Le quartier Vauban Une maison en papier Allemagne - Free
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DOSSIER<br />
Bois<br />
Magazine pratique de lʼéco-habitat et des énergies r<strong>en</strong>ouvelables<br />
<strong>Le</strong> b-a ba du bois<br />
et de ses dérivés<br />
<strong>Le</strong> musée<br />
du Poète<br />
ferrailleur<br />
<strong>Une</strong> <strong>maison</strong><br />
<strong>en</strong> <strong>papier</strong><br />
<strong>Allemagne</strong> :<br />
<strong>Le</strong> <strong>quartier</strong><br />
<strong>Vauban</strong><br />
<strong>Le</strong> puits<br />
canadi<strong>en</strong><br />
<strong>Le</strong>s champs<br />
électromagnétiques<br />
Bimestriel n°10<br />
août - septembre 2002<br />
Prix :5 €
BP 60 145<br />
14504 VIRE Cedex<br />
Téléphone : 02 31 66 96 49<br />
Télécopie : 02 31 66 98 47<br />
Courriel : la.<strong>maison</strong>.eco@wanadoo.fr<br />
Magazine bimestriel - numéro 10<br />
Août - septembre 2002<br />
Tirage : 7 000 exemplaires<br />
Imprimé sur <strong>papier</strong> 100 % recyclé<br />
blanchi sans chlore<br />
Responsable de la publication<br />
Yvan Saint-Jours<br />
Rédaction<br />
Jean-Paul Blugeon, Claude Bossard,<br />
Frédéric Castell, Patrick Desrumaux,<br />
Michel Jambon, Jef, Barbara Peschke,<br />
Yvan Saint-Jours, Cécile Talvat<br />
Relecture<br />
Michel Noël et Patricia Roussel<br />
Responsable des abonnem<strong>en</strong>ts<br />
Aline Martin<br />
Éditeur<br />
Association Bio Ch’min<br />
58, rue des Acres 14500 VIRE<br />
Commission paritaire<br />
0303 G 80419<br />
Imprimerie<br />
J. Girold - 67190 Mutzig / 26485<br />
Pré-presse<br />
Schuller-Graphic 02 31 66 29 29<br />
Régie de publicité et distribution<br />
dans les magasins spécialisés<br />
AlTerreNat Presse<br />
Sandrine Novarino et Jean-Yves Udar<br />
<strong>Le</strong> Bourg - 82120 Mansonville<br />
Tél : 05 63 94 15 50 Fax : 05 63 94 16 69<br />
Notre couverture :<br />
Chêne et planches <strong>en</strong> douglas<br />
Aucun texte ou illustration ne peut être reproduit<br />
sans l’autorisation du magazine. Merci.<br />
<strong>Le</strong>s photos et dessins non signés sont de Yvan Saint-Jours<br />
4 Éditorial<br />
5 Quoi de neuf<br />
6 Actualité, le coin lecture<br />
8 Visite guidée<br />
Bretagne : le Musée du Poète ferrailleur.<br />
10 À la lo up e<br />
Papercrete, une <strong>maison</strong> <strong>en</strong> <strong>papier</strong> aux États-Unis.<br />
14 Dossier<br />
<strong>Le</strong> b-a ba du bois et de ses dérivés. Connaître avant de choisir :<br />
ess<strong>en</strong>ces, durabilité naturelle, prév<strong>en</strong>tion, traitem<strong>en</strong>ts avec ou sans<br />
risques, dérivés du bois et colles...<br />
22 R<strong>en</strong>contre à l’horizon<br />
<strong>Allemagne</strong> : Dans le <strong>quartier</strong> <strong>Vauban</strong>, à Freiburg, initiatives<br />
écologiques et sociales font bon ménage.<br />
26 Électricité<br />
<strong>Le</strong>s champs électromagnétiques, quels risques pour la santé ?<br />
28 Énergie<br />
<strong>Le</strong> puits canadi<strong>en</strong>, une clim’ efficace, économe, et naturelle.<br />
31 Formations, stages, découvertes<br />
32 Cal<strong>en</strong>drier<br />
33 Annonces<br />
34 Anci<strong>en</strong>s numéros et abonnem<strong>en</strong>t<br />
So mma ire<br />
n°10 août-septembre 2002 3<br />
Photo Norbert Raut<strong>en</strong>berg<br />
Photo Robert Coudray
4<br />
É d it o ria l<br />
Hyyyper t<strong>en</strong>dance<br />
L’écohabitat bi<strong>en</strong>tôt le bobohabitat ?<br />
Comme souv<strong>en</strong>t lorsqu’émerge une «nouvelle» idée, elle est taxée de mode. L’écohabitat<br />
n’échappe pas à la règle, et comm<strong>en</strong>ce même à être hyper t<strong>en</strong>dance. Par conséqu<strong>en</strong>t, dans<br />
l’esprit de beaucoup, aujourd’hui il faut être riche pour avoir une <strong>maison</strong> <strong>en</strong> matériaux écologiques.<br />
Alors ne reste-t-il pour unique perspective d’un Home Sweet Home pas exorbitant, que<br />
la <strong>maison</strong> type «oiseau-qui-r<strong>en</strong>ait-de-ses-c<strong>en</strong>dres» ? L’écohabitat est-il dev<strong>en</strong>u le bobohabitat<br />
(bobo pour «bourgeois-bohème», terme hyyyper t<strong>en</strong>dance) ?<br />
Et bi<strong>en</strong> non !<br />
Bi<strong>en</strong> sûr il y a l’autoconstruction, mais ce n’est pas forcem<strong>en</strong>t à la portée, ni au goût de chacun.<br />
Même si Claude Micmacker écrivait dans le Manuel de construction rurale et alternative<br />
(<strong>en</strong> 1979) : «L’année sans salaire que vous consacrez a bâtir votre <strong>maison</strong> est (et de loin) la<br />
mieux payée de votre vie». Or, ce qui était vrai il y a vingt trois ans, l’est <strong>en</strong>core aujourd’hui.<br />
Donc s’il est réel que de nombreux matériaux écologiques sont plus coûteux (économie<br />
d’échelle oblige), une bonne conception de base peut réduire fortem<strong>en</strong>t ce surcoût. Et si l’habitat<br />
est pris dans sa globalité : économie d’énergie à l’utilisation, durée de vie plus longue de<br />
nombreux matériaux, et même frais liés à la santé, alors l’habitat écologique devi<strong>en</strong>t largem<strong>en</strong>t<br />
«concurr<strong>en</strong>tiel» avec son p<strong>en</strong>dant classique. Et bi<strong>en</strong> sûr, si on pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> compte toutes les économies<br />
énergétiques, de déchets, de santé et la protection de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t que procure cet<br />
habitat, alors il est sans conteste le plus économique de tous.<br />
Bonne lecture,<br />
Yvan Saint-Jours<br />
n°10 août-septembre 2002
Q uoi d e neuf ?<br />
Annuaire sur<br />
l’écoconstruction<br />
La Maison Écologique co-éditera <strong>en</strong> fin<br />
d'année, avec le site internet CREEE et<br />
les Éditions Terre Vivante, un annuaire<br />
sur l'écoconstruction, les énergies<br />
r<strong>en</strong>ouvelables et l'habitat sain. Sa rédaction<br />
a démarré <strong>en</strong> mai. Il conti<strong>en</strong>dra égalem<strong>en</strong>t<br />
un tas d'informations sur les<br />
bonnes pratiques. L’ouvrage devrait faire<br />
près de 250 pages, avec plus de 2500<br />
référ<strong>en</strong>ces.<br />
Pour recevoir une fiche d’inscription, ou<br />
pour tous r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts, contacter<br />
Cécile Galiay par email :<br />
cecile.galiay@wanadoo.fr<br />
Ou par fax : 04 76 24 86 73<br />
C o mp t e r<strong>en</strong>d u<br />
<strong>Le</strong> 27 juin 2002 ce t<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t à<br />
Montpellier, les 10 èmes Assises de<br />
l’Environnem<strong>en</strong>t, organisées par<br />
l’Ag<strong>en</strong>ce méditerrané<strong>en</strong>ne de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />
(AME) du Languedoc-<br />
Roussillon. Elles avai<strong>en</strong>t comme<br />
thème pour cette dixième année : la<br />
Qualité <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale du bâtim<strong>en</strong>t<br />
et son contexte méditerrané<strong>en</strong>.<br />
Il y fut beaucoup question de<br />
confort intérieur, et donc de température<br />
(sud de le France oblige),<br />
dans un amphithéâtre luxueux, où la<br />
climatisation avait semble-t-il<br />
quelques ratés, puisqu’<strong>en</strong> haut il faisait<br />
assez froid, et <strong>en</strong> bas plutôt très<br />
chaud (?!).<br />
Près de 400 personnes étai<strong>en</strong>t invitées,<br />
dont plus d’une c<strong>en</strong>taine d’architectes,<br />
de nombreux élus et responsables<br />
“<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t”, des<br />
ingénieurs, etc. Ce qui est, doit-on le<br />
souligner, assez <strong>en</strong>courageant, et<br />
plutôt prometteur pour l’av<strong>en</strong>ir.<br />
Ces Assises se prés<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t sous<br />
forme de tables rondes d’<strong>en</strong>viron<br />
deux heures chacunes, où se succédai<strong>en</strong>t<br />
huit interv<strong>en</strong>ants. <strong>Le</strong>s réalisations,<br />
ou projets prés<strong>en</strong>tés étai<strong>en</strong>t<br />
très éclectiques, et allai<strong>en</strong>t d’un<br />
lycée HQE (Haute qualité <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale)<br />
à une <strong>maison</strong> individuelle<br />
restaurée, <strong>en</strong> passant par l’aménagem<strong>en</strong>t<br />
d’une aire d’autoroute, ou<br />
<strong>en</strong>core l’acoustique d’un temple...<br />
Réctificatif<br />
La photo <strong>en</strong> couverture du numéro 9, le<br />
“toit bleu” du CLER, se situe à Montreuil<br />
et non à Évry comme nous l’avions indiqué.<br />
Numéro d’été<br />
Pour ce numéro d’été, nous avons un<br />
peu transformé la rubrique «à la loupe».<br />
En effet, nous la consacrons à des <strong>maison</strong>s<br />
<strong>en</strong> France, avec un <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> d’architecte<br />
ou d’une personne ayant participée<br />
à la réalisation. Dans ce numéro<br />
vous trouverez une <strong>maison</strong> aux États-<br />
Unis, ce qui donne un petit rayon de<br />
soleil supplém<strong>en</strong>taire pour ces<br />
vacances.<br />
Cette diversité fut la<br />
plus grande richesse<br />
de ces Assises, malheureusem<strong>en</strong>t<br />
ce fut<br />
aussi son plus gros<br />
défaut. Enchaîner des<br />
propos d’une telle<br />
variété ne permettant<br />
pas d’approfondir, ne<br />
fut-ce qu’un peu, le<br />
sujet. On avait alors le<br />
s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de rester sur sa faim. Qui<br />
plus est, les mom<strong>en</strong>ts de débats<br />
prévus après chaque table ronde<br />
n’ont pas eu lieu faute de temps.<br />
Quelques questions posées à la<br />
suite de certaines interv<strong>en</strong>tions, ont<br />
malgré tout permis de s’apercevoir<br />
qu’une partie du public était déjà<br />
dans une réelle réflexion d’éconconstruction.<br />
L’annonce de la réalisation<br />
d’une toiture <strong>en</strong> PVC sur un<br />
beau bâtim<strong>en</strong>t <strong>en</strong> blocs de pierres, a<br />
même décl<strong>en</strong>ché un rire général.<br />
Il est bi<strong>en</strong> sûr impossible de résumer<br />
<strong>en</strong> quelques phrases l’<strong>en</strong>semble des<br />
interv<strong>en</strong>tions, mais voici un florilège<br />
de celles qui m’ont paru aller dans le<br />
bon s<strong>en</strong>s : “On ne construit pas pour<br />
être élu, mais on est élu pour<br />
construire.” “L’écologie et la cohésion<br />
sociale sont les deux défis de la<br />
planète pour les années à v<strong>en</strong>ir.” “Il<br />
faut passer du consumérisme au<br />
C lic<br />
Magazine <strong>en</strong> ligne<br />
L’État de la planète magazine est<br />
consacré au développem<strong>en</strong>t<br />
durable. En collaboration avec le<br />
magazine World Watch et l’institut<br />
du même nom, ce magazine<br />
virtuel prés<strong>en</strong>te de nombreuses<br />
analyses de spécialistes autour<br />
de la question du développem<strong>en</strong>t<br />
durable, <strong>en</strong> même temps qu’il<br />
propose aux internautes de donner<br />
leur avis sur les divers sujets<br />
traités. L’abonnem<strong>en</strong>t est gratuit<br />
sur le site internet<br />
http://www.delaplanete.org.<br />
développem<strong>en</strong>t durable.” “Arrêtons<br />
le massacre avec les lotissem<strong>en</strong>ts.”<br />
“La plus grande qualité <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale<br />
du bâtim<strong>en</strong>t, c’est la beauté.”<br />
Vitruve (architecte romain sous<br />
Auguste) fut à l’honneur, vu que<br />
c’est un extrait de son traité qui<br />
ouvrit les Assises, par l’intermédiaire<br />
de Thierry Salomon (auteur de la<br />
Maison des Néga-Watts, <strong>en</strong>tre<br />
autre), et qui les conclut, cette fois-ci<br />
via Christian Combes (présid<strong>en</strong>t de<br />
l’Ordre des architectes de<br />
Languedoc-Roussillon) : “<strong>Le</strong> climat<br />
(...), il faut construire avec lui, et non<br />
contre lui”. <strong>Le</strong> bon s<strong>en</strong>s a donc plus<br />
de 2 000 ans... mais cette fichue<br />
clim’, elle, n’a ri<strong>en</strong> voulu savoir !<br />
Yvan Saint-Jours<br />
n°10 août-septembre 2002<br />
5
Doc. ADEME<br />
6<br />
Act ua lit é<br />
Énergie<br />
L’étiquette énergie<br />
L’ADEME publie une plaquette sur<br />
«l’étiquette énergie», qui a été conçue<br />
par la Commission europé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong><br />
1994. Elle indique la consommation<br />
électrique et les performances (lavage,<br />
séchage...) des appareils électroménagers<br />
et des lampes. Elle peut aussi<br />
inclure des critères facultatifs tels que<br />
le niveau sonore. Id<strong>en</strong>tique dans les 15<br />
pays de l’Union Europé<strong>en</strong>ne, l’étiquette<br />
énergie est obligatoire sur les lieux de<br />
v<strong>en</strong>te pour les réfrigérateurs, congélateurs,<br />
sèche-linge, lave-vaisselle,<br />
lampes d’éclairage etc. Elle concernera<br />
prochainem<strong>en</strong>t les fours électriques. Si<br />
l’étiquette n’est par apposée, demandez-la<br />
au v<strong>en</strong>deur car c’est un élém<strong>en</strong>t<br />
de comparaison important qui vous<br />
permet de choisir l’équipem<strong>en</strong>t le plus<br />
performant. En effet un appareil classé<br />
A ou B est parfois plus cher qu’un autre<br />
moins bi<strong>en</strong> classé, mais la différ<strong>en</strong>ce<br />
de prix est rapidem<strong>en</strong>t comp<strong>en</strong>sée par<br />
les économies réalisées <strong>en</strong> électricité.<br />
Entre deux appareils de capacité et de<br />
n°10 août-septembre 2002<br />
performance comparables, la consommation<br />
d’électricité peut varier du<br />
simple au double. Il faut savoir que les<br />
appareils anci<strong>en</strong>s consomm<strong>en</strong>t<br />
plus que les modèles réc<strong>en</strong>ts. <strong>Le</strong>s<br />
appareils électriques sont donc classés<br />
selon leur consommation <strong>en</strong> graduation<br />
allant de A à G :<br />
- flèche verte “A” pour les appareils<br />
consommant le moins<br />
- flèche rouge “G” pour les plus énergivores.<br />
L’étiquette se compose de deux parties.<br />
<strong>Le</strong> haut de l’étiquette est commun<br />
à tous les appareils :<br />
1- le niveau de consommation<br />
2- la consommation d’électricité <strong>en</strong><br />
kWh/an<br />
<strong>Le</strong> bas de l’étiquette est personnalisé :<br />
capacité de l’appareil, bruit (facultatif),<br />
techniques de l’appareil (par exemple,<br />
pour un sèche-linge : cond<strong>en</strong>sation ou<br />
évacuation).<br />
Pour se procurer cette plaquette,<br />
contactez votre ADEME locale.<br />
www.ademe.fr<br />
Chaudière gaz<br />
à cond<strong>en</strong>sation<br />
La cond<strong>en</strong>sation est un phénomène<br />
physique simple : par exemple, la<br />
vapeur d’eau cont<strong>en</strong>ue dans l’air<br />
d’une pièce ou dans un alim<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />
train de cuire, se transforme <strong>en</strong><br />
fines gouttelettes lorsqu’elle se<br />
refroidit, <strong>en</strong> r<strong>en</strong>contrant par<br />
exemple la vitre d’une f<strong>en</strong>être. <strong>Le</strong>s<br />
chaudières gaz à cond<strong>en</strong>sation<br />
repr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t ce principe. Avant d’être<br />
évacuées par la cheminée, les<br />
fumées très chaudes produites par<br />
la combustion du gaz, travers<strong>en</strong>t un<br />
échangeur-cond<strong>en</strong>seur dans lequel<br />
circule l’eau de retour du circuit de<br />
chauffage. La vapeur d’eau cont<strong>en</strong>ue<br />
dans les fumées se cond<strong>en</strong>se<br />
sur l’échangeur qui récupère cette<br />
chaleur dite “lat<strong>en</strong>te”.<br />
<strong>Le</strong> fonctionnem<strong>en</strong>t des chaudières<br />
à cond<strong>en</strong>sation s’avère parfaitem<strong>en</strong>t<br />
adapté aux installations de<br />
chauffage c<strong>en</strong>tral à basse et très<br />
basse température (“radiateur chaleur<br />
douce” et planchers chauffants<br />
basse température). De plus ces<br />
chaudières ont un très bon r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t<br />
et garantiss<strong>en</strong>t des dégagem<strong>en</strong>ts<br />
de polluants minimes. Fort<br />
de son succès outre-rhin et de son<br />
expéri<strong>en</strong>ce, Viessman commercialise<br />
maint<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> France une large<br />
gamme de chaudières à cond<strong>en</strong>sation<br />
pour un usage domestique et<br />
collectif.<br />
Énergie r<strong>en</strong>ouvelable<br />
Groupe d’achat pour<br />
chauffe-eau solaire<br />
L’association Habitats et Énergies<br />
Naturels, Écopole et le Cler ont créé un<br />
groupem<strong>en</strong>t d’achat de chauffe-eau<br />
solaires individuels sur la Loire-<br />
Atlantique. Ce groupem<strong>en</strong>t a pour<br />
objectif de réaliser une consultation des<br />
fabricants afin d’obt<strong>en</strong>ir un prix réduit<br />
des équipem<strong>en</strong>ts, d’apporter une information<br />
technique aux futurs utilisateurs,<br />
et de faciliter le suivi administratif<br />
des dossiers.<br />
Pour rappel, l’État et l’ADEME souti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t,<br />
par différ<strong>en</strong>tes aides ou subv<strong>en</strong>tions,<br />
l’achat de chauffe-eau solaires<br />
jusqu’au 31 décembre 2002.<br />
Habitats et Énergies Naturels<br />
11, route d’Abbaretz - 44170 Nozay<br />
Tél : 02 40 79 76 68<br />
Courriel : fdcivam.loireatlanti@free.fr<br />
Europe : la France<br />
montrée du doigt<br />
La directive europé<strong>en</strong>ne qui fixe<br />
comme objectif une consommation de<br />
22 p.100 d’énergie produite à partir de<br />
r<strong>en</strong>ouvelables d’ici à 2010 <strong>en</strong> Europe<br />
risque de ne pas être respectée.<br />
Un rapport réalisé par le bureau<br />
d’études Ecofys pour l’Union<br />
Europé<strong>en</strong>ne nous alerte que seulem<strong>en</strong>t<br />
5 pays (Danemark, Espagne, Irlande,<br />
Luxembourg et Pays-Bas) réussiront<br />
certainem<strong>en</strong>t à atteindre leur objectif<br />
national. Pour le mom<strong>en</strong>t, l’Italie et la<br />
France sont particulièrem<strong>en</strong>t montrées<br />
du doigt pour leurs mauvais résultats.<br />
Rappelons que la maîtrise des<br />
consommations énergétiques et le<br />
développem<strong>en</strong>t des énergies r<strong>en</strong>ouvelables<br />
sont une des principales<br />
réponses à la diminution des rejets de<br />
gaz à effet de serre.<br />
Pour le Comité de liaison aux énergies<br />
rnouvelables (CLER) et le Réseau<br />
action climat (RAC-F), le développem<strong>en</strong>t<br />
de la maîtrise de l’énergie et le<br />
souti<strong>en</strong> massif au décollage des énergies<br />
r<strong>en</strong>ouvelables devrai<strong>en</strong>t être le<br />
premier devoir d’un “ service public ”<br />
moderne, ambitieux et digne de ce<br />
nom.<br />
Ri<strong>en</strong> n’est donc perdu. L’<strong>en</strong>semble des<br />
professionnels de la filière sont<br />
prêts : fabricants, bureau d’études, installateurs,<br />
universités, associations…<br />
Souhaitons que le nouveau gouvernem<strong>en</strong>t<br />
puisse <strong>en</strong>gager rapidem<strong>en</strong>t une<br />
politique volontariste.<br />
Sabine Rabourdin, pour le RAC-F, et<br />
Charles MAGNIER pour le CLER.
