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Le quartier Vauban Une maison en papier Allemagne - Free

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DOSSIER<br />

Bois<br />

Magazine pratique de lʼéco-habitat et des énergies r<strong>en</strong>ouvelables<br />

<strong>Le</strong> b-a ba du bois<br />

et de ses dérivés<br />

<strong>Le</strong> musée<br />

du Poète<br />

ferrailleur<br />

<strong>Une</strong> <strong>maison</strong><br />

<strong>en</strong> <strong>papier</strong><br />

<strong>Allemagne</strong> :<br />

<strong>Le</strong> <strong>quartier</strong><br />

<strong>Vauban</strong><br />

<strong>Le</strong> puits<br />

canadi<strong>en</strong><br />

<strong>Le</strong>s champs<br />

électromagnétiques<br />

Bimestriel n°10<br />

août - septembre 2002<br />

Prix :5 €


BP 60 145<br />

14504 VIRE Cedex<br />

Téléphone : 02 31 66 96 49<br />

Télécopie : 02 31 66 98 47<br />

Courriel : la.<strong>maison</strong>.eco@wanadoo.fr<br />

Magazine bimestriel - numéro 10<br />

Août - septembre 2002<br />

Tirage : 7 000 exemplaires<br />

Imprimé sur <strong>papier</strong> 100 % recyclé<br />

blanchi sans chlore<br />

Responsable de la publication<br />

Yvan Saint-Jours<br />

Rédaction<br />

Jean-Paul Blugeon, Claude Bossard,<br />

Frédéric Castell, Patrick Desrumaux,<br />

Michel Jambon, Jef, Barbara Peschke,<br />

Yvan Saint-Jours, Cécile Talvat<br />

Relecture<br />

Michel Noël et Patricia Roussel<br />

Responsable des abonnem<strong>en</strong>ts<br />

Aline Martin<br />

Éditeur<br />

Association Bio Ch’min<br />

58, rue des Acres 14500 VIRE<br />

Commission paritaire<br />

0303 G 80419<br />

Imprimerie<br />

J. Girold - 67190 Mutzig / 26485<br />

Pré-presse<br />

Schuller-Graphic 02 31 66 29 29<br />

Régie de publicité et distribution<br />

dans les magasins spécialisés<br />

AlTerreNat Presse<br />

Sandrine Novarino et Jean-Yves Udar<br />

<strong>Le</strong> Bourg - 82120 Mansonville<br />

Tél : 05 63 94 15 50 Fax : 05 63 94 16 69<br />

Notre couverture :<br />

Chêne et planches <strong>en</strong> douglas<br />

Aucun texte ou illustration ne peut être reproduit<br />

sans l’autorisation du magazine. Merci.<br />

<strong>Le</strong>s photos et dessins non signés sont de Yvan Saint-Jours<br />

4 Éditorial<br />

5 Quoi de neuf<br />

6 Actualité, le coin lecture<br />

8 Visite guidée<br />

Bretagne : le Musée du Poète ferrailleur.<br />

10 À la lo up e<br />

Papercrete, une <strong>maison</strong> <strong>en</strong> <strong>papier</strong> aux États-Unis.<br />

14 Dossier<br />

<strong>Le</strong> b-a ba du bois et de ses dérivés. Connaître avant de choisir :<br />

ess<strong>en</strong>ces, durabilité naturelle, prév<strong>en</strong>tion, traitem<strong>en</strong>ts avec ou sans<br />

risques, dérivés du bois et colles...<br />

22 R<strong>en</strong>contre à l’horizon<br />

<strong>Allemagne</strong> : Dans le <strong>quartier</strong> <strong>Vauban</strong>, à Freiburg, initiatives<br />

écologiques et sociales font bon ménage.<br />

26 Électricité<br />

<strong>Le</strong>s champs électromagnétiques, quels risques pour la santé ?<br />

28 Énergie<br />

<strong>Le</strong> puits canadi<strong>en</strong>, une clim’ efficace, économe, et naturelle.<br />

31 Formations, stages, découvertes<br />

32 Cal<strong>en</strong>drier<br />

33 Annonces<br />

34 Anci<strong>en</strong>s numéros et abonnem<strong>en</strong>t<br />

So mma ire<br />

n°10 août-septembre 2002 3<br />

Photo Norbert Raut<strong>en</strong>berg<br />

Photo Robert Coudray


4<br />

É d it o ria l<br />

Hyyyper t<strong>en</strong>dance<br />

L’écohabitat bi<strong>en</strong>tôt le bobohabitat ?<br />

Comme souv<strong>en</strong>t lorsqu’émerge une «nouvelle» idée, elle est taxée de mode. L’écohabitat<br />

n’échappe pas à la règle, et comm<strong>en</strong>ce même à être hyper t<strong>en</strong>dance. Par conséqu<strong>en</strong>t, dans<br />

l’esprit de beaucoup, aujourd’hui il faut être riche pour avoir une <strong>maison</strong> <strong>en</strong> matériaux écologiques.<br />

Alors ne reste-t-il pour unique perspective d’un Home Sweet Home pas exorbitant, que<br />

la <strong>maison</strong> type «oiseau-qui-r<strong>en</strong>ait-de-ses-c<strong>en</strong>dres» ? L’écohabitat est-il dev<strong>en</strong>u le bobohabitat<br />

(bobo pour «bourgeois-bohème», terme hyyyper t<strong>en</strong>dance) ?<br />

Et bi<strong>en</strong> non !<br />

Bi<strong>en</strong> sûr il y a l’autoconstruction, mais ce n’est pas forcem<strong>en</strong>t à la portée, ni au goût de chacun.<br />

Même si Claude Micmacker écrivait dans le Manuel de construction rurale et alternative<br />

(<strong>en</strong> 1979) : «L’année sans salaire que vous consacrez a bâtir votre <strong>maison</strong> est (et de loin) la<br />

mieux payée de votre vie». Or, ce qui était vrai il y a vingt trois ans, l’est <strong>en</strong>core aujourd’hui.<br />

Donc s’il est réel que de nombreux matériaux écologiques sont plus coûteux (économie<br />

d’échelle oblige), une bonne conception de base peut réduire fortem<strong>en</strong>t ce surcoût. Et si l’habitat<br />

est pris dans sa globalité : économie d’énergie à l’utilisation, durée de vie plus longue de<br />

nombreux matériaux, et même frais liés à la santé, alors l’habitat écologique devi<strong>en</strong>t largem<strong>en</strong>t<br />

«concurr<strong>en</strong>tiel» avec son p<strong>en</strong>dant classique. Et bi<strong>en</strong> sûr, si on pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> compte toutes les économies<br />

énergétiques, de déchets, de santé et la protection de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t que procure cet<br />

habitat, alors il est sans conteste le plus économique de tous.<br />

Bonne lecture,<br />

Yvan Saint-Jours<br />

n°10 août-septembre 2002


Q uoi d e neuf ?<br />

Annuaire sur<br />

l’écoconstruction<br />

La Maison Écologique co-éditera <strong>en</strong> fin<br />

d'année, avec le site internet CREEE et<br />

les Éditions Terre Vivante, un annuaire<br />

sur l'écoconstruction, les énergies<br />

r<strong>en</strong>ouvelables et l'habitat sain. Sa rédaction<br />

a démarré <strong>en</strong> mai. Il conti<strong>en</strong>dra égalem<strong>en</strong>t<br />

un tas d'informations sur les<br />

bonnes pratiques. L’ouvrage devrait faire<br />

près de 250 pages, avec plus de 2500<br />

référ<strong>en</strong>ces.<br />

Pour recevoir une fiche d’inscription, ou<br />

pour tous r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts, contacter<br />

Cécile Galiay par email :<br />

cecile.galiay@wanadoo.fr<br />

Ou par fax : 04 76 24 86 73<br />

C o mp t e r<strong>en</strong>d u<br />

<strong>Le</strong> 27 juin 2002 ce t<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t à<br />

Montpellier, les 10 èmes Assises de<br />

l’Environnem<strong>en</strong>t, organisées par<br />

l’Ag<strong>en</strong>ce méditerrané<strong>en</strong>ne de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />

(AME) du Languedoc-<br />

Roussillon. Elles avai<strong>en</strong>t comme<br />

thème pour cette dixième année : la<br />

Qualité <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale du bâtim<strong>en</strong>t<br />

et son contexte méditerrané<strong>en</strong>.<br />

Il y fut beaucoup question de<br />

confort intérieur, et donc de température<br />

(sud de le France oblige),<br />

dans un amphithéâtre luxueux, où la<br />

climatisation avait semble-t-il<br />

quelques ratés, puisqu’<strong>en</strong> haut il faisait<br />

assez froid, et <strong>en</strong> bas plutôt très<br />

chaud (?!).<br />

Près de 400 personnes étai<strong>en</strong>t invitées,<br />

dont plus d’une c<strong>en</strong>taine d’architectes,<br />

de nombreux élus et responsables<br />

“<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t”, des<br />

ingénieurs, etc. Ce qui est, doit-on le<br />

souligner, assez <strong>en</strong>courageant, et<br />

plutôt prometteur pour l’av<strong>en</strong>ir.<br />

Ces Assises se prés<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t sous<br />

forme de tables rondes d’<strong>en</strong>viron<br />

deux heures chacunes, où se succédai<strong>en</strong>t<br />

huit interv<strong>en</strong>ants. <strong>Le</strong>s réalisations,<br />

ou projets prés<strong>en</strong>tés étai<strong>en</strong>t<br />

très éclectiques, et allai<strong>en</strong>t d’un<br />

lycée HQE (Haute qualité <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale)<br />

à une <strong>maison</strong> individuelle<br />

restaurée, <strong>en</strong> passant par l’aménagem<strong>en</strong>t<br />

d’une aire d’autoroute, ou<br />

<strong>en</strong>core l’acoustique d’un temple...<br />

Réctificatif<br />

La photo <strong>en</strong> couverture du numéro 9, le<br />

“toit bleu” du CLER, se situe à Montreuil<br />

et non à Évry comme nous l’avions indiqué.<br />

Numéro d’été<br />

Pour ce numéro d’été, nous avons un<br />

peu transformé la rubrique «à la loupe».<br />

En effet, nous la consacrons à des <strong>maison</strong>s<br />

<strong>en</strong> France, avec un <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> d’architecte<br />

ou d’une personne ayant participée<br />

à la réalisation. Dans ce numéro<br />

vous trouverez une <strong>maison</strong> aux États-<br />

Unis, ce qui donne un petit rayon de<br />

soleil supplém<strong>en</strong>taire pour ces<br />

vacances.<br />

Cette diversité fut la<br />

plus grande richesse<br />

de ces Assises, malheureusem<strong>en</strong>t<br />

ce fut<br />

aussi son plus gros<br />

défaut. Enchaîner des<br />

propos d’une telle<br />

variété ne permettant<br />

pas d’approfondir, ne<br />

fut-ce qu’un peu, le<br />

sujet. On avait alors le<br />

s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de rester sur sa faim. Qui<br />

plus est, les mom<strong>en</strong>ts de débats<br />

prévus après chaque table ronde<br />

n’ont pas eu lieu faute de temps.<br />

Quelques questions posées à la<br />

suite de certaines interv<strong>en</strong>tions, ont<br />

malgré tout permis de s’apercevoir<br />

qu’une partie du public était déjà<br />

dans une réelle réflexion d’éconconstruction.<br />

L’annonce de la réalisation<br />

d’une toiture <strong>en</strong> PVC sur un<br />

beau bâtim<strong>en</strong>t <strong>en</strong> blocs de pierres, a<br />

même décl<strong>en</strong>ché un rire général.<br />

Il est bi<strong>en</strong> sûr impossible de résumer<br />

<strong>en</strong> quelques phrases l’<strong>en</strong>semble des<br />

interv<strong>en</strong>tions, mais voici un florilège<br />

de celles qui m’ont paru aller dans le<br />

bon s<strong>en</strong>s : “On ne construit pas pour<br />

être élu, mais on est élu pour<br />

construire.” “L’écologie et la cohésion<br />

sociale sont les deux défis de la<br />

planète pour les années à v<strong>en</strong>ir.” “Il<br />

faut passer du consumérisme au<br />

C lic<br />

Magazine <strong>en</strong> ligne<br />

L’État de la planète magazine est<br />

consacré au développem<strong>en</strong>t<br />

durable. En collaboration avec le<br />

magazine World Watch et l’institut<br />

du même nom, ce magazine<br />

virtuel prés<strong>en</strong>te de nombreuses<br />

analyses de spécialistes autour<br />

de la question du développem<strong>en</strong>t<br />

durable, <strong>en</strong> même temps qu’il<br />

propose aux internautes de donner<br />

leur avis sur les divers sujets<br />

traités. L’abonnem<strong>en</strong>t est gratuit<br />

sur le site internet<br />

http://www.delaplanete.org.<br />

développem<strong>en</strong>t durable.” “Arrêtons<br />

le massacre avec les lotissem<strong>en</strong>ts.”<br />

“La plus grande qualité <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale<br />

du bâtim<strong>en</strong>t, c’est la beauté.”<br />

Vitruve (architecte romain sous<br />

Auguste) fut à l’honneur, vu que<br />

c’est un extrait de son traité qui<br />

ouvrit les Assises, par l’intermédiaire<br />

de Thierry Salomon (auteur de la<br />

Maison des Néga-Watts, <strong>en</strong>tre<br />

autre), et qui les conclut, cette fois-ci<br />

via Christian Combes (présid<strong>en</strong>t de<br />

l’Ordre des architectes de<br />

Languedoc-Roussillon) : “<strong>Le</strong> climat<br />

(...), il faut construire avec lui, et non<br />

contre lui”. <strong>Le</strong> bon s<strong>en</strong>s a donc plus<br />

de 2 000 ans... mais cette fichue<br />

clim’, elle, n’a ri<strong>en</strong> voulu savoir !<br />

Yvan Saint-Jours<br />

n°10 août-septembre 2002<br />

5


Doc. ADEME<br />

6<br />

Act ua lit é<br />

Énergie<br />

L’étiquette énergie<br />

L’ADEME publie une plaquette sur<br />

«l’étiquette énergie», qui a été conçue<br />

par la Commission europé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong><br />

1994. Elle indique la consommation<br />

électrique et les performances (lavage,<br />

séchage...) des appareils électroménagers<br />

et des lampes. Elle peut aussi<br />

inclure des critères facultatifs tels que<br />

le niveau sonore. Id<strong>en</strong>tique dans les 15<br />

pays de l’Union Europé<strong>en</strong>ne, l’étiquette<br />

énergie est obligatoire sur les lieux de<br />

v<strong>en</strong>te pour les réfrigérateurs, congélateurs,<br />

sèche-linge, lave-vaisselle,<br />

lampes d’éclairage etc. Elle concernera<br />

prochainem<strong>en</strong>t les fours électriques. Si<br />

l’étiquette n’est par apposée, demandez-la<br />

au v<strong>en</strong>deur car c’est un élém<strong>en</strong>t<br />

de comparaison important qui vous<br />

permet de choisir l’équipem<strong>en</strong>t le plus<br />

performant. En effet un appareil classé<br />

A ou B est parfois plus cher qu’un autre<br />

moins bi<strong>en</strong> classé, mais la différ<strong>en</strong>ce<br />

de prix est rapidem<strong>en</strong>t comp<strong>en</strong>sée par<br />

les économies réalisées <strong>en</strong> électricité.<br />

Entre deux appareils de capacité et de<br />

n°10 août-septembre 2002<br />

performance comparables, la consommation<br />

d’électricité peut varier du<br />

simple au double. Il faut savoir que les<br />

appareils anci<strong>en</strong>s consomm<strong>en</strong>t<br />

plus que les modèles réc<strong>en</strong>ts. <strong>Le</strong>s<br />

appareils électriques sont donc classés<br />

selon leur consommation <strong>en</strong> graduation<br />

allant de A à G :<br />

- flèche verte “A” pour les appareils<br />

consommant le moins<br />

- flèche rouge “G” pour les plus énergivores.<br />

L’étiquette se compose de deux parties.<br />

<strong>Le</strong> haut de l’étiquette est commun<br />

à tous les appareils :<br />

1- le niveau de consommation<br />

2- la consommation d’électricité <strong>en</strong><br />

kWh/an<br />

<strong>Le</strong> bas de l’étiquette est personnalisé :<br />

capacité de l’appareil, bruit (facultatif),<br />

techniques de l’appareil (par exemple,<br />

pour un sèche-linge : cond<strong>en</strong>sation ou<br />

évacuation).<br />

Pour se procurer cette plaquette,<br />

contactez votre ADEME locale.<br />

www.ademe.fr<br />

Chaudière gaz<br />

à cond<strong>en</strong>sation<br />

La cond<strong>en</strong>sation est un phénomène<br />

physique simple : par exemple, la<br />

vapeur d’eau cont<strong>en</strong>ue dans l’air<br />

d’une pièce ou dans un alim<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

train de cuire, se transforme <strong>en</strong><br />

fines gouttelettes lorsqu’elle se<br />

refroidit, <strong>en</strong> r<strong>en</strong>contrant par<br />

exemple la vitre d’une f<strong>en</strong>être. <strong>Le</strong>s<br />

chaudières gaz à cond<strong>en</strong>sation<br />

repr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t ce principe. Avant d’être<br />

évacuées par la cheminée, les<br />

fumées très chaudes produites par<br />

la combustion du gaz, travers<strong>en</strong>t un<br />

échangeur-cond<strong>en</strong>seur dans lequel<br />

circule l’eau de retour du circuit de<br />

chauffage. La vapeur d’eau cont<strong>en</strong>ue<br />

dans les fumées se cond<strong>en</strong>se<br />

sur l’échangeur qui récupère cette<br />

chaleur dite “lat<strong>en</strong>te”.<br />

<strong>Le</strong> fonctionnem<strong>en</strong>t des chaudières<br />

à cond<strong>en</strong>sation s’avère parfaitem<strong>en</strong>t<br />

adapté aux installations de<br />

chauffage c<strong>en</strong>tral à basse et très<br />

basse température (“radiateur chaleur<br />

douce” et planchers chauffants<br />

basse température). De plus ces<br />

chaudières ont un très bon r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t<br />

et garantiss<strong>en</strong>t des dégagem<strong>en</strong>ts<br />

de polluants minimes. Fort<br />

de son succès outre-rhin et de son<br />

expéri<strong>en</strong>ce, Viessman commercialise<br />

maint<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> France une large<br />

gamme de chaudières à cond<strong>en</strong>sation<br />

pour un usage domestique et<br />

collectif.<br />

Énergie r<strong>en</strong>ouvelable<br />

Groupe d’achat pour<br />

chauffe-eau solaire<br />

L’association Habitats et Énergies<br />

Naturels, Écopole et le Cler ont créé un<br />

groupem<strong>en</strong>t d’achat de chauffe-eau<br />

solaires individuels sur la Loire-<br />

Atlantique. Ce groupem<strong>en</strong>t a pour<br />

objectif de réaliser une consultation des<br />

fabricants afin d’obt<strong>en</strong>ir un prix réduit<br />

des équipem<strong>en</strong>ts, d’apporter une information<br />

technique aux futurs utilisateurs,<br />

et de faciliter le suivi administratif<br />

des dossiers.<br />

Pour rappel, l’État et l’ADEME souti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t,<br />

par différ<strong>en</strong>tes aides ou subv<strong>en</strong>tions,<br />

l’achat de chauffe-eau solaires<br />

jusqu’au 31 décembre 2002.<br />

Habitats et Énergies Naturels<br />

11, route d’Abbaretz - 44170 Nozay<br />

Tél : 02 40 79 76 68<br />

Courriel : fdcivam.loireatlanti@free.fr<br />

Europe : la France<br />

montrée du doigt<br />

La directive europé<strong>en</strong>ne qui fixe<br />

comme objectif une consommation de<br />

22 p.100 d’énergie produite à partir de<br />

r<strong>en</strong>ouvelables d’ici à 2010 <strong>en</strong> Europe<br />

risque de ne pas être respectée.<br />

Un rapport réalisé par le bureau<br />

d’études Ecofys pour l’Union<br />

Europé<strong>en</strong>ne nous alerte que seulem<strong>en</strong>t<br />

5 pays (Danemark, Espagne, Irlande,<br />

Luxembourg et Pays-Bas) réussiront<br />

certainem<strong>en</strong>t à atteindre leur objectif<br />

national. Pour le mom<strong>en</strong>t, l’Italie et la<br />

France sont particulièrem<strong>en</strong>t montrées<br />

du doigt pour leurs mauvais résultats.<br />

Rappelons que la maîtrise des<br />

consommations énergétiques et le<br />

développem<strong>en</strong>t des énergies r<strong>en</strong>ouvelables<br />

sont une des principales<br />

réponses à la diminution des rejets de<br />

gaz à effet de serre.<br />

Pour le Comité de liaison aux énergies<br />

rnouvelables (CLER) et le Réseau<br />

action climat (RAC-F), le développem<strong>en</strong>t<br />

de la maîtrise de l’énergie et le<br />

souti<strong>en</strong> massif au décollage des énergies<br />

r<strong>en</strong>ouvelables devrai<strong>en</strong>t être le<br />

premier devoir d’un “ service public ”<br />

moderne, ambitieux et digne de ce<br />

nom.<br />

Ri<strong>en</strong> n’est donc perdu. L’<strong>en</strong>semble des<br />

professionnels de la filière sont<br />

prêts : fabricants, bureau d’études, installateurs,<br />

universités, associations…<br />

Souhaitons que le nouveau gouvernem<strong>en</strong>t<br />

puisse <strong>en</strong>gager rapidem<strong>en</strong>t une<br />

politique volontariste.<br />

Sabine Rabourdin, pour le RAC-F, et<br />

Charles MAGNIER pour le CLER.


Nucléaire<br />

L’EPR arrive<br />

<strong>Le</strong> dimanche 20 octobre 2002, à<br />

Strasbourg, est prévu un grand rassemblem<strong>en</strong>t<br />

europé<strong>en</strong> “Pour une<br />

Europe sans nucléaire”.<br />

En effet, le lobby nucléaire est prêt<br />

pour la mise <strong>en</strong> chantier d’un prototype<br />

du réacteur de nouvelle génération,<br />

l’EPR (*) , et fait le forcing pour<br />

une prise de décision rapide de la part<br />

des politiques.<br />

Un Plan Pluriannuel d’Investissem<strong>en</strong>t<br />

de production électrique devrait être<br />

soumis à la nouvelle Assemblée nationale,<br />

au plus tard avant le 31<br />

décembre 2002. Faut-il laisser la<br />

relance du nucléaire se mettre <strong>en</strong><br />

place sans réagir ?<br />

Pour manifester pour l’abandon du<br />

nucléaire et pour la mise <strong>en</strong> œuvre<br />

immédiate d’alternatives énergétiques,<br />

il est donc indisp<strong>en</strong>sable de se<br />

rassembler massivem<strong>en</strong>t à<br />

Strasbourg, le dimanche 20 octobre<br />

prochain, à 13 heures devant le<br />

Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>.<br />

(*) L’EPR est le nouveau réacteur à<br />

eau pressurisée europé<strong>en</strong> conçu par<br />

Framatome et Siem<strong>en</strong>s pour être intégralem<strong>en</strong>t<br />

chargé <strong>en</strong> MOX (combustible<br />

au plutonium).<br />

Source : Sortir du Nucléaire<br />

Développem<strong>en</strong>t<br />

<strong>Une</strong> banque «sociale et<br />

r<strong>en</strong>ouvelable»<br />

<strong>Le</strong>s nouveaux projets 2002-2003 de la<br />

Nef, société financière coopérative,<br />

ayant directem<strong>en</strong>t rapport avec les<br />

propos de notre magazine, concern<strong>en</strong>t<br />

le logem<strong>en</strong>t «très social» et les<br />

énergies r<strong>en</strong>ouvelables.<br />

Dans le domaine du logem<strong>en</strong>t «très<br />

social», la Nef ori<strong>en</strong>te son action vers<br />

l’aide au mainti<strong>en</strong> dans le logem<strong>en</strong>t, le<br />

relogem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> cas d’expulsion et<br />

l’amélioration des conditions d’habitat.<br />

Pour cela, la société a un projet de<br />

part<strong>en</strong>ariat avec l’association Pour<br />

Loger qui est pilote du montage d’un<br />

projet de SA d’HLM d’économie solidaire<br />

sous forme coopérative.<br />

Quant aux énergies r<strong>en</strong>ouvelables, la<br />

Nef a répondu à deux appels d’offre<br />

de la Commission europé<strong>en</strong>ne et a<br />

été ret<strong>en</strong>ue comme co-contractant sur<br />

deux projets. Sa mission est d’étudier<br />

l’outil financier adapté au développem<strong>en</strong>t<br />

du photovoltaïque domestique<br />

d’un part, et des c<strong>en</strong>trales éoli<strong>en</strong>nes<br />

d’autre part.<br />

La Nef<br />

114, Boulevard du 11 novembre 1918<br />

69626 Villeurbanne Cedex<br />

Tél : 04 72 69 08 60<br />

Site Web : www.lanef.com<br />

Habitat<br />

<strong>Le</strong>s trois petits<br />

cochons... et les autres<br />

Jean-Pierre Oliva et Christian de Bock<br />

ont conçu l’exposition “Habitat et<br />

Environnem<strong>en</strong>t : les trois petits<br />

cochons... et les autres”. Elle est prêtée<br />

dans la limite des disponibilités, <strong>en</strong><br />

fonction des réservations établies <strong>en</strong><br />

relation avec les trois producteurs :<br />

Terre Vivante, ADIL 26 et le CAUE 26.<br />

<strong>Le</strong> thème de cette exposition est l’habitat<br />

et l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. En effet l’habitat<br />

