Planet R n° 58 - NEOMA Business School

Le magazine des Diplômés de l’ESC Rouen
#
58
PRINTEMPS 2009
Dossier
Radioscopie
promo 2006
p 11
57
3
automne 2008

Adeline Poncet
Chargée des
ressources humaines
Norphone
Production
PARIS
Emmanuel Saillard
Senior consultant
VBF CONSULTING
PARIS
Amélie Lougnon
Consultante
Mille Alliance
PARIS
Anne Dumoulinde
Braquilanges
Auditeur
Ernst & Young
PARIS
Adrien Tousch
Auditeur senior
KPMG
PARIS
AnneTondeur
Client Analyst
Gestion Privée
Goldman Sachs
PARIS
Simon de Gardelle
Consultant
PMP (Performance
Management Patner)
PARIS
Audrey Ballara
Consultante Senior
Orga Consultants
PARIS
Aurelia ALFONSI
Chef de projet
marketing on line
Printemps
PARIS
Edouard
de La Cotardière
Analyste senior
transaction services
Pricewaterhouse-
Coopers
PARIS
Marie Bergeotde
Alberti
Auditeur
Pricewaterhouse-
Coopers
PARIS
Dorothée
Moshevich-Levy
Analyst
Catalyst Equity
Management
TEL AVIV
Élisa Morbiducci-
Rochetain
Analyste Financier
Société Générale
LYON
Stanislas
de Pelichy
Ingénieur
grands comptes
OTIS
PARIS
Anaïs Chauvin
Product Manager
Coty Prestige
PARIS
Guillaume Keck
Contrôleur
de gestion
grands projets
Veolia Water
PARIS
Ingrid Buchberger
Marketing and
Communication
Executive
Air France
BEIJING
Julien Lefevre
Chef de marché
Pompes Salmson
CHATOU
Que sont-ils
devenus ?
Sonia Reboul
Consultante
en organisation
et conduite
du changement
Accenture
PARIS
Laurie Fayard
Chef de produit
ski femme
Rossignol
GRENOBLE
Paul Guerrier
Senior Associate
Duff and Phelps
PARIS
Lucie Barbarin
Product manager
Kenzo Parfums
MEXICO
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4
automne 2008
Cécile Maire
Consultant
international
Cap Gemini
LYON
Mathieu Lainé
Responsable
études financières
Altitude
Infrastructure
VAL-DE-REUIL
Karine Lebeau-
Schmitt
Conseiller clientèle
professionnelle
Société Générale
STRASBOURG
Olga Oreshkina
Information
Technology
consultant
Coritel
MADRID
Pascal Eang
Senior audit
Ernst & Young
PARIS

édito
sommaire
Un coin de ciel bleu
à l’horizon…
Il est toujours difficile dans un environnement compliqué de voir un coin
de ciel bleu mais notre voyage à travers la Promo 2006 est une vraie
cure de jouvence ! Vite, allez découvrir tous ces visages aux quatre coins
du monde qui sont en train de réussir leur première étape professionnelle
et personnelle. Nous pouvons être rassurés, le diplôme ESC Rouen a
trouvé de nouveaux ambassadeurs !
De plus, les nouvelles en provenance de l’école avec la création d’un
campus à Paris ne font que renforcer le sentiment que nous allons dans
le bon sens. Et ce Planet’® vous fera aussi découvrir de nombreux
diplômés qui vivent leur métier avec passion.
Notre simple objectif est de vous faire partager ce sentiment d’appartenance
à L’ESC Rouen et de vous donner envie de renforcer au quotidien
ce lien qui sera demain encore plus important.
Faites passer le message autour de vous !
Actualité Groupe ESC Rouen
Paris Executive Campus :
une base à Paris pour Rouen
et Reims. .................. 4
Vie de l’Association
À chacun selon ses besoins... .. 6
Portrait
L’eau à la bouche............. 8
Mobilité
C’est dans les tempêtes que se
forment les bons marins ..... 10
Dossier
Radiographie Promo 2006 .. . . 11
Entreprendre
Créer en binôme.. . . . . . . . . . . 20
Spécial finance
Un professionnel du droit
comptable et de l’évaluation
devenu expert en médiation .. 22
Parcours hors sentiers battus
Le jeune homme aux dessins . 24
Carnet et agenda. ......... 26
Revue de presse ........... 28
Vincent Cotard (86)
Président
Directeur de la publication : Vincent Cotard
Rédacteur en chef : Marie-Lise Trochu
Ont collaboré à ce numéro : Marie-Suzel Inzé,
Sophie de Mullenheim, Yves-Marc Le Réour, Marine Richard.
Site internet École : www.groupe-esc-rouen.fr
Site internet Association : www.escrouen-alumni.net
Conception : Le Perroquet bleu, Rouen, www.bleu.net
Impression : La Fertoise
Planet’®, la revue de l’Association des Diplômés de l’ESC Rouen
BP 188 - 76 825 Mont-Saint-Aignan CEDEX
Tél. : 02 32 82 58 00 - Fax : 02 32 82 47 19
Association.Diplomes@esc-rouen.fr

Actualité
Groupe
ESC Rouen
Paris Executive Campus : une b
Le Groupe ESC Rouen et Reims Management School (RMS) s’associent pour lancer Paris Executive
Campus, une filiale commune dédiée à l’Executive Education (dénomination anglo-saxonne de la formation
continue pour les cadres).
L’annonce a été faite en janvier et la presse a relayé largement l’information dans La Tribune, Les Échos…
Debrief pour Planet’®
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printemps 2009
6
➜ Une initiative inédite
Initiative inédite dans le paysage
très concurrentiel des Business
Schools européennes, la création
de Paris Executive Campus,
qui mutualise les ressources des
deux institutions, correspond à
la volonté fermement affichée
par les deux écoles de s’aligner
sur le mode de gouvernance et
le mode opératoire des entreprises
pour mieux les accompagner
dans leur développement.
➜ Un fonctionnement
calqué sur celui des
entreprises
Structure juridique spécifique,
offre lisible et dédiée, fonctionnement
en mode projet et équipes
multi-sites, la nouvelle entité
créée par le Groupe ESC
Rouen et RMS est conçue et
organisée à l’image de ce que
vivent les entreprises et les managers.
➜ Une large palette
de formations
Paris Executive Campus regroupe
les programmes postgraduate
diplômants des deux écoles
dans leur version executive
(Mastères Spécialisés part time
et Executive MBA) et les activités
de formation sur mesure des
deux institutions. Cette offre
s’enrichira ultérieurement de
certaines formations déjà en
cours à Reims ou à Rouen et
de nouveaux programmes créés
conjointement afin de répondre
aux enjeux de transformation et
de développement des managers
et des entreprises nationales
et internationales.
➜ Une « maison »
pour les diplômés
Au sein de ses locaux situés au
centre de Paris, Paris Executive
Campus accueillera également
les associations de diplômés
des deux institutions, contribuant
ainsi à en faire un lieu
privilégié d’animation pour les
diplômés eux-mêmes et les
partenaires entreprises des
écoles.
« Dès la fin de l’année, si le calendrier
est respecté et les nécessaires
travaux terminés,
nous serons en mesure d’y
accueillir l’équipe du Centre de
CarrieR, les rencontres thématiques
des clubs professionnels,
les points de contact
intra-promos… » se réjouit
Vincent Cotard, président de
l’Association des Diplômés.
« Mieux vous recevoir dans des
locaux adaptés et personnalisés,
c’est l’enjeu de cette implantation
proche des lieux de
travail et de vie d’une majorité
de diplômés. » ajoute Marie-Lise
Trochu, déléguée générale.
Détails de l’offre
L’offre de la filiale commune va ainsi rassembler, sous une même
enseigne, une offre complète et diversifiée de programmes executive
existants et de nouvelles activités :
• Des programmes diplômants
Chaque école apporte ses programmes en temps partagé.
L’offre de Paris Executive Campus comprendra à la rentrée prochaine
(septembre 2009) :
Trois Mastères Spécialisés venant du Groupe ESC Rouen :
• Études et Décision Marketing
• Communications d’Entreprises
• Management Juridique
Trois Mastères Spécialisés venant de Reims Management
School :
• Management des Grands Comptes
• Contrôle de Gestion, Management des Risques et Planification
• Management des Services et de la Relation Client
L’Executive MBA de Reims Management School
Le programme Objectif Manager du Groupe ESC Rouen
dans sa version parisienne
• Deux nouveaux Mastères :
• Gestion de Patrimoine
• Management de la Santé
Les diplômes seront co-délivrés par les deux écoles qui les
incluent dans leurs périmètres d’accréditation.
Ultérieurement, de nouveaux programmes seront créés conjointement
en fonction des besoins du marché national et international.
• Des dispositifs sur mesure intra-entreprise :
Les activités existantes dans chacune des écoles rentrent
dans le périmètre de Paris Executive Campus qui va développer
une offre Executive Education consistant à aider les entreprises,
au niveau national et international, à déployer leur stratégie
par différents moyens :
. séminaires de dirigeants,
. écoles de management interne pour les hauts potentiels,
. parcours de professionnalisation internes,
. animation de communautés de pratiques.

Actualité
Groupe
ESC Rouen
ase à Paris pour Rouen et Reims
➜ Une direction
à pied d’œuvre
La Direction de cette nouvelle
structure est confiée à Marie-
Christine Bert, nommée
Directeur Général, et précédemment
Directeur des programmes
sur mesure Executive Education
de ESCP-EAP.
« Paris Executive Campus a
pour vocation d’accroître le
« capital talents » et le « capital
connaissances » des entreprises,
toutes concernées par la
mondialisation et les transformations
permanentes, et de
développer les compétences
spécifiques et les aptitudes à
diriger des managers confirmés
et cadres dirigeants en activité »,
souligne François Bonvalet,
Directeur général de Reims
Management School.
« C’est pour répondre à la demande
croissante des entreprises
dans ce domaine que nos
deux institutions ont décidé de
conjuguer leurs forces académiques
et leurs réseaux de partenaires
au sein d’une entité
dédiée, tout en continuant de
garantir conjointement la qualité
des diplômes délivrés »,
ajoute Arnaud Langlois-
Meurinne, Directeur général du
Groupe ESC Rouen.
➜ Business Partner
Travaillant ainsi au cœur de la
stratégie des entreprises, en
tant que Business Partner, Paris
Executive Campus va offrir à
celles-ci à la fois une proximité
géographique, à Paris et toujours
à Reims et à Rouen, l’accès
simplifié à un réseau puissant
de professeurs et d’intervenants
issus des deux institutions,
ainsi qu’un accès privilégié
à de nombreuses universités
dans le monde, grâce au maillage
des partenariats internationaux
des deux écoles.
➜ Effet de levier
Par effet de levier, Paris Executive
Campus contribuera également
à renforcer la vocation et le
poids de chaque école et des
programmes qu’elles abritent.
L’implication des deux corps
professoraux va permettre d’enrichir
les programmes du Groupe
ESC Rouen et de Reims
Management School par de
nouvelles offres pédagogiques
issues des expériences vécues
en Executive Education, et ainsi
de réinjecter la valeur créée
dans l’innovation pédagogique
et la recherche.
➜ Statut de SAS
Paris Executive Campus est une
Société par Action Simplifiée,
filiale à parts égales 50/50 entre
l’Association de gestion du
Groupe ESC Rouen et la
Chambre de Commerce et d’Industrie
de Reims et d’Épernay.
Le Conseil de Surveillance
compte 12 membres, soit
6 pour chaque partenaire.
Chiffres-clé
• 150 professeurs français et étrangers
• 200 partenaires académiques internationaux
• 1 000 intervenants experts et professionnels
• 30 000 diplômés
• Équipe dédiée : 6 personnes à Paris et 6 personnes réparties
sur Reims et Rouen
• Chiffres d’affaires prévisionnels : de 3,5 millions d’euros en
2008 à 8 millions d’euros en 2012
• Quelques clients actuels : Auchan – Axa – Bouygues – CNEP
Algérie – Crédit Agricole – France Telecom – GrandVision –
Kempinski – Leclerc…
Pour plus d’informations sur le Groupe ESC Rouen :
www.groupe-esc-rouen.fr
Pour plus d’informations sur Reims Management School :
www.reims-ms.fr
Contact :
Directrice de la communication
Christine Heen
Tél. 02 32 82 57 08
christine.heen@groupe-esc-rouen.fr
Directrice du marketing et de la communication
Catherine Zang
Tél. 03 26 77 52 85
catherine.zang@reims-ms.fr
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printemps 2009

