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“<strong>La</strong> culture est une résistance à la distraction” /////// Pasolini*** parution juillet 2011www.avignon-en-scenes.fr, voir p. 52Le journal de référence de la vie culturelle2011 / N° 188 mai • Paru le mercredi 4 mai 2011 / 19 e saison / 80 000 ex. / www.journal-laterrasse.fr / Sommaire en page 2© DR© Anne Deniauthéâtre / selection p. 4-28Lisa Wurmser met en scène Vineta, la république des utopies,du jeune dramaturge allemand Moritz Rinke.Danse / selection p. 28-35Enquête dans les coulisses de l’Opéra à l’occasion de l’entrée au répertoirede Rain, pièce majeure d’Anne Teresa de Keersmaeker.© Michel Szabo© Giovanni Canitanoclassique / opéra / selection p. 35-45Révolution et révélation de l’art lyrique baroque : la production d’Atyspar Jean-Marie Villégier et William Christie fait son retour à Paris.jazz / selection p. 45-52Rencontre avec Stefano di Battista, le saxophoniste qui aimait lesfemmes. Nouvel album et concert exceptionnel au Théâtre de l’Odéon.focusLe NEST :un nid construit parle CDN de Thionville-Lorraine, voir p. 12-13.Seules… en scèneinaugure un nouveaufestival de théâtre auféminin au TOP, voir p. 17.Festival Théâtre en Mai à Dijon :la sève de la création circule entrel’ici et l’ailleurs, entre vieux maîtreset jeunes artistes, voir p. 20-21.Le Théâtre et la Cité :quand les artistes questionnentle pouvoir à l’Apostrophe àCergy-Pontoise, voir p. 25.<strong>La</strong> <strong>Terrasse</strong> / 4 avenue de Corbéra 75012 Paris / Tél 01 53 02 06 60 / Fax 01 43 44 07 08 / email : la.terrasse@wanadoo.fr / Prochaine parution le mercredi 1 er juin 2011 / Directeur de la publication : Dan AbitbolEN JUINÀ LA GRANDE HALLEPremier monde / Primer mundoALLIO-WEBER7 - 18 juinthéâtreparades and changes, replay in expansionA. HALPRIN / A. COLLOD 15 - 18 juin / danseBLACK N’BLUES a minstrel showI.D.A / MARK TOMPKINS21 - 25 juinthéâtre musical01 40 03 75 75www.villette.com


2 / N°188 / mai 2011 / la terrassethéâtreUN WEEK-ENDPOURNEMA - PIERRE VINCENT20, 21 ET 22 MAI 2011UN AUTEUR /KOFFI KWAHULÉLECTURES / MAQUETTES /PERFORMANCES / INSTALLATIONP’TITE SOUILLURE - DAMIEN DUTRAITET NELSON-RAFAELL MADELJAZ - OLIVIER COYETTELES CRÉANCIERS - SERGE TRANVOUEZMISTERIOSO-119 - NADINE BAIERET LUDMILLA DABOBRASSERIE - PAULIN F. FODOUOPLA MÉLANCOLIE DES BARBARESCAMILLE MAROIS ET LAURENT FRANCHIMADELEINE YEBEDHOVA - OLIVIER RABOURDINMISTERIOSO-119 - VICTOR DE OLIVEIRAETLES PENCHANTES - DE LAURIE CATRIXET SOLENN DENISADÈLE - DE SABINE REVILLETNIGHT SOUND - INSTALLATION, PIÈCES EN PAPIERPERCÉ DE NADINE DE KŒNIGSWARTERRÉSERVATIONS / 01 48 13 70 00 /WWW.THEATREGERARDPHILIPE.COMN° 188 • SOMMAIREthéâtre / cirquetoutes nos <strong>critiques</strong>… P. 8-16Avec Orgueil, poursuite et décapitation et Les Orphelines, Marion Aubert réveille à coupsd’éclats de rire les fantasmes et les peurs cachés. Entretien P. 3Six ans après, Emmanuel Demarcy-Mota re-crée Rhinocéros avec la même troupe d’acteurs. Entretien P. 6Alain Françon met en scène Fin de partie de Samuel Beckett, avec une distribution prestigieuse. Entretien P. 6Galin Stoev revient à l’œuvre du jeune auteur russe Ivan Viripaev et crée Danse “Delhi”. Entretien P. 7A l’occasion de Mai des masques à l’Epée de Bois, Mario Gonzalez et Christophe Pattyévoquent le plaisir et la rigueur du jeu masqué. Entretien P. 10Lisa Wurmser met en scène Vineta, la république des utopies de Moritz Rinke,jeune auteur ironique et drôle. Entretien P. 11Festival des Chemins de traverse à Noisy-le-Grand, pour enchanter le public et révéler l’amour de la scène P. 18Dans une vingtaine de villes et villages de l’Essonne, le Festival Dedans Dehorstransforme l’espace public en espace de création P. 19Perspectives : festival franco-allemand des arts de la scène P. 22Les Inpromptus : L’Académie Fratellini convie les spectateurs à un parcours circassien aventureux P. 22Le Théâtre de l’Est parisien présente son festival 1.2.3. théâtre !.Un festival « pour tous à partir de l’enfance » P. 23Au théâtre du Nord, Stuart Seide s’empare de la fresque chorale composée par Dylan Thomas,Au Bois lacté P. 24Festival 24 heures : un week-end festif à Douai nourri par une programmation éclectique et exigeante P. 26Un nouveau festival de théâtre voit le jour à Valence, Ambivalence(s), une aventure de théâtre dans la ville P. 26sélection, suite… P. 18-28danseRain, chef-d’œuvre d’Anne-Teresa De Keersmaeker, entre au répertoire de l’Opéra national de Paris.Enquête le temps d’une répétition… P. 29Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis : creuset de créativité P. 30Les Rendez-Vous Chorégraphiques de Sceaux : passerelles entre la France et les Etats-Unis P. 31Sasha Waltz crée Continu, à partir de ses œuvres précédentes. Entretien P. 32Manta, solo remarquable d’Héla Fattoumi P. 32sélection, suite… P. 28-35classique / opéraNicholas Angelich aborde Bach P. 35Christophe Rousset salue Farinelli pour les 20 ans de son ensemble Les Talens Lyriques P. 36Le Cabaret contemporain, de Mantovani au rock expérimental P. 36Lorin Maazel dirige Mahler pour le 100 e anniversaire de la mort du compositeur viennois P. 38Metropolis et <strong>La</strong> Femme dans la lune, deux films de Fritz <strong>La</strong>ng en concert P. 38Le Martyre de Saint Sébastien, le chef-d’œuvre de Debussy au Châteletun siècle jour pour jour après sa création P. 39Daniel Barenboim dirige le West-Eastern Divan Orchestra P. 40opéraLes Noces de Figaro, reprise de la production mythique de Giorgio Strehler P. 42Atys de Lully : recréation de la production historique de 1987 de Jean-Marie Villégier et William Christie P. 43Christian Schiaretti et Jean-Claude Malgoire signent une nouvelle productionde Jules César de Haendel à l’Opéra royal de Versailles P. 43sélection, suite… P. 35-44festivalsPremiers rendez-vous : Jean de <strong>La</strong> Fontaine à Château-Thierry, Saint-Michel-en-Thiérache dans le Nord,Rencontres Musicales autour de <strong>La</strong> Prée dans l’Indre, « Les Amateurs ! » au Châtelet… P. 44-45musiques : jazz / musiques du mondejazzDuc des Lombards, les temps forts du «42» P. 45Jazz sur le vif, du jazz d’utilité publique à Radio-France P. 45Lionel Belmondo, nouvel album et création scénique de Clair obscur P. 47Wynton Marsalis et Richard Galliano à la rencontre de Billie Holiday et Edith Piaf P. 47Le batteur Olivier Le Goas invite le grand trompettiste Kenny Wheeler P. 47Gretchen Parlato, nouvelle voix majeure au New Morning P. 48sélection, suite… P. 45-48festivalsJazz for ville, jazz for life ! P. 48<strong>La</strong> Voix est libre, le jazz qui résiste P. 49Stefano di Battista, le saxophoniste qui aimait les femmes, auteur de Woman’s <strong>La</strong>nd P. 50Jacques Gamblin et <strong>La</strong>urent De Wilde célèbrent les 30 ans de Jazz sous les Pommiers P. 52focusLe NEST : un nid construit par le CDN de Thionville-Lorraine P. 12-13Seules… en scène inaugure un nouveau festival de théâtre au féminin au TOP P. 17Festival Théâtre en Mai à Dijon : la sève de la création circule entre l’ici et l’ailleurs,entre vieux maîtres et jeunes artistes P. 20-21Le Théâtre et la Cité : quand les artistes questionnent le pouvoir à l’Apostrophe à Cergy-Pontoise P. 25Directeur de la publication :Dan AbitbolRédactionOnt participé à ce numéroThéâtre :Gwénola David, éric Demey,Véronique Hotte,Manuel Piolat Soleymat,Catherine Robert, Agnès SantiDanse :Nathalie Yokel, Gwénola David,Marie ChavanieuxMusique classique et opéra :Jean Lukas, Jean-Guillaume Lebrun,Sébastien Llinarès, Antoine PecqueurJazz -musiques du monde :Jean-Luc Caradec, Jacques Denis,Mathieu Durand, Vanessa FaraDirecteur délégué des rubriquesclassique / jazzet du hors-série Avignon-en-scènes :Jean-Luc CaradecResponsable des partenariatsclassique / opéra :Emmanuel CharletSecrétariat de rédaction :Agnès SantiMaquette : Luc-Marie Bouët01.42.71.12.64Couverture : Agnès DahanWebmaster : Ari AbitbolDiffusion : Nicolas KapetanovicImprimé par :Imprimerie Saint-Paul, LuxembourgPublicité et annonces classéesau journa8Tél. : 01.53.02.06.60.www.journal-laterrasse.frwww.avignon-en-scenes.frwww.saisonclassique.frFax : 01.43.44.07.08.E-mail : la.terrasse@wanadoo.frTirageCe numéro est distribuéà 80 000 exemplairesDéclaration de tirage sous laresponsabilité de l’éditeursoumise à vérification de l’OJD.Dernière période contrôlée année 2009,diffusion moyenne 74 500 ex.Chiffres certifiés sur www.ojd.com.Éditeur : Eliaz éditions,4, avenue de Corbéra75012 ParisE-mail : la.terrasse@wanadoo.fr<strong>La</strong> <strong>Terrasse</strong> est une publicationde la société Eliaz éditions.Gérant : Dan AbitbolI.S.S.N 1241 - 5715Toute reproduction d’articles, annonces,publicités, est formellement interdite et engageles contrevenants à des poursuites judiciaires.© D. R.la terrasse / mai 2011 / N°188 / 3téléchargez gratuitement notre application et lisez-nous terrasseMai_Mise sur votre en page ipad 1 20/04/11 11:54 Page1théâtreentretien / Marion AubertL’écriture à foisonGloutonne endiablée, espiègle cabotine, l’écriture de Marion Aubertcavale à toute bringue dans l’imaginaire et déniche les monstresplanqués dans l’ordinaire des relations humaines. Avec Orgueil,poursuite et décapitation et Les Orphelines, cette faiseuse d’histoiresréveille à coups d’éclats de rire les fantasmes et les peurs cachésdans l’arrière-cour du conscient.Comment s’est amorcé le geste d’écriturepour Orgueil, poursuite et décapitation ?Marion Aubert : Quand il ne s’agit pas d’unecommande, j’écris d’abord à l’intuition, je melaisse emportée par les mots, par mes propresobsessions. Ici j’avais envie de travailler surles péchés capitaux, sur la place de la femme.J’écris alors énormément et j’accumule beaucoupde matière. Puis, à la façon d’un sculpteur,je dégrossis et cisèle ce matériau premierpour déceler le sens qui va émerger etconstruire la pièce. A l’inverse d’un processusqui partirait de la structure, j’essaie de retrouverla colonne vertébrale en commençant parcréer la chair.Qui sont les « chonchons », personnages auxmultiples visages qui peuplent cette pièce ?M. A. : Ils viennent du Livre des êtres imaginairesde Borgès. Ils sont brutaux, outranciers, jaloux,lâches, frustrés, incorrects, comme des doublesfantasmatiques de vous et moi qui cumuleraienttoutes les petitesses humaines et les pulsionsrefoulées par les convenances et bonnes manièresimposées par la vie en société. Je pars duquotidien, des pathologies banales, de la violenceplus ou moins contenue, que je grossiset aggrave pour faire des êtres ordinaires desmonstres de théâtre.Vous instaurez en effet un rapport au réeltrès décalé. Que cherchez-vous à provoquerchez le spectateur ?M. A. : Ce décalage pose une distance avecle réel, qui permet d’appréhender la brutalitédes relations, dans la famille, le travail ou la viecourante, et qui, parce que poussée à l’extrême,génère souvent aussi un rire cathartique. Monthéâtre ne passe pas seulement par une compréhensioncérébrale mais engage les corps,celui des acteurs et celui des spectateurs.SignalétiqueChers amis, seules sont annotées par le sigle défini ci-contre eeles pièces auxquelles nous avons assisté. Mais pour que votre panorama du mois soit plus complet,nous ajoutons aussi des chroniques, portraits, entretiens, articles sur des manifestations que nousn’avons pas encore vues mais qui nous paraissent intéressantes.Vous introduisez la figure de l’auteure, auféminin, dans la pièce. Est-ce une manièrede créer une distanciation, de montrer quela fiction se nourrit du vécu comme regardsur le monde ?M. A. : Quand l’auteure intervient pour commenterl’action ou les dialogues, elle crée dujeu entre différents niveaux de fiction. Les personnagessont aussi autant de variations ou demasques d’elle-même. Par ailleurs, le texte nesuit pas une trame classique. L’auteure cheminedans le labyrinthe de sa propre écriture,foisonnante, guide le spectateur en tirant cefil rouge, avant de se faire déborder par sespersonnages, jusqu’à être mangée et disparaître.<strong>La</strong> metteuse en scène Marion Guerrerom’a demandé d’interpréter ce rôle en scène.J’ai accepté car, avec mes 1,57 mètres et« Je pars du quotidien,des pathologiesbanales, (…) que jegrossis et aggravepour faire des êtresordinaires desmonstres de théâtre. »Marion Aubertmon allure de jeune femme, ma physionomiebouscule l’image dominante de l’auteur. Selonl’étude effectuée par Reine Prat pour le ministèrede la Culture et de la Communication, surla place des femmes dans le spectacle vivant,85 % des textes joués aujourd’hui sont écritspar des hommes. Bouger les représentationsme semble important.Les Orphelines, commande du Centre dramatiquerégional de Vire, est votre premiertexte pour les enfants. Ce public appelle-t-ilune écriture différente ?M. A. : Il oblige à se poser des questions quant àla structure, au champ lexical, au niveau de langage.<strong>La</strong> pièce traite de l’avortement ou de l’infanticidequi touchent les nourrissons filles danscertains pays, notamment en Inde et en Afghanistan.J’ai eu le souci de ne pas laisser les enfantsdans la perplexité face à un sujet aussi difficile,mais au contraire de les accompagner dans leursquestionnements. On ne peut pas les jeter dansl’embarras.Entretien réalisé par Gwénola DavidOrgueil, poursuite et décapitation,de Marion Aubert, mise en scène deMarion Guerrero. Du 31 mai au 2 juillet 2011,à 21h, sauf dimanche à 15h30, relâche lundiet les 2 et 5 juin. Théâtre du Rond-Point,2 bis avenue Franklin-D.-Roosevelt 75008 Paris.Rens. 01 44 95 98 21 et www.theatredurondpoint.fr.Les Orphelines, de Marion Aubert, mise en scène deJohanny Bert. Du 18 au 21 mai 2011,séances tout public le 18 mai à 14h, le 21 maià 15h et 19h, matinées scolaires ouvertes à tous le19 et le 20 mai à 10h et 14h. Théâtre de la Commune,2 rue Edouard-Poisson, 93304 Aubervilliers.Rens. : 01 48 33 16 16 etwww.theatredelacommune.com.Les textes de Marion Aubert sont publiéspar Actes Sud-Papiers.critiqueDirection Olivier Pyjusqu’au 22 maiAteliers Berthier 17 ede & mise en scène Jean-François Sivadier«une comédie biblique»11 mai – 5 juin 2011Théâtre de l’Odéon 6 ede Victor Hugo / mise en scène <strong>La</strong>urent Pelly«tout simplement un grand spectacle populaire»26 avril – 21 mai 2011Théâtre de l’Odéon 6 e – Salon Roger Blind’après Eschyle / texte français, adaptation & mise en scène Olivier PyAprès l’Odéon, cette petite forme va circuler hors les murs. Elle ira dansles lycées, les maisons pour tous, les entreprises...Un «théâtre d’intervention» brûlant, salutaire. Le PointOdéon-Théâtre de l’Europe01 44 85 40 40 • theatre-odeon.eu© element-s / Licences d’entrepreneur de spectacles 1039306 & 1039307


