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L'Iran, derrière le miroir - La pensée de midi

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L’Iran, <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong>revue <strong>de</strong> pressenuméro 27<strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong>, Actes Sud, mars 2009


L’Iran, <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong><strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong> n° 27/ Actes Sud, mars 200917 euros, 241 pages, ISBN : 978-2-7427-8299-4Inclus un cahier <strong>de</strong> 15 photographies du grand photographe iranien Abbas (agence Magnum).Un dossier coordonné par Christian BrombergerChristian Bromberger, professeur d’ethnologie à l’université <strong>de</strong> Provence, membre senior <strong>de</strong> l’Institut universitaire<strong>de</strong> France (chaire d’ethnologie généra<strong>le</strong>), a dirigé pendant trois ans l’Institut français <strong>de</strong>recherche en Iran (2006-2008). Il est membre du comité <strong>de</strong> rédaction <strong>de</strong> <strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong> et a coordonnéce numéro spécial <strong>de</strong> la revue, “L’Iran <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong>”.Deux stéréotypes nous donnent une image déformée <strong>de</strong> l’Iran d’aujourd’hui. Tantôt, nous appréhendonsce pays à travers <strong>le</strong>s déclarations menaçantes <strong>de</strong> ses c<strong>le</strong>rcs enturbannés et <strong>de</strong> ses dirigeants radicaux ; tantôt,à l’inverse, nous idéalisons cette société pour ses créations intel<strong>le</strong>ctuel<strong>le</strong>s et artistiques dans un contextediffici<strong>le</strong>. <strong>La</strong> réalité est beaucoup plus nuancée et contrastée.Dans ce numéro, à travers une série <strong>de</strong> portraits (du gardien <strong>de</strong> la révolution au chauffeur <strong>de</strong> taxi, <strong>de</strong> l’âyatollâhà l’animateur <strong>de</strong> quartier, du chef tribal au peintre contemporain, du cinéaste révolutionnaire aucommerçant du bâzâr, du <strong>le</strong>a<strong>de</strong>r autonomiste turc au chef spirituel sunnite, du grand poète au musicien<strong>de</strong>s rues, <strong>de</strong> la féministe à l’alpiniste, etc.), <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>urs spécialistes <strong>de</strong> la société iranienne présentent unesituation contradictoire et nous permettent <strong>de</strong> découvrir un Iran jusqu’ici méconnu, <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong>.Masserat Amir-Ebrahimi, Liliane Anjo, Alice Bombardier, Eric Boutroy, Christian Bromberger, Jean- FrançoisColosimo, Agnès Devictor, Jean-Pierre Digard, Stéphane Dudoignon, Azita Hempartian, BernardHourca<strong>de</strong>, Na<strong>de</strong>r Nasiri-Moghaddam, Gil<strong>le</strong>s Riaux, Yann Richard, Mina Sa’ïdi-Shahruz, Mohiaddin Vatani,Ariane Zevaco ont participé à ce numéro exceptionnel <strong>de</strong> <strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong>. Dans ce numéro est inclus unport-folio <strong>de</strong> 15 photographies du grand photographe iranien Abbas (agence Magnum).“L’Iran, <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong>”a été présenté lors <strong>de</strong> multip<strong>le</strong>s événements, et a été relayé par la presse écrite,radiophonique, et par nos partenaires (consulter la liste <strong>de</strong>s partenaires plus loin dans ce document).Qu’ils en soient tous cha<strong>le</strong>ureusement remerciés ici.<strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong>... petit rappelL’équipe <strong>de</strong> <strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong>En 2000, une équipe d'intel<strong>le</strong>ctuels et d'écrivains, au nombre <strong>de</strong>squels Thierry Fabre (rédacteur enchef <strong>de</strong> la revue), Bernard Mil<strong>le</strong>t, Hubert Nyssen, Bruno Etienne, Jean Clau<strong>de</strong> Izzo et Emi<strong>le</strong> Temime, ontvoulu réfléchir, ensemb<strong>le</strong>, à la création d’un lieu <strong>de</strong> pensée et <strong>de</strong> paro<strong>le</strong>. <strong>La</strong> conception <strong>de</strong> cette revue littéraireet <strong>de</strong> débats d’idées, coéditée avec Actes Sud trois fois par an, est ainsi née <strong>de</strong> l’envie d’établir unendroit propice aux échanges, aux créations et aux débats idées autour du mon<strong>de</strong> méditerranéen contemporain.Depuis, entre réf<strong>le</strong>xion et création, et au travers <strong>de</strong> dossiers thématiques sous la direction d’auteurs, l’ambition<strong>de</strong> <strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong> est d’éclairer <strong>le</strong>s regards sur <strong>le</strong>s enjeux <strong>de</strong> la Méditerranée et <strong>le</strong>s points <strong>de</strong> vuesur <strong>le</strong> mon<strong>de</strong>. Chaque théme est abordé sous un ang<strong>le</strong> pluridisciplinaire, et pour chaque numéro sont sollicités<strong>de</strong>s auteurs, artistes, chercheurs ou écrivains, <strong>de</strong> renom ou à découvrir.Ces publications sont organisées en quatre séries thématiques : "Littérature et création", "Portraits<strong>de</strong> vil<strong>le</strong>s", "Débats d'idées" et "Politique et société".L’Iran, <strong>de</strong>riière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong> est <strong>le</strong> neuvième numéro <strong>de</strong> la série "Politique et société".


EditorialUn rêve méditerranéen..., par Thierry Fabre


Cette conception <strong>de</strong> l’unité et <strong>de</strong> la spécificité iraniennes bute cependant sur la diversité ethnolinguistiqueet religieuse du pays, qui n’a d’équiva<strong>le</strong>nt dans aucun Etat <strong>de</strong> cette région du mon<strong>de</strong> et portetémoignage d’une histoire comp<strong>le</strong>xe, <strong>de</strong>s contrastes entre <strong>le</strong>s régions et <strong>de</strong>s forts particularismes qui endécou<strong>le</strong>nt. <strong>La</strong> moitié environ <strong>de</strong>s Iraniens ont la langue nationa<strong>le</strong>, <strong>le</strong> persan, pour langue maternel<strong>le</strong>.Conséquence cependant d’une alphabétisation massive et continue <strong>de</strong>puis <strong>le</strong>s années 1960, la languenationa<strong>le</strong> est parlée aujourd’hui par 83 % <strong>de</strong> la population. C’est uniquement dans <strong>le</strong>s marges nord-ouest(en Azerbaïjan, au Kurdistan) et sud-est (au Sistan-Baloutchistan) que <strong>de</strong>meurent <strong>de</strong> fortes minorités quine la comprennent ni ne la pratiquent. Par ail<strong>le</strong>urs, si 85 % <strong>de</strong> la population musulmane est chiite, 15 %est d’obédience sunnite, et cette minorité est implantée aux marges <strong>de</strong> l’empire : Arabes du Khouzistan,Baloutches, Kur<strong>de</strong>s, Turkmènes, qui sont en gran<strong>de</strong> majorité sunnites, occupent <strong>de</strong>s positionspériphériques sur <strong>le</strong> territoire national, s’adossent à <strong>de</strong>s régions limitrophes et, plus récemment, à <strong>de</strong>sEtats peuplés <strong>de</strong> “co-ethniques” qui bénéficient <strong>de</strong> l’autonomie (Kurdistan irakien, Baloutchistan pakistanais…)ou <strong>de</strong> l’indépendance (Azerbaïjan, Turkménistan).Face à cette diversité, la dynastie pahlavie et la République islamique ont mené une œuvre continued’unification jacobine, mais selon <strong>de</strong>s modalités différentes. Pour <strong>le</strong>s Pahlavis, c’était une langue et uneculture unique (cel<strong>le</strong> <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> civilisation multimillénaire) qu’il fallait imposer. Si la Républiqueislamique s’est montrée plus tolérante vis-à-vis <strong>de</strong>s cultures et <strong>de</strong>s langues régiona<strong>le</strong>s (comme l’atteste l’artic<strong>le</strong>15 <strong>de</strong> la Constitution <strong>de</strong> 1980, qui reconnaît comme éga<strong>le</strong>s toutes <strong>le</strong>s langues utilisées en Iran, à côtédu persan seu<strong>le</strong> langue officiel<strong>le</strong>), el<strong>le</strong> a poursuivi l’œuvre d’unification, mais sur un autre registre, celui <strong>de</strong>l’imposition d’un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie islamique, ponctuée <strong>de</strong> rituels chiites. Le résultat <strong>de</strong> la conjonction <strong>de</strong> ces<strong>de</strong>ux processus successifs est l’affirmation d’une i<strong>de</strong>ntité iranienne aryano-chiite qui aboutit à une situationtrès paradoxa<strong>le</strong> : alors que zoroastriens, juifs, chrétiens <strong>de</strong> diverses obédiences ont <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> cultereconnus à Téhéran, il n’y a, en revanche, pas <strong>de</strong> mosquée sunnite dans cette métropo<strong>le</strong> <strong>de</strong> 13 millionsd’habitants et aucun représentant <strong>de</strong> cette importante communauté au gouvernement. Ce centralisme asuscité <strong>de</strong>s réactions communautaires dans <strong>le</strong>s provinces, réactions à dominante ethniciste ou religieuse.Stéphane Dudoignon brosse <strong>le</strong> portrait <strong>de</strong> Mawlana ‘Abd al-Hamid, <strong>le</strong> shaykh al-islam <strong>de</strong> Zahedan, vil<strong>le</strong> duBaloutchistan, à l’est <strong>de</strong> l’Iran, et à travers l’itinéraire <strong>de</strong> ce grand mawlawi, <strong>le</strong> renouveau <strong>de</strong> l’islam sunniteen Iran. Quant à Gil<strong>le</strong>s Riaux, il campe la carrière <strong>de</strong> Chehregani, <strong>le</strong>a<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s Turcs azéris, au nord-ouest dupays, un déçu <strong>de</strong> l’islamisme qui a embrassé la cause du nationalisme régional. Dans d’autres régionsd’Iran, ces poussées i<strong>de</strong>ntitaires sont plus douces et prennent la forme <strong>de</strong> revendications culturel<strong>le</strong>s et linguistiquesqui se traduisent par une floraison d’associations et <strong>de</strong> publications loca<strong>le</strong>s.Ces revendications ont d’autant plus d’écho que <strong>le</strong>s vil<strong>le</strong>s <strong>de</strong> province, jadis emblèmes du pouvoircentral persan aux quatre coins <strong>de</strong> l’empire, se sont fortement ethnicisées sous <strong>le</strong> coup <strong>de</strong> l’exo<strong>de</strong> rural.Par ail<strong>le</strong>urs, ces idées sont relayées, voire impulsées, par <strong>de</strong>s associations d’originaires qui se sont crééesà Téhéran, voire à l’étranger. Face à ces mouvements i<strong>de</strong>ntitaires aux exigences d’intensité variab<strong>le</strong> (allant<strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’indigénisation <strong>de</strong>s cadres administratifs, d’un nouveau découpage <strong>de</strong>s provinces à larevendication <strong>de</strong> l’autonomie et du fédéralisme), <strong>le</strong> gouvernement islamique recourt à diverses para<strong>de</strong>s :il multiplie <strong>le</strong>s slogans (la <strong>de</strong>vise donnée par <strong>le</strong> gui<strong>de</strong> pour l’année 1386, qui court <strong>de</strong> mars 2007 à mars2008, a été “Ettehâd-e melli, ensejâm-e eslâmi” : “Unité nationa<strong>le</strong>, cohésion islamique”, ce qui laisse <strong>de</strong>vineren creux l’amp<strong>le</strong>ur du problème), il organise <strong>de</strong>s manifestations unitaires (tels ces défilés, <strong>le</strong> jour <strong>de</strong> la“défense sacrée”, où se succè<strong>de</strong>nt Baloutches, Kur<strong>de</strong>s, Bakhtiyari, etc. habillés en costumes régionaux), ilcrie au complot sioniste fomenté par l’Occi<strong>de</strong>nt (<strong>le</strong>s Etats-Unis ne sont évi<strong>de</strong>mment pas indifférents à cespoussées d’irré<strong>de</strong>ntisme, mais on ne saurait réduire ces mouvements à <strong>de</strong>s collusions machiavéliques avec<strong>le</strong> grand Satan) ou, formu<strong>le</strong> plus subti<strong>le</strong>, crée une contre-structure à sa façon dès qu’apparaît un mouvementrevendicatif. Ainsi chaque association régionaliste est rapi<strong>de</strong>ment flanquée <strong>de</strong> son doub<strong>le</strong> qui émane<strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> l’Etat. Prononcer <strong>le</strong> nom d’un groupe ethnique occupant une position périphérique sur<strong>le</strong> territoire national, s’intéresser à sa culture est <strong>de</strong>venu suspect, plusieurs chercheurs en ont fait l’amèreexpérience. Autant dire que l’unité nationa<strong>le</strong>, l’ethnicité, <strong>le</strong>s relations entre chiites et sunnites, sont <strong>de</strong>sproblèmes très sensib<strong>le</strong>s dans l’Iran d’aujourd’hui et qui compteront dans l’évolution future du pays.DE L’AYATOLLAH AU POÈTE : LES GRANDES FIGURES EMBLÉMATIQUES DE L’IRANParmi <strong>le</strong>s grands personnages emblématiques <strong>de</strong> la nation, figurent l’ayatollah, <strong>le</strong> gardien <strong>de</strong> laRévolution, <strong>le</strong> chef tribal, l’archéologue et <strong>le</strong> poète. Cette brève liste donne un aperçu <strong>de</strong> la comp<strong>le</strong>xité <strong>de</strong>si<strong>de</strong>ntifications possib<strong>le</strong>s et contradictoires au sein <strong>de</strong> la société iranienne, mais encore faut-il tenir compte<strong>de</strong> la plasticité <strong>de</strong> ces modè<strong>le</strong>s.


