RAPPORT ANNUEL 2010 - FIDH
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Priorité 4<br />
Promouvoir l’administration<br />
de la justice et lutter contre<br />
l’impunité<br />
Démocratie, paix durable et renforcement de l’État de droit ne<br />
peuvent prévaloir lorsque dominent l’impunité, l’injustice et<br />
l’arbitraire. Dans la plupart des pays du monde, les systèmes<br />
judiciaires nationaux sont défaillants et des violations des droits<br />
de l’Homme sont enregistrées à toutes les étapes du processus,<br />
de l’arrestation à la détention en passant par le procès. De<br />
même, l’impunité des auteurs de graves violations des droits<br />
de l’Homme domine dans un grand nombre d’États. La <strong>FIDH</strong><br />
cherche à améliorer les systèmes judiciaires nationaux en<br />
promouvant, notamment, l’abolition de la peine de mort, le<br />
droit à un procès équitable en toutes circonstances -y compris<br />
dans le cadre de la lutte contre le terrorisme- et en soutenant<br />
les victimes dans leur recherche de vérité, de justice et de<br />
réparation.<br />
Parallèlement et au regard des nombreux obstacles prévalant<br />
au niveau national, la <strong>FIDH</strong> a développé une expertise et des<br />
méthodes d’action afin de contribuer au renforcement d’un<br />
système judiciaire universel, utilisable en ultime recours.<br />
Combattre l’impunité des crimes les plus graves, c’est contribuer<br />
à leur prévention et leur répression ; à la réalisation du droit<br />
des victimes à la justice et à la réparation ; au renforcement de<br />
l’État de droit et à l’établissement d’une société plus juste.<br />
> L’administration de la justice<br />
Stratégies et objectifs de la <strong>FIDH</strong><br />
Afin de promouvoir une administration de la justice respectueuse<br />
des standards internationaux de protection des droits humains, la<br />
<strong>FIDH</strong> a développé ses activités de documentation et de plaidoyer<br />
dans toutes les régions du monde (cf partie 7 du présent rapport) et<br />
a concentré ses efforts, ces dernières années, sur la protection des<br />
droits de l’Homme dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et<br />
sur l’abolition de la peine de mort. L’administration de la justice<br />
capitale et de la justice anti-terroriste sont symptomatiques des<br />
violations du droit à un procès équitable à toutes les étapes<br />
de la procédure pénale. L’établissement des faits par la <strong>FIDH</strong><br />
et ses ligues permet de dénoncer et de proposer des réformes<br />
nécessaires soutenues par les instances intergouvernementales.<br />
Contexte<br />
En <strong>2010</strong>, plus de 500 personnes condamnées à mort ont été<br />
exécutées, nombre qui ne tient pas compte des nombreuses<br />
exécutions dans certains pays comme la Chine, par manque de<br />
statistiques. Des exécutions ont notamment été perpétrées en Iran,<br />
en Égypte, au Bélarus, aux États-Unis, en Arabie Saoudite et à<br />
Taïwan. Pourtant, la marche vers l’abolition universelle continue.<br />
L’Assemblée générale des Nations unies a pour la troisième fois<br />
appelé à un moratoire universel et plus de 30 nouveaux États sont<br />
devenus abolitionnistes en droit ou en pratique. Des projets de lois<br />
d’abolition se multiplient en Afrique comme au Burkina Faso, au<br />
Mali et au Bénin. Des peines de mort ont été commuées en prison<br />
à vie au Kenya et en Ouganda.<br />
De nombreuses attaques terroristes violant les droits les plus<br />
fondamentaux de la personne humaine ont encore été perpétrées<br />
ou déjouées en <strong>2010</strong>. La lutte contre ces actes odieux s’est aussi,<br />
pour certains cas, effectuée en violation des droits garantis par les<br />
conventions internationales de protection des droits de l’Homme.<br />
Aux Etats-Unis, le président Barack Obama est revenu sur sa<br />
décision de fermer le centre de détention de Guantanamo. De<br />
nombreux gouvernements ont, par ailleurs, continué de légitimer<br />
des lois extrêmement répressives et liberticides au nom de la lutte<br />
contre le terrorisme.<br />
Au niveau international, les mécanismes et instruments de coopération<br />
inter-étatique pour lutter contre le terrorisme restent sources<br />
de violations des droits de l’Homme (« listes noires » du Conseil<br />
de sécurité, accords résultant de l’Organisation de Coopération de<br />
Shanghai). Si le Conseil de sécurité a progressé pour rendre les<br />
26 — <strong>FIDH</strong> <strong>RAPPORT</strong> <strong>ANNUEL</strong> <strong>2010</strong>