RAPPORT ANNUEL 2010 - FIDH
RAPPORT ANNUEL 2010 - FIDH
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Priorité 2<br />
Protéger et promouvoir<br />
les droits des femmes<br />
Stratégies et objectifs<br />
La <strong>FIDH</strong> agit pour le respect des droits des femmes et pour favoriser<br />
leur rôle déterminant dans les processus de paix et de développement.<br />
Sur la base de la Convention internationale sur l’élimination de toutes<br />
les formes de discriminations à l’égard des femmes (CEDAW),<br />
ratifiée par la quasi-totalité des États du monde, la <strong>FIDH</strong>, aux côtés<br />
de ses organisations membres et partenaires, milite pour obtenir des<br />
réformes législatives abolissant les dispositions discriminatoires et<br />
instaurant l’égalité en droit et en fait.<br />
La <strong>FIDH</strong> facilite l’accès de ses membres et partenaires aux mécanismes<br />
internationaux (Comité CEDAW, Examen Périodique<br />
Universel) et régionaux (Commission africaine des droits de<br />
l’Homme et des peuples, Ligue des États arabes) et contribue au<br />
renforcement de ces mécanismes et au suivi de leurs recommandations<br />
auprès des autorités nationales.<br />
La <strong>FIDH</strong> porte une attention particulière à la lutte contre l’impunité<br />
des auteurs de crimes sexuels en période de conflit. Elle accompagne<br />
des victimes engagées dans des procédures pénales au niveau<br />
national et plaide en faveur de l’ouverture systématique d’enquêtes<br />
et de poursuites visant les auteurs présumés de tels crimes. Face aux<br />
obstacles à l’accès à la justice au niveau national et compte tenu de<br />
l’expérience significative de la <strong>FIDH</strong> en matière de justice pénale<br />
internationale, la <strong>FIDH</strong> a développé des actions visant à renforcer<br />
le rôle de la Cour pénale internationale (CPI) dans la lutte contre<br />
ces fléaux. Celles-ci visent à renforcer la stratégie du Procureur de<br />
la CPI sur ces questions pour qu’il inclue de manière systématique<br />
les violences sexuelles dans ses poursuites, mais aussi la capacité<br />
des ONG locales à documenter les violations. L’objectif est de<br />
contribuer à terme à la prévention de ces actes.<br />
Dans le cadre de ses actions visant la protection des défenseurs<br />
des droits de l’Homme, la <strong>FIDH</strong> porte également une attention<br />
particulière à la question de la protection des défenseurs des droits<br />
des femmes, victimes de répression du fait de leur sexe et de la<br />
nature de leurs activités (ces actions sont traitées dans le cadre<br />
de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de<br />
l’Homme, un programme conjoint de la <strong>FIDH</strong> et de l’OMCT. cf<br />
Priorité 1 du présent rapport).<br />
Enfin, la <strong>FIDH</strong> continue à veiller à ce que les droits des femmes<br />
soient pris en compte de façon transversale dans la conception et<br />
la mise en œuvre de ses actions. La <strong>FIDH</strong> crée des synergies entre<br />
ses organisations membres, majoritairement des organisations «<br />
généralistes » de défense des droits humains, et des organisations<br />
spécialisées dans la défense des droits des femmes. Par exemple, elle<br />
mobilise ses organisations membres afin qu’elles intègrent, de manière<br />
systématique, les questions concernant le genre dans leurs activités.<br />
La <strong>FIDH</strong> présente également les droits des femmes comme un<br />
thème systématique de plaidoyer auprès du mécanisme de l’Examen<br />
périodique universel du Conseil des droits de l’Homme.<br />
Afin de renforcer son plaidoyer, la <strong>FIDH</strong> est membre de plusieurs<br />
coalitions : La Coalition pour l’égalité sans réserves dans le monde<br />
arabe, la Coalition de la campagne « L’Afrique pour les droits des<br />
femmes : ratifier et respecter ! » et le Groupe de travail sur le genre<br />
de la Coalition pour la Cour pénale internationale.<br />
Contexte<br />
Si aujourd’hui, dans la plus grande partie du monde, les femmes<br />
jouissent de droits dont l’exercice leur était jadis interdit, les<br />
discriminations, les dénis de droits et les violences à leur égard<br />
sont encore la norme dans de trop nombreux États. Dans beaucoup<br />
de pays, les discriminations à l’égard des femmes sont inscrites<br />
dans les lois nationales. Ainsi les femmes se voient refuser l’égalité<br />
des droits dans le mariage, le divorce, la garde des enfants, ou<br />
encore pour l’héritage et la terre. En l’absence de législations<br />
sanctionnant toutes les formes de violences à l’égard des femmes<br />
et compte tenu des obstacles à la justice auxquels sont confrontés<br />
les victimes dans de nombreux pays, les auteurs de telles violences<br />
jouissent d’une impunité généralisée. Enfin, sur le plan politique,<br />
les femmes demeurent largement sous-représentées.<br />
En dépit de la multiplication des déclarations au niveau international<br />
depuis plus de 15 ans, de Dakar à Beijing, dans de nombreux<br />
États et sur tous les continents la volonté politique nécessaire à la<br />
transformation de ces engagements en actes continue à manquer.<br />
L’année <strong>2010</strong> a vu, par exemple, le lancement par l’Union africaine<br />
de la « Décennie de la Femme africaine », initiative à saluer mais<br />
dont le succès doit être mesuré par les résultats tangibles qui en<br />
pourraient en découler.<br />
Si, en <strong>2010</strong>, quelques États ont adopté des mesures positives (voir<br />
résultats ci-dessous), nous avons également assisté à des risques<br />
16 — <strong>FIDH</strong> <strong>RAPPORT</strong> <strong>ANNUEL</strong> <strong>2010</strong>