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Benjamin Britten - Chandos

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CHAN 10192 X BOOK.qxd 31/1/07 11:30 am Page 2Lebrecht Collection12345678910<strong>Benjamin</strong> <strong>Britten</strong> (1913–1976)Les Illuminations, Op. 18* 23:22For soprano and string orchestraTexts by Arthur RimbaudI Fanfare. Maestoso – Largamente 2:04II Villes. Allegro energico 2:37IIIa Phrase. Lento ed estatico 1:09IIIb Antique. Allegretto, un poco mosso 2:14IV Royauté. Allegro maestoso 1:38V Marine. Allegro con brio 1:03VI Interlude. Moderato ma comodo 2:22VII Being Beauteous. Lento ma comodo 4:19VIII Parade. Alla marcia 2:55IX Départ. Largo mesto – Largamente 2:57<strong>Benjamin</strong> <strong>Britten</strong>11121314Quatre Chansons françaises* 13:02For soprano and orchestraTexts by Victor Hugo and Paul Verlaine1 Nuits de juin. Lento e molto rubato 2:392 Sagesse. Lento ma non troppo 3:023 L’Enfance. Animato 4:534 Chanson d’automne. Moderato con molto masempre colla voce 2:253


CHAN 10192 X BOOK.qxd 31/1/07 11:30 am Page 14Fähigkeiten in ganz Schottland, wofür es mitdem angesehenen “Education Award” derRoyal Philharmonic Society ausgezeichnetworden ist.Der gebürtige Schotte Bryden Thomson hatan der Royal Scottish Academy of Music andDrama und auf dem europäischen Festlandbei Hans Schmidt-Isserstedt und IgorMarkewitsch studiert. Als Assistent von IanWhyte hat er mit dem BBC Scottish SymphonyOrchestra gearbeitet und nach dessen Tod inzwei Jahren rund 250 Konzertterminewahrgenommen. Er war von 1968 bis 1973Chefdirigent des BBC Northern SymphonyOrchestra, Chefdirigent und Musikdirektor desUlster Orchestra von 1977 bis 1985 und hatals Gast Orchester wie die Philharmonia, dasRoyal Philharmonic, London Philharmonic,Scottish National und Scottish ChamberOrchestra geleitet. Als Operndirigent war erunter anderem an der Norwegischen Oper undder Scottish Opera tätig. Bryden Thomson ist1991 verstorben.Richard HoltAnthony Rolfe Johnson14


CHAN 10192 X BOOK.qxd 31/1/07 11:30 am Page 16<strong>Britten</strong>: Les Illuminations et autres œuvresLes Illuminations, op. 18Dès son arrivée en Amérique en mai 1938,<strong>Britten</strong> entreprit d’achever, pour la sopranoSophie Wyss, un cycle de mélodies dont deuxavaient déjà été interprétées lors d’un“Promenade Concert” donné à Londres l’étéprécédent. Il acheva Les Illuminations enoctobre de la même année. Comme le montrele présent enregistrement, ce n’était pas lapremière fois qu’il s’intéressait à des œuvresde langue française, mais un monded’expérience sépare l’enfant prodige intrépidede près de quinze ans (Quatre Chansonsfrançaises) et l’artiste cosmopolite de vingtcinqans environ. L’indépendance de <strong>Britten</strong> àl’égard de la tradition romantique allemandeprovient en grande partie, à cette époque, deson goût pour le néo-classicisme français.Mais, s’il avait rendu ouvertement hommage àRavel dans les deux premiers mouvements deson Concerto pour piano de 1938, dansLes Illuminations il absorbe l’expression vocalefrançaise d’une manière plus générale et qui,paradoxalement, fait ressortir une plus fortepersonnalité. Peut-être vaut-il mieux aborderces visions fragmentaires, érotiques et à demiavouées de Rimbaud par le biais de lastylisation musicale pénétrante de <strong>Britten</strong>, unestylisation tour à tour vive, directe,contemplative, tendre et grotesque. Le cycleest unifié par un motif saisissant fait de deuxaccords disjoints (si bémol–mi majeur) quiaccompagne la phrase “J’ai seul la clef decette parade sauvage”, et à la virtuosité de lasoprano solo répond brillamment d’un bout àl’autre de l’œuvre celle de l’orchestre à cordesiridescent.Quatre Chansons françaisesEdward <strong>Benjamin</strong> <strong>Britten</strong> composa ses QuatreChansons françaises durant l’été 1928, avantson quinzième anniversaire. Il avait déjàcommencé à prendre des leçons decomposition auprès de Frank Bridge ets’apprêtait à passer de l’école primaire aulycée de Gresham’s à Holt, d’où était sorti,trois ans auparavant, W.H. Auden, poète enherbe qui devait exercer une influence capitalesur le <strong>Britten</strong> de la “première période”,c’est-à-dire jusqu’en 1941. Paroles et musiqueétaient désormais le moyen d’expressionnaturel du jeune compositeur, comme lemontrent les nombreuses mises en musiquetouchantes de textes de Walter de la Marequ’il réalisa durant ces années. Les QuatreChansons françaises (sur des textes deVerlaine et Hugo) indiquent clairement que<strong>Britten</strong> ambitionnait d’élargir les horizonsexpressifs hérités de Bridge. En dépit desinfluences plus ou moins évidentes (et pasentièrement assimilées) de Wagner, Debussyet Ravel, ainsi que des éléments annonciateursdes découvertes de Berg et de Mahler, ellesdemeurent un exploit venant d’un si jeuneélève. Par ailleurs, la troisième chansonrenferme une étrange prémonition d’un motifimportant de la maturité créatrice ducompositeur: le thème de l’enfance et de lamort, de l’innocence et de l’expériencecorruptrice. Par le symbolisme à deux niveauxde sa berceuse non variée (flûte solo enla majeur) et de ses subtiles texturesharmoniques complexes (orchestre dechambre), ce morceau rappelle fortement la findu Wozzeck d’Alban Berg, où le bruit“innocent” des jeux d’enfants se teinted’ironie dans le contexte d’une musiqueprofondément élégiaque. Cette confrontationsymbolique suggérant un traitementtourmenté du thème est présente dansl’œuvre intégral de <strong>Britten</strong>, jusque dansles pages finales de son dernier opéra, Mort àVenise. Et les Quatre Chansons françaises,premier cycle de mélodies avec orchestre ducompositeur, doivent être appréciéesnotamment pour leur première mention duthème de l’enfant servant de père àl’homme.Sérénade, op. 31Même si <strong>Britten</strong> présenta la Sérénade, en1943, comme “un morceau sans importance”(réaction compréhensible à une époque où ilétait préoccupé par la composition de PeterGrimes), cette œuvre définit à la perfection legénie de son auteur. Voici l’aboutissement dece goût étrange pour le mot et l’image: aprèsune étroite collaboration avec certains desmeilleurs poètes des années trente, après lastylisation européenne consciente de lapériode “américaine” et le retour aux racinesanglaises en 1941, le compositeur nouait unerelation professionnelle étroite avec unchanteur à la sensibilité unique, le ténor PeterPears, pour qui ce “Nocturne” fut spécialementcomposé. Le cor solo tisse un contrepoint surla ligne vocale, à laquelle il fait écho, dans unrôle inspiré à <strong>Britten</strong> par un musicien de sagénération (et malheureusement trop tôtdisparu) doué d’un talent rare, Dennis Brain;il fait des apparitions nombreuses et variéesdans ces mises en musique de poèmes centréssur la nuit, le sommeil et les rêves, domained’expérience dans lequel le compositeur allaittout particulièrement se reconnaître. Letroisième élément envoûtant de la texture estl’orchestre à cordes (et notamment l’ensembled’un autre contemporain célèbre, Boyd Neel),qui avait déjà inspiré à <strong>Britten</strong> des exploitsépoustouflants dans les Variations sur unthème de Frank Bridge, Les Illuminations et le16 17


