ARTÈRE PRINCIPALEMéthodologieCette rubrique s’intitule « Artère principale » parce qu’elle représente le <strong>no</strong>yau central du Bulletin, celuiautour duquel tout gravite. La création d’une banque <strong>de</strong> cas répertoriant les différentes expériences <strong>de</strong>résolution <strong>de</strong> problèmes au Québec, constitue <strong>la</strong> principale raison d’être d’<strong>Intersection</strong>. Logée dans lespages centrales du Bulletin, « Artère principale » permettra à chacun <strong>de</strong>s lecteurs <strong>de</strong> constituer sa proprebanque <strong>de</strong> cas. Détachables, ces pages centrales peuvent être perforées et p<strong>la</strong>cées dans un cartable.Modèle <strong>de</strong> présentationDe façon à <strong>no</strong>rmaliser <strong>la</strong> présentation <strong>de</strong>scas, <strong>no</strong>us avons adopté un modèle que <strong>no</strong>usvous invitons à suivre pour <strong>no</strong>us faire parvenir<strong>de</strong>s cas touchant le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong>sécurité <strong>publique</strong> traités par l’approche enrésolution <strong>de</strong> problèmes. Ce modèle comporteles éléments suivants :Situation :définition du problème et <strong>de</strong>s facteurs environnants.Analyse :ampleur du problème, métho<strong>de</strong>s ou sources d’analyse et présentation <strong>de</strong>s acteurs et <strong>de</strong> leur rôle.Réponse :solution adoptée et p<strong>la</strong>n d’action é<strong>la</strong>boré.Appréciation / évaluation :efficacité du p<strong>la</strong>n d’action, résultats obtenus et ajustements nécessaires.Définition et c<strong>la</strong>ssementPour permettre <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sser et <strong>de</strong> repérerrapi<strong>de</strong>ment les cas présentés dans le Bulletin,chacun d’entre eux aura un co<strong>de</strong> indiquant<strong>la</strong> nature du problème et son niveau <strong>de</strong>complexité. Quatre catégories ont été retenues,soit :Criminalité :cas prenant sa source dans un événement <strong>de</strong> criminalité rapporté (C-001 à ...)Sécurité routière :cas traitant d’un problème constaté ou appréhendé <strong>de</strong> sécurité routière (S-001 à ...)Désordre (et problèmes sociaux) :cas exposant un comportement troub<strong>la</strong>nt l’ordre public et justifiant ou <strong>no</strong>n l’applicationd’une loi ou d’un règlement. Ex. : désordre à <strong>la</strong> fermeture d’un bar, rassemblement <strong>de</strong>jeunes. Dans le cas <strong>de</strong> problèmes sociaux, il s’agit d’interventions policières qui fontsuite à <strong>de</strong>s situations reliées à <strong>la</strong> pauvreté, le décrochage sco<strong>la</strong>ire, etc. (D-001 à ...)Insécurité (sentiment d’) :cas pouvant être contenu dans l’une <strong>de</strong>s trois autres catégories mais dont l’accent majeurconcerne un sentiment d’insécurité provenant <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion ou <strong>de</strong> certains groupes enparticulier. Ex : isolement <strong>de</strong> personnes âgées, climat <strong>de</strong> violence à l’école, etc. (I-001 à ...)Niveau <strong>de</strong> complexitéQuant au niveau <strong>de</strong> complexité, on distinguele niveau micro, intermédiaire et macro.Plusieurs critères servent à déterminer leniveau <strong>de</strong> complexité du cas rapporté :amplitu<strong>de</strong> du problème, étendue géographique,personnes concernées, pouvoir<strong>de</strong>s intervenants, portée <strong>de</strong>s actions etinformations utiles. Voici, <strong>de</strong> façongénérale, ce qui caractérise chacun <strong>de</strong>sniveaux <strong>de</strong> complexité :Niveau micro :Il s’agit d’un problème simple, dans le secteur <strong>de</strong> patrouille d’un policier qui ne concerneque les personnes directement touchées par le problème. La solution est à <strong>la</strong> portée dupolicier