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N° 180 juin-juillet 2007 - Bretagne Economique

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BAT BE <strong>180</strong> - Partie 1 31/05/07 12:58 Page 2


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BAT BE <strong>180</strong> - Partie 1 31/05/07 12:58 Page 5Le réseau des CCIILLE-ET-VILAINETOURISMEPort de Saint-Malo,un accueil ciblépour les croisiéristesAvec ses 24 escales, Saint-Malo se positionnecomme leader des ports bretons sur le marchéde la croisière. Afin de développer les escales sur Saint-Malo, le service “Tourisme” de la CCI a mis en place denouvelles prestations d’accueil et a renforcé sa promotionauprès des décideurs touristiques internationaux.D’ici 4-5 ans, la CCI espère recevoir entre 40 et 50 escalesà Saint-Malo. Pour ce faire, une hôtesse de l’Office duTourisme est présente à l’un des deux points d’information,Quai St Louis et Cale de la Bourse. Un guide “Saint-Malo Shopping”, spécialement conçu pour la clientèlecroisière, est distribué à chaque passager à la sortie dubateau et une notice d’utilisation de détaxe à l’exportationest également donnée après chaque achat.CONTACT : CCI du Pays de Saint-Malo : 02 99 20 63 00CÔTES D’ARMORRÉSEAUCréation d’“Armor Angels”Depuis le 10 mai dernier, le département desCôtes d’Armor s’est doté d’un nouveau réseau économique: Armor Angels. Sur le principe du réseauinternational Business Angels, Armor Angels regroupedes investisseurs privés des Côtes d’Armor qui ont encommun la volonté de dynamiser le département.Chaque membre s’engage personnellement et financièrementpour soutenir des projets économiques à fortpotentiel. C’est Jean-Jacques Fuan qui a pris laprésidence de ce réseau porté par la CCI et par l’Unionpatronale interprofessionnelle d’Armor.CONTACT : Gaëtan Riaux - 02 96 78 62 12Mail : gaetan.riaux@cotesdarmor.cci.frFINISTÈRECRÉATIONS OU REPRISES D’ENTREPRISEEn 2006, lesEspaces Entreprendredes 3 CCI du Finistèreont accueilli 12 000porteurs de projets,soit une hausse de25 % par rapport à2005. Parmi eux,2 396 ont suivi la filièrecréation et participédans ce cadre à desPhoto : Manuel ClauzierLes CCI ont accueilli12 000 porteurs de projetsréunions gratuitesd'information ou à“5 jours pour entreprendre”,une formationqui évoque lesaspects essentiels dela création-reprise d'entreprise. Certains encore ont reçu desconseils individuels. Une enquête, à laquelle plus de la moitié arépondu, fait ressortir que le profil type du créateur en 2006 està 59 % un homme. 70 % des répondants ont entre 25 et 44 anset une formation de bac à bac +3. Pus de la moitié est demandeurd'emploi. Enfin, sur 389 créations d'entreprise réalisées en2006, la moitié relève du secteur des services, soit une haussede 5 % par rapport à 2005.CONTACT : CCI de Brest : 02 98 00 38 44ACTUALITÉSDe G à D : C. Larreur (élue CCI 29) et trois conseillers CCI entreprise :E. Bozellec (Morlaix), M. Larvor (Brest) et C. Favennec (Quimper)MORBIHANCOMMUNICATIONProgramme d'innovation pour la CCIDans son accompagnement des entreprises, la Chambre de commerce et d'industrie duMorbihan participe activement à la prochaine semaine de l’innovation (du 25 au 29 <strong>juin</strong>). Elle meten place et soutient différents événements pour partager son engagement fort et continu en lamatière : conférences à l'université ainsi qu'à l'hôtel consulaire, tables rondes et visites d’entreprises,présentation de l'outil de sensibilisation des dirigeants utilisé par les conseillers enentreprise. Et à l’automne, ce seront les “ateliers de l’innovation” qui seront lancés pour que desgroupes de chefs d’entreprise échangent sur ce sujet, moteur essentiel de l'économie.CONTACT : CCIM - Philippe Sommer : 02 97 02 40 00 ou - p.sommer@morbihan.cci.frExtraction de pétales de roses chez Archimex (Vannes) qui ouvrira ses portesle 25 <strong>juin</strong> dans le cadre de la semaine de l’innovationBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>180</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2007</strong>5


BAT BE <strong>180</strong> - Partie 1 31/05/07 12:58 Page 6DEVELOPPEMENTACTUALITÉS■ Boreal, à Minihy-Tréguier(22), réalise des bateauxconçus pour faire le tour dumonde : un marché très envogue.“Je cherche des menuisiers et deschaudronniers car mon carnet decommandes est plein jusqu’en2010”, explique Jean-FrançoisDelvoye, PDG de Boreal. C’est en2005 que ce belge crée son chantierà Plestin-les-Grèves suite à untour du monde bouclé en 6 ansavec femme et enfants. L’objectif :concevoir un 15 mètres en aluminium capable de l’emmenercette fois en Alaska. Le succès de ce premier prototype, unBoreal 50 de 15 mètres, achevé en septembre 2006, est telque Jean-François Delvoye est resté à terre : “Je me suis prisau jeu. Je m’apprête à livrer le deuxième 15 mètres et un3ème est en commande. Entre-temps, j’ai mis au point unmodèle de 13,50 mètres dont 5 exemplaires sont déjà vendus”.Pour les fabriquer, il a investi dès novembre 2006 denouveaux locaux, plus grands, à Minihy-Tréguier, 350 m 2 surune surface totale de 3 000 m 2 . Le traitement numériqueintégral de toutes les phases de la construction permet auchantier de mener de front les opérations de chaudronnerie etd'ébénisterie. “Toutes les pièces du bateau ont été dessinéeset numérisées. La découpe au laser de chaque pièceest sous-traitée. Ici, nous assemblons et effectuons toutesles finitions intérieures. Fini les ébénistes et les menuisiersqui se baladent un mètre à la main dans la coque pour vérifierl'une ou l'autre mesure. Le gain de temps est énorme !”Entouré pour l’heure de 5 personnes, Jean-François Delvoyeespère voir son effectif monter à 10 d’ici la fin de l’année. SonCA de 500 000 euros réalisé à l’occasion de son premierexercice est estimé à un million d’euros en <strong>2007</strong>.Contact : 02 96 92 44 37Photo : Claude Prigent6BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>180</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2007</strong>


BAT BE <strong>180</strong> - Partie 1 31/05/07 12:59 Page 7Photo : Claude PrigentLES VALEURS MUTUALISTES CONCILIENT RIGUEUR ÉCONOMIQUE ET PROGRÈS SOCIAL DURABLELe micro crédit au cœur de la responsabilitésociale des banquesLa responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) était lethème retenu par le groupe Arkéa 1 lors de son assembléegénérale, en mai dernier, à Clermont-Ferrand. Principalinvité, l’économiste et écrivain Jacques Attali a exposé lesfondements de ce concept très en vogue. L’enjeu : conciliercitoyenneté et compétitivité.“L’entreprise est de plus en plus en situation de précarité dufait des pressions financières exercées par ses actionnaires.Celles qui s’en sortent sont comparables à des cirques. Ellesont su créer leur propre univers et entraîner en leur sein salariés,clients et autres partenaires. Le respect des lois et l’engagementsocial sont leurs fondements, sources de fierté et dedépassement pour leurs salariés” expliquait Jacques Attali.S’adressant à tous les sociétaires présents, il poursuivait :“La RSE de chaqueentreprise doit êtreJacques Attaliau plus près de sonmétier. Il s’agit pour labanque d’accompagnerles projets devie sans discrimination.Le micro créditest un des axes àprivilégier.” Selonl’écrivain, les dons ouactions humanitairesdéployés aujourd’huipar certaines entreprises seront demain à l’origine de nouveauxmarchés. En effet, les ONG vont dans ce domaine imposer lesconditions de la loi. A l’avenir, les services aux plus faibles etaux plus précaires, handicapés, personnes âgées et certainsjeunes issus des banlieues, seront au cœur de la responsabilitésociale de l’entreprise et donc de leur développement.L’environnementmutualiste emprunt devaleurs altruistes constituesans doute un atoutconcurrentiel pour legroupe Arkéa. Commele souligne son président,Georges Coudray,“la défense des plus faiblesfait depuis longtempspartie de nosgènes. Nous avons étéles premiers, dès sonorigine en 1989, à nousengager auprès deGeorges Coudray, président d’Arkéal’Adie 2 en accordant desprêts aux personnesexclues du système bancaire.” Mais en créant en 1979, bien desannées avant le début de la mode du micro crédit, le Centreinternational du Crédit Mutuel (CICM), le Crédit Mutuel s’estengagé dans la voie de la coopération et de l’aide au développement.“Au Sénégal et au Congo, nous sommes devenus lepremier réseau financier à but non lucratif. A travers des formationset un certain nombre d’outils déployés par des professionnelssur place, nous donnons, à la population, accès à unsystème bancaire. Aujourd’hui, nous poursuivons ce mêmetravail au Cameroun, au Niger, au Congo et au Mali, et étendonsnotre action vers le Cambodge et les Philippines.”Véronique Maignant1Le groupe Arkéa regroupe les Crédit Mutuel de <strong>Bretagne</strong>,du Sud-Ouest, du Massif central et d’une vingtaine de filiales.Il emploie 7 000 salariés dont 5 000 en <strong>Bretagne</strong> et affiche en 2006un résultat net de 268 millions d’euros en hausse de 9,4 %.En <strong>Bretagne</strong>, il détient entre 27 et 30 % de parts de marché,8 % en Sud-Ouest et 2 % dans le Massif central.2Association pour le droit à l’initiative économiquePhoto : Claude PrigentACTUALITÉSJTB RENNESRapprochement & Cession d’EntrepriseTél. 02 23 400 400DUBOIS MOTOCULTURE (Broons - 22)Cette société, spécialisée dans la vente et la réparation de matériel de motoculturevoitures sans permis, quads, scooters, cycloset, cycles dispose de 3 points de ventesà Broons, Lamballe et Dinan. Elle réalise un chiffre d’affaires d’environ 5 M€ etdispose d’une équipe permanente de 26 personnes.Les dirigeants, M. et Mme DUBOIS, ont fait appel à JTB RENNES pour les accompagnerdans la cession de leur entreprise.Le rachat a eu lieu en mars <strong>2007</strong> par M. Jean Loup de SALINS gestionnaired’entreprise, connaissant bien l’environnement de la société.Les conseils Acquéreurs :• Cabinet FINANCE & STRATEGIE (Rennes) - M. JM TARIANTJuridique : Me M. WETTERWALD-CECCHI (Rennes)Les Conseils Vendeurs:• Cabinet JTB RENNES - F. JOLIVET et C. LE BIHAN• Juridique : Cabinet CARCREFF (Rennes) - Me. B. LE BASTARD• Comptable : Cabinet ROUXEL TANGUY (St Brieuc) - M. TANGUYJTB RENNESRapprochement & Cession d’EntrepriseTél. 02 23 400 400ERWAN TYMEN & PLANTYMEN (Queven- 56)La société Erwan TYMEN, bureau d’étude en Paysage & Environnementparticulièrement, est orientée sur les prestations haut de gamme en création dejardins en France et à l’étranger. L’entreprise de 13 personnes est gérée par M. ErwanTYMEN, véritable artiste de la nature. Il intervient auprès des architectes et particuliers auniveau national et international. La société Plantymen est une pépinière botanique de renom.Au vu de la spécificité de la transmission de son entreprise, le dirigeant a fait appel à JTBRENNES pour l’accompagner dans la cession. La recherche a été orientée vers desprofessionnels. Le rachat de Plantymen a eu lieu en mars <strong>2007</strong> par la société IDEESJARDIN (44), représentée par M. Daniel TREMBLAIS. Une nouvelle société, Etudes& Créations Paysagiste, a été créée pour reprendre la société Erwan TYMEN, ce quipermettra à M. Erwan TYMEN de collaborer en tant qu’architecte – paysagiste.Les conseils Acquéreurs :• Juridique : Maître DEVOS, notaire (Clisson 44)Comptable : Cabinet SOREC (Bressuire 79) – M. JM BIROTLes Conseils Vendeurs:• Cabinet JTB RENNES - F. JOLIVET et C. LE BIHAN• Juridique : LES JURISTES ASSOCIES (Lorient) - Me S. CRASMaître D. CADIOU-MAHE, notaire (Pont Aven 29)• Comptable : Cabinet CECA OUEST (Lorient) - M. G. LE MORLECBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>180</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2007</strong>7


BAT BE <strong>180</strong> - Partie 1 31/05/07 12:59 Page 8ACTUALITÉSDEVELOPPEMENT■ Bati Confort, premierconstructeur breton certifiéNF démarche HQE.3 ème repreneur depuis la créationde Bati Confort àRennes en 1969, PatrickDeleurme explique : “noussommes seulement unequinzaine de constructeurscertifiés à ce jour en France.Cette démarche a nécessitél'équivalent de trois mois detravail à temps plein avecnotamment, la mise en place d’un intranet pour assurer la traçabilitéde tous les documents techniques. Aujourd’hui, noussommes prêts. Nos premières maisons HQE seront livréesdébut 2008.” Si le surcoût immédiat à l'achat se situe entre 2et 3 %, les économies générées dans le futur compensent largementcet investissement de départ. Pour chaque projet, BatiConfort établit une fiche terrain après avoir vérifié entre autresles risques de pollution et réalisé une analyse géologique ethydrographique. Ensuite, parmi 14 cibles identifiées, leconstructeur retient celles qui arrivent en tête des priorités del'acheteur : confort acoustique, qualité de l'air, gestion del'énergie, de l'eau, etc. “En fonction de ses préoccupations,nous lui apportons des solutions techniques. Sur une échellede 1 à 100, sa maison doitatteindre 30 points pourêtre certifiée HQE”. Cettecertification est délivrée parNF avant la remise des clés.Le nouveau propriétaire aainsi l'assurance d'avoirune maison saine, économeet respectueuse del'environnement. En 2006,Bati Confort a réalisé un CAde 9 millions d’euros pourune centaine de maisonslivrées.Contact : 02 99 33 95 96■ Croissance externe pour JMB informatique (Brest)qui vient de reprendre Le Paih Informatic basée à Camors (56).Créée en 1992 par Bruno Colin et Jean-Marc Denoual,l’entreprise brestoise, qui tire 80 % de ses revenus de la ventede consommables informatiques a réalisé un CA 2006 de4,1 millions d'euros dont 65 % réalisés en <strong>Bretagne</strong>. Avec cerachat, elle espère réaliser à fin <strong>2007</strong> un CA de 5,6 millionsd’euro. Ses principaux clients sont les PME-PMI et lesadministrations. Représentant 7 % de son CA, l’activité ventede matériels informatiques (imprimantes et périphériques)devrait augmenter sensiblement et s’enrichir de la vente defournitures de bureau et papeterie. Elle dispose pour celad’une équipe de 12 personnes.8BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>180</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2007</strong>


BAT BE <strong>180</strong> - Partie 1 31/05/07 12:59 Page 9DEVELOPPEMENT■ Créée en 2000 à Rennes,ARS-IQ accélère aujourd’huison développement.Spécialisée dans les tests et lavalidation, cette structure affichedes objectifs ambitieux dans ledomaine des télécoms et de latélévision numérique. Avec unCA 2006 de 1,1 million d'euroset un effectif de 22 salariés, ellevient de créer en octobre 2006une nouvelle entité, Vidéométrix.Celle-ci intervient dans ledomaine de l’analyse vidéo, dutraitement et la valorisation del’image. “L’entreprise sedéveloppe aussi sur d’autressecteurs d’activité comme latélévision numérique, le multimédia,la banque, l’automobile ou les Field tests : de grandsfabricants de téléphone et opérateurs font appel à nous pouraller tester à l’étranger, sur tous les réseaux imaginables, lesnouvelles versions de téléphone et service avant qu’elles nesoient commercialisées” explique Georges Alessandrini,gérant de la société. Aujourd’hui, les deux entités regroupentune trentaine de personnes. “Nous allons continuer notrepolitique d’embauche.” Une vingtaine de recrutements surdeux ans sont prévus pour ARS, autant pour Videométrix.Pour anticiper ces futurs développements, les deux sociétésviennent de déménager dans de nouveaux locaux situés àRennes Atalante.Contact : 02 23 21 06 37■ 3 % de la production de Savéol. Avec la reprise d’uneactivité près de Landerneau, le Gaec Ti Gwer (Cléder-29) voitrouge… de plaisir. “En général, un producteur de tomates està la tête de 2 hectares, expose Bernard Caroff, co-dirigeant del’entreprise (3,5 millions d'euros de CA, 70 salariés). Nousdisposons aujourd'hui de 6 hectares.” Membre de la coopérativeSavéol (200 hectares de serres) qui compte 200 à 250clients, Ti Gwer ne cache pas que cette reprise joue quelquepeu sur ses résultats, du fait de l’endettement contracté et dela flambée des matières premières aumoment de la signature (hausse dufioul…) “Cela dit, avec cette reprise, onest convaincu que d’ici 1 à 2 ans nosrésultats seront en hausse de 15 à 20 % :nous allons réduire nos frais, les chargesfinancières le seront d’autant… D’ici là, lechoix de chaudières à bois que nousallons installer dans nos serres est toutla fois une “image de marque” mais aussile moyen de dégager du cash en vued'une redistribution en interne mais aussid’investissements futurs…”.ACTUALITÉSBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>180</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2007</strong>9


