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RAPPORT ANNUEL 2010 - FIDH

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partenariat avec Reporters sans frontières (RSF), pour la libération<br />

des prisonniers politiques. Elle coïncidait avec l’anniversaire de<br />

la répression qui a fait suite aux élections de 2009. Un kit de<br />

campagne en quatre langues (persan, anglais, français et espagnol)<br />

a été élaboré pour soutenir cette campagne et une page spéciale a<br />

été créée sur le site Internet de la <strong>FIDH</strong>.<br />

La prison centrale de Dhaka, au Bangladesh.<br />

s’est aggravée l’année dernière, alors que des partisans de l’ancien<br />

premier ministre, Thaksin Shinawatra, sont descendus dans la rue<br />

pour occuper de façon prolongée quelques-uns des grands carrefours<br />

de Bangkok. L’état d’urgence avait été décrété avant, pendant et<br />

après les manifestations, donnant au gouvernement des pouvoirs<br />

élargis, lui permettant de restreindre les libertés fondamentales, de<br />

censurer les médias, et d’arrêter et d’interroger les manifestants et<br />

d’autres personnes ayant critiqué les agissements du gouvernement.<br />

Aux Philippines, l’élection du président Benigno Aquino III, et son<br />

programme de campagne qui promettait de mettre fin à l’impunité,<br />

était porteur d’une promesse de développement. Toutefois, ces engagements<br />

ont été difficiles à mettre en œuvre concrètement, car des<br />

cas d’exécutions extrajudiciaires, ou de disparitions forcées impliquant<br />

des acteurs étatiques, n’ont fait l’objet d’aucune enquête ou<br />

sont restés embourbés dans des procédures judiciaires.<br />

L’Inde, généralement considérée comme une démocratie stable,<br />

reste tout de même confrontée à de graves problèmes concernant<br />

le respect des droits de l’Homme, notamment en ce qui concerne<br />

les conflits entre l’armée indienne et des groupes séparatistes, ainsi<br />

qu’un certain mépris, à bien des égards, des droits économiques,<br />

sociaux et culturels, ce qui se traduit par une forte instabilité sociale<br />

et de graves tensions politiques.<br />

À l’échelle du continent, la Commission intergouvernementale<br />

sur les droits de l’Homme de l’ANASE (CIDHA, ou AICHR en<br />

anglais), récemment créée, a agit le plus souvent à huis clos en <strong>2010</strong>,<br />

ne donnant que très peu d’informations au public, et refusant de<br />

dialoguer de façon officielle et de débattre avec la société civile.<br />

Actions et défis<br />

La <strong>FIDH</strong> a concentré son action dans les 17 pays où ses organisations<br />

membres et/ou des partenaires sont présents. Opérer dans des<br />

contextes où des régimes autoritaires sont en place est un défi majeur,<br />

car ils interdisent la présence sur leur territoire ou restreignent<br />

fortement la marge de manœuvre des organisations indépendantes<br />

de défense des droits de l’Homme. Les sept organisations membres<br />

de la <strong>FIDH</strong> en exil ont donc été contraintes d’opérer depuis<br />

l’étranger et d’adapter leurs opérations en conséquence.<br />

En Iran par exemple, une campagne a été lancée en juin <strong>2010</strong>, en<br />

La <strong>FIDH</strong> et ses organisations membres ont également continué de<br />

collecter des informations et de réagir publiquement et rapidement<br />

face à des situations complexes et instables comme en Iran, en<br />

publiant un grand nombre de déclarations et d’appels urgents à<br />

propos de la répression menée à l’encontre de défenseurs des droits<br />

de l’Homme. Elle a également poursuivi son travail de plaidoyer au<br />

niveau international, auprès des Nations unies à Genève et à New<br />

York, de divers organes conventionnels et procédures spéciales, ainsi<br />

qu’auprès des principales institutions de l’Union européenne.<br />

Dans le cas de la Birmanie, la <strong>FIDH</strong> a continué de collecter des<br />

informations sur la situation des prisonniers politiques et, afin<br />

qu’une Commission d’enquête soit créée, de renforcer son action<br />

de plaidoyer conjointement avec ses partenaires et d’autres ONG,<br />

dont le Réseau européen pour la Birmanie, le Conseil des avocats<br />

birmans et le Réseau ALTSEAN-Burma. La <strong>FIDH</strong> a continué de<br />

s’appuyer sur son rapport d’août 2009, intitulé Birmanie/Myanmar<br />

- Crimes internationaux commis en Birmanie : besoin urgent d’une<br />

Commission d’enquête (en version anglaise uniquement), pour<br />

appeler à la création d’une commission d’enquête de l’ONU. En<br />

outre, elle a travaillé à renforcer les connaissances et les capacités<br />

des militants birmans à se mobiliser et à utiliser les mécanismes<br />

internationaux, tels que la Cour pénale internationale. En janvier,<br />

dans la ville frontalière de Mae Sot, en Thaïlande, la <strong>FIDH</strong> a apporté<br />

son soutien à l’organisation, par la Ligue des femmes de Birmanie,<br />

d’un atelier de trois jours destiné aux militants birmans.<br />

Lorsque c’était possible, la <strong>FIDH</strong> a organisé des missions d’enquête<br />

sur, notamment, la situation des défenseurs des droits de l’Homme<br />

et les libertés d’expression, d’association et de rassemblement<br />

(Cambodge), la peine de mort et l’administration de la justice<br />

(Bangladesh), ou encore les réformes démocratiques et la politique<br />

anti-terroriste (Indonésie). La <strong>FIDH</strong> a publié son premier rapport<br />

sur l’Indonésie : il a été présenté aux autorités indonésiennes<br />

à Jakarta en février 2011. Il a également été communiqué aux<br />

membres clefs de la communauté internationale, en particulier les<br />

États-Unis, l’Australie et l’Union européenne.<br />

Des missions auprès des interlocuteurs politiques ont été organisées,<br />

comme c’est le cas aux Philippines où le but était d’assurer un suivi<br />

de la mise en œuvre nationale des recommandations formulées<br />

lors de l’Examen périodique universel (EPU) des Philippines en<br />

2008 ainsi que lors de la mission d’enquête sur terrorisme et droits<br />

de l’Homme, réalisée par la <strong>FIDH</strong> en 2007. Dans le cadre de<br />

cette mission, un atelier conçu pour les défenseurs des droits<br />

de l’Homme et les avocats, a été organisé sur la compétence<br />

universelle et son utilisation dans le contexte philippin.<br />

Pour assurer la protection des défenseurs des droits de l’Homme, la<br />

<strong>FIDH</strong> emploie une gamme de stratégies et d’outils, dont les appels<br />

urgents, les lettres aux autorités, ouvertes ou fermées, l’assistance<br />

matérielle aux défenseurs et à leurs organisations et des communi-<br />

56 — <strong>FIDH</strong> <strong>RAPPORT</strong> <strong>ANNUEL</strong> <strong>2010</strong>

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