du secteur.Niveau intermédiaire :Le problème est <strong>de</strong> gravité moyenne et comporte <strong>de</strong>s facteurs associés. Il se présente dansun secteur impliquant plus d’un policier et plusieurs personnes sont concernées. La solutionest à <strong>la</strong> portée <strong>de</strong>s policiers d’un poste et nécessite une coordination <strong>de</strong>s ressources localeset une participation <strong>de</strong>s intervenants-clés <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté.Niveau macro :Le problème augmente en gravité et <strong>de</strong>vient plus complexe. Il touche l’ensemble du territoire<strong>de</strong>sservi par une organisation policière et concerne <strong>no</strong>n seulement plusieurs personnes maisinterpelle également <strong>de</strong>s déci<strong>de</strong>urs politiques et corporatifs. La solution exige <strong>la</strong> compétence<strong>de</strong> policiers <strong>de</strong> plusieurs sections et <strong>de</strong>man<strong>de</strong> un <strong>de</strong>gré élevé <strong>de</strong> coordination et <strong>de</strong> concertationentre les membres <strong>de</strong> l’organisation policière et les partenaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté.6 INTERSECTION, N 0 <strong>27</strong>
ARTÈRE PRINCIPALEL’INTIMIDATION, C’EST FINI !Service <strong>de</strong> police <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville <strong>de</strong> Montréal, poste <strong>de</strong> quartier 7Arrondissement Saint-Laurent SudCe cas a reçu le prix d’excellence « Toute catégorie » lors du Séminaire <strong>Intersection</strong> 2004.s i t u a t i o nDans les écoles québécoises, <strong>de</strong>s enfantssont victimes d’intimidation <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong>leurs camara<strong>de</strong>s. Il existe <strong>de</strong>ux types d’intimidation: l’intimidation directe (attaqueverbale ou physique) et indirecte (ig<strong>no</strong>ranceet rejet). Selon <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s, au Canada, 49%<strong>de</strong>s jeunes affirment avoir été victimes d’intimidationau moins une ou <strong>de</strong>ux fois au cours<strong>de</strong>s mois précé<strong>de</strong>nts, et 8% disent l’avoir étéplusieurs fois. Les statistiques démontrenta n a l y s eLes jeunes intimidateurs considèrent que <strong>la</strong>violence est un bon moyen pour se défendreet pour s’affirmer, ils en ont besoin pourdominer. Ils ont souvent <strong>de</strong> <strong>la</strong> difficulté à seconformer aux règles et défient l’autorité<strong>de</strong>s adultes.L’intimidation se produit souvent dans lesendroits où il y a peu ou pas <strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>nce,comme sur le chemin <strong>de</strong> l’école (avant etaprès l’école), dans <strong>la</strong> cour <strong>de</strong> l’école, à <strong>la</strong>récréation ou le midi, à <strong>la</strong> cafétéria à l’heuredu dîner, dans <strong>la</strong> station <strong>de</strong> métro ou à l’abribus,dans un parc ou encore dans un centrecommercial.Selon <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s, 40% <strong>de</strong>s victimes d’intimidationn’en parlent pas à leurs parents.Les jeunes victimes et témoins ont souventpeur <strong>de</strong> dé<strong>no</strong>ncer les agresseurs par craintequ’un enfant intimidateur sur quatre aura uncasier judiciaire avant l’âge <strong>de</strong> 30 ans. Parailleurs, certaines victimes d’intimidation ensituation extrême portent et utilisent <strong>de</strong>s armespour se protéger contre les intimidateurs.Au poste <strong>de</strong> quartier 7, <strong>no</strong>us avons observéun <strong>no</strong>mbre grandissant d’interventions policièresrépétitives dans les écoles primaireset secondaires concernant <strong>de</strong>s problèmes liésà l’intimidation. Ce phé<strong>no</strong>mène crée un climat<strong>de</strong> représailles. De plus, il est souvent