S’il existe entre <strong>le</strong>s ayatollahs un puissant esprit <strong>de</strong> corps, cela n’empêche pas qu’il y ait, parmi ces“signes <strong>de</strong> Dieu” (traduction littéra<strong>le</strong> d’ayatollah) <strong>de</strong>s “tendances variées et opposées, parfois chez <strong>le</strong>smêmes personnes”, comme <strong>le</strong> souligne Yann Richard, qui dresse <strong>le</strong> portrait <strong>de</strong> Mojtahed Shabestari. Celuici,après une pério<strong>de</strong> d’activisme révolutionnaire mesuré, s’est réfugié dans <strong>le</strong> quiétisme, se passionnantpour la philosophie mystique (une spécialité iranienne pour laquel<strong>le</strong> Henry Corbin s’est passionné), pourl’herméneutique <strong>de</strong>s textes sacrés et pour la pensée occi<strong>de</strong>nta<strong>le</strong> en matière <strong>de</strong> science politique. Voilà ungrand <strong>le</strong>cteur d’Erich Fromm et <strong>de</strong> Herbert Marcuse (ce qui nous éloigne <strong>de</strong> la vision stéréotypée d’ayatollahsobtus), qui pose la liberté comme condition <strong>de</strong> la foi (“En aucun cas un régime autoritaire, dit-il, nepeut répondre aux besoins essentiels <strong>de</strong> la foi”). Cette liberté <strong>de</strong> paro<strong>le</strong> et <strong>de</strong> conviction, opposée à la penséeunique, a valu à Shabestari d’être mis à la retraite anticipée <strong>de</strong> la faculté <strong>de</strong> théologie <strong>de</strong> l’université <strong>de</strong>Téhéran par l’actuel régime. Trouvera-t-on cette unité <strong>de</strong> pensée qui fait défaut chez <strong>le</strong>s c<strong>le</strong>rcs parmi <strong>le</strong>s gardiens<strong>de</strong> la Révolution (<strong>le</strong>s pasdaran), ce corps <strong>de</strong> volontaires qui a largement contribué à repousser l’ennemiirakien et qui forme une sorte d’Etat dans l’Etat ? En traçant <strong>le</strong> portrait <strong>de</strong> l’un d’entre eux, et par làmême un pan <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong> l’Iran révolutionnaire avec ses épurations et ses sursauts patriotiques,Bernard Hourca<strong>de</strong> répond par la négative. L’écart est trop grand entre ces anciens combattants qui ont sacrifié<strong>le</strong>ur jeunesse pour la patrie et ce corps qui est <strong>de</strong>venu une armée comme <strong>le</strong>s autres. Ces soldats <strong>de</strong>l’an II se sentent comme dépossédés d’un projet révolutionnaire qu’ils ont porté et dont d’autres, y compris<strong>de</strong>s c<strong>le</strong>rcs – loin <strong>de</strong> la ligne <strong>de</strong> front – se sont emparés. Reste l’espoir qu’un <strong>de</strong>s <strong>le</strong>urs, partageant <strong>le</strong>ursrêves <strong>de</strong> jeunesse, à la fois mo<strong>de</strong>rnistes et islamistes, conquière <strong>le</strong> pouvoir, lors <strong>de</strong>s é<strong>le</strong>ctions prési<strong>de</strong>ntiel<strong>le</strong>s<strong>de</strong> juin 2009. L’actuel maire <strong>de</strong> Téhéran, Ghalibaf, correspondrait à cette attente.Entre <strong>le</strong> pasdar mo<strong>de</strong>rniste et <strong>le</strong> grand chef tribal <strong>le</strong>s temps s’entrechoquent. L’un symbolise une<strong>de</strong>s perspectives possib<strong>le</strong>s d’avenir, l’autre un passé où l’Iran était <strong>le</strong> plus grand foyer <strong>de</strong> nomadisme pastoralau mon<strong>de</strong>, avec ses personnages hauts en cou<strong>le</strong>ur combinant <strong>de</strong>s ta<strong>le</strong>nts <strong>de</strong> guerrier et d’é<strong>le</strong>veur. Atravers <strong>le</strong> portrait d’un chef bakhtiyari (une <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s tribus du sud-ouest <strong>de</strong> l’Iran), Jean-Pierre Digardcampe la dislocation progressive du mon<strong>de</strong> noma<strong>de</strong> <strong>de</strong>puis <strong>le</strong> règne <strong>de</strong> Reza Chah. Si <strong>le</strong>s affiliations triba<strong>le</strong>s<strong>de</strong>meurent et continuent <strong>de</strong> jouer <strong>le</strong>ur rô<strong>le</strong> dans la vie socia<strong>le</strong>, <strong>le</strong> mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie noma<strong>de</strong> a pratiquementdisparu : <strong>le</strong> grand chef tribal, qui ne se déplaçait pas naguère sans une douzaine <strong>de</strong> tentes <strong>de</strong> serviteurs,a terminé sa vie dans une simp<strong>le</strong> maison carrée en pierre, entourée <strong>de</strong> pou<strong>le</strong>s et d’un potager, et avecune unique femme. Le contraste serait encore plus marqué si l’on envisageait l’évolution <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vieruraux et urbains, avec ces maisons qui comportent désormais une cuisine open et où l’on consommevolontiers <strong>de</strong>s pizzas.Il nous a plu d’achever cette ga<strong>le</strong>rie <strong>de</strong> portraits par l’évocation <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux personnages importantsdans la vie culturel<strong>le</strong> iranienne : l’archéologue et <strong>le</strong> poète. Le premier con<strong>de</strong>nse, sous ses différents profils,l’admiration et la peur que suscite l’étranger, mais aussi <strong>le</strong> prestige du détenteur <strong>de</strong>s c<strong>le</strong>fs d’un passégrandiose où l’on se plaît à se mirer. Ali Mousavi et Na<strong>de</strong>r Nasiri-Moghaddam nous montrent quel’archéologie fut un symbo<strong>le</strong> <strong>de</strong> la domination étrangère et une source <strong>de</strong> fierté nationaliste. Les <strong>de</strong>rniersQajars et <strong>le</strong>s Pahlavis en firent <strong>le</strong>ur discipline favorite, et la République islamique, après un bref intermè<strong>de</strong>où <strong>le</strong>s révolutionnaires regardaient avec dédain ces fouil<strong>le</strong>s connotant un passé monarchique, veil<strong>le</strong> sourcil<strong>le</strong>usementsur son patrimoine antique. On est bien loin <strong>de</strong>s talibans afghans détruisant <strong>le</strong>s bouddhas <strong>de</strong>Bamiyan. Notre <strong>de</strong>rnier personnage est un grand poète, Ahmad Chamlou, qui incarne mieux quequiconque <strong>le</strong>s passions et <strong>le</strong>s paradoxes iraniens. Les passions, car <strong>le</strong> rêve premier <strong>de</strong> tout Iranien n’estpas d’être ingénieur, professeur ou diplomate, mais poète. Les paradoxes, car cette passion se doub<strong>le</strong>d’une vénération pour la métrique et la prosodie persanes classiques, cel<strong>le</strong>s <strong>de</strong> Hâfez et <strong>de</strong> Saadi. Or voicique <strong>le</strong> poète contemporain <strong>le</strong> plus populaire est celui qui s’est tota<strong>le</strong>ment affranchi <strong>de</strong>s règ<strong>le</strong>s classiqueset a valorisé, en y consacrant un livre, <strong>le</strong> langage <strong>de</strong> la rue. Azita Hempartian retrace ici l’itinéraire intel<strong>le</strong>ctue<strong>le</strong>t artistique étonnant <strong>de</strong> cette figure majeure qui dialogua tout autant avec ses prédécesseursiraniens qu’avec <strong>le</strong>s surréalistes occi<strong>de</strong>ntaux.Cette ga<strong>le</strong>rie <strong>de</strong> portraits donne une idée <strong>de</strong> la comp<strong>le</strong>xité <strong>de</strong> la société iranienne tiraillée entrel’aryanisme, <strong>le</strong> chiisme et l’occi<strong>de</strong>ntalisation. De cette <strong>de</strong>rnière témoigne l’extraordinaire évolution démographiquedu pays, qui se rapproche <strong>de</strong>s standards européens. <strong>La</strong> croissance <strong>de</strong> la population a atteint unpic (3,1 % par an) en 1986 (la fécondité, 6,2 enfants par femme, est alors une <strong>de</strong>s plus é<strong>le</strong>vées du mon<strong>de</strong>).Pour freiner cette évolution, la contraception a été légalisée, dès 1980, par une fatvâ <strong>de</strong> l’ayatollahKhomeyni, et <strong>le</strong> gouvernement a lancé en 1988 une campagne <strong>de</strong> contrô<strong>le</strong> <strong>de</strong>s naissances, suivant en celaune tendance généra<strong>le</strong> dans la société iranienne. <strong>La</strong> fécondité a fortement baissé (3,5 enfants par femmedès 1993, 2 en 2006) et la proportion <strong>de</strong>s zéro-quatorze ans est passée <strong>de</strong> 45,5 % <strong>de</strong> la population tota<strong>le</strong>


en 1986 à 39,5 % en 1996 et à 26,1 % en 2006. Parallè<strong>le</strong>ment, la place <strong>de</strong> l’enfant a été fortement valorisée: <strong>le</strong>s anniversaires <strong>de</strong>s enfants, désormais aussi insupportab<strong>le</strong>s qu’en Occi<strong>de</strong>nt, sont <strong>de</strong>venus un<strong>de</strong>s rites majeurs dans la société iranienne contemporaine, y compris dans <strong>le</strong>s milieux ruraux, ce qui estune innovation sans précé<strong>de</strong>nt. L’individu a éga<strong>le</strong>ment émergé sur <strong>le</strong> <strong>de</strong>vant <strong>de</strong> la scène, avec <strong>le</strong> recours aupsychologue, une tendance à la réf<strong>le</strong>xivité et à l’introspection, même si la société iranienne <strong>de</strong>meure profondémentfamilialiste. <strong>La</strong> culture jeune porte l’empreinte <strong>de</strong> cette occi<strong>de</strong>ntalisation : jean et baskets sesont généralisés, <strong>de</strong>s mèches blon<strong>de</strong>s, on l’a dit, s’échappent <strong>de</strong>s hejâb, <strong>le</strong>s ado<strong>le</strong>scents arborent <strong>de</strong>s coiffuresiroquoises dites râpi, sont a<strong>de</strong>ptes <strong>de</strong> pop et <strong>de</strong> musique irano-californienne. Paradoxe supplémentaire,<strong>le</strong>s innovations matériel<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s produits importés suivent parfois <strong>le</strong> trajet <strong>de</strong>s pè<strong>le</strong>rinages, y comprisdu hâjj (<strong>le</strong> pè<strong>le</strong>rinage à <strong>La</strong> Mecque), pè<strong>le</strong>rinages qui ne sont plus réservés aux gens arrivés dans la vie,mais désormais accessib<strong>le</strong>s aux jeunes coup<strong>le</strong>s fortunés ou aidés par <strong>de</strong>s œuvres charitab<strong>le</strong>s et qui en profitentpour faire <strong>le</strong> p<strong>le</strong>in <strong>de</strong> nouveautés.Cette situation brouillée où s’enchevêtrent fierté patriotique, références religieuses chiites, pousséeindividualiste et tradition familialiste, occi<strong>de</strong>ntalisation <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vie, n’est certes pas réductib<strong>le</strong> àquelques clichés simplistes. Il est plus important que jamais <strong>de</strong> traverser <strong>le</strong>s apparences et d’al<strong>le</strong>r regar<strong>de</strong>rla société iranienne, <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong>…Dernière question que l’on peut se poser : si l’Iran se mondialise à sa façon, n’est-il pas aussi unfoyer <strong>de</strong> mondialisation ? <strong>La</strong> Révolution islamique n’a sans doute pas eu en son temps <strong>le</strong>s répercussionsattendues dans <strong>le</strong> mon<strong>de</strong> musulman. En revanche, on peut se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r aujourd’hui quel<strong>le</strong> est la capita<strong>le</strong>du mon<strong>de</strong> musulman ; ce fut longtemps Le Caire. Est-ce aujourd’hui Riyad, Dubay, Istanbul… ou Téhéran ?


<strong>La</strong> presseL’Iran, <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong>


Ecoutez l‘émission (une rencontre avecChristain Bromberger autour <strong>de</strong> la parution<strong>de</strong> ce numéro <strong>de</strong> <strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> mdiconsacré à l’Iran) sur <strong>le</strong> site <strong>de</strong>Télérama.Vous pouvez aussi télécharger <strong>le</strong> podcasten suivant ce LIEN (http://www.te<strong>le</strong>rama.fr/i<strong>de</strong>es/passage-en-revues-12-lapensee-<strong>de</strong>-<strong>midi</strong>-l-iran-au-<strong>de</strong>la-<strong>de</strong>s-cliches,40737.php)Une émission présentée par ThierryLeclère et préparée par SylvieHombourger.Réalisation : Pierre JabotPassage en revues #12Invitée : <strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong>L'IRAN AU-DELÀ DES CLICHÉSLe 26 mai 2009 à 10h30LE FIL IDéES - Un théologien iconoclaste, <strong>de</strong>schauffeurs <strong>de</strong> taxis qui n’ont pas <strong>le</strong>ur languedans <strong>le</strong>ur poche, un ex-général <strong>de</strong>s gardiens<strong>de</strong> la Révolution, <strong>de</strong>s peintres, <strong>de</strong>scinéastes…. “L’Iran, <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong>”, <strong>le</strong><strong>de</strong>rnier opus <strong>de</strong> “<strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong>” plongeau cœur <strong>de</strong> la société iranienne, au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>sclichés. Rencontre avec <strong>le</strong> professeur d’ethnologieChristian Bromberger, qui a vécu àTéhéran et coordonné ce numéro.Revue littéraire et <strong>de</strong> débats d’idées tournéesur la Méditerranée, <strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong> a étécréée en 2000 par Thierry Fabre, qui est aussi<strong>le</strong> concepteur <strong>de</strong>s Rencontres d’Averroès,chaque année, à Marseil<strong>le</strong>.<strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong> n°27(Actes Sud, 243 p., 17 euros).Le site <strong>de</strong> la revue :http://www.lapensee<strong>de</strong><strong>midi</strong>.org/


Artic<strong>le</strong> <strong>de</strong> Thierry NOIR, paru <strong>le</strong> 12 juin 2009 dans <strong>La</strong>ProvenceSite internet : http://www.laprovence.com/


21 Juin 2009ParPierre PuchotSite internet <strong>de</strong> Médiapart :http://www.mediapart.fr/Mediapart publie <strong>de</strong>ux artic<strong>le</strong>s extraits dunuméro 27 <strong>de</strong> la revue <strong>La</strong> pensée du <strong>midi</strong>, consacréà l'Iran, l'envers du <strong>miroir</strong>.Les nouveaux pahlavan <strong>de</strong> Téhéran, un texteécrit par <strong>de</strong>ux chercheuses iraniennes, MinaSaïdi-Shahrouz et Parvine Ghassemi. Rassou<strong>le</strong>t Fatemeh sont <strong>le</strong>s «nouveaux chevaliers» duquartier déshérité <strong>de</strong> Cyrus, figures à la foisemblématiques et singulières <strong>de</strong> l'Iran d'aujourd'hui.Un mawlawi contre <strong>le</strong>s Pasdaran ?, un texte duchercheur Stéphane A. Dudoignon. Le renouveau<strong>de</strong> l’islam sunnite en Iran vu à travers l’itinéraired’un grand chef religieux. Mawlana‘Abd al-Hamid, shaykh al-islam <strong>de</strong> Zahedan, etla cause <strong>de</strong>s sunnites d’Iran.Ces artic<strong>le</strong>s sont accessib<strong>le</strong>s aux abonnés sur <strong>le</strong> site <strong>de</strong> Médiapart :• Suivre ce LIEN pour accé<strong>de</strong>r à l’artic<strong>le</strong> <strong>de</strong> Mina Saïdi-Shahrouz et ParvineGhassemi :http://www.mediapart.fr/journal/international/200609/<strong>le</strong>s-nouveaux-pahlavan-<strong>de</strong>-teheran• Suivre ce LIEN pour accé<strong>de</strong>r à l’artic<strong>le</strong> <strong>de</strong> Stéphane A. Dudoignon :http://www.mediapart.fr/journal/international/210609/un-mawlawi-contre-<strong>le</strong>s-pasdaranVous pouvez éga<strong>le</strong>ment vous procurer ces artic<strong>le</strong>s via CAIRN (http://www.cairn.info/revuela-pensee-<strong>de</strong>-<strong>midi</strong>-2009-1.htm)ou via la boutique <strong>de</strong> <strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong>(http://www.lapensee<strong>de</strong><strong>midi</strong>.org/catalog/).


&<strong>La</strong> pensée<strong>de</strong> <strong>midi</strong>Ces extraits <strong>de</strong> l’artic<strong>le</strong> <strong>de</strong> Christian Bromberger, coordinateur dunuméro 27 <strong>de</strong> <strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong> consacré à l’Iran, ont été publiéssur <strong>le</strong> site <strong>de</strong> Médiapart <strong>le</strong> 15/03/2009, en partenariat avec notrerevue.Site internet <strong>de</strong> Médiapart : http://www.mediapart.frSUR LE TERRAINBrèves <strong>de</strong> taxis à Téhéran : Wittgenstein, pâtes et shoahPar Christian Bromberger | <strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong><strong>L'Iran</strong> d'aujourd'hui et ses paradoxes au travers d'un bref échantillon <strong>de</strong>s sujets <strong>de</strong> conversation au milieu <strong>de</strong>s encombrements <strong>de</strong> la capita<strong>le</strong>iranienne…A Téhéran, il y a plusieurs façons <strong>de</strong> se déplacer quand on n'a pas <strong>de</strong> voiture : dans <strong>de</strong>s autobus bondés, séparés en <strong>de</strong>ux compartiments(à l'avant pour <strong>le</strong>s hommes, à l'arrière pour <strong>le</strong>s femmes) ; en métro (avec <strong>de</strong>s wagons pour <strong>le</strong>s hommes et d'autrespour <strong>le</strong>s femmes), mais <strong>le</strong> réseau est récent et <strong>le</strong>s stations, peu nombreuses. C'est surtout en taxi que l'on se rend d'un point àun autre <strong>de</strong> l'immense agglomération, taxis col<strong>le</strong>ctifs (pour <strong>de</strong>s itinéraires fixes) ou privatifs (dâr bast, « porte fermée », dit-on). Jepréfère ce <strong>de</strong>rnier mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transport, plus confortab<strong>le</strong>, quand il s'agit <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> longs trajets (une heure à une heure et <strong>de</strong>miepour al<strong>le</strong>r du centre-vil<strong>le</strong> au nord rési<strong>de</strong>ntiel) et qui permet une conversation suivie, parfois intime, avec <strong>le</strong> chauffeur. On se confieplus faci<strong>le</strong>ment à un étranger dans un pays où plane <strong>le</strong> risque <strong>de</strong> la dénonciation. (...)Voici un bref échantillon <strong>de</strong>s sujets <strong>de</strong> conversation au milieu <strong>de</strong>s encombrements.AOÛT 2006Je me rends à un meeting féministe qui doit avoir lieu, sous la hou<strong>le</strong>tte <strong>de</strong> Shirin Ebadi, dans un bâtiment situé au nord-ouest <strong>de</strong>Téhéran. Une centaine <strong>de</strong> personnes atten<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>hors que la prix Nobel arrive ; pour éviter <strong>de</strong> prévisib<strong>le</strong>s ennuis, pour el<strong>le</strong> et pour<strong>le</strong>s participants, el<strong>le</strong> ne viendra pas, et <strong>le</strong> meeting n'aura pas lieu. L'ordre <strong>de</strong> dispersion est rapi<strong>de</strong>ment donné. Je fais quelquescentaines <strong>de</strong> mètres à pied pour m'écarter du groupe et hè<strong>le</strong> une voiture. Le chauffeur est un Kur<strong>de</strong> <strong>de</strong> la région <strong>de</strong> Kermanchah.Il me par<strong>le</strong> <strong>de</strong> son village, <strong>de</strong> ses champs <strong>de</strong> blé et d'orge, <strong>de</strong> ses vergers, <strong>de</strong> ses troupeaux <strong>de</strong> moutons. Il voudrait y retourner,mais seu<strong>le</strong>ment après avoir réuni 2 millions <strong>de</strong> tomans (alors, à peu près 2 000 euros ). (...) Pour y arriver, il fait <strong>le</strong> taxi et dépense<strong>le</strong> moins possib<strong>le</strong> ; quand il évoque son retour au village son regard s'illumine.SEPTEMBRE 2006Au volant <strong>de</strong> sa vieil<strong>le</strong> Peykân (« la Flèche », une voiture iranienne fabriquée à partir <strong>de</strong> pièces britanniques qui n'est plus produiteaujourd'hui), Hassan fait <strong>de</strong> ru<strong>de</strong>s journées. Quand il rentre chez lui, il se douche, puis dîne et lit pendant <strong>de</strong>ux heures ; sesauteurs <strong>de</strong> prédi<strong>le</strong>ction : Abdolkarim Sorouch, dont <strong>le</strong>s réf<strong>le</strong>xions sur la politique et la religion l'intéressent, et LudwigWittgenstein…OCTOBRE 2006« Pourquoi avez-vous <strong>le</strong> droit à l'énergie nucléaire et pas nous ? Pourquoi persécutez-vous monsieur Garaudy et empêchez-vous<strong>le</strong>s jeunes fil<strong>le</strong>s <strong>de</strong> porter <strong>le</strong> hijâb ? » <strong>La</strong> discussion s'anime. Avant qu'el<strong>le</strong> ne s'enflamme, je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> au taxi <strong>de</strong> s'arrêter. On nesait jamais.NOVEMBRE 2006Lui est taxi dans une agence où, au volant <strong>de</strong> sa Pri<strong>de</strong>, la voiture coréenne <strong>de</strong> Monsieur Tout-<strong>le</strong>-Mon<strong>de</strong>, il essaie <strong>de</strong> se refaire unesanté financière. Il s'est ruiné dans une affaire <strong>de</strong> fabrique <strong>de</strong> spaghettis qui a mal tourné, s'est brouillé avec son associé, qui luidoit, me dit-il, 75 millions <strong>de</strong> tomans et n'a aucune confiance en la justice pour recouvrer la somme qui lui est due. Il doit pourvoiraux frais (très é<strong>le</strong>vés) <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>ux enfants étudiants dans <strong>de</strong>s universités âzâd (libres, c'est-à-dire privées) et n'a pas émigréaux Etats-Unis comme sa sœur et ses <strong>de</strong>ux frères ; il est l'aîné et doit prendre soin <strong>de</strong> ses vieux parents.Les déboires qu'il a connus en tant que chef d'entreprise ne se reproduiraient plus aujourd'hui. Si <strong>le</strong>s pâtes qu'il fabriquait s'effilochaientà la cuisson, c'est que la farine (loca<strong>le</strong>) qu'il utilisait n'était pas appropriée. Aujourd'hui, Tak mâkâron importe <strong>de</strong> Suisseet d'Al<strong>le</strong>magne <strong>de</strong> la farine préparée comme il faut ; <strong>le</strong>s spaghettis ne s'effilochent plus.Les pâtes et la pizza (dans sa variante américaine) sont <strong>de</strong>venues <strong>de</strong>s plats très populaires, surtout auprès <strong>de</strong>s jeunes générations.