doit être adapté à ses occupants<br />

tout <strong>en</strong> préservant leur santé, mais il<br />

est maint<strong>en</strong>ant ess<strong>en</strong>tiel de t<strong>en</strong>ir<br />

compte des relations <strong>en</strong>tre le bâtim<strong>en</strong>t<br />

et son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t (impact,<br />

contraintes géographiques, etc).<br />

L’exposition concerne autant la<br />

construction neuve que la réhabilitation.<br />

La liste des matériaux utilisables<br />

et les possibilités d’emploi prés<strong>en</strong>tées<br />

ne sont pas exhaustives.<br />

<strong>Le</strong> public concerné est large : les<br />

maîtres d’ouvrages faisant appel aux<br />

professionnels de l’habitat, les autoconstructeurs,<br />

les autoconcepteurs...<br />

L’exposition peut aussi s’adresser aux<br />

scolaires. Ainsi elle peut constituer un<br />

support d’animations avec les personnes<br />

de Terre Vivante, du PIE, du<br />

CAUE ou d’autres personnes formées.<br />

En outre elle peut être complétée<br />

par un module ludique intitulé “L’île<br />

aux 100 choix, matériaux , techniques<br />

et architectures pour mieux construire”.<br />

Ce jeu pédagogique décline une<br />

CAUE Drôme<br />

approche <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale des situations<br />

de choix de terrains, d’implantation<br />

du bâti, de choix des matériaux et<br />

de confrontations à diverses questions.<br />

Pour tous r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : CAUE 26,<br />

Walter Acchiardi<br />

Tél. 04 75 79 04 03 / Fax : 04 75 79 04 17<br />

Courriel : wa@drom<strong>en</strong>et.org<br />

Bois<br />

Label FSC <strong>en</strong> Normandie<br />

La Bourgogne est la première région<br />

de France à bénéficier du label europé<strong>en</strong><br />

pour la gestion durable de la<br />

forêt (PEFC). La Haute et la Basse-<br />

Normandie sera la seconde région<br />

forestière de France à s’<strong>en</strong>gager dans<br />

la voie de “l’écocertification”. La<br />

Basse-Normandie regroupe 150 000<br />

hectares de forêts dont 32.000 ha de<br />

forêts publiques domaniales et<br />

128.000 ha de forêts privées partagés<br />

<strong>en</strong>tre quelques 53.000 propriétaires.<br />

Transports<br />

Ma bagnole tournesol<br />

L’automobile qui roule à l’huile est<br />

vieille comme le monde ; Rudolf<br />

Diesel a conçu et a vérifié le bon<br />

fonctionnem<strong>en</strong>t de son moteur à l’huile<br />

végétale <strong>en</strong> 1892.<br />

En effet, tous les véhicules Diesel à<br />

injection indirecte (c’est-à-dire équipés<br />

de bougies de préchauffage) dont<br />

la pompe à injection est de la marque<br />

Bosch, peuv<strong>en</strong>t rouler directem<strong>en</strong>t à<br />

50% d’huile de tournesol (<strong>en</strong> mélange<br />

avec le gasoil), puis à 100% moy<strong>en</strong>nant<br />

quelques réglages et adaptations<br />

mineures et peu coûteuses.<br />

Pourtant, malgré l’urg<strong>en</strong>ce de la situation<br />

(pollution, cancers, effet de serre,<br />

guerres...), l’État français empêche le<br />

développem<strong>en</strong>t de cette solution alternative<br />

que représ<strong>en</strong>te l’utilisation de<br />

l’huile végétale comme carburant.<br />

C’est dans la perspective de faire<br />

connaître cette alternative que<br />

Thomas Plassard a édité un docum<strong>en</strong>t<br />

appelé “Rouler à l’huile de tournesol<br />

: pourquoi et comm<strong>en</strong>t mettre<br />

des fleurs dans son moteur ?” Ce travail<br />

est une initiative personnelle de<br />

regroupem<strong>en</strong>t des connaissances sur<br />

la filière des huiles végétales brutes. Il<br />

a pour objectif de fournir les données<br />

fondam<strong>en</strong>tales et les recommandations<br />

techniques qui permett<strong>en</strong>t de<br />

produire et de rouler à l’huile végétale.<br />

De son côté, l’association “Roule ma<br />

Fleur” propose de mettre <strong>en</strong> place une<br />

huilerie itinérante et collective pour la<br />

prochaine récolte de septembre.<br />

Fonctionnant sur le principe d’une<br />

coopérative, la presse se déplacerait<br />

chez ses membres pour produire l’huile.<br />

Ainsi la v<strong>en</strong>te d’huile, aujourd’hui<br />

réprimée, serait évitée. Pour ce faire,<br />

l’association recherche des membres<br />

acquéreurs de parts sociales.<br />

Vous pouvez commander le docum<strong>en</strong>t<br />

Rouler à l’huile de tournesol (60 pages<br />

- cinq euros) à l’adresse suivante :<br />

Thomas Plassard<br />

Mas Rouchet - 48400 Florac<br />

Contact pour la coopérative :<br />

Association “Roule ma Fleur”-<br />

48220 Frayssinet de Lozère<br />

Tél : 0466458462 - 0466451760<br />

Courriel : tomtourne@caramail.com<br />

n°10 août-septembre 2002 7


8<br />

Visit e guid ée<br />

<strong>Le</strong> Musée du Poète<br />

ferrailleur<br />

Au sud de Ploërmel, dans le<br />

Morbihan, à côté du joli petit village<br />

de Lizio, se trouve un étonnant<br />

musée. Dans celui-ci se mêl<strong>en</strong>t<br />

des objets sauvés des décharges<br />

et dont la seconde vie est très animée,<br />

des poèmes et épitaphes<br />

graffités sur les murs, et aussi une<br />

<strong>maison</strong> écologique <strong>en</strong> matériaux<br />

sains et équipée <strong>en</strong> énergies<br />

r<strong>en</strong>ouvelables. Bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>ue dans<br />

cet <strong>en</strong>droit unique et magique, où<br />

le poète écologiste est ferrailleur<br />

(et vice versa).<br />

n°10 août-septembre 2002<br />

“Appuyez sur le bouton”... et l’automate se met <strong>en</strong><br />

marche, dans un joyeux “sons et lumières” de bruits<br />

métalliques et d’ampoules colorées clignotantes.<br />

Dans ce musée original, ce ne sont pas moins d’une<br />

cinquantaine d’oeuvres animées qui s’agit<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

pédalant, sautant, battant des ailes ou des bras,<br />

balançant la tête, pour le bonheur des petits... et des<br />

plus grands. Ce rêve d’<strong>en</strong>fant, Robert Coudray l’a mis<br />

<strong>en</strong> oeuvre après des heures, des mois et <strong>en</strong>fin des<br />

années de pati<strong>en</strong>ce. Cinéaste (de formation), tailleur<br />

de pierre, récupérateur, sculpteur, créateur et<br />

éveilleur («par mission» dit-il), Robert est un toucheà-tout<br />

qui s’amuse à donner vie aux déchets de notre<br />

monde consumériste.<br />

Mais le poète est aussi écologiste, ainsi c’est dans<br />

son atelier qu’est née la coopérative bio de Ploermel,<br />

que des activités de boulange ou <strong>en</strong>core de fabrication<br />

de cidre ont démarré. Et pour montrer, ou<br />

démontrer d’autres facettes de l’écologie pratique,<br />

Robert a eu l’idée d’une <strong>maison</strong> écologique et autonome<br />

qui ferait partie intégrante du musée.<br />

Photo Robert Coudray


Photo Robert Coudray<br />

La <strong>maison</strong> <strong>en</strong> construction<br />

Un des nombreux<br />

automates<br />

<strong>Une</strong> <strong>maison</strong> écologique<br />

C’est comme cela qu’a vu le jour, <strong>en</strong> 1998, une petite<br />

<strong>maison</strong> de 50 m2 <strong>en</strong> colombage remplie avec un<br />

mélange chanvre, terre et chaux. Sur la toiture <strong>en</strong><br />

plein sud se trouve une c<strong>en</strong>trale photovoltaïque<br />

“Phébus” (aujourd’hui Hespul) qui fournit de l’électricité.<br />

“Pour cette partie solaire, j’ai installé les compteurs<br />

de façon à ce que les g<strong>en</strong>s compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>t<br />

fonctionne la c<strong>en</strong>trale Phébus. Ici, sur ce carton,<br />

je fais les relevés de l’électricité fournie. Je sais que<br />

l’emplacem<strong>en</strong>t n’est pas idéal, notamm<strong>en</strong>t à cause<br />

des ombres portées de certains arbres, mais l’objectif<br />

est purem<strong>en</strong>t démonstratif.” explique Robert. À<br />

côté des panneaux photovoltaïques, il y a égalem<strong>en</strong>t<br />

6 m2 de capteurs solaires qui fourniss<strong>en</strong>t de l’eau<br />

chaude (que l’on peut “tester” à la sortie d’un robinet),<br />

et chauff<strong>en</strong>t le plancher de la <strong>maison</strong> (principe du<br />

plancher solaire direct). “En hiver, durant les périodes<br />

de gel, on obti<strong>en</strong>t facilem<strong>en</strong>t 16°C. C’est vrai que la<br />

serre remplit égalem<strong>en</strong>t son rôle les jours de beau<br />

temps”.<br />

<strong>Une</strong> éoli<strong>en</strong>ne Windkraft de 950 W fournit égalem<strong>en</strong>t<br />

de l’électricité. Lors de son montage, elle fut la première<br />

éoli<strong>en</strong>ne Phébus, c’est-à-dire couplée au<br />

réseau. “L’onduleur a eu un problème, si bi<strong>en</strong> qu’aujourd’hui<br />

elle est déconnectée. Pour montrer qu’elle<br />

produit du courant je<br />

vais brancher des<br />

lampes <strong>en</strong> direct qui<br />

s’allumeront lorsqu’il y<br />

aura du v<strong>en</strong>t.” rajoute<br />

Robert.<br />

Mise à part l’ossature<br />

<strong>en</strong> colombage, Robert<br />

a <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t<br />

construit cette <strong>maison</strong>,<br />

durant la saison<br />

“creuse” du musée.<br />

Comm<strong>en</strong>cée <strong>en</strong> septembre,<br />

elle sera terminée<br />

au mois de<br />

mars. Robert a travaillé sans plans, comme pour ses<br />

automates. Il p<strong>en</strong>se y avoir passé <strong>en</strong>viron 1 000<br />

heures. Son coût est de 135 000 F (20 590 euros),<br />

auquel il faut rajouter les installations liées aux énergies<br />

r<strong>en</strong>ouvelables : 30 000 F de capteurs photovoltaïques<br />

+ 20 000 F d’éoli<strong>en</strong>ne + 35 000 F de plancher<br />

solaire direct.<br />

“En réalisant cette <strong>maison</strong> j’avais <strong>en</strong>vie d’expérim<strong>en</strong>ter<br />

avec des outils pseudo-industriels<br />

ce qu’il est possible de faire aujourd’hui. <strong>Le</strong><br />

but étant de montrer égalem<strong>en</strong>t, que n’importe<br />

qui peut réaliser ce g<strong>en</strong>re de <strong>maison</strong>. C’est<br />

aussi très important qu’il y ait le minimum<br />

d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> par la suite, sinon cela peut vite<br />

dev<strong>en</strong>ir de l’esclavage.” conclut Robert.<br />

Bi<strong>en</strong> sûr, la place manque pour décrire toutes<br />

les petites inv<strong>en</strong>tions utiles... et inutiles que<br />

l’on peut trouver dans ce musée, et l’objet de<br />

cette rubrique est aussi de vous donner <strong>en</strong>vie<br />

d’aller découvrir par vous-mêmes ! Alors si<br />

vous passez dans ce coin de Bretagne, n’hésitez<br />

pas à faire le détour, vous serez surem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>chantés (normal, Brocéliande n’est<br />

pas loin).<br />

<br />

Yvan Saint-Jours<br />

Visite tous les jours de 10h30 à 12h30 et de 14h00 à<br />

19h00, du 1er juillet au 15 septembre. <strong>Le</strong>s<br />

dimanches, vacances et jours fériés de 14h00 à<br />

18h00 du 1er avril au 1er novembre.<br />

Groupes toute l’année sur réservation.<br />

Tarifs : adultes 5 euros, <strong>en</strong>fants (de 4 à 14 ans)<br />

3,5 euros. Tarifs famille.<br />

Contact : La Ville Stéphant - 56460 Lizio (à côté de<br />

l’axe Ploërmel-Vannes)<br />

Tél/fax : 02 97 74 97 94<br />

Quand j’étais petit,<br />

je rêvais comme tous les <strong>en</strong>fants …<br />

“ Mais ... Bonhomme, faut être sérieux, faut<br />

gagner ta vie ! …”<br />

Alors j’ai gagné ma vie comme tout le monde.<br />

C’est bi<strong>en</strong> le plus important, n’est-ce pas ?<br />

Il faut d’abord manger, se vêtir … Pourtant jamais, je<br />

n’ai pu, pour un peu plus d’arg<strong>en</strong>t ou un peu de pouvoir,<br />

étouffer toutes les aspirations, toutes les poussées<br />

de sève, qui m’ont réveillé parfois et chuchoté :<br />

“ Que fais-tu de ta vie, quel s<strong>en</strong>s à ta vie, à quoi ça<br />

sert tout ce que tu fais ? ”<br />

On a vite fait de taire ce murmure et de s’agiter pour<br />

de nécessaires nécessités.<br />

Si ...on écoutait vraim<strong>en</strong>t ce qui parfois se murmure<br />

<strong>en</strong> nous-mêmes, et si … <strong>en</strong> écoutant <strong>en</strong>core, on avait<br />

<strong>en</strong>vie de le pr<strong>en</strong>dre au sérieux, au risque de bouleverser<br />

toute notre organisation, et si … <strong>en</strong> plus de<br />

l'écouter on <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ait soin … et si … à force d’<strong>en</strong><br />

pr<strong>en</strong>dre soin, comme de petites graines mises <strong>en</strong><br />

terre, ça ne dev<strong>en</strong>ait peut-être pas si impossible à<br />

réaliser … et si un jour… après des années peut-être,<br />

on allait se jeter dans l’inconnu et t<strong>en</strong>ter de réaliser<br />

pour de vrai ce qui se rêve <strong>en</strong> nous-mêmes.<br />

Pour certains, ce sera un petit saut dans le neuf,<br />

pour d’autres une av<strong>en</strong>ture sans retour au risque de<br />

tout perdre.<br />

A chacun sa mesure, qu’importe le pas et le temps,<br />

l’ess<strong>en</strong>tiel est le bonheur qui ne s’<strong>en</strong>grange pas.<br />

La vie … comme le v<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>fermée dans les <strong>en</strong>clos<br />

de nos peurs, soucis, accaparem<strong>en</strong>ts, vivote ou<br />

meurt ... réveillée par un sourire, une musique, un<br />

projet qui donne s<strong>en</strong>s s’<strong>en</strong>vole et vibre.<br />

Robert COUDRAY<br />

n°10 août-septembre 2002 9


10<br />

À la lo up e<br />

États-Unis, mai 2002, Patrick Desrumau décide<br />

de faire un crochet dans lʼUtah. On lʼavait<br />

prév<strong>en</strong>u : “Oh, vous allez à Sedona ? Il y a<br />

des trucs bizarres là-bas, des histoires de<br />

soucoupes volantes… Enfin, vous verrez !”.<br />

Arrivé à Sedona, une question lui brûlait évidemm<strong>en</strong>t<br />

les lèvres, cʼest au réceptionniste<br />

du motel quʼil la posa :<br />

- “Il paraît quʼil y a des soucoupes volantes<br />

par ici ?” Il sʼatt<strong>en</strong>dait à tout : lʼincompréh<strong>en</strong>sion,<br />

une plaisanterie, une raillerie. Mais<br />

non, ce fut :<br />

- “Oui, on <strong>en</strong> voit parfois… mais moins quʼau<br />

Nouveau Mexique.”<br />

Aussi, quand il a r<strong>en</strong>contré Tim et Cathryn<br />

Pye, qui avai<strong>en</strong>t décidé de construire une<br />

<strong>maison</strong> de 280 m2 <strong>en</strong>…<strong>papier</strong>, tout était normal,<br />

tout à fait “normal”.<br />

Si vous partez de Los Angeles et roulez vers l’est, le<br />

premier Etat que vous r<strong>en</strong>contrez est l’Arizona. Ses<br />

déserts et canyons spectaculaires («Grand Canyon»)<br />

sont familiers à beaucoup d’<strong>en</strong>tre nous grâce aux<br />

nombreux films qu’Hollywood y a tourné. Tout est prés<strong>en</strong>t<br />

pour satisfaire le touriste : des paysages somptueux,<br />

l’héritage indi<strong>en</strong> (les fameux Navajos) et l’un<br />

des climats les plus chauds des Etats-Unis : des températures<br />

de plus de 40°C sont courantes. Il s’agit<br />

d’un “must” pour les passionnés de voyages.<br />

L’une des plus charmantes villes de l’Arizona est<br />

sans aucun doute Sedona. Cette bourgade de 10 000<br />

n°10 août-septembre 2002<br />

Papercrete<br />

La <strong>maison</strong> de <strong>papier</strong><br />

habitants, nichée au sud-ouest d’un canyon (Oak<br />

Creek), est un mélange de paysages montagneux<br />

aux ocres marqués, de forêts et d’une petite rivière<br />

ombragée. Dès les années 40 et 50, Hollywood s’<strong>en</strong><br />

empare et y tourne près de 80 films. <strong>Le</strong>s paysages<br />

somptueux attir<strong>en</strong>t alors peu à peu les retraités, les<br />

artistes (Max Ernst y aurait vécu dans les années 50)<br />

et les touristes.<br />

C’est à quelques kilomètres de Sedona, à Cornville,<br />

que nous avons retrouvé Tim et Cathryn Pye. <strong>Le</strong>ur<br />

passion, depuis maint<strong>en</strong>ant deux ans et demi :<br />

construire la première <strong>maison</strong> <strong>en</strong> <strong>papier</strong> autorisée<br />

officiellem<strong>en</strong>t (avec permis de construire) aux Etats-<br />

Unis. «Sans doute même au monde», nous précisera<br />

Tim.<br />

La première question que nous posons est évidemm<strong>en</strong>t<br />

la suivante:<br />

- «Pourquoi avez-vous décidé de bâtir cette <strong>maison</strong><br />

<strong>en</strong> <strong>papier</strong> ?»<br />

(Sil<strong>en</strong>ce)<br />

- Because we’re crazy !*», nous répond <strong>en</strong>fin Tim<br />

dans un grand éclat de rire.<br />

- «Sérieusem<strong>en</strong>t, pourquoi ?»<br />

(Sil<strong>en</strong>ce)<br />

- «Because we’re crazy !!!»<br />

Nous n’<strong>en</strong> saurons pas plus.<br />

Nous ne saurons pas non plus ce qui a poussé le<br />

couple à quitter le Texas (à plus de 1000 km) pour<br />

habiter cette région voici maint<strong>en</strong>ant 4 ans. Ce ne<br />

sont probablem<strong>en</strong>t pas des raisons professionnelles :<br />

Tim est consultant <strong>en</strong> éco-habitat et Cathryn, la plus<br />

“mystique” des deux, dit fabriquer des bijoux. «<strong>Une</strong><br />

idée de Cathryn», nous dira Tom. Celle-ci nous réservera<br />

une réponse de celles que l’on accorde aux<br />

<strong>en</strong>fants qui ne sont pas <strong>en</strong> âge de compr<strong>en</strong>dre.<br />

*«Parce que nous sommes fous»


*adobes : briques<br />

moulées de façon<br />

manuelle (normalem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> terre<br />

crue).<br />

Briques de <strong>papier</strong><br />

Du <strong>papier</strong><br />

Alors, ce matériau, qu’est-ce que c’est ? On vous l’a<br />

dit : du <strong>papier</strong> ! Tim a tout récupéré : des journaux,<br />

des prospectus, des cartons d’emballage. Environ 70<br />

m3. C’est l’ingrédi<strong>en</strong>t principal de ce qu’on appelle le<br />

“papercrete”. Il s’agit <strong>en</strong> fait d’un matériau grisâtre et<br />

peu d<strong>en</strong>se qu’il a utilisé partout : les murs extérieurs,<br />

les murs intérieurs et le sol. La recette ? Elle semble<br />

peu importante. «Tout marche», nous dira-t-il. Tout<br />

dép<strong>en</strong>d de l’objectif à atteindre : une conc<strong>en</strong>tration<br />

importante <strong>en</strong> <strong>papier</strong> conduit à un matériau très léger<br />

et très isolant mais au détrim<strong>en</strong>t de la masse thermique<br />

et de la solidité. Après de nombreux essais, il<br />

a toutefois figé les proportions suivantes : de l’eau,<br />

une part de cim<strong>en</strong>t portland, deux parts d’un mélange<br />

sable et terre et trois parts de <strong>papier</strong>. L’aspect argileux<br />

de la terre de la région semble favorable.<br />

L’<strong>en</strong>semble est broyé dans un «mixer» <strong>maison</strong> jusqu’à<br />

l’obt<strong>en</strong>tion d’une pâte qui a la consistance d’un<br />

petit déjeuner aux céréales. Pour la fabrication d’une<br />

gâchée de 750 litres, il faut près de 600 litres d’eau.<br />

La construction de la <strong>maison</strong><br />

Tim construit cette <strong>maison</strong> seul depuis maint<strong>en</strong>ant<br />

plus de deux ans. L’emménagem<strong>en</strong>t est prévu pour<br />

août 2002.<br />

Tous les murs ont été montés <strong>en</strong> papercrete. Tim<br />

nous explique qu’il avait le choix : ou fabriquer des<br />

briques, ou monter les différ<strong>en</strong>ts murs d’un seul<br />

t<strong>en</strong>ant. Il a choisi cette seconde solution par paresse:<br />

il ne voulait pas gérer la fabrication individuelle, le<br />

séchage, le stockage et le transport. Seul un mur<br />

intérieur (séparation <strong>en</strong>tre la chambre et le salon) est<br />

monté <strong>en</strong> adobes*.<br />

<strong>Une</strong> pompe destinée au pompage des boues a permis<br />

le remplissage des différ<strong>en</strong>ts coffrages. <strong>Le</strong>s murs<br />

ont ainsi été moulés par couches successives journalières<br />

d’<strong>en</strong>viron 90 cm de hauteur. Lors de la fabrication,<br />

l’eau des couches supérieures s’écoule évidemm<strong>en</strong>t<br />

vers le bas et humidifie les couches précéd<strong>en</strong>tes.<br />

Cela n’a guère d’inconvéni<strong>en</strong>ts étant donné<br />

la bonne t<strong>en</strong>ue du matériau à l’eau (voir <strong>en</strong>cadré). La<br />

stabilité du mur est atteinte <strong>en</strong> un mois. La construction<br />

s’est terminée par le sol, de manière à éviter son<br />

trempage répété.<br />

Lors de la fabrication d’adobes, la matière devi<strong>en</strong>t<br />

stable <strong>en</strong>viron 3 heures après le moulage et autorise<br />

alors le retrait du moule. Il faut toutefois une semaine<br />

de séchage avant l’utilisation. Plus la conc<strong>en</strong>tration<br />

<strong>en</strong> cim<strong>en</strong>t est importante, plus le séchage est rapide.<br />

<strong>Le</strong> principal objectif, lors de la<br />

conception et de la fabrication,<br />

fut l’isolation. Isolation thermique,<br />

acoustique, mais aussi<br />

isolation au s<strong>en</strong>s d’autonomie :<br />

aucune liaison ni au réseau<br />

électrique, ni au réseau d’eau<br />

potable, ni à l’égout.<br />

L’alim<strong>en</strong>tation électrique est<br />

assurée par une série de panneaux<br />

solaires. La région est<br />

évidemm<strong>en</strong>t favorable et c’est<br />

la première chose que Tom a<br />

construite : il fallait faire tourner le mixer du papercrete…<br />

L’eau provi<strong>en</strong>t d’un puits et est filtrée par un filtre à<br />

cinq étages, dont une osmose inverse, mais sans<br />

désinfection. L’eau de pluie, sur le toit, est évidem-<br />

<strong>Le</strong> saviez-vous ?<br />

La consommation mondiale de <strong>papier</strong>s et cartons<br />

ne cesse de progresser. <strong>Le</strong>s quatre plus<br />

grands consommateurs sont les Etats-Unis<br />

(33,8 % de la consommation mondiale), le<br />

Japon (8,3 %) et la Finlande (5 %) . Aux Etats-<br />

Unis, cela équivaut à plus de 330 kg par habitant.<br />

La France n’<strong>en</strong> est pas <strong>en</strong>core là, mais sa<br />

consommation (2,5 % de la consommation<br />

mondiale) dépasse les 150 kg par habitant,<br />

dont… 7,3 kg par habitant et par an pour le<br />

<strong>papier</strong> toilette.<br />

<strong>Le</strong>s fibres de bois fourniss<strong>en</strong>t aujourd’hui plus<br />

de 90 % de la production mondiale de <strong>papier</strong>.<br />

Cep<strong>en</strong>dant, l’industrie de la pâte à <strong>papier</strong><br />

consomme exclusivem<strong>en</strong>t les sous-produits de<br />

la forêt : rondins d’éclaircie, bois de cimes,<br />

déchets de scierie, ce qui permet une régulation<br />

des déchets de forêt. Dans une perspective<br />

historique, il apparaît que la surface de boisem<strong>en</strong>t<br />

a diminué de moitié, sauf dans des<br />

pays comme la Suède et la France, où la forêt<br />

occupe deux fois plus de surface qu’il y a c<strong>en</strong>t<br />

ans. Ainsi, de 1950 à 1997, la forêt française a<br />

augm<strong>en</strong>té de 4 millions d’hectares, atteignant<br />

15 millions d’hectares, soit 27 % du territoire<br />

national. Pour un arbre abattu, trois arbres sont<br />

plantés et on gagne ainsi plus de 20 000 hectares<br />

par an. La situation mondiale est malheureusem<strong>en</strong>t<br />

différ<strong>en</strong>te puisque 15 % de la surface<br />

boisée a disparu <strong>en</strong>tre 1850 et 1980 et 6 %<br />

<strong>en</strong>tre 1980 et 1995. La production française de<br />

<strong>papier</strong> est assurée à 70 % par les résineux,<br />

bi<strong>en</strong> que ceux-ci ne représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t que 36 % de<br />

nos forêts.<br />

Sur la production mondiale de <strong>papier</strong> de 1994,<br />

<strong>en</strong>viron 35 % provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t du recyclage. Avec<br />

