Le quartier Vauban Une maison en papier Allemagne - Free

More documents

Recommendations

Info

De l’arbre au bois Aubier et duramen L’arbre est une merveilleuse machine biologique. Son développement se fait dans trois directions différentes : vers le bas par ses racines qui puisent certains éléments nutritifs dans le sol, vers le haut par ses feuilles qui absorbent la lumière et le CO2, et enfin vers l’extérieur par son tronc qui s’épaissit. Les racines vont donc puiser dans le sous-sol l’aliment de base de l’arbre : la sève minérale (sous forme de liquide et de sels minéraux). Derrière l’écorce, le cambium qui agit comme une pompe, permet de remonter cette précieuse sève en haut de l’arbre, alors que le liber va la faire redescendre, tout en la transformant en sève organique. Ces deux parties vivantes forment l’aubier, c’est-à-dire la partie tendre, gorgée de sève, qui se trouve juste derrière l’écorce et va former, chaque année, une nouvelle cerne. Les anciennes cernes se durcissent, et forment alors la partie dure du bois, qui est appelée “bois parfait”. Si on arrive de surcroît à distinguer à l’oeil nu l’aubier du bois parfait, alors il portera le nom de duramen (ou bois de coeur). Distinguer l’aubier du duramen a son importance car, une fois l’arbre coupé, ces deux parties vont agir différemment. L’aubier, contient encore de la sève et des matières nutritives (sucres, amidon...), favorisant ainsi le développement des insectes et des champignons. Il sera donc facilement dégradé. Étant de plus très perméable, on compense sa périssabilité par des imprégnations de produits protecteurs. Le duramen quant à lui, ne contient plus de substances nutritives, et renferme par contre des antiseptiques naturels (tanins, résines). Il est donc plus résistant vis-à-vis des agres- Chêne feuillu à gros grain d’un brun jaunâtre fortement veiné, fonçant fortement à la lumière feuillu à gros grain d’un brun jaunâtre fortement veiné, fonçant fortement à la lumière sions biologiques. À l’inverse de l’aubier, il sera peu ou pas imprégnable, donc difficile à traiter. Toutefois, certaines essences, dont l’aubier et le bois parfait ne sont pas distinguables, ne contiennent pas les antiseptiques naturels du duramen, elles sont donc moins résistantes. (Voir tableau) Couper au bon moment Si le bois est coupé en hiver, il sera plus résistant aux attaques des xylophages. En effet, à cette période de repos végétal, l’arbre ralentit la circulation de sa sève. Par conséquent il contient moins de substances nutritives pour les parasites. Il est également traditionnel d’effectuer la coupe en lune descendante. Les classes de risques Classe 1 : Bois toujours sec. Humidité en service - 18%. Utilisation : meubles, lambris, parquets, aménagements intérieurs. Risque : insectes. Classe 2 : Bois sec dont la surface est humidifiée temporairement. Humidité en service - 18%. Utilisation : charpentes, planchers, ossatures. Risque : champignons en surface. Insectes. Classe 3 : Bois soumis à des alternances d’humidité et de sécheresse. Utilisation : menuiseries extérieures. Bardages. Certains éléments dans des salles d’eau mal ventilées. Risque : pourriture (basidiomycètes) et insectes. Classe 4 : Bois humidifié en permanence dans tout ou partie de son volume. Bois au contact du sol ou de l’eau. Utilisation: balcons, clôtures, mobiliers extérieurs, jeux de plein air, assemblages “pièges à eau”, pièces horizontales présentant des fentes aux intempéries. Risque : pourriture et insectes. Classe 5 : Bois dans l’eau de mer. Utilisation : pilotis. Risques: pourriture, insectes et térébrants marins. Essence Aspect visuel Champs d’application Propriétés Masse volumique Châtaignier Frêne Hêtre Douglas Épicéa / sapin Mélèze Pin / pin maritime feuillu blanchâtre à veines prononcées et coeur brun, à gros grain feuillu à grain fin de teinte jaunâtre à rougeâtre conifère d’une teinte jaunâtre à brun rougeâtre, fortement veiné conifère d’un blanc jaunâtre uniforme à veines brunâtres, fonçant à la lumière conifère de teinte rougeâtre à brun rouge fortement veiné conifère résineux de teinte blanchâtre à rougeâtre, fortement veiné, fonçant fortement à la lumière construction bâtiment et navale, portes, sols, ameublement, revêtements intérieurs pour murs et plafonds parquets, bardeaux, ameublement, pour les panneaux en aggloméré et en fibres placage, escaliers, sols, ameublement, échelles et manches d’outils ameublement, escaliers, parquets, pavés