Arman - Vicky David Gallery
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DIRECTION<br />
DE LA COMMUNICATION<br />
DOSSIER DE PRESSE<br />
ARMAN<br />
22 SEPTEMBRE 2010-10 JANVIER 2011<br />
ARMAN
Direction de la communication<br />
75191 Paris cedex 04<br />
Directrice<br />
Françoise Pams<br />
téléphone<br />
00 33 (0)1 44 78 12 87<br />
courriel<br />
françoise.pams@centrepompidou.fr<br />
attachée de presse<br />
Céline Janvier<br />
téléphone<br />
00 33 (0)1 44 78 49 87<br />
courriel<br />
celine.janvier@centrepompidou.fr<br />
Direction des éditions<br />
attachée de presse<br />
Evelyne Poret<br />
téléphone<br />
00 33 (0)1 44 78 15 98<br />
courriel<br />
evelyne.poret@centrepompidou.fr<br />
www.centrepompidou.fr<br />
DOSSIER DE PRESSE<br />
ARMAN<br />
22 SEPTEMBRE 2010-10 JANVIER 2011<br />
GALERIE 2, NIVEAU 6<br />
SOMMAIRE<br />
1. COMMUNIQUÉ DE PRESSE PAGE 3<br />
2. PLAN ET PRÉSENTATION DE L’EXPOSITION PAGE 5<br />
3. REPÈRES BIOGRAPHIQUES PAGE 9<br />
4. PUBLICATIONS ET EXTRAIT DU CATALOGUE PAGE 13<br />
5. AUTOUR DE L’EXPOSITION PAGE 20<br />
6. LISTE DES ŒUVRES PAGE 22<br />
7. PARTENAIRE PAGE 29<br />
8. VISUELS POUR LA PRESSE PAGE 30<br />
9. INFORMATIONS PRATIQUES PAGE 36
21 juillet 2010<br />
Direction de la communication<br />
75191 Paris cedex 04<br />
Directrice<br />
Françoise Pams<br />
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Céline Janvier<br />
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<strong>Arman</strong> : « Pompei’s Syndrome », 1984<br />
© Photo : <strong>David</strong> Reynolds<br />
© Adagp, Paris 2010<br />
COMMUNIQUÉ DE PRESSE<br />
ARMAN<br />
22 SEPTEMBRE 2010-10 JANVIER 2011<br />
GALERIE 2, NIVEAU 6<br />
Le Centre Pompidou consacre, à partir du 22 septembre 2010, une exposition<br />
rétrospective à l’œuvre d’<strong>Arman</strong>, l’une des figures majeures de l’art de l’après-guerre.<br />
L’exposition, qui réunit près de 120 œuvres provenant de prestigieuses institutions<br />
internationales et de collections particulières, propose, en une approche inédite,<br />
une traversée de l’œuvre d’<strong>Arman</strong> de la seconde moitié des années 50 aux dernières<br />
années du XX ème siècle.<br />
Membre fondateur du Nouveau Réalisme, mouvement préconisant de nouvelles<br />
« approches perceptives du réel », <strong>Arman</strong> développe une œuvre en lien direct avec<br />
son époque, utilisant comme matière artistique les objets manufacturés produits<br />
par la société de consommation.<br />
Dans un parcours à la fois didactique et vivant, l’exposition montre les deux fondamentaux<br />
de l’œuvre d’<strong>Arman</strong> : le geste, hérité de la pratique des arts martiaux, à travers un<br />
choix exceptionnel de documents filmés d’actions d’<strong>Arman</strong>, et l’objet comme vecteur<br />
de formes artistiques nouvelles. Le parcours proposé s’organise autour de sept<br />
thèmes qui mettent l’accent sur les grandes problématiques plastiques de l’artiste et<br />
témoignent à la fois de l’originalité et de l’évidente résonance contemporaine de<br />
l’œuvre d’<strong>Arman</strong>.
4<br />
«J’ai commencé comme peintre (…) J’ai besoin physiquement, pratiquement de toucher la couleur.<br />
Ayant trouvé ce système pour capturer la peinture qui sort des tubes, en la prenant dans le<br />
Plexiglas ou le polyester, elle devient objet. La couleur devient objet. Je me suis beaucoup amusé<br />
avec ça. J’ai fait des œuvres monochromes, d’autres très colorées : j’ai refait le peintre. »<br />
<strong>Arman</strong>, Entretien avec Daniel Abadie, «L’archéologie du futur» (Cat. Jeu de Paume, 1998)<br />
L’artiste est en effet peintre de formation, mais il abandonne dès 1955 le pinceau pour le tampon,<br />
avec lequel il imprime la surface de la feuille ou de la toile par des gestes automatiques.<br />
Influencé par les grandes figures des avant-gardes historiques comme Schwitters, Picasso ou<br />
le typographe proche du groupe De Stijl, Nikolaas Werkman, <strong>Arman</strong> va, dès 1958, intégrer à<br />
son langage le grand format et la règle de composition en all over de l’expressionnisme abstrait<br />
américain.<br />
À partir de 1957, en lien avec le milieu de la musique concrète, <strong>Arman</strong> recourt à des objets<br />
enduits de peinture qui déposent la trace de leur passage sur la surface de la toile ; ce sont les<br />
« Allures d’objets ». À travers ces recherches, l’objet s’impose peu à peu dans le cadre pictural<br />
en s’appuyant sur la notion de quantitativisme.<br />
Dès lors, l’artiste fait entrer l’objet dans son processus de création en le revendiquant en tant<br />
que « fait plastique » ; ainsi, les célèbres et souvent controversées « Poubelles » présentent<br />
le détritus comme matière artistique, inscrivant <strong>Arman</strong> dans une démarche résolument postmoderne.<br />
Dans le cadre de l’exposition <strong>Arman</strong>, la Galerie des enfants propose un dispositif interactif pour<br />
le jeune public à partir de trois ans, en lien avec l’univers de l’artiste. L’objet et le geste serviront<br />
de fils conducteurs au parcours, croisant tout à la fois les innovations du créateur et le monde<br />
sensible de l’enfant. Immergés au cœur d’une « usine poétique et contemporaine » créée par le<br />
designer-plasticien Adrien Rovero, les enfants expérimenteront de façon sensorielle et collective<br />
les procédés d’<strong>Arman</strong> (tampons, coupes d’objets, portrait-robot…) pour poser un regard neuf sur<br />
le monde qui les entoure.<br />
en partenariat avec<br />
en partenariat media avec
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5<br />
2. PLAN ET PRÉSENTATION DE L’EXPOSITION<br />
Une exposition rétrospective consacrée à <strong>Arman</strong>, disparu en 2005, se devait de remettre en perspective<br />
une longue et riche carrière. <strong>Arman</strong> était boulimique dans sa création mais aussi dans la vie, dans<br />
son rapport aux êtres et aux choses, aux objets de son affection. Cette profusion de passions, d’initiatives,<br />
de créations, de collections, a entouré sa création proprement dite, d’agrégats qui en ont perturbé voire<br />
masqué les fondements.<br />
La présente manifestation est fondée sur un choix de 120 œuvres, réalisées à des périodes différentes de<br />
la vie de l’artiste. <strong>Arman</strong> mit au point entre 1956 et 1962 les fondamentaux de son langage: l’accumulation,<br />
la colère, la coupe, la poubelle…, qui sont autant de procédures et de problématiques sur lesquelles il allait<br />
revenir tout au long de sa carrière, avec une volonté d’approfondissement, d’évolution, de mise à jour<br />
de son langage originel. Deux grandes installations, Conscious Vandalism (1975) et The Day After (1982)<br />
illustrent le retour ultime de l’artiste sur la colère inaugurée en 1961 et la combustion inaugurée en 1964.<br />
Le schéma de la carrière d’<strong>Arman</strong>, dont une rétrospective devait rendre compte, nous semblait répondre non<br />
pas d’un schéma linéaire mais plutôt d’un dessin en étoile, où l’artiste est un centre d’où partent ses axes<br />
programmatiques. Ce schéma initial se développant deviendra chez <strong>Arman</strong> une véritable toile d’araignée.<br />
Ce constat nous a amené à concevoir l’exposition en sections thématiques, transhistoriques, fidèle<br />
ainsi aux allers et retours qu’<strong>Arman</strong> lui-même a opérés. Le parcours va permettre au visiteur de réaliser<br />
plusieurs traversées de la carrière d’<strong>Arman</strong>, comme une série de coupes dans son œuvre, pour en<br />
reconstituer ensuite mentalement le bouillonnement.<br />
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<strong>Arman</strong> aimait les objets; aucun doute n’est permis. Pour autant il ne procédait pas par une accumulation<br />
aléatoire ou informe mais selon le mode du tiroir ou du casier, chers aux artisans. <strong>Arman</strong> collectionnait<br />
et classait. Il s’est pris de passion pour le jeu d’échec puis ensuite pour le jeu de go. Alors que le premier<br />
repose sur la neutralisation ou la capture des pièces les plus importantes de son adversaire, le jeu de go<br />
consiste en une stratégie d’appropriation d’un territoire quadrillé. Ce paradigme de la case, présent dans<br />
le jeu et dans le langage artistique d’<strong>Arman</strong>, nous a semblé opérant pour bâtir le plan de l’exposition sur<br />
un schéma de go ban et concevoir le parcours comme un territoire armanien.<br />
L’exposition propose de resituer l’objet dans la problématique du geste ou de la situation. Adepte des arts<br />
martiaux comme Yves Klein, dès les allures d’objets puis ensuite avec les colères, <strong>Arman</strong> met en œuvre<br />
une science du geste par lequel il transforme l’objet de son élection. Le public pourra découvrir lui-même<br />
cette science du geste chez <strong>Arman</strong>, au travers de nombreuses images d’archives d’<strong>Arman</strong> en action. Pour<br />
la première fois dans une exposition monographique qui lui est dédiée, seront intégrées deux créations<br />
cinématographiques, fruits d’une collaboration entre <strong>Arman</strong> et un cinéaste, Jacques Brissot en 1959-60<br />
puis Jean-Pierre Mirouze en 1972.<br />
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6<br />
ENTRÉE<br />
� La Victoire de Salemotrice, Accumulation Renault n°101, 1967<br />
SALLE 1 : DE L’INFORMEL À L’OBJET<br />
L’artiste est peintre de formation mais il abandonne dès 1954-55 le pinceau pour le tampon, avec lequel<br />
il imprime la surface de la feuille ou de la toile par des gestes automatiques. Influencé par de grands<br />
ainés issus des avant-gardes historiques (Schwitters, Werkman), <strong>Arman</strong> adopte par ailleurs rapidement<br />
les fondamentaux de la peinture de son temps, en l’occurrence de l’expressionnisme abstrait américain,<br />
le grand format et la règle de composition du all over. À partir de 1957, en lien avec le milieu de la<br />
musique concrète, <strong>Arman</strong> recourt à des objets enduits de peinture qui déposent la trace de leur passage<br />
sur la surface de la toile; ce sont les Allures d’objets. Les premiers cachets, les allures d’objets<br />
puis les allures-colères amorcent dans l’œuvre les principes d’accumulation et de colère et légitiment<br />
progressivement la présence de l’objet au sein du tableau.<br />
� Allure d'objets II, 1959<br />
SALLE 2 : LES POUBELLES, LE PLEIN<br />
Vers la fin de l’année 1959, <strong>Arman</strong> expérimente sa première Poubelle déversant le contenu de la poubelle<br />
ménagère de sa belle-mère dans une boîte en verre. Pendant trois ans, il réalise des Poubelles selon<br />
ce principe. Quelques mois plus tard, <strong>Arman</strong> initie sa série des Portraits-robots avec ceux d’Yves Klein<br />
et d’Iris Clert. Le jeu artistique consiste à réunir dans une boîte des objets fournis par la personne selon<br />
une liste pré-établie. Il ne s’agit pas d’exécuter un rébus littéraire ou descriptif mais de mettre en exergue<br />
l’essence même de la personnalité de la personne concernée. Après la retentissante exposition «Le Vide»<br />
de son ami Yves Klein, à la Galerie Iris Clert en 1958, <strong>Arman</strong> propose d’y organiser l’exposition «Le Plein».<br />
Il faudra le succès commercial de son exposition des Poubelles à la galerie Schmela en Allemagne pour<br />
convaincre Iris Clert de livrer sa galerie au plein armanien. Remplie jusqu’au plafond de détritus et objets<br />
de rebut, l’exposition sera fermée au bout de dix jours à cause de débuts de décomposition.<br />
<strong>Arman</strong> découvre, au début des années 70, le plastique «masscast» à polymérisation extrêmement rapide,<br />
permettant de traiter des volumes beaucoup plus importants. Il reprend en 1971 la série des Poubelles<br />
en incluant cette fois-ci d’un bloc tous les déchets, y compris organiques. En 1972, sur une idée d’<strong>Arman</strong>,<br />
Jean-Pierre Mirouze réalise un film intitulé Sanitation. En filmant le ramassage et le stockage des milliers<br />
de tonnes d’ordures produites chaque jour par la ville de New York, il décrit une sorte de voyage<br />
hallucinant dans l’univers des déchets et rebuts de la société de consommation, avec pour bande-son<br />
une musique lancinante et répétitive de Terry Riley.<br />
SALLE 3 : LA MASSE CRITIQUE DE L’OBJET<br />
<strong>Arman</strong> évoque avec Daniel Abadie (France Culture, À voix nue) comment lui est venue l’intuition de<br />
l’accumulation, en regardant ses boîtes d’objets collectés: «…La plus profonde contenait des ampoules<br />
de postes radio, dorées, argent, certaines noires. C’était bien plein. Je la regarde et j’ai une sorte d’impulsion.<br />
Je cherche partout, je trouve un rhodoïd, je le coupe à la taille de la boîte, je prends des petits clous -j’ai<br />
toujours été très bricoleur- et pan pan je le cloue tout autour de la boîte. Puis je prends un pinceau avec<br />
du noir - j’employais un noir-gris pour faire tableau d’école - je peins les côtés de la boîte et sur à peu près<br />
1cm le rhodoïd. Je le redresse et j’ai ma première Accumulation ». L’accumulation est la répétition en grand<br />
nombre d’un objet de même type, presque identique ; elle fait valoir le principe de production en série d’un<br />
même objet mais aussi de singularité de chacun dans sa très grande ressemblance avec le suivant. Avec<br />
l’accumulation, <strong>Arman</strong> invente un langage formel qui prend acte de la production industrielle massive<br />
comme nouvelle réalité; en cela les accumulations sont une défense et illustration du Nouveau Réalisme<br />
de Pierre Restany. L’accumulation marque également l’aboutissement artistique d’un contexte familial<br />
où l’on cultive la passion de la collection. <strong>Arman</strong> concevra de nombreux développements à l’accumulation,<br />
avec notamment les accumulations en relation (Heroic Time) et les accumulations de collections,<br />
où les œuvres sont fortement structurées en casiers. Dans Accumulations naturelles, Nice 1960, montage<br />
de Jean-Pierre Mirouze, <strong>Arman</strong> est filmé dans les décharges, chez les ferrailleurs et récupérateurs<br />
de la banlieue niçoise à la recherche de ses matériaux de prédilection, les objets de rebut.<br />
�Home sweet home, 1960
7<br />
SALLE 4 : COLÈRES ET COUPES<br />
À partir de 1961, <strong>Arman</strong> réalise ses premières colères, action physique liée au souffle des arts martiaux<br />
et qui permet à l’artiste de transformer un objet trouvé ou ready made en une forme artistique de<br />
l’éclatement. Deux œuvres monumentales illustrent les colères: Die Weisse Orchid �, (1963), carcasse<br />
de voiture de sport provenant d’une performance spectaculaire de l’artiste à Essen en Allemagne en 1963,<br />
jamais présentée à Paris, et Chopin’s Waterloo, réalisée à la Galerie Saqqarah à Gstaat en 1962<br />
(coll. Centre Pompidou, Mnam). La seconde procédure plus «froide» et réfléchie est celle de la coupe,<br />
grâce à laquelle <strong>Arman</strong> réalise de véritables métamorphoses d’objets: cette procédure répond soit<br />
d’une volonté de donner à voir l’intérieur de l’objet (Parade) soit de déstructuration et d’anamorphose<br />
de l’objet (Subida al cielo mais aussi Du producteur au consommateur)<br />
SALLE 5 : L’ARCHÉOLOGIE DU FUTUR<br />
Très vite, <strong>Arman</strong> prend conscience de la fragilité extrême de ses Combustions et de ses Coupes.<br />
Le recours à des matériaux tels que la résine ou le ciment vont lui permettre de protéger des œuvres<br />
constituées de débris. L’immersion des objets dans une matière fait référence aux fossiles, aux strates<br />
géologiques, mais aussi aux sites archéologiques. De ses premiers objets noyés dans la résine, <strong>Arman</strong><br />
tire une réflexion philosophique sur le temps, le présent et ses traces dans le futur. La transparence<br />
de la résine polyester nous guide vers l’allégorie pompéienne, tandis que l’opacité du béton ou les couleurs<br />