4 / N°188 / mai 2011 / la terrassethéâtre <strong>critiques</strong>critique L’Opéra de quat’sous<strong>La</strong>urent Pelly fait entrer la pièce de Brecht au répertoire dela Comédie-Française. L’épopée cynique et lyrique des bas-fondslondoniens sonne juste mais sans éclat.Tout s’achète ici bas, les âmes, les femmescomme les larmes et les armes, la liberté commela charité ou l’amitié, dans les bas-fonds et dansles grands salons. Entre Jonathan Peachum,directeur de la société « L’Ami des mendiants »qui fait commerce de moignons la main sur labible et monnaye cher la place de cul-de-jatte,Mackie-le-Surineur, souteneur charmeur etmeneur de rapines, Brown, patron véreux de lapolice, les barons de la haute finance et la piétailleaffamée des canailles, la guérilla enragemais l’affairisme et la vénalité se partagent. « <strong>La</strong>bouffe vient d’abord, ensuite la morale. Il fautd’abord donner à tous ces pauvres gens unepart du gâteau pour calmer leur fringale » raillentl’homme par l’homme. <strong>La</strong> gouaille de racaille etla faconde lyrique des faux prêcheurs étrillent lesmœurs à l’ironie cinglante coupée d’une pointed’empathie. Le metteur en scène <strong>La</strong>urent Pellytire la pièce vers aujourd’hui en plantant l’actiondans les bas quartiers du Londres post-Thatchérien.Peu à peu, il décale le réalisme kitsch Britishvers la parodie et brouille les genres, empruntantau film noir, au cartoon, au mélodrame ou auburlesque. <strong>La</strong> scénographie de Chantal Thomas,qui actionne la machinerie à vue pour faire etdéfaire les décors, manie astucieusement lesmécanismes de la distanciation. Les comédiensdu Français suivent cette ligne de jeu, soutenuepar Bruno Fontaine qui guide tambours et trom-la terrasse / mai 2011 / N°188 / 5téléchargez gratuitement notre application et lisez-nous sur votre ipadcritique L’Homme qui voit<strong>La</strong> Forge des Mythes s’installe à Montrouge en mai et y présentetrois de ses spectacles. Parmi ceux-là, L’Homme qui voit, récit de larencontre entre une jeune ethnologue et un drôle d’Indien.Collectif d’intellectuels et d’artistes, la Forge desMythes œuvre au répertoire et à la publicité desmythologies. Avec l’Instant Théâtre / Maison del’Acteur, les forgerons conduisent les mythes surscène et contribuent, de publications en conférences,à l’intelligence des récits fondateurs de l’humain.« Le mythe est comme une boule d’énergie :il apparaît comme une énigme mais nous enseigneénormément de choses sur nous et notre placedans ses certitudes et l’utilisation de son magnétophone,et Wicasà Atawan (l’homme qui voit enlangue Iakota), Indien provocateur et bougon, véritablemémoire vivante des légendes ancestralesde son peuple et dépositaire des aventures dudieu Coyote. De réticence en séduction, la rencontrese fait bientôt entre ces deux-là, que toutsépare a priori. <strong>La</strong> jeune Anaïs Durand joue lesingénues avec la spontanéité et la fraîcheur d’une<strong>critiques</strong> théâtretexte ermann Brochmise en scèneYves Beaunesneavec Marilù Marini12 › 28 mai 2o11o1 53 o5 19 19athenee-theatre.com© D.R.Anaïs Durand et Eric Aubrahndans L’Homme qui voit. DD_STRIN_laterrasse_Q7.qxp:Mise en page 1 20/04/11 14:43 Page 1demise en scèneIvan ViripaevGalin Stoevdu 4 mai au 1 er juin 2011<strong>La</strong> troupe de la Comédie-Française porte la pièce musicale de Brecht.Brecht et Weill dans L’Opéra de quat’sous. Composéen 1928 d’après L’Opéra des gueux deJohn Gay, pastiche de Haendel créé en 1728à l’instigation de Jonathan Swift, cette « pièceavec musique » corrompt les structures ankyloséesdu genre opératique d’alors en y fourrantpêle-mêle des songs de cabaret, airs d’opérette,rythmes de fox-trot ou ballades mélancoliques.En embarquant tout le monde dans son élan,la musique montre « la parenté étroite existantentre les sentiments des bourgeois et ceux desvoleurs de grand chemin », soulignait Brechtdans ses Ecrits sur le théâtre.Veulerieet exploitationGangsters aux rêves petit-bourgeois, notablescriminels ou garces traîtresses en quête de respectabilitéont ici double face : humains coriaceset simplement cupides, ils souffrent les uns desautres mais se retrouvent dans l’exploitation depettes dans la fosse. Quelques-uns, telle LéonieSimaga, juste de bout en bout, ont la voix pourL’Opéra de quat’sous. D’autres moins, dissonentou s’égosillent. Restent des acteurs de fortetrempe : Thierry Hancisse, mauvais garçon etséducteur esthète, Véronique Vella, stupéfiantemégère pudibonde, Bruno Raffaelli, cynique trafiquantde mendicité, ou encore Sylvia Bergé, quidévergonde le bon chic. A défaut de surprendreet de déranger, la mise en scène est efficace etporte bien la verve piquante de Brecht.Gwénola DavidL’Opéra de quat’sous, de Bertolt Brecht, musiquede Kurt Weill, mise en scène de <strong>La</strong>urent Pelly,direction musicale de Bruno Fontaine.En alternance jusqu’au 19 juillet 2011, à 20h30,matinée à 14h. Comédie-Française, 75001 Paris.Rés. : 08 25 10 16 80 et www.comedie-francaise.fr.Durée : 3h45. Le texte, dans la traduction deJean-Claude Hémery, est publié à L’Arche.© Brigitte Engueranddans le monde quand on le décompresse », ditFrançois Roy, président de cette association. Troisdes spectacles forgés par ces mythologues enthousiastessont présentés en mai à Montrouge, sousla tente pyramidale qui leur sert de cadre théâtral.Pieds nus, assis au sol sur un tapis en patchwork etdes coussins, les spectateurs se retrouvent commedes enfants auxquels on va raconter une belle histoire.Le Feu de l’Etna évoque le mythe de l’éternelretour et la figure d’Empédocle, le philosophe quirenonce à la cité des hommes pour rejoindre lecœur du volcan. Coup de foudre à l’Ile de Pâquess’empare du mythe de l’insularité du monde. Quantà L’Homme qui voit, il explore les mythes fondateursdes Amérindiens du Nord.Coyote et visage pâleface-à-face« Le théâtre fonctionne quand il n’est pas seulementthéâtre d’idées. Ainsi, personnellement, lorsquej’écris, j’imagine ce que provoque la rencontreentre des personnages. Il se passe quelque choseentre des êtres humains : ce n’est pas seulementl’exposé de leurs idées », dit Gérard-Henri Durand,l’auteur de L’Homme qui voit. Pour incarner lesrécits fondateurs d’une Amérique d’avant la colonisation,Gérard-Henri Durand invente le dialogueentre Mira, jeune ethnologue française empêtréejeune première. Éric Aubrahn s’amuse à camper lerevêche bourru, peu enclin d’abord à jouer l’ethnographié,mais qui s’adoucit peu à peu lorsqu’ilcomprend que renseigner Mira est aussi l’aider àprogresser en humanité, au-delà des écueils del’ethnocentrisme. En cela, ce spectacle illustreparfaitement le projet de la Forge des Mythes, telque le formule François Roy : « provoquer nonseulement la curiosité et la liberté de penser, maisaussi plus de tolérance et de compréhension faceà la diversité et aux points communs ».Catherine RobertDu 12 au 30 mai 2011, installation de la tentedu théâtre nomade de la Forge des Mythes àl’Espace Colucci de Montrouge (88, rue Racine,92120 Montrouge). Coup de foudre à l’Ile de Pâques,d’Eric Aubrahn : le 20 et le 30 mai, à 20h30. Le Feude l’Etna, de Gérard-Henri Durand : les 19, 26 et27 mai à 20h30. L’Homme qui voit,de Gérard-HenriDurand : les 12, 13, 16 et 23 mai, à 20h30 (spectaclevu à la salle des fêtes de Soisy-sous-Montmorency).Le 10 mai à 18h, à la médiathèque de Montrouge(32, rue Gabriel-Péri), conférence de Gérard-HenriDurand sur L’origine des mythes. Cahiers de la Forgedes Mythes en vente sur le site. Renseignements etréservations aux 01 34 28 25 54 / 06 08 65 81 18et sur www.laforgedesmythes.comdemises en scèneAugust StrindbergChristian Schiarettidu 7 mai au 11 juin 2011www.colline.fr - 01 44 62 52 52critique Délire à deuxValérie Dréville et Didier Galas,deux comédiens d’exception,peinent à donner vie à la piècede Ionesco.Dix-sept ans… Le temps que l’amour lentementmacère les menues indifférences du quotidien ettourne à l’aigre. Le temps d’une vie commune oùdeux amants finissent par oublier l’ardeur ensemblepour se poser juste côte-à-côte. Le temps queremontent à la surface les mots perdus ou tus àforce d’habitude, que s’incrustent les banalités etlieux communs qui depuis longtemps ont noyé ledésir de l’échange… Dix-sept ans après la chaleurdes premiers feux, « Elle » et « Lui » en sont là :ils se chamaillent dans leur appartement, coincéssur la ligne de front entre deux quartiers belligérants,enfermés dans leur querelle quand le mondecroule alentour sous les vents d’une tourmenteguerrière. Le sujet prétexte au différend ? <strong>La</strong> tortueet la limace sont-ils de la même espèce… A-t-ilchaud qu’elle a froid immédiatement, et inversement,etc. Voilà, ils en sont là.Ring conjugalPas de situation, ou presque, pas de personnages…Créée en 1962 par Tsilla Chelton et YvesPenaud, la pièce de Ionesco démonte les structuresdu drame et renvoie l’histoire en hors-champ,qui tapage depuis plusieurs mois à coups d’explosionset autres déflagrations. Le conflit du dehorscontamine l’intime, la guérilla conjugale du dedanss’étend à la cité. A moins que l’une ne soit la projectionfantasmatique de l’autre ? « Toute histoireest valable lorsqu’elle est transhistorique ; dansl’individuel, on lit l’universel », soulignait l’auteurdans ses Notes et contre-notes. <strong>La</strong> mise en scènede Christophe Feutrier, qui a beaucoup travaillé enRussie auprès d’Anatoli Vassiliev, évacue carrémentl’individuel en désincarnant la scène de ménage eten insérant les didascalies. Ce parti-pris, souligné//// pour recevoir la terrasse par internet, envoyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr en objet : recevoir la terrasse ////© Mario del CurtoValérie Dréville et Didier Galas dans un duel conjugal.par une esthétique minimaliste convenue, déportele duel vers l’exercice de style sans guère atteindreà l’universel. Coincés sur un petit tréteau en guisede ring, Valérie Dréville et Didier Galas, pourtantcomédiens de grand talent, ne parviennent pasvraiment à donner vie au langage ni à cette farcetragique.Délire à deux, d’Eugène Ionesco,mise en scène de Christophe Feutrier.Du 18 au 28 mai, à 20h30, sauf dimanche à 15h.Théâtre des Abbesses, 31 rue des Abbesses,75018 Paris. Rens. 01 42 74 22 77 etwww.theatredelaville-paris.com. Durée : 50 mn.Spectacle vu au Festival d’Avignon 2010.Gwénola David//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////


6 / N°188 / mai 2011 / la terrassethéâtreentretien / Emmanuel Demarcy-MotaRhinocéros, un combatcontre le monstrueuxAprès la création en 2004 de Rhinocéros et les mises en scène deHomme pour homme de Brecht et de Casimir et Caroline de Horvath,Emmanuel Demarcy-Mota re-crée la pièce de Ionesco avec la mêmetroupe d’acteurs. À l’ordre du jour, une déshumanisation toujoursplus intime, agressive, brutale et sauvage.Comment procédez-vous à la re-création deRhinocéros ?Emmanuel Demarcy-Mota : Je reprends la piècelà où je l’avais laissée, six ans plus tard. Rhinocérosa été créé en 2004 au Théâtre de la Ville,repris en 2005 et tourné en 2006. Avec la mêmetroupe d’acteurs, j’ai monté entre-temps Hommepour homme de Brecht et Casimir et Caroline deHorvath. Ces trois pièces majeures du xx e siècletraitent du rapport à l’Histoire et de la montée dela dictature. Horvath écrit sa pièce avant 38, maisil assiste aux discours de Hitler, il sait la brutalitédu monde. Le matériau de l’œuvre de Brecht,écrite en 1927 est un chaos terrifiant qui se meten place. Ionesco écrit Rhinocéros en 1950. IlCartoucherie75012 Paris01 43 28 36 36s’agit de séparation dans les trois cas. Casimiret Caroline se séparent ; Galy Gay dans Hommepour homme quitte sa femme et veut être un autre.Les deux amis dans Rhinocéros se séparent, Jean(Hugues Quester) et Béranger (Serge Maggiani),que Daisy (Valérie Dashwood) quitte. <strong>La</strong> problématiqueest liée à l’identité face à soi, à l’autre, àl’Histoire, dans l’amitié et dans l’amour.Qu’avez-vous décelé à la lecture de l’œuvre?E. D.-M. : En lisant l’œuvre, j’ai eu la convictionque l’amitié, sa destruction et sa réconciliation,étaient les thèmes de la pièce. Avec FrançoisRegnault, nous avons introduit un prologue, extraitde Moritz Rinkemise en scèneLisa Wurmser28 avril > 29 mai 2011du Solitaire, le roman à connotation autobiographiquede Ionesco. Certes, la ligne dramaturgiquede la pièce dénonce le nazisme, la transformationd’une société, la contamination idéologique parle langage ; elle dévoile l’angoisse métaphysiqued’un auteur drôle mais noir. Si on creuse cette évidence,on trouve un rapport existentiel à la relationhumaine et à la séparation. Le rhinocéros vientcertes de l’extérieur, mais il est aussi reclus ennous. Béranger veut se réconcilier avec Jean quilui dit que l’amitié est une valeur périmée, commel’humanisme. Béranger est à nouveau seul, quittépar Daisy. Il sait qu’il est le dernier homme, il necapitule pas. Il lui faut combattre sans relâche labête et le mensonge.Cette vision de l’œuvre est-elle donc davantagecentrée sur l’individu ?E. D.