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AUBAUD MENUISERIE, UNE ENTREPRISE FAMILIALE AVEC, À SA TÊTE, UNE JEUNE FEMME
ENTREPRISES
Isabelle Aubaud et son frère Christian ont prévu plus
de 150 000 euros d’investissements en 2010
Passionnée et
déterminée
Depuis 2004, année de reprise par les enfants
Isabelle et Christian, la menuiserie Aubaud a connu
une forte croissance. Aujourd’hui, les investissements
se poursuivent et une réflexion sur la structuration
de l’entreprise est en cours.
“Mon frère et moi-même avons intégré l’entreprise dans
les années 90, explique Isabelle Aubaud, la jeune dirigeante de
39 ans. Cela s’est fait naturellement, Christian avait suivi une
formation en bâtiment génie civil et moi des études en secrétariat
de direction. Nous sommes cogérants, j’ai pris en charge l’administratif,
le commercial ainsi que le bureau d’études. Mon
frère est responsable production. Nous assurons tous les deux
le suivi des chantiers et, depuis 2008, avec la crise, les affaires
étant plus dures, la présence sur le terrain auprès des clients est
essentielle.”
L’entreprise, installée à Iffendic (35) depuis son origine, est
spécialisée dans le travail du bois, du PVC et de l’aluminium pour
la réalisation de menuiseries intérieures et extérieures, l’agencement
de maisons ou bureaux et la pose de cloisons sèches.
Ses clients vont du particulier aux professionnels établis sur le
22 et le 35. Cependant, l’essentiel de l’activité se fait via les appels
d’offres publics ou les marchés avec
architectes. “Depuis fin 2008, le retour
positif des AO que nous traitons est
beaucoup moins important, seulement
10 % ! Vous imaginez la dépense de
temps et d’énergie pour rien. Un particulier
peut, lui, demander jusqu’à 6
devis différents. A côté de cela, le poids
administratif avec les mises aux normes obligatoires ne cesse de
croître.”
Malgré cette surcharge de travail, une croissance rapide et un
marché tendu avec des prix tirés vers le bas, la jeune femme,
de tempérament positif, est déterminée à aller de l’avant. Avec
son frère, elle réfléchit à une redéfinition des postes pour optimiser
les compétences de chacun et, pourquoi pas, à un recrutement
pour mieux structurer l’entreprise. “Comme tout le
monde, je connais des baisses de moral mais je redémarre
assez vite. Avec mon frère, nous sommes complémentaires
même si je ressens le besoin de redéfinir le rôle de chacun. Ce
qui me plait le plus c’est le suivi de chantier, le contact avec les
gens. J’ai appris le métier sur le tas et je suis passionnée par ce
que je fais ! J’aime faire face aux difficultés.” Avec 16 personnes,
l’effectif comme le CA de 1,45 million d’euros ont doublé
depuis 2004.
J’apprends tous les jours
“Ce qui me plaît le plus,
c’est le suivi de chantier”
Très présente dans son entreprise, Isabelle Aubaud est également
très engagée à l’extérieur. Elle est ainsi membre du CJD,
du conseil d’administration de la Capeb, conseillère municipale
au sein de sa commune et membre de l’union des commerçants.
“J’apprends tous les jours et ces échanges me permettent de
progresser. Je n’ai pas d’enfants et ma maison jouxte l’entreprise,
ce qui facilite grandement cette capacité à mener de front vie
privée et vie professionnelle. De plus, je prends très peu de vacances
car je culpabilise et à chaque retour je me sens obligée de
travailler deux fois plus. Durant la semaine, je passe l’essentiel
de mon temps à l’extérieur et je rattrape le travail administratif
accumulé, le samedi.” Cet emploi du
temps bien rempli semble lui réussir ainsi
qu’à l’entreprise, puisque, cette année,
plus de 150 000 euros d’investissements
sont prévus. “Du fait de la crise, nous
avons levé le pied durant le précédent
exercice, mais cette année, pour adapter
nos menuiseries aux normes européennes,
nous allons moderniser l’outil de fabrication et changer
quelques machines. Nous prévoyons aussi des travaux d’aménagement
dans les bureaux, le remplacement de certains véhicules
de chantier …c’est sans fin !”
Les perspectives sont bonnes pour la menuiserie Aubaud dont
certains chantiers sont prévus jusqu’en 2011 et 2012. “On signe
et on s’adapte en faisant appel de temps à autre à des intérimaires
ou à des sous-traitants. Nos chantiers vont de 1 500 à
500 000 euros. Le CA devrait continuer à croître et l’effectif
atteindre 20 personnes. Cependant, à ce stade et au vu du
chemin parcouru, il nous faudra avoir bien structuré l’entreprise
pour assurer sa pérennité”, conclut de manière très réaliste
Isabelle Aubaud.
■ Véronique Maignant
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BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°200 • MAI 2010