LES DISCOURS RAPPORTÉS DIRECTS ET INDIRECTSQuand un sujet est controversé, plusieursjournalistes essaient de présenter <strong>le</strong>s différentspoints de vue <strong>sur</strong> ce sujet afin que <strong>le</strong> <strong>le</strong>cteur ait unebonne idée de la comp<strong>le</strong>xité du problème et puissese forger une opinion pertinente. D’autres choisirontde ne citer que <strong>le</strong>s personnes qui appuient <strong>le</strong>urpropre point de vue, dans <strong>le</strong> but de convaincre <strong>le</strong><strong>le</strong>cteur du bien-fondé de <strong>le</strong>urs prises de position.Les journalistes :• interrogent des spécialistes et citenttextuel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>urs avis, ou• consultent <strong>le</strong>s documents déjà publiés <strong>sur</strong> <strong>le</strong>sujet, ou• résument dans <strong>le</strong>urs mots <strong>le</strong>s avis des expertsou <strong>le</strong> contenu de rapports.Les discours rapportés, qu’est-ce que c’est?Ce sont, dans des artic<strong>le</strong>s de journaux ou demagazines, <strong>le</strong>s paro<strong>le</strong>s de personnes qui seprononcent <strong>sur</strong> un sujet controversé que <strong>le</strong>sjournalistes citent textuel<strong>le</strong>ment ou résument. I<strong>le</strong>xiste deux types de discours rapporté : <strong>le</strong>discours direct et <strong>le</strong> discours indirect.Le discours direct, c’est une citation, encadréepar des guil<strong>le</strong>mets et amenée par un verbeintroducteur (dire, affirmer, insister, etc.), desparo<strong>le</strong>s d’une personne, souvent experte dans <strong>le</strong>domaine abordé. Exemp<strong>le</strong> : « Le vice-président desÉtats-Unis, Al Gore, a une vision nettement plusoptimiste : "En agriculture, nous sommes à l’aubed’une révolution aussi importante que la révolutionverte". »Le discours rapporté indirect (libre), c’est unrésumé des propos ou des paro<strong>le</strong>s d’une personne(une source externe) qui n’est pas encadré par desguil<strong>le</strong>mets et qui n’est pas rapporté textuel<strong>le</strong>ment.Par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong> journaliste peut résumer en deuxou trois lignes une interview de quelques heures ouun rapport d’une centaine de pages.Il faut analyser <strong>le</strong>s citations (discours rapportésdirects et indirects) dans un <strong>texte</strong> pour évaluer <strong>le</strong>urcrédibilité et comprendre <strong>le</strong> point de vue dujournaliste.L’analyse de citations (discours rapportés directs et indirects) et <strong>le</strong>s critères d’analyseLes citations ou <strong>le</strong>s propos sont-ils attribués de façon précise?attribution préciseattribution impréciseQuel<strong>le</strong> est la prise de position?pour (acceptation)contre (rejet)La personne s’appuie-t-el<strong>le</strong> <strong>sur</strong> des preuves (des arguments) pour justifier sa prise de position?avec preuvessans preuvesÀ quels domaines <strong>le</strong>s raisons apportées se rattachent-el<strong>le</strong>s?économiesantépubliquesécuritéalimentaireliberté dedécisioninformationpubliqueprotectionde l’envir.consommationtechnologie agriculture religion éducation autresdomainesQuel est son lien d’intérêt ou son expertise dans <strong>le</strong> domaine?bénéficiaire direct(entreprise)personne enautoritéresponsab<strong>le</strong> d’unorganismescientifiqueindépendantconsommateurou citoyensans lien d’intérêtou d’expertiseQuel est <strong>le</strong> point de vue du journaliste à l’égard de la citation?neutre engagé : défavorab<strong>le</strong> engagé : favorab<strong>le</strong>10