CHAN 10192 X BOOK.qxd 31/1/07 11:30 am Page 18Prélude et fugue. Dans cette œuvre troublanteet belle, les tendances classicisantes de<strong>Britten</strong> se marient parfaitement avec uneimagination dramatique exceptionnelle. Car laSérénade est une œuvre faite d’intégration etde continuité dont les éléments forment untout homogène encadré par le thème sologénérateur du cor magique dans le Prologueet l’Épilogue. On sait aujourd’hui que <strong>Britten</strong>composa à l’origine non pas six mais septarrangements pour son Sérénade. Leseptième – sur le poème de Tennyson “Nowsleeps the crimson petal, now the white”(Maintenant sommeille l’écarlate pétale,maintenant le blanc) – fut délaissé par lecompositeur afin de pouvoir terminer l’œuvreavec le sonnet de Keats (dans lequel onn’entend pas le cor). Mais dans le Nocturnepour ténor solo, sept instruments obligés etorchestre à cordes de 1958, la mélodieabandonnée ne fut point oubliée et <strong>Britten</strong> ypuisa une importante série d’images.© Eric RoseberryTraduction © <strong>Chandos</strong>Avec un répertoire lyrique allant de Händel àStravinski, Dame Felicity Lott possèdeégalement une immense réputationinternationale comme interprète des grandsrôles mozartiens et straussiens. Elle a chantédans tous les grands théâtres et avec tous lesgrands orchestres du monde, sous la directionde chefs aussi éminents que Sir Georg Solti,Zubin Mehta, Bernard Haitink, Kurt Masur,Sir André Previn et Sir Andrew Davis. Membrefondateur de l’ensemble The Songmakers’Almanac, elle s’est produite en récital et dansdes festivals à travers le monde entier, etentretient des liens particulièrement étroitsavec le Wigmore Hall de Londres.Felicity Lott est membre honoraire duRoyal Holloway College et membre de laRoyal Academy of Music de Londres. Elle estdocteur honoris causa des universitésd’Oxford, Loughborough, Leicester, Londres,du Sussex, et de la Royal Scottish Academy ofMusic and Drama de Glasgow. Elle a été faiteCommandeur de l’empire britannique (CBE) en1990, puis Dame commandeur de l’empirebritannique (DBE) en 1996. Elle a reçu le titred’Officier de l’Ordre des Arts et des Lettres etcelui de Chevalier de l’Ordre National de laLégion d’Honneur, et en février 2003, celui deBayerische Kammersängerin.Salué comme l’un des plus remarquableschanteurs britanniques, Anthony RolfeJohnson se produit avec les grands orchestreset aux festivals de Grande-Bretagne et àtravers le monde entier.Depuis ses débuts internationaux dans lerôle de Fenton (Falstaff ) au Festival deGlyndebourne, il a chanté un vaste répertoiredans les plus grands théâtres lyriques dumonde, se faisant une réputation pour sesinterprétations de Bach, Händel, Haydn,Mozart et <strong>Britten</strong>. Il s’est produit notamment àl’Opéra d’État de Vienne sous la direction deNikolaus Harnoncourt, au Metropolitan Operade New York et à la Philharmonie de Berlinsous la direction de James Levine, avec leChicago Symphony Orchestra sous la directionde Sir Georg Solti, avec le Boston SymphonyOrchestra sous la direction de Seiji Ozawa,avec le New York Philharmonic sous ladirection de Mstislav Rostropovitch et KurtMasur, et avec le Cleveland Orchestra sous ladirection de Sir Simon Rattle.Anthony Rolfe Johnson a été faitCommandeur de l’empire britannique (CBE) en1992.Reconnu dans le monde entier comme l’un desplus éminents cornistes, Michael Thompsonse fait maintenant une réputation de chefd’orchestre de plus en plus importante. Aprèsavoir étudié à la Royal Academy of Music deLondres, il fut nommé premier cor du BBCScottish Symphony Orchestra à l’âge dedix-huit ans, et trois ans plus tard il fut invitéà devenir premier cor du PhilharmoniaOrchestra et du Royal Philharmonic Orchestra.Il choisit le Philharmonia Orchestra avec lequelil demeura pendant dix ans. En tant quedirecteur/soliste et chef d’orchestre, il s’estproduit au Japon, aux États-Unis et en Europe.En Angleterre, il a notamment dirigé leLondon Sinfonietta, le BournemouthSinfonietta, le <strong>Britten</strong> Pears Orchestra etl’Ulster Youth Orchestra. Michael Thompsonest professeur de cor à la Royal Academy ofMusic de Londres, et donne régulièrement desmaster-classes et des conférences à travers lemonde entier. Il joue un cor fabriqué parPaxman à Londres.Considéré comme l’un des meilleurs orchestresd’Europe, le Royal Scottish NationalOrchestra (anciennement Scottish NationalOrchestra) fut fondé en 1891 sous le nom deScottish Orchestra, et a reçu le patronage dela reine en 1991. De nombreux chefsd’orchestre ont contribué à son succès,notamment Karl Rankl, Hans Swarowsky,Walter Susskind, Sir Alexander Gibson, BrydenThomson et Neeme Järvi. Walter Weller en estactuellement le chef honoraire, AlexanderLazarev le chef principal, Marin Alsop le chefprincipal invité et Garry Walker le chef associé.L’Orchestre donne plus de 130 concerts paran en Écosse, et se produit régulièrement auFestival international d’Édimbourg et dans lecadre des Proms de la BBC de Londres. Àl’étranger, l’Orchestre a effectué des tournéesen Autriche, en Croatie, en Slovaquie et enEspagne. Il a enregistré des œuvres de genresvariés, incluant plusieurs bandes sonores pour1819


