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à 14 Focus<br />

Le marché des pâtes à emporter et/ou<br />

à consommer décol<strong>le</strong> à l‘Ouest<br />

à 30 Région<br />

Bilan positif pour <strong>le</strong> nouveau dispositif régional<br />

Performance <strong>Bretagne</strong> Ressources Humaines Plus<br />

à 34 Enquête<br />

Chefs d‘entreprise : quel look privilégier <br />

Nº200àMAI 2010à4,20 E<br />

Dossier<br />

Les achats à l‘aune de la crise<br />

Tout remettre à plat<br />

www.bretagne-economique.com


édito<br />

sommaire<br />

ACTUALITÉS<br />

A L’AFFICHE ......................................................................................................................................................................................... 5<br />

FOCUS : Le marché des pâtes à emporter et/ou<br />

à consommer se développe dans l’Ouest ........................... 14<br />

ENTREPRISES<br />

<strong>Bretagne</strong> Viandes (29), spécialiste du bœuf et du veau ............ 18<br />

Sotira (35), sous-traitant en matériaux composites ............................... 19<br />

Aubaud Menuiserie (35), une entreprise familia<strong>le</strong><br />

reprise par <strong>le</strong>s enfants .................................................................................................................................................... 20<br />

MDY Marbresol (56), marbrier pour <strong>le</strong> secteur du luxe ................. 21<br />

DOSSIER<br />

La fonction Achats dans l’entreprise .................................................................................. 22<br />

Témoignages d’entreprises : Ambalia Cornouail<strong>le</strong>, Ame Haslé,<br />

Canon <strong>Bretagne</strong>, Cloître imprimeurs, Delphi, Icare, Lequertier,<br />

Norcis conseil, Romi, Scarmor, Traiteur de Paris<br />

RÉGION<br />

PBRH+, un dispositif régional pour aider <strong>le</strong>s entreprises<br />

à structurer <strong>le</strong>urs ressources humaines ............................................................................ 30<br />

Témoignages d’entreprises :<br />

An A’vel (29), Sarl Gilot (22), Babychou Services (35) .................................................... 31<br />

PRATIQUES<br />

ENQUÊTE : Soigner son apparence,<br />

un code de communication ............................................................................................................................ 34<br />

JURIDIQUE : Pour la mise en place<br />

d’une vraie politique d’achat .................................................................................................................... 38<br />

EDITION “BRETAGNE ECONOMIQUE”<br />

CRCI : 1, RUE DU GÉNÉRAL GUILLAUDOT<br />

CS 14422 • 35044 RENNES CEDEX<br />

e-mail : breteco@orange. fr<br />

Directeur de la publication :<br />

JEAN-FRANÇOIS LE TALLEC<br />

Directeur délégué :<br />

RÉMI BILGER<br />

Abonnez-vous en page 39 de ce numéro<br />

Comité de rédaction :<br />

JACQUES FEUNTEUNA – YOUENN LE BOULC’H<br />

VANESSA ERMEL – MARIO PIROMALLI<br />

RONAN PERENNOU – PATRICK SOLO<br />

FRANÇOIS CLÉMENT<br />

Responsab<strong>le</strong> Publication :<br />

VÉRONIQUE MAIGNANT : 02 99 25 41 39<br />

Assistante rédaction et développement :<br />

ANNIE RENAULT : 02 99 25 41 37<br />

Ont collaboré à ce numéro :<br />

C. CHERON – A. LETESTU – V. MAIGNANT<br />

S. MARSHALL – Y. POUCHARD – V. ROLLAND – C. VIART<br />

Publicité : 02 99 25 41 36<br />

Couverture : FOTOLIA<br />

Maquette de couverture : HOKUS POKUS<br />

Création, maquette & photogravure : ODÉBI<br />

Impression : CALLIGRAPHY PRINT<br />

À CHÂTEAUBOURG (35)<br />

Dépôt légal : MAI 2010<br />

ISSN : 0153-6028<br />

Mensuel<br />

C’est lors de son<br />

Assemblée généra<strong>le</strong><br />

d’avril que la CRCI<br />

de <strong>Bretagne</strong> a présenté <strong>le</strong>s<br />

résultats et priorités de CCI International, maintenant<br />

au cœur de l’organisation mise en place dans <strong>le</strong> cadre<br />

de l’Équipe de France de l’Export.<br />

Cette équipe a vu <strong>le</strong> jour grâce à une coopération<br />

renforcée entre <strong>le</strong>s acteurs qui la composent, au<br />

premier rang desquels CCI International et <strong>le</strong>s CCI<br />

françaises à l’étranger, Ubifrance, Oséo et la Coface,<br />

avec <strong>le</strong> soutien de l’Etat et de la Région <strong>Bretagne</strong>.<br />

Mobilisé pour mettre en œuvre une stratégie partagée,<br />

chaque acteur intervient dans son domaine de<br />

compétence en complémentarité avec <strong>le</strong>s autres<br />

membres de l’équipe, accroissant ainsi la lisibilité et<br />

l’efficacité des actions au service de la compétitivité<br />

des entreprises.<br />

En 2009, CCI International <strong>Bretagne</strong> a ainsi contribué<br />

à accompagner (hors formalités rég<strong>le</strong>mentaires) 1 140<br />

entreprises dans des domaines tels que <strong>le</strong> conseil<br />

individuel pour adapter l’organisation et l’offre des<br />

entreprises, la prospection des marchés étrangers,<br />

l’information spécialisée, s’adressant aussi à la<br />

majorité des entreprises exportatrices bretonnes.<br />

CCI International s’est éga<strong>le</strong>ment fixé pour objectif<br />

l’émergence de 500 nouveaux exportateurs réguliers<br />

sur 5 ans, conduisant à doub<strong>le</strong>r <strong>le</strong>ur nombre actuel<strong>le</strong>ment<br />

estimé à 670, en accompagnant éga<strong>le</strong>ment 200<br />

entreprises nouvel<strong>le</strong>s à exporter “au grand large” c’està-dire<br />

au-delà de l’Europe et du Maghreb.<br />

C’est dans cet esprit que <strong>le</strong>s CCI de <strong>Bretagne</strong><br />

participent à l’élaboration du projet initié par <strong>le</strong> Conseil<br />

Régional de “Pacte breton pour l’internationalisation des<br />

entreprises”.<br />

Jean-François LE TALLEC<br />

Président de la CRCI <strong>Bretagne</strong><br />

WWW.BRETAGNE-ECONOMIQUE.COM<br />

BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />

3


Le réseau des CCI<br />

CÔTES D’ARMOR<br />

NOUVELLES NORMES D’ACCESSIBILITÉ<br />

DANS LE COMMERCE<br />

Informer<br />

<strong>le</strong>s commerçants<br />

En 2015, tous <strong>le</strong>s commerces (et plus<br />

généra<strong>le</strong>ment tous <strong>le</strong>s établissements recevant du<br />

public) devront être accessib<strong>le</strong>s aux personnes à<br />

mobilité réduite. Cette obligation léga<strong>le</strong> nécessite<br />

des mises aux normes parfois importantes qui<br />

ne sont pas sans poser de problèmes : coût,<br />

adaptation avec <strong>le</strong>s installations existantes, etc.<br />

Afin de sensibiliser <strong>le</strong>s commerçants et <strong>le</strong>s aider<br />

à anticiper au maximum, la CCI des Côtes d’Armor<br />

organise quatre réunions d’information : <strong>le</strong> mardi<br />

18 mai à Lannion, <strong>le</strong> mercredi 19 mai à Loudéac,<br />

<strong>le</strong> mercredi 26 mai à Dinan et <strong>le</strong> jeudi 27 mai à<br />

Saint-Brieuc. Des agents de la Direction départementa<strong>le</strong><br />

des territoires et de la mer y feront <strong>le</strong><br />

point sur la législation et <strong>le</strong>s aménagements possib<strong>le</strong>s.<br />

Ces réunions, organisées dans <strong>le</strong> cadre<br />

d’Ecobiz Commerçants, sont ouvertes à tous <strong>le</strong>s<br />

commerçants.<br />

INFORMATIONS ET INSCRIPTIONS :<br />

CCI 22 – François Menez – 02 96 28 67 61<br />

ILLE-ET-VILAINE<br />

SEMAINE DES CRÉATEURS ET REPRENEURS D’ENTREPRISES<br />

Lancement de la 2 ème édition<br />

La CCI du Pays de Saint-Malo et Saint-Malo Agglomération co-organisent la<br />

2ème édition de la Semaine des Créateurs et Repreneurs d’Entreprises. Au programme,<br />

un festival d’animations d’une semaine sur la création et la reprise d’entreprises : Créer<br />

une entreprise durab<strong>le</strong>, solidaire et socia<strong>le</strong> (lundi 7 juin à la CCI du Pays de Saint-Malo) ;<br />

La gestion du capital humain, élément clé de la réussite d’une reprise (mardi 8 juin au<br />

CREC à Dinan) ; Les réseaux sociaux en ligne, outils de développement de la jeune<br />

entreprise (mercredi 9 juin à l’IUT de Saint-Malo) ; Clubs de créateurs : un réseau<br />

pour démarrer (mercredi 9 juin à la CCI du Pays de Fougères) ; Entreprendre au<br />

féminin (vendredi 11 juin au Cosec à Dinard). Enfin deux temps forts vous<br />

sont proposés : La soirée des réseaux, <strong>le</strong> jeudi 10 juin au Domaine de La<br />

Bourbansais à P<strong>le</strong>ugueneuc et Le salon des créateurs, <strong>le</strong> samedi 12 juin à<br />

l’Espace Duguay-Trouin à Saint-Malo.<br />

INFORMATIONS ET INSCRIPTIONS : www.semainedescreateurs.com<br />

MORBIHAN<br />

COMMERCE<br />

Lancement de la 1 ère édition<br />

des Trophées de l’innovation<br />

La première édition des Trophées de l’innovation commercia<strong>le</strong><br />

organisée par la Chambre de Commerce et d’Industrie du<br />

Morbihan et ses partenaires (<strong>le</strong> Conseil Général du Morbihan, La<br />

Poste et <strong>le</strong> Crédit Agrico<strong>le</strong>) récompense une entreprise du Morbihan<br />

qui développe et met en place une démarche commercia<strong>le</strong> innovante.<br />

Les six catégories pour concourir sont <strong>le</strong>s suivantes :<br />

Hôtel<strong>le</strong>rie/tourisme, Restaurant/bar, Commerce, Services aux entreprises<br />

et aux particuliers, Industrie, Créateur/repreneur de 1 à 3 ans.<br />

La remise des Trophées se dérou<strong>le</strong>ra <strong>le</strong> 18 juin 2010.<br />

Pour participer à ces Trophées, <strong>le</strong>s<br />

dossiers de candidature sont à<br />

télécharger sur www.morbihan.cci.fr<br />

et à retourner à la CCI du Morbihan avant <strong>le</strong> 21 mai 2010.<br />

POUR TOUTE INFORMATION : Jean-Marie Hervé<br />

jm.herve@morbihan.cci.fr<br />

ACTUALITÉS<br />

FINISTÈRE<br />

RELATION ÉCOLE-ENTREPRISES<br />

Profitez des ressources de l’ESC <strong>Bretagne</strong> Brest !<br />

CRM <strong>Bretagne</strong> : trois <strong>le</strong>ttres à retenir et un concept novateur à découvrir. Le Centre de ressources<br />

en management (CRM) de l’Eco<strong>le</strong> supérieure de commerce <strong>Bretagne</strong> Brest, lancé <strong>le</strong> 19 mars dernier, est un<br />

centre unique dans <strong>le</strong> paysage des éco<strong>le</strong>s de management françaises. Inspiré des modè<strong>le</strong>s anglo-saxons, <strong>le</strong> CRM <strong>Bretagne</strong> réunit<br />

des dirigeants de tous secteurs d’activités qui souhaitent bénéficier des compétences et services de l’ESC. Pour une cotisation<br />

annuel<strong>le</strong> de 300 €, <strong>le</strong>s adhérents bénéficient d’une offre de service privilégiée sur 6 thématiques essentiel<strong>le</strong>s pour <strong>le</strong>ur développement<br />

: communication et mise en réseaux, veil<strong>le</strong> stratégique, recherche appliquée, pédagogie interactive, recrutement des cadres,<br />

développement des compétences. Dans chacun d’eux, l’ESC propose une offre de services en adéquation avec <strong>le</strong>urs besoins.<br />

CONTACT : Françoise Choquet, ESC <strong>Bretagne</strong> Brest : 02 98 34 44 92<br />

BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />

5


DEVELOPPEMENT-STRATEGIE<br />

Gamme étoffée, outil de production modernisé<br />

et développement des ventes sur internet :<br />

tel est <strong>le</strong> pari de Jo Loussouarn pour la Hou<strong>le</strong><br />

ACTUALITÉS<br />

■ 7 millions d’euros d’investissements<br />

pour la SAS la Hou<strong>le</strong> à Saint-Guénolé-<br />

Penmarch (29). “J’ai eu mon premier bateau de<br />

pêche en 1976 et l’armement la Hou<strong>le</strong> a vu <strong>le</strong><br />

jour en 1984 avec 2 bateaux. Aujourd’hui,<br />

l’entreprise compte 13 chalutiers hauturiers<br />

spécialisés dans la pêche à la langoustine. Ils<br />

naviguent en mer Celtique et Sud Irlande. Nous<br />

en sortons deux cette année afin de respecter <strong>le</strong>s<br />

quotas. Avec cet argent, nous allons moderniser<br />

notre outil de production (transformation d’un<br />

bateau et agrandissement de l’atelier de réparation)<br />

et construire un bâtiment à énergie positive de 1 200 m 2<br />

afin d’accroître nos capacités commercia<strong>le</strong>s (atelier de transformation).<br />

Il sera livré en juin prochain. C’est un pari sur<br />

l’avenir, nous allons étoffer notre gamme et tenter de développer<br />

nos ventes sur Internet via <strong>le</strong> site www.poissonfrais.fr<br />

que nous avons lancé en novembre 2009 (livraison à domici<strong>le</strong><br />

en 24h de poissons frais, crustacés et langoustines).<br />

J’envisage éga<strong>le</strong>ment d’accroître nos ventes en direct sur <strong>le</strong><br />

site, détail<strong>le</strong> Jo Loussouarn, président de la SAS familia<strong>le</strong> La<br />

Hou<strong>le</strong>. Avec un effectif consolidé de 130 personnes dont 70<br />

marins, l’entreprise a réalisé un CA 2009 de 17 millions d’euros<br />

répartis entre la GMS (- de 50 %), la restauration et la<br />

vente aux particuliers. 3 000 tonnes de poissons sont<br />

pêchées chaque année et l’export représente à peine 10 %<br />

des ventes réalisées essentiel<strong>le</strong>ment vers l’Espagne et <strong>le</strong><br />

Benelux. “Depuis 1994, nous vivons des crises à répétition.<br />

En 2 ans, <strong>le</strong> prix du poisson a baissé de 30 %. La dévaluation<br />

de la livre anglaise amoindrit fortement notre compétitivité et<br />

favorise <strong>le</strong> poisson écossais. Dans ces conditions, je n’ai pas<br />

d’autres choix que d’al<strong>le</strong>r de l’avant et d’investir pour col<strong>le</strong>r<br />

aux nouveaux modes de consommation qui passent par un<br />

produit de plus en plus valorisé.”<br />

Contact : 02 98 58 65 48<br />

■ Quantel SA à Lannion développe des lasers à fibre<br />

optique. Son axe privilégié aujourd’hui : <strong>le</strong> marché<br />

médical et plus encore l’ophtalmologie antérieure (la<br />

cornée). “Nous fêtons cette année <strong>le</strong>s 50 ans du laser. Inventé<br />

en 1960, <strong>le</strong> 1er a été vendu en 1970, l’année de création de<br />

Quantel. Aujourd’hui, nous sommes <strong>le</strong> N° 1 du laser en France,<br />

aussi bien en fabrication qu’en développement. Notre groupe<br />

(coté en Bourse) possède 5 sites en France dont celui de<br />

Lannion créé il y a 4 ans”, commente David Pureur, son responsab<strong>le</strong>.<br />

Tourné vers la R&D et <strong>le</strong> marketing, <strong>le</strong> site breton<br />

emploie aujourd’hui 10 personnes, des chercheurs, ingénieurs<br />

et techniciens. Marché industriel (automobi<strong>le</strong>, contre-façon…),<br />

marché scientifique (marchés à façon pour <strong>le</strong>s labos, outils de<br />

recherche…) et, depuis deux ans, marché médical sont ses<br />

cib<strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s. “Depuis deux ans, nous sommes en phase<br />

de développement et une gamme de produits à destination des<br />

ophtalmologues verra <strong>le</strong> jour début 2011, poursuit David<br />

Pureur. Le laser est de plus en plus utilisé par <strong>le</strong> grand public,<br />

<strong>le</strong>s souris de PC en sont pourvues par exemp<strong>le</strong> et dans <strong>le</strong><br />

domaine médical, <strong>le</strong>s chirurgiens s’en servent notamment pour<br />

la correction de la myopie, la dermatologie ou la chirurgie<br />

esthétique. Les lasers “verts” sont de plus en plus petits et fiab<strong>le</strong>s<br />

avec une durée de vie garantie de 2 à 3 ans. Ils consomment<br />

5 à 10 fois moins d’é<strong>le</strong>ctricité qu’il y a 10 ans. C’est un<br />

marché qui pèse 6 milliards de dollars”. Avec 280 salariés,<br />

Quantel SA a subi en 2009 <strong>le</strong>s effets de la crise avec une chute<br />

bruta<strong>le</strong> des commandes dans un certain nombre de secteurs<br />

industriels. Seul <strong>le</strong> segment ophtalmologique s’est maintenu<br />

avec un niveau d’activité équiva<strong>le</strong>nt à celui de l’année précédente.<br />

Cela se traduit par un CA consolidé de 44,5 millions<br />

d’euros (75 % à l’international) en baisse de 14 %.<br />

Contact : 02 96 48 11 71<br />

6<br />

BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010


DEVELOPPEMENT-STRATEGIE<br />

De G à D, Jean-Marc<br />

et Emmanuel Le Loup<br />

■ Investissements et recrutements pour la SAS Menuiserie Le Loup<br />

créée en 1969 à Quimper. “Nous allons sur des marchés de plus en plus<br />

pointus pour des particuliers aisés désireux de personnaliser <strong>le</strong>ur agencement<br />

intérieur, de <strong>le</strong> rénover ou de l’agrandir. Parquet, fenêtre, dressing, aménagement<br />

de cuisine, de comb<strong>le</strong>s et d’escaliers, nous offrons un service global en<br />

menuiserie. Les marchés publics représentent 30 % de notre activité, car<br />

nous réalisons aussi la charpente et <strong>le</strong> bardage,” explique Emmanuel Le<br />

Loup, <strong>le</strong> créateur, qui depuis 6 ans a passé la main à son fils Jean-Marc. Avec<br />

42 salariés, bientôt 45, “nous allons bénéficier d’une aide à l’embauche en<br />

CDI dans <strong>le</strong> cadre du contrat de transition professionnel pour trois salariés<br />

d’EADS”, la PME a réalisé, en 2009, 3,1 millions d’euros de CA, en baisse de<br />

15 % par rapport à 2008. “Nous devons évoluer avec la clientè<strong>le</strong>, à savoir disposer<br />

d’une surface et de machines capab<strong>le</strong>s de fabriquer des pièces essentiel<strong>le</strong>ment<br />

sur mesure. Nous ne sommes pas dans l’industriel” précise<br />

Emmanuel Le Loup. Pour ce faire, l’entreprise investit cette année 1,1 million<br />

d’euros dans l’agrandissement de son atelier de menuiserie (+1 000 m 2 ) et de<br />

son hall d’exposition (+700 m 2 ). El<strong>le</strong> forme tous <strong>le</strong>s ans 5 à 6 apprentis, <strong>le</strong>s savoir-faire manuel et mécanique étant essentiels.<br />

Métreurs, chefs de chantier, mais aussi é<strong>le</strong>ctriciens, magasiniers ou encore plombiers, complètent l’équipe de menuisiers<br />

et de monteurs qui travail<strong>le</strong>nt dans un rayon de 35 km autour de Quimper.<br />

Contact : 02 98 90 28 57<br />

ACTUALITÉS<br />

■ Avec Terra City, sa nouvel<strong>le</strong><br />

filia<strong>le</strong>, Plant’Events<br />

(Rennes) vise une clientè<strong>le</strong><br />

de particuliers au pouvoir<br />

d’achat é<strong>le</strong>vé. De la petite<br />

plante de bureau au palmier<br />

géant de la ga<strong>le</strong>rie marchande,<br />

Plant’Events est spécialisée<br />

dans l’agencement végétal et la<br />

décoration flora<strong>le</strong> intérieure<br />

d’espaces professionnels.<br />

Rayonnant à 80 % sur la<br />

<strong>Bretagne</strong>, la PME a été reprise<br />

en janvier 2009 par Amine<br />

Aguelmous suite à la liquidation<br />

de Presta’ F<strong>le</strong>urs. “J’y étais<br />

directeur depuis 2005. Ce qui<br />

m’intéresse c’est de monter en<br />

gamme. Je ne veux pas être un<br />

nouveau paysagiste sur la place<br />

mais m’adresser à des particuliers<br />

aisés en <strong>le</strong>ur proposant une<br />

décoration et une ambiance paysagées<br />

qu’ils ne retrouveront<br />

nul<strong>le</strong> par ail<strong>le</strong>urs. Cette clientè<strong>le</strong> veut du détail et du service !”<br />

Pour autant, <strong>le</strong> jeune dirigeant souhaite aussi développer l’activité<br />

événementiel<strong>le</strong> qui représente 30 à 35 % du CA estimé à<br />

900 000 euros pour l’année 2010. Foire expo de Rennes,<br />

Prorestel, meetings politiques de la dernière campagne régiona<strong>le</strong>,<br />