-M. : Le prologue initial de Béranger changela lecture de la pièce. C‘est un monologue sur lasolitude et l’enfance, sur la vie effrayée et peupléed’ombres et de fantômes, de vivants et de morts,de figures fantasmagoriques. Le spectacle commencepar l’intime, et non plus par le collectif. Lerapport à l’individualité est posé d’emblée, et nonla transformation de la société, ce qui permet auspectateur de suivre le parcours de la pensée deBéranger et son mal-être au monde. Éloigné deentretien / Alain Françonêtre dans les motsAprès Extinction de Thomas Bernhard, Alain Françon revient auThéâtre de la Madeleine avec Fin de partie de Samuel Beckett. Unspectacle servi par une distribution prestigieuse : Jean-QuentinChâtelain, Serge Merlin, Michel Robin et Isabelle Sadoyan.Vous faites du théâtre depuis plus de quaranteans. Pourquoi avoir attendu toutesces années pour aborder l’œuvre de SamuelBeckett ?Alain Françon : En réalité, bien que cela nefigure pas dans ma biographie, j’ai déjà mis enscène Fin de partie lorsque j’avais vingt ans, dansles années 1960. C’était l’un de mes premiersspectacles, à Saint-Etienne. Je jouais Hamm,« Samuel Becketta été le premierauteur contemporainpour lequelj’ai ressenti un grandenthousiasme. » Alain FrançonClov était interprété par André Marcon, Naggpar Pierre Charras et Nell par Chantal Montellier.Samuel Beckett a été le premier auteur contemporainpour lequel j’ai ressenti un grand enthousiasme.J’étais un véritable fanatique de sonécriture. Ensuite, je me suis tourné vers d’autresdramaturges, comme Edward Bond, Michel Vinaver,Anton Tchekhov ou Henrik Ibsen. Mais je n’aijamais cessé de lire les textes de Beckett. C’estun immense écrivain.© Jean-Louis Fernandez« Les acteurs ne jouentplus « visiblement » lespersonnages qu’ils ontdéjà joués, il leur fautprofondément être. »Emmanuel Demarcy-Motal’absurde, des jeux de langage et de la marionnettehumaine, le Ionesco de la relation existentielle estplutôt proche de L’Étranger de Camus. Le malêtreexiste en chacun, devenu objet de la transformationdu monde et de sa violence. Ionescosouffre d’une double appartenance culturelle etlinguistique, roumaine et française, catholique etorthodoxe. <strong>La</strong> révolte et la blessure viennent d’unpère quêtant l’ordre, nazi puis stalinien.Comment traitez-vous l’allégorie de l’animalcaparaçonné en soi et extérieur ?E. D.-M. : <strong>La</strong> troupe est traversée secrètementpar la compréhension des angoisses du poète etdu visionnaire. Les acteurs ne jouent plus « visiblement» les personnages qu’ils ont déjà joués, il leurfaut simplement être, laissant advenir la mémoiredes fantômes, des vivants et des disparus. Parailleurs, le rhinocéros est un animal solitaire aveclequel on ne peut pas communiquer. Tout lemonde à la fin est transformé en rhinocéros, maisles attroupements de rhinocéros n’existent pasdans la nature. Au-delà du dépassement du naturalisme,cette image fantastique que je transfèreau théâtre me fascine, comme le vieillissementdu temps et le poids de la vie d’une équipe pourcette re-création.Propos recueillis par Véronique HotteRhinocéros, d’Eugène Ionesco ; mise en scène d’EmmanuelDemarcy-Mota. Du 29 avril au 14 mai 2011 à20h30. Théâtre de la Ville 2 place du Châtelet 75004Paris. Réservations : 01 42 74 22 77.Que retenez-vous de son écriture ?A. Fr. : Cet aspect lapidaire associé à cet humourdévastateur. Cette façon de dire un maximumde choses avec un minimum de mots. Ce matériaud’une densité exceptionnelle. Cette manière« d’être dans les mots »… Pendant longtemps,j’ai plutôt vu dans cette écriture de la noirceur, unenracinement dans la thématique de l’attente. Etpuis j’ai fini par me rendre compte qu’elle comportaitaussi de la lumière. Contrairement à Enattendant Godot, Fin de partie est une pièce quimet un terme à l’attente, une pièce dans laquellesouffrir ne sert à rien. Il n’y a pas de rachat possible,pas de salut possible, pas même de malédictionpossible, car ce texte aboutit « au rien ».//// pour recevoir la terrasse par internet, envoyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr en objet : recevoir la terrasse ////© D. R.© Elisabeth Carecchioentretien / Galin StoevCubisme dramatiqueAprès Les Rêves, Oxygène et Genèse n°2, le metteur en scène d’originebulgare Galin Stoev revient à l’œuvre du jeune auteur russe IvanViripaev. Il crée Danse “Delhi”, une variation tragi-comique autourdu thème de la disparition.Danse “Delhi” est le quatrième texte d’IvanViripaev que vous mettez en scène. Qu’estcequi vous inspire chez cet auteur ?Galin Stoev : <strong>La</strong> première fois que j’ai lu un texted’Ivan – Les rêves – j’ai tout de suite été touché.Je n’étais pas sûr de le comprendre, mais je sentaisdans ce texte une très grande vitalité théâtrale.Cela étant, je n’avais aucune idée de la manièredont un tel texte pouvait être mis en scène. J’étaisdonc touché émotionnellement, mais aussi, trèsconcrètement, dans mon métier de metteur enscène. Je trouvais là comme un défi. Au fil desannées, l’écriture d’Ivan a mûri. Je continue à êtreinterpellé par sa manière d’aborder les choses etle monde. Chacun de ses nouveaux textes arriveà me surprendre. Ivan est un auteur atypique : ilest très émotionnel. En même temps, il fait preuved’un sens de l’humour très grinçant. Ce mélangeproduit chez moi un véritable vertige.Mais au bout de ce rien, il y a sans doute quelquechose.la terrasse / mai 2011 / N°188 / 7téléchargez gratuitement notre application et lisez-nous sur votre ipad théâtreQuel pourrait être ce « quelque chose » ?A. Fr. : Peut-être la lumière dont je viens de parler,une lumière qui apparaît dans la substancemême de l’obscurité. Ce qu’il y a de magnifiquedans cette pièce, c’est que la catastrophe quis’annonce pourrait bien être le déluge. Et danscette perspective, Hamm, Clov, Nagg et Nell nesont pas des victimes mais des élus. Des élus quimettent un terme à l’alliance passée avec le ciel enmettant un terme à toute attente. Je trouve cetteidée très belle.Par quel biais avez-vous choisi d’abordercette pièce ?A. Fr. : Par le biais du rapport au texte. Jean-Quentin Châtelain, Serge Merlin, Michel Robin etIsabelle Sadoyan sont de grands interprètes. Ilseffectuent un travail prosodique très affirmé, rentrentdans le corps du texte, creusent la matérialitédes mots. Fin de Partie est une partition. Je n’aipas essayé d’avoir une vision générale de cettepièce. Elle ne possède d’ailleurs aucune continuitépsychologique. Je crois que la meilleure façon del’appréhender est de travailler de la manière laplus précise possible sur la suite d’instants quila composent.Entretien réalisé par Manuel Piolat SoleymatFin de partie, de Samuel Beckett ; mise en scèned’Alain Françon. Du 10 mai au 17 juillet 2011.Du mardi au samedi à 21h, le dimanche à 16h.Théâtre de la Madeleine, 19, rue de Surène,75008 Paris. Réservations au 01 42 65 07 09.Quels sont les aspects les plus emblématiquesde son écriture ?G. St. : Ivan Viripaev s’inspire de thèmes fondamentaux: la mort, la souffrance, la culpabilité. Cesthèmes sont aujourd’hui tellement banalisés, qu’onne dispose plus de mots pour les exprimer avecjustesse. Toutes ces choses sont devenues presquetabous. Ivan, lui, ne cherche pas de mots pournommer tout cela : il préfère créer des situationsoù tous ces thèmes peuvent émerger. Il parle doncde la souffrance, de la mort et de la culpabilité àtravers la théâtralité de son écriture, et non pas autravers de tel ou tel concept tout fait. Par ailleurs,son écriture, qui utilise un langage très courant,« Danse “Delhi” donneà voir le conflit quisurgit entre différentspossibles. » Galin Stoevest toutefois rythmée comme un poème classiquerusse. Cette confrontation crée une sorte demusique qui déstabilise l’écoute et demande auspectateur de se réajuster constamment.Qu’est-ce qui relie les sept parties de Danse“Delhi” ?G. St. : Il ne s’agit pas de sept actes composantune seule et même pièce, mais de sept variationssur le même motif. Ces variations se déroulenttoutes dans la salle d’attente d’un petit hôpital dequartier. Elles mettent en jeu les mêmes personnagesavec, à tour de rôle, la mort de l’un d’entreeux. Ce qui est très impressionnant, c’est qu’aufur et à mesure de la représentation, on sent uneprogression : un parcours se met en place, avecmême un certain suspens. Danse “Delhi” donneà voir le conflit qui surgit entre différents possibles.Chaque variation est, en quelque sorte, unangle de vue, un angle d’attaque différent sur laréalité ou la vérité. Et peu à peu, on découvre quec’est l’alliance ou la superposition de ces différentsangles qui fait sens, comme dans une formede « cubisme dramatique »… On découvre que laréalité et la vérité sont multiples.Sur quelles réflexions votre mise en scènes’est-t-elle fondée ?G. St. : J’ai essayé de créer un objet qui proposeau spectateur un dialogue immédiat, en essayantde mettre à nu les ressorts de la magie théâtrale.Ainsi, le dispositif scénographique est très épuré :une estrade blanche carrelée qui ne couvre pas latotalité du plateau. C’est un espace vide, commeune page blanche sur laquelle on peut commenceret chaque fois tout recommencer. Tout autour,apparaissent les bribes d’un monde hospitalier.Les comédiens avancent dans l’action à traversdes mouvements émotionnels très forts. C’està partir de ces ruptures psychologiques qu’ilstrouvent leur rythme, leur légèreté. On peut alorsatteindre une impression de réalisme, mais avecun petit décalage. Ce décalage amène le public àécouter différemment. Un peu comme à l’Opéra,où l’on peut entendre les tréfonds de la psychologiedes personnages de manière non réaliste, parle biais d’artifices rythmiques et mélodiques.Entretien réalisé par Manuel Piolat SoleymatDanse « Delhi », d’Ivan Viripaev (texte français deTania Moguilevskaia et Gilles Morel) ; mise en scènede Galin Stoev. Du 4 mai au 1 er juin 2011. Du mercrediau samedi à 21h, le mardi à 19h et le dimanche à 16h.Théâtre national de la Colline, 15, rue Malte-Brun, 75020Paris. Réservations au 01 44 62 52 52.//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////


8 / N°188 / mai 2011 / la terrassethéâtre <strong>critiques</strong><strong>La</strong> terrasse festival:Mise en page 1 04/04/2011 16:41 Page 1T H É ÂT R E D E L’ O U E S T P A R I S I E NB O U LO G N E - B I L L A N CO U R TSEULES... EN SCÈNEFESTIVAL DE THÉÂTREÈRE1 ÉDITIONDU 6 AU 25 MAINATACHA RÉGNIER / CAROLINE SILHOL /FAÏZA KADDOUR / MICHÈLE GUIGON /MARIEARMELLE DEGUY /MERIEM MENANT / NATHALIE GRAUWIN /THÉÂTRE DE L’OUEST PARISIEN 1 PLACE BERNARD PALISSY(FACE AU 87 AV. J.B CLÉMENT) 92100 BOULOGNE-BILLANCOURTM° LIGNE 10, PONT DE SAINT-CLOUD01 46 03 60 44 / www.top-bb.frcirque aïtal<strong>La</strong> piste làdu 20 au 26 maiSous Chapiteau I Carré SénartPhotos © Christophe Raynaud De <strong>La</strong>gecritique / Région / Metz1669 Tartuffe Louis XIVet Raphaël LévyAnnée 1669, Louis XIV lève l’interdiction de jouer Tartuffe de Molièrecontre la Cabale des dévots et intervient pour sauver les juifs deMetz après l’Affaire Raphaël Lévy. Concomitance historique etrapports de pouvoir sur un plateau.L’analyse du fonctionnement du pouvoir incite lemetteur en scène Jacques Kraemer à placer enrésonance Tartuffe, pièce de Molière interdite dereprésentation par la Cabale des Dévots pendantquatre ans jusqu’en 1669, date à laquelle LouisXIV met fin à la censure. Le spectacle est unkaléidoscope théâtral : la comédie de Tartuffe estanalysée en miroir avec l’Affaire Raphaël Lévy, duL’Affaire Raphaël Lévy jouée sur une scène.nom de ce marchand juif de bestiaux des environsde Metz, accusé de meurtre, torturé et conduit aubûcher. Louis XIV, intervenant mais tard, empêchela persécution d’autres juifs messins. Un récitde « meurtre rituel » au Grand Siècle – L’AffaireRaphaël Lévy Metz 1669 de Pierre Birnbaumest à l’origine du projet scénique. Un enfant dela campagne disparaît : un cavalier affirme avoirvu Raphaël Lévy portant un garçonnet sous sonmanteau : « C’est sous la pression des notablesqu’il accusa Lévy ». Les juifs sont supposés tuerles jeunes enfants pour s’emparer de leur sang.L’hostilité face à cette population supposée dangereuseou déviante est bien antérieure à l’antisémitismemoderne.Relations affectives, amoureuseset conflictuellesLe juif est assimilé au sorcier et la sorcellerie estune hérésie. Astreints au port d’un signe distinctif– chapeau jaune ou noir –, interdits d’agricultureet exclus des corporations, les juifs sont en butteau mépris des intellectuels et à la haine populaire,protégés occasionnellement par la hiérarchieecclésiastique. Des dizaines de familles venuesde l’Est se sont installées à Metz et, sous la protectiondu Roi, ont fait prospérer la ville, tout justedécimée par la peste et repeuplée ainsi par cettecommunauté cantonnée dans les campagnes.Sur la scène, on joue des bribes du Tartuffe dontl’exposition avec la fanatique Madame Pernelle(Claudine Pelletier) qui tyrannise son petit monde,fausse dévotion et hypocrisie confondues. Lesrépétitions sont à vue. Les acteurs (Caty Baccega,Joël Delsaut, Coco Felgeirolles, Patrick<strong>La</strong>rzille, Mathias Maréchal, Emmanuelle Meyssignac,Jérôme Varanfrain), l’assistant du metteuren scène (Thomas Gaubiac) et le metteur en scène(François Clavier) méditent sur l’enjeu dramaturgiquedu Tartuffe. Une actrice (Pauline Ribat), ladescendante du persécuté de Metz, travaille àmonter l’Affaire Raphaël Lévy, devenant à sontour, directrice d’acteurs. Pendant que les interprètesproposent leur version des deux pièces, àla lisière du plateau et dans les coulisses, naissentdes relations affectives, amoureuses et conflictuellesentre eux. Le spectacle vivant et sensiblemêle l’ici et maintenant du plateau à l’Histoire etses manquements.Véronique Hotte1669 Tartuffe Louis XIV Raphaël Lévy, texte et miseen scène de Jacques Kraemer. Les 18,19, 20 et 21mai 2011 à la Salle des Fêtes de Mainvilliers (banlieuede Chartres). Réservations : 02 37 28 28 20.Spectacle vu à l’Opéra-Théâtre de Metz.critique Doctor Faustuslights the lightsRodolphe Burger, Ludovic <strong>La</strong>garde, Olivier Cadiot et leur bande desatanés interprètes électrisent l’opéra de Gertrude Stein.Un rif électrique déchire la pénombre d’un seuléclat : Doctor Faustus a pactisé avec Mephistopour gagner la lumière contre son âme. Mais« la lumière, si fort qu’elle éclaire n’est jamaisque la lumière… ». Marché de dupes. L’abusédésabusé finit par douter même du doute ets’égare vers nulle part, quêtant l’éternel saluten enfer. Composé en 1938 alors que GertrudeStein creuse la forme dramatique, DoctorFaustus lights the lights compile des bribesde récit, des chansons, des parties choralesdans un jeu de variations et d’allitérationsqui fait surgir au tournant d’une scène MargueriteIda & Hélène Annabelle, Mr OverseasMan, le petit garçon, la petite fille et le chien.L’écrivaine