BAT BE <strong>180</strong> - Partie 1 31/05/07 12:59 Page 10ACTUALITÉSDEVELOPPEMENT■ Dans l’Ouest, Renault résiste mieux sur les segments“petite voiture” et “moyenne inférieure”.Commercialisée à partir du 15 <strong>juin</strong>, Laurent Payrat, directeurRenault pour la région Ouest se réjouit de l'arrivée sur le marchéde la nouvelle Twingo : “une ligne plus sportive que l’ancienne.Avec ce modèle, nous souhaitons toucher les jeunesâgés de 25 à 35 ans, notamment les hommes au travers de laversion GT. Sa modularité et son interactivité (connexionsUSB, baladeur et autre IPod) répondent aux besoins des nouveauxconducteurs. Pour la première fois, des kits d'habillagedécoratif sont vendus en option pour que chacun, selon sonstyle, puisse personnaliser sa voiture. En septembre une version2 places, modèle Société sera disponible. Elle roulera audiesel !” Sur un plan général, si le marché des véhicules neufs,toutes marques confondues, est resté stable sur la périodejanvier-avril <strong>2007</strong>, la part de marché de Renault dans l’Ouestest en recul de 2,4 % (-2,6 % au niveau national). Tous lesmodèles sont en repli sauf la Scénic avec une hausse de 6 %.Votre Agence Localepartenaire de vos recrutementsRenault garde sa place de leader national dans l’Ouest, avec22,1 % de parts de marché dans l’Ouest. “En <strong>Bretagne</strong>, noussommes sur les segments “petite voiture” et “moyenne inférieure”d'où notre meilleure résistance par rapport au national”.A noter également la performance de Dacia dans l’Ouest avec3 000 Logan commandées (80 % de break), toujours sur les 4premiers mois de l'année. “Les bretons sont particulièrementfriands de ce modèle et la région arrive en tête des ventes, préciseencore Laurent Payrat. Au niveau national, depuis ledébut de l'année, 21 000 Logan ont trouvé acquéreurs.” En cequi concerne les ventes de la nouvelle Twingo, Renault espèreen vendre 35 000 en France d'ici la fin de l’année. Selon laversion, la fourchette de prix est comprise entre 7 990 et16 200 euros.FINANCES■ 17,7 millions d’euros de résultat net pour GroupamaLoire <strong>Bretagne</strong> en 2006, il était de 15 millions l’anpassé.“Aujourd'hui 80 % de nos sinistres auto sont traités par téléphone.En 4 ans, une véritable révolution technologique s’estopérée à travers le développement de nos plates-formes téléphoniqueset celui des services Internet. Ce schéma économiquenous permet de disposer d’un avantage compétitif parrapport aux banquiers” déclare Patrice Chéreau, Directeurgénéral de Groupama Loire <strong>Bretagne</strong>. Malgré des baissessensibles dans les cotisations auto qui ont pu atteindrejusqu’à -13 % pour certains contrats en 2006, GroupamaLoire <strong>Bretagne</strong> affiche un CA en progression de + 4,2 % avecun total de 852,3 millions d’euros. La branche santé est enhausse de 7, 7 % avec 152 millions d'euros de CA et l'habitationaméliore sa collecte (+ 2 000 habitations assurées) pouratteindre un volume global de cotisations de 54 millions (53millions en 2005). “Concernant l'activité banque, poursuitPatrice Chéreau, nous sommes à peu près dans les objectifsque nous nous étions fixés il y a 3 ans à savoir 10 % de la clientèletotale. Nous avons ouvert 26 000 comptes à vue et développonsdepuis le début de l'année une activité crédit à égalitéavec les banques. Et dès que nous le pourrons, nous proposeronsle livret A. L'épargne vie a cru de 12 %, la hausse sesituant à 7 % au niveau national, si on tient compte pour lesbanques du niveau élevé (10%) du recyclage des plansépargne logement.” Enfin, avec des effectifs en légère baisse,1956 au lieu de 2018 en 2005, Groupama Loire <strong>Bretagne</strong>continue d'embaucher une centaine de collaborateurs par anet de consacrer 4 % de sa masse salariale à la formation.Jean-Luc Baucherel, présidentet Patrice Chéreau, directeur généralde Groupama Loire <strong>Bretagne</strong>10BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>180</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2007</strong>


BAT BE <strong>180</strong> - Partie 1 31/05/07 12:59 Page 11PUBLI-INFO


BAT BE <strong>180</strong> - Partie 1 31/05/07 12:59 Page 12FOCUSACTUALITÉS12(DE LA FRANCHISE À LA SINCÉRITÉC’est le bouquet !Rapid Fleurs, Monceau Fleurs, Le Bouquet nantais, Le jardin des fleurs…Bien que périssable, la fleur n’en fait pas moins tourner la tête de bien des groupesqui se développent dans la franchise “à la chlorophylle”.En accès en libre-service, 7 jours sur 7, ces enseignes séduisent de plus en plusde consommateurs par leur profusion de pétales, souvent présentés en seaux,à même le trottoir, ou sur chariot.Non aux royalties, oui au groupement“La franchise ? Plus jamais !” C’est suite à des divergences avecson franchiseur que Jean-Carl Michel a choisi de quitter unréseau. “Je n’étais pas d’accord avec leur politique d’accompagnementet de développement. J’avais deux magasins, ilsm’interdisaient d’en ouvrir un 3ème !” Le professionnel a doncchoisi de se réorienter, en créant depuis Rennes, Presta’ Fleurset Plantes (agencement fleurs et plantes pour entreprises etsalons) “devenu centrale d’achats de mes magasins et centrelogistique.” Jean-Carl Michel a en effet ouvert cinq libres-services,magasins de détail “avec une stratégie qui n’a rien à voiravec une franchise. Je ne choisis de m’implanter que dansdes quartiers. Mon pari : me positionner comme le fleuristeBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>180</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2007</strong>libre-service et de proximité.” Unchoix qui s’inscrit, à l’occasion,sur des grandes rues mais aussi“au pied des immeubles car lesgens se recentrent sur la vie dequartier. J’ai fait le choix de nepas répéter les magasins sur lesentrées et sorties de ville, trèsdifficiles à trouver car personnene lâche un emplacement.”Jean-Carl Michel le reconnaît :dans son métier, la Hollandemaîtrise tout. “C’est un marchéd’enchères descendantes, exactementcomme le marché aucadran pour les porcs à Plérin. Lepremier qui tape remporte la mise.On est trop tributaires de prix tropvolatiles. Vous avez déjà vu unefranchise de poisson ? Non ! J’aidonc choisi de répéter le systèmede McDonald’s et de Beaumanoirà Saint-Malo : fonctionner en tantque regroupement pour la logistique,l’informatisation des sorties etla publicité.” C’est sur un vasteentrepôt de 1 200 m 2 en ZI Sud-Est à Rennes qu’il reçoit sa marchandiseachetée en Hollandedirectement par un courtier. Avecun CA de 900 000 euros, toutesactivités comprises, Jean-CarlMichel a la main verte.Fleurs sur chariotmais bouquets de qualité“Je travaille à 100 % en tant qu’indépendant.Dans mes affaires, je suis libre de mes achats etde mes faits et gestes.” Philippe Ludovic a lui aussi quitté lemilieu de la franchise, ce qui ne l’empêche pas d’envisager6 magasins “Côté Jardin” d’ici la fin de cette année “dans leGrand Ouest, de Brest à Angers” après en avoir déjà ouvert unpremier à Langueux (22) en octobre 2006 et un second dansle centre-ville de Saint-Brieuc. Originalité du 1er ? “Je suisle premier en France à faire le pari de la galerie marchande avecun libre-service de 200 m 2 . D’autres commencent d’ailleurs àme suivre.” S’il souligne que dans le métier, “au niveau des prix,oui, on travaille en dents de scie mais c’est comme ça dansbeaucoup d’activités : en fin d’année, les fruits de mer sont pluschers, non ?”, ce Brestois d’origine a un rêve. “La fleur reste


BAT BE <strong>180</strong> - Partie 1 31/05/07 12:59 Page 13Proximité, choix, accès libre-service et présentation à même le trottoir… Un cocktail qui séduit !un luxe. Je veux la démocratiser avec des opérations depromotion toutes les semaines et des marges réduites.” Et enjouant la qualité. “Quand vous avez 100 magasins à fournir enroses, vous ne pouvez pas être trop regardant. J’ai quitté lafranchise pour ça. Et je n’ai que des fleuristes diplômés quisavent faire un bouquet même si les gens se servent surchariots.” Lui s’en remet à un acheteur qui lui regroupe tousses achats. Entrepreneur qui “pousse” bien, Philippe Ludovicest “déjà rentable avec un premier exercice à Langueux del’ordre de 700 000 euros. Evidemment, ça coûte : je necherche que des emplacements stratégiques. Pour Langueux,travaux compris, j’ai investi 300 000 euros.” Monceau Fleurslui a déjà fait une offre… de rachat.budget de communication au moment de ma reprise. J’aimême distribué des prospectus avec une couronne de rosessur la tête !» Ce qui a aussi séduit Claire, c’est la qualitéreconnue des roses qui ont fait la réputation de l’enseignenationale qui s’approvisionne en particulier au Kenya et enEquateur. “Elles ne sont jamais réfrigérées, toujours àtempérature ambiante et se gardent très longtemps dans lesintérieurs. Et je suis livrée plusieurs fois par semaine.”■ Serge MarshallACTUALITÉSMiser sur la créationFaire partie d’un groupement, Anne Cadec n’y pense pasvraiment. “A quoi cela me servirait-il d’avoir de meilleurs prixsi c’est pour jeter des fleurs. Je n’ai pas assez de débit.”Installée dans 50 m 2 sur la place de l’église de Briec (29),cette ancienne employée de l’enseigne “Aux Cyclades” est “unevraie indépendante” qui ne passe pas par les grossistes(uniquement un acheteur qui lui trouve des tulipes de Hollandecomme de la rose de Daoulas) “et qui emploie 4 personnes dontun apprenti et une personne à mi-temps. Il faut travailler avecses mains, croyez-moi. Faire des choses qui changent, misersur la création. Ici, chacun apporte ses idées et on essaie deproposer des compositions pour tous les publics, du petitprix aux événements symboliques : mariages, décès…” Avecprès de 6 000 habitants, la commune compte deux fleuristeslà où Quimper, à 10 minutes, compte beaucoup de franchisés.Mignonne, allons voir si la rose…“La rose est une fleur noble et raffinée, très à mon goût. Je suissur le haut de gamme, placée en plein centre-ville dans unquartier chic et passant.” Cela fait un peu plus de 6 mois queClaire Lemaistre a repris à Vannes “Le nom de la rose”,enseigne de 20 m 2 qui déborde, selon le principe del’enseigne, dans toutes les villes de France, voire del’étranger, sur le trottoir. “Je suis une franchisée indépendante.Je reverse un pourcentage de mon chiffre, j’ai un minimumd’achats à faire mais les murs pourraient m’appartenir. J’aid’ailleurs monté une SARL et je peux me développer commeje l’entends. Par exemple, je n’ai pas de site Internet, je suisréférencée sur le leur. Ca ne m’a pas empêché de prévoir unBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>180</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2007</strong>13


BAT BE <strong>180</strong> - Partie 1 31/05/07 12:59 Page 14BRETAGNE EN RÉSEAUACTUALITÉSAGENDA■ Ouest Industries,Salon interrégional de l’industrieParc expo de Rennesdu 19 au 21 <strong>juin</strong>Contact : 02 99 22 84 12■ Cosm’ing <strong>2007</strong>4ème colloque internationalconsacré aux ingrédientscosmétiques et biotechnologiesdu 27 au 29 <strong>juin</strong>Palais du Grand Largede Saint-MaloContact :www.cbb-developpement.com■ 1ère semaine de l’innovationen <strong>Bretagne</strong> du 25 au 29 <strong>juin</strong>Contact : 02 99 67 42 00Programme sur www.innovons.frBRETAGNE ECO-ENTREPRISES,POUR LA PRÉSERVATION DE L’ENVIRONNEMENT(Du club au réseau permanentDepuis 2004, les éco-entreprises bretonnes se retrouventau salon Pollutec. Dans son prolongement, elles montentun réseau permanent. Première manifestation :les Rencontres Eco-activités du Grand Ouesten octobre prochain.■ Du 4 au 6 <strong>juillet</strong>, le Conseilrégional de <strong>Bretagne</strong> organise3 journées sur les usagesd’internet et du web 2.0Contact :bretagne20@region-bretagne.fr■ Space - Salon de la productionagricole du 11 au 14 septembreau parc des expode Rennes aéroportContact : 02 23 48 28 80■ Salon de l’ostréicultureet des cultures marines –Parc Chorus à Vannesdu 15 au 17 septembreContact : 02 97 24 48 47■ Le 1er forum Energies Ouestse déroulera le 25 septembreà la CCI de NantesContact : 02 40 71 07 90■ 27 et 28 septembre2ème colloque internationalsur la sureté maritimeCité des congrèsde Nantes MétropoleContact : 05 34 45 26 45■ Les 28 et 29 septembreaura lieu le 5ème congrèsnational des ingénieurs Insaà RennesContact : 02 99 04 32 44Selon la définition de l'OCDE, leséco-industries sont “toutes les activitésqui produisent des biens et services visantà mesurer, prévenir, limiter ou corrigerles atteintes à l'environnement touchantl'eau, l’air ou le sol et les problèmes enrapport avec les déchets, le bruit et lesécosystèmes”.Aux côtés de leaders mondiaux, un trèsgrand nombre de PME et TPE développentdes technologies pointues. “Leséco-entreprises constitueront le secteurle plus créateur d’activités et d’emploisdans les territoires d’ici 2020, estimeainsi Robert Jestin, PDG de NouvelleNorme à Rennes. Ce que confirmePatrick Rivalan, fondateur de DSEnvironnement (traitement des déchetsorganiques) à Lorient : “sur notre région,il existe une multitude d’entreprises avecdes savoir-faire complémentaires. Il étaitdonc nécessaire d’aller plus loin en associantnos compétences”. D’où l’origine duclub <strong>Bretagne</strong> Eco-entreprises.Créé en 2004 à l'initiative d'entreprisesayant participé au pavillon régional dusalon Pollutec, “<strong>Bretagne</strong> Eco-entreprisesvise à informer, fédérer, développer etpromouvoir les éco-entreprises de<strong>Bretagne</strong> à travers la formation, l'échanged'expériences et la promotion des compétencesde ses membres”, rappelle LoïcEvain, son animateur.La démarche a convaincu ISA Environnementà Rennes. Spécialisée dans larécupération d’eau pluviale, la sociétéfait partie du club depuis sa création.“Nous avons développé un véritable partenariatautour d’une déontologie commune”explique Jean-François deBeaurepaire, son dirigeant.“Le club a beaucoup d’ambitions et desgens motivés pour que ça dure et se développe”,poursuit Régis Janvier, Odipure(traitement des effluents industriels)à Ploufragan. Le dirigeant souligne “lesrelations de complémentarité qui permettentd’offrir une réponse de spécialisteaux demandes des clients et l’effet démultiplicateurd’une démarche commune”.La Rencontre régionale des éco-activitésdu Grand Ouest les 3 et 4 octobre prochainsau Parc expo de Rennes s’inscritainsi dans le prolongement des activitésdu club. Un espace conférences proposerades ateliers de travail autour desgrands secteurs (automobile, bâtiment,santé, alimentation, mer…). La galerie del’innovation présentera les témoignagesd’entreprises, de centres de recherche, lademande des éco-entreprises et les bonnespratiques en Europe. “Cette initiativedevrait aboutir à la création d’un clusterdes éco-activités”, conclut Robert Jestin.■ Clotilde Chéron14BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>180</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2007</strong>


