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Rapport final du Comité-conseil sur l'avenir du Parc olympique

Rapport final du Comité-conseil sur l'avenir du Parc olympique

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Comité-<strong>conseil</strong> <strong>sur</strong> l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>Montréal, le 12 décembre 2012PrésidenteMadame Lise BissonnetteMadame Maya RaicPrésidente <strong>du</strong> <strong>conseil</strong> d’administrationRégie des installations <strong>olympique</strong>sMembresMonsieur Michel ArchambaultMonsieur Vincenzo CiampiMonsieur Michel DallaireMadame Karine Lanoie-BrienMonsieur Réal MénardMadame Chantal PetitclercMonsieur Matthieu ProulxMonsieur Paul Saint-JacquesMadame la Présidente,Au nom <strong>du</strong> Comité-<strong>conseil</strong> <strong>sur</strong> l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>, je vous transmets le rapport <strong>final</strong> de nostravaux. Je vous remercie de la confiance et <strong>du</strong> soutien constants que vous nous avez offerts tout aulong de ces mois d’études et de réflexion.Depuis que vous avez annoncé sa création, en mai 2011, le Comité-<strong>conseil</strong> a tenu neuf réunions detravail. Il a commandé, reçu et analysé les études afférentes aux axes de réflexion dégagés lors desconsultations publiques de l’automne suivant et il s’est enten<strong>du</strong> <strong>sur</strong> des recommandations.Je ne saurais trop souligner l’engagement personnel et le mérite des membres <strong>du</strong> Comité-<strong>conseil</strong>, quiont tous accepté de participer à titre gracieux à la tâche dont vous m’aviez confié la direction. Expertsen leurs domaines respectifs, ils n’étaient donc motivés que par le souci et la volonté de contribuer à laredécouverte, la valorisation et le développement <strong>du</strong> magnifique bien collectif qu’est le <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>.Nous avons constaté l’existence d’un large consensus <strong>sur</strong> le devenir souhaitable <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>.Il est certes ressorti clairement de nos diverses consultations à Montréal et en région, mais sesfondements sont historiques. Nos recommandations ont voulu lui donner forme. Elles s’adressentà la RIO, mais aussi au gouvernement <strong>du</strong> Québec dont nous espérons qu’il voudra, en passant à l’action,saisir et s’approprier le projet dans son ensemble.Nous vous prions d’agréer, Madame la Présidente, l’expression de toute notre considération,La présidente <strong>du</strong> Comité-<strong>conseil</strong> <strong>sur</strong> l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>,Lise Bissonnette<strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>4141, avenue Pierre-De CoubertinMontréal (Québec) H1V 3N7Téléphone : 514 252-4141www.parc<strong>olympique</strong>.ca


développement, la RIO ne pourra remplir sa missionen demeurant sous tutelle étatique fermée.La nouvelle loi devra modifier le statut de la RIOen lui accordant une large autonomie, selon unmodèle mixte analogue, par exemple, à celui quiencadre le Musée des beaux-arts de Montréal.Les missions additionnelles de la RIO en matièred’activité physique, de sports et de loisirs,ainsi qu’en planification stratégique, exigerontqu’elle inscrive les étapes et les moyens de ceschangements dans un Plan directeur à longterme, à l’horizon de 2027. Le Plan accorderaune attention majeure à la question cruciale del’aménagement <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>. Les lieux ontnon seulement besoin d’un entretien régulier etd’une importante mise à niveau pour contrer leuru<strong>sur</strong>e, mais aussi de parcours redessinés, enrichis,attirants qui sauront vaincre leur hostilité etaridité actuelles. Le Comité-<strong>conseil</strong> propose quele réaménagement soit soumis à un concoursd’idées qui imagine un design écologique urbain,avant qu’un concours de projets donnecorps au Plan directeur. Les concepteurs, commetous les habitants et visiteurs <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>, seront invitésau respect des valeurs originelles des lieux etde leurs installations. Le Comité-<strong>conseil</strong> proposeà cet égard que le <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> soit dûmentreconnu comme paysage culturel patrimonial,au sens que vient d’instituer la nouvelle Loi <strong>sur</strong>le patrimoine culturel.Parmi les tâches matérielles qui demeurent incontournablespour que le <strong>Parc</strong> connaisse un avenirse profile avec entêtement celle <strong>du</strong> remplacementde la Toiture <strong>du</strong> Stade. Le Comité-<strong>conseil</strong>,qui n’avait pas mandat d’analyse technique oufinancière, a tenu compte des vœux exprimésmassivement lors de ses consultations, ainsi que<strong>du</strong> respect de l’architecture <strong>du</strong> Stade. Nous proposonsque le futur appel d’offres soit formuléde façon à accueillir aussi les propositions detoiture mobile, si elles sont en cohérence avecla conception originelle <strong>du</strong> bâtiment.Le Plan d’avenir reposera <strong>sur</strong> une stratégietouristique de grande qualité. Malgré les difficultésd’accès et une offre encore limitée, le <strong>Parc</strong><strong>olympique</strong> attire déjà un très grand nombre devisiteurs étrangers, la majestueuse forme <strong>du</strong> Stadeest l’image de marque de Montréal. Nous sommesd’avis que le <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> dispose d’atoutsphysiques et historiques aptes à en faire toutnaturellement une destination familiale et é<strong>du</strong>cative.Sa direction pourra s’allier des partenaireset promoteurs qui en comprendront l’intérêt dansun monde où la demande pour le déplacement etla détente en famille est en croissance. Ce positionnementsera en harmonie avec ses vocationsprincipales et en cohérence avec les aspirationsde son quartier. Il as<strong>sur</strong>e aussi, et ce n’est passon moindre avantage, que l’activité touristique,toujours génératrice de revenus, rehausse lesressources propres de la RIO et devienne unvecteur majeur de son nécessaire développementéconomique. Mais un travail préalable s’impose.Les efforts devront porter rapidement <strong>sur</strong>l’implantation in situ de nouvelles structuresd’accueil, avec des partenaires de qualité,notamment d’hébergement et de restauration,qui permettent d’allonger les séjours, et celaen toutes saisons.Au terme de nos réflexions et travaux, dont lerapport suit, nous croyons que l’achèvement etl’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> forment un seul etmême dessein. Nous invitons tous nos interlocuteursà le partager, et à le soutenir.23


REMERCIEMENTSLE COMITÉ-CONSEIL REMERCIE :La direction et les membres <strong>du</strong> personnel dela Régie des installations <strong>olympique</strong>s qui ontmis sans réserve à notre disposition les ressourcesd’information, les outils et les espacesindispensables à la con<strong>du</strong>ite de nos travaux ;Les citoyens qui ont accueilli notre appel audialogue, notamment en répondant à notreconsultation par Internet et en se présentantà la visite des installations <strong>olympique</strong>s ;Les organismes, groupes, associations etpersonnes qui ont préparé et rédigé desmémoires aptes à nourrir notre réflexionet celle <strong>du</strong> public ;Les représentants des milieux <strong>du</strong> tourisme,de la culture, de l’é<strong>du</strong>cation, des affaires,de l’architecture et <strong>du</strong> patrimoine, <strong>du</strong> sportet des populations riveraines qui ont accepténotre invitation à nos réunions deconsultations spécialisées ;L’Union des municipalités <strong>du</strong> Québec qui nousa <strong>conseil</strong>lés dans le choix d’un échantillon devilles-hôtes de nos rencontres hors Montréal ;Les maires de Rimouski, Sherbrooke, Rouyn-Noranda et Mont-Laurier, dont les équipesont planifié les réunions selon nos souhaitset dont l’accueil a été remarquable ;Les firmes et groupes qui ont accepté, pour deshonoraires modestes, d’organiser les consultationsou de procéder à des études particulièresnécessaires à nos travaux.Le Comité-<strong>conseil</strong> exprime sa gratitude touteparticulière à madame Pascale Ryan, Ph. D.,historienne. Elle a assumé seule la charge decoordination <strong>du</strong> projet, des tâches les plusquotidiennes jusqu’à la recherche archivistiqueet documentaire, et elle l’a fait avec une grâceet une polyvalence extrêmes. Nous lui sommestous redevables.Les groupes et personnes qui ont accepté denous recevoir en consultations particulières ;


INTRODUCTIONParmi les questions de politique publique à avoir préoccupé le Québec depuisdes décennies sans trouver leur solution, il faut certes ranger en place éminentecelle de l’avenir des installations <strong>olympique</strong>s. Aussi est-ce avec modestie etcirconspection que notre Comité-<strong>conseil</strong>, créé en mai 2011 par le <strong>conseil</strong> d’administrationde la Régie des installations <strong>olympique</strong>s (RIO), a abordé son vastemandat de proposition d’une « vision de développement <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> ».Depuis sa naissance avant la tenue des Jeux<strong>olympique</strong>s de 1976 jusqu’à nos jours où l’inachèvementse perpétue, symbolisé brutalementpar l’incertitude qui persiste autour de la Toiture<strong>du</strong> Stade, le <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> n’a pas manqué de« visionnaires » en tous genres, des plus autorisésaux plus improvisés. On le verra dans notrerapport, nous nous sommes refusés à <strong>sur</strong>venirtel un groupe ultime d’oracles, aptes à formuleren vase clos des recommandations originaleset sans précédent. Avant de plonger dans notreréflexion propre, nous nous sommes imposé,d’ailleurs avec le plus grand intérêt, des parcourspréalables où nous avons rencontré de multiplespenseurs <strong>du</strong> problème, d’hier à aujourd’hui etde provenances diverses. Nous nous attendionsà nous retrouver devant des dissonances extrêmeset irréconciliables, nous avons au contraireconstaté que le consensus, qui n’est jamaisl’unanimité mais qui annonce la convergence,a toujours été et demeure présent aux alentours<strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>. Il repose, et c’est ce quidéfinira une vision, <strong>sur</strong> des valeurs fondatricesqui en font un lieu à nul autre pareil.Nous n’avons pas revu et corrigé l’histoire<strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>, malgré qu’elle fasse encorel’objet de batailles entre mémoires longues. Peutêtrefaudra-t-il convenir un jour de ces arbitrages,mais là n’étaient pas notre affaire ni notre défi.Nous avons plutôt rassemblé de grands blocs deréponses antérieures ou actuelles à la questionqui nous était posée : les rapports et travauxcommandés par le gouvernement <strong>du</strong> Québecou la RIO depuis 1976, les réflexions issues denos consultations publiques de l’automne 2011à Montréal et en région, les propositions etattentes de multiples groupes directement touchésau cours des années par l’évolution <strong>du</strong> <strong>Parc</strong><strong>olympique</strong>, et les études que nous avons commandéesà des experts à propos des divers axesde développement qui dominaient nettement lepaysage dessiné par l’ensemble de ces réflexions.Le consensusexiste auxalentours <strong>du</strong><strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>et il repose <strong>sur</strong>des valeursfondatricesqui en font unlieu à nulautre pareilNous avons rapidement été amenés à voir le <strong>Parc</strong><strong>olympique</strong> sous un angle fort différent de celuique son histoire mouvementée, et frustrante pourtous, a fini par incruster dans l’opinion publique.Avant d’être des « installations », c’est-à-diredes constructions imposantes érigées dans unquadrilatère urbain, les établissements créés parla tenue des Jeux constituent une institution. Latâche qui s’impose non seulement à la RIO, maisaussi aux pouvoirs publics dans leur ensemble, nese limite pas à leur trouver une utilité la mieuxconforme aux principes <strong>du</strong> recyclage, mais bien àvoir si leur vocation d’origine peut encore s’incarnerdans ces lieux. Physiquement, nous sommesbien devant un <strong>Parc</strong>, mais cette appellation, bienqu’évocatrice, est aussi ré<strong>du</strong>ctrice. Contrairementaux installations de l’Exposition universelle de1967, réalisation à laquelle on associe souventla belle aventure des Olympiques, les bâtimentsde ce <strong>Parc</strong> étaient conçus pour s’inscrire dansla <strong>du</strong>rée et non dans l’éphémère. Et ils l’étaientjustement parce qu’ils devaient doter le Québecd’une institution jusque-là manquante, apte àsoutenir le développement des sports et de l’activitéphysique des citoyens, plus particulièrementdes plus jeunes parmi eux. Voilà ce que nousrappelle clairement notre retour dans un tempsqui n’est pas encore assez éloigné pour êtreoublié ou même renié.Il s’agit donc de proposer une vision pour cetteinstitution nationale toujours existante, et nonuniquement pour un lieu situé en métropole etcertes aux prises avec des défis matériels intimidants.Ce qui a collectivement détourné lesQuébécois d’une telle réflexion, depuis les débuts,est aisé à comprendre. De la veille de la tenue desJeux jusqu’à ce jour, nous avons été happés parl’éprouvante problématique <strong>du</strong> parachèvementde la Toiture <strong>du</strong> Stade. Elle s’est aggravée avecles ans plutôt que d’aller vers quelque solution<strong>du</strong>rable. La formulation même <strong>du</strong> mandat <strong>du</strong>Comité-<strong>conseil</strong> témoigne de cette préoccupation


IL’HISTOIRE D’UN AVENIRL’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>, qui donne son nom et son mandat à notre Comité<strong>conseil</strong>,est une préoccupation qui compte, à sa façon, près d’un siècle. Dès 1929,la Ville de Montréal se propose – vainement – comme hôte des Jeux d’hiver de1932 ; elle sollicitera ensuite sans succès les Jeux d’été de 1944, puis ceux de 1956.Au lendemaindes Jeux,la dette<strong>olympique</strong> et leparachèvementdesinstallationsont déroutépour longtempsle débat et lesdécisions <strong>sur</strong>la vocation<strong>du</strong> <strong>Parc</strong>Peu après la première tentative infructueuse, lesautorités municipales prévoient faire construire,<strong>sur</strong> le site actuel <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>, un centresportif qui regrouperait un stade, un gymnase etun amphithéâtre à multiples vocations sportives.Ce n’est que bien plus tard, mais dans la fidélitéà ces premiers projets, qu’apparaîtront <strong>sur</strong> lesite l’Aréna Maurice-Richard (1959) et le CentrePierre-Charbonneau (1960). La vocation sportivedes lieux fera rêver d’un stade de baseball apteà accueillir une équipe professionnelle, commeen témoigne la presse des années 1960. Dans lafoulée, l’une des plus importantes justificationspour la candidature aux Jeux d’été de 1976 serade faire <strong>du</strong> projet <strong>olympique</strong> un levier pourrevitaliser l’Est de Montréal.L’ampleur et la complexité des installationstiennent certainement aux exigences <strong>du</strong> Comitéinternational <strong>olympique</strong> (CIO) qui impose desbassins aquatiques, un vélodrome, et <strong>sur</strong>tout unstade multidisciplinaire non couvert pour respecterle caractère « naturel » des Jeux. Mais ellestiennent aussi aux prévisions de la Ville quant àl’avenir <strong>du</strong> site. Le maire Jean Drapeau affirmeque les installations devront être utilisables àlongueur d’année, pour des événements sportifs,culturels et commerciaux, comme les foires etsalons qui pourront se tenir tant au Stade qu’auVélodrome. Le choix d’une toiture mobile pourle Stade devient ainsi incontournable.L’avenir semble d’emblée entièrement et harmonieusementtracé, mais les travaux de constructionle feront rapidement dérailler. Le chantierconnaît des grèves et retards majeurs, la tenuemême des Jeux paraît menacée et le gouvernement<strong>du</strong> Québec, en 1975, se substitue d’autoritéà la Ville de Montréal en s’adjugeant la propriétédes lieux et en créant une Régie des installations<strong>olympique</strong>s (RIO) qui prendra en charge l’édificationdes bâtiments à temps pour les Jeux ainsi queleur parachèvement au lendemain des Jeux.Les Olympiades de 1976, bien que couronnées desuccès <strong>sur</strong> le plan sportif, se déroulent dans unStade inachevé, le mât de la future Tour est tronqué,et la dette s’annonce faramineuse au regarddes prévisions d’investissement dont le maires’était porté garant en 1970. Jusqu’à aujourd’hui,le gâchis financier et les échecs successifs des tentativesde coiffer le Stade de sa Toiture auront eupour effet de détourner constamment la conversationet la décision <strong>sur</strong> l’avenir des installations<strong>olympique</strong>s et <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> qui les loge. Ils éroderontpetit à petit la mémoire heureuse des Jeux euxmêmespour y substituer une complainte persistanteà l’égard des installations, traitées commeun legs empoisonné plutôt qu’un patrimoinemajeur. L’architecte Roger Taillibert devint lebouc émissaire que les pouvoirs publics laissèrentblâmer sans gêne. Son œuvre magistrale fut bienpeu défen<strong>du</strong>e, même par les milieux de cultureet de patrimoine, indifférents ou effarés par ladimension <strong>du</strong> problème.À force inégale devant ce lourd bruit de fond,les études <strong>sur</strong> l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> vontpourtant se succéder et aller dans une directionconstante, celle de donner au site une vocationsportive qui, bien que non exclusive, définisseclairement l’identité <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>. Ainsi,dès 1977, le gouvernement <strong>du</strong> Québec crée unComité consultatif chargé d’étudier l’avenir desinstallations <strong>olympique</strong>s, que préside monsieurJean-Claude Marsan, alors directeur de l’Écoled’architecture de l’Université de Montréal.Outre étudier la vocation générale <strong>du</strong> site et lesutilisations possibles pour les équipements, lecomité doit s’intéresser au parachèvement desinstallations, question qui divisera ses membres


au moment de remettre leur rapport <strong>final</strong>. Ens’appuyant <strong>sur</strong> les réflexions et prévisions de laVille de Montréal, le comité propose toutefois àl’unanimité de faire des lieux un parc « des sportset des loisirs ayant pour fonction de valoriseret de concrétiser l’activité sportive par la participationet la compétition ». Le comité tient à ceque cette vocation sportive soit aussi sociale,les citoyens ayant ensemble assumé la facturedes installations et des Jeux.Quant aux autres vocations <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>, elles doiventêtre complémentaires. Le comité y va ici d’uneabondance de propositions : entre autres l’intégrationdes services et équipements sportifs decertaines universités montréalaises ainsi quecelle des services et équipements sportifs desorganismes liés au sport amateur et reconnuspar le Haut-commissariat à la jeunesse, auxloisirs et aux sports ; une programmation desactivités incluant celles <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> Maisonneuve etdes installations municipales que sont le CentrePierre-Charbonneau et l’Aréna Maurice-Richard ;la réponse aux besoins en sports et loisirs deshabitants des quartiers limitrophes. Dès cemoment, il est également question d’élargir lemandat de la RIO en lui confiant l’expérimentation,le développement, la gestion et la réalisationd’activités de sports et loisirs, ce qui va de laprogrammation des espaces jusqu’à l’aménagementd’un musée de l’activité physique et desloisirs. Le <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> deviendrait ainsi unevéritable cité <strong>du</strong> sport et <strong>du</strong> loisir, siège social<strong>du</strong> sport amateur et d’élite au Québec.Le rapport Marsan avait beau avoir été inspiréet soutenu par des réseaux actifs et compétents,comme le Conseil québécois de la jeunesse, desloisirs et des sports et l’Institut <strong>du</strong> sport <strong>du</strong> Québec,il avait beau affirmer pour les installationsun rôle économique et social crucial pour le développement<strong>du</strong> quartier et de l’Est de Montréal,il connut peu de suites. Il fut en quelque sorteenseveli par sa propre indécision <strong>sur</strong> la manièrela plus appropriée de parachever le Stade, puispar les études techniques qui se succéderont <strong>sur</strong>le même sujet, et <strong>sur</strong>tout par la spectaculaireCommission d’enquête <strong>sur</strong> le coût des Jeux dela XXI e Olympiade, présidée par le juge AlbertMalouf et créée elle aussi en 1977.Le rapport de la Commission Malouf, publié en1980, ne se contente pas de mettre au jour lescauses de la hausse effarante des coûts et lesmécanismes de ce qu’on appellerait aujourd’huila « collusion-corruption »; il fait précéder sesconstatations d’un diagnostic qui collera longtemps,et de façon très négative, à la perceptiondes installations. Indifférent à leur qualité architecturaleet à leur potentiel de développement,il fustige « l’irresponsabilité administrative dela Ville et <strong>du</strong> COJO dans le choix d’un conceptinédit et dans le choix d’un architecte étranger ».Il qualifie les installations de « superflues, inutilementluxueuses et exceptionnelles ». Le Vélodromeest à ses yeux une « œuvre extravagante,sans aucune me<strong>sur</strong>e avec les exigences <strong>olympique</strong>set les besoins de la ville après les Jeux ».Quant aux éléments d’aménagement physique <strong>du</strong>Les études <strong>sur</strong>l’avenir <strong>du</strong><strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>n’ont cessé dese succéderdepuis 1977 etelles vont dansune directionconstante89© <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>


