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Diversité Des prairies permanentes en zone De montagne alpine

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Réalisé dans le cadre du projet NAPEADiversité des <strong>prairies</strong> <strong>perman<strong>en</strong>tes</strong> <strong>en</strong> <strong>zone</strong> de <strong>montagne</strong> <strong>alpine</strong>Diversitédes <strong>prairies</strong><strong>perman<strong>en</strong>tes</strong><strong>en</strong> <strong>zone</strong>de <strong>montagne</strong><strong>alpine</strong>État des lieux et conséqu<strong>en</strong>ces<strong>en</strong> terme de gestionProjet de coopération transfrontalière France-ItalieAlcotra 2007-2013Maëlle Talichet, Annalisa Curtaz


Diversitédes <strong>prairies</strong><strong>perman<strong>en</strong>tes</strong><strong>en</strong> <strong>zone</strong>de <strong>montagne</strong><strong>alpine</strong>État des lieux et conséqu<strong>en</strong>ces<strong>en</strong> terme de gestionMaëlle Talichet, Annalisa Curtaz


DIVERSITé DES PRAIRIES PERMANENTESEN ZONE DE MONTAGNE ALPINECoordonné parMaëlle Talichet et Annalisa CurtazAuteursMaëlle Talichet, Suaci Alpes du Nord-GISAlpes Jura, Saint-Baldoph (F)Annalisa Curtaz, IAR (I)Yves Pauth<strong>en</strong>et, Suaci Alpes du Nord-GISAlpes Jura, Saint-Baldoph (F)Mauro Bassignana, IAR (I)Cécile Meyer, SupAgro, Montpellier (F) etInstitut Agricole Régional, Aoste (I)Le projetNAPEA (2009-2011)a été co-financé par l’Union Europé<strong>en</strong>ne,par le biais du FESR, dans le cadredu programme ALCOTRA 2007-2013(projet n. 101) de la République Itali<strong>en</strong>neet de la Région Autonome Vallée d’Aoste.Les part<strong>en</strong>aires du projet sont: la RégionAutonome Vallée d’Aoste, l’Assessoratde l’Agriculture et des Ressources Naturelles(chef de file); l’Institut Agricole Régional,Aoste (I); le SUACI Alpes du Nord,Saint-Baldoph (F).Editeur : Institut Agricole Régional,Rég. La Rochère 1/A, I-11100 Aoste.Année : 2011Imprimerie : Tipografia Testolin BrunoISBN : 978-88-906677-2-5Projet graphiqueLauriane TalichetRemerciem<strong>en</strong>tsLes résultats de ce projet n’aurai<strong>en</strong>t pas vule jour sans l’investissem<strong>en</strong>t de :Luca Dovigo, Cristina Galliani, Santa Tutinoet Cristiano Sedda, Assessorat del’Agriculture et des Ressources Naturellesde la Région Autonome Vallée d’Aoste ;Nicolas Weirich (Chambre d’agriculture deSavoie/Haute-Savoie) ; Bertrand Crépeau etThierry Georges (Copelsa) ; Gérard Juillet(Alliance conseil 74) ; Philippe Béranger,Laura Poggio et Maurizio Bovio(botanistes) ;Fanny Journot, Nicolas Lecâtre, Julie Ledouxet Maxime Pernel (stagiaires <strong>en</strong> mémoiresde fin d’études d’écoles d’ingénieurs) ;Francesca Madormo, Diego Arlian,Luca Carrel et Alessandro Neyroz (IAR) ;Angèle Barrel, Ordre des IngénieursAgronomes et des Ingénieurs Forestiers dela Vallée d’Aoste ; Ezio Mossoni, ColdirettiVallée d’Aoste et l’<strong>en</strong>semble desagriculteurs qui nous ont reçus chez eux etconsacré du temps.Que tous soi<strong>en</strong>t ici vivem<strong>en</strong>t remerciés pourleur précieuse collaboration !Nous remercions égalem<strong>en</strong>t les personnes quiont bi<strong>en</strong> voulu répondre à nos nombreusessollicitations :- Françoise Couturier, Bruno Bletton,D<strong>en</strong>is Tasset, Sylvie Auroy, Jérémy Jean Pierre,Nicole Bocquet, Fabi<strong>en</strong> Faugeroux,Fanny R<strong>en</strong>ard, Philippe Vuillet, Cécile Letort(Chambre d’agriculture Savoie – HauteSavoie) ;- Andrea Chevalier, Paolo Cretieret Luigi Pepellin (Assessorat de l’Agriculturede la Région Autonome Vallée d’Aoste).- Sébasti<strong>en</strong> Breton (AftAlp), Céline Charvier


(Savoîcime) et Isabelle Masle (Syndicatinterprofessionnel du Reblochon).Enfin, nos remerciem<strong>en</strong>ts vont aussi à :- Pascal Carrère (INRA) ;- Philippe Fleury (ISARA) ;- Baptiste Nettier (IRSTEA)Pour leurs conseils avisés prodigués tout aulong de la réalisation du projet.Crédits photographiquesLes photos du manuel sont des auteurs,à l’exception de la photo <strong>en</strong> basde couverture et de celles auxpages 27, 50 et 52 (<strong>en</strong> bas), de L. Perron(SUACI Alpes Du Nord-GIS Alpes Jura).


SommaireAvant propos ..........................................Le projet NAPEA ......................................1 Introduction..........................................2 Fonctionnem<strong>en</strong>ts fourragers desexploitations ...........................................2.1 Fonctionnem<strong>en</strong>ts fourragers desexploitations <strong>en</strong> Savoie et Haute-Savoie ..2.2 Fonctionnem<strong>en</strong>ts fourragers desexploitations <strong>en</strong> Vallée d’Aoste.................3 Diversité des <strong>prairies</strong> <strong>perman<strong>en</strong>tes</strong>de fauche.................................................3.1 Composition floristique .....................3.1.1 Composition floristique des<strong>prairies</strong> <strong>en</strong> Savoie et Haute-Savoie .........3.1.2 Composition floristique des<strong>prairies</strong> <strong>en</strong> Vallée d’Aoste ........................3.2 Diversité de végétation, richesse <strong>en</strong>espèces et production fourragère ............3.2.1 Diversité <strong>en</strong> Savoieet Haute-Savoie .......................................3.2.2 Diversité <strong>en</strong> Vallée d’Aoste .............9911151620252626272828314 Diversité des <strong>prairies</strong> etfonctionnem<strong>en</strong>ts fourragers desexploitations............................................4.1 Diversité des <strong>prairies</strong> et groupes desystèmes fourragers ................................4.2 Gestion de la diversité des <strong>prairies</strong>au sein des exploitations .........................5 Valorisation de la diversité des<strong>prairies</strong> ....................................................5.1 Intérêt des <strong>prairies</strong> diversifiées ........5.2 Valorisation des <strong>prairies</strong> à florediverse : la MAE territorialisée dite“Prairies fleuries”......................................6 Conclusions ........................................Bibliographie et liste des espècescitées dans le texte ................................35363743444549535


SiglesAOC : Appellation d’Origine ContrôléeAOP : Appellation d’Origine ProtégéeEA : Exploitation AgricoleIGP : Indication Géographique ProtégéMAET : Mesure Agro<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taleTerritorialiséeMS : Matière SèchePDIN : Protéines digestibles dans l’intestin<strong>en</strong> fonction de l’azotePDRH : Plan de Développem<strong>en</strong>t RuralHexagonalPP : Prairie Perman<strong>en</strong>tePT : Prairie TemporaireSAU : Surface Agricole UtileSFP : Surface Fourragère Perman<strong>en</strong>teUFL : Unité Fourragère LaitUGB : Unité Gros BétailUTH : Unité de Travail HumainVL : Vache Laitière


Avant proposLe projet NAPEANAPEA est un projet de coopérationtransfrontalière <strong>en</strong>tre la France et l’Italieréalisé dans le cadre du programme InterregIII - Alcotra. La coordination globaledu projet est assurée par l’Assessorat del’agriculture et des ressources naturellesde la Région Autonome de la Valléed’Aoste. Les part<strong>en</strong>aires techniques sont,pour la France, le Suaci Alpes du Nord et,pour l’Italie, l’Institut Agricole Régional(IAR).Les territoires d’étude sont <strong>en</strong> effet la Valléed’Aoste <strong>en</strong> Italie et les départem<strong>en</strong>tsde Savoie et de Haute-Savoie <strong>en</strong> France.L’objectif global du projet est l’acquisitionde référ<strong>en</strong>ces sur la diversité et la gestiondes <strong>prairies</strong> <strong>perman<strong>en</strong>tes</strong> <strong>en</strong> Valléed’Aoste et <strong>en</strong> Pays de Savoie (départem<strong>en</strong>tsde la Savoie et de la Haute-Savoie).D’un point du vu opérationnel, le projetcomporte trois volets d’actions techniques:Volet n°1 : Etat des lieux de la diversitédes <strong>prairies</strong> <strong>perman<strong>en</strong>tes</strong> de faucheL’objectif de ce volet est i) de caractériserla diversité des <strong>prairies</strong> de fauche <strong>en</strong>terme de types de végétation et de richesses<strong>en</strong> espèces ii) d’analyser comm<strong>en</strong>tcette diversité est prise <strong>en</strong> compteet gérée au sein des exploitations.Volet n°2 : Préserver la biodiversité et laproduction des <strong>prairies</strong> <strong>perman<strong>en</strong>tes</strong>face à l’invasion d’espèces <strong>en</strong>vahissantes.Les espèces végétales d’origine exotiquetrès compétitives et parfois dangereusespour la santé animale et humaine remplac<strong>en</strong>tpeu à peu les espèces locales. <strong>De</strong>plus, la prolifération d’espèces animales(campagnols, sanglier) est à l’origine dedégradations des <strong>prairies</strong>.Ainsi, le volet n°2 du projet NAPEA s’intéresseaux espèces animales et végétales<strong>en</strong>vahissantes, qui diminu<strong>en</strong>t la productiondes <strong>prairies</strong> <strong>en</strong> qualité et <strong>en</strong> quantité,et qui constitu<strong>en</strong>t une m<strong>en</strong>ace réelle pourla diversité des <strong>prairies</strong>.Volet n°3 : Impact des travaux de rénovationet d’amélioration foncière surles <strong>prairies</strong> <strong>perman<strong>en</strong>tes</strong>.A l’occasion de la mise <strong>en</strong> œuvre d’équipem<strong>en</strong>tstechniques, ou <strong>en</strong>core pour réparerles dégâts provoqués par des calamitésnaturelles, des opérations de rénovationou d’amélioration foncière sont àréaliser dans le but de mettre <strong>en</strong> placedes terrains dont la qualité du sol <strong>en</strong> permetteune utilisation agricole durable. Levolet n°3 du projet NAPEA a pour butd’apporter des réponses sur les bonnespratiques afin d’aboutir <strong>en</strong> quelques annéesà des <strong>prairies</strong> <strong>perman<strong>en</strong>tes</strong> aux valeursagronomiques et agricoles satisfaisantes.Chaque volet d’action fait l’objet d’unesynthèse technique. La prés<strong>en</strong>te synthèser<strong>en</strong>d compte des travaux du volet 1.Prefazione9