américaine sacrée « papesse del’avant-garde » se glisse ainsi dans les tours etdétours du mythe, pour en détourer les figuresqu’elle embarque dans son infinie ritournelle,jusqu’à retourner et tournebouler les questionsd’identité.Glam et rock//// pour recevoir la terrasse par internet, envoyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr en objet : recevoir la terrasse ////© Jean-Julien Kraemer© Virginia Castro© Guillaume Gellertla terrasse / mai 2011 / N°188 / 9téléchargez gratuitement notre application et lisez-nous sur votre ipadcritique Le Sang des amisJean Boillot s’entoure d’une équipe artistique de très grand talentpour composer une fresque épique, où tous les outils théâtrauxservent magistralement le texte de Jean-Marie Piemme.Cousant deux des pièces romaines de Shakespeare(Jules César et Antoine et Cléopâtre) avecle texte de Plutarque en les émaillant d’ajouts à larésonnance contemporaine, Jean-Marie Piemmedéveloppe les thèmes de la guerre civile et del’ivresse du pouvoir. De l’assassinat de César,soupçonné de vouloir liquider la République, àla victoire d’Octave, qui, lui, y parvient et installel’Empire, s’affrontent des personnages qui sontautant de figures existentielles et politiques. Selonle rythme ternaire de l’équilibre cicéronien, le spectacledécline ces figures selon trois concepts, identifiéspar des titres : « aveuglement », « absolu »et « amitié ». L’aveuglement est celui de César,dont l’entendement est obscurci par sa croyanceen son destin, autant que celui de Cinna, qui croitpouvoir demeurer en marge de la politique. Cettecécité mortelle trouve son pendant handicapantAvec Le Sang des amis, Jean Boillot et les siens signent un spectacle total.dans l’absolutisme, aboulique chez Brutus et quasiterroriste chez son épouse Portia : tous deux perdentface au cynisme efficace d’Octave. Dernièrevictime du jeu politique, que le futur Augusteest le seul à vraiment maîtriser, l’amitié : la philiadéfaillante des compagnons d’armes, commel’eros flamboyant qui unit Antoine et Cléopâtre ;aucun attachement ne résiste aux assauts de l’intelligencevipérine de celui qui a compris que lapaix ne s’obtient pas en mettant fin à la guerre,mais en anéantissant les combattants.Un spectacle totalValérie Dashwood, tempétueuseMarguerite Ida & Helena Annabel.sairement, par l’explicite du clin d’œil amusé oul’implicite de l’universel politique, ceux qui les gouvernent.Qui plus est, Jean-Marie Piemme se faitshakespearien dans l’équilibre impeccable qu’ilimpose au sublime et au grotesque comme à latragédie et à la farce ; la pureté et la richesse de salangue savent se draper d’une élégance antique.L’efficacité dramatique et narrative de la pièce estremarquablement servie par la mise en scène, aupoint qu’on a l’impression que tout se joue sousla dictée du plateau, chaque réplique semblantappelée par la nécessité de la situation. Au trèsprécis travail des comédiens, qui interprètent avecune hallucinante justesse chacun des protagonisteset passent avec une aisance peu communed’un rôle à l’autre, s’ajoute l’impeccable réalisationsonore du compositeur <strong>La</strong>urent Sellier et du sonographeSébastien Naves. On entend ce théâtreLe texte de Jean-Marie Piemme ne réécrit pas sessources. Mieux que cela, il en digère la matièrepour la rendre en une forme résolument modernedans laquelle les spectateurs reconnaîtront nécesautantqu’on le voit : ainsi, il suffit de quelques poignéesde sable pour mimer les combats, puisquel’univers sonore suggère aux oreilles leur violenceet leur jubilation sanglante. Jean Boillot et les sienssignent ici un spectacle brillant et palpitant, composé,mené et exécuté de main de maître.Catherine RobertLe Sang des amis, de Jean-Marie Piemme,librement inspiré de Shakespeare et Plutarque ;mise en scène de Jean Boillot. Du 4 au 29 mai 2011.Du mercredi au samedi à 20h30 ; samedi et dimancheà 16h. Théâtre de l’Aquarium, <strong>La</strong> Cartoucherie,route du Champ-de-Manœuvre, 75012 Paris.Réservations au 01 43 74 99 61. Critique réalisée àpartir d’une captation. Renseignementssur www.theatredelaquarium.comSous les notes de Rodolphe Burger, le contemélancolique s’enflamme et prend des accentsfurieusement rock. Plutôt que reproduire le formalismedes structures répétitives du texte,le chanteur et guitariste, ici compositeur,décale cet opéra vers la pop, soutenu par leséclairages et l’esthétique glam, cuir et fumigènes,qui dessinent ce monde artificiel. Lesacteurs-chanteurs, étonnantes bêtes de scène,notamment Valérie Dashwood (Marguerite Ida& Helena Annabel), Samuel Réhault (DoctorFaustus) et Juan Cocho (Mephisto), attrapentà bras le corps la partition dans l’adaptationd’Olivier Cadiot qui s’amuse avec les motifsmélodiques et rythmiques de l’écriture. Orchestréepar le metteur en scène Ludovic <strong>La</strong>garde,cette chic version concert dissout sans douteun peu de l’œuvre mais procure un plaisir diablementludique.Gwénola DavidDoctor Faustus lights the lights, de Gertrude Steinadaptation d’Olivier Cadiot, musique de RodolpheBurger, mise en scène de Ludovic <strong>La</strong>garde.Du 17 au 22 mai 2011, à 21h, sauf dimanche à 16h.Théâtre des Bouffes du Nord, 37 bis boulevard dela Chapelle, 75010 Paris. Rens. : 01 46 07 34 50(entre 13h et 18h) et www.bouffesdunord.comDurée : 1h30. Spectacle vu à la Comédie de Reims.//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////M et M Licences : 1-1004902 / 2-1036271 / 3-10362723 > 29 MAI 2011Le MisanthropeMOLIÈRE – NICOLAS LIAUTARDIL EST BONDE CACHERCE QU’ON ADANS LE CŒURmise en scène et scénographie Nicolas Liautardcollaboration à la scénographie Damien Caille-Perretlumières Jérémie Papin costumes Séverine Thiébaultrégie générale Pierre Galais régie plateau Bruno Sollierhabilleuse Marion <strong>La</strong>chaud administration Magalie Nadaudavec Eric Berger - Jean-Yves Broustail - Anne CantineauSterenn Guirriec - Sava Lolov - Matila MalliarakisJean-Christophe Quenon - Bruno SollierMarion Suzanne - Pierre-Benoist VaroclierProduction <strong>La</strong> Nouvelle Compagnie. Coproduction : Le Théâtre des Quartiers d’Ivry,le Théâtre Jean Arp à Clamart, le Prisme/Communauté d’agglomérationde Saint-Quentin-en-Yvelines, la Ferme de Bel Ébat à Guyancourt,l’Atelier Théâtre de la Cité de Saint-Maur, le Théâtre-Cinéma Paul Eluard à Choisy-le-Roi.Avec le soutien de la Direction régionale des affaires culturellesd’Ile-de-France - Ministère de la culture et de la communication.<strong>La</strong> Nouvelle Compagnie est subventionnée par le Conseil général du Val-de-Marne.Elle bénéficie du dispositif Emploi-tremplin, action cofinancéepar la Région Ile-de-France et le Conseil général du Val-de-Marne.Avec l’aide à la création théâtrale professionnelle du Conseil général des Yvelineset la participation artistique du Jeune Théâtre National<strong>critiques</strong> théâtrewww.theatre-quartiers-ivry.comTHÉÂTRE D’IVRY ANTOINE VITEZ - M° Mairie d’Ivry - 01 43 90 11 11© Jérémie Papin


10 / N°188 / mai 2011 / la terrassethéâtreentretien / Mario Gonzalez et Christophe PattyLe masque : quand on se cache,on fait de grandes choses !Acteur, metteur en scène et professeur de masque au Conservatoire, Mario Gonzalez fait partie deCollectif Masque, tout comme Christophe Patty, qui fut son élève avant de devenir acteur et professeurde jeu masqué au Conservatoire. Mai des Masques au théâtre de l’Epée de Bois présente à l’initiative deCollectif Masque six pièces masquées, dont trois créations.CONCEPTION © KOLLEBOLLE.COMmaïakovskiDe Bruno NiverAprès son succès en 2010 reprise authéâtre du maraisdu 4 mai au 18 juindu mercredi au samedi à 19 hAmour, gloire et poésie ! <strong>La</strong> rencontre flamboyantede Maïakovski, Elsa Triolet et Aragon dans le Pariset le Moscou des années 20 sur les musiquesde Léo Ferré et Jean Ferrat.Réservations : 01 45 44 88 42www.theatre-du-marais.comDU 19 AU27 MAI 2011ET AUSSI…DES RENCONTRES, DU CINÉMA,DU SLAM, UNE PROJECTION PHOTOS,UN BRUNCH, DES COURTS-MÉTRAGESwww.comediedevalence.comTél : 04 75 78 41 70Avez-vous toujours voulu jouer masqué ?Mario Gonzalez : Oui, et d’autant plus qu’à mesdébuts je ne voulais pas que ma famille sache queje travaillais dans le théâtre. J’avais même un pseudonymepour rester incognito. J’ai donc joué masquépar survie puis je me suis rendu compte quej’avais trouvé ma voie sans le vouloir. Le masquepermet de jouer la comédie ou la tragédie, et c’estseulement quand on l’expérimente qu’on comprendque c’est une expérience énorme, insondable.Christophe Patty : Quand je suis arrivé à Paris,je suis allé assister à un cours que donnait Marioau Conservatoire. Je n’avais pas lu beaucoupde théâtre, et j’ai été littéralement fasciné par ceque je voyais, par la manière dont les comédiensjouaient pour le public. J’ai voulu jouer comme çamoi aussi. On ressent un réel plaisir à voir que lesgens voient quelqu’un d’autre que nous-mêmes.Quelles sont les spécificités du jeu masqué ?M. G. : Jouer masqué nécessite un apprentissagerigoureux pour arriver à focaliser l’attention, pourtravailler avec le public directement. Les règlesà suivre et les contraintes nombreuses sont plusprécises que pour un comédien non masqué. Pournous masqués le quatrième mur n’existe pas. Onne peut jouer masqué et prendre conscience de laforce de son jeu sans pratique avec un vrai public.<strong>La</strong> rigueur imposée par le jeu masqué devient unplaisir qu’on ne soupçonnerait même pas, si cesrègles n’existaient pas. Comme une langue différente,le masque est un traducteur de ce que leUNE CHAMBRE EN VILLEOLIVIER BALAZUC / MARIE DESPLECHIN / LANCELOT HAMELIN /MATT HARTLEY / DANIEL KEENE / NAOMI WALLACE /ANGÉLIQUE CLAIRAND / NORAH KRIEF / OLIVIER BALAZUC /RICHARD BRUNEL / ERIC MASSÉ / THIERRY THIEÛ NIANG /CATHERINE AILLOUD-NICOLAS / SÉVERINE MAGOISMYTHOMANIES URBAINESLANCELOT HAMELIN / ERIC MASSÉLE CAS VALENCEAGENCE NATIONALE DE PSYCHANALYSE URBAINE / LAURENT PETITLE MUSÉE BOMBANA DE KOKOLOGOOFFICE DES PHABRICANTS D’UNIVERS SINGULIERS / PASCAL ROMEBAL LITTÉRAIRELA VILLE EN SCÈNECOOPÉRATIVE D’ÉCRITURE / NATHALIE FILLION / SAMUEL GALLET /LANCELOT HAMELIN / FABRICE MELQUIOT / PAULINE SALEScomédien est censé dire au public.C. P. : Le masque est en relation directe avecle public. L’acteur qui joue masqué joue pourquelqu’un du public qui devient son partenaire. IlMarion Gonzalez et Christophe Patty.implique le public à l’intérieur de son aventure, ille fait participer à sa propre fable.Qui sont les membres de Collectif Masque ?C. P. : Nous sommes un noyau de quatre personnes– Mario Gonzalez, Mariana Araoz, EtienneChampion et moi-même – , mais tous les gensqui participent à Mai des masques forment uneespèce de tribu. Le masque nous fédère. Nousavons collaboré sur divers spectacles, et toustravaillent sur le masque de manière ponctuelleou permanente. Mai des masques est la possibilitéde rassembler cinq compagnies à travers unévénement qui représente le masque dans différentsstyles d’écriture, où se combinent théâtrede tréteaux, répertoire classique, opérette, conte,écriture contemporaine et improvisation. Le spectaclede Mario, Le tour de chant de MonsieurPantalone, est bâti sur l’improvisation induite par© D. R.le public, tandis que Don Juan impuni revisite untexte classique. Mis à part cette dernière pièce, lepersonnage est le point de départ de presque latotalité des spectacles.Dans les spectacles présentés à l’Epée deBois, le masque est-il donc à la source de lacréation tout entière ?M. G. : Absolument, et c’est pour ça que l’événementa lieu ! Le masque nous passionne et« <strong>La</strong> rigueur imposéepar le jeu masquédevient un plaisir. »Mario Gonzalezpassionne aussi certains jeunes du Conservatoirequi ont les mêmes envies, auxquels nous avonstransmis énormément de choses.C. P. : Pour Boire et Déboire, les Dithyrambes dela Ménade par exemple, Etienne Champion a créédes masques ainsi qu’une idée de corps et nousavons travaillé sur les personnages et leur langage,ensuite à partir de ces matériaux la dramaturgies’est construite et un auteur, Yves Javault, a développéune histoire, créée pour ce spectacle. Le personnagebâtit son existence de manière intrinsèquehors du contexte de la fiction, pour ensuite intégrerl’histoire. Ces personnages, nous les découvronset on n’en fait jamais le tour, ils nous réservent dessurprises. En cela la représentation constitue unespace de découverte et la rencontre avec le publicfait bouger les choses. Rien n’est figé.Propos recueillis par Agnès SantiMai des Masques, du 3 au 29 mai, au Théâtre del’Epée de Bois, Cartoucherie, 75012 Paris.Tél. 01 48 08 39 74.critique <strong>La</strong> Dernière LeçonÀ partir du texte de Noëlle Châtelet sur la mort choisie de samère, Gérald Chatelain signe une délicate réflexion scénique surl’expression ultime d’une liberté individuelle. Avec marionnettes etimages, et avec la grâce de Catherine Rétoré.<strong>La</strong> mère de l’auteur, ancienne sage-femme qui apassé sa vie à donner la vie, annonce à ses enfantsla fin décidée de ses jours, comme le départ d’unvoyage. Après préliminaires et ordonnancements, ladate est fixée un mois et demi plus tard. Le tempschange dès lors de matière, il ne se compte pas, il sedécompte. <strong>La</strong> dame âgée souhaite « mourir debout,mourir seule avant que la maladie ou la démence nedécide pour elle ». Elle part parce que c’est l’heure,un ordre des choses. Pour celle qui s’efforce ainsid’attenter à ses jours, l’existence n’a plus aucunesurprise et la décision de couper court se fait entoute lucidité. Mais, comme l’enfant attentive à sesparents, Noëlle Châtelet, « la femme dont l’autonomiea toujours été une raison d’être », n’est guère prête àentendre des mots qui dégagent aussi sèchement lefroid du néant. <strong>La</strong> mère croyait pourtant ses enfantspréparés à écouter ce chant du cygne. À travers <strong>La</strong>Dernière Leçon, une lettre rédigée à la mère aprèssa disparition, l’auteur raconte ce gouffre existentielvertigineux dans lequel elle tombe, à la façonde <strong>La</strong> Tombe du Plongeur de Paestum, une imagemagnifique sur l’écran de Jean-Pierre Lescot - nuitimmense étoilée et bleutée, fracturée par une faillesombre. <strong>La</strong> mort n’est jamais si fortement éprouvéeque dans celle de l’être cher. L’absence lancinanteest présente à chaque instant et n’apaise jamais.Mots de la souffranceCette crainte angoissée de la perte définitive relèvede l’intérêt que chacun prend à son existencecomme à un destin. L’importance accordée à la viehumaine individuelle ne connaît pas de contours,de repères, de limites brutes. Catherine Rétorésemble comme accroupie, en déséquilibre sur unplateau incliné – pont de navire en déroute maritime,large page blanche ou apprêts soyeux du litde mort sacré. <strong>La</strong> comédienne dit l’indicible : « Jeme suis prise en défaut d’amour, j’étais jalouse deton amie la mort ». Les mots de la souffrance tententde ressaisir celle qui reste, entre l’ombre de lamère dessinée sur la toile lumineuse, grâce à unemarionnette à dimension humaine, et d’autres effigiesminiaturisées, des figures énigmatiques du mystèredu bout de la vie. Un dernier repas où l’hôtesseen partance déguste des huîtres tandis que sa fillese perd dans la contemplation de sa beauté : « Jete vois aujourd’hui pour la dernière fois. Tu vas te//// pour recevoir la terrasse par internet, envoyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr en objet : recevoir la terrasse ////© D. R.