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Arman - Vicky David Gallery

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SALLE 4 : COLÈRES ET COUPES<br />

À partir de 1961, <strong>Arman</strong> réalise ses premières colères, action physique liée au souffle des arts martiaux<br />

et qui permet à l’artiste de transformer un objet trouvé ou ready made en une forme artistique de<br />

l’éclatement. Deux œuvres monumentales illustrent les colères: Die Weisse Orchid �, (1963), carcasse<br />

de voiture de sport provenant d’une performance spectaculaire de l’artiste à Essen en Allemagne en 1963,<br />

jamais présentée à Paris, et Chopin’s Waterloo, réalisée à la Galerie Saqqarah à Gstaat en 1962<br />

(coll. Centre Pompidou, Mnam). La seconde procédure plus «froide» et réfléchie est celle de la coupe,<br />

grâce à laquelle <strong>Arman</strong> réalise de véritables métamorphoses d’objets: cette procédure répond soit<br />

d’une volonté de donner à voir l’intérieur de l’objet (Parade) soit de déstructuration et d’anamorphose<br />

de l’objet (Subida al cielo mais aussi Du producteur au consommateur)<br />

SALLE 5 : L’ARCHÉOLOGIE DU FUTUR<br />

Très vite, <strong>Arman</strong> prend conscience de la fragilité extrême de ses Combustions et de ses Coupes.<br />

Le recours à des matériaux tels que la résine ou le ciment vont lui permettre de protéger des œuvres<br />

constituées de débris. L’immersion des objets dans une matière fait référence aux fossiles, aux strates<br />

géologiques, mais aussi aux sites archéologiques. De ses premiers objets noyés dans la résine, <strong>Arman</strong><br />

tire une réflexion philosophique sur le temps, le présent et ses traces dans le futur. La transparence<br />

de la résine polyester nous guide vers l’allégorie pompéienne, tandis que l’opacité du béton ou les couleurs<br />

gris-bleutées de ces Émersions évoquent plutôt les catastrophes écologiques contemporaines (Le Piano<br />

de Néron, 1999). La série d’objets en bronze dite Atlantis, dont Vanités et Inclination (1991), évoque des<br />

objets engloutis sous les mers, pour lesquels l’artiste se transforme en archéologue exhumant son propre<br />

présent. Les Combustions, réalisées parallèlement à ces séries, participent également à l’exploration<br />

de cette volonté de destruction sublime. La fragilité de l’objet saisi au moment critique de sa fin évoque<br />

une esthétique de la ruine, engageant notre rapport au temps et son fort pouvoir philosophique. Il réalise<br />

ainsi en 1985, une œuvre monumentale The Day After, à partir de la Combustion d’un salon complet de<br />

style Louis XV, fondu en bronze.<br />

Gérard Patris, tourne en 1966, École de Nice film dans lequel <strong>Arman</strong> s’apprête à mettre le feu à un piano.<br />

Avant le sacrifice auquel ont été conviés ses amis, il précise le sens de sa démarche qui tourne autour<br />

du paradoxe destruction/création. Une fois la Combustion terminée l’artiste coule minutieusement<br />

du plastique liquide sur les débris calcinés du piano jusqu’à le figer dans un état où il n’est déjà plus<br />

un instrument de musique mais une œuvre d’art.<br />

� Fauteuil d’Ulysse, 1966<br />

SALLE 6 : ARMAN ET RENAULT: ART ET INDUSTRIE<br />

<strong>Arman</strong> aura l’opportunité de travailler à partir de l’objet phare de la société industrielle de masse:<br />

l’automobile. Grâce à Claude-Louis Renard qui dirige alors les bourses «Départ dans la vie» chez Renault,<br />

<strong>Arman</strong> va pouvoir créer pendant près de deux années des œuvres à partir d’éléments sortant des chaînes<br />

de montage du constructeur automobile. Confronté pour la première fois à un système de production<br />

industrielle qui «constituait le propre paysage de son art», <strong>Arman</strong> va affronter une situation de travail<br />

inédite, répondant parfaitement à son appétence naturelle pour le sériel et le répétitif. Bien qu’ayant déjà<br />

eu recours à des pièces mécaniques, le projet Renault marque un tournant dans sa carrière; <strong>Arman</strong><br />

se confronte au cycle «production–consommation–destruction», qui répond aux problématiques de son<br />

propre travail. La découverte de ces objets non-finis, à des étapes intermédiaires de leur construction<br />

lui permet d’aborder un nouvel aspect de sa réflexion sur l’objet-métaphore de notre société. Le résultat<br />

est un renouvellement magistral du langage mis en place avec ses Accumulations; les œuvres produites,<br />

ses grandes sculptures notamment, d’une diversité et d’une richesse extraordinaire, reviennent sur<br />

les problématiques du formalisme dans l’histoire de la sculpture contemporaine et se référent autant<br />

à Vladimir Tatline, à Antoine Pevsner ou au minimalisme.<br />

SALLE 7 : J’AI REFAIT LE PEINTRE<br />

En 1966, À New York, <strong>Arman</strong> se tourne à nouveau vers la peinture et la couleur, qu’il institue cette fois<br />

comme objet en incluant des tubes de couleurs dans la résine. «I am a born again painter», aime-t-il<br />

déclarer alors. Mais vingt ans plus tard, <strong>Arman</strong> revient à la peinture mise en parenthèse au début des

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