gris-bleutées de ces Émersions évoquent plutôt les catastrophes écologiques contemporaines (Le Piano<br />
de Néron, 1999). La série d’objets en bronze dite Atlantis, dont Vanités et Inclination (1991), évoque des<br />
objets engloutis sous les mers, pour lesquels l’artiste se transforme en archéologue exhumant son propre<br />
présent. Les Combustions, réalisées parallèlement à ces séries, participent également à l’exploration<br />
de cette volonté de destruction sublime. La fragilité de l’objet saisi au moment critique de sa fin évoque<br />
une esthétique de la ruine, engageant notre rapport au temps et son fort pouvoir philosophique. Il réalise<br />
ainsi en 1985, une œuvre monumentale The Day After, à partir de la Combustion d’un salon complet de<br />
style Louis XV, fondu en bronze.<br />
Gérard Patris, tourne en 1966, École de Nice film dans lequel <strong>Arman</strong> s’apprête à mettre le feu à un piano.<br />
Avant le sacrifice auquel ont été conviés ses amis, il précise le sens de sa démarche qui tourne autour<br />
du paradoxe destruction/création. Une fois la Combustion terminée l’artiste coule minutieusement<br />
du plastique liquide sur les débris calcinés du piano jusqu’à le figer dans un état où il n’est déjà plus<br />
un instrument de musique mais une œuvre d’art.<br />
� Fauteuil d’Ulysse, 1966<br />
SALLE 6 : ARMAN ET RENAULT: ART ET INDUSTRIE<br />
<strong>Arman</strong> aura l’opportunité de travailler à partir de l’objet phare de la société industrielle de masse:<br />
l’automobile. Grâce à Claude-Louis Renard qui dirige alors les bourses «Départ dans la vie» chez Renault,<br />
<strong>Arman</strong> va pouvoir créer pendant près de deux années des œuvres à partir d’éléments sortant des chaînes<br />
de montage du constructeur automobile. Confronté pour la première fois à un système de production<br />
industrielle qui «constituait le propre paysage de son art», <strong>Arman</strong> va affronter une situation de travail<br />
inédite, répondant parfaitement à son appétence naturelle pour le sériel et le répétitif. Bien qu’ayant déjà<br />
eu recours à des pièces mécaniques, le projet Renault marque un tournant dans sa carrière; <strong>Arman</strong><br />
se confronte au cycle «production–consommation–destruction», qui répond aux problématiques de son<br />
propre travail. La découverte de ces objets non-finis, à des étapes intermédiaires de leur construction<br />
lui permet d’aborder un nouvel aspect de sa réflexion sur l’objet-métaphore de notre société. Le résultat<br />
est un renouvellement magistral du langage mis en place avec ses Accumulations; les œuvres produites,<br />
ses grandes sculptures notamment, d’une diversité et d’une richesse extraordinaire, reviennent sur<br />
les problématiques du formalisme dans l’histoire de la sculpture contemporaine et se référent autant<br />
à Vladimir Tatline, à Antoine Pevsner ou au minimalisme.<br />
SALLE 7 : J’AI REFAIT LE PEINTRE<br />
En 1966, À New York, <strong>Arman</strong> se tourne à nouveau vers la peinture et la couleur, qu’il institue cette fois<br />
comme objet en incluant des tubes de couleurs dans la résine. «I am a born again painter», aime-t-il<br />
déclarer alors. Mais vingt ans plus tard, <strong>Arman</strong> revient à la peinture mise en parenthèse au début des
8<br />
années 60 pour l’objet. <strong>Arman</strong> fait la démonstration de ses dons pour la couleur dans d’imposantes<br />
œuvres qui marquent son retour à la gestualité. C’est donc pris d’une «frénésie post-pollockienne»<br />
qu’il accumule et piétine avec vigueur une grande quantité de tubes; le Shooting d’<strong>Arman</strong> propose une<br />
alternative au dripping de Pollock avec une autre forme de coulée de la peinture sur la toile, qui est une<br />
giclée. Cette technique permet à l’artiste de créer des camaïeux de couleurs, des violentes combinaisons<br />
dont le résultat est paradoxalement d’une douce et subtile harmonie. Rappelons en effet qu’<strong>Arman</strong> n’a<br />
jamais cessé de travailler en gardant à l’esprit la dimension picturale de ses œuvres, et, même s’il s’est<br />
éloigné de la technique pure, il n’en reste pas moins proche de la perception de l’œuvre comme surface,<br />
mettant en avant la question du all over et du geste répétitif de Jackson Pollock. La figure de Vincent<br />
Van Gogh reste une référence fondamentale dans la carrière d’<strong>Arman</strong>, qui rendra hommage en 1994<br />
à la souffrance du peintre à l’oreille coupée, avec des interprétations personnelles de La Nuit étoilée.<br />
<strong>Arman</strong> reproduit dans cette série les formes du tableau original de Van Gogh, à l’aide de tubes écrasés<br />
et de « pinceaux piégés » sur la toile.<br />
� La vie dans la ville pour l'œil, 1965
9<br />
3. REPÈRES BIOGRAPHIQUES<br />
<strong>Arman</strong>d Pierre Fernandez naît à Nice le 17 novembre 1928. Son père, Antonio Francesco Fernandez,<br />
originaire d’Espagne, possède un magasin de meubles. La famille s’installe rue du Maréchal Joffre, à Nice<br />
et <strong>Arman</strong>d passe son enfance dans l’univers composite des objets de brocante où lui vient le goût de<br />
la collection. Son père, peintre amateur, lui enseigne les techniques de la peinture à l’huile et l’emmène<br />
dans les foires universelles: les machines coupées, découvrant leur intimité mécanique, fascinent<br />
l’enfant. Il se révèle rapidement doué pour les arts plastiques et convainc ses parents de l’inscrire<br />
à l’École nationale des arts décoratifs de Nice. Bien qu’élève brillant, il quittera l’École en 1949, exaspéré<br />
par son conservatisme.<br />
1947-1950<br />
<strong>Arman</strong>d fait la connaissance d’Yves Klein et de Claude Pascal à l’école de judo de la Police de Nice.<br />
Sous l’influence de Klein, les trois garçons s’orientent vers l’ésotérisme et sont fascinés par la technique<br />
violente et les couleurs pures de Vincent Van Gogh. Par admiration pour lui, Klein et <strong>Arman</strong>d décident<br />
de n’utiliser que leurs prénoms pour signer. En 1948, <strong>Arman</strong>d découvre les principaux acteurs de Dada<br />
et du surréalisme, qui marqueront son travail de peintre. En 1949, il s’inscrit à l’École du Louvre et s’installe<br />
à Paris. Son amitié avec Klein et Pascal ne faiblit pas: ils forment le groupe Triangle.<br />
1951-1959<br />
Il fréquente le milieu artistique parisien grâce à Yves Klein et à Marie Raymond, la mère de Klein, qui lui<br />
présente Anna Staritsky. Cette dernière oriente son travail vers une peinture non-figurative.<br />
Il découvre Hendrik Nicolaas Werkman, typographe hollandais mort en 1945, qui se sert d’un procédé<br />
utilisant la répétition mécanique des mots dans un souci de composition typographique basé sur<br />
le vocabulaire. À Paris, il voit quelques tableaux de Jackson Pollock au Studio Facchetti qui l’impressionnent<br />
et influencent l’esprit et la composition de ses œuvres. Il épouse Éliane Radigue le 17 février 1953<br />
et travaille comme vendeur dans le magasin de son père. Sa peinture devient abstraite et témoigne<br />
de l’influence de Poliakoff et de Nicolas de Staël. Au printemps 1954 à Paris, il découvre Kurt Schwitters<br />
et sera marqué par ces objets de rebut ou fragments de papier dont le jeu abstrait des formes et<br />
des couleurs brisent l’ordre postcubiste. De retour à Nice, il récupère les tampons encreurs administratifs<br />
du magasin de son père et les utilise dans son travail d’artiste, s’intéressant davantage au côté formel<br />
du cachet qu’à son contenu. <strong>Arman</strong> expose ses Cachets à Paris en 1956 et la presse souligne leur influence<br />
néo-dada, mettant en avant leur caractère formel. À l’occasion de sa première exposition personnelle<br />
(galerie La Roue, Paris, juin 1957), Pierre Restany, qu’<strong>Arman</strong>d commence à fréquenter régulièrement,<br />
salue l’évolution du jeune homme à «la tripe picturale». En 1957, une faute typographique de l’imprimeur<br />
sur une affiche transforme son nom en «<strong>Arman</strong>»: il décide de mettre à profit cette coquille et de supprimer<br />
définitivement le «d» de son prénom-nom d’artiste. Yves Klein expose «Le Vide» chez Iris Clert le 28 avril<br />
1958. La galeriste présente, en mai, les peintures récentes d’<strong>Arman</strong> sous le titre «Les Olympiens».<br />
Il fréquente, grâce à sa femme, les personnalités du Groupe de recherches musicales (GRM) dirigé par<br />
Pierre Schaeffer, polytechnicien et ingénieur du son, qui vient d’inventer des appareils qui permettent<br />
d’étirer le son ou de le ralentir, appelant cela Allures d’objets en musique. <strong>Arman</strong> lui emprunte<br />
sa dénomination et débute son travail sur les Allures d’objets qui le mèneront aux premières Colères<br />
et aux Accumulations. En 1959, il crée ses premières Poubelles et rencontre Martial Raysse.<br />
1960-1962<br />
La Galleria Apollinaire à Milan présente le 16 avril 1959 les travaux d’Yves Klein, Jacques Villeglé,<br />
Jean Tinguely, Raymond Hains et François Dufrêne et les Allures-Colères d’<strong>Arman</strong>. Restany, dans la préface<br />
du catalogue, emploie pour la première fois le terme de Nouveaux Réalistes. Ce texte constitue le premier<br />
manifeste du mouvement et revendique l’émergence d’un regard neuf posé sur la société urbaine et<br />
industrielle, sa production (objets) et ses déchets. Alfred Schmela présente dans sa galerie de Düsseldorf<br />
l’exposition «Poubelles et Accumulations» (juin 1959) qui bénéficiera d’un formidable écho européen.<br />
À cette occasion, <strong>Arman</strong> écrit pour le groupe Zéro le texte «Réalisme des accumulations» où il explique<br />
que l’objet possède une valeur en soi, et que l’accumulation permet de le recontexter en lui-même.<br />
Le 25 octobre 1960, Iris Clert présente «Le Plein», réponse d’<strong>Arman</strong> au «Vide» de Klein. L’invitation<br />
au vernissage est adressée sous la forme d’une boîte de sardines remplie de déchets et contenant<br />
un court texte de Pierre Restany, qui estime que cet événement donne au Nouveau Réalisme sa «totale<br />
dimension architectonique». <strong>Arman</strong> débute sa série de portraits-robots et crée le portrait d’Yves Klein
10<br />
et celui d’Iris Clert, rassemblant certains de leurs objets personnels dans une boîte. Le 27 octobre 1960,<br />
<strong>Arman</strong> participe au domicile d’Yves Klein, rue Campagne Première, à la création du groupe des Nouveaux<br />
Réalistes et signe avec François Dufrêne, Raymond Hains, Yves Klein, Martial Raysse, Daniel Spoerri,<br />
Jean Tinguely et Jacques Villeglé le manifeste dont le texte a été rédigé par Pierre Restany. L’exposition<br />
«À 40° au-dessus de Dada» inaugure la galerie J et réunit <strong>Arman</strong>, César, Dufrêne, Hains, Klein, Rotella,<br />
Spoerri, Tinguely et Villeglé (mai-juin 1961). En septembre 1961, à l’occasion d’un film tourné par<br />
les actualités américaines de NBC, <strong>Arman</strong> réalise en direct une Colère de contrebasse qu’il nomme NBC<br />
Rage. Il commence à utiliser de la résine de polyester, cherchant à échapper aux contingences des boîtes<br />
dans lesquelles il fixe les objets avec du fil de fer. À l’invitation de William Seitz, <strong>Arman</strong> participe pour<br />
la première fois à la vie artistique américaine avec l’exposition «The Art of Assemblage» au MoMA<br />
de New York (octobre 1961). <strong>Arman</strong> commence à découper les objets en tranche (Coupes): cette technique<br />
lui permet de déstructurer l’objet à volonté en créant des rappels avec des mouvements artistiques<br />
antérieurs, comme le cubisme, le constructivisme ou le futurisme. Yves Klein réalise le portrait-relief<br />
d’<strong>Arman</strong> en janvier et meurt brutalement le 6 juin 1962. <strong>Arman</strong> s’installe à Nice au 156 avenue<br />
de la Lanterne. En août 1962, il réalise en public à la Galerie Saqqârah, à Gstaad, une Colère de piano,<br />
Chopin’s Waterloo. Un contrat est conclu avec Sydney Janis et <strong>Arman</strong> se retrouve propulsé dans la plus<br />
grande galerie des États-Unis.<br />
1963-1966<br />
L’ambiance au sein des Nouveaux Réalistes n’est plus la même, Restany constate que la mort de Klein<br />
a sonné le glas du mouvement et <strong>Arman</strong> décide d’abandonner le Nouveau Réalisme en tant que membre<br />
actif.<br />
En mai 1962, près d’Essen, <strong>Arman</strong> fait exploser à la dynamite la MG du photographe allemand Charles<br />
Wilp qui filme le déroulement de l’opération (Die Wise Orchid). <strong>Arman</strong> commence depuis 1962 à être connu<br />
et décide de s’installer définitivement à New York. L’acte des Coupes apparaît comme complémentaire<br />
à celui de l’Accumulation: dans les deux cas, et de manière différente, il dérange l’identité de l’objet,<br />
le détruit tout en le conservant, arrête le temps et en suspend la perfectibilité. À New York, <strong>Arman</strong> découvre<br />
Canal Street, qui lui apporte une nouvelle mine d’objets issus de séries d’usine: ses Accumulations<br />
y perdent leur identité pour se transformer en surface, cette fois complètement all over. Le polyester,<br />
qu’<strong>Arman</strong> utilise comme colle depuis 1961, prend une place prépondérante dans son œuvre avec<br />
les Inclusions. En 1964, <strong>Arman</strong> expose pour la première fois dans des musées: le Walker Art Center<br />
de Minneapolis et le Stedelijk Museum d’Amsterdam. Alain Jouffroy organise l’exposition «Les Objecteurs<br />
de la Vision» (janvier 1966) qui rassemble les recherches de cinq artistes qui ont orienté un certain<br />
secteur de la création contemporaine en délaissant la peinture au profit de l’objet: <strong>Arman</strong> et Spoerri<br />
sont présentés comme les initiateurs. En 1966, <strong>Arman</strong> débute ses premières Accumulations de tubes de<br />
peinture dans le Plexiglas; il se débarrasse de la boîte en verre au profit d’une suspension dans l’espace,<br />
et met en situation, en inclusion, des coulées de peinture échappées de leurs tubes de couleur.<br />
<strong>Arman</strong> souhaite travailler avec l’objet phare de la société industrielle de masse: l’automobile, et entame<br />
une collaboration avec Renault. S’ensuit une association qui s’étendra sur les deux années suivantes<br />
et aboutira à la création d’une centaine d’œuvres.<br />
1968-1969<br />
<strong>Arman</strong> demande à l’architecte Guy Rottier de lui construire une maison partiellement enterrée à Vence.<br />
L’artiste est intégré à la célèbre exposition «Dada, Surréalism and Their Heritage», organisée par William<br />
Rubin au MoMA (1968). En juin de la même année, il est sélectionné pour représenter la France<br />
à la Biennale de Venise, qui n’échappe pas aux turbulences politiques de mai 1968. Le 11 mars 1969,<br />
le Stedelijk Museum d’Amsterdam présente trente-trois Accumulations Renault (itinérance: Paris,<br />
Danemark, Allemagne, Suisse et Finlande). <strong>Arman</strong> réalise la Colline des pianos, installation dans son jardin<br />
de vieux pianos qu’il enduit régulièrement avec les fonds de pots de résine polyester. À partir de 1970, il<br />
généralise le procédé du saucissonnage d’une ou plusieurs statues parfois surdécoupées et réassemblées.<br />
Le 4 juin 1970, <strong>Arman</strong> réalise Slicing à la Reese Palley <strong>Gallery</strong> à New York : tout objet apporté par un visiteur<br />
est coupé par <strong>Arman</strong> et revendu au profit du Comité de défense des Black Panthers. Le 27 novembre 1970,<br />
Guido Le Noci, Paolo Pilliteri et Pierre Restany organisent une grande exposition rétrospective à Milan,<br />
célébrant le 10e anniversaire de la fondation du groupe des Nouveaux Réalistes. <strong>Arman</strong> signe les portraits<br />
d’ateliers d’artistes : il dépose chez ses amis des conteneurs en plastique en leur demandant d’y jeter leurs<br />
déchets (Christo, Roy Lichtenstein, Sol LeWitt, Robert Rauschenberg, Claes Oldenburg, Andy Warhol…).
