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N° 180 juin-juillet 2007 - Bretagne Economique

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BAT BE <strong>180</strong> - Partie 1 31/05/07 12:59 Page 23Nathalie Goyette et Christian Tournafol“Nous vendons d’abord des vêtementsmais avec l’exigence de l’éthique.” NathalieGoyette et Christian Tournafol veulent démontrerque gérer rigoureusement une entreprisen’empêche pas d’appliquer d’autres méthodes quel’exploitation effrénée des hommes et de la nature.La conviction de Nathalie Goyette, 40 ans, s’est trouvéeconfortée à la lecture d’un roman de Romain Gary, prixGoncourt 1956, “Les racines du ciel”. Ce sera la dénominationde la société qu’elle monte en 2005 à Quimper avec ChristianTournafol, créateur de mode déjà bien connu, rencontré troisans plus tôt. “Nous nous sommes retrouvés sur le principeque si l’on ne fait pas quelque chose pour la faune et la flore,on va perdre son âme. Mais nous sommes aussi des professionnelsavec les pieds bien sur terre.” Après plusieurs postes quine la satisfont pas, se formalise l’idée de créer sa propre entreprisedans l’esprit de ses convictions : du bio et de l’équitabledans le vêtement. “Il m’a fallu un an pour monter le dossier ettrouver les budgets. Naturellement, je me suis tournée vers lafinance solidaire auprès de deux sociétés de capital risque,Garrigue et <strong>Bretagne</strong> Capital Solidaire. Chacune a apporté à laSARL 20 000 euros, en majorité au compte courant vue la spécificitédu métier.”Ratage interditSur le papier, l’équation est simple : deux collections à présenterchaque année et “reséduire” à chaque fois les boutiques.Financièrement, c’est une autre paire de manches : après l’apportdes dessins par Christian Tournafol, qui du coup a mis ensommeil la marque à son nom, les deux associés discutent, fontréaliser les pièces prototypes des modèles, courent les salonsprofessionnels, prennent des commandes, lancent la fabrication,font livrer… et alors seulement commencent à entrer desespèces sonnantes et trébuchantes. “Nous avons besoin d’unfort fonds de roulement durant six mois avant la premièrerentrée, explique Nathalie Goyette. Rien que la collection hiver<strong>2007</strong>-2008 de quarante pièces nous a coûté 15 000 euros. Onn’a pas le droit de se rater !”La 3 ème collection, été <strong>2007</strong>, est aujourd’hui en place dans 30points de vente : 17 en France, les autres à l’étranger, USA,Japon, Italie, Allemagne, Belgique… Fin mai, les 80 plus grandsMonoprix de l’Hexagone ont commencé à proposer une ligneLES RACINES DU CIEL, LE VÊTEMENT ÉQUITABLEHabiller l’unsans déshabillerl’autrede 9 pièces, 6 pour femme, 3 pour homme, signe d’unereconnaissance du savoir-faire. “Nous ne jouons pas sur leurconception bio et équitable. Aucune étiquette ne l’indique.Notre métier est de faire de beaux vêtements, pas de vendredu développement durable pour surfer sur une mode oudonner bonne conscience. Nous appliquons juste des méthodesen accord avec des conceptions humanistes, convaincusque tout le monde peut le faire sans nuire à son entreprise.”Une marge honnêteLa ligne directrice des deux associés est de faire collaborerles savoir-faire de partout au lieu de les mettreen concurrence. Trouver le meilleur de ce qui se faitoù que ça se fasse. Ainsi, Racines du ciel donne del’ouvrage à l’atelier Brocéliande Confection deMauron (Morbihan) pour préserver les compétencesdu textile français, la soie laquée arrivede Chine pour être travaillée dans l’Hexagoneet le coton bio d’Inde, son jersey vient deModène en Italie, ses pulls sont faits dans plusieursvillages du Pérou… “Le choix de laqualité, du bio et de l’équitable nous coûtebien sûr plus cher mais notre marge de 1,8nous semble honnête et, pour tout dire,devrait être un niveau normal. Certes, ellen’est qu’un tiers de ce que d’autres peuventgagner en faisant travailler desenfants dix heures par jour en Chine eten polluant, mais c’est un choix !”Avec un premier exercice completd’environ 150 000 euros, l’avenir verral’embauche d’une collaboratrice enseptembre. “A terme, nous souhaitonsouvrir un point de vente à notrenom, sans doute à Paris, pour enfaire une vitrine, mais notre philosophiereste d’être présents dans desboutiques multi-marques, pas dansdes franchises qui nous enfermeraient.”■ Yves PouchardENTREPRISESBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>180</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2007</strong>23

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