BAT BE <strong>180</strong> - Partie 1 31/05/07 12:59 Page 15DÉVELOPPEMENTFINANCES■ Bon plan de vol pour Méaban.Spécialisé dans l’élaboration de produitschimiques destinés à l’entretien et autraitement de surfaces, notamment dansl’aéronautique, et formé de trois sociétés(Socomor, 7 d’Armor et Clean3), legroupe basé à Vannes est présent dansplus de huit pays. Il affiche en 2006 unCA de 25 millions d'euros. Contacté parl’association rennaise Mélusine, dontl’objectif est de rapprocher le mondeindustriel et l’art contemporain, Méabana très vite répondu présent. “J’ai tout desuite été séduit par ce projet de mécénat.J’ai donc proposé de mettre à dispositiondes artistes des pièces du Concorde acquises il y a 3 anslors d’une vente aux enchères.” Retenu, l’Atelier de la Corderierecevra très prochainement la somme de 10 000 euros pourréaliser et livrer les œuvres. Les autres artistes participantsrecevront, quant à eux, la somme de 1 000 euros. “Des œuvresqui trouveront leur place sur le site de la nouvelle usine quenous avons prévu d’implanter dans le parc Haute QualitéEnvironnementale du Gohélis à Elven, près de Vannes.” Uninvestissement de 8 millions d'euros en vue “d’offrir à Socomorla possibilité d’accroître ses capacités de production.”Contact : 06 12 21 08 30Projet Ascensus, lauréat du concoursorganisé dans le cadre de l’opération“Mai l’usine en fête”■ Uni Expansion Ouest,filiale régionale de capitalinvestissement du CréditAgricole, augmente sescapacités d’intervention :son capital passe de23 à 55 millions d’euros.Désormais, elle va pouvoirprendre des participationsaux montants plus élevésdans la mesure où leplafond d’intervention passeà 5 millions d’euros. Parallèlement,elle abaisse sonseuil d’intervention à 150 Keuros afin de mieux couvrir les besoins des TPE et des PMEde l’ouest de la France, marché stratégique pour les caissesrégionales de Crédit Agricole. Uni Expansion Ouest s’apprêteaussi à consolider son équipe de 8 salariés en recrutant undirecteur de participations et un analyste financier. L’objectiffixé est d’atteindre les 100 millions d’actifs sous gestion à fin2012. Elle vient d'entrer à hauteur de 10 % dans le capital dessociétés Ferron (négoce de fournitures automobiles etindustrielles) et Car Réseau (entretien et réparationautomobile) contrôlées par les deux frères Vincent et HervéFerron et basées à Vitré, en Ille-et-Vilaine !ACTUALITÉSBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>180</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2007</strong>15


BAT BE <strong>180</strong> - Partie 1 31/05/07 12:59 Page 16AILLEURSACTUALITÉS(AVEC 13 CLUSTERS, L’EUSKADI FAIT ÉCOLE EN PAYS BASQUE ESPAGNOLInnovation, R&D et qualité,les trois piliers de la réussiteSituée à la frontière franco-espagnole, la Communauté autonome du Pays Basque espagnol a connu dans les années 70une crise particulièrement aigüe avec 25 % de taux de chômage ! <strong>2007</strong> : avec 22 points récupérés sur la moyenneeuropéenne, l'Euskadi, de l’autre nom du territoire, est l’incarnation d’une formule très en vogue : les clusters.Des “grappes d’entreprises” capables d’être les moteurs de leur secteur et de la région dans son ensemble. Cas d’école.premier parcrégion de Bilba16José-Maria Muñoa, vous connaissez ? Ministre-conseillerdu président du gouvernement basque pour les affaires extérieures,il symbolise la résurrection du Pays Basque espagnol.“Notre PIB continue de croître à un rythme supérieur à lamoyenne espagnole et donc très supérieur à la moyenne européenne.Si l’on compare le Pays Basque avec l’Espagne,nous représentons 5 % de la population pour un PIB de 6,2 %.Autrement dit, notre PIB est plus de 20 % supérieur à lamoyenne nationale. Des performances du même ordre, voiresupérieures, peuvent être observées en matière d’exportationset de production industrielle.” Des chiffres triomphants4 100 000 habitants, 7 000 km 2L’industrie et le bâtiment emploient aujourd’hui38 % de la population active, contre seulement 26 %pour la moyenne espagnole et la moyenne européenne.Comparée avec l’économie des états de l’UE, la région se situeraiten quatrième position en ce qui concerne le PIB par habitant.En 2000, elle se situait en dixième position et, en 2004,en troisième position derrière le Luxembourg et l’Irlande.BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>180</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2007</strong>L'Euskadi en chiffresdonc – avec un taux de chômage de 4,1 % en 2006 contre25 % au plus fort de sa crise ! –, pour un territoire qui “revientde loin”. “Dans les années 70, le Pays Basque a traversé unecrise extrêmement importante, beaucoup plus grave que celleconnue par d’autres régions européennes, dans la mesure oùnotre industrie était basée essentiellement sur la sidérurgie, lamétallurgie lourde et les chantiers navals. Parallèlement, nousavons rencontré beaucoup de difficultés liées à l’intégration del’Espagne dans l’Union européenne en 1986, après 40 annéesde dictature franquiste et d’isolement politique et économique.Mais nous sommes têtus.” La formule a de quoi plaire auxBretons. Avec une structure économique dominéepar l’industrie, le Pays Basque avait aussi à faireface à un autre problème : le terrorisme.“Particularisme” que pointera très vite un économiste1 de l’Université de Harvard que José-MariaMuñoa s’en est allé voir avec les représentants dupatronat et des syndicats “pour une raison simple :trouver un accord préalable entre les principauxacteurs économiques du Pays Basque.” Et les clustersdevaient ainsi naître.13 clusters pour 45% du PIB !“La création de neuf clusters a été synonyme pournous de sacrifices. Nous étions conscients que


BAT BE <strong>180</strong> - Partie 1 31/05/07 12:59 Page 17nous ne pourrions pas sauver toutesles entreprises de chaque secteur.Mais quand vous avez 25 % dechômeurs, il faut savoir définir despriorités. Je tiens à préciser qu’il n’ya pas eu de subventions de la partdes pouvoirs publics basques.Ceux-ci ont joué un rôle de leader,de coordinateur. Les seules subventionsversées ont concerné laLe parc technologique de Zamudio, structure même des clusters.mier parc du genre au Pays Basque espagnol, Plafonnées, elles ont permis den de Bilbao - 129 entreprises, 5 400 personnes financer les deux à trois personnesque chacune regroupe et peutêtrel’achat d’un ordinateur. Autant dire que cela n’allait pas trèsloin !” Nulle amertume pourtant : “le cluster 2 doit être compétitifde son propre fait et non grâce aux aides publiques.” 15ans plus tard, les chiffres tombent avec éclat, et non plus fracas,avec 13 clusters. L’exemple du secteur de la machineoutil,industrie de base du territoire, est remarquable :aujourd’hui, les entreprises basques produisent 80 % de la productionespagnole de machines-outils. Soit une troisièmeposition derrière l’Allemagne et l’Italie.“Les raisons du succès tiennent en partie à nos performancesen matière d’exportation et d’innovation, à notre R&D – 1,54 %du PIB 3 –, avec des centres de recherche qui travaillent sur desprogrammes majoritairement établis par les chefs d’entreprise,et à la qualité, avec le développement des certificationsIso 9000.”Mais aussi à… l’autonomie fiscale. “Nous collectons la totalitédes impôts et versons à Madrid ce qui correspond aux compétencesexercées par l’Etat central. Ce versement représenteenviron 8 % de nos ressources fiscales, 92 % de celles-cirestant donc au Pays Basque.” Une décentralisation faiblementinscrite dans la tradition républicaine française… qui privilégiele top-bottom (du haut vers le bas) là où l'Euskadi a démontréle succès du bottom-up (c’est de la base que tout jaillit) !■ Serge Marshall1Michael Porter qui enseigne aujourd’hui “le cas” Euskadi2Présence, au sein de chaque structure, du ministère de l’Industrie“pour bien connaître la situation de chaque secteur,évaluer ce qui est fait, ce qui devrait être fait ; et d’autre partpour coordonner les différents clusters entre eux.”3En vue, d’ici 2010 : doubler le nombre de dépôts de brevets,augmenter de 20 % le nombre de chercheurset pousser sa R&D à 3 % du PIB.ACTUALITÉSINTERVIEW DE GONZALO GARRIDO, ICR CONSULTORES,PORTE-PAROLE DU CLUSTER BASQUE DE L’AUTOMOBILE (ACICAE)Se regrouper permet de faire face aux pays émergentsbasques ont également implanté de nombreux sites productifsdans des marchés émergents comme l’Europe de l’est, leMexique, le Brésil, la Chine ou encore l’Inde. Les procédés etproduits fabriqués en Euskadi sont très divers et concernent àla fois l’intérieur et l’extérieur de véhicules automobiles.DaymlerChryslersur le pôle automobile ACICAEQuel est l'historique de ce cluster ?Le cluster de l’automobile basque, nommé ACICAE, a été crééen 1992 à l’initiative du gouvernement du Pays Basque espagnol(Euskadi) et d’un groupe d’entreprises leaders sur le secteurqui percevaient le besoin de coopérer pour restercompétitives. Le secteur génère aujourd’hui un chiffre d’affairesde 9,6 milliards d’euros, soit 16 % du PIB basque. Il emploie41 000 personnes et compte 300 entreprises. A ces chiffres, ilfaut ajouter le poids spécifique du site de DaymlerChrysler àVittoria. Ce secteur est fortement tourné vers l’international :73 % de sa production est vendue à l’étranger. Les entreprisesEn quoi faire partie d'un cluster est-il stratégique ?Le principal intérêt du cluster est d’agir comme un catalyseurd’intérêts. En son sein, les entreprises membres identifient leursbesoins communs pour ensuite collaborer dans différentsdomaines : du plus simple comme les achats groupés aux plussophistiqués, comme le lancement de programmes de R&Dcommuns.Comment éviter la concurrenceau sein d’un même cluster ?Aujourd’hui, la concurrence vient des pays émergents où lamain d’œuvre est très bon marché et où les exigences enmatière d’environnement et de sécurité sont très faibles. Uneentreprise isolée, à plus forte raison une PME, a de plus en plusde mal à résister à cette concurrence. Le cluster nous permetde trouver des éléments d’appui entre nous pour faire face àcette menace des pays émergents.BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>180</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2007</strong>17


BAT BE <strong>180</strong> - Partie 1 31/05/07 12:59 Page 18DÉVELOPPEMENTACTUALITÉS▼■ 30 millions d'euros de CA contre28 l’an passé et 26 en 2005 : RenéLe Nouy (220 salariés à Briec-del’Odet,29) est en pleine expansion.Spécialisée dans la menuiserie et les fermetures,la PME confirme que ses fournisseurss’approvisionnent de plus en plus àl’étranger “avec des fabricants qui connaissentdes croissances externes en Asie,observe François Le Nouy, co-dirigeant.Mais nous sommes avant tout des assembleurs,dans une profession très atomisée.Nous n’avons pas les volumes nécessairespour nous lancer dans ce type d’opérations.Franchement, je ne pense même pas qu’avec le transport,cela s’avérerait payant. Si nos fournisseurs s'approvisionnentmoins cher, nous sommes aussi gagnants.” La PMEcontinue donc à travailler son développement Grand Ouest(10 départements) avec une force commerciale montée à 25personnes. Si elle pense bien à une opération de croissancevia une reprise d’activité sur une nouvelle zone territoriale, “çane sera pas avant deux ans” précise François Le Nouy. D’ici là,elle doit s’atteler à un autre enjeu stratégique : le recrutement.“Il nous faut créer l’envie et le désir. On a du mal à séduire etgarder les jeunes.”Contact : 02 29 40 14 14■ “Les meilleurs exercicesque nous ayons connus detoute notre existence !”Les Plissés de France nese fripent pas.Avec un CA en progressiondepuis 3 ans, l’entreprise (7salariés) de Saint-Coulomb(35) continue à tracer son chemindans une niche : le plissépour les collections de prêt-àporterde maisons de hautecouturefrançaises. Discrètesur ses grands noms de la couture, Marie-Christine Renard,dirigeante, souligne que “d’une année sur l’autre, tout peutpasser d’1 à 3 en termes de résultats… montants ou descendants.Aujourd’hui, oui, nous avons le vent en poupe grâce àun bon bouche-à-oreille. En mars dernier, je me suis renduepour la 5 ème année au salon Made in France du Louvre. Lesfaçonniers ont identifié notre savoir-faire ancestral. Bois, carton,vapeur d’eau… nous faisons tout à la main, sans recourirà des machines.” Reçue “partout dans ces maisons”, la dirigeantereconnaît que la philosophie d’une maison commeChanel est “importante” pour son activité. Côté formation,point crucial pour la survie de ces savoir-faire, elle se réjouitqu’un stagiaire lui ait demandé un contrat de professionnalisation.Active, elle se développe aussi dans la décoration(rideaux) “avec une personne à l’année, pour de beauxbateaux français”. La SNCF, client d’hier, ayant abandonné sesstores plissés dans ses trains, la PME réfléchit à la déclinaisondu plissé en emballages, rideaux de douche…Contact : 02 99 89 00 96■ Alliage ne frime pas et vogue toujours. Avec 32salariés contre une vingtaine il y a 3 ans, le chantier navalde Ploemeur (56) connaît un CA en augmentation régulière :2,5 millions d'euros en 2006, 2 millions en 2005… et prévoit2,8 millions d'euros cette année. “Nos résultats sont en équilibre”,analyse François Didion, co-associé. C’est dû au faitque nous développons de nouveaux et plus gros bateaux, de800 000 à 1 million d'euros.» Très bien identifiée sur le marchéfrançais mais aussi francophone (Belgique et Suisse),l’entreprise “joue” la carte de l’aluminium là où les anglosaxonsmisent à 95 % sur le polyester. “En termes de sécurité,l’alu ne cassant pas mais se déformant, il résiste mieuxà un coup contre un cétacé ou un corps immergé. Nos aménagementsne sont pas structurels, le client a donc plus deliberté. Enfin, avec l’alu, vous avez des tirants d’eau variablescar il est aussi rigide.” Pour une équipe qui se définit commedes “chaudronniers de base” – elle va mettre 150 000 eurosdans une nouvelle extension de sa partie chaudronnerie –,les affaires vont donc bon train avec, aussi, une gamme debateaux à moteur. “Il faut en effet tenir compte des tendancesdu marché mais nous restons cohérents. Nous allonslancer sur le marché deux grands bateaux “à vivre”, pas desvedettes pour frimer ! On raisonne toujours en termes detransatlantiques.”Contact : 02 97 86 46 00Le voilier Alliage 48CC18BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>180</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2007</strong>


BAT BE <strong>180</strong> - Partie 1 31/05/07 13:08 Page 19ALAIN SURRANS, DIRECTEUR DE L'OPÉRA DE RENNES, VEUT TOUCHER TOUS LES PUBLICSRecherche mécènes activementAvec un budget de 3,2 millions d'euros, 34 salariés permanentset 55 levers de rideaux en 2006-<strong>2007</strong>, l'Opéra deRennes axe sa priorité sur le renouvellement de son public.Alain Surrans veut rendre accessible à tous, et particulièrementaux jeunes, l'art lyrique. Des projets existent, resteà convaincre de nouveaux mécènes de s'y associer.“Depuis un an, nous avons mis en place les “happy hours” de18 à 20 h. Le succès est tel que nous aimerions accroître leurnombre et leur fréquence. Ces mini représentations d’une àdeux heures s'adressent aux familles et aux jeunes qui n’ontpas les moyens d'aller à l’Opéra. Au prix de 3,50 euros, cesconcerts ou spectacles sont donnés par les mêmes artistes queceux officiant lors des représentations nocturnes. Mais leurattrait est qu’ils sont décentralisés dans les quartiers, durentmoins longtemps, proposent une garderie pour les tout petitset sont un lieu de rencontre avec des artistes de renomméeinternationale” explique Alain Surrans, très enthousiasmé parla formule. Il souhaite poursuivre ce travail de sensibilisationà un art, qu'il juge encore trop réservé à l'élite. “Pour l’entreprisemécène, s’associer à l’Opéra est excellent en termed’images. Nous sommes à la fois dans l’artisanat d’art avec desmétiers en voie de disparitionoù le problème de transfert dessavoir-faire est crucial et dans lahaute technologie avec unplateau utilisant des logicielsdernier cri.” D’autres projetsexistent comme “l’opéra auvillage” pour un plus grandrayonnement en <strong>Bretagne</strong> oucelui de la “Scala de Milan àRennes” tourné vers le développementà l'international.Certains équipements sontAlain Surransaussi liés à l'arrivée de nouveauxmécènes. La restaurationdu grand piano de concert ou le décor du rideau de fer ensont des exemples. Mais, indéniablement, l’ouverture del’Opéra à un public défavorisé, scolaire ou éloigné géographiquementest ce qui tient le plus à cœur à ce passionné d'artlyrique. Prochain grand rendez-vous en novembre avec6 représentations de l’opéra de Mozart “Cosi Fan Tutte”.Véronique Maignantwww.opera-rennes.frACTUALITÉS48CCBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>180</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2007</strong>19