Plant’Events a connu une intense activité durant ces derniers<br />

mois. Cependant, la <strong>Bretagne</strong> manque selon lui de sièges<br />

sociaux pour développer son activité événementiel<strong>le</strong>. Son<br />

catalogue comporte quelque 1 200 références de pots (métal,<br />

céramique, matériaux naturels et matériaux synthétiques) qu’il<br />

importe pour l’essentiel d’Al<strong>le</strong>magne ou de Hollande : “Ce<br />

sont <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>urs fabricants ! Pour <strong>le</strong> design, je travail<strong>le</strong> avec<br />

des Italiens ou des Espagnols. Tout ce qui est poterie vient du<br />

Vietnam Je voyage beaucoup pour m’inspirer et, croyez moi,<br />

la France a beaucoup de retard en matière d’objets déco<br />

design.” Ses autres activités consistent à créer des paysages<br />

intérieurs pour <strong>le</strong>s bureaux, centres commerciaux, hôtels et<br />

lieux publics divers (siège de Lactalis ou de Kerméné, Banque<br />

de <strong>Bretagne</strong>, Pizza del Arte…) et de la petite plante verte pour<br />

l’habitat. “Tout part de Rennes mais 90 % de mes stocks sont<br />

entreposés en région parisienne car je travail<strong>le</strong> au niveau<br />

national. Je dispose ici de 1 250 m 2 dont 190 m 2 de show<br />

room que je viens d’agrandir pour permettre à Terra City de<br />

mieux s’ouvrir aux particuliers. Je vends du rêve et quand <strong>le</strong>s<br />

gens ont la volonté d’équiper <strong>le</strong>urs locaux ou <strong>le</strong>ur maison en<br />

déco végéta<strong>le</strong>, ils vont d’abord s’intéresser au contenant.”<br />

Pour se faire, Amine Aguelmous va embaucher 2 personnes et<br />

passer à 12 permanents d’ici fin 2010.<br />

Contact : 02 99 67 02 50<br />

BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />

7


AGENDA<br />

ACTUALITÉS<br />

■ Start-West. Les 19 et 20 mai<br />

(rencontres du capital et de l’innovation<br />

entreprises innovantes/porteurs de projets)<br />

Cité internationa<strong>le</strong> des congrès<br />

Nantes Métropo<strong>le</strong><br />

www.start-west.com<br />

■ A l’aise web. Jeudi 20 mai<br />

Conférences débat et ateliers thématiques<br />

pour sensibiliser à l’économie numérique<br />

Palais des congrès de Lorient<br />

02 97 03 40 00<br />

■ Carrefour biennal international du bois<br />

du 2 au 4 juin. Parc des expositions<br />

de la Beaujoire à Nantes<br />

www.timbershow.com<br />

■ Rendez-vous des managers<br />

de l’industrie agro-alimentaire<br />

<strong>le</strong>s 9 et 10 juin, 4ème édition organisée<br />

à Rennes par l’Adria<br />

02 98 10 18 28<br />

■ Sea Tech week 2010. (7 ème édition du<br />

grand rendez-vous interdisciplinaire des<br />

sciences et technologies de la mer).<br />

Du 21 au 25 juin. Centre de congrès<br />

Le Quartz à Brest<br />

www.seatechweek-brest.org<br />

■ Profood (17 ème convention d’affaires<br />

des procédés industriels du secteur<br />

agroalimentaire) <strong>le</strong>s 22 et 23 juin à Nantes<br />

www.profoodmeetings.com<br />

■ Cosm’ing 2010 (cosmetic ingredients<br />

& biotechnology) du 23 au 25 juin 2010<br />

à Saint-Malo<br />

www.cbb-developpement.com/<br />

cosming2010<br />

DEVELOPPEMENT-STRATEGIE<br />

■ Avec 80 % de son CA réalisés à l’export, la SARL<br />

Kaandorp (Plomeur-29) cultive des bulbes depuis<br />

1980. “Nos installations s’éta<strong>le</strong>nt sur 68 ha à la pointe de la<br />

Torche. Nous sommes près de la côte et <strong>le</strong> sol sablonneux est<br />

bien adapté à cette production”, explique Ard Kaandorp,<br />

gérant de la SARL qui emploie 20 équiva<strong>le</strong>nts temps p<strong>le</strong>in<br />

dont 12 permanents. Jacinthes, tulipes et iris constituent <strong>le</strong>s<br />

principa<strong>le</strong>s productions. “Le climat océanique de la <strong>Bretagne</strong><br />

permet d’obtenir des bulbes un mois plus tôt que <strong>le</strong>s concurrents<br />

du nord de l’Europe.” Voilà sa force et pourquoi l’essentiel<br />

de la production de la SARL Kaandorp prend la direction<br />

des Pays-Bas, soit 1,4 million d’euros de CA réalisé avec ce<br />

pays sur un total de 1,8 million en 2009. Le reste de la récolte<br />

est vendu en France, auprès des grossistes ou en direct dans<br />

<strong>le</strong> magasin de l’exploitation. “La Hollande reste la plaque tournante<br />

européenne et un gros pays producteur, poursuit-il. En<br />

France, on cultive principa<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s bulbes à la pointe de la<br />

Torche et dans <strong>le</strong>s Landes, sur une surface six fois moins<br />

importante qu’aux Pays-Bas.” La PME familia<strong>le</strong> cueil<strong>le</strong> trois<br />

millions de tiges chaque année et confectionne selon la<br />

demande 300 000 bouquets composés de cinq à vingt tiges.<br />

“En mécanisant, nous pourrions en cultiver deux fois plus,<br />

mais nous avons 18 variétés différentes à proposer. Nous vendons<br />

à la demande, en appelant directement <strong>le</strong> client. Aux<br />

Pays-Bas, en revanche, la production passe par <strong>le</strong> cadran, qui<br />

fixe <strong>le</strong> prix. Un producteur peut se permettre de n’offrir qu’une<br />

seu<strong>le</strong> cou<strong>le</strong>ur s’il sait que son voisin peut compléter la gamme.<br />

On assiste depuis 4-5 ans à une surproduction.” Dans ces<br />

conditions, l’exploitation a du revoir ses tarifs à la<br />

baisse. De plus, el<strong>le</strong> peut diffici<strong>le</strong>ment s’agrandir pour<br />

accroître ses capacités de production car el<strong>le</strong> est<br />

implantée en zone Natura 2000. Cependant, l’homme<br />

est passionné et, alors que la fête des f<strong>le</strong>urs vient de<br />

s’achever à Plomeur, il assure : “la cou<strong>le</strong>ur qui marche<br />

de mieux en mieux, c’est <strong>le</strong> blanc !”<br />

Contact : 02 98 82 06 87<br />

■ Dans un marché de la construction en forte<br />

baisse, Peintures du Gouessant (Lambal<strong>le</strong>)<br />

assure, aujourd’hui, plus de 61 % de son activité<br />

avec <strong>le</strong>s particuliers. Le reste se répartit entre <strong>le</strong>s<br />

entreprises (27 %), <strong>le</strong>s HLM (5 %) et <strong>le</strong>s col<strong>le</strong>ctivités<br />

loca<strong>le</strong>s (8 %). “80 % de notre activité concernent la<br />

rénovation et la réhabilitation de logements ou pavillons.<br />

Décoration intérieure (peintures, papiers et<br />

enduits muraux), revêtement sol soup<strong>le</strong> et rava<strong>le</strong>ment<br />

sont nos principa<strong>le</strong>s activités. La tendance est aux<br />

produits très naturels, à base de chaux notamment,<br />

dont la durée de vie est plus longue”, détail<strong>le</strong> Roger Bertrand,<br />

qui a repris la SARL en 1993 avec 5 salariés. Aujourd’hui,<br />

Peintures du Gouessant, qui travail<strong>le</strong> dans un rayon de 40 km<br />

autour de Lambal<strong>le</strong>, emploie 17 personnes pour un CA 2009<br />

de 1,15 million d’euros en léger retrait par rapport à 2008. “Je<br />

pourrais avoir deux compagnons supplémentaires, mais sans<br />

véritab<strong>le</strong> visibilité, je préfère attendre. Les carnets de commande<br />

à + de 5 mois, c’est aujourd’hui terminé. J’ai une vision<br />

de mon activité à 2,5 mois environ. De plus, il est plus diffici<strong>le</strong><br />

de fixer <strong>le</strong>s jeunes. Hier, <strong>le</strong> salarié venait travail<strong>le</strong>r et avait un<br />

salaire. Aujourd’hui, il vient chercher son salaire et <strong>le</strong> travail<br />

semb<strong>le</strong> être un accessoire”, conclut <strong>le</strong> dirigeant.<br />

Contact : 02 96 31 05 11<br />

8<br />

BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010


Prochaine étape pour Alpiniste Brestois :<br />

<strong>le</strong> marché de l’éolien<br />

■ Une croissance régulière de 5 % pour la<br />

SARL Alpiniste Brestois (Brest) qui vise <strong>le</strong><br />

marché éolien et la certification Qualibat<br />

1452 pour entreprise de travaux d’accès diffici<strong>le</strong> à<br />

la corde. “En obtenant ce certificat, je ferai partie de<br />

la quinzaine d’entreprises françaises à la détenir,<br />

explique Christian Esnaut, gérant de la SARL qu’il a<br />

créée en 1991, c’est une marque de confiance,<br />

indispensab<strong>le</strong> en période de crise. Notre métier<br />

consiste à effectuer, grâce à une corde, des travaux<br />

en hauteur de nettoyage, peinture, maçonnerie,<br />

couverture, mais aussi pose de lignes de vie ou de<br />

paratonnerres là où l’accès est très diffici<strong>le</strong>.<br />

L’industrie représente 70 % de mon activité, <strong>le</strong> reste concerne <strong>le</strong> bâtiment. J’ai éga<strong>le</strong>ment une activité portuaire avec <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong><br />

de grues (soudure et peinture) ou de bateaux à Brest, Lorient, Saint-Nazaire et Cherbourg. La qualité du travail et la sécurité<br />

sont mes “dadas”, c’est pourquoi je suis encore là 20 ans après mon lancement.” Aujourd’hui, Alpiniste Brestois emploie 10<br />

personnes pour un CA 2009 de 1,1 million d’euros en hausse de 5%, tendance qu’il affiche depuis plusieurs années et qui se<br />

confirme ce 1er trimestre. “Je suis arrivé à Brest en 1993 pour capter <strong>le</strong> marché militaire et celui de l’IAA. J’embauche toujours<br />

des professionnels dans <strong>le</strong>ur métier que j’envoie en formation de cordiste, par alternance, à Paris. S’ils n’ont pas <strong>le</strong>ur diplôme,<br />

je ne peux pas <strong>le</strong>s garder. Ces cas sont très rares.” Peinture d’un château d’eau à Brest, contrô<strong>le</strong> de grue pour la DCNS, problème<br />

d’éclairage, <strong>le</strong>s employés interviennent toujours par équipe de 2 pour assurer <strong>le</strong>ur sécurité mais aussi cel<strong>le</strong>s des personnes<br />

qui sont amenées à travail<strong>le</strong>r avec eux. “La prochaine étape va être la pénétration du marché éolien. Nous avons de<br />

nombreux sites dans <strong>le</strong> pays brestois, certains avec des problèmes de maintenance et pourtant des résistances existent. Pour<br />

<strong>le</strong>s contourner et décrocher des marchés, j’ai embauché un commercial.”<br />

Contact : 02 98 42 21 63<br />

DEVELOPPEMENT-STRATEGIE<br />

■ “Notre atout : nous sommes capab<strong>le</strong>s d’aborder <strong>le</strong><br />

réseau dans sa globalité, en téléphonie et en informatique.”<br />

Karl Gautier a repris l’ex-Téléphonie de l’Ouest il y a 3<br />

ans et recruté un salarié par année (4 personnes à ce jour) pour<br />

un dernier CA de 300 000 euros. “C’est actuel<strong>le</strong>ment en<br />

périmètre constant. L’entreprise réalisait 130 000 euros de CA<br />

quand je l’ai reprise. Nous tablons sur la reprise des investissements<br />

à compter de la rentrée prochaine.” Avec 400 clients en<br />

portefeuil<strong>le</strong>, LTIO (La téléphonie et l’Informatique de l’Ouest -<br />

Langueux-22) mise avant tout sur son “adaptabilité” dès lors<br />

qu’el<strong>le</strong> démarche TPE, PME-PMI mais aussi associations et<br />

col<strong>le</strong>ctivités : “nous n’arrivons pas avec une solution clé en<br />

main. Nous savons reprendre l’existant et proposer une solution<br />

adaptée. Les attentes des entreprises portent aujourd’hui<br />

de plus en plus sur la mutualisation de l’outil Internet.”<br />

Contacts : 02 96 33 21 53<br />

Karl Gautier,<br />

dirigeant de LTIO<br />

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BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />

9ACTUALITÉS


RENAULT AFFICHE UN GROS APPÉTIT SUR LE MARCHÉ DES VÉHICULES UTILITAIRES (VU)<br />

Les professionnels, une cib<strong>le</strong> à reconquérir<br />

ACTUALITÉS<br />

10<br />

“En 2009 et pour la première fois, nous avons dépassé, toutes<br />

marques confondues sur <strong>le</strong> Grand Ouest, <strong>le</strong> cap des 300 000 véhicu<strong>le</strong>s<br />

vendus, commente Laurent Peyrat à la tête de la direction<br />

régiona<strong>le</strong> Ouest de Renault 1 . Dans notre région, nous avons<br />

progressé 2 fois plus vite que la moyenne nationa<strong>le</strong> et enregistrons<br />

une hausse de 11,4 % de nos ventes. La crise n’a pas affecté la<br />

structure du réseau. Les 55 concessionnaires de l’Ouest, dont 22<br />

sont basés en <strong>Bretagne</strong>, enregistrent de très bons résultats sur l’année,<br />

marquée, il est vrai, par la prime à la casse dont l’effet a été<br />

plus fort ici du fait d’une sensibilité au prix plus importante.” A<br />

l’Ouest, encore plus que dans <strong>le</strong> reste de la France, c’est <strong>le</strong><br />

marché des véhicu<strong>le</strong>s particuliers qui a permis à Renault d’atteindre<br />

de tels scores (+20 % dans l’Ouest et +12 % pour la France)<br />

car du côté des véhicu<strong>le</strong>s utilitaires, l’année 2009 aura été marquée<br />

par un net recul du marché, -17 %dans l’Ouest et -19 % au<br />

Déposez gratuitement<br />

vos offres d’emploi en ligne<br />

BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />

Photo : Jean-Brice Lemal<br />

Cette année, Renault part<br />

à la reconquête du marché<br />

des véhicu<strong>le</strong>s utilitaires et sort<br />

trois modè<strong>le</strong>s renouvelés :<br />

Nouveau Master, Nouveau Trafic<br />

et Nouveau Kangoo Express Maxi.<br />

Cette nouvel<strong>le</strong> gamme ainsi enrichie<br />

couvre des volumes de 2 à 22 m 3 .<br />

niveau national. “Dans un contexte de crise, beaucoup<br />

de chefs d’entreprise ont préféré recu<strong>le</strong>r<br />

l’échéance de renouvel<strong>le</strong>ment de <strong>le</strong>urs fourgons<br />

ou fourgonnettes, commente Laurent Peyrat.<br />

Malgré ce contexte à la DR Ouest, nos ventes ont<br />

très légèrement progressé en 2009 (+0,2 %) sur<br />

<strong>le</strong> segment des fourgons, dans <strong>le</strong>quel sont rangés<br />

Trafic et Master”.<br />

Une nouvel<strong>le</strong> gamme avec 350 versions<br />

“La tendance du marché pour <strong>le</strong>s premiers mois de l’année 2010<br />

est toujours positive. Nous enregistrons une hausse de 9 % des<br />

ventes dans l’Ouest (5,6 % pour l’ensemb<strong>le</strong> de la France) du fait<br />

des immatriculations des commandes opérées fin d’année dernière.<br />

A l’Ouest, nous restons <strong>le</strong>s premiers sur tous <strong>le</strong>s segments à<br />

l’exception du “M2” sur <strong>le</strong>quel la C5 devance la Laguna. Les<br />

prévisionnistes s’attendent à une baisse de l’ordre de 10 % du<br />

marché du véhicu<strong>le</strong> particulier mais annoncent une reprise de celui<br />

du véhicu<strong>le</strong> utilitaire de +5 %. Depuis fin avril, nous commercialisons<br />

<strong>le</strong> nouveau Master et <strong>le</strong> renouvel<strong>le</strong>ment de la gamme va<br />

s’opérer tout au long de l’année. Ce ne sont pas moins de 350<br />

versions différentes que nous proposons, de 2 m 3 à 22 m 3 , avec<br />

une ergonomie du poste de conduite et l’accès aux technologies<br />

habituel<strong>le</strong>ment comprises dans <strong>le</strong> VP qui permettent d’en faire un<br />

véritab<strong>le</strong> bureau mobi<strong>le</strong>. Ce nouveau Master est entièrement<br />

produit en France et ses coûts de maintenance, réduits de 40 %,<br />

sont parmi <strong>le</strong>s plus bas du marché.” Renault n’avait pas renouvelé<br />

sa gamme de VU depuis 1997. Son offre 2010 particulièrement<br />

étoffée devrait lui permettre de reprendre des parts de<br />

marché, c’est d’ail<strong>le</strong>urs l’un des principaux objectifs affichés par<br />

la DR Ouest. “Avec <strong>le</strong> Master mais aussi <strong>le</strong> Trafic, poursuit Laurent<br />

Peyrat, nous voulons reprendre notre <strong>le</strong>adership sur <strong>le</strong> marché des<br />

fourgons. Cela passe notamment par l’arrivée prochaine du Master<br />

camping car, modè<strong>le</strong> qui représente 25 % du marché des fourgons.”<br />

Ce rééquilibrage du marché des VU s’accompagne de l’ouverture<br />

à Quimper (effective depuis avril) et à Rennes (2ème<br />

semestre) de deux nouveaux Renault Pro Plus en <strong>Bretagne</strong>, une<br />

enseigne pour <strong>le</strong>s clients professionnels articulée autour du<br />

concept de “one stop shop” (“tout sur place”).<br />

■ V. M.<br />

1<br />

DR Grand Ouest regroupe <strong>le</strong>s régions de Basse Normandie,<br />

<strong>Bretagne</strong>, Pays de la Loire et Indre et Loire.


DEVELOPPEMENT-STRATEGIE<br />

■ Synthèse Prod (Rennes)<br />

investit dans un plateau de<br />

tournage pour réaliser des<br />

vidéos à destination notamment<br />

des sites Internet des<br />

entreprises. “Soyons francs : la<br />

vidéo d’entreprise ou publicitaire<br />

en région, ça n’est pas un marché<br />

très florissant. Avec notre nouveau<br />

studio vidéo, notre pari est<br />

davantage de proposer aux<br />

entreprises de réaliser des films,<br />

sur <strong>le</strong>ur métier comme sur un<br />

nouveau produit, destiné à alimenter<br />

<strong>le</strong>ur site Internet par exemp<strong>le</strong>.”<br />

Evènementiel, communication<br />

interne, présentation de nouveaux<br />

Le plateau de tournage de Synthèse Prod<br />

produits, visio conférence en<br />

streaming, interview, ce nouvel outil est à la croisée des deux<br />

expertises de Synthèse et Odébi, deux structures distinctes<br />

mais qui fusionnent <strong>le</strong>urs compétences. Synthèse Prod s’illustre<br />

sur l’audio (réalisation de messages publicitaires, annonces<br />

voca<strong>le</strong>s…), quand Odébi a fait <strong>le</strong> choix de la création et du<br />

développement multimédia/communication par l’image. Ce<br />

nouvel investissement porte sur un plateau de tournage intégré,<br />

“d’une surface de 45 m 2 avec deux caméras fixes et plus<br />

si besoin, <strong>le</strong> tout monté sur un châssis aluminium avec éclairage<br />

permanent LED. Pour la première année d’exploitation,<br />

nous envisageons un CA supplémentaire de 80 000 euros<br />

environ” présente Didier Perrichon, gérant. Le CA cumulé des<br />

deux structures s’élève à 1,03 million d’euros.<br />

Contact : 02 99 14 55 56<br />

ACTUALITÉS<br />

BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />

11


DEVELOPPEMENT-STRATEGIE<br />

ACTUALITÉS<br />

12<br />

■ Paul Strada trace sa “route”.<br />

Avec un CA de l’ordre de 1,9 million<br />

d’euros attendu pour 2010,<br />

tout semb<strong>le</strong> bien parti pour cette<br />

marque en p<strong>le</strong>in essor depuis <strong>le</strong><br />

centre <strong>Bretagne</strong> avec 4 magasins<br />

en propre (à Pontivy, Loudéac,<br />

Carhaix et Lambal<strong>le</strong> depuis fin avril.<br />

Investissement moyen : 100 000<br />

euros) et qui propose aussi des contrats<br />

de distribution exclusive aux généralistes<br />

de la chaussure (cib<strong>le</strong> : magasins situés dans<br />

des vil<strong>le</strong>s de 5 000 à 20 000 habitants). “Je suis persuadé<br />

que l’avenir est aux multimarques, insiste G<strong>le</strong>n Le<br />

Charpentier, en charge du développement de la marque.<br />

Tactiquement, c’est une faib<strong>le</strong>sse de faire du monomarque.<br />

Imaginez une col<strong>le</strong>ction ratée ou décalée des attentes du<br />

consommateur : si el<strong>le</strong> n’est distribuée que dans une poignée<br />

de boutiques, vous pouvez encore sauver <strong>le</strong>s meub<strong>le</strong>s mais<br />

avec un réseau de 50 franchisés, tout <strong>le</strong> monde plonge avec<br />

vous !” C’est pourquoi Paul Strada mise sur “5 à 10 % de son<br />

offre en chaussures distribuées dans <strong>le</strong>s magasins qui nous<br />

référencient. Ils continuent en parallè<strong>le</strong> à travail<strong>le</strong>r avec<br />

d’autres marques.” Nombre de franchisés en vue pour fin<br />

2010 : “une dizaine, tout en continuant à asseoir notre savoirfaire<br />

avec des magasins dédiés à l’homme et à la femme à<br />

Pontivy et Lambal<strong>le</strong>, et à la famil<strong>le</strong> sur Loudéac et Carhaix.”<br />

Contact : 02 97 27 68 25<br />

■ “Faire de la restauration gastronomique en traiteur” :<br />

c’est toute l’ambition de Gaëtan Poulain depuis son entreprise<br />

Poulain & Fils Traiteur qui vient de déménager dans 1 000 m 2<br />

flambant neufs (investissements : 1,6 million d’euros) et qui<br />

s’apprête à ouvrir <strong>le</strong>s portes de son manoir. Jusqu’alors “éclatée”<br />

entre 3 sites (cuisines et bâtiment de stockage) à<br />

Hennebont (56), l’entreprise (23 salariés permanents avec,<br />

depuis mars, deux nouveaux cuisiniers et un pâtissier +<br />

recours à des extras) est aujourd’hui en p<strong>le</strong>in développement<br />

avec un CA de 2,2 millions d’euros (contre 1,99 million en<br />

2008 et 1,76 million en 2007). “Nous comptons entre 50 et<br />

60 % de PME parmi nos clients, se réjouit Gaëtan Poulain. Et<br />

nous intervenons sur tout <strong>le</strong> Grand Ouest voire sur Paris, de<br />