Le Comité<strong>conseil</strong>atenu sousdiverses formesde vastesconsultationspubliques, ellesétaient unepremière dansl’histoire <strong>du</strong><strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong><strong>Parc</strong> lui-même – le via<strong>du</strong>c de la rue Sherbrooke,les fontaines, les dalles-promenades –, la CommissionMalouf voit là « des extravagances bienreprésentatives des abus consacrés à l’esthétiqueet à la grandeur des installations <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>». On peut bien reconnaître aujourd’hui queces jugements de valeur étaient hors mandat de laCommission Malouf, mais leur écho massif dansla presse de l’époque a ré<strong>du</strong>it au silence les voixcontraires, dont le rapport Marsan.Le dénigrement des ambitions esthétiques trouvaitalors peu d’opposition, les grandes œuvresarchitecturales modernes étaient rarissimes auQuébec et le souci patrimonial à son plus faible.C’est l’époque, rappelons-le, où l’on a pu détruireun quartier entier pour construire une tour aussipeu inspirée que celle de Radio-Canada, avecl’approbation enthousiaste d’un maire qui avaitpourtant recruté l’architecte des Jeux. Riend’étonnant à ce que l’image de « l’éléphantblanc » se soit installée à demeure et reste largementutilisée aujourd’hui. Même la RIO s’yralliera à sa façon au cours des décennies 1980 et1990. Un rapport majeur, préparé à l’interne maislargement diffusé, affirmera en 1994 que la plusgrave erreur a été « de concevoir des installationsexclusivement conçues pour le sport amateur etbeaucoup trop vastes pour ses besoins réels dontles coûts d’exploitation sont totalement subventionnéspar l’État ». Ces vastes installations, rappelons-le,sont une condition d’obtention des Jeuxque la collectivité avait largement souhaités.Dans le contexte financier difficile des années1980 et devant les péripéties malheureuses qui necesseront de compromettre le parachèvement desinstallations et notamment de la Toiture <strong>du</strong> Stade,le processus d’adoption d’une vocation claire etplanifiée le cédera aux tâtonnements, souventcontradictoires. Les activités les plus rentables– spectacles, salons, tourisme – prennent le pas<strong>sur</strong> le sport amateur, le cyclisme et la natationdéclinent, la RIO affirme dans ses rapports annuelsqu’elle se dirige vers une vocation récréotouristiqueaxée <strong>sur</strong> les activités de loisir et dedétente. Ce qui ne l’empêche pas d’affirmer dansun plan de 1990 que le <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> devraitdevenir une véritable cité <strong>du</strong> sport, <strong>du</strong> loisir et del’environnement. La RIO mise alors <strong>sur</strong> la forced’attraction de ses voisins, le Jardin botaniqueet l’Insectarium, et c’est dans ce cadre de penséeque <strong>sur</strong>gira le projet de transformer le Vélodromeen Biodôme, qui sera offert à la Ville de Montréalen 1992. Ce virage transformera profondémentl’identité <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>.Prenant acte de la mutation en cours, le rapportinterne de 1994 consacre la vision récréotouristique<strong>du</strong> devenir des lieux. Il affirme et déclineavec force, pour la première fois, une idée expriméede façon générale jusque-là, celle de l’intégrationau quartier Hochelaga-Maisonneuve. Le<strong>Parc</strong> y est enclavé physiquement et psychologiquement,les relations sont quasiment nulles.Les propositions précises, dont celle qui créeraitun parcours naturel entre le marché Maisonneuveet le <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>, resteront à leur tourlettre morte. Mais la volonté et les espoirs d’unemeilleure insertion demeureront vivants et fortementexprimés jusqu’à aujourd’hui.Parallèlement à ce rapport interne, un comitémixte dit « <strong>sur</strong> le sort futur des installations »est constitué en 1991 par le gouvernement <strong>du</strong>Québec et la Ville de Montréal. Il arrive en 1994,après trois ans de travaux, à pro<strong>du</strong>ire un autrerapport. La mixité des participants con<strong>du</strong>ira àun désaccord <strong>sur</strong> les questions financières, maisle comité appuiera le projet récréotouristique etles principes de meilleure intégration au quartier.Son apport spécifique, et nouveau, porteratoutefois <strong>sur</strong> la gouvernance <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>.Les deux parties s’entendent pour proposer desmodifications au statut de la RIO de façon à luias<strong>sur</strong>er « un plus grand niveau d’autonomie ».Le comité souhaite la confection d’un plan intégréd’aménagement, ce qui ne pourrait advenir sans


une concertation formelle entre la Ville et la RIO,qui relève <strong>du</strong> gouvernement <strong>du</strong> Québec. Mais lesavis de ce comité mixte ne connaîtront guère plusde succès que ceux de leurs prédécesseurs. Seulesa recommandation de laisser au gouvernement lapropriété <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> – qui devait revenirà la Ville de Montréal après l’extinction de la dette– sera suivie. La structure de gouvernance et lesmissions post<strong>olympique</strong>s de la RIO, essentiellementmobilières et immobilières, demeurentinchangées jusqu’à maintenant.Ces questions n’iront d’ailleurs pas en se simplifiant.La déchirure de la seconde toile <strong>du</strong> Stade,en 1999, concentrera l’attention, les efforts etles plans <strong>sur</strong> la question de son remplacement.Pendant une dizaine d’années s’arrêtent littéralement,à la RIO, la réflexion et l’intérêt pour ledevenir de l’ensemble <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>. Il faudra attendre2011 pour que le <strong>conseil</strong> d’administration de laRIO, au moment où il doit reprendre dans des circonstancesexaspérantes l’entièreté <strong>du</strong> processusd’appel d’offres pour le remplacement de la Toiture,décide de reprendre aussi l’étude <strong>sur</strong> le futurde l’ensemble <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>. En mai 2011, l’annonce estfaite de la création de notre Comité-<strong>conseil</strong> quivoudra avant toute chose recueillir les perceptionset propositions d’un large public, en tenantdes consultations qui sont une première. Ainsis’ajoute une étape à l’histoire d’un avenir qui amobilisé d’innombrables personnes et groupesdepuis des décennies. Nous souhaitons que nosrecommandations, dont on verra qu’elles s’inscriventdans une remarquable continuité tout ense voulant accordées au temps présent, éclairentdes décisions dont on conviendra qu’elles ont étébeaucoup trop longtemps atten<strong>du</strong>es.SourcesComité consultatif chargé d’étudier l’avenir des installations<strong>olympique</strong>s, Le <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>, 1977, 2 vol.Comité organisateur des Jeux <strong>olympique</strong>s, Montréal 1976,Jeux de la XXI e Olympiade : rapport officiel, Montréal, 1978, 3 vol.Commission d’enquête <strong>sur</strong> le coût de la 21 e olympiade, <strong>Rapport</strong>de la Commission d’enquête <strong>sur</strong> le coût de la 21 e olympiade(rapport Malouf), Montréal, 1980, 4 vol.<strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> (Guy R. Morin), Un site exceptionnel pour ledéveloppement d’une masse critique récréotouristique uniquepour mieux faire connaître Montréal au monde, Montréal,1 er juillet 1994, 144 p.Secrétariat <strong>du</strong> Grand Montréal/Comité d’étude <strong>sur</strong> le sort futurdes installations <strong>olympique</strong>s, L’avenir des installations <strong>olympique</strong>s :une vision élargie, 28 avril 1994, 25 p.1011© <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong><strong>Rapport</strong> Marsan, 1977 <strong>Rapport</strong> Malouf, 1980 <strong>Rapport</strong> Morin (RIO), 1994


IIUNE VISION,UNE CONDITIONÉtrange tâche que celle de formuler une « vision de développement <strong>du</strong> <strong>Parc</strong><strong>olympique</strong> » alors que cette vision existe depuis sa naissance et que, malgréles tourments qui ont entouré l’existence d’installations qui ont près de quaranteans, l’idée fondatrice des lieux n’a cessé de s’affirmer avec entêtement.L’architecte avoulu et réussià donner auxinstallations,véritablesœuvres d’art,des qualitéssymboliquesliées à l’espritdes JeuxSans proposer ici le relevé des textes ou discoursfondateurs des Jeux, qu’il suffise de rappeler quel’octroi des Jeux <strong>olympique</strong>s à une ville supposetoujours que les installations afférentes seront<strong>du</strong>rables et qu’elles soutiendront les progrèsde l’activité physique et des sports. L’obligationde rendre compte d’une planification post<strong>olympique</strong>n’a cessé de s’affirmer au fil des concoursinternationaux pour l’attribution des Jeux à uneville-hôte.Même si l’obtention des Jeux par Montréal, en1970, a immédiatement donné lieu à une conversationmédiatique portant presque exclusivement<strong>sur</strong> les coûts et l’ampleur des constructions àvenir, l’une des justifications les plus souventformulées par le promoteur principal de l’événement,le maire Jean Drapeau, était la perspectivede donner un « élan extraordinaire » à la pratiquede tous les sports. Sa façon poétique de s’exprimerà propos <strong>du</strong> « muscle dominé par l’esprit »évoquait aussi le caractère culturel de l’entrepriseet c’est de cette source qu’est née l’idée de fairedes installations de véritables œuvres d’art, quele maire a voulu confier à un des architectes lesplus renommés <strong>du</strong> monde, Roger Taillibert. Lesnombreux écrits de ce créateur <strong>sur</strong> le sort desinstallations témoigneront sans cesse des qualitéssymboliques, liées à l’esprit des Jeux, qu’il avoulu et réussi à donner à l’ensemble.Ce n’est pas l’endroit ici de poser un diagnostic<strong>sur</strong> le cafouillis politique et financier qui a écarté<strong>du</strong> parachèvement des installations tant la Villede Montréal que l’architecte français. Le chocsuscité en 1975 par la mise en tutelle qu’a été lacréation de la Régie des installations <strong>olympique</strong>s(RIO), société publique rattachée directementau gouvernement <strong>du</strong> Québec, a certes fait dévierles débats vers les difficultés techniques et l’assignationdes blâmes, ce qui était inévitable. Maisl’idée fondatrice a persisté derrière ce brouhaha.Dès 1977, lorsque le ministre responsable de laRIO confie à un comité une réflexion <strong>sur</strong> l’avenirdes installations <strong>olympique</strong>s, le président dece groupe de trois personnes, l’architecte Jean-Claude Marsan, signe un rapport certes diviséà propos de l’achèvement de la Toiture, maisunanime quant à la vocation des lieux, « parcde sports et de loisirs avec comme vocation particulièrede valoriser et de concrétiser l’activitéphysique par la participation sportive à tousles niveaux et par la compétition ». On a vu auchapitre précédent que ces affirmations desannées 1970 ont été constamment reprises parla suite et c’est, pour l’essentiel, ce que nousavons partout enten<strong>du</strong> il y a quelques mois, lorsde nos consultations à Montréal et en région.Passée des initiateurs des Jeux et des petitscomités jusqu’à la plus large partie de l’opinionintéressée, cette vision n’a, au <strong>sur</strong>plus, jamais faitl’objet d’une opposition le moindrement organiséeou sérieuse. Mieux encore, elle s’est incarnéepetit à petit dans l’évolution des lieux, même enl’absence de volonté forte de la porter. Certes ondéplorera encore longtemps la perte <strong>du</strong> Vélodromeet de la piste d’athlétisme. Mais le <strong>Parc</strong><strong>olympique</strong> a conservé un Centre sportif dont lesactivités aquatiques, notamment, sont toujoursde qualité internationale ; il en a fait un lieud’entraînement physique très fréquenté. Les deuxinstallations municipales sont demeurées accueillanteset actives. Le Stade a continué à vivresa vie sportive compatible avec ses quelques activitéscommerciales en accueillant pendant plusieursannées le baseball professionnel et, mêmede façon trop éphémère, il attire encore des foulesimpressionnantes avec des activités sportivesponctuelles. Le soccer professionnel a fait naître<strong>sur</strong> les lieux les belles installations sportives <strong>du</strong>stade Saputo, dont le succès a récemment exigél’agrandissement. Le Centre de médecine sportivequi habite discrètement dans le <strong>Parc</strong> est voué aubien-être des athlètes. La majorité des Fédérationssportives et de loisirs <strong>du</strong> Québec sont installées– de façon scandaleusement inadéquate – dans


© <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>les souterrains <strong>du</strong> Stade. Le futur Institut national<strong>du</strong> Sport <strong>du</strong> Québec, qui offrira un encadrementet des plateaux aux sportifs d’élite, est en voied’aménagement à l’intérieur <strong>du</strong> Stade. Une jeunessebranchée a spontanément fait <strong>du</strong> « sifflet »,structure bétonnée abandonnée après les Jeux, unlieu de renommée internationale pour la pratique<strong>du</strong> « skate » qui peut se prétendre « extrême ».On pourrait presque dire que le <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>,par sa dynamique propre portée plus ou moinsconsciemment par son inspiration originelle, alui-même créé la « vision » que chacun cherchealors qu’elle se trouve, comme l’est souventl’essentiel, directement sous nos yeux.Il s’agit aujourd’hui d’en finir avec ce jeu dehasard qui aurait pu se terminer dans une incohérencepire encore – on sait que certains ontdéjà rêvé de transformer le <strong>Parc</strong> en mégacentrecommercial analogue aux plus grands templesaméricains de la consommation – et de s’appuyer<strong>sur</strong> la résilience des lieux pour réaffirmer leuresprit et développer au mieux leur offre. Pour yarriver, avant de dessiner ce que serait un <strong>Parc</strong>renouvelé, c’est la mission même de la Régie desinstallations <strong>olympique</strong>s qu’il faut scruter.Une loi contraignanteCe n’est pas sans raison que la loi constitutivede la RIO, adoptée en 1975, a confié au nouvelorganisme une « fonction » et non une mission.Le gouvernement d’alors lui demande de « réaliserla construction, l’aménagement et l’exploitationdes installations mobilières et immobilièresprévues pour les Jeux de la XXI e Olympiade »à l’intérieur <strong>du</strong> quadrilatère qu’on appelleraplus tard le <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>. Compte tenu descirconstances dramatiques créées par les retardsde chantier qui menaçaient la tenue même desJeux, la priorité absolue donnée à la gestion de laconstruction n’étonne pas. Ce qui sidère cependant,c’est que cette « fonction » soit toujours lamême en 2012. Le législateur n’a jamais modifiéPar sadynamiquepropre et soninspirationoriginelle, le<strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>porte déjà lavision qui secherche maisse trouve sousnos yeuxle rôle de la société d’État même si certains de sesdirigeants ont voulu, ici et là, dépasser ce statutde conciergerie glorifiée pour tenter, comme lesuggérait timidement et confusément un articuletde la loi, de « fournir des services reliés à sonsavoir-faire et à l’expérience qu’elle a acquisedans les domaines reliés à ses activités ».Ainsi en 1990, le <strong>conseil</strong> d’administration de laRIO a adopté un énoncé de mission qui se proposaitde faire <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> « une véritablecité <strong>du</strong> sport, <strong>du</strong> loisir et de l’environnement,intégrant les diverses composantes des connaissanceset de l’activité humaines […] ». Mais leplan directeur rattaché à ce nouvel énoncé selimitait à l’accueil d’attractions nouvelles <strong>sur</strong>le site, donc aux responsabilités mobilières etimmobilières déjà inscrites dans la loi. La Régiene tentait pas de revendiquer un leadershipinstitutionnel en matière de sports et de loisirsau Québec, malgré son statut de société d’Étatbien ancrée dans ce domaine.Dès 1977, le rapport Marsan avait pourtant proposéd’intégrer au <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> les servicesd’é<strong>du</strong>cation physique et de sport des universités,et <strong>sur</strong>tout les services administratifs et équipementssportifs des organismes qui relevaientde ce qu’on appelait alors le Haut-commissariatà la jeunesse, aux loisirs et aux sports et quin’est plus aujourd’hui qu’une division mineureet plutôt négligée <strong>du</strong> tentaculaire ministèrede l’É<strong>du</strong>cation, <strong>du</strong> Loisir et <strong>du</strong> Sport (MELS). Ilfallait, disait le rapport, en faire « le siège social<strong>du</strong> sport amateur au Québec ».Formulée sommairement et vite occultée par laquerelle de la Toiture, cette suggestion est demeuréesans suite. On a d’ailleurs vu immédiatementse dessiner des tensions touchant l’occupation deslieux, notamment entre sport amateur et sportd’élite. La direction de la RIO ne pouvait les résoudre,faute d’en posséder l’habilitation politique.1213