Vie de
l’Association
À chacun selon ses besoins...
Parcourez les comptes rendus des événements organisés par l’Association, vous y puiserez des bons
conseils, notez sur vos agendas les dates qui vous intéressent…En un mot, soyez nombreux à participer,
saisissez toutes les occasions de faire vivre votre réseau professionnel et amical.
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printemps 2009
8
Compétences dures
et douces : facteurs
de réussite pour un
profil financier
Le Club Audit et Finance d’Entreprise
(CAFE) de l’Association
des Diplômés s’est réuni
le 20 janvier 2009 à Paris pour
la troisième fois depuis sa
création il y a un an. Après la
gestion des risques des cabinets
d’audit, puis l’analyse
du rôle des hedge funds dans
l’économie, la trentaine de
participants présents a travaillé
sur le thème : « À quoi
sont attentifs recruteurs et
chasseurs de têtes face à
des candidats financiers ? ».
Comme pour les précédents
événements du CAFE, un
dîner convivial a encadré
cette réunion entre les diplômés
du Club.
Animés par Loïc Saluden,
Directeur Exécutif du cabinet
HUDSON, les participants ont
recensé les principales caractéristiques
des candidats financiers
couronnés de succès
dans les processus de recrutement
:
En premier lieu, le recruteur
rapproche les critères de recherche
avec les attributs du
candidat : niveau d’expérience,
compétences techniques,
expertise du métier, etc. Ces
éléments s’identifient aisément
et constituent généralement
un premier filtre de sélection
draconien ;
Un deuxième facteur, qui revêt
une importance tout aussi
grande que les compétences
« dures » (hard skills), est la faculté
du candidat à mettre en
avant des compétences « douces
» (soft skills) : gestion des
hommes, comportement humain,
capacité de diriger et/
ou de travailler en équipe… Il
est ici beaucoup plus difficile
pour un recruteur de déterminer
exactement l’adéquation
du candidat aux critères de
recherche ; la sélection devient
alors plus subjective.
Le chasseur de têtes bénéficie
d’un vivier de candidats qu’il
connaît bien et qu’il peut rapidement
contacter lorsqu’il
identifie des postes ouverts
dont les critères correspondent
à leur profil. En quelques
jours, il peut finaliser son premier
niveau de sélection – la
liste des candidats qu’il souhaite
rencontrer. Il importe
donc de répondre à une annonce
d’un chasseur dès sa
publication.
Aussi, le chasseur est responsable
de s’assurer que les critères
de recherche définis par
le recruteur final expriment ses
besoins réels de manière adéquate.
Ainsi, exceptionnellement,
il peut sélectionner un
candidat dont le profil diffère
sensiblement des critères publiés
; souvent le recruteur
confirme in fine l’impression
du chasseur de têtes et
choisit ce même candidat.
À partir d’un certain niveau d’expérience,
les candidats ont globalement
des compétences
dures et douces semblables
pour un même type de fonction.
Le critère discriminant est alors
un élément vis-à-vis duquel, ni
le recruteur, ni le chasseur de
Centre de CarrieR
Programme des Ateliers du premier semestre 2009
• Vendredi 6 mars
Identifier ses compétences.
• Vendredi 13 mars (matin)
Exprimer son projet professionnel de manière créative
et ludique.
• Vendredi 10 avril (matin)
Faire évaluer et évoluer son CV.
• Vendredi 29 mai 2009
Exploiter ses ressources et gagner en efficacité
dans sa vie professionnelle : une exploration
de sa personnalité avec le MBTI.
• Jeudi 25 juin 2009
Construire et activer efficacement son réseau.
• Vendredi 26 juin 2009
Gérer son identité numérique.
• Vendredi 10 juillet 2009
Communiquer avec son image :
une cohérence entre l’être et le paraître (matin).
www.escrouen-alumni.net
Information/Inscriptions : 02 32 82 58 00
têtes ne peuvent exprimer d’attentes
: il s’appelle le « fit ».
La prochaine réunion du CAFE
se déroulera en juin prochain,
avec pour thème : « Les financiers
sont-ils responsables de
la crise économique ? ».
Édouard Bucaille (91)

Vie de
l’Association
Stéphane Ambrosini (85), directeur général France de Adconion Media
Group, Thierry Brûlé (88) directeur général de Publicis Dialog, Anne
Ambrosini (86), consultante RH, responsable des Rendez-Vous CarrieR,
Jean Bourdoncle (88), directeur de la marque Société Générale.
Thème de la conférence : « Savoir vendre pour se vendre, une compétence
à acquérir et à développer »
Quelques
conseils
• Comme le font les sportifs,
il faut cultiver le concept de
« visualisation positive ». Cela
donne confiance et contribue
à la créativité des idées
échangées.
• Si la personne qui sollicite est
stressée, celle qui choisit son
futur collaborateur l’est aussi :
l’enjeu est aussi important.
Il convient donc de rassurer
par son calme et sa maîtrise :
« Être celui qui peut apporter
la solution au problème. »
• Être clair, précis et synthétique
• Se préparer, bien sûr (c’est
50% du succès !) mais sans
exagération : trop de préparation
sous-tend un risque de
manipulation.
Lectures recommandées
Booster sa carrière grâce au
réseau, de Hervé Bommelaer
(Editions Eyrolles)
Trouver le bon job grâce au
réseau, de Hervé Bommelaer
(Editions Eyrolles)
Comment réussir à échouer
de Paul Watzlawick (Seuil)
Marie-Lise Trochu
L’art et la manière
de faire bonne
impression
L’adage selon lequel « on n’a
pas deux fois l’occasion de
faire bonne impression » s’est
une fois de plus confirmé à
l’écoute des trois invités du
Rendez Vous CarrieR du
22 janvier dernier à La Maison
de l’Isère. En effet, Thierry,
Jean et Stéphane, ayant chacun
une vingtaine d’années
d’expérience, ont analysé
pour nous comment réussir
à établir un dialogue avec un
recruteur, mais aussi un futur
client, un futur partenaire…
Au final, comment laisser une
emprunte telle que, sans hésitation,
la personne aura
envie de vous revoir, de vous
confier un projet ?
Morceaux choisis de leur intervention,
très appréciée des
80 participants.
Les étapes
Tout d’abord, il faut réfléchir à
son positionnement : s’entraîner
à se présenter avec clarté, ce
qui suppose de bien se connaître,
avoir réfléchi à ses qualités
et ses défauts, ses réalisations,
ses succès et ses échecs. En
ayant, bien sûr, élaboré un CV
qui reflète tous ces aspects.
Puis, il convient de prouver sa
motivation et son écoute par
des questions.
Avec un rappel : seul 7 %
d’impact passe par le verbal,
d’où l’importance extrême de
l’attitude.
« La bonne attitude génère
une trace mémorielle positive,
sensitive»
« Construire des points
d’aspérité»
« Une image vaut 10 mots. »
« Démontrer que vous êtes
quelqu’un qui sait réfléchir, mais
sans le dire vous même. »
En conclusion, il faut réussir à
avoir établi un dialogue, qui permette
à chacun d’être enrichi
de l’autre.
« Adopter une posture de
questionnement, d’humilité
maîtrisée. »
« Engager une danse
intellectuelle »
« Il faut savoir donner pour
recevoir. »
Dans le cadre du cycle de conférences destiné à tous ceux
qui se posent des questions sur leur évolution professionnelle,
vous êtes invité à participer au prochain Rendez-Vous
CarrieR sur le thème :
« Préparez vos entretiens avec la carte heuristique »
La conférence sera animée par Frédéric Le Bihan,
« Chorégraphe des idées et de l’information »,
Fondateur de l’EFH, Ecole Française d’Heuristique.
Praticien de la carte heuristique de très longue date, il promeut
aujourd’hui la démarche heuristique qui permet d’avancer
avec plaisir et efficacité dans un monde complexe.
Il vous fera découvrir un outil simple dans sa mise en œuvre,
d’une redoutable efficacité quand il est mis au service d’un
projet personnel.
Le Jeudi 9 Avril 2009 à 19h précises
à la Maison de l’Isère
2 Place André Malraux - 75001 Paris
M° Palais Royal ou Pyramides
Un pot amical clôturera les débats à 21 heures.
Modalités d’inscription et frais de participation :
adhérent 2009 : gratuit
Inscription : association.diplomes@esc-rouen.fr
non-adhérent ou accompagnant
Frais de participation : 10 euros/pers
Inscription uniquement par courrier, accompagnée de votre règlement
par chèque à l’ordre de ADESCR, à l’adresse suivante :
Association des Diplômés ESC Rouen,
1, rue du Maréchal Juin, BP 215, 76825 Mont-Saint-Aignan Cedex.
Joindre vos cartes de visite personnelle et/ou professionnelle.
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printemps 2009
9

Portrait
L’eau à la bouche
Véronique Penchienati (89) est depuis peu DG de Danone Eaux France. À ce titre, elle préside aux destinées
d’Évian, Volvic, Badoit… Points forts d’une personnalité qui ne manque ni d’air ni d’eau.
dans un pays où les parfumeries
n’existent pas ! Mais à cœur
vaillant rien d’impossible. « J’ai
ouvert la première parfumerie à
Hong-Kong ! se souvient-elle.
J’ai trouvé la boutique, recruté
les vendeuses… J’ai assuré les
relations publiques, à tel point
que mes interlocuteurs
croyaient qu’Annick Goutal,
c’était moi ! » Et devinez… le
succès est au rendez-vous !
Le grand écart permanent
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10
Véronique Penchienati (89)
11 heures - Paris,
Boulevard Haussmann.
Véronique Penchienati (89)
entre dans le grand hall de
Danone. La DG de Danone
Eaux France a pris le temps
d’être à l’heure. Un challenge
pour qui est à la tête de
550 personnes, cinq marques
et 500 millions d’euros de chiffre
d’affaires…
Un petit passage dans les bureaux,
des bouteilles partout, la
bouteille de Badoit bleue de 2004
ou la toute récente création de
Jean-Paul Gautier pour Évian…
et Véronique se pose dans une
petite alcôve. Idéale pour les
confidences. Les mots coulent,
les mains bougent. Le francparler
est au rendez-vous, l’autodérision
également. Aussi, après
deux heures, les choses sont
claires comme… de l’eau de
roche. Véronique, c’est donc…
L’amour des marques
Annick Goutal, Head &
Shoulders, Danette ou Badoit…
le CV de notre diplômée est pavé
de marques prestigieuses.
Question d’environnement familial
peut-être ? Non sûrement
pas. « Quand je suis rentrée à
l’ESC Rouen, je ne savais pas
ce que c’était que le marketing,
raconte la DG de Danone Eaux
France. Mes parents étaient décorateurs
! » Mais à Rouen, entre
un cas sur les radiateurs ACOVA
et un autre sur les jeux SMOBY,
entre un stage chez Anne-Marie
Beretta et un autre chez Nina
Ricci, Véronique intègre vite les
basiques et le jargon : « Strat »,
« reco », « innov »… Et elle se
forge deux convictions. La première
est que le marketing est
un travail de généraliste autour
d’une marque. La seconde qu’il
est intimement lié à la stratégie
de l’entreprise, et que cet aspect-là
va l’intéresser beaucoup.
Peur, moi ? Jamais
« Je suis fondamentalement
result-oriented, confie celle qui
préside désormais aux destinées
d’Évian, Volvic et autres
Badoit. Je ne me pose pas des
tonnes de questions… Je vois
ce qu’il y a à faire et j’avance ! »
Simple, non ? De fait, les responsabilités
ne l’effraient jamais.
Des exemples ? En 1989,
diplôme tout frais en poche,
Véronique s’installe à Hong
Kong où celui qui deviendra son
mari effectue un VSNE. Pour la
diplômée, pas question de faire
du tourisme. Elle s’attaque à
son premier challenge marketing
: faire connaître Annick
Goutal, une marque uniquement
distribuée en boutiques,
Une des forces de Véronique,
c’est son sens de l’adaptation.
La diplômée adore la liberté,
mais sait se couler dans des
organisations très structurées.
Ainsi, après Hong-kong, la
jeune femme, décidément téméraire,
passe sans coup férir
d’une petite entreprise où règnent
l’autonomie et la réactivité
à un gros groupe réputé
pour ses process… Procter &
Gamble ! « En fait, s’exclame
en riant celle qui ne connaît pas
la langue de bois, je voulais rentrer
chez L’Oréal mais j’ai adoré
les entretiens chez Procter… ».
La toute nouvelle chef de produit
Hygiène-Beauté se plie aux
usages : elle fait un passage sur
le terrain, adopte les process,
se soumet au reporting… bref
elle se forme et se nourrit dans
ce qu’elle qualifie d’« école de
marketing ». Résultats aidants,
Véronique devient chef de groupe
et apprécie d’être chez le
challenger de L’Oréal. « Ne pas
être leader, ça responsabilise,
constate-t-elle. Il faut être malin,
trouver des stratégies de