Chapitre 1Introduction11


Chapitre 1IntroductionL’agriculture <strong>en</strong> Vallée d’Aoste et <strong>en</strong> Savoieet Haute-Savoie est <strong>en</strong> bonne partieori<strong>en</strong>tée vers l’élevage herbager et les exploitationssont à forte dominance de<strong>prairies</strong> <strong>perman<strong>en</strong>tes</strong>, c’est-à-dire des<strong>prairies</strong> qui ne sont jamais labourées.Dans ces régions <strong>alpine</strong>s, les <strong>prairies</strong> sontd’un intérêt majeur :- Elles assur<strong>en</strong>t la production d’herbe etde foins, base de l’alim<strong>en</strong>tation des animauxd’élevage ;- Elles constitu<strong>en</strong>t un réservoir importantde biodiversité (Huyghe, 2008) etcontribu<strong>en</strong>t fortem<strong>en</strong>t à la diversificationpaysagère des territoires (Guisepelli etFleury, 2003).Sur ces territoires, des travaux passés,conduits par le GIS Alpes du nord (Fleuryet al., 1994 ; Guillot et al., 1996) et l’InstitutAgricole Régional d’Aoste (Roumet etal., 1999), ont consisté à réaliser des typologiesde valeur d’usage des <strong>prairies</strong><strong>perman<strong>en</strong>tes</strong>. Ces travaux ont mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ceune grande diversité de types de<strong>prairies</strong> selon les conditions de milieu etles pratiques agricoles mises <strong>en</strong> œuvrepar les agriculteurs. Ils ont permis égalem<strong>en</strong>td’analyser les conséqu<strong>en</strong>ces decette diversité <strong>en</strong> matière de productionquantitative et qualitative de fourrages.Si ces travaux ont constitué, sur ces 10 –15 dernières années, un référ<strong>en</strong>tiel debase important pour bi<strong>en</strong> gérer les <strong>prairies</strong>,la question de la mise à jour de ceréfér<strong>en</strong>tiel est posée. Il se peut <strong>en</strong> effetque les types se modifi<strong>en</strong>t sous l’effet desconséqu<strong>en</strong>ces du changem<strong>en</strong>t climatique(fréqu<strong>en</strong>ce accrue de sècheresses sai-Carte des Régions des Pays de Savoie et de la Vallée d’AosteLa SAU est de 55.000 ha <strong>en</strong> Vallée d’Aosteet de 257.917 ha <strong>en</strong> Pays de Savoie. EnVallée d’Aoste, la SAU est quasi exclusivem<strong>en</strong>toccupée par des surfaces <strong>en</strong>herbe avec 19% de <strong>prairies</strong> <strong>perman<strong>en</strong>tes</strong>et 79% d’alpages (Collectif, 2010)En Pays de Savoie, 89 % de la SAU estcomposée de surfaces <strong>en</strong> herbe dont51% de <strong>prairies</strong> <strong>perman<strong>en</strong>tes</strong>, 28,5%d’alpages et 9,5 % de <strong>prairies</strong> temporaires(Collectif, 2011).L’élevage bovin laitier est l’activité d’élevagedominante dans les deux régions.La production est valorisée par la fabricationet la commercialisation de fromagessous signe officiel de qualité (AOP, AOCet IGP).12Chapitre 1 - Introduction


sonnières) et de changem<strong>en</strong>ts de pratiquesdes agriculteurs notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong>matière de fertilisation et d’int<strong>en</strong>sité d’utilisationdes <strong>prairies</strong>.Face à cette question générale, l’objectifsuivi sur ce volet 1 de NAPEA a été : i) defaire un état des lieux actuel de la diversitédes <strong>prairies</strong> <strong>perman<strong>en</strong>tes</strong> prés<strong>en</strong>tes <strong>en</strong>Pays de Savoie et <strong>en</strong> Vallée d’Aoste ; ii)d’analyser dans quelle mesure cette diversitéest prise <strong>en</strong> compte et valoriséedans les exploitations face notamm<strong>en</strong>t àla récurr<strong>en</strong>ce des aléas climatiques.D’un point de vue opérationnel, le travails’est déroulé <strong>en</strong> trois étapes :- Constitution d’un échantillon d’exploitationsreprés<strong>en</strong>tatif d’une diversité desystèmes fourragers sur les territoires ;- Inv<strong>en</strong>taire de la diversité des <strong>prairies</strong>de fauche prés<strong>en</strong>tes ;- Analyse de la valorisation de cette diversitédans les exploitations notamm<strong>en</strong>tpour sécuriser les systèmes face aux aléasclimatiques.L’échantillon est composé de 20 exploitations<strong>en</strong> Savoie et Haute Savoie et de 27<strong>en</strong> Vallée d’Aoste.Les exploitations ont été choisies à « dired’experts » au sein des <strong>zone</strong>s de validitédes typologies de <strong>prairies</strong>, à savoir :o <strong>en</strong>tre 600 et 1500 mètres d’altitude <strong>en</strong>Savoie et Haute-Savoie, <strong>en</strong> considéranttrois secteurs bioclimatiques distincts :- le submontagnard couvrant l’<strong>en</strong>sembledu territoire situé à moins de 700 – 800mètres d’altitude;- le montagnard situé au-delà de 700 –800 m. d’altitude ;- les valles internes (Tar<strong>en</strong>taise, Mauri<strong>en</strong>ne)caractérisées par une sècheresseestivale marquée qui est d’ordre climatique(peu de précipitations <strong>en</strong> été) et pédologique(sols de texture sableuse, trèsfiltrants).o l’<strong>en</strong>semble du territoire situé à moinsde 1300 mètres d’altitude <strong>en</strong> Valléed’Aoste, région faisant partie des valléesinternes des Alpes nord-occid<strong>en</strong>tales.Pour des raisons d’homogénéité, le choixa été fait de ne ret<strong>en</strong>ir que des exploitationsdont la production est basée majoritairem<strong>en</strong>tsur l’élevage bovin laitier.Les autres critères de choix ont été :- la répartition des exploitations sur leterritoire ;- une diversité de tailles d’exploitations.Chapitre 1 - Introduction13


Chapitre 2Fonctionnem<strong>en</strong>tsfourragers desexploitations15


Chapitre 2 · Fonctionnem<strong>en</strong>tsfourragers des exploitations2.1 Fonctionnem<strong>en</strong>tsfourragers des exploitations <strong>en</strong>Savoie et Haute-SavoieParmi les exploitations de l’échantillon,cinq « groupes » de fonctionnem<strong>en</strong>ts fourragersont été id<strong>en</strong>tifiés.Ce groupe est constitué de deux exploitationsde taille modeste (une vingtaine devaches laitières <strong>en</strong> production) situées <strong>en</strong><strong>zone</strong> AOC Reblochon.L’utilisation des <strong>prairies</strong> est assez ext<strong>en</strong>siveavec une à deux fauches chaque année, parfoissuivies d’une pâture d’automne.Les apports d’azote sur les parcellessont réguliers mais assez faibles, aumaximum 50 unités par hectare et paran, principalem<strong>en</strong>t sous forme organique(fumier).En général, des parcelles sont réservéespour la pâture des vaches laitières. Ellesne sont donc jamais fauchées. Les parcellesfauchées sont souv<strong>en</strong>t pâturéesquant à elles <strong>en</strong> automne.Les deux éleveurs rev<strong>en</strong>diqu<strong>en</strong>t fortem<strong>en</strong>tune logique d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> du patrimoineavec le souci d’exploiter la totalitéde leur parcellaire de manière équilibrée.Groupe 1 - Gestion ext<strong>en</strong>sive du fond de vallée avec le troupeau(2 exploitations)Groupe 2 - Vaches <strong>en</strong> alpage et gestion du fond de valléepour la production de foin (6 exploitations)16 Chapitre 2 - Fonctionnem<strong>en</strong>ts fourragers des exploitations


Ces exploitations sont <strong>en</strong> <strong>zone</strong> AOC(Beaufort ou Tome des Bauges)Elles gèr<strong>en</strong>t deux pôles fonciers: lebas où est privilégiée la production defoin <strong>en</strong> visant au maximum l’autonomiefourragère et l’alpage pour le pâturagedes laitières. Les éleveursdoiv<strong>en</strong>t donc gérer le parcellaire demanière à allier la pâture avant la montéeà l’alpage mais aussi pour la productionde foin pour l’hiver.Dans tous les cas les génisses sontmises <strong>en</strong> groupem<strong>en</strong>t pastoral ou <strong>en</strong>voyées<strong>en</strong> p<strong>en</strong>sion l’été.Il est généralem<strong>en</strong>t recherché une productionde lait plus importante l’été,tout <strong>en</strong> gardant une certaine continuitél’hiver. Les mises-bas sont donc étalées<strong>en</strong>tre octobre et avril.Afin de répondre à ces exig<strong>en</strong>ces, les exploitationscherch<strong>en</strong>t ainsi à optimiserleur système. Le chantier de fanage alliequalité et quantité des foins tout <strong>en</strong> assurantle pâturage d’intersaison. Les stadesde fauche peuv<strong>en</strong>t être donc variables, deprécoces à tardifs selon la localisation dela parcelle. L’int<strong>en</strong>sité d’utilisation estmoy<strong>en</strong>ne : une à deux fauches pouvantêtre suivies d’un pâturage d’automne.Le décloisonnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre fauche et pâtureest moy<strong>en</strong> : certaines <strong>prairies</strong> defauche sont pâturées au printemps (avrilmai),il y a fréquemm<strong>en</strong>t pâturage desregains à l’automne.Les apports d’azote organique sur lesparcelles vari<strong>en</strong>t de 40 à 160 U d’azote/ha, rarem<strong>en</strong>t complétés par des <strong>en</strong>graischimiques.Chapitre 2 -Fonctionnem<strong>en</strong>ts fourragers des exploitations17