Ces problèmes persistent. Ainsi la RIO n’a étéqu’une courroie de transmission dans la décisiongouvernementale de créer pour l’élite sportiveun Institut national <strong>du</strong> sport, et la Régie a toujourstraité en simples locataires les Fédérationssportives et de loisirs dont le siège est au Stadeet qui auraient dû devenir des partenairespremiers. On peut lui reprocher des passivitésévidentes, mais elles tenaient aussi et <strong>sur</strong>tout à lanature d’une loi qui a été, en somme, abandonnéeà son sort comme le <strong>Parc</strong> lui-même malgré lessommes colossales qu’on y a investies.Notre accès aux études comparatives des héritages<strong>olympique</strong>s dans le monde a été probantà cet égard. Parmi les villes <strong>olympique</strong>s quiont le mieux géré et fait fructifier leurs actifsexceptionnels après les Jeux, nous retenonsparticulièrement celles de Sidney (Australie) etde Barcelone (Espagne). Leur succès ne ré sultepas d’une simple gestion habile des lieux, maisde l’existence d’une véritable autorité <strong>sur</strong>leur développement.Dans le cas de Sidney, la Sydney Olympic ParkAuthority (SOPA), créée en 2001 peu après lesJeux, a hérité d’une tâche mobilière et immobilièreanalogue à celle de la RIO, mais s’y sontimmédiatement ajoutées des missions beaucoupplus dynamiques, dont le développement <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>comme une entité multifonctionnelle à dominantesportive, et sa contribution à l’expérimentationen matière d’environnement <strong>du</strong>rable. Le développementéconomique et commercial <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> a étéLes exemplesde lendemains<strong>olympique</strong>sheureux onten commun lamise en placed’une autoritéréelle <strong>sur</strong> laplanificationet ledéveloppementconfié à la SOPA, de même que le développementd’un modèle intégré de soutien au sportde tous niveaux, de l’élite au communautaire.Le cas de Barcelone est bien différent puisquec’est la ville elle-même qui a as<strong>sur</strong>é la gestion<strong>du</strong> projet post<strong>olympique</strong>. Elle l’a fait en imposantun leadership fort, incarné dans uneplanification stratégique rigoureuse qui lui apermis d’atteindre une forte cohérence malgréla diversité des réseaux intéressés (économiques,sociaux, culturels, communautaires).Ce sont moins les retombées sportives quiimpressionnent ici que les impacts remarquables<strong>sur</strong> la requalification urbaine deslieux. Ainsi l’offre récréotouristique, mise enplace à partir des infrastructures des Jeux etd’ajouts ultérieurs, dont un Jardin botaniqueet de meilleures infrastructures de transport,a-t-elle servi directement les intérêts locauxen même temps que le rayonnement nationalet international de la ville.Fort différents, les modèles de gouvernancede ces projets ont eu leur importance et nousy reviendrons. Ce qui importe toutefois, c’estl’ampleur de l’autorité qui appartenait auxresponsables des lendemains <strong>olympique</strong>s<strong>sur</strong> leurs territoires. Ce sont des missionsde développement qu’ils ont assumées, uneautorité <strong>sur</strong> la planification, et non de simplesfonctions de gestion des sites. Cette fortehabilitation a été la condition de la réalisationd’une vision.© CPEUM, 2012


Dans le cas de Montréal, la vision d’avenir estplutôt limpide et est ressortie très clairement del’ensemble de nos consultations. La cohabitationdes vocations sportives de tous ordres est inscritedans les gènes <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> même si ellen’a pas trouvé jusqu’à maintenant les moyens dese donner cohérence et croissance. L’implantationdes musées municipaux remarquables que sont leBiodôme et bientôt le Planétarium – et leurs liensorganiques, au sein de l’Espace pour la vie, avec leJardin botanique et l’Insectarium voisins – pointe,sans y être encore, vers une harmonisation dessciences de la vie avec l’activité physique appeléeà se multiplier au <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>. L’implantationbrutale des installations <strong>olympique</strong>s dans un quartierurbain socioéconomiquement encore faiblemilite pour de vigoureuses actions de désenclavementphysique et psychologique dont le début,avec la relance récente des activités culturelles etcommunautaires <strong>sur</strong> le site, confirme entièrementle potentiel. Et la préservation dynamique <strong>du</strong>patrimoine architectural exceptionnel des Jeux,à condition d’en stopper la constante et irresponsableérosion dont la menace plane encore, s’annoncecomme l’assise d’un développement touristiquepleinement appuyé <strong>sur</strong> le caractère distinctifdes lieux. Le projet, en somme, est virtuellementacquis, entre mission principale touchant l’activitéphysique et missions subsidiaires qui s’y marienttout naturellement.Constamment plébiscitée depuis des décennies,la vision <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> comme « cité <strong>du</strong>sport, <strong>du</strong> loisir et de l’environnement », pourreprendre les termes de 1990, s’impose toujours.Qu’on préfère aujourd’hui parler d’activitéphysique ou de biodiversité, la direction d’avenirdemeure la même. Nous faisons nôtre cette vision,encore une fois validée. Mais à une condition :le terme de cité ne doit plus être la simple métaphored’un collage de projets vaguement apparentésdont on espère qu’ils se côtoient en bonvoisinage à l’intérieur d’un quadrilatère urbain.Ladite cité doit être gouvernée. Et elle doit l’êtrepar une instance disposant de pouvoirs réels,qui la rende apte à atteindre la vision plutôtqu’à devoir se contenter de la proposer.Une mission nationaleNous souhaitons ainsi souligner, d’abord et avanttout, que les changements et investissementsque nous recommandons dans notre rapportne sauraient devenir justifiables sans que l’Étatquébécois reconnaisse à l’institution responsablede l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> une missionproprement nationale. Une Régie renouvelée doitêtre redevable à tous les citoyens et non seulementaux Montréalais. Ces installations, ils lesont tous ensemble payées à prix fort, comme onnous l’a constamment rappelé. Mais là n’est pasla raison principale de notre recommandation quiest aussi une conviction. Affirmer formellementcette mission nationale, ce sera aussi donner sonfondement à une véritable délégation de pouvoirset d’autorité <strong>sur</strong> les principaux aspects des développementsà venir, notamment dans le domainede l’activité physique, des sports et des loisirs,où la lointaine coordination gouvernementale aété et demeure trop souvent déficiente.Sans absorber sous cette autorité les équipementsmajeurs présents au <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> et relevantpar exemple <strong>du</strong> pouvoir municipal – éloignonsle spectre des fusions – il faudra aussi investir laRIO renouvelée d’un leadership pour y organiserla planification stratégique et la concertation.La force de cette autorité a été la clé principaledes réussites exemplaires dans ce domaine, leurabsence expliquant a contrario les ratés dontnotre <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> a connu plus que sa part,depuis maintenant quatre décennies.Le Comité-<strong>conseil</strong> <strong>sur</strong> l’avenir<strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> recommande :— que le gouvernement <strong>du</strong> Québec reconnaissepleinement la mission nationale de la Régie desinstallations <strong>olympique</strong>s et révise sa loi constitutivepour :I. l’investir d’une véritable autorité en matièrede promotion et de coordination territorialedes loisirs et sports de tous niveaux, hors lesport professionnel ;II. l’investir d’une véritable autorité <strong>sur</strong> laplanification stratégique de l’ensemble <strong>du</strong><strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> et <strong>sur</strong> l’organisation de laconcertation à l’intérieur de ce territoire.L’État doitconfier àl’institutionresponsablede l’avenir <strong>du</strong><strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>une missionproprementnationale,reconnuedans la loi1415


IIIL’IDENTITÉ DUPARC OLYMPIQUE,UNE ADHÉSION GÉNÉRALELe vaste quadrilatère de près de 55 hectares qu’on appelle le <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>est tout sauf une friche ou une page blanche et il n’a cessé de se transformerdepuis 1976. Les changements apportés aux installations <strong>olympique</strong>s elles-mêmes,et les ajouts autorisés ponctuellement au fil des ans ont cependant résulté plussouvent <strong>du</strong> hasard que d’une planification contrôlée.© <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>Le stade SaputoSans être informe, l’identité <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> est fragmentaire.Ainsi les équipements liés à l’activitéphysique et aux sports sont-ils de loin les plusnombreux <strong>sur</strong> le site et semblent le définir. Maisce sont les attractions muséales et touristiques– le Biodôme et bientôt le Planétarium, la Tourde Montréal – qui génèrent la fréquentation laplus forte et la plus assi<strong>du</strong>e des lieux. D’autreséléments, tels le cinéma StarCité et <strong>sur</strong>tout l’Esplanade,revitalisée et réanimée avec succès aucours de l’été 2012, confirment le potentiel d’unevocation culturelle accrue. Dans ces conditions,il n’est pas étonnant que les visions d’avenir <strong>du</strong><strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> se présentent elles-mêmes enordre dispersé et bigarré ainsi qu’en a témoigné laSynthèse de nos consultations de l’automne 2011.La coexistence des diverses vocations in<strong>du</strong>it unecomplexité, à la fois intéressante et déroutante,dont il faudra tenir compte en commençant paren prendre la me<strong>sur</strong>e.Les équipements sportifsLes équipements sportifs sont évidemment lesplus nombreux, répartis dans l’ensemble <strong>du</strong>quadrilatère : le Stade <strong>olympique</strong> lui-même etson imposante aire de jeux, le Centre sportif <strong>du</strong><strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> avec ses bassins aquatiques etson centre d’entraînement, l’Institut national <strong>du</strong>sport <strong>du</strong> Québec (INS Québec) qui sera en 2013le prolongement <strong>du</strong> Centre national multisportde Montréal voué au sport d’élite, le stade Saputo,le Centre Pierre-Charbonneau, l’Aréna Maurice-Richard, le Centre de médecine sportive, lessièges sociaux des Fédérations sportives et deloisirs <strong>du</strong> Québec, et le « Big O » ou « sifflet » sontautant d’installations, dont certaines possèdenttoutefois des vocations métissées, qui donnentson caractère principal au site.Mais sous cette apparence de vocation commune,rien n’est plus disparate et éloigné <strong>du</strong> réseau qu’ons’attendrait à trouver en place. Le Stade <strong>olympique</strong>appartient à la Régie des installations <strong>olympique</strong>s(RIO), le stade Saputo au secteur privé, l’INSQuébec et les Fédérations sont des locataires d’espacesau Stade, le Centre Pierre-Charbonneau etl’Aréna Maurice-Richard appartiennent à la Villede Montréal, la médecine sportive est une cliniqueprivée, le « sifflet » n’a pas d’autre statut que celui,informel, que lui donnent ses usagers spontanés.Chacun se développe selon ses priorités, ses planset ses soutiens propres. Le sport amateur, bien quesouvent évoqué en divers documents d’orientation,n’a pas d’assises en place au <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>,sauf les bureaux de son réseau associatif. Lessubventions publiques ad hoc et les choix privésd’investissements ont joué dans l’évolution deslieux un rôle décisionnel plus important que lesplans stratégiques qui se sont pourtant succédédans les classeurs de la RIO.


© CPEUM, 2012Le Planétarium Rio Tinto Alcan, Espace pour la vieLes équipementstouristiques et muséauxLes équipements touristiques et muséaux sontapparus plus tardivement. La Tour de Montréal aété ouverte au public après son parachèvement àla fin de 1987, le Biodôme a été inauguré en 1992et le Planétarium le sera en 2013. Par contraste, lesliens organiques sont ici au rendez-vous. Il existeune coopération entre la gestion touristique de laTour et celle <strong>du</strong> Biodôme. L’appartenance de cedernier, ainsi que <strong>du</strong> futur Planétarium, à l’ensembledes Muséums nature désormais rassembléssous l’appellation Espace pour la vie, est unfort marqueur identitaire qui déborde d’ailleursles limites <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> et préfigure lesavantages d’un désenclavement. L’intégration<strong>du</strong> Jardin botanique et de l’Insectarium voisins àcet Espace de même que l’implantation voisine<strong>du</strong> Centre pour la biodiversité de l’Université deMontréal renforcent la cohérence. La présencedans l’environnement immédiat d’un musée historiquecomme le Château Dufresne, à la subsistanceprécaire, mais <strong>du</strong>rable, contribue à une offrecommune qui pourrait croître encore si elle seprésentait de façon ordonnée et convaincante.En contrepartie, alors que les établissements del’Espace pour la vie sont les champions de labiodiversité et que la Tour (la plus importantetour penchée au monde, aime-t-on rappeler) estun joyau touristique de Montréal, l’aménagement<strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> sape avec brutalité les fondementsde leur attraction. Le <strong>Parc</strong> est d’une ariditépresque totale à quelques menues plantationsprès, il contredit le message é<strong>du</strong>catif des établissementsqui s’appuient <strong>sur</strong> la nature pour célébrerla vie. Quant à l’éprouvante course à obstaclesqu’est le parcours menant à toute installation,par beau ou mauvais temps, elle fait paraîtremiraculeux le taux actuel de fréquentation,notamment de la Tour.Les équipements culturelsLes équipements culturels, tout en ayant quelqueexistence, n’ont pas de lieu propre. Sauf pour lecinéma StarCité, enclave privée dont la programmationn’a pas de lien particulier avec le <strong>Parc</strong>qu’il habite, l’accueil d’activités culturelles ou artistiquesdépend de la disponibilité d’installationsdiverses. Le Stade <strong>olympique</strong> reçoit ponctuellementdes spectacles d’envergure et expérimentedepuis peu la mo<strong>du</strong>lation de ses espaces pourdiversifier cette offre et améliorer une difficileacoustique. L’aménagement de l’Esplanade et leprogramme culturel et de loisirs qui a attiré desfoules tout autant que des clientèles des quartiersvoisins ont démontré de façon convaincante, aucours de l’été 2012, que le site pouvait devenir,à Montréal, un lieu propice aux rassemblementset aux événements festifs.L’activité culturelle est toutefois de nature événementielleau <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>, qui ne disposepas de lieux consacrés à l’art public ni dans lesespaces en plein air ni dans les espaces intérieurs.Les lieux pourraient certes être propices à laprésentation de symposiums, performances, etmême festivals, mais aucune infrastructure ne l’aprévu. On peut signaler, tout au plus, l’utilisationintermittente <strong>du</strong> Stade, <strong>du</strong> Centre sportif et <strong>du</strong>Centre Pierre-Charbonneau pour des tournagescinématographiques.Autre carence obvie et sans cesse déplorée tantpar nos interlocuteurs que par les visiteurs, le sitedes Jeux <strong>olympique</strong>s de 1976 ne propose aucunlieu de mémoire, à part quelques affiches ouplaques affadies par le temps.Sans êtreinforme,l’identité<strong>du</strong> <strong>Parc</strong><strong>olympique</strong> estfragmentaire,d’unecomplexitéà la foisintéressante etdéroutante1617


© <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>Le Week-end Complètement Cirque <strong>sur</strong> l’Esplanade Financière Sun LifeLe quadrilatèreet sesalentoursdevraients’offrir àtous tel unécosystèmede l’activitéphysiqueau QuébecLes activités commercialesLes activités commerciales se présentent dela même façon, sans siège particulier. Le Stade<strong>olympique</strong> accueille certains salons et foires.La restauration <strong>sur</strong> place est pratiquementinexistante, si l’on excepte les quelques kiosquesqui se réaniment au Stade <strong>du</strong>rant les spectaclesou événements sportifs et le projet de caféterrassed’économie sociale en voie d’établissementdans l’entrée <strong>du</strong> Stade. L’expérience dela « nourriture de rue » menée <strong>sur</strong> l’Esplanade<strong>du</strong>rant l’été 2012 a cependant été concluante.Il n’y a aucun hébergement <strong>sur</strong> le site et unseul hôtel d’importance à proximité.Et pourtant, le <strong>Parc</strong> existeNous n’avons pas eu à inventer ou à décoderle concept qui définit le <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>, qui luidonne son identité. Nous l’avons enten<strong>du</strong> partout,implicite ou explicite chez nos interlocuteurs,des experts aux simples voisins en passant parceux qui y vivent.Dans le meilleur des mondes, qui serait accessibleétant donné les acquis <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> et les possibilitésqu’offre l’inachèvement des lieux, le quadrilatèreet ses alentours devraient se présenter commeun écosystème de l’activité physique au Québec.Y seraient réunis, de façon qui ne peut êtreexclusive, mais qui serait incontournable, desréseaux de tous les niveaux d’activités : le sportprofessionnel, le sport d’élite, le sport scolaireet le sport amateur.Pour que cet écosystème déjà présent en filigranese développe et se consolide, l’organisation doitêtre revue, elle doit acquérir la capacité de mettreau point un plan d’ensemble et de favoriser lesliens nécessaires, actuellement très peu développés.Cette condition renvoie à notre premièreproposition qui suppose que la RIO soit investie,au-delà de son rôle de gestion des lieux, d’un véritablepouvoir délégué analogue et probablementissu en bonne part de celui qu’exerce le ministèrede l’É<strong>du</strong>cation, <strong>du</strong> Loisir et <strong>du</strong> Sport.Contrairement à ce qui se passe pour le systèmed’é<strong>du</strong>cation, en effet, la modeste section Loisir etSport <strong>du</strong> ministère n’exerce pas d’autorité <strong>sur</strong> lesinfrastructures d’activité physique et de sport <strong>du</strong>Québec. Pour l’essentiel, elle joue un rôle-<strong>conseil</strong>et offre de l’évaluation, de l’expertise techniqueet <strong>du</strong> soutien financier dans quelques secteurs :la promotion de l’activité physique, le soutienaux athlètes de l’élite, le soutien aux entraîneurs,le soutien aux organismes nationaux, les Jeux<strong>du</strong> Québec, entre autres. Selon les données <strong>du</strong>ministère (dont le budget était de 16 milliardsen 2011-2012 et qui est passé à 10 milliards depuisque l’enseignement supérieur en a été détachéen 2012), les sommes en jeu dans ces diversprogrammes atteignent à peine une vingtainede millions de dollars. Nul ne se <strong>sur</strong>prendra queles sports et loisirs soient une simple roue arrièreau sein de machines aussi colossales. Quelquesinvestissements ponctuels en infrastructuresmodestes, annoncés avec quelque bruit, nedoivent pas faire oublier la faiblesse récurrentedes crédits budgétaires dans ce secteur.Plusieurs des principaux interlocuteurs <strong>du</strong> ministère,dont les Fédérations sportives et de loisirs,se trouvent au <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>. Une RIO dontla mission serait élargie et renouvelée pourraitjouer ce rôle de <strong>conseil</strong> et de soutien et même lui


donner un nouvel élan puisqu’elle pourrait enfiny apporter une attention concentrée. Nous remarquonsavec grande perplexité que le sport scolaireest le réseau le moins présent dans les priorités<strong>du</strong> ministère, que ses activités pourtant multiplesreposent <strong>sur</strong> les hasards d’un bénévolat en butteaux aléas d’un accès très difficile aux équipementsrégionaux et nationaux. La difficulté que nousavons éprouvée à obtenir la participation descommissions scolaires à nos consultations estun symptôme évident <strong>du</strong> problème.À cette réorganisation de gestion s’ajouteraitla confection d’un plan directeur pour la miseà niveau et l’utilisation des équipements requisdans ce créneau.S’agissant <strong>du</strong> sport professionnel, la RIO ne peutavoir la responsabilité directe de le développer ausein <strong>du</strong> site, la tâche en revient à des promoteursprivés tels ceux qui ont présidé à la création <strong>du</strong>stade Saputo et ceux qui soutiennent certainssports-spectacles tels des matchs d’exhibitionou des championnats particuliers. La Régie peuttoutefois participer activement aux développementsqui pourraient s’annoncer, notammenten améliorant les conditions d’accueil dont leremplacement de la Toiture <strong>du</strong> Stade est unexemple majeur.Le créneau <strong>du</strong> sport d’élite est déjà bien ancréau <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> avec l’INS Québec, les bassinsaquatiques <strong>du</strong> Centre sportif et les activitésde patinage de vitesse à l’Aréna Maurice-Richard. La consolidation de ce secteur supposetoutefois que la RIO puisse aller un cran plusloin, à l’exemple <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> de Sidney, devenu unmodèle en matière d’hébergement et de servicesgénéraux aux athlètes <strong>olympique</strong>s et paralympiques.Une présence plus assi<strong>du</strong>e de ces sportifsau <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> pourrait créer un effetd’entraînement dans les milieux de sport scolaireet de sport amateur, et même auprès <strong>du</strong> grandpublic, que diverses activités de familiarisationpourraient fidéliser.Le peu de développement des structures decoordination <strong>du</strong> sport scolaire ne permet pasde discerner les contours des actions les plussouhaitables. Mais ce que nous avons enten<strong>du</strong>,tant à Montréal qu’en région, pointe avec forcevers une réforme en profondeur de l’accueil <strong>du</strong><strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> à cet égard. Les coûts d’accès,les contraintes réelles ou appréhendées reliéesà la sécurité et les exigences bureaucratiques ontpratiquement découragé toutes les initiativeset renvoyé les organisations bénévoles vers deséquipements excentrés et peu visibles. Les raresorganismes qui ont pu tenir des championnats oudes activités au Stade <strong>olympique</strong> ont témoigné del’expérience marquante, inoubliable, qu’ont été lesheures vécues par les jeunes dans ces lieux dontils doivent et peuvent s’approprier l’histoire. Faire<strong>du</strong> <strong>Parc</strong>, et particulièrement <strong>du</strong> Stade, le lieu parexcellence de l’imaginaire de l’activité physiqueet <strong>du</strong> sport, au Québec, ce serait lui conférer uneidentité non seulement conforme à ses racines,mais garante, pour longtemps, de son avenir.Le Comité-<strong>conseil</strong> <strong>sur</strong> l’avenir<strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> recommande :— que le ministère de l’É<strong>du</strong>cation délègueses responsabilités et ressources touchantle Sport et le Loisir à la RIO dont le mandatnational serait élargi ;— que la RIO détermine avec précision etintègre à un plan directeur les conditionsd’accueil des activités sportives aujourd’hui sousreprésentéesau <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>, notammentpour le sport amateur et le sport scolaire : mise àniveau des équipements, modifications administrativeset réglementaires, relogementet partenariat formel avec les Fédérationssportives et de loisirs présentes <strong>sur</strong> les lieux.© <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>Le <strong>Parc</strong><strong>olympique</strong>, eten particulierle Stade,peuvent devenirle lieu parexcellence del’imaginairede l’activitéphysique et <strong>du</strong>sport au Québec1819Le « sifflet »