BAT BE <strong>180</strong> - Partie 1 31/05/07 12:59 Page 20ACTUALITÉSDEVELOPPEMENT■ En septembre, ConceptBeauté ouvre un nouvel institutà Quimper.Depuis sa création en 2003,l’activité de Concept Beautéconnaît une croissance à deuxchiffres avec une hausse de 11,5 % pour le dernier exercice. Ala clé, un concept novateur :une offre de services en institutde beauté sur abonnement àprix préférentiels. A la tête de3 salons (Brest, Lorient etQuimper, une vingtaine de salariéesesthéticiennes), BrigitteMorvan dégage 850 000 eurosde CA, ces trois adresses réunies.“Les premières formules ont démocratisé les soins eninstitut. Nous allons aujourd'hui monter en gamme en visantune clientèle plus aisée.” C'est dans ce sens que ConceptBeauté a “rentré” la technologie Power Plate “des plaquesvibrantes pour les paresseux”, s’amuse la responsable,heureuse de compter aussi sur une clientèle masculine et qui,pour cette année, continue de travailler ses “positions”géographiques avant de s'étendre, à terme, sur la <strong>Bretagne</strong>.Contact : 02 98 95 05 83Brigitte Morvan, gérante de Concept Beauté■ Comment rendre “sexy” une prothèsede genoux, une table de mixageou encore des chariots de jardinage ?Pour vendre, il faut séduire (aussi) parl’œil. C’est toute l’expertise d’Oktès àLannion, “écurie de compétition” telleque la définit Benoît Le Roux, son dirigeantqui mise notamment sur le designélectronique et le relookage de produits.“Notre force tient au fait que noussommes diversifiés. Via les salons ou lapresse, nous sommes attentifs à tout cequi bouge et nous suivons.” Océanographie,défense, aérospatial et “toujoursle médical” comptent parmi les secteursqui font appel à l’entreprise. 40 salariésy travaillent pour un CA stable de 2,7millions d'euros. Parce que même la R&Dest “de plus en plus concurrencée parl’Asie” et que les entreprises freinentleurs investissements, “parce que la recherche coûte tropcher sans être toujours sûre du marché”, Oktès joue laréactivité. “Il s’agit de rendre notre métier plus convivial viaInternet. Nous allons, rendre des notions d’électronique de2D en 3D avec des solutions de services très réactives.Sachez qu’on nous demande de sortir une carte électroniqueen 6 semaines là où nous disposions de 4 mois auparavant.”Contact : 02 96 48 41 8220BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>180</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2007</strong>


BAT BE <strong>180</strong> - Partie 1 31/05/07 12:59 Page 21DANS LES CÔTES D’ARMOR, KERMAZ SE SPÉCIALISE DANS LE MATÉRIEL ANTI-DÉFLAGRANTUne “explosion” maîtriséeBien malin celui qui imaginerait l’activitéqui se cache derrière les murs de cette modestelongère de Plouezec (22). Ici, on met en œuvreune activité hautement technique et spécialisée :la fabrication d’armoires et de boîtiersde confinement, destinés aux sitesà fort risque d’explosion.Alors un maître mot : carpe diem !ENTREPRISESJean-Marie Polard,dirigeant de KermazQue fait un Belge, ingénieur électricien novateur, éprisde <strong>Bretagne</strong>, de quiétude et souhaitant développer sonentreprise familiale ? Il installe son activité à demeure, dans unpetit village des Côtes d'Armor. “J’ai démarré en Belgique enpartant du constat qu’il existaitpeu d’entreprises dans cedomaine, indique Jean-MariePolard, le maître des lieux. Maistrès vite, j’ai réalisé que le marchéfrançais était beaucoup plus porteur”.En 2001, la société Kermazs’ouvre alors sur l’Hexagone avec des effets positifs immédiats,pour un marché couvert par cinq entreprises au plus. Lesclients : les industries pétrolière, chimique, pharmaceutique etcosmétique. En 2005, la décision est prise, il s’installe définitivementavec femme et enfants au Questel. Le bureauinstallé à la maison, l’unité de production dans le jardin. Fi deszones industrielles et des grands centres économiques !Jean-Marie Polard tient à travailler dans un environnementpaisible. “La seule difficulté tient aux transporteurs. Troisjours de lianes, deux jours de pirogues… Combien de foisj’ai attendu qu’on me livre ! C’est uniquement sur ce pointque l’isolement pèse. Alors je suis de mauvaise humeur uneà deux fois par semaine…” Une activité hors normes,pour un chef d’entreprise qui ne l’est pas moins. “J’aitoujours été en marge. Mais que ce soit à ma façon ou encostume-cravate derrière un beau bureau, cela ne changerien à la qualité du travail. Il faut être calme et détendu pourcette activité, car le risque d’explosion est constant. Alorspas question de stresser !” En attendant, un effectif de 5personnes et un bureau commercial à Paris suffisentamplement au développement de l’activité. Pour preuve :de 200 000 euros en 2001, le chiffre d’affaires passeà 650 000 euros en 2006, et avoisinera les 750 000 eurosen <strong>2007</strong>.“Il faut rester à taille humaine,c’est une vocation dans notre métier”Désormais, Kermaz est le spécialiste français de la pressurisationAtex (norme européenne) auprès d’ensembliers commeNorelec ou Secauto. “Sa maîtrise m’a permis d’obtenir desclients tels que Total, Yves Rocher, Garnier, Sanofi Aventis…”précise Jean-Marie Polard, qui se définit comme un chefd’orchestre. A lui la partie études et réalisation des plans. A sesdeux techniciens l’assemblage des commandes transmises parle bureau parisien. “Je fais sous-traiter les armoires et boîtiersà Pau et, dans notre atelier équipéde tout l’appareillage, nous réalisonsle montage en 24h. Ce n’estpas plus compliqué !” Pas compliqué,on a peine à le croire, maisen tout cas efficace. Non seulementKermaz s’est hissé aupremier rang français, mais essaime dorénavant dans toutel’Europe, au Venezuela et aux USA. “L’entreprise sedéveloppe sérieusement en effet, mais je ne veux pas lalaisser s’emballer car c’est dangereux.” Pourtant, au regarddu développement de l’entreprise, il faudra bien penser un jourà son agrandissement. “Lesbanques me poussent à investirdans de nouveaux locaux,à m’agrandir. Mais je n’investiraipas avant d’être sûr.Après 2 ou 3 années approchantle million d’euros dechiffre d’affaires, il sera alorstemps d’y aller.” Pour l’heure,il est question pour Jean-Marie Polard d’élargir sonmarché en développant uneactivité de négoce en matériels.Petit poisson deviendragrand… S’il le souhaite !Armoire pressurisée■ Véronique RollandBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>180</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2007</strong>21


BAT BE <strong>180</strong> - Partie 1 31/05/07 12:59 Page 22ENTREPRISES22CHAUDRONNERIE INDUSTRIELLE : LE SUR MESURE DE LETORT TECHNOLOGIESprometteurmaisAvenirpénurie de main d’œuvreUn savoir-faire qui se fait connaître hors des frontières françaisesA Josselin (56), dans un large bâtiment bleu et gris,les flammes jaillissent des chalumeaux des chaudronnierstandis que les techniciens se penchent sur un nouveaucahier des charges. Leur objectif : créer une nouvellemachine sur mesure à la demande d’un client.Chez Letort Technologies, les machines spéciales germentdans l'esprit du bureau d'études et ressortentde l'atelier vers la France et l'étranger.BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>180</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2007</strong>Les “machines spéciales ou moutons à cinq pattes” surmesure sont la spécialité des employés de Letort Technologiesdepuis une quinzaine d'année. Les ingénieurs et techniciensconçoivent un projet, les mécaniciens et chaudronniers le réalisent.“Le client nous fournit un cahier des charges et notrebureau d'études analyse les demandes spécifiques. Nous concevonsles plans et les prototypes et nous réalisons le projet,”explique Gwénaël Letort, directeur général de cettesociété. La créativité est l’élément fort du bureaud’études mais cela peut prendre du temps. “Pourune machine spéciale destinée à la Lettonie,nous avons eu cinq mois de travail”.L'ingénierie est le métier principal de cetteentreprise morbihannaise. Elle travaille essentiellementpour les entreprises agro-alimentaires (abattoirs,usines de plats cuisinés, fabriques de celluloses moulées commeles boîtes à œufs, maraîchers, fromageries…) mais elle ouvre aussiune partie de son activité à l'industrie automobile et aux fonderies.La chaudronnerie industrielle comme la fabrication de cuveen inox reste une activité récurrente de la société.“Ici on réalise la machine dans sa quasi-totalité. Seul l'usinage estsous-traité”. La mécanique, la soudure, la tôlerie, la chaufferie,l’assemblage, le montage, l’automatisation et les essais sont effectuésdans les 2 000 m 2 de l'entreprise.Cette dernière se développe, s'ouvre à de nouvelles technologiescomme l'hydraulique, l'automatisme et la robotique qui vientdu monde automobile mais est de plus en plus utilisée dansl’agro-alimentaire. “Nous sommes aujourd’hui le partenaireofficiel de la société allemande de robotique Kuka, dans leGrand Ouest.”L’international avec les pays de l’Est“Notre force principale demeure dans notre savoir-faire”, reconnaîtle directeur. Et un savoir-faire qui se fait connaître hors desfrontières françaises puisque l'entreprise bretonne exporte,depuis deux ans, ses machines vers l'Afrique du Sud, la Russieet la Lettonie. L'année prochaine, des “moutons à cinq pattes”prendront la route des Etats-Unis et de l'Ecosse. “Cette activitétournée vers l'export s'est faite naturellement grâce au relationnelde nos clients français et de leurs filiales à l'étranger.” Les entreprisesdes pays de l’Est sont de plus en plus demandeuses.Et dans l'avenir ? “Notre objectif premier est de fidéliser nos clientsétrangers actuels avant de développer d'autres actions à l'international.Nous avons aussi le projet de proposer une gamme dematériel standard sur catalogue : des hachoirs, des mélangeurs,des doseuses-poussoir… que nous fabriquerions en petite série.”Avec un chiffre d'affaire de 2,3 millions d'euros et un carnet decommandes bien rempli, l'avenir est prometteur. Seule ombre autableau : une pénurie de main-d'œuvre en chaudronnerie.L’entreprise tourne avec seize salariés : outre les deux personneschargées de l’administratif, trois techniciens sont employésau bureau d’études, trois mécaniciens et monteurs ethuit chaudronniers et métallurgistes (dont une femme)à l’atelier. “Actuellement, le secteur de la métallurgiene connaît pas le chômage et peine à recruter !”souligne le directeur général de Letort Technologies.■ Solenn Chapé


BAT BE <strong>180</strong> - Partie 1 31/05/07 12:59 Page 23Nathalie Goyette et Christian Tournafol“Nous vendons d’abord des vêtementsmais avec l’exigence de l’éthique.” NathalieGoyette et Christian Tournafol veulent démontrerque gérer rigoureusement une entreprisen’empêche pas d’appliquer d’autres méthodes quel’exploitation effrénée des hommes et de la nature.La conviction de Nathalie Goyette, 40 ans, s’est trouvéeconfortée à la lecture d’un roman de Romain Gary, prixGoncourt 1956, “Les racines du ciel”. Ce sera la dénominationde la société qu’elle monte en 2005 à Quimper avec ChristianTournafol, créateur de mode déjà bien connu, rencontré troisans plus tôt. “Nous nous sommes retrouvés sur le principeque si l’on ne fait pas quelque chose pour la faune et la flore,on va perdre son âme. Mais nous sommes aussi des professionnelsavec les pieds bien sur terre.” Après plusieurs postes quine la satisfont pas, se formalise l’idée de créer sa propre entreprisedans l’esprit de ses convictions : du bio et de l’équitabledans le vêtement. “Il m’a fallu un an pour monter le dossier ettrouver les budgets. Naturellement, je me suis tournée vers lafinance solidaire auprès de deux sociétés de capital risque,Garrigue et <strong>Bretagne</strong> Capital Solidaire. Chacune a apporté à laSARL 20 000 euros, en majorité au compte courant vue la spécificitédu métier.”Ratage interditSur le papier, l’équation est simple : deux collections à présenterchaque année et “reséduire” à chaque fois les boutiques.Financièrement, c’est une autre paire de manches : après l’apportdes dessins par Christian Tournafol, qui du coup a mis ensommeil la marque à son nom, les deux associés discutent, fontréaliser les pièces prototypes des modèles, courent les salonsprofessionnels, prennent des commandes, lancent la fabrication,font livrer… et alors seulement commencent à entrer desespèces sonnantes et trébuchantes. “Nous avons besoin d’unfort fonds de roulement durant six mois avant la premièrerentrée, explique Nathalie Goyette. Rien que la collection hiver<strong>2007</strong>-2008 de quarante pièces nous a coûté 15 000 euros. Onn’a pas le droit de se rater !”La 3 ème collection, été <strong>2007</strong>, est aujourd’hui en place dans 30points de vente : 17 en France, les autres à l’étranger, USA,Japon, Italie, Allemagne, Belgique… Fin mai, les 80 plus grandsMonoprix de l’Hexagone ont commencé à proposer une ligneLES RACINES DU CIEL, LE VÊTEMENT ÉQUITABLEHabiller l’unsans déshabillerl’autrede 9 pièces, 6 pour femme, 3 pour homme, signe d’unereconnaissance du savoir-faire. “Nous ne jouons pas sur leurconception bio et équitable. Aucune étiquette ne l’indique.Notre métier est de faire de beaux vêtements, pas de vendredu développement durable pour surfer sur une mode oudonner bonne conscience. Nous appliquons juste des méthodesen accord avec des conceptions humanistes, convaincusque tout le monde peut le faire sans nuire à son entreprise.”Une marge honnêteLa ligne directrice des deux associés est de faire collaborerles savoir-faire de partout au lieu de les mettreen concurrence. Trouver le meilleur de ce qui se faitoù que ça se fasse. Ainsi, Racines du ciel donne del’ouvrage à l’atelier Brocéliande Confection deMauron (Morbihan) pour préserver les compétencesdu textile français, la soie laquée arrivede Chine pour être travaillée dans l’Hexagoneet le coton bio d’Inde, son jersey vient deModène en Italie, ses pulls sont faits dans plusieursvillages du Pérou… “Le choix de laqualité, du bio et de l’équitable nous coûtebien sûr plus cher mais notre marge de 1,8nous semble honnête et, pour tout dire,devrait être un niveau normal. Certes, ellen’est qu’un tiers de ce que d’autres peuventgagner en faisant travailler desenfants dix heures par jour en Chine eten polluant, mais c’est un choix !”Avec un premier exercice completd’environ 150 000 euros, l’avenir verral’embauche d’une collaboratrice enseptembre. “A terme, nous souhaitonsouvrir un point de vente à notrenom, sans doute à Paris, pour enfaire une vitrine, mais notre philosophiereste d’être présents dans desboutiques multi-marques, pas dansdes franchises qui nous enfermeraient.”■ Yves PouchardENTREPRISESBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>180</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2007</strong>23


BAT BE <strong>180</strong> - Partie 2 31/05/07 13:14 Page 24DOSSIERRADIOS ET TÉLÉS LOCALESLa révolutiondu web etdu numérique24