11<br />
1971-1978<br />
Son divorce avec Éliane Radigue est prononcé le 25 janvier 1971, et le 13 juillet, <strong>Arman</strong> épouse Corice<br />
Canton à Nice. <strong>Arman</strong> reprend la série des Poubelles en incluant d’un seul bloc tous les déchets dans<br />
le plastique: il réalise ainsi la série des Poubelles organiques qui évite le tri sélectif lié aux questions<br />
de conservation. L’artiste témoigne par cet acte de l’explosion et de l’américanisation de la consommation<br />
moderne. Le 31 janvier 1972, <strong>Arman</strong> devient citoyen américain et prend le nom d’<strong>Arman</strong>d Pierre <strong>Arman</strong>.<br />
Il commence à pratiquer le kung-fu avec sa femme Corice. <strong>Arman</strong>, impressionné par la force et<br />
la surconsommation dont fait preuve la ville de New York, décide de faire son portrait. Il invite son ami,<br />
le réalisateur Jean-Pierre Mirouze, à venir réaliser un film (Sanitation) sur les déchets de New York.<br />
En 1974, <strong>Arman</strong> travaille sur plusieurs projets de décoration monumentale en relation avec l’architecture<br />
et la galerie Daniel Templon à Paris expose les Poubelles organiques. Ces dernières, rangées et dressées<br />
sur des socles, entretiennent avec le spectateur un savant mélange de séduction-répulsion.<br />
En septembre-octobre 1974, une grande rétrospective itinérante américaine ouvre au Museum<br />
of Contemporary Art de La Jolla (Californie) qui couvre toute son activité entre 1958 et 1974. En janvier<br />
1975, le Musée d’art moderne de la Ville de Paris regroupe les Coupes et les Colères prises dans le béton<br />
sous l’intitulé «Objets armés». Le béton génère des contraintes qui demandent un jeu de composition<br />
plus réfléchi, tandis que l’œuvre acquiert un aspect monumental et surréaliste. Le 5 avril 1975,<br />
à 19 heures, <strong>Arman</strong> réalise l’action Conscious Vandalism à la John Gibson <strong>Gallery</strong> de New York en détruisant<br />
un appartement bourgeois qu’il avait installé avec soin. En 1977, le Centre Pompidou met à l’honneur<br />
l’École de Nice pour son ouverture et <strong>Arman</strong> occupe une place prépondérante dans cette présentation.<br />
1979-1988<br />
<strong>Arman</strong> réalise sa première œuvre directement liée à l’architecture, Accumulation fallopienne. Il décide<br />
d’abandonner le jeu de go alors qu’il a obtenu le niveau de 1er dan amateur, car l’investissement demandé<br />
devient trop important. Pour la même raison, il vend sa collection d’art africain et garde seulement les<br />
pièces les plus importantes. En 1982, Jean Hamon fait l’acquisition du Château du Montcel, à Jouy-en-Josas;<br />
<strong>Arman</strong> y réalise Long Term Parking, un imposant volume de deux mille tonnes de béton, de dix-huit mètres<br />
de haut, contenant soixante voitures. <strong>Arman</strong>, qui a réalisé plus de cent soixante expositions personnelles<br />
dans le monde en moins de trente ans, voit sa première rétrospective en France ouvrir ses portes en<br />
juillet 1983 au Musée Picasso d’Antibes. Le clou du spectacle est l’Accumulation de trente guitares en<br />
bronze appelée À ma jolie, transposition des tableaux cubistes de Picasso de 1912. Le 14 juillet 1984 est<br />
inaugurée À la République, pièce monumentale de cinq tonnes et de trois mètres dix de haut représentant<br />
une accumulation de deux cents drapeaux, dans le hall d’honneur du Palais de l’Élysée. La Marisa del Re<br />
<strong>Gallery</strong> présente «The Day After», la Combustion d’un salon complet de style Louis XV, fondu en bronze:<br />
<strong>Arman</strong>, depuis toujours fasciné par la catastrophe, illustre par la destruction de ce décor domestique<br />
un éventuel anéantissement de notre société. En 1985, il débute ses premières séries de tubes<br />
de peinture sur toile et réalise une Accumulation géante de deux mille trois cents tambours de machines<br />
à laver dans sa maison de Vence. En juin 1988, <strong>Arman</strong> réalise un happening sur la scène du Palais<br />
du Peuple, place Tien Anmen, à Pékin: le quatuor à cordes n° 16 de Beethoven est joué par l’orchestre<br />
de l’Opéra de Paris tandis qu’il exécute une Colère d’instruments, Beijing Quartet 1, chorégraphiée<br />
en temps et heure. Cette manifestation a été réalisée au profit du sauvetage de la Grande Muraille<br />
de Chine qui menace de s’effondrer et <strong>Arman</strong> la considérera comme la plus mémorable de sa carrière.<br />
1989-1997<br />
À New York, en 1989, <strong>Arman</strong> entame la série des Shooting Paintings et des Dirty Paintings. Ces nouvelles<br />
procédures découlent d’un désir de recréer avec de la couleur depuis 1987 (Brushing Paintings):<br />
«I am a born a painter again», aime-t-il déclarer. <strong>Arman</strong> mène de front la réalisation de trois séries: Dirty<br />
Paintings, Colors Scales et Under the Skin: il s’agit de peinture mêlant l’objet (tubes de couleur écrasés,<br />
composés en camaïeux, couvrant d’autres objets) à des couches de pigments stratifiés en pâte. Il inaugure<br />
par ailleurs la série des Atlantis: il coule dans le bronze divers objets en intégrant dans le moule du sable<br />
ou des poussières pour donner l’impression d’un long séjour aquatique. <strong>Arman</strong> introduit la thématique du<br />
vélo dans les Shooting Paintings. Particulièrement prolifique, il reprend à New York le fil des Accumulations,<br />
qu’il fait dériver en Accumulations fondamentales. Mémoires accumulés, livre d’entretiens entre <strong>Arman</strong> et<br />
Otto Hahn, paraît aux Éditions Belfond en octobre 1992. Il entame en parallèle à ses sculptures plusieurs<br />
déclinaisons de La Nuit étoilée de Van Gogh (1889), présentées en 1994. L’année suivante, la galerie<br />
Georges-Philippe et Nathalie Vallois expose un ensemble d’Accumulations Renault. Le 2 août est inaugurée<br />
à Beyrouth, au Liban, Hope for Peace, Accumulation monumentale de trente-deux mètres de haut,<br />
dans laquelle quatre-vingt-trois chars de combat sont figés sous six mille tonnes de béton. Restany note<br />
que le monument ne peut pas mieux réaliser la synthèse de cette ville meurtrie par la guerre civile.
12<br />
1998-2005<br />
Le 26 janvier 1998 s’ouvre une grande rétrospective d’<strong>Arman</strong> à la Galerie nationale du Jeu de Paume<br />
(itinérance: Allemagne, Portugal, Israël, Brésil, Espagne, Chine). Daniel Abadie, le commissaire de la<br />
manifestation, a sélectionné une centaine d’œuvres de 1959 à 1997: Accumulations, Colères, Combustions<br />
et Poubelles. Un important catalogue, réunissant un entretien de l’artiste avec Daniel Abadie, est publié.<br />
<strong>Arman</strong> élabore des nouvelles séries: la Nec Mergitur est une série d’objets en immersion dans une<br />
apocalypse de boue et de marée noire. Ces objets coupés en suspension réalisent le rêve de l’artiste: faire<br />
envisager au spectateur l’au-delà du tableau. En 2000, la rétrospective «<strong>Arman</strong>, la traversée des objets»,<br />
est présentée à la Fondation Émile-Hugues de Vence (commissaire: Tita Reut). Il renoue avec la peinture<br />
de chevalet avec une série d’œuvres, Serious Paintings, qui allient la recomposition d’instruments de<br />
musique à leur «mise en scène» en peinture. Il meurt le 22 octobre 2005 à New York des suites d’un cancer.
13<br />
4. PUBLICATIONS<br />
CATALOGUE DE L’EXPOSITION<br />
publié par les Éditions du Centre Pompidou<br />
Directeur d’ouvrage: Jean-Michel Bouhours<br />
Conception graphique: Philippe Millot<br />
Format: 22,5 x 34, relié cousu<br />
368 pages, 300 ill. couleurs<br />
Prix: 44,90¤<br />
ALBUM DE L’EXPOSITION<br />
Format 27 x 27<br />
60 pages, 50 ill. couleurs<br />
Prix: 8,50¤<br />
Retrouvez tous nos produits sur la boutique en ligne: http//boutique.centrepompidou.fr<br />
Pour accompagner l’exposition, les Éditions du Centre Pompidou éditent également un CD et un DVD.<br />
Le CD «<strong>Arman</strong> et la musique», édité par Frank Renevier - Éditions Ensemble, propose une sélection<br />
des musiciens qui ont accompagné la vie d’<strong>Arman</strong>. De Bartok à Beethoven, en passant par Billie Holiday,<br />
Satie ou Brassens, le choix confirme la curiosité et l’éclectisme de l’artiste.<br />
Prix: 22¤<br />
Le DVD «Portrait d’un sculpteur»<br />
un film de Dominik Rimbault avec 20 minutes de bonus exceptionnels et inédits.<br />
Ce film évoque la personnalité multiple et complexe d’<strong>Arman</strong> ainsi que ses relations avec ses amis<br />
Yves Klein, Andy Warhol, Marcel Duchamp, Pierre Restany.<br />
DVD trilingue<br />
Prix: 29¤<br />
En vente exclusivement à la librairie du Centre Pompidou<br />
<strong>Arman</strong><br />
L’exposition<br />
The exhibition
14<br />
EXTRAIT DU CATALOGUE<br />
ARMAN AVANT LE NOUVEAU RÉALISME<br />
par Jean-Michel Bouhours, commissaire de l’exposition<br />
Pour avoir fréquenté l’École des arts décoratifs de Nice puis l’École du Louvre à Paris, <strong>Arman</strong> n’avait de<br />
cesse de rappeler les uniques vertus de la maïeutique. Il rencontre Claude Pascal et Yves Klein à l’école<br />
de Judo de Nice en 1947; il est alors le seul du trio à prétendre à une carrière artistique de peintre.<br />
Quelques années plus tard viendront deux découvertes majeures: celle de l’œuvre de Jackson Pollock,<br />
lors de l’unique exposition du vivant de l’artiste organisée à Paris en 1952 par le Studio Paul Facchetti,<br />
et le travail typographique réalisé au moyen de Cachets d’Hendrik Nicolaas Werkman, artiste hollandais<br />
proche du groupe de Stijl, au travers d’un article de Willem Sandberg dans la revue Art d’aujourd’hui.<br />
À ce moment-là, <strong>Arman</strong> effectue son service militaire à Antibes et se trouve dans un état de déréliction;<br />
certes il se destine à la carrière d’artiste mais celle-ci est aléatoire, pour ne pas dire indéterminée.<br />
Marié depuis deux ans à Éliane Radigue, qui elle-même a des velléités de carrière musicale, le couple<br />
Fernandez «tire le diable par la queue». L’année 1954 est un tournant. Alors qu’il passe ses vacances<br />
chez ses amis à Nice à son retour du Japon, Yves Klein commente la peinture abstraite d’<strong>Arman</strong> et<br />
lui conseille de rechercher une voie plus personnelle. <strong>Arman</strong> comprend d’emblée la leçon et la nécessité<br />
d’un langage original. Enfin, sa visite de l’exposition de Kurt Schwitters à la galerie Berggruen en 1954<br />
a pour effet de le libérer de la peinture à l’huile 1 . Ces jalons, qu’<strong>Arman</strong> nous a indiqués, ont forgé<br />
un itinéraire qui l’emmènera d’une abstraction sous l’influence de Serge Poliakov et Nicolas de Stael,<br />
au Nouveau Réalisme.<br />
Ce texte vise à une démarche heuristique qui devrait permettre de mieux comprendre comment<br />
les langages les plus radicaux d’<strong>Arman</strong> – les Accumulations et les Poubelles – se sont mis en place.<br />
Pour cela, il nous faut revenir sur la période qui précède la déclaration du Nouveau Réalisme 2 .<br />
À la galerie La Roue en 1957, <strong>Arman</strong> présente ses tableaux abstraits des débuts ainsi que quelques petits<br />
Cachets. Avec ces nouveaux travaux, il amorce ce virage personnel que lui a suggéré Klein grâce à une<br />
abstraction gestuelle qui a pour précepte l’agir contre le faire, l’action contre le fait. Pierre Restany y voit<br />
la catharsis du travail ennuyeux qu’<strong>Arman</strong> effectuait dans le magasin de son père à Nice pour subsister.<br />
Chez <strong>Arman</strong>, le geste artistique, pour être cathartique, est répétitif et nerveux; il répond d’une gestique<br />
qui emprunte au domaine machinique sa rapidité d’exécution. L’artiste affirme, ce faisant, la primauté<br />
de l’accident, du désordre et de la subjectivité. Il s’agit bien d’une action automatique et obsessionnelle,<br />
caractérisant selon la définition qu’en fit Harold Rosenberg, l’action painting. Quand <strong>Arman</strong> écrit à Éliane<br />
qu’il a le désir de cacheter chacune des nombreuses taches de rousseur que celle-ci a sur le corps, il<br />
affirme l’aspect pulsionnel de son geste. Il n’y a pas lieu de douter que l’œuvre de Werkman lui ait donné<br />
des idées pour ses premiers Cachets: on y retrouve le matériau bien sûr, la construction sémanticoplastique,<br />
la répétition du même motif, le refus du décoratif.<br />
Cependant, une chose mérite d’être relevée. Les tout premiers Cachets d’<strong>Arman</strong> datés de la fin de l’année<br />
1954, – ceux qu’<strong>Arman</strong> présenta à la galerie La Roue – ont été réalisés non pas sur du papier comme<br />
le seront les suivants, mais directement sur des tissus imprimés. Ces premières œuvres entièrement<br />
fabriquées avec des matériaux de rebut, tant pour le support que pour la technique, affirment, à la manière<br />
de Rauschenberg avec ses Combine Paintings, que tout matériau relève de l’ordre du pictural.<br />
On peut évidemment arguer que chez <strong>Arman</strong> nécessité économique fit loi artistique. La démarche pouvait<br />
également répondre aux préconisations du texte-manifeste de 1928 de Kurt Schwitters, de se saisir de<br />
tous les matériaux qui traînent dans les débarras et les tas d’ordures; ce texte sera repris dans le catalogue<br />
de la galerie Berggruen, qu’<strong>Arman</strong> a eu entre les mains 3 . L’artiste met en situation de coexistence et de<br />
confrontation deux réalités visuelles fort disparates, l’imprimé mécanique d’un motif de décoration florale<br />
fabriqué par une machine selon une trame parfaitement régulière, très présent dans la composition<br />
par ses couleurs et sa connotation, et un effet de «surcharge» des Cachets affirmant au contraire une<br />
finesse du trait, appliqués selon un mode répétitif, erratique et irrégulier du fait qu’il est le produit d’un<br />
geste humain. Par les Cachets, l’artiste introduit une surcharge sémiotique, mais aussi des variations<br />
dans la répétition, des accidents et du fortuit. Dans un texte de 1948 consacré à la nouvelle peinture<br />
américaine, Clement Greenberg avait, à la fois, pour définir la nouvelle spatialité picturale en jeu et pour<br />
illustrer l’absence de variation dans la répétition et l’économie d’un déroulement de la composition<br />
all over [bord à bord], comparé la peinture expressionniste abstraite au papier peint 4 . Il faudra la critique<br />
de Pierre Restany dans la revue Cimaise enjoignant <strong>Arman</strong> d’abandonner le «format restreint de fresques
15<br />
de boudoir 5 », pour que le «niçois à la tripe picturale» réalise lui-même des Cachets de formats beaucoup<br />
plus généreux en emplissant la surface délimitée par le cadre. Ses premiers Cachets furent réalisés sur<br />
des échantillons de ce que Greenberg va pointer comme le paradigme pictural de l’expressionnisme<br />
abstrait, en passe de détrôner la peinture de chevalet.<br />
<strong>Arman</strong> introduit par ailleurs une dimension kitsch très forte et se démarque du modernisme de Werkman<br />
ou de Schwitters par un refus de toute démarche esthétique. <strong>Arman</strong> répète un même message<br />
