Un voyage au cÅur des opÃ©ras de Jean-Baptiste Lully

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« Les Plaisirs ont choisipour asile … »Un voyage au cœur des opérasde Jean-Baptiste Lully‘The Pleasures have electedtheir domain . . .’A journey to the heart of theoperas of Jean-Baptiste LullyLe présent enregistrement est l’aboutissementd’un projet de longue date. Plus que cela, il est laconcrétisation d’un rêve caressé depuis des années.Ce rêve, je l’avais déjà entrevu lorsque, à l’occasiondes cours de déclamation que je dispense à mesétudiants, nous avions monté l’acte III d’Isis, œuvreemblématique, à mes yeux, dans la mesure où c’estpar elle (c’était dans les années soixante …) quej’ai contracté le virus de la musique ancienne, et,tout particulièrement, celui de la musique baroquefrançaise.Il y a de cela trois ans, Vincent Berthier de Lioncourtm’a proposé de monter avec Les Pages et les Chantresdu Centre de Musique Baroque de Versailles etl’orchestre Musica Florea, un programme consacréaux grands chœurs, chaconnes, passacailles tirésdes opéras de Lully. Il s’agissait, en l’occurrence,de réaliser des concerts, de produire un disque quipuisse servir d’outil de travail à l’Académie Equestrede Bartabas avec qui nous avions déjà travaillé.The present recording marks the accomplishmentof a long-standing project. More than that, it hasallowed me to give concrete form to a dream I havecherished for years.I had already had a glimpse of that dream when, aspart of the lessons in declamation I give my students,we performed Act III of Isis, an emblematic work forme in that it was from this opera that (back in the1960s!) I first caught the virus of early music, andmore especially the French Baroque strain of it.Three years ago, Vincent Berthier de Lioncourtsuggested I should create, along with Les Pages et lesChantres du Centre de Music Baroque de Versaillesand the orchestra Musica Florea, a programmedevoted to the great choruses, chaconnes, andpassacailles from Lully’s operas. The idea was toperform a series of concerts and produce a recordingthat could be used by the Académie Equestre ofBartabas, with whom we had already worked.Afin de conserver une forme de cohérencedramatique à l’ensemble (Lully, aidé de son librettisteQuinault, reste l’un des plus formidables dramaturges6In order to maintain a degree of overall dramaticcoherence (Lully, with the help of his librettistQuinault, remains one of the most tremendous
de toute l’histoire de l’opéra), j’ai préféré, plutôtque d’aligner bout à bout des extraits, aussi beauxfussent-ils, concevoir un nouvel opéra, une sortede concentré archétypique de la tragédie lyrique,telle que l’a créée « Baptiste », avec les passagesobligés, les « détours incontournables », les thèmesimmuables qui font de cette somme opératique,quelque chose, à mes yeux, d’aussi important etradical que l’opéra wagnérien deux siècles plus tard.Bien sûr, dans cet enregistrement, il fallait fairela part belle avant tout au chœur et à l’orchestre,ce qui excluait d’emblée les grandes scènes deprotagonistes, ces fameux récitatifs que RomainRolland avait qualifiés de mornes « steppes », toutsimplement, parce qu’à son époque, on ne savaitplus comment les dire.Cela équivalait à faire de ce « nouvel » opéra, unepièce exclusivement composée de ce qu’on nomme,dans la tragédie lyrique, les divertissements.Tant pis, ou plutôt, tant mieux !Car dans la tragédie lullyste, ceux-ci, contrairement àce qui se passera dans la plupart des opéras françaispostérieurs, sont si habilement intégrés à l’actiondramatique, qu’ils y participent pleinement et,parfois même, en renforcent les effets (j’en veuxpour seule preuve, le divertissement de l’acte IV deRoland qui sert de déclencheur à la folie du héros).Et puis, ce sont les moments, dans la tragédie lyrique,qui laissent le plus de part au merveilleux, élémentindissociable de l’art baroque, à la poésie, à lamusique surtout.Bien évidemment, il me fallait offrir une place dechoix à Isis, « l’opéra des musiciens », celui-là mêmequi avait tant décidé de mes appétits futurs.D’où le choix de l’Ouverture, du Prologue intituléici « la Renommée » et qui célèbre la gloire d’un7dramatists in the whole history of opera), I decidednot to string together a succession of extracts,however fine they might be individually. I preferredinstead to conceive a new opera, a sort of condensedarchetype of the tragédie lyrique as created by‘Baptiste’, with the indispensable passages, the ‘mustmoments’, the immutable themes which make hisoperatic oeuvre, in my view, as important and radicalas Wagnerian opera two centuries later.Of course, in this recording, it was necessary togive pride of place to choir and orchestra, whichautomatically excluded the great scenes for theprotagonists, those famous recitatives that RomainRolland called dreary ‘steppes’, quite simply becausein his day no-one knew how to deliver them anymore.This meant that the ‘new’ opera would consistexclusively of what in tragédie lyrique are called the‘divertissements’.Too bad – or rather, so much the better!For in Lullian tragedy – unlike most subsequentFrench operas – these scenes are so skilfullyintegrated with the dramatic action that they fullyparticipate in it, and sometimes even heightenits effects (one need look no further than thedivertissement in Act IV of Roland, which triggersoff the hero’s madness). Moreover, it is thesemoments that leave most room for le merveilleux,the supernatural, fantastic element inseparable fromBaroque art, poetry, and music above all.It goes without saying that I had to offer a place ofhonour to Isis, the ‘musicians’ opera’, the very piecethat had so determining an influence on my futureappetites.This explains why I have chosen to begin with itsOuverture, followed by the Prologue (here entitled
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