Bercy à un événement organisé par Lacoste.” Conviction de<br />

l’entrepreneur qui fête <strong>le</strong>s 15 ans de sa SARL (même si la première<br />

charcuterie familia<strong>le</strong> date de 1964 !) : “il faut avoir la rage<br />

et savoir déléguer.” Porté par son essor, <strong>le</strong> dirigeant vient aussi<br />

d’investir dans Le Manoir d’Orient (1,2 million d’euros) “de<br />

manière à offrir un lieu de réception et événementiel avec tous<br />

<strong>le</strong>s équipements attendus.” Ouverture en Juil<strong>le</strong>t.<br />

Contact : 02 97 36 53 37<br />

■ Ni agence commercia<strong>le</strong>, ni bureau de distribution<br />

“mais entre <strong>le</strong>s deux”, CPSI est une société “de conseil et<br />

d’assistance technique et commercia<strong>le</strong> auprès d’entreprises<br />

européennes en vue de <strong>le</strong>s aider à s’implanter sur <strong>le</strong> marché<br />

français” positionne Guillaume Chupin, créateur installé à<br />

Saint-Malo (35) qui tab<strong>le</strong> déjà sur un CA de 150 000 euros<br />

(contre 110 000 pronostiqués) pour son premier exercice (clos<br />

en septembre prochain). “Comment je convainc mes clients<br />

BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />

de s’appuyer sur notre expertise <br />

Au nom de mon réseau. J’ai été distributeur, notamment pour<br />

un client danois, de ses machines de thermoformage et de<br />

scellage de blisters pour l’industrie médica<strong>le</strong>. Idem pour mon<br />

client anglais et ses machines de pesage et de conditionnement<br />

de poudres et granulés. En règ<strong>le</strong> généra<strong>le</strong>, ces entreprises<br />

nous demandent de <strong>le</strong>ur réaliser des études de marché, de<br />

<strong>le</strong>ur “démarrer” <strong>le</strong>ur premier client… avant de se décider à<br />

ouvrir un premier bureau. L’autre avantage qu’el<strong>le</strong> trouve à s’appuyer<br />

sur CPSI, c’est qu’el<strong>le</strong>s peuvent garder <strong>le</strong>urs clients dans<br />

<strong>le</strong>ur base de données, alors qu’en passant par des distributeurs,<br />

el<strong>le</strong>s ne savent pas où vont <strong>le</strong>urs machines !” Après <strong>le</strong><br />

recrutement déjà opéré d’une première assistante, <strong>le</strong> créateur<br />

est attelé au recrutement pour septembre prochain d’un commercial<br />

“pour <strong>le</strong> Sud de la France”. De quoi avoir un pied sur <strong>le</strong><br />

continent Nord-africain “Il est vrai que nous sommes déjà<br />

amenés à travail<strong>le</strong>r l’Algérie et <strong>le</strong> Maroc pour <strong>le</strong> compte de nos<br />

clients. Mais, pour l’heure, nous établissons <strong>le</strong>s contacts via<br />

des salons, comme <strong>le</strong> dernier CFIA ou <strong>le</strong> Salon de l’emballage<br />

qui se tient à Paris.”<br />

Contact : 02 99 19 52 10<br />

RÉGION<br />

■ La 7 ème édition du<br />

concours Cré’ACC 2010<br />

est lancée ! Cré’ACC, <strong>le</strong><br />

concours régional d’aide à la<br />

création d’entreprise organisé<br />

par <strong>le</strong>s experts-comptab<strong>le</strong>s<br />

de <strong>Bretagne</strong> avec<br />

l’APCE, vise à encourager <strong>le</strong>s<br />

porteurs de projet à se faire<br />

accompagner <strong>le</strong> plus en<br />

amont possib<strong>le</strong>. Les lauréats<br />

Cré’ACC bénéficient de 2 ans<br />

d’accompagnement par un<br />

expert-comptab<strong>le</strong>, d’un film<br />

promo de <strong>le</strong>ur projet, d’une<br />

formation création d’entreprise du réseau des CCI et d’un chèque<br />

de 750 euros. Ce concours est ouvert à tous <strong>le</strong>s porteurs<br />

de projets et à toutes <strong>le</strong>s entreprises de moins de 6 mois,<br />

exclusivement sur internet, entre <strong>le</strong> 15 avril et <strong>le</strong> 15 juin,<br />

sur <strong>le</strong>s sites www.creacc.com ou www.apce.com


RÉGION<br />

■ CCI International poursuit son développement<br />

et se dote d’une nouvel<strong>le</strong><br />

image. Confrontés à une conjoncture économique<br />

défavorab<strong>le</strong>, de plus en plus d’entreprises<br />

bretonnes recherchent à l’international<br />

de nouveaux relais de croissance.<br />

Dans ce contexte, CCI International a intensifié<br />

ses actions et son travail en réseau<br />

avec ses partenaires de l’Equipe de France<br />

de l’Export. En 2009, CCI International aura<br />

accompagné à l’export 1 140 entreprises<br />

bretonnes différentes, parmi <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s 111<br />

nouveaux exportateurs et 57 entreprises<br />

accompagnées au grand large, pays hors<br />

Europe et Maghreb. Les autres ont été accompagnées soit de<br />

manière individuel<strong>le</strong> (539) ou col<strong>le</strong>ctive (678). Pour accompagner<br />

sa dynamique de croissance, <strong>le</strong>s CCI dotent <strong>le</strong>ur réseau<br />

CCI International d’une nouvel<strong>le</strong> identité visuel<strong>le</strong>. Ce nouveau<br />

logo reprend l’abréviation anglo-saxonne “int’l” pour international,<br />

bien connue dans <strong>le</strong> monde de l’export, tout en marquant<br />

son identité française à travers <strong>le</strong> drapeau tricolore figuré par<br />

<strong>le</strong>s deux “I” de CCIINT’L.<br />

■ Rennes 1 lance sa fondation<br />

avec <strong>le</strong> soutien de représentants<br />

du monde économique<br />

breton. Après Rennes 2 et son<br />

Forum Convergences destiné à rapprocher<br />

<strong>le</strong>s étudiants du monde de<br />

l’entreprise, c’est au tour de Rennes<br />

1 de lancer sa Fondation avec la<br />

caution de 5 fondateurs issus du<br />

monde économique : Biotrial, Crédit<br />

Mutuel Arkéa, Orange, Triballat Noyal<br />

et Veolia Environnement Centre<br />

Ouest auxquels s’ajoute encore<br />

la Communauté d’Agglomération<br />

Rennes Métropo<strong>le</strong>. Présidée par<br />

Vincent Marcatté, directeur à Orange<br />

labs et président du pô<strong>le</strong> Images et<br />

Réseaux, el<strong>le</strong> est dotée d’un capital de<br />

départ de 2,1 millions d’euros (dont 600 000 euros apportés<br />

par la col<strong>le</strong>ctivité et 300 000 euros par chacune des 5 entreprises).<br />

Objectif Renforcer <strong>le</strong>s relations entre l’Université et <strong>le</strong>s<br />

entreprises en vue de favoriser l’innovation et <strong>le</strong> développement<br />

socio-économique à travers trois missions : valoriser une<br />

recherche de pointe, renforcer l’attractivité et la professionnalisation<br />

des formations et développer la politique d’internationalisation.<br />

L’Université Rennes 1 compte 23 300 étudiants et<br />

1 150 doctorants, emploie 3 300 personnes et délivre 10 000<br />

diplômes par an.<br />

Contact : 02 23 23 36 12<br />

ACTUALITÉS<br />

BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />

13


FOCUS<br />

ACTUALITÉS<br />

(LE MARCHÉ DES PÂTES À EMPORTER ET/OU À CONSOMMER<br />

CONNAÎT UN FORT DÉVELOPPEMENT DANS L’OUEST<br />

Pasta presto !<br />

Des matières premières peu onéreuses, peu de<br />

personnel et une rentabilité é<strong>le</strong>vée : estimé<br />

à plus de 50 millions d’euros par Xerfi,<br />

<strong>le</strong> marché des pâtes à emporter et/ou<br />

à consommer sur place est à la mode. En p<strong>le</strong>in<br />

dans la tendance street food, cette alternative<br />

aux sandwichs et autres burgers, en bol, cornet<br />

ou cup, rencontre un vrai succès avec,<br />

partout en <strong>Bretagne</strong>, de nombreuses enseignes<br />

qui poussent sur <strong>le</strong> macadam. Jusqu’à parfois<br />

se faire presque face ! De quoi encourager<br />

une nouvel<strong>le</strong> génération d’entrepreneurs <br />

Une chose est sûre : si <strong>le</strong>s pâtes<br />

n’en finissent pas de se dérou<strong>le</strong>r,<br />

<strong>le</strong> marché, lui, pourrait se contracter.<br />

Fin de l’American Cup <br />

Un marché al dente… venu des USA<br />

Avec des marges qui atteignent souvent 70 %, “c’est un concept qui a<br />

fait son apparition il y a trois ans, témoigne Yves Sassi, président de<br />

l’Observatoire de la franchise. Vu aux Etats-Unis, en Belgique et en<br />

Al<strong>le</strong>magne, il n’a pas tardé à débarquer dans l’Hexagone. Les consommateurs<br />

veu<strong>le</strong>nt changer de type de restauration”. Soit sortir des plats<br />

convenus du marché de la street food jusqu’alors tenu “entre <strong>le</strong>s dents”<br />

des traditionnels kebabs, sandwichs, crêpes ou hamburgers. Il semblait<br />

donc évident que ce nouveau concept qui allie proximité et rapidité<br />

trouve faci<strong>le</strong>ment sa clientè<strong>le</strong> : en 5 minutes, <strong>le</strong>s pâtes sont cuites, agrémentées<br />

de sauces (c’est toute la réussite de l’affaire !) et versées dans<br />

un cornet, cup ou box (selon <strong>le</strong>s enseignes) qui <strong>le</strong>s tient bien au chaud.<br />

Les étudiants et urbains actifs en raffo<strong>le</strong>nt. Pour l’heure, cinq grandes chaines<br />

se partagent <strong>le</strong> marché : Francesca, Mezzo di Pasta, Pastacosy,<br />

Mecca Pasta et Viagio en partenariat avec Panzani. La plupart de ces enseignes<br />

affichent l’objectif d’étendre <strong>le</strong>urs réseaux et d’ouvrir 10 à 15 restaurants<br />

par an. Pastacosy sert entre 800 et 1 000 repas par jour avec<br />

seu<strong>le</strong>ment six restaurants ! Sans oublier des petits nouveaux qui pointent<br />

<strong>le</strong> bout de <strong>le</strong>ur nez, comme Nooi. La concurrence fait rage. Bref ! Tout <strong>le</strong><br />

monde veut en croquer. “C’est un signe positif. Cela veut dire que <strong>le</strong> concept<br />

est éprouvé et qu’il fonctionne” juge Yves Sassi. Seu<strong>le</strong> ombre au tab<strong>le</strong>au :<br />

des emplacements plutôt onéreux dans <strong>le</strong>s grandes vil<strong>le</strong>s. La street food,<br />

de fait, ça se vend mieux à la sortie du métro qu’au fond d’une impasse.<br />

14<br />

BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010


Mezzo Di Pasta à Lorient et Lanester<br />

A toute vapeur !<br />

Une tendance à la standardisation et une nette attente pour <strong>le</strong>s<br />

remises en caisse ! Voilà ce qu’observe Richard Costa depuis qu’il<br />

a ouvert en mai 2006 un premier Mezzo Di Pasta en p<strong>le</strong>in centre<br />

de Lorient, “doublé” depuis la rentrée dernière d’un second<br />

point de vente directement implanté dans la ga<strong>le</strong>rie du Géant<br />

Casino de Lanester (soit au total 3 salariés temps p<strong>le</strong>in et 6<br />

temps partiel). “Qu’ils viennent de Strasbourg ou de Nantes, nos<br />

clients attendent qu’on <strong>le</strong>ur présente <strong>le</strong> même produit avec la<br />

même régularité dans sa préparation. C’est exactement ce<br />

qui fait <strong>le</strong> succès d’un Mac Donald’s ou d’un Quick. A côté de<br />

cela, comme nous avons tous <strong>le</strong>s mêmes process, quel<strong>le</strong> que<br />

soit l’enseigne que vous avez choisie en tant que franchisé, il<br />

faut toujours rester attractifs avec des promos, genre “1 plat<br />

acheté : <strong>le</strong> second à 3 euros. A Lanester, nous avons davantage<br />

une clientè<strong>le</strong> d’actifs que dans <strong>le</strong> centre de Lorient, et <strong>le</strong>s gens<br />

nous arrivent ticket restos en main.”<br />

Avec 250 000 à 300 000 euros d’investis par point de vente – “en<br />

fonction des travaux engagés” – Richard Costa souligne “un<br />

reversement mensuel de 4 % de son CA, auxquels s’ajoute<br />

encore 1 % dédié à la publicité qui nous profite directement, en<br />

affiches, PLV et communication plus large. Sous l’influence des<br />

médias, on assiste à un engouement pour ce type d’affaires et<br />

on voit beaucoup de gens vouloir <strong>le</strong>ur part de gâteau. Il va y avoir<br />

de la casse. C’est un métier qui nécessite investissements financiers<br />

mais aussi en personnel et en matériel. Rien que sur Lorient,<br />

nous servons 200 à 300 plats/jour !”<br />

Christophe Catoire de Viagio à Rennes<br />

Viagio à Rennes<br />

Mil<strong>le</strong> et une pâtes<br />

Un cadre moderne aux cou<strong>le</strong>urs claires et au mobilier tendance :<br />

“il faut du marketing, c’est indéniab<strong>le</strong>. A côté de nos différentes<br />

sauces, carbonara, bolognaise…, il faut aussi proposer LA sauce<br />

du moment : tartif<strong>le</strong>tte, Tajine… Pour toute cette réf<strong>le</strong>xion, je<br />

peux compter sur la force du groupe Bertrand qui détient bien<br />

d’autres franchises et qui a développé <strong>le</strong> concept Viagio avec<br />

Panzani pour fournisseur.” Février 2009 : Christophe Catoire, 42<br />

ans, dont une bonne vingtaine passée chez Mac Donald’s – “entre<br />

la Belgique et la <strong>Bretagne</strong>” – décide de prendre un virage<br />

ACTUALITÉS<br />

BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />

15


ACTUALITÉS<br />

ENTRETIEN AVEC EMMANUEL GUTH,<br />

DIRECTEUR GÉNÉRAL DE MEZZO DI PASTA<br />

DONT LE SIÈGE EST BASÉ À STRASBOURG<br />

2 à 3 ouvertures<br />

par mois<br />

professionnel. Ca sera <strong>le</strong>s pâtes. “Je voulais mon affaire et dans un secteur<br />

porteur qui allait émerger. C’est un concept d’avenir, pas encore arrivé<br />

à maturité.” Le déclic viendra d’une réunion d’informations donnée à la<br />

Faculté des Métiers de Ker Lann (35) où la directrice de Viagio présente<br />

son concept. “Ça faisait quelques années que je regardais <strong>le</strong>s choses se<br />

mettre en place.” Ticket d’entrée : 15 000 euros. “Pour l’emplacement,<br />

ou la marque <strong>le</strong> trouve pour vous, ou vous <strong>le</strong> trouvez. Dans mon cas, ce<br />

sont eux qui me l’ont trouvé mais <strong>le</strong> loyer est bien pour moi.” Emplacement<br />

de choix : en p<strong>le</strong>in dans <strong>le</strong> nouveau cœur culturel de Rennes, entre <strong>le</strong>s<br />

Champs Libres et un Liberté en p<strong>le</strong>ine réouverture. “Bon, on dit qu’il faut<br />

un an de recul pour juger des choses. Il est certain que <strong>le</strong>s travaux de la<br />

place ont trainé, donc <strong>le</strong>s premiers mois ont été un peu décevants. Mais<br />

depuis aout-septembre, on a trouvé notre rythme de croisière.” Ouverte<br />

de 11h à 21h, l’adresse où s’activent quatre autres personnes, reste<br />

ouverte jusque 22h30 <strong>le</strong> week-end “et même plus tard pour capter la clientè<strong>le</strong><br />

après <strong>le</strong>s concerts du Liberté.” Une élasticité qui rime avec diversité :<br />

pain (focaccia) toasté, salades et glaces maison ! “Et ne me demandez<br />

pas si en été <strong>le</strong>s gens mangent moins de pâtes qu’en hiver ! (rires) Estce<br />

qu’ils mangent moins de burgers De toute façon, notre groupe préfère<br />

se développer doucement mais sûrement”, conclut Christophe Catoire<br />

qui a intégré la commission Achat.<br />

16<br />

“Le concept est né en 2002 à Strasbourg et nous<br />

avons ouvert notre 1ère franchise à Nantes en 2004.<br />

Aujourd’hui, sur <strong>le</strong>s 109 établissements ouverts, 11<br />

sont situés en <strong>Bretagne</strong> 1 . Nous avons été <strong>le</strong>s premiers<br />

à développer ce concept de vente de pâtes en<br />

restauration rapide, à modéliser <strong>le</strong> concept de cuisine<br />

spectac<strong>le</strong> où <strong>le</strong>s clients voient en direct la cuisson de<br />

<strong>le</strong>urs pâtes. Dès l’origine, nous nous sommes portés<br />

sur <strong>le</strong> créneau du frais avec un fournisseur italien qui<br />

nous livre une fois par semaine. Le ticket moyen du<br />

repas est de 6,50 euros en province, 7,50 euros à<br />

Paris et notre cœur de cib<strong>le</strong> est <strong>le</strong> jeune actif.” Selon<br />

<strong>le</strong> dirigeant, l’emplacement mais éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> facteur<br />

climat sont essentiels à la réussite d’une franchise.<br />

Celui tempéré de la <strong>Bretagne</strong> apporte une va<strong>le</strong>ur<br />

ajoutée au produit et explique en partie <strong>le</strong> fort développement<br />

de Mezzo Di Pasta dans l’Ouest. Le droit<br />

d’entrée est de 25 000 euros. “Il faut compter 8 à 12<br />

mois entre <strong>le</strong>s premiers contacts et l’ouverture effective<br />

du magasin. Nous accompagnons <strong>le</strong> franchisé<br />

dans la négociation de son local et cela prend du<br />

temps. Le profil type est un homme de 40 ans à la<br />

recherche d’une reconversion sur un marché porteur<br />

et qui souvent n’est pas issu de la restauration.<br />

Depuis <strong>le</strong> lancement de nos franchises, nous n’avons<br />

connu aucun échec et nous ambitionnons un nombre<br />

total de 150 Mezzo Di Pasta à fin 2010.”<br />

BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />

1<br />

3 à Rennes, 3 à Brest, 1 à Saint-Brieuc, 1 à Vannes,<br />

1 à Lorient, 1 à Lanester et 1 à Quimper<br />

PastaCosy à Quimper<br />

Pâtes qui peinent<br />

à décol<strong>le</strong>r <br />

“Je suis en p<strong>le</strong>ine interrogation.<br />

Avec mon comptab<strong>le</strong>, on<br />

est bien d’accord : il faut absolument<br />

que j’augmente mon<br />

chiffre. Je réfléchis donc à la<br />

possibilité de livrer <strong>le</strong>s<br />

bureaux, voire au-delà… Car, pour <strong>le</strong> moment, je ne tiens pas du tout mon<br />

business plan.” Aïe ! Première arrête dans <strong>le</strong> marché de la pasta C’est<br />

en novembre 2009 qu’Henri Corlosquet, 52 ans, se lance lui aussi dans<br />

ce marché qu’il a découvert en tant que client tout d’abord. Passé par<br />

la restauration “pas rapide mais gastro”, l’homme a aussi travaillé en discothèques,<br />

pubs… avant de vendre des cadeaux-gadgets depuis sa cellu<strong>le</strong><br />

commercia<strong>le</strong> en p<strong>le</strong>in dans la ga<strong>le</strong>rie du Géant de Quimper-29. “Séduit<br />

par <strong>le</strong> concept, j’ai entrepris mes recherches sur <strong>le</strong> net avant de me rendre<br />

au Salon de la franchise où j’ai fait <strong>le</strong> tour des enseignes. C’est PastaCosy<br />

qui m’a <strong>le</strong> plus séduit. Pourquoi Notamment parce qu’ils fabriquent euxmêmes<br />

<strong>le</strong>urs sauces ! El<strong>le</strong>s ne sont pas industriel<strong>le</strong>s, ce qui <strong>le</strong>ur confère<br />

une typologie de goûts différente justement.” Chez PastaCosy, <strong>le</strong> franchisé<br />

ne verse pas de royalties après un ticket d’entrée à 21 000 euros,<br />

bénéficie de deux semaines en formation avec son cuisinier “où là<br />

encore j’ai été séduit par <strong>le</strong>urs desserts” et d’une semaine d’accompagnement<br />

lors de son ouverture. Notre entrepreneur s’est ainsi lancé sur<br />

58 m 2 . “Nous sommes trois avec une clientè<strong>le</strong> essentiel<strong>le</strong>ment composée<br />

d’actifs qui travail<strong>le</strong>nt dans <strong>le</strong>s bureaux. On ne voit pas vraiment <strong>le</strong>s<br />

étudiants : on reste un peu cher pour eux, même si on <strong>le</strong>ur propose une<br />

formu<strong>le</strong> à 5 euros, pâtes et boisson.” Alors, pourquoi ces premiers résultats<br />

décevants “A cause de mon loyer qui est cher. Ca fait 15 ans que<br />

je suis dans la ga<strong>le</strong>rie et je m’en sortais bien mieux avec cadeauxgadgets,<br />

c’est sûr.” D’où un élargissement de la carte : soupe quotidienne,<br />

sandwichs crousti ou froids et nouvel<strong>le</strong>s tartes salées : “il faut pouvoir<br />

répondre à la demande des personnes qui n’aiment pas forcément <strong>le</strong>s<br />

pâtes.”<br />

■ Serge Marshall


DOCAPOST, HOLDING DU GROUPE LA POSTE,<br />

REGROUPE UNE DIZAINE DE FILIALES SPÉCIALISÉES<br />

DANS LA GESTION DU DOCUMENT ET DU COURRIER<br />

Optimiser <strong>le</strong>s flux<br />

et réduire <strong>le</strong>s coûts<br />

Créée en 2007, Docapost accompagne <strong>le</strong>s entreprises et <strong>le</strong>s acteurs publics en <strong>le</strong>ur<br />

proposant des solutions sur mesure ou c<strong>le</strong>fs en main. Du conseil à la numérisation,<br />

en passant par l’échange de données sécurisées, l’éditique, l’impression à la<br />

demande, l’archivage et la gestion d’un service courrier, el<strong>le</strong> se positionne en<br />

opérateur global de service. El<strong>le</strong> <strong>le</strong>s aide ainsi à optimiser <strong>le</strong>urs coûts, à faire de la<br />

gestion documentaire et du courrier un <strong>le</strong>vier de développement et d’amélioration<br />

de <strong>le</strong>ur productivité.<br />

L’un de ses représentants en <strong>Bretagne</strong>, Philippe Lourgouilloux, nous la présente.<br />