Portrait
contournement, s’installer dans
des niches. » Adaptation encore
quand la jeune femme
quitte la beauté pour les biscuits
et Procter pour Lu, alors filiale
de Danone. « J’avais besoin de
respirer… avoue-t-elle. Chez
LU, la culture est plus orale, et
l’initiative personnelle encouragée.
J’ai pu apporter ma valeur
ajoutée en matière de développement
publicitaire, animation
d’équipe, formation… » Un retour
de balancier salutaire mais
qui déstabilise aussi. « Sans process,
illustre-t-elle, certains aspects
du management sont délicats.
Ainsi j’ai dû gérer directement
les revendications salariales
de mon équipe ! » Mais peu
importe. Forte de son expérience,
la jeune femme créera ses
propres outils pour évaluer ses
troupes, lesquelles oscillent
entre 15 et 20 personnes.
La quadrature du cercle
Véronique aime l’opérationnel
mais elle adore la stratégie. Et
le contraire est vrai également.
La rapidité qui caractérise les
marchés de l’agroalimentaire
lui convient donc à merveille.
« Actuellement, le marketing
est en réinvention permanente,
explique l’ex-Directrice Marketing
de Danone Produits Frais.
Car ce qui réussit un jour ne
fonctionne plus du tout le lendemain…
» La créativité est
plus que jamais à l’ordre du
jour. « Chez Lu, remarque
Véronique, il s’est agi de redonner
de la santé aux biscuits
en mettant en avant les ingrédients
: 75 % de blé, donc un
gros apport de sucres lents…
Avec Danette, il a fallu jouer sur
l’organoleptique (le goût), où
nous avions une vraie supériorité,
alors qu’avec Activia, nous
avons misé sur le bénéfice
santé et le verbatim du consommateur.
» D’où la campagne
« Satisfait ou remboursé ». Le
résultat ? Les marques ont regagné
des parts de marché !
Pourtant, la joie a été de courte
durée. « La hausse des matières
premières a compliqué
les choses, regrette la diplômée.
L’impact sur l’image est
négatif ! »
Des idées claires
Véronique sait ce qu’elle veut.
Par exemple, progresser mais
rester en France. Sa récente
nomination à un poste de DG
prouve ainsi qu’il est possible de
faire une carrière brillante sans
passer (beaucoup) à l’international.
« Je suis rentrée dans un
groupe français pour rester en
France ! affirme-t-elle. Mon mari
a créé sa société à Paris et il
nous serait difficile de bouger. »
Ce poste de DG, elle l’a obtenu
sur son envie autant que sur ses
résultats. Car la situation n’était
pas simple. « Je voulais sortir du
marketing et prendre une petite
DG en France, résume
Véronique. Mais en France, il
n’y a que de grosses DG…
Pourtant, quand ce poste s’est
libéré, j’ai foncé ! ». La motivation
est là, et le challenge aussi.
En effet, le marché de l’eau
minérale est en crise car les
consommateurs basculent sur
l’eau du robinet. Heureusement,
les consommateurs, la pro du
marketing les connaît bien…
elle devrait donc être la femme
de la situation.
Le ton qui monte, à l’occasion
Spécialement à propos des médias
et des pouvoirs politiques
quand ils font de la bouteille en
plastique le symbole de la pollution.
« Les bouteilles en plastique
sont 100 % recyclables et elles
ne représentent que 0,04 % des
déchets ménagers, martèle la
diplômée. De plus, Danone s’est
engagé dans le développement
durable : 25 % de nos bouteilles
sont faites de plastique recyclé,
et ce chiffre va progresser. » Pour
lutter, la communication sera
donc une fois encore le nerf de
la guerre. « Nous allons expliquer
Indiscrétions
Les prénoms de ses enfants : Robin (11 ans) et Enzo (7 ans)
Le secret de sa vitalité : une séance hebdomadaire d’abdominaux
et stretching avec des copines. Avec un coach, à domicile !
Un grand principe : « je garde toujours une place pour les
copains »
Ce qu’elle attend de ses collaborateurs : qu’ils voient le côté
positif des choses… et qu’ils aient de l’humour !
Son produit Danone préféré : la Danette au chocolat blanc…
Ce qu’elle déteste : être prise en photo pour Planet’®
CV express
ce que nous faisons, pas seulement
montrer de belles images,
termine la DG. L’eau minérale est
un produit bio par nature, qui est
filtrée pendant 20 ans. Les impluviums*
sont protégés : pas de
pesticides et une agriculture raisonnée
! »
Entre arguments écologiques et
bénéfice santé, la stratégie de
notre DG est donc limpide.
Rendez-vous dans quelque mois
pour mesurer le niveau des
eaux !
* impluvium : système de captage et
de stockage des eaux de pluie.
Marie-Suzel Inzé (80)
1989 : sortie de l’ESC Rouen
89-90 : Annick Goutal Hong Kong
90-99 : Procter & Gamble France
Assistante chef de marque / Chef de marque Hygiène
Beauté GMS et Pharmacie
Sept 97 à avril 1999 : Chef de groupe département
Hygiène Beauté
Depuis 99 : Groupe Danone
99-02 : Directeur Marketing LU France
02-04 : Directeur Marketing International Pôle Produits
Laitiers Frais
04-08 : Directeur Marketing Danone France (PLF : produits
laitiers frais)
Depuis 2008 : Directeur Général Danone Eaux France :
Évian, Volvic, Badoit, Salvetat, Taillefine
500 millions d’euros de CA – 28 % du CA consolidé de
Danone (2007)
58
printemps 2009
11

Mobilité
C’est dans les tempêtes que
se forment les bons marins
Marine Richard (née Pincemin, promo 2001) a passé sept années chez General Electric Healthcare avant
d’entreprendre une reconversion professionnelle. Cette transition n’a pas été sans efforts dans ces temps
turbulents : Marine a tenu à partager son expérience, les écueils rencontrés et l’apport du club CarrieR.
même au prix d’un fort investissement
personnel ? Dois-je
renoncer à évoluer ? Ma motivation
s’en retrouve minée.
flash… Une démarche au long
cours où le soutien indéfectible
de mes coéquipiers s’est révélé
crucial.
58
printemps 2009
12
Sept années chez General
Electric Healthcare, puis
l’envie d’horizons nouveaux
J’ai intégré General Electric dès
ma sortie de l’ESC en 2001,
dans des postes marketing aux
sièges américain puis européen,
avant de suivre un programme
interne « Hauts potentiels
Marketing » de deux ans,
pour gérer ensuite la gamme
des solutions d’impressions
d’imagerie médicale en Europe-
Moyen-Orient-Afrique.
Après sept années très formatrices
chez General Electric, la
routine s’installe et peu à peu
me vient l’envie de nouveaux
horizons. Un bilan de compétences
à l’Apec me permet de
Marine Richard (01)
clarifier mes envies et mon positionnement
: je décide de cibler
le secteur pharmaceutique
et de réactualiser mon CV en
conséquence.
Des galères en solitaire
à la traversée en équipée
Très vite, pourtant, mes entretiens
après annonces ou candidatures
spontanées me font
faire face à la difficulté de changer
de secteur. Les chasseurs
veulent souvent m’en dissuader,
ma valeur ajoutée ne leur
paraissant pas évidente dans
un passage du matériel médical
à l’industrie pharmaceutique,
secteurs pourtant connexes.
Mes compétences ne
sont-elles pas transférables,
La pause estivale arrive à point
nommé pour prendre le recul
nécessaire : je décide de mettre
un stop à ce voyage en solitaire
et de repenser ma stratégie
accompagnée du club
CarrieR, les traversées en équipe
étant toujours plus efficaces
qu’en solitaire.
La force d’une équipe :
la synergie des expériences
et des dynamismes
Je ressens très vite l’intérêt d’un
groupe comme le club CarrieR :
des profils variés pour apporter
de nouvelles perspectives et le
partage des dynamismes de
chacun, lors de réunions deux
fois par mois, où les participants
et l’animatrice (un grand merci
au passage à Anne !) partagent
leurs conseils, leurs avancées
et aussi leurs interrogations et
doutes. Ce soutien méthodologique
et psychologique m’encourage
pour entamer une étape-clé
si l’on veut changer de
secteur : la démarche réseau,
à la fois avec des amis personnels
mais surtout d’anciens de
l’ESC travaillant dans mon secteur-cible,
après des entraînements
aux entretiens téléphoniques,
aux présentations
Arrivée à bon port
Après quelques mois de prise
de vitesse, avec des vents tantôt
favorables, tantôt contraires,
de voies d’abord prometteuses
qui se révèlent finalement décevantes,
mais toujours épaulée
par l’équipe du club, tout
s’accélère. Deux offres très intéressantes
tombent en décembre.
J’opte rapidement
pour le laboratoire Genzyme,
une société de biotechnologies
de pointe, reconnue dans le
monde entier, dont l’axe fondateur
est d’apporter des solutions
aux patients atteints de
maladie graves et pour lesquelles
aucun traitement n’existe.
Genzyme me propose en trois
semaines de les rejoindre
comme Responsable marketing
et développement du département
Biochirurgie. J’ai
pour ma part un challenge passionnant
à relever, ciblant la
prévention des adhérences
post-opératoires, aux conséquences
graves (occlusions intestinales,
infertilité féminine,
douleurs pelviennes).
Contact
Club CarrieR
Tél. 02 32 82 58 03

Dossier
Radiographie
Promo 2006
En 2006, ils étaient 365 à quitter l’ESC Rouen,
diplôme en poche. Planet’® a souhaité savoir où en
étaient ces jeunes diplômés. Certes la couverture
nous montre des visages souriants… mais il fallait
creuser pour comprendre. Le premier outil de cette
radioscopie est une enquête. Une première pour
Planet’® ! Une première réussie car riche
d’enseignements. Bien sûr, tous les diplômés n’ont
pas répondu au questionnaire administré en
novembre dernier. Néanmoins, avec 231 réponses,
le taux de retour s’élève à 63,3 %. Un chiffre qui
ravirait tout pro du marketing direct…
De cette enquête ressortent
des idées fortes, que les témoignages
qui suivent illustrent.
Discutons au hasard avec
Sarah, Ingrid, Tony, Amélie,
Claire, Charles-Édouard,
Pauline, Vincent, Domitille,
Dorothée… et une conclusion
s’impose d’elle-même : la
promo 2006 est active, enthousiaste
et… sait tirer parti de son
Master in Management ! Ainsi
elle a investi tous les domaines
de l’entreprise : la finance
et le marketing bien sûr, mais
aussi les ressources humaines,
la vente, la création d’entreprise.
Même l’humanitaire a voix
au chapitre.
Remarquons aussi que les diplômés
2006 ont une préférence
pour les grands groupes
comme L’Oréal, Nestlé,
Bouygues Telecom… qui complètent
leur formation et constituent
un socle solide dans un
CV. Décidément, les jeunes ont
la tête sur les épaules. Et faisons
ensemble une autre
constatation : si les Rouennais
d’un temps préfèrent majoritairement
la région parisienne, un
bon nombre est allé faire ses
armes à l’étranger. Partons
donc tour à tour pour Pékin,
Tel-Aviv, Londres…
Mais stop ! L’heure est maintenant
à la lecture.
Et puis si, un mot encore :
l’accueil que nous ont fait les
diplômés et la qualité de leur participation
encouragent à renouveler
l’opération. La promo 2007
est d’ores et déjà prévenue !
Avertissement :
• Les statistiques données ci-après se rapportent
aux 231 diplômés ayant répondu à l’enquête.
• Les participants n’ont pas répondu systématiquement à toutes
les questions… d’où des petits écarts d’un tableau à l’autre.
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automne printemps 2008 2009
13

Dossier
Une promo
« Plein emploi » !
En novembre 2008, soit deux
ans après l’obtention du diplôme,
94 % des répondants
sont en poste. La même proportion
est en CDI !
Malgré le succès de la Majeure
Création d’entreprise (30 étudiants
suivaient le cours) ; ils ne
sont que trois diplômés à avoir
créé leur entreprise. Il sera intéressant
de revoir leur nombre
dans cinq ou dix ans.
3 % (sept personnes) seulement
se déclarent en recherche
d’emploi.
Ce chiffre est d’autant plus encourageant
que la majorité de
ces demandeurs ont récemment
refusé une ou des propositions
d’emploi…
À noter :
• 7 répondants sont en VIE*.
• 2 diplômés ont repris des études
: Mastère Spécialisé à l’EM
Lyon et thèse via le CNAM.
Pas de temps à
perdre ! Plus d’un tiers
des diplômés 2006 ont
déjà changé d’emploi
Paris/RP en tête, l’étranger recherché, la province boudée
En début de carrière, les diplômés semblent peu intéressés par la province. Même la Haute-Normandie
ne fait pas recette : sur 231 diplômés, 10 seulement y travaillent…
Une situation qu’on peut expliquer par le choix massif fait par les diplômés de travailler dans des grandes
entreprises (voir p. 13).
Des diplômés sur tous les continents
Ils ont 35 diplômés à avoir quitté l’hexagone et on les trouve dans 16 pays*.
Belgium : 2
Switzerland : 3
à Paris ou en région
parisienne : 66,50 %
Irland : 2
en province : 17,20 %
Argentina : 1
Canada : 2
USA : 2
Chile : 1
à l’étranger : 16,30 %
Czech Republic : 1
Germany : 1
Mexico : 1
Netherlands : 1
Senegal : 1
Spain : 1
Australia : 1
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automne printemps 2008 2009
14
Si le poste actuel est le premier
poste dans 58,6 % des cas, c’est
le deuxième dans 36,3 %.
Le salaire ne semble pas être la
motivation essentielle du changement
d’emploi. En effet, le
salaire des diplômés qui occupent
leur deuxième emploi n’est
que légèrement supérieur à ceux
qui n’ont pas encore changé :
moins de 1 000 euros annuels
en salaires, hors primes et bonus
éventuels (voir les chiffres sur les
salaires p. 14).
Les répondants de la promotion
2006 occupent en moyenne leur
poste depuis un an et demi.
* VIE : Volontaire International en Entreprise
China : 4
* : 2 diplômés n’ont pas renseigné la rubrique Pays.
À noter :
• L’Europe attire près de deux tiers des candidats à l’étranger : 20 sur 35,
• le succès de la Grande-Bretagne, qui attire un gros quart des effectifs
et les profils financiers (6 sur 9),
• la Chine fait part égale avec l’Amérique du Nord (4 diplômés chacune).
Depuis combien de temps
occupez-vous cet emploi ?
%
Moins d’un an 29 %
Entre un an et deux ans 24,5 %
Plus de deux ans 46,5 %
100 %
United Kingdom : 9