administratif, dénué de toute qualité typographique, de tout contenu littéraire au second degré. Cocktail<br />
étonnant de matériaux et de motifs kitsch associés à une intervention relevant du non-art, ces premiers<br />
Cachets datant de 1954 montrent une avancée absolument fondamentale, presqu’une prescience, du débat<br />
qui opposera quelques années plus tard Clement Greenberg d’un côté avec une théorie fondée sur une<br />
hiérarchie entre low et high culture, et qui considérait le kitsch comme une expression dégradée repoussée<br />
aux marges de la culture, et de jeunes critiques comme Lawrence Alloway ou Barbara Rose, qui défendait<br />
la nouvelle génération d’artistes neo dada et pop. Ces premiers Cachets sont les prémices chez <strong>Arman</strong><br />
d’une démarche qui, à la fin des années 1950 après la phase des Allures, s’inscrira comme définitivement<br />
postmoderne 6 .<br />
De 1955 à 1960, <strong>Arman</strong> cherche à la fois sa voie artistique et la bonne stratégie qui va lui permettre de<br />
sortir de l’anonymat et des difficultés financières. Faut-il s’installer à Nice ou Paris? Avant que New York<br />
ne s’impose, quel est le meilleur marchand entre Iris Clert, Jean Fournier, D’Arquian ou Jean Larcade?<br />
Avant que n’apparaissent George Marci et Sidney Janis ou que Larry Rubin n’ouvre à l’artiste le marché<br />
américain, sur quels réseaux et quelle école de pensée s’appuyer? Entre Restany et l’inventeur de la<br />
musique concrète, Pierre Schaeffer. Pour être tout à fait exhaustif, il faudrait ajouter au tableau Claude<br />
Rivière, journaliste à Combat qui va soutenir <strong>Arman</strong> dans sa démarche, et bien évidemment Klein avec<br />
lequel <strong>Arman</strong> partage une complicité telle que leurs démarches artistiques pourront parfois sembler sortir<br />
du même moule conceptuel. Par tactique, Pierre Restany privilégiera toujours la clarification, excessive<br />
à mon sens, de ces deux démarches enchevêtrées.<br />
Pierre Restany est entré dans la critique d’art par l’abstraction informelle, un phénomène apparu dès 1947<br />
avec Dubuffet et Fautrier, contestant l’abstraction géométrique de l’après-guerre, jugée froide et<br />
analytique et prônant un art fondé sur la spontanéité pure. Dans ce domaine, règnent presque sans partage<br />
Michel Tapié, qui s’est rendu célèbre pour avoir introduit en France les expressionnistes abstraits<br />
américains et qui va travailler auprès de la galerie René Drouin, et Charles Estienne qui va convaincre<br />
André Breton de l’existence d’un surréalisme abstrait, engendrant l’aventure de la galerie À l’Étoile scellée.<br />
Dans ce microcosme de l’informel, la passe est étroite pour Pierre Restany mais son habileté lui permet<br />
de tisser rapidement un réseau puissant et international: Jean-Pierre Wilhem à Dusseldorf, Guido Le Noci<br />
à Milan. En 1956, le critique rejoint le comité de rédaction de la revue Cimaise, aux côtés de Michel Ragon.<br />
Restany n’a jamais caché la fascination immédiate que va exercer Yves Klein sur lui dès leur première<br />
rencontre. Dès lors, il met toute son énergie à la promotion de l’œuvre de ce dernier, et <strong>Arman</strong>, par l’amitié<br />
féconde qu’il entretient avec Klein, bénéficie du réseau de Restany par effet de contagion, exposant dans<br />
la plupart des galeries où son ami niçois est passé. Restany va dans un premier temps classer Hains,<br />
Tinguely ou encore Villeglé sous la bannière des informels, notamment pour la première biennale de Paris<br />
de 1959 7 . Dans son ouvrage rédigé en 1958, Lyrisme et abstraction, qui est un argumentaire pour ce que<br />
lui-même avait nommé une abstraction lyrique 8 , il évoque à propos de la spatialité picturale créée par<br />
le geste, une spatialité originale grâce à l’introduction de matériaux nouveaux, de la part de ceux qu’il<br />
fédérera sous le label «Nouveau Réalisme» deux ans plus tard et dans lequel figurait <strong>Arman</strong>. Parmi les<br />
raisons qui le guideront à cette dérive personnelle de la sphère informelle vers le «Nouveau Réalisme»,<br />
Restany fera état de sa désillusion devant l’usure de l’abstraction lyrique dans un contexte sociétal<br />
nouveau où après la période de reconstruction, la société française entra de plain-pied dans la période<br />
des Trente glorieuses. Le lyrisme abstrait avait été un art d’évasion; le Nouveau Réalisme, antiphrase<br />
du réalisme socialiste, allait être la métaphore du pouvoir de la société de consommation.<br />
Signataire du manifeste en octobre 1960, <strong>Arman</strong> protégera Restany contre la tentative d’Yves Klein de<br />
renverser le fondateur du mouvement au moment de l’exposition «À 40° au-dessus de dada» en 1961.<br />
Pour autant dès l’automne 1963, l’artiste renouvelle au critique, sa volonté de dérestanysation, avouant<br />
presque comme une culpabilité adultérine avoir sollicité le critique Alain Jouffroy pour le texte du catalogue<br />
de son exposition à la galerie Schwarz. «Le bilan a été plutôt positif», écrira <strong>Arman</strong>, «le Nouveau<br />
Réalisme n’est plus discuté ni discutable et il fait et fera école. Je n’ai plus qu’une impatience, voir la suite<br />
et si possible y participer. J’estime appartenir dans la classification des peuplades picturales plus<br />
aux races nomades qu’à celles sédentaires 9 ». <strong>Arman</strong> croit clairement en un avenir personnel et individuel.<br />
Le Nouveau Réalisme a bien été partie prenante de sa stratégie au tournant de la décennie, mais celui
16<br />
qui est désormais installé aux États-Unis a une vision plus large d’une prise de possession du territoire<br />
artistique par ses propres moyens.<br />
Dans une de ses lettres à Eliane, envoyée au cours de l’année 1959, <strong>Arman</strong> commente ainsi un grand<br />
Cachet: «il est un peu moins cachet que les autres et un peu plus […] propositions picturales concrètes 10 ».<br />
Conséquence de la maïeutique évoquée au début de ce texte, <strong>Arman</strong> réalise à cette époque des compositions<br />
de très grands formats, qui commencent à lui apporter un succès d’estime et ses premiers revenus.<br />
La terminologie de «propositions picturales concrètes» employée par <strong>Arman</strong> est directement empruntée<br />
à l’univers de la musique concrète de Pierre Schaeffer, créateur du Groupe de recherches musicales (GRM).<br />
<strong>Arman</strong> et Éliane Radigue sont en contact avec Schaeffer depuis l’année 1957. Si <strong>Arman</strong> évoque déjà<br />
cet univers concret à propos des Cachets, la rencontre et les échanges avec ce milieu, la problématique<br />
de l’objet sonore, va initier une nouvelle typologie d’œuvres, une nouvelle praxis, les Allures d’objets dès<br />
l’année 1958 et une avancée personnelle d’<strong>Arman</strong> dans la sphère de l’objet.<br />
Les Allures orchestrent une calligraphie de l’objet soumis à l’organisation volontaire de l’artiste. L’objet roule,<br />
effleure, griffe, frôle, pivote ou tournoie sur le papier ou la surface de la toile. L’Allure d’objet n’est pas une<br />
empreinte à proprement parler, résultant d’un estampage de la surface comme l’avaient été les Cachets<br />
ou comme le seront les Lyrical Surfaces réalisées en 1974 par contacts répétés de l’objet à même la surface<br />
du papier, mais l’orchestration d’un déplacement spatial et temporel de l’objet sur une surface – <strong>Arman</strong><br />
emploiera le terme «catalyse» – et dont l’artiste «recueille» sur le papier, la graphie. <strong>Arman</strong> porte<br />
d’immenses espoirs sur ce champ d’investigations, écrivant toujours à Éliane : « J’ai vraiment ici un territoire<br />
immense. Christophe Colomb découvrant l’Amérique c’est de la petite bière 11 ». Il explicitera au début de<br />
l’année 1960, dans un texte demeuré inédit, sa démarche des Cachets et des Allures, qu’il place sous l’aspect<br />
anthropologique : « L’homme a sculpté le propulseur en os, maintenant à chaque jet l’image de l’élan devra<br />
rejoindre sa démarcation vivante et supporter de la nourriture. Sur les grottes les mains sont des pochoirs<br />
magiques. La prise de possession et l’exorcisme sont les buts d’un art qui a son terrain de chasse et ses<br />
armes adaptées à chaque époque; qu’il s’agisse d’une lourde nature morte ou du portrait de l’infante le<br />
chemin est identique, maintenant à l’époque H les éclaireurs, l’œil aux aguets rabattent les matériaux dont<br />
nous nous nourrirons, la bataille se situe dans l’inconscient, dans les objets, dans les mondes inanimés,<br />
mécaniques, et ceux que nous animerons d’un geste, d’une lancée précise et somptueuse 12 ». Cette sémantique<br />
du propulseur ou de la lancée fait référence à la condition de l’homme-chasseur, dont les avatars contemporains<br />
seraient certaines pratiques sportives basées sur des trajectoires ; ces dernières mettent en jeu un contrôle<br />
corporel, où chaque muscle du corps a pour mission une maitrise de la trajectoire idéale de l’objet à envoyer<br />
dans l’espace. « Le destin de l’objet s’inscrit entre deux séries de piliers extrêmement conscients, de l’instant<br />
du choix à celui de la projection 13 », écrira Restany pour l’exposition des Allures d’<strong>Arman</strong> à la galerie<br />
Saint-Germain en 1960. À propos de ces Allures, Sacha Sosnowsky (dit Sosno) ou Pierre Restany emploieront<br />
de manière récurrente le terme de «projection» des objets: «<strong>Arman</strong>, une projection, puisque projeté et<br />
projeté 14 » écrira le premier sur un mode itératif, accumulatif même, faisant vraisemblablement allusion<br />
à la technique du nage waza dans les arts martiaux, technique d’équilibre et de détournement de l’énergie<br />
de l’adversaire à son profit. Le terme est celui de l’époque: il renvoie également au tachisme de Georges<br />
Mathieu 15 , à la musique – «Tout objet a un potentiel de conscience dont la volonté est la projection<br />
de son image 16 », écrira Luc Ferrari –, au cinéma bien évidemment. Restany évoque l’intention de l’artiste<br />
mais aussi l’autonomie de l’objet au cours d’une Allure 17 . <strong>Arman</strong> s’inscrit dans la grande problématique<br />
duchampienne de l’utilisation intentionnelle du hasard, mais, pour paraphraser Pontus Hulten à propos<br />
de Tinguely, il ne s’agit pas d’un hasard en conserve, mais bien d’un hasard en action 18 .<br />
Ces Allures partagent avec le dripping pollockien d’être les «impulsions d’une énergie sans corps 19 …»,<br />
telles que les décrivait Michael Fried à propos de Pollock. En effet <strong>Arman</strong> lâche l’objet, lui donne son<br />
autonomie dès le départ de sa trajectoire et pendant toute la période du contact avec la toile ou le papier.<br />
L’engagement du corps ne va pas au-delà de la préparation de l’Allure.<br />
Qu’ont apporté les recherches de Schaeffer dans le lent développement d’<strong>Arman</strong> autour de l’objet?<br />
La théorie de Schaeffer argue d’un principe d’autonomie de l’objet: «C’est l’objet […] qui a quelque chose<br />
à nous dire si nous savons le lui faire dire 20 ». Nous venons de voir ce que le principe d’autonomie signifie<br />
quant à l’engagement de l’artiste dans l’Allure. L’objet sonore, dont la traduction cinématographique sera<br />
le principe d’objet animé, pourrait rapidement résumer par la perception des structures de l’objet dans le<br />
temps avec ses variations (Schaeffer et <strong>Arman</strong> parleront d’anamorphoses), son «entretien», son rythme<br />
interne. Cette réflexion sur des états différents de l’objet amènera Schaeffer à la pensée phénoménologique<br />
d’Husserl, où la réalité de l’objet n’est plus dans sa perception unitaire et immédiate mais dans une série<br />
de différentes approches: «Nous tendons vers un pôle d’identité immanent aux vécus particuliers
17<br />
(Husserl). Ces vécus particuliers sont les multiples impressions visuelles, auditives, tactiles qui se succèdent<br />
en un flux incessant à travers lesquelles je tends vers un certain objet, je le “vise” 21 ». Ce «pôle d’identité<br />
immanent» définit en d’autres termes une valeur moyenne de l’objet.<br />
Si <strong>Arman</strong> a abandonné le pinceau depuis les Cachets – il y reviendra ultérieurement en les utilisant<br />
comme matériau pictural (accumulations de pinceaux, pinceaux piégés…), il procède avec les Allures<br />
à une délégation du geste au profit de l’objet, qui n’est pas sans rappeler les machines à peindre<br />
de Tinguely mais aussi les pinceaux vivants de Klein à partir de 1958. On constate que, dans ce registre,<br />
il s’agit de trois modalités délégataires qui fondent leurs démarches respectives: la machine pour<br />
Tinguely, le corps humain du modèle pour Klein, l’objet pour <strong>Arman</strong>.<br />
Au sein du groupe niçois – <strong>Arman</strong>, Éliane Radigue, Yves Klein, Rotraut Uecker – l’Allure relève d’une<br />
praxis communautaire; chacun va en réaliser et il arrive même qu’<strong>Arman</strong> se soit réapproprié celles de<br />
ses amis lorsqu’il les trouvait à son goût 22 .<br />
Très vite, <strong>Arman</strong> va chercher à extrapoler le principe de l’Allure et à dépasser le simple cadre de l’objet<br />
enduit d’encre qui roule ou glisse sur la feuille de papier. L’Allure est un phénomène qui se prélève:<br />
sur une décharge d’ordures, sur une plage, un champ de blé, dans l’air… Elle devient un relevé artistique<br />
des champs de forces, de courants, de phénomènes par nature éphémères.<br />
La démarche ouvre des perspectives hors du champ pictural; l’extrapolation du modus operandi de<br />
l’Allure l’amène à envisager de véritables performances de nature spectaculaire: «Je ne rêve plus que<br />
d’enduire un camion d’encre de chine et foncer sur une feuille blanche. Salvador Dalí avec ses escargots<br />
et ses oursins a frôlé la vérité mais sa démarche est entachée car il fait passer l’idée littéraire avant le<br />
résultat concret et pictural 23 ».<br />
L’envergure de l’action projetée, l’emphase verbale pour la décrire dénotent l’extrême violence qu’<strong>Arman</strong><br />
souhaite conférer à un geste, qu’il faut reconsidérer dans le contexte de la véhémence informelle de<br />
Mathieu, Murakami ou Shiraga 24 .<br />
Les relations entre Pierre Restany et <strong>Arman</strong> sont intenses alors que la carrière de l’artiste décolle:<br />
Restany écrit le texte de l’exposition de 1960 à la galerie Saint-Germain puis de la galerie Schmela. Il se<br />
comporte alors en véritable «coach»: «Il a tout un plan sur mon cas et je suis officiellement avec<br />
Hundertwasser, Bellegarde et deux ou trois autres son team 25 », écrira <strong>Arman</strong>. Parallèlement, les relations<br />
d’<strong>Arman</strong> avec Schaeffer demeurent distantes et compliquées. <strong>Arman</strong> n’est pas récompensé de son adhésion<br />
conceptuelle à la musique concrète; il est vrai que Schaeffer s’intéresse au cinéma et à la télévision mais<br />
peu à la peinture. <strong>Arman</strong> ne se sent jamais complètement adopté par le clan Schaeffer et il fera face<br />
