .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 400<br />

Consensus TAACAGCCGG CATTGCACTT CACCGGTCCA TGCTGAACTC TCAAGCCATC GACAATCTGA GAGCGAGCCT GGAAACTACT AATCAGGCAA TTGAGGCAAT 500<br />

F 954_véro .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 500<br />

F 954_B95a .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 500<br />

F 954_PBL .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 500<br />

Consensus CAGACAAGCA GGGCAGGAGA TGATCTTGGC TGTTCAGGGT GTCCAAGACT ACATCAATAA TGAGCTGATA CCATCTATGA ACCAGCTATC TTGTGATTTA 600<br />

F 954_véro .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 600<br />

F 954_B95a .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 600<br />

F 954_PBL .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 600<br />

Consensus ATCGGCCAGA AGCTCGGGCT CAAATTGCTC AGATACTATA CAGAAATCCT GTCATTATTT GGCCCCAGCC TACGAGACCC CATATCTGCG GAGATATCTA 700<br />

F 954_véro .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 700<br />

F 954_B95a .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 700<br />

F 954_PBL .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 700<br />

Consensus TCCAGGCTTT GAGCTATGCA CTTGGAGGAG ATATCAATAA GGTGTTAGAA AAGCTCGGAT ACAGTGGAGG CGATTTACTG GGCATCTTAG AGAGCAGAGG 800<br />

F 954_véro .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 800<br />

F 954_B95a .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 800<br />

F 954_PBL .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 800<br />

Consensus AATAAAGGCT CGGATAACTC ACGTCGACAC AGAGTCCTAC TTCATTGTCC TCAGTATAGC CTATCCGACA CTGTCCGAGA TTAAGGGGGT GATTGTCCAC 900<br />

F 954_véro .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 900<br />

F 954_B95a .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 900<br />

F 954_PBL .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 900<br />

Consensus CGGCTAGAGG GGGTCTCGTA CAACATAGGC TCTCAAGAGT GGTATACCAC TGTGCCCAAG TATGTTGCAA CCCAAGGGTA CCTTATCTCG AATTTTGATG 1000<br />

F 954_véro .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1000<br />

F 954_B95a .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1000<br />

F 954_PBL .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1000<br />

Consensus AGTCATCGTG TACCTTCATG CCAGAGGGGA CTGTGTGCAG CCAAAATGCC TTGTACCCGA TGAGTCCTCT GCTCCAAGAA TGCCTCCGGG GGTCCACCAA 1100<br />

F 954_véro .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1100<br />

F 954_B95a .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1100<br />

F 954_PBL .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1100<br />

Consensus GTCCTGTGCT CGTACACTCG TATCCGGGTC TTTTGGGAAC CGGTTCATTT TATCACAAGG GAACCTAATA GCCAATTGTG CATCAATTCT TTGCAAGTGT 1200<br />

F 954_véro .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1200<br />

F 954_B95a .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1200<br />

F 954_PBL .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1200<br />

Consensus TACACAACAG GAACGATCAT TAATCAAGAC CCTGACAAGA TCCTAACATA CATCGCTGCC GATCGCTGCC CGGTAGTCGA GGTAAACGGC GTGACCATCC 1300<br />

F 954_véro .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1300<br />

F 954_B95a .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1300<br />

F 954_PBL .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1300<br />

Consensus AAGTCGGGAG CAGGAGGTAT CCAGACGCTG TGTATTTGCA CAGAATTGAC CTCGGTCCTC CCATATCATT GGAGAGGTTG GACGTAGGGA CAAATCTGGG 1400<br />

F 954_véro .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1400<br />

F 954_B95a .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1400<br />

F 954_PBL .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1400<br />

Consensus GAATGCAATT GCCAAATTGG AGGATGCCAA GGAATTGTTG GAGTCATCGG ACCAGATATT GAGGAGTATG AAAGGTTTAT CGAGCACTAG CATAGTCTAC 1500<br />

F 954_véro .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1500<br />

F 954_B95a .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1500<br />

F 954_PBL .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1500<br />

Consensus ATCCTGATTG CAGTGTGTCT TGGAGGGCTG ATAGGGATCC CCACTTTAAT ATGTTGCTGC AGGGGGCGTT GTAACAAAAA GGGAGAACAA GTTGGTATGT 1600<br />

F 954_véro .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1600<br />

F 954_B95a .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1600<br />

F 954_PBL .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1600<br />

Consensus CAAGACCAGG CCTAAAGCCT GATCTTACAG GAACATCAAA ATCCTATGTA AGGTCGCTTT GA 1662<br />

F 954_véro .......... .......... .......... .......... .......... .......... .. 1662<br />

F 954_B95a .......... .......... .......... .......... .......... .......... .. 1662<br />

F 954_PBL .......... .......... .......... .......... .......... .......... .. 1662<br />

Annexe 1: suite


Véro<br />

G954<br />

Véro<br />

Hallé<br />

Véro<br />

F0 (60kDa)<br />

F1 (40kDa)<br />

Annexe 2 : Marquage de la protéine F par Western Blot des extraits de cellules<br />

Véros infectées par la souche G954 ou par la souche Hallé


Consensus MTEIYDFDKS AWDIKGSIAP IQPTTYSDGR LVPQVRVIDP GLGDRK<strong>DE</strong>CF MYMFLLGVVE 60<br />

Trans of M G954/B95 .......... .......... .......... .......... .......... .......... 60<br />

Trans of M Edmonsto .......... .......... .......... .......... .......... .......... 60<br />

Trans of M G954/ver .......... .......... .......... .......... .......... .......... 60<br />

