11.07.2015 Views

sport - La Nouvelle République

sport - La Nouvelle République

sport - La Nouvelle République

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

débat<strong>La</strong> NR 4693 — Mercredi 24 juillet 201317France«De Nicolas 1 er à François III, chroniqued’une relégation annoncée», Le journaliste-essayiste RenéNaba – ancien responsable dumonde arabo-musulman au servicediplomatique de l’AFP –vient de signer un titre consacréau bilan de Nicolas Sarkozy et àson successeur François Hollande.Si le premier est un «présidentagité aux ambitions brisées», le second,placide «normal» banal,semble trahir ses promesses.<strong>La</strong> gauche au pouvoir, mais aussi la droitedite parlementaire et à sa manière lorsqu’elleest elle aussi en situation de responsabilité,divise l’opinion française plusqu’elle ne la rassemble, malmène sesconvictions plus qu’elle ne les respecte etdéchire le consensus social sous le diktatdes différents lobbies qui la structurent enprofondeur. Le peuple français continuede vivre les effets d’une crise économiqueaiguë, du chômage et des émeutes urbaines.L’expédition du Mali, le débat récurrentdit sociétal et les différents projetsinscrits Ce treizième livre de RenéNaba paraît dans la foulée «Média et démocratie,la captation de l’imaginaire unenjeu du XXI e siècle» (Golias Novembre2012), «Les révolutions arabes et la malédictionde Camp David» (Bachari 2011),«Hariri de père en fils, hommes d’affaires,premiers ministres» «(Harmattan 2011),l'auteur ne mâche pas ses mots. L'ouvrage«De Nicolas 1 er à François III, chroniqued’une relégation annoncée», (EditionsDictus publishing) apporte un nouveléclairage sur le glissement de lapolitique sarkozienne, qui a bradé l’héritagegaullien, pour aboutir à un champ deruines diplomatiques et économiques.Si Nicolas Sarkozy, qui glanera au passagele sobriquet d’ «agité du bocal», avaitgagné les élections 2007, la France a, aucontraire, perdu. Raisons : propulsé aupouvoir sur fond d’un paysage internationaldévasté, à contretemps du momentumstratégique, en pleine déroutedes Etats-Unis en Afghanistan et en Irak,et d’Israël au Liban, à la veille du collapsusde l’économie occidentale, ce dernierse retrouve déjà dans la positiond’un président à rebrousse-chemin. Tel estle premier constat fait par René Nabadans un premier chapitre.Cela dit, le bilan Sarkozy ne plaide aucunementen sa faveur, que ce soit dans lecadre de sa politique intérieure avec sa fameuseallégeance aux armes, proposéepar Jean-François Copé, ou encore laFrançafrique, le plus extraordinaire pactede corruption des élites françaises et africainesà l’échelle continentale, qui, selonRené Naba, n’a autant mérité son nomde «France à fric», une structure ad hocpour pomper le fric par la vampirisationdes Africains pour la satisfaction de laveulerie française.Sur la «dalle d’Argenteuil», Sarkozy s’illustreranotamment par son attitude belliqueusedans le conflit libyen, en promettantun nouvel exploit dont les deux potentielles«victimes» seraient l’Algérie etl’Iran. En d’autres termes, ce stratèged’opérette qui avait lancé à grand fracas,il y a quatre ans, l’Union Pour la Méditerranée,qui s’est révélée «une merveillede diplomatie au résultat piteux». Dans lamêlée internationale, Naba souligne égalementla cécité tous azimuts des diplomates,intellectuels et médias françaisface aux révoltes tunisienne et égyptienne.En épilogue à la première partie, un regardest également jeté sur Alain Juppé dontl’engouement pour la Syrie aura été à lamesure de son dépit de la Libye. «<strong>La</strong> Syrie,son obsession, dont il voulait faire sontremplin, son rebond, son bâton de maréchalvers une nouvelle destinée présidentielle,s’est soustraite à lui, refusantd’être la proie de ses ambitions.»Pour ce qui est de la seconde partie, réservéeà François