Groupe 3 - Optimiser le système avec production de lait d’été(4 exploitations)Ce sont des exploitations de taille moy<strong>en</strong>neoù une installation réc<strong>en</strong>te ayant <strong>en</strong>gagédes investissem<strong>en</strong>ts nécessite la recherched’une r<strong>en</strong>tabilité forte du système. L’objectifest de maint<strong>en</strong>ir la quantité de lait parvache laitière et d’assurer la qualité (livraison<strong>en</strong> coopératives fromagères). L’ori<strong>en</strong>tationprise est la production de lait d’été.Les vaches laitières ne vont pas <strong>en</strong> alpage.Le chantier de f<strong>en</strong>aison allie recherche defoin abondant et de bonne qualité pour répondreaux besoins du troupeau. Il y a unfort décloisonnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre fauche et pâture,plusieurs <strong>prairies</strong> sont <strong>en</strong> effet exclusivem<strong>en</strong>tréservées pour la pâture <strong>en</strong> été.Les apports d’azote organiques vari<strong>en</strong>t de30 à 60 U d’azote/ha, souv<strong>en</strong>t complétéspar des <strong>en</strong>grais minéraux.Groupe 4 - Int<strong>en</strong>sification <strong>en</strong> <strong>zone</strong> AOC(4 exploitations)Ce sont des élevages de taille importante(117 UGB <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne) situés <strong>en</strong> <strong>zone</strong> AOCReblochon.Généralem<strong>en</strong>t, les troupeaux rest<strong>en</strong>t autourdu siège lors de la période estivale (sauf uneexploitation). Afin de libérer des surfaces <strong>en</strong>pâturage, les génisses sont <strong>en</strong>voyées danscertains cas <strong>en</strong> <strong>en</strong> p<strong>en</strong>sion ou <strong>en</strong> alpage l’été.L’int<strong>en</strong>sité d’utilisation des <strong>prairies</strong> defauche est relativem<strong>en</strong>t importante pouvantaller jusqu’à 4 fauches annuelles, év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>tsuivies d’un pâturage d’automne.Les dates de fauches sont précoces àmoy<strong>en</strong>nes.Certaines <strong>prairies</strong> de fauche peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>têtre pâturées, au printemps et <strong>en</strong> août(sur les regains).Les apports d’azote organiques tourn<strong>en</strong>tautour de 100 U d’azote/ha et par an, rarem<strong>en</strong>tcomplétés par des <strong>en</strong>grais chimiques.18Chapitre 2 - Fonctionnem<strong>en</strong>ts fourragers des exploitations


Groupe 5 - Cultures fourragères et int<strong>en</strong>sification des surfaces<strong>en</strong> <strong>zone</strong> hors AOC (4 exploitations)La production fourragère de ces exploitationsvise une maximisation de la production.Cela se traduit par un niveau d’int<strong>en</strong>sitéd’utilisation des <strong>prairies</strong> de fauche relativem<strong>en</strong>télevé, de deux à quatre fauchesparfois suivies d’une pâture.Dans ce groupe, à la différ<strong>en</strong>ce des précéd<strong>en</strong>ts,on relève la prés<strong>en</strong>ce decultures temporaires.Ces exploitations ne sont pas <strong>en</strong> <strong>zone</strong>AOC.Généralem<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>semble du troupeaureste sur le siège d’exploitation durant lapériode estivale. <strong><strong>De</strong>s</strong> parcelles sont doncréservées exclusivem<strong>en</strong>t pour la pâture.Chapitre 2 -Fonctionnem<strong>en</strong>ts fourragers des exploitations19


Tab. 1 Groupes d’exploitations composant l’échantillon <strong>en</strong> Pays de Savoie1Prairies <strong>perman<strong>en</strong>tes</strong> de fauche et pâture hors alpage. Calcul au prorata du temps de prés<strong>en</strong>ce sur l'exploitation.L’allotem<strong>en</strong>t du troupeau est important(gestion de 4 à 7 lots).L’alim<strong>en</strong>tation des vaches laitières au pâturageest par ailleurs complétée par dufoin et/ou de la luzerne et, dans certainscas, par un affouragem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> maïs vert,ce que l’on ne r<strong>en</strong>contre pas ou peu dansles exploitations des autres groupes.Les apports d’azote organiques vari<strong>en</strong>tde 30 à 150 unités d’azote/ha, souv<strong>en</strong>tcomplétés par des <strong>en</strong>grais chimiques.2.2 Fonctionnem<strong>en</strong>ts fourragersdes exploitations <strong>en</strong> Vallée d’AosteLes exploitations valdôtaines prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tdes caractéristiques communes.En effet, toutes les exploitations sont<strong>en</strong> <strong>zone</strong> AOC et la distribution d’<strong>en</strong>graisminéral étant incompatible avecles primes agro-<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>talesn’est pas adaptée pour la plupart desexploitations. L’irrigation est généralem<strong>en</strong>tassurée pour les <strong>prairies</strong> <strong>en</strong> fondde vallée.Groupe A - Gestion de grandessurfaces <strong>en</strong> fond de vallée(4 exploitations)Ce groupe est constitué par des exploitationsgérant de grandes surfaces <strong>en</strong>fond de vallée et des troupeaux importants(de l’ordre de 50 VL). Une seuleexploitation de ce groupe voit son troupeaumonter <strong>en</strong> alpage.20Chapitre 2 - Fonctionnem<strong>en</strong>ts fourragers des exploitations


Les surfaces importantes <strong>en</strong> fond devallée et une mécanisation aisée desparcelles permett<strong>en</strong>t pratiquem<strong>en</strong>ttoujours d’atteindre l’autonomie fourragère.Certaines parcelles sont ainsi utiliséesexclusivem<strong>en</strong>t pour la production de foin(2-4 fauches), tandis que les autres sontaussi pâturées (fauche-fauche-pâture oufauche - pâture).Groupe B - Gestion int<strong>en</strong>sive dessurfaces <strong>en</strong> fond de vallée et aumay<strong>en</strong>(2 exploitations)Les deux exploitations de ce groupesont égalem<strong>en</strong>t de taille importante(50 et 80 UGB) et elles se caractéris<strong>en</strong>tpar la prés<strong>en</strong>ce de gros may<strong>en</strong>.L’utilisation de ces <strong>prairies</strong> de moy<strong>en</strong>nealtitude est variée : fauchées (débutaoût) ou pâturées <strong>en</strong> période de transitionà la montée ou à la desc<strong>en</strong>ted’alpage.Les surfaces de fond de vallée sont parcontre réduites (15 à 17 ha) et leurconduite est donc assez int<strong>en</strong>sive pourassurer une production fourragère satisfaisante(3 à 4 utilisations dont auminimum 2 fauches).Les agriculteurs de ce groupe réalis<strong>en</strong>taussi un affourragem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> vert pour lebétail. En général, dans ces conditions,les exploitations atteign<strong>en</strong>t l’autonomiefourragère.Chapitre 2 -Fonctionnem<strong>en</strong>ts fourragers des exploitations21


Groupe C - En autonomie fourragère etgestion ext<strong>en</strong>sive des surfaces(6 exploitations)Ce groupe est constitué par des exploitationspossédant des troupeaux de faibleeffectif (17 vaches <strong>en</strong> lactation <strong>en</strong>moy<strong>en</strong>ne). Les surfaces mécanisablesdisponibles <strong>en</strong> fond de vallée étant relativem<strong>en</strong>timportantes, on observe un fortcloisonnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre parcelles pâturées etfauchées et l’autonomie fourragère desexploitations est facilem<strong>en</strong>t atteinte <strong>en</strong>année normale sans qu’il y ait besoin d’int<strong>en</strong>sifierles <strong>prairies</strong>.<strong>De</strong>ux exploitations gèr<strong>en</strong>t la totalité dutroupeau <strong>en</strong> fond de vallée toute l’année,tandis que pour les autres exploitationsdu groupe, les troupeaux vont <strong>en</strong> alpage.Groupe D - Gestion du fond de valléeavec le troupeau(6 exploitations)Les exploitations de ce groupe ont un effectiftroupeau plus important que le précéd<strong>en</strong>t(24 VL).Au contraire du groupe précéd<strong>en</strong>t, cesexploitations possèd<strong>en</strong>t des surfaces peuproductives et peu mécanisables qui sontréservées à la pâture estivale. Dans la plupartdes cas (5 sur 6), les vaches ne mont<strong>en</strong>tpas <strong>en</strong> alpage. Les surfaces defauche, relativem<strong>en</strong>t réduites, sont soumisesà 2 ou 3 utilisations annuelles). Malgrécela, l’autonomie fourragère n’est pastoujours atteinte. Trois exploitations sur 6achèt<strong>en</strong>t même régulièrem<strong>en</strong>t de grossesquantités de foin.Tab. 2 Groupes d’exploitations composant l’échantillon <strong>en</strong> vallée d’Aoste22Chapitre 2 - Fonctionnem<strong>en</strong>ts fourragers des exploitations


Groupe E - Vaches <strong>en</strong> alpage etgestion du fond de vallée pour laproduction de foin(9 exploitations)Ce sont des exploitations où les troupeauxmont<strong>en</strong>t <strong>en</strong> alpage <strong>en</strong> étant confiésà d’autres éleveurs. Ceci permet de bi<strong>en</strong>gérer les <strong>prairies</strong> de fauche de fond devallée dont les surfaces sont assez réduites.Les <strong>prairies</strong> sont ainsi exploitées avectrois utilisations par an : fauche-fauchepâtureou pâture-fauche-pâture.Chapitre 2 -Fonctionnem<strong>en</strong>ts fourragers des exploitations23


Chapitre 3Diversitédes <strong>prairies</strong><strong>perman<strong>en</strong>tes</strong>de fauche25


Chapitre 3 · Diversité des <strong>prairies</strong><strong>perman<strong>en</strong>tes</strong> de fauche3.1 Composition floristique<strong><strong>De</strong>s</strong> relevés floristiques ont été réalisésdurant le printemps des années 2010 et2011. La méthode employée a été cellede <strong>De</strong> Vries et <strong>De</strong> Boer (1959), dite« des poignées ». Sur chaque prairie,un nombre de quarante poignées a étéréalisé permettant de répertorier la prés<strong>en</strong>ceet l’abondance des espèces prés<strong>en</strong>tes.Il s’agissait, sur un transect et àintervalle régulier, de ramasser une poignéeet de déterminer sa compositionfloristique <strong>en</strong> affectant des points suivantl’abondance des espèces prés<strong>en</strong>tes.Six points étai<strong>en</strong>t affectés parpoignée, soit un total de 240 points(40x6) par prairie.3.1.1 Composition floristique des <strong>prairies</strong><strong>en</strong> Savoie et Haute-SavoieQuatre-vingt-six <strong>prairies</strong> <strong>perman<strong>en</strong>tes</strong> prés<strong>en</strong>tessur les 20 exploitations de notreéchantillon ont fait l’objet d’observations etde relevés pour caractériser leur diversité.Les parcelles ont été choisies pour couvrirune gamme de pratiques agricoles id<strong>en</strong>tifiéepar <strong>en</strong>quête auprès des éleveurs.Au total, 178 espèces floristiques différ<strong>en</strong>tesont été id<strong>en</strong>tifiées dans les <strong>prairies</strong>de notre échantillon ; 151 espèces ont cep<strong>en</strong>dantun pourc<strong>en</strong>tage d’abondance inférieurà 1% démontrant l’exist<strong>en</strong>ce d’unsocle d’une vingtaine d’espèces dominantes.Parmi celles-ci, un sous-<strong>en</strong>semble de 6 espècesse détache par un pourc<strong>en</strong>tage élevé(tableau 3). L’avoine jaunâtre (Trisetum flavesc<strong>en</strong>s)et le dactyle (Dactylis glomerata)sont les plus abondantes (abondance rela-26 Chapitre 3 - Diversité des <strong>prairies</strong> <strong>perman<strong>en</strong>tes</strong> de fauche