89<br />

Consensus DSDPLGPPIG RAFGSLPLGV GRSTAKPEKL LKEATELDIV VRRTAGLNEK LVFYNNTPLT 120<br />

Trans of M G954/B95 .......... .......... ........E. .......... .......... .......... 120<br />

Trans of M Edmonsto .......... .......... .......... .......... .......... .......... 120<br />

Trans of M G954/ver .......... .......... .......... .......... .......... .......... 120<br />

Consensus LLTPWRKVLT TGSVFNANQV CNAVNLIPLD TPQRFRVVYM SITRLSDNGY YTVPRRMLEF 180<br />

Trans of M G954/B95 .......... .......... .......... .......... .......... .......... 180<br />

Trans of M Edmonsto .......... .......... .S........ .......... .......... .......... 180<br />

Trans of M G954/ver .......... .......... .......... .......... .......... .......... 180<br />

Consensus RSVNAVAFNL LVTLRIDKAI GPGKIIDNTE QLPEATFMVH IGNFRRKKSE VYSADYCKMK 240<br />

Trans of M G954/B95 .......... .......... .......... .......... .......... .......... 240<br />

Trans of M Edmonsto .......... .......... .......... .......... .......... .......... 240<br />

Trans of M G954/ver .......... .......... .......... .......... .......... .......... 240<br />

Consensus IEKMGLVFAL GGIGGTSLHI RSTGKMSKTL HAQLGFKKTL CYPLMDINED LNRLLWRSRC 300<br />

Trans of M G954/B95 .......... .......... .......... .......... .......... .......... 300<br />

Trans of M Edmonsto .......... .......... .......... .......... .......... .......... 300<br />

Trans of M G954/ver .......... .......... .......... .......... .......... .......... 300<br />

Consensus KIVRIQAVLQ PSVPQEFRIY DDVIINDDQG LFKVL 335<br />

Trans of M G954/B95 .......... .......... .......... ..... 335<br />

Trans of M Edmonsto .......... .......... .......... ..... 335<br />

Trans of M G954/ver .......... .......... .......... ..... 335<br />

Annexe 3 : Comparaison des séquences de la protéine M de la souche G954 dans les cellules B95a et<br />

après adaptation aux cellules Véro avec celle de la souche vaccinale Edmonston. La mutation au<br />

niveau de la position 89 est indiquée.


Consensus ATGTCACCRC AACGAGACCG GATAAATGCC TTCTACAAAG ATAACCCTTA TCCCAAGGGA AGTAGGATAG TTATTAACAG AGAACATCTT 90<br />

HA G954 ........G. .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 90<br />

HA G943 ........A. .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 90<br />

HA G945 ........G. .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 90<br />

Consensus ATGATTGACA GACCTTATGT TTTGCTGGCT GTTCTGTTCG TCATGTTTCT GAGCTTGATC GGGTTGCTGG CCATTGCAGG CATTAGACTT 180<br />

HA G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 180<br />

HA G943 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 180<br />

HA G945 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 180<br />

Consensus CATCGGGCAG CCATCTACAC CGCGGAGATC CATAAAAGCC TCAGCACCAA TCTAGATGTA ACTAACTCAA TCGAGCATCA GGTCAAGGAC 270<br />

HA G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 270<br />

HA G943 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 270<br />

HA G945 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 270<br />

Consensus GTGCTGACAC CACTCTTTAA AATCATCGGG GATGAAGTGG GCCTGAGAAC ACCTCAGAGA TTCACTGACC TAGTGAAATT CATCTCTGAC 360<br />

HA G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 360<br />

HA G943 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 360<br />

HA G945 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 360<br />

Consensus AAGATTAAAT TCCTTAATCC GGATAGGGAG TACGACTTCA GAGATCTCAC TTGGTGTATC AACCCGCCAG AGAGAATCAA ACTGGATTAT 450<br />

HA G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 450<br />

HA G943 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 450<br />

HA G945 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 450<br />

Consensus GATCAATACT GTGCAGATGT GGCTGCTGAA GAGCTCATGA ATGCATTGGT GAACTCAACT CTACTGGAGA CCAGAACAAC CAATCAGTTC 540<br />

HA G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 540<br />

HA G943 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 540<br />

HA G945 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 540<br />

Consensus CTAGCTGTCT CAAAGGGAAA CTGCTCAGGG CCCACTACAA TCAGAGGTCA ATTCTCAAAC ATGTCGCTGT CCTTATTGGA CCTGTACTTA 630<br />

HA G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 630<br />

HA G943 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 630<br />

HA G945 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 630<br />

Consensus GGTCGGGGTT ACAATGTGTC ATCTATAGTC ACTATGACAT CCCAGGGAAT GTATGGGGGA ACCTACYTAG TGGAAAAGCC TAATCTGAGC 720<br />

HA G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... ......T... .......... .......... 720<br />

HA G943 .......... .......... .......... .......... .......... .......... ......C... .......... .......... 720<br />

HA G945 .......... .......... .......... .......... .......... .......... ......C... .......... .......... 720<br />