LES ÉNONCÉS DE FAITS CERTAINS ET OBJECTIFS, ET LES AUTRES TYPES D’ÉNONCÉSQuand on lit un artic<strong>le</strong> de journal ou de magazine, i<strong>le</strong>st essentiel de distinguer <strong>le</strong>s énoncés de faitscertains et objectifs des énoncés de faitsincertains et hypothétiques, en particulier dans <strong>le</strong>cas de sujets controversés.Pourquoi faut-ildistinguer <strong>le</strong>sdifférents typesd’énoncés?Pour pouvoir distinguer ce qui est certain de ce qui relève des opinions, desjugements de va<strong>le</strong>ur et des hypothèses.Pour trouver des informations qui répondent à son besoin de « vérité », à sonbesoin de connaissances <strong>sur</strong> <strong>le</strong> monde dans <strong>le</strong>quel on vit.Pour repérer <strong>le</strong>s arguments qui sont <strong>le</strong>s plus valab<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s plus sûrs.Pour pouvoir se faire sa propre opinion et prendre position <strong>sur</strong> <strong>le</strong> sujet.Quand une personne lit un <strong>texte</strong> d’information, el<strong>le</strong>passe une sorte de contrat de <strong>le</strong>cture avec <strong>le</strong>journaliste fondé <strong>sur</strong> la croyance que ce journalistequi l’informe ne cherche pas, de façon volontaire, àla tromper. C’est à celui ou à cel<strong>le</strong> qui lit <strong>le</strong> <strong>texte</strong>qu’il revient de faire un effort pour bien interpréterce que <strong>le</strong> journaliste veut lui communiquer.Pour distinguer <strong>le</strong>s énoncés de faits certains etobjectifs et <strong>le</strong>s énoncés de faits incertains ethypothétiques, on doit porter une attentionparticulière aux formes de modalisation.Énoncés de faits certains et objectifsUne description précise et complète desfaits, contenant <strong>le</strong>s précisions suivantes :• des repères de temps;• des repères de lieu;• des noms de personnes etd’organismes cités;• des données chiffrées;• des événements connus;• des objets concrets, palpab<strong>le</strong>s, etc.Certains faits relèvent de l’évidence etn’ont pas besoin de beaucoup deprécisions dans <strong>le</strong>urs descriptions. Cesont des constatations généra<strong>le</strong>sévidentes, qui sont admisescommunément dans nos sociétés.Exemp<strong>le</strong> : Affirmer aujourd’hui que laTerre tourne, qu’el<strong>le</strong> est ronde, n’est plusune hypothèse, un fait incertain, commecela pouvait l’être au Moyen Âge.Énoncés de faits incertains, possib<strong>le</strong>s,hypothétiques ou inconnusDes indications qui soulignent qu’un fait est incertain, possib<strong>le</strong>,hypothétique ou inconnu et qui mettent en doute l’existence dece fait grâce à :• des marqueurs de phrases interrogatives;• des adverbes marqueurs de modalité exprimant l’incertitude,comme peut-être, probab<strong>le</strong>ment, vraisemblab<strong>le</strong>ment, etc.;• des auxiliaires de modalité exprimant l’incertitude oul’éventualité, comme pouvoir, semb<strong>le</strong>r, devoir, etc.;• des verbes au conditionnel présent ou passé qui ontsouvent une va<strong>le</strong>ur moda<strong>le</strong> d’éventualité ou d’hypothèse;• des verbes au subjonctif, en particulier dans <strong>le</strong>ssubordonnées complétives, qui ont une va<strong>le</strong>ur moda<strong>le</strong> depossibilité, de souhait ou d’éventualité;• des subordonnées circonstanciel<strong>le</strong>s de but, d’hypothèse etde condition, en particulier si <strong>le</strong>urs verbes sont au subjonctif;• des verbes exprimant une pensée incertaine commecroire, imaginer, penser, estimer, présumer, supposer, etc.;• des groupes incidents comme à mon avis, paraît-il, etc.;• des adjectifs et des noms comme probab<strong>le</strong>, possib<strong>le</strong>,éventuel, probabilité, possibilité, éventualité, etc.En présentant des faits dans son artic<strong>le</strong>, qu’ilssoient certains ou incertains, <strong>le</strong> journaliste peutlaisser transparaître son point de vue, qu’il soitnégatif ou positif, et prendre position <strong>sur</strong> ce qu’ilcommunique; certains faits ou avis sont alorsdépréciés, d’autres, valorisés.Le schéma de la page suivante montre différents moyens que <strong>le</strong> journaliste peut utiliser pour exprimer sonpoint de vue.11