Le cadre urbainliera nature,science etculture et seratissé à l’histoirecomme à la vie<strong>du</strong> quartierenvironnantEn lien avec cette mission première qui devraitfaire <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> le promoteur principal del’activité physique au Québec et par conséquentdes saines habitudes de vie, un autre écosystème,complémentaire, a été partout évoqué instinctivementau cours de nos consultations. La forteprésence et le dynamisme sans cesse accru desétablissements de l’Espace pour la vie, situés dansle <strong>Parc</strong> et dans son voisinage immédiat, suggèrentd’évidence un développement qui se situe <strong>sur</strong> uncontinuum nature-science-culture.Exemplaires dans leurs rapports avec la jeunesseet les milieux d’é<strong>du</strong>cation, les Muséums natureexistants pourront certes tisser, avec la « nouvelle» RIO, des liens qui renforceront la diversitéde l’offre faite aux jeunes et la multiplicité desexpériences. Mais ce sont les espaces mêmes <strong>du</strong><strong>Parc</strong>, actuellement désertés et parfois hostilestant à la vie qu’à la culture, qui sont appelés à setransformer pour incarner le lien nature-scienceculture.Nous reviendrons à ce sujet spécifique etmajeur dans un chapitre consacré à l’aménagementdes lieux. Leur amélioration dépend toutefoisde l’adoption de lignes directrices précises.Les espaces extérieurs <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>, quand ils serontrevus et corrigés, doivent devenir la vitrine <strong>du</strong>réinvestissement de l’urbain par le design écologique.Ils doivent aussi se prêter à des activitésd’animation scientifique et de découverte enaccord avec des objectifs d’é<strong>du</strong>cation. Quantaux activités culturelles, elles peuvent certes semultiplier tout au long d’un vaste spectre, quiva des grands rassemblements au Stade ou <strong>sur</strong>l’Esplanade à l’installation d’œuvres d’art public.Mais elles doivent correspondre aussi à l’espritdes lieux. Tout en permettant un déploiementinfini de l’imagination pour les interventionsartistiques <strong>du</strong> type performance ou symposium,ces lieux en appellent aussi à leur mémoire, onnous l’a sans cesse rappelé. Le projet de Muséedes sports, qui comprendrait une commémorationdes Jeux <strong>olympique</strong>s de 1976, semble malheureusementen voie de migrer ailleurs à Montréalet mériterait certainement un réexamen à lalumière de la vision d’avenir qui se dessinepour le <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>.Il n’y aura toutefois jamais de véritable espritdes lieux si le <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> ne rompt pas avecune partie de son passé, celui de l’indifférenceconstante et souvent délibérée, depuis quaranteans, envers son quartier d’origine. L’étonnementet l’enthousiasme suscités en 2012 par la nouvelledirection de la RIO qui a rapidement établi desliens avec le quartier Hochelaga-Maisonneuve– notamment en y soutenant des projets issus<strong>du</strong> milieu communautaire – sont sans précédent.Ainsi est mise en lumière une carence fondamentale.Certes, le désenclavement <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> doit êtrephysique, s’attaquer aux tranchées routières quiagissent comme autant de barrières psychologiquementinfranchissables, et créer de nouvelles circulations.Mais l’occupation quotidienne des lieux,qu’il s’agisse de promenade ou encore d’animationculturelle, naturelle ou scientifique, devrait êtreconçue en fonction prioritairement de ses voisins.Quelle que soit la forme que prendra la commémorationde l’héritage <strong>olympique</strong>, elle devraêtre tissée à la riche histoire <strong>du</strong> quartier environnant.Le verdissement et la promenade peuventdevenir une œuvre commune comme on l’a vudans certaines grandes villes (New York, Paris)qui créent <strong>sur</strong> d’anciennes bases de transport descirculations piétonnières attirantes et fréquentées.Toutes les décisions de développement devrontêtre prises en fonction d’une nouvelle culturede proximité, dont l’amorce se trouve déjà dansle rapprochement avec ce qu’il est convenud’appeler le Pôle Maisonneuve.Le Comité-<strong>conseil</strong> <strong>sur</strong> l’avenir<strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> recommande :— que la RIO adopte, pour l’occupation future desespaces en plein air, un cadre liant la science, lanature et la culture en correspondance avec le développementinstitutionnel des Muséums natureprésents au <strong>Parc</strong> et dans son voisinage immédiat ;— que l’implantation d’un Musée des sports au<strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>, sous des formes classiques ouinnovatrices, fasse l’objet d’une réévaluation etd’une étude de faisabilité ;— que la RIO se donne un cadre formel de consultationet d’évaluation des impacts de ses décisions<strong>sur</strong> son quartier d’accueil, en privilégiantnotamment le désenclavement, l’accessibilitéet la participation à l’animation des lieux.SourcesComité-<strong>conseil</strong> <strong>sur</strong> l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>, Synthèse desconsultations <strong>sur</strong> l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>. Document remisau <strong>conseil</strong> d’administration de la Régie des installations <strong>olympique</strong>spar le Comité-<strong>conseil</strong> <strong>sur</strong> l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>, décembre2012, 100 p.Lefebvre, Sylvain et Romain Roult, Consolider la vocation sportive<strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> de Montréal. <strong>Rapport</strong> <strong>final</strong> présenté au Comité<strong>conseil</strong><strong>sur</strong> l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>, Groupe de recherche <strong>sur</strong>les espaces festifs (GREF), Département de géographie, Université<strong>du</strong> Québec à Montréal, octobre 2012, 74 p.Ministère de l’É<strong>du</strong>cation, <strong>du</strong> Loisir et <strong>du</strong> Sport, <strong>Rapport</strong> annuelde gestion <strong>du</strong> ministère de l’É<strong>du</strong>cation, <strong>du</strong> Loisir et <strong>du</strong> Sport,2010-2011, 184 p.


IVLE TOURISMECOMME VECTEURDE DÉVELOPPEMENTPour un site aussi exceptionnel que celui <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> et une institutionnationale aussi importante qu’une Régie des installations <strong>olympique</strong>s (RIO)à mission renouvelée et élargie, le fait d’être une forte attraction touristiquen’est pas une fin en soi. Mais c’est un atout précieux, un moyen formidablede croître en générant ses propres ressources.Nombre de grands établissements en rêvent et ontde la difficulté à y parvenir. Mais nous sommes icidevant un cas particulier, une conjoncture idéale.Le <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> est déjà, de façon incontestable,l’une des destinations touristiques majeuresqu’offre Montréal. La silhouette <strong>du</strong> Stade, superbepro<strong>du</strong>it d’appel reconnu dans le monde entier, n’estpas qu’une forme attrayante. Elle est sertie dansun lieu où se trouvent des musées scientifiquesd’envergure, une tour d’observation parmi les plusétonnantes, des installations sportives de niveauinternational. Et le quartier qui l’environne regorged’intéressants parcours naturels ou historiques.Pourtant, comme nos interlocuteurs l’ont constammentet spontanément noté lors de nos consultations,l’activité touristique y est sous-développéeà un point qui frôle presque le mystère. D’autant,remarquons-le, que la RIO est une société d’Étatqui relève <strong>du</strong> ministère <strong>du</strong> Tourisme.Les constats immédiats sont connus et reconnus :l’offre d’activités n’est pas assez développée etvariée, les services de restauration et d’hébergementsont absents dans le périmètre <strong>du</strong> site ettrès insuffisants dans les alentours, les commercessont inexistants, les parcours internes au <strong>Parc</strong> sontinhospitaliers, les horaires peu amènes. L’ensembledégage une impression de vétusté qu’une signalisationdéficiente a pour effet d’aggraver. Si lestouristes s’y présentent néanmoins en assez grandnombre, c’est en quelque sorte malgré les obstacles.Ils y viennent dans un but précis, massivementpour une visite au Biodôme et plus modestementpour découvrir le panorama montréalais <strong>du</strong> hautde la Tour. Parfois encore pour un événement auStade, joute sportive ou foire. Mais une fois leurbut atteint, rien ne les retient <strong>sur</strong> les lieux.Le potentiel est toutefois énorme. La Tour deMontréal, dans son état actuel qui ne proposerien d’autre au visiteur qu’une courte baladeen funiculaire et un coup d’œil <strong>sur</strong> la régionmétropolitaine, attire bon an mal an pas moins de200 000 personnes et a compté pour 3,5 millionsde dollars dans les revenus autonomes de laRIO pour 2011. Tout à côté, le Biodôme, propriétéde la Ville de Montréal, reçoit près de900 000 visiteurs annuellement. La synergie entreles divers établissements présents, les stades, lesmusées, les installations sportives, est faible soustous les angles – on l’a vu en d’autres chapitres.Mais les conséquences de cette faiblesse sont plusmanifestes encore en termes de tourisme. Uneapproche intégrée aurait dû depuis longtempsdevenir la règle.© Espace pour la vie (Laurence Fortin)2021Le Biodôme, Espace pour la vie


Fréquentation des installations <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> en 2011PropriétéSite/InstallationFréquentation% fréquentation totaleGOUVERNEMENTDU QUÉBECStadeTourCentre sportif251 999282 016306 3778,49,410,228,78,80,7VILLE DEMONTRÉALBiodômeCentre Pierre-Charbonneau860 997265 000COMPLEXE DE SOCCER SAPUTOAréna Maurice-RichardStade SaputoCinémaFamous Players/StarCité18 843161 7535,4COMPAGNIE FRANCE FILM INC.850 00028,4TOTAL2 996 985100Source : CIRANOSi l’offre est déjà importante, et si elle s’estenrichie au fil <strong>du</strong> temps malgré les apparencescontraires, elle s’est formée au cas par cas, sansconcertation, sans vision et sans plan directeur.D’où un ensemble intéressant, mais disparateet sans cohérence. Remédier à ces carences évidentes,ce serait non seulement redonner au<strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> une vitalité peut-être égale à cellequ’il a connue en 1976, ce serait aussi lui as<strong>sur</strong>erdes revenus majeurs et constants. Dans les milieuxspécialisés, l’équation est connue et validée :le développement touristique repose <strong>sur</strong> l’atteintede trois croissances, celle de la fréquentation,celle <strong>du</strong> temps de séjour, et celle de l’argentdépensé <strong>sur</strong> place. Ainsi si l’on augmente de 20 %le nombre de visiteurs, que leur <strong>du</strong>rée de séjours’allonge de 20 % et qu’ils dépensent en moyenne20 % de plus, les revenus globaux que peut générerune attraction touristique augmentent de72 %! Comme le site <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> est sousdéveloppéen infrastructures et services touristiques,mais que son potentiel ne fait déjà aucundoute malgré les carences actuelles, une stratégiede croissance ne peut qu’être bénéfique. Elle doitcependant être globale, coordonnée, pertinente.Divers chapitres de notre rapport réclament unplan directeur <strong>sur</strong> un horizon long, qui pourraitêtre celui de 2027, et qui aille donc au-delà dela planification stratégique à court terme. Endéveloppement touristique, un tel plan est crucialpuisqu’il s’agira <strong>du</strong> principal vecteur de développement<strong>du</strong> <strong>Parc</strong>, d’un moyen idéal de servir samission sans augmenter indûment la pression<strong>sur</strong> les crédits de l’État.Le potentieltouristique <strong>du</strong><strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>ne fait aucundoute, ilest déjàimpressionnantmalgré defaibles moyens,et il deviendraidéalUne direction déjà amorcéeEn matière de tourisme, nos recommandationstoucheront <strong>sur</strong>tout le long terme, mais elles sonten accord avec des orientations déjà contenuesdans le plan de relance annoncé par la nouvelledirection de la RIO. Ce plan proposé en 2011se déploie pour sa part <strong>sur</strong> les cinq prochainesannées, articulé autour des balises temporellesque sont le 40 e anniversaire de la tenue desJeux <strong>olympique</strong>s à Montréal en 2016 et le375 e anniversaire de la fondation de la Villede Montréal en 2017.La RIO souhaite relancer l’offre touristique ens’appuyant <strong>sur</strong> la revitalisation et la mise envaleur des actifs existants. Elle veut proposerune programmation annuelle d’activités axées<strong>sur</strong> la culture, le sport et la biodiversité, offre quise définira en collaboration avec les principauxétablissements présents au <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>.Elle table <strong>sur</strong> l’amélioration des services, notammentet de façon remarquable car sans précédent,par une collaboration avec les entreprises d’économiesociale très nombreuses dans le quartierHochelaga-Maisonneuve. La Tour, qui comptedésormais vingt-cinq ans d’exploitation, est encours de révision pour améliorer l’expériencedes visiteurs. Ses espaces intérieurs seront rénovés,elle sera valorisée par une mise en lumièreaux accents contemporains et on y réinventeral’expérience de restauration, actuellement minimalesinon nulle.


Mais les moyens financiers de la RIO, qui doitcompter <strong>sur</strong> ses ressources propres pour effectuerces quelques investissements et changements,sont limités. Tout comme le sont les ressources<strong>du</strong> gouvernement <strong>du</strong> Québec qui devra assumerbientôt la note majeure et incontournable <strong>du</strong>remplacement de la Toiture <strong>du</strong> Stade. La visionglobale que propose la nouvelle direction, celle defaire <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> « une référence mondialeen matière de parc urbain » et encore « un siterécréotouristique unique où se côtoient création,découvertes, divertissement et activité physique »de même qu’un « haut lieu de rassemblement àMontréal, des Québécois et des touristes étrangerspour des événements culturels, sportifs oucommerciaux d’envergure, qui contribuent aurayonnement international <strong>du</strong> Québec et desa métropole », exigerait des changements etréaménagements qui dépassent de beaucoup lesmoyens financiers et les ressources humainesdont dispose la RIO. Mais ces contraintes ne doiventen aucun cas empêcher d’aller de l’avant.Pour transformer le <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> en unevéritable destination touristique susceptible degénérer des séjours prolongés, donc de devenirun efficace levier économique pour le développement<strong>du</strong> site et de son quartier d’accueil, laconfection <strong>du</strong> plan directeur est une conditionpréalable, à entreprendre dès maintenant. NotreComité n’entend pas définir ce plan, mais nosLe <strong>Parc</strong><strong>olympique</strong> sedémarquerale mieux ense déployantd’abord commeune destinationfamiliale,accueillantepour ses voisinset pour lestouristesd’ici ou del’étrangerétudes ont confirmé que le positionnement idéal,celui qui repose <strong>sur</strong> les forces actuelles <strong>du</strong> lieu etqui le démarquerait le mieux eu égard aux autresdestinations montréalaises et québécoises, doitêtre familial. D’une part, les voyages en famillesont actuellement en croissance au Canadacomme aux États-Unis, et le caractère à la foisludique et é<strong>du</strong>catif <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> deviendraitd’emblée une forte attraction. D’autre part, untel choix soutiendrait l’entreprise, enfin amorcéedepuis 2011, de réappropriation des lieux par lapopulation avoisinante. Les activités familialessupposent des aménagements sécuritaires etpropices à la détente et l’un des objectifs desquartiers environnants est d’attirer de nouvellesfamilles. L’ensemble <strong>du</strong> Pôle Maisonneuve, s’ilse déployait en ce sens, répondrait à des attentesmaintes fois manifestées et socialement plusque justifiées. Enfin, une destination familiale estpleinement compatible avec les vocations quenous avons déjà retenues pour le <strong>Parc</strong> lui-même,cœur des réseaux québécois d’activité physique,de sport, et d’é<strong>du</strong>cation en sciences et nature.En accord avec le modèle de gouvernance queretient notre rapport, il nous semble qu’une RIOdevenue plus autonome pourrait explorer avecgrand espoir de succès des modèles d’affaires quiallient le public et le privé dans des entreprisesindispensables au développement touristique.2223Concert de l’Orchestre symphonique de Montréal, été 2012© <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>