Consensus AGCAAAGGGT CAGAGTTGTC ACAACTGAGC ATGTACCGAG TGTTTGAAGT AGGTGTTATC AGAAACCCGG GTTTGGGGGC TCCGGTGTTC 810<br />

HA G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 810<br />

HA G943 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 810<br />

HA G945 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 810<br />

Consensus CATATGACAA ACTATTTTGA GCAACCAGTC AGTAATGATC TCGGCAACTG TATGGTAGCT TTGGGGGAGC TCAAACTCGC AGCCCTTTGT 900<br />

HA G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 900<br />

HA G943 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 900<br />

HA G945 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 900<br />

Consensus CACGGGGAAG ATTCTATCAC AATTCCCTAT CAGGGATCAG GGAAAGGTGT CAGCTTCCAG CTCGTCAAGC TAGGTGTCTG GAAATCCCCA 990<br />

HA G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 990<br />

HA G943 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 990<br />

HA G945 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 990<br />

Consensus ACCGACATGC AATCCTGGGT CCCCTTATCA ACGGATGATC CAGTGGTAGA CAGGCTTTAC CTCTCATCTC ACAGAGGTGT CATCGCTGAC 1080<br />

HA G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1080<br />

HA G943 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1080<br />

HA G945 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1080<br />

Consensus AATCAAGCAA AATGGGCTGT CCCGACAACA CGAACAGATG ACAAGTTGCG AATGGAGACA TGCTTYCAGC AGGCGTGTAA AGGTAAAATC 1170<br />

HA G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .....C.... .......... .......... 1170<br />

HA G943 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .....C.... .......... .......... 1170<br />

HA G945 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .....T.... .......... .......... 1170<br />

Consensus CAAGCACTCT GCGAGAATCC CGAGTGGGCA CCATTGAAGG ATAACAGGAT TCCTTCATAC GGGGTCCTGT CTGTTGATCT GAGTCTGACA 1260<br />

HA G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1260<br />

HA G943 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1260<br />

HA G945 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1260<br />

Consensus GTTGAGCTTA AAATCAAGAT TGCTTCGGGA TTCGGACCAT TGATTACGCA CGGCTCAGGG ATGGACCTAT ACAAATCCAA CCGCAACAAT 1350<br />

HA G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1350<br />

HA G943 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1350<br />

HA G945 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1350<br />

Consensus GTGTATTGGC TGACTATCCC GCCAATGAGG AATCTAGCCT TAGGTGTAAT CAACACATTG GCGTGGATAC CGAGATTCAA GGTTAGTCCC 1440<br />

HA G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1440<br />

HA G943 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1440<br />

HA G945 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1440<br />

Consensus AACCTCTTCA CTGTCCCAAT TAAGGAAGCA GGCGAAGACT GCCATGCCCC AACATACCTA CCTGCGGAGG TGGACGGTGA TGTCAAACTC 1530<br />

HA G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1530<br />

HA G943 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1530<br />

HA G945 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1530<br />

Consensus AGTTCCAATC TGGTGATTCT ACCTGGTCAA GATCTCCAAT ATGTTTTGGC AACCTACGAT ACYTCCAGGG TTGAACATGC TGTGGTTTAT 1620<br />

HA G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..T....... .......... .......... 1620<br />

HA G943 .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..C....... .......... .......... 1620<br />

HA G945 .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..C....... .......... .......... 1620<br />

Consensus TACGTTTACA GCCCAAGCCG CTCATTTTCT TACTTTTATC CTTTTAGGTT GCCTATAAAG GGGGTCCCAA TCGAATTACA AGTGGAATGC 1710<br />

HA G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1710<br />

HA G943 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1710<br />

HA G945 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1710<br />

Consensus TTCACATGGG ACCAAAAACT CTGGTGCCGT CACTTCTGTG TGCTTGCGGA CTCGGAATCC GGTGGACATA TCACTCACTC TGGGATGGTG 1800<br />

HA G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1800<br />

HA G943 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1800<br />

HA G945 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1800<br />

Consensus GGCATGGGAG TCAGCTGCAC AGCCACCCGG GAAGATGGGA CCAATCGCAG ATAG 1854<br />

HA G954 .......... .......... .......... .......... .......... .... 1854<br />

HA G943 .......... .......... .......... .......... .......... .... 1854<br />

HA G945 .......... .......... .......... .......... .......... .... 1854<br />

Annexe 4 : Comparaison des séquences de gène H des souches G954, G943,<br />

G945 isolées en Gambie en 1993.


Consensus ATGTCACCGC AACGAGACCG GATAAATGCC TTCTACAAAG ATAACCCTTA TCCCAAGGGA AGTAGGATAG TTATTAACAG AGAACATCTT ATGATTGACA GACCCTATGT TCTGCTGGCT 120<br />

HA R83 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 120<br />

HA R72 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 120<br />

HA R82 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 120<br />

HA R67 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 120<br />

Consensus GTTCTGTTCG TCATGTTTCT GAGCTTGATC GGATTGCTGG CAATTGCAGG CATTAGACTT CATCGGGCAG CCATCTACAC CGCGGAGATC CATAAAAGCC TCAGTACCAA TCTAGATGTG 240<br />

HA R83 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 240<br />

HA R72 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 240<br />

HA R82 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 240<br />

HA R67 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 240<br />

Consensus ACTAACTCAA TCGAGCATCA GGTCAAGGAC GTGCTGACAC CACTCTTTAA AATCATCGGG GATGAAGTGG GCCTGAGAAC ACCTCAGAGA TTCTCTGACC TAGTGAAATT CATCTCTGAC 360<br />

HA R83 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 360<br />

HA R72 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 360<br />

HA R82 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 360<br />

HA R67 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 360<br />

Consensus AAGATTAAAT TCCTTAATCC GGATAGGGAG TACGACTTCA GAGATCTCAC TTGGTGCATC AACCCGCCAG AGAGGATCAA ACTAGATTAT GATCAATACT GTGCAGATGT GGCTGCTGAA 480<br />

