Photo Bolivia IntiDes stages pour apprendre àconstruireEn Bolivie et au Pérou, Bolivia Inti a construit 80 cuiseurs(au cours de cinq stages) en 2000, puis 270(au cours de 13 stages) en 2001. Notre projet est de1 000 cuiseurs en 2002 si nous trouvons les moyensfinanciers (70 euros pour un cuiseur complet avecles salaires des formateurs locaux).Tous les matériaux sont achetés localement, et nouspréparons des kits dans un atelier de menuiserie :nous organisons alors des stages de constructionoù, pendant cinq jours, une vingtaine de volontaires(surtout des femmes) viennent faire le montage deleur cuiseur. Une formation à la cuisson solaire estassurée en même temps. Le sixième jour, démonstrationgénérale devant tout le village : nos stagiairesdeviennent alors des professeurs pleins d'enthousiasmequi expliquent aux autres le principe et lesavantages de la cuisson solaire ! Une participationfinancière (15 à 50 p.100 duprix des matériaux) estdemandée : nous fournissonsun microcrédit gratuit. Nousassurons un suivi de six moisavec des réunions régulièresdu groupe tous les 15 jours.Et ensuite : “Le cuiseur est àtoi, et tu es capable d'en refaireun pour les autres…”Bilan : nous constatons l'usagepresque quotidien des cuiseurs,la présence quasi totaleaux réunions de groupe, leremboursement impeccabledu microcrédit, l'enthousiasmegénéral, des formateurslocaux qui se lancent à partirde nos stagiaires de l'anpassé… et de très nombreusesdemandes qui nousarrivent pour la prochainecampagne.En France aussiEn France, il est tout à fait possible de cuisiner solaire.Avec notre four solaire et quatre réflecteurs captant1 m2 de lumière, même par temps partiellementnuageux, nous cuisinons tous les mois de l'année.Début novembre : un pâté de 1 kg, le 23 décembre :des meringues pour la bûche de Noël, début janvier: un beau poulet, début février : un gâteau deSavoie… et ceci, à Nantes, avec le soleil au plus basde l'année, et des températures plutôt frisquettes.Imaginez le résultat dans les pays du Soleil !Nous organisons à Nantes des stages de formationde deux jours pour transmettre notre expérience. En2001, Bolivia Inti a formé 200 bénévoles d'associationsqui, à leur tour, démarrent des projets de cuissonsolaire en Afrique et ailleurs.À son retour de Mauritanie avec les Touareg duSahara, un ami nous dit “c'est merveilleux, grâce àvous les nomades de cette partie du désert ne mangerontplus cru !…”.Bolivia Inti, créée il y a deux ans et demi compte déjà1 100 adhérents à travers toute la France. Desdizaines de bénévoles de tous âges participent enFrance à nos actions (démonstrations publiques,expositions, conférences…).Sur le terrain des Andes en 2001, 20 jeunes demoins de 25 ans sont venus aider notre équipe pourencadrer les 13 stages de construction où 200femmes et 70 hommes ont monté leurs cuiseurs.Ces jeunes deviennent nos témoins.Ils seront une trentaine de jeunes à venir cetteannée! Ils en reviennent heureux et enrichis d'uneexpérience très forte. Le développement le plus efficacen'est-il pas celui qui se fait directement de lamain à la main ?Du soleil pour de l'espoir, tous ensemble pour unmonde solidaire…«Le soleil donne l'envie que tout l'monde s'aime, cevieux désir super qu'on s'rait tous un peu frères, lamême couleur aux gens, gentiment…»Extrait d’une chanson de Laurent VOULZYOn relira avec intérêt les articles de Roger Bernarddans les n° 1, 2, et 3 de La Maison écologique.Robert ChironPrésident de Bolivia IntiBolivia Inti41 rue du Château d'Eau44240 La Chapelle Sur ErdreTél. : 02.40.72.05.30courriel : boliviainti@aol.comsite internet: www.boliviainti.orgNous proposons:- adhésion 10 euros minimum- brochure couleurs de 16 pages présentant notre action ( 2 euros )- cassette vidéo de 25 minutes exposant notre travail sur la cuissonsolaire dans les Andes de Bolivie et du Pérou : construction des cuiseurspar les femmes, démonstrations publiques, résultats de cuisson…(15euros )- kit à assembler : parabole solaire (aluminium) (380 euros ), et foursolaire (150 euros ) ou son plan (15 euros ).- stages de formation à la pratique de l'énergie solaire en site isolé(50 euros ).n°9 juin-juillet 200227