à une déférence du compositeur qu’il ne veut accepter. Devant le refus de Schaeffer d’intégrer Éliane<br />
Radigue au GRM, celle-ci choisira d’aller travailler auprès de Pierre Henry, l’exclu du GRM. En octobre<br />
1959, <strong>Arman</strong> fait le constat que «[leurs] chemins ne peuvent être parcourus ensemble 26 », évoquant des<br />
causes profondes et multiples. <strong>Arman</strong> est impliqué aux activités du GRM par la réalisation d’un film avec<br />
Jacques Brissot, fondé sur les Allures d’objets d’<strong>Arman</strong> et mis en image et monté par Brissot. <strong>Arman</strong><br />
et Brissot auront de grandes difficultés à convaincre Schaeffer d’utiliser sa composition Étude aux sons<br />
animés pour accompagner leur film, Objets animés. Alors même que le projet est d’une parfaite orthodoxie<br />
concrète, celui-ci rencontre une grande méfiance et il faudra l’intervention de Restany pour que Schaeffer<br />
accepte que sa musique accompagne les images. Quelques mois plus tard, le créateur du GRM changera<br />
d’avis sur le film, vantant sa réussite dans Les Cahiers du cinéma (voir cat. p. XXX). Le film avait intégré le<br />
panthéon des créations contemporaines du GRM; pour autant, les relations personnelles entre Schaeffer<br />
et <strong>Arman</strong> furent quasi rompues.<br />
<strong>Arman</strong> lui-même justifiait un basculement subit de sa carrière au cours de l’année 1959.<br />
«En 1959 tout arrive en même temps. Je suis comme un canon bourré de poudre qui ne demande qu’à<br />
partir. Mon langage s’organise, les différentes facettes s’organisent 27 .» <strong>Arman</strong> expérimente alors des<br />
Allures avec l’introduction d’«accidents» où les objets se brisent. Il fait imploser des ampoules électriques<br />
plongées dans l’encre de Chine; le souffle crée une Allure centripète d’un type nouveau. À partir de<br />
ce moment, <strong>Arman</strong> prend ses distances avec la méthodologie concrète, qui privilégiait les structures au<br />
profit de l’objet qui n’avait pas de valeur artistique en soi. Cependant, dans une Allure-Colère et a fortiori<br />
plus tard avec les Colères, si l’objet est désormais présent, c’est au terme d’un processus de désintégration<br />
du fait d’une action préméditée et orchestrée par l’artiste.<br />
Les Cachets avaient marqué la première rupture avec l’abstraction et la peinture. Le principe<br />
de l’accumulation opère une seconde rupture, avec la peinture informelle et avec la méthodologie de<br />
la musique concrète visant au langage interne de l’objet, pour affirmer l’objet dans son intégrité soumis
18<br />
à une situation de multiplication et de blocage dans un volume donné 28 . C’est le principe inversé de<br />
celui de l’Allure, où l’objet était dans une configuration d’expansion spatiale, et le retour aux compositions<br />
all over initiées avec les grands Cachets.<br />
À Otto Hahn qui comparant la violence du gutai à la sienne, <strong>Arman</strong> répondit: «Moi le geste m’a conduit<br />
vers l’objet: ayant brisé une soucoupe sur la toile, j’en ai gardé les morceaux et les ai collés dans l’œuvre.<br />
Je suis entré dans la logique de l’objet. J’en utilisais de toutes sortes et j’avais des tiroirs plein de rouages<br />
et de lampes de radio. Un jour, en 1959, j’ai considéré qu’un tiroir plein de lampes était une œuvre<br />
complète. J’ai fixé un rhodoïd dessus, j’ai peint les côtés en noir et je l’ai montré tel quel. C’était ma<br />
première Accumulation 29 ».<br />
Cependant, présenter l’Accumulation et la Poubelle comme des découvertes, avec leur soudaineté, c’est<br />
oublier un effet de superposition des diverses procédures chez <strong>Arman</strong>, et les origines plus profondes qui<br />
ont prévalu. Les grands Cachets sont déjà en soi des Accumulations graphiques. L’artiste a par ailleurs<br />
explicité, à juste titre, que l’univers de l’Accumulation était un univers latent depuis son enfance et dont<br />
l’origine est le principe de collection, un atavisme familial avec une grand-mère conservant les bouchons<br />
et un père possédant des magasins de meubles à Nice, où <strong>Arman</strong> lui-même travailla pendant près de huit<br />
années de sa vie. À la manière d’un phénomène psychique, l’Accumulation serait passée de l’état latent<br />
au passage à l’acte en 1959 pour devenir un langage artistique.<br />
Or, dès 1957, l’Accumulation est déjà présente sous forme de création poïétique, quand il écrit:<br />
«Croisons les fers à souder de nos yeux et du chaud métal affectif, coulons l’enclume de nos passions<br />
et de notre rage martelante de ne pas donner plus en notre humain amour 30 ». Enfin, <strong>Arman</strong> revendique<br />
au moment de la création des premières accumulations, la filiation du monochrome, situant ses travaux<br />
dans ce contexte d’enchevêtrements conceptuels entre Klein et lui: «je désire voir mes propositions<br />
prises dans l’optique d’une surface […]. Dans ces surfaces dont l’élément unique dans son choix se trouve<br />
être une proclamation monotypique bien que plurale par son nombre et donc très proches des démarches<br />
monochromes d’Yves Klein 31 ».<br />
L’artiste a relaté le fait qu’Iris Clert avait refusé le projet du «Plein» qu’il lui avait proposé dans la foulée<br />
du «Vide» de Klein et que sa galeriste ne s’y était ralliée que deux années plus tard, après le succès de<br />
son exposition chez Alfred Schmela en Allemagne. On peut se poser la question de savoir ce qu’aurait été<br />
l’exposition en 1958, alors que ni le concept d’Accumulation, ni celui de Poubelle n’avaient été édictés.<br />
En 1960, <strong>Arman</strong> présentera «Le Plein», comme l’acmé de sa nouvelle démarche quantitativiste entamée<br />
l’année précédente: «Iris Clert vous prie de venir contempler dans “Le Plein”toute la force du réel<br />
condensé en une masse critique 32 ». Cette notion empruntée à la physique apparue au cours de l’année<br />
1960 permet d’expliciter la condition de l’objet au sein des Accumulations: perte d’identité et de ses<br />
référents fonctionnels ou sémiologiques, réduction de sa volumétrie à un effet granulaire, à une présence<br />
dupliquée qui «sensibilise» la surface autant de fois que l’objet y est répété 33 . Pour légitimer ce<br />
qui pourrait être une quatrième dimension de l’objet où celui-ci disparait unitairement pour n’être que<br />
la particule élémentaire d’une représentation en nombre, <strong>Arman</strong> évoque «l’expression de la conscience<br />
collective de ce même objet 34 ». Là où l’objet était perçu individuellement par une valeur moyenne<br />
d’impressions dans la démarche phénoménologique du schaefferisme, l’Accumulation fait basculer<br />
l’expérience intérieure vers un tropisme collectif.<br />
Qu’<strong>Arman</strong> use de la notion de masse critique à propos de l’exposition «Le Plein» relève vraisemblablement<br />
de sa stratégie personnelle. Imaginée en 1958 comme l’antithèse du «Vide», <strong>Arman</strong> conçut initialement<br />
«Le Plein» sur un principe «architectonique» analogue à celui du «Vide» 35 , consistant à «conquérir<br />
affectivement » un espace ; cette démarche est de nature conceptuelle, sur-matérielle, puisqu’elle propose<br />
de transformer radicalement le rapport phénoménologique et comportemental du visiteur avec un lieu<br />
par l’action d’une saturation matérielle, qui répond à la vacuité immatérielle de son ami. Dans un tel<br />
projet, les objets ne sont pas les éléments constitutifs d’une œuvre d’art, mais seulement la cause et les<br />
moyens à partir desquels il va réaliser les conditions d’une appréhension inédite de l’espace. «Le Plein»<br />
relève à ce titre du fameux partage du monde de 1947 entre Klein, Claude Pascal et <strong>Arman</strong> et qu’<strong>Arman</strong><br />
rappellera quelques mois avant l’exposition, comme une sorte de viatique permanent dans sa démarche 36 .<br />
Le bilan qu’<strong>Arman</strong> fait du «Plein» donne toute la portée de son projet: «Et même maintenant les<br />
Accumulations les Poubelles les Allures les Colères me paraissent un peu étriquées. Lui c’était un animal<br />
sauvage avec une sagesse et une connaissance millénaire. J’ai envie de faire quelques pleins dans<br />
le monde et maïeutique pour moi suprême aider à naître de ces doux animaux formidables tapis dans<br />
un espace restreint et prêt à dévorer un sucre d’orge. Les mains se tendent tout le monde emporte ce qui<br />
lui fait plaisir et malgré ces petites amputations il est toujours bien plein et beau 37 .» «Le Plein» marque<br />
une évolution radicale du readymade ou du paradigme surréaliste de l’objet trouvé, par son échelle
19<br />
architectonique d’une part, et parce qu’elle comporte comme qualité immanente, le principe entropique<br />
de son autodestruction 38 .<br />
Leo Steinberg évoquait l’étrangeté des objets peints par Jasper Johns, objets paradoxaux «débarrassés<br />
de l’ombre de l’homme 39 .» Après les lâchers d’objets qu’étaient les Allures et dans lesquels la présence<br />
de la main de l’artiste était sensible, <strong>Arman</strong> ne fait que montrer, à partir des Accumulations et des<br />
Poubelles, un double abandon. L’abandon du principe du faire esthétique au profit de l’appropriation<br />
du réel au travers d’un objet qui va faire fonction d’icône, et la condition d’abandon de l’objet, condition<br />
signifiante et terrifiante. Nouveau Réaliste? <strong>Arman</strong> est effectivement entré dans la contingence du réel,<br />
mais par la voie de la philosophie pessimiste de Schopenhauer. <strong>Arman</strong> donne une lecture froide<br />
de son époque et une métaphorisation de ses modes industriels de production/consommation/rejets.<br />
En déclarant à Daniel Abadie: «En réalité, je fais toujours le même acte de conservation, je montre<br />
la catastrophe 40 », <strong>Arman</strong> en confirmait la teneur.<br />
NOTES<br />
1. <strong>Arman</strong>, Mémoires accumulés. Entretiens avec Otto Hahn, Paris, Belfond, 1992, p. 24.<br />
2. Daniel Abadie fera volontairement l’impasse lors de la rétrospective du Jeu de Paume en 1998 sur la période dite « informelle » pendant<br />
laquelle <strong>Arman</strong> crée des Cachets et des Allures, et qui correspond à un itinéraire allant de la sphère informelle au réel contingent.<br />
3. Kurt Schwitters. Merz 20. Katalog, Hanovre, Sprengel Museum, 1928, repris dans Kurt Schwitters Collages, cat. exp., Paris, galerie<br />
Berggruen, 1954.<br />
4. Clement Greenberg, Art et culture. Essais critiques, Paris, Macula, 1988.<br />
5. Pierre Restany, « <strong>Arman</strong>d », Cimaise n° 6, juillet-septembre 1958, p. 43.<br />
6. Voir les critères donnés par Ihab Hassan dans The Post-Modern Turn. Essays in Post-Modern Theory and Culture, Columbus, Ohio<br />
State University press, 1987, p. 90.<br />
7. « La prise en compte réaliste d’une situation nouvelle : un entretien avec Pierre Restany », dans Bernadette Cottensou et Sylvain<br />
Lecombre, 1960. Les Nouveaux Réalistes, 1986, Paris, Musée d’art moderne de la Ville de Paris. La poubelle d’<strong>Arman</strong> Déchets bourgeois<br />
(S’il n’en reste qu’un, je serais celui-là) ne sera pas présentée à cette biennale mais à celle de 1961.<br />
8. P. Restany, Lyrisme et abstraction, Milan, Edizioni Apollinaire, 1960.<br />
9. Lettre d’<strong>Arman</strong> à Pierre Restany,14 octobre 1963, Archive de la critique d’art, Châteaugiron.<br />
10. Lettre d’<strong>Arman</strong> à Eliane Radigue, vers juin 1959, Fondation A.R.M.A.N.<br />
11. Ibid.<br />
12. Texte tapuscrit inédit d’<strong>Arman</strong>, janvier 1960, collection Alain Paviot, voir cat. p. XXX.<br />
13. P. Restany, carton d’invitation à la galerie Saint-Germain, Paris, 1960.<br />
14. <strong>Arman</strong>, tapuscrit inédit, 1960, collection Alain Paviot.<br />
15. Georges Mathieu, Au-delà du tachisme, Paris, Juilliard, 1963.<br />
16. <strong>Arman</strong>, texte écrit pour le film Objets animés, réalisé en collaboration avec Jacques Brissot, tapuscrit, vers 1959-1960, Fondation<br />
A.R.M.A.N., voir cat. p. XXX.<br />
17. P. Restany, préface au catalogue de la galerie Saint-Germain, mars 1960.<br />
18. Jean Tinguely avait présenté ses Metamatic Reliefs. Machine à dessiner 1 et 2 dans l’exposition « Le Mouvement » à la galerie<br />
Denise René en 1955.<br />
19. Michael Fried, « Trois peintres américains », cité par Louis Marin, « L’espace Pollock », Les Cahiers du Musée national d’art moderne,<br />
n° 10, 1982, p. 322.<br />
20. Pierre Schaeffer, « Expériences musicales », La Revue musicale, n° 244, 1959.<br />
21. Pierre Schaeffer, Traité des objets musicaux, 1966, Paris, Le Seuil, p. 263.<br />
22. Conversation de l’auteur avec Eliane Radigue, février 2010.<br />
23. Lettre d’<strong>Arman</strong> à Eliane Radigue, non datée, vers 1959, Fondation A.R.M.A.N.<br />
24. Le terme avait été employé la première fois par André Malraux à propos d’une exposition Georges Mathieu à la galerie René Drouin<br />
et qui inspirera le titre « Véhémences confrontées » pour l’expo chez Nina Dausset en 1951.<br />
25. Lettre d’<strong>Arman</strong> à Eliane Radigue, 1960, Fondation A.R.M.A.N.<br />
26. Lettre d’<strong>Arman</strong> à Eliane Radigue, non-datée [2 octobre 1959], Fondation A.R.M.A.N.<br />
27. <strong>Arman</strong>, Mémoires accumulés, op. cit. note 1, p. 31.<br />
28. <strong>Arman</strong>, « Réalisme des accumulations », tapuscrit, juillet 1960, Archives Yves Klein, Paris, voir cat. p. XXX.<br />
29. Ibid.<br />
30. Lettre d’<strong>Arman</strong> à Eliane Radigue, non-datée [16 octobre 1957], Fondation A.R.M.A.N.<br />
31. Ibid.<br />
32. Manuscrit accompagnant l’invitation « Full Up » [Le Plein], Centre Pompidou, Bibliothèque Kandinsky, Fonds Iris Clert.<br />
33. <strong>Arman</strong>, « Réalisme des accumulations », op. cit. note 25.<br />
34. Ibid.<br />
35. Pierre Restany, « Un événement capital chez Iris Clert », tapuscrit, 1960, Archives Yves Klein, Paris.<br />
36. <strong>Arman</strong>, « De la spiritualité : la conquête affective des espaces », tapuscrit, 25 août 1960, Archives Yves Klein, Paris, voir cat. p. XXX.<br />
37. Lettre d’<strong>Arman</strong> à Eliane Radigue, 1960, Fondation A.R.M.A.N. Le projet qu’<strong>Arman</strong> développera à la galerie Allen Stone en 1965 intitulée<br />
Qui pro quo, basé sur le principe d’échange, est déjà en germe au moment du démontage du « Plein ».<br />
38. Je renvoie sur ce sujet à l’article de Benjamin Buchloh qui signalait comme second événement majeur l’Hommage à New York de<br />
Jean Tinguely au MoMA : « Plenty of Nothing. From Yves Klein’s Le Vide to <strong>Arman</strong>’s Le Plein », dans Neo avant-garde and Culture<br />
Industry. Seáis on European and American Art from 1955 to 1975, Cambridge (Mass.), MIT Press, 2000.<br />
39. Leo Steinberg, « Jasper Johns. Les sept premières années de son art », dans Claude Gintz (dir.), Regards sur l’art américain des<br />
années 1960, Paris, Éditions Territoires, 1979, p. 22.<br />
40. Entretien de Daniel Abadie avec <strong>Arman</strong>, « L’archéologie du futur », dans <strong>Arman</strong>, cat. exp. Paris, Jeu de Paume, 1998, p. 37.