Le temps estvenu de lancerla réflexionautour denouvellesinstallationspermanentes,récréatives,aptes à attirerun large publicCes entreprises devront bien sûr en être de services– la restauration et l’hébergement étant despriorités fortes –, mais aussi de nouveaux pro<strong>du</strong>itsd’appel à caractère récréotouristique en privilégiantune programmation vivante de quatresaisons. De nombreuses suggestions nous ont étéfaites, qui vont <strong>du</strong> parc aquatique l’été jusqu’auxpatinoires l’hiver en passant par des équipementstels les nouveaux parcs d’attractions intérieurs àthème lié à l’activité physique, apparus récemmenten Europe. Elles pointent toutes vers deséquipements dits « grand public » et de nouvellesinstallations permanentes. Une étape préalables’impose déjà, celle d’une analyse de constructibilitéà l’intérieur <strong>du</strong> site. Le désordre dans lequelles implantations se sont succédé depuis 1976 acréé des difficultés importantes à cet égard. Toutnouvel établissement devra désormais être cadrépar un plan d’ensemble.Sauf pour l’ouverture prochaine de l’équipementmuséal majeur que sera le Planétarium,aucun projet d’envergure n’est actuellementenvisagé <strong>sur</strong> le site. Le temps est venu de lancerla réflexion en ce sens. Le <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> a tousles atouts pour attirer des promoteurs intéressantset intéressés qui sauront respecter lecaractère des lieux et participer à des expériencesinnovantes. Ce même caractère des lieux, quiallie la nature et l’activité physique, se prête àconcrétiser les principes <strong>du</strong> tourisme <strong>du</strong>rable,qui valorise la biodiversité et é<strong>du</strong>que au respectde l’environnement.© <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>Le Comité-<strong>conseil</strong> <strong>sur</strong> l’avenir<strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> recommande :— que la RIO s’engage dès maintenant dansla confection d’un Plan directeur de développementà long terme, à l’horizon 2027, et yaccorde une importance majeure au tourismecomme vecteur de développement économique<strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> ;— que le positionnement touristique principal<strong>du</strong> <strong>Parc</strong> soit celui d’une destination familialeet é<strong>du</strong>cative apte à attirer le tourisme internationalet à as<strong>sur</strong>er l’accueil des populationsenvironnantes ;— que la RIO s’engage dès maintenant dansl’exploration de nouveaux pro<strong>du</strong>its d’appel,installations récréotouristiques permanentesde type « grand public » adaptées au caractèredes lieux et à une programmation de quatre saisons,capables d’attirer des promoteurs majeurs ;— que la RIO procède à une analyse de constructibilitédes espaces encore disponibles <strong>sur</strong>le site, notamment en vue d’y installer de nouvellesstructures d’accueil, hébergementet restauration ;— que le modèle d’affaires qui gouvernera lespartenariats touristiques de la RIO, qu’il s’agissede services ou de nouveaux établissementsrécréatifs, respecte les principes <strong>du</strong> tourisme<strong>du</strong>rable et valorise la biodiversité ;— que la promotion <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> commedestination touristique majeure, nationale etinternationale relève désormais d’une démarcheintégrée avec les établissements présents au<strong>Parc</strong> et avec les autres instances de promotion<strong>du</strong> tourisme.SourcesAllocution <strong>du</strong> président-directeur général <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>M. David Heurtel devant la Commission de l’économie et <strong>du</strong> travaille 15 septembre 2011.Chaire de tourisme Transat, Étude <strong>sur</strong> la notoriété <strong>du</strong> Stade<strong>olympique</strong> de Montréal et <strong>sur</strong> des exemples comparables,École des sciences de la gestion, Université <strong>du</strong> Québec à Montréal,décembre 2011, 30 p.Comité-<strong>conseil</strong> <strong>sur</strong> l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>, Synthèse desconsultations <strong>sur</strong> l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>. Document remis au<strong>conseil</strong> d’administration de la Régie des installations <strong>olympique</strong>spar le Comité-<strong>conseil</strong> <strong>sur</strong> l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>, décembre2012, 100 p.de Montaignac, Marine et Claude Montmarquette, Quel mode degouvernance pour le <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> de Montréal ? <strong>Rapport</strong> d’étude,CIRANO, octobre 2012, 76 p.Lecouturier, Jean-Marc, Réflexion <strong>sur</strong> la stratégie de développementtouristique pour le Comité-<strong>conseil</strong> <strong>sur</strong> l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>.<strong>Rapport</strong> <strong>final</strong>, LJM Conseil, octobre 2012, 63 p.Régie des installations <strong>olympique</strong>s, <strong>Rapport</strong> annuel 2011, 67 p.Le funiculaire de la Tour de Montréal


VENFIN UN PARCNous qualifions aujourd’hui de <strong>Parc</strong> ce qui, en 1976 lors des Jeux <strong>olympique</strong>s,était plutôt un site où les circulations étaient dessinées pour accueillirdes foules en as<strong>sur</strong>ant des entrées et des sorties rapides.L’immense quadrilatère délimité par lesartères Sherbrooke (nord), Viau (est), Pierre-De Coubertin (sud), et Pie-IX (ouest) n’a jamaisfait l’objet d’un aménagement particulier apte àretenir ses visiteurs <strong>sur</strong> place et à attirer les promeneurs.Encore aujourd’hui, on s’y rend pourfréquenter une installation ou l’autre, avec un butbien précis, et on n’y prolonge pas son passage.L’idée de faire des lieux un véritable parc urbain,lieu de promenade et de pause dans l’agitation générale,mais aussi lieu d’animation et de rassemblementfestif est de celles qui ont été formuléesavec le plus de constance et d’enthousiasme aucours de nos consultations. Toute naturelle qu’ellesoit, cette idée n’avait cependant jamais été miseà l’épreuve avant l’été 2012, quand la nouvelledirection de la Régie des installations <strong>olympique</strong>s(RIO) a proposé une programmation pourl’Esplanade dont les espaces bétonnés s’étendentdevant le Stade, à l’angle des rues Sherbrooke etPie-IX. L’expérience se voulait la première étape,et une forme de test, d’un plan enfin formellementexprimé, celui de créer un parc urbain où secôtoient « création, découverte, divertissement etactivité physique ». Rebaptisé Esplanade FinancièreSun Life, <strong>du</strong> nom de son commanditaire,l’espace habituellement désert, et même hostile, aaccueilli 100000 personnes tout au long de l’été.Concert de l’Orchestre symphonique de Montréal,gymnastique, cuisine de rue, l’animation originaleet diverse aura fourni la preuve que la RIOsouhaitait établir. Le potentiel énorme <strong>du</strong> site estdevenu d’emblée incontestable.L’Esplanade est un lieu privilégié pour les rassemblements,mais le <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> offre denombreux autres espaces dont l’aménagementpourrait dessiner le « cadre de vie » que tousréclament, en particulier les populations riverainesqui se sont senties exclues pendant denombreuses années.Pour donner un caractère concret à cette évocation,nous avons commandé une recherche quia scénarisé des déambulations possibles à l’intérieur<strong>du</strong> <strong>Parc</strong> et qui a abouti à un diagnostic encinq volets.LE SITE PRÉSENTEDEUX FAÇADES DISTINCTESMajestueuse, la façade nord <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>offre une belle perspective <strong>sur</strong> la rue Sherbrooke,<strong>sur</strong> le site <strong>olympique</strong> et <strong>sur</strong> son quartier d’insertion.Les percées visuelles <strong>sur</strong> les symboles <strong>olympique</strong>ssont très marquées. Par contraste la façade sud,avec la tranchée qu’est la vaste rue Pierre-DeCoubertin, a caractère d’accès véhiculaire aux installationsde la RIO et de la Ville. La convivialité yest nulle : vétusté, manque de ver<strong>du</strong>re, circulationspiétonnières difficiles, façades inhospitalières etmornes. Le site illustre de façon cruelle une inégalitésociale aux racines plus profondes.LE SITE EST REFERMÉ SUR LUI-MÊMELes quatre importantes artères qui l’encadrentcoupent le <strong>Parc</strong> de son milieu d’insertion. La plupartdes entrées des installations (Biodôme, Centresportif et Tour de Montréal par exemple) s’ouvrent<strong>sur</strong> des allées intérieures sans liens directs avec lequartier Hochelaga-Maisonneuve. Les principauxaccès au site sont souterrains, station de métroPie-IX et stationnements. Au nord, les liens entrele <strong>Parc</strong> Maisonneuve, le Jardin botanique et le <strong>Parc</strong><strong>olympique</strong> devraient être naturellement piétonniers,mais l’achalandage automobile de la vaste rueSherbrooke les inhibe. Au sud, l’avenue Pierre-DeCoubertin, avec ses larges travées (six voies incluantles bandes cyclables), a un effet analogue. La circulationy est moindre, le vide encore plus flagrant.Laprogrammationde l’Esplanade,au long de l’été2012, a fait ladémonstrationincontestablede la qualité <strong>du</strong><strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>comme lieu derassemblement2425© CPEUM, 2012


© CPEUM, 2012LES ESPACES EXTÉRIEURS SONT DÉLAISSÉSUne promenade à travers le <strong>Parc</strong> est à la fois unedécouverte, car les espaces sont très variés, et unedéception, car les lieux sont bétonnés, inanimés,désertiques et désertés, sans ver<strong>du</strong>re ou presque, etsans eau. L’animation de l’été 2012 a mis en valeurla belle composition architecturale de l’Esplanade,étalée en plusieurs niveaux et partiellement végétalisée.Mais l’u<strong>sur</strong>e <strong>du</strong> mobilier urbain, le manqued’ombre, les fontaines asséchées sont autant defreins à une fréquentation plus que ponctuelle. Lasuite de cours qui donnent accès à diverses installationsn’est pas aménagée, sauf pour la présence deplantes en pots… Les trajets, parfois très longs d’unpoint à l’autre dans un <strong>Parc</strong> aussi vaste, deviennentsouvent des corvées à cause de la chaleur excessiveen espaces ouverts l’été, et des corridors de vent enhiver. Les quelques espaces verts qui font contrepoidsà l’aridité <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>, dont le belvédère <strong>du</strong> via<strong>du</strong>cde la rue Sherbrooke, le boisé <strong>du</strong> stade Saputoet le couloir entre le Centre Pierre-Charbonneau etl’Aréna Maurice-Richard, sont peu fréquentés poureux-mêmes, probablement parce que peu valorisés.L’IDENTITÉ VISUELLE EST CONFUSELes bâtiments et les espaces sont la signature d’unsite, leur qualité d’accueil repose <strong>sur</strong> la signalisation.De façon générale et généralisée, celle-cipose problème au <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>. On y compte aumoins quatre formes différentes d’identification deslieux et d’orientations pour les déplacements. Lechoc de ces formes rend facilement le trajet illisible.L’aménagement<strong>du</strong> <strong>Parc</strong><strong>olympique</strong>,héritagepatrimonial etarchitecturalsans pareil, està réinventeret accorderaux valeurscontemporainesLA COMPOSITION ARCHITECTURALESE DÉGRADELe complexe <strong>olympique</strong> atteindra bientôt la quarantaineet sa proposition architecturale d’ensembledemeure magnifique non seulement par sa formeunique, mais aussi par ses perspectives, par leseffets de <strong>sur</strong>prise que réservent les points de vue,par les courbes qui créent des fermetures et desouvertures sans cesse renouvelées. L’expérience desvisiteurs est toujours mémorable. Mais la dégradationde plusieurs éléments suscite spontanémentl’inquiétude. Elle provient de l’u<strong>sur</strong>e normale desmatériaux, des fis<strong>sur</strong>es des dalles, des rénovationsimprudentes comme la couleur appliquée <strong>sur</strong> lebéton. Certains dommages sont irréversibles et plusgraves. Le <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> s’est développé sans pland’ensemble, au hasard des propositions publiqueset privées qui ont occupé dans le désordre des morceauxde son territoire. La composition architecturaled’origine, ainsi morcelée, en a été affectéeet son harmonie est souvent devenue dissonance.Stopper l’érosion,dessiner le futurL’aménagement <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>, héritagepatrimonial et architectural sans pareil, est doncà réinventer. Même en l’état actuel et malgré lesflagrantes erreurs et négligences antérieures, sonpotentiel demeure extraordinaire. La tâche sera majeure: création de liens avec les milieux d’insertion,refonte des circulations, signalisation, mise en valeur<strong>du</strong> legs <strong>olympique</strong>, ouverture à la biodiversité,humanisation générale des lieux. Ces interventionsdevront respecter l’équilibre entre le désir d’intégritépatrimoniale et une nouvelle capacité d’accueil,et s’ouvrir aux nouveaux enjeux environnementauxapparus depuis 1976.


La complexité des enjeux, la nature unique del’endroit, les attentes élevées – qui touchent lesvaleurs d’usage, les valeurs symboliques, lesvaleurs artistiques comme on nous l’a si souventfait valoir – nous mènent à souhaiter qu’unconcours de design précède la confection d’unplan d’aménagement. Un concours permet destimuler au maximum l’imagination, d’explorerun grand nombre de solutions, d’approfondir leschoix et, par la diffusion qui l’entoure, d’ajouterà la transparence de la gestion d’un projet aussiimportant que le réaménagement d’un tel espace.Telle est l’une des conditions fondamentales del’appropriation d’un lieu, et dans ce cas précis,de sa réappropriation par ses voisins commepar l’ensemble des Québécois.Montréal, qui est fière de se présenter commeville de design reconnue par l’UNESCO, seraitalors le théâtre d’une expérience décisive, comportantdes lendemains, ce qui n’est pas toujoursle cas des concours.Mais en tenant compte <strong>du</strong> fait que le <strong>Parc</strong><strong>olympique</strong> doit se redéfinir – ce qui est l’objet dece rapport –, avant qu’on puisse soumettre unprogramme précis à des équipes de spécialistesen aménagement, nous proposons une démarcheen deux étapes qui auront l’avantage d’amenerle public à accompagner ce vaste projet <strong>sur</strong> untemps long et à se familiariser avec la mutationprévisible des lieux. Dans un avenir rapproché,la RIO pourrait lancer un concours d’idées pourUn concoursde designpermettraitde stimulerl’imagination,d’explorerplusieurssolutions etd’approfondirla requalification générale de tous les espacesouverts qui ont une vocation publique, qu’ilssoient souterrains ou en <strong>sur</strong>face, ainsi que pourla création de liens avec le Pôle Maisonneuve etle quartier Hochelaga-Maisonneuve, cela à touteséchelles. Cette formule aurait l’avantage d’inclurela préoccupation de design dans le futur plandirecteur <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> et de nourrir dès maintenantla réflexion collective. L’échéance de la commémorationen 2016 des Jeux de la XXI e Olympiadeserait indiquée pour la tenue <strong>du</strong> concours.Une fois le plan directeur défini, un concours deprojets pourrait être l’instrument idéal <strong>du</strong> choixde l’équipe de réalisation <strong>du</strong> réaménagement donton sait, compte tenu des réalités économiques quisont et resteront un cadre contraignant pour laRIO, qu’il devra s’étaler <strong>sur</strong> plusieurs années.les choix,Le Comité-<strong>conseil</strong> <strong>sur</strong> l’aveniren toute<strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> recommande :transparence — qu’un concours d’idées soit lancé à court 26terme pour la requalification générale de tous 27les espaces ouverts à vocation publique, ainsique pour la création de liens avec le Pôle Maisonneuveet le quartier Hochelaga-Maisonneuve.À terme, lorsque le Plan directeur de développement<strong>du</strong> site sera adopté, le choix de l’équipe deréalisation <strong>du</strong> réaménagement devrait se fairepar concours de projet.© CPEUM, 2012


Le <strong>Parc</strong><strong>olympique</strong>a tous lescaractèresd’un « paysageculturelpatrimonial »au sens oùl’entend lanouvelle Loi <strong>sur</strong>le patrimoineculturelLes interventions, nombreuses et nécessaires,qui transformeront le <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> en véritableparc urbain devront impérativement tenir comptede la valeur patrimoniale de l’ensemble. Désignécomme Secteur de valeur patrimoniale exceptionnelledans le Plan d’urbanisme de la Ville deMontréal en 2005, le <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> n’a obtenuaucune reconnaissance au titre de la Loi québécoise<strong>sur</strong> les biens culturels. Le Stade <strong>olympique</strong> etl’ancien Vélodrome devenu Biodôme ont pour leurpart été déclarés immeubles de valeur patrimonialeexceptionnelle par l’arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve. Ces décisions municipalesne sont pas contraignantes pour la RIO,qui relève <strong>du</strong> gouvernement <strong>du</strong> Québec. Elles neprotègent rien de l’intérieur des bâtiments.On a peine à imaginer, en 2012, que le classementd’un tel ensemble comme monument historiquen’ait jamais été sérieusement envisagé et entre -pris. La nouvelle Loi <strong>sur</strong> le patrimoine culturel,remodelée à la fin de 2011 et tout juste entrée envigueur, repose <strong>sur</strong> une collaboration étroite entreles municipalités et le gouvernement. Le cas <strong>du</strong><strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> pourrait en illustrer le bien-fondéde manière exemplaire. D’une part, la Ville deMontréal pourrait, comme le suggère le Conseil <strong>du</strong>patrimoine de Montréal, s’engager dans une évaluationpatrimoniale experte qui étudiera la valeurintrinsèque de chacun des éléments constitutifsde l’ensemble <strong>du</strong> site, des bâtiments aux espacespaysagers en passant par les perspectives. La mêmeétude clarifierait l’évolution <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> dans le temps,eu égard à ses éléments d’origine. Conformémentaux dispositions nouvelles de la Loi, la Ville et laCommunauté métropolitaine de Montréal pourraientalors reconnaître au <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> le statutde « paysage culturel patrimonial » et demanderau ministère de la Culture de prendre acte dece choix et de l’endosser au nom de la collectivité.Cette démarche n’exclut évidemment pas, bien aucontraire, que le gouvernement <strong>du</strong> Québec prennepour sa part les me<strong>sur</strong>es nécessaires au classementdes bâtiments <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> <strong>sur</strong> le mode plusclassique, pour stopper l’érosion de ses caractèresoriginaux et contrôler les interventions futuresqui pourraient compromettre son intégrité.Le Comité-<strong>conseil</strong> <strong>sur</strong> l’avenir<strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> recommande :— que la Ville de Montréal procède à une évaluationpatrimoniale experte de la valeur <strong>du</strong>site <strong>olympique</strong> et qu’elle entreprenne, avec laCommunauté métropolitaine de Montréal, lesdémarches nécessaires à la reconnaissance del’ensemble comme paysage culturel patrimonial,selon les nouvelles dispositions de la Loi <strong>sur</strong> lepatrimoine culturel ;— que le gouvernement <strong>du</strong> Québec demandeau Conseil <strong>du</strong> patrimoine culturel <strong>du</strong> Québecd’entreprendre les démarches de classementdes bâtiments <strong>olympique</strong>s, et au premier chef<strong>du</strong> Stade, comme monument historique.Ces démarches peuvent et doivent être entreprisesle plus rapidement possible de façon à ce qu’elless’intègrent à la préparation <strong>du</strong> Plan directeur dedéveloppement <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>.SourcesComité-<strong>conseil</strong> <strong>sur</strong> l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>, Synthèse desconsultations <strong>sur</strong> l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>. Document remisau <strong>conseil</strong> d’administration de la Régie des installations <strong>olympique</strong>spar le Comité-<strong>conseil</strong> <strong>sur</strong> l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>, décembre2012, 100 p.Conseil <strong>du</strong> patrimoine de Montréal, Mémoire <strong>sur</strong> l’avenir <strong>du</strong><strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>, Montréal, décembre 2011, 6 p.Poullaouec-Gonidec, Philippe, Sylvain Paquette, Patrick Marmenet Valérie Gravel, Démarche de concours de design urbain pourla création d’un parc urbain <strong>sur</strong> le site <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>. <strong>Rapport</strong>de recherche présenté au Comité-<strong>conseil</strong> <strong>sur</strong> l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong><strong>olympique</strong>, Chaire en paysage et environnement de l’Universitéde Montréal (CPEUM), octobre 2012, 111 p.© CPEUM, 2012