CHAN 10192 X BOOK.qxd 31/1/07 11:30 am Page 20des films tels que Titanic, Superman, La Guerredes étoiles, Les Dents de la mer et Vertigo.Poursuivant un programme éducatif dont lebut est de développer le talent musical et legoût pour la musique, l’Orchestre travaille avecdes personnes de tous les âges et de tous lesniveaux à travers l’Écosse. Cette activité lui avalu le prestigieux “Education Award” décernépar la Royal Philharmonic Society.Né en Écosse, Bryden Thomson fit ses étudesà la Royal Scottish Academy of Music andDrama, puis en Europe avec Hans Schmidt-Isserstedt et Igor Markevitch. Il travailla avec leBBC Scottish Symphony Orchestra en tantqu’assistant de Ian Whyte, et après le décès dece dernier, dirigea pas moins de 250 concertsen deux ans. De 1968 à 1973, il fut chefprincipal du BBC Northern SymphonyOrchestra, et de 1977 à 1985, chef principal etdirecteur musical de Ulster Orchestra. Il dirigeaégalement le Philharmonia, le RoyalPhilharmonic, le London Philharmonic, leScottish National Orchestra et le ScottishChamber Orchestra. Dans le domaine de l’opéra,il occupa des fonctions au sein de l’Opéra deNorvège et du Scottish Opera. Bryden Thomsonest mort en 1991.© EMIMichael Thompson20


CHAN 10192 X BOOK.qxd 31/1/07 11:30 am Page 22Les IlluminationsI. FanfareIch allein halte den Schlüssel zu dieser wilden Parade.II. StädteDas sind Städte! Das ist ein Volk, für das sich diesegeträumten Alleghanies und Libanons erhoben haben!Hütten aus Kristall und Holz bewegen sich aufSchienen mit unsichtbaren Zügen. Alte Krater, vonKolossen und kupfernen Palmen umgürtet, brüllenmelodisch in den Flammen … Züge vonFeenköniginnen in roten und opalenen Kleidernsteigen aus den Schluchten herauf. Dort oben säugendie Hirsche Diana, ihre Hufe im Wasserfall und imDornengestrüpp. Die Bacchantinnen aus der Vorstadtschluchzen, und der Mond brennt und heult. Venustritt in die Höhlen der Schmiede und Einsiedler … Vonden Gruppen der Glockentürme herab verkündet mandie Gedanken der Völker. Aus knochengebautenSchlössern dringt die unbekannte Musik … DasParadies der Gewitterstürme stürzt ein … Die Wildentanzen unaufhörlich das Fest der Nacht …Welche starken Arme, welche selige Stunde wird mirdieses Gefilde wiedergeben, von wo mein Schlaf undmeine leisesten Regungen kommen?IIIa. SatzIch habe Seile von Glockenturm zu Glockenturmgespannt, Girlanden von Fenster zu Fenster, goldeneKetten von Stern zu Stern, und ich tanze.IIIb. AntikAnmutiger Sohn des Pan! Um deine Stirn, mit kleinenBlumen und Beeren gekrönt, schweifen deine Augen,kostbare Kugeln. Gefleckt mit braunem Satz höhlen1Les IlluminationsI. FanfareJ’ai seul la clef de cette parade sauvage.II. Villes2 Ce sont des villes! C’est un peuple pour qui sesont mantés ces Allgehanys et ces Libans de rêve!Des chalets de cristal et de bois se meuvent surdes rails et des poulies invisibles. Les vieuxcratères ceints de colosses et de palmiers decuivre rugissent mélodieusement dans les feux…Des cortèges de Mabs en robes rousses, opalines,montent des ravines. Là-haut, les pieds dans lacascade et les ronces, les cerfs fettent Diane. LesBacchantes des banlieues sanglotent et la lunebrûle et hurle. Vénus entre dans les cavernes desforgerons et des ermites… Des groupes debeffrois chantent les idées des peuples. Deschâteaux bâtis en os sort la musique inconnue…Le paradis des orages s’effondre… Les sauvagesdansent sans cesse la fête de la nuit…Quels bons bras, quelle belle heure me rendrontcette région d’où viennent mes sommeils et mesmoindres mouvements?3IIIa. PhraseJ’ai tendu des cordes de clocher à clocher; desguirlandes de fenêtre à fenêtre; des chaînes d’ord’étoile à étoile, et je danse.IIIb. Antique4 Gracieux fils de Pan! Autour de ton front couronnéde fleurettes et de baies, tes yeux, des boulesprécieuses, remuent. Tachées de lies brunes, tesLes IlluminationsI. FanfareI alone have the key to this savage parade.II. TownsThese are towns! This is a people for whom thoseAlleghanies and Lebanons of dreams rose up. Chaletsof crystal and wood move on unseen rails and pulleys.Old craters, girded by colossi and palm-trees ofcopper, roar harmoniously midst the fires…Processions of russet and opaline-clad Mabs ascendthe ravines. There, Diana is suckled by stags whostand in waterfall and thorns. Suburban Bacchantessob, and the moon burns and howls. Venus enters thecaves of blacksmiths and hermits… Groups of belltowerssing out peoples’ thoughts. From castles ofbone comes music unknown… The paradise of stormsfounders… The savages dance without ceasing theFestival of Night…Which goodly arms, which lovely hour will give meback this country whence my slumbers, my leastmovements come?IIIa. PhraseI have stretched ropes from steeple to steeple;garlands from window to window; chains of gold fromstar to star, and I dance.IIIb. AntiqueGraceful son of Pan! About your brow crowned withsmall flowers and berries move your eyes, preciousorbs. Stained with brown dregs, your cheeks become2223