60 à 65 % de <strong>papier</strong> collecté, la Suède occupe<br />

la première place pour ce qui est du recyclage<br />

du <strong>papier</strong>. La France se situe à 46 %.<br />

Pour fabriquer 90 000 t de pâte recyclée, il faut<br />

105 000 t de <strong>papier</strong> de récupération alors qu’il<br />

faudrait, normalem<strong>en</strong>t, 200 000 m3 de bois de<br />

sapin (et beaucoup plus d’énergie et d’eau).<br />

n°10 août-septembre 2002 11


Tim sur le toit-terrasse<br />

12<br />

m<strong>en</strong>t récupérée. <strong>Une</strong> fosse septique assure le traitem<strong>en</strong>t<br />

des eaux usées.<br />

L’isolation thermique et le système de chauffage ont<br />

fait l’objet d’un soin particulier. Tim voulait absolum<strong>en</strong>t<br />

assurer une isolation sans faille du sol au plafond<br />

et sans discontinuité de la couche isolante. <strong>Le</strong>s<br />

murs ont ainsi une épaisseur de 300 mm ; le comportem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> isolation du <strong>papier</strong> est finalem<strong>en</strong>t<br />

proche de panneaux <strong>en</strong> laine de verre (voir page suivante).<br />

<strong>Le</strong> sol a été particulièrem<strong>en</strong>t soigné et bénéficie<br />

aussi des propriétés d’isolation du papercrete.<br />

Sa structure est la suivante : 127 mm de papercrete<br />

puis 90 mm de béton (au niveau supérieur). Entre les<br />

deux, on trouve du…tuyau d’arrosage. 900 mètres de<br />

tuyau d’arrosage <strong>en</strong> plastique ! Il s’agit sans doute là<br />

de la plus grande fierté de Tim : son système de<br />

chauffage. <strong>Le</strong>s 280 m2 du sol sont parcourus par un<br />

réseau inextricable de tuyaux qui assur<strong>en</strong>t le chauffage<br />

par le passage d’eau chaude.<br />

L’habitation est <strong>en</strong> fait séparée <strong>en</strong> trois parties distinctes<br />

alim<strong>en</strong>tées chacune par deux tuyaux (allerretour)<br />

qui pass<strong>en</strong>t par le plafond. <strong>Le</strong>s trois branches<br />

sont elles-mêmes séparées <strong>en</strong> cinq branches <strong>en</strong><br />

parallèle au mom<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong>trer dans le sol. Chacune<br />

des trois parties de la <strong>maison</strong> est régulée par un capteur<br />

spécifique qui commande une électrovanne à la<br />

sortie de la chaudière au propane. La régulation de<br />

chacune des parties est donc indép<strong>en</strong>dante et permet<br />

de mieux répartir la chaleur sur l’<strong>en</strong>semble de<br />

l’habitation.<br />

<strong>Le</strong>s premiers essais ont été «remarquables» selon<br />

Tim. <strong>Le</strong> r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t semble élevé du fait de la couche<br />

inférieure isolante <strong>en</strong> papercrete. En outre, le réseau<br />

est tellem<strong>en</strong>t serré que la température est très uniforme.<br />

La toiture est constituée de plaques de bois d’épaisseur<br />

de 2 cm posées sur un réseau de poutres <strong>en</strong><br />

étoile à partir de la cour c<strong>en</strong>trale. <strong>Le</strong> bois est recouvert,<br />

vers l’extérieur, de feuilles de plastiques et d’un<br />

revêtem<strong>en</strong>t caoutchouteux. L’isolation thermique est<br />

assurée, de l’intérieur, par de la laine de verre (ndlr :<br />

personne n’est parfait !).<br />

L’eau chaude courante est générée par une chaudière<br />

au propane. Tim l’a égalem<strong>en</strong>t choisie “écologique”<br />

: il n’y a pas de veilleuse et il n’y a allumage que lorsqu’il<br />

y a débit. En outre, la consommation <strong>en</strong> propane<br />

dép<strong>en</strong>d de la température de l’eau : la chaudière ne<br />

n°10 août-septembre 2002<br />

s’allume pas si l’eau est déjà à la bonne température.<br />

Un complém<strong>en</strong>t parfait au prochain système de<br />

chauffage solaire qu’il compte implanter.<br />

La <strong>maison</strong><br />

Cathryn nous avait prév<strong>en</strong>us : «Vous repérerez facilem<strong>en</strong>t<br />

notre <strong>maison</strong>, elle est “rose fané” (“dusty<br />

pink”)». Il est vrai que la première impression est un<br />

peu mitigée. Vous traversez une région aux habitations<br />

très bourgeoises et, tout à coup, vous apercevez<br />

une vaste structure carrée au toit plat et à la couleur<br />

indéfinissable. Un petit côté western. <strong>Le</strong> cadre<br />

est superbe, un canyon côté sud et un chemin côté<br />

nord, mais les murs ne sont pas parfaitem<strong>en</strong>t lisses,<br />

la ligne de toit n’est pas parfaitem<strong>en</strong>t horizontale. On<br />

est un peu troublé quand on est issu d’une culture où<br />

un “beau mur” est un mur lisse avec des angles droits<br />

partout. Finalem<strong>en</strong>t, on s’habitue très vite et le couple<br />

a même cherché cet aspect non conv<strong>en</strong>tionnel. Il<br />

pointera du doigt, comme une qualité, les espèces de<br />

dessins, “comme ceux sur le sable”, qui apparaiss<strong>en</strong>t<br />

lorsqu’on <strong>en</strong>lève les coffrages. L’unique mur <strong>en</strong><br />

adobes est, quant à lui, “parfait”.<br />

L’intérieur est très séduisant. La <strong>maison</strong> est très<br />

vaste : sa base fait 17 mètres. Elle est articulée<br />

autour d’une cour c<strong>en</strong>trale d’<strong>en</strong>viron 30 m2. <strong>Le</strong>s<br />

plans ont été dessinés par Cathryn selon les règles<br />

du F<strong>en</strong>g Shui : la fonction et la disposition doiv<strong>en</strong>t<br />

obéir à des règles précises selon des principes chinois<br />

qui dat<strong>en</strong>t de plus de 3 000 ans.<br />

La <strong>maison</strong> est très lumineuse et très ouverte vers<br />

l’extérieur : beaucoup de portes et de f<strong>en</strong>êtres. La<br />

cour c<strong>en</strong>trale permet d’accéder au toit grâce à un<br />

escalier : une vaste terrasse “pour admirer les<br />

étoiles”.<br />

L’<strong>en</strong>semble n’était pas <strong>en</strong>core aménagé lors de<br />

notre visite mais semble fonctionnel, p<strong>en</strong>sé, chaud.<br />

<strong>Une</strong> de ces <strong>maison</strong>s où l’on imagine vivre.<br />

En ce qui concerne le prix, Tim est consci<strong>en</strong>t, que<br />

l’économie réalisée sur les matériaux est négligeable<br />

par rapport aux deux ans et demi qu’il vi<strong>en</strong>t<br />

de passer sur le terrain… Il insiste surtout sur les<br />

coûts réduits de fonctionnem<strong>en</strong>t : pas de frais liés à<br />

l’eau ni à l’électricité et une isolation thermique<br />

maximale.<br />

Pour terminer, laissons Tim tirer la conclusion :<br />

«Plus la construction avance, plus je tombe amoureux<br />

de cette <strong>maison</strong>. <strong>Le</strong> <strong>papier</strong> a des qualités spécifiques<br />

qui sont indescriptibles. Quand vous comm<strong>en</strong>cez<br />

à l’utiliser, à le tester et à jouer avec lui, tout ce<br />

que vous p<strong>en</strong>siez savoir sur les matériaux de<br />

construction s’effondre. Il n’est pas dur, mais il est<br />

assez dur. Il n’est pas d<strong>en</strong>se mais il est assez d<strong>en</strong>se.<br />

Il est chaud, sil<strong>en</strong>cieux et absorbe les vibrations[…].<br />

C’est une bonne chose pour la Terre et ses habitants,<br />

qu’ils soi<strong>en</strong>t riches ou pauvres. J’<strong>en</strong>courage tout le<br />

monde à aller plus loin dans l’investigation de ce<br />

matériau». Il nous a paru très <strong>en</strong>thousiaste.<br />

Alors, chiche, si vous faisiez la première <strong>maison</strong> française<br />

<strong>en</strong> <strong>papier</strong> ? (ndlr : un prototype sera construit<br />

normalem<strong>en</strong>t l’an prochain dans le sud... à suivre)<br />

<br />

Patrick Desrumaux<br />

(Article et photos)<br />

• Tim et Cathryn Pye ont créé un site qui relate l’histoire de leur <strong>maison</strong><br />

: www.moonsinger.com/casawizardmoon.htm.<br />

• Un site sur les <strong>maison</strong>s <strong>en</strong> <strong>papier</strong> : www.zianet.com/papercrete/


Ci-dessus :<br />

<strong>Le</strong> plan de la <strong>maison</strong><br />

Ci-dessous :<br />

<strong>Le</strong> broyeur fait <strong>maison</strong><br />

Et la fabrication des<br />

briques<br />

<strong>Le</strong> “papercrete”<br />

<strong>Le</strong> papercrete n’est pas une inv<strong>en</strong>tion<br />

réc<strong>en</strong>te : elle semble avoir fait l’objet d’un<br />

brevet dès 1928. Celui-ci a toutefois été<br />

abandonné étant donné le peu de profit<br />

que l’inv<strong>en</strong>teur pouvait <strong>en</strong> espérer.<br />

<strong>Le</strong> matériau obt<strong>en</strong>u selon la recette de<br />

l’article est grisâtre et de d<strong>en</strong>sité d’<strong>en</strong>viron<br />

0,3 (sept fois moins que le béton). Il ne<br />

s’agit pas d’un matériau mou mais l’ongle<br />

y laisse cep<strong>en</strong>dant une légère empreinte.<br />

Il peut être aisém<strong>en</strong>t percé et scié.<br />

L’isolation<br />

Elle dép<strong>en</strong>d de la “recette”. Elle est d’autant<br />

plus grande que le matériau est riche<br />

<strong>en</strong> <strong>papier</strong>. L’isolation des matériaux est<br />

quantifiée par une valeur appelée résistance<br />

thermique (le fameux coeffici<strong>en</strong>t<br />

“R”). L’isolation thermique est d’autant<br />

plus grande que la valeur est élevée.<br />

L’isolation moy<strong>en</strong>ne du papercrete semble<br />

être de l’ordre de R = 1. À titre de comparaison,<br />

un panneau de laine de verre prés<strong>en</strong>te<br />

une isolation d’<strong>en</strong>viron R = 1,4<br />

L’eau<br />

Il s’agit là du point le plus s<strong>en</strong>sible. <strong>Le</strong><br />

papercrete absorbe l’eau immédiatem<strong>en</strong>t.<br />

Il n’y a ni détérioration, ni déformation, ni pertes des propriétés<br />

mécaniques mais il convi<strong>en</strong>t de protéger la structure. Il faut donc<br />

appliquer une protection du type stuc sur les murs extérieurs et<br />

veiller à ce qu’il ne puisse pas y avoir de passage de l’humidité<br />

via les fondations ou le toit. <strong>Le</strong> stuc peut <strong>en</strong>suite être peint (d’où<br />

le «rose fané», voir l’article). Tim n’a pas protégé ses murs intérieurs<br />

pour l’instant. Il semble chercher le compromis <strong>en</strong>tre tout<br />

isoler et laisser «respirer». <strong>Le</strong> comportem<strong>en</strong>t à l’humidité semble<br />

être le point s<strong>en</strong>sible dans les Newsgroups qui discut<strong>en</strong>t de l’utilisation<br />

du papercrete. Adapté sans aucun doute dans les régions<br />

sèches, l’est-il dans les régions humides ?<br />

À titre indicatif, la moy<strong>en</strong>ne des précipitations à Sedona est de<br />

436 mm/an, avec des températures très négatives <strong>en</strong> hiver (695<br />

mm/an de pluie à Paris).<br />

<strong>Le</strong> feu<br />

Eh non, cette matière ne brûle pas. L’État de l’Arizona a exigé un<br />

test minimum avant d’accorder le permis de construire. L’essai a<br />

été réalisé par Tim sur un bloc cubique. <strong>Une</strong> torche au propane a<br />

été placée au contact du matériau (bleu de la flamme touchant le<br />

bloc) p<strong>en</strong>dant une heure. Résultat : aucune inflammation et aucune<br />

fumée visible ne sont apparues. La zone attaquée se consume<br />

l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t et laisse place à des c<strong>en</strong>dres. Tim a toutefois<br />

remarqué que cette combustion n’a pas t<strong>en</strong>dance à s’éteindre<br />

naturellem<strong>en</strong>t une fois le test terminé. La cavité qui s’est creusée<br />

lors du test mesurait d’<strong>en</strong>viron 20 x 20 x 4,5 cm. Elle peut être<br />

grattée et rebouchée. <strong>Le</strong> stuc utilisé pour protéger de l’humidité<br />

est favorable car il limite l’apport d’oxygène.<br />

La résistance à la compression<br />

<strong>Le</strong>s articles relatifs au papercrete lui attribu<strong>en</strong>t une t<strong>en</strong>ue aux<br />

charges de compression de l’ordre de 20 à 25 kg/cm2. C’est évidemm<strong>en</strong>t<br />

inférieur au béton (de 45 à plus de 400 kg/cm2), mais<br />

semble-t-il suffisant pour supporter une <strong>maison</strong>, même avec un<br />

toit couvert de neige ! Des tests réalisés jusqu’à 280 kg/cm2 ne<br />

mett<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce de point de rupture comme pour une<br />

brique, par exemple. Il y a ici écrasem<strong>en</strong>t avec “rebondissem<strong>en</strong>t”<br />

partiel une fois le test terminé. Tim décrit, dans l’un de ses<br />

articles, la procédure de test qu’il a suivie.<br />

Patrick Desrumaux<br />

n°10 août-septembre 2002 13


D o ssier<br />

Bois<br />

<strong>Le</strong> b-a ba<br />

du bois et de<br />

ses dérivés<br />

Consci<strong>en</strong>ts de l’ampleur d’un sujet tel que le<br />

bois, nous avons préféré aborder la question de<br />

façon pédagogique pour cette première fois, <strong>en</strong><br />

comm<strong>en</strong>çant comme il se doit par le début ! (eh<br />

oui, Lapalisse n’a pas l’exclusivité). Ce dossier<br />

sera suivi d’articles plus complets sur les façons<br />

de traiter, ainsi que les différ<strong>en</strong>ts produits écologiques<br />

disponibles sur le marché. Mais aussi<br />

sur les techniques constructives (bois massif,<br />

ossature bois, poteaux-poutres), et <strong>en</strong>core bi<strong>en</strong><br />

d’autres choses. Donc pati<strong>en</strong>ce, pour cette fois<br />

il suffit de suivre le fil du bois, pour ne pas<br />

perdre le s<strong>en</strong>s du dossier.<br />

Peu de matériaux peuv<strong>en</strong>t se vanter de réunir<br />

autant d’atouts écologiques que le bois : ressource<br />

r<strong>en</strong>ouvelable et locale, il participe à la<br />

vie économique et sociale, stocke du CO2 participant<br />

donc à la lutte contre l’effet de serre, respire,<br />

peut isoler du froid et du bruit... En outre<br />

dans le bois (comme dans le cochon), tout est<br />

bon : les dosses, les copeaux, la sciure ; tout se<br />

récupère et peut être transformé, <strong>en</strong> panneaux<br />

de dérivés de bois, par exemple. Et pour finir, il<br />

est facilem<strong>en</strong>t recyclable, et ne pollue pas <strong>en</strong> fin<br />

de vie...<br />

Bref, c’est le matériau idéal !<br />

À quelques bémols près cep<strong>en</strong>dant...<br />

Il peut prov<strong>en</strong>ir de forêts primaires massacrées,<br />

son exploitation peut avoir réduit des populations<br />

au néant, il n’est considéré comme r<strong>en</strong>ouvelable<br />

que dans les pays où la forêt est correctem<strong>en</strong>t<br />

gérée, et peut participer indirectem<strong>en</strong>t<br />

aux gaz à effet de serre lorsqu’il est acheminé<br />

de l’autre bout de la terre. <strong>Le</strong> bois traité, ou les<br />

panneaux de particules à l’intérieur d’une <strong>maison</strong>,<br />

peuv<strong>en</strong>t émettre des substances nocives.<br />

Certains traitem<strong>en</strong>ts sont catastrophiques d’un<br />

point de vue <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal. En fin de vie,<br />

certains bois traités devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t impossibles à<br />

recycler, et font partie des déchets spéciaux à<br />

<strong>en</strong>treposer dans des décharges particulières.<br />

En bref, le bois est capable du meilleur, comme<br />

du pire. C’est pour cela que dans ce dossier,<br />

nous espérons donner quelques clefs qui<br />

devrai<strong>en</strong>t vous permettre d’ouvrir des portes, <strong>en</strong><br />

bois, le plus écologique possible !<br />

Un peu d’histoire<br />

Maisons à ossature bois ou <strong>en</strong> rondins, mais aussi huttes,<br />

teepees, yourtes, cases... Combi<strong>en</strong> d’habitats traditionnels<br />

ou contemporains, utilis<strong>en</strong>t le bois ? Malheureusem<strong>en</strong>t, les<br />

trois petits cochons ont <strong>en</strong>core fait des dégâts, après la <strong>maison</strong><br />

de paille (voir le dossier du numéro 4), la <strong>maison</strong> <strong>en</strong> bois<br />

n’a pas résisté non plus aux assauts du grand méchant loup.<br />

Et aujourd’hui <strong>en</strong>core, le v<strong>en</strong>t, le feu ou la pluie, sont pour<br />

beaucoup de personnes, des barrières à la construction <strong>en</strong><br />

bois. Et pourtant, certains ouvrages sont là pour démontrer,<br />

si cela était <strong>en</strong>core nécessaire, la durabilité de ce matériau.<br />

L’un des plus vieux bâtim<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> bois du monde : la pagode<br />

et le cloître du temple boudhique Hôyuji au Japon, date<br />

(quand même) du VIIème siècle.<br />

Aujourd’hui, <strong>en</strong> France, un accord cadre bois-construction<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,<br />

vise à augm<strong>en</strong>ter le volume de bois dans la<br />

construction, pour le développem<strong>en</strong>t durable, la lutte contre<br />

l’effet de serre, et une utilisation rationnelle de l’énergie.<br />

Espérons que ces paroles vont être suivies d’actes, et qu’ils<br />

seront le plus écologiques possible !


De l’arbre au bois<br />

Aubier et duram<strong>en</strong><br />

L’arbre est une merveilleuse machine biologique. Son développem<strong>en</strong>t<br />

se fait dans trois directions différ<strong>en</strong>tes : vers le bas<br />

par ses racines qui puis<strong>en</strong>t certains élém<strong>en</strong>ts nutritifs dans le<br />

sol, vers le haut par ses feuilles qui absorb<strong>en</strong>t la lumière et le<br />

CO2, et <strong>en</strong>fin vers l’extérieur par son tronc qui s’épaissit.<br />

<strong>Le</strong>s racines vont donc puiser dans le sous-sol l’alim<strong>en</strong>t de<br />

base de l’arbre : la sève minérale (sous forme de liquide et de<br />

sels minéraux). Derrière l’écorce, le cambium qui agit<br />

comme une pompe, permet de remonter cette précieuse<br />

sève <strong>en</strong> haut de l’arbre, alors que le liber<br />

va la faire redesc<strong>en</strong>dre, tout <strong>en</strong> la transformant<br />

<strong>en</strong> sève organique. Ces deux parties vivantes<br />

form<strong>en</strong>t l’aubier, c’est-à-dire la partie t<strong>en</strong>dre,<br />

gorgée de sève, qui se trouve juste derrière<br />

l’écorce et va former, chaque année, une nouvelle<br />

cerne. <strong>Le</strong>s anci<strong>en</strong>nes cernes se durciss<strong>en</strong>t,<br />

et form<strong>en</strong>t alors la partie dure du bois, qui est appelée<br />

“bois parfait”. Si on arrive de surcroît à distinguer à<br />

l’oeil nu l’aubier du bois parfait, alors il portera le nom de duram<strong>en</strong><br />

(ou bois de coeur). Distinguer l’aubier du duram<strong>en</strong> a son<br />

importance car, une fois l’arbre coupé, ces deux parties vont<br />

agir différemm<strong>en</strong>t.<br />

L’aubier, conti<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core de la sève et des matières nutritives<br />

(sucres, amidon...), favorisant ainsi le développem<strong>en</strong>t des<br />

insectes et des champignons. Il sera donc facilem<strong>en</strong>t dégradé.<br />

Étant de plus très perméable, on comp<strong>en</strong>se sa périssabilité<br />

par des imprégnations de produits protecteurs.<br />

<strong>Le</strong> duram<strong>en</strong> quant à lui, ne conti<strong>en</strong>t plus de substances nutritives,<br />

et r<strong>en</strong>ferme par contre des antiseptiques naturels<br />

(tanins, résines). Il est donc plus résistant vis-à-vis des agres-<br />

Chêne<br />

feuillu à gros grain<br />

d’un brun jaunâtre fortem<strong>en</strong>t<br />

veiné, fonçant<br />

fortem<strong>en</strong>t à la lumière<br />

feuillu à gros grain<br />

d’un brun jaunâtre fortem<strong>en</strong>t<br />

veiné, fonçant<br />

fortem<strong>en</strong>t à la lumière<br />

sions biologiques. À l’inverse de l’aubier, il sera peu ou pas<br />

imprégnable, donc difficile à traiter.<br />

Toutefois, certaines ess<strong>en</strong>ces, dont l’aubier et le bois parfait<br />

ne sont pas distinguables, ne conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas les antiseptiques<br />

naturels du duram<strong>en</strong>, elles sont donc moins résistantes.<br />

(Voir tableau)<br />

Couper au bon mom<strong>en</strong>t<br />

Si le bois est coupé <strong>en</strong> hiver, il sera plus résistant aux attaques<br />

des xylophages. En effet, à cette période de repos végétal,<br />

l’arbre ral<strong>en</strong>tit la circulation de sa sève. Par conséqu<strong>en</strong>t il<br />

conti<strong>en</strong>t moins de substances nutritives pour les parasites. Il<br />

est égalem<strong>en</strong>t traditionnel d’effectuer la coupe <strong>en</strong> lune desc<strong>en</strong>dante.<br />

<strong>Le</strong>s classes de risques<br />

Classe 1 : Bois toujours sec. Humidité <strong>en</strong> service - 18%.<br />

Utilisation : meubles, lambris, parquets, aménagem<strong>en</strong>ts intérieurs.<br />

Risque : insectes.<br />

Classe 2 : Bois sec dont la surface est humidifiée temporairem<strong>en</strong>t.<br />

Humidité <strong>en</strong> service - 18%. Utilisation : charp<strong>en</strong>tes,<br />

planchers, ossatures. Risque : champignons <strong>en</strong> surface.<br />

Insectes.<br />

Classe 3 : Bois soumis à des alternances d’humidité et de<br />

sécheresse. Utilisation : m<strong>en</strong>uiseries extérieures. Bardages.<br />

Certains élém<strong>en</strong>ts dans des salles d’eau mal v<strong>en</strong>tilées.<br />

Risque : pourriture (basidiomycètes) et insectes.<br />

Classe 4 : Bois humidifié <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce dans tout ou partie<br />

de son volume. Bois au contact du sol ou de l’eau. Utilisation:<br />

balcons, clôtures, mobiliers extérieurs, jeux de plein air,<br />

assemblages “pièges à eau”, pièces horizontales prés<strong>en</strong>tant<br />

des f<strong>en</strong>tes aux intempéries. Risque : pourriture et insectes.<br />