“Le courrier, ce n’est pas mon job ! Je<br />

souhaite externaliser tout son traitement<br />

ou réviser l’organisation et <strong>le</strong>s moyens<br />

existants de manière à gagner en efficacité<br />

mais aussi en coût.” Ces paro<strong>le</strong>s<br />

rapportées par Philippe Lourgouilloux<br />

sont cel<strong>le</strong>s de ses clients qui, de plus en<br />

plus, font appel à son expertise pour<br />

optimiser <strong>le</strong>urs coûts de production.<br />

“L’audit de l’existant est un préalab<strong>le</strong> à<br />

tout déploiement de solution. Avec <strong>le</strong>s<br />

conseil<strong>le</strong>rs d’ISC, filia<strong>le</strong> de Docapost,<br />

nous menons chez nos clients des<br />

missions de diagnostic de la gestion du<br />

document et du courrier de manière à<br />

identifier <strong>le</strong>s potentiels d’amélioration.<br />

Libre à eux par la suite de faire appel ou<br />

non à nos autres filia<strong>le</strong>s pour <strong>le</strong>ur mise en<br />

œuvre.” ISC assure éga<strong>le</strong>ment l’accompagnement<br />

des projets d’entreprises à<br />

<strong>le</strong>urs différents stades (idée, concept,<br />

étude d’opportunité/faisabilité, cadrage,<br />

spécifications fonctionnel<strong>le</strong>s et techniques,<br />

cahiers des charges…) si ces<br />

projets concernent plus particulièrement<br />

<strong>le</strong>s grands comptes : industries, banques,<br />

assurances, ou encore <strong>le</strong> secteur public ;<br />

ils sont déjà 200 aujourd’hui en <strong>Bretagne</strong><br />

à être clients de Docapost. En un peu<br />

plus de deux ans, Docapost a doublé<br />

son chiffre d’affaires et a réalisé en 2009<br />

plus de 400 millions d’euros de CA pour<br />

un effectif consolidé de 4 600 personnes.<br />

Rationaliser et optimiser <strong>le</strong>s envois des<br />

courriers sortants, al<strong>le</strong>r vers une dématérialisation<br />

accrue et automatisée des flux<br />

entrants ou améliorer la gestion de<br />

la relation client sont <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s<br />

solutions proposées par Docapost et ses<br />

filia<strong>le</strong>s. “Extelia, spécialisée dans <strong>le</strong>s solutions<br />

d’externalisation, offre notamment<br />

aux établissements bancaires une gamme<br />

complète et unique de services innovants<br />

couvrant la totalité de la chaîne de<br />

paiements, de l’acquisition jusqu’à<br />

l’archivage en passant par la gestion des<br />

impayés. Autre exemp<strong>le</strong>, Seres, basée à<br />

Saint-Grégoire (35), est spécialisée dans<br />

la numérisation des documents et la mise<br />

à disposition de plates-formes de travail<br />

Philippe Lourgouilloux<br />

collaboratif. Mai<strong>le</strong>va intéresse<br />

plus particulièrement <strong>le</strong>s PME à<br />

l’occasion de la conception, l’envoi<br />

et l’optimisation de <strong>le</strong>urs<br />

mailings … Bref, nous accompagnons<br />

l’entreprise dans la mise<br />

en œuvre d’une gestion efficace<br />

de sa communication multicanal<br />

tout en tenant compte de son<br />

avancée technologique. Dans<br />

certains cas, <strong>le</strong>s dirigeants préfèrent<br />

nous confier l’évolution de <strong>le</strong>ur système<br />

informatique pour gérer l’ensemb<strong>le</strong> de<br />

<strong>le</strong>urs documents et <strong>le</strong>ur éviter ainsi une<br />

solution interne trop coûteuse. Dans<br />

d’autres, nous mettons à <strong>le</strong>ur disposition<br />

du personnel qui gère sur place tous <strong>le</strong>s<br />

courriers entrants et sortants. Un des<br />

derniers contrats que nous venons de<br />

remporter est la gestion du vote par<br />

internet à l’occasion des prochaines<br />

é<strong>le</strong>ctions consulaires qui auront lieu en<br />

fin d’année. 57 CCI nous font confiance.<br />

Nous apportons notre expertise aux<br />

hôpitaux dans <strong>le</strong> cadre de l’archivage et de<br />

la numérisation des dossiers médicaux<br />

de chaque patient.” La capacité de<br />

Docapost à proposer des solutions sur<br />

mesure permettant à tous types d’entreprise<br />

ou administrations d’optimiser ses<br />

processus métiers a aujourd’hui fait ses<br />

preuves… une aide bienvenue à l’heure de<br />

la crise et alors que la réduction des coûts<br />

est au centre des priorités.<br />

PUBLI-INFO<br />

Pour toute demande de diagnostic ou renseignement<br />

sur <strong>le</strong>s solutions Courrier du groupe La Poste,<br />

n’hésitez pas à composer <strong>le</strong> 36-34<br />

(0,34 euro TTC la minute à partir d’un téléphone fixe)


BRETAGNE VIANDES, FIÈRE D’ÊTRE UNE PME<br />

L’art de se décarcasser<br />

ENTREPRISES<br />

18<br />

Spécialiste du bœuf et du veau de haute qualité bouchère,<br />

<strong>Bretagne</strong> Viandes à Quimper est un cas à part à l’ouest,<br />

<strong>le</strong> seul de tail<strong>le</strong> moyenne entre <strong>le</strong>s géants Bigard<br />

ou Jean Rozé et la myriade de petits opérateurs.<br />

Avec, à la clé, des performances à l’export.<br />

C’est en 1986 que Denis Le Roy, professionnel du<br />

commerce de la viande, franchit <strong>le</strong> pas en créant Cornouail<strong>le</strong><br />

Viande sur <strong>le</strong> site de l’ancien abattoir de Quimper. Ils sont alors<br />

cinq à s’embarquer dans la fourniture aux bouchers de proximité.<br />

Ils seront 15 cinq ans plus tard pour y ajouter <strong>Bretagne</strong><br />

Viandes Restauration à destination cette fois des restaurateurs<br />

et col<strong>le</strong>ctivités. Quand, en 1998, ouvre <strong>le</strong> nouvel abattoir municipal<br />

de Quimper, Cornouail<strong>le</strong> Viandes fusionne avec Beyou, l’autre<br />

intervenant majeur de l’équipement, pour devenir <strong>Bretagne</strong><br />

Viandes Distribution avec un effectif de 70 personnes. Au retrait<br />

de la famil<strong>le</strong> Beyou en 2007, Denis Le Roy tient toutes <strong>le</strong>s<br />

manettes pour aboutir l’année dernière à la demande de la<br />

mairie de Quimper au rachat de l’abattoir municipal dont<br />

<strong>Bretagne</strong> Viandes assurait plus de 90 % de l’activité. Aujourd’hui,<br />

avec 135 personnes, l’entreprise abat et commercialise 550<br />

bovins et 300 veaux par semaine pour un CA de 55 millions<br />

BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />

d’euros, dont 13 à l’export. “Ces dernières années, nous avons<br />

investi 1 million d’euros par an pour nous développer et adapter<br />

l’outil. Cela ne sera plus nécessaire en 2010 à mon grand<br />

soulagement, raconte Denis Le Roy. Nous pouvons ainsi nous<br />

concentrer sur une valorisation encore meil<strong>le</strong>ure de nos produits.”<br />

La confiance et l’écoute<br />

Deux principes mènent la stratégie de l’entreprise : la confiance<br />

et l’écoute du marché. “Nous sommes capab<strong>le</strong>s de livrer tout<br />

point de vente deux fois par semaine jusqu’à l’axe Rennes-<br />

Nantes, c’est 50 % de notre chiffre. Le reste de l’hexagone en<br />

représente 25 %, à égalité avec l’export. Autant dire que la<br />

majeure partie de la vente se fait au téléphone avec des gens<br />

qu’on ne voit en moyenne que tous <strong>le</strong>s deux ans. Sans relation<br />

de confiance, pas de vente !” Travaillant au jour <strong>le</strong> jour une<br />

matière première vivante de conformation hétérogène par nature,<br />

<strong>Bretagne</strong> Viandes doit re<strong>le</strong>ver <strong>le</strong> défi d’une livraison homogène<br />

sur l’année. “Le savoir-faire et la connaissance du produit sont<br />

nos armes pour fidéliser nos clients, tout comme notre<br />

conscience de n’être en fait que <strong>le</strong> prolongement d’un é<strong>le</strong>vage<br />

breton de qualité. Nous ne touchons pas directement <strong>le</strong> grand<br />

public puisque nous n’avons pas de marques, mais c’est vers<br />

nous que tout <strong>le</strong> monde se retournerait en cas de problème sanitaire<br />

ou de qualité.” La crise de la vache fol<strong>le</strong> a laissé des traces<br />

dans toute la profession… une addition corsée par des tests obligatoires<br />

et la fin d’exploitation de certaines parties des carcasses,<br />

en France comme à l’étranger.<br />

Des goûts et des cou<strong>le</strong>urs<br />

“Aujourd’hui, on ne cherche pas obligatoirement à développer <strong>le</strong><br />

nombre de nos clients, mais plutôt à vendre plus à chacun en <strong>le</strong>ur<br />

proposant davantage de produits transformés et une réponse bien<br />

adaptée à <strong>le</strong>ur clientè<strong>le</strong>.” Pour la France, de la blanquette, du bourguignon,<br />

en lots prêts à cuisiner pour <strong>le</strong>s restaurateurs, des<br />

steaks hachés prêts à cuire pour <strong>le</strong>s col<strong>le</strong>ctivités, sont déjà une<br />

réalité chez <strong>Bretagne</strong> Viandes. “A l’export, nous voulons col<strong>le</strong>r<br />

toujours de plus près au goût des consommateurs, celui que nous<br />

réclament nos clients.” Ainsi pour l’Italie (45 % de l’exportation<br />

à el<strong>le</strong> seu<strong>le</strong> avec une quinzaine de gros acheteurs livrés toutes<br />

<strong>le</strong>s semaines), ce sera du jeune bovin à la chair la plus pa<strong>le</strong> possib<strong>le</strong>,<br />

tout comme en Grèce, Portugal, Al<strong>le</strong>magne ou Pays-Bas, <strong>le</strong>s<br />

autres marchés principaux, alors que <strong>le</strong> consommateur français<br />

demande une viande bien rouge d’animaux plus âgés.<br />

“Nous sommes une PME positionnée en régional, conclut Denis<br />

Le Roy, sans <strong>le</strong>s lourdeurs d’un grand groupe mais capab<strong>le</strong> de<br />

se projeter au loin par une ambition partagée. Un signe ne trompe<br />

pas : alors que dans nos métiers, il est très dur de recruter à cause<br />

d’une mauvaise image du travail en agroalimentaire, la personne<br />

qui entre chez nous y reste pour l’ambiance.”<br />

■ Yves Pouchard


SOTIRA 35, SOUS-TRAITANT DE CARROSSERIES<br />

EN MATÉRIAUX COMPOSITE<br />

De James Bond<br />

à Arnold Schwarzenegger<br />

Créée en 1998 à Saint-Méloir-des-Ondes, sur l’ancien site<br />

de Marie Surgelés, Sotira 35 emploie 140 personnes<br />

pour un CA 2010 prévisionnel de 12 millions d’euros.<br />

Aston Martin, Tesla, Mercédès, John Deere ou encore<br />

Barco comptent parmi ses principaux clients.<br />

ENTREPRISES<br />

Tesla et Barco en 2008<br />

Aston Martin, la prestigieuse marque anglaise, est à<br />

l’origine de la création de Sotira 35. A l’époque, <strong>le</strong> constructeur<br />

automobi<strong>le</strong> cherchait activement un sous-traitant industriel<br />

proche de son siège social basé à Gaydon au Royaume-Uni et<br />

spécialisé dans la fabrication de pièces de carrosserie en matériaux<br />

composite. “Notre capacité à livrer en huit heures de<br />

temps par camion-bateau et la précision de notre technologie,<br />

qui permet à un robot de projeter des fibres de carbone sur une<br />

pièce préalab<strong>le</strong>ment moulée, ont d’emblée séduit Aston Martin,<br />

explique Ronan Gallou, directeur de l’usine bretonne. Filia<strong>le</strong> du<br />

groupe Sora Composites (53) 1 , Sotira 35 est devenue, au fil du<br />

temps, spécialiste en production de pièces plastique renforcées<br />

de fibres de verre et de carbone, depuis la conception jusqu’au<br />

moulage et la mise en peinture. Avec Mercedes pour autre<br />

client et la fabrication d’une cabine complète en carbone pour<br />

camion 4x4 type forestier, <strong>le</strong>s petites séries et <strong>le</strong>s marchés de<br />

niche deviennent rapidement sa marque de fabrique. “Cinq fois<br />

plus léger qu’une cabine classique mais avec la même solidité,<br />

nous en produisons un millier par an.”<br />

D’autres éléments de carrosserie sont éga<strong>le</strong>ment fabriqués par<br />

Sotira. Comme l’habillage des ensi<strong>le</strong>uses ou des moissonneuses-batteuses<br />

de la marque américaine John Deere, “pour<br />

<strong>le</strong>quel on réalise toute la carrosserie d’un modè<strong>le</strong> design, jusqu’à<br />

1 500 pièces par an” ou <strong>le</strong> nez des tracteurs d’Agco, qui<br />

regroupe un grand nombre de marques du marché de l’équipement<br />

agrico<strong>le</strong>. “Ces marchés ont des durées de vie de 5 à 7 ans<br />

et nous envisageons de fabriquer d’autres pièces que la<br />

carrosserie.”<br />

Dès 2008, ce savoir-faire reconnu amène la société américaine<br />

Tesla Motors à confier aux Bretons la carrosserie de sa luxueuse<br />

Tesla, <strong>le</strong> nouveau roadster é<strong>le</strong>ctrique haut de gamme, “vendue<br />

100 000 dollars avant sa sortie à Arnold Schwarzenegger, Nico<strong>le</strong><br />

Kidman ou George Clooney. C’est un marché spot qui va durer<br />

3-4 ans jusqu’en 2012 et représente 25 % de notre CA. Sa<br />

carrosserie, entièrement en fibres de carbone, assure la légèreté<br />

de cette voiture dont 20 exemplaires sortent chaque semaine de<br />

notre usine”, poursuit Gil<strong>le</strong>s Gallou. En 2008, Sotira 35 s’est tournée<br />

vers d’autres secteurs d’activité et travail<strong>le</strong> aujourd’hui pour<br />

Barco, entreprise internationa<strong>le</strong> spécialisée dans <strong>le</strong>s vidéoprojecteurs.<br />

“Nous réalisons la structure complète en carbone qui<br />

sert de support géant pour des écrans d’image. Il fallait qu’el<strong>le</strong><br />

soit légère et résistante pour éviter tout risque de distorsion sous<br />

la cha<strong>le</strong>ur. Nous devrions en sortir 700 à 800 sur <strong>le</strong> 1er semestre.<br />

Début 2010, nous avons démarré la fabrication de l’Aston<br />

Martin Rapide, 10 véhicu<strong>le</strong>s/jour sortent actuel<strong>le</strong>ment mais il est<br />

diffici<strong>le</strong> d’anticiper la fluctuation des volumes car la crise est<br />

passée par là.”<br />

Pour assurer son avenir, Sotira dispose d’un centre de R&D 2<br />

constitué d’une équipe internationa<strong>le</strong> et pluridisciplinaire qui<br />

travail<strong>le</strong> sur la conception de nouveaux projets.<br />

“Beaucoup de ces projets concernent notre site du fait de notre<br />

spécialisation en composite de niche associée à une forte maind’œuvre.<br />

En ce moment, par exemp<strong>le</strong>, l’équipe développe des<br />

châssis en carbone, plus légers. Nous cherchons toujours à<br />

nous diversifier, tant en typologie de clientè<strong>le</strong> qu’en secteur<br />

d’activité. La croissance devrait être de retour en 2010.”<br />

■ Véronique Maignant<br />

1<br />

Sora Composites dispose de 4 sites de production en France<br />

2<br />

Cemcat (Centre d’Etudes des Matériaux Composites Avancés<br />

pour <strong>le</strong> Transport) basé à Changé en Mayenne, lieu du siège<br />

BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />

19


AUBAUD MENUISERIE, UNE ENTREPRISE FAMILIALE AVEC, À SA TÊTE, UNE JEUNE FEMME<br />

ENTREPRISES<br />

Isabel<strong>le</strong> Aubaud et son frère Christian ont prévu plus<br />

de 150 000 euros d’investissements en 2010<br />

Passionnée et<br />

déterminée<br />

Depuis 2004, année de reprise par <strong>le</strong>s enfants<br />

Isabel<strong>le</strong> et Christian, la menuiserie Aubaud a connu<br />

une forte croissance. Aujourd’hui, <strong>le</strong>s investissements<br />

se poursuivent et une réf<strong>le</strong>xion sur la structuration<br />

de l’entreprise est en cours.<br />

“Mon frère et moi-même avons intégré l’entreprise dans<br />

<strong>le</strong>s années 90, explique Isabel<strong>le</strong> Aubaud, la jeune dirigeante de<br />

39 ans. Cela s’est fait naturel<strong>le</strong>ment, Christian avait suivi une<br />

formation en bâtiment génie civil et moi des études en secrétariat<br />

de direction. Nous sommes cogérants, j’ai pris en charge l’administratif,<br />

<strong>le</strong> commercial ainsi que <strong>le</strong> bureau d’études. Mon<br />

frère est responsab<strong>le</strong> production. Nous assurons tous <strong>le</strong>s deux<br />

<strong>le</strong> suivi des chantiers et, depuis 2008, avec la crise, <strong>le</strong>s affaires<br />

étant plus dures, la présence sur <strong>le</strong> terrain auprès des clients est<br />

essentiel<strong>le</strong>.”<br />

L’entreprise, installée à Iffendic (35) depuis son origine, est<br />

spécialisée dans <strong>le</strong> travail du bois, du PVC et de l’aluminium pour<br />

la réalisation de menuiseries intérieures et extérieures, l’agencement<br />

de maisons ou bureaux et la pose de cloisons sèches.<br />

Ses clients vont du particulier aux professionnels établis sur <strong>le</strong><br />

22 et <strong>le</strong> 35. Cependant, l’essentiel de l’activité se fait via <strong>le</strong>s appels<br />

d’offres publics ou <strong>le</strong>s marchés avec<br />

architectes. “Depuis fin 2008, <strong>le</strong> retour<br />

positif des AO que nous traitons est<br />

beaucoup moins important, seu<strong>le</strong>ment<br />

10 % ! Vous imaginez la dépense de<br />

temps et d’énergie pour rien. Un particulier<br />

peut, lui, demander jusqu’à 6<br />

devis différents. A côté de cela, <strong>le</strong> poids<br />

administratif avec <strong>le</strong>s mises aux normes obligatoires ne cesse de<br />

croître.”<br />

Malgré cette surcharge de travail, une croissance rapide et un<br />

marché tendu avec des prix tirés vers <strong>le</strong> bas, la jeune femme,<br />

de tempérament positif, est déterminée à al<strong>le</strong>r de l’avant. Avec<br />

son frère, el<strong>le</strong> réfléchit à une redéfinition des postes pour optimiser<br />