CHAN 10192 X BOOK.qxd 31/1/07 11:30 am Page 26VII. Ein SchönheitswesenVor Schnee ein Schönheitswesen von hoher Gestalt.Todesröcheln und Kreisen von gedämpfter Musiklassen den göttlichen Leib aufsteigen, sich dehnenund zittern wie ein Gespenst; scharlachrote undschwarze Wunden brechen auf in diesem herrlichenFleisch. Die dem Leben eigenen Farben dunkeln,tanzen und lösen sich rings von der Erscheinung, ander Baustätte. Und die Schauder schwellen an unddonnern, und der tolle Reiz dieser Wirkungen,schwerer noch vom Todesröcheln und der rauhenMusik, welche die Welt, weit hinter uns, auf unsereMutter der Schönheit schleudert – sie weicht zurück,sie ragt auf. Oh, unsere Gebeine sind wieder bekleidetmit einem neuen, liebeglühenden Körper!O das aschgraue Antlitz, das Wappenschild derMähne, die Arme von Kristal! Die Kanone, auf die ichmich stürzen muß, durchdringend die Wirrnis derBäume und der leichten Luft!VIII. ParadeGanz handfeste Halunken. Mehrere haben eure Weltenausgebeutet, dabei genügsam, ohne jede Hast, ihreglänzenden Fähigkeiten und ihr Kenntnis von euremGewissen in die Tat umzusetzen. Was für reife Männer!Augen, stumpf wie die Sommernacht, rot undschwarz, dreifarbig, aus Stahl, von Goldsternendurchsetzt; entstellte Züge, bleiern, wächsern,entzündet; schäkernde Heiserkeit. Das grausameStolzieren des Flitters! Es sind auch Junge dabei …O das höchst gewaltsame Paradies der rasendenFratze! … Chinesen, Hottentotten, Zigeuner, Tölpel,Hyänen, Moloche, alte Besessenheiten, finstere89VII. Being BeauteousDevant une neige un Être de Beauté de hautetaille. Des sifflements de mort et des cercles demusique sourde font monter, s’élargir et tremblercomme un spectre ce corps adoré: des blessuresécarlates et noires éclatent dans les chairessuperbes. Les couleurs propres de la vie sefoncent, dansent, et se dégagent autour de laVision, sur le chantier. Et les frissons s’élèvent etgrondent, et la saveur forcenée de ces effets sechargeant avec les sifflements mortels et lesrauques musiques que le monde, loin derrièrenous, lance sur notre mère de beauté, – ellerecule, elle se dresse. Oh! Nos os sont revêtusd’un nouveau corps amoureux.Ô la face cendrée, l’écusson de crin, les bras decristal! Le canon sur lequel je dois m’abattre àtravers la mêlée des arbres et de l’air léger!VIII. ParadeDes drôles très solides. Plusieurs ont exploité vosmondes. Sans besoins, et peu pressés de mettreen œuvre leurs brillantes facultés et leurexpérience de vos consciences. Quels hommesmûrs! Des yeux hébétés à la façon de la nuit d’été,rouges et noirs, tricolorés d’acier piqué d’étoilesd’or; des facies déformés, plombés, blêmis,incendiés; des enrouements folâtres! La démarchecruelle des oripeaux! Il y a quelques jeunes…Ô le plus violent Paradis de la grimace enragée!…Chinois, Hottentots, bohémiens, niais, hyènes,Molochs, vieilles démences, démons sinistres, ilsVII. Being BeauteousAgainst the snow, a Being Beauteous, tall in stature.Whisperings of death and circles of muffled musicmake this exalted body rise, stretch out and tremblelike a spectre; wounds, scarlet and black, break out onthe wondrous flesh. The true colours of life deepen,dance and dissolve around the vision on the site. Andthe shudderings arise and roar, and the furiousimpulse of these impressions, charged by the deathlywhisperings and raucous music which the world, farbehind us, casts upon our mother of beauty, retreatsand rises up. Oh! Our bones are clothed again by anew, loving body.O the ashen face, the horsehair shield, the crystalarms! The cannon on which I must hurl myselfthrough the tangle of trees and the weightless air!VIII. ParadeReal stalwart reprobates. Several have exploited yourworlds. In no need, and in no hurry to set theirbrilliant faculties and their experience of yourconsciences to work. What mature men! Eyes, torpidas a summer night, red and black, tricoloured, of steelpierced with golden stars; deformed features, livid,blemished, scorched; a playful hoarseness! The cruelbearing of tawdry finery! There are some who areyoung…O most violent paradise of the mad grimace!…Chinese, Hottentots, gypsies, simpletons, hyenas,Molochs, old madwomen, sinister demons, they mingle2627


