sique au réseau. Le passage d’un état à l’autre estautomatique et parfaitement transparent pour l’utilisateur.Le seul effet visible pour ce dernier est une baissesensible de sa facture d’électricité et l’immensesatisfaction d’être quotidiennement acteur du “développementdurable”.cm pour une puissance de 50 à 120 “watts-crête”.Juxtaposés en fonction des besoins, ils peuvent êtremontés sur des supports ou châssis par dessus unetoiture existante (il faut alors prévoir une circulationd’air d’au moins 10 cm entre la couverture et la facearrière des panneaux), ou bien être intégrés en tantqu’éléments de couverture étanche par des dispositifsadaptés (cornières, clipsage, etc). Plus sophistiqué: des panneaux semi-transparents, voire l’intégrationdirecte de cellules photovoltaïques dans desproduits verriers, permettent de gérer simultanémentla production d’électricité et les apports lumineux etthermiques du soleil à l’intérieur des bâtiments. Autreoption particulièrement esthétique et facile à mettreen oeuvre : les “produits de couverture” (tuiles,ardoises, etc.) équipés de panneaux en usine quicommencent à apparaître : tirés par un marché enpleine expansion dans certains pays, les fabricantsrivalisent d’imagination pour répondre aux multiplesdemandes d’une clientèle variée et exigeante.Doc. ADEME + HespulCarte de l’ensoleillementmoyen en décembre.Rayonnement reçu par unplan incliné de 60° orientéau sud.Zone 1 : de 1 à 1,4 kWh/m2.jZone 2 : de 1,4 à 2 kWh/m2.jZone 3 : de 2 à 2,6 kWh/m2.jZone 4 : de 2,6 à 3,6 kWh/m2.jCentrales solairesLes points bleus représententles centrales solairesHespul.Dans l’habitat, on souhaitera en général, bien quecela ne corresponde pas à une obligation technique,couvrir totalement ou partiellement les besoinsannuels en électricité. Ceux-ci étant estimés à 3 000kWh par an pour une famille “moyenne” en France, ilfaudra de 20 à 30 m2 de panneaux selon la localisation.Mais avant même de dimensionner un équipement,on cherchera à diminuer l’investissementnécessaire, qui reste relativement élevé même sidivers mécanismes permettent d’en financer unebonne partie (voir plus loin), par une démarche demaîtrise de la consommation. En particulier, le chauffageélectrique sera proscrit, car il s’agit d’une aberrationénergétique et économique : le cas échéant,mieux vaut investir d’abord dans un changement dumode de chauffage !Sous nos latitudes, les panneaux doivent dans lamesure du possible être orientés au Sud et inclinésd’environ 30°. Une certaine variation de ces paramètresest néanmoins acceptable - de sud-est à sudouestet de 20 à 50 °. En revanche, les panneauxétant généralement assemblés en “séries”, il faudrabien veiller à ce qu’aucune ombre, même partielle, nevienne diminuer l’ensoleillement des capteurs,notamment au milieu de la journée, et ceci pour n’importequelle période de l’année.Le nerf de la guerreRapporté au prix de vente de l’électricité conventionnelle(0,1 euro le kWh), le temps de retour d’un système“familial” de 20 à 30 m2 (coût actuel de 14 à22000 euros) s’établit à environ 75 ans ! Jusqu’à unpassé récent, les pouvoirs publics (et EDF !) cherchantà faire obstruction au raccordement au réseau,les sources de financement étaient rares et difficilesd’accès, se résumant aux programmes européens de“démonstration technologique”, parfois complétés parcertaines collectivités locales comme les Conseilsrégionaux. Grâce à ce type de montage dont elles’était fait une spécialité, l’association Hespul (ex-Phébus), est tout de même parvenue à offrir depuis1992 à quelques 300 pionniers la possibilité deconcrétiser leur rêve et d’ouvrir ainsi la voie dans unpays plutôt fermé à cette forme de production électriqueparticulièrement décentralisée.Sur fond de bouleversement du secteur de l’électricité,sous la double impulsion européenne de l’ouverturedes marchés et de la prise en compte descontraintes environnementales, parfois contradictoire,une lente mais nette évolution, sensible depuis1999 d’abord du côté de l’ADEME, puis de l’État luimême,a conduit à la mise en place d’un dispositif desoutien financier qui devrait être totalement opérationneldans un proche avenir.Depuis la “loi électrique” du 10 février 2000, les “distributeurs”(EDF et les Régies municipales) sont soumisà l’obligation d’acheter l’électricité d’originerenouvelable. Le tarif fixé pour chaque filière par arrêtéministériel est sensé permettre d’assurer le développementde technologies désormais reconnuesPanneauxphotovoltaïquesCompteur avantinjection dans leréseauLes panneaux standards, toujours rectangulaires, ontune surface de 0,5 à 1m2 et une épaisseur de 2 à 3OnduleurCompteurn°9 juin-juillet 2002 15