Artic<strong>le</strong> paru dans <strong>le</strong> n°19 <strong>de</strong> Zibeline (du 14/05/09 au 18/06/09),page 56.L’Iran et son doub<strong>le</strong>, par Fred ROBERT.Visitez <strong>le</strong> site <strong>de</strong> Zibeline (www.journalzibeline.fr)


Terres <strong>de</strong> femmes, la revue littéraire, artistique & cap-corsaire d’Angè<strong>le</strong> PaoliSite internet <strong>de</strong> Terres <strong>de</strong> Femmes (http://terres<strong>de</strong>femmes.blogs.com/mon_weblog/2009/04/lapens%C3%A9e-<strong>de</strong>-<strong>midi</strong>-liran-<strong>de</strong>rri%C3%A8re-<strong>le</strong>-<strong>miroir</strong>.html)07 avril 2009<strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong>, « <strong>L'Iran</strong>, <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong> »Chroniques <strong>de</strong> femmes - EDITOChronique <strong>de</strong> Angè<strong>le</strong> Paoli<strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong>, n° 27, mars 2009Coordonné par Christian Bromberger, professeur d ethnologie à l université <strong>de</strong> Provence, <strong>le</strong> numéro 27 <strong>de</strong> <strong>La</strong>pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong> est consacré à l Iran. Dans son introduction à ce vaste dossier “L’Iran <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong>”, ChristianBromberger se propose <strong>de</strong> mettre ‘accent sur <strong>le</strong>s comp<strong>le</strong>xités cachées <strong>de</strong> cet immense pays. Et <strong>de</strong> bouscu<strong>le</strong>r <strong>le</strong>sstéréotypes dans <strong>le</strong>squels il est trop souvent enfermé. Ce dossier est complété par un cahier <strong>de</strong> photos. Des photosen noir et blanc, présentées par Abbas, <strong>de</strong> l’Agence Magnum.Tiraillé entre <strong>de</strong>ux clichés opposés, aussi tenaces et réducteurs l’un que l’autre, l’Iran offre au mon<strong>de</strong> actuel l’imaged un Janus bifrons caricatural. D’un côté c<strong>le</strong>rcs enturbannés et dirigeants radicaux provocateurs, décidés à jouer,sur l’êchiquier international, la politique du refus. De l’autre, <strong>le</strong>s intel<strong>le</strong>ctuels et artistes qui déjouent la censure etproduisent <strong>de</strong>s œuvres reconnues par <strong>le</strong>s instances culturel<strong>le</strong>s européennes.Selon Christian Bromberger, l’Iran ne peut se réduire à l’image que l’actuel prési<strong>de</strong>nt populiste Ahmadinejad veutimposer aux yeux du mon<strong>de</strong>. Pas davantage à l’image dorée, exclusivement représentative d une société très privilégiée,que certains s’appliquent à vouloir donner <strong>de</strong> ce pays. Pour tenter d‘élargir <strong>le</strong>s frontières entre ces extrêmes,Christian Bromberger dresse, par l’intermédiaire <strong>de</strong> ses auteurs ou <strong>de</strong> lui-même, une série <strong>de</strong> portraits d'une gran<strong>de</strong>diversité, qui permettent une apprééhension plus préécise <strong>de</strong> la réalité comp<strong>le</strong>xe et polymorphe <strong>de</strong> l’Iran, divisé entre<strong>de</strong>s modè<strong>le</strong>s contradictoires, défense i<strong>de</strong>ntitaire d'une part - marquée par un attachement viscéral aux va<strong>le</strong>urs traditionnel<strong>le</strong>set tentations <strong>de</strong> la mo<strong>de</strong>rnité <strong>de</strong> l'autre.De chapitre en chapitre se <strong>de</strong>ssine <strong>le</strong> kaléidoscope mouvant où se croisent banquier pour pauvres <strong>de</strong> la capita<strong>le</strong>et chauffeurs <strong>de</strong> taxis, femmes impliquées dans la vie <strong>de</strong>s quartiers - comme cette couturière d’un nouveau sty<strong>le</strong> quise bat contre la “masculinisation <strong>de</strong>s rues” ou comme cette bibliothécaire acharnée à la défense <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong>sfemmes - , journaliste soumise aux “patrouil<strong>le</strong>s <strong>de</strong> la Guidance islamique” et politicienne attentive à l’évolution <strong>de</strong>la révolution, cinéastes engagées et artistes, jeunes coup<strong>le</strong>s a<strong>de</strong>ptes <strong>de</strong>s sports <strong>le</strong>s plus divers. Les nouveaux pahlavans*du quotidien côtoient <strong>le</strong>s antihéros <strong>de</strong> l’histoire, opportunistes forgés au sein <strong>de</strong> la société pahlavienne quis’adaptent aux situations nouvel<strong>le</strong>s imposées par la Révolution islamique. Quant aux “grands personnages emblématiques<strong>de</strong> la nation” - ayatollahs, archéologues et poêtes, <strong>le</strong>urs philosophies sont multip<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>urs croyances, diffici<strong>le</strong>sà cerner parce que soumises à <strong>de</strong>s influences multip<strong>le</strong>s, <strong>le</strong> sont davantage encore à cataloguer.Ainsi, à travers <strong>le</strong> prisme changeant <strong>de</strong>s personnalités qui nous sont proposées, <strong>le</strong>s “paradoxes persans” apparaissent-ilsplus clairement au grand jour. Dans <strong>le</strong> même temps surgit une interrogation nouvel<strong>le</strong> : Téhéran est-el<strong>le</strong>aujourd hui en voie <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir la capita<strong>le</strong> du mon<strong>de</strong> musulman ? “Singularité <strong>de</strong> l”Iran : religion et nation ne se distinguentpas, non plus que fondamentalisme et nationalisme”.* Les Pahlavan mythiques luttaient contre <strong>le</strong>s forces du mal. L’un d’entre eux, <strong>le</strong> légendaire Rostam, sauva plusieurs fois l’Iran.I. GALERIE DE PORTRAITSa. « Brèves <strong>de</strong> taxis à Téhéran »Dans son papier « Brèves <strong>de</strong> taxis à Téhéran », Christian Bromberger rapporte un échantillonnage <strong>de</strong> conversationsre<strong>le</strong>vées au hasard <strong>de</strong> ses courses à travers la capita<strong>le</strong>. S’il est possib<strong>le</strong> d’écouter <strong>le</strong>s chauffeurs <strong>de</strong> taxis évoquer<strong>le</strong>s contraintes <strong>de</strong> la bigamie ou <strong>le</strong>s drames provoqués par <strong>le</strong>s mariages entre un chiite et une sunnite (ou l’inverse),il est bien diffici<strong>le</strong> d'établir un portrait ? robot du chauffeur <strong>de</strong> taxi téhéranais. Tel d’entre eux s’intéresse àl’Holocauste et aux théories négationnistes qui émail<strong>le</strong>nt <strong>le</strong>s discours <strong>de</strong>s politiques et <strong>de</strong>s religieux, tel autre au contrairene se passionne que pour la poésie <strong>de</strong> Mowlana, <strong>de</strong> Khayyam ou <strong>de</strong> Châmlou. Tel autre encore se réfugie, aprèsson travail, dans la <strong>le</strong>cture <strong>de</strong> textes politiques ou religieux ou dans cel<strong>le</strong> <strong>de</strong> Wittgenstein.


Du chauffeur kur<strong>de</strong> ? dont <strong>le</strong> rêve est <strong>de</strong> retourner vivre au village ? au chef d’entreprise ruiné par sa failliteou au commerçant forcé <strong>de</strong> fermer sa boutique parce que <strong>le</strong>s vêtements « disco » qu’il propose ne correspon<strong>de</strong>ntpas aux règ<strong>le</strong>s islamiques, <strong>le</strong>s raisons d'exercer cette profession sont multip<strong>le</strong>s. Et <strong>le</strong>s visages du chauffeur <strong>de</strong> taxistéhéranais échappent à toute mainmise qui viserait à enfermer <strong>le</strong>s hommes <strong>de</strong> cette profession dans une ga<strong>le</strong>rie <strong>de</strong>stéréotypes aisément i<strong>de</strong>ntifiab<strong>le</strong>s.b. Shahla Sherkat et Massoume Ebtekar, <strong>de</strong>ux « métaphores du présent »Venu à Téhéran au printemps 2008 pour y tourner un film pour Arte, Jean-François Colosimo, théologien etéditeur, brosse <strong>le</strong> portrait <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux iraniennes <strong>de</strong> renom, Shahla Sherkat et Massoume Ebtekar.Grandie dans une « famil<strong>le</strong> traditionnel<strong>le</strong> qui fréquente <strong>le</strong>s mosquées », Shahla Sherkat, journaliste d’État,est la fondatrice <strong>de</strong> l’hebdomadaire Zanân (« Femmes »), dont l’autorisation <strong>de</strong> publication a été suspendue enfévrier 2008 ; Massoume Ebtekar ? brillante biologiste ?, « s’est imposée comme la porte-paro<strong>le</strong> <strong>de</strong>s étudiants lors<strong>de</strong> la prise d’otages <strong>de</strong> l’ambassa<strong>de</strong> américaine en 1979 ». Issues toutes <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> la Révolution, héritières <strong>de</strong> l’imamKhomeiny, el<strong>le</strong>s sont éga<strong>le</strong>ment impliquées dans la réforme. Pour l’une comme pour l’autre, <strong>le</strong> prési<strong>de</strong>nt Khatami? « qui prônera la liberté d’expression au cœur <strong>de</strong> la République théocratique », incarne l’islam politique. Rebel<strong>le</strong>sà la « fausse mo<strong>de</strong>rnité, à la fausse émancipation, au faux féminisme », rebel<strong>le</strong>s à la société libéra<strong>le</strong> du chah, el<strong>le</strong>ssont engagées l’une et l’autre dans <strong>le</strong> combat « pour la liberté, l’indépendance, la dignité ». « Leur féminisme nes’oppose pas à la religion, il s’en réclame même au besoin, et n’en regrette que la possib<strong>le</strong> instrumentalisation. »Toutes <strong>de</strong>ux continuent <strong>de</strong> combattre ? au même titre que l’avocate Chirine Ebadi, prix Nobel <strong>de</strong> la Paix en 2003 ?,pour <strong>le</strong>s droits <strong>de</strong> la femme et au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> s’interroger : « Qu’en est-il vraiment <strong>de</strong> l’économie, du progrès social, <strong>de</strong>la condition <strong>de</strong>s femmes ? » Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> ces questions récurrentes, <strong>de</strong>meure la question fondamenta<strong>le</strong> : « Sommesnoustoujours dans l’inspiration <strong>de</strong> la Révolution islamique, <strong>de</strong>s idéaux <strong>de</strong> l’imam Khomeiny ? »Véritab<strong>le</strong>s « métaphores du présent », Shahla Sherkat et Massoume Ebtekar sont représentatives <strong>de</strong> ce queJean-François Colosimo nomme <strong>le</strong> « paradoxe persan. »c. « Coopérative <strong>de</strong>s Femmes Bien-Pensantes Vertes »Chargée d’une étu<strong>de</strong> dans <strong>le</strong>s quartiers pauvres du sud <strong>de</strong> Téhéran, la sociologue et géographe Masserat Amir-Ebrahimi a rencontré l’une <strong>de</strong>s figures <strong>le</strong>s plus origina<strong>le</strong>s du 13 Abân, Farkhon<strong>de</strong>h Gohari, et l’a suivie dans l’évolutiond’une entreprise singulière, initiée en 1997.Volontaire du Comité d’hygiène <strong>de</strong> la vil<strong>le</strong> saine (CVS) du quartier sud <strong>de</strong> Téhéran (13 Abân), Mme Goharianime <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s années une petite bibliothèque en même temps qu’un « Conseil <strong>de</strong>s femmes », <strong>le</strong>quel a été complétéune dizaine d’années plus tard par une « Coopérative <strong>de</strong>s Femmes Bien-Pensantes Vertes ». Constituées àpartir d’initiatives personnel<strong>le</strong>s, ces petites unités <strong>de</strong> travail, <strong>de</strong>stinées à pallier <strong>le</strong>s déficits socioculturels <strong>de</strong> la vil<strong>le</strong>,sont <strong>de</strong>venues <strong>de</strong>s outils indispensab<strong>le</strong>s pour venir efficacement en ai<strong>de</strong> aux plus démunies.L’ambition <strong>de</strong> Mme Gohari : agrandir encore la coopérative, la mo<strong>de</strong>rniser, la transformer en un centre multifonctionnel.Afin que davantage <strong>de</strong> femmes encore puissent venir s’y former, se perfectionner, apprendre un métier.Pour réaliser son rêve, Farkhon<strong>de</strong>h Gohari a besoin <strong>de</strong> toutes <strong>le</strong>s bonnes volontés du quartier. Pour la plupart, <strong>de</strong>sfemmes.d. Héros du quotidienArchitecte et urbaniste, Mina Saïdi-Shahrouz dresse avec Parvine Ghassemi, étudiante en anthropologieurbaine, <strong>le</strong> portrait <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux figures emblématiques <strong>de</strong> l’Iran d’aujourd’hui.Rassoul R., fondateur d’une caisse d’épargne et <strong>de</strong> prêt pour <strong>le</strong>s pauvres, et Fatemeh K., organisatrice d’unatelier <strong>de</strong> couture pour <strong>le</strong>s femmes en difficulté, offrent, par <strong>le</strong>ur savoir-faire et par <strong>le</strong>ur sens <strong>de</strong> l’organisation, <strong>de</strong>nouveaux modè<strong>le</strong>s <strong>de</strong> citoyenneté et <strong>de</strong> socialisation. C’est dans <strong>le</strong> quartier déshérité <strong>de</strong> Cyrus, quartier <strong>le</strong> plusancien <strong>de</strong> Téhéran, qu’opèrent, chacun dans <strong>le</strong>ur domaine, Rassoul et Fatemeh. Véritab<strong>le</strong>s protecteurs <strong>de</strong> Cyrus,fidè<strong>le</strong>s, par <strong>le</strong>urs actions solidaires et novatrices, à l’éthique <strong>de</strong>s anciens palhavans, Fatemeh et Rassoul ont contribuéà améliorer <strong>le</strong>s conditions <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s habitants du centre historique <strong>de</strong> Téhéran, mis à mal par <strong>le</strong>s problèmesliés à la présence d’ouvriers afghans. Attachés à faire fonctionner <strong>le</strong>s réseaux <strong>de</strong> solidarité ou à pousser <strong>le</strong>s femmesà participer aux réunions publiques, Rassoul et Fatemeh sont éga<strong>le</strong>ment attachés au respect <strong>de</strong> la tradition et <strong>de</strong>l’orthodoxie religieuse. Peu enclins à la transgression, ces « <strong>le</strong>a<strong>de</strong>rs charismatiques » <strong>de</strong> la nouvel<strong>le</strong> citoyennetésont <strong>de</strong>venus <strong>de</strong> « véritab<strong>le</strong>s modè<strong>le</strong>s d’action publique ».