VILA GOUVERNANCEÀ LA CLÉIl est courant de bouder les solutions structurelles sous prétexte qu’elles nes’attaquent pas au fond des problèmes. Dans le cas <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>, il suffiratoutefois de prendre acte de la multiplication des centres de gestion à l’intérieur<strong>du</strong> site, depuis 1976, pour conclure immédiatement au besoin de rationalisationet de mise en ordre.Au lendemain des Jeux <strong>olympique</strong>s, seules deux« autorités » étaient en présence dans le quadrilatèrequi forme le <strong>Parc</strong>. Le gouvernement<strong>du</strong> Québec l’était par la Régie des installations<strong>olympique</strong>s (RIO) créée par la Loi de 1975 quisubstituait l’État à la Ville comme propriétaire etmaître d’œuvre des installations <strong>olympique</strong>s. LaVille de Montréal y était toujours propriétaire etgestionnaire de l’Aréna Maurice-Richard et <strong>du</strong>Centre Pierre-Charbonneau.En 2012, il faut ajouter à ces acteurs la Société detransport de Montréal (STM), qui gère les stationsde métro Pie-IX et Viau, le complexe de soccerSaputo qui gère — par l’intermédiaire <strong>du</strong> clubl’Impact de Montréal — le terrain où se trouve sonstade grâce à un bail à long terme et la CompagnieFrance Film inc. qui deviendra sous peu propriétaire<strong>du</strong> terrain où s’élève le cinéma StarCité.Quant à la Ville, sa présence s’est accentuée avecle Biodôme – l’ancien Vélodrome qui lui a étécédé par la RIO – et bientôt le Planétarium, deuxinstallations gérées par une agence municipaleque l’on nomme Espace pour la vie. Pour rendreles choses plus labyrinthiques encore, la Villecentregère toujours l’Aréna Maurice-Richard,mais c’est l’arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve qui est désormais responsable <strong>du</strong>Centre Pierre-Charbonneau, dont la gestion a étéconfiée à un organisme sans but lucratif. Mais leCentre n’a pas autorité <strong>sur</strong> son propre stationnement,qui est géré par le Biodôme.Source : CIRANOLes propriétaires et les gestionnairesdes installations <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>PropriétéGOUVERNEMENTDU QUÉBECVILLE DEMONTRÉALARRONDISSEMENT MERCIER–HOCHELAGA-MAISONNEUVESOCIÉTÉ DE TRANSPORTDE MONTRÉAL (STM)COMPLEXE DE SOCCERSAPUTO (OSBL)COMPAGNIE FRANCE FILM INC.(terrain cédé par bailemphytéotique de 31 ans avecoption d’achat à compter <strong>du</strong>dixième anniversaire, <strong>final</strong>isationde l’acte de vente en cours)Site/InstallationStadeTourCentre sportifTerrain de pratique<strong>du</strong> stade SaputoEsplanade Financière Sun LifeStationnementsEspaces publicsBiodômeFutur PlanétariumRio Tinto AlcanStationnementPierre-CharbonneauAréna Maurice-RichardEspaces vertsCentre Pierre-CharbonneauStations de métroPie-IX et ViauStade SaputoCinémaFamous Players/StarCitéGestionRIORIORIORIORIORIORIOMuséums natureMuséums natureBiodômeVille-centreAssociation <strong>du</strong> CentrePierre-Charbonneau(OSBL)STML’Impactde Montréal (OSBL)Cineplex2829


© CPEUM, 2012La situationactuelle estun obstacleévident à undéveloppementcohérent et audéploiementde projetscommunsBref, les organismes publics rattachés à deux niveauxde gouvernement côtoient des organismesprivés ayant deux statuts (lucratif et non lucratif)<strong>sur</strong> des terrains dont certains appartiennent àleurs gestionnaires et d’autres sont loués à longterme. Sauf pour quelques ententes ponctuelles etplutôt techniques, ces organismes ne sont réunisau sein d’aucun organisme de coordination généraledes espaces <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>.À cette cohabitation désordonnée, il faut ajouterdes complexités financières. Le gouvernement <strong>du</strong>Québec est de loin le plus important bailleur defonds au sein <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>. Il fournit prèsde 60 % <strong>du</strong> budget annuel de la RIO, près de 20 %<strong>du</strong> budget des musées de l’Espace pour la vie(dont deux sont situés hors <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>),il assume la presque totalité des dépenses d’entretienet d’exploitation des espaces publics au sein<strong>du</strong> <strong>Parc</strong>. Il est responsable de l’ensemble des budgetsd’investissements de la RIO, dont le maintienannuel des actifs, la construction en cours del’Institut national <strong>du</strong> sport <strong>du</strong> Québec, le remplacementde la Toiture <strong>du</strong> Stade, et l’inévitablemise à niveau des équipements. En l’absence derenseignements <strong>sur</strong> les coûts de remplacement dela Toiture, il est impossible de préciser la sommetotale de ces investissements, mais il est certainqu’il s’agira à terme de quelques centaines demillions de dollars. Le gouvernement <strong>du</strong> Québeca assumé les frais de reconversion <strong>du</strong> Biodômeavant d’en céder la propriété à la Ville de Montréal,il a participé aux coûts de construction <strong>du</strong>Planétarium. Il a payé la note entière <strong>du</strong> récentagrandissement <strong>du</strong> stade Saputo pour permettreau club l’Impact d’accéder à la Major LeagueSoccer (MLS). Et pourtant, le gouvernement <strong>du</strong>Québec n’a de véritable autorité que <strong>sur</strong> les installationspropres à la RIO, et ne joue aucun rôledans la gestion des autres établissements présentsau <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>.Des principesAucune « vision » de l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>ne saurait être formulée, dans ces conditions rempliesd’incongruités, sans une rationalisation desresponsabilités de gestion des différents acteurs.La situation actuelle est en soi un obstacle évidentà un développement cohérent, au déploiement deprojets communs qui ne peuvent compter uniquement<strong>sur</strong> la bonne volonté de chacun même si,par extraordinaire, seule la vertu la commandait.La révision des modes de gouvernance s’imposecomme condition préalable au développementde l’ensemble <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> et nos consultations ontété fort éclairantes aussi à cet égard, en posantquelques principes qui font consensus.Le <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> est un bien public, construit,maintenu et bientôt réhabilité grâce à des investissementspublics majeurs et continus. Malgréles aléas souvent malheureux de son histoire,il constitue toujours un actif important, nonseulement à cause de l’imposante dimension deson Stade – dont plusieurs villes aimeraient sedoter dans le monde –, mais aussi à cause de sonpotentiel récréotouristique indiscutable et desretombées socioéconomiques que sa requalificationengendrera pour son quartier d’appartenanceet pour l’Est de Montréal. L’élargissementde sa mission, pour la rendre pleinement nationale,apportera à tous les Québécois un justeretour <strong>sur</strong> leur énorme investissement collectif.Il faut donc affirmer la primauté de la gestionpublique des lieux, mais, comme les meilleuresexpériences de postolympisme l’ont montré,cela n’exclut aucunement l’arrivée d’autresacteurs, publics ou privés, qui contribuerontau développement et à l’attraction <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>.Ces ajouts ne doivent plus se faire, comme celaa été le cas jusqu’à ce jour, au hasard et mêmedans le désordre.


Contrairement à l’idée habituellement reçue,la part de financement de la RIO par des revenusautonomes est relativement élevée, elle dépasse40 % de son budget annuel de fonctionnement,ce qui se compare fort bien aux résultats d’autreséquipements <strong>du</strong> même genre. En fait, la subventiongouvernementale annuelle, de l’ordrede quelque 18 millions de dollars, est inférieureà celle que reçoit, par exemple, le Musée de lacivilisation (environ 25 millions de dollars) ou leMusée des beaux-arts de Montréal (environ19 millions de dollars) qui sont des établissementsau gabarit beaucoup moins imposant, et dont lesrevenus autonomes sont minimes en comparaison.Ce qui infléchit les perceptions de façon négative,c’est la fréquentation insuffisante <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>et la faible utilisation de certains équipements,dont le Stade, d’où une impression persistantede gaspillage. Aucun des parcs <strong>olympique</strong>s dontnous avons étudié la situation n’a atteint la pleinerentabilité financière, mais certains sont arrivésà la rentabilité dite « socioéconomique », cellequ’ont souhaitée presque tous nos interlocuteurs.Elle tient à la qualité des services et des retombées,à leur pertinence et à leur saine gestion.La réforme de la gouvernance <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>passe obligatoirement par une coopérationsuivie, accrue, organisée entre tous les« habitants » <strong>du</strong> site et au premier chef, entreceux qui y exercent une autorité de gestion. Lesdispositions nécessaires devraient se déployer<strong>sur</strong> deux axes. Le premier et le plus incontournablestructurera la concertation entre lesgestionnaires des différents établissements,et son leadership ne peut qu’appartenir à laRIO et, à travers elle, à l’État <strong>du</strong> Québec. Sonmandat global et ses engagements financiers,passés et à venir, lui confèrent d’emblée cestatut. L’autre axe est celui de l’ouverture <strong>sur</strong>la communauté. Il mène à une concertationrégulière, de mode consultatif et de modalitévolontaire, qui as<strong>sur</strong>era sa place aux représentants<strong>du</strong> voisinage immédiat – notamment ceuxqui sont identifiés au Pôle Maisonneuve – ainsiqu’aux organismes nationaux liés aux nouvellesmissions de la RIO.La spécificité <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> devra être reconnue.La RIO ne se compare à aucune autre sociétéd’État. Elle est classée parmi les organismesdits « non budgétaires », c’est-à-dire ceux quidoivent as<strong>sur</strong>er leur propre financement. Maiscomme elle reçoit une subvention qui éponge enpresque totalité l’excès de ses dépenses <strong>sur</strong> sesrevenus – qu’il faut bien appeler un déficit –, elleest soumise à des règles de contrôle analogues àcelles des organismes dits « budgétaires » dontles ressources proviennent des fonds de revenusgénéraux <strong>du</strong> gouvernement <strong>du</strong> Québec. Étantdonné les limites étroites des fonctions que luireconnaît sa loi centrée <strong>sur</strong> la gestion mobilièreet immobilière, ce statut plutôt informe a poureffet paradoxal de ré<strong>du</strong>ire la souplesse qui luiserait nécessaire pour lancer des initiatives ouconclure des partenariats rentables. Le peu dediversité de ses principales sources de revenus(droits d’entrée, vente d’énergie, stationnementset loyers) témoigne bien de cette passivité. Onpeut certes l’imputer à des défauts de gestiondepuis 1976, mais les causes structurelles doiventaussi être prises en compte.La révisiondes modes degouvernances’impose commeconditionpréalable audéveloppementde l’ensemble <strong>du</strong><strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>3031© CPEUM, 2012


© CPEUM, 2012Des modèlesL’étude des modèles étrangers, notamment deceux qui ont connu des lendemains <strong>olympique</strong>splutôt heureux, met au jour une constante. Lesparcs <strong>olympique</strong>s sont demeurés propriétéspubliques et leur gestion a presque partout étéconfiée à des agences, suivant un modèle de délégationde gestion. Ces agences répondent à desministères ou à des municipalités, selon le modede propriété des installations. Leurs missionssont toutefois plus ambitieuses que celle de laRIO : elles dépassent le maintien des infrastructures,visent la préservation et la mise en valeur<strong>du</strong> patrimoine architectural, rendent la structureresponsable de l’animation des lieux et, dans lecas de Sidney, de la promotion <strong>du</strong> sport et del’activité physique. Tout en exerçant un contrôlede gestion et en étant représentées au sein des<strong>conseil</strong>s d’administration, les autorités publiquessemblent pour la plupart accorder une forte autonomiede gestion à ces organismes.Ce n’est pasd’hier quel’autonomieaccrue de lagestion estreconnue etrecommandéecommecondition deprogrès pour le<strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>Ce n’est pas d’hier que l’autonomie accrue dela gestion est reconnue comme condition <strong>du</strong>progrès pour le <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>. Il est ironiquede lire, dans un rapport d’un comité mixte oùse retrouvaient en 1991-1994 le gouvernement<strong>du</strong> Québec et la Ville de Montréal et qui portait<strong>sur</strong> « l’avenir des installations <strong>olympique</strong>s », unconstat limpide : «[…] la structure de fonctionnementde même que l’encadrement administratifet réglementaire ne permettent pas à la Régied’intervenir dans un contexte où un plus grandniveau d’autonomie de l’organisme gestionnairedes installations est nécessaire. » Diagnostic sanssuite depuis près de vingt ans, donc sans remède.Ce comité mixte avait étudié des modèlesd’agences fédérales décentralisées, notammentla société Aéroports de Montréal (ADM), sociétéprivée sans but lucratif à laquelle on avait confiéen 1992 la gestion des aéroports de Dorval et deMirabel. Nous avons à nouveau examiné ce modèlede prime abord sé<strong>du</strong>isant puisqu’il permet auDivers modèles de gestion canadiens et étrangersNomPaysStatutAnnée de créationSydney Olympic Park Authority(SOPA)AustralieAgence gouvernementaleprovinciale sous la tutelle <strong>du</strong>Ministère de l’É<strong>du</strong>cationet des Communautés2001Olympiapark München GmbH(OM)AllemagneSociété d’investissementdont la ville de Munichest propriétaire à 100 %1972London Legacy DevelopmentCorporation (LLDC)Royaume-UniSociété publiqueà but non lucratif municipale1972Source : CIRANO


pouvoir public de conserver ses actifs, d’exercerun contrôle par une présence au <strong>conseil</strong> et par lavérification, mais qui laisse aussi une vaste margede manœuvre aux dirigeants de l’organisme pouratteindre des objectifs de rentabilité de l’exploitationdes lieux par leurs propres décisions de développement.Il n’en demeure pas moins que le <strong>Parc</strong><strong>olympique</strong> diffère des installations aéroportuairesen ce qu’il devra concilier une meilleure exploitationcommerciale avec une vocation socialeet communautaire qui ne peut être soumise auxseuls objectifs de profit.Sans pouvoir procéder à l’exploration juridiquenécessaire, nous avons nous-mêmes étudié uneautre variante <strong>du</strong> modèle ADM. Nous sommesd’avis que la reconnaissance <strong>du</strong> statut spécifiqueet à nul autre comparable de la RIO pourraitmener à l’adoption d’une loi semblable à celle qui,en 1972, a inscrit l’établissement privé qu’étaitle Musée des beaux-arts de Montréal dans lepérimètre public, le rendant ainsi régi et subventionnépar le gouvernement <strong>du</strong> Québec sans enfaire, pour autant, un musée d’État. Cette identitémixte, où la reddition de comptes et la représentationgouvernementale sont dûment codifiées etexercées, a permis d’importants développementsinstitutionnels partout salués, dont on sait qu’ilsont reposé <strong>sur</strong> des partenariats avec des intérêtsprivés. Et ces développements n’ont pas nui, aucontraire, aux missions proprement culturellesde l’établissement.Il nous semble aussi que ce cadre, propice auxpartenariats qui ne répondent pas à la seule rentabilitécommerciale, pourrait également accommoderla structuration formelle de la concertationnécessaire à l’occupation harmonieuse <strong>du</strong> site.— qu’en vue d’établir le Plan directeur de développement<strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> de même que desmodalités de gestion harmonieuse <strong>du</strong> site, la RIOinstitue et dirige dès maintenant une instancede concertation des principaux gestionnairesd’établissements présents au <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>et au Pôle Maisonneuve ;— que l’ouverture à des actions concertées avecles groupes intéressés à l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>(groupes communautaires, environnementaux,sociaux, culturels) s’instaure <strong>sur</strong> une basevolontaire, mais s’inscrive clairement parmi lesmissions de la RIO.Nos réflexions et discussions <strong>sur</strong> la gouvernanceont souvent soulevé la question <strong>du</strong> ministère derattachement de la RIO, depuis plusieurs annéesliée au ministère <strong>du</strong> Tourisme. Le Sport et leLoisir relevant aujourd’hui <strong>du</strong> ministère del’É<strong>du</strong>cation, qui entretient des liens avec nombredes interlocuteurs directs de la RIO, la logiqued’un rattachement analogue serait acceptable etd’autres parcs <strong>olympique</strong>s en donnent l’exempledans le monde. Nous ne nous sommes pas attardésà la question, qui devrait se résoudre avecles débats relatifs à une nouvelle loi.Enfin le nom même de la Régie des installations<strong>olympique</strong>s fait problème. C’est une autorité qu’ilfaut créer ou recréer, et non un mécanisme d’exécutiondes ordres. C’est un moteur de développementqu’il faut lancer, et non une garderie debâtiments qu’il faut rénover. Le nom de baptêmede la RIO correspondait parfaitement aux circonstancesde sa naissance. Il faudra lui en donner unnouveau qui parlera plutôt de son avenir.SourcesComité-<strong>conseil</strong> <strong>sur</strong> l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>, Synthèse desconsultations <strong>sur</strong> l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>. Document remisau <strong>conseil</strong> d’administration de la Régie des installations <strong>olympique</strong>spar le Comité-<strong>conseil</strong> <strong>sur</strong> l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>, décembre2012, 100 p.de Montaignac, Marine et Claude Montmarquette, Quel mode degouvernance pour le <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> de Montréal ? <strong>Rapport</strong> d’étude,CIRANO, octobre 2012, 76 p.Musée de la civilisation, <strong>Rapport</strong> annuel 2010-2011, 70 p.Musée des beaux-arts de Montréal, <strong>Rapport</strong> annuel 2010-2011, 81 p.Régie des installations <strong>olympique</strong>s, <strong>Rapport</strong> annuel 2011, 67 p.Secrétariat <strong>du</strong> Grand Montréal/Comité d’étude <strong>sur</strong> le sort futurdes installations <strong>olympique</strong>s, L’avenir des installations <strong>olympique</strong>s :une vision élargie, 28 avril 1994, 25 p.La nécessairerévision de laLoi de la RIOdevra élargirsa mission maislui donner aussiles moyens del’assumer enmodifiant sonstatut eu égardà l’État3233Le Comité-<strong>conseil</strong> <strong>sur</strong> l’avenir<strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> recommande :— que le travail de refonte de la Loi <strong>sur</strong> la Régiedes installations <strong>olympique</strong>s, en sus d’élargir sesmissions, étudie et prenne en compte la transformationde cette société d’État en une sociétémixte, analogue au modèle qui encadre le Muséedes beaux-arts de Montréal ;


VIIDES INCONTOURNABLESLe Comité-<strong>conseil</strong> <strong>sur</strong> l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> n’en était pas un d’orientationtechnique ou financière, ainsi que son mandat et sa composition en témoignent.Il s’est employé, comme on l’a vu, à clarifier les enjeux dont devraient tenircompte de futures décisions, certes très difficiles.Le Stade estune pièce derésistance, il estdevenu l’imagesymbolique laplus forte deMontréal etpeut-être <strong>du</strong>QuébecIl a également voulu pro<strong>du</strong>ire une lecture qualitativede défis qui ont trop souvent été analysésà la seule lumière de données matérielles brutes,dissociées des valeurs que doit porter un telespace public. Une « vision », mot malheureusementdevenu poncif, n’est pas un simple énoncévertueux mais une idée qui se concrétise dansl’action et, dans le cas qui nous occupe, jusquedans le béton.Ce dernier chapitre de notre rapport s’intéresseradonc, sous l’angle des valeurs, à trois dossiersincontournables : la Toiture, la Tour de Montréal,la mise à niveau des acquis.La ToitureEn décembre dernier, à la demande <strong>du</strong> <strong>conseil</strong>d’administration de la Régie des installations<strong>olympique</strong>s (RIO) alors en préparation <strong>du</strong> dossierd’affaires initial (DAI) qui précède la confectiondes appels d’offres pour les grands projets d’infrastructure,le Comité-<strong>conseil</strong> s’est prononcé <strong>sur</strong>le remplacement de la Toiture en recommandantà la RIO de « favoriser l’option d’une structurerétractable ». Le Comité a alors rappelé avoirnotamment tenu compte, pour en arriver à cetteoption, <strong>du</strong> « très large consensus qui s’est dégagéautour de cette question lors des consultationspubliques » qui venaient alors de se terminer, dela « maximisation souhaitable des usages <strong>du</strong> Stade<strong>olympique</strong> » qui doit certes demeurer multifonctionnel,et d’une volonté de « respect de l’intégritéarchitecturale <strong>du</strong> bâtiment ».Ces raisons tiennent toujours. Le Stade <strong>olympique</strong>,comme on l’aura vu en particulier auchapitre <strong>sur</strong> le Tourisme, est une installationmajeure qui doit pouvoir accommoder autant lesévénements sportifs que les spectacles et rassemblementsimportants en tous genres. Il s’inscrittoujours avantageusement parmi les grandsstades <strong>du</strong> monde et continuerait à y tenir aisémentson rang s’il s’inscrivait dans la tendanceactuelle à la construction de stades toutes saisonsmultifonctionnels à toiture mobile.Tout en reconnaissant que cet idéal est plussimple à atteindre pour de nouveaux bâtiments,nous n’avons pas été convaincus qu’il étaitirréversiblement compromis pour notre Stade<strong>olympique</strong>, malgré les aventures des dernièresannées. La toiture fixe qu’on a adoptée et installée,à grands frais rappelons-le, n’a pas été unesolution à succès, au contraire. Les projets desubstitution qu’on a étudiés depuis 1999, de naturefixe eux aussi, ont tous abouti à l’impasse.À notre connaissance, depuis la décision conjointede la RIO et <strong>du</strong> gouvernement <strong>du</strong> Québec,en 1993, de remplacer la toiture mobile d’originepar une toiture fixe, jamais l’hypothèse de revenirau concept initial n’a été sérieusement étudiée,malgré les échecs successifs des solutions réellesou virtuelles de remplacement.La toiture mobile créée par l’architecte Roger Taillibert© Agence Taillibert International


