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Intersection, no 27 - août 2005 - Ministère de la Sécurité publique

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TOUR D’HORIZONINTERSECTIONBulletin d’information et <strong>de</strong> liaisonsur <strong>la</strong> police <strong>de</strong> type communautaireNuméro <strong>27</strong>Outil d’information, d’échange et <strong>de</strong> sensibilisationsur le modèle <strong>de</strong> <strong>la</strong> police <strong>de</strong> type communautaire,<strong>Intersection</strong> vise à favoriser <strong>la</strong> création ainsi que lemaintien <strong>de</strong> liens entre les intervenants concernéset intéressés par le sujet. <strong>Intersection</strong> publie aussibien <strong>de</strong>s articles soumis que sollicités. Dans les <strong>de</strong>uxcas, le comité <strong>de</strong> rédaction se réserve le droit <strong>de</strong>réviser et d’adapter tous les articles afin <strong>de</strong> satisfaireau style du bulletin. Les textes n’engagent que leursauteurs. La reproduction <strong>de</strong>s articles, en tout et enpartie, est encouragée sous réserve d’indication <strong>de</strong> <strong>la</strong>source. Afin d’alléger le texte, toutes les expressionsdésignant <strong>de</strong>s personnes visent à <strong>la</strong> fois les femmeset les hommes.Comité <strong>de</strong> productionJohanne B<strong>la</strong>nchette (Collège <strong>de</strong> Maisonneuve)Marie-C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Côté (consultante)Lyette Fusey (SM Longueuil)Michel Frappier (GRC)Danny Johnson (MSP)Gaétan Labbé (SM Sherbrooke)C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Lavoie (consultant)Sylvie Mantha (SM Gatineau)Caroline Mohr (Darvida conseil)André Norman<strong>de</strong>au (Univ. <strong>de</strong> Montréal)Lison Ostiguy (SPVM)Marc Paré (ENPQ)Lionel Prévost (consultant)Katherine Suchecka (SQ)Nathalie Vallée (SQ)CoordinationJohanne B<strong>la</strong>nchetteComité <strong>de</strong> rédactionJohanne B<strong>la</strong>nchetteLyette FuseyDanny JohnsonC<strong>la</strong>u<strong>de</strong> LavoieCaroline MohrConception et réalisation graphiqueDirection <strong>de</strong>s communications du ministère<strong>de</strong> <strong>la</strong> Sécurité <strong>publique</strong>Révision linguistiqueItaliquesAdresse <strong>de</strong> correspondance<strong>Intersection</strong>Johanne B<strong>la</strong>nchetteCollège <strong>de</strong> Maisonneuve3800, rue Sherbrooke EstMontréal (Québec) H1X 2A2Téléphone : (514) 254-7131, poste 4612Télécopieur : (514) 251-9741Courrier électronique: intersection@msp.gouv.qc.caSite Internet : http ://www.msp.gouv.qc.caDépôt légalBibliothèque nationale du Québec, <strong>2005</strong>Bibliothèque nationale du Canada, <strong>2005</strong>ISBN 1198-6905POLICE, JEUNES ET SOCIÉTÉ, <strong>de</strong>s leçons à tirer, le thème du douzième Séminaire<strong>Intersection</strong>, permettait aux participants <strong>de</strong> réfléchir sur le rôle <strong>de</strong>s policiers lors <strong>de</strong>leurs interventions dans les différents milieux sco<strong>la</strong>ires québécois. Le <strong>la</strong>ncement du<strong>no</strong>uveau Cadre <strong>de</strong> référence sur <strong>la</strong> présence policière dans les établissements sco<strong>la</strong>ires<strong>de</strong>vait coïnci<strong>de</strong>r avec <strong>la</strong> tenue du séminaire, mais malheureusement les travaux n’ont puêtre complétés à temps. Nous adressons <strong>no</strong>s excuses aux personnes déçues par l’absence<strong>de</strong> cet important atelier; soyez assurés que le comité organisateur a fait preuve d’initiativepour le remp<strong>la</strong>cer à <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière minute.Le choix du thème du séminaire reposait sur le constat que <strong>la</strong> fréquentation sco<strong>la</strong>iregénère <strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong> risques pour les adolescents et les adolescentes. Dans <strong>la</strong><strong>de</strong>rnière décennie, le milieu sco<strong>la</strong>ire semble être <strong>de</strong>venu le théâtre d’événements malheureuxcausés par divers phé<strong>no</strong>mènes criminels, comme le commerce <strong>de</strong>s drogues illégales,<strong>la</strong> prostitution juvénile, le harcèlement, l’intimidation, les gangs <strong>de</strong> rue et autres. Parailleurs, <strong>la</strong> prédominance <strong>de</strong>s valeurs individualistes sur les valeurs collectives génèreune perception négative <strong>de</strong>s interventions policières menées au <strong>no</strong>m <strong>de</strong> l’intérêt public.Les manifestations antimondialisation et autres regroupent <strong>de</strong> <strong>no</strong>mbreux jeunes en quêted’une vision positive <strong>de</strong> l’avenir. Lorsque les policiers interviennent pour mettre fin àcertains débor<strong>de</strong>ments, ils <strong>de</strong>viennent facilement les boucs émissaires du mécontentementqui s’ensuit. Les re<strong>la</strong>tions entre les jeunes et les policiers se détériorent au gré <strong>de</strong>spréjugés et <strong>de</strong> <strong>la</strong> tendance à généraliser. En effet, <strong>de</strong> <strong>no</strong>mbreux policiers voient l’ensemble<strong>de</strong>s jeunes comme <strong>de</strong>s fauteurs <strong>de</strong> troubles, et <strong>de</strong> <strong>no</strong>mbreux jeunes voient les policierscomme <strong>de</strong>s sadiques qui espèrent avoir une occasion <strong>de</strong> jouer <strong>de</strong> <strong>la</strong> matraque.Même si le sujet ne fait pas encore l’unanimité, l’intervention en milieu sco<strong>la</strong>ire constitueune priorité. C’est l’endroit par excellence pour mettre en œuvre <strong>de</strong>s stratégies <strong>de</strong>rapprochement avec les jeunes, travailler en partenariat, effectuer <strong>de</strong>s résolutions <strong>de</strong>problèmes et mettre en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> prévention. Mais, dans ce domaine proactif,les organisations policières <strong>de</strong>vront in<strong>no</strong>ver. L’histoire policière recèle <strong>de</strong> <strong>no</strong>mbreuxexemples où le policier éducateur agissait sans aucune balise et sans autres objectifsque ceux d’assurer <strong>la</strong> satisfaction du milieu sco<strong>la</strong>ire et <strong>de</strong> bien faire paraître le chef<strong>de</strong> police. <strong>Intersection</strong> croit nécessaire que les organisations policières fixent <strong>de</strong>sobjectifs aux policiers qui interviennent dans les milieux sco<strong>la</strong>ires dans un contexte<strong>de</strong> re<strong>la</strong>tions avec <strong>la</strong> communauté et <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong> <strong>la</strong> criminalité. Il <strong>no</strong>us sembleévi<strong>de</strong>nt qu’il n’est pas donné à tous les policiers d’être habiles et à l’aise en milieusco<strong>la</strong>ire. Des critères <strong>de</strong> sélection et <strong>de</strong>s <strong>no</strong>rmes d’évaluation <strong>de</strong>vront être inventés;mais qui relèvera cet important défi?En outre, les interventions <strong>de</strong> nature répressive doivent continuer <strong>de</strong> s’effectuer selonles règles connues. À <strong>no</strong>tre avis, le policier attitré au milieu sco<strong>la</strong>ire ne doit pas limiterson travail aux interventions proactives. Lorsque c’est nécessaire, il doit utiliser lespouvoirs d’enquête et d’arrestation qui lui sont octroyés par <strong>la</strong> loi. Il n’existe pas <strong>de</strong>uxc<strong>la</strong>sses <strong>de</strong> policiers, les bons et les méchants.Le policier en tant que professionnel <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité <strong>publique</strong> <strong>de</strong>vient une ressourceimportante pour les responsables <strong>de</strong>s établissements sco<strong>la</strong>ires. Les directeurs d’écoledoivent prendre régulièrement <strong>de</strong>s décisions dans <strong>de</strong>s situations qui concernent davantagel’ordre public que <strong>la</strong> pédagogie. La présence d’intrus, les parents en colère, les tentativesd’intimidation, l’explosion <strong>de</strong> bombes artisanales sont <strong>de</strong>s situations qui démontrentl’importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> concertation entre tous les intervenants. La présence policière enmilieu sco<strong>la</strong>ire apporte également beaucoup d’avantages aux élèves.Bonne lecture!Le comité <strong>de</strong> rédactionGraphisme (page couverture) :La publication d’<strong>Intersection</strong> est rendue possible grâce au soutien du ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sécurité <strong>publique</strong> duQuébec, <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> police <strong>de</strong> Laval, <strong>de</strong> Gatineau, <strong>de</strong> Québec, <strong>de</strong> <strong>la</strong> MRC <strong>de</strong>s Collines-<strong>de</strong>-l’Outaouaiset <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville <strong>de</strong> Montréal, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sûreté du Québec, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gendarmerie royale du Canada, <strong>de</strong> l’École nationale<strong>de</strong> police du Québec ainsi que du Bureau d’assurance du Canada. L’appui du Collège <strong>de</strong> Maisonneuvepermet également d’assumer une partie <strong>de</strong>s coûts liés aux activités du bulletin.2 INTERSECTION, N 0 <strong>27</strong>


COLLOQUE INTERNATIONAL FRANCOPHONELa police et les citoyensÉcole nationale <strong>de</strong> police, Nicolet, Québec31 mai, 1 er et 2 juin <strong>2005</strong>Dans les sociétés mo<strong>de</strong>rnes, <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> sécurité figure au cœur<strong>de</strong>s préoccupations <strong>de</strong>s citoyens. L’État-provi<strong>de</strong>nce a assumé, aucours du XX e siècle, une part croissante <strong>de</strong> responsabilités dans<strong>la</strong> production <strong>de</strong> biens et <strong>de</strong> services <strong>de</strong>stinés à répondre à cette<strong>de</strong>man<strong>de</strong>. Il s’est vu contraint, cependant, <strong>de</strong> partager peu à peuce mo<strong>no</strong>pole avec d’autres acteurs. Il y a un secteur <strong>de</strong> l’action<strong>publique</strong> où cette redéfinition <strong>de</strong>s rapports entre les citoyens etles institutions étatiques soulève un certain <strong>no</strong>mbre <strong>de</strong> questions<strong>no</strong>n résolues et pourtant essentielles: il s’agit <strong>de</strong> <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>l’intégrité <strong>de</strong>s personnes et <strong>de</strong> leurs biens contre <strong>la</strong> criminalité.Les services <strong>de</strong> police, pour leur part, ont engagé <strong>de</strong>s réformes en profon<strong>de</strong>urafin <strong>de</strong> raffermir un lien <strong>de</strong>venu fragile avec les citoyens.Les stratégies <strong>de</strong> police communautaire, dite police <strong>de</strong> proximitéen Europe, ou <strong>de</strong> police <strong>de</strong> résolution <strong>de</strong> problèmes ont ainsicherché à faire <strong>de</strong>s citoyens <strong>de</strong> véritables coproducteurs <strong>de</strong> leurpropre sécurité. Certains groupes mi<strong>no</strong>ritaires ont également faitl’objet d’initiatives <strong>de</strong>stinées à faciliter leurs re<strong>la</strong>tions avec <strong>la</strong>police. La <strong>no</strong>tion <strong>de</strong> partenariat, impliquant une kyrielle d’acteursgouvernementaux, privés et communautaires, joue enfin un rôlecentral. Toutefois, malgré les in<strong>no</strong>mbrables expérimentations et réformesmenées au Canada, en Europe ou aux États-Unis, les savoirs empiriqueset théoriques sur ce <strong>no</strong>uveau cadre <strong>de</strong> re<strong>la</strong>tions police-citoyensrestent épars, limités et circulent mal entre chercheurs et praticiens.Le colloque a tenté, entre autres, <strong>de</strong> combler ces <strong>la</strong>cunes.THÈMES DU COLLOQUELe modèle traditionnel <strong>de</strong> police <strong>de</strong> type communautaire: évaluation<strong>de</strong>s succès et <strong>de</strong>s échecs, <strong>no</strong>uveaux programmes.Communauté et citoyenneté: mobilisation, représentativité, consultationet participation.Les <strong>no</strong>uvelles modalités <strong>de</strong> l’intervention policière et leurs répercussionssur les re<strong>la</strong>tions avec les citoyens: l’intensification <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponsepolicière, le renseignement criminel et <strong>la</strong> sécurité privée.Perspective d’avenir: proposition <strong>de</strong> politiques et <strong>de</strong> <strong>no</strong>rmes pratiquespour une police répondant mieux aux besoins <strong>de</strong>s citoyens.CONFÉRENCIERSJean-Paul Bro<strong>de</strong>urÉcole <strong>de</strong> crimi<strong>no</strong>logie; Centre international <strong>de</strong>crimi<strong>no</strong>logie comparée (CICC); Université <strong>de</strong>Montréal, QuébecJérôme FerretInstitut <strong>de</strong>s hautes étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité intérieure,FrancePeter GraboskyAustralian National University, AustralieFabien JobardCentre <strong>de</strong> recherche sociologique sur le droit et lesinstitutions pénales (CESDIP) – Centre national<strong>de</strong> <strong>la</strong> recherche scientifique, FranceJean-Louis Loubet <strong>de</strong>l BayleCentre d’étu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> recherches sur <strong>la</strong> police(CERP) – Université <strong>de</strong> Toulouse, FrancePeter ManningNortheastern University, Boston, USADominique Monjar<strong>de</strong>tCentre d’étu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> recherches <strong>de</strong> scienceadministrative (CERSA) – Centre national <strong>de</strong><strong>la</strong> recherche scientifique, FranceChristian MouhannaCentre <strong>de</strong> sociologie <strong>de</strong>s organisations, FranceFrédéric OcqueteauCentre d’étu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> recherches <strong>de</strong> scienceadministrative (CERSA) – Centre national <strong>de</strong><strong>la</strong> recherche scientifique, FranceOlivier RibauxÉcole <strong>de</strong>s sciences criminelles, Université <strong>de</strong>Lausanne, SuisseSébastian RochéUnité Pacte-Cerat – Centre national <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherchescientifique, FranceClifford ShearingAustralian National University; Centre international<strong>de</strong> crimi<strong>no</strong>logie comparée (CICC)(Université <strong>de</strong> Montréal)Wesley SkoganNorthwestern University, Chicago, USAFranck Vin<strong>de</strong>vogelUniversité catholique <strong>de</strong> Lille, FranceJennifer WoodAustralian National University, AustralieLes ateliers et les tables ron<strong>de</strong>s ont réuni <strong>de</strong>schercheurs <strong>de</strong> différentes disciplines et <strong>de</strong>s praticiens<strong>de</strong>s milieux policier et communautaireainsi que <strong>de</strong>s élus et <strong>de</strong>s élues provenant <strong>de</strong> différentspays.COMITÉ DE DIRECTIONPierre BrienService du renseignement criminel du QuébecLouise Gag<strong>no</strong>n-GaudreauÉcole nationale <strong>de</strong> police du QuébecBe<strong>no</strong>ît DupontÉcole <strong>de</strong> crimi<strong>no</strong>logie; Centre international <strong>de</strong>crimi<strong>no</strong>logie comparée (CICC) ; Université <strong>de</strong>MontréalYves CharetteService <strong>de</strong> police <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville <strong>de</strong> MontréalJean LangevinUnion <strong>de</strong>s municipalités du QuébecC<strong>la</strong>u<strong>de</strong> LevacSûreté du QuébecYvon MichaudAssociation <strong>de</strong>s directeurs <strong>de</strong> police du QuébecDanny JohnsonMinistère <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sécurité <strong>publique</strong> du QuébecCOMITÉ SCIENTIFIQUEMarc A<strong>la</strong>inÉcole nationale <strong>de</strong> police du QuébecSerges BruneauCentre international pour <strong>la</strong> prévention <strong>de</strong> <strong>la</strong>criminalitéBe<strong>no</strong>ît DupontÉcole <strong>de</strong> crimi<strong>no</strong>logie; Centre international <strong>de</strong>crimi<strong>no</strong>logie comparée (CICC); Université <strong>de</strong>MontréalMario GuérinService <strong>de</strong> police <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville <strong>de</strong> MontréalFrédéric LemieuxÉcole <strong>de</strong> crimi<strong>no</strong>logie; Centre international <strong>de</strong>crimi<strong>no</strong>logie comparée (CICC); Université <strong>de</strong>MontréalLionel PrévostConsultant en sécurité communautaire<strong>Intersection</strong>INFORMATION SUR LE COLLOQUEColloque sur <strong>la</strong> police et les citoyensCentre international <strong>de</strong> crimi<strong>no</strong>logie comparéeUniversité <strong>de</strong> Montréal, C. P. 6128, succ.Centre-ville, Montréal (Québec) H3C 3J7Téléphone : (514) 343-2120Télécopieur: (514) 343-2269Courriel : cicc@umontreal.caSite Web : http//www.cicc.umontreal.caINTERSECTION, N 0 <strong>27</strong>3