e. Sâ<strong>de</strong>gh, l’opportuniste d’IspahanAnthropologue <strong>de</strong> formation, Mohiaddin Vatani évoque la figure contradictoire <strong>de</strong> Sâ<strong>de</strong>gh.Grandi dans la pério<strong>de</strong> intermédiaire qui sépare l’Iran <strong>de</strong> la monarchie Pahlavi <strong>de</strong> l’Iran <strong>de</strong> la révolution <strong>de</strong>1979, Sâ<strong>de</strong>gh est représentatif <strong>de</strong> sa génération. Véritab<strong>le</strong> « caméléon », Sâ<strong>de</strong>gh offre <strong>le</strong> visage <strong>de</strong> l’opportuniste.Un opportunisme mo<strong>de</strong>lé par <strong>le</strong>s mouvements <strong>de</strong> l’histoire et <strong>de</strong> la culture <strong>de</strong> son pays. Vio<strong>le</strong>mment contestatairedès l’ado<strong>le</strong>scence, <strong>le</strong> jeune homme s’oppose à l’autorité paternel<strong>le</strong>, entrave à sa liberté. Son comportement rebel<strong>le</strong>,conforme à celui <strong>de</strong> nombreux habitants <strong>de</strong> son quartier <strong>de</strong> Dar<strong>de</strong>cht, s’inscrit dans <strong>le</strong> refus <strong>de</strong>s pratiques inhérentesaux traditions religieuses et aux contraintes familia<strong>le</strong>s imposées par son milieu. Sâ<strong>de</strong>gh choisit la transgression,même si s’affranchir d’un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie imposé par <strong>le</strong>s siens a un coût (plus lourd et plus diffici<strong>le</strong> à supporter pour<strong>le</strong>s jeunes fil<strong>le</strong>s qui transgressent <strong>le</strong>s traditions). Sâ<strong>de</strong>gh quitte donc son quartier originel, choisit <strong>le</strong> métier d’enseignantplutôt que celui d’artisan, et épouse la jeune fil<strong>le</strong> dont il s’est épris. Cependant, quelques années plus tard,l’enseignant doublé d’un homme d’affaires attaché à sa réussite socia<strong>le</strong> se détermine en faveur <strong>de</strong>s choix imposéspar la révolution <strong>de</strong> 1979. Sâ<strong>de</strong>gh adopte la posture pieuse opposée à l’attitu<strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rniste pour laquel<strong>le</strong> il avaitprécé<strong>de</strong>mment opté. Sâ<strong>de</strong>gh affiche avec ostentation son adhésion au régime politique islamique. Et s’il affiche unecroyance sincère à l’islam, nul ne peut nier qu’il y trouve aussi un intérêt socio-économique en rapport avec ses ambitions.<strong>La</strong> trajectoire <strong>de</strong> Sâ<strong>de</strong>gh est cel<strong>le</strong> <strong>de</strong> nombreux Iraniens, qui jouent avec <strong>de</strong>xtérité <strong>de</strong>s fluctuations entre va<strong>le</strong>urstraditionnel<strong>le</strong>s et modè<strong>le</strong>s emblématiques <strong>de</strong> la mo<strong>de</strong>rnité.f. L’art documentaire selon Moretza AviniMaître <strong>de</strong> conférences à l’université d’Avignon, Agnès Devictor a publié au CNRS Politique du cinéma iranien: <strong>de</strong> l’ayatollah Khomeini au prési<strong>de</strong>nt Khatami. Une étu<strong>de</strong> qui la pousse à s’intéresser à Shahid Morteza Avini, «l’une <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s figures <strong>de</strong> la guerre Iran-Irak (1980-1988) ».Praticien et théoricien, Moretza Avini s’est engagé « dans la Révolution par <strong>le</strong> cinéma documentaire ».Convaincu que cette forme d’expression pouvait contribuer « à penser <strong>le</strong>s transformations politiques <strong>de</strong> l’Iran »,convaincu qu’el<strong>le</strong> peut ? davantage que <strong>le</strong> cinéma ? lui permettre d’embrasser plus largement <strong>le</strong> territoire iranien,convaincu éga<strong>le</strong>ment que la Révolution lui offre d’enregistrer différemment <strong>le</strong> mon<strong>de</strong> et <strong>de</strong> modifier <strong>le</strong> regard que <strong>le</strong>spectateur porte sur lui, Moretza Avini s’emploie à « rester au plus près du réel ». Ce qui implique une patienteimprégnation <strong>de</strong> son équipe sur <strong>le</strong>s lieux du tournage. Al<strong>le</strong>r au <strong>de</strong>vant <strong>de</strong>s populations villageoises, se mettre à <strong>le</strong>urécoute, enregistrer <strong>le</strong>s gestes et <strong>le</strong>s paro<strong>le</strong>s que la Révolution a permis <strong>de</strong> libérer, tel<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong>s consignes et <strong>le</strong>smétho<strong>de</strong>s observées par <strong>le</strong> cinéaste. <strong>La</strong> caméra <strong>de</strong>vient ainsi pour <strong>le</strong>s villageois « un instrument <strong>de</strong> médiation avec<strong>le</strong> nouveau pouvoir ».Engagé pendant <strong>le</strong>s huit années consécutives <strong>de</strong> la guerre Irak-Iran (1980-1988) dans <strong>le</strong> tournage <strong>de</strong> la «défense sacrée », Avini « se livre à la quête d’une vérité philosophique <strong>de</strong> la guerre à partir <strong>de</strong> son travail cinématographique». Parallè<strong>le</strong>ment, il invite <strong>le</strong> spectateur à une véritab<strong>le</strong> démarche mystique et à un questionnement,au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s apparences, sur <strong>le</strong> sens profond <strong>de</strong> cet événement. Cette incessante interrogation sur <strong>le</strong> visib<strong>le</strong> et l’invisib<strong>le</strong>place Avini « dans la lignée <strong>de</strong> la philosophie chiite ». Cependant, si Avini, grand admirateur <strong>de</strong> John Ford etd’Alfred Hitchcock ? « <strong>le</strong> grand maître du cinéma mondial »?, réussit à « concilier <strong>le</strong> régime islamique avec lamo<strong>de</strong>rnité politique et esthétique », il se refuse aussi à renoncer à toute pensée critique. Plaidant pour l’adoption<strong>de</strong>s techniques occi<strong>de</strong>nta<strong>le</strong>s, Avini est « accusé <strong>de</strong> pactiser avec l’ennemi ». Il incarne la figure <strong>de</strong> l’intel<strong>le</strong>ctuel «refusant d’arrêter <strong>de</strong> réfléchir aux défis du mon<strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rne, une fois la révolution accomplie. »g. Amir Reza Koohestani : une figure théâtra<strong>le</strong> <strong>de</strong> passeurLongtemps muselé par <strong>le</strong> joug du régime islamique, <strong>le</strong> théâtre iranien connaît aujourd’hui un vent <strong>de</strong> folielibératrice qui <strong>le</strong> fait renaître <strong>de</strong> ses cendres. Les troupes se multiplient, <strong>le</strong>s jeunes auteurs, comédiens et metteursen scène rivalisent <strong>de</strong> ta<strong>le</strong>nt. Figure <strong>de</strong> proue du théâtre iranien, Amir Reza Koohestani est considéré, jusqu’enEurope, comme un véritab<strong>le</strong> passeur. Son écriture, qui puise « dans <strong>le</strong>s conventions scéniques héritées du théâtretraditionnel » tout en s’attachant à abor<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s sujets d’actualité, oscil<strong>le</strong> entre symbolisme et réalisme et offre unegran<strong>de</strong> diversité. « Monologues intimes, dépouil<strong>le</strong>ment du plateau, noirceur scénique » sont là pour servir <strong>le</strong>sthèmes <strong>de</strong> prédi<strong>le</strong>ction du dramaturge : « usure du quotidien, incommunicabilité <strong>de</strong>s êtres, réclusion <strong>de</strong>s figuresféminines et solitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s personnages ». Explorées par la philosophe Liliane Anjo, doctorante à l'EHESS, toutes cesdonnées novatrices, - auxquel<strong>le</strong>s s’ajoutent <strong>le</strong>s multip<strong>le</strong>s possibilités d’interaction avec <strong>le</strong> public -, contribuent àfaire <strong>de</strong> Koohestani un dramaturge très apprécié <strong>de</strong>s jeunes générations. Beaucoup moins du ministère <strong>de</strong> la Cultureet <strong>de</strong> la Guidance islamique, qui lui ont refusé la représentation <strong>de</strong> sa pièce Va ruz hargez nayâmad (« Et <strong>le</strong> journ’advint jamais »).


h. Polygynie et artEn matière d’art contemporain, l’Iran a opéré ces <strong>de</strong>rnières années un revirement considérab<strong>le</strong>. Désormaisouvert à l’art occi<strong>de</strong>ntal, l’Iran actuel compte trois réseaux. Les artistes du « réseau officiel » développent une esthétiqueislamico-révolutionnaire. Les semi-officiels, <strong>de</strong> loin <strong>le</strong>s plus en vogue et <strong>le</strong>s plus innovateurs, bénéficient d’unemarge <strong>de</strong> manœuvre plus large. Composé d’artistes indépendants, <strong>le</strong> troisième réseau est un réseau souterrain, quivit en marge <strong>de</strong>s circuits reconnus par <strong>le</strong> régime <strong>de</strong> la République islamique d’Iran. Par ail<strong>le</strong>urs, la figure <strong>de</strong> l’artistejouit aujourd’hui en Iran d’une véritab<strong>le</strong> fascination. L’historienne Alice Bombardier, doctorante à l’EHESS, travail<strong>le</strong>actuel<strong>le</strong>ment sur <strong>le</strong>s peintres iraniens contemporains. Le sujet <strong>de</strong> son étu<strong>de</strong> est la famil<strong>le</strong> Sinaï, une famil<strong>le</strong> d’artistestéhéranais, partagée comme tant d’autres, entre mo<strong>de</strong>rnité et tradition. Le cinéaste Khosrow Sinaï consacre son travailà la vie et à l’oeuvre <strong>de</strong>s peintres, notamment à l’œuvre pictura<strong>le</strong> <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>ux épouses, Gizella Varga Sinaï (néeen 1944) et Farah Ossouli (née en 1953). Les <strong>de</strong>ux épouses évoluent dans <strong>le</strong> même atelier. D’origine hongroise,Gizella Varga Sinaï, divisée entre <strong>de</strong>ux civilisations différentes, s’intéresse aux vieux mythes, intègre dans ses peinturesmo<strong>de</strong>rnistes <strong>le</strong>s bas-reliefs <strong>de</strong> Persépolis et s’interroge sur ce qui relie <strong>le</strong> présent au passé. Graffitis et calligraphiese mê<strong>le</strong>nt, qui associent impressions d’orient et pratiques occi<strong>de</strong>nta<strong>le</strong>s. De son côté, Farah Ossouli s’inspire<strong>de</strong>s anciennes épopées iraniennes et fait <strong>de</strong> la femme son héroïne privilégiée. À noter cependant que la nudité <strong>de</strong> saVénus — tab<strong>le</strong>au inspiré <strong>de</strong> <strong>La</strong> Naissance <strong>de</strong> Vénus <strong>de</strong> Botticelli — disparaît sous une superposition <strong>de</strong> voi<strong>le</strong>s, têterecouverte d’un foulard ! Quant à la nymphe que <strong>le</strong> peintre italien a représentée aux côtés <strong>de</strong> la déesse, el<strong>le</strong> a été remplacéeici par un homme qui tend à Vénus <strong>le</strong> tchador dont el<strong>le</strong> doit se vêtir! Provocation ? Contestation ? Ou au contraire,symbiose avec <strong>le</strong> régime politique actuel ? Il m’est diffici<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>le</strong> dire et <strong>de</strong> m’en faire une idée précise !Ensemb<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux artistes ont fondé <strong>le</strong> premier groupe <strong>de</strong> femmes peintres iraniennes, Dena. Ce col<strong>le</strong>ctif, quiréunit <strong>de</strong>s « artistes femmes <strong>de</strong> différents sty<strong>le</strong>s et visions », « a pour but <strong>de</strong> présenter <strong>le</strong>s artistes femmes en Iranet à l’étranger comme <strong>de</strong>s professionnel<strong>le</strong>s indépendantes ».Quant à la polygynie, considérée en Iran comme un statut « d’arriération », <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux épouses Sinaï ont réussi,grâce à <strong>le</strong>ur personnalité d’artistes, à lui rendre ses <strong>le</strong>ttres <strong>de</strong> nob<strong>le</strong>sse. Et à lui faire acquérir sa stature « avantgardiste». Être artiste à Téhéran, c’est aussi assumer la fonction <strong>de</strong> ciment <strong>de</strong> la société iranienne. Dans <strong>le</strong> paradoxedu marginal et <strong>de</strong> l’élitaire, <strong>de</strong> la singularité et <strong>de</strong> l’excel<strong>le</strong>nce.i. Morteza Goodarzi, <strong>le</strong> bar<strong>de</strong> du KhorasanVaste empire culturel aux ramifications comp<strong>le</strong>xes, <strong>le</strong> mon<strong>de</strong> musical iranien connaît lui aussi, comme <strong>le</strong>sautres domaines d’expression, <strong>le</strong> clivage entre tradition et mo<strong>de</strong>rnité. Ce clivage alimente <strong>le</strong> discours d'ArianeZevaco, dont <strong>le</strong>s recherches anthropologiques actuel<strong>le</strong>s portent sur <strong>le</strong>s « mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> représentation <strong>de</strong> la musique »en Iran, Tadjikistan et Afghanistan. Ariane Zevaco a choisi <strong>de</strong> « dresser <strong>le</strong> portrait d’un musicien iranien du Khorasan» et d’en suivre la trajectoire. Formé au répertoire traditionnel <strong>de</strong>s bakhshi, ou bar<strong>de</strong>s, Morteza Goodarzi, qui restetrès attaché au répertoire <strong>de</strong> sa région, explore néanmoins <strong>de</strong>s voies nouvel<strong>le</strong>s, notamment en réservant à la poésieune place <strong>de</strong> premier choix. Tenter <strong>de</strong> concilier <strong>le</strong> passé et <strong>le</strong> présent engendre <strong>de</strong>s conflits générationnels. Sedépartager <strong>de</strong> ses maîtres oblige Goodarzi à rechercher sans cesse <strong>le</strong> juste équilibre entre ce qui est reconnu par <strong>le</strong>mon<strong>de</strong> musical iranien et ce qui est soumis à la censure. À ces difficultés s’ajoutent <strong>le</strong>s problèmes liés aux régionséloignées <strong>de</strong> la capita<strong>le</strong>. Ce qui implique pour Goodarzi <strong>de</strong> « trouver un espace culturel commun » tout en cherchantà concilier <strong>le</strong> répertoire traditionnel populaire <strong>de</strong> chant et <strong>le</strong>s projets tournés vers l’Europe.j. L’escala<strong>de</strong>, une voie vers l’émancipation ?Docteur en anthropologie, Eric Boutroy s’intéresse aux sports <strong>de</strong> montagne et notamment à l’engouement <strong>de</strong>sjeunes Iraniens pour l’escala<strong>de</strong>. Nombreux sont <strong>le</strong>s jeunes gens qui, comme <strong>le</strong> coup<strong>le</strong> résolument mo<strong>de</strong>rniste <strong>de</strong>Maryam et Hamid, pratiquent cette activité. Derrière <strong>le</strong> rayonnement <strong>de</strong> ce sport en p<strong>le</strong>ine expansion, c’est un choix<strong>de</strong> vie qui se <strong>de</strong>ssine, une façon d’affirmer son individualité face à une société répressive, viscéra<strong>le</strong>ment attachée auxinstitutions et aux convenances. Ouverte à la mixité, la montagne est pour ses a<strong>de</strong>ptes, un espace éphémère <strong>de</strong> liberté,un « territoire <strong>de</strong> décontraction et <strong>de</strong> convivialité où il est possib<strong>le</strong> <strong>de</strong> tempérer la pression <strong>de</strong>s lois ordinaires». Mais <strong>le</strong> mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’escala<strong>de</strong> est loin d’être unifié. À côté d’une jeunesse émancipée qui pratique l’escala<strong>de</strong> dans<strong>de</strong>s tenues adaptées à ce sport, l’on rencontre <strong>de</strong>s famil<strong>le</strong>s populaires qui varappent avec <strong>de</strong>s équipements démodés.Sans par<strong>le</strong>r <strong>de</strong>s miliciennes montagnar<strong>de</strong>s chargées <strong>de</strong> veil<strong>le</strong>r à la bonne tenue <strong>de</strong>s sportifs et <strong>de</strong> rappe<strong>le</strong>r <strong>le</strong>sco<strong>de</strong>s <strong>de</strong> bonne conduite. Les « Sisyphes <strong>de</strong> Téhéran » ont encore fort à faire pour ruser avec <strong>le</strong>s co<strong>de</strong>s d’unesociété islamique extrêmement contrôlée.