BAT BE <strong>180</strong> - Partie 2 31/05/07 13:14 Page 25À la libération de la radio en 1981, des pylônes se sont érigés sur tout le territoire.Sur le câble en 1987, TV Rennes fut la première du genre en France.Par satellite en 2000, TV Breizh devint la première chaîne régionale privée.Aujourd’hui, Internet ouvre un champ d’expression, mondial cette fois,et le numérique va relancer l’offre locale des ondes radio et télévision.Mais tout le monde ne pourra sans doute pas suivre. État des lieux et perspectivesd'un secteur en pleine révolution.En même temps que les services publics France 3et Radio France réalisent avec leurs programmesbretons quelques uns de leurs meilleurs scoresde l’Hexagone, les radios et télés locales duPaysage audiovisuel breton (Pab 1 ) montrent unebelle vitalité. Plusieurs explications : une culturerégionale cherchant à s’exprimer, un tissu associatiffort, une médiocre réception pendant longtempsdes radios et télés nationales, un contact naturel avecl’information généré par une presse écrite de qualité et plus luequ’ailleurs, une implication des collectivités… Pour autant lasituation est loin d’être figée. D'ici 2011, toutes les télés européennesauront dû basculer vers le tout numérique, directivesbruxelloises obligent ! Pour les radios, la date n'est pas encorearrêtée mais la course est déjà lancée. L'enjeu pour tous lesopérateurs, privés ou publics : investir le premier et mettre leticket d'entrée au plus haut pour décourager les plus fragiles.soutien doté de 200 000 euros par an, réparti en fonction,entre autres, du nombre d’heures de programmes produitsou de la présence de salariés. Pour le premier exercice, il aconcerné 26 stations. Six autres radios diffusant des émissionsen breton ou gallo bénéficient, elles, d’aides spécifiques.Radios : indépendance chérie et défi techniqueDans la nuit du 12 au 13 mai dernier, la 1ère Neva, Nuit d’entréeen vigueur des autorisations, depuis la Nuit bleue de1992, a réinstallé l’ensemble du paysage radio de <strong>Bretagne</strong> pour15 ans. Avec une nette augmentation des fréquences FM attribuéesaux opérateurs nationaux. Le CSA 2 classe les radios encinq catégories : les A, associatives sans pub (ex. RKB 3 ), sontpassées sur la région de 56 fréquences à 59. Les B, localesindépendantes commerciales (ex. RMN), de 33 à 41. Les C,locales commerciales rattachées à un réseau national (ex.Europe 2), restent à 20 fréquences. Les D, stations relayant unréseau thématique national (ex. NRJ), se renforcent de 70 à 97.Enfin, les E, les trois généralistes Europe 1, RTL et RMC Info,ont obtenu 44 fréquences au lieu de 25 précédemment. Seulsles programmes des A et B s’impliquent dans le quotidien deleur zone d’audience, les C se contentant surtout de drainer dela pub locale et quelques infos service pour enrichir un contenunational.Les radios associatives sont éligibles au Fonds de soutien à l’expressionradiophonique, FSER, alimenté par une taxe sur lapublicité radio-télé, environ 25 millions d’euros distribués auniveau national vers quelque 600 opérateurs. Il y a tout justeun an, le Conseil régional a mis en place son propre fonds deGaby Aubert, directeur de Radio Rennes et vice-président du Syndicat national des radios libresNe m’appelez plus Montagnes noiresA Gourin (Morbihan), RMN, ex-Radio Montagnes Noires, classéeen B, s’est vue attribuer lors de la Neva une quatrième fréquencepour émettre sur Pontivy.“Aujourd’hui, nos auditeurs se trouvent au-delà de notre lieu denaissance des Montagnes noires, c’est pourquoi nous avonsabandonné le nom complet pour le sigle”, explique Jean-PaulLe Rolland, responsable d’antenne. RMN, 25 ans cette année,est un exemple de réussite. Entendue de Ploërmel à ChâteaulinBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>180</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2007</strong>25


BAT BE <strong>180</strong> - Partie 2 31/05/07 13:14 Page 26DOSSIERPhoto : Fotoliabudget d’environ 120 000 euros, (52 000 FSER, 40 000ville de Rennes, 13 500 Région, 7 700 département…).Son directeur, Gaby Aubert, siégea durant dix ans auFSER. Des allers-retours hebdomadaires vers Parispour étudier les dossiers de soutien qui n’ont fait querenforcer son militantisme. Il est aujourd’hui vice-présidentdu Syndicat national des radios libres et sondélégué pour la <strong>Bretagne</strong>. Un poste stratégique pourun nouveau combat. “Dans un avenir très proche,toutes les radios devront aller sur le numérique et çava coûter très cher ! Nous nous battons comme deschiens pour que les réseaux commerciaux n’arriventpas à imposer aux pouvoirs publics le choix d’un procédétechnique onéreux qui tuerait financièrementles radios A et les B les moins riches.” Les associativesmilitent pour le système DAB+ 6 , accessible en seregroupant, et les réseaux pour le DRM 7 ou le DMBT 8 ,réservés aux budgets de groupes puissants. Ces dernierssemblent avoir pour l’instant la faveur de l’Etat,d’où une colère qui monte. Les auditeurs devront, eux,changer leurs appareils pour continuer à écouter leurradio favorite… Affaire à suivre.Télévisions : extensions et projets tout azimutD’ici 2011, toutes les télés européennes devront basculer vers le tout numériqueet de Guingamp à Lorient, elle propose des émissions enprise avec sa région, cinq journaux locaux quotidiens avecflashs nationaux de l’AFP 4 , et une large programmation musicalegérée par le performant logiciel RC5 dont peu de stationsdisposent. Avec 4 salariés et 3 pigistes, des “voice-trackers”,RMN dispose d’un budget de 350 000 euros, apporté essentiellementpar la régie pub locale intégrée (le spot : 10 eurosht/30 secondes) et par son affiliation au réseau “lesIndépendants” (150 radios en France) qui ramène de la publiciténationale. A la clé, 15 000 à 20 000 auditeurs par jour.Des radios associatives militantesDepuis le village de Saint-Nicodème (Côtes d’Armor), RKB,Radio Kreiz Breizh, émet sur 3 fréquences à 70 % en breton,de Morlaix à Saint-Brieuc, avec 5 permanents et quelque8 000 auditeurs/jour. Sans pub, elle a le soutien financier de52 communes du Finistère et des Côtes d’Armor, des deuxassemblées départementales, de la Région et du FSER 5 (48 000euros) pour un budget annuel de 188 000 euros. RKB fut la 1èreradio à émettre en breton mais revendique un statut de bilingue.Seules deux antennes sont en effet monolingues breton,Arvorig à Landerneau et Radio Kerne à Plonéis, et deux, RKBdonc et Radio Bro Gwenneg, se partagent entre les deux langues,mais toutes les quatre se retrouvent sur un unique siteinternet (www.stalig.com) pour être entendues dans le mondeentier.Dans la capitale régionale, Radio Rennes fait figure de pionnièreavec une exigence culturelle et une programmationautour du jazz en particulier. Les cinq salariés disposent d’unLa télévision fait rêver les élus. Par voie hertzienne, surle câble, le satellite ou internet, privée ou publique, lechoix est financier ET politique. TV Breizh, câble etsatellite, est une filiale de TF1 (voir encadré) ; TVRennes, hertzien et câble, est portée par une SAEM 9 ;Armor TV, internet, n’existerait pas sans le soutien duConseil général à la SARL gestionnaire ; TéléBrest, câble, estune association aidée par la mairie. Ces chaînes sont conventionnéespar le CSA, une reconnaissance du statut de Vraie télévision.Une étape incontournable qu’aimeraient atteindre lespromoteurs de Télé Iroise ou TV Trégor via l’hertzien et An TourTan via internet.TV Rennes : rester premièreInaugurée en 1987 par François Mitterrand, TV Rennes fut lapremière chaîne locale lancée sur le réseau câblé d’une ville.Quasiment vingt ans plus tard, fin 2006, TV Rennes étendaitsa couverture à 650 000 spectateurs potentiels sur l’Ille-et-Vilaine en passant à l’hertzien via TDF. Une prestation de diffusiond’un coût annuel de 150 000 euros. “En septembreprochain, par le passage au numérique, ce sont encore 250 000personnes supplémentaires qui pourront nous regarder”, se féliciteJean-Luc Nelle, le directeur. TV Rennes tient sa force descollectivités locales à travers Rennes Cité Média, société anonymed’économie mixte détenue à plus de 51 % par la Ville deRennes, Rennes Métropole et le Conseil général. Le reste ducapital se partage entre partenaires privés, dont Ouest-France,la CCI, le CMB… “Nous avons avec les collectivités un contratd’objectifs et de moyens qui apporte 1,9 million des 3 millionsdu budget annuel”, précise le directeur. Avec un effectif de 36personnes, la chaîne assure la majorité de la production de sesprogrammes, les achats extérieurs se limitant à 20 %.Prochaines étapes : se développer sur l’internet ADSL et êtreà terme présente sur les téléphones mobiles.26BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>180</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2007</strong>


BAT BE <strong>180</strong> - Partie 2 31/05/07 13:14 Page 27TV BREIZH, SUR LE PODIUM DES CHAÎNES CABLÉESLoin des braises des originesAvec 1,3 point d’audience, TVBreizh occupe aujourd’hui la 3 ème marchedu podium des chaînes du câble et dusatellite, juste derrière Eurosport et RTL9,mais devant Paris Première, entre autres.Et c’est la première place que TV Breizhenlève sur toutes les cibles de téléspectateursprivilégiées par les annonceurset du coup, capte le plus de publicité. Unrésultat flatteur, fruit d’un changementradical de cap en 2003 : arrêt de la productionet généralisation de la grille eninvestissant dans des programmespopulaires et familiaux. “Il en allait denotre survie, explique Gaël Desgréesdu Lou, le directeur qui a géré cetterévolution. Nous devions générer del’audience, qui elle-même génère de lapub… Conclusion : l’année dernière,nous avons dégagé notre premier résultatpositif à 600 000 euros, et <strong>2007</strong> s’annonceencore meilleure !” Lesenvolées lyriques sur la cultureet l’âme bretonnes lors de lanaissance en 2000 sont loin.Voulue par Patrick Le Lay, parrainéepar Patrick Poivred’Arvor, deux Bretons, TVBreizh vit le jour d’untour de table financierambitieux :autour du berceau,ni plus ni moins queFrançois Pinault àtravers Artemis,Silvio Berlusconi viaMedia7, RobertMurdock, le CréditGaël Desgrées du Lou, directeur de TV BreizhAgricole, Panavi… et bien sûr TF1,aujourd’hui seul maître à bord. “Lachaîne a tout de suite souffert de sonmanque d’accessibilité, poursuit le directeur.Seulement 1 Breton sur 8 estabonné au câble ou au satellitecontre 1 Français sur 4. Et puis,la langue bretonne, trop avancéepour identifier la chaîne alorsque le français était majoritaire,a détourné un nombreuxpublic qui ne la parlepas.” Les échecs dedemandes d’émettreen hertzien ou sur laTNT convaincrontles dirigeants de TF1d’un virage indispensable.Fini le journalrégional avec présentateur,remplacépar un tout-image de six minutes, finiesles émissions de débat… bienvenueaux vieilles séries extraites du catalogueparisien. “Nous continuons tout demême les doublages en breton, commerécemment Colombo, et bientôt pourle film ‘Shakespeare in love’.” Avec uncoût total des programmes de 10,5millions d’euros, TV Breizh emploie 46collaborateurs à Lorient, 4 à Paris pourl’achat de programmes et possèdel’agence de presse Ouest-Infos, 30personnes réparties sur les bureaux deNantes, Brest, Rennes, Caen et Lorient.Surtout, les locaux morbihanais sontdevenus centre de diffusion en gérant deplus sur la plate-forme technique ladistribution des chaînes Pink TV, UshuaïaTV, Odyssée et Histoire. Un pactole de2 millions d’euros par an.Y. P.Des projets en chaîneA Quimper, An Tour Tan qui s’est fait connaître en inventant lecyber-fest noz sur internet a aujourd’hui le désir de devenir unechaîne complète, bilingue, financée par des capitaux privés,en s’appuyant pour commencer sur un catalogue déjà riche.A Pleumeur-Bodou, l’association Trégor Vidéo, qui diffuse surinternet des reportages, fruits de plus de 25 ans de pratique,aimerait lancer une télé locale participative hertzienne. Des projetslourds toujours à l’étude mais qui avancent.En se limitant à des émissions ciblées ou complémentaires deleur activité principale, l’ex-TV Breizh Lionel Buannic (voirencadré) ou Le Télégramme viennent de concrétiser desembryons de programmes sur internet. Pas une télé maisl’esprit y est. Ainsi, le quotidien basé à Morlaix propose à 17heures depuis le 17 avril un journal de sept minutes sur son siteweb (www.letelegramme.com). “Nous ne nous détournonspas du papier mais nous anticipons une évolution, expliqueOlivier Clech, rédacteur en chef. Certes, un scoop qui auparavantserait sorti le lendemain sur le papier se trouvera en tempsréel dévoilé à nos confrères sur le web, mais la paternité en resteraau Télégramme. Notre métier est avant tout l’information.”Pour ce JT Web, fait de A à Z au sein de la rédaction,quatre journalistes volontaires ont suivi une formation et l’investissements’est limité à deux embauches et quelques dizainesde milliers d’euros pour le matériel. “Nous faisons partiedu tour de table de Nantes7 et nous regardons ce qui se faiten télé, TNT 10 en particulier. Un intérêt à long terme maisnotre souhait a toujours été de ne négliger aucun canal.”BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>180</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2007</strong>27


BAT BE <strong>180</strong> - Partie 2 31/05/07 13:15 Page 28DOSSIERLIONEL BUANNIC FAIT LE 1ER TALK-SHOW BRETON DU NETCombler les manques de la téléPhoto : Dominique Le RouxAprès cinq années à France 3,Lionel Buannic fut du lancement de TVBreizh en 2000 en tant que présentateurdu journal, de débats et d’émissions, enfrançais et en breton. Une aventure terminéefin 2005 avec le changement decap de la chaîne et la suppression dujournal. “On m’a proposé de rejoindreTF1 à Paris mais je tenais absolument àvivre en <strong>Bretagne</strong>.” Il a donc mûri unprojet personnel, d’un côté “LionelBuannic Message et Médias”, sociétéde conseil en communication, et del’autre “Webnoz”, un talk-show en bretondiffusé en direct sur internet 1 .“Il n’existait pas en breton d’émissionde ce type en prise avec l’actualité et lesquestions d’avenir pour s’adresser à unpublic jeune en particulier. Un public quiquitte de plus en plus la télévision pourinternet.” Mais, dès le départ, Webnoz arassemblé les générations, suscitant desinitiations à la toile chez les plus âgés.Lors de la première, le 18 décembredernier, 2 300 spectateurs, dont 60 %hors de <strong>Bretagne</strong>, étaient de 20h30 à22h30 devant leur écran d’ordinateur endirect, et l’émission, toujours visible enarchives, a depuis été regardée parplus de 15 000 personnes. “Faire dela télévision coûte très cher et internetpermet d’avoir la même qualité àun coût très inférieur, explique LionelBuannic. Pour deux heures, Webnozrevient, selon les éditions, auxalentours de 21 000 euros.”Pour lancer son idée, Lionel Buannic amonté un paquet de 8 émissions pourun budget total de 173 000 euros etcherché des partenaires. Les 2/3 de lasomme sont apportés par des fondspublics (Région, départements et villesoù se déroulent une émission), le tiersrestant par des partenaires privés (CMB,Le Télégramme, Coop Breizh…). Leprochain direct se fera des ChampsLibres à Rennes le 20 <strong>juin</strong> sur le thème“le breton et l’international” et le dernierde la série de Carhaix le 20 <strong>juillet</strong> aucœur des Vieilles Charrues. “Grâce ausuccès déjà remporté, je prépare ladeuxième saison avec cette fois, normalement,dix émissions.” Mais LionelBuannic a d’autres projets en tête : desémissions ciblées jeunes et jeunes adultes,toujours sur internet.Y. P.1www.brezhoweb.comBientôt Télé Iroise ?La presse régionale, comme de nombreux partenaires potentiels,a été invitée à participer au débat sur la création d’unechaîne finistérienne à l’initiative de la ville de Brest. “Le CSAva libérer à court terme un canal TNT sur l’émetteur de Roc-Trédudon et nous avons choisi de regrouper des acteurs pouravoir un projet de télé de service public de prêt ce jour-là”,raconte Michel Briand, adjoint au maire, qui supervise déjàTéléBrest, limitée par le câble urbain et des moyens associatifs.Nul doute que l’ouverture d’un nouveau canal en pointede <strong>Bretagne</strong> va susciter des appétits, en particulier de grosgroupes de média capables d’aligner immédiatement uneenveloppe conséquente et des programmes en stock. “Il nousfaut réunir au moins 1 million d’euros pour pouvoir répondreà l’appel à candidatures et nous comptons sur des entreprisespour s’associer à un tour de table de collectivités. Ce serait uncompromis de ce qui s’est fait avec les partenaires privéspour Nantes7 et avec les collectivités pour TV Rennes.” TéléIroise, dont le nom n’est pas arrêté, couvrirait depuis Brest leFinistère et l’est des Côtes d’Armor. “L’objectif est de présenterun dossier bouclé lors de la réunion du Pôle Image le 17octobre à Brest mais si le CSA lançait avant les candidatures,nous serions sur la ligne.” Le débat se poursuit sur www.teleiroise.infini.fr.■ Yves Pouchard1PAB : paysage audiovisuel breton2CSA : Conseil supérieur de l’audiovisuel3RKB : Radio Kreiz Breizh4AFP : Agence France presse5FSER : Fonds de soutien à l’expression radiophonique6DAB+ : Digital Audio Broadcasting,système de radiodiffusion numérique7DRM : système de gestion des droits numériques8DMBT : technologie de diffusion9SAEM : Société anonyme d’économie mixte10TNT : Télévision numérique terrestre28BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>180</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2007</strong>