SPÉCIAL SÉMINAIRE 2004ÉVALUER : POUR QUOI FAIRE ?Allocution <strong>de</strong> clôture <strong>de</strong> Daniel Sansfaçon, Ph. D., directeur général par intérim du Centre internationalpour <strong>la</strong> prévention <strong>de</strong> <strong>la</strong> criminalitéL’évaluation, tout le mon<strong>de</strong> en parle. Beaucoup en font. Mais elle n’apas toujours bonne presse, loin <strong>de</strong> là. Dans le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> police,plus spécialement encore <strong>de</strong> <strong>la</strong> police préventive, l’évaluation estaussi une démarche qu’il n’est pas facile <strong>de</strong> mener. On s’en remettrale plus souvent à <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> <strong>la</strong> satisfaction <strong>de</strong>s clients (<strong>de</strong>shabitants, par exemple) ou dans le meilleur <strong>de</strong>s cas à une mesure<strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en œuvre du programme – ce qui a été fait, auprès <strong>de</strong> qui,dans quelles circonstances. Quant à <strong>la</strong> mesure <strong>de</strong>s effets, à savoirquels résultats ont été obtenus, et a fortiori du rapport coûts-bénéfices,elle est rare. Pourtant, les besoins sont réels. Un exemple seulement:le Centre international pour <strong>la</strong> prévention <strong>de</strong> <strong>la</strong> criminalité a dirigé, en2004, un travail préliminaire <strong>de</strong> comparaison <strong>de</strong>s approches dans diverspays sur <strong>la</strong> présence policière àl’école. Il s’agit d’une pratiquetrès répandue, qui signifie <strong>de</strong>sinvestissements importants, maissur les répercussions <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelleon connaît encore très peu <strong>de</strong>choses.Évaluer, c’est se donner un outild’ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong> décision pour suivreet éventuellement modifier, voireabandonner un programme, uneintervention. Mais évaluer, c’estaussi se donner un outil pourc<strong>la</strong>rifier les objectifs visés par uneintervention, préciser l’enchaînementlogique <strong>de</strong>s actions et les résultats escomptés, mieux observerle déroulement <strong>de</strong> l’intervention, et par là mieux agir.Trois types d’évaluationsOn distingue généralement trois objets <strong>de</strong> l’évaluation, qui sont autant<strong>de</strong> moments distincts. Le premier concerne l’intervention elle-même,sa mise en œuvre, les processus qui l’ont accompagnée. C’est l’évaluation<strong>de</strong> l’effectivité, qui renvoie à <strong>la</strong> question <strong>de</strong> savoir ce qui aété effectivement fait. Entre l’étape <strong>de</strong> sa conception et celle <strong>de</strong> samise en œuvre, un programme, une intervention ne sont pas i<strong>de</strong>ntiques.Il est important <strong>de</strong> connaître ces différences, <strong>no</strong>tamment si l’on viseà étendre ou à reproduire ailleurs le programme. Plus important encore,l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’effectivité doit renseigner sur ce qui est réellement fait.Autrement dit, elle doit permettre <strong>de</strong> dire d’une intervention réussiece qui fait qu’elle a réussi: pourquoi <strong>la</strong> présence policière à l’écoleréussit-elle à réduire <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> risque <strong>de</strong> délinquance? Ce peutêtre aussi bien <strong>la</strong> seule présence d’un uniforme, les caractéristiquesparticulières d’un policier, <strong>la</strong> manière dont l’école a intégré sa présenceà un programme plus vaste, ou une combinaison <strong>de</strong> ces facteurs etd’autres encore. Trop souvent, l’évaluation <strong>de</strong>s répercussions –l’efficacité dont il est question ensuite – n’inclut pas une <strong>de</strong>scriptionÉvaluer, c’est se donner un outil d’ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong> décisionpour suivre et éventuellement modifier, voire abandonnerun programme, une intervention. Maisévaluer, c’est aussi se donner un outil pour c<strong>la</strong>rifierles objectifs visés par une intervention, préciserl’enchaînement logique <strong>de</strong>s actions et les résultatsescomptés, mieux observer le déroulement <strong>de</strong>l’intervention, et par là mieux agir.et une analyse fine <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong> l’intervention. Lorsqueviendra le temps <strong>de</strong> reproduire le programme ou <strong>de</strong> former les intervenants,il sera difficile <strong>de</strong> savoir exactement ce qui doit être fait.Le <strong>de</strong>uxième objet <strong>de</strong> l’évaluation concerne les effets. Il s’agit ici<strong>de</strong> déterminer si l’intervention a changé quelque chose à <strong>la</strong> situationvisée. C’est là que les questions <strong>de</strong> métho<strong>de</strong> sont le plus souventvivement débattues. En effet, il faut être en quelque sorte capable<strong>de</strong> déterminer avec confiance que <strong>la</strong> différence observée est biendue à cette action, à ce programme, et <strong>no</strong>n à autre chose. Éliminer,en jargon <strong>de</strong> recherche, les autres hypothèses. Or, <strong>no</strong>n seulementest-on rarement capable, surtout dans le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> prévention sur<strong>de</strong>s ensembles sociaux plutôt que sur <strong>de</strong>s personnes dans <strong>de</strong>s situationsmaîtrisées – <strong>de</strong> contrôlerl’ensemble <strong>de</strong>s variables quipourraient expliquer <strong>la</strong> différenceobservée mais, <strong>de</strong> surcroît,<strong>no</strong>us sommes d’avis que ce n’estpas nécessaire, d’autant que cesapproches d’évaluation sont coûteuseset lour<strong>de</strong>s à manipuler.Enfin, le troisième temps, leplus rarement atteint d’autantqu’il repose sur l’obligationd’avoir d’abord complété les<strong>de</strong>ux étapes précé<strong>de</strong>ntes, c’estl’évaluation <strong>de</strong> l’efficience,c’est-à-dire du rapport coûtsbénéficesd’une part et du ren<strong>de</strong>ment d’autre part. Autrement dit,globalement, il s’agit <strong>de</strong> déterminer si l’intervention était rentablepar rapport au coût <strong>de</strong> l’inaction ainsi que si cette interventionétait plus éco<strong>no</strong>mique qu’une autre intervention.Comment évaluer ?Les gran<strong>de</strong>s étapes <strong>de</strong> l’évaluation consistent généralement àdéterminer <strong>de</strong>s objectifs et à les traduire en actions, à produire un<strong>de</strong>vis <strong>de</strong> recherche incluant <strong>la</strong> méthodologie, à définir <strong>de</strong>s indicateurs<strong>de</strong> mesure qui mèneront à <strong>la</strong> production <strong>de</strong>s instruments <strong>de</strong>collecte <strong>de</strong> données, à analyser et à interpréter, et éventuellement àpréparer <strong>de</strong>s recommandations. Il est habituel <strong>de</strong> consacrer beaucoup<strong>de</strong> temps et d’énergie au <strong>de</strong>vis et en particulier à <strong>la</strong> méthodologie: p<strong>la</strong>nà mesure unique ou <strong>de</strong> type quasi expérimental, mesures qualitativeset/ou quantitatives, etc. Pourtant, on oublie alors <strong>de</strong>ux étapes essentielles.La première : impliquer les acteurs ; <strong>no</strong>us y reve<strong>no</strong>ns auparagraphe suivant. La secon<strong>de</strong>, tout aussi importante: reconstituer<strong>la</strong> chaîne logique, avec les acteurs, <strong>de</strong>s postu<strong>la</strong>ts qui ont mené àchoisir cette intervention (pourquoi cette intervention?), les objectifspoursuivis (que veut-on accomplir?) et les moyens mis en œuvre(comment?). En effet, et <strong>la</strong> réalité <strong>de</strong>s interventions montre que c’est4 INTERSECTION, N 0 <strong>27</strong>


SPÉCIAL SÉMINAIRE 2004souvent le cas, ces trois temps ne sont pas nécessairement cohérents.Par là, évaluer une action selon ses objectifs sans par ailleurs avoirpris le temps <strong>de</strong> se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si les moyens déployés ainsi que lespostu<strong>la</strong>ts qui <strong>la</strong> sous-tendaient <strong>la</strong> rendaient possible, c’est courir lerisque d’évaluer quelque chose qui ne s’est pas réellement produit.Quel type d’évaluation choisir ?Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> ces distinctions, il est important <strong>de</strong> se souvenir toujoursqu’on ne peut pas tout évaluer et qu’il ne vaut pas <strong>la</strong> peine <strong>de</strong> toutévaluer. Le choix <strong>de</strong> ce qui <strong>de</strong>vrait être soumis à évaluation n’est passimple, et les critères <strong>de</strong>meurent vagues. Néanmoins, on admettragénéralement que <strong>de</strong>s programmes ou <strong>de</strong>s interventions dont on a<strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> penser qu’ils pourraient avoir un effet général positifs’ils étaient étendus à l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion – pensons parexemple à <strong>la</strong> vaccination – méritent d’être évalués rigoureusement.De même, il est important <strong>de</strong> se souvenir que l’évaluation, puisqu’ils’agit d’un outil d’ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong> décision, <strong>de</strong>vrait impliquer les acteursdès le départ, d’abord parce qu’elle contribue à c<strong>la</strong>rifier les objectifset leur enchaînement ainsi que les résultats escomptés, ensuite parceque le fait <strong>de</strong> s’approprier <strong>la</strong> démarche d’évaluation contribue aussià augmenter les chances qu’elle soit suivie d’effets. Trop souvent, lesrapports d’évaluation «dorment» sur les tablettes, et leurs résultatssont ig<strong>no</strong>rés. On le sait trop bien en ce qui concerne par exemple lesprogrammes <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong> l’usage <strong>de</strong> drogues. Enfin, l’implication<strong>de</strong>s acteurs est importante parce qu’elle obligera les évaluateurs àrédiger <strong>de</strong>s comptes rendus en <strong>la</strong>ngue c<strong>la</strong>ire et accessible, plutôt qu’àproduire uniquement un rapport technique.Évaluer <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s moyens financiers et techniques. Il n’y a pas<strong>de</strong> recette miracle, <strong>de</strong> règle absolue. Mais il est d’usage <strong>de</strong> calculerque l’évaluation représente environ 10% du budget d’exploitationd’un programme et que, si <strong>la</strong> pratique <strong>de</strong> l’évaluation exige une connaissancetechnique, en particulier pour tout ce qui touche <strong>la</strong> méthodologieet <strong>no</strong>tamment <strong>la</strong> sélection <strong>de</strong>s indicateurs, <strong>la</strong> construction <strong>de</strong>s instrumentsainsi que l’analyse et l’interprétation <strong>de</strong>s données, elle n’exigepas <strong>no</strong>n plus obligatoirement <strong>de</strong> recourir à <strong>de</strong>s «spécialistes».Faut-il évaluer les pratiques policières? Sans doute! Peut-on toutévaluer d’un bloc ? Sûrement pas. Mais on pourrait sans doutecommencer par <strong>de</strong> bonnes évaluations <strong>de</strong> certaines pratiques : <strong>la</strong>présence policière à l’école, l’éducation aux drogues ou <strong>de</strong>s pratiques<strong>de</strong> police communautaire.Type Objet Question Utilité Difficulté ExempleÉvaluation La mise en œuvre Qu’a-t-on fait? Si on veut Obligation d’intégrer L’évaluation en<strong>de</strong> l’effectivité et les processus qui Que s’est-il passé ? reproduire l’évaluation dès cours d’un voletl’ont accompagnée un programme le départ <strong>de</strong> <strong>la</strong> politiquequébécoise enprévention <strong>de</strong> <strong>la</strong>criminalitéÉvaluation Les effets L’intervention a-t-elle Si on veut savoir L’attribution <strong>de</strong>s Les blueprints <strong>de</strong><strong>de</strong> l’efficacité <strong>de</strong> l’intervention changé quelque chose si un programme effets observés aux l’Université duà <strong>la</strong> situation? «marche» actions menées ColoradoÉvaluation Le rapport L’intervention Si on veut savoir Traduire les actions Les travaux<strong>de</strong> l’efficience coûts-bénéfices est-elle rentable par si un programme menées en termes <strong>de</strong> Mark Cohend’une part et le rapport au coût <strong>de</strong> est rentable financiers aux États-Unisren<strong>de</strong>mentd’autre partTABLEAU RÉCAPITULATIFl’inaction et est-elleplus éco<strong>no</strong>miquequ’une autre?INTERSECTION, N 0 <strong>27</strong>5