Classe 5 : Bois dans l’eau de mer. Utilisation : pilotis. Risques:<br />

pourriture, insectes et térébrants marins.<br />

Ess<strong>en</strong>ce Aspect visuel Champs d’application Propriétés Masse<br />

volumique<br />

Châtaignier<br />

Frêne<br />

Hêtre<br />

Douglas<br />

Épicéa / sapin<br />

Mélèze<br />

Pin / pin maritime<br />

feuillu blanchâtre à<br />

veines prononcées et<br />

coeur brun, à gros<br />

grain<br />

feuillu à grain fin de<br />

teinte jaunâtre à rougeâtre<br />

conifère d’une teinte<br />

jaunâtre à brun rougeâtre,<br />

fortem<strong>en</strong>t<br />

veiné<br />

conifère d’un blanc<br />

jaunâtre uniforme à<br />

veines brunâtres, fonçant<br />

à la lumière<br />

conifère de teinte rougeâtre<br />

à brun rouge<br />

fortem<strong>en</strong>t veiné<br />

conifère résineux de teinte<br />

blanchâtre à rougeâtre,<br />

fortem<strong>en</strong>t veiné, fonçant<br />

fortem<strong>en</strong>t à la lumière<br />

construction bâtim<strong>en</strong>t et<br />

navale, portes, sols, ameublem<strong>en</strong>t,<br />

revêtem<strong>en</strong>ts intérieurs<br />

pour murs et plafonds<br />

parquets, bardeaux, ameublem<strong>en</strong>t,<br />

pour les panneaux<br />

<strong>en</strong> aggloméré et <strong>en</strong> fibres<br />

placage, escaliers, sols,<br />

ameublem<strong>en</strong>t, échelles et<br />

manches d’outils<br />

ameublem<strong>en</strong>t, escaliers,<br />

parquets, pavés <strong>en</strong> bois,<br />

matériaux dérivés<br />

façades extérieures, balcons,<br />

portes d’<strong>en</strong>trées,<br />

f<strong>en</strong>êtres, escaliers, sols et<br />

ameublem<strong>en</strong>t<br />

charp<strong>en</strong>te, construction,<br />

f<strong>en</strong>êtres, sols, revêtem<strong>en</strong>ts<br />

de façades, portes et portails,<br />

ameublem<strong>en</strong>t<br />

portes, portails, f<strong>en</strong>êtres,<br />

bardeaux, escaliers, sols,<br />

lambrissage, ameublem<strong>en</strong>t,<br />

construction avec la terre<br />

charp<strong>en</strong>te, construction,<br />

f<strong>en</strong>êtres, sols, portes,<br />

ameublem<strong>en</strong>t<br />

résistance et élasticité<br />

remarquables, faible retrait,<br />

résiste aux intempéries et<br />

durable <strong>en</strong> immersion<br />

t<strong>en</strong>dre, peu élastique,<br />

faible retrait, fortes s<strong>en</strong>sibilité<br />

aux intempéries, fil<br />

souv<strong>en</strong>t gauchi<br />

dureté et élasticité élevées,<br />

grande résistance à l’usure,<br />

retrait modéré, faible<br />

s<strong>en</strong>sibilité aux intempéries<br />

résistance et dureté élevées,<br />

faible usure, fort<br />

retrait, forte s<strong>en</strong>sibilité à<br />

l’humidité<br />

bonne résistance, bonne<br />

élasticité, retrait modéré,<br />

faible s<strong>en</strong>sibilité aux<br />

intempéries<br />

t<strong>en</strong>dre, faible résistance,<br />

bonne élasticité, faible<br />

retrait, s<strong>en</strong>sibilité aux<br />

intempéries<br />

bonnes résistance et<br />

élasticité, retrait modéré,<br />

résistant aux intempéries,<br />

durable <strong>en</strong> immersion<br />

bonnes résistance et<br />

élasticité, faible retrait, le<br />

plus économique<br />

700 kg/m3<br />

Duram<strong>en</strong><br />

oui<br />

Classe<br />

600 kg/m3 oui 3<br />

690 kg/m3 non 1<br />

750 kg/m3 non 1<br />

530 kg/m3 oui 3<br />

600 kg/m3 non 1<br />

590 kg/m3 oui 3<br />

600 kg/m3 oui 1<br />

n°10 août-septembre 2002<br />

3<br />

15


Connecteur <strong>en</strong><br />

métal pour isoler le<br />

bois du sol<br />

À savoir :<br />

Si l’air d’une pièce, a un taux<br />

d’humidité relative de 50 %,<br />

le taux d’humidité du bois ne<br />

sera que de 8 à 10 %.<br />

En moy<strong>en</strong>ne, les taux d’humidité<br />

du bois vont de 6 à 12<br />

% pour des pièces chauffées<br />

; de 9 à 15 % pour des<br />

pièces intérieures non chauffées<br />

; de 12 à 18 % pour des<br />

élém<strong>en</strong>ts à l’air libre, sous<br />

couvert ; et de plus de 18 %<br />

pour des élém<strong>en</strong>ts exposés<br />

aux intempéries.<br />

D’après l’Habitat écologique<br />

de F. Kurr Éd. Terre Vivante.<br />

16<br />

Prév<strong>en</strong>tion<br />

En ce qui concerne le bois, le vieil adage<br />

“il vaut mieux prév<strong>en</strong>ir que guérir”, semble<br />

tout à fait conv<strong>en</strong>ir (lire l’<strong>en</strong>cadré de Michel<br />

Jambon). Nous l’avons vu, toutes les<br />

ess<strong>en</strong>ces ne se val<strong>en</strong>t pas. <strong>Le</strong> choix d’un<br />

bois doit se faire, dans la mesure du possible,<br />

<strong>en</strong> fonction de sa future utilisation.<br />

S’il est coupé au bon mom<strong>en</strong>t et bi<strong>en</strong><br />

séché, il sera égalem<strong>en</strong>t moins s<strong>en</strong>sible<br />

aux attaques de prédateurs. Malheureusem<strong>en</strong>t, ces<br />

paramètres vont plutôt à l’<strong>en</strong>contre du système classique<br />

où, tout doit se faire le plus rapidem<strong>en</strong>t possible.<br />

Si la prév<strong>en</strong>tion est impossible, inefficace ou<br />

incomplète, alors il faudra traiter. Mais traiter contre<br />

quoi au juste?<br />

L’humidité<br />

<strong>Le</strong> bois est biodégradable, ceci participe à son aspect<br />

d’excell<strong>en</strong>t matériau écologique. Bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, dans<br />

le cas prés<strong>en</strong>t, on apprécie cette particularité du bois,<br />

mais on ne la recherchera pas (que de paradoxes<br />

dans l’esprit des humains !). <strong>Une</strong> des clefs de la durabilité<br />

du matériau bois est donc sa protection contre<br />

l’humidité.<br />

<strong>Le</strong>s champignons<br />

Ceux qui s’attaqu<strong>en</strong>t au bois ont besoin que ce der-<br />

Durabilité naturelle du bois<br />

Traiter ou ne pas traiter ? telle est la question<br />

Pour éviter de transformer, à coup sûr, sa <strong>maison</strong> d’habitation et ses<br />

dép<strong>en</strong>dances (cellier, fruitier, légumier, cave), <strong>en</strong> un local à vivre toxique,<br />

irritant ou allergène, on peut tranquillem<strong>en</strong>t compter sur la durabilité naturelle<br />

du bois.<br />

En fonction de la situation du bois <strong>en</strong> service, on évaluera les risques biologiques<br />

de dégradation occasionnés par des prédateurs du bois :<br />

insectes xylophages et champignons.<br />

On choisira une ess<strong>en</strong>ce de bois, naturellem<strong>en</strong>t durable, résistante dans<br />

la classe d’emploi.<br />

Au mom<strong>en</strong>t de la conception proprem<strong>en</strong>t dite on respectera quelques<br />

règles de mise <strong>en</strong> œuvre pour limiter le développem<strong>en</strong>t des conditions<br />

favorables à la détérioration des bois.<br />

On prévi<strong>en</strong>dra les risques par un <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> et des visites régulières.<br />

Quelques règles ess<strong>en</strong>tielles<br />

pour préserver un ouvrage <strong>en</strong> bois :<br />

· drainage rapide des eaux de ruissellem<strong>en</strong>t : pas de pièges à eau,<br />

pas de stagnation d’humidité,<br />

· v<strong>en</strong>tilation effective, r<strong>en</strong>ouvelée <strong>en</strong> air neuf,<br />

· barrière de coupure de capillarité pour les pièces <strong>en</strong> contact avec les<br />

maçonneries,<br />

· garde au sol d’un minimum de 20 cm pour le bas de mur <strong>en</strong> lames<br />

de bardage ou des pieds de poteau.<br />

· visites de surveillance permettant d’assurer une bi<strong>en</strong> meilleure<br />

pér<strong>en</strong>nité des ouvrages <strong>en</strong> bois, qu’ils soi<strong>en</strong>t neufs ou anci<strong>en</strong>s.<br />

<strong>Une</strong> visite régulière (bi-annuelle par exemple) limite la durée de propagation<br />

d’une év<strong>en</strong>tuelle attaque de prédateurs du bois et permet<br />

une interv<strong>en</strong>tion adaptée. La visite de maint<strong>en</strong>ance permet de repérer<br />

d’év<strong>en</strong>tuelles gouttières qui ré-humidifi<strong>en</strong>t, à chaque pluie, les bois<br />

de charp<strong>en</strong>te. Elle permet de repérer d’év<strong>en</strong>tuelles traces de sciure<br />

au sol qui révèl<strong>en</strong>t la prés<strong>en</strong>ce d’insectes ou de larves xylophages<br />

En conclusion, le choix d’une ess<strong>en</strong>ce de bois naturellem<strong>en</strong>t<br />

durable dans la classe d’emploi requise, combiné au respect des règles<br />

de conception, suivi d’une maint<strong>en</strong>ance régulière produira une habitation<br />

saine et écologique, des habitants plus autonomes et une excell<strong>en</strong>te alternative<br />

face au lobby, peu scrupuleux de la pétrochimie, et de ses filières<br />

de commercialisation.<br />

Michel Jambon<br />

n°10 août-septembre 2002<br />

nier soit à un taux d’humidité de 20 p.100. Seuls des<br />

bois exposés à des fuites d’eau, des gouttières ou<br />

dans des caves mal v<strong>en</strong>tilées, sont donc exposés. En<br />

supprimant les causes d’humidité, on pourra donc se<br />

passer de traitem<strong>en</strong>ts fongicides. <strong>Le</strong>s champignons<br />

les plus courants sont :<br />

- le bleuissem<strong>en</strong>t (colorations superficielles bleu<br />

noires), sans altération des qualités mécaniques du<br />

bois.<br />

- les échauffures (colorations blanchâtres-grisâtres<br />

ou rougeâtres), les qualités mécaniques du bois sont<br />

plus ou moins diminuées.<br />

- les pourritures, dont la dangereuse mérule (brunissem<strong>en</strong>t<br />

et cassure du bois <strong>en</strong> petits parallélépipèdes<br />

rectangles, odeur forte et fétide), la résistance du bois<br />

est atteinte.<br />

<strong>Le</strong>s insectes xylophages<br />

<strong>Le</strong>s insectes xylophages n’ont besoin que d’un taux<br />

d’humidité du bois d’<strong>en</strong>viron 10 p.100. Or, on r<strong>en</strong>contre<br />

un tel taux d’humidité dans les parties non<br />

chauffées de l’habitat, ainsi qu’<strong>en</strong> extérieur. Ce ne<br />

sont pas les insectes qui détruis<strong>en</strong>t le bois, mais leurs<br />

larves qui s’<strong>en</strong> nourriss<strong>en</strong>t, parfois p<strong>en</strong>dant plusieurs<br />

années. Ainsi sous la surface du bois, les galeries<br />

peuv<strong>en</strong>t être importantes, c’est pour cela qu’il est bon<br />

de “sonder” le bois avec un couteau ou un tournevis<br />

pointu. Il est parfois surpr<strong>en</strong>ant de voir des poutres<br />

<strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t attaquées et qui sembl<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>acer de<br />

tomber, mais le duram<strong>en</strong> intact, démontrera à qui<br />

veut bi<strong>en</strong> planter un clou, que sa chute n’est pas pour<br />

demain ! À l’inverse, des bois sains <strong>en</strong> appar<strong>en</strong>ce<br />

peuv<strong>en</strong>t être complètem<strong>en</strong>t détruits de l’intérieur,<br />

c’est souv<strong>en</strong>t le cas de chevrons <strong>en</strong> sapin.<br />

<strong>Le</strong>s trois principaux coléoptères xylophages europé<strong>en</strong>s<br />

sont :<br />

- La vrillette. Elle laisse une multitude de petits trous<br />

d’un millimètre de diamètre. On peut s’apercevoir de<br />

sa prés<strong>en</strong>ce si l’on trouve<br />

des petits tas de sciure<br />

grossière et peu compacte.<br />

Durant la saison<br />

des amours, la vrillette<br />

tape le bois avec sa tête<br />

(ce qui lui vaut le surnom<br />

“d’horloge de la mort”),<br />

le bruit est audible dans<br />

une pièce sil<strong>en</strong>cieuse.<br />

- <strong>Le</strong> lyctus. C’est seulem<strong>en</strong>t<br />

au mom<strong>en</strong>t ou l’insecte<br />

est prêt à sortir,<br />

que de petits trous de deux millimètres de diamètre<br />

légèrem<strong>en</strong>t ovales, trahiss<strong>en</strong>t sa prés<strong>en</strong>ce.<br />

- <strong>Le</strong> capricorne. Qui se détecte lorsque la surface du<br />

bois est percée de trous ovales de six millimètres de<br />

diamètre, remplis de farine de bois très fine et compacte.<br />

<strong>Le</strong> bruit des larves qui grignot<strong>en</strong>t la nuit est<br />

parfaitem<strong>en</strong>t audible.<br />

Cas à part : le termite<br />

Cas particulier puisqu’il ne s’agit pas d’un coléoptère.<br />

<strong>Le</strong> termite ne supporte pas la lumière, il ne sort<br />

jamais se faire bronzer au soleil, c’est pour cela qu’il<br />

est tout blanc et que surtout, on ne s’aperçoit des<br />

dégâts causés que très tard, et parfois trop tard. Il<br />

attaque tous les bois (ainsi que tout ce qui conti<strong>en</strong>t<br />

de la cellulose : carton, <strong>papier</strong> et textile), avec une<br />

préfér<strong>en</strong>ce pour les <strong>en</strong>droit chauds et humides, et les<br />

bois déjà altérés par les champignons. Des systèmes<br />

de traitem<strong>en</strong>ts écologiques exist<strong>en</strong>t (voir page suivante).


Bois traité au CCA<br />

Traitem<strong>en</strong>ts :<br />

att<strong>en</strong>tion danger<br />

À partir du mom<strong>en</strong>t où l’on utilise un produit toxique<br />

pour les champignons ou les insectes, alors il peut y<br />

avoir un risque pour l’être humain. Il faut du reste<br />

faire la distinction <strong>en</strong>tre, d’une part les matières<br />

actives du produit (insecticide, fongicide...), et d’autre<br />

part les solvants qui serviront à les dissoudre. Ces<br />

derniers peuv<strong>en</strong>t être parfois plus toxiques que les<br />

matières actives elles-mêmes.<br />

PCP, lindane et aldrine<br />

On ne peut aborder ce sujet sans faire un petit saut<br />

<strong>en</strong> arrière, histoire de se rafraîchir la mémoire. <strong>Le</strong> 27<br />

juillet 1994, un décret français a interdit la v<strong>en</strong>te au<br />

public des produits de traitem<strong>en</strong>ts fongicides cont<strong>en</strong>ant<br />

du p<strong>en</strong>tachlorophénol (PCP). Utilisé dès les<br />

années 40 (il fallait recycler certaines usines d’armem<strong>en</strong>t),<br />

c’est une tr<strong>en</strong>taine d’années plus tard que les<br />

premiers problèmes ont été r<strong>en</strong>dus publics. Interdit<br />

dès les années 80 dans certains pays, il faudra pourtant<br />

att<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>core une dizaine d’années pour qu’un<br />

décret interdise <strong>en</strong>fin la v<strong>en</strong>te au particulier <strong>en</strong><br />

France. Toutefois il reste autorisé pour les professionnels<br />

pour traiter les charp<strong>en</strong>tes ou l’ossature (pas<br />

<strong>en</strong> contact avec les habitants), ce qui doit obligatoirem<strong>en</strong>t<br />

être précisé sur le docum<strong>en</strong>t commercial.<br />

<strong>Le</strong> PCP a une toxicité aigüe certaine et est extrêmem<strong>en</strong>t<br />

volatil, il accélère les métabolismes, traverse la<br />

peau, est toxique pour le fœtus. Aujourd’hui il est<br />

classé par le C<strong>en</strong>tre international de recherche sur le<br />

cancer dans le groupe 2B “cancérogène possible<br />

pour l’homme”. Il peut cont<strong>en</strong>ir jusqu’à 18 p.100 d’impuretés<br />

(dont des dioxines et des furanes), ce qui<br />

s’ajoute à sa toxicité propre, sans parler des dégâts<br />

<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux.<br />

L’aldrine et le lindane, insecticides issus de la triste<br />

famille du DDT, seront égalem<strong>en</strong>t interdits, <strong>en</strong> 1994<br />

pour le premier, et <strong>en</strong> 1998 pour le second. Ce dernier<br />

intégrera de surcroît le groupe 2B, comme le<br />

PCP.<br />

CCA, créosote et autres<br />

Après cet apéritif décapant, voici le digestif, c’est-àdire<br />

les produits que nous trouvons (<strong>en</strong>core) aujourd’hui.<br />

En tête de liste, les sels Cuivre-chrome-ars<strong>en</strong>ic<br />

(CCA), dont la teinte verdâtre<br />

donnée au bois ne passe pas<br />

inaperçue. En France, comme<br />

dans d’autres pays industrialisés,<br />

la quasi totalité des bois<br />

extérieurs est traité aux CCA,<br />

alors qu’ils sont interdits <strong>en</strong><br />

<strong>Allemagne</strong>. Or l’ars<strong>en</strong>ic pose<br />

quelques problèmes...<br />

D’ailleurs, dans le souci d’appliquer<br />

le principe de précaution,<br />

le 13 juin 2000, le Conseil<br />

supérieur de l’hygiène<br />

publique de France, a interdit<br />

que du bois traité aux CCA<br />

équipe les aires de jeux pour<br />

<strong>en</strong>fants, et a recommandé le<br />

retrait progressif de ceux déjà<br />

<strong>en</strong> place. Mais ri<strong>en</strong> n’est fait<br />

pour les professionnels<br />

et les<br />

bricoleurs qui,<br />

lors de l’usinage<br />

de ces bois, sont<br />

exposés aux<br />

sciures et<br />

fumées cont<strong>en</strong>ant<br />

de l’ars<strong>en</strong>ic.<br />

Sans parler<br />

de la fin de vie<br />

de tels bois, qui<br />

devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des<br />

déchets spéciaux<br />

cont<strong>en</strong>ant<br />

ars<strong>en</strong>ic et chrome.<br />

Brûlés,<br />

leurs fumées et<br />

leurs c<strong>en</strong>dres<br />

devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t elles<br />

aussi de véritables<br />

poisons.<br />

<strong>Le</strong>s créosotes<br />

(huiles brunâtres<br />

issues de la distillation<br />

de gou-<br />

Risques généraux du “bois traité”<br />

Risques directs<br />

Au cours de la manipulation ou après<br />

traitem<strong>en</strong>t réc<strong>en</strong>t :<br />

- par contact cutané,<br />

- par inhalation des poussières.<br />

Par migration des matières actives :<br />

- dans des d<strong>en</strong>rées alim<strong>en</strong>taires au<br />

contact des bois traités (par exemple des<br />

fruits conservés dans des caisses <strong>en</strong><br />

bois)...<br />

Par diffusion des biocides dans l’air de<br />

l’habitation.<br />

Par émission de composés organiques<br />

volatils prov<strong>en</strong>ant de l’évaporation des<br />

substances de dilution.<br />

Risques indirects<br />

Par dispersion dans les sols et l’eau :<br />

bois délavés par les intempéries.<br />

Par dispersion dans l’air : inc<strong>en</strong>dies et<br />

déchets de bois traités.<br />

D’après le Guide de l’Habitat sain,<br />

de Suzanne et Pierre Déoux. Éd. Medieco<br />

drons de houilles), très connues pour leur emploi sur<br />

les traverses de chemins de fer, ou <strong>en</strong>core les<br />

poteaux téléphoniques. À proscrire car elles conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

des produits dangereux pour la santé, et l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.<br />

Même au jardin, où les traverses sont<br />

souv<strong>en</strong>t recyclées <strong>en</strong> piquets de clôture, elles tu<strong>en</strong>t<br />

les crapauds, escargots...<br />

Et puis il y a les autres : dichlorofluanide (fongicide),<br />

carb<strong>en</strong>dazim (fongicide), esters phosphoriques<br />

(insecticides), ou <strong>en</strong>core oxyde de tributylétain, dont<br />

les effets sur la santé ne serai<strong>en</strong>t pas des moindres.<br />

À ces matières actives s’ajout<strong>en</strong>t de plus des solvants<br />

organiques (comme le white spirit), émetteurs<br />

de composés organiques volatils.<br />

La question des pyréthrinoïdes<br />

D’autres produits à base de matières actives moins<br />

toxiques sont v<strong>en</strong>us remplacer le PCP et le lindane,<br />

c’est le cas des pyréthrinoïdes. Dans cette famille on<br />

trouve la perméthrine, et la cyperméthrine, qui à elles<br />

deux, représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t 20 p.100 du chiffre d’affaire mondial<br />

des pesticides (!). Il semblerait que les risques<br />

pour la santé des habitants et l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t soi<strong>en</strong>t<br />

très faibles <strong>en</strong> raison notamm<strong>en</strong>t de la grande dilution<br />

de matières actives dans les produits de traitem<strong>en</strong>t.<br />

De plus, à l’inverse du PCP, les pyréthrinoïdes ne<br />

sont pas volatils. Aucun effet à long terme n’aurait été<br />

signalé à ce jour.<br />

<strong>Le</strong> C<strong>en</strong>tre international de recherche sur le cancer a<br />

classé la perméthrine dans le groupe 3 : “substances<br />

non classifiables quant à leur cancerogénicité”. Alors<br />

que l’Ag<strong>en</strong>ce américaine de protection de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />

a classé la perméthrine et la cyperméthrine,<br />

dans le groupe C des cancérogènes possibles pour<br />

des utilisations alim<strong>en</strong>taires. En revanche la perméthrine<br />

est aussi classée dans les cancérogènes possibles<br />

pour les utilisations non alim<strong>en</strong>taires. C’est là<br />

toute la nuance <strong>en</strong>tre le risque et le danger. Lorsque<br />

le produit est réservé aux charp<strong>en</strong>tes ou à l’ossature,<br />

même si la toxicité existe, il n’y a pas de risque pour<br />

l’habitant. Il n’<strong>en</strong> est pas de même pour l’applicateur<br />

qui sera lui, directem<strong>en</strong>t exposé.<br />

n°10 août-septembre 2002 17


18<br />

Traitem<strong>en</strong>ts sans risques<br />

Sel de bore<br />

Il se prés<strong>en</strong>te sous la forme d’une poudre blanche qui<br />

se dilue dans l’eau. Inodore et incolore, il est utilisé<br />

depuis des déc<strong>en</strong>nies outre-Atlantique, pour ses propriétés<br />

fongicides, insecticides et ignifugeantes. Son<br />

inconvéni<strong>en</strong>t majeur est qu’il se délave facilem<strong>en</strong>t à<br />

l’eau. Des recherches sont <strong>en</strong> cours pour améliorer la<br />

fixation du bore. On ne lui connaîtrait aucun risque<br />

pour la santé (sauf par ingestion <strong>en</strong> grande quantité),<br />

ni pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.<br />

Contre les termites<br />

Des appâts de cellulose imprégnés d’un insecticide<br />

qui bloque la mue du termite, sont déposés sur leur<br />

chemin. Ram<strong>en</strong>és à la termitière, ils seront bi<strong>en</strong>tôt<br />

mangés par l’<strong>en</strong>semble de la colonie, qui sera alors<br />

<strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t détruite. Ceci sans pollution du sol, et<br />

sans risque pour la santé (contrairem<strong>en</strong>t aux autres<br />

traitem<strong>en</strong>ts chimiques).<br />

<strong>Une</strong> autre technique consiste à déposer un film épais<br />

de polyéthylène <strong>en</strong>duit de perméthrine, ainsi que des<br />

granulés autour des points de passages possibles<br />

des termites, au mom<strong>en</strong>t de la construction, sous les<br />

fondations.<br />

<strong>Une</strong> autre méthode prov<strong>en</strong>ant d’Australie (pays particulièrem<strong>en</strong>t<br />

touché), repose sur la mise <strong>en</strong> place<br />

d’une couche de petits grains de granit, qui bless<strong>en</strong>t<br />

l’insecte lorsqu’il t<strong>en</strong>te de passer.<br />

La patine de l’indi<strong>en</strong>, produit non toxique qui “pétrifie”<br />

le bois, serait égalem<strong>en</strong>t efficace contre les termites.<br />

<strong>Le</strong> bois chauffé à haute température<br />

Appelé à tort bois rétifié (car c’est le nom d’un fabricant),<br />

son principe est basé sur le chauffage du bois<br />

à des températures allant de 180 à 280 °C, ce qui<br />

modifie sa composition chimique, et sa couleur (il<br />

devi<strong>en</strong>t brun). Ce traitem<strong>en</strong>t le r<strong>en</strong>d hydrofuge, il<br />

devi<strong>en</strong>t ins<strong>en</strong>sible aux champignons et aux xylophages<br />