<strong>le</strong>s compétences de chacun et, pourquoi pas, à un recrutement<br />

pour mieux structurer l’entreprise. “Comme tout <strong>le</strong><br />

monde, je connais des baisses de moral mais je redémarre<br />

assez vite. Avec mon frère, nous sommes complémentaires<br />

même si je ressens <strong>le</strong> besoin de redéfinir <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> de chacun. Ce<br />

qui me plait <strong>le</strong> plus c’est <strong>le</strong> suivi de chantier, <strong>le</strong> contact avec <strong>le</strong>s<br />

gens. J’ai appris <strong>le</strong> métier sur <strong>le</strong> tas et je suis passionnée par ce<br />

que je fais ! J’aime faire face aux difficultés.” Avec 16 personnes,<br />

l’effectif comme <strong>le</strong> CA de 1,45 million d’euros ont doublé<br />

depuis 2004.<br />

J’apprends tous <strong>le</strong>s jours<br />

“Ce qui me plaît <strong>le</strong> plus,<br />

c’est <strong>le</strong> suivi de chantier”<br />

Très présente dans son entreprise, Isabel<strong>le</strong> Aubaud est éga<strong>le</strong>ment<br />

très engagée à l’extérieur. El<strong>le</strong> est ainsi membre du CJD,<br />

du conseil d’administration de la Capeb, conseillère municipa<strong>le</strong><br />

au sein de sa commune et membre de l’union des commerçants.<br />

“J’apprends tous <strong>le</strong>s jours et ces échanges me permettent de<br />

progresser. Je n’ai pas d’enfants et ma maison jouxte l’entreprise,<br />

ce qui facilite grandement cette capacité à mener de front vie<br />

privée et vie professionnel<strong>le</strong>. De plus, je prends très peu de vacances<br />

car je culpabilise et à chaque retour je me sens obligée de<br />

travail<strong>le</strong>r deux fois plus. Durant la semaine, je passe l’essentiel<br />

de mon temps à l’extérieur et je rattrape <strong>le</strong> travail administratif<br />

accumulé, <strong>le</strong> samedi.” Cet emploi du<br />

temps bien rempli semb<strong>le</strong> lui réussir ainsi<br />

qu’à l’entreprise, puisque, cette année,<br />

plus de 150 000 euros d’investissements<br />

sont prévus. “Du fait de la crise, nous<br />

avons <strong>le</strong>vé <strong>le</strong> pied durant <strong>le</strong> précédent<br />

exercice, mais cette année, pour adapter<br />

nos menuiseries aux normes européennes,<br />

nous allons moderniser l’outil de fabrication et changer<br />

quelques machines. Nous prévoyons aussi des travaux d’aménagement<br />

dans <strong>le</strong>s bureaux, <strong>le</strong> remplacement de certains véhicu<strong>le</strong>s<br />

de chantier …c’est sans fin !”<br />

Les perspectives sont bonnes pour la menuiserie Aubaud dont<br />

certains chantiers sont prévus jusqu’en 2011 et 2012. “On signe<br />

et on s’adapte en faisant appel de temps à autre à des intérimaires<br />

ou à des sous-traitants. Nos chantiers vont de 1 500 à<br />

500 000 euros. Le CA devrait continuer à croître et l’effectif<br />

atteindre 20 personnes. Cependant, à ce stade et au vu du<br />

chemin parcouru, il nous faudra avoir bien structuré l’entreprise<br />

pour assurer sa pérennité”, conclut de manière très réaliste<br />

Isabel<strong>le</strong> Aubaud.<br />

■ Véronique Maignant<br />

20<br />

BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010


MDY MARBRESOL,<br />

MARBRIER AU SAVOIR-FAIRE D’EXCEPTION<br />

Du marbre dont on fait<br />

...<strong>le</strong>s paquebots<br />

Depuis son rachat en 2008 par <strong>le</strong> groupe MDY<br />

(Marbrerie des Yvelines), l’entreprise guidéloise Marbresol<br />

gagne des parts de marché dans <strong>le</strong> milieu du luxe.<br />

En 2009, el<strong>le</strong> a travaillé sur <strong>le</strong> hall d’accueil du paquebot<br />

de croisière Magnifica de la compagnie STX.<br />

ENTREPRISES<br />

Marbresol travail<strong>le</strong> depuis 50 ans comme marbrier haut<br />

de gamme. Rachetée par MDY en 2008 suite à un redressement<br />

judiciaire, l’entreprise s’est remise en ordre de marche. “Marbresol<br />

a toujours privilégié la qualité du travail à la quantité. El<strong>le</strong> bénéficie<br />

d’une très bel<strong>le</strong> image de marque”, souligne Marc Pitussi,<br />

directeur de Marbresol. L’entreprise, implantée à Guidel (56), doit<br />

répondre aux très hautes exigences de certains de ses clients.<br />

“Dénicher des plaques de marbre aux veines parfaites, peu de<br />

marbriers savent <strong>le</strong> faire. Nous ne sommes que trois entreprises<br />

françaises sur ce créneau. Nos deux concurrents sont basés à<br />

Nantes et Paris.”<br />

Paquebots de croisière, boutiques Chanel et Dior<br />

Depuis quelques années, l’entreprise séduit <strong>le</strong>s paquebots de<br />

croisière. En 2009, el<strong>le</strong> a décroché un très gros marché, lié à<br />

l’agencement du hall d’accueil du paquebot MSC Magnifica<br />

(fabriqué par STX à Saint-Nazaire) et à l’habillage de ses spas.<br />

“On a commencé fin juil<strong>le</strong>t et on a terminé en novembre ! Les<br />

exigences étaient très hautes. Nous sommes allés chercher <strong>le</strong><br />

marbre directement où il est produit, en Italie, avec <strong>le</strong>s architectes”,<br />

précise Marc Pitussi. Grâce à ce chantier de 450 000<br />

euros (quatrième du genre pour l’entreprise), MDY Marbresol a<br />

pu atteindre un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros en 2009.<br />

L’entreprise rêve à présent de renouve<strong>le</strong>r l’expérience en 2010.<br />

El<strong>le</strong> attend d’ail<strong>le</strong>urs une réponse pour un chantier d’aussi<br />

grande importance, sur un paquebot…<br />

Mais <strong>le</strong> domaine du luxe, ce n’est pas nouveau pour MDY<br />

Marbresol. La PME travail<strong>le</strong> aussi pour Chanel et Dior. Les<br />

prestigieuses marques ont en effet acheté chez Marbresol un<br />

produit blanc à base de poudre de marbre pour <strong>le</strong> faire poser<br />

sur <strong>le</strong>s sols de toutes <strong>le</strong>urs boutiques. Marbresol est aussi<br />

reconnue dans <strong>le</strong> milieu des hôtels de luxe parisiens, comme<br />

<strong>le</strong> Plaza Athénée ou <strong>le</strong> Madarin Hôtel, deux enseignes qui ont<br />

choisi MDY pour <strong>le</strong> marbre de <strong>le</strong>urs sal<strong>le</strong>s de bains. Marbresol<br />

travail<strong>le</strong> actuel<strong>le</strong>ment sur un chantier en Ouzbékistan, celui du<br />

palais présidentiel, comprenant 200 m 2 de marbre, murs et<br />

plafonds compris ! “Ce chantier, nous l’avons obtenu grâce à<br />

un architecte qui nous a repérés au Salon Maison et Objets”,<br />

tient à souligner Marc Pitussi.<br />

Marbre et carrelage pour séduire tous <strong>le</strong>s clients<br />

MDY Marbresol n’a pas pour autant vocation à se spécialiser sur<br />

<strong>le</strong>s gros marchés luxueux. “Pas question de dépasser <strong>le</strong>s 500 000<br />

euros pour un gros marché. Nous sommes une PME de 16<br />

personnes, avec certes un bureau d’études de six personnes,<br />

mais il ne faut pas être trop gourmand”, confie Marc Pitussi. MDY<br />

Marbresol compte bien continuer à honorer ses commandes de<br />

particuliers. D’autant qu’el<strong>le</strong> propose, contrairement à ses<br />

concurrents, la possibilité de mélanger marbre et carrelage. Un<br />

bon point quand on sait que <strong>le</strong> prix pour faire poser du marbre<br />

dans une sal<strong>le</strong> de bains démarre à 15 000 euros, alors qu’avec<br />

un mélange carrelage et marbre on divise d’emblée la facture<br />

par deux. “Tous nos clients ne sont pas riches ! On fait beaucoup<br />

de rénovations de sal<strong>le</strong>s de bains pour des seniors qui ont envie<br />

de produits de qualité…”, note Marc Pitussi.<br />

Marbresol envisage donc de continuer ainsi, sans nouvel<strong>le</strong>s<br />

embauches, tout en s’accordant une ou deux grosses commandes<br />

annuel<strong>le</strong>s. Avec un souci de tail<strong>le</strong> pour Marc Pitussi : <strong>le</strong> vieillissement<br />

des salariés et l’absence de formation de marbrier.<br />

“Nous allons devoir remplacer des départs en retraite, mais<br />

avant cela il faut commencer à former des jeunes sur <strong>le</strong> tas ! C’est<br />

un métier extraordinaire, à condition de n’avoir peur ni de la poussière,<br />

ni de travail<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s pieds dans l’eau !”<br />

■ Charlotte Viart<br />

BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />

21


DOSSIER<br />

Les achats à l’aune de la crise<br />

Tout remettre à plat<br />

CES ENTREPRISES TÉMOIGNENT :<br />

• Ambalia Cornouail<strong>le</strong> (Quimper)<br />

• Ame Haslé (Me<strong>le</strong>sse)<br />

• Canon <strong>Bretagne</strong> (Liffré)<br />

• Cloitre imprimeurs (Brest)<br />

• Delphi (St aubin du Cormier)<br />

• Icare (Morlaix)<br />

• Lequertier (St-Jouan-des-Guérets)<br />

• Norcis conseil (Gevezé)<br />

• Romi (Rennes)<br />

• Scarmor (Landerneau)<br />

• Traiteur de Paris (La Guerche de <strong>Bretagne</strong>)<br />

22


Quand son activité baisse, faut-il acheter<br />

moins ou mieux La crise est l’occasion<br />

de repenser son organisation, d’imaginer<br />

d’autres modes de gestion, en externalisant<br />

et en mutualisant certaines fonctions,<br />

de mettre en place d’autres relations<br />

avec des fournisseurs qui sont aussi<br />

des partenaires de la performance.<br />

Couper dans <strong>le</strong>s budgets, ou mieux s’organiser Alors que<br />

la crise perdure, la nécessité de mieux gérer ses achats est d’actualité<br />

dans toutes <strong>le</strong>s entreprises.<br />

Prenons <strong>le</strong> groupe Eric Lequertier à Saint-Jouan-des-Guérets (35).<br />

Spécialisé dans la conception, la création paysagère, l’entretien de<br />

jardin, la piscine et <strong>le</strong> service à la personne, il emploie actuel<strong>le</strong>ment<br />

52 salariés et son chiffre d’affaires a doublé en quatre ans pour<br />

atteindre 3,4 millions d’euros. Chaque service est responsab<strong>le</strong> de ses<br />

achats, en dehors des frais généraux confiés à une centra<strong>le</strong> d’achats,<br />

PME centra<strong>le</strong>. La procédure prévoit une validation par la direction et<br />

l’intervention de la responsab<strong>le</strong> qualité et du bureau d’études. “Nous<br />

nous posons actuel<strong>le</strong>ment la question de la structuration de la fonction<br />

achats pour une gestion plus rigoureuse, qui s’inscrit dans une<br />

démarche de progrès”, déclare <strong>le</strong> dirigeant.<br />

De bonnes pratiques illustrées aussi par Traiteur de Paris (La Guerche<br />

de <strong>Bretagne</strong> -35), qui emploie 350 personnes pour la fabrication de<br />

produits surgelés pour la restauration et réalise un chiffre d’affaires de<br />

35 millions d’euros. Comme <strong>le</strong> développe Denis Pinault : “L’entreprise<br />

participe au groupement d’achats “Maîtres salaisonniers” pour un<br />

tiers des achats (carton, lait). En interne, deux salariés suivent <strong>le</strong>s<br />

prescriptions de cahiers des charges déterminés avec <strong>le</strong> service R&D.<br />

Les frais généraux sont déc<strong>le</strong>nchés par la direction (maintenance) ou<br />

<strong>le</strong>s ressources humaines (formation). Le point essentiel est la forte<br />

communication entre <strong>le</strong>s acheteurs et <strong>le</strong> service R&D”.<br />

D’amont en aval<br />

Canon <strong>Bretagne</strong> a, de longue date, organisé sa fonction achats, mais<br />

fait évoluer régulièrement ses critères de choix. A Liffré, <strong>le</strong>s dépenses<br />

<strong>le</strong>s plus importantes concernent <strong>le</strong>s achats de pièces pour la produc-<br />

BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />

23


DOSSIER<br />

Chez Romi (recyclage de tous types de déchets),<br />

chaque chef d’agence reçoit <strong>le</strong>s prix de vente<br />

pour se positionner sur <strong>le</strong>s achats<br />

nous ramène aux fondamentaux, la<br />

marge de manœuvres est réduite, on va<br />

à l’essentiel, quitte à retarder certains<br />

achats non prioritaires”, explique Sylvie<br />

Daniel, responsab<strong>le</strong> achats. “La fonction<br />

est très généraliste, de la fourniture<br />

de bureau au contrat de maintenance<br />

des simulateurs de vol. Les cahiers des<br />

charges permettent d’aboutir au bon<br />

produit, car ils sont rédigés en collaboration<br />

avec <strong>le</strong> service utilisateur. Les<br />

veil<strong>le</strong>s, technique, rég<strong>le</strong>mentaire mais<br />

aussi socia<strong>le</strong>, sont très intenses. La<br />

notion de qualité prend de plus en plus<br />

en compte <strong>le</strong>s conditions d’utilisation en<br />

interne”. Bref, un achat, “c’est un<br />

ensemb<strong>le</strong> de contraintes à valider. Le<br />

partenariat est un des révélateurs de la<br />

crise, il ne faut pas mettre <strong>le</strong> fournisseur<br />

sous pression au risque qu’il disparaisse”…<br />

On y reviendra.<br />

24<br />

tion, des commandes très dispersées, allant de 10 éléments à<br />

70 ou 80 000 pièces par mois. Depuis quelques années, la firme<br />

a mis en avant une politique d’achats “verts”. “Avant d’être<br />

homologué, un fournisseur doit ainsi satisfaire à des exigences<br />

proches de la norme Iso 14001, explique Patrick Ménard, directeur<br />

adjoint des achats. Il doit avoir mis en place un système<br />

de management environnemental, auquel s’ajoute, depuis trois<br />

ans, la gestion des substances (dont <strong>le</strong>s substances interdites<br />

par l’Europe). S’il répond à ces conditions, <strong>le</strong> candidat reçoit de<br />

Canon Japon un “Green Procurement” valab<strong>le</strong> deux ans.<br />

L’entreprise doit faire preuve de motivation, mais el<strong>le</strong> peut valoriser<br />

cette démarche auprès d’autres prospects”, reconnaît<br />

Patrick Ménard, qui justifie aussi <strong>le</strong> recrutement mondial de ses<br />

fournisseurs. “Pour nous,<br />

l’homologation est un investissement,<br />

surtout pour <strong>le</strong>s<br />

pièces stratégiques. Le CO2<br />

n’est pas <strong>le</strong> seul critère quand<br />

on sait que <strong>le</strong>s tensions sur<br />

<strong>le</strong>s approvisionnements peuvent<br />

provoquer des variations<br />

de délai de 30 à 40 semaines et que <strong>le</strong>s hausses sur <strong>le</strong>s cours<br />

de certaines matières sont diffici<strong>le</strong>ment maîtrisab<strong>le</strong>s. La veil<strong>le</strong><br />

est permanente pour trouver des substituts sans remettre en<br />

cause la qualité, mais la démarche a ses limites”.<br />

Des limites que reconnaît aussi Romi, à Rennes. “Le cours des<br />

métaux varie deux fois par jour, <strong>le</strong> carton au moins une fois par<br />

mois et la tonne de ferrail<strong>le</strong>, cotée aux environs de 200 euros,<br />

a augmenté de 75 euros entre mars et avril. La crise a eu un très<br />

gros impact, <strong>le</strong> chiffre d’affaires a baissé de 43 % sur <strong>le</strong>s métaux<br />

qui, en trois mois, sont passés de 380 à 70 euros la tonne”, souligne<br />

Didier Monnier, <strong>le</strong> dirigeant de ce groupe de 95 salariés,<br />

spécialisé dans <strong>le</strong> recyclage de tous types de déchets (sauf dangereux).<br />

“Les achats sont éclatés, chaque chef d’agence reçoit<br />

<strong>le</strong>s prix de vente pour se positionner sur ses achats. On ne peut<br />

ni se prémunir ni faire de stock. A la moindre tension, <strong>le</strong> marché<br />

peut se retourner car la ressource n’est pas réactive”.<br />

Sur un autre registre, c’est aussi la position d’Icare, filia<strong>le</strong> de<br />

Brit Air à Morlaix, chargée de la formation des pilotes : “La crise<br />

BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />

Une fonction plus que jamais stratégique<br />

“...pour maintenir la marge,<br />

la seu<strong>le</strong> solution est de mieux acheter...”<br />

“Les entreprises prennent de plus en plus conscience que <strong>le</strong>s<br />

achats sont une fonction stratégique car ils conditionnent la<br />

vente, explique Francis Guilbaud de Norcis Conseil à Gévezé<br />

(35). Il y a encore des progrès à faire dans l’industrie pour qu’el<strong>le</strong><br />

se mette à niveau de la grande distribution : un seul responsab<strong>le</strong><br />

de tous <strong>le</strong>s achats, du stylo à la machine-outil ou la<br />

prestation d’intérim, de communication ou de formation, c’està-dire<br />

tout ce qui se négocie. Pour éviter <strong>le</strong> “sentimentalisme<br />

du produit”, il faut des négociateurs, pas des spécialistes du<br />

produit. Ce n’est pas une charge de plus : <strong>le</strong> responsab<strong>le</strong> des<br />

achats s’autofinance largement par <strong>le</strong>s économies qu’il génère”.<br />

Et de souligner : “pour maintenir<br />

la marge, la seu<strong>le</strong> solution<br />

est de mieux acheter,<br />

notamment en externalisant<br />

la fonction sur <strong>le</strong>s achats nonstratégiques”.<br />

Ce que proposent, par exemp<strong>le</strong>,<br />

Immergence Achats à<br />

Rennes ou PME Centra<strong>le</strong> à Lyon. Centra<strong>le</strong> de référencement,<br />

Immergence Achats prend en charge, pour ses 500 adhérents<br />

bretons, industriels et indépendants, <strong>le</strong>s frais généraux<br />

non stratégiques (la courbe A des diagrammes de Pareto) :<br />

entretien des portes automatiques, achats de vêtements de travail,<br />

analyses microbiologiques, etc, précise Joël Hadjimanolis,<br />

consultant. C’est un gain d’argent (20 % en moyenne) et de<br />

temps qui permettent à l’entreprise adhérente de se consacrer<br />

à son coeur de métier tout en bénéficiant des prix du marché<br />

dans <strong>le</strong> cadre de contrats sécurisés.”<br />

PME Centra<strong>le</strong> a été créée à Lyon en 2002 pour répondre à la<br />

demande d’indépendants du BTP qui souhaitaient mutualiser<br />

<strong>le</strong>urs achats. Aujourd’hui, la centra<strong>le</strong> compte 1 700 entreprises<br />

sur toute la France et intervient sur <strong>le</strong>s achats non stratégiques<br />

pour un montant d’achats de 30 millions d’euros (en<br />

2009). La négociation est confiée à un groupe d’acheteurs,<br />

membres des entreprises adhérentes, ce qui garantit à la fois<br />

la qualité de l’achat et la connaissance du marché et des<br />

Suite page 26


Scarmor approvisionne<br />

38 centres E. Lec<strong>le</strong>rc<br />

LA SCARMOR À LANDERNEAU (29)<br />

Priorité aux<br />

productions régiona<strong>le</strong>s<br />

Centra<strong>le</strong> d’achat du groupe<br />

Lec<strong>le</strong>rc, la Scarmor approvisionne 38 centres<br />

E. Lec<strong>le</strong>rc des départements du<br />

Finistère, des Côtes d’Armor et du<br />

Morbihan. Depuis plus de 30 ans, el<strong>le</strong> a<br />

tissé des liens étroits avec <strong>le</strong>s PME régiona<strong>le</strong>s<br />

et fait partie des membres fondateurs<br />

de “Produit en <strong>Bretagne</strong>”. “Nous<br />

avons toujours voulu promouvoir <strong>le</strong> savoirfaire<br />

de nos entreprises et favoriser la<br />

création d’emplois dans la région”, souligne<br />

Michel Jestin, adjoint de direction.<br />

Une profession de foi qui a connu<br />

l’épreuve du feu lors des quasi-émeutes<br />

de novembre 2008 au cours desquel<strong>le</strong>s<br />

des producteurs ont mis à sac l’entrepôt.<br />

“Pourtant, une grande partie des achats<br />

passe par <strong>le</strong> marché au cadran donc<br />

échappe aux négociations individuel<strong>le</strong>s.<br />

De même, nous menons un travail de fond<br />

avec <strong>le</strong>s producteurs en soutenant <strong>le</strong>s<br />

marques Cochon de <strong>Bretagne</strong> ou Lait de<br />

<strong>Bretagne</strong>. Nous avons aussi reçu un prix<br />

de la FEEF (Fédération des entreprises et<br />

entrepreneurs de France) pour notre soutien<br />

à la bière Britt. Les produits “Marque<br />

repère” sont confiés à 90 % à des producteurs<br />

locaux que l’on accompagne dans la<br />

définition de la composition du produit, la<br />

démarche de qualité et <strong>le</strong> packaging. Nous<br />

nouons avec eux des relations durab<strong>le</strong>s car<br />

<strong>le</strong> zapping ne permet pas de fidéliser <strong>le</strong>s<br />

clients qui ont besoin de retrouver <strong>le</strong>urs<br />

produits préférés en rayon. Notre filia<strong>le</strong><br />

Logi<strong>le</strong>c apporte aussi une aide logistique<br />

aux petites productions qui veu<strong>le</strong>nt étendre<br />

<strong>le</strong>ur zone de chalandise, par la massification<br />

et l’organisation de groupagesdégroupages<br />

par bassin et par région”.<br />

BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />

25


DOSSIER<br />

Photo : Franck Betermin<br />

L’HÔPITAL DE BREST<br />

Entamer une vraie négociation<br />

Pour Jean Urvois, directeur des<br />

services économiques à l’hôpital de<br />

Brest, “la réforme du code des marchés<br />

public, assouplie depuis 2009 avec l’instauration<br />

du Mapa (marché à procédure<br />

assouplie), favorise une vraie négociation<br />

avec <strong>le</strong>s fournisseurs”. Un aménagement<br />

bienvenu pour <strong>le</strong> responsab<strong>le</strong> des<br />

“achats généraux” d’une structure qui<br />

regroupe sept établissements soit 2 000<br />

lits et génère environ 100 millions d’euros<br />

d’achats chaque année : médicaments<br />

et dispositifs médicaux (confiés<br />

à une équipe pilotée par une pharmacienne),<br />

équipements médicaux et travaux<br />

(une dizaine d’acheteurs), achats<br />

généraux avec des postes comme l’alimentation<br />

(5 millions d’euros), <strong>le</strong> transport<br />

par hélicoptère (900 000 euros par<br />

an), <strong>le</strong>s ambulanciers, <strong>le</strong>s produits d’entretien,<br />

la col<strong>le</strong>cte de déchets, <strong>le</strong>s réactifs<br />

de laboratoire… Les 50 plus gros<br />

établissements français se sont regroupés<br />

au sein de l’UNIHA à Lyon pour certains<br />

achats comme <strong>le</strong>s vêtements<br />

professionnels, <strong>le</strong> linge… “en ayant toujours<br />

recours au marché local pour certaines<br />

denrées comme <strong>le</strong> pain (200 000<br />

euros par an). Nous effectuons un gros<br />

travail d’anticipation et de planification,<br />

mais il peut y avoir des demandes nouvel<strong>le</strong>s<br />

sur des besoins techniques. Par<br />

exemp<strong>le</strong>, il a fallu acheter en 15 jours<br />

<strong>le</strong>s contenants pour poches de sang que<br />

l’EFS a décidé de ne plus livrer. Nous<br />

sommes sur un plan de retour à l’équilibre,<br />

donc on commence par réduire <strong>le</strong><br />

nombre de lits, mais je travail<strong>le</strong> aussi à la<br />

réorganisation de certains services.<br />

L’achat n’est jamais déconnecté de la<br />

logistique. J’agis sur tous <strong>le</strong>s <strong>le</strong>viers.”<br />

produits. “Nous contribuons à la réf<strong>le</strong>xion et à l’organisation de<br />

la fonction en interne”, explique Gaëtan de Sainte-Marie, <strong>le</strong> dirigeant.<br />

“La mode est aux économies mais nous veillons à garder<br />

une relation équilibrée et durab<strong>le</strong> avec <strong>le</strong>s fournisseurs, dont<br />

on aura <strong>le</strong>s bénéfices à la sortie de la crise. A la demande de<br />

nos adhérents, nous avons lancé la réf<strong>le</strong>xion sur <strong>le</strong>s achats écoresponsab<strong>le</strong>s”.<br />

