PerspectivesDominique Bouvet :la librairie Folies d’Encre a 10 ansDix ans, déjà, que la librairie Folies d’Encre remplit auprès des <strong>Lilas</strong>iens la mission que s’était assignéeDominique Bouvet : ouvrir une porte sur la connaissance et l’évasion. Portrait d’une passionnée.librairie ne doit pas être un lieuintimidant. Nous voulons resterproches des lecteurs, lesconseiller», assure-t-elle. Elle avu des petits et des adultes «quiavouaient ne jamais lire, prendregoût à la lecture. C’est notre plusbelle récompense ».Entre une cliente. « Tu vas bien?Je te fais un bisou… Tu as enviede quoi ? Tiens, avec celui-là, tuvas prendre un vrai plaisir. » Celuide Dominique n’a rien de feint.« Je n’aurais pas pu ouvrir unelibrairie à Paris, estime-t-elle. Ily a ici un côté provincialagréable. Il est important d’êtreen adéquation avec le lieu oùl’on vit. »Ce qu’elle regrette ? Ces deuxmarches, là, qu’il faut gravir pouraccéder à son échoppe. «J’auraisaimé qu’on puisse entrer icien passant du trottoir aux livres,comme ça, sans même s’en apercevoir.» Dominique Bouvetsoupire derrière ses lunettes sageset ses mèches grisonnantes. Maispour le reste, elle fête dix ansde bonheur. En septembre 1999,« le jour de mon anniversaire,le plus beau des cadeaux», juret-elle,Folies d’Encre ouvrait sesportes et devenait la seule librairiedes <strong>Lilas</strong> et des villes alentours.Un rêve de gosse pour cetteancienne représentante dansl’édition, « tombée dans lamarmite» puisque papa était luimêmelibraire. Dans sa boutiquede la rue du Garde-Chasse, toutprès de la mairie, les livres flottentdans les airs par la grâced’une décoration savante. Unescalier en bois qui tourne vousrenvoie en enfance, sur la mezzanineréservée aux bouquins despetits. Ambiance intimiste entrequatre livres. Voilà dix ans, donc,que Dominique réalise son vieuxrêve. Son mari travaille aux <strong>Lilas</strong>,c’est là qu’elle jette l’ancre et sesencres folles.Indépendance et proximitéLe nom de sa librairie ?Emprunté et partagé par cinqboutiques dans le département.Tout sauf un hasard. « J’aimaisbeaucoup la philosophie deFolies d’Encre à Montreuil, latoute première librairie à avoirouvert dans le département,voilà vingt-cinq ans : indépendance,proximité et service. »Indépendance « par rapport auxgrands groupes car les petiteslibrairies sont les gardiennes dela création. Notre rôle est dedénicher des pépites, de fairedécouvrir des ouvrages tirés à1500 exemplaires». Quant à laproximité et au service, Dominiqueet ses deux jeunesacolytes, Anne-Claire et Caroline,baignent dedans. « UneUn refugeLa librairie œuvre d’ailleurs maindans la main avec la bibliothèquemunicipale, prend partà l’opération Chèque Lire duconseil général, qui permet à unpublic qui n’en aurait pas forcémentles moyens de se plongerdans la lecture. « C’est aussigrâce à la fidélité des gens quiviennent nous voir que l’on a pucréer et partager autant dechoses.» Entre rencontres avecauteurs et illustrateurs, représentationsou concerts, Foliesd’Encre déborde de vie. Et l’attraitpour les nouveaux mediasnumériques n’y change rien.«<strong>Les</strong> livres restent un refuge,surtout en temps de crise, pointeDominique. Et puis, on nedevient pas libraire pour gagnersa vie, tant nos marges sont ridicules.C’est une vocation. »Librairie Folies d’Encre3, rue du Garde-Chasse.Tél. : 01 43 63 20 20.2 <strong>Infos</strong> <strong>Lilas</strong>
ÉditoriaLDANIEL GUIRAUD, MAIRE DES LILAS, VICE-PRÉSIDENT DU CONSEIL GÉNÉRAL DE LA SEINE-SAINT-DENISLe degré de nocivité desantennes relais de téléphoniemobile fait l’objet de controversesdepuis plusieurs années.Faute de certitudes absolues en cedomaine, on peut toutefois observerque plusieurs pays européens considèrent,contrairement à la France,qu’un seuil de radiofréquence dépassant0,6 volt par mètre peut poserun risque de santé publique.Force est de constater que les grandsopérateurs de téléphonie utilisentdes réseaux d’antennes dont la quasitotalité dépasse – souvent dansdes proportions très importantes –ce seuil d’exposition.Depuis la fin des années 90, quatresites des <strong>Lilas</strong> sont concernés par laprésence d’antennes relais surtoitures : îlot Convention, immeublede La Poste, immeuble dans le quartierChassagnolles en limite de Pariset cité Jalencloud dans le quartierRomain-Rolland.Un opérateur, en l’occurrence SFR, adécidé d’installer de nouvellesantennes en plus de celles qui existentdéjà cité Jalencloud, à peu dedistance de deux écoles et d’unecrèche parentale. La municipalité apris un arrêté interruptif de ces travaux.SFR n’a pas jugé bon d’indiquer lapuissance des nouvelles antennesrelais de téléphonie mobile qu’elleveut installer aux <strong>Lilas</strong> et attaque enjustice la municipalité qui, en vertudu principe de précaution, s’opposeà cette implantation.L’épreuve de force engagée contreSFR ne relève pas d’un souhait de lacommune de lutter contre la téléphoniemobile mais procède d’unevolonté de réglementation conformeaux intérêts de la population. Audemeurant, la ville des <strong>Lilas</strong> fait partiedes communes volontaires pour participeraux expérimentations de réductionde fréquences prévues dans lecadre du Grenelle de l’environnement.Faute de réglementation appropriée,le combat entre les collectivités localeset les opérateurs s’apparente à celuidu pot de terre contre le pot de fer:les communes s’opposant aux installationsd’antennes sont régulièrementcondamnées !À ce jour, seule une association d’habitants,dans le département duRhône, est parvenue à obtenir unedécision favorable de la part d’untribunal.C’est pourquoi l’action des parentsd’élèves des deux écoles Romain-Rolland, de la crèche rue du Centreet d’une association de riverains duquartier contre l’installation denouvelles antennes est égalementparticulièrement importante.Contre l’imposante armada juridiquedéployée par SFR, Bouygues ouOrange dans un contexte d’enjeuxfinanciers considérables, il est indispensablede faire converger l’actionde tous ceux qui considèrent que lanotion de rentabilité financière nedoit pas prévaloir sur les impératifsde santé publique.« SFR n’a pas jugé bond’indiquer la puissancedes nouvelles antennesrelais de téléphoniemobile qu’elle veutinstaller aux <strong>Lilas</strong>et attaque en justicela municipalité qui,en vertu du principede précaution, s’opposeà cette implantation. »© Virginie Sueres<strong>Infos</strong> <strong>Lilas</strong>3