Nucléaire<br />
L’EPR arrive<br />
<strong>Le</strong> dimanche 20 octobre 2002, à<br />
Strasbourg, est prévu un grand rassemblem<strong>en</strong>t<br />
europé<strong>en</strong> “Pour une<br />
Europe sans nucléaire”.<br />
En effet, le lobby nucléaire est prêt<br />
pour la mise <strong>en</strong> chantier d’un prototype<br />
du réacteur de nouvelle génération,<br />
l’EPR (*) , et fait le forcing pour<br />
une prise de décision rapide de la part<br />
des politiques.<br />
Un Plan Pluriannuel d’Investissem<strong>en</strong>t<br />
de production électrique devrait être<br />
soumis à la nouvelle Assemblée nationale,<br />
au plus tard avant le 31<br />
décembre 2002. Faut-il laisser la<br />
relance du nucléaire se mettre <strong>en</strong><br />
place sans réagir ?<br />
Pour manifester pour l’abandon du<br />
nucléaire et pour la mise <strong>en</strong> œuvre<br />
immédiate d’alternatives énergétiques,<br />
il est donc indisp<strong>en</strong>sable de se<br />
rassembler massivem<strong>en</strong>t à<br />
Strasbourg, le dimanche 20 octobre<br />
prochain, à 13 heures devant le<br />
Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong>.<br />
(*) L’EPR est le nouveau réacteur à<br />
eau pressurisée europé<strong>en</strong> conçu par<br />
Framatome et Siem<strong>en</strong>s pour être intégralem<strong>en</strong>t<br />
chargé <strong>en</strong> MOX (combustible<br />
au plutonium).<br />
Source : Sortir du Nucléaire<br />
Développem<strong>en</strong>t<br />
<strong>Une</strong> banque «sociale et<br />
r<strong>en</strong>ouvelable»<br />
<strong>Le</strong>s nouveaux projets 2002-2003 de la<br />
Nef, société financière coopérative,<br />
ayant directem<strong>en</strong>t rapport avec les<br />
propos de notre magazine, concern<strong>en</strong>t<br />
le logem<strong>en</strong>t «très social» et les<br />
énergies r<strong>en</strong>ouvelables.<br />
Dans le domaine du logem<strong>en</strong>t «très<br />
social», la Nef ori<strong>en</strong>te son action vers<br />
l’aide au mainti<strong>en</strong> dans le logem<strong>en</strong>t, le<br />
relogem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> cas d’expulsion et<br />
l’amélioration des conditions d’habitat.<br />
Pour cela, la société a un projet de<br />
part<strong>en</strong>ariat avec l’association Pour<br />
Loger qui est pilote du montage d’un<br />
projet de SA d’HLM d’économie solidaire<br />
sous forme coopérative.<br />
Quant aux énergies r<strong>en</strong>ouvelables, la<br />
Nef a répondu à deux appels d’offre<br />
de la Commission europé<strong>en</strong>ne et a<br />
été ret<strong>en</strong>ue comme co-contractant sur<br />
deux projets. Sa mission est d’étudier<br />
l’outil financier adapté au développem<strong>en</strong>t<br />
du photovoltaïque domestique<br />
d’un part, et des c<strong>en</strong>trales éoli<strong>en</strong>nes<br />
d’autre part.<br />
La Nef<br />
114, Boulevard du 11 novembre 1918<br />
69626 Villeurbanne Cedex<br />
Tél : 04 72 69 08 60<br />
Site Web : www.lanef.com<br />
Habitat<br />
<strong>Le</strong>s trois petits<br />
cochons... et les autres<br />
Jean-Pierre Oliva et Christian de Bock<br />
ont conçu l’exposition “Habitat et<br />
Environnem<strong>en</strong>t : les trois petits<br />
cochons... et les autres”. Elle est prêtée<br />
dans la limite des disponibilités, <strong>en</strong><br />
fonction des réservations établies <strong>en</strong><br />
relation avec les trois producteurs :<br />
Terre Vivante, ADIL 26 et le CAUE 26.<br />
<strong>Le</strong> thème de cette exposition est l’habitat<br />
et l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. En effet l’habitat<br />
doit être adapté à ses occupants<br />
tout <strong>en</strong> préservant leur santé, mais il<br />
est maint<strong>en</strong>ant ess<strong>en</strong>tiel de t<strong>en</strong>ir<br />
compte des relations <strong>en</strong>tre le bâtim<strong>en</strong>t<br />
et son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t (impact,<br />
contraintes géographiques, etc).<br />
L’exposition concerne autant la<br />
construction neuve que la réhabilitation.<br />
La liste des matériaux utilisables<br />
et les possibilités d’emploi prés<strong>en</strong>tées<br />
ne sont pas exhaustives.<br />
<strong>Le</strong> public concerné est large : les<br />
maîtres d’ouvrages faisant appel aux<br />
professionnels de l’habitat, les autoconstructeurs,<br />
les autoconcepteurs...<br />
L’exposition peut aussi s’adresser aux<br />
scolaires. Ainsi elle peut constituer un<br />
support d’animations avec les personnes<br />
de Terre Vivante, du PIE, du<br />
CAUE ou d’autres personnes formées.<br />
En outre elle peut être complétée<br />
par un module ludique intitulé “L’île<br />
aux 100 choix, matériaux , techniques<br />
et architectures pour mieux construire”.<br />
Ce jeu pédagogique décline une<br />
CAUE Drôme<br />
approche <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale des situations<br />
de choix de terrains, d’implantation<br />
du bâti, de choix des matériaux et<br />
de confrontations à diverses questions.<br />
Pour tous r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : CAUE 26,<br />
Walter Acchiardi<br />
Tél. 04 75 79 04 03 / Fax : 04 75 79 04 17<br />
Courriel : wa@drom<strong>en</strong>et.org<br />
Bois<br />
Label FSC <strong>en</strong> Normandie<br />
La Bourgogne est la première région<br />
de France à bénéficier du label europé<strong>en</strong><br />
pour la gestion durable de la<br />
forêt (PEFC). La Haute et la Basse-<br />
Normandie sera la seconde région<br />
forestière de France à s’<strong>en</strong>gager dans<br />
la voie de “l’écocertification”. La<br />
Basse-Normandie regroupe 150 000<br />
hectares de forêts dont 32.000 ha de<br />
forêts publiques domaniales et<br />
128.000 ha de forêts privées partagés<br />
<strong>en</strong>tre quelques 53.000 propriétaires.<br />
Transports<br />
Ma bagnole tournesol<br />
L’automobile qui roule à l’huile est<br />
vieille comme le monde ; Rudolf<br />
Diesel a conçu et a vérifié le bon<br />
fonctionnem<strong>en</strong>t de son moteur à l’huile<br />
végétale <strong>en</strong> 1892.<br />
En effet, tous les véhicules Diesel à<br />
injection indirecte (c’est-à-dire équipés<br />
de bougies de préchauffage) dont<br />
la pompe à injection est de la marque<br />
Bosch, peuv<strong>en</strong>t rouler directem<strong>en</strong>t à<br />
50% d’huile de tournesol (<strong>en</strong> mélange<br />
avec le gasoil), puis à 100% moy<strong>en</strong>nant<br />
quelques réglages et adaptations<br />
mineures et peu coûteuses.<br />
Pourtant, malgré l’urg<strong>en</strong>ce de la situation<br />
(pollution, cancers, effet de serre,<br />
guerres...), l’État français empêche le<br />
développem<strong>en</strong>t de cette solution alternative<br />
que représ<strong>en</strong>te l’utilisation de<br />
l’huile végétale comme carburant.<br />
C’est dans la perspective de faire<br />
connaître cette alternative que<br />
Thomas Plassard a édité un docum<strong>en</strong>t<br />
appelé “Rouler à l’huile de tournesol<br />
: pourquoi et comm<strong>en</strong>t mettre<br />
des fleurs dans son moteur ?” Ce travail<br />
est une initiative personnelle de<br />
regroupem<strong>en</strong>t des connaissances sur<br />
la filière des huiles végétales brutes. Il<br />
a pour objectif de fournir les données<br />
fondam<strong>en</strong>tales et les recommandations<br />
techniques qui permett<strong>en</strong>t de<br />
produire et de rouler à l’huile végétale.<br />
De son côté, l’association “Roule ma<br />
Fleur” propose de mettre <strong>en</strong> place une<br />
huilerie itinérante et collective pour la<br />
prochaine récolte de septembre.<br />
Fonctionnant sur le principe d’une<br />
coopérative, la presse se déplacerait<br />
chez ses membres pour produire l’huile.<br />
Ainsi la v<strong>en</strong>te d’huile, aujourd’hui<br />
réprimée, serait évitée. Pour ce faire,<br />
l’association recherche des membres<br />
acquéreurs de parts sociales.<br />
Vous pouvez commander le docum<strong>en</strong>t<br />
Rouler à l’huile de tournesol (60 pages<br />
- cinq euros) à l’adresse suivante :<br />
Thomas Plassard<br />
Mas Rouchet - 48400 Florac<br />
Contact pour la coopérative :<br />
Association “Roule ma Fleur”-<br />
48220 Frayssinet de Lozère<br />
Tél : 0466458462 - 0466451760<br />
Courriel : tomtourne@caramail.com<br />
n°10 août-septembre 2002 7
8<br />
Visit e guid ée<br />
<strong>Le</strong> Musée du Poète<br />
ferrailleur<br />
Au sud de Ploërmel, dans le<br />
Morbihan, à côté du joli petit village<br />
de Lizio, se trouve un étonnant<br />
musée. Dans celui-ci se mêl<strong>en</strong>t<br />
des objets sauvés des décharges<br />
et dont la seconde vie est très animée,<br />
des poèmes et épitaphes<br />
graffités sur les murs, et aussi une<br />
<strong>maison</strong> écologique <strong>en</strong> matériaux<br />
sains et équipée <strong>en</strong> énergies<br />
r<strong>en</strong>ouvelables. Bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>ue dans<br />
cet <strong>en</strong>droit unique et magique, où<br />
le poète écologiste est ferrailleur<br />
(et vice versa).<br />
n°10 août-septembre 2002<br />
“Appuyez sur le bouton”... et l’automate se met <strong>en</strong><br />
marche, dans un joyeux “sons et lumières” de bruits<br />
métalliques et d’ampoules colorées clignotantes.<br />
Dans ce musée original, ce ne sont pas moins d’une<br />
cinquantaine d’oeuvres animées qui s’agit<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />
pédalant, sautant, battant des ailes ou des bras,<br />
balançant la tête, pour le bonheur des petits... et des<br />
plus grands. Ce rêve d’<strong>en</strong>fant, Robert Coudray l’a mis<br />
<strong>en</strong> oeuvre après des heures, des mois et <strong>en</strong>fin des<br />
années de pati<strong>en</strong>ce. Cinéaste (de formation), tailleur<br />
de pierre, récupérateur, sculpteur, créateur et<br />
éveilleur («par mission» dit-il), Robert est un toucheà-tout<br />
qui s’amuse à donner vie aux déchets de notre<br />
monde consumériste.<br />
Mais le poète est aussi écologiste, ainsi c’est dans<br />
son atelier qu’est née la coopérative bio de Ploermel,<br />
que des activités de boulange ou <strong>en</strong>core de fabrication<br />
de cidre ont démarré. Et pour montrer, ou<br />
démontrer d’autres facettes de l’écologie pratique,<br />
Robert a eu l’idée d’une <strong>maison</strong> écologique et autonome<br />
qui ferait partie intégrante du musée.<br />
Photo Robert Coudray
Photo Robert Coudray<br />
La <strong>maison</strong> <strong>en</strong> construction<br />
Un des nombreux<br />
automates<br />
<strong>Une</strong> <strong>maison</strong> écologique<br />
C’est comme cela qu’a vu le jour, <strong>en</strong> 1998, une petite<br />
<strong>maison</strong> de 50 m2 <strong>en</strong> colombage remplie avec un<br />
mélange chanvre, terre et chaux. Sur la toiture <strong>en</strong><br />
plein sud se trouve une c<strong>en</strong>trale photovoltaïque<br />
“Phébus” (aujourd’hui Hespul) qui fournit de l’électricité.<br />
“Pour cette partie solaire, j’ai installé les compteurs<br />
de façon à ce que les g<strong>en</strong>s compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>t<br />
fonctionne la c<strong>en</strong>trale Phébus. Ici, sur ce carton,<br />
je fais les relevés de l’électricité fournie. Je sais que<br />
l’emplacem<strong>en</strong>t n’est pas idéal, notamm<strong>en</strong>t à cause<br />
des ombres portées de certains arbres, mais l’objectif<br />
est purem<strong>en</strong>t démonstratif.” explique Robert. À<br />
côté des panneaux photovoltaïques, il y a égalem<strong>en</strong>t<br />
6 m2 de capteurs solaires qui fourniss<strong>en</strong>t de l’eau<br />
chaude (que l’on peut “tester” à la sortie d’un robinet),<br />
et chauff<strong>en</strong>t le plancher de la <strong>maison</strong> (principe du<br />
plancher solaire direct). “En hiver, durant les périodes<br />
de gel, on obti<strong>en</strong>t facilem<strong>en</strong>t 16°C. C’est vrai que la<br />
serre remplit égalem<strong>en</strong>t son rôle les jours de beau<br />
temps”.<br />
<strong>Une</strong> éoli<strong>en</strong>ne Windkraft de 950 W fournit égalem<strong>en</strong>t<br />
de l’électricité. Lors de son montage, elle fut la première<br />
éoli<strong>en</strong>ne Phébus, c’est-à-dire couplée au<br />
réseau. “L’onduleur a eu un problème, si bi<strong>en</strong> qu’aujourd’hui<br />
elle est déconnectée. Pour montrer qu’elle<br />
produit du courant je<br />
vais brancher des<br />
lampes <strong>en</strong> direct qui<br />
s’allumeront lorsqu’il y<br />
aura du v<strong>en</strong>t.” rajoute<br />
Robert.<br />
Mise à part l’ossature<br />
<strong>en</strong> colombage, Robert<br />
a <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t<br />
construit cette <strong>maison</strong>,<br />
durant la saison<br />
“creuse” du musée.<br />
Comm<strong>en</strong>cée <strong>en</strong> septembre,<br />
elle sera terminée<br />
au mois de<br />
mars. Robert a travaillé sans plans, comme pour ses<br />
automates. Il p<strong>en</strong>se y avoir passé <strong>en</strong>viron 1 000<br />
heures. Son coût est de 135 000 F (20 590 euros),<br />
auquel il faut rajouter les installations liées aux énergies<br />
r<strong>en</strong>ouvelables : 30 000 F de capteurs photovoltaïques<br />
+ 20 000 F d’éoli<strong>en</strong>ne + 35 000 F de plancher<br />
solaire direct.<br />
“En réalisant cette <strong>maison</strong> j’avais <strong>en</strong>vie d’expérim<strong>en</strong>ter<br />
avec des outils pseudo-industriels<br />
ce qu’il est possible de faire aujourd’hui. <strong>Le</strong><br />
but étant de montrer égalem<strong>en</strong>t, que n’importe<br />
qui peut réaliser ce g<strong>en</strong>re de <strong>maison</strong>. C’est<br />
aussi très important qu’il y ait le minimum<br />
d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> par la suite, sinon cela peut vite<br />
dev<strong>en</strong>ir de l’esclavage.” conclut Robert.<br />
Bi<strong>en</strong> sûr, la place manque pour décrire toutes<br />
les petites inv<strong>en</strong>tions utiles... et inutiles que<br />
l’on peut trouver dans ce musée, et l’objet de<br />
cette rubrique est aussi de vous donner <strong>en</strong>vie<br />
d’aller découvrir par vous-mêmes ! Alors si<br />
vous passez dans ce coin de Bretagne, n’hésitez<br />
pas à faire le détour, vous serez surem<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong>chantés (normal, Brocéliande n’est<br />
pas loin).<br />
<br />
Yvan Saint-Jours<br />
Visite tous les jours de 10h30 à 12h30 et de 14h00 à<br />
19h00, du 1er juillet au 15 septembre. <strong>Le</strong>s<br />
dimanches, vacances et jours fériés de 14h00 à<br />
18h00 du 1er avril au 1er novembre.<br />
Groupes toute l’année sur réservation.<br />
Tarifs : adultes 5 euros, <strong>en</strong>fants (de 4 à 14 ans)<br />
3,5 euros. Tarifs famille.<br />
Contact : La Ville Stéphant - 56460 Lizio (à côté de<br />
l’axe Ploërmel-Vannes)<br />
Tél/fax : 02 97 74 97 94<br />
Quand j’étais petit,<br />
je rêvais comme tous les <strong>en</strong>fants …<br />
“ Mais ... Bonhomme, faut être sérieux, faut<br />
gagner ta vie ! …”<br />
Alors j’ai gagné ma vie comme tout le monde.<br />
C’est bi<strong>en</strong> le plus important, n’est-ce pas ?<br />
Il faut d’abord manger, se vêtir … Pourtant jamais, je<br />
n’ai pu, pour un peu plus d’arg<strong>en</strong>t ou un peu de pouvoir,<br />
étouffer toutes les aspirations, toutes les poussées<br />
de sève, qui m’ont réveillé parfois et chuchoté :<br />
“ Que fais-tu de ta vie, quel s<strong>en</strong>s à ta vie, à quoi ça<br />
sert tout ce que tu fais ? ”<br />
On a vite fait de taire ce murmure et de s’agiter pour<br />
de nécessaires nécessités.<br />
Si ...on écoutait vraim<strong>en</strong>t ce qui parfois se murmure<br />
<strong>en</strong> nous-mêmes, et si … <strong>en</strong> écoutant <strong>en</strong>core, on avait<br />
<strong>en</strong>vie de le pr<strong>en</strong>dre au sérieux, au risque de bouleverser<br />
toute notre organisation, et si … <strong>en</strong> plus de<br />
l'écouter on <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ait soin … et si … à force d’<strong>en</strong><br />
pr<strong>en</strong>dre soin, comme de petites graines mises <strong>en</strong><br />
terre, ça ne dev<strong>en</strong>ait peut-être pas si impossible à<br />
réaliser … et si un jour… après des années peut-être,<br />
on allait se jeter dans l’inconnu et t<strong>en</strong>ter de réaliser<br />
pour de vrai ce qui se rêve <strong>en</strong> nous-mêmes.<br />
Pour certains, ce sera un petit saut dans le neuf,<br />
pour d’autres une av<strong>en</strong>ture sans retour au risque de<br />
tout perdre.<br />
A chacun sa mesure, qu’importe le pas et le temps,<br />
l’ess<strong>en</strong>tiel est le bonheur qui ne s’<strong>en</strong>grange pas.<br />
La vie … comme le v<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>fermée dans les <strong>en</strong>clos<br />
de nos peurs, soucis, accaparem<strong>en</strong>ts, vivote ou<br />
meurt ... réveillée par un sourire, une musique, un<br />
projet qui donne s<strong>en</strong>s s’<strong>en</strong>vole et vibre.<br />
Robert COUDRAY<br />
n°10 août-septembre 2002 9
10<br />
À la lo up e<br />
États-Unis, mai 2002, Patrick Desrumau décide<br />
de faire un crochet dans lʼUtah. On lʼavait<br />
prév<strong>en</strong>u : “Oh, vous allez à Sedona ? Il y a<br />
des trucs bizarres là-bas, des histoires de<br />
soucoupes volantes… Enfin, vous verrez !”.<br />
Arrivé à Sedona, une question lui brûlait évidemm<strong>en</strong>t<br />
les lèvres, cʼest au réceptionniste<br />
du motel quʼil la posa :<br />
- “Il paraît quʼil y a des soucoupes volantes<br />
par ici ?” Il sʼatt<strong>en</strong>dait à tout : lʼincompréh<strong>en</strong>sion,<br />
une plaisanterie, une raillerie. Mais<br />
non, ce fut :<br />
- “Oui, on <strong>en</strong> voit parfois… mais moins quʼau<br />
Nouveau Mexique.”<br />
Aussi, quand il a r<strong>en</strong>contré Tim et Cathryn<br />
Pye, qui avai<strong>en</strong>t décidé de construire une<br />
<strong>maison</strong> de 280 m2 <strong>en</strong>…<strong>papier</strong>, tout était normal,<br />
tout à fait “normal”.<br />
Si vous partez de Los Angeles et roulez vers l’est, le<br />
premier Etat que vous r<strong>en</strong>contrez est l’Arizona. Ses<br />
déserts et canyons spectaculaires («Grand Canyon»)<br />
sont familiers à beaucoup d’<strong>en</strong>tre nous grâce aux<br />
nombreux films qu’Hollywood y a tourné. Tout est prés<strong>en</strong>t<br />
pour satisfaire le touriste : des paysages somptueux,<br />
l’héritage indi<strong>en</strong> (les fameux Navajos) et l’un<br />
des climats les plus chauds des Etats-Unis : des températures<br />
de plus de 40°C sont courantes. Il s’agit<br />
d’un “must” pour les passionnés de voyages.<br />
L’une des plus charmantes villes de l’Arizona est<br />
sans aucun doute Sedona. Cette bourgade de 10 000<br />
n°10 août-septembre 2002<br />
Papercrete<br />
La <strong>maison</strong> de <strong>papier</strong><br />
habitants, nichée au sud-ouest d’un canyon (Oak<br />
Creek), est un mélange de paysages montagneux<br />
aux ocres marqués, de forêts et d’une petite rivière<br />
ombragée. Dès les années 40 et 50, Hollywood s’<strong>en</strong><br />
empare et y tourne près de 80 films. <strong>Le</strong>s paysages<br />
somptueux attir<strong>en</strong>t alors peu à peu les retraités, les<br />
artistes (Max Ernst y aurait vécu dans les années 50)<br />
et les touristes.<br />
C’est à quelques kilomètres de Sedona, à Cornville,<br />
que nous avons retrouvé Tim et Cathryn Pye. <strong>Le</strong>ur<br />
passion, depuis maint<strong>en</strong>ant deux ans et demi :<br />
construire la première <strong>maison</strong> <strong>en</strong> <strong>papier</strong> autorisée<br />
officiellem<strong>en</strong>t (avec permis de construire) aux Etats-<br />
Unis. «Sans doute même au monde», nous précisera<br />
Tim.<br />
La première question que nous posons est évidemm<strong>en</strong>t<br />
la suivante:<br />
- «Pourquoi avez-vous décidé de bâtir cette <strong>maison</strong><br />
<strong>en</strong> <strong>papier</strong> ?»<br />
(Sil<strong>en</strong>ce)<br />
- Because we’re crazy !*», nous répond <strong>en</strong>fin Tim<br />
dans un grand éclat de rire.<br />
- «Sérieusem<strong>en</strong>t, pourquoi ?»<br />
(Sil<strong>en</strong>ce)<br />
- «Because we’re crazy !!!»<br />
Nous n’<strong>en</strong> saurons pas plus.<br />
Nous ne saurons pas non plus ce qui a poussé le<br />
couple à quitter le Texas (à plus de 1000 km) pour<br />
habiter cette région voici maint<strong>en</strong>ant 4 ans. Ce ne<br />
sont probablem<strong>en</strong>t pas des raisons professionnelles :<br />
Tim est consultant <strong>en</strong> éco-habitat et Cathryn, la plus<br />
“mystique” des deux, dit fabriquer des bijoux. «<strong>Une</strong><br />
idée de Cathryn», nous dira Tom. Celle-ci nous réservera<br />
une réponse de celles que l’on accorde aux<br />
<strong>en</strong>fants qui ne sont pas <strong>en</strong> âge de compr<strong>en</strong>dre.<br />
*«Parce que nous sommes fous»
*adobes : briques<br />
moulées de façon<br />
manuelle (normalem<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong> terre<br />
crue).<br />
Briques de <strong>papier</strong><br />
Du <strong>papier</strong><br />
Alors, ce matériau, qu’est-ce que c’est ? On vous l’a<br />
dit : du <strong>papier</strong> ! Tim a tout récupéré : des journaux,<br />
des prospectus, des cartons d’emballage. Environ 70<br />
m3. C’est l’ingrédi<strong>en</strong>t principal de ce qu’on appelle le<br />
“papercrete”. Il s’agit <strong>en</strong> fait d’un matériau grisâtre et<br />
peu d<strong>en</strong>se qu’il a utilisé partout : les murs extérieurs,<br />
les murs intérieurs et le sol. La recette ? Elle semble<br />
peu importante. «Tout marche», nous dira-t-il. Tout<br />
dép<strong>en</strong>d de l’objectif à atteindre : une conc<strong>en</strong>tration<br />
importante <strong>en</strong> <strong>papier</strong> conduit à un matériau très léger<br />
et très isolant mais au détrim<strong>en</strong>t de la masse thermique<br />
et de la solidité. Après de nombreux essais, il<br />
a toutefois figé les proportions suivantes : de l’eau,<br />
une part de cim<strong>en</strong>t portland, deux parts d’un mélange<br />
sable et terre et trois parts de <strong>papier</strong>. L’aspect argileux<br />