Aut o const ruct io nLe badigeonde chauxDepuis quelques temps, les peintureset les enduits “naturels”reviennent à la mode. Ainsi, lespeintures à la chaux et les terrescolorantes regagnent de lʼintérêt.Aujourdʼhui, on trouve des peinturesà la chaux prêtes à lʼemploidans le commerce.Malheureusement, pour la plupart, elles contiennent des ingrédientspas toujours très naturels, et elles sont chères. Or, un desgrands avantages du badigeon à la chaux, cʼest justement lefaible prix de ses ingrédients. La fabrication dʼun badigeon est àla portée de tout bricoleur et toute bricoleuse un peu expérimenté.Il est quand même utile de faire des essais, et de commenceravec de la chaux éteinte (moins difficile à manipuler, maisdʼaprès certains avis, moins efficace).Décoratif et bon marchéPhoto Félicien Caril281 Pour les différentessortes et utilisations dela chaux : FélicienCarli, Le petit guideillustré de la chaux.Voir la bibliographie.2 Pour les adjuvants :Julien Fouin, La chauxnaturelle : décorer, restaureret construire.Voir la bibliographie.Qu’est-ce que c’est que le badigeon?Le mot “badigeon” est communément utilisé commesynonyme pour toutes les peintures à la chaux. Or, lechaulage (ou colature), l’eau forte et la patine en fontpartie au même titre. Le chaulage (1 volume d’eaupour 1 volume de chaux aérienne), la plupart dutemps blanc, sert à entretenir et à protéger l’enduit,ainsi qu’à boucher les microfissures. Le badigeon (1volume de chaux pour 2 volumes d’eau ou plus) estla peinture la plus utilisée. Sa fonction principaleconsiste à protéger et à colorer les enduits. L’eauforte (aussi appelée détrempe à la chaux, 1 volumede chaux pour 5 volumes d’eau) et la patine (1 volumede chaux pour 20 volumes d’eau) sont des peinturesà la chaux encore plus fluides, qui peuvent s’appliqueraprès le badigeon ou le chaulage. La patine etl’eau forte servent uniquement à colorer l’enduit, alorsque le badigeon et le chaulage changent aussi satexture.n°9 juin-juillet 2002Autrefois, les peintures à la chaux étaient surtoutemployées pour des raisons hygiéniques, car lachaux possède des qualités antiseptiques. Un badigeonà la chaux entretient l’enduit et protège les mursd’une maison des moisissures ainsi que des larvesd’insectes et de bactéries. Contrairement aux peinturesorganiques, qui contiennent nécessairementdes solvants, cette peinture minérale ne comporteaucun risque pour la santé, ni pour l’environnement.En plus, la blancheur de la chaux a un intérêt climatique: les murs badigeonnés à la chaux emmagasinentmoins la chaleur du soleil, raison pour laquelle lebadigeon et le chaulage sont beaucoup pratiquésdans les pays du sud. Dernier atout : le faible coûtdes ingrédients, pourvu qu’on fasse le mélange dubadigeon soi-même.Les ingrédientsÀ la base, une peinture à la chaux n’est consistuéeque d’eau, de chaux et de pigments dans les bonnesproportions.Pour votre badigeon, vous pouvez utiliser de la chauxaérienne vive ou éteinte (norme EN 459: CL ou DL,anciennement CAEB)1 . Certaines recettes prévoienten plus des adjuvants pour améliorer l’adhérence, ladispersion des pigments avec l’eau et la chaux et lafixation des pigments 2.Si vous souhaitez appliquer un badigeon de couleur,utilisez des pigments naturels, soit des ocres et desterres colorantes, soit des oxydes d’origine minérale.La quantité des pigments est proportionnelle au poidsde la chaux. Un badigeon sature à 20 p.100, c’est-àdire,que la couleur ne sera pas plus vive si vousajoutez plus de pigments, car la chaux n’en fixe pasplus. Normalement, une quantité de colorants bien endessous de 20 p.100 est suffisante pour obtenir debelles couleurs.