CHAN 10192 X BOOK.qxd 31/1/07 11:30 am Page 28Dämonen, sie verbinden ihre volkstümlich-mütterlichenPossen mit tierischen Gebärden und Zärtlichkeiten. Siewürden die neuesten Stücke oder einfältigeGassenhauer vortragen. Die Meistergauklerverwandeln Orte und Personen und nutzenmagnetische Komödien …Ich allein halte den Schlüssel zu dieser wilden Parade.IX. AufbruchGenug geschaut. Der Vision wurde auf alle Weisenbegegnet.Genug gehabt. Klänge der Städte, abends, und imSonnenlicht, und immerfort.Genug erkannt. Die Hemmnisse des Lebens. O Klängeund Visionen!Aufbruch zu neuer Affektion und neuem Lärm.Übersetzung © Gerd Ükermannmêlent les tours populaires, maternels, avec lesposes et les trendresses bestiales. Ilsinterpréteraient des pièces nouvelles et deschansons “bonnes filles”. Maîtres jongleurs, ilstransforment le lieu et les personnes et usent dela comédie magnétique…J’ai seul la clef de cette parade sauvage.IX. Départ10 Assez vu. La vision s’est rencontrée à tous lesairs.Assez eu. Rumeurs de villes, le soir, et au soleil,et toujours.Assez connu. Les arrêts de la vie. Ô Rumeurs etVisions!Départ dans l’affection et le bruit neufs!Arthur Rimbaudtheir popular, motherly wiles with bestial poses andcaresses. They would interpret new plays, and songs‘for good girls’. Master jugglers, they transform placeand persons, and make use of spellbinding comedy…I alone have the key to this savage parade!IX. LeavingSeen enough. The vision was found in every song.Had enough. Clamour of towns, in the evening, in thesunlight, always.Known enough. Life’s constraints. O Clamour andVisions!Leaving for new affection and noise.Vier französische Lieder1. Die SommernächteIm Sommer, wenn der Tag zur Neige geht,Erhebt sich ein betäubender Duft von denblumenbedeckten Feldern.Mit geschlossenen Augen und halboffenem OhrSchläft man nur einen leichten, durchsichtigen Schlaf.Die Sterne sind reiner, der Schatten ist tiefer,Die ewige Kuppel ist in ein verschwommenesZwielicht getaucht,Und die blasse, sanfte Morgendämmerung, auf ihreStunde wartend,Zieht, so scheint es, die ganze Nacht am Rande desHimmels entlang.11Quatre Chansons françaises1. Nuits de juinL’été, lorsque le jour a fui, de fleurs couverteLa plaine verse au loin un parfum enivrant;Les yeux fermés, l’oreille aux rumeursentr’ouverte,On ne dort qu’à demi d’un sommeil transparent.Les astres sont plus purs, l’ombre paraît meilleure:Un vague demi-jour teint le dôme éternel;Et l’aube douce et pâle, en attendant son heure,Semble toute la nuit errer au bas du ciel.Victor HugoFour French Songs1. June NightsIn summertime, at close of day,A heady scent rises from the flower-covered meadows.With eyes closed and ears half-open,Only a transparent half-sleep is possible.The stars seem brighter, the darkness deeper;A faint half-light streaks the eternal dome,And the pale, peaceful dawn, awaiting its time,Seems to hover at the edge of the sky all the nightlong.2829


CHAN 10192 X BOOK.qxd 31/1/07 11:30 am Page 302. WeisheitDer Himmel über dem Dach istSo blau, so still!Der Baum über dem DachWiegt seine Palme.Die Glocke im Himmel,Läutet leise.Ein Vogel auf dem BaumSingt sein trauriges Lied.O Gott, o Gott, das Leben ist da,Einfach und ruhig.Friedlich klingt es herüberVon der Stadt.Was hast du getan, DuDie Du unaufhörlich weinst?Sag mir, was hat DuMit Deiner Jugend getan?3. Die KindheitWährend das Kind sang, kämpfte die erschöpfte Mutter im BettMit dem Tode, das schöne Gesicht dem Dunkel zugewandt.Über dem Fenster zog der Tod in den Wolken umher.Ich lauschte dem Röcheln und dem Gesang.Das Kind war fünf Jahre alt und vom Fenster herHörte man das vergnügte Lachen und Spielen.Neben dem Kinde, das den ganzen Tag sang,Lag die Mutter, und hustete die ganze Nacht.Unter den Fliesen des Klosters schlief die MutterUnd das Kind sang wieder.Kummer ist eine Frucht: Gott läßt sie nicht an einem ZweigeWachsen, der zu schwach ist, um sie zu tragen.122. SagesseLe ciel est, par-dessus le toit,Si bleu, si calme!Un arbre, par-dessus le toit,Berce sa palme.La cloche dans le ciel qu’on voitDoucement tinte.Un oiseau sur l’arbre qu’on voitChante sa plainte.Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là,Simple et tranquille.Cette paisible rumeur-làVient de la ville.Qu’as-tu fait, ô toi que voilàPleurant sans cesse,Dis, qu’as-tu fait, toi que voilà,De ta jeunesse?Paul Verlaine3. L’Enfance13 L’enfant chantait; la mère au lit, exténuée,Agonisait, beau front dans l’ombre se penchant;La mort au-dessus d’elle errait dans la nuée;Et j’écoutais ce râle, et j’entendais ce chant.L’enfant avait cinq ans, et près de la fenêtreSes rires et ses jeux faisaient un charmant bruit;Et la mère, à côté de ce pauvre doux êtreQui chantait tout le jour, toussait toute la nuit.La mère alla dormir sous les dalles du cloître;Et le petit enfant se remit à chanter.La douleur est un fruit; Dieu ne le fait pas croîtreSur la branche trop faible encore pour le porter.Victor Hugo2. WisdomAbove the roof, the sky isSo blue, so calm!Above the roof, a tree-branchSways.The bell in the skyGently tolls.A bird in the treeSings its sad song.O God, life is there,Simple and tranquil.I can hear the peaceful soundsOf the town.What have you done, you there,Weeping ceaselessly?Tell me, what have you doneWith your young life?3. ChildhoodThe child was singing; the mother, stretched out on the bed,Lay dying, her beautiful face turned towards the darkness.Death hovered in the mists above her.I listened to that death-rattle, and I heard that song.The child was five years old, and outside the windowThe sound of his games and his laughter were enchanting.The poor sweet creature sang all day,And the mother coughed all night.The mother was laid to rest beneath the stones in thecloister,And the little child took up his song again.Sorrow is a fruit: God does not permit it to growOn a branch too weak to bear it.3031


