Arman - Vicky David Gallery
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2. PLAN ET PRÉSENTATION DE L’EXPOSITION<br />
Une exposition rétrospective consacrée à <strong>Arman</strong>, disparu en 2005, se devait de remettre en perspective<br />
une longue et riche carrière. <strong>Arman</strong> était boulimique dans sa création mais aussi dans la vie, dans<br />
son rapport aux êtres et aux choses, aux objets de son affection. Cette profusion de passions, d’initiatives,<br />
de créations, de collections, a entouré sa création proprement dite, d’agrégats qui en ont perturbé voire<br />
masqué les fondements.<br />
La présente manifestation est fondée sur un choix de 120 œuvres, réalisées à des périodes différentes de<br />
la vie de l’artiste. <strong>Arman</strong> mit au point entre 1956 et 1962 les fondamentaux de son langage: l’accumulation,<br />
la colère, la coupe, la poubelle…, qui sont autant de procédures et de problématiques sur lesquelles il allait<br />
revenir tout au long de sa carrière, avec une volonté d’approfondissement, d’évolution, de mise à jour<br />
de son langage originel. Deux grandes installations, Conscious Vandalism (1975) et The Day After (1982)<br />
illustrent le retour ultime de l’artiste sur la colère inaugurée en 1961 et la combustion inaugurée en 1964.<br />
Le schéma de la carrière d’<strong>Arman</strong>, dont une rétrospective devait rendre compte, nous semblait répondre non<br />
pas d’un schéma linéaire mais plutôt d’un dessin en étoile, où l’artiste est un centre d’où partent ses axes<br />
programmatiques. Ce schéma initial se développant deviendra chez <strong>Arman</strong> une véritable toile d’araignée.<br />
Ce constat nous a amené à concevoir l’exposition en sections thématiques, transhistoriques, fidèle<br />
ainsi aux allers et retours qu’<strong>Arman</strong> lui-même a opérés. Le parcours va permettre au visiteur de réaliser<br />
plusieurs traversées de la carrière d’<strong>Arman</strong>, comme une série de coupes dans son œuvre, pour en<br />
reconstituer ensuite mentalement le bouillonnement.<br />
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<strong>Arman</strong> aimait les objets; aucun doute n’est permis. Pour autant il ne procédait pas par une accumulation<br />
aléatoire ou informe mais selon le mode du tiroir ou du casier, chers aux artisans. <strong>Arman</strong> collectionnait<br />
et classait. Il s’est pris de passion pour le jeu d’échec puis ensuite pour le jeu de go. Alors que le premier<br />
repose sur la neutralisation ou la capture des pièces les plus importantes de son adversaire, le jeu de go<br />
consiste en une stratégie d’appropriation d’un territoire quadrillé. Ce paradigme de la case, présent dans<br />
le jeu et dans le langage artistique d’<strong>Arman</strong>, nous a semblé opérant pour bâtir le plan de l’exposition sur<br />
un schéma de go ban et concevoir le parcours comme un territoire armanien.<br />
L’exposition propose de resituer l’objet dans la problématique du geste ou de la situation. Adepte des arts<br />
martiaux comme Yves Klein, dès les allures d’objets puis ensuite avec les colères, <strong>Arman</strong> met en œuvre<br />
une science du geste par lequel il transforme l’objet de son élection. Le public pourra découvrir lui-même<br />
cette science du geste chez <strong>Arman</strong>, au travers de nombreuses images d’archives d’<strong>Arman</strong> en action. Pour<br />
la première fois dans une exposition monographique qui lui est dédiée, seront intégrées deux créations<br />
cinématographiques, fruits d’une collaboration entre <strong>Arman</strong> et un cinéaste, Jacques Brissot en 1959-60<br />
puis Jean-Pierre Mirouze en 1972.<br />
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