II. NATIONALISME ET POUSSÉES IDENTITAIRESQuel<strong>le</strong>s que soient <strong>le</strong>urs origines, <strong>le</strong>urs activités et <strong>le</strong>urs formations, quels que soient aussi <strong>le</strong>ur itinéraire culture<strong>le</strong>t religieux, <strong>le</strong>s Iraniens sont soudés par « un fort sentiment d'orgueil national » qui fait <strong>de</strong> « l'iranocentrisme» une dimension incontournab<strong>le</strong>. Encouragé par la dynastie préislamique <strong>de</strong>s Pahlavis (1925-1979), ce sentimentnational, qui puise ses racines dans la conviction d'appartenir à l'une <strong>de</strong>s plus anciennes et <strong>de</strong>s plus brillantescivilisations, s'est exacerbé sous <strong>le</strong>s visées centralisatrices et unificatrices <strong>de</strong> la République islamique. Cesentiment se traduit aujourd'hui « par une forte xénophobie envers <strong>le</strong>s Arabes », <strong>le</strong>s Turcs, <strong>le</strong>s Anglais, <strong>le</strong>s Russes,<strong>le</strong>s Américains. Outre l'Iran, ce nationalisme englobe « <strong>le</strong> mon<strong>de</strong> iranien » ? sarzamin-e Irân incluantl'Afghanistan, l'Asie centra<strong>le</strong> et <strong>le</strong> Caucase. Alimenté par une gran<strong>de</strong> diversité ethnologique, linguistique etreligieuse, <strong>le</strong> nationalisme iranien s'accompagne <strong>de</strong> fortes poussées autonomistes et indépendantistes qui inquiètent<strong>le</strong> pouvoir actuel.a. Islam sunnite en Iran, <strong>le</strong> renouveauChargé <strong>de</strong> conférences à l’Institut d’étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’Islam et <strong>de</strong>s sociétés du mon<strong>de</strong> musulman (IISMM) <strong>de</strong> Paris,Stéphane A. Dudoignon présente pour <strong>La</strong> Pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong> un dossier consacré au renouveau <strong>de</strong> l’islam sunnitedans <strong>le</strong> Baloutchistan. Conduit par un puissant c<strong>le</strong>rgé <strong>de</strong> mawlawi*, ce renouveau a pris la place, peu à peu, <strong>de</strong>sidéologies précé<strong>de</strong>ntes : cel<strong>le</strong> qu’avait imposée la monarchie pahlavie puis cel<strong>le</strong> <strong>de</strong> la République islamique. Aucours <strong>de</strong>s années 1970, <strong>le</strong>s mawlawi du Baloutchistan se sont hissés au rang <strong>de</strong>s premiers promoteurs du sunnisme,<strong>de</strong> sorte que ce vaste mouvement confessionnel place désormais <strong>le</strong> Baloutchistan au cœur <strong>de</strong>s préoccupations<strong>de</strong> l’Iran.<strong>La</strong> République islamique, passée <strong>de</strong>puis <strong>le</strong> tournant du XXIe sièc<strong>le</strong> aux mains <strong>de</strong>s Pasdaran (« <strong>le</strong>s intransigeantschampions du centralisme politique »), se heurte aujourd’hui aux i<strong>de</strong>ntités confessionnel<strong>le</strong>s comp<strong>le</strong>xesqui ont remplacé <strong>le</strong>s communautarismes ethniques. À la tête <strong>de</strong>s élites mawlawi, <strong>le</strong> puissant Mawlana ‘Abd al-Hamid, « recteur d’une madrasa sunnite d’audience internationa<strong>le</strong> » et « l’un <strong>de</strong>s plus visib<strong>le</strong>s promoteursactuels <strong>de</strong> la cause sunnite d’Iran. » Conquise <strong>de</strong> haute lutte, cette cause met en lumière <strong>le</strong>s conflits qui couventdans <strong>le</strong> mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’islam et opposent <strong>le</strong>s sunnites aux chiites conservateurs assujettis au gouvernement militaire<strong>de</strong> Pasdaran.* Le terme mawlawi désigne,dans <strong>le</strong> mon<strong>de</strong> persanophone, <strong>le</strong>s c<strong>le</strong>rcs <strong>de</strong> l’islam sunnite formés <strong>de</strong>puis <strong>le</strong> XIXe sièc<strong>le</strong> dans<strong>le</strong> sous-continent indien — par opposition aux mulâ chiites, ainsi qu’aux dàmullà sunnites éduqués en Afghanistan ou enAsie centra<strong>le</strong>.b. Chehregani, un opposant au régime islamiqueDocteur <strong>de</strong> l’université Paris VIII, Gil<strong>le</strong>s Riaux porte son attention sur la trajectoire <strong>de</strong> Mahmoud ‘AliChehregani, <strong>le</strong>a<strong>de</strong>r d’une organisation nationaliste azerbaïdjanaise, la GAMOH. Cet organisme, qui accuse l’État<strong>de</strong> mener une politique <strong>de</strong> répression systématique contre l’ensemb<strong>le</strong> <strong>de</strong>s autres groupes ethniques, revendiquepour l’Azerbaïdjan, province du nord-ouest <strong>de</strong> l’Iran, « une large autonomie dans <strong>le</strong> cadre d’un Iran fédéral ».Opposant au régime <strong>de</strong> la République islamique, Chehregani s’est engagé dans une carrière militante qui l’a conduit,<strong>de</strong>puis sa nomination, en 1990, à l’université <strong>de</strong> Tabriz ? où il défend la langue turco-azerbaïdjanaise ? jusqu’àson engagement politique aux législatives <strong>de</strong> 1996 auxquel<strong>le</strong>s il s'est présenté en candidat indépendant, jusqu’àl’exil qui a mis fin à ses activités sur <strong>le</strong> sol iranien. Des États-Unis, où il vit aujourd’hui, il continue <strong>de</strong> plai<strong>de</strong>r lacause <strong>de</strong>s Turcs azeris. Et <strong>le</strong> séparatisme d’avec <strong>le</strong> régime islamique.III. LES GRANDES FIGURES EMBLÉMATIQUES DE L’IRAN : DE L’AYATOLLAH AU POÈTEL’ayatollah ? « signe <strong>de</strong> Dieu » ?, <strong>le</strong> gardien <strong>de</strong> la Révolution, <strong>le</strong> chef tribal, l’archéologue et <strong>le</strong> poètecomptent parmi <strong>le</strong>s figures emblématiques <strong>de</strong> l’Iran.a. Mojtahed Shabestari, théologien chiiteAprès avoir souligné que <strong>le</strong> chiisme était, comme toute autre religion, soumis à ses propres contradictionsinternes, Yann Richard, professeur à Paris III et auteur <strong>de</strong> nombreux ouvrages sur l'Iran, se penche sur la personnalité<strong>de</strong> Mohammad Mojtahed Shabestari. Issu d'une famil<strong>le</strong> clérica<strong>le</strong> chiite d'Azerbaïdjan, Shabestari, né en 1936,est un éminent théologien, longtemps engagé, comme nombre <strong>de</strong> ses pairs, dans <strong>de</strong>s mouvements politiques.C'est d’abord, au début <strong>de</strong>s années 1960, contre <strong>le</strong>s réformes mises en place par <strong>le</strong> chah que s'oriente sa lutte.


Dans cette optique, il publie un opuscu<strong>le</strong> qui réfute <strong>le</strong>s arguments en faveur du droit <strong>de</strong> vote <strong>de</strong>s femmes. Puis ilse lance dans une réf<strong>le</strong>xion sur <strong>le</strong>s communautés hétérodoxes et sur <strong>le</strong> respect qui <strong>le</strong>ur est dû. Selon Shabestari,« la société islamique idéa<strong>le</strong> » <strong>de</strong>vrait « permettre aux différentes convictions <strong>de</strong> s'exprimer ». Après « unepério<strong>de</strong> d'activisme révolutionnaire mesuré », l'ayatollah Shabestari « se réfugie dans <strong>le</strong> quiétisme », se passionne« pour la philosophie mystique, l'herméneutique <strong>de</strong>s textes sacrés et pour la pensée occi<strong>de</strong>nta<strong>le</strong> enmatière <strong>de</strong> science politique » (Erich Fromm et Herbert Marcuse). Et « pose la liberté comme condition <strong>de</strong> la foi». Un discours qui « brise <strong>le</strong> monolithisme <strong>de</strong> la pensée traditionnel<strong>le</strong> sur l'adhésion religieuse en osant <strong>de</strong>s formulationsqui bou<strong>le</strong>versent <strong>le</strong>s systèmes théologiques ». Un itinéraire original et contrasté que celui <strong>de</strong> ce théologienpour qui l'approche du Coran doit être soumise à une sérieuse remise en question. Une prise <strong>de</strong> position quia valu à Shabestari « une mise à la retraite anticipée <strong>de</strong> la faculté <strong>de</strong> théologie <strong>de</strong> l'université <strong>de</strong> Téhéran parl'actuel régime ».b. Reza Kashani ou l’itinéraire d’un « gardien <strong>de</strong> la Révolution islamique »Directeur <strong>de</strong> recherche au CNRS et géographe, Bernard Hourca<strong>de</strong> trace <strong>le</strong> portrait d’un personnage aux contoursfluctuants et évolutifs, Reza Kashani, « gardien <strong>de</strong> la Révolution islamique ».Fils d’un employé municipal <strong>de</strong> Chiraz, étudiant en économie, Kashani nourrit <strong>de</strong>puis sa pério<strong>de</strong> estudiantineun rêve d’indépendance pour son pays. Un pays libéré <strong>de</strong>s tutel<strong>le</strong>s étrangères qui aspire à davantage <strong>de</strong> libertésindividuel<strong>le</strong>s. Contraint <strong>de</strong> servir <strong>le</strong> c<strong>le</strong>rgé chiite, « qu’il accuse d’avoir trahi ses idéaux révolutionnaires »,Kashani poursuit l’ambition <strong>de</strong> servir l’État selon trois principes auxquels il reste attaché : Indépendance, liberté,république islamique.<strong>La</strong> guerre contre l’Irak en 1980, l’invasion <strong>de</strong> l’Iran, <strong>le</strong>s conflits internes au pays, poussent Kashani à s’enrô<strong>le</strong>r,avec d’autres, dans la milice <strong>de</strong>s « gardiens <strong>de</strong> la Révolution islamique ». Sorti victorieux <strong>de</strong> la guerre,Kashani et ses compagnons révolutionnaires poursuivent <strong>le</strong> combat « du front intérieur ». Il s’agit <strong>de</strong> bouter horsdu pouvoir <strong>le</strong> c<strong>le</strong>rgé chiite <strong>de</strong>venu très puissant. Au sortir <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier conflit, en juil<strong>le</strong>t 1988, <strong>le</strong>s révolutionnairessont épuisés. Mais Kashani, qui s’est remis <strong>de</strong> graves b<strong>le</strong>ssures, retrouve son énergie <strong>de</strong> <strong>le</strong>a<strong>de</strong>r et son ta<strong>le</strong>nt d’orateur.Général à trente-trois ans, Kashani abandonne son histoire militaire et reprend ses étu<strong>de</strong>s. Docteur en scienceséconomiques, <strong>de</strong>venu haut fonctionnaire au ministère du Plan et du Budget, cet homme <strong>de</strong> l’élite iraniennetravail<strong>le</strong> « sur <strong>le</strong>s politiques <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>s régions margina<strong>le</strong>s ».Mais la politique conduite par Ahmadinejad, dont il est cependant proche sur <strong>le</strong> plan idéologique, <strong>le</strong> déçoit,et Kashani s’interroge sur ce qu’est <strong>de</strong>venue aujourd’hui la République islamique. Cet héritier <strong>de</strong> Khomeyni, révolutionnaireouvert aux changements, prépare avec ses amis <strong>le</strong>s é<strong>le</strong>ctions prési<strong>de</strong>ntiel<strong>le</strong>s <strong>de</strong> juin 2009. Sans douteen vue <strong>de</strong> « réaliser enfin ses ambitions <strong>de</strong> jeune révolutionnaire » !c. Â Ja’far-Qoli Rostami, <strong>de</strong>rnière gran<strong>de</strong> figure triba<strong>le</strong>Ethnologue, directeur <strong>de</strong> recherche au CNRS, Jean-Pierre Digard est l’auteur, avec Bernard Hourca<strong>de</strong> et YannRichard, d’un ouvrage intitulé L’Iran au XXe sièc<strong>le</strong> : entre nationalisme, islam et mondialisation. Dans <strong>le</strong> dossierconsacré à l’Iran, Jean-Pierre Digard s’intéresse à l’une <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières figures emblématiques du mon<strong>de</strong> noma<strong>de</strong>du Khuzestan, <strong>le</strong> chef <strong>de</strong> la tribu bakhtyâri, Â Ja’far Qoli Rostami.Disparu <strong>le</strong> 4 avril 2003 à l’âge <strong>de</strong> quatre-vingt-<strong>de</strong>ux ans, Rostami est l’un <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers représentants <strong>de</strong> lanomadisation tel<strong>le</strong> qu’el<strong>le</strong> existait encore avant l’arrivée au pouvoir, en 1921, <strong>de</strong> Reza Chah. Et l’un <strong>de</strong>s résistantsà la réforme triba<strong>le</strong> décidée par <strong>le</strong> Chah. Les opposants à cette réforme en trois vo<strong>le</strong>ts ? sé<strong>de</strong>ntarisation, déculturation,détribalisation ?, firent l’objet d’une vio<strong>le</strong>nte répression. Affaiblies par la misère et la famine, soudainprivées <strong>de</strong> <strong>le</strong>urs chefs, <strong>le</strong>s tribus subirent une profon<strong>de</strong> désorganisation dans <strong>le</strong>ur fonctionnement interne. Avecl’arrivée au pouvoir <strong>de</strong> Mohammad Reza, fils <strong>de</strong> Reza Chah, et la Secon<strong>de</strong> Guerre mondia<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s tribus reprirent <strong>le</strong>sarmes et <strong>le</strong>s nomadisations. Dans <strong>le</strong> même temps, <strong>le</strong>s chefs <strong>de</strong> tribus riva<strong>le</strong>s — Mortezâ Qoli Khân Samsâm etAbd ol-Qâsem Khân Bakhtiyâr — se lancèrent dans <strong>de</strong> nouvel<strong>le</strong>s luttes sanguinaires. C’est dans ce contexte exacerbéque grandit Ja’far-Qoli Rostami. Fasciné par <strong>le</strong>s armes et partagé entre <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux tribus riva<strong>le</strong>s qui <strong>le</strong> réclamentl’une et l’autre, Rostami participe à toutes <strong>le</strong>s aventures militaires <strong>de</strong> sa région. Souvent menacé par ses activitésclan<strong>de</strong>stines, dont <strong>le</strong> trafic d’armes, engagé tout au long <strong>de</strong> sa vie dans <strong>le</strong>s vio<strong>le</strong>nts conflits qui opposent l’Etatiranien aux tribus — parmi <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s cel<strong>le</strong> <strong>de</strong>s Bakhtiyâri —, Rostami apparaît comme un <strong>le</strong>a<strong>de</strong>r tribal qui a biendu mal à se défaire <strong>de</strong> l’image <strong>de</strong> guerrier qui est la sienne <strong>de</strong>puis tant d’années. Il finit pourtant ses jours aumilieu <strong>de</strong> ses pou<strong>le</strong>s, dans une petite maison paysanne qu’il partage avec son unique épouse, Bibi Irân.


d. Regards sur l’archéologie en IranAli Mousavi, archéologue, et Na<strong>de</strong>r Nasiri-Moghaddam brossent pour ce dossier Iran <strong>le</strong>s gran<strong>de</strong>s lignes <strong>de</strong>l’histoire <strong>de</strong> l’archéologie. Au terme <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur parcours, l’un et l’autre concluent en soulignant <strong>le</strong>s divergences d’objectifset d’enjeux poursuivis par <strong>le</strong>s archéologues occi<strong>de</strong>ntaux et iraniens. Aux visées culturel<strong>le</strong>s, commercia<strong>le</strong>s etpatrimonia<strong>le</strong>s <strong>de</strong>s uns répon<strong>de</strong>nt <strong>le</strong>s visées nationalistes <strong>de</strong>s autres. Redécouvrir <strong>le</strong> passé alimente la fierté du peup<strong>le</strong>et permet <strong>de</strong> dénoncer l’ingérence <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s puissances dans <strong>le</strong> patrimoine iranien.C’est en 1941, au moment où Mohammad Reza (1941-1979) prend la place <strong>de</strong> son père, que l’archéologie iranienneamorce un tournant important <strong>de</strong> son histoire. C’est la première fois en effet que travail<strong>le</strong>nt côte à côte, sur <strong>le</strong>ssites antiques, équipes archéologiques iraniennes et missions étrangères. Fereydoun Tavallali, « premier diplôméd’archéologie <strong>de</strong> l’université <strong>de</strong> Téhéran » entreprend <strong>de</strong>s fouil<strong>le</strong>s dans la région du Fârs. Mohammad TaqiMostafavi prend la tête <strong>de</strong> la Direction généra<strong>le</strong> <strong>de</strong> l’archéologie et Ali Sâmi entreprend <strong>de</strong>s fouil<strong>le</strong>s à Persépolis età Pasarga<strong>de</strong>s dès 1949. Vient ensuite Ezatollâh Negahbân à qui l’on doit la « réorganisation et l’essor <strong>de</strong> l’enseignement<strong>de</strong> l’archéologie en Iran » et la fondation <strong>de</strong> l’Institut archéologique <strong>de</strong> l’université <strong>de</strong> Téhéran.« À la veil<strong>le</strong> <strong>de</strong> la Révolution islamique <strong>de</strong> 1978, on comptait plus <strong>de</strong> cinquante missions iraniennes et internationa<strong>le</strong>stravaillant sur différents sites du pays. » <strong>La</strong> République islamique a mis fin à cette coopération ainsi qu’àtoute activité <strong>de</strong> recherche dans ce domaine, considéré par <strong>le</strong>s révolutionnaires comme une appartenance au passémonarchique <strong>de</strong> l’Iran.Aujourd’hui, « <strong>le</strong> régime protège et valorise <strong>le</strong>s antiquités préislamiques iraniennes ». L’archéologie est aucœur <strong>de</strong>s défis iraniens <strong>de</strong> la mo<strong>de</strong>rnité.e. Ahmad Châmlou, poèteDernier personnage <strong>de</strong> ce dossier Iran, <strong>le</strong> poète Ahmad Châmlou (1925-2000) nous est présenté par l’interprèteet traductrice Azita Hempartian, « membre du corps académique iranien ».Genre littéraire majeur hérité du passé, figée dans <strong>le</strong>s contraintes formel<strong>le</strong>s imposées par la tradition, la poésieétait intouchab<strong>le</strong> en Iran. Et <strong>de</strong> ce fait, considérée comme impropre à accueillir <strong>de</strong>s idées neuves. Pourtant, après<strong>le</strong>s graves crises qui ont bou<strong>le</strong>versé l’Iran au début du XXe sièc<strong>le</strong>, <strong>de</strong>ux noms ont émergé dans <strong>le</strong> mon<strong>de</strong> poétique :celui <strong>de</strong> Nimâ, dont <strong>le</strong> recueil Afsâne, publié en 1921, marque un tournant dans la poésie persane. Celui ensuite <strong>de</strong>Châmlou, « qui incarne mieux que quiconque <strong>le</strong>s passions et <strong>le</strong>s paradoxes iraniens. Les passions, car <strong>le</strong> rêve premier<strong>de</strong> tout Iranien n’est pas d’être ingénieur, professeur ou diplomate, mais poète. Les paradoxes, car cette passionse doub<strong>le</strong> d’une vénération pour la métrique et la prosodie persane classiques, cel<strong>le</strong>s <strong>de</strong> Hâfez et <strong>de</strong> Saadi. »Or Châmlou, dont l’histoire personnel<strong>le</strong> a été traversée par <strong>de</strong>s engagements contradictoires et mouvementés? sympathisant nazi au temps <strong>de</strong> son ado<strong>le</strong>scence, puis plus tard adhérant au parti Tou<strong>de</strong>, « principa<strong>le</strong> formation<strong>de</strong> la gauche iranienne » ?, balaye ces règ<strong>le</strong>s classiques et fait <strong>de</strong> la rue et <strong>de</strong> l’usine <strong>le</strong> décor <strong>de</strong> sa poésie.Engagé dans <strong>le</strong>s combats contre la dictature et l’oppression du peup<strong>le</strong>, Châmlou invente une « poésie socia<strong>le</strong> etavant-gardiste », dont témoigne <strong>le</strong> recueil L’Air frais. Certains poèmes <strong>de</strong> ce recueil, écrits en prison, expriment lacolère <strong>de</strong> Châmlou à l’encontre d’une tradition millénaire et archaïque, qui impose son hégémonie jusque dans laforme poétique. En rupture perpétuel<strong>le</strong> avec la société iranienne dont <strong>le</strong> vi<strong>de</strong> culturel lui paraît vertigineux, Châmlouopte pour <strong>le</strong> journalisme et <strong>le</strong>s médias. Des armes peu appréciées <strong>de</strong>s intel<strong>le</strong>ctuels, qui offrent cependant au poèteun vaste tremplin pour diffuser ses idées. Éga<strong>le</strong>ment en rupture avec Nimâ, son maître en poésie, Châmlou, trèsmarqué par la fréquentation constante <strong>de</strong>s grands poètes occi<strong>de</strong>ntaux (<strong>La</strong>ngston Hughes, Yannis Ritsos, ZoltanZe<strong>le</strong>k, Jacques Prévert, Paul Éluard, Jean Cocteau, Alain <strong>La</strong>nce, Pierre Reverdy, Paul Fort, Bertolt Brecht, Fe<strong>de</strong>ricoGarcía Lorca… ) crée <strong>le</strong> vers blanc.Décidé à évoluer ? Les Mélodies oubliées, publiées après la guerre, sont marquées par un lyrisme romantiquemais Déclaration est d’inspiration socia<strong>le</strong> ?, Châmlou se veut « résolument mo<strong>de</strong>rne ». Une mo<strong>de</strong>rnité qui passepar la lutte contre l’oppression asphyxiante <strong>de</strong> tous <strong>le</strong>s tabous. Jusqu’au cœur <strong>de</strong> sa création.<strong>La</strong> poésie, qui a changé en profon<strong>de</strong>ur et <strong>le</strong> poète et la vie du poète, changera-t-el<strong>le</strong> aussi, progressivement,<strong>le</strong> mon<strong>de</strong> iranien ? C’est sur cet espoir que se termine ma <strong>le</strong>cture, toujours brûlante, <strong>de</strong> ce dossier.


