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Avril 2013 - Le système de riziculture intensive - IED afrique

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22L’alternance <strong>de</strong> pério<strong>de</strong>s d’inondation (irrigationoptimisée) et <strong>de</strong> pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> détrempage<strong>de</strong>s rizières est une innovationqui a permis <strong>de</strong> constater que, contrairementà la croyance populaire qui veut quele riz soit une plante aquatique, les plants<strong>de</strong> riz ne croissent pas aisément en milieuaquatique. Cette innovation permet d’économiserainsi l’eau au cours <strong>de</strong>s différentesétapes <strong>de</strong> la production. L’eau <strong>de</strong>vientmoins souvent l’objet <strong>de</strong> disputes entreles riziculteurs voisins. Pour optimiser lesressources hydriques, une rotation d’eauest possible pour les rizières d’un mêmebassin versant.En outre, le SRI s’adapte parfaitement auxconditions physiques les plus difficiles. Ilpeut s’appliquer sans problème dans lesétroites rizières <strong>de</strong>s hautes terres <strong>de</strong> Madagascar.L’aménagement <strong>de</strong> nouvellesrizières <strong>de</strong>man<strong>de</strong> un investissement considérableet <strong>de</strong>s moyens colossaux que lespetits paysans n’ont pas. Ils se contententparfois <strong>de</strong> petites parcelles rizicoles héritées<strong>de</strong>s parents et qui se transmettent <strong>de</strong>génération en génération.L’adoption du SRI a aussi <strong>de</strong>s répercussionspositives sur la quantité <strong>de</strong> main d’œuvrenécessaire pour l’entretien <strong>de</strong> la rizière.Par exemple, <strong>Le</strong> nombre <strong>de</strong>s femmesrepiqueuses nécessaires à l’ha diminuentcar si 12 femmes suffisent aujourd’huipour repiquer 1 ha <strong>de</strong> rizière, il en fallait25 auparavant pour le même travail dansles champs emblavés selon les métho<strong>de</strong>straditionnelles.Après un petit investissement sur l’achatd’une ou <strong>de</strong>ux sarcleuses à 3 rangs traînéespar <strong>de</strong>s hommes, on peut gagnerdavantage en journées <strong>de</strong> main-d’œuvred’entretien, car le sarclage croisé se fait en5 jours environ pour un ha.Une fois que toutes les conditions sont respectées,le SRI permet <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong>8 à 9 tonnes <strong>de</strong> paddy à l’hectare voire 17à 24 tonnes si les rizières sont entretenuesconvenablement. Ils disposent d’un stockalimentaire consistant pour une meilleuresécurité alimentaire. La pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> soudures’atténue d’une manière significativeavec l’augmentation <strong>de</strong> la production.<strong>Le</strong>s ren<strong>de</strong>ments considérables obtenusen SRI ne font qu’améliorer la situationsocioéconomique <strong>de</strong>s paysans. Et leursenfants fréquentent l’école en plein tempsavec le ventre plein. Avec les revenusissus <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> vente, les parentsprendront en charge les frais <strong>de</strong> scolaritépour atténuer le taux <strong>de</strong> perdition scolaireet participeront aux <strong>de</strong>voirs sociaux <strong>de</strong> lacommunauté.<strong>Le</strong>s revenus <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> vente <strong>de</strong> larécolte <strong>de</strong> plusieurs paysans malgachesvont parfois en priorité à l’achat <strong>de</strong>s bœufs<strong>de</strong> trait pour les différents travaux agricolesmême si le phénomène du vol <strong>de</strong>bœufs guette leur troupeau. L’importancedu troupeau est aussi une marque d’ascensionsociale.<strong>Le</strong> SRI, encore l’apanaged’une minorité, malgré sesavantages.Au tout début <strong>de</strong> la découverte du SRI,l’Etat malgache a vite compris l’avantagequ’il pourrait tirer à vulgariser une tellepratique dans le mon<strong>de</strong> rurale. Dans cepays où le riz est l’aliment <strong>de</strong> base <strong>de</strong> lapopulation et où les importations pourcombler le gap <strong>de</strong> la production grèvelour<strong>de</strong>ment le budget national, le SRIpermettrait <strong>de</strong> relever la productivité etamoindrir les dépenses <strong>de</strong>stinées à l’achat<strong>de</strong> riz à l’étranger. C’est ainsi que la diffusiondu SRI sera mise au cœur du SystèmeNational <strong>de</strong> Vulgarisation Agricole mise enœuvre par les autorités <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> île.Mais malgré les efforts <strong>de</strong> l’Etat, les taux<strong>de</strong> couverture du SRI évoluent très peu. Ense référant au <strong>de</strong>rnier recensement agricole(2005), le SRI n’occupait que 0, 23%<strong>de</strong>s 980 000 ha <strong>de</strong> superficies rizicoles dupays. En dépit <strong>de</strong> l’absence <strong>de</strong> donnéespour suivre l’évolution, les spécialistesqui sillonnent la campagne malgachesoutiennent à l’unanimité que le SRI suitune progression trop lente pour soustrairedéfinitivement le pays <strong>de</strong>s importations.