Mutualisation à tous <strong>le</strong>s étages<br />

Au fil des témoignages, s’impose ainsi la notion de mutualisation.<br />

Chez Cloître, imprimeur à Brest, “la responsab<strong>le</strong> des<br />

achats, du suivi des contrats et de l’approvisionnement, travail<strong>le</strong><br />

en lien avec la direction. L’imprimerie participe au niveau national<br />

à Impriclub, à la fois groupement d’achats et club de<br />

réf<strong>le</strong>xion qui regroupe une quarantaine d’imprimeurs en France.<br />

Une fois par an, ses membres étudient <strong>le</strong>s contrats, qui représentent<br />

95 % de nos achats de papier, d’encre, de plaques et<br />

de matériel, explique Alain Cloître. Première mondia<strong>le</strong> : cette<br />

organisation nous a permis d’obtenir de meil<strong>le</strong>ures conditions<br />

d’un fournisseur japonais plutôt que du <strong>le</strong>ader al<strong>le</strong>mand pour<br />

l’achat de 120 groupes d’impression. Notre politique d’achat tient<br />

aussi compte de notre position géographique et a intégré toute<br />

la chaîne graphique pour répondre en qualité et en délais à nos<br />

clients. Nous avons confié la gestion des frais généraux à une<br />

société extérieure qui se paie sur <strong>le</strong>s économies qu’el<strong>le</strong> nous<br />

fait réaliser. La crise nous pousse bien sûr à nous poser la<br />

question de la pertinence de certains achats. Membre du Club<br />

développement durab<strong>le</strong> du Finistère et de Produit en <strong>Bretagne</strong>,<br />

nous menons aussi la réf<strong>le</strong>xion pour acheter “durab<strong>le</strong>ment”.<br />

A Quimper, Ambalia Cornouail<strong>le</strong> est un prestataire de services<br />

spécialisé dans la conception, la réalisation et la distribution<br />

d’emballages alimentaires pour <strong>le</strong>s métiers de bouche, la RHF<br />

et <strong>le</strong>s col<strong>le</strong>ctivités : “La demande d’un emballage assurant<br />

mise en va<strong>le</strong>ur et protection est cel<strong>le</strong> d’un service, son prix en<br />

tient compte, indique Hubert Gauthier. Pour s’approvisionner,<br />

<strong>le</strong> prestataire se tourne à 80 % vers des fournisseurs français,<br />

européens à 15 % et choisit l’Asie pour 5 % de ses achats,<br />

“surtout des artic<strong>le</strong>s banalisés retenus par nos<br />

clients <strong>le</strong>s plus touchés par la crise”. Au sein<br />

d’un réseau national de dix membres,<br />

Ambalia Cornouail<strong>le</strong><br />

réalise “un volume<br />

L’imprimerie Cloître est membre d’Impriclub,<br />

groupement d’achats et club de réf<strong>le</strong>xion<br />

regroupant une quarantaine d’imprimeurs<br />

26<br />

BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010


d’achats minimum de 60 à 80%”. Son dirigeant<br />

participe aux rencontres avec <strong>le</strong>s fournisseurs “trois<br />

ou quatre fois par an. Il n’y a pas de cahier des charges.<br />

C’est l’expérience qui nous guide car nos<br />

achats sont trop éclatés. En dehors de Brest, qui a<br />

besoin de sac à crêpes ”<br />

Une seu<strong>le</strong> porte ouverte<br />

Autéo réunit l’ensemb<strong>le</strong> des acteurs<br />

de la filière véhicu<strong>le</strong>s du Grand Ouest :<br />

constructeurs, équipementiers,<br />

fournisseurs, universitaires et partenaires<br />

du Grand Ouest, dont 880 entreprises<br />

Certaines entreprises ont aussi choisi de mutualiser<br />

<strong>le</strong>ur réf<strong>le</strong>xion. C’est <strong>le</strong> cas des membres du Club<br />

Achats 35 1 animé par Denis Michel. “Nos travaux<br />

portent d’abord sur <strong>le</strong> coeur de métier, en lien<br />

avec <strong>le</strong>s services, en remontant <strong>le</strong> plus possib<strong>le</strong> en<br />

amont de la conception du produit pour garder une<br />

marge de négociation. L’expertise technique est<br />

nécessaire mais ne doit pas piloter <strong>le</strong>s achats.<br />

L’acheteur doit récolter <strong>le</strong>s informations commercia<strong>le</strong>s<br />

et <strong>le</strong>s spécificités techniques ( qualité, normes,<br />

contrô<strong>le</strong>, conditionnement, délais...) pour<br />

al<strong>le</strong>r chercher <strong>le</strong> produit qui correspond aux<br />

besoins. C’est grâce à sa curiosité technique que<br />

l’acheteur va gagner de l’argent.”<br />

Auteo réunit entre autres des sous-traitants de<br />

l’automobi<strong>le</strong>. “L’achat est un des <strong>le</strong>viers de la performance<br />

et <strong>le</strong> prix n’est pas <strong>le</strong> seul critère.<br />

L’acheteur responsab<strong>le</strong> intègre tous <strong>le</strong>s postes :<br />

recherche du partenaire, logistique, coût de la<br />

non-qualité pour obtenir <strong>le</strong> coût d’achat, reprend<br />

Xavier Médard. La crise met en exergue la nécessité<br />

de faire la “chasse au gaspi”, ce que <strong>le</strong>s Anglosaxons,<br />

s’inspirant de concepts japonais, nomment<br />

<strong>le</strong> “<strong>le</strong>an-manufacturing. Travail<strong>le</strong>r ensemb<strong>le</strong> à<br />

l’amélioration du processus fournisseur-client, c’est<br />

un pied de nez à la délocalisation. L’équilibre de la<br />

relation peut résoudre des difficultés, par la communication<br />

avec <strong>le</strong> fournisseur. On a tout intérêt à<br />

permettre à son fournisseur de gagner de l’argent si l’on veut<br />

qu’il se maintienne dans <strong>le</strong> marché mais en étant attentif et en<br />

suggérant des améliorations dans <strong>le</strong> process”.<br />

Ce qu’applique François Constant, directeur achat chez Delphi<br />

à Saint-Aubin-du-Cormier. Filia<strong>le</strong> d’une société américaine<br />

fabricant des cartes é<strong>le</strong>ctroniques pour <strong>le</strong>s éléments de sécurité<br />

dans <strong>le</strong>s voitures, el<strong>le</strong> dispose d’un service achats de huit<br />

salariés, dont quatre “acheteurs projets”. “Ceux-ci sé<strong>le</strong>ctionnent<br />

à partir d’un cahier des charges des fournisseurs qu’ils accompagnent<br />

jusqu’à la réalisation de l’équipement nécessaire pour<br />

la production en série : un travail en amont avec <strong>le</strong> bureau<br />

d’études et développement. Ma pratique est d’établir un par-<br />

BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />

27


DOSSIER<br />

AME HASLÉ À MELESSE (35)<br />

Le partenariat, un credo<br />

Au départ de l’Il<strong>le</strong>-et-Vilaine, Ame Haslé négocie 30 000<br />

tonnes de fruits et légumes et 2 500 tonnes de marée chaque<br />

année. Son équipe de six acheteurs spécialisés a un credo : <strong>le</strong><br />

partenariat. Celui-ci s’exprime depuis 25 ans avec un producteur<br />

espagnol pour <strong>le</strong>s oranges “Minou” : “Avec la crise, alors que <strong>le</strong>s<br />

produits basiques ont stagné, la marque a vu ses ventes<br />

augmenter en volume de 12 à 15 %”, souligne Jean-Michel Urien,<br />

acheteur. Dans la région, <strong>le</strong> négociant s’est rapproché de Terres de<br />

Saint-Malo : “Le cahier des charges met en avant la culture raisonnée<br />

et assure à la coopérative de nouveaux débouchés. C’est une<br />

Le bureau Achats de Ame Haslé<br />

démarche qui par<strong>le</strong> au consommateur ”. Pour massifier davantage<br />

<strong>le</strong>s volumes, Ame Haslé a rejoint <strong>le</strong> groupement Creno, une cinquantaine de grossistes indépendants qui, chacun dans <strong>le</strong>ur<br />

région, ont noué avec <strong>le</strong>s fournisseurs des liens dont profite l’ensemb<strong>le</strong> du groupement. Creno est aussi un lieu de réf<strong>le</strong>xion<br />

sur <strong>le</strong>s évolutions de la demande. C’est ainsi qu’a été créée la marque “Merci maman” : “On est tous parents et on voit que<br />

<strong>le</strong>s enfants, nos clients de demain, ne mangent plus de fruits. Un partenariat a été monté pour l’obtention de fruits de plus<br />

petite tail<strong>le</strong>, plus colorés et plus parfumés. La bonne surprise, c’est que ces produits ont trouvé une nouvel<strong>le</strong> cib<strong>le</strong> : <strong>le</strong>s<br />

personnes âgées. Nous donnons toujours une préférence aux produits locaux, même s’il faut tenir compte des<br />

contradictions du consommateur qui se dit sensib<strong>le</strong> au développement durab<strong>le</strong> mais veut des melons à Noël !”<br />

tenariat et de miser sur <strong>le</strong> long terme, en créant des liens de quasi<br />

co-développement. Nous appliquons <strong>le</strong>s principes du <strong>le</strong>anmanufacturing,<br />

allant jusqu’au partage des économies réalisées.<br />

Ceci implique que <strong>le</strong> fournisseur ouvre ses portes à son client<br />

et accepte une relative ingérence dans l’étude de l’amélioration<br />

Répertoire de la sous-traitance industriel<strong>le</strong><br />

www.cotraitel.com<br />

3000 entreprises référencées<br />

Des fiches détaillées et actualisées<br />

Un moteur<br />

de recherche<br />

multicritères<br />

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(dirigeant, raison socia<strong>le</strong>, …)<br />

• savoir-faire<br />

• équipement<br />

• localisation<br />

• secteur client<br />

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Pour répondre<br />

à tous vos besoins<br />

• cotraitance<br />

• sous-traitance<br />

• diversification<br />

• recherche<br />

d'une spécificité<br />

(équipement, savoir-faire,<br />

qualification, …)<br />

de ses procédés de fabrication. Ceci permet d’obtenir un cout<br />

global d’achat entièrement maitrisé et, dans certains cas, d’éviter<br />

l’achat en pays “low cost” et une délocalisation à outrance.<br />

Les achats de prestations hors production et <strong>le</strong>s frais généraux<br />

sont partiel<strong>le</strong>ment centralisés en Pologne. Une partie se fait au<br />

sein du groupe, <strong>le</strong> reste à l’extérieur, en négociant un avantage<br />

(par exemp<strong>le</strong>, on confie l’entretien des bâtiments à un fournisseur<br />

qui octroie une remise sur <strong>le</strong>s achats futurs). Placé sous<br />

<strong>le</strong> régime des faillites aux Etats-Unis, Delphi a été racheté, ce<br />

qui a eu un impact énorme sur la centralisation et l’out-sourcing<br />

alors que <strong>le</strong> marché de l’automobi<strong>le</strong> a connu de sévères tensions.<br />

La hausse attendue des matières premières, <strong>le</strong>s tensions<br />

sur <strong>le</strong>s approvisionnements et <strong>le</strong>s taux de change auront un<br />

retentissement certain sur <strong>le</strong>s achats”.<br />

Retour à l’analyse de la va<strong>le</strong>ur<br />

La Compagnie des dirigeants et acheteurs de France (CDAF)<br />

a été créée en 1945 pour valoriser la fonction achat. A el<strong>le</strong> de<br />

conclure. “Pour être pérenne, une entreprise doit avoir des fournisseurs<br />

pérennes, souligne Dominique Proust, membre du<br />

CDAF <strong>Bretagne</strong>. Plutôt que de rechercher <strong>le</strong> gain rapide, mieux<br />

vaut prendre en compte toutes <strong>le</strong>s composantes du coût de<br />

revient. L’analyse de la va<strong>le</strong>ur fait la performance de l’entreprise.<br />

L’achat représente entre 50 et 70 % du chiffre d’affaires, c’est<br />

<strong>le</strong> <strong>le</strong>vier d’action <strong>le</strong> plus important sur la marge. Il faut connaître<br />

son fournisseur, suivre l’évolution de son chiffre d’affaires,<br />

de sa rentabilité, exercer une veil<strong>le</strong> technologique. A cette<br />

condition, on pourra al<strong>le</strong>r jusqu’à des contrats de co-développement<br />

de produits. On peut acheter du prix (pour des produits<br />

en grande série, mondiaux) mais aussi une capacité d’innovation<br />

qui contribuera à asseoir sa place sur <strong>le</strong> marché en y<br />

apportant créativité, service, qualité”.<br />

■ Clotilde Chéron<br />

1<br />

Le Club Achats 35 est une association de loi 1901qui a pour objectif<br />

de représenter et promouvoir <strong>le</strong>s fonctions achats et approvisionnements<br />

auprès des différents partenaires économiques, des associations<br />

28<br />

BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010


ENTRETIEN AVEC HÉLÈNE PERSON, CHEF DE MARCHÉ NON ALIMENTAIRE CHEZ BIOCOOP,<br />

AUTEURE DU “GUIDE PRATIQUE FONCTION ACHATS ET APPROVISIONNEMENTS EN PME”<br />

La crise donne toute sa force<br />

à la notion de partenariat<br />

Quel est l’impact de la crise<br />

sur la fonction achats <br />

En période de crise, <strong>le</strong>s entreprises sont dans un<br />

mouvement de recentrage sur <strong>le</strong>urs métiers et éliminent<br />

<strong>le</strong>urs activités satellites. Les achats sont vus comme un<br />

centre de coût et non pas comme une source de profit,<br />

on fait des coupes dans <strong>le</strong>s moyens en espérant faire des<br />

économies sur ces postes qui peuvent représenter jusqu’à<br />

80 % des dépenses de l’entreprise. Il faudrait plutôt<br />

profiter de la période pour revoir <strong>le</strong>s façons de travail<strong>le</strong>r,<br />

al<strong>le</strong>r jusqu’à intégrer <strong>le</strong>s fournisseurs à l’entreprise pour<br />

réaliser un produit final qui portera la compétitivité et<br />

l’innovation.<br />

L’achat repose sur la négociation et la relation fournisseur<br />

et ne concerne ni l’administration des contrats, ni la<br />

gestion des stocks. Il faut certes s’assurer qu’il n’y a pas<br />

de déperditions, bien prendre en compte l’enjeu financier<br />

et de service qui réside dans <strong>le</strong>s stocks mais la va<strong>le</strong>ur ajoutée<br />

des achats se situe dans la négociation qui permet<br />

d’apporter de la différenciation au produit et de se distinguer<br />

de la concurrence.<br />

Quel<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong>s compétences nécessaires<br />

au service achats dans ce contexte <br />

L’entreprise a intérêt à concentrer la fonction achats<br />

sur un responsab<strong>le</strong> spécifique qui, par sa position, peut gagner<br />

faci<strong>le</strong>ment 10% sur <strong>le</strong>s achats. Il faut bien comprendre que<br />

<strong>le</strong> prix n’est qu’un aspect du coût d’achat qui recouvre des<br />

dépenses variées : acheminement, frais d’approche, non-qualité,<br />

stockage, gestion des déchets… et tient compte des<br />

risques : défaillance des fournisseurs, variation des taux de<br />

change et des matières premières, ce qui demande d’organiser<br />

une véritab<strong>le</strong> veil<strong>le</strong> et de bien connaître <strong>le</strong>s besoins.<br />

L’acheteur doit avoir de la rigueur, savoir tenir et convaincre.<br />

Qu’implique la notion de partenariat<br />

avec <strong>le</strong>s fournisseurs <br />

C’est une relation à long terme basée sur la confiance et<br />

la transparence, sur <strong>le</strong>s freins et <strong>le</strong>s motivations de chaque<br />

entité. Cette lisibilité permet d’envisager un certain nombre<br />

d’investissements et d’innovations : en avançant à deux, on va<br />

plus loin. Selon la somme et l’enjeu (en termes de risque de<br />

rupture, de chiffre d’affaires, de différenciation), on peut<br />

envisager de s’associer à la conception d’un produit. Cette<br />

relation très privilégiée sur un objectif partagé permet<br />

d’optimiser <strong>le</strong> process, <strong>le</strong>s prévisions...Mais el<strong>le</strong> repose sur des<br />

personnes, une structure d’entreprise stab<strong>le</strong>, de la sincérité<br />

dans la démarche même si el<strong>le</strong> n’aboutit pas.<br />

Qu’est-ce que l’achat responsab<strong>le</strong><br />

dans un contexte de crise <br />

Je suis convaincue que cette préoccupation est de plus<br />

en plus présente chez <strong>le</strong> consommateur, comme chez <strong>le</strong><br />

législateur. La démarche peut être valorisée auprès du<br />

consommateur et intégrée au projet d’entreprise, c’est un axe<br />

d’innovation. Mais celui-ci n’a de sens que s’il s’intègre dans<br />

la politique globa<strong>le</strong> de l’entreprise. La fonction achats doit<br />

composer avec son métier et ses fournisseurs tout en suivant <strong>le</strong><br />

rythme de son environnement et de son entreprise afin qu’il<br />

n’y ait aucune fausse note dans son message.<br />

■ Propos recueillis par Clotilde Chéron<br />

BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />

29


RÉGION<br />

LE NOUVEAU DISPOSITIF DE PERFORMANCE BRETAGNE<br />

RESSOURCES HUMAINES PLUS (PBRH+) AFFICHE UN BILAN POSITIF<br />

Structurer <strong>le</strong>s RH pour assurer<br />

la pérennité de l’entreprise<br />

Lancé en 1995 à l’initiative de la CRCI <strong>Bretagne</strong><br />

avec l’appui du CMB et de l’Etat, Performance <strong>Bretagne</strong><br />

Ressources Humaines + accompagne <strong>le</strong>s PME<br />

dans l’organisation de <strong>le</strong>urs RH. A ce jour,<br />

plus de 400 entreprises bretonnes ont bénéficié<br />

de ce dispositif régional auquel l’Europe,<br />

la Région et La Poste se sont joints.<br />

“Depuis juil<strong>le</strong>t 2008, commente Bertrand Dupic, pilote de<br />

l’opération et directeur de la Formation à la CRCI <strong>Bretagne</strong>, l’opération<br />

Performance <strong>Bretagne</strong> Ressources Humaines Plus a connu<br />

une évolution de sa mission en renforçant <strong>le</strong> caractère col<strong>le</strong>ctif de<br />

l’accompagnement proposé à l’entreprise. Cela suppose un engagement<br />

fort du dirigeant que nous nous attachons à mesurer<br />

lors du premier contact que nous avons avec lui.” Ce nouveau dispositif<br />

est animé, en <strong>Bretagne</strong>, sur <strong>le</strong> terrain, par Gisè<strong>le</strong> Kermarec<br />

et Valérie Albisetti 1 . El<strong>le</strong>s ont constitué 8 groupes, soit un total de<br />

52 entreprises. Pour mener à bien <strong>le</strong>ur mission, à savoir l’organisation<br />

et <strong>le</strong> suivi sur un an de cinq réunions col<strong>le</strong>ctives et six entretiens<br />

individuels par entreprise, el<strong>le</strong>s bénéficient du soutien de<br />

cadres RH mis à disposition par <strong>le</strong> CMB et La Poste 2 ou d’intervenant<br />

à titre bénévo<strong>le</strong>. “Lors du premier entretien, el<strong>le</strong>s commencent<br />

très souvent par aborder l’organigramme, la description de<br />

postes, <strong>le</strong>ur appropriation par <strong>le</strong> personnel. D’autres thèmes<br />

majeurs reviennent : la délégation, <strong>le</strong>s entretiens professionnels<br />

et <strong>le</strong> recrutement. PBRH+ accompagne <strong>le</strong>s entreprises dans la mise<br />

en place d’une organisation qui <strong>le</strong>ur permet d’anticiper <strong>le</strong>s difficultés<br />

RH majeures dans <strong>le</strong>ur développement.”<br />

A l’issue de l’intervention de PBRH+, <strong>le</strong> dirigeant pourra renforcer<br />

cette organisation en faisant appel aux compétences de<br />

consultants RH dont une partie du coût d’intervention sera pris<br />

en charge par <strong>le</strong> Conseil Régional au titre de l’aide au conseil.<br />

L’action de PBRH+ s’inscrit donc en complémentarité de l’intervention<br />

de ces consultants.<br />

6 rencontres individuel<strong>le</strong>s par an<br />

Les thèmes majeurs sont abordés au cours de cinq réunions<br />

col<strong>le</strong>ctives auxquel<strong>le</strong>s participent en moyenne 5 à 6 entreprises<br />

d’un même département mais de secteurs d’activités différents<br />

(industrie, services aux entreprises). “Les échanges sont riches et<br />

des liens étroits se créent entre <strong>le</strong>s participants.” Chaque dirigeant<br />

bénéficie éga<strong>le</strong>ment de six rendez-vous individuels d’une demijournée<br />

pour mettre en place des outils et avancer dans son<br />

organisation. “PBRH+ se dérou<strong>le</strong> sur un an, poursuit Bertrand<br />

Dupic. Le binôme conseil<strong>le</strong>r RH et cadre RH détaché fonctionne<br />

bien. La majorité des entreprises participantes ont entre 10 et 50<br />

salariés et, pour <strong>le</strong>urs dirigeants, l’engagement dans un tel programme<br />

a donné lieu à une profonde réf<strong>le</strong>xion sur <strong>le</strong>ur management,<br />

notamment en termes de délégation et de transmission de<br />

savoirs.” Parmi el<strong>le</strong>s, on identifie trois grandes catégories d’entreprises.<br />

La première est constituée par des PME qui ont un problème<br />

de recrutement et cherchent une solution d’urgence.<br />

PBRH+ <strong>le</strong>s aide à anticiper <strong>le</strong>urs besoins en compétences, de<br />

30<br />

BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010


manière à ce qu’el<strong>le</strong>s ne soient plus confrontées à une tel<strong>le</strong> situation.<br />

Puis, viennent <strong>le</strong>s entreprises dont la croissance rapide<br />

oblige <strong>le</strong> dirigeant à repenser son organisation. Enfin, <strong>le</strong> cas des<br />

reprises d’entreprises par des cadres ou des collaborateurs qui<br />

décident de mettre en place une nouvel<strong>le</strong> organisation RH et<br />

apprécient l’apport de PBRH+ pour <strong>le</strong>s accompagner dans cette<br />

démarche.<br />

Un point sensib<strong>le</strong> demeure pourtant : celui de la prescription de<br />

l’opération auprès des PME. “Beaucoup de dirigeants de petites<br />

entreprises ont déjà pris conscience de l’importance des RH<br />

comme facteur de compétitivité. Aujourd’hui, nous souhaitons que<br />

d’autres, à <strong>le</strong>ur tour, puissent y réfléchir au sein de <strong>le</strong>ur entreprise.<br />