de la terre de la région semble favorable.<br />
L’<strong>en</strong>semble est broyé dans un «mixer» <strong>maison</strong> jusqu’à<br />
l’obt<strong>en</strong>tion d’une pâte qui a la consistance d’un<br />
petit déjeuner aux céréales. Pour la fabrication d’une<br />
gâchée de 750 litres, il faut près de 600 litres d’eau.<br />
La construction de la <strong>maison</strong><br />
Tim construit cette <strong>maison</strong> seul depuis maint<strong>en</strong>ant<br />
plus de deux ans. L’emménagem<strong>en</strong>t est prévu pour<br />
août 2002.<br />
Tous les murs ont été montés <strong>en</strong> papercrete. Tim<br />
nous explique qu’il avait le choix : ou fabriquer des<br />
briques, ou monter les différ<strong>en</strong>ts murs d’un seul<br />
t<strong>en</strong>ant. Il a choisi cette seconde solution par paresse:<br />
il ne voulait pas gérer la fabrication individuelle, le<br />
séchage, le stockage et le transport. Seul un mur<br />
intérieur (séparation <strong>en</strong>tre la chambre et le salon) est<br />
monté <strong>en</strong> adobes*.<br />
<strong>Une</strong> pompe destinée au pompage des boues a permis<br />
le remplissage des différ<strong>en</strong>ts coffrages. <strong>Le</strong>s murs<br />
ont ainsi été moulés par couches successives journalières<br />
d’<strong>en</strong>viron 90 cm de hauteur. Lors de la fabrication,<br />
l’eau des couches supérieures s’écoule évidemm<strong>en</strong>t<br />
vers le bas et humidifie les couches précéd<strong>en</strong>tes.<br />
Cela n’a guère d’inconvéni<strong>en</strong>ts étant donné<br />
la bonne t<strong>en</strong>ue du matériau à l’eau (voir <strong>en</strong>cadré). La<br />
stabilité du mur est atteinte <strong>en</strong> un mois. La construction<br />
s’est terminée par le sol, de manière à éviter son<br />
trempage répété.<br />
Lors de la fabrication d’adobes, la matière devi<strong>en</strong>t<br />
stable <strong>en</strong>viron 3 heures après le moulage et autorise<br />
alors le retrait du moule. Il faut toutefois une semaine<br />
de séchage avant l’utilisation. Plus la conc<strong>en</strong>tration<br />
<strong>en</strong> cim<strong>en</strong>t est importante, plus le séchage est rapide.<br />
<strong>Le</strong> principal objectif, lors de la<br />
conception et de la fabrication,<br />
fut l’isolation. Isolation thermique,<br />
acoustique, mais aussi<br />
isolation au s<strong>en</strong>s d’autonomie :<br />
aucune liaison ni au réseau<br />
électrique, ni au réseau d’eau<br />
potable, ni à l’égout.<br />
L’alim<strong>en</strong>tation électrique est<br />
assurée par une série de panneaux<br />
solaires. La région est<br />
évidemm<strong>en</strong>t favorable et c’est<br />
la première chose que Tom a<br />
construite : il fallait faire tourner le mixer du papercrete…<br />
L’eau provi<strong>en</strong>t d’un puits et est filtrée par un filtre à<br />
cinq étages, dont une osmose inverse, mais sans<br />
désinfection. L’eau de pluie, sur le toit, est évidem-<br />
<strong>Le</strong> saviez-vous ?<br />
La consommation mondiale de <strong>papier</strong>s et cartons<br />
ne cesse de progresser. <strong>Le</strong>s quatre plus<br />
grands consommateurs sont les Etats-Unis<br />
(33,8 % de la consommation mondiale), le<br />
Japon (8,3 %) et la Finlande (5 %) . Aux Etats-<br />
Unis, cela équivaut à plus de 330 kg par habitant.<br />
La France n’<strong>en</strong> est pas <strong>en</strong>core là, mais sa<br />
consommation (2,5 % de la consommation<br />
mondiale) dépasse les 150 kg par habitant,<br />
dont… 7,3 kg par habitant et par an pour le<br />
<strong>papier</strong> toilette.<br />
<strong>Le</strong>s fibres de bois fourniss<strong>en</strong>t aujourd’hui plus<br />
de 90 % de la production mondiale de <strong>papier</strong>.<br />
Cep<strong>en</strong>dant, l’industrie de la pâte à <strong>papier</strong><br />
consomme exclusivem<strong>en</strong>t les sous-produits de<br />
la forêt : rondins d’éclaircie, bois de cimes,<br />
déchets de scierie, ce qui permet une régulation<br />
des déchets de forêt. Dans une perspective<br />
historique, il apparaît que la surface de boisem<strong>en</strong>t<br />
a diminué de moitié, sauf dans des<br />
pays comme la Suède et la France, où la forêt<br />
occupe deux fois plus de surface qu’il y a c<strong>en</strong>t<br />
ans. Ainsi, de 1950 à 1997, la forêt française a<br />
augm<strong>en</strong>té de 4 millions d’hectares, atteignant<br />
15 millions d’hectares, soit 27 % du territoire<br />
national. Pour un arbre abattu, trois arbres sont<br />
plantés et on gagne ainsi plus de 20 000 hectares<br />
par an. La situation mondiale est malheureusem<strong>en</strong>t<br />
différ<strong>en</strong>te puisque 15 % de la surface<br />
boisée a disparu <strong>en</strong>tre 1850 et 1980 et 6 %<br />
<strong>en</strong>tre 1980 et 1995. La production française de<br />
<strong>papier</strong> est assurée à 70 % par les résineux,<br />
bi<strong>en</strong> que ceux-ci ne représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t que 36 % de<br />
nos forêts.<br />
Sur la production mondiale de <strong>papier</strong> de 1994,<br />
<strong>en</strong>viron 35 % provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t du recyclage. Avec<br />
60 à 65 % de <strong>papier</strong> collecté, la Suède occupe<br />
la première place pour ce qui est du recyclage<br />
du <strong>papier</strong>. La France se situe à 46 %.<br />
Pour fabriquer 90 000 t de pâte recyclée, il faut<br />
105 000 t de <strong>papier</strong> de récupération alors qu’il<br />
faudrait, normalem<strong>en</strong>t, 200 000 m3 de bois de<br />
sapin (et beaucoup plus d’énergie et d’eau).<br />
n°10 août-septembre 2002 11
Tim sur le toit-terrasse<br />
12<br />
m<strong>en</strong>t récupérée. <strong>Une</strong> fosse septique assure le traitem<strong>en</strong>t<br />
des eaux usées.<br />
L’isolation thermique et le système de chauffage ont<br />
fait l’objet d’un soin particulier. Tim voulait absolum<strong>en</strong>t<br />
assurer une isolation sans faille du sol au plafond<br />
et sans discontinuité de la couche isolante. <strong>Le</strong>s<br />
murs ont ainsi une épaisseur de 300 mm ; le comportem<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong> isolation du <strong>papier</strong> est finalem<strong>en</strong>t<br />
proche de panneaux <strong>en</strong> laine de verre (voir page suivante).<br />
<strong>Le</strong> sol a été particulièrem<strong>en</strong>t soigné et bénéficie<br />
aussi des propriétés d’isolation du papercrete.<br />
Sa structure est la suivante : 127 mm de papercrete<br />
puis 90 mm de béton (au niveau supérieur). Entre les<br />
deux, on trouve du…tuyau d’arrosage. 900 mètres de<br />
tuyau d’arrosage <strong>en</strong> plastique ! Il s’agit sans doute là<br />
de la plus grande fierté de Tim : son système de<br />
chauffage. <strong>Le</strong>s 280 m2 du sol sont parcourus par un<br />
réseau inextricable de tuyaux qui assur<strong>en</strong>t le chauffage<br />
par le passage d’eau chaude.<br />
L’habitation est <strong>en</strong> fait séparée <strong>en</strong> trois parties distinctes<br />
alim<strong>en</strong>tées chacune par deux tuyaux (allerretour)<br />
qui pass<strong>en</strong>t par le plafond. <strong>Le</strong>s trois branches<br />
sont elles-mêmes séparées <strong>en</strong> cinq branches <strong>en</strong><br />
parallèle au mom<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong>trer dans le sol. Chacune<br />
des trois parties de la <strong>maison</strong> est régulée par un capteur<br />
spécifique qui commande une électrovanne à la<br />
sortie de la chaudière au propane. La régulation de<br />
chacune des parties est donc indép<strong>en</strong>dante et permet<br />
de mieux répartir la chaleur sur l’<strong>en</strong>semble de<br />
l’habitation.<br />
<strong>Le</strong>s premiers essais ont été «remarquables» selon<br />
Tim. <strong>Le</strong> r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t semble élevé du fait de la couche<br />
inférieure isolante <strong>en</strong> papercrete. En outre, le réseau<br />
est tellem<strong>en</strong>t serré que la température est très uniforme.<br />
La toiture est constituée de plaques de bois d’épaisseur<br />
de 2 cm posées sur un réseau de poutres <strong>en</strong><br />
étoile à partir de la cour c<strong>en</strong>trale. <strong>Le</strong> bois est recouvert,<br />
vers l’extérieur, de feuilles de plastiques et d’un<br />
revêtem<strong>en</strong>t caoutchouteux. L’isolation thermique est<br />
assurée, de l’intérieur, par de la laine de verre (ndlr :<br />
personne n’est parfait !).<br />
L’eau chaude courante est générée par une chaudière<br />
au propane. Tim l’a égalem<strong>en</strong>t choisie “écologique”<br />
: il n’y a pas de veilleuse et il n’y a allumage que lorsqu’il<br />
y a débit. En outre, la consommation <strong>en</strong> propane<br />
dép<strong>en</strong>d de la température de l’eau : la chaudière ne<br />
n°10 août-septembre 2002<br />
s’allume pas si l’eau est déjà à la bonne température.<br />
Un complém<strong>en</strong>t parfait au prochain système de<br />
chauffage solaire qu’il compte implanter.<br />
La <strong>maison</strong><br />
Cathryn nous avait prév<strong>en</strong>us : «Vous repérerez facilem<strong>en</strong>t<br />
notre <strong>maison</strong>, elle est “rose fané” (“dusty<br />
pink”)». Il est vrai que la première impression est un<br />
peu mitigée. Vous traversez une région aux habitations<br />
très bourgeoises et, tout à coup, vous apercevez<br />
une vaste structure carrée au toit plat et à la couleur<br />
indéfinissable. Un petit côté western. <strong>Le</strong> cadre<br />
est superbe, un canyon côté sud et un chemin côté<br />
nord, mais les murs ne sont pas parfaitem<strong>en</strong>t lisses,<br />
la ligne de toit n’est pas parfaitem<strong>en</strong>t horizontale. On<br />
est un peu troublé quand on est issu d’une culture où<br />
un “beau mur” est un mur lisse avec des angles droits<br />
partout. Finalem<strong>en</strong>t, on s’habitue très vite et le couple<br />
a même cherché cet aspect non conv<strong>en</strong>tionnel. Il<br />
pointera du doigt, comme une qualité, les espèces de<br />
dessins, “comme ceux sur le sable”, qui apparaiss<strong>en</strong>t<br />
lorsqu’on <strong>en</strong>lève les coffrages. L’unique mur <strong>en</strong><br />
adobes est, quant à lui, “parfait”.<br />
L’intérieur est très séduisant. La <strong>maison</strong> est très<br />
vaste : sa base fait 17 mètres. Elle est articulée<br />
autour d’une cour c<strong>en</strong>trale d’<strong>en</strong>viron 30 m2. <strong>Le</strong>s<br />
plans ont été dessinés par Cathryn selon les règles<br />
du F<strong>en</strong>g Shui : la fonction et la disposition doiv<strong>en</strong>t<br />
obéir à des règles précises selon des principes chinois<br />
qui dat<strong>en</strong>t de plus de 3 000 ans.<br />
La <strong>maison</strong> est très lumineuse et très ouverte vers<br />
l’extérieur : beaucoup de portes et de f<strong>en</strong>êtres. La<br />
cour c<strong>en</strong>trale permet d’accéder au toit grâce à un<br />
escalier : une vaste terrasse “pour admirer les<br />
étoiles”.<br />
L’<strong>en</strong>semble n’était pas <strong>en</strong>core aménagé lors de<br />
notre visite mais semble fonctionnel, p<strong>en</strong>sé, chaud.<br />
<strong>Une</strong> de ces <strong>maison</strong>s où l’on imagine vivre.<br />
En ce qui concerne le prix, Tim est consci<strong>en</strong>t, que<br />
l’économie réalisée sur les matériaux est négligeable<br />
par rapport aux deux ans et demi qu’il vi<strong>en</strong>t<br />
de passer sur le terrain… Il insiste surtout sur les<br />
coûts réduits de fonctionnem<strong>en</strong>t : pas de frais liés à<br />
l’eau ni à l’électricité et une isolation thermique<br />
maximale.<br />
Pour terminer, laissons Tim tirer la conclusion :<br />
«Plus la construction avance, plus je tombe amoureux<br />
de cette <strong>maison</strong>. <strong>Le</strong> <strong>papier</strong> a des qualités spécifiques<br />
qui sont indescriptibles. Quand vous comm<strong>en</strong>cez<br />
à l’utiliser, à le tester et à jouer avec lui, tout ce<br />
que vous p<strong>en</strong>siez savoir sur les matériaux de<br />
construction s’effondre. Il n’est pas dur, mais il est<br />
assez dur. Il n’est pas d<strong>en</strong>se mais il est assez d<strong>en</strong>se.<br />
Il est chaud, sil<strong>en</strong>cieux et absorbe les vibrations[…].<br />
C’est une bonne chose pour la Terre et ses habitants,<br />
qu’ils soi<strong>en</strong>t riches ou pauvres. J’<strong>en</strong>courage tout le<br />
monde à aller plus loin dans l’investigation de ce<br />
matériau». Il nous a paru très <strong>en</strong>thousiaste.<br />
Alors, chiche, si vous faisiez la première <strong>maison</strong> française<br />
<strong>en</strong> <strong>papier</strong> ? (ndlr : un prototype sera construit<br />
normalem<strong>en</strong>t l’an prochain dans le sud... à suivre)<br />
<br />
Patrick Desrumaux<br />
(Article et photos)<br />
• Tim et Cathryn Pye ont créé un site qui relate l’histoire de leur <strong>maison</strong><br />
: www.moonsinger.com/casawizardmoon.htm.<br />
• Un site sur les <strong>maison</strong>s <strong>en</strong> <strong>papier</strong> : www.zianet.com/papercrete/
Ci-dessus :<br />
<strong>Le</strong> plan de la <strong>maison</strong><br />
Ci-dessous :<br />
<strong>Le</strong> broyeur fait <strong>maison</strong><br />
Et la fabrication des<br />
briques<br />
<strong>Le</strong> “papercrete”<br />
<strong>Le</strong> papercrete n’est pas une inv<strong>en</strong>tion<br />
réc<strong>en</strong>te : elle semble avoir fait l’objet d’un<br />
brevet dès 1928. Celui-ci a toutefois été<br />
abandonné étant donné le peu de profit<br />
que l’inv<strong>en</strong>teur pouvait <strong>en</strong> espérer.<br />
<strong>Le</strong> matériau obt<strong>en</strong>u selon la recette de<br />
l’article est grisâtre et de d<strong>en</strong>sité d’<strong>en</strong>viron<br />
0,3 (sept fois moins que le béton). Il ne<br />
s’agit pas d’un matériau mou mais l’ongle<br />
y laisse cep<strong>en</strong>dant une légère empreinte.<br />
Il peut être aisém<strong>en</strong>t percé et scié.<br />
L’isolation<br />
Elle dép<strong>en</strong>d de la “recette”. Elle est d’autant<br />
plus grande que le matériau est riche<br />
<strong>en</strong> <strong>papier</strong>. L’isolation des matériaux est<br />
quantifiée par une valeur appelée résistance<br />
thermique (le fameux coeffici<strong>en</strong>t<br />
“R”). L’isolation thermique est d’autant<br />
plus grande que la valeur est élevée.<br />
L’isolation moy<strong>en</strong>ne du papercrete semble<br />
être de l’ordre de R = 1. À titre de comparaison,<br />
un panneau de laine de verre prés<strong>en</strong>te<br />
une isolation d’<strong>en</strong>viron R = 1,4<br />
L’eau<br />
Il s’agit là du point le plus s<strong>en</strong>sible. <strong>Le</strong><br />
papercrete absorbe l’eau immédiatem<strong>en</strong>t.<br />
Il n’y a ni détérioration, ni déformation, ni pertes des propriétés<br />
mécaniques mais il convi<strong>en</strong>t de protéger la structure. Il faut donc<br />
appliquer une protection du type stuc sur les murs extérieurs et<br />
veiller à ce qu’il ne puisse pas y avoir de passage de l’humidité<br />
via les fondations ou le toit. <strong>Le</strong> stuc peut <strong>en</strong>suite être peint (d’où<br />
le «rose fané», voir l’article). Tim n’a pas protégé ses murs intérieurs<br />
pour l’instant. Il semble chercher le compromis <strong>en</strong>tre tout<br />
isoler et laisser «respirer». <strong>Le</strong> comportem<strong>en</strong>t à l’humidité semble<br />
être le point s<strong>en</strong>sible dans les Newsgroups qui discut<strong>en</strong>t de l’utilisation<br />
du papercrete. Adapté sans aucun doute dans les régions<br />
sèches, l’est-il dans les régions humides ?<br />
À titre indicatif, la moy<strong>en</strong>ne des précipitations à Sedona est de<br />
436 mm/an, avec des températures très négatives <strong>en</strong> hiver (695<br />
mm/an de pluie à Paris).<br />
<strong>Le</strong> feu<br />
Eh non, cette matière ne brûle pas. L’État de l’Arizona a exigé un<br />
test minimum avant d’accorder le permis de construire. L’essai a<br />
été réalisé par Tim sur un bloc cubique. <strong>Une</strong> torche au propane a<br />
été placée au contact du matériau (bleu de la flamme touchant le<br />
bloc) p<strong>en</strong>dant une heure. Résultat : aucune inflammation et aucune<br />
fumée visible ne sont apparues. La zone attaquée se consume<br />
l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t et laisse place à des c<strong>en</strong>dres. Tim a toutefois<br />
remarqué que cette combustion n’a pas t<strong>en</strong>dance à s’éteindre<br />
naturellem<strong>en</strong>t une fois le test terminé. La cavité qui s’est creusée<br />
lors du test mesurait d’<strong>en</strong>viron 20 x 20 x 4,5 cm. Elle peut être<br />
grattée et rebouchée. <strong>Le</strong> stuc utilisé pour protéger de l’humidité<br />
est favorable car il limite l’apport d’oxygène.<br />
La résistance à la compression<br />
<strong>Le</strong>s articles relatifs au papercrete lui attribu<strong>en</strong>t une t<strong>en</strong>ue aux<br />
charges de compression de l’ordre de 20 à 25 kg/cm2. C’est évidemm<strong>en</strong>t<br />
inférieur au béton (de 45 à plus de 400 kg/cm2), mais<br />
semble-t-il suffisant pour supporter une <strong>maison</strong>, même avec un<br />
toit couvert de neige ! Des tests réalisés jusqu’à 280 kg/cm2 ne<br />
mett<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce de point de rupture comme pour une<br />
brique, par exemple. Il y a ici écrasem<strong>en</strong>t avec “rebondissem<strong>en</strong>t”<br />
partiel une fois le test terminé. Tim décrit, dans l’un de ses<br />
articles, la procédure de test qu’il a suivie.<br />
Patrick Desrumaux<br />
n°10 août-septembre 2002 13
D o ssier<br />
Bois<br />
<strong>Le</strong> b-a ba<br />
du bois et de<br />
ses dérivés<br />
Consci<strong>en</strong>ts de l’ampleur d’un sujet tel que le<br />
bois, nous avons préféré aborder la question de<br />
façon pédagogique pour cette première fois, <strong>en</strong><br />
comm<strong>en</strong>çant comme il se doit par le début ! (eh<br />
oui, Lapalisse n’a pas l’exclusivité). Ce dossier<br />
sera suivi d’articles plus complets sur les façons<br />
de traiter, ainsi que les différ<strong>en</strong>ts produits écologiques<br />
disponibles sur le marché. Mais aussi<br />
sur les techniques constructives (bois massif,<br />
ossature bois, poteaux-poutres), et <strong>en</strong>core bi<strong>en</strong><br />
d’autres choses. Donc pati<strong>en</strong>ce, pour cette fois<br />
il suffit de suivre le fil du bois, pour ne pas<br />
perdre le s<strong>en</strong>s du dossier.<br />
Peu de matériaux peuv<strong>en</strong>t se vanter de réunir<br />
autant d’atouts écologiques que le bois : ressource<br />
r<strong>en</strong>ouvelable et locale, il participe à la<br />
vie économique et sociale, stocke du CO2 participant<br />
donc à la lutte contre l’effet de serre, respire,<br />
peut isoler du froid et du bruit... En outre<br />
dans le bois (comme dans le cochon), tout est<br />
bon : les dosses, les copeaux, la sciure ; tout se<br />
récupère et peut être transformé, <strong>en</strong> panneaux<br />
de dérivés de bois, par exemple. Et pour finir, il<br />
est facilem<strong>en</strong>t recyclable, et ne pollue pas <strong>en</strong> fin<br />
de vie...<br />
Bref, c’est le matériau idéal !<br />
À quelques bémols près cep<strong>en</strong>dant...<br />
Il peut prov<strong>en</strong>ir de forêts primaires massacrées,<br />
son exploitation peut avoir réduit des populations<br />
au néant, il n’est considéré comme r<strong>en</strong>ouvelable<br />
que dans les pays où la forêt est correctem<strong>en</strong>t<br />
gérée, et peut participer indirectem<strong>en</strong>t<br />
aux gaz à effet de serre lorsqu’il est acheminé<br />
de l’autre bout de la terre. <strong>Le</strong> bois traité, ou les<br />
panneaux de particules à l’intérieur d’une <strong>maison</strong>,<br />
peuv<strong>en</strong>t émettre des substances nocives.<br />
Certains traitem<strong>en</strong>ts sont catastrophiques d’un<br />
point de vue <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal. En fin de vie,<br />
certains bois traités devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t impossibles à<br />
recycler, et font partie des déchets spéciaux à<br />
<strong>en</strong>treposer dans des décharges particulières.<br />
En bref, le bois est capable du meilleur, comme<br />
du pire. C’est pour cela que dans ce dossier,<br />
nous espérons donner quelques clefs qui<br />
devrai<strong>en</strong>t vous permettre d’ouvrir des portes, <strong>en</strong><br />
bois, le plus écologique possible !<br />
Un peu d’histoire<br />
Maisons à ossature bois ou <strong>en</strong> rondins, mais aussi huttes,<br />
teepees, yourtes, cases... Combi<strong>en</strong> d’habitats traditionnels<br />
ou contemporains, utilis<strong>en</strong>t le bois ? Malheureusem<strong>en</strong>t, les<br />
trois petits cochons ont <strong>en</strong>core fait des dégâts, après la <strong>maison</strong><br />
de paille (voir le dossier du numéro 4), la <strong>maison</strong> <strong>en</strong> bois<br />
n’a pas résisté non plus aux assauts du grand méchant loup.<br />
Et aujourd’hui <strong>en</strong>core, le v<strong>en</strong>t, le feu ou la pluie, sont pour<br />
beaucoup de personnes, des barrières à la construction <strong>en</strong><br />
bois. Et pourtant, certains ouvrages sont là pour démontrer,<br />
si cela était <strong>en</strong>core nécessaire, la durabilité de ce matériau.<br />
L’un des plus vieux bâtim<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> bois du monde : la pagode<br />
et le cloître du temple boudhique Hôyuji au Japon, date<br />
(quand même) du VIIème siècle.<br />
Aujourd’hui, <strong>en</strong> France, un accord cadre bois-construction<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,<br />
vise à augm<strong>en</strong>ter le volume de bois dans la<br />
construction, pour le développem<strong>en</strong>t durable, la lutte contre<br />
l’effet de serre, et une utilisation rationnelle de l’énergie.<br />
Espérons que ces paroles vont être suivies d’actes, et qu’ils<br />
seront le plus écologiques possible !