Tab. 3 Abondances relatives et occurr<strong>en</strong>ces d’apparition des espèces dominantes ou très fréqu<strong>en</strong>tesdans les relevés effectués <strong>en</strong> Pays de Savoietive supérieure à 8%). Suiv<strong>en</strong>t, avec uneabondance relative comprise <strong>en</strong>tre 5% et8%, le trèfle blanc (Trifolium rep<strong>en</strong>s) et le raygrassanglais (Lolium per<strong>en</strong>ne) puis, auxal<strong>en</strong>tours de 4,5%, le piss<strong>en</strong>lit (Taraxacumofficinale) et le pâturin commun (Poa trivialis).Si l’on s’intéresse à l’occurr<strong>en</strong>ce d’apparitionde ces 6 espèces, on remarquera quele dactyle et le trèfle blanc sont prés<strong>en</strong>tsdans plus de 90% des relevés. Vi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suitele piss<strong>en</strong>lit avec 87%.A l’inverse, le ray-grass anglais et le pâturincommun ont des occurr<strong>en</strong>ces nettem<strong>en</strong>tplus faibles. Ces deux espèces sont doncmoins fréqu<strong>en</strong>tes dans les <strong>prairies</strong> mais,lorsqu’elles sont prés<strong>en</strong>tes, elles le sont assezabondamm<strong>en</strong>t.Dans les espèces à plus faible abondance,3 apparaiss<strong>en</strong>t dans plus de 80% des relevés.Il s’agit de Ranunculus acris, Trifoliumprat<strong>en</strong>se et de Rumex acetosa. Ces plantessont donc fréqu<strong>en</strong>tes dans les <strong>prairies</strong> maisrelativem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> faible proportion.En termes de richesse <strong>en</strong> espèces, la valeur laplus faible relevée est de 18 espèces (prairietrès fertilisée prés<strong>en</strong>te <strong>en</strong> <strong>zone</strong> de <strong>montagne</strong>humide) et la plus élevée est de 66 espèces(prairie située <strong>en</strong> <strong>zone</strong> d’altitude et sèche).3.1.2 Composition floristique des <strong>prairies</strong><strong>en</strong> Vallée d’AosteLes observations et relevés floristiques ontété réalisés sur 50 parcelles. 176 espècesfloristiques différ<strong>en</strong>tes ont été id<strong>en</strong>tifiéesdont 149 avec un pourc<strong>en</strong>tage d’abondanceinférieur à 1%.Parmi les espèces dominantes, un sous-<strong>en</strong>semblede 4 graminées se détache avec unpourc<strong>en</strong>tage élevé (tableau 4). Le dactyle(Dactylis glomerata) est largem<strong>en</strong>t l’espècela plus abondante (abondance relativesupérieure à 17%), suivi par le from<strong>en</strong>talChapitre 3 - Diversité des <strong>prairies</strong> <strong>perman<strong>en</strong>tes</strong> de fauche27


Tab. 4 Abondances relatives et occurr<strong>en</strong>ces d’apparition des espèces dominantes ou très fréqu<strong>en</strong>tesdans les relevés effectués <strong>en</strong> Vallée d’Aoste.(Arrh<strong>en</strong>atherum elatius, 9%), l’avoine jaunâtre(Trisetum flavesc<strong>en</strong>s, 8%) et la fétuquedes prés (Festuca prat<strong>en</strong>sis, 5%).Le dactyle a été relevé dans toutes les<strong>prairies</strong>, le from<strong>en</strong>tal dans 94% et les deuxautres espèces dans 86% des relevés.Les espèces moins abondantes mais trèsfréqu<strong>en</strong>tes (<strong>en</strong>tre 90% et 100% des relevés)sont : le piss<strong>en</strong>lit (Taraxacum officinale),le silène <strong>en</strong>flé (Sil<strong>en</strong>e vulgaris), letrèfle violet (Trifolium prat<strong>en</strong>se), l’achillée(Achillea millefolium), le plantain lancéolé(Plantago lanceolata), la grande berce(Heracleum sphondylium) et la r<strong>en</strong>onculeâcre (Ranunculus acris).Par ailleurs, 7 espèces sont de faibleabondance mais apparaiss<strong>en</strong>t dans aumoins 80% des relevés. Il s’agit de Trifoliumrep<strong>en</strong>s, Anthriscus sylvestris, Poaprat<strong>en</strong>sis, Galium mollugo, Lotus corniculatus,Rumex acetosa et Salvia prat<strong>en</strong>sis.La richesse floristique la plus élevée (61espèces) a été relevée, comme <strong>en</strong> Savoie,dans une prairie sèche <strong>en</strong> altitude, alorsque la valeur la plus faible (29 espèces) aété <strong>en</strong>registrée au niveau de quatre <strong>prairies</strong>toutes caractérisées par l’abondanced’une ou deux graminées très fortem<strong>en</strong>tdominantes : avoine jaunâtre, ray-grassd’Italie (Lolium multiflorum), dactyle et from<strong>en</strong>tal,chi<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t (Agropyron rep<strong>en</strong>s).3.2 Diversité de végétation,richesse <strong>en</strong> espèces et productionfourragère3.2.1 Diversité <strong>en</strong> Savoie et Haute-SavoieOn distingue principalem<strong>en</strong>t trois groupesde <strong>prairies</strong>.3.2.1.1 Les <strong>prairies</strong> relativem<strong>en</strong>t int<strong>en</strong>sivesNombre de <strong>prairies</strong> : 15Les pratiques agricolesLe nombre d’utilisations varie de 2 à 4fauches auxquelles s’ajout<strong>en</strong>t parfois unepâture au printemps. La pâture d’automnecomplète souv<strong>en</strong>t les itinéraires basés surdeux ou trois fauches.28Chapitre 3 - Diversité des <strong>prairies</strong> <strong>perman<strong>en</strong>tes</strong> de fauche


La fauche du premier cycle est <strong>en</strong> grandemajorité pratiquée de manière précoce(avant la floraison du dactyle) et, plus rarem<strong>en</strong>t,moy<strong>en</strong>ne (<strong>en</strong>tre les stades « floraison» et « fructification » du dactyle).La fertilisation est d’un niveau moy<strong>en</strong> àtrès élevé (<strong>en</strong>tre 100 et 180 unités d’azotepar hectare).La végétationLes graminées sont à feuilles moy<strong>en</strong>nes(ray-grass anglais, pâturin commun) etlarges (dactyle) et disposées le plus souv<strong>en</strong>t<strong>en</strong> tapis régulier, rarem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> touffes.Les dicotylédones autres que les légumineusesn’excèd<strong>en</strong>t jamais 30% du volumede végétation et sont relativem<strong>en</strong>tpeu diversifiées (r<strong>en</strong>oncules, piss<strong>en</strong>lit,grande berce, rumex à feuilles obtuses)Les légumineuses compos<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 5 et25 % du volume de végétation, l’abondancedu trèfle blanc est parfois élevée.La richesse <strong>en</strong> espèces est relativem<strong>en</strong>tfaible avec un nombre moy<strong>en</strong> d’espècesrec<strong>en</strong>sées égal à 26.La valeur d’usage agricoleCes <strong>prairies</strong> produis<strong>en</strong>t <strong>en</strong> quantité (<strong>en</strong>tre 7et 10 tonnes de matière sèche/ha et par an)et de bonne qualité si la fauche du premiercycle est réalisée de manière assez précoce(autour du stade « épiaison » du dactyle). Lavaleur nutritive est alors <strong>en</strong> général supérieureà 0,70 UFL et 60 g de PDIN/kg dematière sèche. Cette valeur par contre chuterapidem<strong>en</strong>t si l’on fauche à des stades plustardifs. Ainsi, à partir du stade « floraison »du dactyle, elle n’est plus que de 0,65 UFLet 50 g de PDIN/kg de MS.3.2.1.2 Les <strong>prairies</strong> « moy<strong>en</strong>nes »Nombre de <strong>prairies</strong> : 44Les pratiques agricolesCe sont surtout des <strong>prairies</strong> fauchéesdeux fois et souv<strong>en</strong>t pâturées à l’automne.La fauche du premier cycle est majoritairem<strong>en</strong>tpratiquée <strong>en</strong>tre les stades « floraison» et « fructification » du dactyle, ce quicorrespond à un niveau intermédiaire<strong>en</strong>tre les fauches précoces et les fauchestardives.Le niveau de fertilisation est moy<strong>en</strong> à élevé(<strong>en</strong>tre 60 et 120 unités d’azote par hectare).La végétationLes graminées sont surtout à feuillesmoy<strong>en</strong>nes (ray gras anglais, pâturin commun)et larges (dactyle, fétuque des prés)toujours <strong>en</strong> tapis régulier.L’abondance des dicotylédones non légumineusesvarie fortem<strong>en</strong>t. On distinguedeux cas :1) les <strong>prairies</strong> où cette abondance n’excèdepas 30%. Les dicotylédones prés<strong>en</strong>tessont alors relativem<strong>en</strong>t peu diversifiées(piss<strong>en</strong>lit, gaillet, r<strong>en</strong>oncules);2) les <strong>prairies</strong> où l’abondance est supérieureà 30 %. Les dicotylédones sontalors assez diversifiées. On retrouve lesdicotylédones précéd<strong>en</strong>tes auxquelless’ajout<strong>en</strong>t diverses autres plantes (salsifis,crépis, knautie, grande berce, rumexacetosa…).Chapitre 3 - Diversité des <strong>prairies</strong> <strong>perman<strong>en</strong>tes</strong> de fauche29