Deux décennies se sont écoulées, la science desmatériaux a fait des bonds fulgurants comme onl’observe constamment de la médecine jusqu’audomaine spatial, et l’ingénierie de constructionscomplexes et vertigineuses propose des exploitssans précédent, grâce entre autres aux nouvellestechnologies de simulation. En regard de ces défiset découvertes, le problème complexe posé cheznous par le remplacement de la Toiture <strong>du</strong> Stadeparaît assez modeste. Le Comité ne prétend pasatteindre à cet égard une conclusion imparable,mais il est convaincu que la solution d’originedoit être explorée à nouveau à la lumière desavancées scientifiques d’aujourd’hui. La con<strong>du</strong>ited’une ultime expertise, indépendante des nombreuxgroupes qui ont été parties aux démêlésdes dernières années à propos de la Toiture, noussemble indispensable pour donner crédibilité àla décision à venir. Cette vérification peut êtremenée dans des délais raisonnables si elle estrapidement entreprise.Un autre principe majeur est ici en cause. Lesparcs <strong>olympique</strong>s sont investis d’une mission demise en valeur des installations héritées des Jeux<strong>olympique</strong>s. Le Québec, à cet égard, n’a pas étévraiment exemplaire. Il a sacrifié le Vélodrome etla piste d’athlétisme, ven<strong>du</strong> ou cédé des espacesen affectant l’intégrité <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>, laissé se détériorerles lieux et les mobiliers. Le Stade, malgré son histoiredifficile, est demeuré une pièce de résistance,dans tous les sens <strong>du</strong> terme. Il a gardé l’essentielde sa vocation malgré les nombreuses suggestionscontraires et il est devenu, comme tant d’étudestouristiques l’affirment, l’image symboliquela plus forte de Montréal et probablement <strong>du</strong>Québec. Ici comme à l’étranger, cette précieusequalité nous a été sans cesse répétée, affirmée,martelée. Il serait non seulement paradoxal, maisirresponsable de ne pas consentir le maximumpossible d’efforts pour arriver à la préservationexemplaire d’un édifice dont la valeur architecturaleest sans doute la plus élevée au Québecet l’une des plus fortes en Amérique <strong>du</strong> Nord.La magnifique œuvre de l’architecte RogerTaillibert constitue non seulement un patrimoinematériel in<strong>du</strong>bitable, mais ce qu’elle dessine <strong>sur</strong>notre horizon correspond en tous points à ladéfinition de « paysage culturel patrimonial » quel’Assemblée nationale <strong>du</strong> Québec a voulu, à l’unanimitédes partis, reconnaître et protéger dansune loi mise en vigueur le 19 octobre dernier.La nouvelle Loi <strong>sur</strong> le patrimoine culturel affirmeentre autres le devoir de préservation de certainspaysages dans des termes qui s’appliquentparfaitement au Stade <strong>olympique</strong>. « Un paysageculturel patrimonial est façonné à la fois par desfacteurs naturels et par des activités humaines.Un paysage naturel ne peut être considéré commeun paysage culturel patrimonial pour sa seulebeauté. L’humain doit y avoir laissé sa trace. »Nous présumons que ce texte, désormais statutaire,n’est pas fait que de vains mots.Il se peut que l’option d’une toiture mobile,malgré le large ralliement qu’elle suscite et lesprincipes qui militent en sa faveur, se révèleimpraticable. Mais nous croyons qu’elle doit,pour l’instant, demeurer envisageable. Les termesde l’appel d’offres pourraient s’ouvrir aux deuxoptions que sont la toiture mobile et la toiturefixe, de façon à ce qu’on puisse comparer lesréponses aux devis de performance. La crédibilité<strong>du</strong> choix <strong>final</strong> n’en sera que plus grande et<strong>sur</strong>tout apte à susciter l’adhésion.Le Comité-<strong>conseil</strong> <strong>sur</strong> l’avenir<strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> recommande :— que le futur appel d’offres pour les solutionsde remplacement de la Toiture <strong>du</strong> Stade soit formuléde façon à accueillir aussi les propositionsde toiture mobile, si elles sont en cohérence avecla conception originelle <strong>du</strong> bâtiment.La crédibilité<strong>du</strong> choix <strong>final</strong>quant au typede Toiturerepose <strong>sur</strong>l’accueil depropositions quin’excluent pasle retour à lasolution mobileoriginelle3435


© CPEUM, 2012L’un des étages non utilisés de la Tour de MontréalLa Tour de MontréalConçue par l’architecte Roger Taillibert dans saforme penchée si élégante et si insolite, la Tourde Montréal – qu’on appelait à l’époque le Mât –avait comme fonction principale de soutenirla toiture mobile <strong>du</strong> Stade. Les plans originauxprévoyaient aussi que ses vastes étages abritentdes gymnases et des plateaux sportifs, en liendirect avec la vocation générale des installations<strong>olympique</strong>s. En raison des problèmes majeursliés à la construction <strong>du</strong> Stade, le Mât n’a pu êtreachevé à temps pour l’ouverture des Jeux de 1976.Les péripéties politiques et les enquêtes, les débatstechniques et financiers, les hésitations généralesont jalonné les années suivantes. Ce n’est qu’en1987 que la Tour et son Observatoire ont été complétés.Pour des raisons de rentabilité, et <strong>sur</strong>toutpar crainte d’ajouter au déficit annuel d’exploitationde la RIO, on a alors renoncé à y aménagerles plateaux sportifs prévus à l’origine.Il y a désormais vingt-cinq ans (un quart desiècle !) que ces espaces, dont certains immenseset magnifiques à la base de la Tour, sont vides.De nombreuses propositions ont été étudiées,parfois même annoncées et amorcées. Mais toutessont demeurées sans lendemain : bureaux, hôtels,restaurants, entre autres. Les plus intéressanteset appropriées, à notre avis, ont trait au relogementdes Fédérations sportives et de loisirs quisont scandaleusement mal logées dans les souterrainsétouffants <strong>du</strong> Stade, ou encore à l’établissementd’un Musée <strong>du</strong> sport, projet dont le pland’affaires est maintenant défini mais qui a de ladifficulté à trouver son emplacement à Montréal.Devant lesimpassessuccessivesdes projetsd’occupationdes étages dela Tour, uneanalyse de saconstructibilités’imposeLes contraintes sont cependant nombreuses. Lapremière est certes financière : ces étages sont descoquilles de béton et de verre au sein desquellesde simples aménagements semblent impossibles,il faudrait y insérer de nouvelles constructions,avec leurs propres structures et systèmes mécaniques.Y prévoir l’accès public est une autrecontrainte majeure, il faudrait créer des circulationsverticales autres que celle <strong>du</strong> funiculairedont la principale fonction est de mener lesvisiteurs à l’Observatoire de la Tour de Montréal.Nous n’avons pas vu d’étude approfondie de cescontraintes et des moyens de les résoudre. C’estpourquoi nous ne pouvons nous prononcer àpropos de la vocation idéale de ces espaces pourl’instant abandonnés, et dont l’état général devraitcommencer à générer de l’inquiétude.Il est paradoxal de prendre acte d’une telle vacance,au sein de lieux dûment construits, alorsque le <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> se trouve à court d’espacepour accueillir de nouveaux établissements quipermettraient le plein développement de sa vocationsportive et récréotouristique. L’aménagementet l’exploitation des étages de la Tour, selon desprojets conformes à sa vocation initiale, devraientaller de soi. Mais seuls les résultats d’une étudecomplète de la constructibilité de ces étagespourraient étayer une réflexion plus poussée<strong>sur</strong> ces questions.


Le comité-<strong>conseil</strong> <strong>sur</strong> l’avenir<strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> recommande :— qu’une étude de constructibilité de l’ensembledes espaces vacants de la Tour de Montréal soiteffectuée afin d’en vérifier les possibilités d’aménagementet d’exploitation, notamment en lienavec les usages sportifs prévus à l’origine.La mise à niveau des acquisAu fil des ans le Stade <strong>olympique</strong> n’a pu, fautede fonds suffisants, profiter d’une mise à niveaude ses équipements, problème qui dépasse celuide l’entretien de base. Cela se voit à l’œil nu, destableaux d’affichage d’une autre ère jusqu’auxsièges à l’u<strong>sur</strong>e obvie, en passant par les espacesde restauration-minute, artefacts nostalgiquesde l’époque des Expos. La nouvelle direction dela RIO travaille actuellement aux rénovations lesplus urgentes, mais chacun sait qu’un véritablerafraîchissement <strong>du</strong> Stade exigera des investissementsimportants, une fois réglée la question<strong>du</strong> remplacement de la Toiture.Mais le Stade n’est pas la seule installation à avoirsouffert de ce manque d’investissements. Lesdéambulations effectuées par l’équipe d’expertsqui a étudié pour nous la question de l’aménagementont mis cruellement en lumière les dégâtsde l’u<strong>sur</strong>e dans l’ensemble <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> :le mobilier urbain de l’Esplanade, ouvrage d’artconçu par le designer François Dallegret, est défraîchi; le bitume des dalles est fis<strong>sur</strong>é ; plusieursfontaines ne fonctionnent plus. Les enveloppesde béton, ici et là, ont subi des accrocs visibles quiheurtent fortement l’œil lorsqu’il veut s’attarderà la beauté de l’ensemble. La qualité même <strong>du</strong>site s’en trouve affectée. En attendant un Plandirecteur d’aménagement <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> quiproposera sans doute de nouvelles installations etde nouvelles circulations, la mise à niveau des acquisactuels est indispensable. Elle devra respecterl’intégrité patrimoniale de l’œuvre, contrairementà ce qui s’est passé au cours des dernières décennies,alors que de nombreux ajouts de mobilier etde signalisation n’ont tenu aucun compte de cebesoin d’harmonisation.La préservation et la mise en valeur <strong>du</strong> conceptarchitectural d’origine et <strong>du</strong> mobilier urbainexigent une préoccupation constante. Notreobservation vaut autant pour la mise à niveaudes équipements que pour les nouvelles activitésd’animation qui se proposent <strong>sur</strong> l’Esplanade etqui ne manqueront pas de <strong>sur</strong>venir sous peu end’autres espaces <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>. Une vitalité renouveléeet heureuse s’y exprime déjà, nous sommesconvaincus qu’elle peut se déployer en toutrespect de la valeur <strong>du</strong> « paysage culturel patrimonial» distinct dont la préservation est undevoir collectif.Le comité-<strong>conseil</strong> <strong>sur</strong> l’avenir<strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> recommande :— qu’une évaluation réaliste des besoins demise à niveau des acquis soit effectuée rapidement,et que le gouvernement <strong>du</strong> Québec eninscrive les crédits dans ses plans pluriannuelsd’immobilisation ;— que les projets de mise à niveau soientconçus dans le respect de l’intégrité architecturale<strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>, et qu’une attentionparticulière soit accordée aux effets desinterventions d’animation <strong>sur</strong> le site, paysagepatrimonial distinct à préserver.Les dégâtsd’u<strong>sur</strong>e,visibles dansl’ensemble <strong>du</strong><strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>,commandentune mise àniveau deséquipementsdans le respectde leursconceptsd’origine3637© CPEUM, 2012


ANNEXESA : SOMMAIREDES RECOMMANDATIONSLe Comité-<strong>conseil</strong> <strong>sur</strong>l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>recommande :1. que le gouvernement <strong>du</strong> Québec reconnaissepleinement la mission nationale dela Régie des installations <strong>olympique</strong>s etrévise sa loi constitutive pour :I. l’investir d’une véritable autorité enmatière de promotion et de coordinationterritoriale des loisirs et sports de tousniveaux, hors le sport professionnel ;II. l’investir d’une véritable autorité <strong>sur</strong> laplanification stratégique de l’ensemble <strong>du</strong><strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> et <strong>sur</strong> l’organisation de laconcertation à l’intérieur de ce territoire ;2. que le ministère de l’É<strong>du</strong>cation délègueses responsabilités et ressources touchantle Sport et le Loisir à la RIO dont le mandatnational serait élargi ;3. que la RIO détermine avec précision etintègre à un plan directeur les conditionsd’accueil des activités sportives aujourd’huisous-représentées au <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>, notammentpour le sport amateur et le sportscolaire : mise à niveau des équipements,modifications administratives et réglementaires,relogement et partenariat formelavec les Fédérations sportives et de loisirsprésentes <strong>sur</strong> les lieux ;4. que la RIO adopte, pour l’occupationfuture des espaces en plein air, un cadreliant la science, la nature et la culture encorrespondance avec le développementinstitutionnel des Muséums nature présentsau <strong>Parc</strong> et dans son voisinage immédiat ;5. que l’implantation d’un Musée des sportsau <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>, sous des formes classiquesou innovatrices, fasse l’objet d’uneréévaluation et d’une étude de faisabilité ;6. que la RIO se donne un cadre formel deconsultation et d’évaluation des impacts deses décisions <strong>sur</strong> son quartier d’accueil, enprivilégiant notamment le désenclavement,l’accessibilité et la participation à l’animationdes lieux ;7. que la RIO s’engage dès maintenant dansla confection d’un Plan directeur de développementà long terme, à l’horizon 2027,et y accorde une importance majeure autourisme comme vecteur de développementéconomique <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> ;8. que le positionnement touristiqueprincipal <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> soit celui d’une destinationfamiliale et é<strong>du</strong>cative apte à attirer letourisme international et à as<strong>sur</strong>er l’accueildes populations environnantes ;9. que la RIO s’engage dès maintenant dansl’exploration de nouveaux pro<strong>du</strong>its d’appel,installations récréotouristiques permanentesde type « grand public » adaptées aucaractère des lieux et à une programmationde quatre saisons, capables d’attirer despromoteurs majeurs ;10. que la RIO procède à une analyse deconstructibilité des espaces encore disponibles<strong>sur</strong> le site, notamment en vue d’yinstaller de nouvelles structures d’accueil,hébergement et restauration ;11. que le modèle d’affaires qui gouvernerales partenariats touristiques de la RIO, qu’ils’agisse de services ou de nouveaux établissementsrécréatifs, respecte les principes <strong>du</strong>tourisme <strong>du</strong>rable et valorise la biodiversité ;12. que la promotion <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>comme destination touristique majeure,nationale et internationale relève désormaisd’une démarche intégrée avec les établissementsprésents au <strong>Parc</strong> et avec les autresinstances de promotion <strong>du</strong> tourisme ;13. qu’un concours d’idées soit lancé àcourt terme pour la requalification généralede tous les espaces ouverts à vocationpublique, ainsi que pour la création de liensavec le Pôle Maisonneuve et le quartierHochelaga-Maisonneuve. À terme, lorsquele Plan directeur de développement <strong>du</strong> sitesera adopté, le choix de l’équipe de réalisation<strong>du</strong> réaménagement devrait se faire parconcours de projet ;14. que la Ville de Montréal procède àune évaluation patrimoniale experte de lavaleur <strong>du</strong> site <strong>olympique</strong> et qu’elle entreprenne,avec la Communauté métropolitainede Montréal, les démarches nécessairesà la reconnaissance de l’ensemblecomme paysage culturel patrimonial, selonles nouvelles dispositions de la Loi <strong>sur</strong> lepatrimoine culturel ;15. que le gouvernement <strong>du</strong> Québec demandeau Conseil <strong>du</strong> patrimoine culturel<strong>du</strong> Québec d’entreprendre les démarchesde classement des bâtiments <strong>olympique</strong>s,et au premier chef <strong>du</strong> Stade, comme monumenthistorique ;16. que le travail de refonte de la Loi <strong>sur</strong> laRégie des installations <strong>olympique</strong>s, en susd’élargir ses missions, étudie et prenne encompte la transformation de cette sociétéd’État en une société mixte, analogue aumodèle qui encadre le Musée des beaux-artsde Montréal ;17. qu’en vue d’établir le Plan directeurde développement <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> demême que des modalités de gestion harmonieuse<strong>du</strong> site, la RIO institue et dirige dèsmaintenant une instance de concertationdes principaux gestionnaires d’établissementsprésents au <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> et auPôle Maisonneuve ;18. que l’ouverture à des actions concertéesavec les groupes intéressés à l’avenir <strong>du</strong><strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> (groupes communautaires,environnementaux, sociaux, culturels)s’instaure <strong>sur</strong> une base volontaire, maiss’inscrive clairement parmi les missionsde la RIO ;19. que le futur appel d’offres pour lessolutions de remplacement de la Toiture<strong>du</strong> Stade soit formulé de façon à accueilliraussi les propositions de toiture mobile,si elles sont en cohérence avec la conceptionoriginelle <strong>du</strong> bâtiment ;20. qu’une étude de constructibilité del’ensemble des espaces vacants de la Tourde Montréal soit effectuée afin d’en vérifierles possibilités d’aménagement et d’exploitation,notamment en lien avec les usagessportifs prévus à l’origine ;21. qu’une évaluation réaliste des besoinsde mise à niveau des acquis soit effectuéerapidement, et que le gouvernement <strong>du</strong>Québec en inscrive les crédits dans sesplans pluriannuels d’immobilisation ;22. que les projets de mise à niveau soientconçus dans le respect de l’intégrité architecturale<strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>, et qu’une attentionparticulière soit accordée aux effetsdes interventions d’animation <strong>sur</strong> le site,paysage patrimonial distinct à préserver.


