Arman - Vicky David Gallery
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et celui d’Iris Clert, rassemblant certains de leurs objets personnels dans une boîte. Le 27 octobre 1960,<br />
<strong>Arman</strong> participe au domicile d’Yves Klein, rue Campagne Première, à la création du groupe des Nouveaux<br />
Réalistes et signe avec François Dufrêne, Raymond Hains, Yves Klein, Martial Raysse, Daniel Spoerri,<br />
Jean Tinguely et Jacques Villeglé le manifeste dont le texte a été rédigé par Pierre Restany. L’exposition<br />
«À 40° au-dessus de Dada» inaugure la galerie J et réunit <strong>Arman</strong>, César, Dufrêne, Hains, Klein, Rotella,<br />
Spoerri, Tinguely et Villeglé (mai-juin 1961). En septembre 1961, à l’occasion d’un film tourné par<br />
les actualités américaines de NBC, <strong>Arman</strong> réalise en direct une Colère de contrebasse qu’il nomme NBC<br />
Rage. Il commence à utiliser de la résine de polyester, cherchant à échapper aux contingences des boîtes<br />
dans lesquelles il fixe les objets avec du fil de fer. À l’invitation de William Seitz, <strong>Arman</strong> participe pour<br />
la première fois à la vie artistique américaine avec l’exposition «The Art of Assemblage» au MoMA<br />
de New York (octobre 1961). <strong>Arman</strong> commence à découper les objets en tranche (Coupes): cette technique<br />
lui permet de déstructurer l’objet à volonté en créant des rappels avec des mouvements artistiques<br />
antérieurs, comme le cubisme, le constructivisme ou le futurisme. Yves Klein réalise le portrait-relief<br />
d’<strong>Arman</strong> en janvier et meurt brutalement le 6 juin 1962. <strong>Arman</strong> s’installe à Nice au 156 avenue<br />
de la Lanterne. En août 1962, il réalise en public à la Galerie Saqqârah, à Gstaad, une Colère de piano,<br />
Chopin’s Waterloo. Un contrat est conclu avec Sydney Janis et <strong>Arman</strong> se retrouve propulsé dans la plus<br />
grande galerie des États-Unis.<br />
1963-1966<br />
L’ambiance au sein des Nouveaux Réalistes n’est plus la même, Restany constate que la mort de Klein<br />
a sonné le glas du mouvement et <strong>Arman</strong> décide d’abandonner le Nouveau Réalisme en tant que membre<br />
actif.<br />
En mai 1962, près d’Essen, <strong>Arman</strong> fait exploser à la dynamite la MG du photographe allemand Charles<br />
Wilp qui filme le déroulement de l’opération (Die Wise Orchid). <strong>Arman</strong> commence depuis 1962 à être connu<br />
et décide de s’installer définitivement à New York. L’acte des Coupes apparaît comme complémentaire<br />
à celui de l’Accumulation: dans les deux cas, et de manière différente, il dérange l’identité de l’objet,<br />
le détruit tout en le conservant, arrête le temps et en suspend la perfectibilité. À New York, <strong>Arman</strong> découvre<br />
Canal Street, qui lui apporte une nouvelle mine d’objets issus de séries d’usine: ses Accumulations<br />
y perdent leur identité pour se transformer en surface, cette fois complètement all over. Le polyester,<br />
qu’<strong>Arman</strong> utilise comme colle depuis 1961, prend une place prépondérante dans son œuvre avec<br />
les Inclusions. En 1964, <strong>Arman</strong> expose pour la première fois dans des musées: le Walker Art Center<br />
de Minneapolis et le Stedelijk Museum d’Amsterdam. Alain Jouffroy organise l’exposition «Les Objecteurs<br />
de la Vision» (janvier 1966) qui rassemble les recherches de cinq artistes qui ont orienté un certain<br />
secteur de la création contemporaine en délaissant la peinture au profit de l’objet: <strong>Arman</strong> et Spoerri<br />
sont présentés comme les initiateurs. En 1966, <strong>Arman</strong> débute ses premières Accumulations de tubes de<br />
peinture dans le Plexiglas; il se débarrasse de la boîte en verre au profit d’une suspension dans l’espace,<br />
et met en situation, en inclusion, des coulées de peinture échappées de leurs tubes de couleur.<br />
<strong>Arman</strong> souhaite travailler avec l’objet phare de la société industrielle de masse: l’automobile, et entame<br />
une collaboration avec Renault. S’ensuit une association qui s’étendra sur les deux années suivantes<br />
et aboutira à la création d’une centaine d’œuvres.<br />
1968-1969<br />
<strong>Arman</strong> demande à l’architecte Guy Rottier de lui construire une maison partiellement enterrée à Vence.<br />
L’artiste est intégré à la célèbre exposition «Dada, Surréalism and Their Heritage», organisée par William<br />
Rubin au MoMA (1968). En juin de la même année, il est sélectionné pour représenter la France<br />
à la Biennale de Venise, qui n’échappe pas aux turbulences politiques de mai 1968. Le 11 mars 1969,<br />
le Stedelijk Museum d’Amsterdam présente trente-trois Accumulations Renault (itinérance: Paris,<br />
Danemark, Allemagne, Suisse et Finlande). <strong>Arman</strong> réalise la Colline des pianos, installation dans son jardin<br />
de vieux pianos qu’il enduit régulièrement avec les fonds de pots de résine polyester. À partir de 1970, il<br />
généralise le procédé du saucissonnage d’une ou plusieurs statues parfois surdécoupées et réassemblées.<br />
Le 4 juin 1970, <strong>Arman</strong> réalise Slicing à la Reese Palley <strong>Gallery</strong> à New York : tout objet apporté par un visiteur<br />
est coupé par <strong>Arman</strong> et revendu au profit du Comité de défense des Black Panthers. Le 27 novembre 1970,<br />
Guido Le Noci, Paolo Pilliteri et Pierre Restany organisent une grande exposition rétrospective à Milan,<br />
célébrant le 10e anniversaire de la fondation du groupe des Nouveaux Réalistes. <strong>Arman</strong> signe les portraits<br />
d’ateliers d’artistes : il dépose chez ses amis des conteneurs en plastique en leur demandant d’y jeter leurs<br />
déchets (Christo, Roy Lichtenstein, Sol LeWitt, Robert Rauschenberg, Claes Oldenburg, Andy Warhol…).