BAT BE <strong>180</strong> - Partie 2 31/05/07 13:15 Page 29ENTRETIEN AVEC OLIVIER HAMON,SPÉCIALISTE DE LA TÉLÉVISION SUR INTERNET“C’est sur le webqu’il faudra être demain”Votre société, VO Productions 1 , assurela diffusion de plusieurs programmes télé.Pourquoi avoir choisi internet, plutôt quele hertzien ou un autre système ?Tout d’abord, la télévision coûtant excessivement cherà produire, le web permet de diviser la facture par dix. Ensuite,il s’agit du procédé le plus souple, permettant d’être réactif dansl’instant avec une équipe réduite. Enfin, c’est le média dedemain. Regardez les ados : ils allument la télé par habitude puislui tournent le dos pour se connecter au net et visionner autrechose. Cette tendance ne va faire que s’amplifier. Mais pour garderle public devant le PC, il faut offrir dès maintenant la qualitéd’image qu’il exige et donc se donner les moyens d’unetechnique de pointe.Quelle peut être cette technique ?Tout internaute a constaté que la puissance de fluxannoncée est loin d’être toujours au rendez-vous et que, ducoup, le visionnage de vidéos peut être de médiocre qualité.On règle ce problème en diffusant un flux très haut débit avecune meilleure bande passante. Dans notre cas, un accès permanentsur le satellite Eurobird3 et sur un très gros serveur baséaux Pays-Bas. Concrètement, pour un direct, le camion-régieenvoie le signal sur Eurobird3, à 36 000 kms d’altitude, lequelrenvoie sur un récepteur puissant à Turin en Italie, qui à son tourtransmet sur le serveur d’Amsterdam, et l’image arrive sur le PCde monsieur-tout-le-monde sans avoir été perturbée… unedemi-seconde après avoir été émise de <strong>Bretagne</strong>. Pour unprogramme déjà enregistré, le signal est envoyé directement surAmsterdam pour être distribué chez l’internaute avec une qualitétrès supérieure. Nous sommes les seuls en France à pouvoirassurer une telle prestation, du plateau de télé au PC final.Qui peut avoir accès à cette technique ?Tout le monde. Mais si nous arrivons à ce savoir-faire,c’est grâce en grande partie à Claudy Lebreton. Le président duConseil général des Côtes d’Armor a cru en nos projets et nousa confié la réalisation des 3 magazines mensuels de 26 minutesconsacrés au département que diffuse Demain !, l’ex-Chaînede l’emploi, quand Canal+ s’en est séparée. Avec la journalistede Demain !, hébergée dans nos locaux, nous assurons ces émissionstournées vers l’emploi pour le câble, le satellite et le webjusqu’en <strong>juin</strong> 2008, fin du contrat en cours. Puis, face à TVRennes d’un côté et le projet de télé sur Brest de l’autre, ClaudyLebreton n’a pas voulu que les Côtes d’Armor soient un désert.C’est ainsi qu’est née Armor TV sur internet avec un budget de250 000 euros apporté à 47 % par le Conseil général, le restepar nos prestations extérieures, comme le Webnoz de LionelBuannic, le JT Web du Télégramme ou Kazados TV, la nouvellechaîne sur internet à destination des ados.L’investissement technique est-il viable ?C’est cet investissement qui nous permet d’exister. Lematériel de base, camion, régie, caméras, éclairages, et son coûtsont les mêmes que dans une télé hertzienne classique. L’accèspermanent à Eurobird3 nous est facturé 4 000 euros par moiset la bande passante ultra performante d’Amsterdam, quis’achète par paquet de gigabits, nous revient à 2 600 euros. Lasociété compte 7 salariés et emploie une dizaine d’intermittentspour un CA de 240 000 euros la première année et, sans doute,700 000 euros en <strong>2007</strong>. Oui, l’internet est l’avenir de la télé...et de la radio.■ Propos recueillis par Yves Pouchard1www.vo-productions.frBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>180</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2007</strong>29


BAT BE <strong>180</strong> - Partie 2 31/05/07 13:15 Page 30NICOLAS FEDORENKO, UN PEINTRE BRETON“Aujourd’hui, je peins sans rien aGROS PLANPour quelque temps encore,les tableaux de Nicolas Fedorenkos’offrent aux murs de Morlaix.Une exposition informelle en troislieux, que sont le musée des Jacobins,la maison à Pondalez et la Chambrede commerce et d’industrie,nous offre un regard vivant,tant sur de récentes créationsque sur de plus anciens travaux,et nous invite à cheminersur le parcours du peintre.“Je suis un breton qui s’appelleFedorenko.” C’est ainsi que se présentecet artiste né à Guimiliau, dans les annéesd’après guerre, d’un père russe évadédes geôles allemandes, installé dans lapetite commune finistérienne comme horloger,et d’une mère morlaisienne, institutriceà la communale. De son enfance àPlouescat, il garde un parfum de douceinsouciance, le souvenir des copains, dela voile en équipage avec son frère, “destrognons de choux-fleurs grignotés avecles incisives.” Très tôt, il découvre le plaisirdu dessin et la curiosité des livres, tandemgémellaire de sa réflexion d’artiste. Etpuis il y a la mer… attraction perpétuelle,obsédante compagne, roulant ses couleurs,ses lumières, sur l’austérité du paysagegranitique tant de fois croqué.“Lorsque l’on est enfant à Plouescat dansles années soixante, on ne sait pas que lePop-Art existe. L’information culturelle nerôde pas autour du milieu familial. Seul leregard est à l’épreuve du monde.” Dubout de ses pinceaux, il interprètera millefois cette même vue de sa chambre, déclinantad libitum la chromatique des saisons,les arbres qui se dénudent et sesparents. “C’est là que je découvre le problèmede la couleur ! J’apprendrai plustard que Monet peint les Nymphéas pendant26 ans ; à ce moment là, je sais queCézanne existe, mais je ne sais pas qu’ilpeint comme il peint.” Il décroche sanstrop de peine un bac philo au lycée TristanCorbière de Morlaix, et en 69, commeune évidence, fait sa rentrée aux Beauxartsde Rennes. “Cela ne se posait pascomme un choix lié à l’avenir, c’était naturel.Je n’avais jamais envisagé de faireautre chose. Je voulais peindre tous lesjours.” Pendant quatre ans, il étudie, travaillesa peinture avec obstination, tented’en corriger les défauts, explore la diversitédes méthodes pouvant améliorer sesdessins. “J’ai très vite eu cette capacitéd’identifier ce qui n’allait pas. La seuleRepèresRepèreschose motrice dans un travail, c’est laconscience des échecs. Je suis très axésur cette attention là.” Il poursuit ses étudesà Aix-en-Provence, où l’enseignementdu brillant Bioulès et ses rencontresavec Viallat l’aideront à mieux définir sadémarche artistique. Viennent ensuiteMarseille et ce bref passage à l’école d’architecture,envisagé comme un développementconstructif, une extension desannées Beaux-arts, qui le laissera insatisfait,Nantes, puis enfin la faculté de lettresà Paris. Ces dix années de découverte etde “capitalisation de la pensée” se nourrirontdes livres d’Althusser, Nizan et1949 : Naissance à Guimiliau (Finistère)1969-1973 : Études aux Beaux-arts de Rennes, Aix-en-Provence, Nantes,à l’école d’architecture de Marseille1971-1976 : Pratique intensive de la voile en compétition, au niveau international1977 : Professeur aux Beaux-arts de Brest1981 : Bourse à New-York PS11984-1990 : Expositions personnelles et accrochages collectifs (Paris, Galerie Regards)1993 : Peintures et dessins, exposition personnelle (Angers, Ecole des Beaux Arts)1999 : Triennale de gravures, exposition collective (Sapporo au Japon)2003-2005 : Projets de mobiliers urbains pour la ville de Nantes<strong>2007</strong> : Exposition “la position de l’incertitude” à Morlaix30BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>180</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2007</strong>


BAT BE <strong>180</strong> - Partie 2 31/05/07 13:15 Page 31n attendre“Foucault, mais aussi des grands romanciers du XIX ème siècle. Toutse noue. C’est ainsi que, pour Nicolas Fedorenko, “s’accumulentles regards qui tissent peu à peu quelque chose d’unique.”Sa rencontre avec New-YorkDepuis 1971, la voile occupe une place importante dans la viedu peintre. Il s’entraîne avec tant de passion et d’exigence,que son équipage remporte un titre de champion d’Europe,puis du Monde sur 5.0. Bientôt, il abandonnera la compétitionde haut niveau devenue rivale de sa peinture et c’est pour elledésormais “qu’il se dépense sans compter”. A 27 ans, NicolasFedorenko, diplômé del’IPES, obtient un posted’enseignant auxBeaux-arts de Brest ; ils’engage aux côtés deses étudiants dans lamaïeutique de leur singularitécréative, par untravail sémantique sansconcession et l’élaborationd’une “méthode”selon laquelle la contradictionest possible etle vertigineux “cogitoergo sum” de Descartesserait apprivoisé. Durantcette même période de1978 à 1980, il travailleet expose avec desamis peintres, réunissous le nom de “Groupe Finistère”. L’année suivante, participantau concours de “La Villa Médicis hors les murs”, il obtient unebourse et part six mois à New-York. Il parcourt alors les Etats-Unis pour “vérifier” toutes les œuvres qu’il a étudiées. Cetteconfrontation réforme profondément son regard admiratif sur lapeinture américaine. “C’est alors que le mur qui cachait le jardins’est effondré, les kilomètres de “all over” 1 , “shape canvas”2 , “hard edge” 3 qui s’affichent à travers tous les étatsaméricains dans les immenses halls des banques ne trouvaientleur légitimité qu’au regard des grands Nymphéas de Monet oude Fernand Léger.” Dès son retour, il participe à une expositioncollective de jeunes artistes émergents du moment au Muséed’Art Moderne de la ville de Paris, puis retrouve ses élèvesbrestois. Trois ans plus tard, la Galerie “Regards” accueille sapremière exposition personnelle intitulée “Une idée du Nord”.De la peinture à la sculptureSon séjour à New-York a réformé profondément le regardde Nicolas Fedorenko sur la peinture américaineSon itinéraire “d’enseignant nomade” lui ouvre le champ de rencontreset d’expériences inédites… En apprenant “la fonderie”dans l’atelier des Beaux-arts d’Angers avec ses élèves, ilsaisit l’opportunité de réaliser plus tard des travaux dans l’espaceurbain. Cette perspective répond pour part à son questionnementpermanent sur la place de l’artiste dans la société.Pour lui, l’art ne peut être envisagé comme “l’enjoliveur” de lacité, bien au contraire, le regard du peintre ou du sculpteur doitouvrir de nouvelles voies dans la conception des espacespartagés. C’est dans cet esprit qu’il collabore depuis quelquesannées avec l’agence nantaise AUP sur d’importants chantierspublics tels que la requalification de la Place Royale d’Angersou encore l’aménagement de la ligne Sud du tramway deNantes. Pour cela, il dessine des grilles monumentales, deséclairages, des jardinières, mais aussi des supports de panneauxde signalisationréalisés pour laCollégiale Saint-Aubinde Guérande. “L’artistene doit pas être considérécomme un parasite,il doit être partactive de ce monde quiavance. Notre sociétéest un tableau, chaquemorceau est importantet indispensable à sacomposition.”Contrepoint de ce travailcollectif d’urbanisme,le travail dupeintre est lent et solitaire.Dans son atelierde Pont-Croix dansle Finistère, NicolasFedorenko prolonge inlassablement son étreinte avec la couleur,guettant l’instant juste où la lumière se fait moins farouche.Il nous livre alors une peinture absolue, puissante etsensible, trahissant enfin cette fragilité d’être qui le fait peindreet qui nous touche.■ Sophie Néel1All over : procédé apporté par Jackson Pollock, qui conduità une répartition plus ou moins uniforme d’éléments picturauxsur la totalité de la surface du tableau, qui semble ainsi se prolongerau-delà des bords, éliminant ainsi le problème des champs.2Shape canvas : littéralement : “toile formée” peinture qui s’écartede la configuration plate et rectangulaire normale. Elle peut être forméeen changeant sa découpe, mais en conservant sa planéitéou alternativement en changeant sa planéité eten assumant une surface tridimensionnelle.3Hard edge : manière picturale de diviser la surface du tableauen plans colorés aux contours nettement définis,sans passages chromatiques entre eux.GROS PLANBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>180</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2007</strong>31


BAT BE <strong>180</strong> - Partie 2 31/05/07 13:15 Page 32La vie des pôles de compétitivitéVALORIAL SOUTIENT AUSSI ET SURTOUT LES PETITES STRUCTURES DANS LEUR R&DLe pôle, un véritable effet de levierRÉGIONauprès des banquesSociété ostréicole, créée en 1993à Kersaint Plabennec pour relancerl'huître plate en <strong>Bretagne</strong>, Penn Ar Bedest aujourd'hui spécialisée dansles biotechnologies marines.Alain Madec, son dirigeant,mise sur la R&D pour développerdes nouveaux produits et conquérirde nouveaux marchés. Aujourd'hui,cette R&D passe en partie par Valorial.Alain Madec, dirigeant de Penn Ar Bed, met au pointune boisson santé avec le soutien de Valorial“Je fabrique des extraits d'algues àpartir d'une quinzaine d'espèces que jecommercialise auprès de laboratoires,industriels transformateurs, distributeurs,voire entreprises utilisatrices pour leurspropres besoins. Leurs activités ? Ellessont très diversifiées puisque je fournisdes secteurs comme la cosmétique, ladiététique humaine, la pharmacie maisaussi l'environnement avec des bioengrais ou la diététique animale. Maclientèle bretonne représente à peine20 % de mon portefeuille client du faitde la faiblesse des débouchés existants.J'exporte un peu en Allemagne et enAngleterre mais insuffisamment” détailleAlain Madec, qui a repris cette société en1999. Afin de lui donner un nouvel élan,cet ingénieur en agriculture de formationconsacre 20 % de son CA à la R&D.“Seule la diversification de nos produitspermet d'avancer”. Avec trois autres partenairesbretons dont la société Yslab(Quimper) et l'Adria, il porte aujourd'hui unprojet ambitieux : Ovalor, labellisé en 2006par Valorial.D’une valeur de 200 000 euros, financé à80 % par la Région et les autres collectivitéslocales, ce projet vise la mise aupoint d'une boisson santé en validant lesbénéfices nutritionnels auprès desconsommateurs.Un produit innovant“Confidentialité oblige, je ne peux vous endire plus, sauf que je tournais en ronddepuis 3 ans pour trouver des partenairesfiables, capables de m'aider à valoriserles résultats d’une étude cliniqueauprès du CERN que j'avais menéeauprès de consommateurs dès 2002.Grâce aux compétences du pôle, associéesà celles du Critt Santé <strong>Bretagne</strong>, lemontage du dossier s’est opéré rapidementtout comme le déblocage des fonds.Aujourd'hui, nous espérons pouvoir sortirun produit d'ici la fin de l'année. Adestination du grand public, il se situerasur le marché des produits santé type“Actimel” ou “Knorr vie”. Toute la difficultéréside dans la définition de notre positionnement.La stratégie marketing n'est pasencore arrêtée. Cependant, on nous aconseillé de nous rapprocher de challengersplutôt que de grands groupescomme Danone ou Nestlé pour commercialiserce produit innovant. Pour nousprotéger, nous sommes en train de breveterce projet avec le soutien du pôle.”Alain Madec poursuit : “L'effet pôle estparticulièrement positif vis-à-vis des banques.La labellisation de notre projet nousa donné une crédibilité que nous n'avionspas auparavant. Désormais, il nous estbeaucoup plus facile d'emprunter pourfinancer nos projets.” Ces derniers nemanquent pas, notamment dans les biotechnologiesmarines. Adhérent égalementau pôle Mer, il ne désespère pas departiciper un jour à un projet. Même s'iljuge aujourd'hui que ce pôle est tenu pardes grosses structures comme Véolia ouThales, dont l'échelle technique et financièredes projets n'est pas à sa portée.■ Véronique Maignant32BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>180</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2007</strong>