De l’arbre au bois<br />
Aubier et duram<strong>en</strong><br />
L’arbre est une merveilleuse machine biologique. Son développem<strong>en</strong>t<br />
se fait dans trois directions différ<strong>en</strong>tes : vers le bas<br />
par ses racines qui puis<strong>en</strong>t certains élém<strong>en</strong>ts nutritifs dans le<br />
sol, vers le haut par ses feuilles qui absorb<strong>en</strong>t la lumière et le<br />
CO2, et <strong>en</strong>fin vers l’extérieur par son tronc qui s’épaissit.<br />
<strong>Le</strong>s racines vont donc puiser dans le sous-sol l’alim<strong>en</strong>t de<br />
base de l’arbre : la sève minérale (sous forme de liquide et de<br />
sels minéraux). Derrière l’écorce, le cambium qui agit<br />
comme une pompe, permet de remonter cette précieuse<br />
sève <strong>en</strong> haut de l’arbre, alors que le liber<br />
va la faire redesc<strong>en</strong>dre, tout <strong>en</strong> la transformant<br />
<strong>en</strong> sève organique. Ces deux parties vivantes<br />
form<strong>en</strong>t l’aubier, c’est-à-dire la partie t<strong>en</strong>dre,<br />
gorgée de sève, qui se trouve juste derrière<br />
l’écorce et va former, chaque année, une nouvelle<br />
cerne. <strong>Le</strong>s anci<strong>en</strong>nes cernes se durciss<strong>en</strong>t,<br />
et form<strong>en</strong>t alors la partie dure du bois, qui est appelée<br />
“bois parfait”. Si on arrive de surcroît à distinguer à<br />
l’oeil nu l’aubier du bois parfait, alors il portera le nom de duram<strong>en</strong><br />
(ou bois de coeur). Distinguer l’aubier du duram<strong>en</strong> a son<br />
importance car, une fois l’arbre coupé, ces deux parties vont<br />
agir différemm<strong>en</strong>t.<br />
L’aubier, conti<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core de la sève et des matières nutritives<br />
(sucres, amidon...), favorisant ainsi le développem<strong>en</strong>t des<br />
insectes et des champignons. Il sera donc facilem<strong>en</strong>t dégradé.<br />
Étant de plus très perméable, on comp<strong>en</strong>se sa périssabilité<br />
par des imprégnations de produits protecteurs.<br />
<strong>Le</strong> duram<strong>en</strong> quant à lui, ne conti<strong>en</strong>t plus de substances nutritives,<br />
et r<strong>en</strong>ferme par contre des antiseptiques naturels<br />
(tanins, résines). Il est donc plus résistant vis-à-vis des agres-<br />
Chêne<br />
feuillu à gros grain<br />
d’un brun jaunâtre fortem<strong>en</strong>t<br />
veiné, fonçant<br />
fortem<strong>en</strong>t à la lumière<br />
feuillu à gros grain<br />
d’un brun jaunâtre fortem<strong>en</strong>t<br />
veiné, fonçant<br />
fortem<strong>en</strong>t à la lumière<br />
sions biologiques. À l’inverse de l’aubier, il sera peu ou pas<br />
imprégnable, donc difficile à traiter.<br />
Toutefois, certaines ess<strong>en</strong>ces, dont l’aubier et le bois parfait<br />
ne sont pas distinguables, ne conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas les antiseptiques<br />
naturels du duram<strong>en</strong>, elles sont donc moins résistantes.<br />
(Voir tableau)<br />
Couper au bon mom<strong>en</strong>t<br />
Si le bois est coupé <strong>en</strong> hiver, il sera plus résistant aux attaques<br />
des xylophages. En effet, à cette période de repos végétal,<br />
l’arbre ral<strong>en</strong>tit la circulation de sa sève. Par conséqu<strong>en</strong>t il<br />
conti<strong>en</strong>t moins de substances nutritives pour les parasites. Il<br />
est égalem<strong>en</strong>t traditionnel d’effectuer la coupe <strong>en</strong> lune desc<strong>en</strong>dante.<br />
<strong>Le</strong>s classes de risques<br />
Classe 1 : Bois toujours sec. Humidité <strong>en</strong> service - 18%.<br />
Utilisation : meubles, lambris, parquets, aménagem<strong>en</strong>ts intérieurs.<br />
Risque : insectes.<br />
Classe 2 : Bois sec dont la surface est humidifiée temporairem<strong>en</strong>t.<br />
Humidité <strong>en</strong> service - 18%. Utilisation : charp<strong>en</strong>tes,<br />
planchers, ossatures. Risque : champignons <strong>en</strong> surface.<br />
Insectes.<br />
Classe 3 : Bois soumis à des alternances d’humidité et de<br />
sécheresse. Utilisation : m<strong>en</strong>uiseries extérieures. Bardages.<br />
Certains élém<strong>en</strong>ts dans des salles d’eau mal v<strong>en</strong>tilées.<br />
Risque : pourriture (basidiomycètes) et insectes.<br />
Classe 4 : Bois humidifié <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce dans tout ou partie<br />
de son volume. Bois au contact du sol ou de l’eau. Utilisation:<br />
balcons, clôtures, mobiliers extérieurs, jeux de plein air,<br />
assemblages “pièges à eau”, pièces horizontales prés<strong>en</strong>tant<br />
des f<strong>en</strong>tes aux intempéries. Risque : pourriture et insectes.<br />
Classe 5 : Bois dans l’eau de mer. Utilisation : pilotis. Risques:<br />
pourriture, insectes et térébrants marins.<br />
Ess<strong>en</strong>ce Aspect visuel Champs d’application Propriétés Masse<br />
volumique<br />
Châtaignier<br />
Frêne<br />
Hêtre<br />
Douglas<br />
Épicéa / sapin<br />
Mélèze<br />
Pin / pin maritime<br />
feuillu blanchâtre à<br />
veines prononcées et<br />
coeur brun, à gros<br />
grain<br />
feuillu à grain fin de<br />
teinte jaunâtre à rougeâtre<br />
conifère d’une teinte<br />
jaunâtre à brun rougeâtre,<br />
fortem<strong>en</strong>t<br />
veiné<br />
conifère d’un blanc<br />
jaunâtre uniforme à<br />
veines brunâtres, fonçant<br />
à la lumière<br />
conifère de teinte rougeâtre<br />
à brun rouge<br />
fortem<strong>en</strong>t veiné<br />
conifère résineux de teinte<br />
blanchâtre à rougeâtre,<br />
fortem<strong>en</strong>t veiné, fonçant<br />
fortem<strong>en</strong>t à la lumière<br />
construction bâtim<strong>en</strong>t et<br />
navale, portes, sols, ameublem<strong>en</strong>t,<br />
revêtem<strong>en</strong>ts intérieurs<br />
pour murs et plafonds<br />
parquets, bardeaux, ameublem<strong>en</strong>t,<br />
pour les panneaux<br />
<strong>en</strong> aggloméré et <strong>en</strong> fibres<br />
placage, escaliers, sols,<br />
ameublem<strong>en</strong>t, échelles et<br />
manches d’outils<br />
ameublem<strong>en</strong>t, escaliers,<br />
parquets, pavés <strong>en</strong> bois,<br />
matériaux dérivés<br />
façades extérieures, balcons,<br />
portes d’<strong>en</strong>trées,<br />
f<strong>en</strong>êtres, escaliers, sols et<br />
ameublem<strong>en</strong>t<br />
charp<strong>en</strong>te, construction,<br />
f<strong>en</strong>êtres, sols, revêtem<strong>en</strong>ts<br />
de façades, portes et portails,<br />
ameublem<strong>en</strong>t<br />
portes, portails, f<strong>en</strong>êtres,<br />
bardeaux, escaliers, sols,<br />
lambrissage, ameublem<strong>en</strong>t,<br />
construction avec la terre<br />
charp<strong>en</strong>te, construction,<br />
f<strong>en</strong>êtres, sols, portes,<br />
ameublem<strong>en</strong>t<br />
résistance et élasticité<br />
remarquables, faible retrait,<br />
résiste aux intempéries et<br />
durable <strong>en</strong> immersion<br />
t<strong>en</strong>dre, peu élastique,<br />
faible retrait, fortes s<strong>en</strong>sibilité<br />
aux intempéries, fil<br />
souv<strong>en</strong>t gauchi<br />
dureté et élasticité élevées,<br />
grande résistance à l’usure,<br />
retrait modéré, faible<br />
s<strong>en</strong>sibilité aux intempéries<br />
résistance et dureté élevées,<br />
faible usure, fort<br />
retrait, forte s<strong>en</strong>sibilité à<br />
l’humidité<br />
bonne résistance, bonne<br />
élasticité, retrait modéré,<br />
faible s<strong>en</strong>sibilité aux<br />
intempéries<br />
t<strong>en</strong>dre, faible résistance,<br />
bonne élasticité, faible<br />
retrait, s<strong>en</strong>sibilité aux<br />
intempéries<br />
bonnes résistance et<br />
élasticité, retrait modéré,<br />
résistant aux intempéries,<br />
durable <strong>en</strong> immersion<br />
bonnes résistance et<br />
élasticité, faible retrait, le<br />
plus économique<br />
700 kg/m3<br />
Duram<strong>en</strong><br />
oui<br />
Classe<br />
600 kg/m3 oui 3<br />
690 kg/m3 non 1<br />
750 kg/m3 non 1<br />
530 kg/m3 oui 3<br />
600 kg/m3 non 1<br />
590 kg/m3 oui 3<br />
600 kg/m3 oui 1<br />
n°10 août-septembre 2002<br />
3<br />
15
Connecteur <strong>en</strong><br />
métal pour isoler le<br />
bois du sol<br />
À savoir :<br />
Si l’air d’une pièce, a un taux<br />
d’humidité relative de 50 %,<br />
le taux d’humidité du bois ne<br />
sera que de 8 à 10 %.<br />
En moy<strong>en</strong>ne, les taux d’humidité<br />
du bois vont de 6 à 12<br />
% pour des pièces chauffées<br />
; de 9 à 15 % pour des<br />
pièces intérieures non chauffées<br />
; de 12 à 18 % pour des<br />
élém<strong>en</strong>ts à l’air libre, sous<br />
couvert ; et de plus de 18 %<br />
pour des élém<strong>en</strong>ts exposés<br />
aux intempéries.<br />
D’après l’Habitat écologique<br />
de F. Kurr Éd. Terre Vivante.<br />
16<br />
Prév<strong>en</strong>tion<br />
En ce qui concerne le bois, le vieil adage<br />
“il vaut mieux prév<strong>en</strong>ir que guérir”, semble<br />
tout à fait conv<strong>en</strong>ir (lire l’<strong>en</strong>cadré de Michel<br />
Jambon). Nous l’avons vu, toutes les<br />
ess<strong>en</strong>ces ne se val<strong>en</strong>t pas. <strong>Le</strong> choix d’un<br />
bois doit se faire, dans la mesure du possible,<br />
<strong>en</strong> fonction de sa future utilisation.<br />
S’il est coupé au bon mom<strong>en</strong>t et bi<strong>en</strong><br />
séché, il sera égalem<strong>en</strong>t moins s<strong>en</strong>sible<br />
aux attaques de prédateurs. Malheureusem<strong>en</strong>t, ces<br />
paramètres vont plutôt à l’<strong>en</strong>contre du système classique<br />
où, tout doit se faire le plus rapidem<strong>en</strong>t possible.<br />
Si la prév<strong>en</strong>tion est impossible, inefficace ou<br />
incomplète, alors il faudra traiter. Mais traiter contre<br />
quoi au juste?<br />
L’humidité<br />
<strong>Le</strong> bois est biodégradable, ceci participe à son aspect<br />
d’excell<strong>en</strong>t matériau écologique. Bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, dans<br />
le cas prés<strong>en</strong>t, on apprécie cette particularité du bois,<br />
mais on ne la recherchera pas (que de paradoxes<br />
dans l’esprit des humains !). <strong>Une</strong> des clefs de la durabilité<br />
du matériau bois est donc sa protection contre<br />
l’humidité.<br />
<strong>Le</strong>s champignons<br />
Ceux qui s’attaqu<strong>en</strong>t au bois ont besoin que ce der-<br />
Durabilité naturelle du bois<br />
Traiter ou ne pas traiter ? telle est la question<br />
Pour éviter de transformer, à coup sûr, sa <strong>maison</strong> d’habitation et ses<br />
dép<strong>en</strong>dances (cellier, fruitier, légumier, cave), <strong>en</strong> un local à vivre toxique,<br />
irritant ou allergène, on peut tranquillem<strong>en</strong>t compter sur la durabilité naturelle<br />
du bois.<br />
En fonction de la situation du bois <strong>en</strong> service, on évaluera les risques biologiques<br />
de dégradation occasionnés par des prédateurs du bois :<br />
insectes xylophages et champignons.<br />
On choisira une ess<strong>en</strong>ce de bois, naturellem<strong>en</strong>t durable, résistante dans<br />
la classe d’emploi.<br />
Au mom<strong>en</strong>t de la conception proprem<strong>en</strong>t dite on respectera quelques<br />
règles de mise <strong>en</strong> œuvre pour limiter le développem<strong>en</strong>t des conditions<br />
favorables à la détérioration des bois.<br />
On prévi<strong>en</strong>dra les risques par un <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> et des visites régulières.<br />
Quelques règles ess<strong>en</strong>tielles<br />
pour préserver un ouvrage <strong>en</strong> bois :<br />
· drainage rapide des eaux de ruissellem<strong>en</strong>t : pas de pièges à eau,<br />
pas de stagnation d’humidité,<br />
· v<strong>en</strong>tilation effective, r<strong>en</strong>ouvelée <strong>en</strong> air neuf,<br />
· barrière de coupure de capillarité pour les pièces <strong>en</strong> contact avec les<br />
maçonneries,<br />
· garde au sol d’un minimum de 20 cm pour le bas de mur <strong>en</strong> lames<br />
de bardage ou des pieds de poteau.<br />
· visites de surveillance permettant d’assurer une bi<strong>en</strong> meilleure<br />
pér<strong>en</strong>nité des ouvrages <strong>en</strong> bois, qu’ils soi<strong>en</strong>t neufs ou anci<strong>en</strong>s.<br />
<strong>Une</strong> visite régulière (bi-annuelle par exemple) limite la durée de propagation<br />
d’une év<strong>en</strong>tuelle attaque de prédateurs du bois et permet<br />
une interv<strong>en</strong>tion adaptée. La visite de maint<strong>en</strong>ance permet de repérer<br />
d’év<strong>en</strong>tuelles gouttières qui ré-humidifi<strong>en</strong>t, à chaque pluie, les bois<br />
de charp<strong>en</strong>te. Elle permet de repérer d’év<strong>en</strong>tuelles traces de sciure<br />
au sol qui révèl<strong>en</strong>t la prés<strong>en</strong>ce d’insectes ou de larves xylophages<br />
En conclusion, le choix d’une ess<strong>en</strong>ce de bois naturellem<strong>en</strong>t<br />
durable dans la classe d’emploi requise, combiné au respect des règles<br />
de conception, suivi d’une maint<strong>en</strong>ance régulière produira une habitation<br />
saine et écologique, des habitants plus autonomes et une excell<strong>en</strong>te alternative<br />
face au lobby, peu scrupuleux de la pétrochimie, et de ses filières<br />
de commercialisation.<br />
Michel Jambon<br />
n°10 août-septembre 2002<br />
nier soit à un taux d’humidité de 20 p.100. Seuls des<br />
bois exposés à des fuites d’eau, des gouttières ou<br />
dans des caves mal v<strong>en</strong>tilées, sont donc exposés. En<br />
supprimant les causes d’humidité, on pourra donc se<br />
passer de traitem<strong>en</strong>ts fongicides. <strong>Le</strong>s champignons<br />
les plus courants sont :<br />
- le bleuissem<strong>en</strong>t (colorations superficielles bleu<br />
noires), sans altération des qualités mécaniques du<br />
bois.<br />
- les échauffures (colorations blanchâtres-grisâtres<br />
ou rougeâtres), les qualités mécaniques du bois sont<br />
plus ou moins diminuées.<br />
- les pourritures, dont la dangereuse mérule (brunissem<strong>en</strong>t<br />
et cassure du bois <strong>en</strong> petits parallélépipèdes<br />
rectangles, odeur forte et fétide), la résistance du bois<br />
est atteinte.<br />
<strong>Le</strong>s insectes xylophages<br />
<strong>Le</strong>s insectes xylophages n’ont besoin que d’un taux<br />
d’humidité du bois d’<strong>en</strong>viron 10 p.100. Or, on r<strong>en</strong>contre<br />
un tel taux d’humidité dans les parties non<br />
chauffées de l’habitat, ainsi qu’<strong>en</strong> extérieur. Ce ne<br />
sont pas les insectes qui détruis<strong>en</strong>t le bois, mais leurs<br />
larves qui s’<strong>en</strong> nourriss<strong>en</strong>t, parfois p<strong>en</strong>dant plusieurs<br />
années. Ainsi sous la surface du bois, les galeries<br />
peuv<strong>en</strong>t être importantes, c’est pour cela qu’il est bon<br />
de “sonder” le bois avec un couteau ou un tournevis<br />
pointu. Il est parfois surpr<strong>en</strong>ant de voir des poutres<br />
<strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t attaquées et qui sembl<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>acer de<br />
tomber, mais le duram<strong>en</strong> intact, démontrera à qui<br />
veut bi<strong>en</strong> planter un clou, que sa chute n’est pas pour<br />
demain ! À l’inverse, des bois sains <strong>en</strong> appar<strong>en</strong>ce<br />
peuv<strong>en</strong>t être complètem<strong>en</strong>t détruits de l’intérieur,<br />
c’est souv<strong>en</strong>t le cas de chevrons <strong>en</strong> sapin.<br />
<strong>Le</strong>s trois principaux coléoptères xylophages europé<strong>en</strong>s<br />
sont :<br />
- La vrillette. Elle laisse une multitude de petits trous<br />
d’un millimètre de diamètre. On peut s’apercevoir de<br />
sa prés<strong>en</strong>ce si l’on trouve<br />
des petits tas de sciure<br />
grossière et peu compacte.<br />
Durant la saison<br />
des amours, la vrillette<br />
tape le bois avec sa tête<br />
(ce qui lui vaut le surnom<br />
“d’horloge de la mort”),<br />
le bruit est audible dans<br />
une pièce sil<strong>en</strong>cieuse.<br />
- <strong>Le</strong> lyctus. C’est seulem<strong>en</strong>t<br />
au mom<strong>en</strong>t ou l’insecte<br />
est prêt à sortir,<br />
que de petits trous de deux millimètres de diamètre<br />
légèrem<strong>en</strong>t ovales, trahiss<strong>en</strong>t sa prés<strong>en</strong>ce.<br />
- <strong>Le</strong> capricorne. Qui se détecte lorsque la surface du<br />
bois est percée de trous ovales de six millimètres de<br />
diamètre, remplis de farine de bois très fine et compacte.<br />
<strong>Le</strong> bruit des larves qui grignot<strong>en</strong>t la nuit est<br />
parfaitem<strong>en</strong>t audible.<br />
Cas à part : le termite<br />
Cas particulier puisqu’il ne s’agit pas d’un coléoptère.<br />
<strong>Le</strong> termite ne supporte pas la lumière, il ne sort<br />
jamais se faire bronzer au soleil, c’est pour cela qu’il<br />
est tout blanc et que surtout, on ne s’aperçoit des<br />
dégâts causés que très tard, et parfois trop tard. Il<br />
attaque tous les bois (ainsi que tout ce qui conti<strong>en</strong>t<br />
de la cellulose : carton, <strong>papier</strong> et textile), avec une<br />
préfér<strong>en</strong>ce pour les <strong>en</strong>droit chauds et humides, et les<br />
bois déjà altérés par les champignons. Des systèmes<br />
de traitem<strong>en</strong>ts écologiques exist<strong>en</strong>t (voir page suivante).
Bois traité au CCA<br />
Traitem<strong>en</strong>ts :<br />
att<strong>en</strong>tion danger<br />
À partir du mom<strong>en</strong>t où l’on utilise un produit toxique<br />
pour les champignons ou les insectes, alors il peut y<br />
avoir un risque pour l’être humain. Il faut du reste<br />
faire la distinction <strong>en</strong>tre, d’une part les matières<br />
actives du produit (insecticide, fongicide...), et d’autre<br />
part les solvants qui serviront à les dissoudre. Ces<br />
derniers peuv<strong>en</strong>t être parfois plus toxiques que les<br />
matières actives elles-mêmes.<br />
PCP, lindane et aldrine<br />
On ne peut aborder ce sujet sans faire un petit saut<br />
<strong>en</strong> arrière, histoire de se rafraîchir la mémoire. <strong>Le</strong> 27<br />
juillet 1994, un décret français a interdit la v<strong>en</strong>te au<br />
public des produits de traitem<strong>en</strong>ts fongicides cont<strong>en</strong>ant<br />
du p<strong>en</strong>tachlorophénol (PCP). Utilisé dès les<br />
années 40 (il fallait recycler certaines usines d’armem<strong>en</strong>t),<br />
c’est une tr<strong>en</strong>taine d’années plus tard que les<br />
premiers problèmes ont été r<strong>en</strong>dus publics. Interdit<br />
dès les années 80 dans certains pays, il faudra pourtant<br />
att<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>core une dizaine d’années pour qu’un<br />
décret interdise <strong>en</strong>fin la v<strong>en</strong>te au particulier <strong>en</strong><br />
France. Toutefois il reste autorisé pour les professionnels<br />
pour traiter les charp<strong>en</strong>tes ou l’ossature (pas<br />
<strong>en</strong> contact avec les habitants), ce qui doit obligatoirem<strong>en</strong>t<br />
être précisé sur le docum<strong>en</strong>t commercial.<br />
<strong>Le</strong> PCP a une toxicité aigüe certaine et est extrêmem<strong>en</strong>t<br />
volatil, il accélère les métabolismes, traverse la<br />
peau, est toxique pour le fœtus. Aujourd’hui il est<br />
classé par le C<strong>en</strong>tre international de recherche sur le<br />
cancer dans le groupe 2B “cancérogène possible<br />
pour l’homme”. Il peut cont<strong>en</strong>ir jusqu’à 18 p.100 d’impuretés<br />
(dont des dioxines et des furanes), ce qui<br />
s’ajoute à sa toxicité propre, sans parler des dégâts<br />
<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux.<br />
L’aldrine et le lindane, insecticides issus de la triste<br />
famille du DDT, seront égalem<strong>en</strong>t interdits, <strong>en</strong> 1994<br />
pour le premier, et <strong>en</strong> 1998 pour le second. Ce dernier<br />
intégrera de surcroît le groupe 2B, comme le<br />
PCP.<br />
CCA, créosote et autres<br />
Après cet apéritif décapant, voici le digestif, c’est-àdire<br />
les produits que nous trouvons (<strong>en</strong>core) aujourd’hui.<br />
En tête de liste, les sels Cuivre-chrome-ars<strong>en</strong>ic<br />
(CCA), dont la teinte verdâtre<br />
donnée au bois ne passe pas<br />
inaperçue. En France, comme<br />
dans d’autres pays industrialisés,<br />
la quasi totalité des bois<br />
extérieurs est traité aux CCA,<br />
alors qu’ils sont interdits <strong>en</strong><br />
<strong>Allemagne</strong>. Or l’ars<strong>en</strong>ic pose<br />
quelques problèmes...<br />
D’ailleurs, dans le souci d’appliquer<br />
le principe de précaution,<br />
le 13 juin 2000, le Conseil<br />
supérieur de l’hygiène<br />
publique de France, a interdit<br />
que du bois traité aux CCA<br />
équipe les aires de jeux pour<br />
<strong>en</strong>fants, et a recommandé le<br />
retrait progressif de ceux déjà<br />
<strong>en</strong> place. Mais ri<strong>en</strong> n’est fait<br />
pour les professionnels<br />
et les<br />
bricoleurs qui,<br />
lors de l’usinage<br />
de ces bois, sont<br />
exposés aux<br />
sciures et<br />
fumées cont<strong>en</strong>ant<br />
de l’ars<strong>en</strong>ic.<br />
Sans parler<br />
de la fin de vie<br />
de tels bois, qui<br />
devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des<br />
déchets spéciaux<br />
cont<strong>en</strong>ant<br />
ars<strong>en</strong>ic et chrome.<br />
Brûlés,<br />
leurs fumées et<br />
leurs c<strong>en</strong>dres<br />
devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t elles<br />
aussi de véritables<br />
poisons.<br />
<strong>Le</strong>s créosotes<br />
(huiles brunâtres<br />
issues de la distillation<br />
de gou-<br />
Risques généraux du “bois traité”<br />
Risques directs<br />
Au cours de la manipulation ou après<br />
traitem<strong>en</strong>t réc<strong>en</strong>t :<br />
- par contact cutané,<br />
- par inhalation des poussières.<br />
Par migration des matières actives :<br />
- dans des d<strong>en</strong>rées alim<strong>en</strong>taires au<br />
contact des bois traités (par exemple des<br />
fruits conservés dans des caisses <strong>en</strong><br />
bois)...<br />
Par diffusion des biocides dans l’air de<br />
l’habitation.<br />
Par émission de composés organiques<br />
volatils prov<strong>en</strong>ant de l’évaporation des<br />
substances de dilution.<br />
Risques indirects<br />
Par dispersion dans les sols et l’eau :<br />
bois délavés par les intempéries.<br />
Par dispersion dans l’air : inc<strong>en</strong>dies et<br />
déchets de bois traités.<br />
D’après le Guide de l’Habitat sain,<br />
de Suzanne et Pierre Déoux. Éd. Medieco<br />
drons de houilles), très connues pour leur emploi sur<br />
les traverses de chemins de fer, ou <strong>en</strong>core les<br />
poteaux téléphoniques. À proscrire car elles conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />
des produits dangereux pour la santé, et l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.<br />
Même au jardin, où les traverses sont<br />
souv<strong>en</strong>t recyclées <strong>en</strong> piquets de clôture, elles tu<strong>en</strong>t<br />
les crapauds, escargots...<br />
Et puis il y a les autres : dichlorofluanide (fongicide),<br />
carb<strong>en</strong>dazim (fongicide), esters phosphoriques<br />
(insecticides), ou <strong>en</strong>core oxyde de tributylétain, dont<br />
les effets sur la santé ne serai<strong>en</strong>t pas des moindres.<br />
À ces matières actives s’ajout<strong>en</strong>t de plus des solvants<br />
organiques (comme le white spirit), émetteurs<br />
de composés organiques volatils.<br />
La question des pyréthrinoïdes<br />
D’autres produits à base de matières actives moins<br />
toxiques sont v<strong>en</strong>us remplacer le PCP et le lindane,<br />
c’est le cas des pyréthrinoïdes. Dans cette famille on<br />
trouve la perméthrine, et la cyperméthrine, qui à elles<br />
deux, représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t 20 p.100 du chiffre d’affaire mondial<br />
des pesticides (!). Il semblerait que les risques<br />
pour la santé des habitants et l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t soi<strong>en</strong>t<br />
très faibles <strong>en</strong> raison notamm<strong>en</strong>t de la grande dilution<br />
de matières actives dans les produits de traitem<strong>en</strong>t.<br />
De plus, à l’inverse du PCP, les pyréthrinoïdes ne<br />
sont pas volatils. Aucun effet à long terme n’aurait été<br />
signalé à ce jour.<br />
<strong>Le</strong> C<strong>en</strong>tre international de recherche sur le cancer a<br />
classé la perméthrine dans le groupe 3 : “substances<br />
non classifiables quant à leur cancerogénicité”. Alors<br />
que l’Ag<strong>en</strong>ce américaine de protection de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />
a classé la perméthrine et la cyperméthrine,<br />
dans le groupe C des cancérogènes possibles pour<br />
des utilisations alim<strong>en</strong>taires. En revanche la perméthrine<br />
est aussi classée dans les cancérogènes possibles<br />
pour les utilisations non alim<strong>en</strong>taires. C’est là<br />
toute la nuance <strong>en</strong>tre le risque et le danger. Lorsque<br />
le produit est réservé aux charp<strong>en</strong>tes ou à l’ossature,<br />
même si la toxicité existe, il n’y a pas de risque pour<br />
l’habitant. Il n’<strong>en</strong> est pas de même pour l’applicateur<br />
qui sera lui, directem<strong>en</strong>t exposé.<br />
n°10 août-septembre 2002 17
18<br />
Traitem<strong>en</strong>ts sans risques<br />
Sel de bore<br />
Il se prés<strong>en</strong>te sous la forme d’une poudre blanche qui<br />
se dilue dans l’eau. Inodore et incolore, il est utilisé<br />
depuis des déc<strong>en</strong>nies outre-Atlantique, pour ses propriétés<br />
fongicides, insecticides et ignifugeantes. Son<br />
inconvéni<strong>en</strong>t majeur est qu’il se délave facilem<strong>en</strong>t à<br />
l’eau. Des recherches sont <strong>en</strong> cours pour améliorer la<br />
fixation du bore. On ne lui connaîtrait aucun risque<br />
pour la santé (sauf par ingestion <strong>en</strong> grande quantité),<br />
ni pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.<br />
Contre les termites<br />
Des appâts de cellulose imprégnés d’un insecticide<br />
qui bloque la mue du termite, sont déposés sur leur<br />
chemin. Ram<strong>en</strong>és à la termitière, ils seront bi<strong>en</strong>tôt<br />
mangés par l’<strong>en</strong>semble de la colonie, qui sera alors<br />
<strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t détruite. Ceci sans pollution du sol, et<br />
sans risque pour la santé (contrairem<strong>en</strong>t aux autres<br />
traitem<strong>en</strong>ts chimiques).<br />
<strong>Une</strong> autre technique consiste à déposer un film épais<br />
de polyéthylène <strong>en</strong>duit de perméthrine, ainsi que des<br />
granulés autour des points de passages possibles<br />
des termites, au mom<strong>en</strong>t de la construction, sous les<br />
fondations.<br />
<strong>Une</strong> autre méthode prov<strong>en</strong>ant d’Australie (pays particulièrem<strong>en</strong>t<br />
touché), repose sur la mise <strong>en</strong> place<br />
d’une couche de petits grains de granit, qui bless<strong>en</strong>t<br />
l’insecte lorsqu’il t<strong>en</strong>te de passer.<br />
La patine de l’indi<strong>en</strong>, produit non toxique qui “pétrifie”<br />
le bois, serait égalem<strong>en</strong>t efficace contre les termites.<br />
<strong>Le</strong> bois chauffé à haute température<br />
Appelé à tort bois rétifié (car c’est le nom d’un fabricant),<br />
son principe est basé sur le chauffage du bois<br />
à des températures allant de 180 à 280 °C, ce qui<br />
modifie sa composition chimique, et sa couleur (il<br />
devi<strong>en</strong>t brun). Ce traitem<strong>en</strong>t le r<strong>en</strong>d hydrofuge, il<br />
devi<strong>en</strong>t ins<strong>en</strong>sible aux champignons et aux xylophages<br />
(sauf les termites). Cela semble intéressant<br />
pour les caillebotis, les bardages, et autres applications<br />
du bois <strong>en</strong> extérieur. Cep<strong>en</strong>dant, le traitem<strong>en</strong>t le<br />
r<strong>en</strong>d plus cassant.<br />
<strong>Le</strong> formaldéhyde<br />