ARTÈRE PRINCIPALEMéthodologieCette rubrique s’intitule « Artère principale » parce qu’elle représente le <strong>no</strong>yau central du Bulletin, celuiautour duquel tout gravite. La création d’une banque <strong>de</strong> cas répertoriant les différentes expériences <strong>de</strong>résolution <strong>de</strong> problèmes au Québec, constitue <strong>la</strong> principale raison d’être d’<strong>Intersection</strong>. Logée dans lespages centrales du Bulletin, « Artère principale » permettra à chacun <strong>de</strong>s lecteurs <strong>de</strong> constituer sa proprebanque <strong>de</strong> cas. Détachables, ces pages centrales peuvent être perforées et p<strong>la</strong>cées dans un cartable.Modèle <strong>de</strong> présentationDe façon à <strong>no</strong>rmaliser <strong>la</strong> présentation <strong>de</strong>scas, <strong>no</strong>us avons adopté un modèle que <strong>no</strong>usvous invitons à suivre pour <strong>no</strong>us faire parvenir<strong>de</strong>s cas touchant le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong>sécurité <strong>publique</strong> traités par l’approche enrésolution <strong>de</strong> problèmes. Ce modèle comporteles éléments suivants :Situation :définition du problème et <strong>de</strong>s facteurs environnants.Analyse :ampleur du problème, métho<strong>de</strong>s ou sources d’analyse et présentation <strong>de</strong>s acteurs et <strong>de</strong> leur rôle.Réponse :solution adoptée et p<strong>la</strong>n d’action é<strong>la</strong>boré.Appréciation / évaluation :efficacité du p<strong>la</strong>n d’action, résultats obtenus et ajustements nécessaires.Définition et c<strong>la</strong>ssementPour permettre <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sser et <strong>de</strong> repérerrapi<strong>de</strong>ment les cas présentés dans le Bulletin,chacun d’entre eux aura un co<strong>de</strong> indiquant<strong>la</strong> nature du problème et son niveau <strong>de</strong>complexité. Quatre catégories ont été retenues,soit :Criminalité :cas prenant sa source dans un événement <strong>de</strong> criminalité rapporté (C-001 à ...)Sécurité routière :cas traitant d’un problème constaté ou appréhendé <strong>de</strong> sécurité routière (S-001 à ...)Désordre (et problèmes sociaux) :cas exposant un comportement troub<strong>la</strong>nt l’ordre public et justifiant ou <strong>no</strong>n l’applicationd’une loi ou d’un règlement. Ex. : désordre à <strong>la</strong> fermeture d’un bar, rassemblement <strong>de</strong>jeunes. Dans le cas <strong>de</strong> problèmes sociaux, il s’agit d’interventions policières qui fontsuite à <strong>de</strong>s situations reliées à <strong>la</strong> pauvreté, le décrochage sco<strong>la</strong>ire, etc. (D-001 à ...)Insécurité (sentiment d’) :cas pouvant être contenu dans l’une <strong>de</strong>s trois autres catégories mais dont l’accent majeurconcerne un sentiment d’insécurité provenant <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion ou <strong>de</strong> certains groupes enparticulier. Ex : isolement <strong>de</strong> personnes âgées, climat <strong>de</strong> violence à l’école, etc. (I-001 à ...)Niveau <strong>de</strong> complexitéQuant au niveau <strong>de</strong> complexité, on distinguele niveau micro, intermédiaire et macro.Plusieurs critères servent à déterminer leniveau <strong>de</strong> complexité du cas rapporté :amplitu<strong>de</strong> du problème, étendue géographique,personnes concernées, pouvoir<strong>de</strong>s intervenants, portée <strong>de</strong>s actions etinformations utiles. Voici, <strong>de</strong> façongénérale, ce qui caractérise chacun <strong>de</strong>sniveaux <strong>de</strong> complexité :Niveau micro :Il s’agit d’un problème simple, dans le secteur <strong>de</strong> patrouille d’un policier qui ne concerneque les personnes directement touchées par le problème. La solution est à <strong>la</strong> portée dupolicier du secteur.Niveau intermédiaire :Le problème est <strong>de</strong> gravité moyenne et comporte <strong>de</strong>s facteurs associés. Il se présente dansun secteur impliquant plus d’un policier et plusieurs personnes sont concernées. La solutionest à <strong>la</strong> portée <strong>de</strong>s policiers d’un poste et nécessite une coordination <strong>de</strong>s ressources localeset une participation <strong>de</strong>s intervenants-clés <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté.Niveau macro :Le problème augmente en gravité et <strong>de</strong>vient plus complexe. Il touche l’ensemble du territoire<strong>de</strong>sservi par une organisation policière et concerne <strong>no</strong>n seulement plusieurs personnes maisinterpelle également <strong>de</strong>s déci<strong>de</strong>urs politiques et corporatifs. La solution exige <strong>la</strong> compétence<strong>de</strong> policiers <strong>de</strong> plusieurs sections et <strong>de</strong>man<strong>de</strong> un <strong>de</strong>gré élevé <strong>de</strong> coordination et <strong>de</strong> concertationentre les membres <strong>de</strong> l’organisation policière et les partenaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté.6 INTERSECTION, N 0 <strong>27</strong>


ARTÈRE PRINCIPALEL’INTIMIDATION, C’EST FINI !Service <strong>de</strong> police <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville <strong>de</strong> Montréal, poste <strong>de</strong> quartier 7Arrondissement Saint-Laurent SudCe cas a reçu le prix d’excellence « Toute catégorie » lors du Séminaire <strong>Intersection</strong> 2004.s i t u a t i o nDans les écoles québécoises, <strong>de</strong>s enfantssont victimes d’intimidation <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong>leurs camara<strong>de</strong>s. Il existe <strong>de</strong>ux types d’intimidation: l’intimidation directe (attaqueverbale ou physique) et indirecte (ig<strong>no</strong>ranceet rejet). Selon <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s, au Canada, 49%<strong>de</strong>s jeunes affirment avoir été victimes d’intimidationau moins une ou <strong>de</strong>ux fois au cours<strong>de</strong>s mois précé<strong>de</strong>nts, et 8% disent l’avoir étéplusieurs fois. Les statistiques démontrenta n a l y s eLes jeunes intimidateurs considèrent que <strong>la</strong>violence est un bon moyen pour se défendreet pour s’affirmer, ils en ont besoin pourdominer. Ils ont souvent <strong>de</strong> <strong>la</strong> difficulté à seconformer aux règles et défient l’autorité<strong>de</strong>s adultes.L’intimidation se produit souvent dans lesendroits où il y a peu ou pas <strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>nce,comme sur le chemin <strong>de</strong> l’école (avant etaprès l’école), dans <strong>la</strong> cour <strong>de</strong> l’école, à <strong>la</strong>récréation ou le midi, à <strong>la</strong> cafétéria à l’heuredu dîner, dans <strong>la</strong> station <strong>de</strong> métro ou à l’abribus,dans un parc ou encore dans un centrecommercial.Selon <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s, 40% <strong>de</strong>s victimes d’intimidationn’en parlent pas à leurs parents.Les jeunes victimes et témoins ont souventpeur <strong>de</strong> dé<strong>no</strong>ncer les agresseurs par craintequ’un enfant intimidateur sur quatre aura uncasier judiciaire avant l’âge <strong>de</strong> 30 ans. Parailleurs, certaines victimes d’intimidation ensituation extrême portent et utilisent <strong>de</strong>s armespour se protéger contre les intimidateurs.Au poste <strong>de</strong> quartier 7, <strong>no</strong>us avons observéun <strong>no</strong>mbre grandissant d’interventions policièresrépétitives dans les écoles primaireset secondaires concernant <strong>de</strong>s problèmes liésà l’intimidation. Ce phé<strong>no</strong>mène crée un climat<strong>de</strong> représailles. De plus, il est souvent difficile<strong>de</strong> déceler l’intimidation, surtout dans les casd’intimidation indirecte. Il faut aussi prendreen considération que les parents et les intervenantssont généralement peu outillés pourfaire face à ce phé<strong>no</strong>mène. Enfin, on assistetrop souvent à une banalisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> violenceverbale chez les jeunes dans les écoles.Plusieurs personnes sont concernées par cegenre <strong>de</strong> situation, que ce soit les victimes,les témoins, les parents, les jeunes intimidateurs,les divers intervenants sco<strong>la</strong>ires, <strong>la</strong>direction et les commissions sco<strong>la</strong>ires oule service <strong>de</strong> police.Deux sources importantes <strong>de</strong> renseignementsont été utilisées pour procé<strong>de</strong>r à l’analyse<strong>de</strong> <strong>la</strong> situation. L’une d’entre elles est <strong>la</strong> Table<strong>de</strong> concertation sur l’intimidation du RéseauCriminalité<strong>de</strong> violence, <strong>de</strong> peur et d’insécurité dans lesécoles et aux abords <strong>de</strong>s écoles. On remarqueune augmentation <strong>de</strong>s rencontres parentsenfantsau poste <strong>de</strong> police pour <strong>de</strong>s problèmesliés à l’intimidation. De plus, les comités <strong>de</strong>parents <strong>de</strong> certaines écoles du secteur communiquentavec l’agente sociocommunautairepour lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> <strong>la</strong> préventionsur l’intimidation dans leur école.Saint-Laurent. Plusieurs commentaires, observations,constatations et préoccupations ontété formulés par les intervenants qui y siègent.La <strong>de</strong>uxième source est l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s appelsrépétitifs dans les écoles et <strong>de</strong>s multiplesinterventions policières qui y ont eu lieu.Les symptômes <strong>de</strong> l’intimidation se traduisentpar <strong>la</strong> criminalité qui y est liée, à savoir leharcèlement, les menaces, le taxage, les voies<strong>de</strong> fait et <strong>la</strong> possession d’armes b<strong>la</strong>nchesainsi que par le sentiment <strong>de</strong> peur et d’insécuritéqui règne chez les jeunes. Les causesréelles du problème sont le manque d’encadrementet d’information <strong>de</strong>s jeunes victimeset <strong>de</strong>s intimidateurs ainsi que le manque <strong>de</strong>concertation entre les différents intervenants.Chacun mène <strong>de</strong>s actions ponctuelles aulieu d’entreprendre <strong>de</strong>s actions communeset continues.C-0<strong>27</strong> (Niveau intermédiaire)r é p o n s eLes objectifs <strong>de</strong> cette résolution <strong>de</strong> problèmesétaient:• <strong>de</strong> réduire et d’éliminer l’intimidationet <strong>la</strong> violence (<strong>no</strong>n verbale, verbale etphysique) dans les écoles primaires etsecondaires ;• d’informer les élèves sur le phé<strong>no</strong>mène<strong>de</strong> l’intimidation;INTERSECTION, N 0 <strong>27</strong>• <strong>de</strong> <strong>la</strong>ncer <strong>de</strong>s messages <strong>de</strong> préventionauprès <strong>de</strong>s jeunes <strong>de</strong>s écoles primaireset secondaires ;• d’encourager les jeunes victimes outémoins à dé<strong>no</strong>ncer les intimidateurs pourpouvoir intervenir et porter <strong>de</strong>s accusationslorsque <strong>la</strong> situation s’y prête;• <strong>de</strong> changer les mentalités et les comportements<strong>de</strong>s jeunes;7• d’outiller les parents pour qu’ils interviennentmieux auprès <strong>de</strong> leurs enfants;• <strong>de</strong> mobiliser et d’outiller adéquatementtous les intervenants qui travaillent avecles jeunes pour qu’ils puissent les encadrerefficacement;• <strong>de</strong> créer un rapprochement entre lespoliciers et les élèves <strong>de</strong>s écoles que<strong>no</strong>us <strong>de</strong>sservons.


C-0<strong>27</strong> (Niveau intermédiaire)ARTÈRE PRINCIPALECriminalitéLa stratégie adoptée fut celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> mobilisation<strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté, qui s’est traduitepar <strong>de</strong>s actions entreprises par le poste <strong>de</strong>quartier 7 en partenariat avec son milieuainsi que par <strong>la</strong> formation du Comité intimidationdu Réseau Saint-Laurent. Plusieursactions d’encadrement, <strong>de</strong> formation et <strong>de</strong>prévention ont découlé <strong>de</strong> cette mobilisation.Cette métho<strong>de</strong> a été privilégiée pourcompenser le manque <strong>de</strong> concertation entreles différents intervenants.Création du Comité intimidation –Réseau Saint-Laurent (mai 2001)En mai 2001, le Comité intimidation duRéseau Saint-Laurent a été créé à <strong>la</strong>Commission sco<strong>la</strong>ire Marguerite-Bourgeoys.Il regroupe les directions d’école, les professionnelstravail<strong>la</strong>nt dans les écoles auprès<strong>de</strong>s élèves ainsi que certains partenairesdu milieu, comme l’arrondissement Saint-Laurent, le Service <strong>de</strong> police <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville <strong>de</strong>Montréal (postes <strong>de</strong> quartier 6 et 7), le YMCA,le CLSC et le centre L’Unité (travailleurs <strong>de</strong>rue). L’objectif <strong>de</strong> ce comité est <strong>de</strong> trouver<strong>de</strong>s solutions à l’intimidation à travers unedémarche <strong>de</strong> concertation et <strong>de</strong> partenariat.Plusieurs activités ont découlé <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise surpied du comité:• Semaine <strong>de</strong> sensibilisation à <strong>la</strong> problématique<strong>de</strong> l’intimidation (octobre 2003).• Présentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> pièce <strong>de</strong> théâtre LesBaobabs (troupe Piperni), qui invite àréfléchir sur l’intimidation et à trouverensemble les moyens pour que ce phé<strong>no</strong>mènene puisse envahir et détruire <strong>la</strong> petitep<strong>la</strong>nète qu’est l’école. La pièce <strong>de</strong> théâtreétait suivie d’une conférence sur l’intimidation.La pièce a été présentée à <strong>de</strong>uxreprises et cib<strong>la</strong>it les adultes concernéspar le sujet (intervenants, parents, enseignants,etc.).• Bannière <strong>de</strong> publicité pour souligner <strong>la</strong>semaine <strong>de</strong> sensibilisation à l’intimidationsur divers édifices dans l’arrondissement.• Pochette présentant <strong>de</strong>s ressources surl’intimidation remise aux écoles et auxpartenaires.• Lancement d’un concours <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssin danssix écoles primaires suivi d’une expositionambu<strong>la</strong>nte dans les écoles du secteur.Présentation d’une pièce <strong>de</strong> théâtreaux élèves du primaire et à leursparents (mai 2003)Dans le souci <strong>de</strong> travailler en partenariatavec les écoles primaires du secteur, leposte <strong>de</strong> quartier 7 a partiellement financé<strong>la</strong> présentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> pièce <strong>de</strong> théâtre Visageà trois faces du Théâtre Parmi<strong>no</strong>u, qui traite<strong>de</strong> l’intimidation. La pièce a été présentée auxélèves <strong>de</strong> <strong>la</strong> quatrième à <strong>la</strong> sixième année <strong>de</strong>trois écoles du secteur du poste <strong>de</strong> quartier 7ainsi qu’à leurs parents.Création d’un outil <strong>de</strong> prévention –cartes <strong>de</strong> collection (octobre 2003à mai 2004)Au poste <strong>de</strong> quartier 7, dans le cadre <strong>de</strong> cettestratégie globale <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong> l’intimidationà Saint-Laurent, <strong>no</strong>us avons penséconcevoir un outil <strong>de</strong> prévention, à savoir<strong>de</strong>s cartes <strong>de</strong> collection qui livrent <strong>de</strong>s conseils<strong>de</strong> prévention sur l’intimidation. Les élèves<strong>de</strong>s écoles secondaires ont participé à <strong>la</strong>conception <strong>de</strong> cet outil en formu<strong>la</strong>nt <strong>de</strong>sconseils <strong>de</strong> prévention qui ont été inscritssur les cartes. On a retenu les cinq meilleursconseils. Ce<strong>la</strong> leur a permis <strong>de</strong> mieuxcomprendre le phé<strong>no</strong>mène et <strong>de</strong> s’impliquerdans un projet concret qui a <strong>de</strong>s retombéessignificatives et utiles dans leur quartier. Lescartes arboraient d’un côté le logo utilisé surles bannières <strong>de</strong> publicité <strong>de</strong> <strong>la</strong> Semaine <strong>de</strong>sensibilisation à <strong>la</strong> problématique <strong>de</strong> l’intimidation.De l’autre côté y paraissait l’un<strong>de</strong>s cinq conseils <strong>de</strong> prévention primés.De leur côté, les élèves du primaire participaientau concours en collectionnant lescartes, dont une <strong>no</strong>uvelle était offerte chaquesemaine durant cinq semaines, et ils couraient<strong>la</strong> chance <strong>de</strong> gagner un prix <strong>de</strong> participation.Un policier a également rencontré ces élèvespour les sensibiliser au phé<strong>no</strong>mène <strong>de</strong> l’intimidation.Trois mille jeux <strong>de</strong> cinq cartes ontété imprimés.Pour évaluer l’efficacité <strong>de</strong> l’outil ainsi quel’effet <strong>de</strong> <strong>la</strong> campagne <strong>de</strong> sensibilisation, unquestionnaire mesurant <strong>la</strong> prévalence <strong>de</strong> l’intimidationsera utilisé dans les écoles primairesau début et à <strong>la</strong> fin du programme.Tour<strong>no</strong>i <strong>de</strong> soccer – école Laurenti<strong>de</strong>sDepuis le début <strong>de</strong> l’année sco<strong>la</strong>ire 2003-2004, 32 jeunes travaillent avec acharnementpour modifier leur comportement en participantà un programme <strong>de</strong> développementd’habiletés sociales ainsi qu’à plusieurs activitéssportives. Le programme se termineraavec une partie <strong>de</strong> soccer qui sera disputéeavec une équipe constituée <strong>de</strong> policiers duposte <strong>de</strong> quartier 7. Des équipements sportifsseront fournis par une subvention <strong>de</strong> l’arrondissementSaint-Laurent.La variété <strong>de</strong>s moyens pris pour apporterun changement significatif <strong>de</strong>s comportementsliés à l’intimidation dans les écolesa nécessité <strong>la</strong> contribution <strong>de</strong> <strong>no</strong>mbreuxpartenaires, dont le Réseau Saint-Laurent, lesécoles Saint-Laurent, Laurenti<strong>de</strong>s, Cardinal-Léger et Katimavik-Hébert, <strong>la</strong> Commissionsco<strong>la</strong>ire Marguerite-Bourgeoys ainsi quel’arrondissement Saint-Laurent.évaluation-appréciationComme le projet est encore en cours aumoment <strong>de</strong> <strong>la</strong> rédaction, tous les résultatsquantitatifs ne sont pas accessibles, puisqueles questionnaires utilisés au début duprogramme doivent être réutilisés à <strong>la</strong> fin<strong>de</strong> l’année. De plus, il est prévu d’organiserà <strong>no</strong>uveau <strong>la</strong> semaine <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong>l’intimidation du Réseau Saint-Laurent aucours <strong>de</strong>s prochaines années. Nous espéronsque ce<strong>la</strong> aura un effet à long terme. Ce<strong>la</strong>dit, il est à <strong>no</strong>ter que le <strong>no</strong>mbre d’interventionsfaites par l’agente sociocommunautaireà l’école secondaire Saint-Laurent (pavillonSaint-Germain) a chuté <strong>de</strong> façon draconienne<strong>de</strong>puis janvier 2004.Pour obtenir <strong>de</strong> plus amplesrenseignements, veuillez entreren communication avec :Rachel Arcelin,agente sociocommunautairePoste <strong>de</strong> quartier 7(arrondissement Saint-Laurent Sud)Téléphone : (514) 280-04078 INTERSECTION, N 0 <strong>27</strong>