CHAN 10192 X BOOK.qxd 31/1/07 11:30 am Page 324. HerbstliedDas lange SchluchzenDer herbstlichenGeigenVersenkt mein HerzIn eintönigeSchlaffheit.AtemlosUnd leichenblaßWenn die Stunde schlägt,Gedenke ich,Vergangener Tage,Und ich weine.Wie ein totesBlatt lasseIch mich vonDem bösen WindeIn alleRichtungen treiben.Wiedergabe mit freundlicher Genehmigung vonFaber Music Ltd, London144. Chanson d’automneLes sanglots longsDes violonsDe l’automneBlessent mon cœurD’une langueurMonotone.Tout suffocantEt blême, quandSonne l’heure,Je me souviensDes jours anciensEt je pleure;Et je m’en vaisAu vent mauvaisQui m’emporteDeçà, delà,Pareil à laFeuille morte.Paul Verlaine4. Autumn SongThe slow sobbingOf the violinsOf autumnWounds my heartWith monotonousLanguor.BreathlessAnd pale, asThe hour strikes,I rememberFormer daysAnd weep;And I letThe rough windToss meThis way and that,Like aDead leaf.Translations reprinted by kind permission ofFaber Music Ltd, London32SerenadePrologPastoraleDer Tag ist alt geworden, die bleichende SonneHat nur noch einen kurzen Lauf vor sich.Doch Phöbus’ Rosse, trotz seiner Kunst,Ziehen den Wogen nur mühsam hinab.Die Schatten wachsen jetzt so lang,Daß Sträucher hoch wie Zedern aussehen;Maulwurfshügel sind wie Berge, und die AmeiseErscheint wie ein ungeheurer Elefant.Serenade15 ProloguePastoral16 The day’s grown old; the fainting sunHas but a little way to run,And yet his steeds with all his skill,Scarce lug the chariot down the hill.The shadows now so long do grow,That brambles like tall cedars show;Mole hills seem mountains, and the antAppears a monstrous elephant.SérénadeProloguePastoraleLe jour se fait vieux; le soleil déclinantEst presque au terme de sa course,Mais en dépit de son adresse, ses coursiersOnt du mal à traîner le char au bas de la colline.Les ombres maintenant s’allongent si bienQue les ronciers paraissent de hauts cèdres;Les taupinières semblent des montagnes,Et la fourmi un monstrueux éléphant.33


CHAN 10192 X BOOK.qxd 31/1/07 11:30 am Page 34Eine winzig kleine HerdeBeschattet dreimal mehr an Boden als sonst,Und der kleine Knabe, der ihr folgt,Erscheint wie ein mächtiger Polyphem.Nun haben sich alle auf Bänke gesetzt,Um in der kühlen Luft zu sitzen und zu plaudern,Bis Phöbus im Westen untertauchtUnd der Welt den Weg zu Ruhe weist.NocturneDer Glanz fällt auf die Mauern des SchlossesUnd schneeige Gipfel, sagenhaft alt;Die lange Nacht zieht über die Seen,Der wilde Wasserfall springt herrlich auf:Blas, Hifthorn, blas! Laß die wilden Echos fliegen!Blas, Hifthorn! Gebt Antwort, Echos, ersterbend!O horch, o hör, wie fein und klar,Und feiner, klarer, weiter fort!Wie süß und fern von Klippen und FelsenDie Hörner Elflands leise herüberblasen!Blas, laß die purpurnen Schluchten widerhallen;Blas, Hifthorn! Antwortet, Echos, ersterbend!O Lieb, sie sterben in dem reichen Himmel,Verklingen über Hügeln, Feldern und Flüssen;Unsere Echos hallen von Seele zu SeeleUnd wachsen immerfort.Blas, Hifthorn, blas! Laß die wilden Echos fliegen!Gebt Antwort, Echos, ersterbend!A very little, little flockShades thrice the ground that it would stock;Whilst the small stripling following themAppears a mighty Polypheme.And now on benches all are sat,In the cool air to sit and chat,Till Phoebus, dipping in the West,Shall lead the world the way to rest.Charles CottonNocturne17 The splendour falls on castle wallsAnd snowy summits old in story:The long night shakes across the lakes,And the wild cataract leaps in glory:Blow, bugle, blow, set the wild echoes flying,Bugle, blow; answer, echoes, answer, dying, dying,dying.O hark, O hear, how thin and clear,And thinner, clearer, farther going!O sweet and far from cliff and scarThe horns of Elfland faintly blowing!Blow, let us hear the purple glens replying:Bugle, blow; answer, echoes, answer, dying, dying,dying.O love, they die in yon rich sky,They faint on hill or field or river:Our echoes roll from soul to soulAnd grow for ever and for ever.Blow, bugle, blow, set the wild echoes flying;And answer, echoes, answer, dying, dying, dying.Alfred Lord TennysonUn petit, tout petit troupeau couvre de son ombreUne surface trois fois supérieure à celle qu’il paît,Et le petit adolescent qui le suitRessemble à un puissant Polyphème.Et maintenant tous s’asseoient sur les bancsPour discuter dans la fraîcheur du soir,Jusqu’à ce que Phébus, s’enfonçant à l’Occident,Montre à l’univers le chemin du repos.NocturneLa splendeur tombe sur les murs du châteauEt les cîmes neigeuses immémoriales;La longue nuit tremble d’un lac à l’autreEt la cataracte sauvage bondit dans sa gloire.Sonne, bugle, sonne, fait voler les échos sauvages,Bugle, sonne; répondez, échos, répondez enmourant.Ô, écoutez, ô, entendez le son ténu et clairToujours plus ténu, toujours plus clair, toujours pluslointain!Ô, avec quelle douceur, loin des falaises et des récifs,Résonnent faiblement les cors des elfes!Sonne, fais-nous entendre la réponse des valléesempourprées;Sonne, cor; répondez, échos, répondez en mourant.Ô amour, ils meurent là-bas dans le ciel si beau,Ils expirent au-dessus de la colline, du champ ou de larivière.Nos échos roulent d’âme en âmeEt s’intensifient toujours et à jamais.Sonne, bugle, sonne, fais voler les échos sauvages;Et répondez, échos, répondez en mourant.3435