Base de nombreuses colles utilisées dans les dérivés<br />
du bois, le formaldéhyde <strong>en</strong>traîne des émissions de<br />
formol. <strong>Le</strong>s panneaux émett<strong>en</strong>t alors du gaz p<strong>en</strong>dant<br />
plusieurs années (même si cela diminue avec le<br />
temps), phénomène acc<strong>en</strong>tué par la chaleur et l’humidité<br />
intérieure. Un revêtem<strong>en</strong>t superficiel diminuera le<br />
dégazage.<br />
Ce gaz allergène a une odeur piquante, irrite les yeux<br />
et la gorge. Il provoque des nausées, céphalées,<br />
insomnies, eczéma, asthme... la liste des maux est<br />
malheureusem<strong>en</strong>t très longue. Il est classé dans le<br />
groupe 2A (cancérogène probable).<br />
Aujourd’hui, les panneaux émettant moins de 0,1 ppm<br />
(partie pour million de formaldéhyde par mètre cube<br />
d’air ambiant) sont catalogués <strong>en</strong> classe d’émission<br />
E1. Mais att<strong>en</strong>tion, cela ne ti<strong>en</strong>t pas du tout compte du<br />
nombre de panneaux r<strong>en</strong>fermant de la colle, qui peuv<strong>en</strong>t<br />
se trouver dans une même pièce.<br />
En France il n’existe pas de réglem<strong>en</strong>tation quant aux<br />
émissions de formaldéhyde des matériaux. Alors que<br />
l’<strong>Allemagne</strong> publiait sa première directive <strong>en</strong> 1980...<br />
n°10 août-septembre 2002<br />
<strong>Le</strong>s dérivés du bois<br />
Produits issus de copeaux, de sciures ou d’autres<br />
déchets du bois, ils permett<strong>en</strong>t de recycler ou d’utiliser<br />
des sous-produits du bois, qui provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t principalem<strong>en</strong>t<br />
des scieries et des coupes d’éclaircissage.<br />
Toutefois, pour les transformer <strong>en</strong> panneaux, il est<br />
nécessaire d’utiliser un liant. Et c’est justem<strong>en</strong>t ce<br />
dernier qui peut poser des problèmes...<br />
Panneau de particules<br />
Souv<strong>en</strong>t appelé “aggloméré», c’est le plus économique<br />
des dérivés du bois. Il est obt<strong>en</strong>u par pressage<br />
à plat ou extrusion, après avoir été mélangé au<br />
liant. Utilisé à l’état brut pour la fabrication de planchers<br />
ou cloisons. On l’emploie beaucoup pour réaliser<br />
des plans de travail, des étagères, ou du mobilier.<br />
Bref il est partout. Et c’est un problème, car il est lié<br />
avec des colles d’urée-formaldéhyde (ou mélamineformaldéhyde,<br />
moins toxique, pour ceux résistant à<br />
l’humidité).<br />
Panneau de fibres<br />
Il est composé de fibres très fines qui après avoir été<br />
bouillies, sont mélangées à un liant, séchées, puis<br />
<strong>en</strong>fin compressées.<br />
<strong>Le</strong> panneau de fibres dures est rarem<strong>en</strong>t employé,<br />
contrairem<strong>en</strong>t au panneau de fibres de d<strong>en</strong>sité<br />
moy<strong>en</strong>ne (ou MDF, ou médium), qui est le dérivé de<br />
bois aux applications les plus variées. Il est utilisé<br />
pour l’aménagem<strong>en</strong>t et l’ameublem<strong>en</strong>t intérieur. Mais<br />
tout comme le panneau de particules, la colle utilisée<br />
est à base d’urée-formaldéhyde. De plus pour assurer<br />
une bonne liaison des fibres, il doit y avoir saturation<br />
de formaldéhyde dans la colle. Il déti<strong>en</strong>t donc la<br />
palme du matériau le plus émetteur de formaldéhyde.<br />
Pour finir, les poussières causées lors de l’usinage de<br />
ce type de panneau, sont très fines, et donc particulièrem<strong>en</strong>t<br />
dangereuses.<br />
À noter qu’un fabricant propose un panneau de fibres<br />
de moy<strong>en</strong>ne d<strong>en</strong>sité, avec une t<strong>en</strong>eur de formaldéhyde<br />
quasim<strong>en</strong>t nulle (1 mg / 100 gr au lieu de 9 mg<br />
habituellem<strong>en</strong>t) : le Medite «ZF», pour Zéro<br />
Formaldéhyde (voir adresses).<br />
Panneau mou de fibres de bois<br />
Fabriqué sans liant, il est aggloméré avec sa propre<br />
résine. Utilisé surtout pour l’isolation thermique et<br />
phonique. Idéal <strong>en</strong> sous-toiture.<br />
Panneau de contreplaqué<br />
Il est composé de trois couches de bois (souv<strong>en</strong>t exotique,<br />
parfois <strong>en</strong> pin ou <strong>en</strong> bouleau), collées <strong>en</strong> s<strong>en</strong>s<br />
alterné. Sa structure <strong>en</strong> couche réduit les émanations<br />
de formaldéhyde. Celui qui résiste à l’humidité est<br />
collé avec du phénol-formaldéhyde, il a de plus<br />
faibles émissions que celui conçu pour l’intérieur qui<br />
est collé avec de l’urée-formaldéhyde.<br />
Panneau de lamellé-collé<br />
Ce sont des planchettes de bois qui sont découpées<br />
<strong>en</strong> long, <strong>en</strong>collées puis assemblées <strong>en</strong>tre elles. On<br />
utilise ce panneau pour la fabrication de plateaux de<br />
tables ou de plans de travail. La colle résorcine qu’il<br />
conti<strong>en</strong>t est plus stable <strong>en</strong> terme d’émission de formaldéhyde<br />
(mais allergisante et irritative pour l’applicateur),<br />
de plus elle s’y trouve <strong>en</strong> moins grande quan-
Plaque d’OSB et<br />
son «marquage»,<br />
Ici OSB/3<br />
tité. Cep<strong>en</strong>dant, le lamellé-collé reçoit le même traitem<strong>en</strong>t<br />
insecticide qu’un bois massif.<br />
Panneau OSB ou «à copeaux<br />
ori<strong>en</strong>tés»<br />
(souv<strong>en</strong>t appelé “triply”, nom d’une marque)<br />
L’Ori<strong>en</strong>ted strand board (OSB), ti<strong>en</strong>t son nom des<br />
trois couches croisées de lamelles de pin qui le compos<strong>en</strong>t.<br />
Ce qui lui permet d’obt<strong>en</strong>ir une résistance<br />
beaucoup plus élevée que les panneaux de particules.<br />
Classification des panneaux OSB<br />
La norme europé<strong>en</strong>ne NF EN 300, définit quatre<br />
classes :<br />
- OBS/1 : panneaux utilisés <strong>en</strong> intérieur <strong>en</strong> milieu<br />
ambiant sec<br />
- OSB/2 : panneaux porteurs utilisés <strong>en</strong> milieu<br />
ambiant sec<br />
- OSB/3 : panneaux porteurs utilisés <strong>en</strong> milieu<br />
ambiant humide<br />
- OSB/4 : panneaux porteurs, fortem<strong>en</strong>t sollicités,utilisés<br />
<strong>en</strong> milieu ambiant humide<br />
<strong>Le</strong>s deux derniers émett<strong>en</strong>t généralem<strong>en</strong>t moins de<br />
formaldéhyde.<br />
L’OSB <strong>en</strong> détail<br />
Ce panneau ayant soulevé une<br />
polémique au mois de mai, lors<br />
d’un forum sur l’écohabitat<br />
organisé par la fédération<br />
Kerya’ch à Carhaix . Nous<br />
avons décidé de lui accorder<br />
une place plus importante que<br />
les autres, profitant égalem<strong>en</strong>t<br />
d’un test très intéressant réalisé<br />
par nos voisins allemands...<br />
Test extrait de “Ökotest<br />
Ratgeber Bau<strong>en</strong>, Wohn<strong>en</strong><br />
R<strong>en</strong>ovier<strong>en</strong>” numéro 2,<br />
novembre 2001<br />
Pour son test, la revue allemande Oekotest a fait<br />
analyser sept plaques OSB <strong>en</strong> chambre d’essai<br />
d’émission. Deux types d’émissions ont été mesurées<br />
: celles après trois jours (correspondant à la<br />
situation après la pose), et celles après 28 jours (à la<br />
fin de cette période, elles rest<strong>en</strong>t constantes p<strong>en</strong>dant<br />
longtemps).<br />
L’utilisation d’une moindre quantité de colle est souv<strong>en</strong>t<br />
citée comme l’un des grands avantages des<br />
plaques OSB. <strong>Le</strong>s colles utilisées pour leur fabrication<br />
ne sont pas tout à fait les mêmes que celles utilisées<br />
pour d’autres dérivés du bois. Pour la couche<br />
c<strong>en</strong>trale des plaques OSB, on utilise des colles au<br />
polyuréthane. Elles sont résistantes à l’eau, et ne<br />
sont pas nocives pour l’habitant. Cep<strong>en</strong>dant, leur<br />
fabrication est problématique pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,<br />
car elle nécessite l’utilisation d’isocyanates. Ces dernières<br />
sont libérées lors de la fabrication de la colle,<br />
et sont très allergisantes pour celui qui les fabriqu<strong>en</strong>t.<br />
Oekotest a fait scier les plaques OSB, et analysé l’air<br />
à la sortie de la soufflerie des scies (circulaires), pour<br />
savoir si des traces d’isocyanates s’y trouvai<strong>en</strong>t, et<br />
pouvai<strong>en</strong>t être dangereuses pour l’utilisateur.<br />
<strong>Le</strong>s résultats (voir le tableau)<br />
- globalem<strong>en</strong>t, les plaques OSB ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t leur promesses<br />
: m<strong>en</strong>tion “très bi<strong>en</strong>” ou “bi<strong>en</strong>”, à cinq des<br />
sept produits examinés,<br />
- le résultat de l’essai<br />
“scie” est positif : pas de<br />
prés<strong>en</strong>ce d’isocyanates.<br />
Ce qui n’ôte pas aux<br />
colles polyuréthanes leur<br />
toxicité pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,<br />
- bonne nouvelle au<br />
niveau formaldéhyde :<br />
seulem<strong>en</strong>t un produit est<br />
au-dessus de 0,05 ppm<br />
(partie pour million) après<br />
trois jours. Par contre,<br />
tous les produits sont largem<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong>-dessous au<br />
bout de 28 jours, ils<br />
répond<strong>en</strong>t donc aux exig<strong>en</strong>ces<br />
du label “l’ange<br />
bleu”(écolabel allemand),<br />
- <strong>en</strong> ce qui concerne les<br />
composés organiques<br />
volatils (somme de toutes<br />
les substances volatiles pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t nocives), ils<br />
provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t ici, directem<strong>en</strong>t des ess<strong>en</strong>ces des bois<br />
utilisés, d’autres sont issus d’additifs ou de souillures.<br />
Deux des sept produits testés ont dépassé la valeur<br />
référ<strong>en</strong>tielle de l’office fédéral de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t au<br />
bout de 28 jours,<br />
- certaines plaques ont émis des substances clairem<strong>en</strong>t<br />
nocives après la pose. Oekotest m<strong>en</strong>tionne<br />
toutes celles qui dépassai<strong>en</strong>t plus 200 µg d’hydrocarbures<br />
aromatiques, et 200 µg de delta-3-Car<strong>en</strong> au<br />
bout de trois jours. Sachant que cette référ<strong>en</strong>ce de<br />
trois jours n’est à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> considération que pour<br />
l’applicateur. L’habitant n’est concerné que par celle<br />
de 28 jours (le test n’<strong>en</strong> fait pas m<strong>en</strong>tion),<br />
- des émissions d’aldéhydes (forte odeur) comme<br />
l’hexanal, ont été trouvées dans les plaques. Elles<br />
provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t du bois et ne sont pas nocives (sauf <strong>en</strong><br />
grande conc<strong>en</strong>tration), d’après les connaissances<br />
actuelles. Mais il faut pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> considération un<br />
dérangem<strong>en</strong>t dû à cette forte odeur. D’autant plus<br />
qu’il suffirait de quelques petits changem<strong>en</strong>ts dans le<br />
processus de fabrication, pour facilem<strong>en</strong>t éviter ces<br />
n°10 août-septembre 2002 19
*La SAPO reconnaît<br />
aux côtés des actions<br />
de capital, des actions<br />
de travail, propriété collective<br />
des travailleurs<br />
de l'<strong>en</strong>treprise. À<br />
Ambiance Bois, il y a<br />
autant d'actions de travail<br />
que d'actions de<br />
capital. <strong>Le</strong>s décisions<br />
sont donc prises à égalité<br />
par les g<strong>en</strong>s qui travaill<strong>en</strong>t<br />
dans l'<strong>en</strong>treprise,<br />
et ceux qui ont<br />
aménés de l'arg<strong>en</strong>t au<br />
démarrage.<br />
20<br />
Du local...<br />
Made in Ambiance Bois<br />
Du mélèze pour le lambris, le parquet, le bardage, ou<br />
le bardeau (tuile <strong>en</strong> bois). Du douglas pour l’ossature,<br />
la charp<strong>en</strong>te, ou le solivage. Ici le bois est non<br />
seulem<strong>en</strong>t utilisé pour les usages où il est naturellem<strong>en</strong>t<br />
(sans traitem<strong>en</strong>t) le plus performant et le plus<br />
adapté ; mais la façon dont il est produit lui donne<br />
une teinte particulière.<br />
Lumière sur ce bois à l’ambiance originale, <strong>en</strong> prov<strong>en</strong>ance<br />
du cœur du Limousin.<br />
En 1988, six personnes originaires de la<br />
région parisi<strong>en</strong>ne, décid<strong>en</strong>t de s’installer dans la<br />
Creuse dans l’objectif de “travailler autrem<strong>en</strong>t”. Ils<br />
cré<strong>en</strong>t Ambiance Bois, et pour rester <strong>en</strong> cohér<strong>en</strong>ce<br />
avec leur idée, dénich<strong>en</strong>t une forme juridique peu<br />
connue : la Société anonyme à participation ouvrière<br />
(SAPO*), qui existe pourtant depuis 1917.<br />
“<strong>Le</strong> choix de la Creuse est le fruit du hasard des r<strong>en</strong>contres,<br />
mêlé à l’<strong>en</strong>vie de participer au développem<strong>en</strong>t<br />
local, et à des bons contacts dans la région”,<br />
nous raconte Rémi, l’un des perman<strong>en</strong>ts. “<strong>Le</strong> choix<br />
de travailler le bois va de soi lorsque l’on se trouve<br />
sur le plateau de Millevaches, où la forêt est très prés<strong>en</strong>te.<br />
Pourtant, le bois ne fait pas partie de la culture<br />
de ce coin du Limousin, et le bâtim<strong>en</strong>t où s’est établi<br />
Ambiance Bois <strong>en</strong> est une bonne illustration.<br />
D’abord occupé <strong>en</strong> tant que ferme, il devi<strong>en</strong>dra<br />
<strong>en</strong>suite une pépinière, pour se transformer, logiquem<strong>en</strong>t,<br />
<strong>en</strong> scierie.”<br />
Pour se lancer dans l’av<strong>en</strong>ture, les premières personnes<br />
du groupe ont dû faire des formations pour<br />
appr<strong>en</strong>dre le sciage, l’affutage, la conduite de poids<br />
lourds, les techniques forestières, ou <strong>en</strong>core la gestion<br />
d’<strong>en</strong>treprise. La volonté de “travailler autrem<strong>en</strong>t”,<br />
v<strong>en</strong>ant s’ajouter à tout cela : il n’y a pas de rapport<br />
hiérarchique, les salaires sont égaux, et on trouve<br />
égalem<strong>en</strong>t une polyval<strong>en</strong>ce dans les tâches.<br />
Aujourd’hui, Ambiance Bois compte 19 salarié-e-s. Il<br />
n’y a pas de recrutem<strong>en</strong>t, l’accroissem<strong>en</strong>t du personnel<br />
est le fruit de r<strong>en</strong>contres, pas de la demande<br />
du marché.<br />
“Bi<strong>en</strong> sûr, nous savons que nous sommes dans un<br />
monde clairem<strong>en</strong>t économique, Ambiance Bois est<br />
une <strong>en</strong>treprise, mais ici c’est surtout la façon de produire<br />
qui nous intéresse”, explique Rémi. “La plupart<br />
d’<strong>en</strong>tre nous est à temps partiel.<br />
Travailler autrem<strong>en</strong>t c’est aussi<br />
travailler moins pour participer à<br />
la vie de la gestion de la commune,<br />
à la télévision locale<br />
(Télé Millevaches), à la halte<br />
garderie, ou <strong>en</strong>core au cinéma<br />
de la petite ville voisine.” Puis il<br />
rajoute pour conclure “<strong>Le</strong> fait<br />
d’exister montre qu’il est possible<br />
de faire différemm<strong>en</strong>t. En<br />
fait, nous ne sommes pas un<br />
modèle, mais un exemple.”<br />
Pour partager le savoir acquis,<br />
Ambiance Bois fait partie du<br />
réseau REPAS. <strong>Le</strong> Réseau d’Échanges<br />
et de pratiques alternatives<br />
et solidaires qui propose dans une dizaine d’<strong>en</strong>treprises,<br />
un compagnonnage pour les 18-25 ans. En<br />
outre, ils propos<strong>en</strong>t des stages pour les autoconstructeurs<br />
désireux de bâtir leur <strong>maison</strong> <strong>en</strong> bois (voir<br />
égalem<strong>en</strong>t : adresses).<br />
n°10 août-septembre 2002<br />
... au global<br />
Bois tropicaux<br />
Quelles forêts se cach<strong>en</strong>t derrière le bois que nous<br />
consommons ?<br />
Alors que l’importance des écosystèmes forestiers<br />
tropicaux est internationalem<strong>en</strong>t reconnue, la déforestation<br />
se poursuit à un rythme peu <strong>en</strong>courageant<br />
pour l'av<strong>en</strong>ir. Et si nos modes de consommation<br />
avai<strong>en</strong>t un li<strong>en</strong> direct avec la déforestation des forêts<br />
tropicales?<br />
<strong>Une</strong> déforestation galopante<br />
Selon la FAO, la perte annuelle de forêts naturelles<br />
est estimée à 16,1 millions d'hectares pour la déc<strong>en</strong>nie<br />
1990-2000 et les pays tropicaux sont les principales<br />
victimes de cette déforestation. <strong>Le</strong>s causes<br />
principales de la déforestation dans les forêts tropicales<br />
sont multiples : agriculture sur brûlis, défrichages<br />
pour se procurer des terres agricoles, exploitation<br />
industrielle du bois, etc. P<strong>en</strong>dant longtemps, la<br />
pauvreté a été prés<strong>en</strong>tée comme une cause première<br />
de la déforestation, les brûlis étant dénoncés<br />
comme la principale pratique destructrice <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drée<br />
exclusivem<strong>en</strong>t par les populations locales. La FAO<br />
estime aujourd'hui que l'exploitation industrielle du<br />
bois est responsable de 10 p.100 de la déforestation<br />
et la Banque mondiale id<strong>en</strong>tifie dans son dernier rapport<br />
d'évaluation de la stratégie forestière, la libéralisation<br />
du commerce du bois comme une des causes<br />
principales du déboisem<strong>en</strong>t et de la dégradation des<br />
forêts. Au Gabon, on estime par exemple que la production<br />
industrielle commerciale de bois a pratiquem<strong>en</strong>t<br />
doublé au cours des 10 dernières années. En<br />
1999, trois-quarts des forêts gabonaises étai<strong>en</strong>t attribuées<br />
et destinées à l'exploitation industrielle et 80<br />
p.100 du bois exploité destiné à l'exportation.<br />
Pour une consommation responsable<br />
Particuliers et collectivités français sont de gros<br />
consommateurs de ces bois d'importation. Alors que<br />
l'Union europé<strong>en</strong>ne représ<strong>en</strong>te un tiers, <strong>en</strong> valeur,<br />
des importations mondiales de bois tropicaux, la<br />
France partage avec le Royaume-Uni la première<br />
place au sein de l'Union europé<strong>en</strong>ne avec 15 p.100<br />
des importations. La France est égalem<strong>en</strong>t deuxième<br />
importateur mondial de bois africain après la<br />
Chine. M<strong>en</strong>uiseries, parqueterie, mobilier de jardin,<br />
pâte à <strong>papier</strong>... les usages de bois tropicaux sont<br />
nombreux et la demande croissante. L'explosion de<br />
la demande ne va pas sans poser des problèmes
<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux et sociaux dans les pays producteurs<br />
d'où la nécessité de rep<strong>en</strong>ser nos modes de<br />
consommation :<br />
- S'informer sur le bois et son origine. <strong>Le</strong>s distributeurs<br />
sont officiellem<strong>en</strong>t obligés d'afficher le nom de<br />
l'ess<strong>en</strong>ce forestière commercialisée et son pays<br />
d'origine. N'hésitez pas à demander des informations<br />
sur les modes de gestion forestière même si le v<strong>en</strong>deur<br />
n'<strong>en</strong> est lui-même souv<strong>en</strong>t pas informé.<br />
- Vérifier que l'ess<strong>en</strong>ce n'est pas inscrite dans les<br />
annexes de la Conv<strong>en</strong>tion CITES* et sur la liste<br />
rouge de l'UICN*<br />
- Privilégier l'utilisation de bois de proximité. <strong>Le</strong> bois<br />
est un matériau recyclable et r<strong>en</strong>ouvelable et son utilisation<br />
reste à promouvoir. Ces qualités ne doiv<strong>en</strong>t<br />
toutefois pas être réduites à néant par une exploitation<br />
destructrice dans certains pays et un transport<br />
maritime prés<strong>en</strong>tant un fort coût écologique. De<br />
nombreux bois de nos régions prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t aujourd'hui<br />
les qualités techniques pour un usage <strong>en</strong> extérieur<br />
(voir page 15).<br />
- Utiliser des bois certifiés FSC (Forest Stewardship<br />
Council) pour les bois tropicaux. <strong>Le</strong> label FSC garantit<br />
que le bois provi<strong>en</strong>t de forêts où l'exploitation n'a<br />
pas généré d'impacts négatifs économiques, sociaux<br />
ou <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux non comp<strong>en</strong>sés sur la forêt et<br />
ses populations. Il est important de guetter les<br />
fausses appellations garantissant une gestion<br />
durable des forêts tropicales. Pour les meubles de<br />
jardins <strong>en</strong> teck, très à la mode actuellem<strong>en</strong>t, la m<strong>en</strong>tion<br />
«prov<strong>en</strong>ant d'une plantation» n'est <strong>en</strong> ri<strong>en</strong> une<br />
garantie de gestion durable de la forêt.<br />
- Relayer la campagne des Amis de la Terre «Bâtir<br />
sans détruire». Cette campagne s'adresse aux collectivités<br />
territoriales afin qu'elles adopt<strong>en</strong>t une résolution<br />
réglem<strong>en</strong>tant leur politique d'achats publics de<br />
bois. <strong>Le</strong>s administrations publiques représ<strong>en</strong>tant 18<br />
p.100 de la consommation de bois <strong>en</strong> Europe, leur<br />
<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t a un impact important pour la protection<br />
des forêts tropicales. De nombreuses villes françaises,<br />
dont Paris et Lyon, ont déjà décidé de ne plus<br />
contribuer à la surexploitation de ces écosystèmes<br />
exceptionnels.<br />
Frédéric Castell<br />
De l’association <strong>Le</strong>s Amis de la Terre<br />
À lire égalem<strong>en</strong>t l’article paru dans le n°6 de La Maison écologique<br />
FAO : Organisation des Nations unis pour l’alim<strong>en</strong>tation et l’agriculture<br />
CITES : Conv<strong>en</strong>tion sur le commerce international des espèces de<br />
faunes et de flore sauvages m<strong>en</strong>acées d’extinction.<br />
UINC : Union internationale de conservation de la nature<br />
Conclusion<br />
Avec cette dernière partie sur la démarche de<br />
consommation responsable, Frédéric Castell nous<br />
apporte une phrase conclusive sur un plateau :<br />
«choisir du bois, ou un dérivé, revi<strong>en</strong>t à poser un<br />
acte à la fois écologique et citoy<strong>en</strong> (du monde)».<br />
En espérant que vous n’ayez pas perdu le fil…<br />
<br />
Yvan Saint-Jours et Barabra Peschke<br />
Merci à Michel Jambon, Frédéric Castell des Amis de la Terre, Anne<br />
Diaz de Éco<strong>maison</strong> à Limoux pour ces informations, et Suzanne<br />
Déoux pour sa relecture att<strong>en</strong>tive.<br />
Pour aller plus loin<br />
Adresses<br />
Ambiance Bois<br />
Route d’Eymoutier 23340 Faux la Montagne<br />
05 55 67 94 06<br />
Amis de la Terre 2 bis rue Jules Ferry - 93100<br />
Montreuil. Tél. 01 48 51 32 22<br />
Campagne forêts tropicales des Amis de la Terre :<br />
www.amisdelaterre.org ; www.certifiedwood.org<br />
CTBA C<strong>en</strong>tre technologique du bois et de l’ameublem<strong>en</strong>t.<br />
Allée Boutaut - 33300 Bordeaux<br />
05 56 43 63 00 - www.ctba.fr<br />
CNDB Comité national du développem<strong>en</strong>t du bois<br />
6 av<strong>en</strong>ue St-Mandé - 75012 Paris<br />
01 53 17 19 60<br />
Medite ZF (zéro formaldéhyde)<br />
Weyerhaeusermed Fax : 05 58 07 91 36<br />
Livres<br />
- <strong>Le</strong> Guide de l’habitat sain de Suzanne et Pierre<br />
Déoux : Pour tout savoir sur le bois et la santé.<br />
Aux Éditions Medieco (voir page 7 du n°9)<br />
- Ambiance Bois, le travail <strong>en</strong> partage. L’av<strong>en</strong>ture<br />
d’un collectif autogéré.<br />
Aux Éditions Utovie - 40320 Bats<br />
Sites<br />
Certification forestière FSC :<br />
www.fscoax.org<br />
Situation des forêts du monde <strong>en</strong> 2001 :<br />
www.fao.org<br />
n°10 août-septembre 2002<br />
21
22<br />
R <strong>en</strong>cont re à l’ horizo n<br />
<strong>Allemagne</strong> : <strong>Le</strong> Quartier<br />
<strong>Vauban</strong> à Freiburg<br />
Transformer les épées <strong>en</strong> charrues...<br />
et les casernes <strong>en</strong> habitats écologiques<br />
Anci<strong>en</strong>ne caserne<br />
«recyclée», avec<br />
rambarde d’escalier<br />
<strong>en</strong> ferronerie de<br />
récupération...<br />
Au premier plan,<br />
parking non-imperméable<br />
avec des<br />
pavés <strong>en</strong>gazonnés.<br />
Pour m<strong>en</strong>er son projet à bi<strong>en</strong>, la municipalité de<br />
Freiburg a posé quelques conditions pour les <strong>maison</strong>s<br />
du <strong>quartier</strong> <strong>Vauban</strong>, qu’elles soi<strong>en</strong>t neuves ou<br />
rénovées : elles doiv<strong>en</strong>t au moins répondre au standard<br />
“basse énergie”, donc consommer moins de 65<br />
kWh/m2. Quelques habitant-e-s vont bi<strong>en</strong> plus loin<br />
dans cette démarche écologique. Ainsi on trouve<br />
quelques <strong>maison</strong>s dîtes “passives” (sans chauffage<br />
conv<strong>en</strong>tionnel), qui consomm<strong>en</strong>t <strong>en</strong>viron 15<br />
kWh/m2.<br />
L’originalité du <strong>quartier</strong> vi<strong>en</strong>t d’une part de<br />
ses aspects écologiques et d’autre part de la multitude<br />
d’initiatives et de groupes différ<strong>en</strong>ts qui construis<strong>en</strong>t,<br />
habit<strong>en</strong>t et anim<strong>en</strong>t le <strong>quartier</strong> au niveau social<br />
et culturel. On y trouve des <strong>maison</strong>s à deux ou trois<br />
étages <strong>en</strong> bande continue, construites par des<br />
“groupes de construction”. Chaque groupe est<br />
constitué d’une douzaine de propriétaires (souv<strong>en</strong>t<br />
des familles) qui ont acheté un terrain dans le <strong>quartier</strong>.<br />
Avantages : on choisit ses voisins avant de<br />
n°10 août-septembre 2002<br />
Après le départ des troupes françaises<br />
du <strong>quartier</strong> <strong>Vauban</strong> <strong>en</strong> 1992,<br />
Freiburg, petite ville universitaire<br />
allemande près de la forêt noire,<br />
acheta le terrain dʼune superficie de<br />
38 hectares. Dessus sʼy trouvai<strong>en</strong>t<br />
les anci<strong>en</strong>s bâtim<strong>en</strong>ts des militaires<br />
ainsi que des hangars, construits<br />
par les nazis <strong>en</strong> 1935, et récupérés<br />
par les français <strong>en</strong> 1945. Lʼobjectif<br />
de la municipalité : créer un <strong>quartier</strong><br />
“modèle” au niveau écologique,<br />
près du c<strong>en</strong>tre ville (à trois kilomètres)<br />
pour des groupes sociaux<br />
différ<strong>en</strong>ts. <strong>Le</strong> <strong>quartier</strong> devrait héberger<br />
5 000 habitant-e-s à lʼhorizon<br />
2006. Aujourdʼhui, il <strong>en</strong> abrite près<br />
de 3 000.<br />
construire, et le coût de la construction, <strong>en</strong> particulier<br />
pour les aspects écologiques (matériaux, installations<br />
solaires,...) baisse considérablem<strong>en</strong>t du fait de<br />
la taille du projet. Des espaces de jeux et des jardins<br />
communs devant les <strong>maison</strong>s permett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> outre<br />
une libre circulation des <strong>en</strong>fants.<br />
Un groupe de propriétaires, nommé<br />
“Wohn<strong>en</strong> und Arbeit<strong>en</strong> (“habiter et travailler”) a réalisé,<br />
dans son bâtim<strong>en</strong>t neuf, des installations solaires<br />
et une c<strong>en</strong>trale à biogaz, recyclant ainsi les matières<br />
fécales des W.C. Et, suite à l’initiative et l’interv<strong>en</strong>tion<br />
du “Forum <strong>Vauban</strong>” (une initiative d’habitant-e-s<br />
du <strong>quartier</strong>), l’approvisionnem<strong>en</strong>t du <strong>quartier</strong> <strong>en</strong><br />
énergie se fera bi<strong>en</strong>tôt par une c<strong>en</strong>trale électrique et<br />
thermique à cogénération, alim<strong>en</strong>tée par du bois ou<br />
du gaz.<br />
Il y a aussi les H.L.M. de la commune, des<br />
foyers pour étudiant-e-s, une coopérative de<br />
construction locative et des initiatives de locataires<br />
très originales comme la SUSI (Selbstverwaltete<br />
unabhängige Siedlungsinitiative : “initiative de logem<strong>en</strong>t<br />
autogérée et indép<strong>en</strong>dante”) que nous vous<br />
prés<strong>en</strong>tons ici.