L’abondance des légumineuses est trèsvariable (<strong>en</strong>tre 5 et 40 %).La richesse moy<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> espèces est de34 espèces par prairie.La valeur d’usage agricoleLe r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t est compris <strong>en</strong>tre 5 et 8 t deMS par ha et par an. Sur le premier cycle, austade « floraison » du dactyle, la valeur nutritiveest rarem<strong>en</strong>t inférieure à 0,70 UFL et 65g de PDIN/kg de MS. La valeur du foin restedonc correcte pour une date de récolte différéepar rapport aux fauches précoces.La végétationLes graminées compos<strong>en</strong>t un tapis plusou moins régulier dans lequel domin<strong>en</strong>tdes espèces à feuilles moy<strong>en</strong>nes (pâturins,agrostide vulgaire) et larges maischétives (brome dressé, flouve, dactyle)avec parfois un tapis interstitiel de graminéesà feuilles fines (fétuque rouge surtout).Les dicotylédones sont variées et parfoisabondantes (jusqu’à 70 % du volume devégétation).On distingue un faciès plutôt sec caractérisépar la prés<strong>en</strong>ce de rhinanthe et unautre plus frais, où se développ<strong>en</strong>t le géraniumdes bois et quelques ombellifères(anthrisque, cherophylle hirsute…).L’abondance des légumineuses est trèsvariable (<strong>en</strong>tre 2 et 25 %).La richesse <strong>en</strong> espèces moy<strong>en</strong>ne est de49 espèces par prairie.La valeur d’usage agricoleLe r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t est relativem<strong>en</strong>t faible. Ilest compris <strong>en</strong>tre 2 et 4 tonnes de MS.Malgré le stade de récolte tardif (aprèsle stade « fructification » du dactyle), lavaleur nutritive du foin reste cep<strong>en</strong>dant3.2.1.3 Les <strong>prairies</strong> relativem<strong>en</strong>t ext<strong>en</strong>sivesNombre de <strong>prairies</strong> : 27Les pratiques agricoles relevéesLe nombre d’utilisations est faible, de l’ordred’une fauche à laquelle s’ajoute parfois unepâture à l’automne. Certaines années, unefauche du regain est pratiquée à la place dupâturage d’automne.La fauche est globalem<strong>en</strong>t tardive. Elle est pratiquéeà un stade de développem<strong>en</strong>t du dactylepostérieur au stade « fructification ».Le niveaude fertilisation est faible voire nul (moinsde 50 unités d’azote par hectare et par an).30Chapitre 3 - Diversité des <strong>prairies</strong> <strong>perman<strong>en</strong>tes</strong> de fauche


assez correcte avec une valeur <strong>en</strong> généralsupérieure à 0,68 UFL et 56 g dePDIN/kg de MS.3.2.2 Diversité <strong>en</strong> Vallée d’AosteA la différ<strong>en</strong>ce des <strong>prairies</strong> des Alpes dunord françaises, les <strong>prairies</strong> <strong>perman<strong>en</strong>tes</strong>valdôtaines sont <strong>en</strong> très grande majoritéirriguées et le nombre d’utilisations est relativem<strong>en</strong>tstable : deux fauches et unepâture, cette dernière étant généralem<strong>en</strong>teffectuée à l’automne. Il y a quelques casde <strong>prairies</strong> plus ext<strong>en</strong>sives (deux utilisationsau maximum par an) ou, à l’inverse,de <strong>prairies</strong> qui sont utilisées quatre foisdans l’année mais ces situations rest<strong>en</strong>trelativem<strong>en</strong>t marginales.3.2.2.1 Les <strong>prairies</strong> relativem<strong>en</strong>t int<strong>en</strong>sivesCe groupe réunit 12 relevés de notreéchantillon.Les pratiques agricolesLe nombre d’utilisations varie de 2 à 3fauches auxquelles s’ajoute une pâture àl’automne.La fauche du premier cycle est <strong>en</strong> grandemajorité moy<strong>en</strong>ne à tardive (de la floraisonà la fructification avancée du dactyle) et,plus rarem<strong>en</strong>t, précoce (avant le stade« floraison » du dactyle).La fertilisation est d’un niveau moy<strong>en</strong> à élevé(<strong>en</strong>tre 80 et 120 unités d’azote par ha et par an).En fait, les différ<strong>en</strong>ces de pratiques agronomiquesrepos<strong>en</strong>t surtout sur la variabilitéde la dose d’<strong>en</strong>grais organiques distribuéeannuellem<strong>en</strong>t (les <strong>en</strong>grais minérauxétant interdits sur les <strong>prairies</strong> contractualiséespour les MAET) et sur la précocitédu stade de fauche du premier cycle.Sur ces bases, on peut ainsi distinguertrois niveaux différ<strong>en</strong>ts d’int<strong>en</strong>sité.La végétationLes graminées sont à feuilles larges (dactyle,chi<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t, ray gras d’Italie) oumoy<strong>en</strong>nes (from<strong>en</strong>tal) et disposées le plussouv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> touffes ou <strong>en</strong> taches, rarem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> tapis régulier.Dans les <strong>prairies</strong> dominées par des graminéesà feuilles larges, les dicotylédonesautres que les légumineuses n’excèd<strong>en</strong>tjamais 30% du volume de végétation etsont relativem<strong>en</strong>t peu diversifiées (plan-Chapitre 3 - Diversité des <strong>prairies</strong> <strong>perman<strong>en</strong>tes</strong> de fauche31


tain lancéolé, piss<strong>en</strong>lit, rumex à feuillesobtuses). Dans certaines <strong>prairies</strong>, la végétationest dominée par les ombellifèresblanches (grande berce, anthrisquesauvage), ce qui laisse peu deplace aux graminées ainsi qu’aux autresespèces.Les légumineuses sont peu abondantes(<strong>en</strong>tre 6 et 20 % du volume de végétation).Le nombre moy<strong>en</strong>s d’espèces rec<strong>en</strong>séesest égal à 36 (29 à 45).La valeur d’usage agricoleCes <strong>prairies</strong> produis<strong>en</strong>t de l’herbe <strong>en</strong>quantité (<strong>en</strong>tre 9 et 15 tonnes de matièresèche par ha et par an) et de bonne qualitési la fauche du premier cycle est réaliséede manière assez précoce (avant lestade « floraison » du dactyle). La valeurnutritive est alors <strong>en</strong> général supérieureà 0,70 UFL et 60 g de PDIN/kg de matièresèche, mais elle chute rapidem<strong>en</strong>tsi l’on fauche à des stades plus tardifs.Ainsi, <strong>en</strong> trois-quatre semaines, arrivantau stade « dissémination » du dactyle,elle diminue de 0,10 UFL et 15 g dePDIN/kg de MS.3.2.2.2 Les <strong>prairies</strong> « moy<strong>en</strong>nes »Avec 29 relevés, ce groupe est le plusreprés<strong>en</strong>té dans notre échantillon.Les pratiques agricolesLes utilisations consist<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 2 fauchessuivies par une pâture d’automne.La fauche du premier cycle est <strong>en</strong>grande majorité moy<strong>en</strong>ne à tardive (dela floraison à la fructification avancée dudactyle) et, parfois, précoce (stade « floraison» du dactyle).La fertilisation est d’un niveau moy<strong>en</strong>(<strong>en</strong>tre 50 et 80 unités d’azote par ha etpar an).La végétationLes graminées sont à feuilles moy<strong>en</strong>nesà larges (from<strong>en</strong>tal, avoine jaunâtre, dactyle)et disposées le plus souv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> tapisrégulier, rarem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> touffes.L’abondance des dicotylédones non légumineusesvarie fortem<strong>en</strong>t. On distinguedeux cas :1) les <strong>prairies</strong> où cette abondance n’excèdepas 30%. Les dicotylédones prés<strong>en</strong>tessont alors relativem<strong>en</strong>t peu diversifiées(plantain lancéolé, piss<strong>en</strong>lit, saugedes prés);2) les <strong>prairies</strong> où les dicotylédones dépass<strong>en</strong>t30 % du volume de végétation etsont représ<strong>en</strong>tées par des espèces à tigeunique grandes (sauge et salsifis després), moy<strong>en</strong>nes (rénoncules, gaillets) oudes plantes à rosette (liond<strong>en</strong>ts, plantainlancéolé…). Parfois les ombellifères àfleurs blanches abond<strong>en</strong>t, tout <strong>en</strong> laissantla place à d’autres espèces (piss<strong>en</strong>lit, silènes,rumex oseille…).Globalem<strong>en</strong>t, les légumineuses sont peuabondantes (8%, de 0 à 26 % du volumede végétation).Le nombre moy<strong>en</strong>s d’espèces rec<strong>en</strong>séesest égal à 41 (29 à 61).32Chapitre 3 - Diversité des <strong>prairies</strong> <strong>perman<strong>en</strong>tes</strong> de fauche


La valeur d’usage agricoleCes <strong>prairies</strong> se rapproch<strong>en</strong>t des précéd<strong>en</strong>tes<strong>en</strong> termes de productivité (<strong>en</strong>tre8 et 15 tonnes de matière sèche/ha etpar an) mais elles sont légèrem<strong>en</strong>t plusélevées <strong>en</strong> terme de qualité. Si la fauchedu premier cycle est réalisée de manièreassez précoce (avant le stade « floraison» du dactyle), la valeur nutritive estsupérieure à 0,75 UFL et 65 g de PDIN/kg de matière sèche. En trois-quatre semaines,arrivant au stade « dissémination» du dactyle, l’herbe se mainti<strong>en</strong>t àune valeur de 0,69 UFL et 52 g de PDIN/kg de MS.3.2.2.3 Les <strong>prairies</strong> relativem<strong>en</strong>t ext<strong>en</strong>sivesComme il a été déjà souligné, les <strong>prairies</strong>de fauche valdôtaines sont majoritairem<strong>en</strong>tdes <strong>prairies</strong> irriguées et sonttoujours aussi relativem<strong>en</strong>t fertilisées.Pour cette raison, les <strong>prairies</strong> relativem<strong>en</strong>text<strong>en</strong>sives sont peu nombreuseset, dans notre échantillon, elles sontreprés<strong>en</strong>tées seulem<strong>en</strong>t par 6 relevés.Les pratiques agricoles relevéesD’habitude, le nombre d’utilisations estfaible : une fauche ou une pâture au printemps,suivie par une fauche des regainset, parfois, une pâture d’automne.La fauche du premier cycle est <strong>en</strong> grandemajorité tardive (après la fructification dudactyle).La fertilisation est d’un niveau relativem<strong>en</strong>tfaible (<strong>en</strong>tre 30 et 50 unités d’azotepar ha et par an).La végétationDans un tapis de graminées à feuillesfines (pâturin des prés, fétuque rouge etfétuque ovine) sont mélangées des graminéesà feuilles plus larges mais chétives(bromes, flouve odorante, dactyle).Les dicotylédones sont variées, même sileur couverture n’est pas toujours trèsabondante : <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne 26% du volumede végétation (17 à 41).L’abondance des légumineuses est trèsvariable (<strong>en</strong>tre 1 et 42 %).La richesse floristique moy<strong>en</strong>ne est de 44espèces par prairie (33 à 53).La valeur d’usage agricolePar rapport aux autres <strong>prairies</strong> de l’échantillon,compte-t<strong>en</strong>u qu’il s’agit de <strong>prairies</strong>irriguées et régulièrem<strong>en</strong>t fertilisées, ler<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t est relativem<strong>en</strong>t faible (6 à 9 t/ha de MS). Malgré un stade de récolteplutôt tardif, la valeur nutritive du foinreste cep<strong>en</strong>dant assez correcte avec unevaleur <strong>en</strong> général supérieure à 0,73 UFL et59 g de PDIN/kg de MS.Chapitre 3 - Diversité des <strong>prairies</strong> <strong>perman<strong>en</strong>tes</strong> de fauche33