Dossier
Des débutants prisés
À la question, comment avezvous
trouvé votre emploi ?
Tous les moyens sont bons, à
commencer ceux où le diplômé
est proactif ! Ainsi, stage, candidatures
spontanées, utilisation
du réseau ont débouché
sur un recrutement dans deux
cas sur 3. Une preuve supplémentaire
que les diplômés de
l’ESC Rouen sont attendus
dans les entreprises.
20 %
15 %
10 %
5 %
0 %
Stage de fin
d’études
Candidature
spontanée
Comment avez-vous trouvé votre emploi ?
Réseau
Sites Internet
spécialisés/
CV en ligne
Forum Groupe
ESC Rouen
Autre
Une forte attirance pour les grandes entreprises
Démarrer dans une très grande
entreprise est le choix de la moitié
des diplômés. Audit ou marketing,
c’est sans doute l’occasion
de poursuivre sa formation.
À l’autre bout de l’échelle,
les entreprises de moins de
50 salariés n’attirent que 7 %
des diplômés.
Effectif
Plus de 2000 salariés 51 %
Entre 500 et 2 000 salariés 15 %
De 100 à 500 salariés 20 %
Moins de 100 salariés 14 %
100 %
Conseil, banques, assurances : les classiques ont la cote
Plus de 50 % des diplômés de
la promotion 2006 ont choisi
de travailler dans l’un des secteurs
suivants : finance/banque/assurances,
conseil et
audit. La question sur le niveau
de salaire (voir p. 14) démontre
que ce sont les secteurs qui
fournissent les salaires les plus
élevés.
Études et
conseil : 19,2 %
Finance / banque /
assurances : 18,2 %
Humanitaire : 0,5 %
Industrie
agroalimentaire :
4,2 %
Luxe : 3,7 %
Communication /
média : 6,1 %
Services : 5,6 %
Commerce /
distribution : 5,1 %
Autres secteurs
industriels : 17,8 %
Autre : 0,9 %
Audit : 15 %
Technologies de
l’information (service)
y compris ingénierie
informatique : 3,7 %
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automne printemps 2008 2009
15

Dossier
Fonctions :
vive l’éclectisme !
À ceux qui positionnent l’ESC
Rouen comme une école de
financiers, les résultats offrent
un panorama plus large. Les
diplômés 2006 semblent être
à part égale entre conseil,
finance, marketing commercial/
vente et audit.
Fonction actuelle
Conseil 16,9 %
Finances 16,4 %
Marketing 16,4 %
Commercial / vente 15,5 %
Audit 14,1 %
Administration / gestion / comptabilité 8 %
Communication 1,9 %
Ressources humaines 1,9 %
Achats 1,4 %
Autres 7,5 %
100 %
À noter :
La vente attire autant que
le marketing. Pour les uns,
c’est sans doute le passage
obligé vers un poste
de chef de produit, mais
pour les autres, cela peut
être la découverte du
commercial B to B, une
facette encore peu connue
des jeunes diplômés.
Salaire moyen brut
annuel actuel :
39 163 e (hors primes
et gratifications)
Le salaire reste encore une
donnée délicate : 20 % des
répondants sont restés muets
sur cette question.
Sur les 185 répondants
Salaire
Moins de 35 999 euros 33 %
Entre 36 000 et 44 999 euros 48 %
Plus de 45 000 euros 20 %
Le salaire moyen brut annuel actuel hors primes
et gratifications s’élève à 39 163 e.
100 %
Évolution des salaires : l’audit arrive en tête
On constate une augmentation
de 13 % entre le salaire
d’embauche moyen déclaré
34 702 e et le salaire actuel.
Les diplômés qui occupent leur
deuxième emploi annoncent
un salaire légèrement supérieur
à ceux qui sont toujours dans
leur premier poste (moins de
1 000 euros).
L’analyse par fonction montre
une forte évolution de salaires
pour les fonctions d’audit
(+26 %) et dans une plus faible
mesure pour les fonctions de
conseil (+16 %) et d’administration
/ gestion / comptabilité
(+14 %). Les diplômés ayant opté
pour une carrière financière, marketing
ou commerciale connaissent
une évolution plus faible de
leur salaire (entre 8 et 9 %).
Nous remercions Françoise Dorey, directeur qualité et prospective
du Groupe ESC Rouen, Coralie Bodilis qui a administré et
traité les questionnaires, Marie-Françoise Delaporte, qui a actualisé
les données au fur et à mesure de leur réception.
Pour avoir les résultats détaillés de l’enquête :
association.diplomes@esc-rouen.fr
Marie Suzel Inzé (80)
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automne printemps 2008 2009
16

Marketing
En bref
Majeure :
Marketing et Distribution
Stages : SEB, Unilever Bestfoods,
L’Oréal produits de luxe
Association :
Trophée des Caraïbes
En bref :
IUT Techniques de Commercialisation
1 année en Angleterre :
Bachelor of Art « European Business »
DU Théories et Pratiques Commerciales
Intègre l’École en 2 e année
Majeure : Marketing et Communication
Marketing
Amélie de Roquette
Dans la Mecque du marketing
Vincent Jaloux
Jeune et sage à la fois
Intégrer le marketing de L’Oréal, beaucoup
d’étudiants de l’ESC Rouen en rêvent.
Amélie de Roquette l’a fait.
➜
➜ En sortant de l’école…
… Amélie de Roquette-Buisson a un objectif : faire du marketing. Et
elle connaît la loi du genre : terrain d’abord ! Aussi en septembre 2006,
elle commence comme déléguée commercial chez L’Oréal Produits
grand public en Auvergne. Pour cette parisienne pur jus, l’expérience
est… déroutante. « Je n’avais jamais fait de terrain de ma vie !
s’exclame Amélie en riant. J’ai tout découvert : la réimplantation des
linéaires, la mise en rayon des nouveautés, la gestion des commandes
magasins, des relations clients… C’est dur mais formateur !
Aujourd’hui quand on déclare dix lancements « prioritaires » en même
temps, je sais que c’est impossible pour la force de vente. »
L’expérience terrain ne dure que trois mois car un poste se libère à
Paris et Amélie intègre le Département Coloration. L’heure du marketing
a sonné ! « Pendant un an, je me suis occupée des marques
piliers, enchaîne la chef de produit, puis en mai 2008, j’ai lancé une
nouvelle gamme. Un lancement, c’est un peu une récompense ! »
Là, la jeune femme qui jongle avec les études, le merchandising, les
assortiments et les médias, réussit son coup. Les ventes décollent
et sans cannibaliser les marques piliers. Bien joué !
➜ Son poste actuel
Chez L’Oréal, on avance vite. Aussi, en juillet dernier, Amélie s’attaque
à une catégorie de produits plus stratégique : les soins de la
peau. « C’est un marché en croissance, se réjouit la chef de produit,
surtout pour les antirides. Et un marché qui innove ! Surtout
L’Oréal ! » Avec des budgets qu’elle ne dévoilera pas mais qu’on
devine grisants. Mais attention, qui dit gros moyens dit aussi une
réelle pression. Cette jeune mariée y laissera-t-elle ses soirées ?
« Non ! répond Amélie. La pression est stimulante, mais jamais menaçante.
De plus, on nous encourage à avoir des activités extérieures. »
➜ Demain
« Le marketing me plaît, conclut celle-ci. Chez L’Oréal, iI y a de nombreuses
possibilités. Le portefeuille de marques et de circuits est
vaste : la grande consommation (L’Oréal Paris, Garnier…), le sélectif
(Lancôme, Yves Saint-Laurent…), la coiffure (L’Oréal Professionnel,
Kerastase…), la pharmacie (La Roche-Posay, Vichy…). Et il y a plusieurs
métiers dans le marketing : opérationnel, développement,
études… en France ou à l’étranger ! » Nous n’avons donc pas fini
d’entendre parler de notre chef de produit. Car c’est peu dire qu’elle
le vaut bien.
Les voies du contrôle de gestion sont impénétrables…
et peuvent même constituer un tremplin vers le
marketing. Démonstration avec Vincent Jaloux,
chef de produit Offre chez Bouygues Telecom.
➜ En sortant de l’école…
… Vincent déclare avoir acquis la maturité. Dont acte : deux semaines
après sa sortie de l’école, il signe un poste de contrôleur de
gestion chez Bouygues Construction. Maturité vraiment quand on
a un parcours déjà très marqué Marketing… Oui ! « J’ai voulu commencer
par le domaine où j’étais le moins bon ! » argumente le diplômé.
Un calcul osé mais bien pensé, et pour deux raisons. Parce
que Vincent aime l’opérationnel et que dans le BTP, le contrôle de
gestion se fait avec des bottes et un casque. Ensuite parce que dans
la filiale Rénovation privée, Vincent en prend plein les yeux. « J’ai visité
les travaux des palaces parisiens, confie-t-il. Impressionnant ! »
Au-delà de l’anecdote, le diplômé apprend le métier et gère sept
chantiers de 20 millions d’euros environ.
➜ Son poste actuel
Dans un groupe comme Bouygues, la mobilité est une réalité. Et quand
fin 2007, Vincent demande à passer au marketing, il décroche vite un
poste de chef de produit chez Bouygues Telecom. Un autre monde,
où évoluent d’ailleurs quelques autres diplômés rouennais…
Pratique comme toujours, Vincent s’investit dans les « forfaits non
bloqués ». « J’invente de nouvelles offres, de nouvelles promotions
en croisant les données issues de la Stratégie, de la concurrence,
des tendances… commente-t-il. Le challenge, c’est d’être réactif et
de réussir à se différencier. » Aussi, GPS, accès Internet, télévision…
le chef de produit jongle avec toutes les ressources de la convergence.
Oublié alors le contrôle de gestion ? Sûrement pas. « Le
contrôle de gestion m’a appris bien plus que l’analyse des chiffres,
explique-t-il. Rigueur dans l’écrit, rigueur à l’oral, rigueur dans l’organisation,
tout m’est utile aujourd’hui… » Cela étant dit, les chiffres,
Vincent les manie. Et de citer un budget de cinq millions d’euros
pour une promotion…
➜ Demain
Ce qu’il fera dans trois ou cinq ans, Vincent n’en sait rien. Pour l’instant,
ce job est passionnant et sa vie bien remplie. Papa depuis quelques
mois, le chef de produit enchaîne des journées longues avec
des nuits courtes. Pourtant une idée germe… « J’aimerais bien créer
mon entreprise » confie-t-il. Entre contrôle de gestion et marketing,
le projet est en bonne voie.
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automne printemps 2008 2009
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Commercial
En bref
Bi-DEUG : Anglais-Éco
2002 : entre en 1 e année
Majeure 2 e année :
Marketing et Communication
Finances
En bref
Majeure : Gestion financière
Stages : CDC IXIS CAPITAL MARKET,
Groupe Oddo Pinatton, Ernst & Young
commissariat aux Comptes
Echange universitaire de 6 mois avec
UST (University of Science et Technology)
de Hong Kong
Pauline Motte
Objectif vente
Pauline Motte a un credo, la vente, et du talent.
La preuve ? Elle opère aujourd’hui comme
responsable de clientèle chez Yahoo !
Charles-Henry Watine
Actif, voire proactif
Pas à pas, Charles-Henry Watine se construit un
joli parcours dans l’investissement.
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18
➜ En sortant de l’école…
… Pauline Motte fait un choix finalement assez rare pour une diplômée
de l’ESC Rouen : la vente ! Aussi en octobre 2006, elle rejoint Zefir Web
(Le Figaro), une des premières régies Web du marché, comme chef de
Pub Internet. Pauline a tout pour réussir. D’abord deux stages formateurs,
l’un effectué dans la régie pub d’Investir Magazine, l’autre dans
l’agence média OMD (Omnicom). Elle a surtout une conviction sur son
métier : « La vente d’espaces publicitaires contient une véritable dimension
conseil, explique-t-elle. En effet, les annonceurs ont une vision assez
incertaine de l’Internet. » La jeune femme creuse donc le filon, et avec
un certain succès. Le chiffre d’affaires restera hélas top secret… mais
pas le talent de Pauline qui attire des convoitises. Au bout de
18 mois, la diplômée est chassée par Yahoo France. Comment résister ?
➜ Son poste actuel
Depuis octobre dernier, la responsable de clientèle nage dans le bonheur.
« J’ai une chance inouïe d’avoir intégré Yahoo ! » s’exclame Pauline.
La diplômée, qui reconnaît travailler beaucoup, concocte des stratégies
de communication pour ses clients, les agences Média. « Mon principal
client, Nextedia, représente LVMH, Cetelem, Universal Mobile… affirme-t-elle.
Avec des univers aussi différents, le sur-mesure s’impose
! » Pauline pioche donc dans une boîte à outils faite de bannières
classiques, de vente au clic… « J’utilise aussi le ciblage comportemental,
poursuit la spécialiste. C’est une technologie créée par Yahoo. Elle
permet, en fonction des recherches effectuées par l’internaute de l’interactivité
avec la publicité, de fournir la bonne pub à la bonne personne,
au bon moment. » En bref : de spécialiste, Pauline est en train de
devenir experte.
➜ Demain
L’avenir est clair. « Yahoo est une entreprise américaine, remarque la
jeune femme, on peut progresser vite. De plus Yahoo est présent dans
80 pays, les perspectives d’évolution à l’international sont réelles. » On
peut faire toute confiance à Pauline pour en profiter. Le mot de la fin ?
Il sera dédié à son école de commerce préférée. « Les métiers de la
vente ne sont pas mis en avant à l’ESC Rouen ! résume la diplômée.
Pourtant, on y développe la confiance en soi, on y apprend l’écoute, la
gestion des conflits… » Alors, c’est vendu ?
➜ En sortant de l’école…
… Charles-Henry Watine veut réaliser son rêve : travailler en FUSAC
(Fusions-Acquisitions). Mais dans les banques d’affaires, on compte
beaucoup d’appelés et peu d’élus… aussi le diplômé trouve une
parade. « J’ai effectué un stage de sept mois chez Rothschild & Cie,
raconte-t-il. J’y ai découvert la réalité du métier : un niveau d’exigence
très élevé, une charge de travail phénoménale… mais aussi
d’importantes responsabilités, beaucoup d’implication sur des dossiers
à forts enjeux, bref ! une excellente formation ! » À la fin de quoi,
en septembre 2006, Charles-Henry persiste et signe… un CDI d’analyste
M&A chez Lazard Frères. Il travaille alors sur des opérations
d’achat et de vente d’actifs cotés et non cotés pour le compte de
fonds d’investissement et d’institutionnels français et étrangers. Si
l’expérience est « enrichissante à tout point de vue », elle laisse néanmoins
le diplômé sur sa faim. « Le conseil génère une frustration : la
décision finale est dans les mains de l’investisseur : c’est lui qui prend
les risques, pas la société de conseil ! résume Charles-Henry. De
plus, je viens de me marier, et ce métier n’est pas compatible à mon
niveau avec une vie de famille. »
➜ Son poste actuel
Charles-Henry passe donc du côté investisseur. En décembre 2008,
il opte pour un job plus opérationnel chez Unibail Rodamco, société
d’investissement immobilier commercial. Désormais, c’est lui qui
tient les manettes ! « J’étudie des opportunités d’investissement et
d’arbitrage de notre portefeuille d’actifs, détaille l’investment manager.
Mon objectif est d’optimiser la création de valeur tout en minimisant
mon risque. » Place donc à l’autonomie et à la créativité !
L’ordre de grandeur des transactions, entre 20 à 500 millions d’euros,
convient bien à notre financier, tout comme son nouvel environnement.
« La culture d’entreprise est plus collective que celle d’une
banque d’affaires, constate-t-il en souriant. Et l’organisation de ma
vie personnelle plus simple… »
➜ Demain
Heureux, alors ? Oui sans doute. Pourtant, exigeant par nature,
Charles-Henry veut aller plus loin dans la prise de risque. « Je voudrais
m’engager financièrement dans un fonds d’investissement et
contribuer au montage de projets à forte création de valeur, assuret-il.
Mais c’est encore un peu tôt… » Avant de faire ses premières
mises, le diplômé va donc continuer à engranger de l’expérience.
Un arbitrage plein de bon sens.