ARTÈRE PRINCIPALEPROBLÈME DE SÉCURITÉ ROUTIÈRE À ASCOT CORNERSûreté du Québec (poste <strong>de</strong> <strong>la</strong> MRC du Haut-Saint-François)Ce cas a reçu le prix d’excellence « Sûreté du Québec » lors du Séminaire <strong>Intersection</strong> 2004.s i t u a t i o nLa vitesse élevée <strong>de</strong>s quelque 13 800véhicules (dont 12% sont <strong>de</strong>s poids lourds)qui circulent en moyenne chaque jour sur <strong>la</strong>route 112 à Ascot Corner augmente le sentimentd’insécurité <strong>de</strong>s rési<strong>de</strong>nts. Ces <strong>de</strong>rniersont adressé plusieurs p<strong>la</strong>intes à ce sujet à <strong>la</strong>Sûreté du Québec, à <strong>la</strong> municipalité et auministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sécurité <strong>publique</strong>. Les p<strong>la</strong>intesportent <strong>no</strong>n seulement sur <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong>vitesse, mais également sur le bruit engendrépar les poids lourds et le manque <strong>de</strong> courtoisie<strong>de</strong>s chauffeurs. Les <strong>de</strong>ux cents constatsd’infraction délivrés l’année précé<strong>de</strong>nte n’ontpas permis d’atténuer le problème.Outre le fort sentiment d’insécurité <strong>de</strong>scitoyens et leur mécontentement à l’égard<strong>de</strong> l’inertie <strong>de</strong> <strong>la</strong> police, les vérifications effectuéesdans diverses banques <strong>de</strong> donnéesdémontrent que le problème <strong>de</strong> vitesse estréel, même si le <strong>no</strong>mbre <strong>de</strong> collisions sur cetronçon n’est pas problématique. La configuration<strong>de</strong>s lieux (route à double sens à <strong>de</strong>uxvoies dans chaque direction) complique également<strong>la</strong> situation. Finalement, ce problèmeSécurité routièreconstitue une <strong>de</strong>s priorités du Comité <strong>de</strong>sécurité <strong>publique</strong> et <strong>de</strong>s élus <strong>de</strong> <strong>la</strong> municipalité,ce qui rend <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> régler <strong>la</strong>situation d’autant plus gran<strong>de</strong>.S-008 (Niveau intermédiaire)a n a l y s eUne étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> circu<strong>la</strong>tion effectuée parTransports Québec ainsi que l’analyse <strong>de</strong>sstatistiques re<strong>la</strong>tives au <strong>no</strong>mbre <strong>de</strong> collisionset <strong>de</strong> constats délivrés montrent quele problème est engendré principalementpar les conducteurs <strong>de</strong>s poids lourds quiempruntent quotidiennement <strong>la</strong> route 112.De plus, lorsque les véhicules lourds passentsous les traverses piétonnières surélevées,ce<strong>la</strong> provoque du bruit et <strong>de</strong>s vibrations.Une enquête auprès <strong>de</strong>s citoyens menée parl’agent Jimmy Potvin, coordonnateur <strong>de</strong>sre<strong>la</strong>tions avec <strong>la</strong> communauté au poste <strong>de</strong> <strong>la</strong>MRC du Haut-Saint-François, a démontréque les rési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> <strong>la</strong> municipalité sontincommodés par le bruit et les vibrations quecrée le passage <strong>de</strong>s poids lourds et craignentpour leur sécurité et celle <strong>de</strong> leurs enfants.Les citoyens mécontents adressent doncrégulièrement <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>intes, surtout auxautorités municipales.La configuration <strong>de</strong>s lieux est l’élément quifavorise le plus le dép<strong>la</strong>cement rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>svéhicules. En effet, il s’agit d’une route àquatre voies à double sens et qui donne accèsà l’autoroute 10. Il s’agit donc d’une voie <strong>de</strong>transit passablement acha<strong>la</strong>ndée. Pour ce quiest <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse excessive, elle est constanteà toute heure du jour, particulièrement dans<strong>la</strong> zone <strong>de</strong> 50 km/h, dont <strong>la</strong> longueur est unkilomètre et <strong>de</strong>mi. La difficulté à résoudrece problème est amplifiée par le fait que <strong>la</strong>majorité <strong>de</strong>s conducteurs proviennent <strong>de</strong>l’extérieur. Il s’avère donc difficile d’entreprendreauprès d’eux une démarche <strong>de</strong>sensibilisation, et ce, malgré l’excellentecol<strong>la</strong>boration <strong>de</strong>s différents médias locauxet régionaux.Des mesures transitoires ont été appliquées,comme une augmentation significative <strong>de</strong>sopérations en contrôle <strong>de</strong> vitesse et uneaugmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> visibilité policière. Cesmesures ont permis <strong>de</strong> faire ralentir lesusagers <strong>de</strong> <strong>la</strong> route 112 <strong>de</strong> 8,23 km/h enmoyenne pour <strong>la</strong> direction est et <strong>de</strong> 2,37 km/hpour <strong>la</strong> direction ouest (pour le point <strong>de</strong>contrôle situé à l’ouest). Quant au point <strong>de</strong>contrôle établi près du pont, <strong>la</strong> vitessemoyenne a diminué <strong>de</strong> 3,66 km/h endirection est et <strong>de</strong> 1,37 km/h en directio<strong>no</strong>uest. Aucun événement fâcheux n’estsurvenu durant cette pério<strong>de</strong>. Il est à <strong>no</strong>ter,également, que les p<strong>la</strong>intes <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tionauprès <strong>de</strong>s différentes instances ontconsidérablement diminué.INTERSECTION, N 0 <strong>27</strong>9


S-008 (Niveau intermédiaire)ARTÈRE PRINCIPALESécurité routièrer é p o n s eAfin d’obtenir <strong>de</strong>s résultats à long terme, ils’est avéré essentiel <strong>de</strong> rassembler tout d’abordl’ensemble <strong>de</strong>s intervenants concernés. Unerencontre a donc réuni <strong>la</strong> Sûreté du Québec,Transports Québec, les contrôleurs routiers,<strong>la</strong> municipalité d’Ascot Corner, l’Associationdu camionnage du Québec et <strong>la</strong> Chambre <strong>de</strong>commerce d’East Angus. Plusieurs solutionsont été proposées, et tous ont activementparticipé aux discussions visant à analyseret à retenir les solutions les plus efficaces.Le tout était coordonné par l’agent Potvin.À l’issu <strong>de</strong> cet exercice, les partenaires ontdécidé d’entreprendre plusieurs actions, dontl’imp<strong>la</strong>ntation s’est échelonnée sur une année.Voici les principales:• affichage <strong>de</strong>s limites <strong>de</strong> vitesse sur <strong>la</strong>chaussée ;• grossissement <strong>de</strong>s panneaux <strong>de</strong> limitation<strong>de</strong> vitesse ;• épuration du <strong>no</strong>mbre <strong>de</strong> panneaux bordant<strong>la</strong> route 112;Évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en œuvreLes différentes étapes ont été accompliescomme prévu dans <strong>la</strong> mesure où les effectifsétaient suffisants; par ailleurs, <strong>la</strong> mise enœuvre <strong>de</strong>s actions retenues a été retardée par<strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> vacances estivales. Par contre,chacune <strong>de</strong>s activités prévues a été réalisée.La col<strong>la</strong>boration entre les partenaires a étéremarquable. Sur le p<strong>la</strong>n <strong>de</strong>s ressourcesmatérielles, on a connu <strong>de</strong>s problèmes aumoment où plusieurs véhicules <strong>de</strong> patrouilleétaient en réparation ainsi que <strong>de</strong>s dé<strong>la</strong>isimportants avant d’obtenir l’équipementspécialisé. Sur le p<strong>la</strong>n <strong>de</strong>s ressources financières,on a obtenu <strong>de</strong>s heures supplémentairespour <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong> certaines étapes dup<strong>la</strong>n d’action.En cours <strong>de</strong> réalisation, <strong>de</strong>s citoyens ontmanifesté leur mécontentement quant auretard dans <strong>la</strong> mise en œuvre par l’entremised’un article dans le journal La tribune. Pour• doublement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligned’accotement <strong>de</strong> chaque côté <strong>de</strong> <strong>la</strong> route;• meu<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s passages pour piétons etmarquage au sol;• instal<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> panneaux pour obligerles poids lourds à circuler dans <strong>la</strong> voie<strong>de</strong> droite;• instal<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> feux clig<strong>no</strong>tants aux <strong>de</strong>uxextrémités du terre-plein central pourle rendre plus visible;• ajout d’une zone tampon à 70 km/h àl’entrée est <strong>de</strong> <strong>la</strong> municipalité;• é<strong>la</strong>boration d’un dépliant <strong>de</strong> sensibilisationpropre à l’opération et distributionà plusieurs endroits bordant <strong>la</strong> route 112;• action <strong>de</strong> blocage <strong>de</strong> circu<strong>la</strong>tion au cœur<strong>de</strong> <strong>la</strong> municipalité et distribution d’undépliant <strong>de</strong> sensibilisation;• instal<strong>la</strong>tion d’un panneau à messagevariable;• médiatisation massive <strong>de</strong> toutes lesinterventions;évaluation-appréciationpallier cette situation, le coordonnateur <strong>de</strong>sre<strong>la</strong>tions avec <strong>la</strong> communauté a rencontréle journaliste pour expliquer le travai<strong>la</strong>ccompli ainsi que les diverses étapes du p<strong>la</strong>nd’action. Cette rencontre a permis <strong>la</strong> parutiond’un <strong>no</strong>uvel article spécifiant les diversesétapes du p<strong>la</strong>n d’action à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion.Il faut aussi mentionner qu’une collisionmortelle est survenue à quelques centaines<strong>de</strong> mètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone ciblée par l’opération.La victime, Lionel Bégin, était engagé en tantque conseiller municipal dans l’é<strong>la</strong>boration dup<strong>la</strong>n d’action. Cette situation risque d’affecterles réponses que <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion donnera dansle questionnaire d’évaluation même si cetévénement concerne un autre secteur.Évaluation <strong>de</strong>s résultatsL’objectif <strong>de</strong> ramener <strong>la</strong> vitesse moyenne leplus près possible <strong>de</strong> 50 km/h a <strong>la</strong>rgement étéatteint. Il est toutefois important <strong>de</strong> consulterl’historique <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vitesse faites par• délivrance <strong>de</strong> billets <strong>de</strong> courtoisie;• répression massive et délivrance <strong>de</strong>constats d’infraction le plus près possible<strong>de</strong> <strong>la</strong> limite <strong>de</strong> vitesse;• sensibilisation <strong>de</strong>s piétons et <strong>de</strong>s cyclistes;• envoi <strong>de</strong> plusieurs lettres aux compagnies<strong>de</strong> transport <strong>de</strong> <strong>la</strong> région;• création d’un stationnement pour lespoids lourds.Les objectifs visés par ces actions étaient:• d’intervenir auprès <strong>de</strong>s conducteurs quiexcè<strong>de</strong>nt les limites <strong>de</strong> vitesse, qui suivent<strong>de</strong> trop près les autres véhicules et quiomettent <strong>de</strong> cé<strong>de</strong>r le passage aux piétons;• d’assurer une utilisation sécuritaire duréseau routier, en réagissant énergiquementet en accomplissant <strong>de</strong>s gestesconcrets ;• d’augmenter le sentiment <strong>de</strong> sécurité <strong>de</strong>srési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> <strong>la</strong> municipalité.Transports Québec afin d’apprécier les résultats.Un questionnaire <strong>de</strong> satisfaction a étésoumis aux rési<strong>de</strong>nts pour connaître leurperception et témoigner <strong>de</strong> l’augmentationdu sentiment <strong>de</strong> sécurité. Cependant, cesdonnées n’étaient pas encore accessibles aumoment <strong>de</strong> <strong>la</strong> rédaction <strong>de</strong> cet article.Ajoutons qu’il <strong>no</strong>us apparaît essentiel <strong>de</strong>prévoir <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> mécanismes quipermettront <strong>de</strong> maintenir les résultats. Desopérations en contrôle <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong>vrontêtre tenues régulièrement, particulièrementaux moments <strong>de</strong> l’année où l’engouementpour <strong>la</strong> vitesse refait surface, comme auprintemps, par exemple.Pour obtenir <strong>de</strong> plus amplesrenseignements, veuillez entreren communication avec :Jimmy Potvin, agentSûreté du Québec,poste <strong>de</strong> <strong>la</strong> MRC du Haut-Saint-FrançoisTéléphone : (819) 875-333110 INTERSECTION, N 0 <strong>27</strong>