© Flore Gandiolentretien / Lisa WurmserTravailler moinspour rêver plusLisa Wurmser met en scène Vineta, la république des utopies, deMoritz Rinke et offre l’occasion d’une première découverte enfrançais de ce jeune dramaturge allemand ironique et fantasque.Qui est Moritz Rinke ?Lisa Wurmser : Il est journaliste de formation,auteur dramatique et romancier. C’est la premièrefois qu’il est monté en France. Je l’ai découvert en2005, alors que j’étais à Berlin. J’ai lu dans le journalun article sur cette pièce, dont le sujet avait l’airpassionnant, et j’ai acheté le texte. C’est l’originalitéde son œuvre qui m’a poussée à la monter : j’aiaimé le mélange, dans son écriture, du sens de l’observation,propre au journaliste, et de cette plumeassez fantasque, propre à l’auteur romanesque. Dela même manière qu’il y a une touche Tchekhov, ily a une touche Rinke : à la fois très ironique et enmême temps pleine de poésie. Cette alternanceentre le réalisme et le loufoque m’a guidée dans ladirection d’acteurs car il traite les personnages avecfinesse et part du réel pour aller vers quelque chosede plus fantasque, ce qui a permis d’imaginer unemise en scène allant, elle aussi, du réalisme vers lesurréalisme, servie par des acteurs extrêmementbrillants, à la fois dans une très grande justesse etune très grande fantaisie.Quel est le sujet de cette pièce ?L. W. : Moritz Rinke s’est inspiré d’un fait diverssuicider la semaine prochaine. » Il fallait le tact deGérald Chatelain, l’élégance de Catherine Rétoré, lesimages de Jean-Pierre Lescot et les marionnettistesSylvain Blanchard et Natacha Stoyanova pour créercette sérénité.la terrasse / mai 2011 / N°188 / 11téléchargez gratuitement notre application et lisez-nous sur votre ipad théâtreUne mère donne une Dernière Leçon à sa fille.Véronique Hotte<strong>La</strong> Dernière Leçon, de Noëlle Châtelet ; mise enscène de Gérald Chatelain. Du 7 au 31 mai 2011.Mardi 20h, mercredi et jeudi 19h, vendredi et samedi20h30, samedi et dimanche 16h. Théâtre ArtisticAthévains 45 bis rue Richard Lenoir 75011 Paris.Réservations : 01 43 56 38 32. Spectacle vu à laScène Watteau de Nog ent-sur-Marne.allemand assez récent. Une entreprise qui voulaitlicencier ses cadres les a rassemblés autour d’unprojet extraordinaire qui n’existait pas. Ils ont travaillépendant six mois sur du vent et quand ils l’ontcompris, ils sont tous tombés malades et sont partis« Il y a une toucheRinke : à la foistrès ironique et enmême temps pleinede poésie. » Lisa Wurmserd’eux-mêmes. Rinke imagine un huis clos qui réunit,dans un lieu assez étrange, sous la houlette d’unmystérieux et énigmatique Docteur Leonhard, descadres supérieurs chargés d’un projet pharaonique :un architecte, un ingénieur en bâtiment, le maired’une petite ville, un manager, une secrétaire, unresponsable des ressources humaines, un capitainechargé du transport des matériaux. Ils travaillent àfonder une cité idéale, au nord de la Baltique.Quelle est la forme de cette cité idéale ?L. W. : Un des centres de cette cité idéale est unparc à thèmes sur les rêves disparus : des rêvespolitiques, artistiques, littéraires, philosophiques,des criques au bord de la mer, des académies oùon peut imaginer, penser, rêver. Les personnagestravaillent jour et nuit et deviennent de plus en plusobsédés par la réussite de ce projet, jusqu’aumoment où ils sont mis en échec : ils s’effondrentintérieurement et leurs personnalités sont anéanties.On comprend alors que ce projet est une sorte dethérapie de groupe mise en place pour que les gensrenoncent à leurs rêves et reviennent à des chosesplus réalistes, plus pragmatiques, moins utopistes.Tous sont attaqués sur les points les plus sensiblesde leurs rêves : chacun a un rêve secret et va êtremanipulé au sein de ce rêve.Qu’est-ce qui vous a séduite dans cettepièce ?L. W. : Tous souffrent d’une addiction au travail. C’estcette situation qui m’a d’abord intéressée. Rinkedécrit très bien les rapports de force, les luttes depouvoir au sein d’une entreprise. Cette pièce poseaussi le problème de la ville, de la manière de vivreensemble, de la façon d’améliorer la cité : cela mepréoccupe beaucoup. Ce qui est assez fort aussi,c’est que, alors que souvent, dans le théâtre contemporain,on parle des marginaux, ici, les personnagesne sont pas des marginaux, mais des gens tout à faitinsérés dans leur milieu professionnel et qui deviennentde pauvres bougres à force de manipulation.C’est à la fois tragique et très drôle, très satirique.Pendant que je travaillais à préparer la mise en scène,j’ai trouvé le plan de la stratégie de l’entreprise FranceTelecom expliquant comment agir avec ses employés.Je diffuse ce plan dans le spectacle et on s’aperçoitqu’il ressemble furieusement à la stratégie du DocteurLeonhard : cette coïncidence, très troublante, rendd’autant plus passionnante cette pièce qui est certesune histoire à dormir debout, mais, hélas, une histoireà la résonnance très actuelle !Propos recueillis par Catherine RobertVineta, la république des utopies, de Moritz Rinke ;texte français de Patrick Démerin et Lisa Wurmser ;mise en scène de Lisa Wurmser. Du 28 avril au29 mai 2011. Du mardi au samedi à 20h ;le dimanche à 16h30. Théâtre de la Tempête,Cartoucherie, route du Champ-de-Manœuvre,75012 Paris. Réservations au 01 43 28 36 36.//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////5 AU 12 MAI [ COPRODUCTION ]Long voyagedu jour à la nuitEUGÈNE O’NEILL / CÉLIE PAUTHE[ DANSE ]11 AU 14 MAIMoving targetFRÉDÉRIC FLAMANDBALLET NATIONAL DE MARSEILLE19 AU 21 MAIYakich etPoupatchéeHANOKH LEVINFRÉDÉRIC BÉLIER-GARCIA25 AU 28 MAILe boutde la routeJEAN GIONO / FRANÇOIS RANCILLAC6 AU 11 JUIN [ COPRODUCTION ]Rêved’automneJON FOSSE / PATRICE CHÉREAURÉSERVATIONS 04 91 54 70 54www.theatre-lacriee.comÀ L’AFFICHE EN MAI JUIN


14 / N°188 / mai 2011 / la terrassethéâtre <strong>critiques</strong>critique <strong>La</strong> MaisonJeanne Champagne met en ordre<strong>La</strong> Maison inspirée de <strong>La</strong> Viematérielle de Marguerite Duras.Avec sensibilité et retenue, viala comédienne Tania Torrens,le public pénètre la dimensionpoétique et quotidienne dumonde de M. D.Après avoir pensé très longtemps à acheter unemaison à la croisée des forêts de Versailles etde Rambouillet, Marguerite Duras acquiert sonbien de Neauphle-le-Château. À l’origine de toutedemeure – le lieu où l’on reste – il y a la nécessitéde la solitude et de la retraite, de l’intimité et durecueillement, de la protection du monde extérieur.Pour Duras, dans <strong>La</strong> Vie matérielle, la maison estun lieu d’utopie : la maison de famille existe poury mettre les enfants, et les hommes… pour lesgarder. De ce fait, la maison n’est pas seulementl’instrument architectural de l’habitation, elle est lelieu à la fois symbolique et matériel de la constitutiond’une identité. Un lieu où accueillir les amispour leur faire à manger. L’hôtesse cherche cette« autarcie du bateau, du voyage de la vie » pourles gens qu’elle aime et pour les siens. <strong>La</strong> femmecrée la maison en amenant les enfants à ne pass’intéresser au bonheur, mais à sa recherche ; elleœuvre à les maintenir dans un état heureux pourqu’ils « s’intéressent à la vie ».<strong>La</strong> saveur de la soupeet des mots<strong>La</strong> femme est le foyer, elle l’était et elle l’est encore :« L’homme se croit héros toujours, comme l’enfant…On aime les guerriers, les chasseurs, on aime lesL’auteur(e) à sa table d’écriture et de cuisine.enfants. Il faut beaucoup les aimer pour les aimer. »Désenchantement et douceur. Pleine d’humour danssa tenue bourgeoise et raffinée, la comédienne TaniaTorrens, auteur(e) et cordon bleu, trône à sa table decuisine – pommes de terre et poireaux, récipients ettransistor jetés en désordre sur l’aire de travail, véritablechamp des opérations. <strong>La</strong> journée de la femmeest plus dure qu’une journée de guerre, un tempsheurté qui passe des enfants à la cuisine, aux courses,à une activité personnelle. Pour l’homme, unebonne mère de famille est celle qui fait de cette discontinuitédu temps, « comme une continuité silencieuse». Or, M.D. fait la cuisine avec le sourire carelle aime beaucoup ça, même solitude, même inventivitéque l’écriture, omelette vietnamienne ou soupeaux poireaux d’antan. Il faut souvent du temps, desannées, pour retrouver la saveur de la soupe ou desmots. « J’écris pour rien, sur moi seule à traversles femmes », dit-elle avec humilité ou non, maisébranlée à jamais par les lectures d’Une Chambreà soi de Virginia Woolf et des Sorcières de Michelet.<strong>La</strong> tranquillité de Tania Torrens impose l’écouteattentive du spectateur amusé, lui parlant comme àun proche, entre sincérité et vague à l’âme qu’elletranscende, depuis un discours de Mitterrand auxparoles d’une chansonnette : Personne n’a jamais sume dire les mots d’amour, les mots du cœur. JeanneChampagne, elle, a su choisir les mots justes à fairegoûter et entendre.<strong>La</strong> Maison, d’après « <strong>La</strong> Vie Matérielle » deMarguerite Duras ; mise en scène de JeanneVéronique HotteChampagne. Du 30 mars au 21 mai 2011,du mardi au samedi 18h30, relâche dimancheet lundi. Théâtre du Lucernaire53, rue Notre-Dame-des-Champs 75006 Paris.Réservations : 01 45 44 57 34.Durée du spectacle : 1h.critique Noli me tangereJean-François Sivadier au faîte de son talent avec Noli me tangereinspiré de Salomé de Wilde, du Songe d’une nuit d’été de Shakespeareet d’Hérodias de Flaubert. Un patchwork potache mais attachant.<strong>La</strong> griffe scénique de Jean-François Sivadier et desa troupe de comédiens décoiffés – Nicolas Bouchaud(Ponce-Pilate), Stephen Butel (Hérode)…– est repérable à l’infantilisme affiché et volontairementsimpliste de l’univers de la b.d. Avec Nolime tangere, le public sourit de l’esprit d’Astérix etde l’Histoire de Rome de cette comédie biblique.Le spectateur entend des résonances d’Antigoneet d’Iphigénie, des accents de Shakespeare avecla scène des artisans du Songe d’une nuit d’été,sans oublier le mariage illégitime de la mère dansHamlet, ni le couple machiavélique des Macbeth.Les signes sont identifiables dans l’art de la miseen scène et de la dramaturgie qui se revendiqueavant tout comme festif, approximatif et jubilatoire.L’ange Gabriel (Nadia Vonderheyden) évoque lesannonciatrices Céline Chéenne et Elizabeth Mazevdes premières pièces d’Olivier Py ; de même quela comédienne Marie Cariès (Salomé) rappelle ausouvenir son rôle de jeune amante dans Le Songed’une nuit d’été par Yann-Joël Collin. <strong>La</strong> mise enscène se présente comme le kaléidoscope de latradition d’un théâtre convivial de jeu collectif,jusqu’à la scénographie qui fait surgir à la fin dela représentation de beaux lustres lumineux dontla composition est faite d’ampoules nues et étagées,les « servantes » mises à l’honneur par lapièce éponyme d’Olivier Py. Un bel hommage à lasignature d’une famille théâtrale.Éloge dela résistanceNotons aussi les voilures blanches de navires et lerouge des rideaux de scène ou de radeau. Le proposapparemment désinvolte de Noli me tangeren’en reste pas moins noble. Si « Ne me touchepas » reprend la citation de défense du Christ ressuscitéface à Marie-Madeleine, c’est aussi l’expressionrécurrente des jeunes qui se confrontentdans les cités, quartiers ou lycées. Comme si le//// pour recevoir la terrasse par internet, envoyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr en objet : recevoir la terrasse ////© <strong>La</strong>urencine Lot© D. R.