International
En bref :
Prépa HEC
Stage de vente chez Louis Vuitton – 5 mois
Année de césure : stage de marketing international
9 mois chez Nestlé - La Source
Perrier
Dominante : Marketing et Distribution
à l’international.
Erasmus en Suède
Finances
En bref :
DUT Commerce International
Année de césure : stages chez CDC
IXIS Capital Markets en salle
de marché puis à la Société Générale
en risques de crédit
Semestre en échange Erasmus
à Valencia (Espagne)
Claire Maurer
Such a sweet programme
Tony Lafosse
En pleine crise
Claire Maurer suit le programme International
Marketing and Sales Training de Nestlé.
Deux années pour explorer marketing, contrôle
de gestion et… confiseries !
➜
C’est dans un marasme financier inédit que
Tony Lafosse apprend le délicat métier d’Analyste
Crédit. De Chicago à Londres, la crise s’avère
riche… d’enseignements.
➜ En sortant ➜➜ de l’école…
En sortant de l’école…
… Claire Maurer a les idées… claires ! Elle veut un poste de commercial
dans le secteur agroalimentaire et basé dans le Sud de la
France. Une annonce pour intégrer le programme International
Marketing and Sales Training (IMST) de Nestlé en décidera autrement.
« J’ai répondu car c’était une opportunité de formation exceptionnelle,
relate Claire. Mais le process de recrutement a été complexe…
» Et sélectif on s’en doute car Nestlé mise sur le long
terme.
Claire passe d’abord cinq mois au siège en Suisse. En mai 2007, le
programme IMST la propulse à Prague pour un an de marketing. Sa
mission ? « Mon objectif, répond la diplômée, était de rationaliser le
portefeuille de produits de la marque Orion, une marque locale de
chocolats, barres chocolatées et confiseries, et de développer de
nouveaux produits. » Le job est intéressant, mais la barrière de la
langue délicate. Si la langue de travail officielle est l’anglais, tout l’aspect
informel se fait en tchèque.
➜ Son poste actuel
En octobre 2008, Claire quitte le marketing pour le contrôle de gestion.
Plus précisément, l’évaluation des promotions, avec les forces
de vente. Sur ce trimestre, la jeune femme passe rapidement. Même
avec quelques biscuits, ce n’est pas sa tasse de thé… S’ensuit alors
une nouvelle étape du IMST : le Category management. « Je suis
chargée de développer une stratégie pour un de nos clients, Tesco »
explique Claire. En travaillant sur cette chaîne britannique d’hypermarchés,
elle ajoute la corde Distribution à son arc. Bien !
➜ Demain
Pour l’heure Claire « absorbe » et fait des points réguliers avec ses
deux référents. « Ce programme est une belle chance, confie-t-elle.
J’ai deux ans pour apprendre avant de faire mes preuves ! ». Mais
la fin de l’IMST est proche et Claire attend sa nouvelle feuille de route.
Et dans cinq ans alors ? « Ce sera toujours Nestlé et forcément à
l’international ! assure la diplômée. L’Europe d’abord puis l’Asie du
Sud-Est ou l’Amérique du Sud… » Rien à dire, chez Nestlé, on mise
sur les produits gagnants.
… Tony Lafosse a une conviction : sa voie sera financière ou ne sera
pas ! Il a aussi deux objectifs : partir à l’étranger -son expérience
Erasmus l’a enchanté- et travailler en banque d’investissement. La
solution sera… un VIE ! « Je suis parti un an et demi en VIE chez
Calyon à Chicago en tant qu’Analyste Crédit, explique Tony. Les
douze premiers mois ont été riches en termes de volume de transactions
et de nouveaux mandats grâce à l’abondance de liquidités
sur les marchés. Puis, à partir de l’été 2007, j’ai vécu de l’intérieur
l’impact des premières faillites de sociétés américaines de financement
hypothécaire liées aux subprimes… »
Le VIE se révèle donc très formateur et la vie américaine séduisante.
Toutefois la vieille Europe manque à notre diplômé…
➜ Son poste actuel
Tony postule avec succès à Londres, chez Eaton Vance Management,
un fonds d’investissement qui gère plus de 125 milliards de dollars d’actifs.
« J’ai la responsabilité d’assurer la performance financière d’un portefeuille
d’investissements en dette LBO, explique l’analyste crédit. Mon
portefeuille est constitué d’environ 40 sociétés européennes, dont
Orangina, United Biscuits ou Manchester United… » Tony analyse l’évolution
du risque de crédit, anticipe les potentiels défauts de crédit, propose
des stratégies de gestion en achetant, vendant ou swapant des
parts de dettes LBO sur le marché secondaire… et maintient un contact
étroit avec les nombreux intervenants : investisseurs, agences de notation,
banques, fonds de private equity, managers des entreprises de
son portefeuille.
Apprendre le métier en plein marasme économique ne déroute pas
l’analyste crédit. « Les bonus seront peut-être moindres mais on apprend
plus ! confie-t-il en souriant. En effet nous devons traiter avec de
nouvelles informations au jour le jour et comprendre leur impact sur les
entreprises ! » La rançon de cet apprentissage intensif, on la connaît :
des journées de travail longues, rythmées par la pluie londonienne…
➜ Demain
Demain ? Tony n’y pense pas encore. Pourtant de nombreuses voies
s’offrent à lui. « Je pourrais évoluer en tant qu’Analyste Crédit senior,
puis manager, énumère-t-il. Je peux aussi passer à la gestion d’actifs,
au Relationship Management… » Et après quelques instants de
réflexion, une nouvelle voie apparait. « Peut-être aussi que je créerai
mon entreprise… » hésite Tony. Une entreprise, qui, on l’espère, ne
connaîtra pas la crise.
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automne printemps 2008 2009
19

Dorothée Moshevich
En bref
International
Prépa HEC
Stage de 5 mois chez Catherine Zadeh (bijoux)
à New York
Stage de 5 mois en Corporate Finance
Management, à la Banque ING
Année de césure : étudie la géopolitique
et l’histoire à l’Université de Jérusalem.
Majeure : FCP (Finance Contrôle et Pilotage)
Ingrid Buchberger
Commerce international
En bref
Prépa HEC
2 e année : part en Argentine dans le cadre
d’un échange
Dominante : Marketing et Communication
Année de césure : 6 mois chez Air France
au Chili + 6 mois chez UbiSoft en trademarketing
en charge des filiales européennes
et asiatiques à Paris
Un choix pour la vie
Une globe-trotteuse née
Dorothée Moshevich investit. Dans un pays qu’elle
aime, Israël, et dans son métier d’analyste financier.
Depuis Tel-Aviv, coup d’œil sur une diplômée
fidèle à ses projets.
Aucun doute, Ingrid Buchberger est faite pour
l’international. Son VIE en tant que Marketing
Communication Executive chez AIR FRANCE KLM
à Pékin en est une des nombreuses preuves.
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automne printemps 2008 2009
20
➜ En sortant de l’École…
… Dorothée Moshevich (nom de jeune fille Lévy) concrétise sa passion
pour Israël. Une passion qui d’ailleurs avait séduit le jury d’entrée à
l’École… Elle part donc vivre en Israël. Les débuts à Tel-Aviv sont plaisants.
« En Israël, les immigrants sont pris en charge pendant six mois,
explique Dorothée. Il y a cinq à six heures de cours d’hébreu par jour et
des visites pour appréhender la culture. » Le programme d’intégration
doit être bien fait car, en décembre 2006, Dorothée trouve un travail,
mieux un travail sur-mesure ! Elle rejoint en tant qu’analyste un fonds
d’investissement local, Catalyst Fund.
➜ Son poste actuel
Sur ce fonds qui gère 100 millions de dollars, Dorothée est intarissable.
Le positionnement d’abord. « Notre première particularité est de lever
des fonds étrangers, commence-t-elle, la deuxième est de les investir
dans des entreprises High-tech, matures, et apparentées à Israël. » Et
de citer nombre de candidats spécialistes du Websecurity, des antivirus
ou de l’interopérabilité sur lesquels elle a dû plancher. « Nous nous appuyons
sur des compétences externes, précise la diplômée. Avocats,
auditeurs, experts du domaine… et nous rendons ensuite un rapport
sur l’équipe dirigeante, le marché, la pertinence du business modèle.
De là découlera une éventuelle prise de participation par notre fonds
d’investissement. » Ensuite, les choses deviennent plus concrètes et la
jeune femme assiste aux côtés des partenaires du fonds aux conseils
d’administration des sociétés retenues. Pas mal pour une débutante !
« Ici, s’enthousiasme Dorothée, l’âge importe peu, la hiérarchie est légère
et les quatre partenaires sont très accessibles. J’apprends beaucoup
! » Bientôt, elle devra travailler pour réaliser des successfull exits,
pardon des sorties bénéficiaires.
➜ Demain
Demain, c’est loin ! Dorothée, qui parle désormais aussi bien l’hébreu,
l’anglais que le Français, restera en Israël. Encore que… « Je suis bien
ici, résume-t-elle en riant. Le climat est parfait et les relations avec les
gens sont comme je les aime : simples et directes ! Mais j’ai toujours
eu la bougeotte, je repartirais volontiers pour un an ou deux à l’étranger
avec mon mari. Au Canada, car mon mari est canadien, en France ou
ailleurs… » Un autre type de successfull exit ?
➜ En sortant de l’École…
… Ingrid Buchberger a une voie toute tracée à l’international. Pourtant
pas question de foncer bille en tête ! « J’ai d’abord prospecté en France,
assure Ingrid, mais très vite, l’envie de repartir s’est imposée ! J’ai donc
cherché un VIE… » Ingrid met alors à profit son expérience chez Air
France au Chili et décroche un VIE de 24 mois en Chine comme Marketing
Communication Executive. L’arrivée à Pékin se fera en juin 2007, alors
que la Chine se prépare à accueillir les Jeux Olympiques…
➜ Son poste actuel
Depuis 18 mois, la jeune femme est en charge des sponsorings et des
partenariats du groupe AIR FRANCE KLM. La problématique marketing,
elle la maîtrise. « Nous devons nous faire connaître des cadres et
employés chinois qui ont aujourd’hui les moyens et la possibilité de
voyager à l’étranger, détaille-t-elle. Aussi, pour constituer des bases de
données, je développe des promotions conjointes avec des entreprises
ou organismes, chinois ou étrangers, qui visent cette même clientèle. »
Ingrid travaille aussi à entretenir, via le sponsoring, les liens avec les communautés
étrangères et en particulier avec la communauté française.
Toutefois ici l’aspect professionnel n’est pas le plus délicat. L’immersion
dans la culture chinoise et dans un contexte de fusion toute fraîche entre
Air France et KLM sont autrement plus complexes ! « Ma chef est chinoise,
mes cinq collègues aussi. Mais mon N+2 est néerlandais et mon
N+3 français… » illustre Ingrid. L’occasion donc de tester les différences
de management. « Il faut sans cesse s’adapter à son interlocuteur et
faire preuve de souplesse et d’ouverture d’esprit ! » commente ainsi la
diplômée. Pour s’intégrer au plus vite aux mœurs locales, la jeune femme
n’a pas hésité : elle vit dans un quartier 100 % chinois, circule à vélo et
prend des cours de mandarin, deux heures par semaine ! Avec un certain
succès. « Je me débrouille dans la vie courante ! » s’exclame-t-elle.
Et elle réussit même à comprendre quelques apartés dans les réunions
professionnelles…
➜ Demain
Le VIE d’Ingrid se termine en juin 2009. La suite ? « Plusieurs possibilités
existent, reconnaît la diplômée. Approfondir mon expérience en
Chine, intégrer le siège d’Air France à Paris, ou pourquoi pas, découvrir
encore un autre pays… ». Pays qui pourrait se situer en Europe, plus
proche de la France, de sa famille et amis. On comprend !