difficile<strong>de</strong> déceler l’intimidation, surtout dans les casd’intimidation indirecte. Il faut aussi prendreen considération que les parents et les intervenantssont généralement peu outillés pourfaire face à ce phé<strong>no</strong>mène. Enfin, on assistetrop souvent à une banalisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> violenceverbale chez les jeunes dans les écoles.Plusieurs personnes sont concernées par cegenre <strong>de</strong> situation, que ce soit les victimes,les témoins, les parents, les jeunes intimidateurs,les divers intervenants sco<strong>la</strong>ires, <strong>la</strong>direction et les commissions sco<strong>la</strong>ires oule service <strong>de</strong> police.Deux sources importantes <strong>de</strong> renseignementsont été utilisées pour procé<strong>de</strong>r à l’analyse<strong>de</strong> <strong>la</strong> situation. L’une d’entre elles est <strong>la</strong> Table<strong>de</strong> concertation sur l’intimidation du RéseauCriminalité<strong>de</strong> violence, <strong>de</strong> peur et d’insécurité dans lesécoles et aux abords <strong>de</strong>s écoles. On remarqueune augmentation <strong>de</strong>s rencontres parentsenfantsau poste <strong>de</strong> police pour <strong>de</strong>s problèmesliés à l’intimidation. De plus, les comités <strong>de</strong>parents <strong>de</strong> certaines écoles du secteur communiquentavec l’agente sociocommunautairepour lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> <strong>la</strong> préventionsur l’intimidation dans leur école.Saint-Laurent. Plusieurs commentaires, observations,constatations et préoccupations ontété formulés par les intervenants qui y siègent.La <strong>de</strong>uxième source est l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s appelsrépétitifs dans les écoles et <strong>de</strong>s multiplesinterventions policières qui y ont eu lieu.Les symptômes <strong>de</strong> l’intimidation se traduisentpar <strong>la</strong> criminalité qui y est liée, à savoir leharcèlement, les menaces, le taxage, les voies<strong>de</strong> fait et <strong>la</strong> possession d’armes b<strong>la</strong>nchesainsi que par le sentiment <strong>de</strong> peur et d’insécuritéqui règne chez les jeunes. Les causesréelles du problème sont le manque d’encadrementet d’information <strong>de</strong>s jeunes victimeset <strong>de</strong>s intimidateurs ainsi que le manque <strong>de</strong>concertation entre les différents intervenants.Chacun mène <strong>de</strong>s actions ponctuelles aulieu d’entreprendre <strong>de</strong>s actions communeset continues.C-0<strong>27</strong> (Niveau intermédiaire)r é p o n s eLes objectifs <strong>de</strong> cette résolution <strong>de</strong> problèmesétaient:• <strong>de</strong> réduire et d’éliminer l’intimidationet <strong>la</strong> violence (<strong>no</strong>n verbale, verbale etphysique) dans les écoles primaires etsecondaires ;• d’informer les élèves sur le phé<strong>no</strong>mène<strong>de</strong> l’intimidation;INTERSECTION, N 0 <strong>27</strong>• <strong>de</strong> <strong>la</strong>ncer <strong>de</strong>s messages <strong>de</strong> préventionauprès <strong>de</strong>s jeunes <strong>de</strong>s écoles primaireset secondaires ;• d’encourager les jeunes victimes outémoins à dé<strong>no</strong>ncer les intimidateurs pourpouvoir intervenir et porter <strong>de</strong>s accusationslorsque <strong>la</strong> situation s’y prête;• <strong>de</strong> changer les mentalités et les comportements<strong>de</strong>s jeunes;7• d’outiller les parents pour qu’ils interviennentmieux auprès <strong>de</strong> leurs enfants;• <strong>de</strong> mobiliser et d’outiller adéquatementtous les intervenants qui travaillent avecles jeunes pour qu’ils puissent les encadrerefficacement;• <strong>de</strong> créer un rapprochement entre lespoliciers et les élèves <strong>de</strong>s écoles que<strong>no</strong>us <strong>de</strong>sservons.