© Brigitte Enguerandla terrasse / mai 2011 / N°188 / 15téléchargez gratuitement notre application et lisez-nous sur votre ipadcritique Persona.MarilynC’est l’un des plus grands metteurs en scène vivants. Après AndyWarhol et avant Simone Weil, le Polonais Krystian Lupa poursuitson exploration de la vie et de l’humain à travers le personnage deMarilyn Monroe. Un moment de théâtre passionnant.Dans Zaratustra – spectacle mis en scène parKrystian Lupa, en 2007, au Théâtre national del’Odéon – un personnage de vieille femme étaitamené à remplir une baignoire en transportant del’eau, à l’aide d’un seau, depuis un point éloignédu plateau. <strong>La</strong> scène, muette, répétitive, durait delongues minutes. De longues minutes à regarderune comédienne accomplir une tâche apparemmentsans intérêt, tâche qui se révélait, dans cettecréation de Krystian Lupa, d’une densité et d’uneprofondeur captivantes. Comme si s’était exprimé,Sandra Korzeniak : une Marilyn bouleversante.là, à l’occasion de cette activité ordinaire, l’un descœurs palpitants de l’expérience humaine. Mystèresd’un théâtre qui plonge dans le concret pourtoucher à l’invisible. Car le metteur en scène polonaispossède la faculté de plier le temps théâtralà sa mesure, de le mettre à nu, de faire surgir surscène une autre possibilité de monde. Un monderéel, organique, qui scrute les limites et les frontièresde l’art dramatique, qui explore l’émergencede la vie au sein de l’espace scénique.Une mise à nude l’instant théâtralNoli me tangere aux Ateliers Berthier.corps des uns – leur territoire – ne pouvait définitivementfrayer avec celui des autres, forcémenthostile : « Mon peuple est tyrannisé, on exploitel’étranger… » <strong>La</strong> pièce condamne la violence etfait l’éloge de la résistance et de la libération.Le tyran Hérode éprouve une peur trouble pourIokanaan – Jean-Baptiste (Rachid Zanouda) ; safemme Hérodiade hait ce prophète qui condamnesa vie dissolue ; Salomé, la fille d’Hérodiade, offreune danse envoûtante au tyran, son beau-pèreamoureux et aviné, en échange d’une promesse :elle demande la tête du saint sur un plat. Le cycletion tactile de sa corporalité. En nous faisant entrerdans l’intimité quotidienne de cette fausse Marilyn(incarnée de façon tout simplement magistralepar la comédienne Sandra Korzeniak, aux côtésde quatorze interprètes également remarquables),Krystian Lupa brise la vitre derrière laquelle transparaîtl’image du mythe. Il nous ouvre les portes d’unlaboratoire à l’intérieur duquel s’éprouve le rapportentre le vrai et le faux, entre le fantasme et la réalité,entre le théâtre et la vie, entre ce qui « est » et cequi se contente de « vouloir être ». C’est une MarilynDans Persona.Marilyn, de nombreux moments fontécho à cette scène de Zaratustra. Des momentsqui s’étirent, quand Marilyn s’habille, par exemple,ou quand elle s’allonge devant nous, quandla seule vue de sa nudité généreuse, de sa beautépéremptoire bien qu’imparfaite, transmet la sensafragile,quotidienne, charnelle qui nous fait face.Une Marilyn terriblement touchante – par momentsbrûlante, par moment anesthésiée – une femme qui« est » pleinement. « Être » Marilyn Monroe : unequestion touffue qui vient finalement mettre en perspectiveles fondements et les implications de tout« être au monde ». Une question qui donne corps àune performance de comédienne impressionnante,à trois heures de grand théâtre.Manuel Piolat SoleymatPersona.Marilyn, texte, mise en scène et scénographiede Krystian Lupa (spectacle en polonais, surtitréen français). Du 3 au 7 mai 2011, à 20h30. ThéâtreNanterre-Amandiers, 7, avenue Pablo-Picasso, 92022Nanterre. Réservations au 01 46 14 70 00. Durée dela représentation : 3h avec entracte. Spectacle vu endécembre 2010, au Manège de Reims, dans le cadredu festival Reims Scènes d’Europe.de la violence et de la haine ne semble ne jamaiss’achever. En exigeant la mort du prophète quine craint pas la mort, Salomé parle aussi au nomde la femme malmenée, cette vivante d’hier etd’aujourd’hui qui craint déjà la mort.Véronique HotteNoli me tangere, de et mise en scène deJean-François Sivadier, du 27 avril au 22 mai 2011,du mardi au samedi 20h, dimanche 15h.Odéon-Théâtre de l’Europe Ateliers Berthier Paris 17 e .Réservations : 01 44 85 40 40.//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////scène conventionnée pour le développement de la création théâtrale en région********************************Attentive aux talents émergents,la Comédie de Picardie s’entoure, pourles saisons 2010-2011 et 2011-2012,de deux jeunes équipes :« <strong>La</strong> Part des Anges » (metteure en scène : Pauline Bureau) et« <strong>La</strong> Compagnie du Berger » (metteur en scène : Olivier Mellor).spectacles d’olivier mellor actuellement en tournée :edmond rostand - mise en scène : olivier mellorcréation mai 2011représentations : 10-11-12-13-14-15-17-18 maimar - jeu - ven - sam : 20h, mer : 19h, dim : 15h30, lun : relâcheThéâtre amiénois de la Comédie de Picardie : 62 rue des Jacobins à Amiensproduction : Comédie de Picardie - Compagnie du Berger, avec laparticipation du Conseil régional de Picardie, du Conseil général dela Somme, de la Spedidam, et le soutien des communes de Curlu etMaurepasmaupassant, poe, baudelaire, jules verne, bradbury…mise en scène : olivier mellorcréation dans le cadre du festival jardins en scène2 juillet 2011 / jardins contemporains du Familistère de Guise (02)Représentations toute la journée / horaires en ligne sur www.comdepic.comUne boîte noire. Presque un cube. À même le sol. À l’intérieur (car il faudra s’y enfermer),un autre monde, éphémère et peuplé d’histoires courtes, étranges. [...] Contrebasse,loupiottes, piles et éclats de voix fournis...production : Comédie de Picardie - Compagnie du Bergerremerciements : Spectacle Vivant en PicardieDates, horaires, infos, réservations :www.comdepic.com - 03 22 22 20 20 - accueil@comdepic.com********************************comédie de picardie62 rue des jacobins - 80000 amiens03 22 22 20 28 // www.comdepic.com<strong>critiques</strong> théâtrecréationset tournéessaison 2010/2011création graphique : www.tri-angles.com illustration Jef Benech'


18 / N°188 / mai 2011 / la terrassethéâtre agendagros plan / Cirque / repriseObludariumLes Frères Forman embarquent pour un voyage étrange etmerveilleux au cœur de l’imaginaire forain. On s’y glisse comme en terres d’enfance, quand lesrires excités chahutaient la pénombre apeurée dessoirs d’exception. On passe les rideaux rouges auvent, on grimpe les escaliers puis on chemine dansla ronde coursive pour arriver jusqu’au ventre du petitchapiteau de bois et se blottir sur un banc, serrés lesuns contre les autres. Bienvenue dans le cabinet decuriosités des frères Forman… Et voilà qu’aussitôtla pensée s’envole dans un étrange voyage au cœurde l’imaginaire forain. On y croise une foule bigarréede curieuses créatures : l’homme le plus fort dumonde, une femme à barbe sexy, une sirène désabusée,un cheval de bois grandeur nature… troispoupées de tissu qui fixent le public de leurs grossestêtes impavides, inquiétantes et naïves. Les deuxmarionnettistes tchèques, compagnons d’aventurede la Volière Dromesko et de la Baraque d’Igor etLili, ont cousu main un drôle de cabaret aux charmesd’antan. « Aujourd’hui, la tradition se perd peuà peu… Nous ne voulons pas de marionnettes pourtouristes ou pour enfants, nous voulons autre chose,un spectacle pour tous. C’est une idée qui nousoccupait depuis plusieurs années, retrouver l’espritdu théâtre ambulant des années 30, où l’on montraitnotamment des êtres étranges, des monstres.Nous aimons jouer avec les lieux, les ambiances,mélanger le théâtre, le cabaret, le cirque… » expliquePetr Forman, l’un des deux jumeaux. « Fascinés parles destins souvent émouvants de ces personnes,nous composons avec engouement et passion lamosaïque de notre spectacle. Et comme eux jadis,Les frères Forman mêlent théâtre de foire, marionnette et cabaret.nous partons avec Obludarium en voyage à traversles villes, les bourgs et les villages » ajoute-t-il. Enpiste, il fait un Monsieur Loyal aux airs de magicienéchevelé.Un théâtre populaireet nomadeCrânement drapé dans une longue pèlerine cramoisie,il mène la parade au rythme des accentstziganes de l’orchestre de six musiciens, tandis queles bras s’actionnent en cadence alentour pour fairebriller les lanternes à dynamos. Les numéros se succèdentcomme autant de saynètes fantastiques :une timide femme-panthère, une mariée-amazonechevauchant des ombres chinoises, quatre FrèresJacques pour une partie de fausses claquettes, unmolosse énamouré chantant ses amours ou encoreune sirène noyée parmi des poissons volants défilentsur la tournette centrale qui fait valser les clichéssépias du théâtre de foire. Poésie pure, bricolagemerveilleux, tendre dérision… Les frères Forman, filsdu réalisateur Milos Forman, ravivent une tradition quiconvoque à la fois le monstre, le bizarre, l’exploit, lerêve et l’illusion. Comme une parenthèse chimériquepour lutter contre la monstruosité de la vie…Gwénola DavidObludarium, par le Théâtre des frères Forman,du 24 mai au 2 juillet à 21h00, au Théâtredu Rond-Point (Chapiteau en extérieur).Rens. 01 44 95 98 21. Durée : 1h30.gros plan Festival des Cheminsde traverseQuatorze spectacles à l’Espace Michel-Simon et en extérieur pourenchanter le public et révéler l’amour de la scène.Cette treizième édition du Festival des Cheminsde traverse à l’Espace Michel Simon poursuit sonambition affichée de faire découvrir un théâtreoriginal et de qualité à un large public. C’est doncle plaisir de la découverte et le goût du partagequi guident cette programmation éclectique etrevigorante de quatorze spectacles, pour moitiépayants en salle et pour l’autre gratuits en extérieur.En ouverture de festivités, un spectacle idéalpour les familles, 20000 Lieues sous les mersd’après Jules Verne, où le professeur Aronnax,revenu de son incroyable odyssée sous-marine,raconte, théâtralise et revit l’aventure avec moulteffets spectaculaires. <strong>La</strong> lutte contre le poulpegéant fait sensation auprès des plus jeunes !Venu d’outre-Atlantique, le cabaret New Burlesque,que le film de Mathieu Amalric a populariséavec Tournée, dynamite et détourne les codesdu striptease dans un spectacle décalé, drôle,excentrique… et séduisant.Interaction entre danseet vidéoDans L’Illuminé, créé pour ses trente ans de cinéma-théâtre,Marc Hollogne combine savammentle jeu sur le plateau et avec l’écran, où est projetéun long métrage qu’il a lui-même dirigé. Lespersonnages entrent et sortent de l’écran, au filparutionjuillet 2011Renseignements : Tél. 01 53 02 06 60 et E-mail : la.terrasse@wanadoo.fr© Christian Berthelot© Jordi Bover© D. R.la terrasse / mai 2011 / N°188 / 19téléchargez gratuitement notre application et lisez-nous sur votre ipadgros plan Festival Dedans DehorsDans une vingtaine de villes et villages de l’Essonne, le FestivalDedans Dehors, convivial et festif, transforme l’espace public enespace de création.Durant trois week-ends, le Festival Dedans Dehorsessaime dans une vingtaine de villes et villagespartenaires du théâtre Brétigny, transformantl’espace public en espace de création vivifiantet inventif, investissant de multiples lieux parfoispensés pour la circonstance. Citons par exemplele camion de Ticket par Jack Souvant, théâtredocumentaire destiné à contribuer à une plus justeprise de conscience, camion où le public, mis ensituation d’immigrés clandestins sans défense etsans droit, est sommé de monter. Citons encore lecontainer éminemment poétique de Satchie Norooù elle convoque “les absents” pour une poignéede spectateurs, en faisant vivre des objets leurayant appartenu. Le public n’est pas seulementconvié à assister à un spectacle, ou à de multiplespropositions artistiques in situ, mais aussià apprécier des moments de partage singuliers,entre performance déambulatoire dans les dédalesdu domaine de Chamarande, chasse au trésorautour d’un conte merveilleux, circuit pédestrefamilial (2km) ou plus ambitieux (8 km), banquetavec musique celte ou cajun, barbecue avecdanse country, parcours artistique dans le parcde Méréville, pique-nique géant, paella, cinémaforain, etc. Une façon de redécouvrir l’environnementà travers le regard et les mots des artistes,et l’occasion aussi d’être témoin des pouvoirs del’imaginaire, de voir comment le geste artistiqueet le concret se télescopent, comment le dit et lesuggéré correspondent.Mise en danger de soiErnesto Collado crée un spectacle-conférence musical qu’il interprète avec Barbara Van.Fragments du Désir par Artur Ribeiro et André Curti.d’une intrigue du XVIIIe siècle dénonçant l’utilisationabusive de la technologie. Makadam Kanibal,compagnie de cirque de rue, est née de la rencontreentre Elodie Meissonnier, performeuse, etJean-Alexandre Ducq, fakir, cracheur de feu, jongleur.Gavalo Kanibal combine les ingrédients dela fête foraine, concoctant une drôle de recetted’amour. Dominique Boivin crée une subtile interactionentre danse et vidéo et présente Travelling,solo doublé d’images filmées à l’aide d’untrain électrique doté d’une caméra HF. Fragmentsdu désir des comédiens et danseurs Artur Ribeiroet André Curti met en scène quatre personnages,exprimant leur difficulté à être, dans un théâtreUne aubaine pour les familles et le jeune public…<strong>La</strong> programmation foisonnante convoque de multiplesformes et disciplines. Pierre-Yves Chapalainrevisite le conte de Barbe-Bleue à travers <strong>La</strong> Fiancéede Barbe-Bleue, où l’utilisation des marionnettesprovoque le trouble. Chloé Moglia, circassiennespécialisée dans les disciplines aériennes,explore dans Rhizikon la question de la mise enjeu et mise en danger de soi, en prenant appuisur un… tableau de classe. Tourlourou de CarlottaSagna, solo interprété par Satchie Noro, expose leparcours d’une danseuse-kamikaze, “mercenairede la scène”, qui s’avance vers la mort. A voiraussi les spectacles du poète facétieux PépitoMatéo, la déambulation dansée de DominiqueRebaud, les performeurs espagnols Los Torreznos,Ernesto Collado, la compagnie Délices Dada,la performeuse Cristina Blanco, et bien d’autres.Tout l’art d’une présence à fabriquer…Agnès SantiFestival Dedans Dehors, du 20 au 22 mai,du 27 au 29 mai, du 3 au 5 juin. Théâtre Brétigny,scène conventionnée du Val d’Orge, Brétigny-sur-Orge. Tél. 01 60 85 20 85.gestuel où le mouvement fait sens. A voir aussiUne partie de mains en l’air, théâtre d’objetspar Le grand Manipule, Travelling Palace par lafamille Goldini, Ember de Ziya Azazi, chorégrapheet danseur derviche, et bien d’autres spectaclesétonnants, variés et enchanteurs, où les arts dela rue, bien représentés, font vivre Noisy-le-Grandà l’heure du spectacle vivant.Agnès SantiFestival des Chemins de traverse, du 25 au 29 mai,Espace Michel-Simon, 36 rue de la République àNoisy-le-Grand. Tél. 01 49 31 02 02et www.espacemichelsimon.fr//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////Théâtredu NordCRÉATION-TRANSMISSIONThéâtre National Lille TourcoingRégion Nord Pas-de-CalaisDirection Stuart SeideGraphisme Jérôme Le Scanff, Photo Cyril Saulnieragenda théâtre