Norbert Raut<strong>en</strong>berg<br />
Construire sans<br />
capital : mode<br />
d’emploi<br />
Nous arrivons au Quartier<br />
<strong>Vauban</strong> <strong>en</strong> bus, par une<br />
route qui sort du c<strong>en</strong>tre-ville<br />
vers le sud. L’accès principal<br />
du <strong>quartier</strong> se situe logiquem<strong>en</strong>t<br />
là où se trouvait<br />
jadis l’<strong>en</strong>trée de la caserne.<br />
<strong>Une</strong> petite <strong>maison</strong> sur la<br />
droite, l’anci<strong>en</strong> poste de<br />
garde, sert aujourd’hui de bureau pour la SUSI. Nous<br />
y r<strong>en</strong>controns Norbert, qui sera notre guide.<br />
Quelle est lʼorigine de la SUSI?<br />
“La SUSI s’est créée <strong>en</strong> début des années 90. C’était<br />
une initiative d’étudiant-e-s, de chômeurs, de par<strong>en</strong>ts<br />
isolés... bref de personnes ayant des petits rev<strong>en</strong>us.<br />
L’objectif était d’acquérir quelques anci<strong>en</strong>s bâtim<strong>en</strong>ts<br />
de la caserne et d’y créer des logem<strong>en</strong>ts locatifs<br />
relativem<strong>en</strong>t bon marché. D’autres idées de base<br />
étai<strong>en</strong>t la création de logem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> fonction des souhaits<br />
des locataires, l’utilisation de matériaux écologiques,<br />
une c<strong>en</strong>trale à cogénération, faire des économies<br />
d’énergie... Mais aussi au niveau structurel :<br />
une organisation <strong>en</strong> démocratie de base, c’est-àdire,<br />
abolir le rapport de pouvoir traditionnel <strong>en</strong>tre<br />
propriétaires et locataires, et mettre <strong>en</strong> place une<br />
structure participative pour les locataires leur permettant<br />
de se joindre à la prise de décisions concernant<br />
leur logem<strong>en</strong>t.<br />
“Au niveau juridique, la SUSI compr<strong>en</strong>d une association<br />
et une société à responsabilité limitée. Moimême,<br />
je suis employé à la SRL à mi-temps avec<br />
trois autres collègues. Nous nous occupons de la<br />
gestion, de la comptabilité, et de l’administration.<br />
“En 92, après quelques difficultés avec la municipalité<br />
qui avait des doutes par rapport au pot<strong>en</strong>tiel financier,<br />
et au projet de “l’initative”, la SUSI a pu acqué-<br />
rir quatre anci<strong>en</strong>s bâtim<strong>en</strong>ts de troupes. Aujourd’hui,<br />
250 personnes y habit<strong>en</strong>t, réparties dans 45 logem<strong>en</strong>ts<br />
collectifs. <strong>Une</strong> quinzaine d’autres habit<strong>en</strong>t<br />
dans des roulottes. Ces derniers ont des contrats de<br />
location avec la SUSI, ce qui permet de légaliser leur<br />
situation vis-à-vis de la municipalité.”<br />
Comm<strong>en</strong>t avez-vous fait pour construire<br />
sans capital ?<br />
“Pour garder des frais de travaux le plus bas possible,<br />
nous avons préféré rénover au lieu de construire<br />
du neuf. Un autre principe d’économie était ce que<br />
nous avons appelé “l’hypothèque des muscles”.<br />
C’est-à-dire la participation aux travaux de tou-te-s<br />
les habitant-e-s. Chaque locataire fournissant 105<br />
heures de travail pour la rénovation d’un habitat.<br />
“Au début, nous avons pu collecter <strong>en</strong> six mois <strong>en</strong>viron<br />
450 000 euros de prêts de personnes qui nous<br />
sout<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t, démontrant ainsi à la municipalité que<br />
nous pouvions trouver de l’arg<strong>en</strong>t pour construire.<br />
Comme la SUSI loue officiellem<strong>en</strong>t 110 pièces à des<br />
étudiant-e-s et 117 pièces à des personnes ayant<br />
droit à un logem<strong>en</strong>t H.L.M., nous avions droit à des<br />
emprunts à taux avantageux pour la construction de<br />
logem<strong>en</strong>ts sociaux.<br />
“En ce qui concerne la construction de logem<strong>en</strong>ts<br />
d’étudiants, nous avons touché des subv<strong>en</strong>tions. En<br />
tout, nous avons construit pour 4,5 millions d’euros,<br />
l’acquisition des bâtim<strong>en</strong>ts inclus. <strong>Le</strong>s locataires<br />
pai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fonction de la superficie de leur pièce. <strong>Le</strong><br />
loyer s’élève à 4,60 euros le m2. Nous utilisons 5/8<br />
des rev<strong>en</strong>us de la SUSI <strong>en</strong> loyer pour rembourser les<br />
emprunts et les intérêts”.<br />
Et comm<strong>en</strong>t avez-vous décidé et réalisé<br />
les travaux ? Comm<strong>en</strong>t avez-vous organisé les<br />
105 heures des locataires?<br />
“Officiellem<strong>en</strong>t, un architecte dirigeait les travaux. En<br />
fonction des besoins et des idées des habitant-e-s, et<br />
de critères écologiques et financiers. <strong>Le</strong>s décisions<br />
étai<strong>en</strong>t prises au cons<strong>en</strong>sus <strong>en</strong>tre la coordination<br />
des travaux et la coordination du projet, qui repré-<br />
n°10 août-septembre 2002 23
24<br />
Ci-dessus :<br />
<strong>Le</strong> coin des roulottes.<br />
En bas à droite :<br />
L’un des nombreux<br />
escaliers qui dessert<br />
les balcons. Version<br />
jungle...<br />
s<strong>en</strong>te l’association et la SRL de la SUSI. La coordination<br />
des travaux représ<strong>en</strong>te les groupes de<br />
construction auxquels particip<strong>en</strong>t les locataires.<br />
“<strong>Le</strong>s travaux ont été réalisés par les groupes de<br />
construction “sous régie”, c’est-à-dire que nous<br />
avons employé des artisans (souv<strong>en</strong>t des futurs<br />
habitant-e-s) qui travaillai<strong>en</strong>t avec les locataires non<br />
professionnels. Nous avons utilisé des techniques<br />
qui demand<strong>en</strong>t beaucoup de main d’oeuvre et qui ne<br />
sont pas coûteuses <strong>en</strong> matériaux. Comme, par<br />
exemple, la construction des murs intérieurs <strong>en</strong> argile.<br />
En tout, nous avons créé comme cela de 60 à 70<br />
emplois de professionnels travaillant <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne 20<br />
heures par semaine. La totalité du travail des locataires<br />
à 105 heures, s’élève à 30 000 heures de participation,<br />
ce qui correspond à 10% du coût des travaux<br />
(l’acquisition des bâtim<strong>en</strong>ts incluse).<br />
“À prés<strong>en</strong>t, les nouveaux locataires continu<strong>en</strong>t à faire<br />
leurs 105 heures. Comme le gros des travaux est terminé,<br />
cela se passe plutôt au jardin, <strong>en</strong> rangem<strong>en</strong>t<br />
des caves, ou <strong>en</strong>core dans la gestion de l’administration.”<br />
Habiter à plusieurs...<br />
Au rez-de-chaussée de la <strong>maison</strong> qui se situe au<br />
plus près de la route, se trouve le café de la SUSI. Il<br />
s’est installé dans l’anci<strong>en</strong>ne prison de la caserne, un<br />
recyclage efficace. C’est une grande pièce agréable,<br />
aux couleurs jaunes, oranges et rouges, avec des<br />
arcades au c<strong>en</strong>tre. Des barreaux aux f<strong>en</strong>êtres ainsi<br />
qu’une anci<strong>en</strong>ne cellule, dev<strong>en</strong>ue aujourd’hui un<br />
local de rangem<strong>en</strong>t, ont été préservés, rappelant<br />
l’obscure histoire du lieu. <strong>Le</strong> café est géré par une<br />
équipe bénévole et sert, outre de débit de boissons,<br />
comme lieu de soirées d’informations pour des réfugiés<br />
politiques, ou de réunions pour les habitant-e-s<br />
de la SUSI, ou <strong>en</strong>core comme salle de spectacles et<br />
de concerts.<br />
“<strong>Le</strong>s quatre bâtim<strong>en</strong>ts gérés par la SUSI sont habités<br />
chacun sur trois niveaux : au rez-de-chaussée, au<br />
premier étage et sous le toit”, explique mon guide.<br />
“<strong>Le</strong>s appartem<strong>en</strong>ts sont occupés par trois, voire 10<br />
personnes. Ce qui économise la réalisation de salles<br />
de bains et de cuisines. Notre principe est simple :<br />
une pièce privative par personne, pas de pièces collectives<br />
supplém<strong>en</strong>taires. <strong>Le</strong>s co-locataires se choisiss<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong>tre eux. Chaque <strong>maison</strong> a une grande<br />
cave, avec des rangem<strong>en</strong>ts et des ateliers, <strong>en</strong> fonc-<br />
n°10 août-septembre 2002<br />
tion des besoins des habitant-e-s.”<br />
Norbert habite au premier étage,<br />
dans un appartem<strong>en</strong>t qu’il partage<br />
avec cinq autres adultes et deux<br />
<strong>en</strong>fants. Nous <strong>en</strong>trons dans un couloir<br />
imm<strong>en</strong>se, qui a gardé ses dim<strong>en</strong>sions<br />
originales, avec les chambres<br />
des deux côtés. Du parquet dans les<br />
chambres (qui date du temps de la<br />
caserne, s’il vous plaît !), une large<br />
cuisine-salon avec une porte vitrée<br />
qui donne sur un grand balcon <strong>en</strong><br />
bois, exposé sud-ouest. <strong>Le</strong>s façades<br />
des quatre <strong>maison</strong>s sont peintes de<br />
façons originales. Petit à petit, les<br />
habitant-e-s y ont rajouté des balcons<br />
et des escaliers extérieurs <strong>en</strong><br />
bois jolim<strong>en</strong>t décorés, créant ainsi<br />
une liaison <strong>en</strong>tre les balcons des<br />
deux étages supérieurs.<br />
Sur une grande place près des <strong>maison</strong>s de<br />
la SUSI, dans un bâtim<strong>en</strong>t du même style, dev<strong>en</strong>u<br />
depuis peu la <strong>maison</strong> des associations et du Forum<br />
<strong>Vauban</strong>, nous r<strong>en</strong>dons visite à Bobby, l’architecte de<br />
la SUSI. P<strong>en</strong>dant les travaux dans les bâtim<strong>en</strong>ts, il<br />
finissait ses études d’architecture. <strong>Le</strong> thème de sa<br />
thèse : la rénovation des <strong>maison</strong>s de la SUSI.<br />
“Concernant les matériaux, nous étions exigeants au<br />
niveau écologique, tout <strong>en</strong> ayant la volonté de rester<br />
dans un cadre financier très limité. Notre objectif était<br />
de ne pas dépasser 450 euros par m2 construits. Et<br />
nous y sommes arrivés. C’est un coût que des professionnels<br />
expérim<strong>en</strong>tés considérai<strong>en</strong>t comme<br />
impossible à atteindre.<br />
<strong>Le</strong>s murs des bâtim<strong>en</strong>ts militaires étai<strong>en</strong>t construits<br />
<strong>en</strong> briques de 40 cm d’épaisseur. Ceci correspond<br />
déjà presque au standard “basse énergie”. Nous<br />
avons isolé toutes les toitures et la façade d’une <strong>maison</strong><br />
avec de l’Isoflock (ouate de cellulose à base de<br />
<strong>papier</strong> recyclé). <strong>Une</strong> autre façade est isolée avec du<br />
liège de récupération. Nous avons gardé et isolé une<br />
partie des f<strong>en</strong>êtres, et changé celles qui ne corres-
pondai<strong>en</strong>t pas à nos critères d’isolation. L’esprit étant<br />
de toujours recycler et réutiliser les matériaux qui<br />
pouvai<strong>en</strong>t l’être, comme par exemple certaines<br />
f<strong>en</strong>êtres et les radiateurs. C’était une question de<br />
budget mais aussi d’économie d’énergie (gestion<br />
des déchets de construction, fabrication de matériaux<br />
neufs...). Pour les murs intérieurs, ainsi que<br />
pour les balcons et les escaliers, nous avons préféré<br />
des matériaux comme l’argile, et le bois massif non<br />
traité. Toujours d’après le principe d’avoir plutôt des<br />
matériaux pas chers et qui nécessit<strong>en</strong>t év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t<br />
plus de travail à l’application.”<br />
Et lʼeau et lʼénergie ?<br />
“Nous chauffons toutes les <strong>maison</strong>s avec des chaudières<br />
à gaz. L’une d’<strong>en</strong>tre elles est équipée de capteurs<br />
solaires pour l’eau chaude. Au début, nous<br />
avons égalem<strong>en</strong>t distribué des ampoules économiques<br />
aux habitant-e-s. Toutes les cuisines sont<br />
équipées de gazinières, pas de plaques électriques.<br />
Avant, nous produisions notre électricité et notre eau<br />
chaude pour les radiateurs à l’aide d’une c<strong>en</strong>trale à<br />
cogénération qui marchait à l’huile de colza non raffinée.<br />
Mais la c<strong>en</strong>trale était surdim<strong>en</strong>sionnée, et était<br />
chère à l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>. En tout cas, je p<strong>en</strong>se que nous<br />
avons fait un travail de pionnier et de s<strong>en</strong>sibilisation<br />
dans ce domaine. Depuis, le Forum <strong>Vauban</strong>, dont je<br />
fais partie, a suggéré une c<strong>en</strong>trale à cogénération<br />
pour le <strong>quartier</strong> <strong>en</strong>tier. La “Bad<strong>en</strong>ova” (<strong>en</strong>treprise<br />
régionale d’électricité) a accepté de réaliser ce projet.<br />
Pour l’eau : une des <strong>maison</strong>s est équipée d’une installation<br />
de récupération d’eau de pluie pour les toilettes<br />
et l’arrosage du jardin.<br />
Toutes les <strong>maison</strong>s ne sont pas équipées de la<br />
même façon, car les travaux se sont faits petit à petit<br />
et les priorités ne sont pas les mêmes pour tout le<br />
monde. Et puis, nous avons expérim<strong>en</strong>té et nous<br />
continuons à expérim<strong>en</strong>ter <strong>en</strong>semble. C’est d’ailleurs<br />
ce qui me plaît le plus avec la SUSI.”<br />
L’organisation collective à l’intérieur de la<br />
SUSI dépasse le cadre des logem<strong>en</strong>ts. <strong>Le</strong> café, une<br />
crèche pour la cinquantaine d’<strong>en</strong>fants de la SUSI,<br />
une coop bio, des ateliers communs de bricolage...<br />
Au sein de la SUSI, les locataires pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong> main<br />
leur <strong>en</strong>tourage, c’est une initiative pleine de vie, d’inv<strong>en</strong>tion,<br />
de créativité et de convivialité... comme quoi<br />
la qualité de la vie et de l’habitat peut dép<strong>en</strong>dre<br />
d’autre chose que des ressources financières individuelles<br />
!<br />
Si vous passez pas loin de la frontière allemande,<br />
n’hésitez pas à faire un détour pour vous<br />
laisser inspirer d’une autre culture de l’habitat et de<br />
la vie <strong>en</strong> ville...<br />
<br />
Barbara Peschke<br />
(Photos Norbert Raut<strong>en</strong>berg)<br />
Contact :<br />
www.vauban.de<br />
(Quartier <strong>Vauban</strong>, <strong>en</strong> allemand et quelques pages <strong>en</strong><br />
anglais)<br />
SUSI<br />
<strong>Vauban</strong>allee 2<br />
D- 79100 Freiburg<br />
Tel. 0049-761-4570090<br />
Fax 0049-761-4570096<br />
n°10 août-septembre 2002<br />
25
26<br />
É lect ricit é<br />
Dans notre <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, les champs électromagnétiques<br />
sont omniprés<strong>en</strong>ts. Ils sont produits par les réseaux de<br />
lignes électriques, les appareils et équipem<strong>en</strong>ts électriques<br />
les ant<strong>en</strong>nes et les relais de télécommunication, les téléphones<br />
portables. On les désigne sous différ<strong>en</strong>tes appellations<br />
: ondes, radiations, rayonnem<strong>en</strong>ts électromagnétiques.<br />
On parle parfois de brouillard électromagnétique qui<br />
est la traduction littérale du nom anglais “electrosmog” ou de<br />
l’allemand “elektrosmog”. On utilise le terme “pollution électromagnétique”<br />
car il s’agit d’une pollution insidieuse. Ici on<br />
emploiera souv<strong>en</strong>t l’abréviation de champ électromagnétique<br />
: CEM.<br />
Qu’est-ce qu’un champ<br />
électromagnétique ?<br />
On parle <strong>en</strong> général de champs électromagnétiques. Mais<br />
dans la pratique on dissocie les champs électriques et les<br />
champs magnétiques qui sont deux phénomènes différ<strong>en</strong>ts<br />
qui se mesur<strong>en</strong>t et qui se trait<strong>en</strong>t séparém<strong>en</strong>t. Nous allons<br />
nous intéresser <strong>en</strong> priorité aux CEM prés<strong>en</strong>ts dans nos<br />
habitations. Il s’agit des CEM de fréqu<strong>en</strong>ce 50 hertz qui sont<br />
émis par le courant électrique alternatif distribué par le<br />
réseau EDF.<br />
<strong>Le</strong> champ électrique<br />
Chaque fois que nous sommes <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de charges<br />
électriques c’est-à-dire d’électricité (électricité statique ou<br />
courant électrique), il y a un champ électrique. <strong>Une</strong> règle <strong>en</strong><br />
plastique chargée d’électricité statique attire des morceaux<br />
de <strong>papier</strong>. <strong>Le</strong>s forces d’attraction sont dues à un champ<br />
électrique. S’il est produit par le courant continu, il est<br />
constant. S’il est généré par un courant alternatif, il est<br />
variable, à l’image de ce courant. C’est à ce champ électrique<br />
variable que nous sommes exposés, puisque le courant<br />
que nous utilisons est un courant alternatif. L’unité de<br />
mesure du champ électrique est le volt par mètre (V/m). <strong>Le</strong><br />
champ électrique est proportionnel à la t<strong>en</strong>sion (<strong>en</strong> volts). Il<br />
diminue avec l’éloignem<strong>en</strong>t. <strong>Le</strong>s matériaux conducteurs<br />
d’électricité, les métaux, rayonn<strong>en</strong>t les champs électriques<br />
n°10 août-septembre 2002<br />
<strong>Le</strong>s champs<br />
électromagnétiques<br />
Jusquʼà une période très réc<strong>en</strong>te, le problème des<br />
champs électromagnétiques était très peu évoqué par les<br />
médias. Mais depuis quelques mois, à la radio, à la télévison,<br />
et dans la presse le sujet est prés<strong>en</strong>té très sérieusem<strong>en</strong>t.<br />
<strong>Le</strong> m<strong>en</strong>suel sci<strong>en</strong>tifique “Sci<strong>en</strong>ce et Av<strong>en</strong>ir” <strong>en</strong> fait<br />
un dossier de 15 pages. <strong>Le</strong> numéro de mai 2002, <strong>en</strong> première<br />
page de couverture, titre : “<strong>Le</strong>s champs magnétiques<br />
perturb<strong>en</strong>t notre santé”. Alors quʼ<strong>en</strong> est-il vraim<strong>en</strong>t<br />
? Claude Bossard, électrici<strong>en</strong> spécialisé <strong>en</strong> <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />
électromagnétiques, nous prés<strong>en</strong>te ici les causes et<br />
risques sur la santé de ces champs électromagnétiques.<br />
Cet article sera suivi de deux autres dans les prochains<br />
numéros de La Maison écologique.<br />
émis dans leur <strong>en</strong>tourage. <strong>Le</strong> bois (et ses dérivés) diffuse<br />
aussi les champs électriques car l’eau qu’il conti<strong>en</strong>t (souv<strong>en</strong>t<br />
plus de 10% de son poids) favorise le déplacem<strong>en</strong>t des<br />
charges électriques.<br />
<strong>Le</strong> champ magnétique<br />
Un aimant attire un morceau de fer, l’aiguille de la boussole<br />
s’ori<strong>en</strong>te vers le nord à cause du champ magnétique terrestre.<br />
Il s’agit là de manifestations de forces générées par<br />
des champs magnétiques. Nous pouvons aussi constater<br />
qu’une aiguille aimantée est déviée par un courant électrique.<br />
Un courant continu induit un champ magnétique constant.<br />
Un courant alternatif induit un champ magnétique variable à<br />
la fréqu<strong>en</strong>ce du courant. C’est à ce champ magnétique<br />
variable que nous pouvons être exposés. L’int<strong>en</strong>sité du<br />
champ magnétique produit par un courant est proportionnelle<br />
à l’int<strong>en</strong>sité du courant qui se mesure <strong>en</strong> ampères.<br />
Nous avons donc des champs magnétiques int<strong>en</strong>ses à<br />
proximité de fils ou de câbles dans lesquels les int<strong>en</strong>sités de<br />
courants sont fortes, c’est-à-dire lorsqu’il y a des consommations<br />
importantes. <strong>Le</strong>s transformateurs, les moteurs électriques<br />
et les appareils qui comport<strong>en</strong>t des bobinages génèr<strong>en</strong>t<br />
aussi des champs magnétiques int<strong>en</strong>ses.<br />
L’unité de mesure est le milligauss (µG) ; parfois on utilise le<br />
microtessla (µT). 1 µT = 10 µG<br />
Risques sanitaires<br />
De très nombreuses études sci<strong>en</strong>tifiques sur les effets des<br />
CEM sur les êtres vivants nous fourniss<strong>en</strong>t des quantités<br />
d’informations à ce sujet.<br />
<strong>Le</strong>s études les plus connues sont celles concernant les<br />
effets des champs magnétiques des lignes à haute t<strong>en</strong>sion.<br />
<strong>Le</strong>s effets des lignes HT ont été étudiés <strong>en</strong> raison des<br />
inquiétudes de certains riverains et aussi parce qu’il est facile<br />
de repérer une population exposée à ces champs magnétiques.<br />
Depuis 1979, des études réalisées surtout <strong>en</strong><br />
Amérique du Nord et <strong>en</strong> Europe sur les effets des champs<br />
magnétiques et des champs électriques, la plus intéressan-
te est celle réalisée, avec une rigueur incontestable, par<br />
Feychting et Alhbom <strong>en</strong> Suède (1993) sur une population<br />
de 436 000 personnes. Elle conclut notamm<strong>en</strong>t à une augm<strong>en</strong>tation<br />
du risque de leucémie proportionnelle à l’int<strong>en</strong>sité<br />
du champ magnétique.<br />
L’<strong>en</strong>semble des études permet de dire que les expositions<br />
de longue durée aux champs magnétiques de fréqu<strong>en</strong>ce<br />
50/60 hertz augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les risques de cancer et <strong>en</strong> particulier<br />