Manche1,7 kWcInstallés surun abri-boisd’intérêt général ce quijustifie par ailleurs queles surcoûts liés à cetteobligation soient compenséspar le “fondsdes charges de servicepublic” institué par cettemême loi. Des mécanismessimilaires, particulièrementefficaces,ont notamment permis àl’énergie éolienne de sedévelopper à très grandeéchelle dans despays comme leDanemark, l’Allemagne ou l’Espagne.Si le tarif éolien, considéré comme correct, devraitpermettre à la France de rattraper son retard et deremplir son engagement de porter la proportiond’électricité renouvelable de 15 à 21 p.100 d’ici 2010conformément à la Directive européenne de septembre2001(à condition toutefois que les nombreuxobstacles administratifs soient rapidement levés !), iln’en va pas de même pour le photovoltaïque. Le tariffixé à 0,15 euros par kWh est en effet notoirementtrop bas pour permettre un réel décollage tel quecelui enregistré en Allemagne, qui s’est hissée enquelques années au premier rang mondial, non seulementpour la puissance installée, mais aussi pourl’industrie de fabrication des composants photovoltaïqueset électroniques, grâce à un tarif d’achat troisfois plus élevé (0,50 euros par kWh).En compensation, l’ADEME a décidé d’apporter unesubvention directe à l’investissement de 4 600 eurospar kW (environ 10 m2 de capteurs), soit environ 60p.100 du coût hors taxe. Des aides complémentaires(subventions régionales, TVA à taux réduit, créditd’impôt, etc.) permettent d’atteindre un temps deretour net (après subventions) de l’ordre de 15 ans,tout à fait raisonnable compte tenu de la durée de viedes panneaux, (actuellement, la plupart des fabricantsgarantissent une perte de rendement inférieureà 10 p.100 sur 25 ans) et assez proche au final de lasituation allemande.Idées reçues à combattre :«Les panneaux photovoltaïques consommentplus d’énergie qu’ils n’en produiront durant touteleur vie» : faux ! Le “temps de retour énergétique”est de l’ordre de 2 à 4 ans suivant les technologiespour les panneaux seuls (3 à 6 ans pour unsystème complet), pour une durée de vie de plusieursdécennies. A noter que l’aluminium descadres compte pour près de la moitié dans cebilan énergétique et que l’on peut souvent s’enpasser.«Le photovoltaïque est plus écologique en siteisolé» : faux ! Il est nettement plus efficace à toutpoint de vue sur le réseau. Les batteries représentent30 p.100 du coût de l’investissement,doivent être renouvelées tous les 7 à 8 ans et ontun très fort potentiel polluant : même leur recyclagepose d’énormes problèmes. Sur réseau,chaque kWh produit sera utilisé, si ce n’est chezsoi, alors chez le plus proche voisin, ou le suivant.En site isolé, la capacité de stockage forcémentlimitée conduit à gaspiller les surplus d’été(jusqu’à 30 voire 40 p.100 de la production) et àrecourir à un appoint polluant (souvent un groupeélectrogène) en hiver. Du point de vue du système,le réseau fonctionne comme une “batterieparfaite” : illimitée, inusable, toujours disponible,et (presque) gratuite ! Plus largement, le réseauélectrique de proximité est un formidable outild’efficacité énergétique par la mutualisation qu’ilpermet des productions et des consommationsdispersées dans l’espace (décentralisation) etdans le temps (foisonnement). Cette approche“efficace et solidaire” va résolument à l’encontrede l’hyper-centralisation du système électriquefrançais, mais elle remet aussi en cause unevision autarcique du concept de “maison autonome”né dans les années 70 et qui repose parfoissur une forme d’égo-logisme ! M.J.dans la production d’électricité de faire en sorte qu’ils’accélère.Vendée1,1 kWcCette éclaircie, quoique bien réelle et encourageante,doit être relativisée par la complexité bien françaisedue à une multiplicité des démarches nécessaires età une bureaucratie envahissante, ainsi que par desobjectifs quantitatifs plutôt modestes (15 000 kW àinstaller dans les quatre ans à comparer aux 60 000kW allemands pour la seule année 2001). Mais onretiendra avant tout que désormais, le mouvementest enclenché et qu’il appartient à tous les partisansd’une démarche écologique dans l’habitat commePhoto HespulDu point de vue des utilisateurs potentiels (particuliers,P.M.E. et collectivités locales) et des “prescripteursdu bâtiment” (architectes, maîtres d’oeuvre,négociants, installateurs) tous les ingrédients sontdésormais disponibles pour intégrer cette “nouvelletechnologie de l’énergie”, cohérente avec lesdémarches de type HQE ou écoconstruction, danstout projet de construction ou de rénovation de bâtiments,à commencer par l’habitat et le tertiaire.Gageons que sa banalisation aura à moyen et longterme une influence décisive sur la conception et surl’esthétique de nos villes et de nos villages.Cette histoire reste à écrire, mais nul besoin d’attendrepour commencer à en rédiger la préface : dèsles prochains mois, l’information nécessaire devraitêtre disponible auprès des délégations régionales del’ADEME et du réseau des “Espaces-Info-Energie”qu’elle a mis en place (n° Azur 0810 060 050). Dansl’attente, l’association Hespul reste incontournablecompte tenu de son expérience antérieure et descompétences qui lui sont reconnues jusque dans lescouloirs de la Commission Européenne.Marc Jedliczka - Hespul16n°9 juin-juillet 2002