Chapitre 4Diversitédes <strong>prairies</strong> etfonctionnem<strong>en</strong>tsfourragers desexploitations35


Chapitre 4 · Diversité des <strong>prairies</strong> etfonctionnem<strong>en</strong>ts fourragers des exploitations4.1 Diversité des <strong>prairies</strong> etgroupes de systèmes fourragersLe tableau 5 ci-dessous prés<strong>en</strong>te lesgroupes de systèmes fourragers par ordrecroissant d’abondance des <strong>prairies</strong> int<strong>en</strong>sivesau sein des systèmes.En Pays de Savoie, les <strong>prairies</strong> int<strong>en</strong>sivessont abs<strong>en</strong>tes dans le groupe 1, c’est-àdirele groupe le plus ext<strong>en</strong>sif, mais prés<strong>en</strong>tesdans les autres, jusqu’à composerle quart des surfaces dans les systèmesles plus int<strong>en</strong>sifs (groupes 4 et 5).A l’inverse, les <strong>prairies</strong> ext<strong>en</strong>sives, riches <strong>en</strong>espèces, sont abs<strong>en</strong>tes des systèmes les plusint<strong>en</strong>sifs (groupe 5) mais prés<strong>en</strong>tes dans tousles autres et même largem<strong>en</strong>t majoritaires dansle groupe 1. Dans les autres groupes, ce sontles <strong>prairies</strong> « moy<strong>en</strong>nes » qui domin<strong>en</strong>t : de 54% (groupe 3) à 73% (groupe 5).En Vallée d’Aoste, les <strong>prairies</strong> int<strong>en</strong>sives sontsurtout abondantes dans les grosses exploitationspossédant peu de surfaces <strong>en</strong> fondde vallée (Groupe B), celles gérant degrandes surfaces ayant par contre une partimportante de <strong>prairies</strong> ext<strong>en</strong>sives (groupe A).On remarquera <strong>en</strong>fin que les <strong>prairies</strong>« moy<strong>en</strong>nes » domin<strong>en</strong>t dans les systèmesles plus int<strong>en</strong>sifs (groupes E et Bavec respectivem<strong>en</strong>t 61 et 56%).Le groupe D compr<strong>en</strong>d égalem<strong>en</strong>t desexploitations ayant une part importantede <strong>prairies</strong> ext<strong>en</strong>sives (48%), <strong>en</strong> raison decontraintes d’exploitation (morcellem<strong>en</strong>t,p<strong>en</strong>te) qui empêch<strong>en</strong>t toute int<strong>en</strong>sificationde ces surfaces.La prés<strong>en</strong>ce de <strong>prairies</strong> ext<strong>en</strong>sives, riches<strong>en</strong> espèces, semble donc fortem<strong>en</strong>t déterminéepar :- la capacité des exploitations à disposerde suffisamm<strong>en</strong>t de surfaces pourl’autonomie fourragère et pratiquer unegestion différ<strong>en</strong>ciée des <strong>prairies</strong> ;- des contraintes structurelles qui limit<strong>en</strong>tla mécanisation et laiss<strong>en</strong>t donc laplace à des végétations peu productives.Tab. 5 Abondance des <strong>prairies</strong> de fauche int<strong>en</strong>sives, moy<strong>en</strong>nes et ext<strong>en</strong>sives au sein des groupesde systèmes fourragers (<strong>en</strong> % du total des surfaces <strong>en</strong> <strong>prairies</strong> de fauches)36 Chapitre 4 - Diversité des <strong>prairies</strong> et fonctionnem<strong>en</strong>ts fourragers des exploitations


4.2 Gestion de la diversité des<strong>prairies</strong> au sein des exploitationsTab. 6 Caractéristiques des 8 exploitations étudiées <strong>en</strong> Pays de SavoieUne approche plus approfondie sur 8 exploitationsagricoles <strong>en</strong> Savoie et Haute-Savoie a permis d’analyser dans quellemesure la diversité des <strong>prairies</strong> est prise<strong>en</strong> compte voire gérée par les éleveurspour répondre aux objectifs de productionfourragère sur leurs exploitations, notamm<strong>en</strong>tface aux aléas climatiques. Les8 exploitations se rattach<strong>en</strong>t aux groupesde systèmes fourragers 2, 3 et 4. Les exploitationsdes groupes 1 et 5 n’ont pasfait l’objet d’une telle analyse car elles neréuniss<strong>en</strong>t pas l’<strong>en</strong>semble de la diversitédes <strong>prairies</strong> : les exploitations du groupe 1n’ont pas de <strong>prairies</strong> int<strong>en</strong>sives et les <strong>prairies</strong>ext<strong>en</strong>sives sont abs<strong>en</strong>tes des exploitationsdu groupe 5.Chapitre 4 - Diversité des <strong>prairies</strong> et fonctionnem<strong>en</strong>ts fourragers des exploitations37


Tab. 7 Caractéristiques des 8 exploitations étudiées <strong>en</strong> Pays de Savoie (suite)Parmi ces exploitations, deux comport<strong>en</strong>tune part importante de <strong>prairies</strong> ext<strong>en</strong>sives,ce sont les exploitations EA10 etEA22. En fait, ces deux exploitationsmis<strong>en</strong>t peu sur les <strong>prairies</strong> <strong>perman<strong>en</strong>tes</strong><strong>en</strong> raison de contraintes structurellesfortes (EA 10) r<strong>en</strong>dant difficiles les travauxde mécanisation (morcellem<strong>en</strong>t, éloignem<strong>en</strong>tde parcelles) ou alors de surfacesdu bas mécanisables mais réduites (EA22), qui sont alors peu occupées par des<strong>prairies</strong> <strong>perman<strong>en</strong>tes</strong> mais plutôt par des<strong>prairies</strong> temporaires à base de luzerne.Pour cet éleveur, ces <strong>prairies</strong> sont importantescar résistantes aux épisodes desècheresse assez fréqu<strong>en</strong>ts sur le secteur,l’exploitation EA 22 est <strong>en</strong> effet située<strong>en</strong> <strong>zone</strong> de vallée interne caractériséepar un déficit pluviométrique estivalmarqué. L’EA 10 par contre est peu impactéecar le chargem<strong>en</strong>t est faible etl’exploitation est située <strong>en</strong> <strong>zone</strong> de montagn<strong>en</strong>ettem<strong>en</strong>t plus arrosée.Les deux autres exploitations du groupe 2 (EA16 et EA 17) prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une part nettem<strong>en</strong>tplus importante de <strong>prairies</strong> int<strong>en</strong>sives. Cesdeux exploitations sont situées <strong>en</strong> <strong>zone</strong> devallée interne et sont donc s<strong>en</strong>sibles aux aléasclimatiques. La part de <strong>prairies</strong> int<strong>en</strong>sivess’explique par la nécessité d’int<strong>en</strong>sifier lessurfaces du bas pour assurer une récolte suffisantede foin.38Chapitre 4 - Diversité des <strong>prairies</strong> et fonctionnem<strong>en</strong>ts fourragers des exploitations


La part de <strong>prairies</strong> ext<strong>en</strong>sives s’explique parcontre par la prés<strong>en</strong>ce de parcelles sur lesversants plus ou moins p<strong>en</strong>tus et nettem<strong>en</strong>tplus difficiles à int<strong>en</strong>sifier.EA 16, de faible chargem<strong>en</strong>t, est moy<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>timpactée par les épisodes de sècheresse.L’éleveur constate toutefois une pertede r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t de l’ordre de 30 à 40% surles <strong>prairies</strong> de fauche int<strong>en</strong>sives du bas,perte qu’il comp<strong>en</strong>se exceptionnellem<strong>en</strong>tpar des achats de foin extérieur.EA 17 a un plus fort chargem<strong>en</strong>t et un parcellairerelativem<strong>en</strong>t regroupé sur les surfacesdu bas. Fortem<strong>en</strong>t impactée par lesépisodes de sècheresse, elle s’est équipée<strong>en</strong> matériel d’irrigation pour assurer le r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>tdes <strong>prairies</strong> relativem<strong>en</strong>t int<strong>en</strong>siveset n’hésite pas à faucher les p<strong>en</strong>tes et talus(utilisation d’une motofaucheuse) <strong>en</strong> cas debesoin <strong>en</strong> fourrages les années particulièrem<strong>en</strong>tsèches (2003, 2006). L’éleveur souligneque cette organisation est permisegrâce à la prés<strong>en</strong>ce d’une main d’œuvreimportante sur l’exploitation (4 UTH).EA 14 prés<strong>en</strong>te égalem<strong>en</strong>t une proportionassez importante de <strong>prairies</strong> relativem<strong>en</strong>tint<strong>en</strong>sives (57%). Cette exploitation estsituée dans le submontagnard et n’estpas autonome <strong>en</strong> fourrages. Elle visedonc une int<strong>en</strong>sification des surfaces dubas (3 fauches et une pâture d’automne ;fertilisation sous forme minérale) dansl’objectif d’acheter moins de fourrages.L’achat de foin a cep<strong>en</strong>dant été importantpour faire face aux déficits de productioncertaines années sèches (2003, 2011) ou<strong>en</strong>core pour comp<strong>en</strong>ser des pertes duesà des dégâts occasionnés par le campagnol(2007) ou au pâturage par les cerfs(2009). Pour alléger le chargem<strong>en</strong>t surl’exploitation, la mise <strong>en</strong> p<strong>en</strong>sion estivaledes génisses est dev<strong>en</strong>ue une pratiquesystématique.EA 6, par contre, prés<strong>en</strong>te une proportiontrès élevée de <strong>prairies</strong> moy<strong>en</strong>nes (84%).L’autonomie fourragère n’étant pas complètem<strong>en</strong>tatteinte, la question est poséeChapitre 4 - Diversité des <strong>prairies</strong> et fonctionnem<strong>en</strong>ts fourragers des exploitations39