Ressources humaines
En bref
Licence Langues Etrangères à Nancy
1 an en Allemagne (Erasmus)
Admission parallèle en 2 e année
Master Gestion des Ressources Humaines
IAE Rouen
Humanitaire
En bref
Hypokhâgne + Khâgne
Majeure : Marketing et Distribution
à l’International
Année de césure en 2005
Passe 4 mois en Inde dans un centre
de formation pour les Intouchables
Sarah Meskell
Vive la chasse… de têtes !
À 25 ans, Sarah Meskell pratique la chasse de
têtes. La vraie. Un job qui, chez Egon Zehnder
International, nécessite à la fois un excellent relationnel
et une vraie fibre commerciale.
Domitille Duverne
ONG ou le marketing durable
Domitille Duverne est Responsable Marketing
Adjoint chez Médecins Sans Frontières. Des responsabilités,
un métier qui a du sens et un avenir
plein de promesses… On dit bravo !
➜ En sortant de l’École…
… Sarah Meskell transforme son stage de fin d’année dans le cabinet
Alexander Hughes en CDI. La toute jeune chargée de recherche fait vite
ses preuves car elle est approchée par Egon Zehnder International, un
des cinq premiers cabinets de chasse de tête mondiaux. Elle y entrera
en janvier 2007.
➜ Son poste actuel
Chez Egon Zehnder International, Sarah est, à 25 ans, la petite jeune
du pôle Recherche. Ce qui ne l’empêche pas de chercher des dirigeants
dont les rémunérations oscillent entre 150 000 et 300000 euros…
La jeune femme s’implique dans environ 25 missions par an, lesquelles
concernent à la fois entreprises du CAC 40 et PME. « J’interviens après
le brief client/consultant, commence-t-elle. Il faut lister les sociétés cibles,
établir le profil du candidat, comme Egon Zehnder International ne
passe aucune annonce, pister la perle rare : base de données, réseaux
virtuels, sourcing, annuaire des grandes écoles… ! » Ensuite il faut combiner
sens de l’écoute et sens commercial. « J’appelle les cadres pressentis
et je les préévalue, explique Sarah. Et je leur présente l’opportunité,
parfois sans dévoiler le nom du client. » Ce qui plaît particulièrement
à notre diplômée, c’est de présenter au consultant des candidats au
profil atypique car « c’est toute la valeur ajoutée de la chargée de recherche
! ».
Mais les missions ne sont pas tout. Spécialisée dans l’aéronautique,
l’automotiv, les industries de process (papier, chimie…), le BTP… la diplômée
assure une veille sectorielle intense. « Je passe beaucoup de
temps à lire la presse, assure-t-elle. Je repère les mouvements et nominations,
j’envoie parfois un mot de félicitations. » Réseau, nerf de la
guerre…
➜➜
➜ Demain
Certes, Sarah apprécie les valeurs du cabinet : respect des candidats,
confidentialité, engagement. « Ici, illustre-t-elle, les honoraires sont forfaitaires
et non pas liés à la rémunération du candidat choisi. Nous pouvons
donc vraiment faire du conseil ! » Toutefois, l’enthousiasme n’empêche
pas la sagesse. « On est vite marqué par le conseil, termine Sarah.
Beaucoup d’autonomie, des liens hiérarchiques souples… Pour moi,
la prochaine étape sera un passage en entreprise, d’ici trois ou quatre
ans. » L’avis aux chasseurs de tête est d’ores et déjà lancé !
➜ En sortant de l’École…
…Domitille a deux idées : travailler dans la culture – c’est une vraie littéraire…
ou dans une ONG. « Je voulais faire un métier qui ait du sens
pour moi » explique-t-elle. Une envie qu’elle avait testée en Inde en assurant
le développement commercial d’un centre de formation pour les
« hors-castes ». Aussi, en avril 2007, elle respecte son éthique et entre
à Médecins Sans Frontières comme Responsable Marketing Adjoint.
Mission : développer les dons…
➜ Son poste actuel
100 % marketing ! Domitille navigue donc entre marketing direct, prospection,
fidélisation des clients, pardon ! des donateurs, et multiplie les
nouveaux canaux pour récolter des fonds. « Nous travaillons le canal
postal mais aussi le Street Marketing et surtout le canal Web, qui a explosé
après le tsunami de décembre 2004. » Notre marketeuse d’un
genre nouveau s’est même spécialisée dans cette branche. « Nous
lançons des campagnes combinées de mailing papier et d’e-mailing,
illustre-t-elle, nous mettons en place les nouveaux moyens de paiement
comme Paypal. » L’ONG ira-t-elle, comme tout bon professionnel du
e-commerce, jusqu’au tracking des donateurs en ligne ? Là Domitille
marque une pause. « On ne traite pas un donateur comme un acheteur,
insiste-t-elle, nous devons être diplomates et doser la pression. » On
est bien au cœur du marketing. D’autant qu’au fil des mois, Domitille a
acquis les travers de ses collègues du secteur marchand. « Je devrais
aller sur le terrain, soupire-t-elle, mais je ne trouve pas le temps ! »
➜ Demain
À cette jeune femme engagée, on a envie de poser une question.
Commencer sa vie professionnelle dans une ONG, n’est-ce pas être
marquée à vie par l’associatif ? « Si, regrette Domitille, mais parce que
les recruteurs se font des idées fausses sur nos compétences. Ici, le
marketing est aussi professionnalisant qu’ailleurs ! Mais peu importe, je
suis prête à faire le choix de l’associatif. » Domitille n’entend toutefois
pas se priver de la mobilité : à terme on pourrait bien la retrouver dans
une des 19 sections de MSF dans le monde… ou dans une fondation
d’entreprise/mécénat !
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automne printemps 2008 2009
21

Entreprendre
Créer en binôme
Les statistiques le prouvent : la création d’entreprise est une aventure souvent menée en tandem. En témoigne
une fois de plus le cas d’Alexis DELLOYE (06), Audrey DELORME (06), Raphaël GIL(06) et Mariette COUSTY (05).
Chaque duo s’est investi à fond, quasiment dès la sortie de l’École, dans des concepts radicalement différents :
les bars à jus de fruit (MIX Juice Bar) pour Audrey et Alexis, le développement d’artistes musicaux (Minimum)
pour Mariette et Raphaël. Réponses à quatre mains…
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printemps 2009
22
Quel a été votre parcours
avant de vous lancer dans
l’aventure entrepreneuriale ?
Minimum :
Il est bref ! Nous avons construit,
pensé et lancé Minimum dès
notre diplôme de l’ESC obtenu.
C’était un choix de passion, tout
comme l’avait été celui de faire
notre année césure dans l’industrie
musicale. Nous avions alors
tissé les bases d’un réseau, que
nous nous évertuons à étendre
dans le cadre de nos activités.
MIX Juice Bar :
Nous sommes tombés amoureux
du concept de bar à smoothies
lors de notre année de césure
à Sydney, Australie. Pendant
notre MBA (Major in Finance) à
New York, USA, même à moins
20 degrés, nous avons également
constaté une réelle effervescence
pour les « juice bars ».
Nous n’avons pas attendu plus
longtemps pour tenter l’aventure
et proposer ce produit naturel,
frais et excellent pour la
santé. Notre premier MIX Juice
Bar ouvrait ses portes début
avril 2008. Notre second point
de vente a ouvert en juin 2008.
Quelle est l’activité de votre
entreprise ?
Minimum :
Le terme communément utilisé
de « label-tourneur » ne nous semble
pas correctement refléter la
réalité de notre activité. Minimum
est un outil de développement et
de promotion pour ses artistes. Si
le disque et la scène sont les deux
voies sacrées, l’évolution de l’industrie
aboutit à une explosion
des opportunités. C’est le moment
de créer, d’inventer de nouveaux
modèles. Il y a Internet bien sûr,
ce terrible risque et cette immense
chance. Risque car il a bien plus
coûté qu’il n’a rapporté jusqu’à
présent, artistes compris. Chance
car il doit permettre de refonder
une industrie qui vivait sur ses
vieilles habitudes.
MIX Juice Bar :
Comme son nom l’indique, MIX
Juice Bar est un bar à jus et
smoothies. Nous proposons à
nos clients des jus de fruits fraîchement
pressés, des smoothies
(voir encadré ci-contre) fraîchement
mixés. Ces jus et smoothies
sont réalisés sous les yeux de nos
clients. Nous avons une trentaine
de recettes pour satisfaire toutes
les envies. Certains préfèrent une
liberté totale dans le choix des
fruits et légumes. Ainsi, ils peuvent
choisir ce qu’ils désirent et se faire
plaisir. Nos clients peuvent accompagner
leurs jus et smoothies avec
une soupe « maison », un sandwich,
un bagels ou une tortilla
100 % naturelle pour un déjeuner
complètement « healthy ».
Comment et à quel moment
l’idée a-t-elle germé ?
Minimum :
C’est un processus progressif.
On ne crée pas une entreprise
pour créer une entreprise. Et on
ne se réveille pas un matin avec
la solution miracle. On le fait à la
suite de rencontres, d’analyses,
d’idées mises en commun…
Que suis-je capable d’apporter
sur ce marché qui n’existe pas,
ou qui n’est pas suffisamment
exploité ? Comment se différencier
? Tout le reste découle de la
réponse qu’on y apporte.
MIX Juice Bar :
L’idée à germé lors de nos expériences
à l’étranger ; nous y
avons découvert de nouveaux
modes de consommations.
Nous avons compris que le
smoothie n’était pas un phénomène
de mode mais plutôt un
nouveau mode de consommation,
une véritable alternative aux
petits plaisirs souvent bourrés
de mauvaises calories.
L’avantage du smoothie réside
dans le fait que c’est excellent
au goût et c’est aussi excellent
pour la santé.
C’est donc à partir de ce constat
que nous avons élaboré un projet
d’ouverture de boutiques de
bar à smoothies. Il a fallu adapter
au marché français ce que nous
avions vu dans d’autres cultures
: tout d’abord familiariser
avec cette boisson, aménager
des places assises car la façon
de consommer « à emporter »
est encore peu répandue…

