Les Amis de l'Hôpital Riviera-Chablais - Les amis de l'Hopital ...

—— Dans votre domaine la gynécologieobstétriqueet plus particulièrement l’obstétrique,quels défis l’Hôpital de Rennaz doit-il relever ?On sait que Rennaz va unifier les différents sites duChablais et de la Riviera et qu’il va drainer un bassinde population extrêmement large. Le défi majeur àrelever est celui d’avoir des hôpitaux de proximitéoù les gens ont l’habitude d’avoir une médecine familiale,et de diriger tout ce monde-là vers un centrenettement plus grand. Je pense qu’il faut garderce qu’offrent nos petits hôpitaux d’aujourd’hui enconservant un visage humain lors de la naissancede leurs enfants. Le souci des parents par rapportà Rennaz est de se dire : « Ou la la, je vais devoir alleraccoucher dans une grosse boîte ! ». Or, je reçoisparfois des patientes dans mon cabinet et je doisleur annoncer que leur accouchement se fera dansun centre tertiaire, le CHUV par exemple, parce queleur bébé va venir prématurément. Et lors de leurséjour, elles se rendent vite compte que le contactavec le corps médical est très proche et qu’elles nesont pas juste un numéro. Il y aura aussi, sans doute,la réunion et le travail en commun d’un personnelqui vient de plusieurs sites et qui ne se connaît pas.Cela peut générer quelques craintes, mais à mesyeux, infondées.—— Voyez-vous d’autres défis ?Certainement l’organisation future de Rennaz.Il faut bien comprendre que dans une structure quivoit doubler sa taille, il est nécessaire d’anticiperdéjà maintenant. C’est une difficulté assez importanteque de définir le nombre d’assistants, de chefsde clinique et ce que l’on pourra offrir aux gens enformation, tout en sachant qu’aujourd’hui les postulationsse font 2 à 3 ans à l’avance.En définitive, il s’agit d’un projet passionnant parcequ’il est ambitieux. Le premier contact qui se faitavec un hôpital est souvent lié à la naissance. Si toutse passe bien, les gens vont revenir dans ce lieu.Il a fallu obtenir certaines garanties pour la priseen charge des parturientes, des accouchements,notamment en matière d’architecture, afin d’obtenirun espace qui sera adéquat pour traiter un nombred’accouchements qui dépassera probablementles 2000 par année, tout en préservant notre étatd’esprit, par exemple en gardant une maison denaissance indépendante, mais dans une institutionintramuros qui permet de réagir très rapidement encas de besoin.M me Isabelle JunodInfirmière Sage-femme et Praticienneformatrice, Hôpital du Chablais—— Comment maintenir et améliorer lesprestations proposées aux futurs parents à Rennaz ?En réfléchissant à cet entretien, je me suis dit quecela ressemblait au Petit Prince quand il disait :« Dessine-moi un mouton » en essayant moi-mêmede dessiner Rennaz. Alors, comment peut-on respecterla physiologie de l’accouchement, puisquenous disposons de tous les moyens devant nous afinde créer un environnement humain où les parentsse sentent en confiance ? Sans compter que la littératureactuelle explique qu’on est arrivé à un seuilmaximum en matière de médicalisation et que l’onserait, par moment, délétère. Donc, créons un espaceconvivial dans ce nouvel Hôpital avec des locauxet une équipe de soignants qui devra jouer cerôle de symbiose entre des actes médicaux et celuide la naissance du bébé qui est un moment appartenantd’abord aux parents. C’est un beau défi et celavaut la peine d’y participer, non ?—— En matière de formation, de plus grandesambitions pour l’Hôpital Riviera-Chablais, j’imagine ?Je crois que nous avons déjà un intérêt particulierpour les étudiants. Mais le plus c’est de leur apporterla chance d’arriver dans une maternité où ils pourrontvoir des choses un peu différentes que dansd’autres structures. Ce qui paraît important aussi,c’est de continuer à être une structure globale quipermet de suivre les futures accouchées dans toutesles phases pré et postnatales. Mon souhait seraitdonc que l’on puisse continuer à offrir à Rennaz, unsuivi global par une même équipe. Autre vœu quitouche cette fois le personnel, ce serait de pouvoirproposer un congé d’allaitement pour les collaboratricesdans le nouvel Hôpital.Hôp nfo 11