BAT BE <strong>180</strong> - Partie 2 31/05/07 13:15 Page 33EV'IDENS, LA PLATE-FORME RÉFÉRENCE DU PÔLE IMAGES ET RÉSEAUXTester les utilisateursen amont des projetsCréée en octobre 2003, Dixid emploie aujourd'hui une vingtainede salariés répartis entre Lannion, Brest et Paris. Cette entreprise est l'unedes premières à se lancer sur un marché nouveau : l'analyse des besoins avantle lancement de projets technologiques (logiciels, services vocaux, TV mobile…)en vue de faciliter leur utilisation par l'usager. Pour ce faire, elle a ouvert à Brestune plate-forme de test utilisateurs.RÉGIONEv’idens, comme évaluation del'interface, du design et de l'ergonomiedes nouveaux services, est un projetporté par Dixid en partenariat avecl'ENST 1 de Brest et labellisé en février2006 dans le cadre du pôle Images etRéseaux. D'un montant d’un million d'euros,le projet a été financé pour moitié parOséo Anvar (sous forme d'avances remboursables)et pour l'autre par la Régionvia son guichet unique. “Cependant, entrela labellisation et l'obtention effective desfonds, il nous a fallu attendre 9 mois.C'est long pour une PME ! Tant qu'onn'a pas l'argent, on n'avance pas. D'autantplus que l'on est l’une des rares PME dece pôle à être leader d'un projet. Enmatière de montage de dossier de financement,nous avons servi de test.Heureusement que l'Adit 2 a tout pris enmain,” explique Hervé Le Guillou, PDG deDixid.Ensuite, tout est allé très vite. En janvier<strong>2007</strong>, création d'une première plate-formeau sein des locaux de l'ENST de Brest. Savocation : tester auprès d'un panel cibled'utilisateurs (entre 10 et 20) les servicesclassiques tels que services vocaux interactifs ou services web (la facilité d'utilisationd'un portail Web par exemple). Unedeuxième plate-forme a vu le jour àLannion dans les locaux de Dixid. Ellevise l'évaluation des nouveaux servicestels que la TV mobile mais aussi les servicescoopératifs, à savoir quand plusieurspersonnes s'interconnectent enmême temps sur un même service. Ils'agit d'une plate-forme tournée essentiellementvers des usages professionnels.Elle a vocation à être fixe et mobile.Une plate-forme fixe et mobileSi ce type de plate-forme test existe déjàchez certains grands groupes commeFrance Telecom ou la SNCF, elle n'existepas en tant qu'activité indépendante.Dixid emploie une dizaine d'ergonomes etde linguistes. “Nous vendons des tempsplate-forme à tous les éditeurs de servicesdésireux de tester avec des utilisateurssur place la facilité d'usage de leurslogiciels par exemple.”Avec un CA prévisionnel d’un million d'eurosen <strong>2007</strong>, une cinquantaine d'emploisà l'horizon 2010, Hervé Le Guillou estserein pour l'avenir. “Aujourd'hui, l'essentielde notre travail relève du marketinget du commercial (antenne à Paris).S'agissant d'une activité inexistante surle marché, il nous faut formaliser notreoffre. Nous sommes très sollicités par lepôle Images et Réseaux qui nous considèrecomme la plate-forme de référence.Nous sommes d'ores et déjà engagésdans deux projets ANR et un projeteuropéen.” Rendez-vous en septembrepour les résultats des deux premiers !■ Véronique Maignant1Ecole nationale supérieuredes télécommunications2Agence de développementindustriel du TrégorBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>180</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2007</strong>33


BAT BE <strong>180</strong> - Partie 2 31/05/07 13:15 Page 34AMÉNAGEMENT DU TERRITOIREINTERVIEW DE JEAN-FRANÇOIS GARREC, PRÉSIDENT DE LA CCI QUIMPER CORNOUAILLE72% des français plébiscitent lRÉGIONLa <strong>Bretagne</strong> doit compter avec sa matière griseet son inventivité si elle ne veut pas que ses touristes se“délocalisent”. 4 ème région de l'Hexagoneen matière de fréquentation, cette dernière diminuerégulièrement depuis trois ans.En <strong>juillet</strong>, la <strong>Bretagne</strong> proposera un schéma régionaltouristique pour tenter d'endiguer cette érosion.Parmi les axes prioritaires,le tourisme durable intéresse particulièrementles responsables économiques.Quelle est votre définition d'un tourisme durable ?La <strong>Bretagne</strong> séduit et attire chaque année des millions devisiteurs. Le secteur du tourisme génère 5,45 milliards d’eurosde chiffre d’affaires et représente 8 % du PIB breton. Ilassure l’emploi de 24 000 salariés et 55 000 en saison. C’estdonc un moteur économique et social de notre région.Cependant, mal maîtrisé, il est également source de pressionsqui peuvent être fortes sur l’environnement et l’équilibredu territoire. Je pense donc que les professionnels bretons doivents’orienter, encore davantage, vers un tourisme de qualité.Sous le vocable “qualité” sont souvent désignées les actionsde certifications telles Hotelcert ou Camping Qualité. Pourma part, il s’agit de mettre en œuvre une démarche de développementdurable qui conjugue le bien-être apporté par lespratiques d’activités de loisirs, l’emploi, en stimulant la vitalitééconomique sur les territoires d’accueil tout en neutralisant lesnuisances occasionnées par le tourisme de masse.Le tourisme de masse a-t-il encore un avenir ?Tourisme de masse et développement durable ne sont pasincompatibles. Nous pouvons accueillir de nombreux visiteurssans détruire notre patrimoine. Nous devons concevoirde nouveaux “produits touristiques”. Améliorer les performancesenvironnementales des entreprises au sens large, inventerdes circuits locaux autour d’infrastructures cyclables,intégrer l’éco-conception dans la construction de bâtimentsd’accueil, développer des labels et inciter les touristes àséjourner plus longtemps avec une meilleure qualité de l’offre…sont des pistes qui répondent aux attentes des Français. Untout récent sondage de TNS Sofrès montre que 72 % des françaisse déclarent intéressés par le tourisme responsable. Les25-49 ans et les plus diplômés y sont plus sensibles que lesautres. L’enjeu est donc important pour la région.Comment concilier activités touristiques,développement durable et retombées économiques ?La qualité de l’environnement, la mise en valeur des patrimoines,le respect des ressources naturelles et des paysages,l’amélioration des conditions de travail… sont autant d’élémentsqui déterminent la compétitivité des entreprises et l’attractivitédu territoire. Le développement durable consiste à augmenterles effets positifs pour maximiser les retombées économiquestout en laissant un héritage aux générations à venir.Quelles sont les principales contraintes ?Il y en a peu hormis un investissement au démarrage et un changementde mode de pensée. Le raisonnement doit intégrer leslogiques d’économie de ressources, d’optimisation des moyenset d’innovation. Rappelons qu’il s’agit d’assurer la préservationde la planète.34BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>180</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2007</strong>


BAT BE <strong>180</strong> - Partie 2 31/05/07 13:15 Page 35t le tourisme responsableQuelles nouvelles idées souhaitez-vous voirinscrire en priorité dans le prochain schémarégional touristique ?Tout d’abord, une concertation de tous les acteurs en régionest impérative. La CRCI et les CCI ont dans ce cadre uneexpertise à partager. Ensuite, je proposerai cinq pistes deréflexion : inventer de nouveaux comportements, services etinfrastructures pour limiter les impacts environnementaux ;trouver des solutions adaptées à chaque contexte et territoiredans le respect de l’environnement naturel et économique ; intégrerle facteur temps pour redonner à la nature sa capacité àse régénérer et préserver les ressources naturelles ; faire prendreen compte l’interdépendance du monde économique avecles autres acteurs pour que chacun puisse travailler en synergie; enfin, revoir le système d’aide pour faciliter la transmissiond’entreprise.■ Propos recueillis par la rédactionRÉGIONLE DOMAINE DE KERLANN À PONT-AVEN PARIE SUR L'ÉCO-TOURISME“Carbone 0 à l’horizon 2010”Appartenant au groupe Siblu(Bordeaux), par ailleurs propriétairede 11 parcs d'activité de plein airen France, le domaine de Kerlanna entrepris une démarche novatriceen matière de tourisme durable :envisager les vacances commeune période propice à l’apprentissagede réflexes écologiques.“Le programme “Carbone 0 à l'horizon2010” a été mis en place depuis ledébut de l’année. Déjà 500 vacanciers(sur 15 000 à 17 000/an) ont accepté lorsde leur réservation de payer un supplémentde 5 euros (10 euros pour les vacanciersétrangers car ils viennent de plus loinet rejettent donc plus de dioxyde de carbonelors de leur déplacement) qui vientalimenter une cagnotte. La recette decelle-ci servira à replanter des arbres àpousse lente sur une surface de 10 hectaresattenante au domaine” expliqueKarim Belhamadi, directeur du site. “Ils'agit d'une véritable prise de conscienceen faveur du tourisme durable. J'espèreplus particulièrement toucher les enfants.Ils constituent une grande partie de maclientèle et représentent l'avenir. Je veuxles éduquer au respect de la nature.”Avec 750 emplacements pour mobilehomes grand confort répartis sur unevingtaine d'hectares, une piscine extérieurechauffée, un complexe aquatiquecouvert avec toboggan, une pataugeoireet autres bains à remous, ce parc estgrand consommateur d'eau et d'électricitéet producteur de déchets en tousgenres. “Les vacanciers payent un forfait,le même quel que soit leur niveau deconsommation”, précise le gérant. “Pourles sensibiliser au respect de l'environnementet dégager des économies, jeconsacre 2 à 3 % de mon budget à ceprogramme.” Equipement de compteursindividuels, emploi de produits “éco” auniveau de tous les achats (ampoulesbasse tension ou voiturettes électriquesfonctionnant à l'énergie photovoltaïque),formation du personnel, outils pédagogiquespour expliquer aux vacanciers lepourquoi de la démarche et campagned'affichettes pour les inciter à y participer,études énergétiques avec l'Ademe …Ici,tout est mis en oeuvre pour préserver unenvironnement naturel d'une exceptionnellerichesse mais aussi générer de substantielleséconomies.Avec 21 salariés permanents, une centaineen haute saison, Karim Belhamadiespère au fil des saisons convaincre petitset grands d'adhérer à “Carbone O à l'horizon2010”.A cette fin, il leur proposed'envisager les vacances, comme unepériode propice à l'apprentissage de nouveauxréflexes écologiques.■ Véronique MaignantBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>180</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2007</strong>35


BAT BE <strong>180</strong> - Partie 2 31/05/07 13:15 Page 36EnquêteDE L’IMPORTANCE DU MANAGEMENT DANS UNE OPÉRATION DE CROISSANCE EXTERNEPRATIQUESPoule aux œufs d’oroucanard boiteux ?Atteindre la taille critique est devenu un enjeustratégique pour les entreprises. D’où la tentation,et souvent la nécessité, de “grandir et grossir”via des opérations de croissance externe.Mais racheter une PME, c’est avant toutreprendre des hommes et des femmes.Soit devoir composer avec le facteur humainautant qu’avec les résultats d’exploitation.36Le célèbre fabricant de meubles Roche-Bobois (R&B)sous-traite toute sa production. L'entreprise Turrini, fabricantde meubles contemporains à Pont-Scorff (56) travaille à100 % pour cette marque. Son dirigeant, Christian Turrini, surles conseils de R&B, a repris en janvier 2005 un autre de leursfabricants : David Lange. Cette PME du centre de la Francetravaillait à 50% pour la célèbremarque. “Ses responsables m'ontdit : tu peux réussir avec eux ceque tu as réussi depuis la<strong>Bretagne</strong> !” Et c’est ainsi que j’ai“emmené” avec moi tous mescadres dans cette reprise… avecBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>180</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2007</strong>Opération de reprise réussiepour Précis Moule grâce à lacomplémentarité de l’entreprise cédante“On travaille toujours sur de l’humain.Tout est donc spécifique à chaque fois.”au final un mauvais bilan pour le site de Pont-Scorff en 2006 !Cette opération de croissance externe s’est révélée complexeà bien des niveaux.” (Voir encadré).A l’opposé : Précis Moule. Installée à Péaule (56), cette PMEde 40 salariés affiche depuis longtemps une expertise dansle moulage de pièces plastiques pour l’IAA mais aussi pourles spiritueux, via la fabrication de PLV et seaux à champagne! Fin 2006, elle reprend l’activité injection de BonanPlastic, entreprise située près de Saint-Nazaire. Une reprisemenée en à peine 5 mois qui s’explique par “la complémentaritémais aussi la vétusté, détaille Gilles Rouquenelle, responsablecommercial. “Cette unité de Montoir était vieillissante.Le cédant avait tout intérêt à s’en défaire, son CA chutait sensiblement.Mais au-delà de nouvelles complémentarités entreeux et nous, il fallait aussi rassurer leurs donneurs d'ordre quicommençaient à les quitter. Nous les avons fait venir sur notresite où toute l’activité est rapatriée. Ils ont été rassurés.”Ici, les résultats s’en ressentiront donc. D’autant plus quePrécis Moule n’a pas hésité àembaucher des salariés du sitede Montoir : “un savoir-faire indéniablequi vient s’ajouter au nôtreen outillage et déco-assemblage.”Une opération de “transferts” rendued’autant plus aisée que lesdeux entreprises ne sont séparées que de… 40 km. Deux casd’école qui illustrent aussi le “pourquoi” d’une opération decroissance.“Quand je suis approché par une entreprise qui est enrecherche de croissance, les premières questions que je poseà son responsable sont : Comment envisagez-vous votredéveloppement ? Par de la croissance interne ou externe ? EtSuite page 38▲▲▲


BAT BE <strong>180</strong> - Partie 2 31/05/07 13:15 Page 37TURRINI (56) OU LA DIFFICULTÉ DE REPRENDRE UN SITE TROP ÉLOIGNÉ“D’emblée une cloisonentre les deux entreprises”“Si j’ai un conseil à donner auxautres PME, c’est de ne pas opérer de croissanceexterne trop loin de chez elles et nepas sous-estimer les temps d’adaptation auxchangements, fussent-ils anticipés et expliqués!” prévient Christian Turrini, PDG decette entreprise de 60 salariés (CA de 6,5millions d'euros). “Je ne soupçonnais pasque la reprise de David Lange allait êtreaussi délicate. Un défaut d'anticipation maisaussi de transmission d'informations eninterne ont déstabilisé pendant quelquetemps la bonne organisation de l'entreprise.Dans mon activité, le poste achat estessentiel. Or, avant mes nombreux déplacementsoccasionnés par ce rachat, je n’ai paspris le temps de laisser des tableaux debord et autres indicateurs au bureau d’étudescomme aux achats. Des incidencesfinancières se sont révélées, d’autant plusque la reprise est intervenue à un momentoù les prix du métal et du pétrole (avec desrépercussions sur le prix du verre) se sontenvolés. Eloigné du site morbihannais, je n’aipas pu maîtriser cette dérive des matièrespremières et nous ne l’avons pas répercutéesur nos prix.”Aujourd'hui, le dirigeant a donc repris labarre. “Je suis en recherche d’économiesà tous les niveaux. Parmi les nouvellesorganisations à mettre en place, je penseà une équipe partagée de cadres qui sediviserait tantôt sur un site, tantôt sur l’autre.L’acheteur, lui, travaillera pour les deuxsites, poste que je compte financer parles économies à venir, même enjeu pour ledessinateur industriel rattaché au bureaud’études. Au final, ce sont désormaisDes économies à termechez Turrini4 personnes qui interviendront pour lesdeux sites. Notre contrôleur de gestiona désormais lui aussi pour objectif desuperviser le système des deux unités.”Des économies à terme, donc. Aprèsles dépenses d’énergie.S.M.PRATIQUESBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>180</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2007</strong>37


BAT BE <strong>180</strong> - Partie 2 31/05/07 13:15 Page 38LA THERMODYNAMIQUE DE BRETAGNE (29) OU UNE TENTATIVE DE REPRISE AVORTÉE“On manque de réalisme financier”PRATIQUESLTB est toujours en recherched’une opération de croissance externe.A la tête de cette PME spécialiséedans des machines sur mesure dont unsystème de climatisation “confinée entermes d’explosion”, La Thermodynamiquede <strong>Bretagne</strong>, basée à CloharsCarnoet (29), s’est attelée il y a quelquetemps à une reprise de PME “au nomd’une totale complémentarité, rappelleClaude Chatron, dirigeant. Je voyais làl’occasion de ramener dans notre cataloguedes gammes de produits qui rentraienten synergie avec ce que nousproposons.” De nombreuses visites plustard suivies d’un audit fiscal, technique etsocial… l’affaire ne s’est pas faite. “Tantque le protocole n’est pas signé, on vouslaisse tout auditer sauf le commercial.L'entreprise à reprendre ne vous communiqueni son fichier clients, ni les volumesd’affaires réalisés, ni les marges. C’est icique tout a achoppé. Il y a en effet despoints de passages obligés, au momentde reprendre une activité : clause de nonconcurrence(le cédant comme ses descendantsdoivent s’engager à ne pass’installer sur la même activité dans unpérimètre et dans un temps donnés)garantie de passif (couvre par exemple lerepreneur quand une machine réparéepar le cédant tombe en panne six moisaprès la reprise) ou “garantie de la garantie”(sauvegarde les intérêts de l'acquéreurdans le cas où le cédant n'honorepas les garanties de passif non révélées)qui permet de porter l'affaire devant lestribunaux en cas de litige et être ainsidédommagé.” Dans le cas présent, lagarantie de la garantie s'élevait à 300 000euros pour une valorisation de l'actif à unmillion d'euros. Le cédant n'a pas voulucéder et l'affaire ne s'est pas faite. “Tropde chefs d’entreprise ont l’impressiond’avoir la poule aux œufs d’or ! Lesconseils surestiment souvent la valeurmarchande de l'entreprise. Or, on achèteune PME sur sa capacité à s'autofinancer.On prend les 5 derniers exercices eton visualise les résultats annuels. Ici lesrésultats ne justifiaient pas le prixdemandé.” Pas démoralisé mais aguerri,Claude Chatron est toujours en recherched’une autre opération de croissance.S.M.dans le cas où vous échouez, avez-vous une solution derechange ?” A la tête du cabinet JTB-Rennes, Félix Jolivet etses trois consultants interviennent dans la stratégie de repriseou cession des PME qui les mandatent (15 opérations/anpour un CA de 800 000 euros en 2006).Felix Jolivet (JTB Rennes) à droiteet ses trois consultants spécialisésen stratégie de reprise ou de cession“Je vérifie avec la PME que ce projet de reprise est réellementmotivé et qu’il ne s’agit pas d’un “effet de mode”. La naturedu marché dans lequel il s'inscrit est déterminante. Si onintervient sur un marché à forte croissance comme celui duBTP en ce moment, la concurrence sera vive. La reprise est,pour les intéressés, un des moyens de résoudre leur problèmede main-d’œuvre. Il faut donc s’attendre à payer le prixfort et la question de la structure financière de la PME aumoment de se lancer risque de se poser”. Quelle levée defonds l'entreprise peut-elle réaliser ? A quelles conditions ?un LBO est-il envisageable ?“On n’achète jamais avec ses seuls fonds propres ! prévientd’emblée Félix Jolivet. Il faut se servir de la dette pour créerun effet de levier et acheter la cible. C'est peut-être aussi lemoment opportun pour l'entreprise qui reprend de faire rentrerdans son capital un financier qui pourra l’accompagnerdans son développement pendant 5 à 7 ans et renforcer sesfonds propres.”38BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>180</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2007</strong>