20<br />
5. AUTOUR DE L’EXPOSITION<br />
GALERIE DES ENFANTS, NIVEAU 1<br />
L’AVENTURE DES OBJETS. UNE EXPOSITION-ATELIER AUTOUR D’ARMAN<br />
DU 22 SEPTEMBRE 2010 AU 10 JANVIER 2011<br />
Billet Musée et expositions, gratuit pour les moins de 18 ans<br />
Dans le cadre de l’exposition «<strong>Arman</strong>», le Centre Pompidou propose un dispositif interactif pour les<br />
enfants à partir de trois ans en lien avec l’univers de cet artiste.<br />
L’objet et le geste servent de fils conducteurs au parcours, croisant tout à la fois les innovations<br />
de l’artiste et le monde sensible de l’enfant.<br />
Immergés au cœur d’une «usine poétique et contemporaine » créée par le designer-plasticien Adrien<br />
Rovero, les enfants expérimentent dans les trois zones de la Galerie des enfants, de façon sensorielle<br />
et collective, les procédés d’<strong>Arman</strong> pour poser un regard nouveau sur le monde qui les entoure.<br />
La zone 1, le Cycle de l’objet, propose aux enfants de repérer, collecter et trier des objets du quotidien<br />
par famille pour une première transformation de l’objet par le regard. La zone 2, l’Objet décrypté, permet<br />
de découvrir les états successifs de l’objet grâce à la manipulation directe de l’enfant selon les procédés<br />
propres à l’artiste: les cachets ou tampons, les coupes d’objets ou encore les portraits-robots.<br />
Enfin la zone 3, l’Objet réinventé dans l’espace, implique le jeune public dans l’utilisation en nombre<br />
de l’objet pour créer l’espace et construire une architecture mouvante. Les enfants jouent avec le plein<br />
et le vide et l’espace se remplit.<br />
Cette exposition-atelier, création originale du Centre Pompidou voyagera en France et à l’étranger<br />
à partir de 2011.<br />
PETITE SALLE, NIVEAU -1<br />
CONFÉRENCE - UN DIMANCHE, UNE ŒUVRE<br />
AUTOUR DE L’ŒUVRE D’ARMAN, LA POUBELLE DES HALLES<br />
PAR RENAUD BOUCHET, MAÎTRE DE CONFÉRENCES À L’UNIVERSITÉ DE PROVENCE<br />
DIMANCHE 21 NOVEMBRE, À 11H30<br />
4,50¤, tarif réduit 3,50¤, gratuit avec le Laissez-passer<br />
À la fin de 1959, <strong>Arman</strong> définit à travers sa pratique des Accumulations et des Poubelles son langage<br />
«quantitativiste», fondé sur un processus d’entassement d’objets et de déchets. Récente acquisition<br />
du Musée national d’art moderne, la Poubelle des Halles de 1961 apparaît comme une œuvre-clef<br />
de la production dite «historique» de l’artiste, inscrite dans la chronologie de la première série des<br />
Poubelles (1959-1966) et surtout du nouveau réalisme (1960-1963), mouvement dont il a été l’une<br />
des principales figures.<br />
PETITE SALLE, NIVEAU -1<br />
PAROLE AUX EXPOSITIONS<br />
RENCONTRE ARMAN<br />
JEUDI 2 DÉCEMBRE, À 19H<br />
Entrée libre dans la limite des places disponibles<br />
Il s’agira de resituer les grands gestes d'<strong>Arman</strong>, la question de l'objet au regard du ready-made, le rôle<br />
de Pierre Restany dans l'élaboration des premières Poubelles, la complicité d’<strong>Arman</strong> et d’Yves Klein,<br />
la carrière de l’artiste aux États-Unis et son image auprès du public hier et aujourd'hui.<br />
Rencontre avec Jean-Michel Bouhours, commissaire de l’exposition; Renaud Bouchet, historien de l’art;<br />
Bertrand Lavier, artiste; Denys Riout, historien de l’art; Barbara Rose, critique d’art.
21<br />
GALERIE 2, NIVEAU 6<br />
VISITES COMMENTÉES<br />
TOUS LES SAMEDIS, À 15H30<br />
rendez-vous à l’entrée de l’exposition<br />
4,50¤, TR 3,50¤ + billet Musée & expositions<br />
PROMENADE URBAINE<br />
SAMEDI 25 SEPTEMBRE, 13H-18H<br />
Avec Régis Labourdette<br />
10¤<br />
VISITES À DESTINATION DES PERSONNES HANDICAPÉES<br />
SAMEDI 16 OCTOBRE<br />
Visite « Écouter voir » à 11h<br />
Visite en lecture labiale à 11h<br />
Visite en langue des signes française, à 14h30<br />
rendez-vous<br />
4,50¤, gratuit pour un accompagnateur
22<br />
6. LISTE D’ŒUVRES PAR SECTION<br />
DE L’INFORMEL À L’OBJET<br />
Sans titre, 1952-1953<br />
Huile sur toile<br />
80 x 160 cm<br />
Collection Jacques et Madeleine Matarasso, Nice<br />
Cachet, 1956<br />
Empreintes de tampons sur panneau de bois<br />
20,5 x 2,5 cm<br />
Collection Jacques et Madeleine Matarasso, Nice<br />
Minuscules, 1957<br />
Cachet, empreintes de tampons<br />
17 x 22 cm<br />
Collection Jacques et Madeleine Matarasso, Nice<br />
Allure d’objets, 1958<br />
Traces d’objets sur papier marouflé sur toile<br />
150 x 294 cm<br />
Marianne et Pierre Nahon, Galerie Beaubourg, Paris<br />
Cachet, Œil de tigre, 1959<br />
Empreintes de tampons, peinture sur papier marouflé<br />
sur toile<br />
160 x 255 cm<br />
Collection Stéphanie et Olivier Dacourt, Paris<br />
Courtesy Cudemo, Monaco,<br />
en dépôt permanent au Mamac, Nice<br />
Rectangle noir, 1958<br />
Colère, empreintes de vitre brisée, encre sur papier<br />
134 x 102 cm<br />
Collection Gerbalena, Nice<br />
Allure d’objets II, 1959<br />
Colère, verre brisé et peinture sur papier<br />
marouflé sur toile<br />
130 x 100 cm<br />
Collection particulière, Genève<br />
Allure d’objet, 1960<br />
Huile sur papier marouflé sur toile<br />
65 x 50 cm<br />
Collection particulière,<br />
courtesy Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois,<br />
Paris<br />
Store poème, 1962<br />
Cachets, Allures d’objets et écritures sur tissu<br />
1050 x 76 cm<br />
Collection particulière, Paris<br />
Investissement émotif, 1963<br />
Coupe et empreintes de statuettes en étain<br />
sur panneau de bois<br />
82,5 x 153 cm<br />
Galerie Reckermann, Cologne<br />
Contre les basses (Black Strings), 1976<br />
Empreintes de contrebasses brisées, huile sur toile<br />
236 x 175 cm<br />
Collection particulière, Paris<br />
LES POUBELLES, LE PLEIN<br />
Déchets bourgeois (S’il n’en reste qu’un je serais celui-là),<br />
1959<br />
Déchets et ordures dans boîte en verre<br />
58 x 40 x 8 cm<br />
Courtesy Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois,<br />
Paris<br />
La Vie à pleines dents, 1960<br />
Accumulation de dentiers dans boîte en bois<br />
18 x 35 x 6 cm<br />
Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris<br />
Malheur aux barbus, 1960<br />
Accumulation de rasoirs électriques dans boîte en bois<br />
et Plexiglas<br />
101 x 60,5 cm<br />
Collection particulière, Paris<br />
Hygiène de la vision, 1960<br />
En collaboration avec Martial Raysse<br />
Kaléidoscope binoculaire comprenant 28 plaques<br />
de verre peintes avec collages d’objets<br />
48 x 26 x 28 cm<br />
Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris<br />
Poubelle de cendrier de Jacques Matarasso, 1965<br />
Morceaux de cendrier et déchets dans boîte en plastique<br />
14 x 10 x 4 cm<br />
Collection Jacques et Madeleine Matarasso, Nice<br />
Portrait-robot d’Iris, 1960<br />
Effets personnels dans boîte en Plexiglas<br />
47 x 48 x 11 cm<br />
Musée d’art moderne de la Ville de Paris<br />
Premier portrait-robot d’Yves Klein, 1960<br />
Effets personnels dans boîte en Plexiglas<br />
76 x 50 x 12 cm<br />
Collection particulière, Paris<br />
Portrait-robot d’Éliane, 1962<br />
Effets personnels dans boîte en Plexiglas<br />
44 x 44,5 x 11,5 cm<br />
Fondation A.R.M.A.N., Genève<br />
Poubelle des Halles, 1961<br />
Déchets dans boîte en verre<br />
63,5 x 43 x 12,5 cm<br />
Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris<br />
Poubelle de Jim Dine, 1961<br />
Déchets dans boîte en Plexiglas<br />
51 x 30 x 20 cm<br />
Rovereto, MART, Museo d’Arte Moderna e<br />
Contemporeana di Trento e Rovereto<br />
Courtesy of Ileana Sonnabend<br />
La Grande Bouffe, 1973<br />
Accumulation d’ordures ménagères dans résine<br />
et Plexiglas<br />
180 x 120 x 12 cm<br />
Collection particulière, Paris
23<br />
Ordures au naturel, 1972<br />
Déchets dans bocaux Le Parfait<br />
18 x 10 cm<br />
Collection Jean Ferrero, Nice<br />
Poubelle organique, 1971<br />
Déchets dans boîte en Plexiglas<br />
120 x 90 x 12 cm<br />
Marianne et Pierre Nahon, galerie Beaubourg, Paris<br />
LA MASSE CRITIQUE DE L’OBJET<br />
Sans titre (Le Lustre), 1959<br />
Ampoules électriques accumulées<br />
50 cm de diamètre<br />
Fondation A.R.M.A.N., Genève<br />
Edison Memorial, 1960<br />
Ampoules électriques dans boîte<br />
35 x 35 x 13 cm<br />
Collection particulière, Turin<br />
Fiat pas lux II, 1960<br />
Accumulation de lampes de radio usagées<br />
dans une boîte en bois<br />
40,30 x 63,20 x 8 cm<br />
Collection Gian Enzo Sperone, New York<br />
Sans titre, 1959-1960<br />
Tirage sur papier aux sels d’argent d’une Accumulation<br />
de cadrans découpés dans du papier<br />
16,20 x 23,10 cm<br />
Courtesy Galerie Françoise Paviot, Paris<br />
Jéricho, 1960<br />
Accumulation de cornes d’avertisseur dans boîte en bois<br />
et Plexiglas<br />
50 x 60 x 20 cm<br />
Galerie Thomas, Munich<br />
Home, Sweet Home, 1960<br />
Accumulation de masques à gaz dans boîte en bois<br />
et Plexiglas<br />
160 x 140,5 x 20,3 cm<br />
Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris<br />
Une saison en enfer, 1961<br />
Brûleurs à gaz dans boîte en bois et Plexiglas<br />
100 x 45 cm<br />
Galerie Reckermann, Cologne<br />
Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens, 1961<br />
Accumulation de pulvérisateurs insecticides (Fly Tox)<br />
dans boîte en bois et Plexiglas<br />
80 x 60 x 12 cm<br />
Collection Laurence Dumaine, Paris<br />
Libertés essentielles, 1961<br />
Accumulation de cadenas sous globe de verre<br />
24 x 8 x 5 cm<br />
Collection Jacques et Madeleine Matarasso, Nice<br />
Le Massacre des innocents II, 1961<br />
Accumulation de poupées dans boîte en bois et Plexiglas<br />
139 x 28 x 10 cm<br />
Collection Marianne et Pierre Nahon, Galerie Beaubourg,<br />
Paris<br />
Orbes et désorbes, 1961<br />
Accumulation de ressorts dans boîte en bois et Plexiglas<br />
144,5 x 66,5 x 11,5 cm<br />
Musée d’art moderne de la Ville de Paris<br />
La Colère monte, 1961<br />
Accumulation de manomètres dans boîte en bois<br />
et Plexiglas<br />
100 x 81 x 13 cm<br />
Collection Sylvio Perlstein, Anvers<br />
Madison Avenue, 1962<br />
Accumulation d’escarpins dans boîte en bois et Plexiglas<br />
60,5 x 100 x 15 cm<br />
Collection particulière, New York<br />
Infinity of tapewriters and infinity of monkeys,<br />
and infinity of time = Hamlet, 1962<br />
Accumulation de machines à écrire dans boîte en bois<br />
183 x 175 x 30 cm<br />
Rovereto, MART, Museo d’Arte Moderna<br />
e Contemporeana di Trento e Rovereto<br />
Courtesy of Ileana Sonnabend<br />
Sonny Liston, 1963<br />
Accumulation de fers à repasser soudés<br />
84 x 40 x 30 cm<br />
Collection Stephen S. Alpert, Boston<br />
Birth Control, 1963<br />
Accumulation de poupées dans valise sur panneau de bois<br />
156 x 121 cm<br />
Collection Julien et Benjamin Seroussi, Paris<br />
La Vénus aux blaireaux, 1969<br />
Blaireaux coulés dans un torse en polyester<br />
84 x 29 x 34 cm<br />
Tate, acquisition 1982, Londres<br />
Homage to Cubism, 1974<br />
Accumulation de guitares découpées dans boîte en bois<br />
et Plexiglas<br />
182 x 121 x 31 cm<br />
Collection Musée d’art moderne et contemporain<br />
de Strasbourg<br />
Janus, 1981<br />
Accumulation de scies égoïnes soudées<br />
180 x 253 cm<br />
Collection particulière, Paris<br />
Portrait-robot de Mozart, 1985<br />
Accumulation d’instruments de musique<br />
et d’objets divers sous Plexiglas<br />
210 x 143 x 54 cm<br />
Collection MAC/VAL, Musée d’art contemporain<br />
du Val-de-Marne, Vitry-sur-Seine
24<br />
Heroic Times, 1997<br />
Accumulation de machines à écrire et rames de papier<br />
dans boîte en Plexiglas<br />
180 x 180 x 49 cm<br />
Collection <strong>Arman</strong> Marital Trust<br />
COLÈRES ET COUPES<br />
Colère de Mandoline, 1961<br />
Colère, mandoline brisée sur panneau de bois<br />
76 x 59 x 7 cm<br />
Collection Rira, Cologne<br />
Subida al cielo, 1961<br />
Coupe de contrebasse sur panneau de bois<br />
245 x 122 x 34 cm<br />
Collection Stéphanie et Olivier Dacourt, Paris, Courtesy<br />
Cudemo, Monaco, en dépôt permanent au Mamac, Nice<br />
Colère suisse, 1961<br />
Colère, coucou brisé sur panneau de bois<br />
92 x 73 x 13 cm<br />