d’une légère int<strong>en</strong>sification des surfacespour <strong>en</strong> augm<strong>en</strong>ter le r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t. Une réflexionest <strong>en</strong> cours dans ce s<strong>en</strong>s, qui vis<strong>en</strong>otamm<strong>en</strong>t à mieux gérer la fertilisation surl’<strong>en</strong>semble des parcelles de l’exploitation.EA 6 est peu impactée par la sécheresse.Les génisses sont mises <strong>en</strong> p<strong>en</strong>sion l’étéet, <strong>en</strong> cas d’épisodes secs, l’éleveur gèrele pâturage au fil pour rationner l’herbevoire fait pâturer le regain sur des parcellesd’ordinaire fauchées deux fois etpâturées <strong>en</strong>suite.Les exploitations EA 3 et surtout EA 21dispos<strong>en</strong>t de proportions plus équilibrées<strong>en</strong>tre <strong>prairies</strong> ext<strong>en</strong>sives, moy<strong>en</strong>nes et int<strong>en</strong>sives.L’exploitation EA 3 est une exploitationde <strong>montagne</strong> d’assez faiblechargem<strong>en</strong>t mais où l’éleveur rechercheune valorisation accrue de surfaces relativem<strong>en</strong>tproductives. L’autonomie fourragèresur l’exploitation étant facilem<strong>en</strong>t atteinte,cette recherche se traduit par unelégère augm<strong>en</strong>tation de la fertilisation surles surfaces du bas (qui sont fauchéesdeux fois), de même que sur des parcellessituées au niveau de versants pour pouvoir« faire du regain ». Pour l’éleveur, accroîtrela possibilité de faire une deuxièmecoupe sur ces parcelles est importantpour « comp<strong>en</strong>ser » les pertes de productionsur les surfaces du bas les annéessèches. En cas d’épisodes secs, l’éleveurchange égalem<strong>en</strong>t d’affectation certainesparcelles sur versant. Ainsi il met notamm<strong>en</strong>tdes vaches laitières sur des parcelleshabituellem<strong>en</strong>t pâturées par desgénisses, ce qui est r<strong>en</strong>du possible parl’utilisation d’une machine à traire mobile.Sur l’exploitation EA 21, l’équilibre relatif<strong>en</strong>tre <strong>prairies</strong> int<strong>en</strong>sives, moy<strong>en</strong>nes et ext<strong>en</strong>sives,s’explique aussi par la volontéde l’éleveur de diversifier les pratiquespour « chercher à avoir une période defauche assez longue, pour bi<strong>en</strong> répartir lacharge de travail sur la saison ». Ainsi, surle premier cycle, le chantier de f<strong>en</strong>aisons’étale sur près d’un mois et demi, de débutmai à mi juin, <strong>en</strong> comm<strong>en</strong>çant par lesparcelles du bas et <strong>en</strong> finissant par lessurfaces le plus <strong>en</strong> altitude. Les parcellesdu bas sont utilisées 4 fois dans l’année(deux fauches et deux pâtures), cellesplus <strong>en</strong> altitude seulem<strong>en</strong>t deux fois voireune seule.40Chapitre 4 - Diversité des <strong>prairies</strong> et fonctionnem<strong>en</strong>ts fourragers des exploitations


L’éleveur reconnaît que cette organisationlui confère une certaine souplesse parrapport aux aléas climatiques. En casd’effet « sécheresse » marqué, il va augm<strong>en</strong>terle temps de repousse du regainsur les parcelles du bas (« pour laisser letemps de pousser et que la pluie arrive »)quitte à supprimer une pâture. Pour comp<strong>en</strong>ser,grâce au déplacem<strong>en</strong>t d’une machineà traire mobile, il fait pâturer par desvaches laitières des parcelles plus <strong>en</strong> altitudeet d’ordinaire utilisées par des génisses.« C’est du travail mais cela nouspermet de ne pas acheter de fourrages,même les années difficiles ».<strong>De</strong> cette analyse il ressort que, si les exploitationscompr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t toute une certainediversité de <strong>prairies</strong>, une gestion optimiséede cette diversité dép<strong>en</strong>d principalem<strong>en</strong>tde trois critères :- l’organisation du parcellaire qui doitrespecter un certain équilibre <strong>en</strong>tre parcellesregroupées, relativem<strong>en</strong>t faciles àexploiter, et étagem<strong>en</strong>t avec l’altitudepour bénéficier d’un décalage naturel dela pousse de l’herbe ;- le niveau d’autonomie fourragère: sil’autonomie fourragère est facilem<strong>en</strong>t atteinte(prés<strong>en</strong>ce de parcelles productives,besoins faibles des animaux sur l’exploitation),la prise <strong>en</strong> compte de la diversitédes <strong>prairies</strong> est apparemm<strong>en</strong>t une optionplus facile à mettre <strong>en</strong> œuvre ;- la décision stratégique de l’éleveurquant à la gestion de cette diversité et lacapacité technique à mettre <strong>en</strong> œuvrecette décision, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> terme detravail sur l’exploitation (équipem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>matériel, disponibilité <strong>en</strong> main d’œuvre …).Chapitre 4 - Diversité des <strong>prairies</strong> et fonctionnem<strong>en</strong>ts fourragers des exploitations41


Chapitre 5Valorisationde la diversitédes <strong>prairies</strong>43


Chapitre 5 · Valorisationde la diversité des <strong>prairies</strong>5.1 Intérêt des <strong>prairies</strong>diversifiéesL’intérêt des <strong>prairies</strong> diversifiées estdouble :- Sur le plan agricole, ces <strong>prairies</strong> permett<strong>en</strong>tune production fourragère d’assezbonne qualité malgré une fauche tardive.Elles prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t donc une certainesouplesse d’exploitation, ce qui constitueun avantage <strong>en</strong> terme d’organisation dutravail par rapport à la réalisation deschantiers de f<strong>en</strong>aison ;- Elles prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une flore intéressantepour l’apiculture (tableau n°8) et, plus globalem<strong>en</strong>t,pour la biodiversité. Elles prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tégalem<strong>en</strong>t une diversité de couleurset des décalages de floraison quicontribu<strong>en</strong>t fortem<strong>en</strong>t à la diversificationdes paysages <strong>en</strong> <strong>montagne</strong>.Tab. 8 Illustration de quelques espèces mellifères des <strong>prairies</strong> <strong>perman<strong>en</strong>tes</strong> de fauche.Piss<strong>en</strong>lit Achillée millefeuille Campanules Campanule aggloméréeTrèfle blanc Sainfoin Lotier Sauge des présSalsifis Hélianthème Grande berce C<strong>en</strong>taurée jacée44 Chapitre 5 - Valorisation de la diversité des <strong>prairies</strong>


5.2 Valorisation des <strong>prairies</strong> àflore diverse : la MAE territorialiséedite «Prairies fleuries»Cette mesure, inscrite au sein du Programmede Développem<strong>en</strong>t Rural Hexagonal(PDRH) proposé par la France à l’Europepour la période 2007-2013, sous le titred’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t unitaire Herbe_07, vise lemainti<strong>en</strong> de la richesse floristique des <strong>prairies</strong>naturelles.C’est une mesure à objectif de préservationde la biodiversité. La richesse floristique est<strong>en</strong> effet un indicateur simple d’évaluation dela biodiversité d’une prairie perman<strong>en</strong>te, ladiversité animale étant fortem<strong>en</strong>t liée à la diversitéfloristique (Huyghe, 2009).Dans le cadre de cette mesure, l’agriculteurs’<strong>en</strong>gage à conserver une richesse floristiquesur les parcelles contractualisées. Cet<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t est d’une durée de 5 ans p<strong>en</strong>dantlaquelle l’agriculteur perçoit une aidede 89 € par ha et par an.L’évaluation de la richesse floristique s’effectuede la manière suivante : parmi uneliste d’une vingtaine de plantes à fleurs indicatricesdu bon état de la biodiversitélocale, il s’agit de retrouver au moins quatreespèces différ<strong>en</strong>tes sur chacun des trois tiersde la diagonale de la parcelle sous contrat.La liste est établie localem<strong>en</strong>t par le porteurde la mesure. Elle est le fruit d’un cons<strong>en</strong>sus<strong>en</strong>tre différ<strong>en</strong>ts experts locaux de l’agriculture(élevage, apiculture) et de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t(Nettier et al., 2011).Afin de communiquer sur cette mesure etde promouvoir l’intérêt agricole et <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taldes <strong>prairies</strong> riches <strong>en</strong> fleurs, laFédération Nationale des PNR et ses part<strong>en</strong>airesont créé le concours Prairies fleuries.Pour cela, une liste d’espèces de plantesreprés<strong>en</strong>tatives a été conçue <strong>en</strong> 2010.Chapitre 5 - Valorisation de la diversité des <strong>prairies</strong>45


Tab. 9 Liste de plantes du concours national 2010 « Prairies fleuries ».46Fac<strong>en</strong>do Chapitre riferim<strong>en</strong>to 5 - Valorisation alla lista de la diversité del concorso des <strong>prairies</strong> nazionale 2010, abbiamo applicato ilmetodo di rilevam<strong>en</strong>to a 34 prati scelti a caso all'interno del campione in Savoia e


En nous référant à cette liste du concoursnational 2010, nous avons appliqué la méthodede la diagonale des trois tiers sur 34<strong>prairies</strong> choisies au hasard au sein del’échantillon <strong>en</strong> Savoie et Haute-Savoie.Les noms des plantes de la liste duconcours national rec<strong>en</strong>sées dans les <strong>prairies</strong>figur<strong>en</strong>t dans le tableau n°10.Parmi ces 34 <strong>prairies</strong>, 27 ont passé le diagnostic« diagonale des trois tiers » avecsuccès, à savoir :- 6 <strong>prairies</strong> ext<strong>en</strong>sives sur 10 ;- 16 <strong>prairies</strong> moy<strong>en</strong>nes sur 16 ;- 5 <strong>prairies</strong> int<strong>en</strong>sives sur 8.4 <strong>prairies</strong> ext<strong>en</strong>sives sur les 10 diagnostiquéesont donc été exclues. Dans les 4cas, il a manqué une espèce sur un seulem<strong>en</strong>tdes trois tiers de la diagonale pouratteindre le nombre de 4 plantes de la liste.Tab. 10 Plantes de la liste « Prairies fleuries » (Concours national 2010) id<strong>en</strong>tifiées lors de diagnosticseffectués sur 34 <strong>prairies</strong> de l’échantillonChapitre 5 - Valorisation de la diversité des <strong>prairies</strong>47


Par contre, 5 <strong>prairies</strong> int<strong>en</strong>sives ont passéle test avec succès. Cela s’explique par lefait que certaines espèces de la liste, bi<strong>en</strong>que pourtant peu abondantes, étai<strong>en</strong>tsouv<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>tes et facilem<strong>en</strong>t repérablesle long de la diagonale. Ces espècessont : trèfle blanc, oseille ou petiteoseille, campanules, crépis et, à un degrémoindre, salsifis et achillée millefeuille.Ainsi, avec ces quelques espèces, l<strong>en</strong>ombre de 4 plantes de la liste à rec<strong>en</strong>serpar tiers était parfois facilem<strong>en</strong>t atteint.On constate donc que la liste, telle qu’ellea été conçue à ce jour, peut am<strong>en</strong>er à excluredes <strong>prairies</strong> ext<strong>en</strong>sives pourtantriches <strong>en</strong> espèces et, à l’inverse, r<strong>en</strong>dreéligibles des <strong>prairies</strong> relativem<strong>en</strong>t int<strong>en</strong>siveset pauvres d’un point de vue floristique.Toutefois, le taux de réussite totaleconcernant les <strong>prairies</strong> moy<strong>en</strong>nes (16/16)t<strong>en</strong>d à montrer que cette liste favorised’une certaine manière les <strong>prairies</strong> ayantun bon équilibre agro-écologique, c’està-direqui permett<strong>en</strong>t d’atteindre un boncompromis <strong>en</strong>tre r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t fourrager etrichesse <strong>en</strong> espèces de la végétation.48Chapitre 5 - Valorisation de la diversité des <strong>prairies</strong>


