DossierSport et businessPlutôt que dans l’agroalimentaire, la cosmétique ou le conseil, certains diplômés ont plongé dansle secteur du sport. Oui, pense-t-on, des mordus qui veulent vivre leur passion de l’intérieur !Pas seulement… Car derrière les paillettes de l’événementiel se cachent des fonctions classiqueset de gros enjeux commerciaux. Ainsi Alexis Caude (91), créateur d’entreprise, ou Olivier Jaubert (86),Directeur Général, n’échappent ni au management ni à la stratégie. Et, chez les organisateursdes événements sportifs, marketing rime souvent avec commercial… La preuve avec Frédéric Viargues (00)et ses produits dérivés ou Jean-Michel Berjaud (99) et son club de rugby. Dans le sport, comme ailleurs,la pression est à l’ordre du jour. Le sujet en dit long à David Donnelly (98) pour la communicationdu Vendée Globe, à Xavier Becker (94) pour l’installation des tribunes des grands événements,ou encore à Philippe Doucet (85) pour les directs à la télé…Le sport génère un business qui a ses règles et ses intervenants spécifiques. Aussi nos diplômésgèrent l’image de leurs clients en régie comme Pierre Lelong (96) ou en agence spécialisée,comme Florent Garrigoux (01) ou Benjamin de Gennes (94). Certains agissent depuis le médiatel Stéphane Hourcq (93), d’autres chez l’annonceur, tel Matthieu Benadon (03). On aura compris que,même si les postes sont rares, le secteur du sport offre de belles opportunités. Et que dans ce petit monde,le Réseau a un sens. Une question demeure toutefois en suspens. Où sont les femmes ?Créateur d’entrepriseProduire son effortMarie Suzel Inze (80)planet’ 45hiver 200412Alexis Caude (91)Pour devenir producteurde contenu sportif,il faut des diplômes,une vision du marchéet de la persévérance.Image par image, rétrospectivede la course defond d’Alexis Caude (91),président de Newsports.Son chrono au marathon? 3 h 30. Son job ?Fournisseur de contenusportif pour les médias etle grand public. À 35 ans,Alexis Caude (91), présidentde Newsports, prouveque sport et création d’entreprisepeuvent faire bonménage. Avec un peu depersévérance s’entend.1999 – La France savoureencore son titre de championnedu monde de foot.Après cinq ans de grandeconsommation et un MBAà Harvard, Alexis Caudecrée Athleteline, le siteofficiel des sportifs dehaut niveau. « À l’époque,c’était l’euphorie autourdu sport ! rappelle-t-il. Plusque la passion, c’est l’opportunitéqui m’a guidé. »L’analyse est pertinenteet les choses démarrentvite. Les levées de fondssont fructueuses et, sur lesite, les athlètes affluent :Amélie Mauresmo, NicolasAnelka…2000 – Les médias reprennentles infos en ligne chezAlexis Caude mais la pubreste rare sur le site. Lemarathonien remet sonchrono à zéro. Il sera fournisseurde contenu sportifpour la presse, la télé et lesopérateurs mobiles. Bref àla fois agence de presse,web agency et régie publicitaire.Et ça marche !2002 - L’Équipe de Francede football fait triste mine.Alexis Caude rachètesports.fr.2004 - Newsports compte18 personnes et unequinzaine de pigistes.La société produit pourla presse (Sport, CourtCentral, Of Course…) maispas seulement. « Lors del’Euro 2004, nous avonsréalisé une interview deMarcel Desailly, expliquele chef d’entreprise. SFR aacheté le son, Wanadoo letexte et Infosport les images! » Enfin, Newsportshéberge 50 sites d’athlèteset sports.fr est une mined’informations qui peutsatisfaire 500 000 visiteursmensuels.Le coureur de fond a bien faitde persévérer après l’éclatementde la bulle Internet.« Pour Newsports, l’exercice2004 dégage un résultatnet de 200 000 eurospour un chiffre d’affaires de2,5 millions d’euros, conclutAlexis Caude. Maisavec 60 % de création decontenu et 40 % de pub. »Une performance financièreassez fair-play… Cardonner ses ratios en toutesincérité, c’est plutôt sport,non ?