SITE INTERNET IRIS (http://www.iris-france.org/informez-vous/archive_artic<strong>le</strong>s/note.php?numero=6))L’Iran, <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong>Christian Bromberger (sous la dir.),Actes Sud, <strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong>, Revue n° 27, 2009, 241 p.Cette série <strong>de</strong> portraits <strong>de</strong> personnages actuels ou disparus est, selon Christian Bromberger qui a dirigé cette publication,un aperçu « du dynamisme et <strong>de</strong>s aspérités multiformes d’une société tiraillée entre modè<strong>le</strong>s contradictoires ». Cesont <strong>le</strong>s « paradoxes persans », ainsi nommés par Jean Colosimo. <strong>La</strong> présentation successive d’un pasdaran, d’un chauffeur<strong>de</strong> taxi, d’un ayatollah, d’un peintre contemporain, d’un cinéaste révolutionnaire, d’un fonctionnaire opportuniste,d’un <strong>le</strong>a<strong>de</strong>r autonomiste turc, d’un chef spirituel sunnite, d’un grand poète, d’un jeune musicien, d’une féministe, d’unealpiniste… aurait pu produire une image brouillée. En fait nous visitons la réalité iranienne riche et comp<strong>le</strong>xe.Ceci se retrouve, comme <strong>le</strong> souligne C. Bromberger, dans <strong>le</strong> statut <strong>de</strong>s femmes, victimes d’une criante inégalité <strong>de</strong> droitsmais si présentes dans la société. El<strong>le</strong>s ont conquis une place enviab<strong>le</strong> à l’université, affichent un militantisme actif etun fort intérêt pour <strong>le</strong> sport. El<strong>le</strong>s sont contraintes à une « doub<strong>le</strong>-vie » : l’austérité extérieure, et un épanouissement(parfois débridé) à l’intérieur. Un véritab<strong>le</strong> dédoub<strong>le</strong>ment <strong>de</strong> personnalité, mais aussi bien <strong>de</strong>s frustrations pour <strong>le</strong>sIraniens… <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux sexes.D’autres dimensions sont abordées : nationalisme teinté <strong>de</strong> xénophobie, avec un attachement à une iranité qui transcen<strong>de</strong>l’islam ; <strong>le</strong> défi du multiethnisme, via <strong>le</strong>s revendications i<strong>de</strong>ntitaires azéries, kur<strong>de</strong>s, baloutches, tout comme lapratique religieuse sunnite, aveuglément réprimées par <strong>le</strong> pouvoir central. C. Bromberger montre que traditions etmo<strong>de</strong>rnité s’entrecroisent dans une société en mouvement où se mê<strong>le</strong>nt « fierté patriotique, références religieuses chiites,poussée individualiste et traditions familia<strong>le</strong>s, occi<strong>de</strong>ntalisation <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vie.L’Iran ne manque pas <strong>de</strong> femmes qui « font bouger » <strong>le</strong>s quartiers, par <strong>le</strong>ur engagement social et économique, anticipant<strong>le</strong>s « politiques <strong>de</strong> la vil<strong>le</strong> », suppléant <strong>le</strong>s carences <strong>de</strong> l’administration, à l’instar <strong>de</strong> Shahla Sherkatt et MassouméEbtekar, ces « dames <strong>de</strong> Téhéran », dont J. Colosimo décrit <strong>le</strong> parcours. Ou Mme Gohari, dont Masserat Amir-Ebrahimimontre l’action en faveur <strong>de</strong> l’hygiène dans <strong>le</strong>s quartiers Sud <strong>de</strong> Téhéran. On y découvre <strong>de</strong>s personnalités engagéesdans la restauration <strong>de</strong> la dignité <strong>de</strong>s démunis, à l’instar <strong>de</strong> Rassoul et Fatemeh, ces « nouveaux chevaliers (pahlavan)du quartier Cyrus évoqués par Mina Saidi-Shahrouz et Parvine Ghassem ; <strong>le</strong>s jeunes coup<strong>le</strong>s « mo<strong>de</strong>rnes », eux,cherchent l’évasion dans <strong>de</strong>s pratiques sportives comme l’alpinisme.Tout changement <strong>de</strong> régime suscite ses opportunistes, comme Sâ<strong>de</strong>gh qui, mo<strong>de</strong>rniste avant la révolution, adhéraensuite sans scrupu<strong>le</strong> au régime islamisant. Ce régime cultive ad nauseam un culte <strong>de</strong>s martyrs, comme Shahid MortezaAvini, cinéaste qui a mis sa caméra et son savoir occi<strong>de</strong>ntalisé au service <strong>de</strong> l’exaltation <strong>de</strong>s combattants sur <strong>le</strong> frontd’Irak. Le théâtre, incarné ici par <strong>le</strong> jeune Amir Reza Koohestani, ruse avec la censure et oscil<strong>le</strong> entre poésie et réalisme.Alice Bombardier montre que peintres et artistes réinventent une synthèse entre tradition et mo<strong>de</strong>rnité tandis que ArianeZevaco décrit comment <strong>le</strong> répertoire musical traditionnel s’adapte à travers <strong>de</strong> jeunes musiciens comme MortezaGodzari.Le régime se raidit face au « péril » du séparatisme ethnique. Stéphane Dudoignon analyse fort bien que <strong>le</strong>s pousséesi<strong>de</strong>ntitaires baloutches réprimées dans <strong>le</strong> sang reflètent en réalité une revendication sunnite, d’inspiration indo-pakistanaiseen voie <strong>de</strong> radicalisation salafite. Gil<strong>le</strong>s Riaux, pour sa part, retrace l’itinéraire du nationaliste azéri MahmoudAli Chehregani, dont <strong>le</strong> pouvoir a bloqué l’ascension politique en 1996, initiant une répression systématique qui transformeen revendication i<strong>de</strong>ntitaire ce qui serait une aspiration culturel<strong>le</strong>. <strong>La</strong> contestation passe aussi par <strong>le</strong> c<strong>le</strong>rgé, à l’image<strong>de</strong> Motjahed Shabestari dont Yann Richard rappel<strong>le</strong> la mise à la retraite sous Mahmoud Ahmadinejad.À côté <strong>de</strong> cela, on assiste à l’ascension d’ex-officiers pasdarans, tels « Reza », décrit par Bernard Hourca<strong>de</strong>, <strong>de</strong>venuscomme Qalibaf et Rezai, responsab<strong>le</strong>s politiques ou hauts fonctionnaires. Une nouvel<strong>le</strong> élite qui a réussi sa reconversion.Ceci contraste avec la fin <strong>de</strong> mon<strong>de</strong>s anciens, comme l’univers noma<strong>de</strong> incarné par Â. J’afar Qoli RostamiBakhtiyâri, gran<strong>de</strong> figure triba<strong>le</strong> évoquée par J.-P. Digard. Au total, nous avons ici une clé d’entrée du jardin persan.Note rédigée par : Michel Makinsky - Chargé d’enseignement à l’Éco<strong>le</strong> supérieure <strong>de</strong> commerce et <strong>de</strong> management <strong>de</strong>Poitiers - Conseil<strong>le</strong>r scientifique, Université <strong>de</strong> Liège (Belgique) / Automne 2009


Emissions <strong>de</strong> radioL’Iran, <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong>


Le sept dixpar Bruno Duvicdu lundi au vendredi <strong>de</strong> 7h à 9hsur France Intervendredi 19 juin 2009<strong>La</strong> situation en Iran<strong>L'Iran</strong>, <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong>Ed Actes Sud / <strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong>Retranscription <strong>de</strong> rencontre -débats <strong>de</strong> chercheurs surl'Iran contemporainAvec :Suivre ce LIENpour écouterl’émission :http://web1.radio-france.fr/franceinter/em/septdix/in<strong>de</strong>x.php?id=80799Ahmad SALAMATIANAncien secrétaire d'Etat iranien aux Affaires Etrangères en1979 et ancien député d'IspahanAza<strong>de</strong>h KIAN-THIEBAUTProfesseur <strong>de</strong> sociologie à l'Université Paris VII etchercheur au CNRS (laboratoire mon<strong>de</strong> iranien). <strong>La</strong>République islamique d’Iran. De la maison du Gui<strong>de</strong> à laraison d’état. Michalon (2005)


AU RENDEZ-VOUS DE MIDIL’émission mensuel<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong>sur Radio Grenouil<strong>le</strong> (88.8 FM)<strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong> vous donne ren<strong>de</strong>z-vous <strong>le</strong> premier samedi <strong>de</strong> chaque mois à 11heures sur <strong>le</strong>s on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Radio Grenouil<strong>le</strong> pendant une heure, pour trois moments<strong>de</strong> discussion et d’écoute : musique, littérature et débats d’idées.Une émission conçue et animée par Thierry Fabre et Elisabeth Cestor.A l’occasion <strong>de</strong> la parution du numéro 27 <strong>de</strong> <strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong>, "L’Iran, <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong><strong>miroir</strong>", l’émission du mois <strong>de</strong> juin 2009, a dédié sa rubrique “actualité musica<strong>le</strong>”à la musique iranienne, avec un entretien avec Ariane Zevaco, par Elisabeth Cestor.Morceaux diffusés :Bibak & Ehsan Gheybi - Dige Nemikham(Rap98.IR(Mic98.com)Mohammad – Hosein Yeganeh : Navâi (chant et dotâr du Khorasan). Disque CD «Ostad Mohammad Hosein Yeganeh, chant et dotâr », Mahoor, 2002Mohammad Reza Shajariân (chant), Keyhan Kalhor (composition) et Haj GhorbânSolaymâni (dotar du Khorasan) : E âshiqân Disque CD « Shab, Sukut, Kavir » [Nuit,si<strong>le</strong>nce, Kavir (<strong>le</strong> Kavir est l’un <strong>de</strong>s grands déserts iraniens], DelâwâzLe dossier a proposé une rencontre avec Mina Saïdi-Sharouz, Agnès Devictor, AzitaHempartian et Christian Bromberger présenté par Thierry Fabre.Avec <strong>le</strong>s extraits <strong>de</strong> la rencontre qui s’est tenue <strong>le</strong> 14 avril 2009, à la Bibliothèquedépartementa<strong>le</strong> 13 à Marseil<strong>le</strong>, à l’occasion <strong>de</strong> la parution du numéro L’Iran, <strong>de</strong>rrière<strong>le</strong> <strong>miroir</strong> (<strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong> N°27, Actes Sud, 2009). Echange mené par ThierryFabre.En écoute libre sur <strong>le</strong> site <strong>de</strong> Radio Grenouil<strong>le</strong> (http://www.grenouil<strong>le</strong>888.org/dyn/spip.php?artic<strong>le</strong>2161) etsur <strong>le</strong> site <strong>de</strong> <strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong> (www.lapensee<strong>de</strong><strong>midi</strong>.org).A la technique <strong>de</strong> Radio Grenouil<strong>le</strong> : Djilali.


Les rencontreset <strong>le</strong>ur présence dans <strong>le</strong>s médias


EVENEMENTMardi 14 avril 2009, à 18h30Bibliothèque départementa<strong>le</strong> 13, Marseil<strong>le</strong>20 rue Mirès 13003 Marseil<strong>le</strong>Téléphone : 04 91 08 62 08rencontre-débat autour <strong>de</strong> la nouvel<strong>le</strong> parution <strong>de</strong><strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong>L’iran, <strong>de</strong>rrièe <strong>le</strong> <strong>miroir</strong><strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong>, n°27ACTES SUD, mars 2009<strong>La</strong> pensée<strong>de</strong> <strong>midi</strong>en partenariat avecAnimé par Thierry Fabre,rédacteur en chef <strong>de</strong> <strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong>.Avec : Christian Bromberger, coordinateur du dossier,Agnès Devictor, Mina Saïdi-Shahrouz, auteurs du dossier.Archives et Bibliothèque départementa<strong>le</strong>Gaston Deferre


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Site internet : http://www.linternaute.com/Rencontre-débat autour du <strong>de</strong>rnier numéro <strong>de</strong> <strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong>(n°27) : « <strong>L'Iran</strong>, <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong> » (Actes Sud,mars 2009)14 Avril 2009 - BIBLIOTHÈQUE DÉPARTEMENTALE 13 - MAR-SEILLE - Tel : 04 91 08 61 00De nombreux clichés nous donnent une image déformée <strong>de</strong> l'Irand'aujourd'hui. Nos trois invités nous donneront à voir un autre visage<strong>de</strong> cette société à la fois comp<strong>le</strong>xe et contradictoire, nous permettantainsi <strong>de</strong> découvrir un Iran jusqu'ici méconnu, <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong><strong>miroir</strong>.Avec Christian Bromberger, coordinateur du dossier, Agnès Devictor,Mina Saïdi-Shahrouz, auteurs du dossier. Animé par Thierry Fabre,rédacteur en chef <strong>de</strong> <strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong>.Le chat <strong>de</strong>Marseil<strong>le</strong>Ce blog veut faire une place auxcoups <strong>de</strong> coeur et <strong>de</strong> griffes concernantnotre bel<strong>le</strong> vil<strong>le</strong>. On doit ytrouver <strong>de</strong>s bonnes adresses, <strong>de</strong>sinvitations, <strong>de</strong>s idées <strong>de</strong> bala<strong>de</strong>set visites, <strong>de</strong>s critiques <strong>de</strong> livres,spectac<strong>le</strong>s, concerts, films - breftout ce qui se passe à Marseil<strong>le</strong> -et au <strong>de</strong>là - et que nous avonsenvie <strong>de</strong> partager. On y trouveraaussi <strong>de</strong>s coups <strong>de</strong> griffes face auxproblèmes multip<strong>le</strong>s Tout <strong>le</strong>mon<strong>de</strong> est convié à participerdans un esprit citoyenchat<strong>de</strong>marseil<strong>le</strong>@gmail.comSite internet : http://<strong>le</strong>chat<strong>de</strong>marseil<strong>le</strong>.blogspot.com/dimanche 12 avril 2009LE MEILLEUR MIROIR EST L'OEIL D'UN AMI(proverbe gaélique)Pour affûter notre oeil amical et percer <strong>le</strong>s clichés qui déformentl'image <strong>de</strong> l'Iran, trois invités nous proposent à traverser <strong>le</strong> <strong>miroir</strong>pour découvrir <strong>le</strong> vrai visage <strong>de</strong> ce pays fascinant, contradictoire,comp<strong>le</strong>xe, riche d'une histoire singulière....<strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong> et la Bibliothèque départementa<strong>le</strong> ont conviéChristian Bromberger, anthropologue et fin connaisseur <strong>de</strong> l'Iran,Agnès Devictor, spécialiste <strong>de</strong> la création cinématographique etMina Saïdi-Sharouz, architecte et urbaniste. Le débat sera animépar Thierry Fabre, rédacteur en chef <strong>de</strong> <strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong>.Un choix <strong>de</strong> livres sera proposé sur place par la librairie Maupetit.Le numéro 27 <strong>de</strong> <strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong>, publié par Actes Sud, sera consacréà "<strong>L'Iran</strong>, <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong>".Annonce <strong>de</strong> cette rencontre autour <strong>de</strong> la parution du n°27 <strong>de</strong> <strong>La</strong>pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong> dans In Situ, l’agenda culturel <strong>de</strong> Marseil<strong>le</strong>, avril2009 (www.espaceculture.net)14 avril, 18h30 “L’Iran, <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong>”Archives et Bibliothèque Départementa<strong>le</strong>s Gaston Deferre,Auditorium.Rencontre animée par Thierry Fabre [directeur <strong>de</strong> la col<strong>le</strong>ction B<strong>le</strong>u/ Actes Sud et rédacteur en chef <strong>de</strong> <strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong> ]Avec Christian bromberger (anthropologhue), Agnès Devictor(spécialiste <strong>de</strong> la création cinématographique en terre d’islam),Mina Saidi-Shahrouz (architecte et urbaniste).