HA R83 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 480<br />

HA R72 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 480<br />

HA R82 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 480<br />

HA R67 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 480<br />

Consensus GAGCTCATGA ATGCATTGGT GAACTCAACT CTACTGGAGA CCAGAACAAC CAATCAGTTC CTAGCTGTCT CAAAGGGAAA CTGCTCAGGG CCCACTACAA TCAGAGGTCA ATTCTCAAAC 600<br />

HA R83 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 600<br />

HA R72 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 600<br />

HA R82 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 600<br />

HA R67 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 600<br />

Consensus ATGTCGCTGT CCTTGTTGGA CTTGTACTTA GGTCGAGGTT ACAATGTGTC ATCTATAGTC ACTATGACAT CCCAGGGAAT GTATGGGGGA ACCTACCTAG TTGAAAAGCC TAATCTGAAC 720<br />

HA R83 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 720<br />

HA R72 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 720<br />

HA R82 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 720<br />

HA R67 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 720<br />

Consensus AGCAAAGGGT CAGAGTTGTC ACAACTGAGC ATGTACCGAG TGTTTGAAGT AGGTGTTATC AGAAACCCGG GTTTGGGGGC TCCGGKGTTC CATATGACAA ACTATTTTGA GCAACCAGTC 840<br />

HA R83 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .....G.... .......... .......... .......... 840<br />

HA R72 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .....T.... .......... .......... .......... 840<br />

HA R82 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .....T.... .......... .......... .......... 840<br />

HA R67 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .....T.... .......... .......... .......... 840<br />

Consensus AGTAATGGTC TCGGCAACTG TATGGTGGCT TTGGGGGAGC TCAAACTCGC AGCCCTTTGT CACGGGGACG ATTCTATCAC AATTCCCTAT CAGGGRTCAG GGAAAGGTGT CAGCTTCCAG 960<br />

HA R83 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .....A.... .......... .......... 960<br />

HA R72 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .....G.... .......... .......... 960<br />

HA R82 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .....A.... .......... .......... 960<br />

HA R67 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .....A.... .......... .......... 960<br />

Consensus CTCGTCAAGC TGGGTGTCTG GAAATCCCCA ACCGACATGC AATCCTGGGT CCCCTTATCA ACGGATGATC CAGTGGTAGA CAGGCTTTAC CTCTCATCTC ACAGAGGTGT CATCGCTGAC 1080<br />

HA R83 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1080<br />

HA R72 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1080<br />

HA R82 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1080<br />

HA R67 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1080<br />

Consensus AATCAAGCAA AATGGGCTGT CCCGACAACA CGAACAGATG ACAAGTTGCG AATGGAGACA TGCTTCCAGC AGGCGTGTAA GGGTAAAATC CAAGCACTCT GCGAGAATCC CGAGTGGGCA 1200<br />

HA R83 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1200<br />

HA R72 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1200<br />

HA R82 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1200<br />

HA R67 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1200<br />

Consensus CCATTGAAGG ATAACAGGAT TCCTTCATAC GGGGTCTTGT CTGTTGATCT GAGTCTGACA GTTGAGCTTA AAATCAAAAT TGCTTCGGGA TTCGGGCCAT TGATCACACA CGGCTCAGGG 1320<br />

HA R83 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1320<br />

HA R72 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1320<br />

HA R82 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1320<br />

HA R67 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1320<br />

Consensus ATGGACCTAT ACAAATCCAA CCGCAACAAT GTGTATTGGC TGACTATCCC GCCAATGAGA AATCTAGCCT TAGGCGTAAT CAACACATTG GAGTGGATAC CGAGATTCAA GGTTAGTCCC 1440<br />

HA R83 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1440<br />

HA R72 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1440<br />

HA R82 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1440<br />

HA R67 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1440<br />

Consensus AACCTCTTCA CTGTCCCAAT TAAGGAAGCA GGCGAAGACT GCCATGCCCC AACATACCTA CCTGCGGAGG TGGACGGTGA TGTCAAACTC AGTTCCAACC TGGTGATTCT ACCTGGTCAA 1560<br />

HA R83 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1560<br />

HA R72 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1560<br />

HA R82 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1560<br />

HA R67 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1560<br />

Consensus GATCTCCAAT ATGTTTTGGC AACCTACGAT ACCTCCAGGG TTGAGCATGC TGTGGTTTAT TACGTTTACA GCCCAAGCCG CTCATTTTCT TACTTTTATC CTTTTAGGTT GCCTATAAAG 1680<br />

HA R83 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1680<br />

HA R72 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1680<br />

HA R82 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1680<br />

HA R67 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1680<br />

Consensus GGGGTCCCAA TCGAACTACA AGTGGAATGC TTCACATGGG ACCAAAAACT CTGGTGCCGT CACTTCTGTG TGCTTGCGGA CTCARAATCC GGTGGACATA TCACTCACTC TGGGATGGTG 1800<br />

HA R83 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ....G..... .......... .......... .......... 1800<br />

HA R72 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ....G..... .......... .......... .......... 1800<br />

HA R82 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ....A..... .......... .......... .......... 1800<br />

HA R67 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ....G..... .......... .......... .......... 1800<br />

Consensus GGCATGGGAG TCAGCTGCAC AGCCACCCGG GAAGATGGAA CCAATCGCAG ATAG 1854<br />

HA R83 .......... .......... .......... .......... .......... .... 1854<br />

HA R72 .......... .......... .......... .......... .......... .... 1854<br />

HA R82 .......... .......... .......... .......... .......... .... 1854<br />

HA R67 .......... .......... .......... .......... .......... .... 1854<br />

Annexe 5: comparaison des séquences des gènes H des souches CR67, CR72, CR82, CR83<br />

isolées au Cameroun en 2001.