Directeur de publicitéPour quelqueseuro-sport de plus…Stéphane Hourcq (93)Sortir des sentiers battusde la pub, c’est la volontéde Stéphane Hourcq (93),directeur de publicitéchez Eurosport. À vosmarques… Prêts ? Télé !Un jour en Amérique du Sud,l’autre en Asie Pacifique…Plus qu’un sportif, StéphaneHourcq (93) est un pigeonvoyageur. Directeur depublicité chez Eurosport, lediplômé gère les annonceursdes pays où la chaîne n’apas de bureaux en propre. Etpasse un tiers de son tempsdans l’avion.La grille de programmes personnellede Stéphane Hourcqn’est pas de tout repos.Relations clients, management,mais aussi conseil etprésence sur les événementssportifs. Commençons parles chiffres. « Eurosport réalise70 millions d’euros derevenus publicitaires, commentele directeur de publicité.Mon équipe (dix personnes)en assure un tiers. » Sesclients ? Des grands nomsdu tourisme, de l’automobileet du matériel high-tech :Tourisme de Grèce, Toyota,Samsung… « Nos annonceurslointains voient l’Europecomme un continent,explique celui qui a commencésa carrière au Japon.Eurosport est un média idéalpour un positionnement demarque ! » Un petit intermèdeexplicatif s’impose : la chaînepaneuropéenne filiale de TF1est diffusée dans 54 pays eten 19 langues.Mais calculons… un tiersde 70 millions… Alors, plusde 20 millions d’euros réalisésen spots publicitaires ?« Pas seulement des spots !explique Stéphane Hourcq.Nous avons un fond de grillede programmation très richemais nous créons aussi desproduits et émissions. Ainsi,avant les Jeux d’Athènes,nous avons conçu pourSamsung une série d’émissionsautour de la préparationde 8 athlètes. »La créativité est donc de miseChez l’annonceurdans l’équipe de StéphaneHourcq. « Nous proposonsaussi une approche multiplate-forme,continue-t-il,télévision, site Internet et servicesinteractifs. Et nous sommesorganisateurs d’événements,comme le futur WorldTourism Car Championship(FIA WTCC) ».L’homme qui zappe enpermanence entre pays etannonceurs assiste souventMarketing tout terrainMatthieu Benadon (03)Chargé des partenariatsvoile, golf et foot chezBouygues Telecom,Matthieu Benadon (03)explore le partenariatsportif, côté annonceur.Vive l’opérationnel !Y a-t-il encore des perspectivesd’emploi pour desjeunes diplômés qui veulentmêler passion du sport etmarketing ? « Oui ! » répondMatthieu Benadon, en chargedes partenariats voile, golf etfoot chez Bouygues Telecom.Sous réserve toutefois d’êtretrès opérationnel ! Car, à lamer ou la campagne, notrejeune diplômé est souventsur le terrain. Au programme :porte à porte auprès desclubs locaux et déplacementen camion pour installer leséléments de visibilité de lamarque.La proximité, c’est le positionnementde BouyguesTelecom. Pour MatthieuBenadon, en CDD chezl’opérateur, cela se traduitpar une forte présence sur leterrain. « Je suis en contactavec 62 clubs de golf, explique-t-ilen souriant. Et cetété, j’ai rencontré plus de 30clubs de voile. Un vrai travaild’acharné ! » La proximitéconsiste aussi à donner auxclubs des moyens pour ouvrirleurs portes au plus grandnombre et créer des animations.« Le principe, continueMatthieu, c’est d’échangerdu matériel, très technique,contre de la visibilité. Auxclubs de voile, nous offronsdes voiles et des gilets desauvetage à nos couleurset aux clubs de golf, descadeaux pour animer desaux événements sportifs. Lefoot, mais aussi l’athlétisme,la voile, le golf ! « Il faut êtresur place pour comprendrel’événement, souligne ledirecteur de publicité, et sentircomment il s’intègre dansla communication du client. »C’est bien vu ! PromisStéphane, plus personne nedira que la télé rend bête.compétitions. Et nous récompensonsles douze meilleuresprogressions d’index. Nousrenforçons ainsi le capital desympathie et de proximité dela marque. »Travail de la notoriété avec lesponsoring de la Coupe de laLigue en football : « Notre présencedans le foot est incontournable,reconnaît ce passionnédu ballon rond. C’estle sport le plus populaire enFrance ! Ce partenariat nousassure une belle expositionde la marque puisque noussommes présents sur lesmaillots d’une équipe à chaquematch. »On devine qu’à 24 ans,Matthieu Benadon manie déjàdes budgets conséquents.Autonomie, petite équipe,gros budget, Matthieu se sent« à la fois en agence et chezl’annonceur ». Croisons lesdoigts pour que le prochainpartenariat de BouyguesTelecom prenne la forme d’unCDI !planet’ 45hiver 200413