en bois, matériaux dérivés façades extérieures, balcons, portes d’entrées, fenêtres, escaliers, sols et ameublement charpente, construction, fenêtres, sols, revêtements de façades, portes et portails, ameublement portes, portails, fenêtres, bardeaux, escaliers, sols, lambrissage, ameublement, construction avec la terre charpente, construction, fenêtres, sols, portes, ameublement résistance et élasticité remarquables, faible retrait, résiste aux intempéries et durable en immersion tendre, peu élastique, faible retrait, fortes sensibilité aux intempéries, fil souvent gauchi dureté et élasticité élevées, grande résistance à l’usure, retrait modéré, faible sensibilité aux intempéries résistance et dureté élevées, faible usure, fort retrait, forte sensibilité à l’humidité bonne résistance, bonne élasticité, retrait modéré, faible sensibilité aux intempéries tendre, faible résistance, bonne élasticité, faible retrait, sensibilité aux intempéries bonnes résistance et élasticité, retrait modéré, résistant aux intempéries, durable en immersion bonnes résistance et élasticité, faible retrait, le plus économique 700 kg/m3 Duramen oui Classe 600 kg/m3 oui 3 690 kg/m3 non 1 750 kg/m3 non 1 530 kg/m3 oui 3 600 kg/m3 non 1 590 kg/m3 oui 3 600 kg/m3 oui 1 n°10 août-septembre 2002 3 15
Connecteur en métal pour isoler le bois du sol À savoir : Si l’air d’une pièce, a un taux d’humidité relative de 50 %, le taux d’humidité du bois ne sera que de 8 à 10 %. En moyenne, les taux d’humidité du bois vont de 6 à 12 % pour des pièces chauffées ; de 9 à 15 % pour des pièces intérieures non chauffées ; de 12 à 18 % pour des éléments à l’air libre, sous couvert ; et de plus de 18 % pour des éléments exposés aux intempéries. D’après l’Habitat écologique de F. Kurr Éd. Terre Vivante. 16 Prévention En ce qui concerne le bois, le vieil adage “il vaut mieux prévenir que guérir”, semble tout à fait convenir (lire l’encadré de Michel Jambon). Nous l’avons vu, toutes les essences ne se valent pas. Le choix d’un bois doit se faire, dans la mesure du possible, en fonction de sa future utilisation. S’il est coupé au bon moment et bien séché, il sera également moins sensible aux attaques de prédateurs. Malheureusement, ces paramètres vont plutôt à l’encontre du système classique où, tout doit se faire le plus rapidement possible. Si la prévention est impossible, inefficace ou incomplète, alors il faudra traiter. Mais traiter contre quoi au juste? L’humidité Le bois est biodégradable, ceci participe à son aspect d’excellent matériau écologique. Bien entendu, dans le cas présent, on apprécie cette particularité du bois, mais on ne la recherchera pas (que de paradoxes dans l’esprit des humains !). Une des clefs de la durabilité du matériau bois est donc sa protection contre l’humidité. Les champignons Ceux qui s’attaquent au bois ont besoin que ce der- Durabilité naturelle du bois Traiter ou ne pas traiter ? telle est la question Pour éviter de transformer, à coup sûr, sa maison d’habitation et ses dépendances (cellier, fruitier, légumier, cave), en un local à vivre toxique, irritant ou allergène, on peut tranquillement compter sur la durabilité naturelle du bois. En fonction de la situation du bois en service, on évaluera les risques biologiques de dégradation occasionnés par des prédateurs du bois : insectes xylophages et champignons. On choisira une essence de bois, naturellement durable, résistante dans la classe d’emploi. Au moment de la conception proprement dite on respectera quelques règles de mise en œuvre pour limiter le développement des conditions favorables à la détérioration des bois. On préviendra les risques par un entretien et des visites régulières. Quelques règles essentielles pour préserver un ouvrage en bois : · drainage rapide des eaux de ruissellement : pas de pièges à eau, pas de stagnation d’humidité, · ventilation effective, renouvelée en air neuf, · barrière de coupure de capillarité pour les pièces en contact avec les maçonneries, · garde au sol d’un minimum de 20 cm pour le bas de mur en lames de bardage ou des pieds de poteau. · visites de surveillance permettant d’assurer une bien meilleure pérennité des ouvrages en bois, qu’ils soient neufs ou anciens. Une visite régulière (bi-annuelle par exemple) limite la durée de propagation d’une éventuelle attaque de prédateurs du bois et permet une intervention adaptée. La visite de maintenance permet de repérer d’éventuelles gouttières qui