Consensus KVSST<strong>LA</strong>SEL GITAEDARLV SEIAMHTTED RISRAVGPRQ AQVSFLHGDQ 50<br />

Trans of N CR83 .......... .......... .......... .......... .......... 50<br />

Trans of N CR82 .......... .......... .......... .......... .......... 50<br />

Trans of N CR72 .......... .......... .......... .......... .......... 50<br />

Trans of N CR67 .......... .......... .......... .......... .......... 50<br />

Consensus SENELPRLGG KEDRRVKQSR GEAGESHRET GPSRASDARA AHPPTGTPLD 100<br />

Trans of N CR83 .......... .......... .......... .......... .......... 100<br />

Trans of N CR82 .......... .......... .......... .......... .......... 100<br />

Trans of N CR72 .......... .......... .......... .......... .......... 100<br />

Trans of N CR67 .......... .......... .......... .......... .......... 100<br />

Consensus IDTASEFSQD PQDSRRSADA LLRLQAMAGI SEEQDSDTDT PRVYNDRDLL 150<br />

Trans of N CR83 .......... .......... .......... .......... .......... 150<br />

Trans of N CR82 .......... .......... .......... .......... .......... 150<br />

Trans of N CR72 .......... .......... .......... .......... .......... 150<br />

Trans of N CR67 .......... .......... .......... .......... .......... 150<br />

Consensus D 151<br />

Trans of N CR83 . 151<br />

Trans of N CR82 . 151<br />

Trans of N CR72 . 151<br />

Trans of N CR67 . 151<br />

Annexe 5 (suite) : Comparaison des séquences de la partie C-terminale de la protéine N<br />

des souches CR67, CR72, CR82, CR83 isolées au Cameroun en 2001.


Consensus MSPQRDRINA FYKDNPYPKG SRIVINREHL MIDRPYVL<strong>LA</strong> VLFVMFLSLI GL<strong>LA</strong>IAGIRL HRAAIYTAEI HKSLS 75<br />

Trans of HA CR67 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 75<br />

Trans of HA CR72 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 75<br />

Trans of HA B1 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 75<br />

Trans of HA Y14 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 75<br />

Trans of HA Y22 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 75<br />

Consensus TNLDVTNSIE HQVKDVLTPL FKIIG<strong>DE</strong>VGL RTPQRFTDLV KFISDKIKFL NPDREYDFRD LTWCINPPER IKLDY 150<br />

Trans of HA CR67 .......... .......... .......... ......S... .......... .......... .......... ..... 150<br />

Trans of HA CR72 .......... .......... .......... ......S... .......... .......... .......... ..... 150<br />

Trans of HA B1 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 150<br />

Trans of HA Y14 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 150<br />

Trans of HA Y22 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 150<br />

Consensus DQYCADVAAE ELMNALVNST LLETRTTNQF <strong>LA</strong>VSKGNCSG PTTIRGQFSN MSLSLLDLYL GRGYNVSSIV TMTSQ 225<br />

Trans of HA CR67 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 225<br />

Trans of HA CR72 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 225<br />

Trans of HA B1 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 225<br />

Trans of HA Y14 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 225<br />

Trans of HA Y22 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 225<br />

Consensus GMYGGTYLVE KPNLSSKGSE LSQLSMYRVF EVGVIRNPGL GAPVFHMTNY FEQPVSNDLG NCMVALGELK <strong>LA</strong>ALC 300<br />

Trans of HA CR67 .......... ....N..... .......... .......... .......... .......G.. .......... ..... 300<br />

Trans of HA CR72 .......... ....N..... .......... .......... .......... .......G.. .......... ..... 300<br />

Trans of HA B1 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 300<br />

Trans of HA Y14 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 300<br />

Trans of HA Y22 .......... .......... ..H....... .......... .......... .......... .......... ..... 300<br />

Consensus HGEDSITIPY QGSGKGVSFQ LVKLGVWKSP TDMQSWVPLS TDDPVIDRLY LSSHRGVIAD NQAKWAVPTT RTDDK 375<br />

Trans of HA CR67 ..D....... .......... .......... .......... .....V.... .......... .......... ..... 375<br />

Trans of HA CR72 ..D....... .......... .......... .......... .....V.... .......... .......... ..... 375<br />

Trans of HA B1 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 375<br />

Trans of HA Y14 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 375<br />

Trans of HA Y22 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 375<br />

Consensus LRMETCFQQA CKGKIQALCE NPEWAPLKDN RIPSYGVLSV DLSLTVELKI KIASGFGPLI THGSGMDLYK SNHNN 450<br />

Trans of HA CR67 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..R.. 450<br />

Trans of HA CR72 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..R.. 450<br />

Trans of HA B1 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 450<br />

Trans of HA Y14 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 450<br />

Trans of HA Y22 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 450<br />

Consensus VYWLTIPPMR N<strong>LA</strong>LGVINTL EWIPRFKVSP NLFTVPIKEA GEDCHAPTYL PAEVDGDVKL SSNLVILPGQ DLQYV 525<br />

Trans of HA CR67 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 525<br />

Trans of HA CR72 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 525<br />

Trans of HA B1 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 525<br />

Trans of HA Y14 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 525<br />

Trans of HA Y22 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 525<br />

Consensus <strong>LA</strong>TYDTSRVE HAVVYYVYSP SRSFSYFYPF RLPIKGVPIE LQVECFTWDQ KLWCRHFCVL ADSESGGHIT HSGMV 600<br />