Entreprendre
Comment vous répartissez
vous les rôles ? Quelles sont
vos complémentarités ?
Minimum :
Nous sommes une toute petite
structure. Les choix stratégiques
sont donc faits en commun.
Mariette gère le pôle
« scène / événementiel », je
(Raphaël) concentre mon attention
sur l’activité « maison
de disque / musique enregistrée
». De par nos spécialisations,
je m’occupe plus spécifiquement
du marketing
(Dominante Marketing-
Communications), et Mariette
des aspects juridiques et sociaux,
qui sont nombreux…
MIX Juice Bar
Audrey & moi (Alexis) avons tout
d’abord travaillé au sein même
de nos boutiques pendant les
premiers mois d’exploitation
jusqu’au moment où nous
avons trouvé notre rythme de
croisière. Ensuite, nous avons
embauché un manager responsable
des deux établissements
et des employés polyvalents.
En ce qui nous concerne,
Audrey s’occupe de tout ce qui
est opérationnel : produits -
recettes - plannings - productivité
au sein de nos boutiques
(optimisation de l’espace de
travail) pour atteindre nos objectifs
de rentabilité.
Pour ma part, je suis en charge
de l’administratif de la société
(il y en a !), du marketing et des
relations presse.
Quels sont vos projets
d’avenir ?
Minimum :
Il y a les projets artistiques
d’abord. Locksley, jeune groupe
garage-pop de Brooklyn
déjà vu dans la BO de
Cloverfield, a sorti son premier
album début 2009 chez
Minimum. Nous préparons également
les premiers albums de
deux artistes français : Alban
Dereyer et Greg Gilg.
Tout ce joli monde sera réuni
du 5 au 7 mars à La Maroquinerie
(Paris) pour la 2 e édition du
Festival Minimum. Cet événement,
construit autour de nos
artistes, permet de défendre
notre travail et développer notre
image de marque.
Par ailleurs, notre activité « musique
enregistrée » suivra deux
nouvelles voies dès 2009 : une
distribution qui veut s’ouvrir
vers l’Europe et un travail de
synchronisation (musique de
pubs, de films…) en partenariat
avec EMI.
MIX Juice Bar
Bien entendu, l’objectif est de
dupliquer ce concept et ouvrir
de nouvelles boutiques dans
un futur proche, en franchise
ou en propre.
Avant cela, nous devons améliorer
notre rentabilité, augmenter
notre CA et supporter les
effets de la crise économique
qui représente une menace
dans la mesure où notre cœur
de métier est un produit d’achat
impulsif encore peu familier des
Français.
Extrait de l’encyclopédie Wikipedia
Quel message avez-vous
envie de faire passer aux
lecteurs, en particulier les
jeunes diplômés ?
Minimum :
Inventez votre propre parcours
et ne suivez pas les
éléphants !
MIX Juice Bar
L’aventure de la création d’entreprise
est sans aucun doute
l’expérience qui nous a le plus
appris.
Contacts :
www.mixjuicebar.com
delloyealexis@hotmail.com
delormeaudrey@hotmail.com
Adresse des points de vente de MIX Juice Bar :
92, Bd St-Germain – 75005 Paris (01 43 26 52 33)
& 81, Rue Rambuteau – 75001 Paris (01 42 33 40 28)
www.minimummusic.com
raphael@minimummusic.com
mariette@minimummusic.com
Festival Minimum, du 5 au 7 Mars 2009
à La Maroquinerie, 23 rue Boyer, 75020 Paris
http://www.myspace.com/minimumlefestival
Locksley - Don’t Make Me Wait
Premier album / Sortie le 19 Janv.
http://www.locksleyfrance.com
C’est bien sûr un parcours
semé d’embûches mais tellement
valorisant qu’il mérite
franchement d’être vécu. Tous
les avis sont bons à écouter
mais suivez votre intuition,
c’est la plus importante pour
vous faire avancer.
Propos recueillis par
Marie-Lise Trochu
Un smoothie est une boisson réalisée à partir d’ingrédients frais et naturels tels que des fruits, des légumes
mixés, des jus de fruit.
Sans ces jus, le smoothie ne serait qu’une vague purée ou panade de fruit. Cette composition garantit
un concentré de vitamines sans explosion calorique. Parfois d’autres saveurs telles que le chocolat
ou le thé vert peuvent rentrer dans le mélange.
Bien que cousin lointain du milk-shake, le smoothie est très différent de cette célèbre boisson car il ne
contient pas de crème glacée.
Les smoothies ont été commercialisés à la fin des années 1960 par des vendeurs de glace et des
magasins diététiques. Les ventes de smoothies, et le chiffre d’affaires issus de ces ventes, se sont
accrus depuis le début des années 2000 aux États-Unis et au sein de l’Union européenne.
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printemps 2009
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Spécial
Finance
Un professionnel du droit compt
et de l’évaluation devenu expert
Fondateur du cabinet Paper Audit & Conseil, Xavier Paper (84), attiré très tôt par le chiffre, revient sur les
principales étapes d’une carrière marquée par le souci constant de l’éthique.
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printemps 2009
24
Xavier Paper (84)
Quel a été le parcours qui vous
a conduit à créer votre propre
entreprise ?
Étant originaire de la région
rouennaise, je suis entré à Sup
de Co Rouen à l’automne 1981
après une année de classe préparatoire
au Lycée Corneille de
Rouen. Durant ma troisième
année à l’école, j’ai effectué un
stage de trois mois au cabinet
Mazars qui m’a donné une première
idée du monde de l’expertise
comptable et de la variété
des missions qui pouvaient
y être proposées. Après
mon diplôme obtenu à l’été
1984, j’ai débuté à la Fiduciaire
de France à Rouen où j’ai été
chargé de travaux purement
comptables comme la tenue
des grands livres ou l’établissement
de la liasse fiscale. J’ai
ensuite rejoint au bout d’un an
le cabinet Arthur Andersen à
La Défense où j’ai pu mener
mes premières missions de
commissariat aux comptes. En
1986, ma décision d’intégrer le
cabinet Salustro Vincent Gayet
et Associés, devenu ultérieurement
Salustro Reydel, a marqué
une étape importante de
ma vie professionnelle puisque
j’y suis resté presque 18 ans.
En plus des travaux classiques
de commissariat aux comptes,
j’ai pris part en 1986 à l’audit
de privatisation de la chaîne
TF1, car le cabinet avait été
nommé auditeur du gouvernement
pour cette opération ; la
vague de privatisation qui a caractérisé
les années 1986
et 1987 m’a d’ailleurs permis
de participer ensuite à une opération
similaire avec Matra. En
1997 s’est produit un tournant
dans ma carrière grâce à un
détachement d’un an auprès
du Conseil national de la comptabilité
(CNC), renommé en janvier
2009 Autorité des normes
comptables (ANC), pour y exercer
le rôle de rapporteur ; j’étais
d’ailleurs le premier expertcomptable
à y travailler en tant
que permanent, car les équipes
du CNC accueillaient jusqu’alors
des membres de la Direction
Générale des Impôts (DGI).
Outre la participation aux commissions,
mon travail de rédaction
des avis du CNC a notamment
porté sur les contrats à
long terme et les conséquences
comptables du passage à
la monnaie unique. De retour
au cabinet Salustro Reydel, j’ai
été promu associé et directeur
des normes et pratiques comptables.
Mon rôle consistait à
aider les représentants du cabinet
à dire le droit comptable
auprès des clients, en
conseillant les associés signataires
qui avaient en interne recours
à mes services sur des
sujets très techniques. Cette
fonction, qui s’apparentait à
celle d’un déontologue, n’était
cependant pas vraiment structurée
à la fin des années 90.
J’ai ainsi été confronté au début
des années 2000 à un dossier
délicat concernant une grande
société cotée ; la COB, gendarme
boursier de l’époque,
m’ayant demandé un avis formel
sur une opération menée
par cette entreprise, j’ai exprimé
une opinion qui tranchait
avec celle de mes pairs et qui
a été à l’origine de multiples
conflits d’associés. Le souhait
de ne plus être confronté à ce
type de situation m’a donc
incité à créer en 2004 mon
propre cabinet, Paper Audit
& Conseil.
Quels sont les domaines
d’expertise développés
par votre cabinet ?
Étant donné mes fonctions précédentes,
j’ai été assez vite
consulté par de grands groupes
cotés sur des problématiques
ayant trait aux normes
comptables françaises, américaines
ou internationales (IAS/
IFRS). Ce type de mission de
la part de grandes entreprises
est plutôt rare pour un petit cabinet,
mais mon expérience et
le passage aux normes IAS/
IFRS ont sans doute joué le rôle
de catalyseur à cet égard.
Hormis les missions de commissariat
aux apports et à la
fusion, effectuées dans le cadre
de restructurations internes ou

Spécial
Finance
able
en médiation
externes, les activités de conseil
du cabinet peuvent être regroupées
en quatre pôles. Le premier
tourne autour de l’évaluation
des entreprises, des actifs
incorporels, des passifs sociaux
(engagements pour retraites,
médailles du travail par
exemple) ou de divers instruments
financiers (bons de souscription
d’actions, stock-options,
couvertures de change,
swaps de taux…). Le deuxième
volet concerne l’expertise indépendante
dans le cadre d’offres
publiques (OPA/OPE…)
visées par le règlement général
de l’Autorité des marchés financiers
; ce segment de marché,
sur lequel il y a peu d’intervenants,
constitue un axe de
développement important. Le
troisième pôle concerne les
missions de “due diligence” lors
d’opérations de croissance externe,
afin de faire remonter des
informations auprès de l’acquéreur
potentiel. La dernière
catégorie a trait au conseil
lié à l’affectation des prix
d’acquisition (“Purchase Price
Allocation”). Si 90 % de nos
clients sont des sociétés cotées
industrielles ou financières de
toute taille, nous ne privilégions
pas une approche sectorielle
compte tenu de la nature transversale
des sujets que nous
sommes amenés à traiter. Les
missions qui nous sont confiées
peuvent émaner de cabinets
d’avocats, de banques d’affaires
ou de confrères, à la suite
de divergences d’interprétation
entre différents professionnels
de l’information financière, par
exemple entre un directeur financier
et son commissaire aux
comptes. Il s’agit alors de véritables
missions de médiation
qui nécessitent une disponibilité
importante, beaucoup de
réactivité et une parfaite intégrité
; ces trois atouts sont
d’ailleurs la marque de fabrique
du cabinet dont les activités se
situent au carrefour de la comptabilité
et de la finance. J’ai pour
cette raison choisi de rejoindre
différentes institutions où ont
lieu d’intéressants échanges
techniques comme la
Commission des Études comptables
de la Compagnie
Nationale des Commissaires
aux Comptes (CNCC), la
Société Française des
Évaluateurs (SFEV) et depuis
fin 2007, le Comité consultatif
de l’ANC. J’ai récemment présidé
au sein de l’ANC un groupe
de travail sur la fiducie, équivalent
des trusts anglo-saxons,
qui vient d’être introduite en
France.
La crise du secteur financier ne
va-t-elle pas à votre avis contribuer
à renforcer les besoins
en matière de déontologie ?
Le renforcement de la fiabilité
de l’information financière me
semble être une priorité. Ceci
est d’autant plus important que
le secteur bancaire remplit un
rôle essentiel d’irrigation de
l’économie qui n’est à l’heure
actuelle plus correctement rempli,
les banques étant désireuses
de reconstituer leurs marges
en premier lieu ; le grippage
important constaté dans les
mécanismes d’octroi du crédit
entrave ainsi le développement
des entreprises et de l’ensemble
de l’économie. Au-delà du
débat portant sur l’adéquation
des normes comptables par
rapport au fonctionnement réel
des entreprises, la répétition
L’Autorité des normes
comptables (ANC)
des scandales financiers prouve
le besoin de véritables “garde-fous”
face à la dérive inévitable
des comportements humains,
ce qui passe par l’amélioration
des outils de prévention
et de gestion des risques.
Yves-Marc Le Réour (87)
Résultant de la fusion récente du Conseil national de la comptabilité
et du Comité de la réglementation comptable, l’Autorité
des normes comptables a pour objet de simplifier le dispositif
actuel de normalisation comptable et de doter la France d’une
institution capable de mobiliser l’ensemble des compétences
françaises dans les débats internationaux, particulièrement dans
les débats relatifs aux IFRS. Ses missions sont de trois types :
• Elle est tout d’abord compétente pour édicter les prescriptions
comptables générales et sectorielles auxquelles sont
soumises les personnes physiques ou morales établissant
des documents comptables conformes aux normes de la
comptabilité privée. Dans ce cadre, elle adopte les règlements
comptables qui leur sont applicables.
• Ensuite, elle donne un avis sur tout projet de texte contenant
des dispositions de nature comptable élaboré par les autorités
nationales et peut émettre des avis sur les projets de normes
internationales.
• Enfin, elle assure la coordination et la synthèse des travaux
théoriques et méthodologiques conduits en matière comptable
et peut formuler notamment des recommandations dans
ce domaine.
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printemps 2009
25

Parcours
hors
sentiers
battus
Le jeune homme aux dessins
Il était une fois le benjamin de onze enfants. La vie d’Augustin de Bayser (06) commence un peu comme une
histoire, un conte pour enfant. Aujourd’hui, expert en dessins anciens, la vie d’Augustin se poursuit presque
comme dans un roman.
Augustin de Bayser (06)
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printemps 2009
26
• I •
L’homme vérifie plusieurs fois
l’adresse. Le 69, rue Sainte-
Anne est un joli hôtel particulier
du XVII e siècle dans le deuxième
arrondissement de Paris. Si ses
renseignements sont justes, la
galerie se trouve au premier
étage. Sa mallette serrée contre
lui, l’homme en manteau sombre
pénètre dans le bâtiment
et grimpe précipitamment les
escaliers jusqu’au premier
étage. Là, devant la grande
porte en bois où une simple
plaque indique « Galerie de
Bayser », il hésite. Il est 9h15,
dans quelques minutes sa vie
va peut-être basculer.
Monsieur M. place beaucoup
d’espoir dans ce rendez-vous
matinal. Il vient de recevoir en
héritage de sa grand-mère quelques
dessins qui lui ont paru
très anciens. Monsieur M.
connaît la galerie de Bayser de
réputation. En 2001, ces experts
ont trouvé dans un vieux
carton à dessins, un visage au
crayon de Lorenzo di Credi
(1459 – 1537). Un coup de maître
! Un miracle dans le petit milieu
du dessin. Le portrait a été
vendu 2,3 millions d’euros.
Monsieur M. espère que les fils
de Bayser réaliseront le même
exploit avec ce que contient sa
précieuse mallette. Un bon
coup du sort lui permettrait
d’assurer sa fortune.
Monsieur M. frappe à la porte,
trois petits coups secs et tendus.
Augustin de Bayser, le plus
jeune frère de la galerie, lui ouvre
aussitôt la porte avec un large
sourire. Derrière lui, quelques
dessins dans des cadres.
Magnifiques.
– Je, euh, bégaie Monsieur
M. Bonjour.
– Bonjour Monsieur,
l’accueille poliment
Augustin de Bayser.
– Je cherche monsieur de
Bayser, marmonne Monsieur
M. Pour une expertise.
– Augustin de Bayser, répond
le jeune homme en lui tendant
la main d’un air avenant.
Monsieur M. dévisage le
jeune homme qui se tient
devant lui et sert un peu plus
fort contre lui sa mallette.
Lui, un expert ?