CHAN 10192 X BOOK.qxd 31/1/07 11:30 am Page 36ElegieO Rose, du bist krank!Der unsichtbare Wurm,Der in der Nacht fliegt,Im heulenden SturmEntdeckte dein BettDer roten Freuden,Und seine dunkle, heimliche LiebeZerstört dein Leben.TrauergesangDiese Nacht, vielleicht schon diese Nacht– Jede Nacht und alle! –Liegst du im Sarg bei Kerzenlicht,Und Christus nehme deine Seele auf.Wenn du von hinnen gefahren bist– Jede Nacht und alle! –So kommst du auf die Dornenheide,Und Christus nehme deine Seele auf.Wenn du jemals Rock und Schuhe schenktest– Jede Nacht und alle! –Setz dich nieder und zieh sie an,Und Christus nehme deine Seele auf.Wenn du niemals Rock und Schuhe schenktest– Jede Nacht und alle! –Werden die Dornen dich bis auf die Knochen stechen,Und Christus nehme deine Seele auf.Wenn du die Dornenheide verlassen darfst– Jede Nacht und alle! –Kommst du zur Brücke des Schreckens,Und Christus nehme deine Seele auf.18ElegyO Rose, thou art sick!The invisible wormThat flies in the night,In the howling storm,Has found out thy bedOf crimson joy:And his dark secret loveDoes thy life destroy.William BlakeDirge19 This ae nighte, this ae nighte,Every nighte and alle,Fire and fleete and candle-lighte,And Christe receive thy saule.When thou from hence away art past,Every nighte and alle,To Whinnymuir thou com’st at last;And Christe receive thy saule.If ever thou gav’st hos’n and shoon,Every nighte and alle,Sit thee down and put them on;And Christe receive thy saule.If hos’n and shoon thou ne’er gav’st nane,Every nighte and alle,The whinnies shall prick thee to the bare bane;And Christe receive thy saule.From Whinnymuir when thou may’st pass,Every nighte and alle,To Brig o’ Dread thou com’st at last;And Christe receive thy saule.ÉlégieÔ rose, tu es malade!Le ver invisibleQui fuit dans la nuit,Sous le mugissement de la tempête,A découvert ton litDe pourpre et de volupté;Et son amour ténébreux et secretDétruit ta vie.Chant funèbreCette nuit, cette nuit,Chaque nuit et toutes les nuits,Par le feu, la grêle et la lueur des chandelles,Puisse Jésus-Christ recevoir ton âme.Lorsque tu auras quitté ce monde,Chaque nuit et toutes les nuits,Tu arriveras enfin à Whinnymuir;Puisse Jésus-Christ recevoir ton âme.Si tu as jamais donné chausses et chaussures,Chaque nuit et toutes les nuits,Assieds-toi et mets-les;Puisse Jésus-Christ recevoir ton âme.Si tu n’as jamais donné à personne chausses nichaussures,Chaque nuit et toutes les nuits,Les ajoncs te piqueront jusqu’à l’os:Puisse Jésus-Christ recevoir ton âme.Après avoir quitté Whinnymuir,Chaque nuit et toutes les nuits,Tu arriveras enfin au Pont de l’Effroi;Puisse Jésus-Christ recevoir ton âme.3637


CHAN 10192 X BOOK.qxd 31/1/07 11:30 am Page 38Wenn du die Brücke des Schreckens verlassen darfst– Jede Nacht und alle! –Kommst du ins Fegefeuer,Und Christus nehme deine Seele auf.Wenn du jemals zu Essen und Trinken schenktest– Jede Nacht und alle! –Wird das Feuer dich nicht versengen,Und Christus nehme deine Seele auf.Wenn du niemals zu Essen und Trinken schenktest– Jede Nacht und alle! –Wird das Feuer dich auf die Knochen brennen,Und Christus nehme deine Seele auf.Diese Nacht, vielleicht schon diese Nacht– Jede Nacht und alle! –Liegst du im Sarg bei Kerzenlicht,Und Christus nehme deine Seele auf.From Brig o’ Dread when thou may’st pass,Every nighte and alle,To Purgatory fire thou com’st at last;And Christe receive thy saule.If ever thou gav’st meat or drink,Every nighte and alle,The fire shall never make thee shrink;And Christe receive thy saule.If meat or drink thou ne’er gav’st nane,Every nighte and alle,The fire will burn thee to the bare bane;And Christe receive thy saule.This ae nighte, this ae nighte,Every nighte and alle,Fire and fleet and candle-lighte,And Christe receive thy saule.Anon (fifteenth century)Après avoir quitté le Pont de l’Effroi,Chaque nuit et toutes les nuits,Tu arriveras enfin au feu du Purgatoire;Puisse Jésus-Christ recevoir ton âme.Si tu as jamais donné le boire ou le manger,Chaque nuit et toutes les nuits,Le feu n’aura jamais prise sur toi;Puisse Jésus-Christ recevoir ton âme.Si tu n’as jamais donné à personne le boire ni le manger,Chaque nuit et toutes les nuits,Le feu te brûlera jusqu’à l’os;Puisse Jésus-Christ recevoir ton âme.Cette nuit, cette nuit,Chaque nuit et toutes les nuits,Par le feu, la grêle et la lueur des chandelles,Puisse Jésus-Christ recevoir ton âme.HymneKönigin und Jägerin, keusch und schönDa nun die Sonne schlafen ging,Von deinem silbernen Thron ausHerrsche in gewohnter Weise:Hesperus ersehnt dein Licht,Du leuchtend helle Göttin!Erde, laß deinen neidischen SchattenNicht kühn dazwischen treten;Cynthias heller Kreis ist bestimmt,Den Himmel zu erhellen, wenn der Tag vorüber ist;Beglücke uns mit dem erwünschten Anblick,Du leuchtend helle Göttin!Hymn20 Queen and huntress, chaste and fair,Now the sun is laid to sleep,Seated in thy silver chair,State in wonted manner keep:Hesperus entreats thy light,Goddess excellently bright.Earth, let not thy envious shadeDare itself to interpose;Cynthia’s shining orb was madeHeav’n to clear when day did close:Bless us then with wishèd sight,Goddess excellently bright.HymneReine et chasseresse, chaste et belle,À présent que le soleil s’est couché,Tiens ta cour comme à l’habitude,Assise sur ton trône d’argent;Hespéros implore ta lumière,Déesse suprêmement lumineuse.Terre, veille à ce que ton ombre envieuseN’ait pas l’audace de s’interposer;L’orbe étincelant de Cynthia fut crééPour éclairer les cieux lorsque le jour s’achève.Bénis-nous donc par ton apparition tant désirée,Déesse suprêmement lumineuse.3839