Collection Sprengel Museum, Hanovre<br />
Sans titre, 1961<br />
Colère, cabinet Louis XIII brisé sur panneau de bois<br />
150 x 144 x 25 cm<br />
Fonds national d’art contemporain, Ministère de la culture<br />
et de la communication, Paris, en dépôt au Mamac, Nice<br />
Butterfly Variations, 1962<br />
Coupe de violon sur panneau de bois<br />
93 x 72 x 12 cm<br />
Collection Dacourt, Paris<br />
Courtesy Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois,<br />
Paris<br />
OK Dad. Let’s get a TV now, 1962<br />
Poste de radio brisé sur panneau de bois<br />
152 x 111,5 x 40 cm<br />
Collection particulière, Paris<br />
Tranche de vie de Jeanne d’arc, 1962<br />
Coupe de statuette métallique<br />
34 x 12 x 7 cm<br />
Fondation Allers Pro Arte<br />
Courtesy Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois,<br />
Paris<br />
Guitare relief, 1962<br />
Coupe de guitare sur panneau de bois<br />
130 x 97 x 12 cm<br />
Collection Rira, Cologne<br />
Chopin’s Waterloo, 1962<br />
Piano brisé sur panneau de bois<br />
186 x 302 x 48 cm<br />
Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris<br />
Parade, 1962<br />
Coupe de bouilloires et de pichets sur étagère<br />
et panneau de bois<br />
76 x 152,80 x 29 cm<br />
Collection particulière, Paris<br />
Arrêt de temps, 1963<br />
Coupe de réveil sur panneau de bois<br />
46 x 36 cm<br />
Collection Marianne et Pierre Nahon, Galerie Beaubourg,<br />
Paris<br />
La Courtillière, 1962<br />
Coupe de violon sur panneau de bois<br />
96,5 x 57,5 x 6 cm<br />
Collection particulière, Paris<br />
Banjo Solo, 1963<br />
Colère, banjo brisé sur panneau de bois<br />
69 x 40 cm<br />
Collection particulière, Paris<br />
Die Weisse Orchid (White Orchid), 1963<br />
Colère, voiture de sport MG dynamitée sur panneau<br />
de bois<br />
250 x 510 x 130 cm<br />
MMK, Museum für Moderne Kunst, Francfort<br />
Splash (Harmoni and Nini), 1963<br />
Cornet à piston brisé et peinture sur panneau de bois<br />
108 x 75,5 cm<br />
Collection particulière, Paris<br />
Le Grand Cello, 1963<br />
Coupe de violoncelle sur panneau de bois<br />
200 x 153 x 11,5 cm<br />
Collection particulière, Paris<br />
Taïaut, Taïaut, 1964<br />
Accumulation de cuivres brisés et découpés sur panneau<br />
de bois<br />
122 x 245 x 21 cm<br />
Collection particulière, Paris<br />
Endless Variation n° 1, 1967-1968<br />
Bois laqué<br />
61 x 61 x 61 cm<br />
Collection <strong>Arman</strong> Marital Trust<br />
Conscious Vandalism, 1975<br />
Colère, appartements aménagés par <strong>Arman</strong><br />
à la John Gibson <strong>Gallery</strong> de New York et détruit<br />
à la hache le 5 avril 1975<br />
70 m 2<br />
Musée d’art moderne de la Ville de Paris<br />
Colère de télévision, 1976<br />
Colère, télévision brisée dans boîte en Plexiglas<br />
62,5 x 80 x 50 cm<br />
Collection Alain Bizos, Paris<br />
Colère de télévision, 1976<br />
Colère, télévision brisée dans boîte en Plexiglas<br />
62,5 x 80 x 50 cm<br />
Collection Alain Bizos, Paris<br />
Colère de télévision, 1976<br />
Colère, télévision brisée dans boîte en Plexiglas<br />
62,5 x 80 x 50 cm<br />
Courtesy Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois,<br />
Paris
25<br />
Solex, ici et là, 1989<br />
Sculpture, cinq solex, socle en métal peint<br />
127 x 214 x 77 cm<br />
Collection Fondation Cartier pour l’art contemporain,<br />
Paris<br />
Du producteur au consommateur, 1997<br />
Sandwich Combo, coupe de réfrigérateur et caddies<br />
assemblés<br />
223,5 x 132 x 104 cm<br />
Collection <strong>Arman</strong> Marital Trust<br />
ARCHÉOLOGIE DU FUTUR<br />
Violon brûlé, 1964<br />
Combustion de violon sur panneau et résine polyester<br />
76,5 x 54 x 5,5 cm<br />
Fondation A.R.M.A.N., Genève<br />
Black is Black, 1964<br />
Combustion, prie-Dieu brûlé et résine<br />
104 x 63 x 63 cm<br />
Collection particulière, Paris<br />
Sans titre, 1964<br />
Combustion de violoncelle brisé sur panneau et résine<br />
polyester<br />
136 x 97 x 34 cm<br />
Collection particulière, Monaco<br />
Le Fauteuil d’Ulysse, 1965<br />
Combustion, fauteuil brûlé et résine<br />
80 x 80 x 120 cm<br />
Collection particulière, Paris<br />
Collection, 1964<br />
Voitures-jouets et boîtes dans résine<br />
35,5 x 63,5 x 7,3 cm<br />
Collection particulière, Paris<br />
Colère de contrebasse, 1966<br />
Combustion de contrebasse dans résine polyester<br />
et Plexiglas<br />
200 x 158 x 20 cm<br />
Collection Jean Ferrero, Nice<br />
Bibliothèque d’Alexandrie, 1968<br />
Combustion, violons calcinés dans une boîte en Plexiglas<br />
200 x 160 x 18 cm<br />
Collection particulière<br />
Courtesy Alain Bizos, Paris<br />
Sans titre, 1971<br />
Inclusion de violon dans la résine<br />
25 x 25 x 25 cm<br />
Collection particulière<br />
Constellation, 1970<br />
Inclusion de billes en acier dans résine et Plexiglas<br />
200 x 150 x 9 cm<br />
Collection particulière, Paris<br />
Téléphone coupé, 1969<br />
Coupe de téléphone dans bakélite et béton<br />
50 x 25 x 10 cm<br />
Collection particulière, New York<br />
L’Aigle à deux têtes, 1974<br />
Coupe de violoncelle et archet dans béton<br />
140 x 100 x 11,5 cm<br />
Collection Mathieu, courtesy Galerie Georges-Philippe<br />
et Nathalie Vallois, Paris<br />
The Day After – Fried chicken, 1984<br />
Lampe calcinée en bronze<br />
65 x 95 x 60 cm<br />
Collection Marianne et Pierre Nahon, Galerie Beaubourg,<br />
Paris<br />
The Day After – Nero’s banquet, 1984<br />
Table basse calcinée en bronze<br />
45 x 120 x 60 cm<br />
Collection Marianne et Pierre Nahon, Galerie Beaubourg,<br />
Paris<br />
The Day After – One Day in Amsterdam, 1984<br />
Chaise calcinée en bronze<br />
82 x 56 x 60 cm<br />
Collection Marianne et Pierre Nahon, Galerie Beaubourg,<br />
Paris<br />
The Day After – S.F. chair, 1984<br />
Chaise calcinée en bronze<br />
88 x 54 x 43 cm<br />
Collection Marianne et Pierre Nahon, Galerie Beaubourg,<br />
Paris<br />
The Day After – Open space, 1983-1984<br />
Armoire calcinée en bronze<br />
182 x 90 x 46 cm<br />
Collection Marianne et Pierre Nahon, Galerie Beaubourg,<br />
Paris<br />
The Day After – Pompei’s Syndrome, 1984<br />
Chaise calcinée en bronze<br />
84 x 60 x 60 cm<br />
Collection Marianne et Pierre Nahon, Galerie Beaubourg,<br />
Paris<br />
The Day After – Melted, 1984<br />
Plateau et service à thé calcinés en bronze<br />
12 x 56 x 41 cm<br />
Collection Marianne et Pierre Nahon, Galerie Beaubourg,<br />
Paris<br />
The Day After – Horizontal catastrophe, 1984<br />
Canapé Louis XV calciné en bronze à patine noire<br />
98 x 138 x 65 cm<br />
Collection particulière<br />
The Day After – Feu Louis XV, 1985<br />
Commode en bronze calcinée<br />
87,5 x 121 x 60 cm<br />
Collection particulière, Paris<br />
The Day After, 1986<br />
Cadre en bois laqué noir calciné<br />
75,5 x 86 cm<br />
Collection particulière, Paris
26<br />
Le Piano de Néron, 1999<br />
Émersion, piano découpé et acrylique sur panneau<br />
200 x 180 x 110 cm<br />
Collection <strong>Arman</strong> Marital Trust<br />
Courtesy Luhring Augustine <strong>Gallery</strong>, New York<br />
Vanités (Atlantis), 1991<br />
Bronze<br />
74 x 57 x 35 cm<br />
Collection <strong>Arman</strong> Marital Trust<br />
Inclination (Atlantis), 1991<br />
Bronze<br />
69 x 53,5 x 32 cm<br />
Collection <strong>Arman</strong> Marital Trust<br />
ARMAN, RENAULT: ART ET INDUSTRIE<br />
Accumulation Renault n° 101 (La Victoire de Salemotrice),<br />
1967<br />
Éléments de carrosserie de R4 assemblés et soudés<br />
220 x 350 x 300 cm<br />
Collection particulière, Bullion<br />
Accumulation Renault n° 108 (Auto-allumage), 1967<br />
Accumulation de fils de bougie dans boîte et Plexiglas<br />
160 x 121 x 20 cm<br />
Collection particulière, Suisse<br />
Courtesy Artcurial-Briest-Poulain-F.Tajan, Paris<br />
Accumulation Renault n° 152, 1968<br />
Accumulation de capots de Renault 16, métal et peinture<br />
76 x 133 x 124 cm<br />
Nouveau Musée National de Monaco<br />
Accumulation Renault n° 150, 1968<br />
Coupe de moteur dans Plexiglas<br />
65 x 40 x 35 cm<br />
Collection particulière, Paris<br />
Renault Wooden Pieces, 1968<br />
« Dauphine » en bois découpée dans Plexiglas<br />
140 x 500 x 160 cm<br />
Collection Marianne et Pierre Nahon, Galerie Beaubourg,<br />
Paris et collection particulière, Paris, en dépôt au<br />
Mamac, Nice<br />
Accumulation Renault n° 180 (Pipes pipées), 1972<br />
Accumulation de collecteurs d’échappement<br />
sur panneau de bois<br />
200 x 200 x 12 cm<br />
Union Centrale des Arts décoratifs,<br />
musée des Arts décoratifs, Paris<br />
J’AI REFAIT LE PEINTRE<br />
Grande Harpe, 1966<br />
Inclusion, tubes et traces de couleur dans résine<br />
polyester<br />
127 x 33,5 x 50 cm<br />
Fondation A.R.M.A.N., Genève<br />
La Vie dans la ville pour l’œil, 1966<br />
Inclusion, tubes de couleur et coulées dans résine<br />
et Plexiglas<br />
123 x 101 x 8 cm<br />
Collection Marianne et Pierre Nahon, Galerie Beaubourg,<br />
Paris<br />
Rich in Color, 1967<br />
Inclusion, tubes et traces de couleur dans résine<br />
45,70 x 30,5 x 5 cm<br />
Collection particulière, New York<br />
Encroragie, 1968<br />
Flacons et coulées d’émail à demi encastrés dans résine<br />
160 x 200 x 5 cm<br />
Collection Rira, Cologne<br />
Sevillanas (White Handles), 1987<br />
Brosses et peinture sur toile<br />
127 x 213 x 20,5 cm<br />
Collection particulière, Paris<br />
Nuit étoilée, 1987<br />
Peinture acrylique et tubes écrasés sur toile<br />
80 x 100 cm<br />
Fondation A.R.M.A.N., Genève<br />
Avant la chance, 1989<br />
Tubes de peinture et couleurs projetées sur toile<br />
160 x 260 cm<br />
Collection particulière, Paris<br />
Hello Jackson, 1990<br />
Tubes et peinture acrylique sur toile<br />
200 x 150 x 15 cm<br />
Collection particulière, Nice<br />
Desert Bike, 1991<br />
Bicyclette découpée, brosses et acrylique sur panneau<br />
130 x 195 x 35 cm<br />
Collection Jean Ferrero, Nice<br />
Footing Painting, 2000<br />
Technique mixte sur toile<br />
150 x 200 x 7 cm<br />
Collection Jean Ferrero, Nice
27<br />
LES FILMS PRÉSENTÉS DANS L’EXPOSITION<br />
par Gilles Bion et Patrick Palaquer<br />
DE L’INFORMEL À L’OBJET<br />
Traces, 1959-2010<br />
Jacques Brissot<br />
6’47’’, 16mm, noir et blanc et coul., muet<br />
Montage de Jacques Brissot pour la présente exposition<br />
© Jacques Brissot<br />
Objets animés, 1959-1960<br />
Jacques Brissot avec la collaboration d’<strong>Arman</strong><br />
4’41’’, 16mm, coul., son.<br />
Musique : Études aux sons animés de Pierre Schaeffer<br />
Production service de la recherche de l’ORTF<br />
GRI. Diffusion Ina (RTF)<br />
En partenariat avec l'Ina<br />
LES POUBELLES, LE PLEIN<br />
Sanitation, 1972<br />
Jean-Pierre Mirouze, sur une idée d’<strong>Arman</strong><br />
13’51’’, 16mm, coul., son.<br />
Musique : A Rainbow in a Curved Air de Terry Riley,<br />
℗ Originally recorded 1969 by Sony Music Entertainment Inc.<br />
© Jean-Pierre Mirouze<br />
Art plein, 1960<br />
Opérateur Chardet<br />
33’’, 16mm, noir et blanc, muet<br />
Actualités Gaumont, octobre 1960. Référence : 1960-15-7.<br />
Uniques images filmées de l’exposition « Le Plein »,<br />
inaugurée le 25 octobre 1960, galerie Iris Clert,<br />
3 rue des Beaux-Arts, Paris<br />
© Gaumont Pathé archives<br />
<strong>Arman</strong> le sculpteur de la poubelle dans le quartier<br />
des Halles, 1961<br />
Yvan Jouannet<br />
4’53’’, 16mm, noir et blanc, son.<br />
Extrait du magazine « En Français dans le texte.<br />
L’avant-garde », émission du 25 avril 1961.<br />
Paris : RTF. Diffusion Ina (RTF)<br />
En partenariat avec l'Ina<br />
LA MASSE CRITIQUE DE L’OBJET<br />
Accumulations naturelles, Nice 1960<br />
Jean-Pierre Mirouze<br />
4’09’’, 16mm, noir et blanc, muet<br />
Montage de Jean-Pierre Mirouze<br />
pour la présente exposition<br />
© Jean-Pierre Mirouze<br />
Long Term Parking, 1982<br />
Jean-Pierre Mirouze, sur une idée d’<strong>Arman</strong><br />
4’40’’, 16mm, coul., son.<br />
Financement et construction de l’œuvre par Jean Hamon<br />
Musique : Urban Sax<br />
© Jean-Pierre Mirouze<br />