Parcours
hors
sentiers
battus
Monsieur M. imaginait plutôt
un vieux monsieur avec de
grosses lunettes et sentant
bon la naphtaline.
– Ne vous inquiétez pas, le
rassure Augustin habitué à
une telle réaction. Je suis expert
en dessins anciens moi
aussi. Mon grand-père a
fondé cette maison. Mon
père a été expert à sa suite
et aujourd’hui nous sommes
quatre frères à avoir repris
l’affaire.
Les traits de Monsieur M.
se détendent un peu.
– Je suis tombé dedans
quand j’étais tout petit, plaisante
Augustin pour mettre
son client en confiance. À
table, nous ne parlions que
de dessins. Dans ma chambre,
j’avais des dessins à la
place des affiches colorées
pour enfants…
Cette fois-ci,
Monsieur M. sourit.
– Vous avez donc fait les
mêmes études que votre
père pour prendre sa suite,
dit-il comme une évidence.
– Pas du tout, répond
Augustin à son grand étonnement.
J’ai fait une école
de commerce, l’ESC Rouen.
Monsieur M. se rembrunit.
– Je voulais me donner le
temps de réfléchir, poursuit
Augustin sans lui laisser le
temps de répliquer. Je ne
souhaitais pas me sentir
obligé d’entrer dans l’entreprise
familiale. Finalement,
c’est la voie que j’ai choisie
parce que c’est celle que je
préférais.
– Donc, votre école ne vous a
servi à rien, constate
Monsieur M., railleur.
– Ce n’est pas vrai. Une galerie
d’art demande d’être
gérée comme une entreprise.
L’école me permet de
faire face à ces réalités
économiques.
Augustin de Bayser s’est
arrêté de parler et regarde
attentivement son client
suspicieux. Quel étrange
bonhomme ! Avec ses
cheveux en bataille, on
dirait qu’il n’a pas dormi
depuis plusieurs jours.
Monsieur M. étudie le jeune
homme devant lui et décide
de lui faire confiance. Cela
fait une semaine qu’il ne dort
plus, persuadé d’avoir sous
la main un trésor. Il est
temps que ce suspens
cesse.
– Soit, dit-il enfin. J’ai quelque
chose à vous montrer.
– Allons dans mon bureau,
voulez-vous ? l’invite aimablement
Augustin.
• II •
Sous l’œil attentif de Monsieur
M. Augustin regarde un à un
les dessins. Monsieur M. n’a
plus aucun doute désormais :
ce jeune homme est un expert.
Sa façon de manipuler
les dessins, de les observer,
de sortir sa loupe par moments…
Tout y est.
– Pensez-vous qu’il puisse y
avoir là quelque chose d’intéressant
? demande-t-il,
fébrile.
– Il est un peu tôt pour le dire,
répond prudemment
Augustin.
– La seule chose qui
m’ennuie, c’est que ces
dessins ne soient pas signés,
déplore Monsieur M.
Augustin relève la tête avec
un air amusé.
– Les dessins ne sont jamais
signés, Monsieur M. La
plupart du temps ils étaient
une simple étape préparatoire
à un tableau peint. Les
artistes ne prenaient pas la
peine de les signer. Ce n’est
qu’à partir du XVIII e et
surtout du XIX e que les dessins
sont réalisés pour euxmêmes
et donc signés.
– Ceux-là sont plus anciens
alors ? s’enquiert Monsieur
M., plein d’espoir.
– C’est possible, répond
Augustin en gardant sa
réserve habituelle.
Les dessins défilent sous ses
yeux. Soudain, l’un d’entre eux
retient son attention mais c’est
à peine s’il relève un sourcil.
Rester de marbre, telle est sa
devise devant un client.
Monsieur M. n’a rien remarqué
d’ailleurs.
• III •
Monsieur M. est parti. Très excité,
Augustin retourne à son
bureau et extrait de la mallette
le dessin qui lui a mis la puce à
l’oreille. Ce visage d’un vieil
homme jouant de la flûte lui est
familier. Il est persuadé de l’avoir
déjà vu quelque part.
Le dessin à la main, Augustin se
dirige jusqu’à la bibliothèque de la
galerie où les livres d’art couvrent
les murs. Il choisit quelques ouvrages
et s’installe sur une table.
Trois heures plus tard, Augustin
est toujours plongé dans les livres.
Il en a oublié d’aller à l’Hôtel
Drouot pour voir si un dessin
intéressant ne se cache pas dans
les ventes aux enchères du jour.
L’heure du déjeuner aussi a sauté
mais c’est sans importance.
Augustin progresse. Le trait du
dessin est pour lui du XVII e siècle,
la technique est française.
• IV •
Il faudra un peu plus d’une semaine
à Augustin pour démêler l’énigme
qui s’offre à lui. Certes, il ne fait
pas que cela. Son emploi du
temps est chargé avec des expertises
à domicile, des ventes,
la rédaction d’un catalogue de
vente publique et un peu de
fouine dans des foires à la brocante.
Mais dès que le jeune
homme a une minute, il retourne
à son vieux musicien. Et puis,
un jour, c’est le déclic ! Dans un
petit restaurant sans prétention.
« Côtes d’agneau aux flageolets »
propose la carte.
D’un bond, Augustin se lève et
sort du restaurant sans même
commander. Il se souvient maintenant
avoir vu un tableau avec un
joueur de flageolet. Le mot l’avait
fait sourire à l’époque. Il ne
connaissait pas ce petit instrument
qui ressemble à une flûte. Aussitôt
rentré à la galerie, Augustin se précipite
sur son ordinateur.
« Vieil homme flageolet » tape-t-il
dans son moteur de recherche.
La réponse apparaît alors de
façon détournée. L’un des sites
parle de Le Nain, peintre français
du XVII e siècle. Alors, il ne faut pas
beaucoup de temps à Augustin
pour terminer de remonter la piste
de son mystérieux vieillard. Bientôt,
il trouve enfin ce qu’il cherche dans
un gros livre consacré aux frères
Le Nain : « Intérieur paysan au
vieux joueur de flageolet ». Le dessin
correspond au tableau.
L’enquête est terminée.
• Épilogue •
La vente aux enchères du dessin
n’a pas encore eu lieu mais
Monsieur M. peut se féliciter de
n’avoir pas jeté ces vieux dessins.
Quant à Augustin de Bayser,
diplômé de la promo 2006 qui n’a
rien d’un personnage de fiction,
nous lui souhaitons de faire souvent
dans son métier d’expert en
dessins anciens, des découvertes
telles que celle-ci.
Sophie de Mullenheim (96)
www.debayser.com
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printemps 2009
27

Carnet
➜ Mariages
• Aurélie Bosio et Edouard Barennes (05),
le 14/03/09
• Delphine Isal (00) et Arnaud Bourge,
le 06/12/08
• Lamia Zouiten (07) et Christophe
Lumsden (07), le 08/11/08
• Marjorie Delimbeuf (04)
et Frédéric Despres, le 13/09/08
• Marion Lepreux (02) et Yannig Loyer,
le 06/09/08
• Julie Coste (04) et Esteve Llobera Vila,
le 30/08/08
• Caroline Ceraudo (04)
et Benjamin Dollet (04), le 30/08/08
• Marjorie Ducloz (07)
et Guillaume Cervantes, le 09/08/08
• Aurélie Dumonceau (03)
et Guilhem Widmer (03), le 19/07/08
• Amandine Pedeux (05) et Romain
Guitelmacher (05), le 05/07/08
• Christine Furstenberger (07)
et Cédric Megri, le 21/06/08
• Marlène Clober (06)
et Florent Bigo, le 14/06/08
• Cécile Genies (96)
et Jean-Marc Dutech, le 07/06/08
• Laurence Thoraval (03)
et Olivier Dolle, le 31/05/08
• Claire Rocher et Nicolas Lainé (99),
le 10/05/08
➜ Naissances
• Zélie (n° 4), fille d’Amélie
et Charles Mallie (02), le 19/01/09
• Jacques, fils de Nathalie Pascal (96)
et Mark Connop, le 11/01/09
• Gabriel, fils d’Anne (98) et Nicolas
Trentesaux Rochet, le 04/01/2009
• Sacha, fils de Myriam et Dorian
Burloux-Damaye (05), le 24/12/08
• Timothée (n° 4), fils de Bénédicte
et Thomas Douvillez (00), le 16/12/08
• Clovis, fils de Claire et Nicolas Laine (99),
le 13/12/08
• Raphaël, fils de Yolaine
et François Inchauspe (89), le 10/12/2008
• Aurore (n° 3), fille de Virginie (93)
et Laurent Segaud Dardaud, le 25/11/08
• Clémence (n° 2), fille de Sophie (01)
et Alexandre Breuil Villain, le 20/11/08
• Louis, fils de Clémence
et Laurent Rytlewski (02), le 01/11/08
• Sophie (n° 3), fille de Laure (95)
et Nie Wessemius Chibrac, le 20/10/08
• Luca (n° 3), fils de Corinne (95)
et Claudio D’Angelo LAINÉ, le 15/10/08
• Arthur, fils de Constance (06)
et Samuel Desprets Duriez, le 11/10/08
• Arthur, fils de Samantha (01)
et Jérôme Taieb Alter, le 06/10/08
• Maxime, fils de Céline Courcy
et Johann Haziza (01), le 29/09/08
• Aimie (n° 2), fille de Lauriane (99)
et Damien Jeanneau Boissière, le 07/09/08
• Adrien (n° 2), fils d’Alexandra et Fernand
Garcia de Cruz (88), le 31/08/08
• Pierre, fils de Marilyne Anquetil (01)
et Karim Doudou, le 22/07/08
• Eva (n° 3), fille de Stéphanie (99)
et Laurent (96) Baragnon Bourdon,
le 11/07/08
• Camille, fille de Valérie (02)
et Rémi Julliand Tracol, le 10/07/08
• Eden (n° 2), fille de Lynda (01)
et Arnaud Sarfati Aguilar, le 28/06/08
• Louis, fils d’Angéline (02) et Gaultier
de Curel de Royère, le 15/06/08
• Lorraine (n° 3), fille d’Émilie (97)
et Romain (97) Acker Henein, le 30/03/08
• Juliette, fille de Mélinda (05)
et Laurent (05) Guérin White, le 19/02/08
➜ Décès
• Bernard CANU (43), le 26/11/08
• Jacques BOURMAUT (65), le 08/05/08
• Bernard-Michel OLIVIER (71), le 11/01/08
• Hervé PAPAVOINE (73), le 04/01/08
Après 20 ans d’expérience à l’ESC Rouen au service de la classe prépa, puis à la gestion des stages, des jurys du concours et enfin du
programme Parcours, Monique Le Brozec a cessé son activité professionnelle fin novembre 2008. Des centaines de diplômés ont
bénéficié de ses conseils d’orientation au moment de la vie où ils en avaient souvent besoin. Monique, par le biais de l’Association,
restera en contact avec les diplômés : m.lebrozec@wanadoo.fr.
> À noter sur vos agendas
Vendredi 18 septembre 2009 : 5 e édition de l’Université d’Été de l’ESC Rouen

Lille le 5 décembre 2008.
Rencontres ESC Rouen Alumni :
le même plaisir à se retrouver !
Dîner à Singapour
le vendredi 28 novembre 2008
Emmanuelle Le Bris (89), Présidente Association Française de Singapour, Pierre Verdière (83),
Président French Chamber of Commerce, Carine Lespayandel - Fanneau de La Horie (90)
Executive Director French Chamber of Commerce.
57
Merci à Jean-Luc Henriot (87) à Singapour et Vincent Colas (94) à Lille pour leurs qualités d’organisateurs réguliers de ces dîners/rencontres.
automne 2008
29

evue
de presse
Émission Zone Interdite
® 25/01/09
Interview de François Le Troquer (93),
directeur général de CARTIER RUSSIA.
® 10/02/09
La Lampe Berger se met au parfum de
l’innovation : interview de Philippe
Lentz (81), président
du directoire, qui présente sa nouvelle
collection, dont des produits « bienêtre
».
® 22/01/09
Propos de Dominique Fernandez, dans
la rubrique littéraire, Les raisons d’un succès, à
l’occasion de la sortie du 10 e roman
de Philippe Besson (88), « La trahison
de Thomas Spencer », chez Juillard :
® 02/09
Dans le dossier : Activez vos
réseaux, deux citations d’Alain
Bosetti (82), président du portail
internet Place des réseaux : « Il n’est
rien de plus dévastateur pour votre
image que de céder à la panique et
de rechercher l’intérêt à court
® 15/01/09
Une businesswoman chez les bijoutiers :
Sandrine MAÏSANO (88) prend la
direction commerciale et marketing de la
coopérative de bijoutiers Synalia (Guilde
des Orfèvres, Julien d’Orcel).
Le talent de Philippe Besson, la manière douce
et tendre qui lui attire de plus en plus de
lecteurs, consiste à ne jamais élever la voix, à
rester dans le banal sans tomber dans
l’insignifiance, à montrer que les mouvements
du cœur forment l’essentiel d’une vie humaine.
® 17/01/09
® 2/02/09
David Guiraud (78), vice-président
depuis un an du groupe
« Le Monde », dresse un bilan
de l’année 2008 et explique
avec Éric Fottorino, président,
les choix éditoriaux de 2009.
® 29/10/08
Véronique Motte (85) est nommée
président de CPM France, filiale
d’OMNICOM spécialiste de l’action
commerciale.
Les fonds verts seront soutenus par la
loi environnement : interview de Bruno
Vacossin (97), gérant actions
européennes chez Palatine Asset
Management.
® 12/02/09
Palmarès 2009 :
l’ESC Rouen classée 9 e .
® 19/02/09
Dans l’état-major de ROCHE BOBOIS :
Cédric Dufour (95) et Martin Gleize
(99), directeur du développement
international.
® 3/02/09
Alain Nemarq (76), président du joaillier
MAUBOUSSIN, mise sur l’accessibilité du
luxe : il veut « proposer des objets
extraordinaires à des gens ordinaires. »
® 25/11/08
® 4/02/09
® 23/01/09
Karl Delattre (85) est promu directeur
général délégué, membre du directoire, de
BNP PARIBAS REIM.
Vincent Verheyde (85) rejoint Finance
SA, en qualité de gérant des fonds
Finance Réaction et Finance Europe.
57
automne 2008
30
Laurent Zeller (82) devient
vice-président senior Europe des
divisions modélisations et panels
consommateurs de NIELSEN.
® 4/12/08
Philippe Depoux (89) devient
directeur de l’immobilier de Générali
France.
® 11/12/08
Stéphanie Hamon (00) est promue
directrice stratégie et développement de
Clifford Chance.