(sauf les termites). Cela semble intéressant<br />

pour les caillebotis, les bardages, et autres applications<br />

du bois <strong>en</strong> extérieur. Cep<strong>en</strong>dant, le traitem<strong>en</strong>t le<br />

r<strong>en</strong>d plus cassant.<br />

<strong>Le</strong> formaldéhyde<br />

Base de nombreuses colles utilisées dans les dérivés<br />

du bois, le formaldéhyde <strong>en</strong>traîne des émissions de<br />

formol. <strong>Le</strong>s panneaux émett<strong>en</strong>t alors du gaz p<strong>en</strong>dant<br />

plusieurs années (même si cela diminue avec le<br />

temps), phénomène acc<strong>en</strong>tué par la chaleur et l’humidité<br />

intérieure. Un revêtem<strong>en</strong>t superficiel diminuera le<br />

dégazage.<br />

Ce gaz allergène a une odeur piquante, irrite les yeux<br />

et la gorge. Il provoque des nausées, céphalées,<br />

insomnies, eczéma, asthme... la liste des maux est<br />

malheureusem<strong>en</strong>t très longue. Il est classé dans le<br />

groupe 2A (cancérogène probable).<br />

Aujourd’hui, les panneaux émettant moins de 0,1 ppm<br />

(partie pour million de formaldéhyde par mètre cube<br />

d’air ambiant) sont catalogués <strong>en</strong> classe d’émission<br />

E1. Mais att<strong>en</strong>tion, cela ne ti<strong>en</strong>t pas du tout compte du<br />

nombre de panneaux r<strong>en</strong>fermant de la colle, qui peuv<strong>en</strong>t<br />

se trouver dans une même pièce.<br />

En France il n’existe pas de réglem<strong>en</strong>tation quant aux<br />

émissions de formaldéhyde des matériaux. Alors que<br />

l’<strong>Allemagne</strong> publiait sa première directive <strong>en</strong> 1980...<br />

n°10 août-septembre 2002<br />

<strong>Le</strong>s dérivés du bois<br />

Produits issus de copeaux, de sciures ou d’autres<br />

déchets du bois, ils permett<strong>en</strong>t de recycler ou d’utiliser<br />

des sous-produits du bois, qui provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t principalem<strong>en</strong>t<br />

des scieries et des coupes d’éclaircissage.<br />

Toutefois, pour les transformer <strong>en</strong> panneaux, il est<br />

nécessaire d’utiliser un liant. Et c’est justem<strong>en</strong>t ce<br />

dernier qui peut poser des problèmes...<br />

Panneau de particules<br />

Souv<strong>en</strong>t appelé “aggloméré», c’est le plus économique<br />

des dérivés du bois. Il est obt<strong>en</strong>u par pressage<br />

à plat ou extrusion, après avoir été mélangé au<br />

liant. Utilisé à l’état brut pour la fabrication de planchers<br />

ou cloisons. On l’emploie beaucoup pour réaliser<br />

des plans de travail, des étagères, ou du mobilier.<br />

Bref il est partout. Et c’est un problème, car il est lié<br />

avec des colles d’urée-formaldéhyde (ou mélamineformaldéhyde,<br />

moins toxique, pour ceux résistant à<br />

l’humidité).<br />

Panneau de fibres<br />

Il est composé de fibres très fines qui après avoir été<br />

bouillies, sont mélangées à un liant, séchées, puis<br />

<strong>en</strong>fin compressées.<br />

<strong>Le</strong> panneau de fibres dures est rarem<strong>en</strong>t employé,<br />

contrairem<strong>en</strong>t au panneau de fibres de d<strong>en</strong>sité<br />

moy<strong>en</strong>ne (ou MDF, ou médium), qui est le dérivé de<br />

bois aux applications les plus variées. Il est utilisé<br />

pour l’aménagem<strong>en</strong>t et l’ameublem<strong>en</strong>t intérieur. Mais<br />

tout comme le panneau de particules, la colle utilisée<br />

est à base d’urée-formaldéhyde. De plus pour assurer<br />

une bonne liaison des fibres, il doit y avoir saturation<br />

de formaldéhyde dans la colle. Il déti<strong>en</strong>t donc la<br />

palme du matériau le plus émetteur de formaldéhyde.<br />

Pour finir, les poussières causées lors de l’usinage de<br />

ce type de panneau, sont très fines, et donc particulièrem<strong>en</strong>t<br />

dangereuses.<br />

À noter qu’un fabricant propose un panneau de fibres<br />

de moy<strong>en</strong>ne d<strong>en</strong>sité, avec une t<strong>en</strong>eur de formaldéhyde<br />

quasim<strong>en</strong>t nulle (1 mg / 100 gr au lieu de 9 mg<br />

habituellem<strong>en</strong>t) : le Medite «ZF», pour Zéro<br />

Formaldéhyde (voir adresses).<br />

Panneau mou de fibres de bois<br />

Fabriqué sans liant, il est aggloméré avec sa propre<br />

résine. Utilisé surtout pour l’isolation thermique et<br />

phonique. Idéal <strong>en</strong> sous-toiture.<br />

Panneau de contreplaqué<br />

Il est composé de trois couches de bois (souv<strong>en</strong>t exotique,<br />

parfois <strong>en</strong> pin ou <strong>en</strong> bouleau), collées <strong>en</strong> s<strong>en</strong>s<br />

alterné. Sa structure <strong>en</strong> couche réduit les émanations<br />

de formaldéhyde. Celui qui résiste à l’humidité est<br />

collé avec du phénol-formaldéhyde, il a de plus<br />

faibles émissions que celui conçu pour l’intérieur qui<br />

est collé avec de l’urée-formaldéhyde.<br />

Panneau de lamellé-collé<br />

Ce sont des planchettes de bois qui sont découpées<br />

<strong>en</strong> long, <strong>en</strong>collées puis assemblées <strong>en</strong>tre elles. On<br />

utilise ce panneau pour la fabrication de plateaux de<br />

tables ou de plans de travail. La colle résorcine qu’il<br />

conti<strong>en</strong>t est plus stable <strong>en</strong> terme d’émission de formaldéhyde<br />

(mais allergisante et irritative pour l’applicateur),<br />

de plus elle s’y trouve <strong>en</strong> moins grande quan-


Plaque d’OSB et<br />

son «marquage»,<br />

Ici OSB/3<br />

tité. Cep<strong>en</strong>dant, le lamellé-collé reçoit le même traitem<strong>en</strong>t<br />

insecticide qu’un bois massif.<br />

Panneau OSB ou «à copeaux<br />

ori<strong>en</strong>tés»<br />

(souv<strong>en</strong>t appelé “triply”, nom d’une marque)<br />

L’Ori<strong>en</strong>ted strand board (OSB), ti<strong>en</strong>t son nom des<br />

trois couches croisées de lamelles de pin qui le compos<strong>en</strong>t.<br />

Ce qui lui permet d’obt<strong>en</strong>ir une résistance<br />

beaucoup plus élevée que les panneaux de particules.<br />

Classification des panneaux OSB<br />

La norme europé<strong>en</strong>ne NF EN 300, définit quatre<br />

classes :<br />

- OBS/1 : panneaux utilisés <strong>en</strong> intérieur <strong>en</strong> milieu<br />

ambiant sec<br />

- OSB/2 : panneaux porteurs utilisés <strong>en</strong> milieu<br />

ambiant sec<br />

- OSB/3 : panneaux porteurs utilisés <strong>en</strong> milieu<br />

ambiant humide<br />

- OSB/4 : panneaux porteurs, fortem<strong>en</strong>t sollicités,utilisés<br />

<strong>en</strong> milieu ambiant humide<br />

<strong>Le</strong>s deux derniers émett<strong>en</strong>t généralem<strong>en</strong>t moins de<br />

formaldéhyde.<br />

L’OSB <strong>en</strong> détail<br />

Ce panneau ayant soulevé une<br />

polémique au mois de mai, lors<br />

d’un forum sur l’écohabitat<br />

organisé par la fédération<br />

Kerya’ch à Carhaix . Nous<br />

avons décidé de lui accorder<br />

une place plus importante que<br />

les autres, profitant égalem<strong>en</strong>t<br />

d’un test très intéressant réalisé<br />

par nos voisins allemands...<br />

Test extrait de “Ökotest<br />

Ratgeber Bau<strong>en</strong>, Wohn<strong>en</strong><br />

R<strong>en</strong>ovier<strong>en</strong>” numéro 2,<br />

novembre 2001<br />

Pour son test, la revue allemande Oekotest a fait<br />

analyser sept plaques OSB <strong>en</strong> chambre d’essai<br />

d’émission. Deux types d’émissions ont été mesurées<br />

: celles après trois jours (correspondant à la<br />

situation après la pose), et celles après 28 jours (à la<br />

fin de cette période, elles rest<strong>en</strong>t constantes p<strong>en</strong>dant<br />

longtemps).<br />

L’utilisation d’une moindre quantité de colle est souv<strong>en</strong>t<br />

citée comme l’un des grands avantages des<br />

plaques OSB. <strong>Le</strong>s colles utilisées pour leur fabrication<br />

ne sont pas tout à fait les mêmes que celles utilisées<br />

pour d’autres dérivés du bois. Pour la couche<br />

c<strong>en</strong>trale des plaques OSB, on utilise des colles au<br />

polyuréthane. Elles sont résistantes à l’eau, et ne<br />

sont pas nocives pour l’habitant. Cep<strong>en</strong>dant, leur<br />

fabrication est problématique pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,<br />

car elle nécessite l’utilisation d’isocyanates. Ces dernières<br />

sont libérées lors de la fabrication de la colle,<br />

et sont très allergisantes pour celui qui les fabriqu<strong>en</strong>t.<br />

Oekotest a fait scier les plaques OSB, et analysé l’air<br />

à la sortie de la soufflerie des scies (circulaires), pour<br />

savoir si des traces d’isocyanates s’y trouvai<strong>en</strong>t, et<br />

pouvai<strong>en</strong>t être dangereuses pour l’utilisateur.<br />

<strong>Le</strong>s résultats (voir le tableau)<br />

- globalem<strong>en</strong>t, les plaques OSB ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t leur promesses<br />

: m<strong>en</strong>tion “très bi<strong>en</strong>” ou “bi<strong>en</strong>”, à cinq des<br />

sept produits examinés,<br />

- le résultat de l’essai<br />

“scie” est positif : pas de<br />

prés<strong>en</strong>ce d’isocyanates.<br />

Ce qui n’ôte pas aux<br />

colles polyuréthanes leur<br />

toxicité pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,<br />

- bonne nouvelle au<br />

niveau formaldéhyde :<br />

seulem<strong>en</strong>t un produit est<br />

au-dessus de 0,05 ppm<br />

(partie pour million) après<br />

trois jours. Par contre,<br />

tous les produits sont largem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>-dessous au<br />

bout de 28 jours, ils<br />

répond<strong>en</strong>t donc aux exig<strong>en</strong>ces<br />

du label “l’ange<br />

bleu”(écolabel allemand),<br />

- <strong>en</strong> ce qui concerne les<br />

composés organiques<br />

volatils (somme de toutes<br />

les substances volatiles pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t nocives), ils<br />

provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t ici, directem<strong>en</strong>t des ess<strong>en</strong>ces des bois<br />

utilisés, d’autres sont issus d’additifs ou de souillures.<br />

Deux des sept produits testés ont dépassé la valeur<br />

référ<strong>en</strong>tielle de l’office fédéral de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t au<br />

bout de 28 jours,<br />

- certaines plaques ont émis des substances clairem<strong>en</strong>t<br />

nocives après la pose. Oekotest m<strong>en</strong>tionne<br />

toutes celles qui dépassai<strong>en</strong>t plus 200 µg d’hydrocarbures<br />

aromatiques, et 200 µg de delta-3-Car<strong>en</strong> au<br />

bout de trois jours. Sachant que cette référ<strong>en</strong>ce de<br />

trois jours n’est à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> considération que pour<br />

l’applicateur. L’habitant n’est concerné que par celle<br />

de 28 jours (le test n’<strong>en</strong> fait pas m<strong>en</strong>tion),<br />

- des émissions d’aldéhydes (forte odeur) comme<br />

l’hexanal, ont été trouvées dans les plaques. Elles<br />

provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t du bois et ne sont pas nocives (sauf <strong>en</strong><br />

grande conc<strong>en</strong>tration), d’après les connaissances<br />

actuelles. Mais il faut pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> considération un<br />

dérangem<strong>en</strong>t dû à cette forte odeur. D’autant plus<br />

qu’il suffirait de quelques petits changem<strong>en</strong>ts dans le<br />

processus de fabrication, pour facilem<strong>en</strong>t éviter ces<br />

n°10 août-septembre 2002 19


*La SAPO reconnaît<br />

aux côtés des actions<br />

de capital, des actions<br />

de travail, propriété collective<br />

des travailleurs<br />

de l'<strong>en</strong>treprise. À<br />

Ambiance Bois, il y a<br />

autant d'actions de travail<br />

que d'actions de<br />

capital. <strong>Le</strong>s décisions<br />

sont donc prises à égalité<br />

par les g<strong>en</strong>s qui travaill<strong>en</strong>t<br />

dans l'<strong>en</strong>treprise,<br />

et ceux qui ont<br />

aménés de l'arg<strong>en</strong>t au<br />

démarrage.<br />

20<br />

Du local...<br />

Made in Ambiance Bois<br />

Du mélèze pour le lambris, le parquet, le bardage, ou<br />

le bardeau (tuile <strong>en</strong> bois). Du douglas pour l’ossature,<br />

la charp<strong>en</strong>te, ou le solivage. Ici le bois est non<br />

seulem<strong>en</strong>t utilisé pour les usages où il est naturellem<strong>en</strong>t<br />

(sans traitem<strong>en</strong>t) le plus performant et le plus<br />

adapté ; mais la façon dont il est produit lui donne<br />

une teinte particulière.<br />

Lumière sur ce bois à l’ambiance originale, <strong>en</strong> prov<strong>en</strong>ance<br />

du cœur du Limousin.<br />

En 1988, six personnes originaires de la<br />

région parisi<strong>en</strong>ne, décid<strong>en</strong>t de s’installer dans la<br />

Creuse dans l’objectif de “travailler autrem<strong>en</strong>t”. Ils<br />

cré<strong>en</strong>t Ambiance Bois, et pour rester <strong>en</strong> cohér<strong>en</strong>ce<br />

avec leur idée, dénich<strong>en</strong>t une forme juridique peu<br />

connue : la Société anonyme à participation ouvrière<br />

(SAPO*), qui existe pourtant depuis 1917.<br />

“<strong>Le</strong> choix de la Creuse est le fruit du hasard des r<strong>en</strong>contres,<br />

mêlé à l’<strong>en</strong>vie de participer au développem<strong>en</strong>t<br />

local, et à des bons contacts dans la région”,<br />

nous raconte Rémi, l’un des perman<strong>en</strong>ts. “<strong>Le</strong> choix<br />

de travailler le bois va de soi lorsque l’on se trouve<br />

sur le plateau de Millevaches, où la forêt est très prés<strong>en</strong>te.<br />

Pourtant, le bois ne fait pas partie de la culture<br />

de ce coin du Limousin, et le bâtim<strong>en</strong>t où s’est établi<br />

Ambiance Bois <strong>en</strong> est une bonne illustration.<br />

D’abord occupé <strong>en</strong> tant que ferme, il devi<strong>en</strong>dra<br />

<strong>en</strong>suite une pépinière, pour se transformer, logiquem<strong>en</strong>t,<br />

<strong>en</strong> scierie.”<br />

Pour se lancer dans l’av<strong>en</strong>ture, les premières personnes<br />

du groupe ont dû faire des formations pour<br />

appr<strong>en</strong>dre le sciage, l’affutage, la conduite de poids<br />

lourds, les techniques forestières, ou <strong>en</strong>core la gestion<br />

d’<strong>en</strong>treprise. La volonté de “travailler autrem<strong>en</strong>t”,<br />

v<strong>en</strong>ant s’ajouter à tout cela : il n’y a pas de rapport<br />

hiérarchique, les salaires sont égaux, et on trouve<br />

égalem<strong>en</strong>t une polyval<strong>en</strong>ce dans les tâches.<br />

Aujourd’hui, Ambiance Bois compte 19 salarié-e-s. Il<br />

n’y a pas de recrutem<strong>en</strong>t, l’accroissem<strong>en</strong>t du personnel<br />

est le fruit de r<strong>en</strong>contres, pas de la demande<br />

du marché.<br />

“Bi<strong>en</strong> sûr, nous savons que nous sommes dans un<br />

monde clairem<strong>en</strong>t économique, Ambiance Bois est<br />

une <strong>en</strong>treprise, mais ici c’est surtout la façon de produire<br />

qui nous intéresse”, explique Rémi. “La plupart<br />

d’<strong>en</strong>tre nous est à temps partiel.<br />

Travailler autrem<strong>en</strong>t c’est aussi<br />

travailler moins pour participer à<br />

la vie de la gestion de la commune,<br />

à la télévision locale<br />

(Télé Millevaches), à la halte<br />

garderie, ou <strong>en</strong>core au cinéma<br />

de la petite ville voisine.” Puis il<br />

rajoute pour conclure “<strong>Le</strong> fait<br />

d’exister montre qu’il est possible<br />

de faire différemm<strong>en</strong>t. En<br />

fait, nous ne sommes pas un<br />

modèle, mais un exemple.”<br />

Pour partager le savoir acquis,<br />

Ambiance Bois fait partie du<br />

réseau REPAS. <strong>Le</strong> Réseau d’Échanges<br />

et de pratiques alternatives<br />

et solidaires qui propose dans une dizaine d’<strong>en</strong>treprises,<br />

un compagnonnage pour les 18-25 ans. En<br />

outre, ils propos<strong>en</strong>t des stages pour les autoconstructeurs<br />

désireux de bâtir leur <strong>maison</strong> <strong>en</strong> bois (voir<br />

égalem<strong>en</strong>t : adresses).<br />

n°10 août-septembre 2002<br />

... au global<br />

Bois tropicaux<br />

Quelles forêts se cach<strong>en</strong>t derrière le bois que nous<br />

consommons ?<br />

Alors que l’importance des écosystèmes forestiers<br />

tropicaux est internationalem<strong>en</strong>t reconnue, la déforestation<br />

se poursuit à un rythme peu <strong>en</strong>courageant<br />

pour l'av<strong>en</strong>ir. Et si nos modes de consommation<br />

avai<strong>en</strong>t un li<strong>en</strong> direct avec la déforestation des forêts<br />

tropicales?<br />

<strong>Une</strong> déforestation galopante<br />

Selon la FAO, la perte annuelle de forêts naturelles<br />

est estimée à 16,1 millions d'hectares pour la déc<strong>en</strong>nie<br />

1990-2000 et les pays tropicaux sont les principales<br />

victimes de cette déforestation. <strong>Le</strong>s causes<br />

principales de la déforestation dans les forêts tropicales<br />

sont multiples : agriculture sur brûlis, défrichages<br />

pour se procurer des terres agricoles, exploitation<br />

industrielle du bois, etc. P<strong>en</strong>dant longtemps, la<br />

pauvreté a été prés<strong>en</strong>tée comme une cause première<br />

de la déforestation, les brûlis étant dénoncés<br />

comme la principale pratique destructrice <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drée<br />

exclusivem<strong>en</strong>t par les populations locales. La FAO<br />

estime aujourd'hui que l'exploitation industrielle du<br />

bois est responsable de 10 p.100 de la déforestation<br />

et la Banque mondiale id<strong>en</strong>tifie dans son dernier rapport<br />

d'évaluation de la stratégie forestière, la libéralisation<br />

du commerce du bois comme une des causes<br />

principales du déboisem<strong>en</strong>t et de la dégradation des<br />

forêts. Au Gabon, on estime par exemple que la production<br />

industrielle commerciale de bois a pratiquem<strong>en</strong>t<br />

doublé au cours des 10 dernières années. En<br />

1999, trois-quarts des forêts gabonaises étai<strong>en</strong>t attribuées<br />

et destinées à l'exploitation industrielle et 80<br />

p.100 du bois exploité destiné à l'exportation.<br />

Pour une consommation responsable<br />

Particuliers et collectivités français sont de gros<br />

consommateurs de ces bois d'importation. Alors que<br />

l'Union europé<strong>en</strong>ne représ<strong>en</strong>te un tiers, <strong>en</strong> valeur,<br />

des importations mondiales de bois tropicaux, la<br />

France partage avec le Royaume-Uni la première<br />

place au sein de l'Union europé<strong>en</strong>ne avec 15 p.100<br />

des importations. La France est égalem<strong>en</strong>t deuxième<br />

importateur mondial de bois africain après la<br />

Chine. M<strong>en</strong>uiseries, parqueterie, mobilier de jardin,<br />

pâte à <strong>papier</strong>... les usages de bois tropicaux sont<br />

nombreux et la demande croissante. L'explosion de<br />

la demande ne va pas sans poser des problèmes


<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux et sociaux dans les pays producteurs<br />

d'où la nécessité de rep<strong>en</strong>ser nos modes de<br />

consommation :<br />

- S'informer sur le bois et son origine. <strong>Le</strong>s distributeurs<br />

sont officiellem<strong>en</strong>t obligés d'afficher le nom de<br />

l'ess<strong>en</strong>ce forestière commercialisée et son pays<br />

d'origine. N'hésitez pas à demander des informations<br />

sur les modes de gestion forestière même si le v<strong>en</strong>deur<br />

n'<strong>en</strong> est lui-même souv<strong>en</strong>t pas informé.<br />

- Vérifier que l'ess<strong>en</strong>ce n'est pas inscrite dans les<br />

annexes de la Conv<strong>en</strong>tion CITES* et sur la liste<br />

rouge de l'UICN*<br />

- Privilégier l'utilisation de bois de proximité. <strong>Le</strong> bois<br />

est un matériau recyclable et r<strong>en</strong>ouvelable et son utilisation<br />

reste à promouvoir. Ces qualités ne doiv<strong>en</strong>t<br />

toutefois pas être réduites à néant par une exploitation<br />

destructrice dans certains pays et un transport<br />

maritime prés<strong>en</strong>tant un fort coût écologique. De<br />

nombreux bois de nos régions prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t aujourd'hui<br />

les qualités techniques pour un usage <strong>en</strong> extérieur<br />

(voir page 15).<br />

- Utiliser des bois certifiés FSC (Forest Stewardship<br />

Council) pour les bois tropicaux. <strong>Le</strong> label FSC garantit<br />

que le bois provi<strong>en</strong>t de forêts où l'exploitation n'a<br />

pas généré d'impacts négatifs économiques, sociaux<br />

ou <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux non comp<strong>en</strong>sés sur la forêt et<br />

ses populations. Il est important de guetter les<br />

fausses appellations garantissant une gestion<br />

durable des forêts tropicales. Pour les meubles de<br />

jardins <strong>en</strong> teck, très à la mode actuellem<strong>en</strong>t, la m<strong>en</strong>tion<br />

«prov<strong>en</strong>ant d'une plantation» n'est <strong>en</strong> ri<strong>en</strong> une<br />

garantie de gestion durable de la forêt.<br />

- Relayer la campagne des Amis de la Terre «Bâtir<br />

sans détruire». Cette campagne s'adresse aux collectivités<br />

territoriales afin qu'elles adopt<strong>en</strong>t une résolution<br />

réglem<strong>en</strong>tant leur politique d'achats publics de<br />

bois. <strong>Le</strong>s administrations publiques représ<strong>en</strong>tant 18<br />

p.100 de la consommation de bois <strong>en</strong> Europe, leur<br />

<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t a un impact important pour la protection<br />

des forêts tropicales. De nombreuses villes françaises,<br />

dont Paris et Lyon, ont déjà décidé de ne plus<br />

contribuer à la surexploitation de ces écosystèmes<br />

exceptionnels.<br />

Frédéric Castell<br />

De l’association <strong>Le</strong>s Amis de la Terre<br />

À lire égalem<strong>en</strong>t l’article paru dans le n°6 de La Maison écologique<br />

FAO : Organisation des Nations unis pour l’alim<strong>en</strong>tation et l’agriculture<br />

CITES : Conv<strong>en</strong>tion sur le commerce international des espèces de<br />

faunes et de flore sauvages m<strong>en</strong>acées d’extinction.<br />

UINC : Union internationale de conservation de la nature<br />

Conclusion<br />

Avec cette dernière partie sur la démarche de<br />

consommation responsable, Frédéric Castell nous<br />

apporte une phrase conclusive sur un plateau :<br />

«choisir du bois, ou un dérivé, revi<strong>en</strong>t à poser un<br />

acte à la fois écologique et citoy<strong>en</strong> (du monde)».<br />

En espérant que vous n’ayez pas perdu le fil…<br />

<br />

Yvan Saint-Jours et Barabra Peschke<br />

Merci à Michel Jambon, Frédéric Castell des Amis de la Terre, Anne<br />

Diaz de Éco<strong>maison</strong> à Limoux pour ces informations, et Suzanne<br />

Déoux pour sa relecture att<strong>en</strong>tive.<br />

Pour aller plus loin<br />

Adresses<br />

Ambiance Bois<br />

Route d’Eymoutier 23340 Faux la Montagne<br />

05 55 67 94 06<br />

Amis de la Terre 2 bis rue Jules Ferry - 93100<br />

Montreuil. Tél. 01 48 51 32 22<br />

Campagne forêts tropicales des Amis de la Terre :<br />

www.amisdelaterre.org ; www.certifiedwood.org<br />

CTBA C<strong>en</strong>tre technologique du bois et de l’ameublem<strong>en</strong>t.<br />