ARTÈRE PRINCIPALEAPPELS RÉPÉTITIFS ET SANTÉ MENTALEService <strong>de</strong> police <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville <strong>de</strong> Montréal,poste <strong>de</strong> quartier 20Ce cas a reçu le prix d’excellence «Service <strong>de</strong> police <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville <strong>de</strong> Montréal» lors du Séminaire<strong>Intersection</strong> 2004.s i t u a t i o nDepuis août 2001, un citoyen du secteurVille-Marie, plus particulièrement du poste<strong>de</strong> quartier 20, appelle le 911 entre 8 et 21 foispar mois. Lorsque les policiers se ren<strong>de</strong>ntsur les lieux, ils constatent que les appelssont majoritairement <strong>no</strong>n fondés.Le propriétaire <strong>de</strong> l’édifice a été contacté. Ilconfirme avoir certains problèmes avec celocataire. Il reçoit régulièrement <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>intes<strong>de</strong>s autres locataires voisins à son propos.Il a même perdu <strong>de</strong>s locataires qui ont résiliéleur bail à <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> problèmes avec lui.Le propriétaire est présentement en attented’une audition à <strong>la</strong> Régie du logement pourque cette personne soit évincée.Certains <strong>de</strong> ces appels au 911 ont un caractèretrès urgent: personne mourante chez le voisin,personne qui se fait étouffer, o<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> feudans le corridor, etc. Cependant, <strong>la</strong> réalité estparfois tout autre. Par exemple, un <strong>de</strong> cesappels ne concernait qu’un voisin qui éternuaittrès fort.Souvent, au moment <strong>de</strong>s interventions, plusd’une auto-patrouille sont dépêchées sur leslieux, en plus <strong>de</strong>s pompiers et <strong>de</strong>s ambu<strong>la</strong>nciers.Cet effectif pourrait répondre à d’autresappels qui, eux, seraient fondés. Cependant,<strong>no</strong>us <strong>de</strong>vons intervenir à chacun <strong>de</strong>s appelsreçus pour <strong>no</strong>us assurer <strong>de</strong> leur bien-fondéet pour <strong>la</strong> sécurité <strong>de</strong>s autres rési<strong>de</strong>nts.Mention<strong>no</strong>ns également que, pendant cesdép<strong>la</strong>cements, les véhicules sont en mo<strong>de</strong>«urgent», ce qui met en péril <strong>la</strong> sécurité <strong>de</strong>scitoyens et celle <strong>de</strong>s répondants concernés.Désordre (et problèmes sociaux)Une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’attention spéciale avecrédaction <strong>de</strong> rapport pour chaque appelprovenant <strong>de</strong> cette adresse a été faite auxcinq équipes <strong>de</strong> travail. Une lettre a étéenvoyée à <strong>la</strong> personne concernée, lui expliquantles règlements municipaux et lesarticles du Co<strong>de</strong> criminel applicables.D-023 (Niveau intermédiaire)a n a l y s eLes voisins immédiats ont été rencontrés: ilsse p<strong>la</strong>ignent tous d’être continuellementdérangés dans leur quiétu<strong>de</strong> par cet individu.Ils <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt <strong>no</strong>tre ai<strong>de</strong> car, chaque fois que<strong>la</strong> police ou les autres services d’urgencecomme les pompiers ou les ambu<strong>la</strong>nciers seprésentent sur les lieux, ils arrivent souventavec <strong>la</strong> sirène, ce qui fait du bruit. Les appelssont souvent faits <strong>la</strong> nuit, et le voisinage entiers’en trouve dérangé. De plus, même quand<strong>la</strong> sirène n’est pas utilisée, les intervenantsdoivent sonner aux portes afin <strong>de</strong> vérifierl’existence du problème. Dans un tel cas, lesvoisins se font également réveiller.Les policiers du poste <strong>de</strong> quartier 20 ont doncrencontré les agents sociocommunautairesafin <strong>de</strong> leur faire part <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation. À l’ai<strong>de</strong>du document mensuel listant les adressesd’où proviennent trois appels et plus, ces<strong>de</strong>rniers ont pu compiler le <strong>no</strong>mbre d’appelsau 911 provenant <strong>de</strong> cette adresse. La lectureet l’analyse <strong>de</strong>s rapports <strong>de</strong> police rédigésà <strong>la</strong> suite <strong>de</strong>s interventions ont mis enlumière <strong>la</strong> pertinence <strong>de</strong> faire appel àl’Urgence psychosociale-justice (UPS-J),qui est mandatée par le ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> Santéet <strong>de</strong>s Services sociaux pour l’application<strong>de</strong> <strong>la</strong> Loi sur <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s personnesdont l’état mental présente un danger pourelles-mêmes et autrui (L.R.Q., chapitreP-38.001).Les intervenants psychosociaux ont mentionnéque cette personne montrait certainsproblèmes <strong>de</strong> santé mentale. Son état étaittel qu’elle aurait pu se trouver dans unephase <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die où elle avait besoind’ai<strong>de</strong> médicale. Il est évi<strong>de</strong>nt que, malgrél’avis écrit qu’elle a reçu et les recommandationsfaites par chaque policier lors <strong>de</strong>sinterventions, cette personne n’a pas compris<strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> cesser <strong>de</strong> recourir au 911 pour<strong>de</strong>s événements sans gravité.INTERSECTION, N 0 <strong>27</strong>11


D-023 (Niveau intermédiaire)ARTÈRE PRINCIPALEDésordre (et problèmes sociaux)r é p o n s eLes objectifs <strong>de</strong> cette résolution <strong>de</strong> problèmeconsistaient à diminuer les appels répétitifs<strong>no</strong>n fondés au 911 ainsi que <strong>de</strong> permettre à<strong>la</strong> personne en cause <strong>de</strong> recevoir les soinsmédicaux auxquels elle avait droit au lieu<strong>de</strong> <strong>la</strong> criminaliser. Comme vous le constaterezplus loin, les démarches qui ont étéentreprises dans ce sens ont conduit finalementà faire appel à <strong>la</strong> justice afin <strong>de</strong>s’assurer que les soins seraient donnés.Tout d’abord, à <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> <strong>no</strong>tre premiercontact avec l’UPS-J, les intervenants sesont dép<strong>la</strong>cés au domicile du citoyen afind’approfondir leur évaluation. Ces <strong>de</strong>rniers<strong>no</strong>us ont expliqué qu’il ne s’agissait pas d’une«urgence psychologique» (pour <strong>la</strong>quelle ilssont mandatés), mais qu’ils <strong>de</strong>meuraientquand même disponibles pour fournir <strong>de</strong>l’ai<strong>de</strong> dans d’autres démarches. Cettesituation <strong>no</strong>us mettait au défi <strong>de</strong> trouverd’autres options.En mars 2003, à l’occasion d’un <strong>de</strong> ses<strong>no</strong>mbreux appels, l’individu a dit aux policiersrépondants qu’il avait <strong>de</strong>s penséessuicidaires. À ce moment, les policiers,aidés par Urgences-santé, l’ont conduit àl’Hôpital général <strong>de</strong> Montréal, où il a étégardé pour évaluation. Un agent sociocommunautairea rencontré l’infirmière enchef et <strong>la</strong> psychiatre <strong>de</strong> gar<strong>de</strong> au Service<strong>de</strong> psychiatrie. Ils ont discuté du problèmeéprouvé avec cet individu. La psychiatre aindiqué que certains ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s doivent êtrecriminalisés pour comprendre le sens <strong>de</strong> leursactes. Selon elle, dans ce cas, cette situations’appliquait.Le centre d’enquête ne disposait pas d’élémentspouvant permettre <strong>de</strong> porter <strong>de</strong>saccusations à ce moment. Les appels faitspar cette personne au 911 continuèrent <strong>de</strong>plus belle, et les policiers continuèrent doncà rédiger <strong>de</strong>s rapports. En septembre 2003,à <strong>la</strong> suite d’une détérioration évi<strong>de</strong>nte <strong>de</strong>l’état mental <strong>de</strong> l’individu, un agent sociocommunautaire<strong>de</strong>manda à <strong>la</strong> Cour criminelledu Québec une ordonnance d’examenpsychiatrique. Cette <strong>de</strong>man<strong>de</strong> a été accordéepar un juge. Le sujet a été renvoyé chez luià <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> son refus <strong>de</strong> traitement. Lapsychiatre rédigea une lettre concernant lediag<strong>no</strong>stic et les solutions possibles auproblème <strong>de</strong>s appels répétitifs.En octobre 2003, les appels étaient toujoursconstants au centre 911. C’est alors que <strong>no</strong>usavons pris <strong>la</strong> décision <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r par<strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’intenter <strong>de</strong>s procédures. Lesactes d’accusation ont été rédigés <strong>de</strong> concertavec un procureur <strong>de</strong> <strong>la</strong> cour municipale quis’occupe <strong>de</strong> dossiers <strong>de</strong> santé mentale. Lesujet a donc été écroué et amené <strong>de</strong>vant unjuge. À <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> sa comparution, il a étéhospitalisé pendant 21 jours à l’InstitutPhilippe-Pinel, où il a reçu les traitementsappropriés à sa ma<strong>la</strong>die, traitements que seulun juge avait le pouvoir <strong>de</strong> lui imposer.évaluation-appréciationCette résolution <strong>de</strong> problème a nécessitéplusieurs essais-erreurs dans cet universparticulier et trop souvent méconnu qu’estcelui <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé mentale. Depuis sa sortie <strong>de</strong>l’Institut Pinel, soit à <strong>la</strong> fin octobre 2003,jusqu’à ce jour (février 2004), aucun autreappel provenant du domicile <strong>de</strong> cette personnen’a été fait au 911. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> cette réussite,il est important <strong>de</strong> souligner que les traitementsmédicaux qui lui ont été donnés ontamélioré sa qualité <strong>de</strong> vie et par conséquentcelle <strong>de</strong> ses voisins. Ce<strong>la</strong> a été constaté parles patrouilleurs à pied qui ont rencontrécertains d’entre eux.Pour obtenir <strong>de</strong> plus amplesrenseignements, veuillez entreren communication avec :Carole Racette et Liliane Fortin,agentes sociocommunautairesService <strong>de</strong> police <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville<strong>de</strong> Montréal, poste <strong>de</strong> quartier 20Téléphone : (514) 280-012012 INTERSECTION, N 0 <strong>27</strong>


ARTÈRE PRINCIPALE« NE TENTEZ PAS LE RATON-VOLEUR »Service <strong>de</strong> police <strong>de</strong> <strong>la</strong> MRC <strong>de</strong>s Collines-<strong>de</strong>-l’OutaouaisCe cas a reçu le prix d’excellence «Organisation policière municipale» lors du Séminaire <strong>Intersection</strong> 2004.s i t u a t i o nLe Service <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité <strong>publique</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> MRC<strong>de</strong>s Collines-<strong>de</strong>-l’Outaouais est un service<strong>de</strong> police rural qui couvre sept municipalitésréparties sur plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mille kilomètrescarrés. La popu<strong>la</strong>tion permanente est <strong>de</strong>37 074 rési<strong>de</strong>nts, et ce <strong>no</strong>mbre doublepresque durant <strong>la</strong> saison estivale, puisque leterritoire compte plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cents <strong>la</strong>csainsi que plusieurs attraits touristiques. Deplus, ce territoire est directement limitrophe<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>no</strong>uvelle gran<strong>de</strong> ville <strong>de</strong> Gatineau.Nul besoin <strong>de</strong> mentionner que, puisque <strong>no</strong>ussommes en milieu rural, les crimes contre<strong>la</strong> propriété tiennent le haut du pavé en cequi concerne les interventions policières,et ce, pour <strong>de</strong> multiples raisons: <strong>la</strong> distanceentre les rési<strong>de</strong>nces, le faux sentiment <strong>de</strong>sécurité <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion, <strong>la</strong> proximité <strong>de</strong>sgrands centres urbains (Gatineau et Ottawa),certaines habitu<strong>de</strong>s impru<strong>de</strong>ntes <strong>de</strong> citoyens,etc. Ainsi, en 2002, les crimes contre <strong>la</strong>propriété constituaient 74% <strong>de</strong> tous les crimescommis sur le territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> MRC <strong>de</strong>sCollines-<strong>de</strong>-l’Outaouais et, parmi ceux-ci, lesintroductions par effraction représentaient leproblème majeur. La moyenne, en pourcentage<strong>de</strong> l’occupation, <strong>de</strong>s introductions pareffraction était <strong>de</strong> 44% en 2002 et <strong>de</strong> 38%en 2003. De façon plus particulière, le secteurPerkins <strong>de</strong> <strong>la</strong> municipalité <strong>de</strong> Val-<strong>de</strong>s-Montsenregistrait 40 introductions par effractionentre le 1 er janvier et le 1 er septembre 2003.Comme <strong>no</strong>us le mentionnions précé<strong>de</strong>mment,plusieurs facteurs peuvent être liés au <strong>no</strong>mbreélevé d’introductions par effraction et <strong>de</strong> vols.Par contre, au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières années,il est apparu évi<strong>de</strong>nt que, dans plusieursCriminalitédossiers, il aurait été possible <strong>de</strong> diminuerles occasions offertes aux cambrioleurs, etmême carrément d’empêcher le crime <strong>de</strong> seproduire. Le Service <strong>de</strong> police ne peut prendreseul <strong>la</strong> responsabilité <strong>de</strong> faire diminuer oud’empêcher <strong>la</strong> commission <strong>de</strong> telles infractions,d’autant plus qu’il s’agit dans plusieurscas <strong>de</strong> situations prévisibles par lesquellesles personnes se sentent peu concernéesavant d’en avoir été elles-mêmes victimes.C-028 (Niveau intermédiaire)a n a l y s eL’analyse a été principalement effectuée àpartir <strong>de</strong>s statistiques <strong>de</strong> dossiers d’événementset <strong>de</strong> cartes d’appels ainsi que dusystème maison <strong>de</strong> localisation par secteursîlots-atomes.Une analyse <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>ntsrépétitifs permet <strong>de</strong> constater qu’une gran<strong>de</strong>partie <strong>de</strong>s introductions par effraction sefont dans les secteurs sud <strong>de</strong> certaines <strong>de</strong>smunicipalités et que les endroits les plustouchés sont limitrophes du centre urbainle plus proche, soit Gatineau. De façon plusprécise, sept routes ont été désignées commecelles où le plus <strong>de</strong> délits étaient commis.Non seulement le problème se situe-t-il près<strong>de</strong>s limites territoriales, mais cette particu<strong>la</strong>ritéoffre <strong>de</strong> meilleures conditions <strong>de</strong> fuitesaux suspects, qui ne s’aventurent que peu àl’intérieur <strong>de</strong>s terres. De plus, les individusqui commettent ces crimes ne per<strong>de</strong>nt jamais<strong>de</strong> temps à s’introduire dans les rési<strong>de</strong>nces.En effet, ils défoncent simplement <strong>la</strong> porteavant <strong>de</strong>s rési<strong>de</strong>nces. Parmi les suspectsarrêtés, <strong>la</strong> majorité vit dans le centre urbainle plus proche.Une autre source <strong>no</strong>n négligeable d’informationprovient <strong>de</strong>s patrouilleurs qui sonten contact avec <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. Ces <strong>de</strong>rnierspeuvent donner <strong>de</strong>s pistes intéressantes sur<strong>la</strong> commission <strong>de</strong>s délits. À cet égard, leService privilégie l’assignation <strong>de</strong>s mêmespatrouilleurs dans un secteur donné afin<strong>de</strong> créer un sentiment d’appartenance et <strong>de</strong>confiance entre <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion et le Service<strong>de</strong> police.Un <strong>de</strong>s éléments qui complexifie <strong>la</strong> situationest <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> <strong>no</strong>mbreux chalets sur leterritoire. La gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s propriétaires<strong>de</strong> chalet sont présents sur les lieuxuniquement durant <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> estivale. Ils’agit ici d’un élément important à prendreen compte dans l’é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponseau problème.INTERSECTION, N 0 <strong>27</strong>13