Si nous bénéficions déjà du soutien du réseau des CCI, de la<br />

Fédération du bâtiment et de l’ensemb<strong>le</strong> des réseaux de compétitivité<br />

“Performance <strong>Bretagne</strong>” pour prescrire l’opération, nous<br />

avons besoin du soutien d’autres branches professionnel<strong>le</strong>s.<br />

Nous souhaitons qu’el<strong>le</strong>s favorisent un premier échange avec <strong>le</strong><br />

dirigeant afin de l’informer du dispositif”, conclut Bertrand Dupic.<br />

■ Véronique Maignant<br />

1<br />

Contact : brhplus@bretagne.cci.fr<br />

Gisè<strong>le</strong> Kermarec - 02 98 62 29 77<br />

Valérie Albisetti - 02 99 25 41 84<br />

2<br />

Entreprises partenaires<br />

La Poste : Gilbert Fournier<br />

CMB : Gilbert Leux, Jean-Marc Ferrand, Pierrick Rabin<br />

Jean-Paul Miossec : consultant RH<br />

RÉGION<br />

AN A’VEL À PLOUDANIEL (29)<br />

Identifier et écrire <strong>le</strong>s responsabilités de chacun<br />

An A’Vel est une SARL reprise en 2005<br />

par David Berlivet et Jean-Paul Cloarec, à 50/50.<br />

Spécialisée en sérigraphie et impression numérique,<br />

la PME fabrique et instal<strong>le</strong> des enseignes de magasins,<br />

des panneaux signalétiques, réalise <strong>le</strong> marquage<br />

de véhicu<strong>le</strong>s, etc. Avec une dizaine de salariés,<br />

son CA est en constante progression<br />

et s’élève à 602 000 euros.<br />

“Nous sommes passés de deux salariés en 2005 à huit CDI<br />

plus un contrat de professionnalisation en 2010. Cette croissance<br />

rapide plus un rachat d’entreprise opéré durant cette période<br />

nous a amenés dès 2008 à intégrer <strong>le</strong> programme PBRH+<br />

proposé par la CCI de Brest. Avec Jean-Paul Miossec, <strong>le</strong> consultant<br />

RH qui nous a suivis une année durant, nous avons fait une<br />

analyse des postes et des compétences de chacun au sein de<br />

l’entreprise pour, au final, écrire ce qui nous semblait logique<br />

mais n’était pas formalisé. Ce travail, que nous avons décidé de<br />

poursuivre aujourd’hui avec ce même consultant, nous a permis<br />

de mettre en place une fonction RH que je pilote moi-même en<br />

tant que DG. Comme beaucoup d’artisans, je suis un<br />

autodidacte, graphiste décorateur de formation. Avec mon<br />

associé, nous avancions à l’instinct. Aujourd’hui, bien que nous<br />

soyons cogérants, nous nous sommes répartis <strong>le</strong>s rô<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s<br />

fonctions. J’ai pris la direction généra<strong>le</strong> et lui la direction<br />

commercia<strong>le</strong>. On a séparé l’association financière de la fonction<br />

exercée par chacun au sein de l’entreprise et, pour <strong>le</strong>s salariés, c’est<br />

beaucoup plus clair. Il fallait commencer par nous-mêmes pour<br />

pouvoir réorganiser l’ensemb<strong>le</strong> de l’entreprise.”<br />

Premiers entretiens professionnels en septembre 2009<br />

“PBRH+ nous a obligés à formaliser <strong>le</strong>s choses par écrit, à définir<br />

où commencent et s’arrêtent <strong>le</strong>s responsabilités de chacun. J’ai<br />

mené mes premiers entretiens professionnels durant l’opération.<br />

Ils m’ont permis de mettre à jour des problématiques latentes<br />

notamment vis-à-vis des deux salariés présents depuis l’origine d’An<br />

A’vel en 1995. Au vu de <strong>le</strong>ur expérience, j’ai souhaité <strong>le</strong>s faire<br />

progresser et nommer un responsab<strong>le</strong> de production en charge<br />

de manager <strong>le</strong>s deux chefs d’atelier. Avec une meil<strong>le</strong>ure affectation<br />

du rô<strong>le</strong> de chacun, on utilise mieux aujourd’hui <strong>le</strong>ur potentiel.<br />

On va faire en sorte que <strong>le</strong>s gens en place se forment et, à l’avenir,<br />

nous pensons recruter des gens plus diplômés, bac à bac +2,<br />

pour tirer l’entreprise par <strong>le</strong> haut. J’ai moi-même un seul CAP mais<br />

je mesure aujourd’hui la différence de compétences, selon <strong>le</strong><br />

diplôme. Dans la foulée de PBRH+, j’ai entrepris une formation en<br />

gestion et management. Au-delà de ce programme régional, j’ai<br />

découvert l’offre de la CCI de Brest qui me semb<strong>le</strong> vraiment<br />

adaptée à notre tail<strong>le</strong> d’entreprise. Nous avons besoin de conseils<br />

extérieurs pour sortir de notre culture artisana<strong>le</strong> où règne souvent<br />

la débrouil<strong>le</strong> et apprendre à nous structurer.”<br />

V. M.<br />

BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />

31


RÉGION<br />

SARL GILOT À PLOUGUERNEVEL (22)<br />

“18 mois pour restructurer, il fallait au moins ça !”<br />

La SARL Gilot est une entreprise familia<strong>le</strong> d’é<strong>le</strong>ctricité<br />

généra<strong>le</strong>, reprise en 2009 par Jean-Luc, <strong>le</strong> fils<br />

du fondateur et sa femme. En 2008, <strong>le</strong> siège social<br />

costarmoricain s’est séparé d’une partie de<br />

son activité en cédant l’agence de Quiberon.<br />

C’est dans <strong>le</strong> cadre de cette cession que la PME<br />

a saisi l’opportunité d’intégrer <strong>le</strong> dispositif PBRH+.<br />

BABYCHOU SERVICES À SAINT-GRÉGOIRE(35)<br />

Déléguer, c’est admettre<br />

qu’on ne peut pas tout faire<br />

“L’objectif de ma démarche était de remplacer mon père,<br />

<strong>le</strong> fondateur, et restructurer l’entreprise qui, du fait de la séparation<br />

d’activité, perdait la moitié de son effectif, explique <strong>le</strong> gérant<br />

de 37 ans. Aujourd’hui, nous sommes 20 à Plouguernevel après<br />

avoir été 40 avec l’agence de Quiberon. C’est ma sœur qui a pris<br />

<strong>le</strong>s rênes de cette dernière et, désormais, chacun mène sa barque<br />

de son côté.” Aujourd’hui, la SARL Gilot affiche un CA<br />

2009 d’environ 2 millions d’euros en hausse de 15 %. “Ce ne<br />

Babychou Services est un réseau de franchise<br />

spécialisé dans la garde d’enfants à domici<strong>le</strong> et<br />

compte à ce jour 26 agences en France. Parmi el<strong>le</strong>s,<br />

cel<strong>le</strong> d’Eric Perrin, ouverte depuis août 2006.<br />

Pour fidéliser ses salariés composés pour l’essentiel<br />

d’étudiantes, il a souhaité structurer ses RH.<br />

C’est la pépinière d’entreprises<br />

de la CCI de Rennes qui accueil<strong>le</strong> Eric<br />

Perrin depuis sa création. “Le service à<br />

la personne est un marché très, très<br />

concurrentiel, il nous faut <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>ures<br />

pour fidéliser notre clientè<strong>le</strong> et asseoir<br />

notre notoriété, commente-t-il. Babychou<br />

a, depuis son origine, fait <strong>le</strong> choix du<br />

mono service, à savoir la garde d’enfants<br />

à domici<strong>le</strong> avec une prestation relais<br />

maman très forte, <strong>le</strong> soir,<br />

entre 16h30 et 19 h.<br />

Pour assurer ce service,<br />

j’emploie 75 baby-sitters,<br />

soit 13 équiva<strong>le</strong>nts<br />

temps p<strong>le</strong>in, que je paye<br />

entre 10 et 15 % au dessus<br />

du Smic. Pour me<br />

seconder au bureau, j’ai<br />

embauché une personne<br />

à p<strong>le</strong>in temps pour s’occuper<br />

du recrutement et<br />

depuis peu une stagiaire<br />

RH pour poursuivre <strong>le</strong><br />

programme PBRH+ initié<br />

en septembre 2008”.<br />

Celui-ci a été mis en place<br />

au sein de l’entreprise<br />

Babychou par Valérie<br />

Albisetti et Gilbert<br />

Fournier, cadre RH détaché<br />

par La Poste. “Nous avons commencé<br />

par <strong>le</strong>s basiques, redéfinit <strong>le</strong>s<br />

fiches de poste et couché sur <strong>le</strong> papier<br />

<strong>le</strong>s process. La société est jeune et <strong>le</strong><br />

plus diffici<strong>le</strong> est d’apprendre à déléguer.<br />

Les deux conseil<strong>le</strong>rs RH ont pointé<br />

cette amélioration et, aujourd’hui, je<br />

délègue l’intégralité du recrutement des<br />

étudiantes à ma collaboratrice. Nous<br />

validons ensemb<strong>le</strong> ses choix à l’issue de<br />

ses entretiens. En ce qui me concerne,<br />

je me suis recentré sur <strong>le</strong> commercial et<br />

<strong>le</strong> suivi client.”<br />

Des rencontres régulières<br />

avec <strong>le</strong>s baby-sitters<br />

Le CA de Babychou Services s’est é<strong>le</strong>vé<br />

en 2009 à 300 000 euros en hausse de<br />

60 % par rapport à l’exercice précédent.<br />

Au vu des contrats engrangés à ce jour,<br />

il devrait atteindre 380 000 euros fin 2010.<br />

“Il faut al<strong>le</strong>r chercher <strong>le</strong> volume et garder<br />

tout à la fois la qualité de service.<br />

Pour ce faire, je dois fidéliser mes meil<strong>le</strong>ures<br />

étudiantes car el<strong>le</strong>s sont l’image<br />

de l’entreprise. Sur <strong>le</strong>s préconisations de<br />

PBRH+, nous avons décidé de mettre<br />

en place trois rencontres annuel<strong>le</strong>s, par<br />

groupe de 8 à 10 personnes. Les objectifs<br />

: échanger sur <strong>le</strong>s problèmes rencontrés,<br />

créer du lien mais plus encore<br />

un sentiment d’appartenance à une<br />

entreprise. Chaque réunion est abordée<br />

avec une thématique précise, préparée<br />

et animée par la stagiaire RH<br />

recrutée courant 2009.” Grâce à cette<br />

communication interne, Eric Perrin espère<br />

fidéliser d’une année sur l’autre <strong>le</strong>s étudiantes<br />

et continuer ainsi à bénéficier<br />

d’un bon bouche-à-oreil<strong>le</strong>.<br />

32<br />

BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010


Jean-Luc et Karine Gilot<br />

sera pas <strong>le</strong> cas en 2010, alors que<br />

depuis 2004 nous n’avions cessé de<br />

nous développer. Notre stratégie est<br />

de couvrir tous <strong>le</strong>s besoins en local, de<br />

l’industrie au particulier en passant<br />

par <strong>le</strong> commerce ou <strong>le</strong>s administrations.<br />

Nous fidélisons au mieux cette<br />

clientè<strong>le</strong> de proximité plutôt que de<br />

chercher à s’étendre géographiquement."<br />

C’est par l’intermédiaire de la fédération du bâtiment des Côtes<br />

d’Armor que Jean-Luc Gilot a découvert <strong>le</strong> dispositif PBRH+.<br />

Avant de l’intégrer en septembre 2008, il a fait appel à une<br />

consultante extérieure pour réaliser un diagnostic RH. “Le bilan<br />

était plutôt positif. A cette occasion, l’ensemb<strong>le</strong> du personnel,<br />

dont la moyenne d’âge est de 38 ans et l’ancienneté de 10, a<br />

témoigné de son attachement à l’entreprise mais plus encore à<br />

la qualité du travail. Les points d’amélioration portaient essentiel<strong>le</strong>ment<br />

sur la communication interne et certains points pratiques<br />

comme la rénovation des vestiaires. Ce regard extérieur<br />

a révélé <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs fortes de l’entreprise et nous a permis par la<br />

suite avec Gisè<strong>le</strong> Kermarec et Jean-Paul Miossec de travail<strong>le</strong>r sur<br />

<strong>le</strong>s fiches de postes et l’organigramme. Mon père quittant définitivement<br />

l’entreprise, je devais faire ma place et bien définir ma<br />

fonction. Au lieu de prendre en<br />

charge <strong>le</strong> suivi des chantiers et la<br />

partie technique, comme je l’avais<br />

imaginé, la rédaction des postes de<br />

travail nous a fait changer de voie. Je<br />

conserve <strong>le</strong> commercial et la gestion<br />

et délègue <strong>le</strong> suivi de chantier à un<br />

conducteur de travaux que je viens de<br />

recruter. J’étoffe en parallè<strong>le</strong> <strong>le</strong> bureau<br />

d’études. Par contre, avec 20 personnes<br />

en moins depuis 2008, <strong>le</strong><br />

poste administratif à temps p<strong>le</strong>in ne se justifiait plus. C’est ma<br />

femme qui a repris cette fonction à mi -temps.”<br />

La restructuration de l’entreprise a duré 18 mois : “Cela peut<br />

paraître long mais, en matière de RH, on ne change pas <strong>le</strong>s choses<br />

du jour au <strong>le</strong>ndemain. Entre la cession de l’agence de<br />

Quiberon, puis la transmission officiel<strong>le</strong> opérée en 2009, beaucoup<br />

d’évènements se sont passés.” Aujourd’hui, <strong>le</strong> dirigeant a<br />

conscience qu’il va falloir poursuivre <strong>le</strong> travail entamé avec<br />

PBRH+. “Il me faut entre autres développer la communication<br />

interne, mettre en place trois rencontres minimum par an avec<br />

<strong>le</strong> personnel pour créer du lien et atténuer <strong>le</strong>s différences entre<br />

<strong>le</strong>s jeunes et <strong>le</strong>s plus anciens”, conclut Jean-Luc Gilot.<br />

V. M.<br />

RÉGION<br />

BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />

33


SOIGNER SON APPARENCE, UN CODE DE COMMUNICATION<br />

Gare au look !<br />

PRATIQUES<br />

Le chef d’entreprise n’est pas une personne comme <strong>le</strong>s autres,<br />

il incarne son entreprise. Dans ses relations avec<br />

ses collaborateurs, comme dans cel<strong>le</strong>s avec ses partenaires,<br />

<strong>le</strong> moindre détail de son apparence joue, avec ou contre lui.<br />

En France, on se targue d’égalité. C’est sans compter<br />

sur <strong>le</strong> jugement de l’autre. Celui qui scrute <strong>le</strong> pantalon en tirebouchon,<br />

<strong>le</strong> manteau froissé ou <strong>le</strong>s cheveux en batail<strong>le</strong> et qui<br />

va tirer des conclusions hâtives, et forcément négatives, sans<br />

prendre soin d’écouter celui qui par<strong>le</strong> de son entreprise. Le<br />

sociologue et directeur de l’Observatoire des discriminations<br />

en France, Jean-François Amadieu note pourtant dans son<br />

livre, “Le poids des apparences” : “En France, ces sujets sont<br />

carrément tabous. Ce n’est pas chic, pas assez intel<strong>le</strong>ctuel, pas<br />

sérieux de par<strong>le</strong>r de l’apparence des individus, de <strong>le</strong>ur corps et<br />

de l’importance que cela peut avoir dans la destinée.” Si l’on<br />

ajoute que 80 % de la communication est non verba<strong>le</strong>, que 55 %<br />

sont liés à l’apparence physique, 25 % à la gestuel<strong>le</strong> et à l’intonation<br />

et seu<strong>le</strong>ment 20 % au contenu, <strong>le</strong>s entrepreneurs<br />

beaux par<strong>le</strong>urs n’auront plus qu’à al<strong>le</strong>r se rhabil<strong>le</strong>r…<br />

“J’ai eu parmi mes clients, se souvient Virginie Le Cozic, conseillère<br />

en image (Look Design) à Rennes, un homme qui dirigeait<br />

une concession automobi<strong>le</strong> et prônait la modernité. Le problème<br />

était son apparence, aux antipodes de son discours : costume<br />

vieillot, manches de chemise qui tombaient sur <strong>le</strong> poignet,<br />

chaussettes de tennis et mocassins. On a retravaillé sur <strong>le</strong> rapport<br />

entre son entreprise et lui-même”.<br />

Une image cohérente<br />

Tous <strong>le</strong>s spécialistes en relooking sont d’accord. Rien ne sert<br />

de par<strong>le</strong>r si votre apparence ne reflète pas <strong>le</strong> message que vous<br />

vou<strong>le</strong>z transmettre. Aude Roy, auteur de “Donnez une vraie, et<br />

bonne, image de vous”, insiste : “Les patrons de PME devraient<br />

prendre <strong>le</strong> temps de faire un audit de <strong>le</strong>ur image, en consultant<br />

<strong>le</strong>urs proches ou <strong>le</strong>urs collaborateurs pour commencer.”<br />

Les enjeux sont parfois importants, comme <strong>le</strong> souligne<br />

Valérie Gouriou, créatrice de “Moi et mon image” à<br />

Saint-Thonan (29) : “L’apparence crédite <strong>le</strong> métier, mais peut<br />

aussi <strong>le</strong> discréditer. On peut très vite perdre un contrat si on n’est<br />

pas en adéquation avec ce que <strong>le</strong>s gens attendent de vous.”<br />

Côté chefs d’entreprise, même constat. La confiance que <strong>le</strong><br />

chef d’entreprise inspire dépend donc de l’adéquation entre<br />

<strong>le</strong> fond et la forme.<br />

Suite page 36<br />

ENTRETIEN AVEC MARIO PIROMALLI, DIRIGEANT<br />

DE SERVIMAP (RENNES). A 50 ans, il est à la tête<br />

de 18 McDonald’s dans l’agglomération rennaise<br />

“Si l’on se plaît, on plaît<br />

forcément aux autres !”<br />

Pourquoi l’apparence est-el<strong>le</strong><br />

importante pour vous<br />

en tant que chef d’entreprise <br />

L’apparence est extrêmement importante,<br />

d’abord pour moi. Ensuite, bien sûr,<br />

el<strong>le</strong> l’est par rapport aux autres. Cela<br />

vient sans doute en partie de mes origines<br />

italiennes. J’aime <strong>le</strong>s bel<strong>le</strong>s choses,<br />

<strong>le</strong>s bel<strong>le</strong>s matières… Chaque matin, c’est<br />

ma femme qui me guide dans ma tenue,<br />

des pieds à la tête. Je me fie à el<strong>le</strong> car<br />

el<strong>le</strong> a bon goût et je me sens bien dans<br />

ses choix. Je <strong>le</strong>s trouve beaux. En fait,<br />

el<strong>le</strong> fait tout pour me mettre en va<strong>le</strong>ur.<br />

Quel<strong>le</strong>s sont vos préférences <br />

Vos codes vestimentaires <br />

J’ai remarqué que mes codes ont évolué<br />

avec <strong>le</strong> temps. Quand j’étais plus<br />

jeune, je prenais moins de risques au<br />

niveau vestimentaire, pour être sûr d’être<br />

dans <strong>le</strong> ton. Et puis, au fil des années, je<br />

me suis permis des tenues un peu plus<br />

cool. Aujourd’hui, il m’arrive même de ne<br />

pas mettre de cravate. Au début, on veut<br />

être quelqu’un. Ensuite, quand on est<br />

devenu quelqu’un, on cherche à se différencier.<br />

J’aime des marques comme<br />

Hugo Boss, Dolce & Gabbana, et des<br />

designers qui font des choses origina<strong>le</strong>s.<br />

Les chaussures aussi sont très importantes.<br />

J’aime marier la fantaisie au pied et<br />

<strong>le</strong> classique pour <strong>le</strong> reste. Pour moi, l’élégance,<br />

c’est la discrétion. Il ne faut pas<br />

que cela soit ostentatoire. Si l’on se plaît,<br />

on plaît forcément aux autres !<br />

34<br />

BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010


ENTRETIEN AVEC AUDE ROY, CONSULTANTE, PRÉSIDENTE ET FONDATRICE DE L’AFIPP<br />

(Association française de l’image personnel<strong>le</strong> et professionnel<strong>le</strong>)<br />

“Les codes vestimentaires des hommes<br />

sont plus anciens que ceux des femmes.”<br />

Comment peut-on définir l’image<br />

idéa<strong>le</strong> d’un chef d’entreprise <br />

Son image doit être exemplaire, car c’est<br />

el<strong>le</strong> qui donne <strong>le</strong> “la” sur ses collaborateurs.<br />

D’ail<strong>le</strong>urs, très souvent l’image de<br />

l’entreprise est à l’image de son patron,<br />

aussi bien sur <strong>le</strong> plan vestimentaire que<br />

sur <strong>le</strong> plan comportemental. Dans mon<br />

livre “Donnez une bonne image de vous”,<br />

j’insiste sur 4 clés essentiel<strong>le</strong>s : il faut<br />

être juste, à savoir être en rapport avec<br />

ce que l’on est. Il faut être crédib<strong>le</strong> dans<br />

sa façon de se montrer et de se comporter<br />

car <strong>le</strong> chef d’entreprise reste <strong>le</strong> garant<br />

de la culture de l’entreprise et de ses<br />

va<strong>le</strong>urs, mais aussi stratégique en<br />

sachant adapter son image et son<br />

comportement à ses interlocuteurs.<br />

Enfin, il faut impérativement être à l’aise<br />

dans ses vêtements.<br />

Est-ce que <strong>le</strong>s hommes et<br />

<strong>le</strong>s femmes chef d’entreprise<br />

sont à égalité dans la quête<br />

d’une bonne image <br />

Non. Sur <strong>le</strong> plan vestimentaire, <strong>le</strong>s hommes<br />

ont des codes vestimentaires plus<br />

anciens que ceux des femmes. Ils ont<br />

cette simplification vestimentaire qu’est<br />

<strong>le</strong> costume cravate. Le costume de<br />

l’homme date du costume du pasteur<br />

anglican, et tous <strong>le</strong>s codes masculins<br />

viennent d’Ang<strong>le</strong>terre.<br />

Pour <strong>le</strong>s femmes, on se réfère aux codes<br />

de proxémie définis par Edward Hall. Le<br />

code de proxémie qui définit <strong>le</strong> code de<br />

l’entreprise, c’est <strong>le</strong> code social qui se<br />

situe dans la bul<strong>le</strong> personnel<strong>le</strong> de<br />

quelqu’un à partir de 1,20 mètre jusqu’à<br />

2,40 mètres. Il définit <strong>le</strong> comportement et<br />

<strong>le</strong> vêtement d’une femme et permet ainsi<br />

que sa communication reste professionnel<strong>le</strong>,<br />

qu’el<strong>le</strong> ne tombe pas dans une communication<br />

familière ou intime. Il est très<br />

diffici<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>s femmes de savoir jusqu’où<br />

peut al<strong>le</strong>r la séduction et très souvent el<strong>le</strong>s<br />

se piègent el<strong>le</strong>s-mêmes dans un outil qui<br />

peut être facilitateur et barrière.<br />

PRATIQUES<br />

BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />

35


PRATIQUES<br />

Le relooking<br />

Dans <strong>le</strong>s pays anglo-saxons, on en par<strong>le</strong> très franchement.<br />