de leucémie. <strong>Le</strong>s risques sont plus marqués chez les<br />
<strong>en</strong>fants. Ils apparaiss<strong>en</strong>t pour des expositions à des<br />
champs magnétiques à partir de 2 à 3 milligauss <strong>en</strong>viron.<br />
Des champs magnétiques de cette valeur se r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t à<br />
200 mètres d’une ligne électrique de 220 000 volts <strong>en</strong> pleine<br />
charge, ou bi<strong>en</strong> à 30 ou 50 cm d’un radioréveil.<br />
P<strong>en</strong>dant longtemps, on faisait surtout des études sur les<br />
expositions de longue durée. On p<strong>en</strong>sait alors que seules<br />
de longues expositions prés<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t des risques graves.<br />
Mais une étude du docteur De-Kun Li (épidémiologiste <strong>en</strong><br />
Californie) publiée <strong>en</strong> janvier 2002 apporte des élém<strong>en</strong>ts<br />
nouveaux. Cette étude qui concerne 1 000 femmes<br />
<strong>en</strong>ceintes, montre que des expositions quotidi<strong>en</strong>nes de très<br />
brèves durées (à partir de 16 µG) augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t de manière<br />
significative les risques de fausses couches.<br />
Effets sur le mélatonine<br />
De nombreuses études sur des<br />
animaux montr<strong>en</strong>t que les champs<br />
électriques et magnétiques font<br />
chuter la sécrétion de mélatonine.<br />
Cette hormone synthétisée par<br />
l’épiphyse (ou glande pinéale) a<br />
deux fonctions ess<strong>en</strong>tielles :<br />
1) Elle a un rôle très important dans<br />
les déf<strong>en</strong>ses immunitaires. <strong>Une</strong><br />
personne exposée aux CEM se<br />
déf<strong>en</strong>d moins bi<strong>en</strong> contre les cancers<br />
hormono-dép<strong>en</strong>dants, contre<br />
les maladies infectieuses etc...<br />
2) Elle régule les rythmes biologiques.<br />
<strong>Le</strong>s champs électriques et<br />
magnétiques perturb<strong>en</strong>t ces<br />
rythmes biologiques et provoqu<strong>en</strong>t<br />
ainsi des troubles de sommeil.<br />
La mélatonine est produite surtout<br />
p<strong>en</strong>dant la nuit. L’exposition au<br />
CEM p<strong>en</strong>dant le sommeil est donc<br />
plus perturbante que p<strong>en</strong>dant la<br />
journée.<br />
<strong>Le</strong>s troubles neurovégétatifs<br />
Des études mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> cause les<br />
CEM dans l’apparition de troubles neurovégétatifs : troubles<br />
du sommeil, fatigue anormale, nervosité, maux de tête,<br />
stress, dépression. Ces problèmes empoisonn<strong>en</strong>t la vie de<br />
nombreuses personnes. <strong>Le</strong>urs causes peuv<strong>en</strong>t être très<br />
diverses et il est souv<strong>en</strong>t difficile de faire la relation <strong>en</strong>tre le<br />
trouble constaté et l’exposition aux CEM. Mais souv<strong>en</strong>t, on<br />
a constaté la disparition des troubles chez les personnes<br />
après l’élimination des champs électromagnétiques de leur<br />
<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.<br />
<strong>Le</strong>s facteurs de risques<br />
<strong>Le</strong>s risques dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t de trois facteurs :<br />
1) L’int<strong>en</strong>sité du champ électrique (<strong>en</strong> V/m) et du champ<br />
magnétique (<strong>en</strong> µG)<br />
2) La durée et le mom<strong>en</strong>t de l’exposition : selon les études<br />
épidémiologiques, les risques graves apparaiss<strong>en</strong>t surtout<br />
pour des expositions de longue durée (plusieurs années et<br />
une grande partie de la journée). D’autre part, l’exposition<br />
durant le sommeil est plus perturbante que l’exposition p<strong>en</strong>dant<br />
l’activité.<br />
3) <strong>Le</strong>s s<strong>en</strong>sibilités individuelles peuv<strong>en</strong>t être très différ<strong>en</strong>tes.<br />
Des personnes sont très s<strong>en</strong>sibles, d’autres sont hypers<strong>en</strong>sibles<br />
aux CEM (on dit aussi électros<strong>en</strong>sibles).<br />
<strong>Le</strong>s normes<br />
La commission internationale de Protection contre les<br />
rayonnem<strong>en</strong>ts non-ionisants a publié <strong>en</strong> 1990 un “guide<br />
provisoire” qui fixe les limites d’exposition aux champs électromagnétiques<br />
50/60 hertz. Ces limites ont été établies <strong>en</strong><br />
se basant sur les courants électriques qui peuv<strong>en</strong>t être<br />
induits dans le corps humain par les champs électriques et<br />
magnétiques. D’après ce guide, la limite d’exposition pour le<br />
public est de 1 000 µG et même 10 000 µG pour les expositions<br />
de courte durée. Nous sommes très loin des seuils<br />
de risque mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce par les études épidémiologiques.<br />
Certains pays europé<strong>en</strong>s (Russie et pays de l’Est de<br />
l’Europe) ont des normes plus restrictives.<br />
Aux USA, les normes sont différ<strong>en</strong>tes selon les États. En<br />
1995, un rapport préliminaire du Conseil national de protection<br />
contre les radiations et de mesures (composé de sci<strong>en</strong>tifiques<br />
indép<strong>en</strong>dants) réclamait une action ferme pour diminuer<br />
progressivem<strong>en</strong>t les champs électromagnétiques. Il<br />
indiquait 2 µG comme seuil à atteindre. Mais ce rapport préliminaire<br />
n’a jamais eu de suite.<br />
<strong>Le</strong>s écrans d’ordinateur sont l’objet d’une att<strong>en</strong>tion particulière.<br />
Ils doiv<strong>en</strong>t être conformes à une directive europé<strong>en</strong>ne<br />
du 29 mai 1990. Cette directive a été<br />
transcrite dans le droit français par un<br />
décret du 14 mai 1991 qui exige <strong>en</strong><br />
particulier que : “Toutes les radiations,<br />
à l’exception de la partie visible du<br />
spectre électromagnétique, doiv<strong>en</strong>t<br />
être réduites à des niveaux négligeables<br />
du point de vue de la protection,<br />
de la sécurité et de la santé des<br />
travailleurs.” La norme suédoise<br />
(MPR90) est plus précise, puisqu’elle<br />
précise que le champ électrique et le<br />
champ magnétique (50 hertz) doiv<strong>en</strong>t<br />
être respectivem<strong>en</strong>t réduis à 25 V/m et<br />
2,5 µG, à 50 cm de l’écran. Nous avons<br />
bénéficié de cette norme suédoise,<br />
puisque la plupart des fabricants<br />
d’écrans se sont adaptés à celle-ci.<br />
Cette norme a été suivie par d’autres :<br />
MPR2 et <strong>en</strong>suite TCO99, plus sévère<br />
que les précéd<strong>en</strong>tes (10 V/m et 2 µG à<br />
30 cm de l’écran).<br />
On remarque l’écart considérable <strong>en</strong>tre<br />
la norme de l’INIRC (1 000 ou 10 000<br />
µG) et la norme TCO 99 appliquée aux<br />
écrans d’ordinateur.<br />
Photo Claude Bossard<br />
<strong>Le</strong>s seuils de risques<br />
Nous pouvons être exposés à des champs électriques et<br />
magnétiques plus ou moins importants. Mais à partir de<br />
quel seuil y a-t-il des risques ?<br />
<strong>Le</strong>s études montr<strong>en</strong>t que des risques graves apparaiss<strong>en</strong>t<br />
à partir de deux à trois milligauss surtout pour des expositions<br />
de longue durée. Des troubles peuv<strong>en</strong>t être ress<strong>en</strong>tis<br />
à des valeurs plus faibles. <strong>Le</strong>s valeurs limites le plus souv<strong>en</strong>t<br />
ret<strong>en</strong>ues sont 0,5 µG pour le champ magnétique et 5<br />
V/m pour le champ électrique. Mais pour les personnes très<br />
s<strong>en</strong>sibles, pour les jeunes <strong>en</strong>fants, les femmes <strong>en</strong>ceintes,<br />
les seuils ci-dessus sont parfois trop élevés. L’idéal est de<br />
limiter les CEM à des valeurs aussi faibles que possible,<br />
c’est-à-dire 0,1 µG et 1 V/m, à l’emplacem<strong>en</strong>t du lit <strong>en</strong> particulier.<br />
Bi<strong>en</strong> sûr, les exig<strong>en</strong>ces sont différ<strong>en</strong>tes selon les<br />
pièces, selon les lieux.<br />
La suite au prochain numéro...<br />
<br />
Claude Bossard<br />
Électrici<strong>en</strong> spécialisé <strong>en</strong> <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t électromagnétique<br />
4 rue de Haute Bretagne - 35380 TREFFENDEL<br />
n°10 août-septembre 2002<br />
27
É nergie<br />
La climatisation naturelle, cʼest lʼ<strong>en</strong>semble<br />
des moy<strong>en</strong>s simples permettant de maint<strong>en</strong>ir<br />
les conditions de notre confort thermique,<br />
au niveau de notre habitat. Nous<br />
possédons pour cela des outils, certains<br />
ancestraux, que nous comm<strong>en</strong>çons à redécouvrir<br />
et à expérim<strong>en</strong>ter de façon sci<strong>en</strong>tifique,<br />
après des déc<strong>en</strong>nies de gabegie<br />
énergétique et de pollution généralisée de<br />
la biosphère. <strong>Le</strong> puits canadi<strong>en</strong> est, sans<br />
doute, lʼun des plus remarquables.<br />
Courbes d’amplitudes<br />
de température dans<br />
le sol <strong>en</strong> fonction de<br />
la profondeur<br />
D’après doc. Edisud<br />
28<br />
<strong>Le</strong> puits canadi<strong>en</strong> :<br />
un climatiseur naturel<br />
Il ne s’agit pas d’un puits à proprem<strong>en</strong>t parler,<br />
puisque le dispositif est horizontal. Et ne me demandez<br />
pas s’il vi<strong>en</strong>t du Canada, car je n’ai pas réussi à le<br />
savoir. Du reste, on trouve assez difficilem<strong>en</strong>t des<br />
informations sur le sujet, dans la littérature spécialisée,<br />
où il est parfois dénommé «puits <strong>en</strong>terré». Mais on <strong>en</strong><br />
<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d de plus <strong>en</strong> plus parler : articles dans la presse<br />
alternative, quelques exemples ou citations dans des<br />
ouvrages réc<strong>en</strong>ts, mais le plus souv<strong>en</strong>t de façon un<br />
peu théorique.<br />
<strong>Une</strong> grande simplicité<br />
La grande force du puits canadi<strong>en</strong> réside dans sa simplicité,<br />
propice à l’auto-construction. Il permet de réguler<br />
la température de l'air de v<strong>en</strong>tilation d’un bâtim<strong>en</strong>t,<br />
le préchauffant <strong>en</strong> hiver et le rafraîchissant <strong>en</strong> été.<br />
Comm<strong>en</strong>t réalise t-il cet appar<strong>en</strong>t paradoxe ? Très simplem<strong>en</strong>t,<br />
<strong>en</strong> mettant à profit l’énorme inertie thermique<br />
de la terre. En fonction de l’humidité, la température<br />
d’équilibre du sous-sol, ou «régime perman<strong>en</strong>t» se<br />
situe sous nos climats, <strong>en</strong>tre cinq et neuf mètres de<br />
profondeur. Dès deux mètres, cette température varie<br />
peu (l’amplitude n’est que de plus ou moins 5°C, <strong>en</strong>tre<br />
l'été et l'hiver - voir schéma) et se mainti<strong>en</strong>t autour de<br />
15°C. Ainsi, le sous-sol est plus frais<br />
que l’air extérieur l’été, et inversem<strong>en</strong>t<br />
l’hiver. Il suffit donc d'<strong>en</strong>terrer un tuyau<br />
sur un trajet suffisamm<strong>en</strong>t long (cinquante<br />
mètres au minimum) et d’y faire<br />
circuler l’air de r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t. Sa<br />
capacité d’échange avec les parois du<br />
tube est faible, mais suffisante pour<br />
qu’il cède ou puise des calories au sol.<br />
La terre possède une certaine résistance<br />
thermique et sa capacité d’absorption<br />
n'est donc pas infinie. On considère<br />
généralem<strong>en</strong>t que l’échange se réa-<br />
n°10 août-septembre 2002<br />
lise dans un cylindre compr<strong>en</strong>ant 1 mètre de terre tout<br />
autour du tube. Selon la saison et la température de<br />
l’air extérieur, celui-ci gagne ou perd au passage une<br />
bonne dizaine de degrés, ce qui pré-chauffe le bâtim<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong> hiver et le climatise le reste de l’année.<br />
En augm<strong>en</strong>tant la profondeur de quelques mètres, on<br />
améliore le r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t, mais le prix du terrassem<strong>en</strong>t<br />
risque de dev<strong>en</strong>ir prohibitif, pour un gain limité.<br />
La composition du sous-sol a une incid<strong>en</strong>ce sur le<br />
fonctionnem<strong>en</strong>t du puits canadi<strong>en</strong>. Ainsi, les substrats<br />
pierreux ne donn<strong>en</strong>t pas de bons résultats, à cause de<br />
leur faible diffusion thermique, surtout s’ils sont inhomogènes.<br />
De plus, ils risqu<strong>en</strong>t de «plomber» le budget<br />
terrassem<strong>en</strong>t. <strong>Le</strong>s sols sablonneux ne sont pas merveilleux,<br />
non plus.<br />
La mise <strong>en</strong> pratique<br />
<strong>Le</strong> tuyau le plus performant est la buse <strong>en</strong> béton ou,<br />
nec plus ultra, <strong>en</strong> grès. Mais, pour un moindre coût et<br />
une faible perte de r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t, on peut utiliser du PVC.<br />
Pour limiter les pertes de charge (freinage de l’air par<br />
frottem<strong>en</strong>ts) on évitera les coudes à angle droit serré.<br />
Pour la même raison, il faudra utiliser du gros diamètre<br />
(20 c<strong>en</strong>timètres étant un bon compromis coût / performance)<br />
ce qui augm<strong>en</strong>tera la surface d’échange et le<br />
transfert thermique.<br />
La prise d’air doit se situer dans une zone exempte de<br />
pollution atmosphérique. Dans le cas d’une utilisation<br />
estivale (sud de la France), où le puits devi<strong>en</strong>t « prov<strong>en</strong>çal<br />
», on a intérêt à la situer à l’ombre (nord du bâtim<strong>en</strong>t)<br />
ce qui permet de prélever de l’air plus frais de<br />
quelques degrés, et év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t humidifié s’il y a<br />
des arbres. Cette humidité, <strong>en</strong> s’évaporant dans le<br />
volume à climatiser, absorbera et évacuera plus de<br />
chaleur.<br />
L’air stagnant dans le tuyau, surtout l’été, où il est plus<br />
frais, donc plus lourd que l’air extérieur, il est néces
Photo MER 17<br />
Ci-dessus :<br />
Bâtim<strong>en</strong>t où se trouve<br />
le v<strong>en</strong>tilateur du puits<br />
prov<strong>en</strong>çal du C<strong>en</strong>tre<br />
Solaire du Castelet<br />
Ci-dessous :<br />
<strong>Le</strong>s tuyaux <strong>en</strong>terrés<br />
d’un puits canadi<strong>en</strong><br />
dans les Char<strong>en</strong>tes<br />
saire de l’extraire mécaniquem<strong>en</strong>t. On peut<br />
se servir de la VMC (V<strong>en</strong>tilation Mécanique<br />
Contrôlée) si le bâtim<strong>en</strong>t <strong>en</strong> est équipé, mais<br />
cela suppose une étanchéité parfaite de l’<strong>en</strong>veloppe,<br />
ce qui n’est ni réaliste (interdiction<br />
de laisser <strong>en</strong>trouverte une porte ou une<br />
f<strong>en</strong>être), ni souhaitable, une panne d’électricité<br />
dev<strong>en</strong>ant dangereuse. La solution généralem<strong>en</strong>t<br />
adoptée est d’équiper le système d’un<br />
v<strong>en</strong>tilateur, de préfér<strong>en</strong>ce à l’extérieur, <strong>en</strong> tête<br />
du circuit, l’air étant ainsi pulsé. Son débit est<br />
à calculer, <strong>en</strong> fonction du diamètre du tuyau,<br />
de la capacité calorifique de la terre qui l’<strong>en</strong>toure<br />
et du volume à « climatiser », <strong>en</strong> général<br />
dix fois ce volume par heure.<br />
Plus simplem<strong>en</strong>t, on obti<strong>en</strong>dra un réglage fin<br />
de la vitesse d’écoulem<strong>en</strong>t de l’air, grâce à un<br />
variateur électronique.<br />
Un r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t exceptionnel<br />
<strong>Le</strong> r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t thermodynamique du puits canadi<strong>en</strong> est<br />
exceptionnel : quatre à cinq fois celui d'un climatiseur<br />
électrique (voir plus loin l’exemple du COSTIC).<br />
En associant le puits canadi<strong>en</strong> à une bonne inertie du<br />
bâtim<strong>en</strong>t, grâce à des murs intérieurs lourds, on peut<br />
aisém<strong>en</strong>t se passer de climatisation, même <strong>en</strong> région<br />
méditerrané<strong>en</strong>ne. N’<strong>en</strong> déplaise à EDF, qui fait de la<br />
climatisation son cheval de bataille, depuis quelques<br />
années, pour «réguler» sa surcapacité estivale !<br />
Autre motif de satisfaction : on récupère, <strong>en</strong> début de<br />
saison de chauffage, les calories emmagasinées dans<br />
le sous-sol, ce qui évite sa «saturation» <strong>en</strong> chaleur,<br />
après quelques années d’utilisation. On réalise, du<br />
même coup, un stockage thermique inter-saisonnier :<br />
la chaleur stockée l’été est récupérée l’hiver, un vieux<br />
rêve «écolo» !<br />
<strong>Une</strong> opération financière très<br />
intéressante<br />
<strong>Le</strong> coût d'investissem<strong>en</strong>t, terrassem<strong>en</strong>t compris ne<br />
dépasse pas 3 000 euros, pour une habitation de 100<br />
m2. <strong>Le</strong>quel peut être fortem<strong>en</strong>t réduit dans le cas d'une<br />
construction neuve, où l'on peut <strong>en</strong>terrer les tuyaux <strong>en</strong><br />
même temps que les fondations,<br />
ou une tranchée technique<br />
(eau, gaz ou électricité).<br />
En cas d’auto-construction,<br />
ce prix peut facilem<strong>en</strong>t<br />
être divisé par trois ! À rapprocher<br />
du prix d'une installation<br />
classique de climatisation,<br />
<strong>en</strong> n’oubliant pas le coût<br />
de fonctionnem<strong>en</strong>t, d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong><br />
et de remplacem<strong>en</strong>t. Un<br />
autre intérêt du puits canadi<strong>en</strong><br />
est la quasi-abs<strong>en</strong>ce<br />
d'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> et d'usure, ainsi<br />
qu’une consommation électrique<br />
très faible.<br />
Des exemples<br />
concrets<br />
Ils sont assez peu nombreux,<br />
<strong>en</strong> tout cas <strong>en</strong> France. En<br />
voici quelques-uns, réellem<strong>en</strong>t<br />
intéressants.<br />
1- <strong>Le</strong> COSTIC (COmité Sci<strong>en</strong>tifique et Technique de<br />
l’Industrie du Chauffage, de la v<strong>en</strong>tilation et du conditionnem<strong>en</strong>t<br />
d’air) a étudié, <strong>en</strong> 1998 un dispositif compr<strong>en</strong>ant<br />
3 tuyaux <strong>en</strong> PVC de 20 cm de diamètre et de<br />
30 m de longueur, parallèles, espacés de 50 cm et<br />
<strong>en</strong>terrés à une profondeur de 1,50 m.<br />
Avec une vitesse d'écoulem<strong>en</strong>t de l’air de trois mètres<br />
par seconde, une température de 35°C à l’extérieur et<br />
de 18°C au niveau du sous-sol, la puissance frigorifique<br />
a atteint 1,7 kW.<br />
<strong>Une</strong> pompe à chaleur classique possède un<br />
Coeffici<strong>en</strong>t de Performance (COP) de trois à cinq. On<br />
atteint, avec le puits canadi<strong>en</strong>, un COP de 20 !<br />
<strong>Le</strong> COSTIC étudie la possibilité de r<strong>en</strong>dre le système<br />
autonome, grâce à un générateur photovoltaïque, au<br />
«fil du soleil» (sans stockage batterie). À suivre…<br />
2- <strong>Le</strong> C<strong>en</strong>tre Solaire du Castellet, dans le Var, a intégré,<br />
lors de la construction du bâtim<strong>en</strong>t principal <strong>en</strong><br />
briques de terre crue, dans les années 80, un puits<br />
prov<strong>en</strong>çal, une version estivale du puits canadi<strong>en</strong>, qui<br />
ne fonctionne que les trois mois d'été, pour écrêter le<br />
pic de température de l’après-midi.<br />
<strong>Le</strong> tube de 20 cm de diamètre et d’une longueur de<br />
30m, est <strong>en</strong>terré de deux mètres, sous un remblai au<br />
nord du bâtim<strong>en</strong>t (voir photo).<br />
Selon les occupants, il fonctionne très bi<strong>en</strong> et fait chuter<br />
d’<strong>en</strong>viron 5°C la température de la salle de confér<strong>en</strong>ce<br />
(80 m2) aux heures les plus chaudes.<br />
Ce puits prov<strong>en</strong>çal a fait l'objet d'une étude du COS-<br />
TIC.<br />
3- Deux puits canadi<strong>en</strong>s <strong>en</strong> Char<strong>en</strong>te Maritime.<br />
<strong>Le</strong> premier, pour une <strong>maison</strong> construite il y a un an, à<br />
Salles/mer. Constitué de 160 m (deux fois 80 m, <strong>en</strong><br />
parallèle) de tubes PVC de 16 cm de diamètre à deux<br />
mètres de profondeur, autour de la <strong>maison</strong> (voir photo).<br />
Il est, pour l’instant non fonctionnel.<br />
<strong>Le</strong> second pour une <strong>maison</strong> d’habitation anci<strong>en</strong>ne à<br />
Sablonceaux sera, d’ici quelques mois, équipé de<br />
tuyaux plus gros (25 cm de diamètre).<br />
Ces deux installations prés<strong>en</strong>teront, <strong>en</strong> outre, l'intérêt<br />
de bénéficier d'une instrum<strong>en</strong>tation, avec des sondes<br />
de température qui r<strong>en</strong>seigneront sur leurs performances.<br />
Nous revi<strong>en</strong>drons donc sur le sujet.<br />
4- Conservatoire botanique de Gap.<br />
J’ai gardé le meilleur morceau pour la fin. Il s’agit d’une<br />
réalisation <strong>en</strong> auto-construction (ti<strong>en</strong>s !) pour climatiser<br />
une serre. <strong>Le</strong> responsable des lieux, monsieur Piccato,<br />
constate, <strong>en</strong> passant tous les jours devant l’émerg<strong>en</strong>ce<br />