Site internet : http://www.laprovence.com/L’Iran, <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong>.Rencontre-débat, 14 avril, 18h30Bibliothèque Départementa<strong>le</strong> <strong>de</strong> prêt20 rue Mirès, 13002 Marseil<strong>le</strong>Site internet : http://www.marseil<strong>le</strong>lhebdo.com/Annonce <strong>de</strong> cette rencontre sur <strong>le</strong> site du journal Marseil<strong>le</strong> l’Hebdo (n°439, du14 au 20 avril 2009)Sortir Marseil<strong>le</strong>, numéro 62, du 8 au 21 avril 2009L’Iran, <strong>de</strong>rrière<strong>le</strong> <strong>miroir</strong><strong>La</strong>ncement <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière parution <strong>de</strong> <strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong>Avec <strong>le</strong> coodinateur du dossier, Christian Bromberger, Agnès Devictor (spécialiste<strong>de</strong> la création cinématographique en terre d’islam), Mina Saidi-Shahrouz(architecte et urbaniste), toutes <strong>de</strong>ux auteurs du dossier.A 18h30, Bibliothèque Départementa<strong>le</strong>, 20 rue Mirès, 13002 Marseil<strong>le</strong>. Entrée gratuite.Journal Zibeline, n°17, du 19/03/09 au 16/04/09Rencotre-débat autour <strong>de</strong> la parution <strong>de</strong> L’Iran, <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong> ( <strong>La</strong> pensée <strong>de</strong><strong>midi</strong>), avec Christian Bromberger, Agnès Devictor etMina Saidi-Shahrouz,auteurs du dossier.Animé par Thierry Fabre, rédacteur en chef <strong>de</strong> <strong>La</strong> penséed <strong>de</strong> <strong>midi</strong>.Le 14 avril à 18h30, Bibliothèqu Départementa<strong>le</strong> <strong>de</strong> prêt.Agence Régiona<strong>le</strong> du Livre PACAAnnonce <strong>de</strong> cette rencontre sur <strong>le</strong> site internet : http://www.livre-paca.org/BIBLIOBSAnnonce <strong>de</strong> cette rencontre sur <strong>le</strong> site internet :http://bibliobs.nouvelobs.com


« <strong>L'Iran</strong>, <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong> »Ca<strong>le</strong>ndapublié <strong>le</strong> mercredi 25 mars 2009,http://ca<strong>le</strong>nda.revues.org/nouvel<strong>le</strong>12362.htmlMardi 14 avril 2009 | Marseil<strong>le</strong>Bibliothèque départementa<strong>le</strong> 13 - 20, rue Mirès<strong>L'Iran</strong>, <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong>Rencontre autour du <strong>de</strong>rnier numéro <strong>de</strong> <strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong>, revue littéraire et<strong>de</strong> débat d'idéesPublié <strong>le</strong> mercredi 25 mars 2009 par Delphine CavalloRésuméRencontre-débat autour du <strong>de</strong>rnier numéro <strong>de</strong> <strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong> (n°27) :« <strong>L'Iran</strong>, <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong> » (mars 2009, Actes Sud).À travers une série <strong>de</strong> portraits (du gardien <strong>de</strong> la révolution au chauffeur <strong>de</strong>taxi, <strong>de</strong> l’âyatollâh à l’animateur <strong>de</strong> quartier, du chef tribal au peintre contemporain,du cinéaste révolutionnaire au commerçant du bâzâr, du <strong>le</strong>a<strong>de</strong>r autonomisteturc au chef spirituel sunnite, du grand poète au musicien <strong>de</strong>s rues, <strong>de</strong>la féministe à l’alpiniste, etc.), <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>urs spécialistes <strong>de</strong> la société iranienneprésentent une situation contradictoire et nous permettent <strong>de</strong> découvrir unIran jusqu’ici méconnu, <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong>.Avec <strong>de</strong>s textes <strong>de</strong> Masserat Amir-Ebrahimi, Liliane Anjo, Alice Bombardier,Eric Boutroy, Christian Bromberger, Jean- François Colosimo, Agnès Devictor,Jean-Pierre Digard, Stéphane Dudoignon, Azita Hempartian, BernardHourca<strong>de</strong>, Na<strong>de</strong>r Nasiri-Moghaddam, Gil<strong>le</strong>s Riaux, Yann Richard, Mina Sa’ïdi-Shahruz, Mohiaddin Vatani, Ariane Zevaco.Ce numéro a été coordonné par l’anthropologue Christian Bromberger, spécialistedu mon<strong>de</strong> iranien <strong>de</strong>puis <strong>de</strong> nombreuses années, qui a dirigé pendanttrois ans l’Institut français <strong>de</strong> recherche en Iran (2006-2008), <strong>le</strong> <strong>de</strong>rnierInstitut étranger encore présent en Iran à l’heure actuel<strong>le</strong>.Avec Christian Bromberger, coordinateur du dossier, Agnès Devictor, MinaSaïdi-Shahrouz, auteurs du dossier. Animé par Thierry Fabre, rédacteur en chef<strong>de</strong> <strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong>.Site internet : http://blog.univ-provence.fr/blog/mon<strong>de</strong>s-arabe-musulman-etsmitique/iranian-studies/2009/03/31/l-iran-<strong>de</strong>rri-re-<strong>le</strong>-<strong>miroir</strong><strong>L'Iran</strong> <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong>Rencontre autour du <strong>de</strong>rnier numéro <strong>de</strong> <strong>La</strong> pensée du <strong>midi</strong>, revue littéraire et<strong>de</strong> débats d'idéesLe 14 avril à 18h30 à Marseil<strong>le</strong> (Bibliothèque départmenta<strong>le</strong> 13, 20 rue Mirès)À travers une série <strong>de</strong> portraits (du gardien <strong>de</strong> la révolution au chauffeur <strong>de</strong>taxi, <strong>de</strong> l’âyatollâh à l’animateur <strong>de</strong> quartier, du chef tribal au peintre contemporain,du cinéaste révolutionnaire au commerçant du bâzâr, du <strong>le</strong>a<strong>de</strong>r autonomisteturc au chef spirituel sunnite, du grand poète au musicien <strong>de</strong>s rues, <strong>de</strong>la féministe à l’alpiniste, etc.), <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>urs spécialistes <strong>de</strong> la société iranienneprésentent une situation contradictoire et nous permettent <strong>de</strong> découvrir unIran jusqu’ici méconnu, <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong>.Avec Christian Bromberger, coordinateur du dossier, Agnès Devictor, MinaSaïdi-Shahrouz, auteurs du dossier. Animé par Thierry Fabre, rédacteur en chef<strong>de</strong> <strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong>.


13.AgendaCulturel.frSite internet : http://13.agendaculturel.fr/• “L’Iran, <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong>”De nombreux clichés nous donnent une image déformée <strong>de</strong> l’Iran aujourd’hui.Nos trois invités nous donneront à voir un autre visage <strong>de</strong> cettesociété à la fois comp<strong>le</strong>xe et contradictoire, nous permettant ainsi <strong>de</strong>découvrir un Iran jusqu’ici méconnu, <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong>.Bibliothèque Départementa<strong>le</strong>, mardi 14 avril, 18h30Site internet : http://www.laprovence.com/RENCONTRE-DÉBAT : “L’Iran, <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong>”Autour du <strong>de</strong>rnier numéro <strong>de</strong> <strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong> (n°27) (Actes Sud, mars2009)De nombreux clichés nous donnent une image déformée <strong>de</strong> l’Iran aujourd’hui.Nos trois invités nous donneront à voir un autre visage <strong>de</strong> cettesociété à la fois comp<strong>le</strong>xe et contradictoire, nous permettant ainsi <strong>de</strong>découvrir un Iran jusqu’ici méconnu, <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong>.Avec Christian Bromberger, coordinateur du dossier, Agnès Devictor,Mina Saïdi-Shahrouz, auteurs du dossier. Animé par Thierry Fabre,rédacteur en chef <strong>de</strong> <strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong>.Bibliothèque Départementa<strong>le</strong>, mardi 14 avril, 18h30


13 juin 2009<strong>La</strong> société iranienne.Fnac <strong>de</strong>s Ternes26/30 avenue <strong>de</strong>s Ternes Paris 17ème 16hRencontre avec Amin Arefi, jeune français d’origine iraniennepour son livre « Dentel<strong>le</strong>s et Tchador » (Ed. DeL’Aube), Christian Bromberger et Jean François Colosimo,spécialistes <strong>de</strong> la société iranienne, pour <strong>le</strong>ur ouvrage«L’Iran, <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong>» (<strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong> N°27, ActesSud) et Eric <strong>La</strong>urent, écrivain, spécialiste en politiqueétrangère, pour son livre «Bush, l’Iran et la bombe», Plon.Lundi 21 septembre à 18h30Espace Georges Duby, 1er étage à Eguil<strong>le</strong>sRencontre avec Christian BROMBERGERQuand on évoque l’Iran d’aujourd’hui <strong>de</strong>ux images opposées se té<strong>le</strong>scopentet contribuent à nous donner une vision caricatura<strong>le</strong> du pays.<strong>La</strong> première est cel<strong>le</strong> <strong>de</strong> c<strong>le</strong>rcs et dirigeants provocateurs, proférant<strong>de</strong>s menaces, emprisonnant <strong>le</strong>s opposants, aspirant à prendre la tête,sur <strong>le</strong> plan international, d’un front du refus. <strong>La</strong> secon<strong>de</strong> est cel<strong>le</strong>d’artistes et d’intel<strong>le</strong>ctuels <strong>de</strong> renom qui, déjouant la censure, remportent<strong>de</strong> prestigieuses distinctions internationa<strong>le</strong>s. En fait, l’Iran n’estréductib<strong>le</strong> ni à ses élites politiques et religieuses, ni à une minoritéocci<strong>de</strong>ntalisée. C’est cette réalité comp<strong>le</strong>xe et mouvementée « L’IRANDERRIERE LE MIROIR », N°27 <strong>de</strong> <strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong> que nous inviteà découvrir Christian BROMBERGER, coordinateur <strong>de</strong> ce numéro quia dirigé pendant trois ans l’Institut français <strong>de</strong> recherche en Iran


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passagedulivreGenre : Sociologie, SociétéEditeur : Actes Sud, Ar<strong>le</strong>s, FranceAuteur : Christian BrombergerPrix : 17.00 / 111.51 FISBN : 978-2-7427-8299-4GENCOD : 9782742782994Comman<strong>de</strong>r ce livre sur Fnac.comSorti <strong>le</strong> : 04/03/2009.com fnac.com Date <strong>de</strong> saisie : 21/02/2009Passage choisi :"A Téhéran, il y a plusieurs façons <strong>de</strong> se déplacer quand on n'a pas <strong>de</strong> voiture : dans <strong>de</strong>s autobusbondés, séparés en <strong>de</strong>ux compartiments (à l'avant pour <strong>le</strong>s hommes, à l'arrière pour <strong>le</strong>sfemmes) ; en métro (avec <strong>de</strong>s wagons pour <strong>le</strong>s hommes et d'autres pour <strong>le</strong>s femmes), mais<strong>le</strong> réseau est récent et <strong>le</strong>s stations, peu nombreuses ; c'est surtout en taxi que l'on se rendd'un point à un autre <strong>de</strong> l'immense agglomération, taxis col<strong>le</strong>ctifs (pour <strong>de</strong>s itinéraires fixes)ou privatifs (...). Je préfère ce <strong>de</strong>rnier mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transport, plus confortab<strong>le</strong>, quand il s'agit <strong>de</strong>faire <strong>de</strong> longs trajets (...) et qui permet une conversation suivie, parfois intime, avec <strong>le</strong> chauffeur.On se confie plus faci<strong>le</strong>ment à un étranger dans un pays où plane <strong>le</strong> risque <strong>de</strong> la dénonciation."Christian Brombergerpassiondulivre.com<strong>La</strong> Pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong>, n° 27. <strong>L'Iran</strong>, <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong>Auteur : Christian BrombergerDate <strong>de</strong> saisie : 21/02/2009Genre : Sociologie, SociétéEditeur : Actes Sud, Ar<strong>le</strong>s, FrancePrix : 17.00 / 111.51 FISBN : 978-2-7427-8299-4GENCOD : 9782742782994Sorti <strong>le</strong> : 04/03/2009(annonce suivie <strong>de</strong> la quatrième <strong>de</strong> couverture et <strong>de</strong>s premières lignes <strong>de</strong> l’introductiondu dossier par Christian Bromberger)http://www.evene.fr/livres/livre/col<strong>le</strong>ctif-<strong>le</strong>s-chants-d-orphee-40366.phpL’Iran, <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong><strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong> - No 27<strong>de</strong> Col<strong>le</strong>ctif[Histoire et Actualité]Editeur : Actes SudPublication : 5/3/2009Lechoix<strong>de</strong>slibraires.comSite internet :http://www.<strong>le</strong>choix<strong>de</strong>slibraires.com/livre-66224-la-pensee-<strong>de</strong>-<strong>midi</strong>-n-27-l-iran-<strong>de</strong>rriere-<strong>le</strong>-<strong>miroir</strong>.htm#183682<strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong>, n° 27. <strong>L'Iran</strong>, <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong>Auteur : Christian BrombergerDate <strong>de</strong> saisie : 21/02/2009Genre : Sociologie, SociétéEditeur : Actes Sud, Ar<strong>le</strong>s, FrancePrix : 17.00 / 111.51 FISBN : 978-2-7427-8299-4GENCOD : 9782742782994Sorti <strong>le</strong> : 04/03/2009annonce suivie <strong>de</strong> la quatrième <strong>de</strong> couverture et <strong>de</strong>s premières lignes <strong>de</strong> l’introductiondu dossier par Christian Bromberger)


Site internet :http://www.lienssocio.org/artic<strong>le</strong>.php3?id_artic<strong>le</strong>=5927&var_recherche=<strong>miroir</strong>L’Iran, <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong>Un numéro <strong>de</strong> la revue <strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong> ( Actes Sud, mars 2009, n°27, 241 p., 17euros, ISBN : 978-2-7427-8299-4 )(annonce suivie <strong>de</strong> la quatrième <strong>de</strong> couverture et du sommaire du numéro)Site internet : http://www.rue-<strong>de</strong>slivres.com/livre/2742782990/la_pensee_<strong>de</strong>_<strong>midi</strong>_27_iran_<strong>de</strong>rriere_<strong>le</strong>_<strong>miroir</strong>.html<strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong>, N° 27 : <strong>L'Iran</strong>, <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong>De Christian BrombergerEditeur : Actes SudParution <strong>le</strong> : 2 Mars 2009ISBN : 978-2-7427-8299-4EAN13 : 9782742782994A travers une série <strong>de</strong> portraits, <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>urs spécialistes <strong>de</strong> la société iraniennecampent une situation contradictoire et permettent <strong>de</strong> découvrir un autre Iran.Site internet : http://www.librairiepantoute.com/livre.asp?id=isdugisdyababug&/liran-<strong>de</strong>rriere-<strong>le</strong>-<strong>miroir</strong>/1/9782742782994L'IRAN, DERRIERE LE MIROIR2009 , Actes SudDeux stéréotypes nous donnent une image déformée <strong>de</strong> l’Iran d’aujourd’hui. Tantôt,nous appréhendons ce pays à partir <strong>de</strong>s déclarations menaçantes <strong>de</strong> ses c<strong>le</strong>rcsenturbannés et <strong>de</strong> ses dirigeants radicaux; tantôt, à l’inverse, nous idéalisons cettesociété pour ses créations intel<strong>le</strong>ctuel<strong>le</strong>s et artistiques dans un contexte diffici<strong>le</strong>. <strong>La</strong>réalité est beaucoup plus nuancée et contrastée. A travers une série <strong>de</strong> portraits (dugardien <strong>de</strong> la Révolution au chauffeur <strong>de</strong> taxi, <strong>de</strong> l’ayatollah à l’animateur <strong>de</strong> quartier,du chef tribal au peintre contemporain, du cinéaste révolutionnaire au commerçantdu bazar, du <strong>le</strong>a<strong>de</strong>r autonomiste turc au chef spirituel sunnite, du grandpoète au musicien <strong>de</strong>s rues, <strong>de</strong> la féministe à l’alpiniste, etc.), <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>urs spécialistes<strong>de</strong> la société iranienne présentent une situation contradictoire et nous permettent<strong>de</strong> découvrir un Iran jusqu’ici méconnu, <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong>.Ce numéro a été coordonné par Christian Bromberger qui a dirigé pendant trois ansl’Institut français <strong>de</strong> recherche en Iran.Les "Carnets d'Eucharis",<strong>le</strong> blog <strong>de</strong> Nathalie RieraSite internet : http://<strong>le</strong>scarnets<strong>de</strong>ucharis.hautetfort.com/Annonce <strong>de</strong> cette parution sur <strong>le</strong> blog <strong>de</strong> Nathalie RIERA, Les carnets d’Eucharis,vibrations <strong>de</strong> langue et d’encres. Les "Carnets d'Eucharis", un entretissage <strong>de</strong> so<strong>le</strong>i<strong>le</strong>t d’air, lorsque la poésie n’est pas <strong>de</strong> nous ennuyer, mais <strong>de</strong> nous éraf<strong>le</strong>r.Très large dossier sur l’Iran contemporain, coordonné par Christian Bromberger…Parmi <strong>le</strong>s rubriques : Le carnet d’hubert Nyssen, En débat (entretien avec BorisCyrulnik, par José Lenzini), <strong>La</strong> bibliothèque <strong>de</strong> Midi (par Renaud Ego, Philippe DiMeo, Nathalie Riera, Inaki Martin Diez, Michel Guérin, Pascal Krajewski, PierreBaumann, Charlotte Serrus), Les musica<strong>le</strong>s (El Hadj N’Diaye, par CatherinePeillon), Carnet d’artiste (Miguel Angel Molina, par Pierre Baumann), Questionsd’images, Le temps <strong>de</strong>s saveurs, puis Les inédits…


L’Iran, <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong>cité comme référence


Shahla Sherkat « Le mot féministe a trouvé sa place dans <strong>le</strong>s esprits »Site internet :http://www.<strong>le</strong>mon<strong>de</strong>.fr/Artic<strong>le</strong> publié <strong>le</strong> 08 Mars 2009Propos recueillis Josyane SavigneauExtrait :<strong>La</strong> journaliste Shahla Sherkat décrit la situation <strong>de</strong>s femmes dans la Républiqueislamique, où <strong>de</strong> nombreux droits restent à conquérir. Shahla Sherkat, 52 ans, acréé en 1991, à Téhéran, <strong>le</strong> mensuel féministe Zanân, dont l'autorisation <strong>de</strong> publicationa été suspendue en 2008. Privée <strong>de</strong> journal, el<strong>le</strong> a écrit un livre et continue<strong>de</strong> militer pour la cause <strong>de</strong>s femmes. Estimez-vous que la situation <strong>de</strong>s femmesen Iran s'est améliorée <strong>de</strong>puis la révolution islamique <strong>de</strong> 1979 ou au contraire arégressé ? El<strong>le</strong> n'a pas régressé, mais en Occi<strong>de</strong>nt on a souvent du mal à <strong>le</strong> comprendre,à apprécier la situation dans tous ses aspects, voire ses paradoxes.Nous reproduisons dans <strong>le</strong>s pages suivantes l’intégralité <strong>de</strong> cet artic<strong>le</strong>.


