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RAPPORT ANNUEL 2010 - FIDH

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Shirin Ebadi, prix Nobel de la paix 2003, fondatrice du Centre des<br />

défenseurs des droits de l’Homme en Iran et Javier Solana, Haut<br />

représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune de<br />

l’UE. Juin 2009. Bruxelles. © <strong>FIDH</strong>.<br />

à empêcher sa présentation au Conseil des droits de l’Homme.<br />

Il a fallu plusieurs mois pour le mettre à l’ordre du jour, en<br />

débattre et l’adopter.<br />

– Mise à l’épreuve des normes régissant les droits de l’Homme<br />

– une autre tendance a vu le jour ces dernières années : certains<br />

États ont tenté de défier l’organisme existant régissant les normes<br />

internationales relatives aux droits de l’Homme. Bien qu’elles<br />

aient été retirées du document sur les conclusions de la Conférence<br />

d’examen de Durban, des tentatives visant à réglementer le<br />

concept de « diffamation des religions » ou à ajouter des « normes<br />

complémentaires », en faisant passer l’idée que les « droits » des<br />

religions existaient au détriment de la protection des individus,<br />

ont été maintenues. De plus, dans l’exercice de ses fonctions,<br />

l’Examen périodique universel (EPU) a pu mettre en évidence<br />

les interventions de certains États, alors qu’ils évaluaient le<br />

comportement d’autres États, qui visaient à nier la validité légale<br />

de discrimination basée sur l’orientation sexuelle, de soutenir la<br />

peine de mort et d’encourager des pratiques dictatoriales.<br />

– Intégration des droits de l’Homme dans la mobilisation du Conseil<br />

de sécurité de l’ONU– La considération que le Conseil de<br />

sécurité de l’ONU accorde aux droits de l’Homme connaît une<br />

évolution constante. Il fait référence, pour la première fois, aux<br />

défenseurs des droits de l’Homme dans la résolution de la Mission<br />

des Nations unies en République du Congo (MONUC), adoptée<br />

en décembre 2009. Á travers son travail en faveur de la lutte contre<br />

le terrorisme, il s’est intéressé également de manière progressive<br />

aux droits de l’Homme. Ce fut le cas notamment dans sa réponse<br />

aux arrêts de la Cour de justice européenne qui mit au défi la compatibilité<br />

des procédures de listing du Comité des « Sanctions »<br />

1267 des NU avec la procédure régulière. La nomination, fin 2009,<br />

d’un médiateur chargé de superviser les procédures de listing,<br />

marque, de ce point de vue, une évolution significative.<br />

– Au niveau de l’Union européenne, la mise en œuvre du traité<br />

de Lisbonne en 2009 a entraîné la création du Service européen<br />

pour l’action extérieure (SEAE) et la nomination à sa tête de<br />

la haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires<br />

étrangères et la politique de sécurité, Catherine Ashton, ont<br />

conduit à une redéfinition des rôles et des responsabilités au<br />

sein de la politique étrangère de l’Union européenne. Ce traité<br />

a également conduit à ce que la politique étrangère des droits de<br />

l’Homme soit évaluée, afin d’ancrer, en tant qu’ élément majeur,<br />

les droits de l’Homme dans la Politique Etrangère et de Sécurité<br />

Commune, et notamment à travers l’établissement d’une puissante<br />

unité du SEAE. Le traité de Lisbonne a également prévu<br />

de renforcer le rôle du Parlement européen dans la politique<br />

commerciale et la politique étrangère de l’Union européenne.<br />

Son application a fait l’objet de débats au cours de l’année <strong>2010</strong>,<br />

avec des audiences et de rapports spécifiques en vue d’alimenter<br />

une politique que poursuivra le Parlement européen dans le cadre<br />

de ses compétences renforcées en matière commerciale.<br />

– Mise à l’épreuve de l’efficacité de la politique étrangère de<br />

l’Union européenne en matière de droits de l’Homme : alors que<br />

l’élaboration de lignes directrices et de dialogues sur les droits de<br />

l’Homme représente un progrès significatif, leur mise en place<br />

n’entraîne pas toujours les changements attendus dans ce domaine.<br />

Les outils politiques de défense des droits de l’Homme ont souvent<br />

été instrumentalisés par les pays tiers, qui y voient un moyen<br />

de canaliser les critiques en matière de droits de l’Homme, afin<br />

de limiter leur impact sur l’ensemble des relations bilatérales. Au<br />

niveau de l’UE, une divergence d’intérêts est toujours perçue entre<br />

la promotion des droits de l’Homme et la sécurisation des intérêts<br />

énergétiques, commerciaux, économique ou la lutte contre le terrorisme.<br />

Par conséquent, une mise en place rigoureuse de « la boîte<br />

à outils » consacré à la défense des droits de l’Homme, fourni par<br />

l’Union européenne, implique une réflexion à long terme, et notamment<br />

à travers l’élaboration de stratégies de défense des droits de<br />

l’Homme adaptées en fonction des pays et à travers une méthodologie<br />

cohérente, en vue d’obtenir des résultats tangibles.<br />

– La considération renouvelée qu’ont manifesté les États-unis envers<br />

les organisations multilatérales, à l’échelle mondiale, a eu un<br />

impact auprès du Conseil des droits de l’Homme des NU. Devenus<br />

membres de certaines d’entre elles, ils ont rapidement poursuivi<br />

leur action par des initiatives adaptées dès septembre <strong>2010</strong>, qui<br />

ont contribué à mettre en lumière l’attention portée à des pays<br />

(Guinée-Conakry) et à des thématiques (liberté des associations)<br />

et ont permis de répondre aux défis lancés contre les normes des<br />

droits de l’Homme (initiatives à l’encontre de la résolution sur la<br />

«diffamation des religions»). Outre les USA, <strong>2010</strong> a également vu<br />

le développement d’un autre acteur majeur, le Brésil, qui a engagé<br />

une nouvelle politique étrangère sur des questions clés, telles que<br />

la protection des défenseurs des droits de l’Homme.<br />

Actions et défis<br />

Dans ce contexte, les activités de la <strong>FIDH</strong> auprès des Nations unies<br />

se focalisent sur trois thèmes principaux :<br />

– Renforcement de l’attention portée à la situation de certains pays<br />

par le Conseil des droits de l’Homme et l’Assemblée générale<br />

de l’ONU, et notamment à travers l’organisation des interfaces.<br />

(consultez la section Focus)<br />

– Promotion des instruments relatifs aux droits de l’Homme, indépendants<br />

et experts contre des dynamiques politiques et interétatiques.<br />

Les tentatives visant à remettre en cause les normes<br />

existantes sur les droits de l’Homme (qui passent notamment par<br />

des initiatives sur la diffamation des religions) et les dynamiques<br />

engendrées par l’Examen périodique universel interétatique ap-<br />

42 — <strong>FIDH</strong> <strong>RAPPORT</strong> <strong>ANNUEL</strong> <strong>2010</strong>

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