C-028 (Niveau intermédiaire)ARTÈRE PRINCIPALECriminalitér é p o n s eL’objectif principal <strong>de</strong> <strong>la</strong> résolution <strong>de</strong> problèmeest <strong>de</strong> faire diminuer <strong>la</strong> criminalité enmatière <strong>de</strong> crimes contre <strong>la</strong> propriété enréussissant à faire changer certaines habitu<strong>de</strong>simpru<strong>de</strong>ntes <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion à cetégard et en misant sur <strong>la</strong> mobilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion. Il a été convenu d’offrir uneréponse essentiellement préventive par l’entremise<strong>de</strong> <strong>la</strong> création d’un programme <strong>no</strong>mmé«Ne tentez pas le raton-voleur».La première étape du projet consistait en <strong>la</strong>mise en p<strong>la</strong>ce d’un prétest à l’automne 2003.Ce prétest était mené par les étudiants duprogramme Techniques policières du Cégep<strong>de</strong> l’Outaouais. Essentiellement, les étudiantsavaient le mandat <strong>de</strong> faire du porte-à-portedans les lieux ciblés afin d’informer lescitoyens <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation re<strong>la</strong>tive aux introductionspar effraction, <strong>de</strong> leur offrir le serviced’inspection sécuritaire, <strong>de</strong> leur donner unepochette d’information contenant <strong>de</strong>s renseignementssur les assurances, les systèmesPendant le prétest, 733 rési<strong>de</strong>nces du secteurciblé ont été visitées (objectif initial <strong>de</strong>500 rési<strong>de</strong>nces), et une dizaine d’autres routesont été couvertes en plus <strong>de</strong>s sept routesprincipalement désignées. Parmi les rési<strong>de</strong>ntsvisités, 65% ont participé à l’inspectionsécuritaire et au burinage (soit 5% <strong>de</strong> plusque l’objectif <strong>de</strong> départ), et 52% <strong>de</strong>s rési<strong>de</strong>ntsétaient au courant <strong>de</strong> l’existence du programme.Dans le secteur plus à risque, letaux <strong>de</strong> participation au programme fut <strong>de</strong>70 %. De plus, les statistiques démontrentune baisse <strong>de</strong> 97 % <strong>de</strong>s introductions pareffraction du 1 er octobre au 1 er décembre2003 comparativement à <strong>la</strong> même pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>l’année précé<strong>de</strong>nte. En matière d’appréciation,une dizaine d’appels <strong>de</strong> citoyens ont faitétat du professionnalisme <strong>de</strong>s étudiants.Les équipes <strong>de</strong> bénévoles étaient coordonnéespar six étudiants <strong>de</strong> troisième annéesous <strong>la</strong> supervision <strong>de</strong> <strong>la</strong> section Préventionet re<strong>la</strong>tions communautaires du Service <strong>de</strong><strong>de</strong> protection et le burinage <strong>de</strong> leurs biens et<strong>de</strong> les inviter à participer au programme <strong>de</strong>surveil<strong>la</strong>nce <strong>de</strong> voisinage. D’autres partenairesse sont associés au projet. La participationdu Bureau d’assurance du Canada a permisd’offrir aux rési<strong>de</strong>nts <strong>la</strong> pochette d’information.Celle <strong>de</strong>s élus consistait à faire <strong>la</strong>promotion du projet auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tionainsi que dans certaines publications municipales.Les médias locaux ont également étéd’une ai<strong>de</strong> indéniable pour faire connaître leprojet à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. Il faut aussi mentionnerque <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> participation était attendue<strong>de</strong>s citoyens, afin qu’ils modifient certains<strong>de</strong> leurs comportements pour rendre leurrési<strong>de</strong>nce moins «vulnérable».Les objectifs du prétest étaient les suivants:• visiter cinq cents rési<strong>de</strong>nces dans lesendroits les plus touchés par le problème;• effectuer <strong>de</strong>s visites sécuritaires et procé<strong>de</strong>rau burinage dans 60% <strong>de</strong>s rési<strong>de</strong>ncespréa<strong>la</strong>blement visitées;évaluation-appréciationpolice. Les étudiants <strong>de</strong>vaient être disponiblesles soirs et les fins <strong>de</strong> semaine, soit au momentoù les personnes étaient susceptibles d’êtreà leur rési<strong>de</strong>nce.En ce qui a trait à <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième phase duprojet, plus <strong>de</strong> quatre mois après <strong>la</strong> fin duprogramme «test» dans le secteur visé, onenregistre toujours une baisse du <strong>no</strong>mbred’introductions par effraction, mais moindre,soit <strong>de</strong> 40%, comparativement à <strong>la</strong> mêmepério<strong>de</strong> l’année précé<strong>de</strong>nte. Après vérification,<strong>la</strong> criminalité ne s’est pas dép<strong>la</strong>cée versd’autres municipalités ou secteurs avoisinants.Par contre, selon les <strong>no</strong>uvelles p<strong>la</strong>intes pourintroduction par effraction, les mêmes routessont à <strong>no</strong>uveau visées par les cambrioleurs.Il faut donc continuer à être vigi<strong>la</strong>nts et àappliquer le programme.En ce qui concerne les coûts du projet,l’apport <strong>de</strong> soixante bénévoles en techniquespolicières a été d’un grand secours. Ce projet• s’assurer qu’au moins 50% <strong>de</strong>s personnesvisitées étaient au courant <strong>de</strong> l’existencedu programme;• observer une diminution <strong>de</strong> 50 % <strong>de</strong>sintroductions par effraction à <strong>la</strong> suitedu prétest.Après quelques ajustements mineurs, le projetest passé à sa <strong>de</strong>uxième étape en 2004. Ils’applique maintenant à tout le territoireet est réalisé par les policiers du Service <strong>de</strong>police. Un dépliant est envoyé à chacune<strong>de</strong>s rési<strong>de</strong>nces par courrier et invite les gensà y participer. Les patrouilleurs font <strong>la</strong> promotiondu programme directement auprès <strong>de</strong>svictimes <strong>de</strong> crimes contre <strong>la</strong> propriété lors <strong>de</strong><strong>la</strong> réponse aux appels. Les visites sécuritairesà domicile s’effectuent maintenantsur ren<strong>de</strong>z-vous. De plus, tous les élusmunicipaux ont été mis au courant du programmeet <strong>de</strong> ses services ainsi que <strong>de</strong> <strong>la</strong>façon dont <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion peut y participer.s’inscrivait dans un cours consacré à <strong>la</strong>prévention <strong>de</strong> <strong>la</strong> criminalité. Le budget initialétait <strong>de</strong> 3 000$, et les dépenses ont été <strong>de</strong>2 481,43$. La fabrication <strong>de</strong> <strong>la</strong> carte d’i<strong>de</strong>ntification<strong>de</strong>s bénévoles <strong>de</strong> même que <strong>la</strong>conception <strong>de</strong>s affiches publicitaires et dudépliant ont constitué les principales dépenses.Les trousses d’information provenant duBureau d’assurance du Canada ont étéfournies gratuitement.Pour obtenir <strong>de</strong> plus amplesrenseignements, veuillez entreren communication avec :Martin Fournel,responsable <strong>de</strong> <strong>la</strong> section Préventionet re<strong>la</strong>tions communautairesService <strong>de</strong> police <strong>de</strong> <strong>la</strong> MRC<strong>de</strong>s Collines-<strong>de</strong>-l’OutaouaisTéléphone : (819) 459-242214 INTERSECTION, N 0 <strong>27</strong>


SPÉCIAL SÉMINAIRE 2004Les ateliers (première journée)Les résumés <strong>de</strong>s ateliers ont été produits par Deny Blouin, Service <strong>de</strong> police <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville <strong>de</strong> Lévis; Luc Demers, Service <strong>de</strong> police <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville <strong>de</strong>Montréal; Danny Johnson, ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sécurité <strong>publique</strong>; C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Lavoie, consultant; Caroline Morh, École nationale d’administration <strong>publique</strong>;Julie Na<strong>de</strong>au, Université Laval et Katherine Suchecka, Sûreté du Québec.Atelier 1LE TRAVAIL POLICIER AUPRÈS DES JEUNES AYANT DES PROBLÈMES DE SANTÉ MENTALE :TRAVAILLER AUPRÈS D’UNE CLIENTÈLE VULNÉRABLEPrésentateur :Michaël Arruda, Service <strong>de</strong> police <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville <strong>de</strong> Montréal, Section <strong>de</strong>s stratégies d’action avec <strong>la</strong> communautéAu Québec, le <strong>no</strong>mbre <strong>de</strong> personnes décédées par suici<strong>de</strong> <strong>de</strong>meureun <strong>de</strong>s plus hauts au Canada. Les jeunes comptent pour un <strong>no</strong>mbrea<strong>la</strong>rmant <strong>de</strong> ces décès. Selon les <strong>de</strong>rnières statistiques, 20% <strong>de</strong> <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion souffre d’un problème <strong>de</strong> santé mentale. Lorsque cespersonnes sont en crise, les policiers sont généralement les premiersintervenants appelés sur les lieux. Ces <strong>de</strong>rniers se sentent souventimpuissants <strong>de</strong>vant leurs besoins et leur souffrance. Ils sont aussiconscients que le manque <strong>de</strong> ressources les oblige à utiliser le systèmejudiciaire au lieu d’une ressource mieux appropriée.Il est temps que tous les corps <strong>de</strong> police modifient leurs procéduresd’intervention auprès <strong>de</strong>s personnes vulnérables et qu’ils é<strong>la</strong>borent<strong>de</strong>s outils appropriés pour les policiers. D’abord, on doit déterminerCet atelier permettait d’entendre cinq policiers re<strong>la</strong>ter les expériencesqu’ils vivent lorsqu’ils interviennent dans les écoles <strong>de</strong> leur région.Ces cinq récits montraient que le travail policier varie d’un endroità l’autre. Tous rencontrent <strong>de</strong>s groupes d’élèves afin <strong>de</strong> les sensibiliseraux problèmes causés par <strong>la</strong> conduite d’un véhicule en état d’ébriété,à <strong>la</strong> consommation <strong>de</strong>s drogues illégales et au vandalisme. D’autrestypes <strong>de</strong> conférences s’organisent par ailleurs selon <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>smilieux sco<strong>la</strong>ires. Ainsi, le policier du Service <strong>de</strong> police <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville<strong>de</strong> Montréal traite souvent du droit <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne lorsqu’un policierprocè<strong>de</strong> à son arrestation. Certains policiers agissent aussi à titre <strong>de</strong>personnes-ressources pour les élèves. Les élèves qui le désirent peuventles rencontrer discrètement pour obtenir ai<strong>de</strong> et conseil concernantune situation difficile. Le Programme d’intervention en milieu sco<strong>la</strong>ire(PIMS) <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sûreté du Québec ajoute pour sa part <strong>la</strong> répressiondu commerce et <strong>de</strong> <strong>la</strong> consommation <strong>de</strong>s drogues illégales à sesinterventions. Le policier enquêteur rencontre les élèves sur qui pèseun doute raisonnable <strong>de</strong> consommation <strong>de</strong> drogues. Les renseignementsrecueillis par ce moyen permettent plusieurs arrestations <strong>de</strong>reven<strong>de</strong>urs. Les interventions en milieu sco<strong>la</strong>ire s’effectuent toujoursen concertation avec <strong>la</strong> direction <strong>de</strong> l’école et généralement en partenariatavec les organismes communautaires.qui sont les personnes constituant cette clientèle vulnérable. Ensuite,il faut définir leurs besoins, comprendre leurs craintes et établir cequ’elles atten<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> leur service <strong>de</strong> police.À l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> ces renseignements, il <strong>de</strong>vient possible <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s outilsappropriés pour les policiers afin que ceux-ci se sentent plus à l’aised’intervenir auprès <strong>de</strong> personnes en situation <strong>de</strong> crise. Il est important<strong>de</strong> souligner que ces outils d’intervention doivent s’appuyer sur uneformation qui permet <strong>de</strong> démystifier l’intervention auprès <strong>de</strong>s personnesayant <strong>de</strong>s troubles <strong>de</strong> santé mentale et qui porte sur l’exercice <strong>de</strong>spouvoirs policiers, les solutions <strong>de</strong> rechange, les ressources dansleur communauté <strong>de</strong> même que les programmes <strong>de</strong> prévention offertsou les autres solutions adaptées aux situations rencontrées.Atelier 2VÉCU POLICIER EN MILIEU SCOLAIREPrésentateurs :France Bé<strong>la</strong>nd, Service <strong>de</strong> police <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville <strong>de</strong> Lévis; Daniel Blouin, Service <strong>de</strong> police <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville <strong>de</strong> Saguenay; Larry Georges,Service <strong>de</strong> police <strong>de</strong> Québec; Daniel Maheu, Service <strong>de</strong> police <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville <strong>de</strong> Montréal; Nancy Tremb<strong>la</strong>y, Sûreté du QuébecLa qualité <strong>de</strong> l’intervention se fon<strong>de</strong> généralement sur les qualitéspersonnelles du policier. La communication verbale et l’animation<strong>de</strong>vant un groupe représentent <strong>de</strong>s talents indispensables pour lesrencontres en milieu sco<strong>la</strong>ire. Mais il n’est pas donné à tous les policiers<strong>de</strong> se sentir à l’aise en milieu sco<strong>la</strong>ire. De prime abord, le policier doits’attendre à faire face à beaucoup <strong>de</strong> sarcasmes <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s élèvesdu secondaire et parfois <strong>de</strong>s enseignants. Mais, après que <strong>la</strong> présencepolicière est <strong>de</strong>venue familière, il semble plus facile et agréable d’effectuerle travail.Les participants ont discuté <strong>de</strong> <strong>la</strong> pertinence <strong>de</strong> montrer <strong>de</strong>s échantillons<strong>de</strong> drogues aux élèves. Si ce geste capte leur attention, il n’est pascertain qu’il constitue une action préventive.La présence <strong>de</strong>s policiers dans le milieu sco<strong>la</strong>ire n’est pas seulementsouhaitable, elle <strong>de</strong>vient indispensable. Les événements qui se produisentrégulièrement dans les écoles indiquent c<strong>la</strong>irement <strong>la</strong> nécessitéque <strong>la</strong> police et les directions d’école travaillent en partenariat.INTERSECTION, N 0 <strong>27</strong>15


SPÉCIAL SÉMINAIRE 2004Les ateliers (première journée)Atelier 3ÉTHIQUE ET SAVOIR-ÊTREPrésentateurs :Christian Cantin, Service <strong>de</strong> police <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville <strong>de</strong> Lévis ; Jean-C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Filteau, professeur retraité <strong>de</strong> l’Université Laval ;Julie Na<strong>de</strong>au, Université LavalIssu <strong>de</strong> <strong>la</strong> racine grecque êthos, le mot éthique renvoie à <strong>la</strong> sciencequi étudie les comportements humains. Sous cet angle, les policiersont un pouvoir presque unique associé au port d’arme dans une société.En effet, on ne remet ce pouvoir qu’à une infime portion <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion.La police doit donc être indépendante <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique. La valeurqui <strong>de</strong>vrait gui<strong>de</strong>r son action est le sens <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice. Les participantsà l’atelier ont d’ailleurs été interrogés sur les valeurs qui gui<strong>de</strong>nt leursactions. Ont été énumérés <strong>la</strong> justice, <strong>la</strong> diligence, l’honneur, le respect<strong>de</strong>s droits et libertés, le sens du <strong>de</strong>voir, <strong>la</strong> cohérence dans les actions.Abor<strong>de</strong>r <strong>la</strong> question <strong>de</strong> l’éthique et du savoir-être dans un contextelié à <strong>la</strong> police <strong>de</strong> type communautaire implique d’agir dans un premiertemps sous l’angle <strong>de</strong> <strong>la</strong> prévention. S’il s’avère que les mesures préventivesn’ont pas porté fruits, <strong>la</strong> répression est attendue. Dans <strong>la</strong> suitedu processus judiciaire et correctionnel, les policiers <strong>de</strong>vraient agiren pardonnant. Lorsque ce thème a été abordé, plusieurs questions<strong>de</strong>s participants ont ressorti, <strong>no</strong>tamment: comment pardonner? Aprèsdiscussion, tous se sont entendus pour utiliser le terme réhabilitation,qui renvoie à une action plus policière et moins religieuse.Trois points <strong>de</strong> vue sur les caractéristiques que <strong>de</strong>vrait possé<strong>de</strong>r unpolicier travail<strong>la</strong>nt en milieu sco<strong>la</strong>ire ont été présentés pendant l’atelier.Pour M. Bruneau, les qualités à privilégier ont trait <strong>no</strong>n seulement auxhabiletés et connaissances mais également, ou surtout, à l’attitu<strong>de</strong>que le policier adopte dans ses interactions avec les jeunes. Le candidatidéal <strong>de</strong>vrait donc avant tout inspirer confiance et respect. Il est capabled’établir un bon contact avec les jeunes, en les informant, en lesguidant, en leur servant <strong>de</strong> modèle. Doté d’un bon jugement et excellentobservateur, il sait déceler <strong>de</strong>s situations potentiellement dangereuseset agir en amont d’une crise. Il possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s connaissances dans lesdomaines <strong>de</strong> <strong>la</strong> psychologie, du droit et <strong>de</strong> <strong>la</strong> pédagogie et est capable<strong>de</strong> les transmettre dans un <strong>la</strong>ngage adapté aux jeunes.Pour M. Filion, les qualités recherchées découlent directement <strong>de</strong>sprincipes qui sous-ten<strong>de</strong>nt le mandat dévolu aux policiers en milieusco<strong>la</strong>ire. Ainsi, le candidat doit s’intégrer et s’impliquer dans le milieuafin <strong>de</strong> bâtir sa crédibilité. Il fait preuve d’humilité, sait écouter, estdisponible et aime les jeunes. Pour être en mesure <strong>de</strong> combattre <strong>la</strong>criminalité, il est apte à faire une bonne lecture <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation, estLa question du savoir-être a également été abordée quant à <strong>la</strong> présencepolicière dans les écoles. On a mis en relief l’importance <strong>de</strong> <strong>la</strong>première impression dans les rapports avec <strong>la</strong> direction. Il fautégalement assurer une excellente qualité <strong>de</strong>s suivis à <strong>la</strong> suite d’actionsentreprises avec <strong>de</strong>s étudiants. Cette éthique du partenariat s’inscritdans un réel souci <strong>de</strong> mettre en pratique le savoir-être attendu <strong>de</strong>spoliciers adoptant l’approche communautaire.L’atelier s’est terminé sur <strong>la</strong> présentation d’une grille <strong>de</strong> résolution d’undilemme éthique. La première étape est <strong>de</strong> cerner <strong>la</strong> situation problématique.La <strong>de</strong>uxième consiste à formuler le dilemme en diversespossibilités d’actions, par exemple A et B. En troisième lieu, onanalyse les problèmes en fonction <strong>de</strong> leur nature et <strong>de</strong> <strong>la</strong> probabilitéqu’ils surviennent. Quatrièmement, il s’agit <strong>de</strong> déterminer les valeurs,les émotions et les lois en cause. Finalement, une décision éc<strong>la</strong>iréepeut être prise.Atelier 4UN MODÈLE, QUEL MODÈLE ? (PROFIL D’UN POLICIER EN MILIEU SCOLAIRE)Présentateurs :Jean Bruneau, École Pointe-Lévy ; Jean Lortie, Centre d’appréciation du personnel <strong>de</strong> <strong>la</strong> police ;André Filion, Service <strong>de</strong> police <strong>de</strong> Québecproactif, bon communicateur et privilégie l’approche en résolution<strong>de</strong> problèmes. Enfin, <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> travailler en partenariat <strong>de</strong>meureun incontournable.De l’avis <strong>de</strong> M. Lortie, enfin, pour trouver le candidat qui satisfaitle mieux aux exigences du poste, les traits <strong>de</strong> personnalité à recherchersont avant tout <strong>la</strong> sociabilité, une bonne maîtrise <strong>de</strong> soi et le sens <strong>de</strong>sresponsabilités. Le candidat <strong>de</strong>vrait également faire preuve d’unebonne capacité <strong>de</strong> jugement, d’un sens <strong>de</strong> l’organisation et <strong>de</strong>l’observation et possé<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s habiletés en re<strong>la</strong>tions interpersonnelles,comme l’écoute, l’empathie et <strong>la</strong> fermeté. Ses connaissances sontdiversifiées et touchent le domaine du droit, <strong>de</strong> <strong>la</strong> psychologie, <strong>de</strong> <strong>la</strong>pédagogie et <strong>de</strong>s tech<strong>no</strong>logies. Enfin, il doit faire preuve d’une fortemotivation à travailler auprès <strong>de</strong>s jeunes.Pour évaluer ces caractéristiques, les spécialistes disposent <strong>de</strong><strong>no</strong>mbreux outils et instruments: <strong>de</strong>s examens <strong>de</strong> connaissances, <strong>de</strong>stests psychométriques, <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s d’appréciation par simu<strong>la</strong>tio<strong>no</strong>u encore <strong>de</strong>s entrevues structurées.16 INTERSECTION, N 0 <strong>27</strong>