20 / N°188 / ma! 2011 / la terrassefocus • théâtre dijon bourgogne / festival théâtre en maiRécits / Racines : la sèvede la création émanciped’humains et de dieux, d’ici etd’ailleurs, de luttes et d’amours » confie François Chattot, directeur du Théâtre Dijon Bourgogne. <strong>La</strong> sève de la création contemporaineirrigue ainsi le territoire et circule des uns aux autres, entre “vieilles branches” et “jeunes pousses”, entre artistes et spectateurs. De quoidonner à la représentation, au verbe et aux mythologies toute leur puissance évocatrice.entretien / Fabrice MurgiaUne sociétésurcommunicanteAprès le succès du Chagrin des Ogres, le jeune auteur et metteur enscène belge Fabrice Murgia crée Life : Reset / Chronique d’une villeépuisée. Un spectacle sur la fin des libertés.Life : reset / Chronique d’une ville épuiséeest un spectacle sur la solitude. Commentavez-vous traité ce thème ?Fabrice Murgia : Il s’agissait au départ de parlerd’une multitude de solitudes, d’un réseau. J’en suisarrivé à traiter de la solitude parce que je voulaisparler d’une société surcommunicante. Ma premièrevision était celle d’un immeuble aux fenêtreséclairées. Une multitude de petites cases, etpeut-être des personnes seules. Un monde danschacune d’entre elles. Pas un appartement, unmonde. Un monde que l’on s’invente dans sa tête,mais aussi dans le virtuel, pour fuir la régularité denos journées. <strong>La</strong> question de l’écran, du réseausocial, a inévitablement été confrontée à celle del’imaginaire. D’abord à travers la représentation desoi-même, la notion d’avatar, mais également surle plan relationnel.Qui est le personnage féminin qui se situe aucentre de cette création ?F. M. : Life : reset est une matière à rêver. Onne voit pas vraiment le visage de cette femme.« En quoi ce quise passe sur scènepeut témoignerdu monde ? » Fabrice Murgiaentretien / Marta Gil PoloDans l’inconscientde Michaël JacksonAvec Plus loin que les étoiles, Marta Gil Polo, jeune metteure enscène catalane, propose de revenir sur la vie de Michaël Jackson,l’un des plus grands mythes pop contemporains, et explore lesmécanismes de perturbation de la psyché du chanteur.Est-ce une plongée dans l’inconscient deMichaël Jackson que vous nous proposez ?Marta Gil Polo : Exactement. Michaël Jackson représentaitcertainement le personnage le plus névrotiquede la société contemporaine et en même temps il restaitterriblement difficile à saisir. Nous avons donc vouluexplorer les mécanismes de construction de ce personnagequi tend un miroir grossissant à notre sociétépuisqu’il incarne cette incapacité contemporaine àaccepter ce que l’on est : l’obsession de l’apparence,de l’image, le refus de vieillir, la primauté du résultat…gros plan Theater Dakh : le théâtrecomme art totalVlad Troïtskyi, dont le petit théâtre à Kiev enthousiasme publicet critique, propose deux spectacles, d’après le mythe d’Œdipe etl’univers de Pirandello.Le théâtre comme un art total ritualisé mêlant jeu,chorégraphie et musique, comme une expérienceesthétique synthétique, ancrée dans la cultureukrainienne tout en la mettant en perspective etla dynamisant à travers la scène. Fondé à Kiev en1994 par Vlad Troïtskyi avec ses propres deniers -après de brillantes études scientifiques -, le théâtreDakh, niché au pied d’un immeuble dans une ruelle,fait salle comble toute l’année en rassemblant unesoixantaine de spectateurs, et forme de jeunesacteurs auprès des meilleurs pédagogues russeset ukrainiens. <strong>La</strong> troupe, déjà accueillie au FestivalPassages à Metz, propose deux spectacles. Lepremier est composé de deux pièces jouées dansComment analysez-vous cette névrose deMichaël Jackson ?M. G. P. : Ça fait longtemps que je m’intéresse aupersonnage et nous avons lu beaucoup de documentsbiographiques le concernant. Quand j’étaispetite, j’adorais sa musique et je rêvais de le rencontrer! Mon hypothèse est qu’il a eu à subir l’influencede parents projetant sur leurs enfants toutce qu’ils n’avaient pas pu réaliser eux-mêmes. Lepire des deux était sa mère qui a même persuadéMichaël Jackson qu’il était une sorte de Messie,le même dispositif scénique étonnant, où le publicse retrouve au-dessus ou en dessous des acteurs.<strong>La</strong> Maison des chiens, commande de Vlad Troïtskyidont le dramaturge et pédagogue Klim signetexte et mise en scène, est suivie par Œdipe, miseen scène par Vlad Troitskyi à partir d’œdipe Roide Sophocle. Le théâtre interroge l’effarant mythed’Œdipe, où l’aveuglement final manifeste l’horreurde la connaissance, où les ténèbres de l’inconsciencelaissent place à celles de la conscience.Puissance métaphoriqueVolontairement, elle n’est pas caractérisée avecprécision. Chacun doit projeter son propre quotidiensur elle. Ce qui compte, ce n’est pas cequ’elle est, c’est la manière dont elle se regardedans la salle de bain. C’est ça qui la définit. C’estça qui nous définit.Pourquoi avoir choisi d’élaborer un spectaclesans parole ?F. M. : Cette femme est seule. Pourquoi parleraitelle? Et à qui ? On n’a pas forcément besoin detexte pour raconter une histoire, comme on n’a pasforcément besoin d’acteur. Il suffit qu’au moins unepersonne assiste à quelque chose. A mon sens,tant que la représentation prend corps dans l’iciinvesti d’un don par Dieu, et par conséquent d’unemission envers l’humanité. Ainsi, Michaël Jacksonest devenu un personnage qui veut tout contrôlerdans sa vie tellement il ne croit pas à la vie.Cette dimension névrotique semble aller àl’encontre de l’image du grand enfant…M. G. P. : Au contraire : les règles de MichaëlJackson sont celles de Neverland dans Peter Pan.D’où le fait qu’il s’exprimait librement par exemplequand il racontait dormir avec des enfants dansson lit. Michaël Jackson devenait fou quand il lisaitce que les journaux disaient sur lui.Presque une pièce, presque Pirandello/Une danse demort par Vlad Troitskyi,<strong>La</strong> pièce se déploie au cœur du drame et de la farcetragique de l’homme se débattant contre son destin,se frayant un chemin extraordinairement difficileà travers sa perception du réel. Confinés dans unecage, les acteurs expriment dans la première partieles aléas quotidiens de l’enfermement. Puis dansla seconde le mythe affirme, notamment à traversles dialogues entre Œdipe et le chœur, toute sapuissance métaphorique. <strong>La</strong> pièce suivante, intituléePresque une pièce, presque Pirandello/Unedanse de mort, résonne comme un écho impressionnistede l’univers et de multiples personnagesnés sous la plume de Pirandello. Un écho reflétant© Cici Olsson© Théâtre DakhThéâtre en mai marque ledeuxième épisode du cycleRécits / racines initié l’andernier. « Nous sommes là pourraconter des histoires, histoireset le maintenant, on a affaire à du théâtre. Le texten’est pas au centre de mon langage, pas plus quela musique, la lumière, ou la vidéo. Avec l’histoire,c’est le rythme qui est ma principale préoccupation.En quoi ce qui se passe sur scène peut témoignerdu monde, de l’humanité telle que je l’observeaujourd’hui ? Voilà la question que je me pose.Quel rôle le virtuel joue-t-il dans votre spectacle?F. M. : Il s’agit d’un prolongement de l’imaginaire.Le virtuel forge l’identité numérique du personnage.A travers son ordinateur, cette femme peintson rapport au monde : comment elle vit, ce àquoi elle aspire et, ce qui est le plus important,comment elle se considère. Elle est dépossédéede toute identité lorsqu’elle n’est pas connectée.Ce spectacle parle de l’addiction au virtuel, c’està-direde la façon dont cette dimension transformele personnage dans ce qu’il a de plus intime.Entretien réalisé par Manuel Piolat SoleymatLife : reset / Chronique d’une ville épuisée, texte etmise en scène de Fabrice Murgia. Le 28 mai 2011 à22h et le 29 mai à 19h30.« Michael Jacksonincarne cetteincapacité contemporaineà accepter ceque l’on est. » Marta Gil PoloComment représentez-vous cette névrosesur scène ?M. G. P. : Nous avons écrit ce spectacle avecAlbert Tola à partir d’improvisations de plateau. Etnous avons créé un spectacle un peu fou où tousles personnages qui traversent sa vie – ses parentspar exemple – apparaissent sous ses traits. Il nes’agit ni d’un récit chronologique, ni d’une démonstrationlogique, mais simplement d’un spectacle quiprogresse par associations d’idées, avec une structuredramaturgique proche d’Œdipe Roi. Œdipe etHamlet sont deux personnages qui m’ont aidé àmieux comprendre Michaël Jackson. <strong>La</strong> veille de samort, j’ai fait un rêve où il apparaissait ! Construirece projet sur lui restait donc pour moi le meilleurmoyen de le connaître.Propos recueillis par Eric DemeyPlus loin que les étoiles, de Marta Gil Poloet Albert Tola, mise en scène Marta Gil Polo,les 25 et 26 mai à 21h30.les contrastes pirandelliens entre visage et masque,reflétant les multiples contradictions qui rendentl’être instable et la communication si difficile. Lesjeunes acteurs font ici preuve d’une émouvantespontanéité. « Les œuvres de Pirandello m’attirentpar leur atmosphère étrange et sensuelle, traverséed’érotisme et de mort. En même temps danstous ses romans on ressent un désir insatiable pourl’amour de la vie » confie Vlad Troïtskyi. <strong>La</strong> vie et lamort sont ici indissociablement liés. Et en filigranela vieille Sicile, implacable et naïvement soumiseà l’autorité catholique, n’est pas sans rappelerl’Ukraine. Le mysticisme, l’humour et l’érotismecaractérisent ce monde chimérique d’illusions, cemonde imprévisible entre douleur et espoir, entresolitude et rêve, au bord de la désintégration. Unmonde rendu vivant par la magie du théâtre…Agnès Santi<strong>La</strong> Maison des chiens. Œdipe,le 20 mai à 20h,le 21 à 17h30, le 22 à 18h. Presque une pièce,presque Pirandello/Une danse de mort,le 24 mai à 19h, les 25 et 26 à 21h30.© Franck Belonclela terrasse / mai 2011 / N°188 / 21Le Combatde Tancrèdeet Clorindeet Le Baldes ingrates////// Gintaras Varnas //////////////////////////////////////////////////Combinant expressivité visuelleet musicale, le metteur en scènelituanien Gintaras varnas magnifieces deux madrigaux de Monteverdi.D’une exquise et révolutionnaire expressivité, cesdeux madrigaux de Claudio Monteverdi (1567-1643) sont véritablement magnifiés par GintarasVarnas, qui utilise ici les capacités d’expression dela marionnette afin de mettre en valeur l’art baroquedu compositeur et la théâtralité de l’intrigue, et créedes tableaux visuellement très aboutis, avec despointes d’humour. Particulièrement émouvant, LeCombat de Tancrède et Clorinde (1638), d’aprèsthéâtre dijon bourgogne / festival théâtre en mai • focusA quoi rêvent les chevauxla nuit pour êtresi peureux le jour ?<strong>La</strong> Compagnie des Gens de Jacques Senelet, invitée du Théâproposrecueillis / Marie VayssièreUne blagueaux accents graves<strong>La</strong> metteuse en scène Marie Vayssière jette sur la scène avec briodes adversaires grotesques et burlesques : le Tartarin d’AlphonseDaudet, figure rétrograde de la dupe, malmenée par les nonconformistesPieds Nickelés.«Ce qui me plaît dans le théâtre, c’est nonseulement la rencontre avec l’autre, mais aussila liberté que je crois y trouver, l’apprentissage,et le partage de la découverte. Et j’aime quese côtoient les contraires ; les marques de mafabrication sur le plateau s’inscrivent entre burlesqueet tragédie. Le personnage de Tartarinest inspiré du roman d’Alphonse Daudet dontla langue savoureuse est éminemment théâtrale.Tartarin est une figure comique, un gros bourgeoisvantard de Tarascon qui rêve d’Orient etdont la quête infructueuse se heurte à l’exotismede l’Autre, à cet Orient inaccessible, l’Algérie.Ce texte de la fin du XIXème siècle dégage desconnotations racistes. Daudet lui-même a faitle voyage en Algérie trois ans auparavant enjeunes pousses Le goût de la confrontationet la transmissionThéâtre en mai rend visible de tout jeunes collectifs à travers quatrespectacles et travaille ainsi à leur insertion professionnelle.C’est suffisamment rare pour être souligné : le FestivalThéâtre en mai ne se contente pas de mettre àjour une programmation éclectique et internationale,il s’attache aussi à rendre visible les jeunes collectifs,à promouvoir confrontation et transmissionentre les “vieilles branches” et les “jeunes pousses”.Car les histoires prennent auprès de diverses générationsdes reliefs et des significations différentes,Le Conte d’hiver, par le collectif l’iMaGiNaRiuM, issu del’école du TNS.et la mise en perspective de ces différences est àmême de constituer pour le spectateur un plaisiresthétique autant qu’un moment de réflexion. Auprogramme : quatre spectacles, par de tout jeunesartistes issus de trois écoles.Parole forteComédie grinçante qui vire au fantastique, Funéraillesd’hiver du dramaturge israélien Hanokh Levin,qui dissimule comme personne sa tendresse pour© D. Matvejevle genre humain par une causticité impitoyable,est le premier spectacle de la Compagnie Drôlede Bizarre, issue du Groupe 38 de l’Ecole du TNS,dans la mise en scène de Maëlle Poésy. Créationcollective dirigée par Pauline Ringeade, Le Conted’Hiver de Shakespeare adapté par Koltès, invitationà s’interroger sur la perception du réel, fait suiteà un atelier-sortie d’école du Groupe 38 de l’écoledu TNS, qui a donné naissance au collectif l’iMa-GiNaRiuM. Autre collectif : Si vous pouviez léchermon cœur, constitué d’élèves de l’Epsad à Lille,propose sa première création, Gênes 01. Le metteuren scène Julien Gosselin veut faire entendrecette parole forte de Fausto Paravidino, évoquant larépression lors du sommet du G8 à Gênes en 2001.Sur le ton d’un « rire moqueur plein d’amour », lesélèves de l’école du TNB à Rennes proposent <strong>La</strong>triste désincarnation d’Angie la jolie, absurde tragédieautour de la très médiatique Angelina Jolie,dans une mise en scène de Marine de Missolz. EtJean-Louis Hourdin dirige deux ateliers Brecht avecles élèves du groupe 40 (1 re année) de l’école duTNS. Les jeunes pousses sont ici fortifiées !Agnès SantiFunérailles d’hiver, le 27 mai à 19, le 28 à 14h30,le 29 à 17h, Le Conte d’hiver, le 20 à 19h,le 21 à 17h30, le 22 à 14h30, Gênes 01, le 27 à 21h,le 28 à 17h et le 29 à 15h, <strong>La</strong> triste Désincarnationd’Angie la jolie, du 24 au 26 à 19h, Ateliers Brechtle 20 à 21h et le 21 à 17h.<strong>La</strong> Jérusalem délivrée du poète Le Tasse, exposele duel malheureux du preux chevalier chrétienTancrède, épris de la belle musulmane Clorinde,déguisée en soldat, qu’il transperce de son épée.Le Bal des ingrates (1608), madrigal amoureux,évoque de vieilles femmes condamnées à l’enferpour avoir refusé l’amour. Vénus et son fils Cupidondemandent à Hadès la permission de faire sortir lesdévotes… pour éclairer leur inconduite. A. SantiLe Combat de Tancrède et Clorinde et Le Bal desingrates, de Claudio Monteverdi, mise en scèneGintaras Varnas, le 24 mai à 20h30, les 25 et 26 à 19h.