B : Le Comité-<strong>conseil</strong> <strong>sur</strong>l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>LES MEMBRESMANDATAvant de prendre une décision dans ledossier <strong>du</strong> remplacement de la Toiture <strong>du</strong>Stade, la Régie des installations <strong>olympique</strong>s(RIO) a décidé d’amorcer une réflexionouverte et globale <strong>sur</strong> l’avenir de sesinstallations, <strong>sur</strong> leur utilisation optimalede même que <strong>sur</strong> le <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> dansson ensemble. Le <strong>conseil</strong> d’administrationde la RIO a donc créé un Comité-<strong>conseil</strong><strong>sur</strong> l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>, lequel doitl’aider à évaluer les besoins véritables desclientèles actuelles et potentielles. Le mandatspécifique de ce comité est de <strong>conseil</strong>lerla RIO dans :Lise BissonnettePrésidente <strong>du</strong> comitéMichel Archambault, Ph. D.Professeur associé à l’École des sciences de la gestion del’Université <strong>du</strong> Québec à Montréal et président <strong>du</strong> Bureaudes gouverneurs de la Chaire de tourisme TransatVincenzo Ciampi, MBAVice-président, Marketing d’entreprise et Pratiquenationale des communications, Aon Hewittsa vision de développement <strong>du</strong> <strong>Parc</strong><strong>olympique</strong> ainsi que dans l’établissementdes orientations stratégiques de sonplan d’affaires ;le choix des priorités d’utilisation futuresdes équipements, dont le Stade lui-même,afin d’être en me<strong>sur</strong>e de faire les choixd’investissements appropriés ;la détermination <strong>du</strong> type de toiture àretenir pour le Stade, celle-ci devantrépondre aux besoins découlant desutilisations priorisées.© Caroline Bergeron © Laurence Labat © Gabor SzilasiMichel DallaireDesigner in<strong>du</strong>striel, président de Michel DallaireDesign In<strong>du</strong>striel inc.Karine Lanoie-BrienConceptrice, directrice de création et pro<strong>du</strong>ctricepour les créations de Vous êtes iciRéal MénardMaire de l’arrondissementMercier–Hochelaga-MaisonneuveChantal PetitclercMédaillée paralympique spécialistede la course en fauteuil roulant3839Matthieu ProulxChroniqueur sportif, ex-joueurdes Alouettes de MontréalPaul Saint-JacquesAdministrateur de sociétésPascale RyanChargée de projets


C : Chronologie des travauxet consultations6 mai 2011Le <strong>conseil</strong> d’administration de laRégie des installations <strong>olympique</strong>sannonce la création <strong>du</strong> Comité-<strong>conseil</strong><strong>sur</strong> l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>.13 mai 2011Première rencontre <strong>du</strong> Comité-<strong>conseil</strong>.Élaboration d’un plan de travail etd’un échéancier.31 mai 2011Embauche de la firme Acertys, spécialiséedans les relations citoyennes, pourpréparer les consultations publiques <strong>sur</strong>l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>. Cette firmetravaillera tout l’été avec la chargée deprojets à la mise <strong>sur</strong> pied des consultationsde l’automne.19 au 27 septembre 2011Consultations de groupes ciblés <strong>sur</strong>l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> : organismeset associations <strong>du</strong> monde <strong>du</strong> tourisme,de la culture, de l’é<strong>du</strong>cation, des affaires,de l’architecture et <strong>du</strong> patrimoine, <strong>du</strong>milieu communautaire, <strong>du</strong> sport, etdes populations riveraines.1 er octobre 2011Mise en ligne <strong>du</strong> site Internet decon sultation grand public <strong>sur</strong> l’avenir<strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>.13 octobre 2011Consultation régionale à Rimouskiavec des représentants de la Ville et <strong>du</strong>monde <strong>du</strong> tourisme, de la culture, del’é<strong>du</strong>ca tion, des affaires, de l’architectureet <strong>du</strong> patrimoine, <strong>du</strong> milieu communautaireet <strong>du</strong> sport.15 et 16 octobre 2011Consultation grand public à Montréal.615 personnes participent aux visitesguidées des installations <strong>olympique</strong>set remplissent un questionnaire <strong>sur</strong>l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>.18 octobre 2011Consultation régionale à Rouyn-Norandaavec des représentants de la Ville et <strong>du</strong>monde <strong>du</strong> tourisme, de la culture, del’é<strong>du</strong>cation, des affaires, de l’architectureet <strong>du</strong> patrimoine, <strong>du</strong> milieu communautaireet <strong>du</strong> sport.20 octobre 2011Consultation régionale à Sherbrookeavec des représentants de la Ville et<strong>du</strong> monde <strong>du</strong> tourisme, de la culture, del’é<strong>du</strong>cation, des affaires, de l’architectureet <strong>du</strong> patrimoine, <strong>du</strong> milieu communautaireet <strong>du</strong> sport.24 octobre 2011Consultation régionale à Mont-Laurieravec des représentants de la Ville et <strong>du</strong>monde <strong>du</strong> tourisme, de la culture, del’é<strong>du</strong>cation, des affaires, de l’architectureet <strong>du</strong> patrimoine, <strong>du</strong> milieu communautaireet <strong>du</strong> sport.5 décembre 2011Fin de l’accès à la plateforme deconsultation grand public. Près de3000 personnes l’ont visitée et63 mémoires ont été transmis.14 décembre 2011La présidente <strong>du</strong> Comité-<strong>conseil</strong> remetla Synthèse des consultations <strong>sur</strong> l’avenir<strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> au <strong>conseil</strong> d’administrationde la RIO.24 janvier 2012Diffusion de la Synthèse des consultations<strong>sur</strong> l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>.Mars 2012Le Comité-<strong>conseil</strong> adopte quatre axes deréflexion et commande à des consultantsdes études afférentes.5 octobre 2012Les consultants remettent leurs rapports.17 octobre 2012Le Comité-<strong>conseil</strong> établit les grandeslignes de son rapport <strong>final</strong>.12 décembre 2012La présidente <strong>du</strong> Comité-<strong>conseil</strong> remetau <strong>conseil</strong> d’administration de la RIO lerapport <strong>du</strong> Comité-<strong>conseil</strong> <strong>sur</strong> l’avenir<strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>.


D : Consultations publiqueset particulières1. Participation aux diversesactivités de consultation,automne 20113. Consultations enrégion les 13, 18, 20 et24 octobre 2011Les consultations <strong>sur</strong> l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong><strong>olympique</strong> comportaient plusieurs volets.Le premier a été abordé lors de séances detravail des représentants d’établissements,d’organismes et d’associations <strong>du</strong> monde <strong>du</strong>tourisme, de la culture, de l’é<strong>du</strong>cation, desaffaires, de l’architecture et <strong>du</strong> patrimoine,<strong>du</strong> milieu communautaire, <strong>du</strong> sport et despopulations riveraines. Des séances analoguesont été tenues dans quatre villes horsMontréal. Le grand public a été invité àvisiter les installations <strong>olympique</strong>s et à faireconnaître ses réactions. Le site Internet« Quel avenir pour le <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> ? »a sollicité l’ensemble de la population.Le public pouvait y trouver de l’information<strong>sur</strong> les consultations, répondre à unquestionnaire, participer à des forums et ydéposer des mémoires. Enfin, des consultationsparticulières ont été menées avecles principaux partenaires <strong>du</strong> <strong>Parc</strong>.ActivitéVisiteurs uniques<strong>sur</strong> le site InternetVisiteurs desinstallations <strong>olympique</strong>sConsultationsciblées à MontréalConsultationsen régionTOTALNombre depersonnes2 998651112443 8052. Consultationsciblées à Montréal <strong>du</strong>19 au 27 septembre 2011Cent onze établissements, organismeset associations œuvrant dans 9 domainesdifférents ont répon<strong>du</strong> à l’invitation <strong>du</strong>Comité-<strong>conseil</strong> et participé aux séancesde travail. L’ensemble de ces consultationsciblées a réuni 112 participants.Trente-cinq établissements, organismeset associations œuvrant dans 8 domainesdifférents ont répon<strong>du</strong> à l’invitation <strong>du</strong>Comité-<strong>conseil</strong> et participé aux séancesde travail dans les quatre régions visitées.L’ensemble des consultations régionales aréuni 44 personnes.RégionRimouskiRouyn-NorandaSherbrookeMont-LaurierTOTALReprésentantsd’organismes1410614444041TourismeArtÉ<strong>du</strong>cationAffairesPatrimoineCommunautaireSportRiverainsTOTAL131381518121815112


4. Consultationsgrand publicVISITE DES INSTALLATIONSOLYMPIQUES LES 15 ET16 OCTOBRE 2011La consultation publique à Montréal a prisla forme d’une visite guidée <strong>sur</strong> me<strong>sur</strong>e desinstallations et d’un questionnaire portant<strong>sur</strong> l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>.a) Participation aux visites guidées des15 et 16 octobre : 651 personnesb) QuestionnairesFormulaires recueillisProvenant de la granderégion métropolitainede MontréalProvenant del’île de MontréalProvenant d’Hochelaga-MaisonneuveVisiteurs desrégions <strong>du</strong> QuébecTouristes étrangers(hors <strong>du</strong> Québec)Répondants44442439314317Consultation publique <strong>sur</strong>Internet (<strong>du</strong> 30 septembreau 5 décembre 2011)ActivitésVisiteurs uniquesParticipants inscrits au siteCommentaires <strong>sur</strong> le forumQuestionnaires françaisQuestionnaires anglaisMémoires soumis3Nombre2 99825024439326635. Consultationsparticulières 2011-20125.1 ORGANISMESCHAMBRES DE COMMERCEM me Isabelle FoisyDirectrice généraleChambre de commercede l’Est de MontréalM. Martin BergeronDirecteurStratégie et politiquesChambre de commerce <strong>du</strong>Montréal métropolitainM. Jean-Guy CôtéDirecteurStratégie et affaires économiquesFédération des Chambres decommerce <strong>du</strong> QuébecCONSEIL QUÉBÉCOIS DU LOISIRM. Michel BeauregardPrésident <strong>du</strong> <strong>conseil</strong> d’administrationM. Daniel CaronDirecteur généralESPACE POUR LA VIEM. Charles-Mathieu BrunelleDirecteur généralEVENKOM. Jacques AubéVice-président exécutifet directeur généralINSTITUT NATIONALDU SPORT DU QUÉBECM. Marc GélinasPrésident-directeur généralMAIRIE DE MONTRÉALM. Gérald TremblayMaireM. Agop EvereklianDirecteur de cabinetM me Manon BarbeMembre <strong>du</strong> comité exécutifM me Marie-Josée CencigChef de division – Soutien aux élus IIPANTHÉON DES SPORTS DU QUÉBECM. Yvan DuboisVice-président – Musée des sportsREGROUPEMENT LOISIRET SPORT DU QUÉBECM. Jules R. LizottePrésident-directeur généralSPORTSQUÉBECM. Denis ServaisPrésident <strong>du</strong> <strong>conseil</strong> d’administrationM. Luc DenisDirecteur généralM me Michelle GendronCoordonnatriceCommunications stratégiquesTOURISME MONTRÉALM. Charles LapointePrésident-directeur général5.2 PERSONNESM. François GodboutJuge à la retraiteAncien président de Tennis CanadaM. Roger NicoletIngénieurM. Walter SieberComité <strong>olympique</strong> canadienComité international <strong>olympique</strong>M. Roger TaillibertArchitecteTaillibert International


E : Bibliographie généraleLa réflexion générale <strong>du</strong> Comité-<strong>conseil</strong>s’est directement inspirée des résultatsdes consultations <strong>sur</strong> l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong><strong>olympique</strong> et de l’ensemble des mémoiresqui lui ont été remis. On trouvera la listecomplète des mémoires et l’ensembledes constats dégagés par les consultationsdans le premier document pro<strong>du</strong>it par leComité-<strong>conseil</strong>, Synthèse des consultations<strong>sur</strong> l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>.Après avoir retenu des axes de réflexionissus des consultations, le Comité-<strong>conseil</strong> amandaté des spécialistes pour approfondirces questions. Leurs rapports ont nourri larédaction <strong>du</strong> rapport <strong>final</strong> <strong>du</strong> Comité-<strong>conseil</strong>.Parallèlement aux travaux des consultants,le Comité-<strong>conseil</strong> a effectué ses propresrecherches, notamment archivistiqueset documentaires.Comité-<strong>conseil</strong> <strong>sur</strong> l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong><strong>olympique</strong>, Synthèse des consultations<strong>sur</strong> l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>. Documentremis au <strong>conseil</strong> d’administration dela Régie des installations <strong>olympique</strong>spar le Comité-<strong>conseil</strong> <strong>sur</strong> l’avenir<strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>, décembre 2012, 100 p.ÉTUDES COMMANDÉESde Montaignac, Marine et ClaudeMontmarquette, Quel mode de gouvernancepour le <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> de Montréal ? <strong>Rapport</strong>d’étude, CIRANO, octobre 2012, 76 p.Lecouturier, Jean-Marc, Réflexion <strong>sur</strong> lastratégie de développement touristiquepour le Comité-<strong>conseil</strong> <strong>sur</strong> l’avenir <strong>du</strong><strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>. <strong>Rapport</strong> <strong>final</strong>, LJMConseil, octobre 2012, 63 p.Lefebvre, Sylvain et Romain Roult,Consolider la vocation sportive <strong>du</strong> <strong>Parc</strong><strong>olympique</strong> de Montréal. <strong>Rapport</strong> <strong>final</strong>présenté au Comité-<strong>conseil</strong> <strong>sur</strong> l’avenir<strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>, Groupe de recherche<strong>sur</strong> les espaces festifs (GREF), Départementde géographie, Université <strong>du</strong> Québec àMontréal, octobre 2012, 74 p.Poullaouec-Gonidec, Philippe, SylvainPaquette, Patrick Marmen et ValérieGravel, Démarche de concours de designurbain pour la création d’un parc urbain<strong>sur</strong> le site <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>. <strong>Rapport</strong>de recherche présenté au Comité-<strong>conseil</strong><strong>sur</strong> l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>, Chaire enpaysage et environnement de l’Universitéde Montréal (CPEUM), octobre 2012, 111 p.ARCHIVESFonds Comité organisateur des Jeux<strong>olympique</strong>s de 1976, E46, Centre d’archivesde Montréal, Bibliothèque et Archivesnationales <strong>du</strong> Québec.Fonds Jean Drapeau, Archives de laVille de Montréal (VM6, D026.37).BIBLIOGRAPHIEAllocution <strong>du</strong> président-directeur général<strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> M. David Heurteldevant la Commission de l’économieet <strong>du</strong> travail le 15 septembre 2011.Chaire de tourisme Transat, Étude <strong>sur</strong> lanotoriété <strong>du</strong> Stade <strong>olympique</strong> de Montréalet <strong>sur</strong> des exemples comparables, Écoledes Sciences de la gestion, Université <strong>du</strong>Québec à Montréal, décembre 2011, 30 p.Comité consultatif chargé d’étudier l’avenirdes installations <strong>olympique</strong>s, Le <strong>Parc</strong><strong>olympique</strong> (rapport Marsan), 1977, 2 vol.Comité organisateur des Jeux <strong>olympique</strong>s,Montréal 1976 : Jeux de la XXI e Olympiade.<strong>Rapport</strong> officiel, Montréal, 1978, 3 vol.Commission d’enquête <strong>sur</strong> le coût de la21 e olympiade, <strong>Rapport</strong> de la Commissiond’enquête <strong>sur</strong> le coût de la 21 e olympiade(rapport Malouf), Montréal, 1980, 4 vol.Conseil <strong>du</strong> patrimoine de Montréal,« Mémoire <strong>sur</strong> l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>», Montréal, décembre 2011, 6 p.Lefebvre, Sylvain (sous la direction de),Étude <strong>sur</strong> la mise en valeur <strong>du</strong> <strong>Parc</strong><strong>olympique</strong> de Montréal. État des lieux,créneaux d’avenir et bilan des expériencesétrangères. <strong>Rapport</strong> <strong>final</strong>, Groupe derecherche <strong>sur</strong> les espaces festifs (GREF),Département de géographie, Université<strong>du</strong> Québec à Montréal, août 2011, 475 p.Ministère de l’É<strong>du</strong>cation, <strong>du</strong> Loisir et<strong>du</strong> Sport, <strong>Rapport</strong> annuel de gestion<strong>du</strong> ministère de l’É<strong>du</strong>cation, <strong>du</strong> Loisiret <strong>du</strong> Sport, 2010-2011, 184 p.Musée de la civilisation, <strong>Rapport</strong> annuel2010-2011, 70 p.Musée des beaux-arts de Montréal,<strong>Rapport</strong> annuel 2010-2011, 81 p.Orlandini, Alain, en collaboration avecGeorges Rabant, Le <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> deMontréal. Le béton sublimé, Paris,Somogy, 2011, 185 p.<strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong> (Guy R. Morin), Un siteexceptionnel pour le développement d’unemasse critique récréotouristique uniquepour mieux faire connaître Montréal aumonde, Montréal, 1 er juillet 1994, 144 p.Régie des installations <strong>olympique</strong>s,<strong>Rapport</strong>s annuels, 1989-2011.Secrétariat <strong>du</strong> Grand Montréal/Comitéd’étude <strong>sur</strong> le sort futur des installations<strong>olympique</strong>s, L’avenir des installations<strong>olympique</strong>s : une vision élargie,28 avril 1994, 25 p.Taillibert, Roger, Construire l’avenir, Paris,Presses de la Cité, 1977, 215 p.Ungar, Philippe, Entrée principale.Entretien de Philippe Ungar avecRoger Taillibert, architecte, Paris,Dialecta, 2010, 79 p.4243


F : Budget <strong>du</strong> comité-<strong>conseil</strong> de 2011 à 2013Fonctionnement <strong>du</strong> Comité-<strong>conseil</strong> 1Honoraires de la présidenteSalaire et avantages sociaux (chargée de projets)Frais de bureauFrais de réunion <strong>du</strong> Comité-<strong>conseil</strong>SOMME PARTIELLEConsultations <strong>sur</strong> l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>RéalisationHonoraires professionnels, site Internetde consultation, documentationRelations de presseHonoraires professionnels et frais de publicitéDéplacements en régionFrais de traiteur et sallesSOMME PARTIELLE<strong>Rapport</strong> <strong>final</strong>Études des consultants spécialisésPro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> document(conception, graphisme, révision, impression)Relations de presseSOMME PARTIELLETOTAL96 000 $176 062 $350 $1 000 $273 412 $63 194 $12 173 $4 655 $2 560 $82 582 $93 510 $10 000 $10 000 $113 510 $469 504 $1Le mandat <strong>du</strong> Comité-<strong>conseil</strong> se terminant au début de 2013, les sommes inclusesdans cette section sont estimées jusqu’à la fin <strong>du</strong> mandat, ainsi que les postes budgétairesoù elles sont réparties. Le budget total alloué pour les exercices financiers2011-2012 et 2012-2013 par le <strong>conseil</strong> d’administration de la RIO est de 474 108 $.À terme, les dépenses <strong>du</strong> Comité-<strong>conseil</strong> se situeront légèrement en deçà <strong>du</strong>budget alloué. Les sommes ont été arrondies.


Design et réalisationPaginart, Communications de marquePhotos<strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>CPEUM, 2012Laurence FortinAgence Taillibert InternationalPhotos des membres <strong>du</strong> <strong>conseil</strong>Chantal Petitclerc : Caroline BergeronKarine Lanoie : Laurence LabatMichel Dallaire : Gabor SzilasiISBN 978-2-550-66606-6ISBN 978-2-550-66607-3Dépôt légalBibliothèque et Archives nationales<strong>du</strong> Québec, 2012Imprimé au Québec


Le Conseil d’administration de la Régiedes installations <strong>olympique</strong>s (RIO)a créé au printemps 2011 le Comité-<strong>conseil</strong><strong>sur</strong> l’avenir <strong>du</strong> <strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>.<strong>Parc</strong> <strong>olympique</strong>4141, avenue Pierre-De CoubertinMontréal (Québec) H1V 3N7

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