Chapitre 6Conclusions49


Chapitre 6 · ConclusionsLes <strong>prairies</strong> jou<strong>en</strong>t un rôle fondam<strong>en</strong>taldans les systèmes d’élevage d’herbivores<strong>en</strong> contribuant à pourvoir aux besoins alim<strong>en</strong>tairesdes animaux. Elles sont égalem<strong>en</strong>timportantes sur le plan <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal,notamm<strong>en</strong>t pour leur intérêt <strong>en</strong> matièrede préservation de la biodiversité.L’analyse faite dans le cadre de ce travailsur les <strong>prairies</strong> <strong>perman<strong>en</strong>tes</strong> <strong>en</strong> Pays de Savoieet <strong>en</strong> Vallée d’Aoste montre que cesrôles résult<strong>en</strong>t pour beaucoup de la diversitéde la végétation et des pratiques degestion mises <strong>en</strong> œuvre par les agriculteurs.En fait, deux élém<strong>en</strong>ts ess<strong>en</strong>tiels ressort<strong>en</strong>t,si l’on s’intéresse soit à l’échelle de la parcelle,soit à celle de l’exploitation agricole :- A l’échelle de la parcelle, l’int<strong>en</strong>sité d’exploitation(nombre de coupes dans l’année,niveau de fertilisation) détermine fortem<strong>en</strong>tla production fourragère et la richesse <strong>en</strong>espèces des couverts prairiaux ;- A l’échelle de l’exploitation agricole, ilexiste une diversité importante de <strong>prairies</strong>sous l’effet d’une gamme de variation d’int<strong>en</strong>sitédes pratiques agricoles et de différ<strong>en</strong>cesde conditions de milieu (plus oumoins humides ou, à l’inverse, plus oumoins séchantes). On relève ainsi, dans lesdeux Régions, l’exist<strong>en</strong>ce d’un gradi<strong>en</strong>tallant de <strong>prairies</strong> relativem<strong>en</strong>t productives,et globalem<strong>en</strong>t assez peu riches <strong>en</strong> espèces,jusqu’à des <strong>prairies</strong> certes moinsproductives mais plus diversifiées.Parmi cette diversité, du point de vue agricole,il n’y a pas de bonne ou de mauvaiseprairie <strong>en</strong> soi. Les <strong>prairies</strong> relativem<strong>en</strong>t int<strong>en</strong>sives(fauches assez précoces, fertilisationrelativem<strong>en</strong>t élevée) permett<strong>en</strong>t d’assurerune production quantitative de foin de hautevaleur nutritive et les <strong>prairies</strong> plus ext<strong>en</strong>sivesde récolter un foin de qualité correcte <strong>en</strong>pratiquant des fauches plus tardives.50 Chapitre 6 - Conclusions


La gestion de cette diversité est donc importantepour les exploitations, notamm<strong>en</strong>tpour permettre la récolte de foinsdiversifiés. C’est aussi un élém<strong>en</strong>t importantpour conférer de la souplesse au seindes systèmes d’exploitation. Jouer sur lesdécalages de fauche possibles <strong>en</strong>tre parcellespermet <strong>en</strong> effet de mieux répartirdans le temps la charge de travail liée auxtravaux de f<strong>en</strong>aison. Cela peut aussi serévéler intéressant pour faire face aux aléasclimatiques, la végétation des <strong>prairies</strong>étant plus ou moins s<strong>en</strong>sible aux aléasselon les stades de développem<strong>en</strong>t desplantes prés<strong>en</strong>tes (espèces précoces vsespèces tardives).Par ailleurs, à l’échelle du territoire, la diversitéd’exploitation des <strong>prairies</strong> déterminel’exist<strong>en</strong>ce d’une mosaïque de végétationsfavorable à la biodiversité mais aussi à la diversificationdu paysage. Autant d’élém<strong>en</strong>tsqui contribu<strong>en</strong>t à l’attractivité d’un territoire,notamm<strong>en</strong>t par rapport au tourisme. Nousfaisons donc le constat que si la diversité des<strong>prairies</strong> <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ue par l’agriculture est unerichesse <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale voire patrimoniale,c’est aussi un atout pour le fonctionnem<strong>en</strong>tdes exploitations d’élevage.Il y a donc un intérêt converg<strong>en</strong>t <strong>en</strong>treagriculture et <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t pour maint<strong>en</strong>irune diversité des <strong>prairies</strong> à l’échelled’un territoire.Chapitre 6 - Conclusions51


BibliographieListe desespèces citéesdans le texte53


· Collectif, 2010. Annuaire StatistiqueRégional, Région Autonome Valléed’Aoste, Aoste, 168 p.· Collectif, 2011. Rec<strong>en</strong>sem<strong>en</strong>t agricole2010. Agreste.· <strong>De</strong> Vries D.M., <strong>De</strong> Boer T.A., 1959.Methods used in botanical grassland researchin the Netherlands and their application.Herbage Abstracts, 29 (1), 1-17.· Fleury Ph., Jeannin B., Dorioz J.M.,1994. <strong><strong>De</strong>s</strong> résultats pour les Alpes duNord : la typologie des <strong>prairies</strong> de fauchede <strong>montagne</strong>. REUR Technical Series,FAO, Rome, 30, pp. 25-29· Guillot P., Fleury Ph., Jeannin B., 1996.Typologie de la valeur d’usage des <strong>prairies</strong>de fauche du secteur submontagnard desAlpes du nord. Docum<strong>en</strong>t technique GISAlpes du nord, 70 p.· Guisepelli E., Fleury Ph, 2003. Paysageset Agriculture dans les Alpes duNord. Représ<strong>en</strong>tations et aspirations de lasociété. GIS Alpes du Nord, 54 p.· Huyghe C., 2008. La multifonctionnalitédes <strong>prairies</strong>. In : Prairies, herbivores,territoires : quels <strong>en</strong>jeux ? Editions Quae,21 p.· Nettier B., Dobremez L., Fleury Ph.,2011. L’obligation de résultat pour les mesuresagri-<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales «<strong>prairies</strong>fleuries» et «gestion pastorale». Sci<strong>en</strong>ceEaux et Térritoires, 2011, 8 p. http://www.set-revue.fr/lobligation-de-resultat-pourles-mesures-agri-<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales<strong>prairies</strong>-fleuries-et-gestion-pastora(consulté le 12/12/2011).· Roumet J.P., Pauth<strong>en</strong>et Y., Fleury Ph.,1999. Tipologia dei prati perman<strong>en</strong>ti dellaValle d’Aosta. Docum<strong>en</strong>t technique IAR,24 pp. + 18 fiches.Bibliographie55


Liste des espèces citées dans le texteNom communNom sci<strong>en</strong>tifiqueNom communNom sci<strong>en</strong>tifiqueAchillée millefeuilleAgrostide vulgaireAnthrisqueAnthyllide vulnéraireArnicaAvoine jaunâtreBrome dresséCampanulesC<strong>en</strong>tauréesCherophylle hirsuteChi<strong>en</strong>d<strong>en</strong>tCrépide bisannuelleCrépisDactyleÉpervièresEuphraisesF<strong>en</strong>ouil des AlpesFétuque des présFétuque ovineFétuque rougeFlouveFrom<strong>en</strong>talGaillet communGaillet jaune ou vraiG<strong>en</strong>êt ailéG<strong>en</strong>êt teinturiersGéranium brunGéranium des boisGessesGrande astranceGrande berceGrande margueriteHélianthèmesJoncsKnautieAchillea millefoliumAgrostis t<strong>en</strong>uisAnthriscus sylvestrisAnthyllis vulnerariaArnica montanaTrisetum flavesc<strong>en</strong>sBromus erectusCampanula spp.C<strong>en</strong>taurea spp.Chaerophyllum hirsutumAgropyron rep<strong>en</strong>sCrepis bi<strong>en</strong>nisCrepis spp.Dactylis glomerataHieracium spp.Euphrasia spp.Meum athamanticumFestuca prat<strong>en</strong>sisFestuca ovinaFestuca rubraAnthoxanthum odoratumArrh<strong>en</strong>atherum elatiusGalium mollugoGalium verumG<strong>en</strong>ista sagittalisG<strong>en</strong>ista tinctoriaGeranium phaeumGeranium sylvaticumLathyrus spp.Astrantia majorHeracleum sphondyliumLeucanthemum vulgareHelianthemum spp.Juncus spp.Knautia arv<strong>en</strong>sisLiond<strong>en</strong>tsLotier corniculéŒilletsOseilleOseillePâturin communPâturin des présPetite oseillePetite scorsonèrePimpr<strong>en</strong>elles ou sanguisorbesPiss<strong>en</strong>litPlantain lancéoléPolygalesPopulage des maraisRaiponcesRay-grass anglaisRay-grass d’ItalieR<strong>en</strong>oncule âcreR<strong>en</strong>onculesR<strong>en</strong>ouée bistorteRhinantheRumex à feuilles obtusesSainfoinsSalsifisSauge des présSaxifrage granuléScabieusesSerpoletsSerratule des teinturiersSilène dioïqueSilène <strong>en</strong>fléSilène fleur de coucouSucciseThymsTrèfle blancTrèfle violetLeontodon spp.Lotus corniculatusDianthus spp.Rumex acetosaRumex acetosaPoa trivialisPoa prat<strong>en</strong>sisRumex acetosellaScor<strong>zone</strong>ra humilisSanguisorba spp.Taraxacum officinalePlantago lanceolataPolygala spp.Caltha palustrisPhyteuma spp.Lolium per<strong>en</strong>neLolium multiflorumRanunculus acrisRanunculus spp.Polygonum bistortaRinanthus alectorolophusRumex obtusifoliusOnobrychis viciifoliaTragopogon prat<strong>en</strong>sisSalvia prat<strong>en</strong>sisSaxifraga granulataScabiosa spp.Thymus serpyllum aggr.Serratula tinctoriaSil<strong>en</strong>e dioicaSil<strong>en</strong>e vulgarisLychnis flos-cuculiSuccisa prat<strong>en</strong>sisThymus spp.Trifolium rep<strong>en</strong>sTrifolium prat<strong>en</strong>se56 Liste des espèces citées dans le texte

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