BAT BE <strong>180</strong> - Partie 2 31/05/07 13:15 Page 39Mettre la bride sur le cou ou “driver” avec souplesseDe la stratégie donc qui aura tout intérêt à s’accompagnerd’une démarche pro-active. “Il existe deux façons de faire dela croissance externe pour une entreprise. Soit elle la subit (viaune information de ses réseaux), soit elle l’organise. Dans ce derniercas, c'est notre rôle, en tant que spécialiste de la transmissiond'entreprises, de l'accompagner dans son opération decroissance externe. Pour ce faire, il faut que l'entreprise acquéreusesoit en parfait état de marche et l’équipe de managementdans son ensemble prête à adhérer au projet de reprise, insisteFélix Jolivet. Il faudra aussi bien repérer, dans la cible, lescadres qui seront en phase avec la future équipe dirigeante.”La reprise ne s’accompagne-t-elle pas trop souvent d’unemainmise mal vécue ? La politique de la main de fer dans ungant de velours est-elle à privilégier pour ne heurter ni les salariés“repris”, ni le “microsystème” de l’entreprise ?“On travaille toujours sur de l’humain. Tout est donc spécifiqueà chaque fois, relève Félix Jolivet qui intervient aussipour des opérations transfrontalières (pays germanophoneset anglo-saxons) avec notamment le concours d’un consultantallemand. En fonction des habitudes du management dela cible, il faudra s’adapter et déceler les facteurs de performancepour les corriger ou les laisser au contraire continuerà produire leurs résultats.” Soit de l’art de gérer l’autonomie…Ce qui amène à la seconde phase : celle de la postacquisition.“Etre un grand chef qui sait tout de son entreprise,c’est une chose. Mais la post-acquisition en est une autre. Ilne faut pas avoir peur de se faire aider, là aussi, en ayantrecours à un coach pour le dirigeant ou son directeur général.Ce coach va monter à l'intérieur de la cible une équipeprojetdestinée à faire “digérer” l’acquisition.”“D’autant plus qu’une reprise fait peur, souligne Jean-Yves LeRoux. Les salariés se demandent pourquoi leur entrepriseest cédée et ce qu’ils vont devenir.” A la tête de Systemis, cabinetbrestois qui intervient dans la conduite du changementdans les domaines du management et des RH, ce professionnelne le cache pas : “il y a des résistances au changement.Notre priorité est bien que le repreneur s’approprie les hommeset les femmes qu’il a en face de lui mais que ces derniersse familiarisent aussi au nouveau dirigeant et à son équipe.”PRATIQUES■ Serge MarshallSolutions du numéro 1791 4 8 2 7 9 5 3 63 9 7 6 1 5 4 2 82 6 5 3 4 8 7 9 15 3 6 9 8 7 1 4 28 2 4 5 3 4 6 7 97 1 9 4 2 6 8 5 26 7 3 1 5 2 9 8 49 8 2 7 6 4 3 1 54 5 1 8 9 3 2 6 7BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>180</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2007</strong>39


BAT BE <strong>180</strong> - Partie 2 31/05/07 13:15 Page 40Formation - emploiL'ESC RENNES SCHOOL OF BUSINESS, ET L'ESC BRETAGNE BREST JOUENT LA CARTE DE L’INTERNATIONALUn brassage des culturesPRATIQUES40A Brest comme à Rennes, les ESC se placent résolumentdans la compétition internationale, répondant ainsiaux entreprises à la recherche de cadres disposantd’une approche managériale globale.A l’heure du “village global”, l’ESC Rennes School ofBusiness, est-elle déjà une “école globale” ? L’ouverture sur lecampus de l’université Giaotong à Shanghaï d’un doctorat enmanagement est un indice de l’ambition affichée par l’écolebretonne. “Nous voulons répondre à la demande de plus en plusforte des entreprises qui recherchent des cadres et des dirigeantscapables d’appréhender des problématiques mondiales”,souligne Olivier Aptel, directeur de l’école rennaise. “Pourqu’une école soit réellement internationale, elle doit proposerdes cursus internationaux, enseignés par des professeurs denationalités différentes à des élèves venus du monde entier”,poursuit le directeur. Un programme déjà bien avancé à Rennes.Issus de 13 nationalités, les enseignants sont à 81 % d’origineétrangère. L’anglais est la langue utilisée en intégralité dans lescours de troisième année du programme Grande Ecole, enmaster et en doctorat, et de plus en plus dans les programmesde formation continue.Grâce à ses 127 partenariats à travers le monde, les étudiantsde l’ESC peuvent passer de six mois à un an dans uneuniversité associée, avec, à la clé dans une vingtaine de cas,BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>180</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2007</strong>la délivrance d’un diplôme local. Cent cinquante étudiantsfrançais se forment ainsi dans une université étrangère tandisque le campus de Rennes accueille 400 étudiants étrangers,de 42 nationalités.Soutenue par l’action de trois commerciales, l'école est trèsprésente sur le “marché libre” de l’éducation et s’engage déjàdans la création d’un campus délocalisé, avec des partenariatscomme celui de Shanghai sur les grandes zones économiquesmondiales.Des parcours internationauxau service de l’économie bretonne“Dans le cadre d’une économie mondialisée, l’un des objectifsde l’ESC <strong>Bretagne</strong> Brest est d’assurer un brassageinterculturel qui sera un atout majeur de nos étudiants dans laconduite de leur carrière”, rappelle Gérard Gimenez, sondirecteur. Aujourd’hui, 22 % du corps enseignant est d’origineétrangère et le quart des étudiants appartient à24 nationalités différentes. A partir du Master,tous les cours sont dispensés en anglais, auchoix des étudiants. Dans leur parcours, ilspeuvent participer à un échange entre universitéspartenaires. “Nous avons fait le choix denous rapprocher d’universités de qualité, engénéral détentrices du label AACSB, uneaccréditation reconnue dans le monde entier”.D’autres partent six mois en entreprise dans lecadre d’un stage de fin d’études ou d’un emploi.“C’est l’option retenue par 30 % de notre dernièrepromotion. Pour les aider à retrouver un emploien France, et favoriser le retour de compétencesvers les entreprises bretonnes, nous noussommes dotés d’un centre Emplois et Carrièresqui leur est spécialement dédié”. Enfin, certainsétudiants choisissent de consacrer du temps à unprojet international, dans l’humanitaire commedans la sphère économique.L’ESC Brest s’est engagée dans une procédured’accréditation internationale.Un argument que son réseau commercial vaexploiter dans le monde entier. “Plutôt qued’investir dans un enseignement supérieur nationalonéreux, beaucoup de pays préfèrent accorder desbourses ou des prêts à des candidats de talent qui viendrontse former chez nous. La France se trouve en concurrenceavec l’Australie, la Grande-<strong>Bretagne</strong> et les Etats-Unis. Brest estvue par de nombreux parents comme une ville paisible, à uneheure de Paris et de Londres, offrant les opportunités d’uneécole de management et l’accès à une seconde langue (aprèsl’anglais) qui fera une vraie distinction à l’embauche.”■ Clotilde Chéron


BAT BE <strong>180</strong> - Partie 2 31/05/07 13:15 Page 41JuridiqueEXAMEN MÉDICAL DE REPRISE DE TRAVAILDes négligences lourdes de conséquence !Le Code du travail, en son article R. 241-51,prévoit qu’un examen médical de reprise du travailest obligatoire après :• une absence pour cause de maladie professionnelle,• une absence d’au moins 8 jours pour caused’accident du travail,• un congé de maternité,• une absence d’au moins 21 jours pour causede maladie ou d’accident non professionnel,• en cas d’absences répétées pour raisons de santé.Cet examen doit avoir lieu lors de la reprise du travailet au plus tard dans un délai de 8 jours.Selon la jurisprudence, seule la visite médicale dereprise met fin à la suspension du contrat de travail, peuimporte que le salarié ait repris son travail. Les négligences del'employeur à organiser la visite médicale de reprise du travailpeuvent être lourdes de conséquences.C'est ce que rappelle la Cour de Cassation à l’occasion desfaits suivants :A la suite de plusieurs arrêts consécutifs à un accident dutravail, un salarié a repris son travail sans passer de visite dereprise. Il a été par la suite plusieurs fois absent pour cause demaladie. L'employeur l'a alors licencié pour le motif d'absencesrépétées ayant désorganisé l'entreprise et nécessitantson remplacement définitif.résultat en matière de protection de la santé et de la sécuritédes travailleurs dans l'entreprise, doit en assurer l'effectivité etil ne peut dès lors laisser un salarié reprendre son travail aprèsune période d'absence d'au moins huit jours pour caused'accident du travail sans le faire bénéficier lors de la reprisedu travail, ou au plus tard dans les huit jours de celle-ci, d'unexamen par le médecin du travail ; à défaut, l'employeur ne peutrésilier le contrat de travail à durée indéterminée du salarié, dontle droit à la sécurité a ainsi été méconnu, que s’il justifiesoit d'une faute grave de ce dernier, soit de l'impossibilité oùil se trouve, pour un motif non lié à l'accident, de maintenirledit contrat”.L’employeur ne doit pas oublier qu’à l’instar de la visitemédicale de reprise, les autres examens médicaux prescritspar le Code du travail ont un caractère impératif. Ne pas lesrespecter est passible de sanctions pénales. En outre,l'employeur peut être condamné à réparer le préjudicerésultant pour le salarié de l'absence d'examen médical. Cedernier peut également faire constater par les juges la rupturede son contrat de travail pour non respect par l'employeur deses obligations en matière de surveillance médicale.PRATIQUESLe licenciement a été déclaré illicite par la Cour au motif quele contrat de travail était toujours suspendu en l'absence devisite de reprise et ne pouvait de ce fait être rompu par l'employeurque s'il justifiait d'une faute grave du salarié ou de l'impossibilitéoù il se trouvait, pour un motif non lié à l'accident,de maintenir le contrat.La Cour de Cassation tire ainsi les conséquences du principede la suspension du contrat de travail en l'absence devisite de reprise. Elle applique les dispositions de l’article L.122-32-2 du Code du travail qui, s'agissant des salariés victimesd'accident du travail ou d'une maladie professionnelle,ne permettent la rupture de leur contrat au cours des périodesde suspension qu'en cas d'impossibilité de maintenir leditcontrat pour un motif étranger à l'accident ou à la maladie ouen cas de faute grave.Tout autre motif entraîne l'illicéité du licenciement, laquellepermet au salarié, conformément aux dispositions de l'articleL. 122-32-7 du Code du travail, de demander sa réintégrationou une indemnisation au moins égale à 12 mois desalaire.La Cour de Cassation fait désormais de l’obligation d’organiserla visite de reprise une obligation de sécurité derésultat : “l’employeur, tenu d'une obligation de sécurité deBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>180</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2007</strong>41


BAT BE <strong>180</strong> - Partie 2 31/05/07 13:15 Page 42PRATIQUES42BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>180</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2007</strong>


BAT BE <strong>180</strong> - Partie 2 31/05/07 13:15 Page 43S E L E C T I O N SBUREAUX A LOUER• 40 à 75 m 2 - RENNES CENTREet périphérie, Libre rapidement• 80 et 84 m 2 - RENNES CENTREet périphérie pour prof. libérales• 105 m 2 - RENNES CENTREavec parkings - Libre de suite• 162 m 2 - remis à neufRENNES CENTRE• 200 m 2 - Rez de chausséeZone Activité RENNES EST• 583 m 2 sur 1 niveau, prèsmétro, Libre (2 lots possibles)RENNES SUD• 746 m 2 - PACÉImmeuble autonome neuf.Divisible - disponibleIMMEUBLES BUREAUXAUTONOMES• 205 - 237 m 2Rdc Immeuble neuf avec15 parkings - RENNES OUEST• 1072 m 2Divisible par niveau - Bureauxstanding - RENNES CENTRE• 3306 m 2 ou 1372 et 1935 m 2Bureaux neufsRENNES SUD-OUESTLOCAUX REZ DE CHAUSSÉERENNES ET PÉRIPHÉRIE• Magasin 500 m 2 - PériphérieRENNES - Zone commercialeSud Est - Libre rapidementLOCAUX ACTIVITESA LOUER• 580 m 2 - Bureaux atelier dépôtPlusieurs portes accès véhiculesLibre - RENNES EST• 1 650 m 2 - dont 300 m 2 de bureauxLibre - RENNES OUEST• 2 360 m 2 - dont 400 m 2 de bureauxface rocade - RENNES SUD ESTAutres sites, nous consulter1, Place Général Giraud (35000) RENNESTél. 02 23 42 42 42 - Fax 02 99 30 21 28E. Mail : p.guimont@giboire.fr - r.milon@giboire.frChaîne Magasins de DistribElectroménager Discount2005 2006C.A. cumulé > 3.900 K€ > 3.900 K€Effectif moyen : 25 personnesLocalisation points de vente en villemoyenne. Structure idéale à développer.Négoce, fab, installation dematériel d’éclairageClientèle : 45% paysagistes - 45% Grandscomptes et pro. - 10% particuliers2006 <strong>2007</strong>C.A. > 1 000 K€ 1 150 K€Résultat Net > 7% 10 %Effectif : 10 personnesPositionnement Haut de Gamme.Transformation & Préparationde Produits de la MerClientèle : GMS - RHD - GrossistesC.A. 2006 R.N. 2006 CAF 20064.000 K€ 3,6 % 6,5 %Effectif moyen : 20 personnesSuite départ retraite, opportunitépour repreneur individuel souhaitantdévelopper stratégie de niche oudifférenciation dans agro-alimentaire.Pour toute demande de renseignement, achat, cessionJTB ENTREPRISES :RENNESFélix JOLIVETLe Quirinal • 16, mail Anne-Catherine35000 RennesTél 02 23 400 400 - Fax 02 23 400 403E-mail : contact@jtbconseil.frAffaires à céder(Grand Ouest)Entreprise généralede bâtiment spécialisée dansla construction neuve (60 %),la restauration (20 %) et divers (20 %).Domaines d’intervention :la maçonnerie (60 %)la charpente (25 %),la plomberie et le chauffage (15 %).C.A. : 2 M€Entreprise située dans les Pays de LoireCabinet d’architecture etbureau d’études techniques(Etudes et réalisationsdu bâtiment)Domaines d’intervention :projets personnalisés pour tous typesde réalisations, de la conception dubâtiment à la réception des travaux.Marchés :Publics et privés,avec une spécialisationdans les secteurs agro-alimentaires,industriels, santé (hôpitaux, maisonsde retraite), l’immobilier de loisirset résidentielC.A. : 2,5 M€ et RN > 10 %NANTESJacques THIÉBAUT16, rue Marie-Anne du Boccage44000 NantesTél 02 40 69 29 90 ou 06 11 88 75 24E-mail : jtb.jtr@wanadoo.frABONNEZ-VOUSÀ BRETAGNE ÉCONOMIQUEPRATIQUES35 €au lieu de41,20 €8numérosBulletin d’abonnementà retourner à <strong>Bretagne</strong> Économique1, rue du Général-Guillaudot - CS 14422 - 35044 RENNES Cedex - Tél. 02 99 25 41 371 an d’abonnement = 35 €*Je joins mon règlement à l’ordre de <strong>Bretagne</strong> Économique - *TVA 5,5 % incluseOffre valable jusqu’au 31 décembre <strong>2007</strong>Société ........................................................................................................................Destinataire ...................................................................................................................Adresse ........................................................................................................................Ville .............................................................................................................................Code postal ..............................Tél. ..........................................Fax ..........................................Code APE .................................SignatureDate : .......... / .......... / ..........ou cachetBRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°<strong>180</strong> • JUIN-JUILLET <strong>2007</strong>43


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