Trans of HA CR67 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 600<br />

Trans of HA CR72 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 600<br />

Trans of HA B1 .......... .......... G......... .......... .......... .......... .......... ..... 600<br />

Trans of HA Y14 .......... .......... G......... .......... .......... .......... .......... ..... 600<br />

Trans of HA Y22 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 600<br />

Consensus GMGVSCTATR EDGTNRR 617<br />

Trans of HA CR67 .......... ....... 617<br />

Trans of HA CR72 .......... ....... 617<br />

Trans of HA B1 .......... ....... 617<br />

Trans of HA Y14 .......... ....... 617<br />

Trans of HA Y22 .......... ....... 617<br />

Annexe 6: Comparaison des séquences des protéines HA des souches du Cameroun ; Y14 et Y22 (1983),<br />

CR67, CR72 (2001), B1 (référence clade B1).


Consensus ATGTCACCGC AACGAGACCG GATAAATGCC TTCTACAAAG ATAACCCTTA TCCCAAGGGA AGTAGGATAG TTATTAACAG AGAACATCTT ATGATTGACA 100<br />

HA G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 100<br />

HA Lys .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 100<br />

Consensus GACCTTATGT TTTGCTGGCT GTTCTGTTCG TCATGTTTCT GAGCTTGATC GGGTTGCTGG CCATTGCAGG CATTAGACTT CATCGGGCAG CCATCTACAC 200<br />

HA G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 200<br />

HA Lys .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 200<br />

Consensus CGCGGAGATC CATAAAAGCC TCAGCACCAA TCTAGATGTA ACTAACTCAA TCGAGCATCA GGTCAAGGAC GTGCTGACAC CACTCTTTAA AATCATCGGG 300<br />

HA G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 300<br />

HA Lys .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 300<br />

Consensus GATGAAGTGG GCCTGAGAAC ACCTCAGAGA TTCACTGACC TAGTGAAATT CATCTCTGAC AAGATTAAAT TCCTTAATCC GGATAGGGAG TACGACTTCA 400<br />

HA G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 400<br />

HA Lys .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 400<br />

Consensus GAGATCTCAC TTGGTGTATC AACCCGCCAG AGAGAATCAA ACTGGATTAT GATCAATACT GTGCAGATGT GGCTGCTGAA GAGCTCATGA ATGCATTGGT 500<br />

HA G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 500<br />

HA Lys .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 500<br />

Consensus GAACTCAACT CTACTGGAGA CCAGAACAAC CAATCAGTTC CTAGCTGTCT CAAAGGGAAA CTGCTCAGGG CCCACTACAA TCAGAGGTCA ATTCTCAAAC 600<br />

HA G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 600<br />

HA Lys .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 600<br />

Consensus ATGTCGCTGT CCTTATTGGA CCTGTACTTA GGTCGGGGTT ACAATGTGTC ATCTATAGTC ACTATGACAT CCCAGGGAAT GTATGGGGGA ACCTACYTAG 700<br />

HA G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ......T... 700<br />

HA Lys .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ......C... 700<br />

Consensus TGGAAAAGCC TAATCTGAGC AGCAAAGGGT CAGAGTTGTC ACAACTGAGC ATGTACCGAG TGTTTGAAGT AGGTGTTATC AGAAACCCGG GTTTGGGGGC 800<br />

HA G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 800<br />

HA Lys .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 800<br />

Consensus TCCGGTGTTC CATATGACAA ACTATTTTGA GCAACCAGTC AGTAATGATC TCGGCAACTG TATGGTAGCT TTGGGGGAGC TCAAACTCGC AGCCCTTTGT 900<br />

HA G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 900<br />

HA Lys .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 900<br />

Consensus CACGGGGAAG ATTCTATCAC AATTCCCTAT CAGGGATCAG GGAAAGGTGT CAGCTTCCAG CTCGTCAAGC TRGGTGTCTG GAAATCCCCA ACCGACATGC 1000<br />

HA G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .A........ .......... .......... 1000<br />

HA Lys .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .G........ .......... .......... 1000<br />

Consensus AATCCTGGGT CCCCTTATCA ACGGATGATC CAGTGGTAGA CAGGCTTTAC CTCTCATCTC ACAGAGGTGT CATCGCTGAC AATCAAGCAA AATGGGCTGT 1100<br />

HA G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1100<br />

HA Lys .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1100<br />

Consensus CCCGACAACA CGAACAGATG ACAAGTTGCG AATGGAGACA TGCTTCCAGC AGGCGTGTAA AGGTAAAATC CAAGCACTCT GCGAGAATCC CGAGTGGGCA 1200<br />

HA G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1200<br />

HA Lys .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1200<br />

Consensus CCATTGAARG ATAACAGGAT TCCTTCATAC GGGGTCCTGT CTGTTGATCT GAGTCTGACA GTTGAGCTTA AAATCAARAT TGCTTCGGGA TTCGGACCAT 1300<br />

HA G954 ........G. .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......G.. .......... .......... 1300<br />

HA Lys ........A. .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......A.. .......... .......... 1300<br />

Consensus TGATYACGCA CGGCTCAGGG ATGGACCTAT ACAAATCCAA CCGCAACAAT GTGTATTGGC TGACTATCCC GCCAATGAGG AATCTAGCCT TAGGTGTAAT 1400<br />

HA G954 ....T..... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1400<br />

HA Lys ....C..... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1400<br />

Consensus CAACACATTG GCGTGGATAC CGAGATTCAA GGTTAGTCCC AACCTCTTCA CTGTCCCAAT TAAGGAAGCA GGCGAAGACT GCCATGCCCC AACATACCTA 1500<br />