ré-humidifient, à chaque pluie, les bois de charpente. Elle permet de repérer d’éventuelles traces de sciure au sol qui révèlent la présence d’insectes ou de larves xylophages En conclusion, le choix d’une essence de bois naturellement durable dans la classe d’emploi requise, combiné au respect des règles de conception, suivi d’une maintenance régulière produira une habitation saine et écologique, des habitants plus autonomes et une excellente alternative face au lobby, peu scrupuleux de la pétrochimie, et de ses filières de commercialisation. Michel Jambon n°10 août-septembre 2002 nier soit à un taux d’humidité de 20 p.100. Seuls des bois exposés à des fuites d’eau, des gouttières ou dans des caves mal ventilées, sont donc exposés. En supprimant les causes d’humidité, on pourra donc se passer de traitements fongicides. Les champignons les plus courants sont : - le bleuissement (colorations superficielles bleu noires), sans altération des qualités mécaniques du bois. - les échauffures (colorations blanchâtres-grisâtres ou rougeâtres), les qualités mécaniques du bois sont plus ou moins diminuées. - les pourritures, dont la dangereuse mérule (brunissement et cassure du bois en petits parallélépipèdes rectangles, odeur forte et fétide), la résistance du bois est atteinte. Les insectes xylophages Les insectes xylophages n’ont besoin que d’un taux d’humidité du bois d’environ 10 p.100. Or, on rencontre un tel taux d’humidité dans les parties non chauffées de l’habitat, ainsi qu’en extérieur. Ce ne sont pas les insectes qui détruisent le bois, mais leurs larves qui s’en nourrissent, parfois pendant plusieurs années. Ainsi sous la surface du bois, les galeries peuvent être importantes, c’est pour cela qu’il est bon de “sonder” le bois avec un couteau ou un tournevis pointu. Il est parfois surprenant de voir des poutres entièrement attaquées et qui semblent menacer de tomber, mais le duramen intact, démontrera à qui veut bien planter un clou, que sa chute n’est pas pour demain ! À l’inverse, des bois sains en apparence peuvent être complètement détruits de l’intérieur, c’est souvent le cas de chevrons en sapin. Les trois principaux coléoptères xylophages européens sont : - La vrillette. Elle laisse une multitude de petits trous d’un millimètre de diamètre. On peut s’apercevoir de sa présence si l’on trouve des petits tas de sciure grossière et peu compacte. Durant la saison des amours, la vrillette tape le bois avec sa tête (ce qui lui vaut le surnom “d’horloge de la mort”), le bruit est audible dans une pièce silencieuse. - Le lyctus. C’est seulement au moment ou l’insecte est prêt à sortir, que de petits trous de deux millimètres de diamètre légèrement ovales, trahissent sa présence. - Le capricorne. Qui se détecte lorsque la surface du bois est percée de trous ovales de six millimètres de diamètre, remplis de farine de bois très fine et compacte. Le bruit des larves qui grignotent la nuit est parfaitement audible. Cas à part : le termite Cas particulier puisqu’il ne s’agit pas d’un coléoptère. Le termite ne supporte pas la lumière, il ne sort jamais se faire bronzer au soleil, c’est pour cela qu’il est tout blanc et que surtout, on ne s’aperçoit des dégâts causés que très tard, et parfois trop tard. Il attaque tous les bois (ainsi que tout ce qui contient de la cellulose : carton, papier et textile), avec une préférence pour les endroit chauds et humides, et les bois déjà altérés par les champignons. Des systèmes de traitements écologiques existent (voir page suivante).
Page 1 and 2: DOSSIER Bois Magazine pratique de l
Page 3 and 4: 4 É d it o ria l Hyyyper tendance
Page 5 and 6: Doc. ADEME 6 Act ua lit é Énergie
Page 7 and 8: 8 Visit e guid ée Le Musée du Po
Page 9 and 10: 10 À la lo up e États-Unis, mai 2
Page 11 and 12: Tim sur le toit-terrasse 12 ment r
Page 13: D o ssier Bois Le b-a ba du bois et
Page 17 and 18: 18 Traitements sans risques Sel de
Page 19 and 20: *La SAPO reconnaît aux côtés des
Page 21 and 22: 22 R encont re à l’ horizo n All
Page 23 and 24: 24 Ci-dessus : Le coin des roulotte
Page 25 and 26: 26 É lect ricit é Dans notre envi
Page 27 and 28: É nergie La climatisation naturell
Page 29 and 30: 30 En 1999, après une recherche bi
Page 31 and 32: 32 C a lend rier VALÉRIANE Namur,
Page 33: 34 Anciens numéro s 1 2 3 4 5 6 7

Le quartier Vauban Une maison en papier Allemagne - Free

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

Delete template?

Save as template?