En France, ceux qui ont affaire aux agences de relooking<br />

témoignent anonymement. Ainsi, Claire, PDG d’une PME<br />

dans <strong>le</strong> BTP : “j’ai pris la suite de mon père et je me suis<br />

retrouvée projetée dans un monde d’hommes. Le plus dur<br />

pour moi, c’était d’être crédib<strong>le</strong>, avec mes petites chaussures<br />

à talons et mes tail<strong>le</strong>urs. Au bout de quelques mois, j’avais<br />

l’impression que tout allait à vau-l’eau et j’ai fait appel à une<br />

agence de relooking. En quatre jours, on a fait <strong>le</strong> tour de mes<br />

vêtements, en gommant un peu plus mes signes extérieurs<br />

féminins et en incluant plus de tenues sports et de talons<br />

plats… Je croyais que la féminité allait asseoir mon autorité,<br />

j’avais tout faux. Il fallait que je sois plus sobre, plus androgyne…”<br />

Claire, se sentant très à l’aise dans ses vêtements,<br />

s’est mise naturel<strong>le</strong>ment à communiquer plus simp<strong>le</strong>ment avec<br />

ses salariés. L’ambiance s’est détendue et la motivation des collaborateurs<br />

a suivi une courbe ascendante. Frédérique Durant,<br />

coach conseil en image, installée à Lanester (56), raconte : “Un<br />

jeune chef d’entreprise manquait de crédibilité parce qu’il faisait<br />

très jeune. On lui a choisi une paire de lunettes à monture écail<strong>le</strong><br />

pour <strong>le</strong> vieillir, un costume plus classique, une coupe de cheveux<br />

nette et toute sa gestuel<strong>le</strong> a changé instinctivement !” Certains<br />

conseil<strong>le</strong>rs en image avouent même inciter <strong>le</strong>urs clients à fouil<strong>le</strong>r<br />

dans <strong>le</strong>ur passé. “Souvent nos blocages viennent de l’enfance,<br />

explique Frédérique Durant, ex-étudiante en psychologie, il faut<br />

<strong>le</strong>s mettre à jour pour avancer.”<br />

De l’importance des codes<br />

Chaque secteur professionnel a son “dress code”. Vincent<br />

Colin, créateur de “Swann & Oscar” sur Internet et auteur d’un<br />

Vincent Colin,<br />

auteur d’un ouvrage pédagogique<br />

sur l’entretien d’embauche,<br />

a travaillé cinq ans<br />

dans <strong>le</strong> recrutement<br />

ouvrage pédagogique sur “l’entretien d’embauche”, sait bien<br />

que <strong>le</strong> costume cravate est toujours de mise dans la finance,<br />

la banque, <strong>le</strong> commerce. Il habil<strong>le</strong> discrètement quelques jeunes<br />

patrons bretons. “J’ai travaillé pendant 5 ans dans <strong>le</strong> recrutement<br />

et j’ai vu combien l’apparence était importante. Pour <strong>le</strong>s<br />

hommes d’affaires, je conseil<strong>le</strong> des chemises droites et sobres<br />

et, pour <strong>le</strong>s esthètes, des chemises cintrées et près du corps.<br />

Pour <strong>le</strong>s cou<strong>le</strong>urs, on revient au b<strong>le</strong>u et au blanc.” Même ceux<br />

qui se défendent des codes en sont parfois <strong>le</strong>s serviteurs,<br />

sans <strong>le</strong> savoir, instinctivement. Ainsi Philippe Sebolde, jardinierpaysagiste<br />

(Horta), installé dans <strong>le</strong>s environs de Rennes : “Mon<br />

apparence n’a pas d’importance, ce qui l’est c’est l’harmonie<br />

des plantes entre el<strong>le</strong>s, <strong>le</strong> jardin, <strong>le</strong> projet que je propose. Ma<br />

tenue n’a aucun rô<strong>le</strong> dans l’affaire. Je pense que <strong>le</strong>s clients n’attendent<br />

pas que je sois un porte-fringues !” Il est à parier que<br />

<strong>le</strong> costume-cravate ne ferait pas forcément l’affaire…<br />

■ Anny Letestu<br />

ENTRETIEN AVEC SANDRINE MANUSSET, PRÉSIDENTE DE LA COMMISSION FORMATION DU RÉSEAU<br />

“ENTREPRENDRE AU FÉMININ” DANS LE FINISTÈRE, CHEF D’ENTREPRISE ET SOCIOLOGUE ENVIRONNEMENTALE<br />

En <strong>Bretagne</strong>,<br />

<strong>le</strong> discours compte plus<br />

que l’apparence<br />

Est-ce que l’apparence<br />

d’une femme chef d’entreprise<br />

a plus d’importance que cel<strong>le</strong><br />

d’un homme <br />

Chez une femme, ce qui revient souvent,<br />

même si l’on retrouve ça aussi chez un<br />

chef d’entreprise, c’est <strong>le</strong> manque de<br />

confiance en el<strong>le</strong>. Les femmes qui ont un<br />

projet d’entreprise et qui viennent dans <strong>le</strong><br />

réseau ont souvent besoin de travail<strong>le</strong>r sur<br />

ce point. Il faut éviter de faire <strong>le</strong> lien entre<br />

féminité et beauté, car la beauté est très<br />

subjective. Si la femme a confiance en el<strong>le</strong>,<br />

ce ne sera pas la peine de travail<strong>le</strong>r sur<br />

l’apparence. Aujourd’hui encore, on<br />

constate que l’on attend plus d’une femme<br />

qu’el<strong>le</strong> fasse attention à son apparence, alors que c’est moins<br />

important lorsqu’il s’agit d’un homme. Les différences ne sont<br />

pas seu<strong>le</strong>ment liées au sexe. El<strong>le</strong>s sont aussi géographiques.<br />

Ainsi, <strong>le</strong>s codes ne sont pas <strong>le</strong>s mêmes à Paris et en province.<br />

Comment fait-on lorsqu’on ne connaît pas <strong>le</strong>s codes<br />

professionnels régionaux <br />

On adopte un sty<strong>le</strong> un peu passe-partout, pas de cou<strong>le</strong>urs<br />

vives, comme ça on est certain de ne pas heurter. Si l’on est hésitant,<br />

si l’on doute de son apparence, rien de positif ne sera<br />

communiqué à l’autre. Le plus important, c’est la cohérence entre<br />

la personne et son entreprise. Chaque corps de métier a ses<br />

codes, à chacun ensuite de se <strong>le</strong>s approprier.<br />

Vous qui avez travaillé dans d’autres régions, est-ce que<br />

l’apparence d’un chef d’entreprise est importante en<br />

<strong>Bretagne</strong> Est-ce qu’il y a des particularités <br />

J’ai l’impression qu’ici en <strong>Bretagne</strong>, <strong>le</strong> discours compte plus que<br />

l’apparence. Ici on n’est pas à Paris. Si vous arrivez très chic à<br />

un rendez-vous professionnel, cela n’épatera personne. On tient<br />

plus compte des réseaux, de l’humain. Les questions : Vous<br />

connaissez qui Vous venez de la part de qui reviennent souvent<br />

dans <strong>le</strong>s rencontres.<br />

36<br />

BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010


Juridique<br />

Pour la mise en place d’une vraie politique d’achat<br />

Entre contraintes nationa<strong>le</strong>s et communautaires liées<br />

à la régulation de la concurrence, normalisation des produits<br />

et services et rég<strong>le</strong>mentation de la négociation commercia<strong>le</strong>,<br />

<strong>le</strong>s écueils peuvent semb<strong>le</strong>r nombreux à un point<br />

tel que décliner une politique agressive d’achat risque<br />

d’emporter effet antiéconomique car anticoncurrentiel.<br />

Libre négociation commercia<strong>le</strong> : entre contraintes et vraies<br />

opportunités pour l’acheteur.<br />

L’effectivité de la négociation commercia<strong>le</strong> et <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong><br />

administratif et jurisprudentiel des pratiques<br />

Un rapport de la Commission des affaires économiques de<br />

l’Assemblée nationa<strong>le</strong> a dressé début 2010 un premier bilan d’application<br />

de la loi de modernisation de l’économie (LME). Si des<br />

avancées ont été observées, la difficulté majeure semb<strong>le</strong> être la<br />

formalisation de l’accord cadre annuel. Dans <strong>le</strong> même temps,<br />

la Commission d’examen des pratiques commercia<strong>le</strong>s (CEPC)<br />

a rendu plusieurs avis. Il revient en conséquence aux entreprises<br />

de faire <strong>le</strong>ur propre audit contractuel et concurrentiel,<br />

à défaut de quoi <strong>le</strong> risque de sanction est latent. La jurisprudence<br />

récente de la Cour de cassation n’est pas en reste puisque<br />

plusieurs décisions rendent effectives <strong>le</strong> dispositif prévu par <strong>le</strong><br />

législateur, ou bien au titre des pratiques restrictives ou bien au<br />

titre des pratiques anticoncurrentiel<strong>le</strong>s. Enfin très récemment,<br />

l’Autorité de la concurrence s’est autosaisie pour auditer<br />

certaines pratiques qui ont pour objet notamment <strong>le</strong>s clauses<br />

contractuel<strong>le</strong>s contenues dans <strong>le</strong>s contrats des distributeurs.<br />

La réf<strong>le</strong>xion amène alors à s’interroger sur <strong>le</strong>s repères pour une<br />

gestion tout à la fois “responsab<strong>le</strong>” et stratégique pour l’entreprise<br />

de sa politique d’achat.<br />

Premier point clé : la loi de modernisation de l’économie donne<br />

l’opportunité pour <strong>le</strong> fournisseur d’opter pour la mise en place<br />

de conditions catégoriel<strong>le</strong>s ou particulières de vente. En conséquence,<br />

la spécificité des conditions de vente peut remplir l’objectif<br />

de prise en considération des caractéristiques propres à<br />

l’acheteur.<br />

Second point clé : conseil<strong>le</strong>r à l’acheteur d’accroître sa vigilance<br />

sur des critères autres que des critères de prix : rythme des livraisons<br />

qui permet à l’acheteur de vivre en flux tendu, d’économiser<br />

sur <strong>le</strong>s coût de stockage, sur <strong>le</strong>s coûts de manutention, etc ;<br />

conformité des produits, surtout si l’acheteur est importateur…<br />

En conclusion, la réf<strong>le</strong>xion et la mise en place d’une véritab<strong>le</strong><br />

politique de vente du fournisseur doivent encourager l’acheteur<br />

à initier, en regard, une vraie politique d’achat. Cette confrontation<br />

doit permettre aussi à l’acheteur d’éradiquer des pratiques<br />

d’abus de puissance d’achat et d’optimiser ses propres<br />

objectifs.<br />

Daniè<strong>le</strong> Briand<br />

Ancien rapporteur au Conseil de la concurrence<br />

Avocat au barreau de Rennes<br />

Maître de conférences<br />

PRATIQUES<br />

Quelques repères<br />

sur la formalisation<br />

des politiques d’achat<br />

L’acheteur ne peut plus se contenter d’une stipulation généra<strong>le</strong><br />

édictant que ses propres conditions généra<strong>le</strong>s d’achat éliminent<br />

d’emblée <strong>le</strong>s conditions généra<strong>le</strong>s de vente des fournisseurs.<br />

Quand bien même une tel<strong>le</strong> clause ne serait pas intégrée dans<br />

<strong>le</strong>s conditions d’achat, des contradictions peuvent en outre<br />

exister dans <strong>le</strong> corps du texte et la DGCCRF critique notamment<br />

l’introduction dans <strong>le</strong>s conditions généra<strong>le</strong>s d’achat d’éléments<br />

qui “devraient léga<strong>le</strong>ment figurer dans <strong>le</strong>s conditions généra<strong>le</strong>s<br />

de vente” (modifications tarifaires, retour de marchandises,etc) :<br />

Un contrat annuel qui ne peut être un simp<strong>le</strong> accord-type proposé<br />

par l’acheteur doit formaliser <strong>le</strong> résultat de la négociation<br />

commercia<strong>le</strong> et son contenu est expressément prévu par l’art.<br />

L 441-7 du code de commerce sous peine de sanction péna<strong>le</strong>.<br />

La facturation, photographie du contrat, doit correspondre à cette<br />

même organisation.<br />

Quelques préconisations pour élaborer des politiques<br />

stratégiques licites d’achat<br />

L’idée ici est de considérer que <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s actuel<strong>le</strong>s permettent<br />

de développer de véritab<strong>le</strong>s stratégies d’achat et de vente.<br />

Quelques points clés pour illustrer la démarche.<br />

BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />

37


PRATIQUES<br />

Mis en place en 2008 et couvrant 40 pays, “Enterprise Europe” est <strong>le</strong> réseau<br />

officiel de la Commission européenne d’appui à l’innovation et la compétitivité<br />

des PME.<br />

En <strong>Bretagne</strong> et Pays de la Loire, <strong>le</strong>s Chambres régiona<strong>le</strong>s de commerce et<br />

d’industrie, Oséo Innovation et <strong>Bretagne</strong> Innovation ont allié <strong>le</strong>urs expertises<br />

au sein d’“Entreprise Europe Ouest” pour accompagner <strong>le</strong>s entreprises dans<br />

<strong>le</strong>urs projets d’innovation et d’internationalisation.<br />

Retrouvez ci-dessous, une sé<strong>le</strong>ction d’opportunités de partenariats<br />

Si vous vou<strong>le</strong>z être mis en relation, recevoir <strong>le</strong>s nouvel<strong>le</strong>s opportunités ou si vous<br />

souhaitez diffuser vous-même une annonce dans <strong>le</strong> réseau Entreprise Europe,<br />

contactez-nous : Tél. 02 99 25 41 57 ou par mél : een@bretagne.cci.fr<br />

Opportunités de partenariats technologiques<br />

Contact : Caro<strong>le</strong> TAFFUT<br />

Biotechnologie : Une société espagno<strong>le</strong> a mis au point<br />

un kit de détection enzymatique pour <strong>le</strong>s microcystines<br />

dans l’eau. Le test est basé sur la protéine phosphatase.<br />

Le kit est prêt à l’emploi, simp<strong>le</strong> d’utilisation et permet de<br />

tester jusqu’à 44 échantillons en une heure. La société<br />

propose un accord commercial ou une coopération technique<br />

pour son adaptation.<br />

Réf : 10 ES 29G6 3H0S<br />

Dépollution : Un groupe d’entrepreneurs turcs a développé<br />

un nouveau système de filtration pour purifier <strong>le</strong>s gaz<br />

et <strong>le</strong>s particu<strong>le</strong>s provenant de combustib<strong>le</strong>s fossi<strong>le</strong>s dans<br />

<strong>le</strong>s usines, <strong>le</strong>s zones minières, <strong>le</strong>s centra<strong>le</strong>s é<strong>le</strong>ctriques etc.<br />

Le système offre <strong>le</strong>s avantages d’un taux é<strong>le</strong>vé d’épuration<br />

et de coûts d’exploitation et de maintenance relativement<br />

faib<strong>le</strong>s. Le groupe est intéressé par des accords de licence.<br />

Réf : 10 TR 97NA 3H3D<br />

Energie : Une société UK a développé des pi<strong>le</strong>s à combustib<strong>le</strong><br />

alcalines à faib<strong>le</strong> coût, dynamiques et recyclab<strong>le</strong>s.<br />

La société active en R&D fournit des matériaux de<br />

pointe et des coûts réduits. La technologie est transférée<br />

à des partenaires industriels présents sur <strong>le</strong> marché de<br />

l’énergie. La société recherche des partenaires dans <strong>le</strong>s<br />

déchets ou l’industrie de gazéification de la biomasse<br />

pour des accords de fabrication.<br />

Réf : 09 GB 44O7 3FLI<br />

Environnement : Une PME belge spécialisée dans <strong>le</strong><br />

rotomoulage plastique PE, actuel<strong>le</strong>ment actif dans l’industrie<br />

du traitement des eaux usées et la production<br />

réservoir de diesel, cherche à élargir son offre de produits.<br />

La PME recherche des technologies dans <strong>le</strong><br />

domaine de l’industrie de l’eau ou des déchets tels que<br />

biorotors, lits filtrants.... La société vise un accord de<br />

licence ou une coopération au développement.<br />

Réf : 09 BE 0427 3FRC<br />

Opportunités de partenariats commerciaux<br />

Contact : Caro<strong>le</strong> WAGNER<br />

Industrie : Un distributeur danois d’échangeurs de<br />

cha<strong>le</strong>ur cherche à diversifier son offre, avec des pompes,<br />

des valves, des équipements de contrô<strong>le</strong> et d’autres produits<br />

dans <strong>le</strong> domaine des composants industriels.<br />

La société est bien installée sur <strong>le</strong> marché danois des<br />

composants et un savoir-faire technique.<br />

Réf : 20100421015<br />

Microé<strong>le</strong>ctronique : Un agent commercial britannique,<br />

spécialisé dans <strong>le</strong> domaine des semi-conducteurs,<br />

cherche à représenter des sociétés étrangères sur <strong>le</strong><br />

marché UK. 23 ans d’expérience et un bon réseau de<br />

clients. L’agent souhaite des contrats d’exclusivité.<br />

Réf : 20100329011<br />

Equipements loisirs : Une société suédoise développe,<br />

produit et vend des équipements innovants de p<strong>le</strong>in air<br />

pour <strong>le</strong>s aires de jeux qui s’adressent aussi bien aux<br />

enfants qu’aux adultes. Tous <strong>le</strong>s produits sont brevetés<br />

et conformes aux normes de sécurité européennes. Ils<br />

sont faci<strong>le</strong>s à instal<strong>le</strong>r, robustes et durab<strong>le</strong>s, avec un<br />

minimum d’entretien. La société cherche des partenaires<br />

pour fabriquer et distribuer <strong>le</strong>s produits en dehors de la<br />

Suède.<br />

Réf : 20100318035<br />

Produits IAA : Une société italienne est spécialisée dans<br />

la production d’hui<strong>le</strong> d’olives extra vierge bio, de qualité<br />

et avec des olives soigneusement sé<strong>le</strong>ctionnées (variété<br />

Nocellare Etnea). Le produit est fabriqué en quantité<br />

limitée afin de satisfaire <strong>le</strong>s clients qui cherchent<br />

l’excel<strong>le</strong>nce et l’authenticité. La garantie offerte par la<br />

société est la transparence de la culture, de la récolte et<br />

<strong>le</strong>s procédures techniques utilisées. La société cherche<br />

un distributeur.<br />

Réf : 20100316078<br />

38<br />

BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010


Affaires à céder (Grand Ouest)<br />

1. Fabrication et commercialisation de matériel de construction frigorifique<br />

C.A. 2008 négocié 15 000 K€ C.A. net 5 500 K€<br />

Clientè<strong>le</strong> : France, B to B - Fonds propres nécessaires : 800 à 1 000 K€<br />

2. Société de transport spécialisée sur marché européen de niche<br />

C.A. 2009 : 5 500 K€ - EBE environ 6%<br />

Fonds propres nécessaires : 800 à 1 000 K€<br />

3. Magasin de distribution de matériel de bricolage<br />

C.A. 2009 : 1 200 K€ - EBE environ 6%<br />

Clientè<strong>le</strong> : Particuliers et Col<strong>le</strong>ctivités - Fonds propres nécessaires : 250 K€<br />

4. Fabrication industriel<strong>le</strong> de crêpes<br />

C.A. 2009 environ 2 000 K€<br />

Clientè<strong>le</strong> : Professionnels et GMS - Fonds propres nécessaires : 150 à 200 K€<br />

5. Bureau d’études bâtiment<br />

C.A. 2008 : 200 à 250 K€<br />

Clientè<strong>le</strong> : Particuliers et Col<strong>le</strong>ctivités - Fonds propres nécessaires : 100 K€<br />

PRATIQUES<br />

JTB RENNES - Félix JOLIVET<br />

Le Quirinal • 16, mail Anne-Catherine • 35000 Rennes<br />

Tél 02 23 400 400 - Fax 02 23 400 403 - E-mail : contact@jtbconseil.fr<br />

1. Entreprise d’installation et d’entretien de piscines et accessoires. CA > 2 M€<br />

2. Entreprise négoce et distribution de clôtures, portails, automatismes,<br />

mobiliers urbains et jeux extérieurs. CA < 4 M€<br />

3. Affaire de motoculture. CA 3 M€<br />

4. PME spécialisée dans <strong>le</strong> traitement de surface. CA entre 6 et 10 M€<br />

Excel<strong>le</strong>nte rentabilité. Budgets 2010 signés.<br />

JTB NANTES - Jacques THIÉBAUT<br />

16, rue Marie-Anne du Boccage • 44000 Nantes<br />

Tél 02 40 69 29 90 ou 06 11 88 75 24 - E-mail : jtb.jtr@wanadoo.fr<br />

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À BRETAGNE ÉCONOMIQUE<br />

35 €<br />

au lieu de<br />

41,20 €<br />

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numéros<br />

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à retourner à <strong>Bretagne</strong> Économique<br />

1, rue du Général-Guillaudot - CS 14422 - 35044 RENNES Cedex - Tél. 02 99 25 41 37<br />

1 an d’abonnement = 35 €*<br />

Je joins mon règ<strong>le</strong>ment à l’ordre de <strong>Bretagne</strong> Économique - *TVA 5,5 % incluse<br />

ou je paie par carte sur <strong>le</strong> site www.bretagne-economique.com (ong<strong>le</strong>t abonnement)<br />

Offre valab<strong>le</strong> jusqu’au 31 décembre 2010<br />

Société ........................................................................................................................<br />

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BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010<br />

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