Espoir de paix. Un monument d’<strong>Arman</strong>, Beyrouth, Liban, 1995<br />
Alain Bizos<br />
13’35’’, vidéo betacam sp, coul., son.<br />
Montage : Alex Rodriguez<br />
© Alain Bizos<br />
COLÈRES ET COUPES<br />
Die Weisse Orchid, 1963<br />
Charles Wilp<br />
17’07’’, 16mm, noir et blanc, muet<br />
© Art and Space – Ingrid Schmidt-Winkeler<br />
Conscious Vandalism, 1975<br />
Andy Mann<br />
30’20’’, 16mm, bande Beta numérique tirée d’une VHS,<br />
coul., son.<br />
Courtesy Musée d’art moderne de la Ville de Paris<br />
Action d’<strong>Arman</strong> enregistrée à la John Gibson <strong>Gallery</strong>,<br />
New York, le 5 avril 1975<br />
NBC Rage] <strong>Arman</strong> Creates 3-D Work With Bass Fiddle,<br />
1961<br />
3’26’’, 16mm, coul., son., vostf<br />
Extrait de « <strong>David</strong> Brinkley’s Journal. Avant-garde and<br />
Children’s Art », diffusé le 13 décembre 1961 sur NBC<br />
© NBC New Archives<br />
© Adagp 2010<br />
Colères, 1976-2010<br />
Jacques Brissot<br />
4’29, 16mm, coul., son.<br />
Montage réalisé pour la présente exposition<br />
Musique : Jean-Sébastien Bach, V. Chaconne, Partita n o 2<br />
in D minor<br />
© Jacques Brissot<br />
ARCHÉOLOGIE DU FUTUR<br />
École de Nice, 1966<br />
Gérard Patris (réalisation et production)<br />
31’30’’, 16mm, noir et blanc, son.<br />
Extrait : 7’29’’. Diffusion Ina (ORTF).<br />
Diffusé la première fois dans l’émission « Pour le plaisir »<br />
1 re chaîne, le 3 janvier 1966<br />
© Adagp 2010<br />
En partenariat avec l'Ina<br />
Archéologie du futur, 1976-2010<br />
Jacques Brissot<br />
3’10’’, 16mm, coul., muet<br />
Montage réalisé pour la présente exposition<br />
© Jacques Brissot<br />
L’Aigle à deux têtes, 1974<br />
Jean Ferrero<br />
30’, super 8, coul., muet<br />
1’55’’ extrait des archives filmées Jean Ferrero<br />
© Jean Ferrero<br />
© Adagp 2010
28<br />
ARMAN, RENAULT : ART ET INDUSTRIE<br />
Accumulations d’<strong>Arman</strong>, 1969<br />
Carlos Vilardebo<br />
45’, 16mm, noir et blanc, son.<br />
Extrait de 5’58’’, tiré de « Variances n° 2 »<br />
(émission du 8 décembre 1969) de Claude Gallot<br />
Production : Michèle Arnaud, Michel Pamart<br />
Paris : ORTF, 1969. Diffusion Ina (ORTF)<br />
© Adagp 2010<br />
En partenariat avec l'Ina<br />
J’AI REFAIT LE PEINTRE<br />
Shooting Paintings, vers 1990-1991<br />
Jean Ferrero<br />
30’, VHS, coul., son.<br />
4’02’’, extrait des archives filmées de Jean Ferrero<br />
© Jean Ferrero<br />
© Adagp 2010<br />
<strong>Arman</strong>, portrait d’un sculpteur, 1998<br />
Dominik Rimbault<br />
52’, vidéo, coul., son.<br />
Extrait de 2’7’’ pour la séquence des Pinceaux piégés.<br />
Production DAP, La Cinquième, CNC, Atelier D.<br />
Distribution Atelier D. (Dominik Rimbault)<br />
© Dominik Rimbault<br />
© Adagp 2010
29<br />
7. PARTENAIRE<br />
L’INA PARTENAIRE DE L’EXPOSITION «ARMAN» AU CENTRE POMPIDOU<br />
Plus de cinquante ans de mémoire artistique dans les collections de l’Ina<br />
L’Ina s’associe au Centre Pompidou dans le cadre de la rétrospective dédiée à l’artiste <strong>Arman</strong>. Membre<br />
de l’École de Nice et cofondateur avec, entre autres, Yves Klein, du groupe des Nouveaux Réalistes,<br />
<strong>Arman</strong> a consacré sa vie à la recherche et à l’expérimentation dans l’art. Au travers des documents<br />
audiovisuels historiques issus des fonds de l’Ina, le visiteur pourra s’immerger dans l’univers poétique<br />
de l’artiste et découvrir l’évolution chronologique de son travail de création.<br />
Dès 1960, Jacques Brissot réalise, dans le cadre du Service de la recherche de l’ORTF, un film expérimental<br />
de quatre minutes, «Objets animés», inspiré des premiers travaux d’<strong>Arman</strong> et mis en musique par Pierre<br />
Schaeffer. En 1961, un an après la fondation du groupe des Nouveaux Réalistes, le magazine culturel<br />
télévisé «En Français dans le texte» consacre un reportage aux jeunes artistes, intitulé «L’avant garde»,<br />
dans lequel le réalisateur interviewe et suit <strong>Arman</strong> dans son travail de collecte d’objets.<br />
En 1998, une série de cinq émissions radiophoniques du magazine «À voix nue: grands entretiens d’hier<br />
et d’aujourd’hui», donne longuement la parole à <strong>Arman</strong> qui expose la genèse de son œuvre.<br />
Parallèlement à la rétrospective <strong>Arman</strong>, se tient dans la Galerie des enfants du Centre Pompidou, une<br />
exposition-atelier à caractère pédagogique et destinée au jeune public intitulée «L’aventure des objets».<br />
Elle est introduite par un film de 15 minutes qui rassemble des documents inédits, issus des fonds<br />
de l’Ina, à-même de donner visuellement les clés d’une compréhension de l’œuvre, des actions de l’artiste<br />
et des différentes facettes de sa personnalité.<br />
L’Ina, leader mondial de l’archivage numérique et de la valorisation des fonds, conserve, valorise et<br />
transmet plus de 3 millions d’heures de programmes de radio et de télévision. Son centre de consultation<br />
et de recherche à destination des chercheurs et universitaires, ses formations aux métiers de l'image,<br />
du son et du numérique, sa production de documentaires sont autant de laboratoires de réflexion sur les<br />
médias où s’élaborent les savoirs de demain.<br />
C’est en transmettant ses images et ses sons sous toutes leurs formes au sein de festivals,<br />
de rétrospectives, d’expositions, de musées ou d’autres événements culturels que l’Ina leur donne sens<br />
et participe à la construction d’une mémoire commune. Il les partage avec le plus grand nombre grâce<br />
à son site Internet ina.fr, à sa politique d’éditions et de coéditions, et à son engagement comme partenaire<br />
d’événements culturels sur tout le territoire. L’Ina, dans un souci permanent de comprendre le monde,<br />
soutient la création artistique (résidences d’artistes avec le Centquatre), l’innovation (festival international<br />
du webTV, coproduction du site internet pour l’exposition elles@centrepompidou), et développe une<br />
collaboration ancienne et riche avec les musées (Le Louvre, Musée des Arts décoratifs, Centre Pompidou-<br />
Metz, Le Louvre Lens…).<br />
Il était donc naturel pour l’Ina de s’associer au projet de l’exposition <strong>Arman</strong> présentée au Centre Pompidou.<br />
Des nouveautés tous les jours sur www.ina.fr
30<br />
8. VISUELS ET EXTRAITS DE FILMS POUR LA PRESSE<br />
Tout ou partie des œuvres figurant dans ce dossier de presse sont protégées par le droit d’auteur. Les œuvres<br />
de l’ADAGP (www.adagp.fr) peuvent être publiées aux conditions suivantes :<br />
• Pour les publications de presse ayant conclu une convention avec l’ADAGP : se référer aux stipulations de celle-ci<br />
• Pour les autres publications de presse :<br />
- exonération des deux premières reproductions illustrant un article consacré à un événement d’actualité<br />
et d’un format maximum d’1/4 de page ;<br />
- au-delà de ce nombre ou de ce format les reproductions seront soumises à des droits de reproduction /<br />
représentation ;<br />
- toute reproduction en couverture ou à la une devra faire l’objet d’une demande d’autorisation auprès du Service<br />
Presse de l’ADAGP ;<br />
- le copyright à mentionner auprès de toute reproduction sera : nom de l’auteur, titre et date de l’œuvre suivis de<br />
© Adagp, Paris 2010 et ce, quelle que soit la provenance de l’image ou le lieu de conservation de l’œuvre.<br />
- pour les publications de presse en ligne, la définition des fichiers est limitée à 400 x 400 pixels et la résolution<br />
ne doit pas dépasser 72 DPI<br />
- Jean Ferrero est représenté par l’Adagp qui percevra donc les droits de reproduction afférents à sa photographie<br />
au même titre que ceux des œuvres d’<strong>Arman</strong> et ce, aux conditions habituelles d’exonération accordées à la presse<br />
dans le cadre d’un événement d’actualité.<br />
ŒUVRES PRÉSENTÉES DANS L’EXPOSITION<br />
La Vie à pleines dents, 1960<br />
© ADAGP Paris 2010<br />
phot. Philippe Migeat<br />
Collection Centre Pompidou, Dist. RMN<br />
Poubelle des Halles, 1961<br />
© ADAGP Paris 2010<br />
phot. Philippe Migeat<br />
Collection Centre Pompidou, Dist. RMN
31<br />
Chopin’s Waterloo, 1962<br />
© ADAGP Paris 2010<br />
phot. Adam Rzepka<br />
Collection Centre Pompidou, Dist. RMN<br />
Le Fauteuil d’Ulysse, 1965<br />
© ADAGP Paris 2010<br />
phot. Jean-Claude Planchet<br />
Accumulation Renault n° 150, 1968<br />
© ADAGP Paris 2010<br />
phot. Jean-Claude Planchet<br />
Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens, 1961<br />
© ADAGP Paris 2010<br />
phot. Jean-Claude Planchet
32<br />
Home, Sweet Home, 1960<br />
© ADAGP Paris 2010<br />
Collection Centre Pompidou, Dist. RMN<br />
Arrêt de temps, 1963<br />
© ADAGP Paris 2010<br />
phot. Jean-Claude Planchet<br />
VISUELS COMPLÉMENTAIRES<br />
<strong>Arman</strong> faisant du Kung Fu<br />
avec Corice <strong>Arman</strong> et son professeur<br />
à Vence, Bidonville, 1975<br />
© phot. Jean Ferrero<br />
© ADAGP Paris 2010
33<br />
Colères, 1976-2010<br />
Jacques Brissot<br />
© Jacques Brissot<br />
Colères, 1976-2010<br />
Jacques Brissot<br />
© Jacques Brissot<br />
École de Nice, 1966<br />
Gérard Patris<br />
© Ina
34<br />
<strong>Arman</strong> à Artcurial<br />
mai 2004<br />
photo Didier Gicquel<br />
<strong>Arman</strong> à l’atelier Frank Bordas<br />
Bastille, mai 2003<br />
photo Didier Gicquel<br />
<strong>Arman</strong> à la galerie Templon<br />
devant Sculpture fragment d'engrenage<br />
le 7 juin 2000<br />
photo Didier Gicquel
35<br />
EXTRAITS DE FILMS DISPONIBLES POUR LA PRESSE<br />
<strong>Arman</strong> le sculpteur de la poubelle dans le quartier des Halles, 1961 (31sec.)<br />
de Yvan Jouannet<br />
Première émission de TV sur <strong>Arman</strong>.<br />
<strong>Arman</strong> confectionne une de ses « poubelles » devant la caméra.<br />
diffusion Ina<br />
École de Nice, 1966 (31sec.)<br />
de Gérard Patris,<br />
Dans son atelier, le sculpteur <strong>Arman</strong> brûle un piano, puis le fige dans la résine.<br />
diffusion Ina<br />
Accumulations d’<strong>Arman</strong>, 1969 (41sec.)<br />
de Carlos Vilardebo<br />
Reportage sur la collaboration artistique d’<strong>Arman</strong> avec la régie Renault.<br />
diffusion Ina<br />
Long Term Parking, 1982 (1 min.)<br />
de Jean-Pierre Mirouze, sur une idée d’<strong>Arman</strong><br />
<strong>Arman</strong> parle de son œuvre monumentale Long Term Parking<br />
© Jean-Pierre Mirouze<br />
<strong>Arman</strong>, portrait d’un sculpteur, 1998 (6 extraits de circa 1min. chacun)<br />
de Dominik Rimbault<br />
Plusieurs scènes d’<strong>Arman</strong> au travail.<br />
© Dominik Rimbault
36<br />
INFORMATIONS PRATIQUES AU MÊME MOMENT AU CENTRE COMMISSARIAT<br />
Centre Pompidou<br />
75191 Paris cedex 04<br />
téléphone<br />
00 33 (0)1 44 78 12 33<br />
métro<br />
Hôtel de Ville, Rambuteau<br />
Horaires<br />
Exposition ouverte<br />
tous les jours de 11h à 21h,<br />
sauf le mardi<br />
9. INFORMATIONS PRATIQUES<br />
Tarifs<br />
12 à 10 euros,<br />
selon période<br />
tarif réduit : 8 à 9 euros<br />
Valable le jour même pour<br />
le Musée national d’art moderne<br />
et l’ensemble des expositions<br />
Accès gratuit pour les adhérents<br />
du Centre Pompidou (porteurs<br />
du laissez-passer annuel)<br />
Renseignements<br />
01 44 78 14 63<br />
Billet imprimable à domicile<br />
www.centrepompidou.fr<br />
GABRIEL OROZCO<br />
15 SEPTEMBRE 2010 -<br />
3 JANVIER 2011<br />
attachée de presse<br />
Dorothée Mireux<br />
01 44 78 46 60<br />
PRIX MARCEL DUCHAMP<br />
SAÂDANE AFIF<br />
À PARTIR DU 15 SEPTEMBRE<br />
2010<br />
attachée de presse<br />
Dorothée Mireux<br />
01 44 78 46 60<br />
L’AVENTURE DES OBJETS<br />
EXPOSITION–ATELIER AUTOUR<br />
D’ARMAN<br />
22 SEPTEMBRE 2010 –<br />
10 JANVIER 2011<br />
attachée de presse<br />
Céline Janvier<br />
01 44 78 49 87<br />
NANCY SPERO<br />
13 OCTOBRE 2010 –<br />
10 JANVIER 2011<br />
attaché de presse<br />
Sébastien Gravier<br />
01 44 78 48 56<br />
Jean-Michel Bouhours<br />
conservateur<br />
assisté de Marie Bertran<br />
et Patrick Palaquer