Cet atelier avait pour but <strong>de</strong> suggérer <strong>de</strong>s façons <strong>de</strong> construire et <strong>de</strong>consoli<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s col<strong>la</strong>borations entre le milieu policier et le milieusco<strong>la</strong>ire. La première présentation donnait une perspective <strong>de</strong> directiond’école. Divers éléments sont à surveiller lorsqu’il s’agit d’établir unere<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> travail favorable. La re<strong>la</strong>tion entre policiers et intervenantssco<strong>la</strong>ires se construit dans le respect, <strong>la</strong> confiance, <strong>la</strong> qualité du serviceoffert, mais aussi dans <strong>la</strong> complicité et <strong>la</strong> disponibilité. Pour que cettere<strong>la</strong>tion puisse se maintenir, il est nécessaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> soigner. Comme <strong>la</strong>re<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> couple, <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion police-école <strong>de</strong>man<strong>de</strong> que les partenairesfassent preuve <strong>de</strong> solidarité et <strong>de</strong> capacité <strong>de</strong> communication. Parailleurs, il faut que les contacts soient réguliers et que <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion soitintégrée dans une démarche concrète et sécurisante. Il est importanten outre que <strong>la</strong> confi<strong>de</strong>ntialité soit assurée.La secon<strong>de</strong> intervention présentait <strong>la</strong> perspective d’une policièretravail<strong>la</strong>nt dans les écoles. Il est important que les professeursinterviennent auprès <strong>de</strong>s jeunes pour leur montrer qu’il y a <strong>de</strong>slimites et <strong>de</strong>s conséquences aux actes commis à l’école. Quant auL’atelier était <strong>de</strong>stiné à démontrer l’importance du partenariat entrele service <strong>de</strong> police et les collèges spécialisés en techniques policièresdans le cadre du cours Stratégies d’intervention en prévention du crime.Le capitaine Jacques Boi<strong>la</strong>rd du bureau <strong>de</strong>s enquêtes criminelles duService <strong>de</strong> police <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville <strong>de</strong> Lévis et <strong>de</strong>s étudiants du CollègeFrançois-Xavier-Garneau présentaient un atelier sur <strong>la</strong> prévention<strong>de</strong>s vols <strong>de</strong> véhicules et <strong>la</strong> sécurité aux abords <strong>de</strong> l’école Notre-Dameà Lévis. Le sergent A<strong>la</strong>in Gelly, <strong>de</strong> <strong>la</strong> section Re<strong>la</strong>tions avec <strong>la</strong>communauté et affaires <strong>publique</strong>s du Service <strong>de</strong> police <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville<strong>de</strong> Lévis, ainsi que <strong>de</strong>s étudiants du Campus Notre-Dame-<strong>de</strong>-FoySPÉCIAL SÉMINAIRE 2004Les ateliers (première journée)Atelier 5TRAVAILLER ENSEMBLE ! PARTENARIATS ENTRE LA POLICE ET L’ÉCOLE :COMMENT ÇA SE CONSTRUIT ? COMMENT ÇA SE MAINTIENT ?Présentateurs :Nathalie Fer<strong>la</strong>nd, Service <strong>de</strong> police <strong>de</strong> Québec; Éric Pichette, École Champagnat; Édith Samson, Fédération <strong>de</strong>s comités <strong>de</strong> parentspolicier intervenant en milieu sco<strong>la</strong>ire, il est nécessaire qu’il agisseen réhabilitation et <strong>de</strong> façon professionnelle. Dès son arrivée, il doitexpliquer son rôle et ses limites au personnel et aux étudiants <strong>de</strong>l’école. Il doit avoir une connaissance <strong>de</strong>s champs <strong>de</strong> compétence<strong>de</strong>s divers intervenants sco<strong>la</strong>ires pour être en mesure <strong>de</strong> rétroagir à <strong>la</strong>suite <strong>de</strong> ses interventions et <strong>de</strong> suivre les dossiers. Le service <strong>de</strong> policedoit pour sa part s’assurer d’envoyer <strong>de</strong>s ressources compétentes etformées dans les écoles.La <strong>de</strong>rnière présentation donnait une perspective <strong>de</strong> parent. Deuxquestions se posent: où sont les parents dans cette re<strong>la</strong>tion policeécole? Quand sont-ils informés ? Il faut expliquer aux parents lesraisons et les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’intervention policière en milieu sco<strong>la</strong>ire<strong>de</strong> même que les balises qui l’encadrent. L’intervention policière doitêtre intégrée dans le mail<strong>la</strong>ge du projet éducatif. Il faut égalementque les parents soient tenus informés <strong>de</strong>s problèmes qui sont vécuspar les jeunes dans l’école.Atelier 6PROGRAMMES DE PRÉVENTION SCOLAIRE (ÉTUDIANTS EN TECHNIQUES POLICIÈRES)Présentateurs :équipes d’étudiants du Collège François-Xavier-Garneau, du Collège <strong>de</strong> Maisonneuve et du Campus Notre-Dame-<strong>de</strong>-Foy ;Jacques Boi<strong>la</strong>rd et A<strong>la</strong>in Gelly, Service <strong>de</strong> police <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville <strong>de</strong> Lévis; Guy<strong>la</strong>ine Dion, Service <strong>de</strong> police <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville <strong>de</strong> Montréalprésentaient un atelier sur le programme Éduc’alcool pour les finissantsen cinquième secondaire. La policière Guy<strong>la</strong>ine Dion du Service <strong>de</strong>police <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville <strong>de</strong> Montréal ainsi que <strong>de</strong>s étudiants du Collège <strong>de</strong>Maisonneuve présentaient un atelier traitant d’un problème d’incivilitéaffectant le sentiment d’insécurité dans un parc relevant du poste<strong>de</strong> quartier 42.En résumé, il a été démontré que <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration peut rapporter aux<strong>de</strong>ux parties, en plus <strong>de</strong> servir <strong>de</strong> modèle aux futurs étudiants entechniques policières.INTERSECTION, N 0 <strong>27</strong>17


SPÉCIAL SÉMINAIRE 2004Les ateliers (<strong>de</strong>uxième journée)Atelier 1QUE PENSENT LES JEUNES DE LA POLICE ?Présentateurs :Richard Bégin, Centre d’ai<strong>de</strong> et prévention jeunesse ; Michel Parazelli, Université du Québec ;Marie Tousignant, Maison <strong>de</strong>s jeunes <strong>de</strong> Saint-ÉtienneMonsieur Parazelli a brossé un portrait <strong>de</strong> diverses réalités liéesaux jeunes <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue. La majorité <strong>de</strong>s comportements répréhensiblesqu’adoptent ces jeunes sont <strong>de</strong>s incivilités. Un certain <strong>no</strong>mbre d’entreeux basculent vers <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> santé mentale ou vers une structuration<strong>de</strong>s comportements marginaux comme le crime organisé. Dansce cadre, le mandat <strong>de</strong>s initiateurs du Projet Tan<strong>de</strong>m a été d’établirun dialogue entre les jeunes, les élus et les intervenants sociaux. Lesjeunes ont <strong>de</strong>mandé un <strong>no</strong>uvel ordre social, <strong>de</strong> <strong>no</strong>uveaux choix <strong>de</strong>société. Les représentants policiers leur ont répondu qu’ils souhaiteraients’impliquer davantage, mais qu’ils ne peuvent se substituer auxautres intervenants sociaux et que les actions préventives répondaienten quelque sorte à cette <strong>de</strong>man<strong>de</strong>.Marie Tousignant a présenté, entre autres, le cadre d’intervention <strong>de</strong>smaisons <strong>de</strong> jeunes. Elle a abordé également <strong>la</strong> question <strong>de</strong> <strong>la</strong> perception<strong>de</strong> <strong>la</strong> police qu’ont les jeunes fréquentant <strong>la</strong> ressource. Elle a racontéque, pendant une discussion <strong>de</strong> groupe, les jeunes ont associé <strong>la</strong> policeà l’abus <strong>de</strong> pouvoir en appuyant leurs dires sur l’histoire d’interventionsratées dont ils ont été témoins. Mais, lorsque les intervenantsAtelier 2EXPÉRIENCES POSITIVES DE COLLABORATIONont poussé <strong>la</strong> réflexion, les jeunes ont dit se sentir protégés par <strong>la</strong>police et respecter cette institution. Le travail <strong>de</strong>s animateurs et <strong>de</strong>spoliciers, selon madame Tousignant, est <strong>de</strong> créer un contact positifet un lien <strong>de</strong> confiance entre les groupes concernés.Richard Bégin a présenté pour sa part les réponses obtenues à <strong>la</strong>question <strong>de</strong> <strong>la</strong> perception <strong>de</strong> <strong>la</strong> police par les jeunes. Confirmant <strong>la</strong>majorité <strong>de</strong>s opinions relevées par madame Tousignant, il a ajoutéque <strong>la</strong> vision qu’ont les jeunes <strong>de</strong> <strong>la</strong> police est souvent concentréedans <strong>de</strong>s stéréotypes sociaux véhiculés par les médias, <strong>no</strong>tamment.Si<strong>no</strong>n, les jeunes catégorisent les policiers en bons et méchants policierset sont davantage sévères envers les policières. La perception positivequ’ils ont <strong>de</strong> l’agent qui prend le temps <strong>de</strong> leur parler est souventsalvatrice <strong>de</strong> l’image <strong>de</strong> <strong>la</strong> police comme institution. Quelques policiersprésents dans <strong>la</strong> salle se sont interrogés sur <strong>la</strong> préservation du lien<strong>de</strong> confiance entre les jeunes et les intervenants dans <strong>de</strong>s situations<strong>de</strong> commission <strong>de</strong> délit. Les intervenants ont répondu que, quand<strong>la</strong> sécurité <strong>de</strong>s jeunes ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> société est compromise, <strong>la</strong> situationdoit être dé<strong>no</strong>ncée, au risque que ce<strong>la</strong> ait un effet négatif sur <strong>la</strong>re<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> confiance.Présentateurs pour l’équipe <strong>de</strong> <strong>la</strong> Côte-Nord:Jean Babin, Sûreté du Québec ; Line Caron, Agence <strong>de</strong>développement <strong>de</strong> réseaux locaux <strong>de</strong> services <strong>de</strong> santé et <strong>de</strong>services sociaux ; Roger Montigny, ministère <strong>de</strong> l’ÉducationCet atelier présentait trois expériences <strong>de</strong> col<strong>la</strong>borations réussiesalliant <strong>de</strong>s ressources <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté et <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> servicespoliciers. La première présentation décrivait un projet <strong>de</strong> préventionmis en p<strong>la</strong>ce pour pallier le manque d’harmonisation et <strong>de</strong> coordinationen matière <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong> l’alcoolisme et <strong>de</strong> <strong>la</strong> toxicomaniechez les jeunes par les intervenants <strong>de</strong> <strong>la</strong> Côte-Nord. Un p<strong>la</strong>n d’actionintersectoriel régional <strong>de</strong> prévention et <strong>de</strong> promotion <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé etdu bien-être à l’école a été imp<strong>la</strong>nté en 2003. Une table régionaleintersectorielle ainsi qu’une équipe intersectorielle régionale (ministère<strong>de</strong> <strong>la</strong> Santé et <strong>de</strong>s Services sociaux, ministère <strong>de</strong> l’Éducation, Sûretédu Québec, Tribunal <strong>de</strong> <strong>la</strong> jeunesse, commissions sco<strong>la</strong>ires, etc.) ontété mises en p<strong>la</strong>ce pour favoriser une intervention unifiée et cohérenteauprès <strong>de</strong>s jeunes, tout en soutenant l’imp<strong>la</strong>ntation sur le p<strong>la</strong>n régional.La région dispose à présent <strong>de</strong> personnes-ressources intersectoriellesen prévention qui travaillent en col<strong>la</strong>boration et en concertation àpartir d’un p<strong>la</strong>n d’action conjoint.La <strong>de</strong>uxième présentation traitait d’un projet conçu dans le secteurRivière-<strong>de</strong>s-Prairies <strong>de</strong> Montréal. L’équipe Rivière-<strong>de</strong>s-Prairies (RDP)est composée <strong>de</strong> jeunes adultes qui supervisent, prennent en charge,Présentateur pour l’équipe <strong>de</strong> Rivière-<strong>de</strong>s-Prairies:Pierreson VavalPrésentateur pour Sécuri-Parc :Jean-François Vézina, Service <strong>de</strong> police <strong>de</strong> Québecencadrent et organisent <strong>de</strong>s activités sportives, sociales et culturellesavec <strong>de</strong>s jeunes (principalement d’origine haïtienne) après les heuresd’école. L’équipe RDP vise également à montrer aux jeunes queles animateurs (coachs), qui sont <strong>de</strong>s modèles pour eux, ont <strong>de</strong>sre<strong>la</strong>tions positives avec <strong>de</strong>s intervenants du milieu provenant <strong>de</strong>domaines comme <strong>la</strong> police et l’éducation. L’équipe RDP travailleen étroite col<strong>la</strong>boration, entre autres, avec le Service <strong>de</strong> police <strong>de</strong><strong>la</strong> Ville <strong>de</strong> Montréal, les écoles, une maison <strong>de</strong> jeunes et le CLSCdu territoire.La <strong>de</strong>rnière présentation portait sur le projet Sécuri-Parc <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville<strong>de</strong> Québec. Une équipe intervient dans les parcs et sur les pistes cyc<strong>la</strong>bleslorsque <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> regroupements <strong>de</strong> jeunes pose problème.Elle est formée <strong>de</strong> quatre policiers ainsi que <strong>de</strong>s patrouilleurs cyclistesdu groupe Vélo-Sécur. L’équipe travaille en proche col<strong>la</strong>boration avecle Service <strong>de</strong>s loisirs, <strong>de</strong>s sports et <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie communautaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville.Sécuri-Parc met également en application un programme <strong>de</strong> préventionqui inclut, entre autres, <strong>de</strong>s conférences dans les écoles et l’é<strong>la</strong>borationd’activités préventives.18 INTERSECTION, N 0 <strong>27</strong>


