Le quartier Vauban Une maison en papier Allemagne - Free
Le quartier Vauban Une maison en papier Allemagne - Free
Le quartier Vauban Une maison en papier Allemagne - Free
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Ci-dessus :<br />
<strong>Le</strong> plan de la <strong>maison</strong><br />
Ci-dessous :<br />
<strong>Le</strong> broyeur fait <strong>maison</strong><br />
Et la fabrication des<br />
briques<br />
<strong>Le</strong> “papercrete”<br />
<strong>Le</strong> papercrete n’est pas une inv<strong>en</strong>tion<br />
réc<strong>en</strong>te : elle semble avoir fait l’objet d’un<br />
brevet dès 1928. Celui-ci a toutefois été<br />
abandonné étant donné le peu de profit<br />
que l’inv<strong>en</strong>teur pouvait <strong>en</strong> espérer.<br />
<strong>Le</strong> matériau obt<strong>en</strong>u selon la recette de<br />
l’article est grisâtre et de d<strong>en</strong>sité d’<strong>en</strong>viron<br />
0,3 (sept fois moins que le béton). Il ne<br />
s’agit pas d’un matériau mou mais l’ongle<br />
y laisse cep<strong>en</strong>dant une légère empreinte.<br />
Il peut être aisém<strong>en</strong>t percé et scié.<br />
L’isolation<br />
Elle dép<strong>en</strong>d de la “recette”. Elle est d’autant<br />
plus grande que le matériau est riche<br />
<strong>en</strong> <strong>papier</strong>. L’isolation des matériaux est<br />
quantifiée par une valeur appelée résistance<br />
thermique (le fameux coeffici<strong>en</strong>t<br />
“R”). L’isolation thermique est d’autant<br />
plus grande que la valeur est élevée.<br />
L’isolation moy<strong>en</strong>ne du papercrete semble<br />
être de l’ordre de R = 1. À titre de comparaison,<br />
un panneau de laine de verre prés<strong>en</strong>te<br />
une isolation d’<strong>en</strong>viron R = 1,4<br />
L’eau<br />
Il s’agit là du point le plus s<strong>en</strong>sible. <strong>Le</strong><br />
papercrete absorbe l’eau immédiatem<strong>en</strong>t.<br />
Il n’y a ni détérioration, ni déformation, ni pertes des propriétés<br />
mécaniques mais il convi<strong>en</strong>t de protéger la structure. Il faut donc<br />
appliquer une protection du type stuc sur les murs extérieurs et<br />
veiller à ce qu’il ne puisse pas y avoir de passage de l’humidité<br />
via les fondations ou le toit. <strong>Le</strong> stuc peut <strong>en</strong>suite être peint (d’où<br />
le «rose fané», voir l’article). Tim n’a pas protégé ses murs intérieurs<br />
pour l’instant. Il semble chercher le compromis <strong>en</strong>tre tout<br />
isoler et laisser «respirer». <strong>Le</strong> comportem<strong>en</strong>t à l’humidité semble<br />
être le point s<strong>en</strong>sible dans les Newsgroups qui discut<strong>en</strong>t de l’utilisation<br />
du papercrete. Adapté sans aucun doute dans les régions<br />
sèches, l’est-il dans les régions humides ?<br />
À titre indicatif, la moy<strong>en</strong>ne des précipitations à Sedona est de<br />
436 mm/an, avec des températures très négatives <strong>en</strong> hiver (695<br />
mm/an de pluie à Paris).<br />
<strong>Le</strong> feu<br />
Eh non, cette matière ne brûle pas. L’État de l’Arizona a exigé un<br />
test minimum avant d’accorder le permis de construire. L’essai a<br />
été réalisé par Tim sur un bloc cubique. <strong>Une</strong> torche au propane a<br />
été placée au contact du matériau (bleu de la flamme touchant le<br />
bloc) p<strong>en</strong>dant une heure. Résultat : aucune inflammation et aucune<br />
fumée visible ne sont apparues. La zone attaquée se consume<br />
l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t et laisse place à des c<strong>en</strong>dres. Tim a toutefois<br />
remarqué que cette combustion n’a pas t<strong>en</strong>dance à s’éteindre<br />
naturellem<strong>en</strong>t une fois le test terminé. La cavité qui s’est creusée<br />
lors du test mesurait d’<strong>en</strong>viron 20 x 20 x 4,5 cm. Elle peut être<br />
grattée et rebouchée. <strong>Le</strong> stuc utilisé pour protéger de l’humidité<br />
est favorable car il limite l’apport d’oxygène.<br />
La résistance à la compression<br />
<strong>Le</strong>s articles relatifs au papercrete lui attribu<strong>en</strong>t une t<strong>en</strong>ue aux<br />
charges de compression de l’ordre de 20 à 25 kg/cm2. C’est évidemm<strong>en</strong>t<br />
inférieur au béton (de 45 à plus de 400 kg/cm2), mais<br />
semble-t-il suffisant pour supporter une <strong>maison</strong>, même avec un<br />
toit couvert de neige ! Des tests réalisés jusqu’à 280 kg/cm2 ne<br />
mett<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce de point de rupture comme pour une<br />
brique, par exemple. Il y a ici écrasem<strong>en</strong>t avec “rebondissem<strong>en</strong>t”<br />
partiel une fois le test terminé. Tim décrit, dans l’un de ses<br />
articles, la procédure de test qu’il a suivie.<br />
Patrick Desrumaux<br />
n°10 août-septembre 2002 13