Site internet pour écouter cette émission consacrée à l’Iran :http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/interception/in<strong>de</strong>x.php?id=79727Le numéro 27 <strong>de</strong> <strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong> utilisé comme source pour cette émission<strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong>, n° 27<strong>L'Iran</strong>, <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong>A travers une série <strong>de</strong> portraits, <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>urs spécialistes <strong>de</strong> la société iraniennecampent une situation contradictoire et permettent <strong>de</strong> découvrir un autre Iran.éditeur : Actes Sud, 2009INTERCEPTIONpar Lionel Thompson et Pascal Dervieux<strong>le</strong> dimanche <strong>de</strong> 9h10 à 10hdimanche 7 juin 2009IRAN : LE MIRAGE DES SANCTIONSDepuis la révolution islamique, il y a 30 ans, l’Iran est frappé d’un embargo par lapremière puissance mondia<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s Etats-Unis. 5 résolutions <strong>de</strong> l’Onu, dont 3 assorties<strong>de</strong> sanctions, se sont ajoutées à cet embargo <strong>de</strong>puis quelques années. LesEtats-Unis et <strong>le</strong>s pays occi<strong>de</strong>ntaux, dont la France, menacent même <strong>de</strong> renforcer cessanctions si l’Iran ne renonce pas à son programme d’enrichissement d’uranium.Pourtant, loin <strong>de</strong> faire plier <strong>le</strong>s dirigeants iraniens, ces sanctions ont jusqu’ici plutôtdurci <strong>le</strong>urs positions. A l’approche <strong>de</strong> l’é<strong>le</strong>ction prési<strong>de</strong>ntiel<strong>le</strong> du 12 juin, qui constitueune échéance importante pour <strong>le</strong> pays et pour <strong>le</strong>s relations internationa<strong>le</strong>s,l’actuel prési<strong>de</strong>nt Mahmoud Ahmadinejad, qui brigue un nouveau mandat, a mêmefait <strong>de</strong> la résistance aux pressions étrangères un argument <strong>de</strong> campagne.Les sanctions et <strong>le</strong> relatif iso<strong>le</strong>ment iranien ont plutôt renforcé <strong>le</strong> soutien auxdirigeants dans l’opinion. Il faut dire que l’efficacité <strong>de</strong> ces mesures internationa<strong>le</strong>sest très limitée. L’économie iranienne s’en accommo<strong>de</strong>, notamment parce que <strong>le</strong>smoyens <strong>de</strong> contournement existent.Christian Chesnot l’a constaté en se rendant à Téhéran et à Dubaï, l’un <strong>de</strong>s principauxpoints <strong>de</strong> passage <strong>de</strong>s marchandises <strong>de</strong> toutes sortes qui parviennent en Iran,malgré <strong>le</strong>s sanctions et l’embargo américain.


Artic<strong>le</strong> paru sur <strong>le</strong> site Theâtrec o n t e m p o r a i n . n e t(http://www.theatre-contemporain.net/site)Esquiver <strong>le</strong>s interditsCette capacité à passer d’une écriture concrète,presque documentaire, à un sty<strong>le</strong> davantagemétaphorique, parfois énigmatique, se doub<strong>le</strong> chezKoohestani d’une réel<strong>le</strong> aisance à esquiver <strong>le</strong>s interdits.Tout spectac<strong>le</strong> joué en Iran doit en effet sesoumettre à l’inspection d’une commission <strong>de</strong> censurequi s’applique à vérifier sa conformité à l’ordremoral officiel et <strong>le</strong> respect <strong>de</strong>s va<strong>le</strong>urs du régimeislamique. En poète autant qu’en artiste engagé,Amir Reza Koohestani s’efforce toutefois <strong>de</strong> transmettreà son public une vision critique du mon<strong>de</strong>dans <strong>le</strong>quel il vit – s’il peut lui arriver <strong>de</strong> dénoncer <strong>le</strong>stravers <strong>de</strong> la mondialisation, il se livre avant tout àune dissection <strong>de</strong>s maux <strong>de</strong> la société iranienne. Sonlangage ondoyant est assez allusif pour qu’il n’aitpas besoin d’énoncer fronta<strong>le</strong>ment son propos. Il yassocie en outre <strong>de</strong>s dispositifs scéniques capab<strong>le</strong>s<strong>de</strong> suggérer <strong>de</strong>s significations sans recourir à l’articulation<strong>de</strong>s mots. (...) C’est d’ail<strong>le</strong>urs un point communà bon nombre <strong>de</strong> metteurs en scène iraniens: àforce d’explorer <strong>le</strong>s possibilités d’expression nonverba<strong>le</strong> et <strong>le</strong>s moyens <strong>de</strong> représentation indirecte,<strong>le</strong>s artistes <strong>de</strong> théâtre ont réussi à créer une sémiologiescénique qui fonctionne <strong>de</strong> manière transversa<strong>le</strong>d’un spectac<strong>le</strong> à un autre. Une sorte <strong>de</strong> <strong>le</strong>xique communs’en dégage, rapprochant une fois <strong>de</strong> plus <strong>le</strong>sspectateurs iraniens <strong>de</strong> l’art scénique. (...)Liliane AnjoExtrait <strong>de</strong> “Amir Reza Koohestani : une figure théâtra<strong>le</strong><strong>de</strong> passeur”, in L’Iran, <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong>, ActesSud ⁄ <strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong>, mars 2009


Site internet :http://wocmes.iemed.org/en/preorg-metho<strong>de</strong>s-ii/activitatPaper presenter: Alice Bombardier (EHESS, Paris et Université <strong>de</strong> Genève), « L’Artiste-Peintre Figure <strong>de</strong>Proue <strong>de</strong> la Société Iranienne Contemporaine »Les œuvres d’art en provenance du Moyen-Orient en particulier sont <strong>de</strong>puis quelques années très prisées auniveau international. Dans notre travail, nous nous détacherons <strong>de</strong>s œuvres pour nous intéresser à la questiondu statut actuel <strong>de</strong>s artistes, notamment peintres, dans la société iranienne et, selon <strong>le</strong>s dires <strong>de</strong>sartistes eux-mêmes, à la question <strong>de</strong>s va<strong>le</strong>urs et <strong>de</strong>s représentations attachées à <strong>le</strong>ur personne.A contribution : <strong>le</strong>s témoignages écrits (journaux, mémoires) et oraux recueillis auprès <strong>de</strong>s artistes-peintresiraniens lors d’entretiens qualitatifs semi-directifs menés ces cinq <strong>de</strong>rnières années.Nous tenterons <strong>de</strong> déployer l’éventail <strong>de</strong>s indicateurs qui permettent <strong>de</strong> déterminer et comprendre <strong>le</strong>sraisons qui poussent ces acteurs à adopter tel<strong>le</strong> représentation, réel<strong>le</strong> ou idéalisée, concernant <strong>le</strong>ur orientationvers la peinture, <strong>le</strong>ur vision <strong>de</strong> l’art, <strong>le</strong>ur rapport à la miniature et à la peinture contemporaine <strong>de</strong> <strong>le</strong>urpays. Pour mettre en va<strong>le</strong>ur ces caractéristiques, nous nous appuierons en outre sur <strong>le</strong>s travaux <strong>de</strong> la sociologue<strong>de</strong> l’art, Nathalie Heinich.Le rô<strong>le</strong> <strong>de</strong>s artistes n’a cessé <strong>de</strong> croître avec la crise <strong>de</strong>s institutions culturel<strong>le</strong>s, que connaît <strong>le</strong> pays <strong>de</strong>puisla révolution culturel<strong>le</strong> engagée entre 1981 et 1983. De nombreux peintres iraniens contemporains gagnent<strong>de</strong> vitesse aujourd’hui <strong>le</strong>s circuits officiels, qui ne parviennent pas à intégrer <strong>le</strong>s nouvel<strong>le</strong>s mouvances s’imposant<strong>de</strong> plus en plus à <strong>le</strong>ur marge. <strong>La</strong> <strong>le</strong>nteur <strong>de</strong>s processus <strong>de</strong> reconnaissance ouvre dès lors la voie àquelques marchands qui s’engagent dans la spéculation et diffusent sur la scène internationa<strong>le</strong> la peinturecontemporaine iranienne émergente. Le succès obtenu à l’étranger consacre actuel<strong>le</strong>ment l’artiste-peintreiranien et <strong>le</strong> situe comme un <strong>de</strong>s principaux vecteurs <strong>de</strong> mise en relation <strong>de</strong> son pays avec l’extérieur.Alice Bombardier a étudié l’histoire à l’Université <strong>de</strong> la Sorbonne-Paris 4. El<strong>le</strong> est éga<strong>le</strong>ment diplômée <strong>de</strong> persanà l’Institut National <strong>de</strong>s <strong>La</strong>ngues et Civilisations Orienta<strong>le</strong>s (INALCO). Inscrite en sociologie et histoire<strong>de</strong> l’art à l’Eco<strong>le</strong> <strong>de</strong>s Hautes Etu<strong>de</strong>s en Sciences Socia<strong>le</strong>s (EHESS) et à l’Université <strong>de</strong> Genève, sa thèse portesur Les enjeux <strong>de</strong> la peinture en Iran au XXème sièc<strong>le</strong>. Alice Bombardier a récemment publié « The Iraniansymbol of the Lion and the Sun », in Lion un<strong>de</strong>r the Rainbow. Art from Tehran, catalogue publié à l’occasion<strong>de</strong> l’exposition “The Lion Un<strong>de</strong>r the rainbow. Contemporary Art from Tehran”, by A<strong>le</strong>xandros GEORGIOU(Athens, 2008) et « Peinture et cinéma, une famil<strong>le</strong> d’artistes à Téhéran : Khosrow Sinai, Gizella Varga Sinaiet Farah Ossouli », in L’Iran <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong>, <strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong> (Paris, mars 2009).


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Zibeline(www.journalzibeline.fr/)Zibeline est un magazine culturel régional qui rend compte <strong>de</strong> la culture qui s’élabore au<strong>midi</strong>, en annonçant <strong>le</strong>s spectac<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s événements, mais aussi en portant un regard critique,constructif et politique, sur l’actualité culturel<strong>le</strong>. Loin <strong>de</strong> s’en tenir au spectac<strong>le</strong>,Zibeline conçoit la culture vivante comme un espace intel<strong>le</strong>ctuel aux facettes multip<strong>le</strong>s, où<strong>le</strong>s arts, <strong>le</strong>s littératures, <strong>le</strong>s sciences et <strong>le</strong> patrimoine se répon<strong>de</strong>nt. Ce que Zibeline affirmetous <strong>le</strong>s mois, en 30000 exemplaires disponib<strong>le</strong>s pour tous.Zibeline, <strong>le</strong> gratuit qui se lit, est donc particulièrement heureux d’être partenaire, <strong>de</strong>puis sacréation en 2007, <strong>de</strong> <strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong>. Un partenariat naturel, entre un mensuel jeune etune revue plus ancienne, dans un esprit commun <strong>de</strong> débat et d’élaboration d’une culturevivante à travers la réf<strong>le</strong>xion, la transmission et <strong>le</strong>s arts.Site internet : http://www.rue89.com/Site internet : http://www.maupetitlibraire.fr/AU RENDEZ-VOUS DE MIDI(http://www.grenouil<strong>le</strong>888.org)<strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong> vous donne ren<strong>de</strong>z-vous <strong>le</strong> premier samedi <strong>de</strong> chaque mois à 11 heuressur <strong>le</strong>s on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> radio grenouil<strong>le</strong> (88.8 FM) pendant une heure pour trois moments <strong>de</strong> discussionet d’écoute : musique, littérature et débats d’idées. Une émission conçue et animéepar <strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong> / Elisabeth Cestor, Thierry Fabre.CAIRN(http://www.cairn.info/revue-la-pensee-<strong>de</strong>-<strong>midi</strong>.htm)Les résumés, sommaires et plans d’artic<strong>le</strong>s <strong>de</strong> <strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong> sont en accès gratuit, ainsique <strong>le</strong> texte intégral <strong>de</strong> certains artic<strong>le</strong>s. Les autres artic<strong>le</strong>s peuvent être acquis à l’unité (payper-view).Vous pouvez aussi acquérir <strong>de</strong>s numéros (versions papier et é<strong>le</strong>ctronique) ouvous abonner en ligne. Par ail<strong>le</strong>urs, <strong>de</strong>s licences d’accès à différents bouquets <strong>de</strong> revues sontproposées aux bibliothèques et institutions.Les partenaires financiersLe Conseil régional Provence-Alpes-Côte-d’AzurLe Conseil général <strong>de</strong>s Bouches-du-RhôneLe ministère <strong>de</strong> la Culture et <strong>de</strong> la Communication – Direction Régiona<strong>le</strong> <strong>de</strong>sAffaires Culturel<strong>le</strong>s


Sommaire


L’Iran, <strong>de</strong>rrière <strong>le</strong> <strong>miroir</strong>(<strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong>, n°27, Actes Sud, 2009)Un dossier coordonné par Christian BrombergerEditorial, Un rêve méditerranéen..., par Thierry FabreIntroduction Paradoxes iraniens, par Christian BrombergerBrèves <strong>de</strong> taxis à Téhéran, par Christian BrombergerDeux dames <strong>de</strong> Téhéran, par Jean-François ColosimoMme Gohari, la dame <strong>de</strong>s quartiers sud <strong>de</strong> Téhéran, par Masserat Amir-EbrahimiLes nouveaux pahlavan <strong>de</strong> Téhéran, par Mina Saïdi-Shahrouz et Parvine GhassemiUn opportuniste à Ispahan, par Mohiaddin VataniShahid Morteza Avini, cinéaste et martyr, par Agnès DevictorAmir Reza Koohestani : une figure théâtra<strong>le</strong> <strong>de</strong> passeur, par Liliane AnjoPeinture et cinéma, une famil<strong>le</strong> d'artistes à Téhéran, par Alice BombardierA la recherche <strong>de</strong> la nouvel<strong>le</strong> voie : un musicien traditionnel et contemporain en Iran, par Ariane ZevacoLes Sisyphes <strong>de</strong> Téhéran, par Éric BoutroyUn mawlawi contre <strong>le</strong>s Pasdaran ?, par Stéphane A. DudoignonDe l'islamisme au séparatisme : la carrière militante <strong>de</strong> Chehregani, par Gil<strong>le</strong>s RiauxUn théologien chiite, Mojtahed Shabestari, par Yann RichardReza, ancien général <strong>de</strong>s gardiens <strong>de</strong> la Révolution, par Bernard Hourca<strong>de</strong>Une gran<strong>de</strong> figure triba<strong>le</strong> : Â Ja'far-Qoli Rostami Bakhtiyâri, par Jean-Pierre DigardLes hauts et <strong>le</strong>s bas <strong>de</strong> l'archéologie en Iran, par Ali Mousavi et Na<strong>de</strong>r Nasiri-MoghaddamChâmlou, enfant du sièc<strong>le</strong>, par Azita Hempartian


LES RUBRIQUESLe carnet d'Hubert NyssenEn débatMéditerranée : harmonie précaire <strong>de</strong> la vio<strong>le</strong>nce créatrice, entretien avec Boris Cyrulnik et José LenziniDes stéréotypes nécessaires aux évi<strong>de</strong>nces incritiquab<strong>le</strong>s, par Raphaël Liogier<strong>La</strong> bibliothèque <strong>de</strong> <strong>midi</strong>(par Renaud Ego, Philippe Di Meo, Nathalie Riera, Inaki Martin Diez, Michel Guérin, PascalKrajewski, Pierre Baumann, Charlotte Serrus)Véronique Pittolo, Hélène mo<strong>de</strong> d’emploiPascal Quignard, BoutèsYves Bonnefoy, Ce qui alarma Paul CelanPascal Boulanger, Fusées et Papero<strong>le</strong>sFe<strong>de</strong>rico García Lorca, “homme du mon<strong>de</strong> et frère <strong>de</strong> tous”Jean-Clau<strong>de</strong> Guil<strong>le</strong>baud, Le Commencement d’un mon<strong>de</strong>Wiktor Stoczkowski, Anthropologies ré<strong>de</strong>mptrices. Le mon<strong>de</strong> selon Lévi-StraussRemo Bo<strong>de</strong>i, <strong>La</strong> Sensation <strong>de</strong> déjà-vuFriedrich Nietzsche, Rhétorique et langageGiorgio Agamben, Qu’est-ce que <strong>le</strong> contemporain ?Jean Dupuy, A la bonne heureThomas Huber, <strong>La</strong> <strong>La</strong>ngueur <strong>de</strong>s losangesCéci<strong>le</strong> Guilbert, Warhol SpiritLes musica<strong>le</strong>sEl Hadj N'Diaye, par Catherine PeillonCarnet d'artisteMiguel Angel Molina, par Pierre BaumannQuestions d'imagesLes artistes internationaux et la Révolution algérienne, par Anissa BouayedLe temps <strong>de</strong>s saveursPourquoi j'aime <strong>le</strong>s légumineuses, par Maya<strong>le</strong>n ZubillagaArt en bouche, par Pierre GiannettiLes inéditsMassimo Cacciari, L'Archipel


<strong>La</strong> pensée <strong>de</strong> <strong>midi</strong> 142, la Canebière • F-13001 Marseil<strong>le</strong>Tél. : +33 (0)4 96 12 43 19 / Fax : +33 (0)4 96 12 43 20courrier@lapensee<strong>de</strong><strong>midi</strong>.orgDiffusion Actes Sud • Distribution UD-union distribution

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