CHAN 10192 X BOOK.qxd 31/1/07 11:30 am Page 40Leg deinen Perlen beiseiteUnd deinen kristallglänzenden Köcher,Laß dem fliehenden HirschenZeit zum Atemholen, sei’s auch kurz,Die du zum Tag die Nacht machst,Du leuchtend helle Göttin!SonettDu linder Balsamspender der stillen Mitternacht,Du schließest uns mit sanfter Hand und gütigDie Augen, vom Dunkel beglückt, vom Licht geschützt,Umschattet von göttlichem Vergessen.O milder Schlaf! Gefällt es dir so schließMir mitten in deinem Preislied die willigen Augen,Oder erwarte das “Amen”, ehe deine MohnblüteUm mein Bett ihre einschläfernden Gaben ausstreut.Dann schütze mich, sonst scheint der vergangene TagAuf meine Kissen, brütet manchen Jammer;Schütz mich vor dem nagenden Gewissen, dasseine KraftNoch bis zur Dunkelheit zurückhält und wie einMaulwurf wühlt;Dreh flink den Schlüssel im geölten Schloß umUnd versiegle den verstummten Schrein meiner Seele.Übersetzung © Gerd ÜkermannLay thy bow of pearl apart,And thy crystal shining quiver;Give unto the flying hartSpace to breathe, how short so-ever:Thou that mak’st a day of night,Goddess excellently bright.Ben JonsonSonnet21 O soft embalmer of the still midnight,Shutting with careful fingers and benign,Our gloom-pleas’d eyes, embower’d from the light,Enshaded in forgetfulness divine:O soothest Sleep! If so it please thee, closeIn midst of this thine hymn my willing eyes,Or wait the ‘Amen’ ere thy poppy throwsAround my bed its lulling charities.Then save me, or the passèd day will shineUpon my pillow, breeding many woes –Save me from curious Conscience, that still lordsIts strength for darkness, burrowing like a mole;Turn the key deftly in the oilèd wards,And seal the hushèd Casket of my Soul.John KeatsDépose ton arc de perlesEt ton carquois de cristal étincelant;Donne au cerf aux abois le temps,Aussi bref soit-il, de reprendre son souffle,Toi qui fais de la nuit le jour,Déesse suprêmement lumineuse.SonnetÔ doux baume du minuit paisible,Qui fermes de tes doigts prudents et souplesNos yeux désireux d’obscurité et abrités de la lumière,Enveloppés dans un divin oubli.Ô sommeil apaisant! Si tel est ton bon plaisir, fermeMes yeux consentants au milieu de l’hymne quit’est consacrée,Ou bien attends l’“Amen” avant d’envoyer tes pavotsRépandre autour de ma couche leurs pouvoirslénifiants.Alors protège-moi, sinon la journée écoulée se refléteraSur mon oreiller, faisant ressurgir maint tourment;Protège-moi de la Conscience fureteuse, qui puiseSa force dans l’obscurité, fouissant comme une taupe;Tourne adroitement la clé dans la serrure bien huiléeEt verrouille l’écrin secret de mon âme.Epilog22EpilogueÉpilogue4041


CHAN 10192 X BOOK.qxd 31/1/07 11:30 am Page 42Also availableYou can now purchase <strong>Chandos</strong> CDs directly from us. For further details pleasetelephone +44 (0) 1206 225225 for <strong>Chandos</strong> Direct. Fax: +44 (0) 1206 225201.<strong>Chandos</strong> Records Ltd, <strong>Chandos</strong> House, Commerce Way, Colchester, Essex CO2 8HQ, UKE-mail: chandosdirect@chandos.net Website: www.chandos.netAny requests to license tracks from this or any other <strong>Chandos</strong> disc should be made directly to theCopyright Administrator, <strong>Chandos</strong> Records Ltd, at the above address.<strong>Britten</strong>War RequiemSinfonia de RequiemBallad of HeroesCHAN 8983/84 (SA-CD CHSA 5007(2))Recording producer Brian CouzensSound engineer Ralph CouzensAssistant engineer Janet MiddlebrookEditor Tim OldhamRecording venue Henry Wood Hall, Glasgow; 8 & 9 August 1988Front cover Photograph © Getty ImagesBack cover Photograph of Bryden Thomson by Edmund RossDesign Tim FeeleyBooklet editor Elizabeth LongCopyright Faber Music Ltd (Quatre Chansons françaises); Boosey & Hawkes (Les Illuminations,Serenade)p 1989 <strong>Chandos</strong> Records LtdDigital remastering p 2004 <strong>Chandos</strong> Records Ltdc 2004 <strong>Chandos</strong> Records Ltd<strong>Chandos</strong> Records Ltd, Colchester, Essex CO2 8HQ, UKPrinted in the EU42 43


CHAN 10192 Inlay.qxd 31/1/07 11:28 am Page 1BRITTEN: LES ILLUMINATIONS/SERENADE ETC. - Soloists/SNO/Thomson11115CHANDOS DIGITAL<strong>Benjamin</strong> <strong>Britten</strong> (1913–1976)- 10Les Illuminations, Op. 18* 23:22For soprano and string orchestraTexts by Arthur Rimbaud- 14Quatre Chansons françaises* 13:02For soprano and orchestraTexts by Victor Hugo and Paul Verlaine- 22Serenade, Op. 31 † 22:19For tenor, horn and string orchestraTexts by Tennyson, Keats, Blake, Jonsonand CottonTT 58:55CHAN 10192 XPrinted in the EUMCPSLC 7038 DDD TT 58:5524-bit/96 kHz digitally remasteredFelicity Lott soprano*Anthony Rolfe Johnson tenor †Michael Thompson horn †Scottish National OrchestraEdwin Paling leaderBryden ThomsonBRITTEN: LES ILLUMINATIONS/SERENADE ETC. - Soloists/SNO/ThomsonCHANDOSCHAN 10192 Xp 1989 <strong>Chandos</strong> Records Ltd Digital remastrering p 2004 <strong>Chandos</strong> Records Ltd c 2004 <strong>Chandos</strong> Records Ltd<strong>Chandos</strong> Records Ltd • Colchester • Essex • EnglandCHANDOSCHAN 10192 X

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