Allée Boutaut - 33300 Bordeaux<br />

05 56 43 63 00 - www.ctba.fr<br />

CNDB Comité national du développem<strong>en</strong>t du bois<br />

6 av<strong>en</strong>ue St-Mandé - 75012 Paris<br />

01 53 17 19 60<br />

Medite ZF (zéro formaldéhyde)<br />

Weyerhaeusermed Fax : 05 58 07 91 36<br />

Livres<br />

- <strong>Le</strong> Guide de l’habitat sain de Suzanne et Pierre<br />

Déoux : Pour tout savoir sur le bois et la santé.<br />

Aux Éditions Medieco (voir page 7 du n°9)<br />

- Ambiance Bois, le travail <strong>en</strong> partage. L’av<strong>en</strong>ture<br />

d’un collectif autogéré.<br />

Aux Éditions Utovie - 40320 Bats<br />

Sites<br />

Certification forestière FSC :<br />

www.fscoax.org<br />

Situation des forêts du monde <strong>en</strong> 2001 :<br />

www.fao.org<br />

n°10 août-septembre 2002<br />

21


22<br />

R <strong>en</strong>cont re à l’ horizo n<br />

<strong>Allemagne</strong> : <strong>Le</strong> Quartier<br />

<strong>Vauban</strong> à Freiburg<br />

Transformer les épées <strong>en</strong> charrues...<br />

et les casernes <strong>en</strong> habitats écologiques<br />

Anci<strong>en</strong>ne caserne<br />

«recyclée», avec<br />

rambarde d’escalier<br />

<strong>en</strong> ferronerie de<br />

récupération...<br />

Au premier plan,<br />

parking non-imperméable<br />

avec des<br />

pavés <strong>en</strong>gazonnés.<br />

Pour m<strong>en</strong>er son projet à bi<strong>en</strong>, la municipalité de<br />

Freiburg a posé quelques conditions pour les <strong>maison</strong>s<br />

du <strong>quartier</strong> <strong>Vauban</strong>, qu’elles soi<strong>en</strong>t neuves ou<br />

rénovées : elles doiv<strong>en</strong>t au moins répondre au standard<br />

“basse énergie”, donc consommer moins de 65<br />

kWh/m2. Quelques habitant-e-s vont bi<strong>en</strong> plus loin<br />

dans cette démarche écologique. Ainsi on trouve<br />

quelques <strong>maison</strong>s dîtes “passives” (sans chauffage<br />

conv<strong>en</strong>tionnel), qui consomm<strong>en</strong>t <strong>en</strong>viron 15<br />

kWh/m2.<br />

L’originalité du <strong>quartier</strong> vi<strong>en</strong>t d’une part de<br />

ses aspects écologiques et d’autre part de la multitude<br />

d’initiatives et de groupes différ<strong>en</strong>ts qui construis<strong>en</strong>t,<br />

habit<strong>en</strong>t et anim<strong>en</strong>t le <strong>quartier</strong> au niveau social<br />

et culturel. On y trouve des <strong>maison</strong>s à deux ou trois<br />

étages <strong>en</strong> bande continue, construites par des<br />

“groupes de construction”. Chaque groupe est<br />

constitué d’une douzaine de propriétaires (souv<strong>en</strong>t<br />

des familles) qui ont acheté un terrain dans le <strong>quartier</strong>.<br />

Avantages : on choisit ses voisins avant de<br />

n°10 août-septembre 2002<br />

Après le départ des troupes françaises<br />

du <strong>quartier</strong> <strong>Vauban</strong> <strong>en</strong> 1992,<br />

Freiburg, petite ville universitaire<br />

allemande près de la forêt noire,<br />

acheta le terrain dʼune superficie de<br />

38 hectares. Dessus sʼy trouvai<strong>en</strong>t<br />

les anci<strong>en</strong>s bâtim<strong>en</strong>ts des militaires<br />

ainsi que des hangars, construits<br />

par les nazis <strong>en</strong> 1935, et récupérés<br />

par les français <strong>en</strong> 1945. Lʼobjectif<br />

de la municipalité : créer un <strong>quartier</strong><br />

“modèle” au niveau écologique,<br />

près du c<strong>en</strong>tre ville (à trois kilomètres)<br />

pour des groupes sociaux<br />

différ<strong>en</strong>ts. <strong>Le</strong> <strong>quartier</strong> devrait héberger<br />

5 000 habitant-e-s à lʼhorizon<br />

2006. Aujourdʼhui, il <strong>en</strong> abrite près<br />

de 3 000.<br />

construire, et le coût de la construction, <strong>en</strong> particulier<br />

pour les aspects écologiques (matériaux, installations<br />

solaires,...) baisse considérablem<strong>en</strong>t du fait de<br />

la taille du projet. Des espaces de jeux et des jardins<br />

communs devant les <strong>maison</strong>s permett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> outre<br />

une libre circulation des <strong>en</strong>fants.<br />

Un groupe de propriétaires, nommé<br />

“Wohn<strong>en</strong> und Arbeit<strong>en</strong> (“habiter et travailler”) a réalisé,<br />

dans son bâtim<strong>en</strong>t neuf, des installations solaires<br />

et une c<strong>en</strong>trale à biogaz, recyclant ainsi les matières<br />

fécales des W.C. Et, suite à l’initiative et l’interv<strong>en</strong>tion<br />

du “Forum <strong>Vauban</strong>” (une initiative d’habitant-e-s<br />

du <strong>quartier</strong>), l’approvisionnem<strong>en</strong>t du <strong>quartier</strong> <strong>en</strong><br />

énergie se fera bi<strong>en</strong>tôt par une c<strong>en</strong>trale électrique et<br />

thermique à cogénération, alim<strong>en</strong>tée par du bois ou<br />

du gaz.<br />

Il y a aussi les H.L.M. de la commune, des<br />

foyers pour étudiant-e-s, une coopérative de<br />

construction locative et des initiatives de locataires<br />

très originales comme la SUSI (Selbstverwaltete<br />

unabhängige Siedlungsinitiative : “initiative de logem<strong>en</strong>t<br />

autogérée et indép<strong>en</strong>dante”) que nous vous<br />

prés<strong>en</strong>tons ici.


Norbert Raut<strong>en</strong>berg<br />

Construire sans<br />

capital : mode<br />

d’emploi<br />

Nous arrivons au Quartier<br />

<strong>Vauban</strong> <strong>en</strong> bus, par une<br />

route qui sort du c<strong>en</strong>tre-ville<br />

vers le sud. L’accès principal<br />

du <strong>quartier</strong> se situe logiquem<strong>en</strong>t<br />

là où se trouvait<br />

jadis l’<strong>en</strong>trée de la caserne.<br />

<strong>Une</strong> petite <strong>maison</strong> sur la<br />

droite, l’anci<strong>en</strong> poste de<br />

garde, sert aujourd’hui de bureau pour la SUSI. Nous<br />

y r<strong>en</strong>controns Norbert, qui sera notre guide.<br />

Quelle est lʼorigine de la SUSI?<br />

“La SUSI s’est créée <strong>en</strong> début des années 90. C’était<br />

une initiative d’étudiant-e-s, de chômeurs, de par<strong>en</strong>ts<br />

isolés... bref de personnes ayant des petits rev<strong>en</strong>us.<br />

L’objectif était d’acquérir quelques anci<strong>en</strong>s bâtim<strong>en</strong>ts<br />

de la caserne et d’y créer des logem<strong>en</strong>ts locatifs<br />

relativem<strong>en</strong>t bon marché. D’autres idées de base<br />

étai<strong>en</strong>t la création de logem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> fonction des souhaits<br />

des locataires, l’utilisation de matériaux écologiques,<br />

une c<strong>en</strong>trale à cogénération, faire des économies<br />

d’énergie... Mais aussi au niveau structurel :<br />

une organisation <strong>en</strong> démocratie de base, c’est-àdire,<br />

abolir le rapport de pouvoir traditionnel <strong>en</strong>tre<br />

propriétaires et locataires, et mettre <strong>en</strong> place une<br />

structure participative pour les locataires leur permettant<br />

de se joindre à la prise de décisions concernant<br />

leur logem<strong>en</strong>t.<br />

“Au niveau juridique, la SUSI compr<strong>en</strong>d une association<br />

et une société à responsabilité limitée. Moimême,<br />

je suis employé à la SRL à mi-temps avec<br />

trois autres collègues. Nous nous occupons de la<br />

gestion, de la comptabilité, et de l’administration.<br />

“En 92, après quelques difficultés avec la municipalité<br />

qui avait des doutes par rapport au pot<strong>en</strong>tiel financier,<br />

et au projet de “l’initative”, la SUSI a pu acqué-<br />

rir quatre anci<strong>en</strong>s bâtim<strong>en</strong>ts de troupes. Aujourd’hui,<br />

250 personnes y habit<strong>en</strong>t, réparties dans 45 logem<strong>en</strong>ts<br />

collectifs. <strong>Une</strong> quinzaine d’autres habit<strong>en</strong>t<br />

dans des roulottes. Ces derniers ont des contrats de<br />

location avec la SUSI, ce qui permet de légaliser leur<br />

situation vis-à-vis de la municipalité.”<br />

Comm<strong>en</strong>t avez-vous fait pour construire<br />

sans capital ?<br />

“Pour garder des frais de travaux le plus bas possible,<br />

nous avons préféré rénover au lieu de construire<br />

du neuf. Un autre principe d’économie était ce que<br />

nous avons appelé “l’hypothèque des muscles”.<br />

C’est-à-dire la participation aux travaux de tou-te-s<br />

les habitant-e-s. Chaque locataire fournissant 105<br />

heures de travail pour la rénovation d’un habitat.<br />

“Au début, nous avons pu collecter <strong>en</strong> six mois <strong>en</strong>viron<br />

450 000 euros de prêts de personnes qui nous<br />

sout<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t, démontrant ainsi à la municipalité que<br />

nous pouvions trouver de l’arg<strong>en</strong>t pour construire.<br />

Comme la SUSI loue officiellem<strong>en</strong>t 110 pièces à des<br />

étudiant-e-s et 117 pièces à des personnes ayant<br />

droit à un logem<strong>en</strong>t H.L.M., nous avions droit à des<br />

emprunts à taux avantageux pour la construction de<br />

logem<strong>en</strong>ts sociaux.<br />

“En ce qui concerne la construction de logem<strong>en</strong>ts<br />

d’étudiants, nous avons touché des subv<strong>en</strong>tions. En<br />

tout, nous avons construit pour 4,5 millions d’euros,<br />

l’acquisition des bâtim<strong>en</strong>ts inclus. <strong>Le</strong>s locataires<br />

pai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fonction de la superficie de leur pièce. <strong>Le</strong><br />

loyer s’élève à 4,60 euros le m2. Nous utilisons 5/8<br />

des rev<strong>en</strong>us de la SUSI <strong>en</strong> loyer pour rembourser les<br />

emprunts et les intérêts”.<br />

Et comm<strong>en</strong>t avez-vous décidé et réalisé<br />

les travaux ? Comm<strong>en</strong>t avez-vous organisé les<br />

105 heures des locataires?<br />

“Officiellem<strong>en</strong>t, un architecte dirigeait les travaux. En<br />

fonction des besoins et des idées des habitant-e-s, et<br />

de critères écologiques et financiers. <strong>Le</strong>s décisions<br />

étai<strong>en</strong>t prises au cons<strong>en</strong>sus <strong>en</strong>tre la coordination<br />

des travaux et la coordination du projet, qui repré-<br />

n°10 août-septembre 2002 23


24<br />

Ci-dessus :<br />

<strong>Le</strong> coin des roulottes.<br />

En bas à droite :<br />

L’un des nombreux<br />

escaliers qui dessert<br />

les balcons. Version<br />

jungle...<br />

s<strong>en</strong>te l’association et la SRL de la SUSI. La coordination<br />

des travaux représ<strong>en</strong>te les groupes de<br />

construction auxquels particip<strong>en</strong>t les locataires.<br />

“<strong>Le</strong>s travaux ont été réalisés par les groupes de<br />

construction “sous régie”, c’est-à-dire que nous<br />

avons employé des artisans (souv<strong>en</strong>t des futurs<br />

habitant-e-s) qui travaillai<strong>en</strong>t avec les locataires non<br />

professionnels. Nous avons utilisé des techniques<br />

qui demand<strong>en</strong>t beaucoup de main d’oeuvre et qui ne<br />

sont pas coûteuses <strong>en</strong> matériaux. Comme, par<br />

exemple, la construction des murs intérieurs <strong>en</strong> argile.<br />

En tout, nous avons créé comme cela de 60 à 70<br />

emplois de professionnels travaillant <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne 20<br />

heures par semaine. La totalité du travail des locataires<br />

à 105 heures, s’élève à 30 000 heures de participation,<br />

ce qui correspond à 10% du coût des travaux<br />

(l’acquisition des bâtim<strong>en</strong>ts incluse).<br />

“À prés<strong>en</strong>t, les nouveaux locataires continu<strong>en</strong>t à faire<br />

leurs 105 heures. Comme le gros des travaux est terminé,<br />

cela se passe plutôt au jardin, <strong>en</strong> rangem<strong>en</strong>t<br />

des caves, ou <strong>en</strong>core dans la gestion de l’administration.”<br />

Habiter à plusieurs...<br />

Au rez-de-chaussée de la <strong>maison</strong> qui se situe au<br />

plus près de la route, se trouve le café de la SUSI. Il<br />

s’est installé dans l’anci<strong>en</strong>ne prison de la caserne, un<br />

recyclage efficace. C’est une grande pièce agréable,<br />

aux couleurs jaunes, oranges et rouges, avec des<br />

arcades au c<strong>en</strong>tre. Des barreaux aux f<strong>en</strong>êtres ainsi<br />

qu’une anci<strong>en</strong>ne cellule, dev<strong>en</strong>ue aujourd’hui un<br />

local de rangem<strong>en</strong>t, ont été préservés, rappelant<br />

l’obscure histoire du lieu. <strong>Le</strong> café est géré par une<br />

équipe bénévole et sert, outre de débit de boissons,<br />

comme lieu de soirées d’informations pour des réfugiés<br />

politiques, ou de réunions pour les habitant-e-s<br />

de la SUSI, ou <strong>en</strong>core comme salle de spectacles et<br />

de concerts.<br />

“<strong>Le</strong>s quatre bâtim<strong>en</strong>ts gérés par la SUSI sont habités<br />

chacun sur trois niveaux : au rez-de-chaussée, au<br />

premier étage et sous le toit”, explique mon guide.<br />

“<strong>Le</strong>s appartem<strong>en</strong>ts sont occupés par trois, voire 10<br />

personnes. Ce qui économise la réalisation de salles<br />

de bains et de cuisines. Notre principe est simple :<br />

une pièce privative par personne, pas de pièces collectives<br />

supplém<strong>en</strong>taires. <strong>Le</strong>s co-locataires se choisiss<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>tre eux. Chaque <strong>maison</strong> a une grande<br />

cave, avec des rangem<strong>en</strong>ts et des ateliers, <strong>en</strong> fonc-<br />

n°10 août-septembre 2002<br />

tion des besoins des habitant-e-s.”<br />

Norbert habite au premier étage,<br />

dans un appartem<strong>en</strong>t qu’il partage<br />

avec cinq autres adultes et deux<br />

<strong>en</strong>fants. Nous <strong>en</strong>trons dans un couloir<br />

imm<strong>en</strong>se, qui a gardé ses dim<strong>en</strong>sions<br />

originales, avec les chambres<br />

des deux côtés. Du parquet dans les<br />

chambres (qui date du temps de la<br />

caserne, s’il vous plaît !), une large<br />

cuisine-salon avec une porte vitrée<br />

qui donne sur un grand balcon <strong>en</strong><br />

bois, exposé sud-ouest. <strong>Le</strong>s façades<br />

des quatre <strong>maison</strong>s sont peintes de<br />

façons originales. Petit à petit, les<br />

habitant-e-s y ont rajouté des balcons<br />

et des escaliers extérieurs <strong>en</strong><br />

bois jolim<strong>en</strong>t décorés, créant ainsi<br />

une liaison <strong>en</strong>tre les balcons des<br />

deux étages supérieurs.<br />

Sur une grande place près des <strong>maison</strong>s de<br />

la SUSI, dans un bâtim<strong>en</strong>t du même style, dev<strong>en</strong>u<br />

depuis peu la <strong>maison</strong> des associations et du Forum<br />

<strong>Vauban</strong>, nous r<strong>en</strong>dons visite à Bobby, l’architecte de<br />

la SUSI. P<strong>en</strong>dant les travaux dans les bâtim<strong>en</strong>ts, il<br />

finissait ses études d’architecture. <strong>Le</strong> thème de sa<br />

thèse : la rénovation des <strong>maison</strong>s de la SUSI.<br />

“Concernant les matériaux, nous étions exigeants au<br />

niveau écologique, tout <strong>en</strong> ayant la volonté de rester<br />

dans un cadre financier très limité. Notre objectif était<br />

de ne pas dépasser 450 euros par m2 construits. Et<br />

nous y sommes arrivés. C’est un coût que des professionnels<br />

expérim<strong>en</strong>tés considérai<strong>en</strong>t comme<br />

impossible à atteindre.<br />

<strong>Le</strong>s murs des bâtim<strong>en</strong>ts militaires étai<strong>en</strong>t construits<br />

<strong>en</strong> briques de 40 cm d’épaisseur. Ceci correspond<br />

déjà presque au standard “basse énergie”. Nous<br />

avons isolé toutes les toitures et la façade d’une <strong>maison</strong><br />

avec de l’Isoflock (ouate de cellulose à base de<br />

<strong>papier</strong> recyclé). <strong>Une</strong> autre façade est isolée avec du<br />

liège de récupération. Nous avons gardé et isolé une<br />

partie des f<strong>en</strong>êtres, et changé celles qui ne corres-


pondai<strong>en</strong>t pas à nos critères d’isolation. L’esprit étant<br />

de toujours recycler et réutiliser les matériaux qui<br />

pouvai<strong>en</strong>t l’être, comme par exemple certaines<br />

f<strong>en</strong>êtres et les radiateurs. C’était une question de<br />

budget mais aussi d’économie d’énergie (gestion<br />

des déchets de construction, fabrication de matériaux<br />

neufs...). Pour les murs intérieurs, ainsi que<br />

pour les balcons et les escaliers, nous avons préféré<br />

des matériaux comme l’argile, et le bois massif non<br />

traité. Toujours d’après le principe d’avoir plutôt des<br />

matériaux pas chers et qui nécessit<strong>en</strong>t év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t<br />

plus de travail à l’application.”<br />

Et lʼeau et lʼénergie ?<br />

“Nous chauffons toutes les <strong>maison</strong>s avec des chaudières<br />

à gaz. L’une d’<strong>en</strong>tre elles est équipée de capteurs<br />

solaires pour l’eau chaude. Au début, nous<br />

avons égalem<strong>en</strong>t distribué des ampoules économiques<br />

aux habitant-e-s. Toutes les cuisines sont<br />

équipées de gazinières, pas de plaques électriques.<br />

Avant, nous produisions notre électricité et notre eau<br />

chaude pour les radiateurs à l’aide d’une c<strong>en</strong>trale à<br />

cogénération qui marchait à l’huile de colza non raffinée.<br />

Mais la c<strong>en</strong>trale était surdim<strong>en</strong>sionnée, et était<br />

chère à l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>. En tout cas, je p<strong>en</strong>se que nous<br />

avons fait un travail de pionnier et de s<strong>en</strong>sibilisation<br />

dans ce domaine. Depuis, le Forum <strong>Vauban</strong>, dont je<br />

fais partie, a suggéré une c<strong>en</strong>trale à cogénération<br />

pour le <strong>quartier</strong> <strong>en</strong>tier. La “Bad<strong>en</strong>ova” (<strong>en</strong>treprise<br />

régionale d’électricité) a accepté de réaliser ce projet.<br />

Pour l’eau : une des <strong>maison</strong>s est équipée d’une installation<br />

de récupération d’eau de pluie pour les toilettes<br />

et l’arrosage du jardin.<br />

Toutes les <strong>maison</strong>s ne sont pas équipées de la<br />

même façon, car les travaux se sont faits petit à petit<br />

et les priorités ne sont pas les mêmes pour tout le<br />

monde. Et puis, nous avons expérim<strong>en</strong>té et nous<br />

continuons à expérim<strong>en</strong>ter <strong>en</strong>semble. C’est d’ailleurs<br />

ce qui me plaît le plus avec la SUSI.”<br />

L’organisation collective à l’intérieur de la<br />

SUSI dépasse le cadre des logem<strong>en</strong>ts. <strong>Le</strong> café, une<br />

crèche pour la cinquantaine d’<strong>en</strong>fants de la SUSI,<br />

une coop bio, des ateliers communs de bricolage...<br />

Au sein de la SUSI, les locataires pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong> main<br />

leur <strong>en</strong>tourage, c’est une initiative pleine de vie, d’inv<strong>en</strong>tion,<br />

de créativité et de convivialité... comme quoi<br />

la qualité de la vie et de l’habitat peut dép<strong>en</strong>dre<br />

d’autre chose que des ressources financières individuelles<br />

!<br />

Si vous passez pas loin de la frontière allemande,<br />

n’hésitez pas à faire un détour pour vous<br />

laisser inspirer d’une autre culture de l’habitat et de<br />

la vie <strong>en</strong> ville...<br />

<br />

Barbara Peschke<br />

(Photos Norbert Raut<strong>en</strong>berg)<br />

Contact :<br />

www.vauban.de<br />

(Quartier <strong>Vauban</strong>, <strong>en</strong> allemand et quelques pages <strong>en</strong><br />

anglais)<br />

SUSI<br />

<strong>Vauban</strong>allee 2<br />

D- 79100 Freiburg<br />

Tel. 0049-761-4570090<br />

Fax 0049-761-4570096<br />

n°10 août-septembre 2002<br />

25


26<br />

É lect ricit é<br />

Dans notre <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, les champs électromagnétiques<br />

sont omniprés<strong>en</strong>ts. Ils sont produits par les réseaux de<br />

lignes électriques, les appareils et équipem<strong>en</strong>ts électriques<br />

les ant<strong>en</strong>nes et les relais de télécommunication, les téléphones<br />

portables. On les désigne sous différ<strong>en</strong>tes appellations<br />

: ondes, radiations, rayonnem<strong>en</strong>ts électromagnétiques.<br />

On parle parfois de brouillard électromagnétique qui<br />

est la traduction littérale du nom anglais “electrosmog” ou de<br />

l’allemand “elektrosmog”. On utilise le terme “pollution électromagnétique”<br />

car il s’agit d’une pollution insidieuse. Ici on<br />

emploiera souv<strong>en</strong>t l’abréviation de champ électromagnétique<br />

: CEM.<br />

Qu’est-ce qu’un champ<br />

électromagnétique ?<br />

On parle <strong>en</strong> général de champs électromagnétiques. Mais<br />

dans la pratique on dissocie les champs électriques et les<br />

champs magnétiques qui sont deux phénomènes différ<strong>en</strong>ts<br />

qui se mesur<strong>en</strong>t et qui se trait<strong>en</strong>t séparém<strong>en</strong>t. Nous allons<br />

nous intéresser <strong>en</strong> priorité aux CEM prés<strong>en</strong>ts dans nos<br />

habitations. Il s’agit des CEM de fréqu<strong>en</strong>ce 50 hertz qui sont<br />

émis par le courant électrique alternatif distribué par le<br />

réseau EDF.<br />

<strong>Le</strong> champ électrique<br />

Chaque fois que nous sommes <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de charges<br />

électriques c’est-à-dire d’électricité (électricité statique ou<br />

courant électrique), il y a un champ électrique. <strong>Une</strong> règle <strong>en</strong><br />

plastique chargée d’électricité statique attire des morceaux<br />

de <strong>papier</strong>. <strong>Le</strong>s forces d’attraction sont dues à un champ<br />

électrique. S’il est produit par le courant continu, il est<br />

constant. S’il est généré par un courant alternatif, il est<br />

variable, à l’image de ce courant. C’est à ce champ électrique<br />

variable que nous sommes exposés, puisque le courant<br />

que nous utilisons est un courant alternatif. L’unité de<br />

mesure du champ électrique est le volt par mètre (V/m). <strong>Le</strong><br />

champ électrique est proportionnel à la t<strong>en</strong>sion (<strong>en</strong> volts). Il<br />

diminue avec l’éloignem<strong>en</strong>t. <strong>Le</strong>s matériaux conducteurs<br />

d’électricité, les métaux, rayonn<strong>en</strong>t les champs électriques<br />

n°10 août-septembre 2002<br />

<strong>Le</strong>s champs<br />

électromagnétiques<br />

Jusquʼà une période très réc<strong>en</strong>te, le problème des<br />

champs électromagnétiques était très peu évoqué par les<br />

médias. Mais depuis quelques mois, à la radio, à la télévison,<br />

et dans la presse le sujet est prés<strong>en</strong>té très sérieusem<strong>en</strong>t.<br />

<strong>Le</strong> m<strong>en</strong>suel sci<strong>en</strong>tifique “Sci<strong>en</strong>ce et Av<strong>en</strong>ir” <strong>en</strong> fait<br />

un dossier de 15 pages. <strong>Le</strong> numéro de mai 2002, <strong>en</strong> première<br />

page de couverture, titre : “<strong>Le</strong>s champs magnétiques<br />

perturb<strong>en</strong>t notre santé”. Alors quʼ<strong>en</strong> est-il vraim<strong>en</strong>t<br />

? Claude Bossard, électrici<strong>en</strong> spécialisé <strong>en</strong> <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />

électromagnétiques, nous prés<strong>en</strong>te ici les causes et<br />

risques sur la santé de ces champs électromagnétiques.<br />

Cet article sera suivi de deux autres dans les prochains<br />

numéros de La Maison écologique.<br />

émis dans leur <strong>en</strong>tourage. <strong>Le</strong> bois (et ses dérivés) diffuse<br />

aussi les champs électriques car l’eau qu’il conti<strong>en</strong>t (souv<strong>en</strong>t<br />

plus de 10% de son poids) favorise le déplacem<strong>en</strong>t des<br />

charges électriques.<br />

<strong>Le</strong> champ magnétique<br />

Un aimant attire un morceau de fer, l’aiguille de la boussole<br />

s’ori<strong>en</strong>te vers le nord à cause du champ magnétique terrestre.<br />