HA G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1500<br />

HA Lys .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1500<br />

Consensus CCTGCGGAGG TGGACGGTGA TGTCAAACTC AGTTCCAATC TGGTGATTCT ACCTGGTCAA GATCTCCAAT AYGTYTTGGC AACCTACGAT ACTTCCAGGG 1600<br />

HA G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .T..T..... .......... .......... 1600<br />

HA Lys .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .C..C..... .......... .......... 1600<br />

Consensus TTGAACATGC TGTGGTTTAT TACGTTTACA GCCCAAGCCG CTCATTTTCT TACTTTTATC CTTTTAGGTT GCCTATAAAG GGGGTCCCAA TCGAATTACA 1700<br />

HA G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1700<br />

HA Lys .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1700<br />

Consensus AGTGGAATGC TTCACATGGG ACCAAAAACT CTGGTGCCGT CACTTCTGTG TGCTTGCGGA CTCGGAATCC GGTGGACATA TCACTCACTC TGGGATGGTG 1800<br />

HA G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1800<br />

HA Lys .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... 1800<br />

Consensus GGCATGGGAG TCAGCTGCAC AGCCACCCGG GAAGATGGRA CCAATCGCAG ATAG 1854<br />

HA G954 .......... .......... .......... ........G. .......... .... 1854<br />

HA Lys .......... .......... .......... ........A. .......... .... 1854<br />

Annexe 7 : Comparaison des séquences des gènes HA de la souches G954<br />

isolée en Gambie en 1993 et de la souche Lys-1 isolée à Lyon en 1994 sur un<br />

patient arrivant de la Gambie


Consensus MGLKVNVSAI FMAVLLTLQT PAGQIHWGNL SKIGVVGIGS ASYKVMTRSS HQSLVIKLMP NITLLNNCTR VEIAE 75<br />

Trans of F lys .......... .......... .......... .......... .......... ........I. .........K ..... 75<br />

Trans of F G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .........K ..... 75<br />

Trans of F CR67 .........V .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 75<br />

Trans of F CR 72 .........V .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 75<br />

Trans of F Edmonsto .......... .......... .T........ .......... .......... .......... .......... ..... 75<br />

Consensus YRRLLRTVLE PIRDALNAMT QNIRPVQSVA SSRRHKRFAG VV<strong>LA</strong>GAALGV ATAAQITAGI ALHRSMLNSQ AIDNL 150<br />

Trans of F lys .......... .......... .......... ..M....... .......... .......... .......... ..... 150<br />

Trans of F G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 150<br />

Trans of F CR67 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 150<br />

Trans of F CR 72 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 150<br />

Trans of F Edmonsto .......... .......... .......... .......... .......... .......... ...Q...... ..... 150<br />

Consensus RASLETTNQA IEAIRQAGQE MI<strong>LA</strong>VQGVQD YINNELIPSM NQLSCDLIGQ KLGLKLLRYY TEILSLFGPS LRDPI 225<br />

Trans of F lys .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 225<br />

Trans of F G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 225<br />

Trans of F CR67 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 225<br />

Trans of F CR 72 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 225<br />

Trans of F Edmonsto .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 225<br />

Consensus SAEISIQALS YALGGDINKV LEKLGYSGGD LLGILESRGI KARITHVDTE SYFIVLSIAY PTLSEIKGVI VHRLE 300<br />

Trans of F lys .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 300<br />

Trans of F G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 300<br />

Trans of F CR67 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 300<br />

Trans of F CR 72 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 300<br />

Trans of F Edmonsto .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 300<br />

Consensus GVSYNIGSQE WYTTVPKYVA TQGYLISNFD ESSCTFMPEG TVCSQNALYP MSPLLQECLR GSTKSCARTL VSGSF 375<br />

Trans of F lys .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 375<br />

Trans of F G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 375<br />

Trans of F CR67 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 375<br />

Trans of F CR 72 .......... ...P...... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 375<br />

Trans of F Edmonsto .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 375<br />

Consensus GNRFILSQGN LIANCASILC KCYTTGTIIN QDPDKILTYI AADRCPVVEV NGVTIQVGSR RYPDAVYLHR IDLGP 450<br />

Trans of F lys .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 450<br />

Trans of F G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 450<br />

Trans of F CR67 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 450<br />

Trans of F CR 72 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 450<br />

Trans of F Edmonsto .......... .......... .......... .......... ...H...... .......... .......... ..... 450<br />

Consensus PISLERLDVG TNLGNAIAKL EDAKELLESS DQILRSMKGL SSTSIVYILI AVCLGGLIGI PTLICCCRGR CNKKG 525<br />

Trans of F lys .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 525<br />

Trans of F G954 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 525<br />

Trans of F CR67 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 525<br />

Trans of F CR 72 .......... .......... .......... .......... .......... .......... .......... ..... 525<br />

Trans of F Edmonsto .......... .......... .......... .......... .......... .......... .A........ ..... 525<br />

Consensus EQVGMSRPGL KPDLTGTSKS YVRSL 550<br />

Trans of F lys .......... .......... ..... 550<br />

Trans of F G954 .......... .......... ..... 550<br />

Trans of F CR67 .......... .......... ..... 550<br />

Trans of F CR 72 .......... .......... ..... 550<br />

Trans of F Edmonsto .......... .......... ..... 550


BIBLIOGRAPHIE<br />

145


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171


TABLE <strong>DE</strong>S ILLUSTRATIONS<br />

Figure 1. Représentation Schématique du virus de la rougeole…………………………… …6<br />

Figure 2. Organisation et transcription du génome du virus de la rougeole…………………..6<br />