<strong>Le</strong>s rares paysans qui se sont appropriésle SRI ont été accompagnés par <strong>de</strong>s ONGnationales ou internationales intervenantparfois dans la relance agricole post catastropheet mobilisées par <strong>de</strong>s financementsextérieurs. Certes, ces ONG avec toutes leslatitu<strong>de</strong>s d’intervention et les expériencesdont elles disposent en matière <strong>de</strong> développementrural, ont beaucoup fait pourpromouvoir le SRI, mais leurs actions necouvrent qu’une infime partie du territoire.L’Etat est donc obligé <strong>de</strong> réviser sa politiqued’intervention si une sortie <strong>de</strong> la pauvretéest bien pour lui une priorité.La voie à suivreChaque année, le pays achète à l’étranger100 000 à 250 000 t <strong>de</strong> riz pour subvenirà sa consommation. Pour freiner cettehémorragie <strong>de</strong> <strong>de</strong>vises, le pays n’a besoin<strong>de</strong> couvrir en SRI que 2 à 5 % <strong>de</strong> ses superficiesagricoles. Pour atteindre une tellecouverture, politiciens et déci<strong>de</strong>urs doiventengager une réflexion claire sur la meilleurefaçon <strong>de</strong> mettre le SRI à la portée<strong>de</strong> tous les paysans. N’est-il pas moinsonéreux <strong>de</strong> vulgariser le SRI que <strong>de</strong> selancer dans <strong>de</strong> nouveaux aménagements<strong>de</strong> superficies rizicoles.<strong>Le</strong> SRI fait l’objet <strong>de</strong> beaucoup <strong>de</strong> rechercheslors <strong>de</strong> la préparation <strong>de</strong> mémoire ou <strong>de</strong>thèse <strong>de</strong> fin d’étu<strong>de</strong>s. Ces recherches nefont qu’approuver les recherches fondamentalesplus poussées déjà conduites <strong>de</strong>par le mon<strong>de</strong>, mais rien <strong>de</strong> concret quantà l’amélioration réelle <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong>vie <strong>de</strong>s concitoyens. L’aspect pratique <strong>de</strong>la <strong>riziculture</strong> est oublié. Ces recherches<strong>de</strong>vraient être orientées vers la conduiteoptimale <strong>de</strong> l’eau, par exemple, ou surla mise en valeur <strong>de</strong>s vastes étendues <strong>de</strong>sols hydromorphes <strong>de</strong>s régions côtières dupays pour résorber le manque <strong>de</strong> terre eten même temps augmenter la production.<strong>Le</strong> SRI, tel qu’il est préconisé par ses promoteurs,n’essaie pas <strong>de</strong> se substituertotalement aux techniques ancestralesdéveloppées par les paysans. Une telleapproche vouerait sans doute à l’échectoute tentative d’innovation technique. Al’image du travail entrepris par les ONGou encore l’Association Tefy Saina, Il fautapprocher les paysans non pas individuellementmais en groupe pour dissiper touteforme d’hésitation. Ainsi, ils pourraientéchanger d’expériences et se persua<strong>de</strong>rmutuellement <strong>de</strong>s avantages d’adapterles principes du SRI à leurs <strong>système</strong>s <strong>de</strong>culture. <strong>Le</strong>s techniciens doivent être <strong>de</strong>saccompagnateurs prêts à écouter et non<strong>de</strong>s vulgarisateurs ne jurant que par <strong>de</strong>sparcelles <strong>de</strong> démonstrations infructueuses.<strong>Le</strong> SRI une fois adoptée par les paysans,sera un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie pour eux. Ils reproduirontla technique pour d’autres cultures<strong>de</strong> contre-saison comme les pommes <strong>de</strong>terre, les haricots et les cultures maraîchères.Ils comprendront la nécessité d’apporter<strong>de</strong>s soins et d’entretenir le sol parl’apport <strong>de</strong> matières organiques ou par <strong>de</strong>sdrainages d’aération voire par sa mise aurepos. Ils prendront soin du sol comme onle ferait pour un être humain qui se nourritafin <strong>de</strong> mener une vie saine et productive.La diffusion du SRI passe aussi par l’implication<strong>de</strong>s acteurs <strong>de</strong> l’école, tels que lesinstituteurs et les écoliers. Il faut comprendreque le progrès passe par eux. Ilsconstituent <strong>de</strong> bons relais pour la diffusiondu SRI au sein <strong>de</strong>s familles respectives,dans les villages… L’école est bien unevoie essentielle du développement d’unPays.Victor RANDRIANATel : 034 05 653 88, 034 04 175 20 et, 033 73 89 854.Porte 318 bis, Anosy AntananarivoMinisiteran’nyFambolena

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