Il s’agit là de manifestations de forces générées par<br />

des champs magnétiques. Nous pouvons aussi constater<br />

qu’une aiguille aimantée est déviée par un courant électrique.<br />

Un courant continu induit un champ magnétique constant.<br />

Un courant alternatif induit un champ magnétique variable à<br />

la fréqu<strong>en</strong>ce du courant. C’est à ce champ magnétique<br />

variable que nous pouvons être exposés. L’int<strong>en</strong>sité du<br />

champ magnétique produit par un courant est proportionnelle<br />

à l’int<strong>en</strong>sité du courant qui se mesure <strong>en</strong> ampères.<br />

Nous avons donc des champs magnétiques int<strong>en</strong>ses à<br />

proximité de fils ou de câbles dans lesquels les int<strong>en</strong>sités de<br />

courants sont fortes, c’est-à-dire lorsqu’il y a des consommations<br />

importantes. <strong>Le</strong>s transformateurs, les moteurs électriques<br />

et les appareils qui comport<strong>en</strong>t des bobinages génèr<strong>en</strong>t<br />

aussi des champs magnétiques int<strong>en</strong>ses.<br />

L’unité de mesure est le milligauss (µG) ; parfois on utilise le<br />

microtessla (µT). 1 µT = 10 µG<br />

Risques sanitaires<br />

De très nombreuses études sci<strong>en</strong>tifiques sur les effets des<br />

CEM sur les êtres vivants nous fourniss<strong>en</strong>t des quantités<br />

d’informations à ce sujet.<br />

<strong>Le</strong>s études les plus connues sont celles concernant les<br />

effets des champs magnétiques des lignes à haute t<strong>en</strong>sion.<br />

<strong>Le</strong>s effets des lignes HT ont été étudiés <strong>en</strong> raison des<br />

inquiétudes de certains riverains et aussi parce qu’il est facile<br />

de repérer une population exposée à ces champs magnétiques.<br />

Depuis 1979, des études réalisées surtout <strong>en</strong><br />

Amérique du Nord et <strong>en</strong> Europe sur les effets des champs<br />

magnétiques et des champs électriques, la plus intéressan-


te est celle réalisée, avec une rigueur incontestable, par<br />

Feychting et Alhbom <strong>en</strong> Suède (1993) sur une population<br />

de 436 000 personnes. Elle conclut notamm<strong>en</strong>t à une augm<strong>en</strong>tation<br />

du risque de leucémie proportionnelle à l’int<strong>en</strong>sité<br />

du champ magnétique.<br />

L’<strong>en</strong>semble des études permet de dire que les expositions<br />

de longue durée aux champs magnétiques de fréqu<strong>en</strong>ce<br />

50/60 hertz augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les risques de cancer et <strong>en</strong> particulier<br />

de leucémie. <strong>Le</strong>s risques sont plus marqués chez les<br />

<strong>en</strong>fants. Ils apparaiss<strong>en</strong>t pour des expositions à des<br />

champs magnétiques à partir de 2 à 3 milligauss <strong>en</strong>viron.<br />

Des champs magnétiques de cette valeur se r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t à<br />

200 mètres d’une ligne électrique de 220 000 volts <strong>en</strong> pleine<br />

charge, ou bi<strong>en</strong> à 30 ou 50 cm d’un radioréveil.<br />

P<strong>en</strong>dant longtemps, on faisait surtout des études sur les<br />

expositions de longue durée. On p<strong>en</strong>sait alors que seules<br />

de longues expositions prés<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t des risques graves.<br />

Mais une étude du docteur De-Kun Li (épidémiologiste <strong>en</strong><br />

Californie) publiée <strong>en</strong> janvier 2002 apporte des élém<strong>en</strong>ts<br />

nouveaux. Cette étude qui concerne 1 000 femmes<br />

<strong>en</strong>ceintes, montre que des expositions quotidi<strong>en</strong>nes de très<br />

brèves durées (à partir de 16 µG) augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t de manière<br />

significative les risques de fausses couches.<br />

Effets sur le mélatonine<br />

De nombreuses études sur des<br />

animaux montr<strong>en</strong>t que les champs<br />

électriques et magnétiques font<br />

chuter la sécrétion de mélatonine.<br />

Cette hormone synthétisée par<br />

l’épiphyse (ou glande pinéale) a<br />

deux fonctions ess<strong>en</strong>tielles :<br />

1) Elle a un rôle très important dans<br />

les déf<strong>en</strong>ses immunitaires. <strong>Une</strong><br />

personne exposée aux CEM se<br />

déf<strong>en</strong>d moins bi<strong>en</strong> contre les cancers<br />

hormono-dép<strong>en</strong>dants, contre<br />

les maladies infectieuses etc...<br />

2) Elle régule les rythmes biologiques.<br />

<strong>Le</strong>s champs électriques et<br />

magnétiques perturb<strong>en</strong>t ces<br />

rythmes biologiques et provoqu<strong>en</strong>t<br />

ainsi des troubles de sommeil.<br />

La mélatonine est produite surtout<br />

p<strong>en</strong>dant la nuit. L’exposition au<br />

CEM p<strong>en</strong>dant le sommeil est donc<br />

plus perturbante que p<strong>en</strong>dant la<br />

journée.<br />

<strong>Le</strong>s troubles neurovégétatifs<br />

Des études mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> cause les<br />

CEM dans l’apparition de troubles neurovégétatifs : troubles<br />

du sommeil, fatigue anormale, nervosité, maux de tête,<br />

stress, dépression. Ces problèmes empoisonn<strong>en</strong>t la vie de<br />

nombreuses personnes. <strong>Le</strong>urs causes peuv<strong>en</strong>t être très<br />

diverses et il est souv<strong>en</strong>t difficile de faire la relation <strong>en</strong>tre le<br />

trouble constaté et l’exposition aux CEM. Mais souv<strong>en</strong>t, on<br />

a constaté la disparition des troubles chez les personnes<br />

après l’élimination des champs électromagnétiques de leur<br />

<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.<br />

<strong>Le</strong>s facteurs de risques<br />

<strong>Le</strong>s risques dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t de trois facteurs :<br />

1) L’int<strong>en</strong>sité du champ électrique (<strong>en</strong> V/m) et du champ<br />

magnétique (<strong>en</strong> µG)<br />

2) La durée et le mom<strong>en</strong>t de l’exposition : selon les études<br />

épidémiologiques, les risques graves apparaiss<strong>en</strong>t surtout<br />

pour des expositions de longue durée (plusieurs années et<br />

une grande partie de la journée). D’autre part, l’exposition<br />

durant le sommeil est plus perturbante que l’exposition p<strong>en</strong>dant<br />

l’activité.<br />

3) <strong>Le</strong>s s<strong>en</strong>sibilités individuelles peuv<strong>en</strong>t être très différ<strong>en</strong>tes.<br />

Des personnes sont très s<strong>en</strong>sibles, d’autres sont hypers<strong>en</strong>sibles<br />

aux CEM (on dit aussi électros<strong>en</strong>sibles).<br />

<strong>Le</strong>s normes<br />

La commission internationale de Protection contre les<br />

rayonnem<strong>en</strong>ts non-ionisants a publié <strong>en</strong> 1990 un “guide<br />

provisoire” qui fixe les limites d’exposition aux champs électromagnétiques<br />

50/60 hertz. Ces limites ont été établies <strong>en</strong><br />

se basant sur les courants électriques qui peuv<strong>en</strong>t être<br />

induits dans le corps humain par les champs électriques et<br />

magnétiques. D’après ce guide, la limite d’exposition pour le<br />

public est de 1 000 µG et même 10 000 µG pour les expositions<br />

de courte durée. Nous sommes très loin des seuils<br />

de risque mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce par les études épidémiologiques.<br />

Certains pays europé<strong>en</strong>s (Russie et pays de l’Est de<br />

l’Europe) ont des normes plus restrictives.<br />

Aux USA, les normes sont différ<strong>en</strong>tes selon les États. En<br />

1995, un rapport préliminaire du Conseil national de protection<br />

contre les radiations et de mesures (composé de sci<strong>en</strong>tifiques<br />

indép<strong>en</strong>dants) réclamait une action ferme pour diminuer<br />

progressivem<strong>en</strong>t les champs électromagnétiques. Il<br />

indiquait 2 µG comme seuil à atteindre. Mais ce rapport préliminaire<br />

n’a jamais eu de suite.<br />

<strong>Le</strong>s écrans d’ordinateur sont l’objet d’une att<strong>en</strong>tion particulière.<br />

Ils doiv<strong>en</strong>t être conformes à une directive europé<strong>en</strong>ne<br />

du 29 mai 1990. Cette directive a été<br />

transcrite dans le droit français par un<br />

décret du 14 mai 1991 qui exige <strong>en</strong><br />

particulier que : “Toutes les radiations,<br />

à l’exception de la partie visible du<br />

spectre électromagnétique, doiv<strong>en</strong>t<br />

être réduites à des niveaux négligeables<br />

du point de vue de la protection,<br />

de la sécurité et de la santé des<br />

travailleurs.” La norme suédoise<br />

(MPR90) est plus précise, puisqu’elle<br />

précise que le champ électrique et le<br />

champ magnétique (50 hertz) doiv<strong>en</strong>t<br />

être respectivem<strong>en</strong>t réduis à 25 V/m et<br />

2,5 µG, à 50 cm de l’écran. Nous avons<br />

bénéficié de cette norme suédoise,<br />

puisque la plupart des fabricants<br />

d’écrans se sont adaptés à celle-ci.<br />

Cette norme a été suivie par d’autres :<br />

MPR2 et <strong>en</strong>suite TCO99, plus sévère<br />

que les précéd<strong>en</strong>tes (10 V/m et 2 µG à<br />

30 cm de l’écran).<br />

On remarque l’écart considérable <strong>en</strong>tre<br />

la norme de l’INIRC (1 000 ou 10 000<br />

µG) et la norme TCO 99 appliquée aux<br />

écrans d’ordinateur.<br />

Photo Claude Bossard<br />

<strong>Le</strong>s seuils de risques<br />

Nous pouvons être exposés à des champs électriques et<br />

magnétiques plus ou moins importants. Mais à partir de<br />

quel seuil y a-t-il des risques ?<br />

<strong>Le</strong>s études montr<strong>en</strong>t que des risques graves apparaiss<strong>en</strong>t<br />

à partir de deux à trois milligauss surtout pour des expositions<br />

de longue durée. Des troubles peuv<strong>en</strong>t être ress<strong>en</strong>tis<br />

à des valeurs plus faibles. <strong>Le</strong>s valeurs limites le plus souv<strong>en</strong>t<br />

ret<strong>en</strong>ues sont 0,5 µG pour le champ magnétique et 5<br />

V/m pour le champ électrique. Mais pour les personnes très<br />

s<strong>en</strong>sibles, pour les jeunes <strong>en</strong>fants, les femmes <strong>en</strong>ceintes,<br />

les seuils ci-dessus sont parfois trop élevés. L’idéal est de<br />

limiter les CEM à des valeurs aussi faibles que possible,<br />

c’est-à-dire 0,1 µG et 1 V/m, à l’emplacem<strong>en</strong>t du lit <strong>en</strong> particulier.<br />

Bi<strong>en</strong> sûr, les exig<strong>en</strong>ces sont différ<strong>en</strong>tes selon les<br />

pièces, selon les lieux.<br />

La suite au prochain numéro...<br />

<br />

Claude Bossard<br />

Électrici<strong>en</strong> spécialisé <strong>en</strong> <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t électromagnétique<br />

4 rue de Haute Bretagne - 35380 TREFFENDEL<br />

n°10 août-septembre 2002<br />

27


É nergie<br />

La climatisation naturelle, cʼest lʼ<strong>en</strong>semble<br />

des moy<strong>en</strong>s simples permettant de maint<strong>en</strong>ir<br />

les conditions de notre confort thermique,<br />

au niveau de notre habitat. Nous<br />

possédons pour cela des outils, certains<br />

ancestraux, que nous comm<strong>en</strong>çons à redécouvrir<br />

et à expérim<strong>en</strong>ter de façon sci<strong>en</strong>tifique,<br />

après des déc<strong>en</strong>nies de gabegie<br />

énergétique et de pollution généralisée de<br />

la biosphère. <strong>Le</strong> puits canadi<strong>en</strong> est, sans<br />

doute, lʼun des plus remarquables.<br />

Courbes d’amplitudes<br />

de température dans<br />

le sol <strong>en</strong> fonction de<br />

la profondeur<br />

D’après doc. Edisud<br />

28<br />

<strong>Le</strong> puits canadi<strong>en</strong> :<br />

un climatiseur naturel<br />

Il ne s’agit pas d’un puits à proprem<strong>en</strong>t parler,<br />

puisque le dispositif est horizontal. Et ne me demandez<br />

pas s’il vi<strong>en</strong>t du Canada, car je n’ai pas réussi à le<br />

savoir. Du reste, on trouve assez difficilem<strong>en</strong>t des<br />

informations sur le sujet, dans la littérature spécialisée,<br />

où il est parfois dénommé «puits <strong>en</strong>terré». Mais on <strong>en</strong><br />

<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d de plus <strong>en</strong> plus parler : articles dans la presse<br />

alternative, quelques exemples ou citations dans des<br />

ouvrages réc<strong>en</strong>ts, mais le plus souv<strong>en</strong>t de façon un<br />

peu théorique.<br />

<strong>Une</strong> grande simplicité<br />

La grande force du puits canadi<strong>en</strong> réside dans sa simplicité,<br />

propice à l’auto-construction. Il permet de réguler<br />

la température de l'air de v<strong>en</strong>tilation d’un bâtim<strong>en</strong>t,<br />

le préchauffant <strong>en</strong> hiver et le rafraîchissant <strong>en</strong> été.<br />

Comm<strong>en</strong>t réalise t-il cet appar<strong>en</strong>t paradoxe ? Très simplem<strong>en</strong>t,<br />

<strong>en</strong> mettant à profit l’énorme inertie thermique<br />

de la terre. En fonction de l’humidité, la température<br />

d’équilibre du sous-sol, ou «régime perman<strong>en</strong>t» se<br />

situe sous nos climats, <strong>en</strong>tre cinq et neuf mètres de<br />

profondeur. Dès deux mètres, cette température varie<br />

peu (l’amplitude n’est que de plus ou moins 5°C, <strong>en</strong>tre<br />

l'été et l'hiver - voir schéma) et se mainti<strong>en</strong>t autour de<br />

15°C. Ainsi, le sous-sol est plus frais<br />

que l’air extérieur l’été, et inversem<strong>en</strong>t<br />

l’hiver. Il suffit donc d'<strong>en</strong>terrer un tuyau<br />

sur un trajet suffisamm<strong>en</strong>t long (cinquante<br />

mètres au minimum) et d’y faire<br />

circuler l’air de r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t. Sa<br />

capacité d’échange avec les parois du<br />

tube est faible, mais suffisante pour<br />

qu’il cède ou puise des calories au sol.<br />

La terre possède une certaine résistance<br />

thermique et sa capacité d’absorption<br />

n'est donc pas infinie. On considère<br />

généralem<strong>en</strong>t que l’échange se réa-<br />

n°10 août-septembre 2002<br />

lise dans un cylindre compr<strong>en</strong>ant 1 mètre de terre tout<br />

autour du tube. Selon la saison et la température de<br />

l’air extérieur, celui-ci gagne ou perd au passage une<br />

bonne dizaine de degrés, ce qui pré-chauffe le bâtim<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> hiver et le climatise le reste de l’année.<br />

En augm<strong>en</strong>tant la profondeur de quelques mètres, on<br />

améliore le r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t, mais le prix du terrassem<strong>en</strong>t<br />

risque de dev<strong>en</strong>ir prohibitif, pour un gain limité.<br />

La composition du sous-sol a une incid<strong>en</strong>ce sur le<br />

fonctionnem<strong>en</strong>t du puits canadi<strong>en</strong>. Ainsi, les substrats<br />

pierreux ne donn<strong>en</strong>t pas de bons résultats, à cause de<br />

leur faible diffusion thermique, surtout s’ils sont inhomogènes.<br />

De plus, ils risqu<strong>en</strong>t de «plomber» le budget<br />

terrassem<strong>en</strong>t. <strong>Le</strong>s sols sablonneux ne sont pas merveilleux,<br />

non plus.<br />

La mise <strong>en</strong> pratique<br />

<strong>Le</strong> tuyau le plus performant est la buse <strong>en</strong> béton ou,<br />

nec plus ultra, <strong>en</strong> grès. Mais, pour un moindre coût et<br />

une faible perte de r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t, on peut utiliser du PVC.<br />

Pour limiter les pertes de charge (freinage de l’air par<br />

frottem<strong>en</strong>ts) on évitera les coudes à angle droit serré.<br />

Pour la même raison, il faudra utiliser du gros diamètre<br />

(20 c<strong>en</strong>timètres étant un bon compromis coût / performance)<br />

ce qui augm<strong>en</strong>tera la surface d’échange et le<br />

transfert thermique.<br />

La prise d’air doit se situer dans une zone exempte de<br />

pollution atmosphérique. Dans le cas d’une utilisation<br />

estivale (sud de la France), où le puits devi<strong>en</strong>t « prov<strong>en</strong>çal<br />

», on a intérêt à la situer à l’ombre (nord du bâtim<strong>en</strong>t)<br />

ce qui permet de prélever de l’air plus frais de<br />

quelques degrés, et év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t humidifié s’il y a<br />

des arbres. Cette humidité, <strong>en</strong> s’évaporant dans le<br />

volume à climatiser, absorbera et évacuera plus de<br />

chaleur.<br />

L’air stagnant dans le tuyau, surtout l’été, où il est plus<br />

frais, donc plus lourd que l’air extérieur, il est néces


Photo MER 17<br />

Ci-dessus :<br />

Bâtim<strong>en</strong>t où se trouve<br />

le v<strong>en</strong>tilateur du puits<br />

prov<strong>en</strong>çal du C<strong>en</strong>tre<br />

Solaire du Castelet<br />

Ci-dessous :<br />

<strong>Le</strong>s tuyaux <strong>en</strong>terrés<br />

d’un puits canadi<strong>en</strong><br />

dans les Char<strong>en</strong>tes<br />

saire de l’extraire mécaniquem<strong>en</strong>t. On peut<br />

se servir de la VMC (V<strong>en</strong>tilation Mécanique<br />

Contrôlée) si le bâtim<strong>en</strong>t <strong>en</strong> est équipé, mais<br />

cela suppose une étanchéité parfaite de l’<strong>en</strong>veloppe,<br />

ce qui n’est ni réaliste (interdiction<br />

de laisser <strong>en</strong>trouverte une porte ou une<br />

f<strong>en</strong>être), ni souhaitable, une panne d’électricité<br />

dev<strong>en</strong>ant dangereuse. La solution généralem<strong>en</strong>t<br />

adoptée est d’équiper le système d’un<br />

v<strong>en</strong>tilateur, de préfér<strong>en</strong>ce à l’extérieur, <strong>en</strong> tête<br />

du circuit, l’air étant ainsi pulsé. Son débit est<br />

à calculer, <strong>en</strong> fonction du diamètre du tuyau,<br />

de la capacité calorifique de la terre qui l’<strong>en</strong>toure<br />

et du volume à « climatiser », <strong>en</strong> général<br />

dix fois ce volume par heure.<br />

Plus simplem<strong>en</strong>t, on obti<strong>en</strong>dra un réglage fin<br />

de la vitesse d’écoulem<strong>en</strong>t de l’air, grâce à un<br />

variateur électronique.<br />

Un r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t exceptionnel<br />

<strong>Le</strong> r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t thermodynamique du puits canadi<strong>en</strong> est<br />

exceptionnel : quatre à cinq fois celui d'un climatiseur<br />

électrique (voir plus loin l’exemple du COSTIC).<br />

En associant le puits canadi<strong>en</strong> à une bonne inertie du<br />

bâtim<strong>en</strong>t, grâce à des murs intérieurs lourds, on peut<br />

aisém<strong>en</strong>t se passer de climatisation, même <strong>en</strong> région<br />

méditerrané<strong>en</strong>ne. N’<strong>en</strong> déplaise à EDF, qui fait de la<br />

climatisation son cheval de bataille, depuis quelques<br />

années, pour «réguler» sa surcapacité estivale !<br />

Autre motif de satisfaction : on récupère, <strong>en</strong> début de<br />

saison de chauffage, les calories emmagasinées dans<br />

le sous-sol, ce qui évite sa «saturation» <strong>en</strong> chaleur,<br />

après quelques années d’utilisation. On réalise, du<br />

même coup, un stockage thermique inter-saisonnier :<br />

la chaleur stockée l’été est récupérée l’hiver, un vieux<br />

rêve «écolo» !<br />

<strong>Une</strong> opération financière très<br />

intéressante<br />

<strong>Le</strong> coût d'investissem<strong>en</strong>t, terrassem<strong>en</strong>t compris ne<br />

dépasse pas 3 000 euros, pour une habitation de 100<br />

m2. <strong>Le</strong>quel peut être fortem<strong>en</strong>t réduit dans le cas d'une<br />

construction neuve, où l'on peut <strong>en</strong>terrer les tuyaux <strong>en</strong><br />

même temps que les fondations,<br />

ou une tranchée technique<br />

(eau, gaz ou électricité).<br />

En cas d’auto-construction,<br />

ce prix peut facilem<strong>en</strong>t<br />

être divisé par trois ! À rapprocher<br />

du prix d'une installation<br />

classique de climatisation,<br />

<strong>en</strong> n’oubliant pas le coût<br />

de fonctionnem<strong>en</strong>t, d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong><br />

et de remplacem<strong>en</strong>t. Un<br />

autre intérêt du puits canadi<strong>en</strong><br />

est la quasi-abs<strong>en</strong>ce<br />

d'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> et d'usure, ainsi<br />

qu’une consommation électrique<br />

très faible.<br />

Des exemples<br />

concrets<br />

Ils sont assez peu nombreux,<br />

<strong>en</strong> tout cas <strong>en</strong> France. En<br />

voici quelques-uns, réellem<strong>en</strong>t<br />

intéressants.<br />

1- <strong>Le</strong> COSTIC (COmité Sci<strong>en</strong>tifique et Technique de<br />

l’Industrie du Chauffage, de la v<strong>en</strong>tilation et du conditionnem<strong>en</strong>t<br />

d’air) a étudié, <strong>en</strong> 1998 un dispositif compr<strong>en</strong>ant<br />

3 tuyaux <strong>en</strong> PVC de 20 cm de diamètre et de<br />

30 m de longueur, parallèles, espacés de 50 cm et<br />

<strong>en</strong>terrés à une profondeur de 1,50 m.<br />

Avec une vitesse d'écoulem<strong>en</strong>t de l’air de trois mètres<br />

par seconde, une température de 35°C à l’extérieur et<br />

de 18°C au niveau du sous-sol, la puissance frigorifique<br />

a atteint 1,7 kW.<br />

<strong>Une</strong> pompe à chaleur classique possède un<br />

Coeffici<strong>en</strong>t de Performance (COP) de trois à cinq. On<br />

atteint, avec le puits canadi<strong>en</strong>, un COP de 20 !<br />

<strong>Le</strong> COSTIC étudie la possibilité de r<strong>en</strong>dre le système<br />

autonome, grâce à un générateur photovoltaïque, au<br />

«fil du soleil» (sans stockage batterie). À suivre…<br />

2- <strong>Le</strong> C<strong>en</strong>tre Solaire du Castellet, dans le Var, a intégré,<br />

lors de la construction du bâtim<strong>en</strong>t principal <strong>en</strong><br />

briques de terre crue, dans les années 80, un puits<br />

prov<strong>en</strong>çal, une version estivale du puits canadi<strong>en</strong>, qui<br />

ne fonctionne que les trois mois d'été, pour écrêter le<br />

pic de température de l’après-midi.<br />

<strong>Le</strong> tube de 20 cm de diamètre et d’une longueur de<br />

30m, est <strong>en</strong>terré de deux mètres, sous un remblai au<br />

nord du bâtim<strong>en</strong>t (voir photo).<br />

Selon les occupants, il fonctionne très bi<strong>en</strong> et fait chuter<br />

d’<strong>en</strong>viron 5°C la température de la salle de confér<strong>en</strong>ce<br />

(80 m2) aux heures les plus chaudes.<br />

Ce puits prov<strong>en</strong>çal a fait l'objet d'une étude du COS-<br />

TIC.<br />

3- Deux puits canadi<strong>en</strong>s <strong>en</strong> Char<strong>en</strong>te Maritime.<br />

<strong>Le</strong> premier, pour une <strong>maison</strong> construite il y a un an, à<br />

Salles/mer. Constitué de 160 m (deux fois 80 m, <strong>en</strong><br />

parallèle) de tubes PVC de 16 cm de diamètre à deux<br />

mètres de profondeur, autour de la <strong>maison</strong> (voir photo).<br />

Il est, pour l’instant non fonctionnel.<br />

<strong>Le</strong> second pour une <strong>maison</strong> d’habitation anci<strong>en</strong>ne à<br />

Sablonceaux sera, d’ici quelques mois, équipé de<br />

tuyaux plus gros (25 cm de diamètre).<br />

Ces deux installations prés<strong>en</strong>teront, <strong>en</strong> outre, l'intérêt<br />

de bénéficier d'une instrum<strong>en</strong>tation, avec des sondes<br />

de température qui r<strong>en</strong>seigneront sur leurs performances.<br />

Nous revi<strong>en</strong>drons donc sur le sujet.<br />

4- Conservatoire botanique de Gap.<br />

J’ai gardé le meilleur morceau pour la fin. Il s’agit d’une<br />

réalisation <strong>en</strong> auto-construction (ti<strong>en</strong>s !) pour climatiser<br />

une serre. <strong>Le</strong> responsable des lieux, monsieur Piccato,<br />

constate, <strong>en</strong> passant tous les jours devant l’émerg<strong>en</strong>ce<br />

d’un aqueduc <strong>en</strong>terré, qu’il <strong>en</strong> sort de l’air frais, l’été.<br />