Figure 3. Représentation schématique des récepteurs cellulaires du virus de la rougeole…..15<br />

Figure 4. Processus de fusion membranaire…………………………………………………..16<br />

Figure 5. Transcription et réplication du génome du virus de la rougeole………………...…17<br />

Figure 6. Les vaccins ; Souches, méthodes d’atténuation, et producteurs……………………30<br />

Figure 7. Courbe épidémiologique de la rougeole au Cameroun (année 2001)…………...…68<br />

Figure 8. Répatition des cas de rougeole au Cameroun : année 2000………..………………72<br />

Figure 9. Répartition géographique des différents génotypes de virus de la<br />

rougeole en Afrique…………………………………………………………………………..90<br />

Figure 10. Stratégie expérimentale…………………………………………………………113<br />

Figure 11. Situation actuelle de la répartition géographique des différents génotypes<br />

de virus de la rougeole en Afrique…………………………………………………………131<br />

Tableau 1. Classification des paramyxovirus…………………………………………………4<br />

Tableau 2. Souches de référence utilisées pour l’analyse phylogénétique des souches<br />

sauvages du virus de la rougeole…………………………………………………….…….…8<br />

Tableau 3. Cas et Décès de la rougeole par province en 1999, 2000 et 2001 au Cameron…..71<br />

Tableau 4. Evolution de la couverture vaccinale et de l’incidence de la rougeole<br />

au Cameroun de 1993 à 2001……………………………………………………. ………….71<br />

Tableau 5. Calendrier de vaccination infantile recommandé par le PEV dans<br />

les pays en développement……………………………………..……………………….…….74<br />

Tableau 6. Isolement des souches de virus de la rougeole en Afrique par ordre<br />

chronologique (19983-2001)…………………………………………………..……………..89<br />

Tableau 7. Résumé des données des patients et résultats de laboratoire ………………..…118<br />

172


TABLE <strong>DE</strong>S ANNEXES<br />

Annexe 1. Comparaison des séquences des gènes H et F de la souche G954 dans les<br />

cellules Véro, les B95a et les PBL. …………………………………………………………135<br />

Annexe 2. Détection de la protéine F par Western Blot………………………………...…..137<br />

Annexe 3 . Comparaison des séquences de la protéine M de la souche G954 dans<br />

les cellules Véro et B95a……………………………..…………………………………….138<br />

Annexe 4. Comparaison des séquences de gènes H des souches G954, G943, G945<br />

isolées en Gambie en 1993…………………………………………………………………139<br />

Annexe 5. Comparaison des séquences des gènes H et de la partie C-terminale de<br />

la protéine N des souches CR67, CR72, CR82, CR83 isolées au Cameroun en 2001. ……140<br />

Annexe 6. Comparaison des séquences des gènes H des souches isolées au Cameroun ;<br />

Y14 et Y22 (1983), la souche de référence du génotype B1, et CR67, CR72 (2001)……..142<br />

Annexe 7. Comparaison des séquences des gènes H de la souche G954 (Gambie 1993)<br />

et Lys-1 (Lyon-France, 1994)……………………………………………………………...143<br />

Annexe 8 : Comparaison des séquences de la protéine F des souches appartenant au<br />

génotype B3.1(CR 67, CR 72) avec les souches du génotype B3.2 (Lys, G954) et<br />

la souche vaccinale Edmonston…………………………………………………………....144<br />

173


Abstract<br />

Despite the availability of an effective vaccine, measles still causes an important<br />

mortality in developing countries. Improving the actual vaccine is necessary. This depends<br />

upon a better knowledge of the genetic and antigenic variability of the measles virus (MV).<br />

Furthermore, a better understanding of infection and attenuation mechanisms of measles virus<br />

is required. The identification of CD46 and CD150 as cellular receptors for measles virus has<br />

helped to clarify certain aspects of the immunobiology of MV infection.<br />

In the first part of this study, we have examined the properties of a wild-type MV<br />

strain (G954) grown in the epithelial cell line Vero. After adaptation, the wild-type did not<br />

induce fusion (syncytia), but produced high levels of virus during long period. Sequence<br />

analysis of the glycoprotein established there were no amino acid changes. Further, the F0<br />

precursor was cleaved into the fusogenic form F1. Using several approaches, the Veroadapted<br />

virus could not be shown to use CD46 as cell receptor. Knowing that there is no<br />

CD150 on Vero cells, it remains to be established if these cells become infected via a third<br />

cell receptor or by another mechanism.<br />

In the second part of this study we have analysed the viruses from epidemics in the<br />

Gambia (1993) and in the Cameroon (1983, 2001). Sequence analysis revealed less than 0,2%<br />

variation of nucleotides in the H gene, between virus isolates within the same epidemic. The<br />

MVs in 2001 in Yaoundé, Cameroon belongs to the B3.1 genotype and are different from<br />

those isolated in the same region in 1983, that belong to genotype B1. The viruses isolated in<br />

the Gambia correspond to the genotype B3.2. Using monoclonal antibodies against H and F<br />

protein, we show that these African measles strains were antigenically different from each<br />

other and from the vaccine strain. Based on the fact that the same vaccine has been used<br />

during 30 years, antibodies induced by the vaccine strain can exerted a selective pressure on<br />

circulating wild type virus with antigenic modulation.<br />

Key words : measles virus, virus/cell interaction, adaptation, molecular epidemiology,<br />

Cameroon, vaccination.<br />

174

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