d’un aqueduc <strong>en</strong>terré, qu’il <strong>en</strong> sort de l’air frais, l’été.<br />
Photo MER 17<br />
n°10 août-septembre 2002 29
30<br />
En 1999, après une recherche bibliographique infructueuse,<br />
il décide de se lancer dans l’av<strong>en</strong>ture. Aidé de<br />
ses collaborateurs, il attaque le chantier, et ne fait pas<br />
les choses à moitié : 108 mètres d’un véritable tunnel<br />
<strong>en</strong> béton, de section carrée de un mètre de côté, à une<br />
profondeur variant de sept mètres <strong>en</strong> <strong>en</strong>trée à cinq<br />
mètres <strong>en</strong> sortie (p<strong>en</strong>te de 2 p.100 nécessaire à l’écoulem<strong>en</strong>t<br />
de l’eau d’une év<strong>en</strong>tuelle cond<strong>en</strong>sation).<br />
Cette canalisation fait deux virages et reçoit un v<strong>en</strong>tilateur<br />
de 80 cm de diamètre, d’un débit maximal de 60<br />
000 m3/heure. Ayant constaté, <strong>en</strong> parcourant la gaine,<br />
que l’air circule prioritairem<strong>en</strong>t au c<strong>en</strong>tre, il l’équipe de<br />
«chicanes tous les 10 à 15 m, afin de forcer l’air à<br />
«lécher» les parois, améliorant le transfert de calories.<br />
La serre, d’une surface de 100 m2, est divisée <strong>en</strong> sept<br />
compartim<strong>en</strong>ts. Certains étant mieux exposés au soleil<br />
que les autres et les plantes ayant des besoins <strong>en</strong> température<br />
différ<strong>en</strong>ts, chaque cellule est alim<strong>en</strong>tée <strong>en</strong> air<br />
« canadiéné » de façon indép<strong>en</strong>dante : un volet d’<strong>en</strong>trée<br />
<strong>en</strong> partie basse, équipé d’un vérin électrique (commandé<br />
par une sonde thermique) et un ouvrant <strong>en</strong> partie<br />
haute.<br />
<strong>Le</strong> v<strong>en</strong>tilateur, volontairem<strong>en</strong>t surdim<strong>en</strong>sionné, tourne<br />
pratiquem<strong>en</strong>t au ral<strong>en</strong>ti. En effet, il a été équipé d’un<br />
variateur qui a permis le réglage fin de la vitesse<br />
d’écoulem<strong>en</strong>t de l’air, afin d’optimiser les performances<br />
(l’air circulant trop vite n’a pas le temps d’avoir un bon<br />
échange de calories avec les parois). Et le fonctionnem<strong>en</strong>t<br />
est dev<strong>en</strong>u très sil<strong>en</strong>cieux.<br />
Avec un recul de plusieurs années, les concepteurs<br />
sont pleinem<strong>en</strong>t satisfaits : plus besoin de chauffage <strong>en</strong><br />
hiver et une température estivale qui est passée de 40-<br />
45°C à… 25°C !<br />
n°10 août-septembre 2002<br />
<strong>Le</strong> COSTIC est égalem<strong>en</strong>t très intéressé par ce puits<br />
canadi<strong>en</strong> de référ<strong>en</strong>ce et va sans doute l’étudier.<br />
J’espère donc pouvoir vous <strong>en</strong> reparler ultérieurem<strong>en</strong>t.<br />
En conclusion (provisoire)<br />
<strong>Le</strong> puits canadi<strong>en</strong> est un excell<strong>en</strong>t outil de climatisation<br />
naturelle, simple et sans risque, qui r<strong>en</strong>force le caractère<br />
« tellurique » du bâtim<strong>en</strong>t qui <strong>en</strong> bénéficie,<br />
«ancrant » celui-ci dans son substratum, et le r<strong>en</strong>dant<br />
beaucoup moins dép<strong>en</strong>dant des influ<strong>en</strong>ces thermiques<br />
externes. Sous réserve d’une bonne diffusion de l’information,<br />
il est promis à un bel av<strong>en</strong>ir<br />
Jean-Paul Blugeon<br />
Bibliographie:<br />
Architectures d’été. Construire pour le confort d’été<br />
(Jean-Louis Izard – Ed. Edisud 1993)<br />
Rafraîchissem<strong>en</strong>t d’air par puits prov<strong>en</strong>çal (étude du<br />
COSTIC 1985)<br />
Article «<strong>Le</strong> puits canadi<strong>en</strong> vous rafraichira l’été» Nature<br />
& Progrès n°27. Janvier-février 2001<br />
Adresses utiles:<br />
COSTIC – Pôle énergies r<strong>en</strong>ouvelables rue Lavoisier<br />
ZI St Christophe 04000 Digne-les-bains<br />
Tel : 04 92 31 19 30 E-mail : f.bonnefoi@costic.com<br />
ENERPLAN 83330 <strong>Le</strong> Castellet Tél : 04 94 32 70 08<br />
Robert CELAIRE, participe à un groupe de travail europé<strong>en</strong>.<br />
Tél : 04 42 92 84 19<br />
Conservatoire Botanique - 05000 Gap<br />
Tel : 04 92 53 56 82 E-mail : cbn-gap@wanadoo.fr
Forma t io ns, st a ges, d écouvert es<br />
Pour une insertion (gratuite) dans le prochain numéro, <strong>en</strong>voyez vos informations avant le 1er septembre 2002 par courrier à l’att<strong>en</strong>tion de Cécile Talvat.<br />
Hautes-Alpes<br />
<strong>Le</strong> Gabion repr<strong>en</strong>d ses formations <strong>en</strong> septembre 2002 :<br />
du 23 au 27 septembre 2002, construction paille et ossature<br />
bois : mise <strong>en</strong> œuvre de murs ossature bois-remplissage<br />
bottes de paille.<br />
du 21 au 25 octobre 2002, construction terre : analyse des<br />
terres, briques d’adobe, <strong>en</strong>duits terre, torchis, briques comprimées<br />
etc.<br />
du 28 au 31 octobre 2002, construction voûtes et coupoles<br />
: réalisation de voûtes d’arêtes et de coupoles. Ce stage est<br />
un complém<strong>en</strong>t à la formation “briques <strong>en</strong> terre crue”.<br />
du 25 au 29 novembre 2002, m<strong>en</strong>uiserie : séchage et<br />
déformations du bois, dessins et assemblages, sécurité et<br />
machines, réalisation <strong>en</strong> atelier.<br />
LE GABION<br />
3, impasse des G<strong>en</strong>tianes - 05200 EMBRUN<br />
Tél : 04 92 43 89 66 - Télécopie : 04 92 43 05 29<br />
Courriel : GABION@wanadoo.fr -<br />
Internet : http://assoc.wanadoo.fr/gabion<br />
Hérault<br />
La fédération Keryac’h met <strong>en</strong> place des initiations aux métiers<br />
de l’écohabitat. Toutes les journées se déroul<strong>en</strong>t le samedi, de<br />
9 à 17 heures. <strong>Le</strong>s prochaines dates sont :<br />
le 21 septembre : le bois dans l’écohabitat<br />
le 19 octobre : l’écoélectricité.<br />
KERYA’CH<br />
Kergaou<strong>en</strong>eg<br />
29520 Saint Gaozec<br />
Tél 02 98 26 83 54<br />
Isère<br />
Dans le cadre des samedis de l’habitat, l’association Terre<br />
Vivante propose :<br />
Isolation thermique, le samedi 31 août. Un architecte spécialisé<br />
<strong>en</strong> écoconstruction et un distributeur de matériaux<br />
conseill<strong>en</strong>t et inform<strong>en</strong>t les visiteurs toute la journée sur ce<br />
thème.<br />
Chauffage au bois, chauffage solaire et autres types de<br />
chauffage, que choisir et comm<strong>en</strong>t ? <strong>Le</strong> 28 septembre<br />
TERRE VIVANTE - Domaine de Raud, 38710 MENS<br />
Tél : 04 76 34 80 80 - Télécopie : 04 76 34 84 02<br />
Courriel : terrevivante@wanadoo.fr<br />
www.terrevivante.org<br />
Loire-atlantique<br />
L’eau dans la <strong>maison</strong>. Dimanche 6 octobre 2002 :<br />
Interv<strong>en</strong>ant : Patrick Baronnet : concepteur et utilisateur de la<br />
<strong>maison</strong> autonome. Cette journée a pour but de vous permettre<br />
de gérer l’eau dans votre <strong>maison</strong> de manière écologique et<br />
cohér<strong>en</strong>te.<br />
Votre projet de <strong>maison</strong>, échanges autour d’un mode de vie<br />
simplifié, animés par Patrick et Brigitte Baronnet. <strong>Le</strong> dimanche<br />
20 octobre 2002. Cette journée a pour but de vous aider dans<br />
vos projets d’habitation ou de rénovation.<br />
LA MAISON AUTONOME - route de Louisfert<br />
44520 MOISDON LA RIVIÈRE<br />
Tél : 02 40 07 63 68<br />
Courriel : heol@waika9.com<br />
Manche<br />
L’Institut de l’espace et du paysage, de l’eau et de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />
propose des stages courts de formation continue. <strong>Le</strong>s<br />
11, 12 et 13 septembre prochain, a lieu, le stage “Conception<br />
et dim<strong>en</strong>sionnem<strong>en</strong>t d’un projet solaire photovoltaïque” : fonctionnem<strong>en</strong>t<br />
des cellules solaires photovoltaïques, calculs de<br />
dim<strong>en</strong>sionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fonction du projet, utilisation et raccordem<strong>en</strong>t<br />
de panneaux solaires, utilisation de logiciel de conception<br />
de projet, données sur constructeurs...<br />
I3E - 3 bis, rue de la mer<br />
50590 MONTMARTIN-SUR-MER<br />
Tél : 02 33 07 86 88 - Télécopie : 02 33 07 43 31<br />
Courriel : i3e@dial.oleane.com<br />
Orne<br />
L’association Savoir-faire et Découverte organise des stages<br />
découvertes animés par des artisans, des agriculteurs, des<br />
passionnés sur une ou plusieurs journées. Vous pratiquerez<br />
des savoir-faire liés à la campagne <strong>en</strong> leur compagnie et avec<br />
leurs conseils et expéri<strong>en</strong>ces.<br />
L’eau, le 3 août et le 28 septembre 2002<br />
<strong>Le</strong> torchis, les 16 et 17 août 2002<br />
Restauration <strong>en</strong> matériaux naturels, les 17 et 18 août, ainsi<br />
que les 21 et 22 septembre 2002.<br />
Géobiologie, le 7 septembre 2002<br />
L’Ébénisterie, le 14 septembre 2002<br />
SAVOIR-FAIRE ET DÉCOUVERTE<br />
La Caillère<br />
61110 La Carneille<br />
Tél. : 02 33 66 74 67<br />
n°10 août-septembre 2002<br />
31
32<br />
C a l<strong>en</strong>d rier<br />
VALÉRIANE<br />
Namur, Belgique, du 6 au 8 septembre 2002<br />
Espace bioconstruction. <strong>Le</strong>s thèmes de l’ossature bois, de la<br />
gestion de l’eau (prés<strong>en</strong>ce de Joseph Orzàgh), de l’ameublem<strong>en</strong>t<br />
seront aussi abordés.<br />
Site Web : http://www.natpro.be<br />
BIOZONE<br />
Mûr de Bretagne, Côte d’Armor, les 7 et 8 septembre 2002<br />
Cette année sera consacrée aux énergies r<strong>en</strong>ouvelables. <strong>Le</strong><br />
samedi, aura lieu une confér<strong>en</strong>ce sur les petites éoli<strong>en</strong>nes ; le<br />
dimanche, le sujet abordé sera la démarche négawatt ou comm<strong>en</strong>t<br />
réduire les besoins énergétiques sans diminuer le<br />
confort. La Maison écologique y ti<strong>en</strong>dra un stand.<br />
Association produire et Consommer Biologique<br />
45, <strong>Le</strong> Coudray 22800 Saint Brandan<br />
Tél : 02 96 32 11 14 Courriel : biozone@wanadoo.fr<br />
FESTIVAL D’ÉCOLOGIE<br />
Nantes, Loire-Atlantique, les 7 et 8 septembre 2002<br />
L’association Humus 44 organise ce festival dans le but de<br />
rassembler les acteurs du secteur écologique dans la région.<br />
Au moins une cinquantaine d’associations et d’<strong>en</strong>treprises<br />
seront prés<strong>en</strong>tes. Des stands d’information, des ateliers, des<br />
débats et des confér<strong>en</strong>ces seront organisés sur les thèmes de<br />
l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> général, de l’agriculture, de l’habitat et des<br />
énergies r<strong>en</strong>ouvelables.<br />
Site Web : http://www.ecofestival44.fr.st<br />
ÉCOTECH CONSTRUCTION<br />
Richer<strong>en</strong>ches, Vaucluse, les 13 et 14 septembre 2002<br />
“Mieux vivre et bâtir avec l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t”<br />
Cette première édition est organisée par le comité de bassin<br />
d’emploi Voconce-Enclace, Probois V<strong>en</strong>toux et le Ceder<br />
(Espace information énergie Drôme). La manifestation t<strong>en</strong>tera<br />
d’apporter un éclairage spécifique sur l’utilisation des énergies<br />
r<strong>en</strong>ouvelables (bois, solaire et éoli<strong>en</strong>), l’emploi de matériaux et<br />
techniques écologiques notamm<strong>en</strong>t du bois (ossature bois,<br />
architecture bioclimatique), et la démarche Haute Qualité<br />
Environnem<strong>en</strong>tale. Ces r<strong>en</strong>contres s’adress<strong>en</strong>t <strong>en</strong> priorité aux<br />
professionnels du bâtim<strong>en</strong>t (architectes, m<strong>en</strong>uisiers, maçons,<br />
plombiers...), aux élus qui ont <strong>en</strong> charge la gestion, la rénovation,<br />
la construction de bâtim<strong>en</strong>ts publics, ainsi qu’aux prescripteurs,<br />
gestionnaires et propriétaires de logem<strong>en</strong>ts collectifs.<br />
En second lieu, elle est ouverte, le samedi 14 septembre,<br />
aux particuliers qui souhait<strong>en</strong>t construire, rénover leur habitation<br />
ou, par exemple, changer leur système de chauffage.<br />
n°10 août-septembre 2002<br />
R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Catherine Bourgeois 11, Beau Soleil 84110<br />
Vaison-la-Romaine<br />
Tél : 04 90 28 87 13<br />
Courriel : Valor-conseil@libertysurf.fr<br />
FOIRE ÉCOLOGIQUE DE TOURAINE<br />
Veigné, Indre-et-Loire, les 14 et 15 septembre 2002<br />
Ces deux jours permettront aux acteurs de l’agriculture biologique,<br />
du recyclage, des énergies r<strong>en</strong>ouvelables, de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />
de mieux faire connaître leurs activités. Un cycle de<br />
confér<strong>en</strong>ces sur les énergies r<strong>en</strong>ouvelables, la gestion et le<br />
recyclage des déchets, est au programme.<br />
Mairie de Veigné 1, place Maréchal <strong>Le</strong>clerc - 37250 Veigné<br />
Tél : 02 47 34 36 36<br />
FOIRE AUX PRODUITS BIO<br />
M<strong>en</strong>s, Isère, les 21 et 22 septembre 2002<br />
R<strong>en</strong>dez-vous incontournable de tous les amateurs de nourriture<br />
saine et d’un mode de vie écologique. Au côté des exposants<br />
habituels, la foire a choisi cette année le thème de la<br />
<strong>maison</strong> écologique.<br />
Office de tourisme - 38710 M<strong>en</strong>s<br />
Tél : 04 76 34 84 25 Télécopie : 04 76 34 69 01<br />
PATRIBAT, SALON DES SAVOIR-FAIRE DU<br />
PATRIMOINE BÂTI<br />
Grandcourt, Seine-Maritime, les 21 et 22 septembre 2002<br />
Cette manifestation répond à l’att<strong>en</strong>te du grand public propriétaire<br />
de <strong>maison</strong>s anci<strong>en</strong>nes, et des artisans, <strong>en</strong>treprises, organismes<br />
professionnels <strong>en</strong>gagés dans le marché de la restauration<br />
et de la réhabilitation du bâti traditionnel. L’objectif de ce<br />
salon est de valoriser les compét<strong>en</strong>ces, d’initier aux matériaux<br />
naturels et d’inscrire ce patrimoine bâti dans le prés<strong>en</strong>t et dans<br />
l’av<strong>en</strong>ir.<br />
<strong>Le</strong>s Savoir-Faire du Patrimoine<br />
<strong>Le</strong> Moulin Route de la Vallée 76660 Grandcourt<br />
Tél : 02 35 94 72 24 - 01 42 93 11 63<br />
HORIZON VERT<br />
Vill<strong>en</strong>euve sur lot, Lot et Garonne, les 5 et 6 octobre 2002<br />
Thème de cette année : «le défi alim<strong>en</strong>t-terre».<br />
C’est la plus importante manifestation du sud-ouest. Avec 170<br />
exposants, 25 confér<strong>en</strong>ces et ateliers, sur l’habitat sain, l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,<br />
les énergies r<strong>en</strong>ouvelables, l’hygiène, l’artisanat...<br />
La Maison écologique ti<strong>en</strong>dra un stand.<br />
Horizon Vert - BP 208 - Vill<strong>en</strong>euve/Lot<br />
Tél : 05 53 40 10 10
P et it es a nnonces<br />
RECHERCHE TERRAIN<br />
Haute-Garonne<br />
Couple recherche terrain nu ou avec ruine dans la campagne<br />
toulousaine (maxi 40 km) pour bio-construction.<br />
Tél : 05 61 82 77 19.<br />
Région ca<strong>en</strong>naise<br />
Couple recherche terrain (hors lotissem<strong>en</strong>t) d’<strong>en</strong>viron 3000<br />
m2, Ca<strong>en</strong> sud, sud/ouest - sud/est, à 20 km au plus de Ca<strong>en</strong>,<br />
pour construction <strong>maison</strong> bio. Tél : 02 31 93 73 62.<br />
Région Bretagne<br />
Bonjour, je recherche un petit terrain (<strong>en</strong>viron un hectare)<br />
boisé et calme aux <strong>en</strong>virons de Douarn<strong>en</strong>ez (Finistère sud)<br />
pour essai de vie alternative. Je recherche égalem<strong>en</strong>t des<br />
infos sur les petites autoconstructions type cabanes. Merci<br />
d’avance.<br />
Jusqu’à fin août : Alexis Nafteur chez Philippe H<strong>en</strong>ry,<br />
Kerv<strong>en</strong>nec - 29270 Carhaix Plouguer. Tél : 02 98 99 52 16.<br />
Puis : 85, rue de l’Hotel de Ville - 38300 Bourgoin Jailleu. Tél<br />
: 04 74 93 35 80.<br />
EAU VIVANTE<br />
L’association Eau Vivante recherche un nouveau lieu d’implantation<br />
dans les Pyrénées. <strong>Une</strong> dizaine de personnes résiderai<strong>en</strong>t<br />
sur le site. Conditions indisp<strong>en</strong>sables :<br />
1/ prés<strong>en</strong>ce d'une eau vivante (sources, torr<strong>en</strong>ts ou rivières),<br />
2/ un versant sud,<br />
3/ plusieurs hectares.<br />
Eau Vivante sera du 8 au 18 Août <strong>en</strong> Bretagne : si vous désirez<br />
une étude pilote personnalisée d'assainissem<strong>en</strong>t par les<br />
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texte rédigé de façon lisible, cela nous évitera des<br />
erreurs... et de nous arracher les cheveux. Inscrivez s’il<br />
vous plait, vos nom, adresse et téléphone. Merci.<br />
Date limite pour le numéro de octobre-novembre 2002 :<br />
lundi 1er septembre<br />
La Maison écologique se réserve le droit de refuser une<br />
annonce qui n’est pas <strong>en</strong> relation avec l’objet du magazine.<br />
Tarifs rubrique «Petites annonces»<br />
Pas de limite de texte... dans la limite du raisonnable !<br />
Rubrique demande et offre d’emploi : gratuite<br />
Autres rubriques :<br />
Pour les abonné-e-s : 2 euros l’annonce<br />
Pour les non abonné-e-s : 4 euros l’annonce<br />
(possibilité de régler <strong>en</strong> timbres)<br />
Règlem<strong>en</strong>t à<br />
La Maison écologique BP 60 145 -14504 Vire Cedex<br />
plantes aquatiques, et/ou participer à un stage pratique de<br />
construction d'un système, merci de nous contacter.<br />
Eau Vivante<br />
32220 St Lizier du Planté<br />
tél : 0562620552<br />
Courriel : eau.vivante@free.fr<br />
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n°10 août-septembre 2002<br />
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34<br />
Anci<strong>en</strong>s numéro s<br />
1 2 3<br />
4 5 6<br />
7 8 9<br />
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Pays.................................................................<br />
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n°10 août-septembre 2002<br />
Sommaires des anci<strong>en</strong>s numéros<br />
N°1 février-mars 2001<br />
Dossier : Tout ce qu’il faut savoir sur le chauffage au bois.<br />
<strong>Le</strong> Cun du Larzac. Construire <strong>en</strong> briques alvéolées. Voyage Cycloarchitectural.<br />
Epurer l’eau par les plantes. Cuisiner avec le soleil.<br />
N°2 avril-mai 2001<br />
Dossier : Peinture, comm<strong>en</strong>t ne pas se mélanger les pinceaux.<br />
Eau vivante. Chaumière bioclimatique. Zakopane <strong>en</strong> Pologne.<br />
Installation photovoltaïque. Un cuiseur facile.<br />
N°3 juin-juillet 2001<br />
Dossier : Chauffe-eau solaire, pr<strong>en</strong>ez un bon bain de soleil !<br />
La Ferme des Chèvres dans le V<strong>en</strong>t. Eco-habitat <strong>en</strong> ville. Pisé <strong>en</strong><br />
Australie. Economie d’énergie. <strong>Une</strong> cuisinière solaire familiale.<br />
N°4 août-septembre 2001<br />
Dossier : Construire <strong>en</strong> paille, ça vous botte ?<br />
C<strong>en</strong>tre Terre Vivante. <strong>Une</strong> <strong>maison</strong> dans les bois. La pile à combustible.<br />
Cartes postales d’Océanie. <strong>Le</strong> linoléum naturel.<br />
N°5 octobre-novembre 2001<br />
Dossier : Isolation thermique : isoler sain, isoler bi<strong>en</strong><br />
La caravane Tourne-sol. Un chauffage qui a du coeur. Nouvelle-Zélande<br />
: une <strong>maison</strong> tout <strong>en</strong> couleur. Plaque de gypse et cellulose. Choisir une<br />
fluocompacte.<br />
N°6 décembre 2001-janvier 2002<br />
Dossier : Petites éoli<strong>en</strong>nes : qui aime le v<strong>en</strong>t récolte les kW<br />
Bio-lopin. L’art du F<strong>en</strong>g-Shui <strong>en</strong> appartem<strong>en</strong>t. Québéc : de la paille au<br />
coeur de Montréal. Se chauffer aux granulés. Pour un bois écologique.<br />
N°7 février-mars 2002<br />
Dossier : Poêles à inertie : à la recherche de la volupté thermique<br />
Carapa. Maison <strong>en</strong> bois sur pilotis. Belgique : récupérer l’eau de pluie.<br />
Isoler <strong>en</strong> laine de mouton. <strong>Le</strong>s bases de l’autoconstruction. Index 2001.<br />
N°8 avril-mai 2002<br />
Dossier : Assainissem<strong>en</strong>t autonome : histoires d’eau... usée<br />
Maison Charmeau. Architecture organique. <strong>Allemagne</strong> : Institut pour la<br />
bioconstruction. <strong>Le</strong>s veilles (énergie cachée). Fabriquer des adobes.<br />
N°9 juin-juillet 2002<br />
Dossier : Solaire photovoltaïque, comm<strong>en</strong>t tomber dans le panneau<br />
La Maison du soleil. La poésie des cabanes. Suisse : La Villa Guisan.<br />
Bolivia Inti (cuisine solaire solidaire). <strong>Le</strong> badigeon de chaux.<br />
épuisé<br />
Commande d’anci<strong>en</strong>(s) numéro(s)<br />
Prix d’un anci<strong>en</strong> numéro : 5 € (franco)<br />
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Tarifs abonnem<strong>en</strong>t<br />
Particulier ....................27,40 € (179,75 F)<br />
Pour deux ans ...............47,00 € (308,30 F)<br />
Association.....................32,00 € (209,90 F)<br />
Institution.........................45,70 € (299,80F)<br />
Souti<strong>en</strong>...........................36,60 € (238,10 F)<br />
Petit budget....................19,80 € (129,90 F)<br />
Europe............................30,00 € (196,80 F)<br />
TOTAL : ........................................ €<br />
Règlem<strong>en</strong>t à<br />
La Maison écologique BP 60 145 - 14504 Vire Cedex