Pendant l’atelier, <strong>la</strong> question <strong>de</strong>s liens entre <strong>la</strong> police et <strong>la</strong> Direction<strong>de</strong> <strong>la</strong> protection <strong>de</strong> <strong>la</strong> jeunesse (DPJ) a été tout d’abord abordée parl’entremise <strong>de</strong> l’Entente multisectorielle re<strong>la</strong>tive aux enfants victimesd’abus sexuels, <strong>de</strong> mauvais traitements physiques ou d’une absence<strong>de</strong> soins menaçant leur santé physique.Rendue <strong>publique</strong> en 2000, l’entente multisectorielle a connu uneimp<strong>la</strong>ntation progressive dans différentes régions du Québec. Malgréles efforts faits, certaines divergences régionales persistent quant à<strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> <strong>la</strong> concertation, <strong>de</strong> <strong>la</strong> communication et <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation<strong>de</strong>s acteurs concernés. Néanmoins, les conférenciers représentantdifférents milieux – <strong>la</strong> DPJ, <strong>la</strong> Couronne et le milieu policier –s’entendaient pour constater que l’entente a amélioré significativementles interventions faites auprès <strong>de</strong>s enfants victimes. Ainsi, danschaque organisation visée, <strong>de</strong>s personnes ont été formées pour appliquerl’entente. Toutes les interventions qui en découlent, dès le signalementet jusqu’à l’étape ultime <strong>de</strong> prise <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> protection,sont prioritaires et p<strong>la</strong>nifiées ensemble; par exemple: qui va rencontrerl’enfant? Comment <strong>la</strong> rencontre va-t-elle se dérouler? Cette façon<strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r permet <strong>de</strong> réduire sensiblement les dé<strong>la</strong>is, d’améliorerDepuis un an, les policiers expérimentent <strong>la</strong> LSJPA. À travers lesmesures extrajudiciaires, les sanctions extrajudiciaires et les organismes<strong>de</strong> justice alternative, certains s’y retrouvent, d’autres pas.Malgré les formations offertes, les policiers semblent encore hésitantsà utiliser tous les outils que leur offre <strong>la</strong> loi. Ils sont, <strong>de</strong> plus, malinformés sur les mesures <strong>de</strong> renvoi <strong>de</strong> même que sur les organismesqui en ont <strong>la</strong> responsabilité. Les policiers bénéficient <strong>de</strong> <strong>no</strong>uveauxpouvoirs discrétionnaires visant à améliorer l’efficacité <strong>de</strong> leursinterventions, dont l’avertissement et le renvoi, qui sont <strong>de</strong>s options<strong>de</strong> rechange au système judiciaire.À Montréal, sans provenir d’une recherche exhaustive, les observations<strong>la</strong>issent croire que les policiers favorisent l’utilisation <strong>de</strong> l’avertissement.Sur 503 arrestations rapportées entre janvier et avril 2004,395 cas se sont soldés par un avertissement, contre 60 accusations et48 mesures <strong>de</strong> renvoi. Veulent-ils s’assurer que leur interventionsera inscrite au Centre <strong>de</strong> renseignements policiers du Québec?Veulent-ils éviter les rapports d’accusation ? Ont-ils bien comprisle processus <strong>de</strong>s renvois ou n’ont-ils tout simplement pas confianceSPÉCIAL SÉMINAIRE 2004Atelier 3LES LIENS ENTRE LA POLICE ET LA DIRECTION DE LA PROTECTION DE LA JEUNESSEPrésentatrices :Simone Corneau, Direction <strong>de</strong> <strong>la</strong> protection <strong>de</strong> <strong>la</strong> jeunesse ; Nancy Demers, éducatrice ;Nadine Dubois, procureure <strong>de</strong> <strong>la</strong> Couronne; Julie Filteau, Service <strong>de</strong> police <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville <strong>de</strong> LévisLes ateliers (<strong>de</strong>uxième journée)<strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> <strong>la</strong> preuve et d’éviter le dédoublement <strong>de</strong>s interventions.Autre exemple: plusieurs étapes <strong>de</strong> l’enquête policière et <strong>de</strong> l’évaluation<strong>de</strong> <strong>la</strong> DPJ sont menées conjointement. Ainsi, lorsque <strong>la</strong>police rencontre l’enfant, le suspect ou les témoins, <strong>la</strong> DPJ assiste,en régie, à <strong>la</strong> déposition. Finalement, les partenaires s’échangent tousles documents pertinents, ce qui favorise une meilleure cohérence<strong>de</strong>s interventions.Pendant <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> présentation, <strong>de</strong>s propositions concrètes<strong>de</strong> col<strong>la</strong>boration entre les éducateurs en centre d’accueil et les policiersont été présentées. Ainsi, dans <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> fugue, une fois lejeune retrouvé, une meilleure rétroaction <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong> <strong>la</strong> policeserait souhaitable. Ce<strong>la</strong> permettrait au centre d’accueil <strong>de</strong> prendreles mesures nécessaires pour éviter que <strong>la</strong> situation ne se reproduise.Dans un autre ordre d’idées, lorsqu’un policier va au centre pourinterroger un jeune, il serait important que cette visite soit concertéeavec les éducateurs. Enfin, <strong>la</strong> présence d’un intervenant unique (agent<strong>de</strong> liaison) susceptible <strong>de</strong> faire le lien entre le service <strong>de</strong> police et lecentre contribuerait gran<strong>de</strong>ment à assurer une meilleure concertationentre les organisations.Atelier 4LA LOI SUR LE SYSTÈME DE JUSTICE PÉNALE POUR LES ADOLESCENTS (LSJPA). UN AN PLUS TARD.Présentatrices :Cathie Rossig<strong>no</strong>l, travailleuse sociale ; Danielle Bouchard, Sûreté du Québec ; Suzanne Bellemare et Julie Dumont, L’AutreAvenue, organisme <strong>de</strong> justice alternativeaux organismes qui les gèrent? Beaucoup <strong>de</strong> questions sur lesquellesil va falloir se pencher.D’un autre côté, <strong>la</strong> Sûreté du Québec en Estrie a conçu un programme<strong>de</strong> formation et <strong>de</strong> suivi sur les mesures extrajudiciaires. Au cours <strong>de</strong>cette première année d’imp<strong>la</strong>ntation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>no</strong>uvelle loi, ils ont évaluéles interventions, rencontré les policiers, fourni <strong>de</strong>s renseignementssupplémentaires et créé <strong>de</strong>s liens avec les organismes <strong>de</strong> justicealternative. De façon soutenue, ils ont aidé les policiers dans l’assimi<strong>la</strong>tion<strong>de</strong>s <strong>no</strong>uvelles dispositions, et ce<strong>la</strong> marche. Bien renseignés,les policiers utilisent avec discernement le pouvoir discrétionnairequi leur est conféré. Un exemple à suivre.Par ailleurs, certains organismes communautaires n’ont pour ainsi direjamais <strong>de</strong> contact avec les policiers qui adressent les jeunes enrenvoi. Ils n’ont donc pas <strong>la</strong> chance <strong>de</strong> faire connaître leurs services,les mesures qu’ils imposent aux jeunes <strong>de</strong> même que le type <strong>de</strong>suivi qu’ils font <strong>de</strong>s dossiers qui leur sont confiés.Un an, c’est jeune, même pour une loi. Poursuivons <strong>no</strong>s efforts pourmieux en maîtriser les rouages.Suite à <strong>la</strong> page 20INTERSECTION, N 0 <strong>27</strong>19


HEURE DE POINTERubrique à potins divers, « Heure <strong>de</strong> pointe » vous permet d’obtenir <strong>de</strong>s renseignements sur <strong>de</strong>sconférences à venir, <strong>de</strong>s livres à lire, <strong>de</strong>s vidéos à regar<strong>de</strong>r, <strong>de</strong>s ressources à utiliser, etc. Spécialiste<strong>de</strong>s scoops, « Heure <strong>de</strong> pointe » vous p<strong>la</strong>ce dans le feu <strong>de</strong> l’action.Changement au programme : Séminaire et Prixd’excellence <strong>Intersection</strong> <strong>2005</strong> reporté en 2006Pour permettre <strong>la</strong> tenue <strong>de</strong> l’événement d’envergure qu’a été leColloque international francophone « La police et les citoyens »(an<strong>no</strong>ncé à <strong>la</strong> page 3 <strong>de</strong> <strong>la</strong> présente publication), <strong>Intersection</strong> areporté en 2006 le séminaire initialement prévu à Saint-Jean-sur-Richelieu en <strong>2005</strong>. En effet, <strong>la</strong> logistique requise ainsi que le financementd’une telle activité ne pouvaient être réalisés concurremmentà cet événement international. De plus, afin <strong>de</strong> faciliter l’inscriptiond’agent(e)s <strong>de</strong> police «terrain» au colloque international, <strong>Intersection</strong>a remis <strong>de</strong>s bourses à une douzaine d’entre eux selon une procédurepré-établie par le comité du séminaire.Dans <strong>la</strong> foulée <strong>de</strong> ce «changement au programme», <strong>no</strong>us vousprions <strong>de</strong> <strong>no</strong>ter que <strong>la</strong> remise <strong>de</strong>s Prix d’excellence <strong>Intersection</strong><strong>2005</strong> sera également reporté en 2006. Ces prix visent <strong>no</strong>tamment<strong>la</strong> reconnaissance par les pairs <strong>de</strong> situations liées à <strong>la</strong> sécurité<strong>publique</strong> en résolution <strong>de</strong> problèmes. Nous serons donc plus àmême <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à leur remise, en 2006, dans le cadre «traditionnel»du séminaire <strong>Intersection</strong>.Nous espérons que vous avez eu un excellent colloque. Nous <strong>no</strong>usretrouverons donc vraisemb<strong>la</strong>blement à Saint-Jean-sur-Richelieuen compagnie <strong>de</strong> <strong>no</strong>tre hôte, monsieur Rhéaume Ringuette, quelquepart au mois <strong>de</strong> mai 2006.Suite <strong>de</strong> <strong>la</strong> page 19Atelier 5PROTÉGER SANS EXCLUREPrésentatrices :Sylvie Hamel, chercheure, Institut <strong>de</strong> recherche pour le développement social <strong>de</strong>s jeunes ;Julie Cloutier, Service <strong>de</strong> police <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville <strong>de</strong> QuébecMadame Hamel a présenté certains constats liés à <strong>la</strong> rechercheeffectuée sur les gangs <strong>de</strong> jeunes à Montréal. Dans un premiertemps, les interventions chez les gangs <strong>de</strong> jeunes <strong>de</strong> Montréalfurent surtout <strong>de</strong> type «musclées» et donnèrent peu <strong>de</strong> résultats àlong terme. Par <strong>la</strong> suite, les problèmes évoluent, et les luttes entreles gangs <strong>de</strong>viennent interethniques, <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> territoire, etdavantage <strong>de</strong> crimes ou <strong>de</strong> délits sont commis. De plus, les gangs secomplexifient : <strong>la</strong> hiérarchie <strong>de</strong>vient plus évoluée, certains lienssemblent créés avec le crime organisé, et les jeunes membres <strong>de</strong> gangssont <strong>de</strong> plus en plus jeunes. En fait, le phé<strong>no</strong>mène <strong>de</strong>s gangs est plusrépandu et plus violent, avec une criminalité davantage structurée.Les chercheurs se sont aperçus que, si <strong>la</strong> réponse au problème <strong>de</strong>s gangsporte sur l’ampleur du phé<strong>no</strong>mène, celle-ci se fait généralement envase clos et donne peu <strong>de</strong> résultats. Elle ne doit cependant pas êtreexclue, mais doit s’accompagner d’une démarche d’ai<strong>de</strong> qui vise leslea<strong>de</strong>rs. L’attention doit donc porter sur les jeunes eux-mêmes etsur leurs besoins <strong>de</strong> protection (<strong>de</strong>s gangs et parfois <strong>de</strong>s familles),d’affirmation, <strong>de</strong> différenciation, d’i<strong>de</strong>ntification, <strong>de</strong> justice et <strong>de</strong>reconstruction. Cette réponse particulière comporte <strong>de</strong> multiplesfacettes et fait face à <strong>la</strong> véritable complexité du phé<strong>no</strong>mène. ElleLe mon<strong>de</strong> Internet est un milieu complexe pour ceux qui en sontmoins a<strong>de</strong>ptes, et sans limite pour ceux qu’il passionne. Il est doncdifficile d’abor<strong>de</strong>r en profon<strong>de</strong>ur un thème aussi important que <strong>la</strong>prévention sur Internet auprès <strong>de</strong>s jeunes internautes. D’abord, commenttoucher cette clientèle pour faire passer le message? Une <strong>de</strong>s questionsauxquelles il est difficile <strong>de</strong> répondre!Le côté technique d’Internet était le second volet <strong>de</strong> l’atelier. Les questions<strong>de</strong> base: comment faire pour découvrir, connaître <strong>la</strong> provenanceentraîne une intervention multistratégique, en partenariat, et quidoit créer <strong>de</strong>s liens avec les jeunes et <strong>no</strong>n pas les exclure.Par <strong>la</strong> suite, madame Cloutier est venue présenter le projet Macadamparc du Service <strong>de</strong> police <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville <strong>de</strong> Québec, qui a résorbé <strong>de</strong>sproblèmes d’émeutes au centre-ville <strong>de</strong> Québec, plus particulièrementà <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce D’Youville. En fait, après <strong>de</strong>ux années <strong>de</strong> troublesmajeurs (1996 et 1997), le Service <strong>de</strong> police a dû se rendre à l’évi<strong>de</strong>nceque <strong>la</strong> manière forte n’était d’aucune utilité dans ce cas. Une équipea donc été mise sur pied, et <strong>de</strong>s liens ont été tissés avec les jeunespunks occupant <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce D’Youville, mais aussi avec les commerçantset les rési<strong>de</strong>nts du secteur. À force <strong>de</strong> travail, d’écoute, <strong>de</strong> partage et <strong>de</strong>compréhension mutuelle, <strong>de</strong>s règles du jeu c<strong>la</strong>ires et respectées <strong>de</strong> tousont été mises sur <strong>la</strong> table. Un <strong>de</strong>s points forts consiste en l’établissementd’un niveau <strong>de</strong> tolérance variable à l’égard d’une certaineconsommation. Le résultat aujourd’hui? Les jeunes marginaux appuientdorénavant les policiers et font eux-mêmes respecter les règlesétablies auprès <strong>de</strong>s jeunes d’autres régions qui viennent eux aussioccuper l’endroit durant <strong>la</strong> saison estivale. Le dialogue entre les partenairesest toujours présent, et le travail se fait en continu <strong>de</strong>puis letout début.Atelier 6LA GESTION DU CYBERESPACEPrésentateurs :A<strong>la</strong>in Bergeron, Oricom ; A<strong>la</strong>in Bouffard, enquêteur, Sûreté du Québec ; Michel Giroux, Opération point net<strong>de</strong>s messages? Comment empêcher que <strong>no</strong>s jeunes visitent certainssites? Comment outiller les parents pour qu’ils interviennent mieuxauprès <strong>de</strong> leurs enfants ?Cet atelier à saveur très technique réunissait <strong>de</strong>s panélistes ayant un<strong>la</strong>rge bagage <strong>de</strong> connaissances, mais le temps a manqué pour fairele tour <strong>de</strong> ce phé<strong>no</strong>mène en constant mouvement.20 INTERSECTION, N 0 <strong>27</strong>

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