Hollande, René Naba sepose la question, d’ores et déjà, si ce dernierest un président « normal ou banal».Hollande arriverait-il à mettre un terme aupartenariat clanique à relents affairistesentre la France et le Liban initié par letandem Rafic Hariri-Jacques Chirac ? Apparemment,non, car «le tropisme israéliendu parti socialiste de même que laprésence au sein du gouvernement deJean Marc Ayrault, de philo sionistes patentés,devraient exclure un recentragesubstantiel de la diplomatie française àl’égard du Moyen-Orient. «Une retouche àla marge, pas un chamboulement.» Telest le deuxième constat de cet ouvragequi s’impose avec l’élimination de la viepolitique française de Nicolas Sarkozy.Ainsi, sur le plan international, la Francede Hollande n’apporte rien de nouveaupar rapport à la politique sarkozienne.Sur la scène internationale, la demande dela réforme du droit de veto au Conseil desécurité proposée par la France ne seraitqu’un bobard diplomatique pour un enfumagemédiatique. Concernant les relationsfranco-algériennes, la récente visitede François Hollande en Algérie ne sembleaucunement présager de la constructionde nouveaux liens faisant abstraction dupassé colonial, dans la mesure où laFrance refuse toujours la fameuse repentance.Toutefois, en dépit du réchauffementdes relations entre les deux pays,faut-il souligner que ces nouvelles relationsplaident beaucoup plus pour une réciprocitéd’intérêts. « Entre la France etl’Algérie le rapport est désormais inversé:l’Algérie dispose de réserves de l’ordre dedeux cents milliards de dollars, alors quela France, frappée de la dégradation de sanotation économie, est affligée d’une dettepublique de près de deux mille milliardsd’euros. Les relations entre la France etl’Algérie, en dents de scie depuis l’indépendancede l’Algérie il y a 50 ans, sesont certes réchauffées depuis l’électiondu socialiste. François Hollande et lesdeux capitales entendent parvenir à un«partenariat d’exception», selon la formuleconsacrée. Les Algériens souhaitantmême que le savoir-faire françaispuisse accompagner le développementindustriel algérien, notamment dans l’industriede pointe. Mais le rapport est désormaisinversé. Et ceci explique cela.Enfin, dans la crise malienne, René Nabaconsidère que la France joue son rang depuissance, au moment où le Mali joueson existence suite à l’opération Serval,premier engagement militaire direct français,en solitaire, sur un théâtre d’opérationdepuis la fin de la guerre d’Algérie en1962. «En première ligne dans la guerre deprédation économique du versant sud dela Méditerranée,- <strong>La</strong> Libye et la Syrie, sansendettement extérieur, disposent de réservesénergétiques, – la France se retrouvede plein fouet sur la ligne de front,en confrontation directe avec ses frèresd’armes de Libye et de Syrie, qu’ellecherche à terrasser. Qu’il est douloureuxle venin inoculé par la morsure d’un serpentnourri en son sein ! L’expédition punitivedu Mali de janvier 2013 se présentedans une configuration stratégique sensiblementdifférente des précédentes séquences(Suez, Bizerte, Kolwezi). Au Mali,face à des hordes furtives, la France estsous perfusion technologique américaine,sous transfusion matérielle et humaineeuropéenne et africaine, sous injectionfinancière arabe.»Ainsi, l’opération Serval traduit-elle uneffondrement de la capacité de projectionde la puissance française. Et cela,quelle que soit l’issue des combats. Unéchec de la France poserait la question dela légitimité de sa présence au sein duConseil de sécurité en sa qualité demembre permanent doté d’un droit deveto.Enfin, un livre qui fait œuvre de contrepouvoir.Une analyse perspicace qui metà nu les arcanes d’une «France atteinted’un malaise vagal stratégique» A lire absolument.Chérif AbdedaïmPublicité

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!