Promotion <strong>de</strong>s principes du SRI pour redynamiser la <strong>riziculture</strong>dans le <strong>de</strong>lta <strong>de</strong> l’Ayeyarwaddy12Scène <strong>de</strong> moissonPhoto : Odyssée NéozelandaiseSensibilisation etintroduction <strong>de</strong> lamétho<strong>de</strong>S’inspirant <strong>de</strong> l’expérience du projetdu NRS, le GRET déci<strong>de</strong> d’introduirequelques principes pertinents du SRIdans le <strong>de</strong>lta <strong>de</strong> l’Ayeyarwaddy (canton<strong>de</strong> Bogale, Myanmar).C’est durant la saison estivale <strong>de</strong> 2008que la métho<strong>de</strong> SRI a été testée pour lapremière fois dans la région. En introduisantle SRI, le GRET visait essentiellementà changer certaines mauvaisespratiques observées dans la gestion<strong>de</strong>s cultures <strong>de</strong> riz et à offrir <strong>de</strong> meilleuresopportunités dans la productionrizicole aux paysans après le passagemeurtrier du cyclone Nargis qui a mis àgenou l’agriculture <strong>de</strong> cette zone longtempsconsidérée comme le grenier àriz du Myanmar.L’expérience s’est d’abord appuyée sur<strong>de</strong>s parcelles <strong>de</strong> démonstration et <strong>de</strong>sagriculteurs <strong>de</strong> référence, ensuite surl’approche Groupement <strong>de</strong> VulgarisationPaysan pour disséminer la métho<strong>de</strong>.<strong>Le</strong>s réunions <strong>de</strong> sensibilisationavec les agriculteurs ont permis <strong>de</strong> discuter<strong>de</strong>s principes <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> SRIet <strong>de</strong> ses possibilités à venir en appointà la production <strong>de</strong> semences <strong>de</strong> qualité.Des principes importants du SRIont été sélectionnés en vue <strong>de</strong> leur démonstrationet <strong>de</strong> leur adaptation auxpratiques locales. Parmi les pratiquescourantes sélectionnées, on peut notammentciter le désherbage précoceet la culture intercalaire à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> désherbeuses$$ (10 à 15 jours après lessemis pour le riz semé en direct [sansrepiquage], 10 jours après transplantationdu riz) et à 7 jours d’intervalle,transplantation <strong>de</strong> jeunes plants (
<strong>Le</strong> Système <strong>de</strong> Riziculture Intensive (SRI), uneréponse aux changements climatiques <strong>de</strong>sproducteurs <strong>de</strong> la Région <strong>de</strong> Fatick.Amadou Baldé13Photo : PAPIL FatickPérimètre rizicole dans la région <strong>de</strong> Fatick.La région <strong>de</strong> Fatick, au Centre-Ouest duSénégal, est riche d’une longue traditionrizicole. Cette activité, souvent pratiquéedans les bas fonds, est, cependant,fortement menacée par les effets <strong>de</strong>schangements climatiques, notamment,la sécheresse et la salinisation <strong>de</strong>sterres. Pour combattre ces phénomèneset redynamiser la culture du riz dansla région, le Projet d’appui à la petiteirrigation locale (PAPIL) initie, <strong>de</strong>puisquelques années, les producteurs auxprincipes du SRI. <strong>Le</strong>s succès enregistrésont suscité l’intérêt <strong>de</strong> bon nombre <strong>de</strong>paysans qui, <strong>de</strong> plus en plus, adoptent lanouvelle métho<strong>de</strong>.Un potentiel agricoledurement éprouvé par lesaléas climatiquesLa région <strong>de</strong> Fatick couvre 8 675 Km²avec une superficie agricole utile estiméeà 395 400 Ha ; les terres salées (tannes)représentent le tiers <strong>de</strong> la superficie régionale.L’une <strong>de</strong>s principales activités<strong>de</strong>s populations reste l’agriculture qui estessentiellement pluviale et donc soumise,par conséquent, aux aléas climatiques. Larégion a connu <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s favorables àcette activité jusqu’aux années 1970 durantlesquelles on a noté un début <strong>de</strong> déficitpluviométrique important avec commeconséquence, une remontée du sel dansplusieurs vallées sur lesquelles se pratiquela <strong>riziculture</strong>. <strong>Le</strong> riz ayant une place<strong>de</strong> choix dans l’alimentation <strong>de</strong>s populations,le déficit <strong>de</strong> l’offre par rapport à la<strong>de</strong>man<strong>de</strong> est résorbé par <strong>de</strong>s importations,<strong>de</strong> plus en plus, importantes.La problématique <strong>de</strong> la production <strong>de</strong> riz serésume ainsi à l’interaction <strong>de</strong>s contraintesétroitement liées aux changements climatiquesque sont le déficit hydrique, lasalinisation et l’acidification <strong>de</strong>s terres <strong>de</strong>culture. <strong>Le</strong>s principales origines <strong>de</strong> cescontraintes sont : la sécheresse, l’évaporationtrès élevée, la déforestation, la topographieet la relative proximité <strong>de</strong> la mer.La salinisation, la dégradation et l’appauvrissement<strong>de</strong>s sols ont rendu vulnérablesles éco<strong>système</strong>s, affecté négativement lesactivités agricoles <strong>de</strong> manière générale etparticulièrement la culture du riz et contribuéfortement à l’appauvrissement <strong>de</strong>s populations.Face à cette situation, il <strong>de</strong>vienturgent d’apporter une réponse au plus hautniveau et <strong>de</strong>s changements d’attitu<strong>de</strong>s et<strong>de</strong> comportements à tous les niveaux etparticulièrement au niveau local.