Photo MER 17<br />

n°10 août-septembre 2002 29


30<br />

En 1999, après une recherche bibliographique infructueuse,<br />

il décide de se lancer dans l’av<strong>en</strong>ture. Aidé de<br />

ses collaborateurs, il attaque le chantier, et ne fait pas<br />

les choses à moitié : 108 mètres d’un véritable tunnel<br />

<strong>en</strong> béton, de section carrée de un mètre de côté, à une<br />

profondeur variant de sept mètres <strong>en</strong> <strong>en</strong>trée à cinq<br />

mètres <strong>en</strong> sortie (p<strong>en</strong>te de 2 p.100 nécessaire à l’écoulem<strong>en</strong>t<br />

de l’eau d’une év<strong>en</strong>tuelle cond<strong>en</strong>sation).<br />

Cette canalisation fait deux virages et reçoit un v<strong>en</strong>tilateur<br />

de 80 cm de diamètre, d’un débit maximal de 60<br />

000 m3/heure. Ayant constaté, <strong>en</strong> parcourant la gaine,<br />

que l’air circule prioritairem<strong>en</strong>t au c<strong>en</strong>tre, il l’équipe de<br />

«chicanes tous les 10 à 15 m, afin de forcer l’air à<br />

«lécher» les parois, améliorant le transfert de calories.<br />

La serre, d’une surface de 100 m2, est divisée <strong>en</strong> sept<br />

compartim<strong>en</strong>ts. Certains étant mieux exposés au soleil<br />

que les autres et les plantes ayant des besoins <strong>en</strong> température<br />

différ<strong>en</strong>ts, chaque cellule est alim<strong>en</strong>tée <strong>en</strong> air<br />

« canadiéné » de façon indép<strong>en</strong>dante : un volet d’<strong>en</strong>trée<br />

<strong>en</strong> partie basse, équipé d’un vérin électrique (commandé<br />

par une sonde thermique) et un ouvrant <strong>en</strong> partie<br />

haute.<br />

<strong>Le</strong> v<strong>en</strong>tilateur, volontairem<strong>en</strong>t surdim<strong>en</strong>sionné, tourne<br />

pratiquem<strong>en</strong>t au ral<strong>en</strong>ti. En effet, il a été équipé d’un<br />

variateur qui a permis le réglage fin de la vitesse<br />

d’écoulem<strong>en</strong>t de l’air, afin d’optimiser les performances<br />

(l’air circulant trop vite n’a pas le temps d’avoir un bon<br />

échange de calories avec les parois). Et le fonctionnem<strong>en</strong>t<br />

est dev<strong>en</strong>u très sil<strong>en</strong>cieux.<br />

Avec un recul de plusieurs années, les concepteurs<br />

sont pleinem<strong>en</strong>t satisfaits : plus besoin de chauffage <strong>en</strong><br />

hiver et une température estivale qui est passée de 40-<br />

45°C à… 25°C !<br />

n°10 août-septembre 2002<br />

<strong>Le</strong> COSTIC est égalem<strong>en</strong>t très intéressé par ce puits<br />

canadi<strong>en</strong> de référ<strong>en</strong>ce et va sans doute l’étudier.<br />

J’espère donc pouvoir vous <strong>en</strong> reparler ultérieurem<strong>en</strong>t.<br />

En conclusion (provisoire)<br />

<strong>Le</strong> puits canadi<strong>en</strong> est un excell<strong>en</strong>t outil de climatisation<br />

naturelle, simple et sans risque, qui r<strong>en</strong>force le caractère<br />

« tellurique » du bâtim<strong>en</strong>t qui <strong>en</strong> bénéficie,<br />

«ancrant » celui-ci dans son substratum, et le r<strong>en</strong>dant<br />

beaucoup moins dép<strong>en</strong>dant des influ<strong>en</strong>ces thermiques<br />

externes. Sous réserve d’une bonne diffusion de l’information,<br />

il est promis à un bel av<strong>en</strong>ir<br />

Jean-Paul Blugeon<br />

Bibliographie:<br />

Architectures d’été. Construire pour le confort d’été<br />

(Jean-Louis Izard – Ed. Edisud 1993)<br />

Rafraîchissem<strong>en</strong>t d’air par puits prov<strong>en</strong>çal (étude du<br />

COSTIC 1985)<br />

Article «<strong>Le</strong> puits canadi<strong>en</strong> vous rafraichira l’été» Nature<br />

& Progrès n°27. Janvier-février 2001<br />

Adresses utiles:<br />

COSTIC – Pôle énergies r<strong>en</strong>ouvelables rue Lavoisier<br />

ZI St Christophe 04000 Digne-les-bains<br />

Tel : 04 92 31 19 30 E-mail : f.bonnefoi@costic.com<br />

ENERPLAN 83330 <strong>Le</strong> Castellet Tél : 04 94 32 70 08<br />

Robert CELAIRE, participe à un groupe de travail europé<strong>en</strong>.<br />

Tél : 04 42 92 84 19<br />

Conservatoire Botanique - 05000 Gap<br />

Tel : 04 92 53 56 82 E-mail : cbn-gap@wanadoo.fr


Forma t io ns, st a ges, d écouvert es<br />

Pour une insertion (gratuite) dans le prochain numéro, <strong>en</strong>voyez vos informations avant le 1er septembre 2002 par courrier à l’att<strong>en</strong>tion de Cécile Talvat.<br />

Hautes-Alpes<br />

<strong>Le</strong> Gabion repr<strong>en</strong>d ses formations <strong>en</strong> septembre 2002 :<br />

du 23 au 27 septembre 2002, construction paille et ossature<br />

bois : mise <strong>en</strong> œuvre de murs ossature bois-remplissage<br />

bottes de paille.<br />

du 21 au 25 octobre 2002, construction terre : analyse des<br />

terres, briques d’adobe, <strong>en</strong>duits terre, torchis, briques comprimées<br />

etc.<br />

du 28 au 31 octobre 2002, construction voûtes et coupoles<br />

: réalisation de voûtes d’arêtes et de coupoles. Ce stage est<br />

un complém<strong>en</strong>t à la formation “briques <strong>en</strong> terre crue”.<br />

du 25 au 29 novembre 2002, m<strong>en</strong>uiserie : séchage et<br />

déformations du bois, dessins et assemblages, sécurité et<br />

machines, réalisation <strong>en</strong> atelier.<br />

LE GABION<br />

3, impasse des G<strong>en</strong>tianes - 05200 EMBRUN<br />

Tél : 04 92 43 89 66 - Télécopie : 04 92 43 05 29<br />

Courriel : GABION@wanadoo.fr -<br />

Internet : http://assoc.wanadoo.fr/gabion<br />

Hérault<br />

La fédération Keryac’h met <strong>en</strong> place des initiations aux métiers<br />

de l’écohabitat. Toutes les journées se déroul<strong>en</strong>t le samedi, de<br />

9 à 17 heures. <strong>Le</strong>s prochaines dates sont :<br />

le 21 septembre : le bois dans l’écohabitat<br />

le 19 octobre : l’écoélectricité.<br />

KERYA’CH<br />

Kergaou<strong>en</strong>eg<br />

29520 Saint Gaozec<br />

Tél 02 98 26 83 54<br />

Isère<br />

Dans le cadre des samedis de l’habitat, l’association Terre<br />

Vivante propose :<br />

Isolation thermique, le samedi 31 août. Un architecte spécialisé<br />

<strong>en</strong> écoconstruction et un distributeur de matériaux<br />

conseill<strong>en</strong>t et inform<strong>en</strong>t les visiteurs toute la journée sur ce<br />

thème.<br />

Chauffage au bois, chauffage solaire et autres types de<br />

chauffage, que choisir et comm<strong>en</strong>t ? <strong>Le</strong> 28 septembre<br />

TERRE VIVANTE - Domaine de Raud, 38710 MENS<br />

Tél : 04 76 34 80 80 - Télécopie : 04 76 34 84 02<br />

Courriel : terrevivante@wanadoo.fr<br />

www.terrevivante.org<br />

Loire-atlantique<br />

L’eau dans la <strong>maison</strong>. Dimanche 6 octobre 2002 :<br />

Interv<strong>en</strong>ant : Patrick Baronnet : concepteur et utilisateur de la<br />

<strong>maison</strong> autonome. Cette journée a pour but de vous permettre<br />

de gérer l’eau dans votre <strong>maison</strong> de manière écologique et<br />

cohér<strong>en</strong>te.<br />

Votre projet de <strong>maison</strong>, échanges autour d’un mode de vie<br />

simplifié, animés par Patrick et Brigitte Baronnet. <strong>Le</strong> dimanche<br />

20 octobre 2002. Cette journée a pour but de vous aider dans<br />

vos projets d’habitation ou de rénovation.<br />

LA MAISON AUTONOME - route de Louisfert<br />

44520 MOISDON LA RIVIÈRE<br />

Tél : 02 40 07 63 68<br />

Courriel : heol@waika9.com<br />

Manche<br />

L’Institut de l’espace et du paysage, de l’eau et de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />

propose des stages courts de formation continue. <strong>Le</strong>s<br />

11, 12 et 13 septembre prochain, a lieu, le stage “Conception<br />

et dim<strong>en</strong>sionnem<strong>en</strong>t d’un projet solaire photovoltaïque” : fonctionnem<strong>en</strong>t<br />

des cellules solaires photovoltaïques, calculs de<br />

dim<strong>en</strong>sionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fonction du projet, utilisation et raccordem<strong>en</strong>t<br />

de panneaux solaires, utilisation de logiciel de conception<br />

de projet, données sur constructeurs...<br />

I3E - 3 bis, rue de la mer<br />

50590 MONTMARTIN-SUR-MER<br />

Tél : 02 33 07 86 88 - Télécopie : 02 33 07 43 31<br />

Courriel : i3e@dial.oleane.com<br />

Orne<br />

L’association Savoir-faire et Découverte organise des stages<br />

découvertes animés par des artisans, des agriculteurs, des<br />

passionnés sur une ou plusieurs journées. Vous pratiquerez<br />

des savoir-faire liés à la campagne <strong>en</strong> leur compagnie et avec<br />

leurs conseils et expéri<strong>en</strong>ces.<br />

L’eau, le 3 août et le 28 septembre 2002<br />

<strong>Le</strong> torchis, les 16 et 17 août 2002<br />

Restauration <strong>en</strong> matériaux naturels, les 17 et 18 août, ainsi<br />

que les 21 et 22 septembre 2002.<br />

Géobiologie, le 7 septembre 2002<br />

L’Ébénisterie, le 14 septembre 2002<br />

SAVOIR-FAIRE ET DÉCOUVERTE<br />

La Caillère<br />

61110 La Carneille<br />

Tél. : 02 33 66 74 67<br />

n°10 août-septembre 2002<br />

31


32<br />

C a l<strong>en</strong>d rier<br />

VALÉRIANE<br />

Namur, Belgique, du 6 au 8 septembre 2002<br />

Espace bioconstruction. <strong>Le</strong>s thèmes de l’ossature bois, de la<br />

gestion de l’eau (prés<strong>en</strong>ce de Joseph Orzàgh), de l’ameublem<strong>en</strong>t<br />

seront aussi abordés.<br />

Site Web : http://www.natpro.be<br />

BIOZONE<br />

Mûr de Bretagne, Côte d’Armor, les 7 et 8 septembre 2002<br />

Cette année sera consacrée aux énergies r<strong>en</strong>ouvelables. <strong>Le</strong><br />

samedi, aura lieu une confér<strong>en</strong>ce sur les petites éoli<strong>en</strong>nes ; le<br />

dimanche, le sujet abordé sera la démarche négawatt ou comm<strong>en</strong>t<br />

réduire les besoins énergétiques sans diminuer le<br />

confort. La Maison écologique y ti<strong>en</strong>dra un stand.<br />

Association produire et Consommer Biologique<br />

45, <strong>Le</strong> Coudray 22800 Saint Brandan<br />

Tél : 02 96 32 11 14 Courriel : biozone@wanadoo.fr<br />

FESTIVAL D’ÉCOLOGIE<br />

Nantes, Loire-Atlantique, les 7 et 8 septembre 2002<br />

L’association Humus 44 organise ce festival dans le but de<br />

rassembler les acteurs du secteur écologique dans la région.<br />

Au moins une cinquantaine d’associations et d’<strong>en</strong>treprises<br />

seront prés<strong>en</strong>tes. Des stands d’information, des ateliers, des<br />

débats et des confér<strong>en</strong>ces seront organisés sur les thèmes de<br />

l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> général, de l’agriculture, de l’habitat et des<br />

énergies r<strong>en</strong>ouvelables.<br />

Site Web : http://www.ecofestival44.fr.st<br />

ÉCOTECH CONSTRUCTION<br />

Richer<strong>en</strong>ches, Vaucluse, les 13 et 14 septembre 2002<br />

“Mieux vivre et bâtir avec l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t”<br />

Cette première édition est organisée par le comité de bassin<br />

d’emploi Voconce-Enclace, Probois V<strong>en</strong>toux et le Ceder<br />

(Espace information énergie Drôme). La manifestation t<strong>en</strong>tera<br />

d’apporter un éclairage spécifique sur l’utilisation des énergies<br />

r<strong>en</strong>ouvelables (bois, solaire et éoli<strong>en</strong>), l’emploi de matériaux et<br />

techniques écologiques notamm<strong>en</strong>t du bois (ossature bois,<br />

architecture bioclimatique), et la démarche Haute Qualité<br />

Environnem<strong>en</strong>tale. Ces r<strong>en</strong>contres s’adress<strong>en</strong>t <strong>en</strong> priorité aux<br />

professionnels du bâtim<strong>en</strong>t (architectes, m<strong>en</strong>uisiers, maçons,<br />

plombiers...), aux élus qui ont <strong>en</strong> charge la gestion, la rénovation,<br />

la construction de bâtim<strong>en</strong>ts publics, ainsi qu’aux prescripteurs,<br />

gestionnaires et propriétaires de logem<strong>en</strong>ts collectifs.<br />

En second lieu, elle est ouverte, le samedi 14 septembre,<br />

aux particuliers qui souhait<strong>en</strong>t construire, rénover leur habitation<br />

ou, par exemple, changer leur système de chauffage.<br />

n°10 août-septembre 2002<br />

R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Catherine Bourgeois 11, Beau Soleil 84110<br />

Vaison-la-Romaine<br />

Tél : 04 90 28 87 13<br />

Courriel : Valor-conseil@libertysurf.fr<br />

FOIRE ÉCOLOGIQUE DE TOURAINE<br />

Veigné, Indre-et-Loire, les 14 et 15 septembre 2002<br />

Ces deux jours permettront aux acteurs de l’agriculture biologique,<br />

du recyclage, des énergies r<strong>en</strong>ouvelables, de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />

de mieux faire connaître leurs activités. Un cycle de<br />

confér<strong>en</strong>ces sur les énergies r<strong>en</strong>ouvelables, la gestion et le<br />

recyclage des déchets, est au programme.<br />

Mairie de Veigné 1, place Maréchal <strong>Le</strong>clerc - 37250 Veigné<br />

Tél : 02 47 34 36 36<br />

FOIRE AUX PRODUITS BIO<br />

M<strong>en</strong>s, Isère, les 21 et 22 septembre 2002<br />

R<strong>en</strong>dez-vous incontournable de tous les amateurs de nourriture<br />

saine et d’un mode de vie écologique. Au côté des exposants<br />

habituels, la foire a choisi cette année le thème de la<br />

<strong>maison</strong> écologique.<br />

Office de tourisme - 38710 M<strong>en</strong>s<br />

Tél : 04 76 34 84 25 Télécopie : 04 76 34 69 01<br />

PATRIBAT, SALON DES SAVOIR-FAIRE DU<br />

PATRIMOINE BÂTI<br />

Grandcourt, Seine-Maritime, les 21 et 22 septembre 2002<br />

Cette manifestation répond à l’att<strong>en</strong>te du grand public propriétaire<br />

de <strong>maison</strong>s anci<strong>en</strong>nes, et des artisans, <strong>en</strong>treprises, organismes<br />

professionnels <strong>en</strong>gagés dans le marché de la restauration<br />

et de la réhabilitation du bâti traditionnel. L’objectif de ce<br />

salon est de valoriser les compét<strong>en</strong>ces, d’initier aux matériaux<br />

naturels et d’inscrire ce patrimoine bâti dans le prés<strong>en</strong>t et dans<br />

l’av<strong>en</strong>ir.<br />

<strong>Le</strong>s Savoir-Faire du Patrimoine<br />

<strong>Le</strong> Moulin Route de la Vallée 76660 Grandcourt<br />

Tél : 02 35 94 72 24 - 01 42 93 11 63<br />

HORIZON VERT<br />

Vill<strong>en</strong>euve sur lot, Lot et Garonne, les 5 et 6 octobre 2002<br />

Thème de cette année : «le défi alim<strong>en</strong>t-terre».<br />

C’est la plus importante manifestation du sud-ouest. Avec 170<br />

exposants, 25 confér<strong>en</strong>ces et ateliers, sur l’habitat sain, l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,<br />

les énergies r<strong>en</strong>ouvelables, l’hygiène, l’artisanat...<br />

La Maison écologique ti<strong>en</strong>dra un stand.<br />

Horizon Vert - BP 208 - Vill<strong>en</strong>euve/Lot<br />

Tél : 05 53 40 10 10


P et it es a nnonces<br />

RECHERCHE TERRAIN<br />

Haute-Garonne<br />

Couple recherche terrain nu ou avec ruine dans la campagne<br />

toulousaine (maxi 40 km) pour bio-construction.<br />

Tél : 05 61 82 77 19.<br />

Région ca<strong>en</strong>naise<br />

Couple recherche terrain (hors lotissem<strong>en</strong>t) d’<strong>en</strong>viron 3000<br />

m2, Ca<strong>en</strong> sud, sud/ouest - sud/est, à 20 km au plus de Ca<strong>en</strong>,<br />

pour construction <strong>maison</strong> bio. Tél : 02 31 93 73 62.<br />

Région Bretagne<br />

Bonjour, je recherche un petit terrain (<strong>en</strong>viron un hectare)<br />

boisé et calme aux <strong>en</strong>virons de Douarn<strong>en</strong>ez (Finistère sud)<br />

pour essai de vie alternative. Je recherche égalem<strong>en</strong>t des<br />

infos sur les petites autoconstructions type cabanes. Merci<br />

d’avance.<br />

Jusqu’à fin août : Alexis Nafteur chez Philippe H<strong>en</strong>ry,<br />

Kerv<strong>en</strong>nec - 29270 Carhaix Plouguer. Tél : 02 98 99 52 16.<br />

Puis : 85, rue de l’Hotel de Ville - 38300 Bourgoin Jailleu. Tél<br />

: 04 74 93 35 80.<br />

EAU VIVANTE<br />

L’association Eau Vivante recherche un nouveau lieu d’implantation<br />

dans les Pyrénées. <strong>Une</strong> dizaine de personnes résiderai<strong>en</strong>t<br />

sur le site. Conditions indisp<strong>en</strong>sables :<br />

1/ prés<strong>en</strong>ce d'une eau vivante (sources, torr<strong>en</strong>ts ou rivières),<br />

2/ un versant sud,<br />

3/ plusieurs hectares.<br />

Eau Vivante sera du 8 au 18 Août <strong>en</strong> Bretagne : si vous désirez<br />

une étude pilote personnalisée d'assainissem<strong>en</strong>t par les<br />

Pour passer une petite annonce<br />

Pour passer une annonce veuillez nous <strong>en</strong>voyer votre<br />

texte rédigé de façon lisible, cela nous évitera des<br />

erreurs... et de nous arracher les cheveux. Inscrivez s’il<br />

vous plait, vos nom, adresse et téléphone. Merci.<br />

Date limite pour le numéro de octobre-novembre 2002 :<br />

lundi 1er septembre<br />

La Maison écologique se réserve le droit de refuser une<br />

annonce qui n’est pas <strong>en</strong> relation avec l’objet du magazine.<br />

Tarifs rubrique «Petites annonces»<br />

Pas de limite de texte... dans la limite du raisonnable !<br />

Rubrique demande et offre d’emploi : gratuite<br />

Autres rubriques :<br />

Pour les abonné-e-s : 2 euros l’annonce<br />

Pour les non abonné-e-s : 4 euros l’annonce<br />

(possibilité de régler <strong>en</strong> timbres)<br />

Règlem<strong>en</strong>t à<br />

La Maison écologique BP 60 145 -14504 Vire Cedex<br />

plantes aquatiques, et/ou participer à un stage pratique de<br />

construction d'un système, merci de nous contacter.<br />

Eau Vivante<br />

32220 St Lizier du Planté<br />

tél : 0562620552<br />

Courriel : eau.vivante@free.fr<br />

ÉCHANGE<br />

Sud-Larzac, à proximité de Lodève : vacances gratuites dans<br />

un beau lieu et une ambiance sympa contre coup de main<br />

et/ou bons tuyaux, pour rénover une bergerie de manière traditionnelle<br />

et écologique. Randonnées superbes, et la mer à<br />

45 minutes... Gilles, tél : 06 22 86 76 43.<br />

n°10 août-septembre 2002<br />

33


34<br />

Anci<strong>en</strong>s numéro s<br />

1 2 3<br />

4 5 6<br />

7 8 9<br />

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La Maison écologique<br />

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n°10 août-septembre 2002<br />

Sommaires des anci<strong>en</strong>s numéros<br />

N°1 février-mars 2001<br />

Dossier : Tout ce qu’il faut savoir sur le chauffage au bois.<br />

<strong>Le</strong> Cun du Larzac. Construire <strong>en</strong> briques alvéolées. Voyage Cycloarchitectural.<br />

Epurer l’eau par les plantes. Cuisiner avec le soleil.<br />

N°2 avril-mai 2001<br />

Dossier : Peinture, comm<strong>en</strong>t ne pas se mélanger les pinceaux.<br />

Eau vivante. Chaumière bioclimatique. Zakopane <strong>en</strong> Pologne.<br />

Installation photovoltaïque. Un cuiseur facile.<br />

N°3 juin-juillet 2001<br />

Dossier : Chauffe-eau solaire, pr<strong>en</strong>ez un bon bain de soleil !<br />

La Ferme des Chèvres dans le V<strong>en</strong>t. Eco-habitat <strong>en</strong> ville. Pisé <strong>en</strong><br />

Australie. Economie d’énergie. <strong>Une</strong> cuisinière solaire familiale.<br />

N°4 août-septembre 2001<br />

Dossier : Construire <strong>en</strong> paille, ça vous botte ?<br />

C<strong>en</strong>tre Terre Vivante. <strong>Une</strong> <strong>maison</strong> dans les bois. La pile à combustible.<br />

Cartes postales d’Océanie. <strong>Le</strong> linoléum naturel.<br />

N°5 octobre-novembre 2001<br />

Dossier : Isolation thermique : isoler sain, isoler bi<strong>en</strong><br />

La caravane Tourne-sol. Un chauffage qui a du coeur. Nouvelle-Zélande<br />

: une <strong>maison</strong> tout <strong>en</strong> couleur. Plaque de gypse et cellulose. Choisir une<br />

fluocompacte.<br />

N°6 décembre 2001-janvier 2002<br />

Dossier : Petites éoli<strong>en</strong>nes : qui aime le v<strong>en</strong>t récolte les kW<br />

Bio-lopin. L’art du F<strong>en</strong>g-Shui <strong>en</strong> appartem<strong>en</strong>t. Québéc : de la paille au<br />

coeur de Montréal. Se chauffer aux granulés. Pour un bois écologique.<br />

N°7 février-mars 2002<br />

Dossier : Poêles à inertie : à la recherche de la volupté thermique<br />

Carapa. Maison <strong>en</strong> bois sur pilotis. Belgique : récupérer l’eau de pluie.<br />

Isoler <strong>en</strong> laine de mouton. <strong>Le</strong>s bases de l’autoconstruction. Index 2001.<br />

N°8 avril-mai 2002<br />

Dossier : Assainissem<strong>en</strong>t autonome : histoires d’eau... usée<br />

Maison Charmeau. Architecture organique. <strong>Allemagne</strong> : Institut pour la<br />

bioconstruction. <strong>Le</strong>s veilles (énergie cachée). Fabriquer des adobes.<br />

N°9 juin-juillet 2002<br />

Dossier : Solaire photovoltaïque, comm<strong>en</strong>t tomber dans le panneau<br />

La Maison du soleil. La poésie des cabanes. Suisse : La Villa Guisan.<br />

Bolivia Inti (cuisine solaire solidaire). <strong>Le</strong> badigeon de chaux.<br />

épuisé<br />

Commande d’anci<strong>en</strong>(s) numéro(s)<br />

Prix d’un anci<strong>en</strong> numéro : 5 € (franco)<br />

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Tarifs abonnem<strong>en</strong>t<br />

Particulier ....................27,40 € (179,75 F)<br />

Pour deux ans ...............47,00 € (308,30 F)<br />

Association.....................32,00 € (209,90 F)<br />

Institution.........................45,70 € (299,80F)<br />

Souti<strong>en</strong>...........................36,60 € (238,10 F)<br />

Petit budget....................19,80 € (129,90 F)<br />

Europe............................30,00 € (196,80 F)<br />

TOTAL : ........................................ €<br />

Règlem<strong>en</strong>t à<br />

La Maison écologique BP 60 145 - 14504 Vire Cedex

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