© D. R.© Nicolas TreattFolie burlesque pour Tartarin raconté aux Pieds Nickelés.1862, et malgré ses convictions de droite, lacolonisation le choque. L’esprit de cette œuvreest à la fois drôle et dramatique. L’arrogance deTartarin à vouloir tout posséder - territoires, pouvoir,femmes - est naïve. On croit s’approprierle bien et le salut des autres en les colonisant :on ne fait que les piller. Et les Pieds Nickelés deet aussiJules et MarcelD’après la correspondance de Jules Raimu et Marcel Pagnol.Avec Michel Galabru (Jules), Philippe Caubère (Marcel) etJean-Pierre Bernard. De grands acteurs !Le 28 mai à 20h.Vieux Carré<strong>La</strong> troupe américaine mythique du Wooster Group présenteVieux Carré, l’une des dernières pièces de TennesseeWilliams. Mise en scène Elisabeth LeCompte.Les 18 et 19 mai à 20h, le 20 à 19h et le 21 à 14h30.Louis Forton du début du XXème correspondentà l’invention du capitalisme, à son essor et àsa même arrogance à se prétendre la meilleuresolution pour tous. Les Pieds Nickelés volentdans une volonté de désordre et de mise à maldes valeurs bourgeoises. Ils tendent exclusivementà s’approprier toujours plus de biftons, lepognon de l’autre. L’association entre Tartarin(Miloud Khetib) et les Pieds Nickelés (DominiqueCollignon-Maurin, Patrick Condé et Pit Goedert)relève du collage à la Duchamp. <strong>La</strong> mécaniquede comique de foire naît de la confrontation brutaleentre ce trio improbable de malfaiteurs et unquatrième excentrique, pauvre bougre satisfaitet bavard. Une blague aux accents graves.»Propos recueillis par Véronique HotteTartarin raconté aux Pieds Nickelés, mise en scènede Marie Vayssière, le 28 mai à 17h30 et le 29 à 21h.entretien / Yves Ferry<strong>La</strong> nuit juste avantles forêts oul’emballement des motsVingt-cinq ans après la création de <strong>La</strong> nuit juste avant les forêtsde Bernard-Marie Koltès, le comédien Yves Ferry creuse encore lesmystères de cette partition enfiévrée.Comment est née votre collaboration avecKoltès ?Yves Ferry : Notre amitié s’est nouée à l’écoledu Théâtre national de Strasbourg. En 1977, nousnous sommes retrouvés, un peu par hasard, àYves Ferry, dédicataire de <strong>La</strong> Nuit juste avant les forêtsde Bernard-Marie Koltès en 1977.Paris. Il m’a parlé d’un texte qu’il écrivait. Deuxmois plus tard, il m’a lu le manuscrit, encore inachevé,et nous l’avons joué l’été à Avignon.Comment cheminez-vous dans ce texte ?Y. F. : Je l’ai d’abord abordé très instinctivement. Letravail s’est affiné au fil du temps, avec Moni Grégo, présentedès le début de l’aventure. L’interprétation s’estdétachée du réalisme d’une situation ordinaire, celled’un homme assis à la table d’un café racontant sonhistoire, pour aller vers une errance intérieure, vers uneapproche musicale de l’écriture. J’aborde cette longuephrase comme une partition, avec ses leitmotivs, sesreprises, ses staccatos, ses envolées, ses spirales infinies.Koltès me disait que le texte était un emballementdes mots dans la tête, jusqu’à épuisement.Vous avez créé cette pièce en 1977 et vousla jouez encore aujourd’hui. Comment a-tellebougé en vous avec le temps ?Y. F. : Le travail et le temps approfondissent l’écho« Le travail et le tempsapprofondissent l’échodes mots dans le corps. »Yves Ferrydes mots dans le corps. Le sens du texte a évoluéselon l’époque. L’état de la société l’éclaire différemment.L’errance de cet homme évoque par exemplebeaucoup plus aujourd’hui les SDF abandonnés.Au-delà des aspects sociaux et politiques, ce monologuetouche à la profonde solitude d’un être quicherche comment dire le besoin de l’autre.Quelle place <strong>La</strong> nuit juste avant les forêtstient-elle dans l’œuvre de Koltès ?Y. F. : Avec cette pièce, il a trouvé sa langue, qu’ilne cessera d’enrichir. <strong>La</strong> fièvre adolescente qui brûlaitdans ses écrits de jeunesse s’inscrivent ici dansun espace social. Chaque phrase est liée à sa personnemais peut résonner en nous, aujourd’hui.Entretien réalisé par Gwénola David<strong>La</strong> nuit juste avant les forêts, de Bernard-MarieKoltès, mise en scène de Moni Grégo.Le 20 à 22h et le 21 à 15h30.tre Dijon Bourgogne tout au long de la saison, vous attend aumanège de Saussy pour une création festive et turbulente.Du 18 au 28 mai à 20h (relâche du 21 au 23 mai).Mes AmisLecture-spectacle d’après Emmanuel Bove, avec GérardGuillaumat, chef de troupe Jean-Louis Hourdin.Le 20 à 18h30, le 21 à 14h30, le 22 à 16h.<strong>La</strong> Quermesse de MénetreuxPar la compagnie O.P.U.S. de Pascal Rome. Une fête pascomme les autres. Les 21 et 22 mai à 21h30.///////////////////////////////////////////////////////////////////////////Festival Théâtre en mai, 22 e édition,du 18 au 29 mai 2011.Théâtre Dijon Bourgogne, centre dramatiquenational. Tél. 03 80 30 12 12. www.tdb-cdn.com///////////////////////////////////////////////////////////////////////////


22 / N°188 / mai 2011 / la terrassethéâtre agendaet la Compagnie du Samovar présententLes Eauxd’OmbreFable théâtrale, musicaleet chorégraphiqued’après William Butler YeatsMise en scène de Pierre LonguenesseDu mercredi 11au lundi 30 mai 2011à 20 h 30Sauf samedi 19 h, et dimanche 17 hRelâche les mardisRéservation et location :01 46 06 11 90L’Atalante10 place Charles-Dullin • 75018 ParisSite Internet :www.theatre.latalante.comLe Théâtre du Lucernaire, L’Harmattan et la Cie A.T.C. présententL’îledes MarivauxesclavesMise en scène :Christian HuitorelAvec :Mathias CasartelliCaroline FrossardChristian HuitorelCédrick <strong>La</strong>noëNathalie VeneauLumières :Noëlle BurrPhoto Lotgros plan / CirqueLes Impromptusà l’Académie FratelliniL’Académie Fratellini convie les spectateurs à un parcours circassienaventureux et luxuriant “mis en bringue” par Philippe Fenwick.Êtes-vous prêt pour un voyage plus que pourun festival, au sein d’un lieu dédié aux arts ducirque unique en Europe ? Prêt pour un parcoursétonnant, onirique et baroque que chacun élaborelibrement muni de son “circus planet guide” ?“Mis en bringue” par Philippe Fenwick au cœurde l’Académie Fratellini, ce parcours convoquetoutes les composantes du cirque : acrobatieau sol et dans les airs, jonglage, clown, dressaged’animaux non féroces (poules et puces…),magie. Ces Impromptus marquent aussi le coupd’envoi de Circus Platform, nouvelle collaborationentre <strong>La</strong> Villette, le pôle cirque Firmin Gémierd’Antony et l’Académie Fratellini. Au programmeà l’Académie, des escales par les artistes accueillisen résidence. Le clown jongleur Nikolauspropose un solo, le cirque Mandingue présentedes extraits de Foté-Foré, soit la survie contéeen acrobaties ingénieuses et facétieuses. Côtéanimaux, exotisme et originalité garantis avecPrends-en de la graine de la Compagnie desPlumés et leurs quatre poules savantes, Géantissimoavec Pierre-guy Cluzeau, Marie GranierDeferre et leurs puces savantes (les plus petitesdu monde !), ainsi que Maximilian et Sarah,venus du Vietnam et d’Allemagne.Courses-poursuiteset rebondissementsA découvrir aussi Basile Dragon, ici jongleursans balles, ainsi que le GRAAF, groupe derecherche des apprentis de l’Académie, pourdes jongleries dans tous leurs états. Si vousregardez en l’air dans le grand chapiteau,Co-productions :Appellation Théâtre Contrôlée, Théâtre Gérard Philipe Saint-Cyr-l’EcoleThéâtre Alphonse Daudet Coignières, avec le soutien du Conseil général des Yvelines21h30à partir du8 juin 2011du mardi au samediLicence N° 2-1028841vous découvrirez de folles trajectoires et courses-poursuites.Côtés fils, les professeurs etartistes présentent Des Fils et… , un défilépour une drôle de collection d’été et Les Fillesde fer avec Sarah Schwarz et Tatiana-mosioBogonga. Les apprentis proposent aussi deuxspectacles, ce qui permet à ces jeunes poussesde mettre en pratique une transition entreétudes et vie professionnelle. L’Envol rassembledes numéros individuels écrits par les apprentisartistes en fin de formation, tandis que Schoolof Fish est un spectacle collectif des apprentisde deuxième année, conçu en complicité avecStéphanie Loïk. A voir aussi Max is beautiful parAgnès Brun (acrobate) et Anna Rodriguez (chorégraphe).Sans oublier des ateliers d’initiationpour petits et grands, si vous osez…Agnès SantiLes Impromptus, 3 e édition, les 28 et 29 maià 15h à l’Académie Fratellini, rue des Cheminots,93 <strong>La</strong> Plaine-Saint-Denis. Le 28, bal avec les artistesà 19h. Tél. 01 72 59 40 30.gros plan Perspectives :festival franco-allemanddes arts de la scèneThéâtre, danse, cirque, performance, concerts… Cette 34 e édition dufestival Perspectives propose une programmation de haute tenue.Ce festival transfrontalier, attirant un publicvenu de France, d’Allemagne et du Luxembourg,convie talents émergents et artistesrenommés, et affirme l’importance de la culturedans la Sarre et en Moselle. Les spectaclesse déroulent cette année principalement àSarrebruck, et pour quelques-uns à Forbach.Plusieurs coproductions s’inscrivent dansune programmation combinant éclectismedes formes et créativité débridée, montrantet signifiant comment les artistes aujourd’huiexpriment leur vision de notre société. Invitéphare de ce festival, le dramaturge et metteuren scène Falk Richter, présent l’an dernier auFestival d’Avignon, utilise la scène pour représenternotre monde dans ses dimensions économiques,politiques, individuelles et sociales,qu’il télescope dans une perspective ironiqueet corrosive, dénonçant notamment les traversdu capitalisme. Au programme, Trust, créé avecla chorégraphe néerlandaise Anouk van Dijk,My secret garden, mis en scène par StanislasNordey, et Dieu est un DJ, mis en scène parFabrice Murgia. Le journal d’un fou de Gogol,mis en scène par Hanna Rudolph du DeutschesTheater Berlin et interprété par l’excellentacteur Samuel Finzi explore les ressorts de lafrustration et du désir.ParcourschorégraphiéAutre monologue par un acteur impressionnant,<strong>La</strong>urent Poitrenaux, Un mage en été d’OlivierCadiot, mis en scène par Ludovic <strong>La</strong>garde, crééà Avignon l’an dernier. Philip Hochmair interprètequant à lui un monologue créé à partir d’Amerikade Kafka. Tagfish par le collectif Berlin élaboreune video-conférence à propos d’un bâtimentindustriel de la Ruhr classé au patrimoine mondialde l’Unesco, convoité par un cheikh saoudien.Le clown acrobate Camille Boitel échafaude un<strong>La</strong> Compagnie des Plumés et ses animaux féroces… :des poulettes.incroyable désordre où survivent les corps dansL’Immédiat. En danse, la chorégraphe argentinoberlinoiseConstanza Macras crée Berlin elsewheresur les frontières et enfermements qui régissent lesPhilippe Hochmair dans Amerika d’après Kafka.individus. Questcequetudeviens ? d’Aurélien Boryquestionne l’identité de la danseuse flamenco StéphanieFuster. A voir aussi le saisissant Press dePierre Rigal. Contraint par une flagrante oppression,prisonnier d’un espace qui se restreint brutalement,un homme s’adapte et se contorsionneen une tragique - et néanmoins burlesque - acceptationde sa condition. Pour une réappropriationinédite de la ville, suivez les Bodies in urban spacede Willi Dorner, où les performeurs proposent unparcours chorégraphié insolite. A découvrir aussile formidable cirque Trottola, Hamlet machine parla compagnie Sans Soucis, sans oublier de nombreuxconcerts. Découvertes, partage et enrichissementmutuel au programme.Agnès SantiFestival Perspectives, du 5 au 11 mai à Sarrebrucket au théâtre Le Carreau à Forbach.Tél. 03 87 84 64 34.© Deutsch© Rüdiger Schall / bildersee.info© D. R.la terrasse / mai 2011 / N°188 / 23agenda théâtretéléchargez gratuitement notre application et lisez-nous sur votre ipadMaïakovski,Elsa, Aragon,ils se sontretrouvésà Paris////// Bruno Niver ////////////////////////////////////////////////////////Présenté l’année dernière dans lecadre de l’année France-Russie 2010,Maïakovski, Elsa, Aragon, ils sesont retrouvés à Paris revient surla scène du Théâtre du Marais.Voyage poétique et musical dans le Paris et leMoscou des années 1920, le spectacle conçu,mis en scène et interprété par Bruno Niver (auxcôtés de la comédienne Marina Kapralova etde la danseuse Olga Totoukhova) revient surla rencontre de deux couples emblématiquesdu siècle dernier : Vladimir Maïakovski et LiliBrik, Louis Aragon et Elsa Triolet. Entre futurismerusse et surréalisme français, au fil depoèmes (d’Arthur Rimbaud, de Guillaume Apollinaire…),de chansons (de Léo Ferré, de JeanFerrat…), d’extraits de mémoires (d’Elsa Trioletet de Lili Brik), Maïakovski, Elsa, Aragon, ils sesont retrouvés à Paris renoue avec la grandetradition des cabarets littéraires. Une danseuse,gros plan Festival 1.2.3 théâtre !Avant de fermer définitivement ses portes à la fin du mois de juinprochain, le Théâtre de l’Est parisien présente, pour la huitièmeannée consécutive, son festival 1.2.3. théâtre ! Un festival « pourtous à partir de l’enfance ».Mongol, de Karin Serres, mis en scène par PascaleDaniel-<strong>La</strong>combe, au Théâtre de l’Est parisien.© R. DeruelleMarina Kapralova interprète Elsa Triolet et Lili Brik sur lascène du Théâtre du Marais.une comédienne, un chanteur-poète, un pianiste,un accordéoniste… Le public s’installeautour de quelques tables rondes, retrouvantsur scène l’effervescence et les couleurs dela Belle époque. C’est une véritable échappéevers ces années que l’on dit folles que nouspropose Bruno Niver et ses complices. Uneéchappée qui revisite l’amour de Louis pourElsa, l’amour de Lili pour Vladimir : des amoursqui ont traversé les grandes tourmentes du xx esiècle. M. Piolat SoleymatMaïakovski, Elsa, Aragon, ils se sont retrouvésà Paris, conception, mise en scène et scénario deBruno Niver (spectacle bilingue français/russe,surtitré en français). Du 4 mai au 18 juin 2011.Du mercredi au samedi à 19h. Théâtre du Marais,37, rue Volta, 75003 Paris. Réservations au01 45 44 88 42. Durée du spectacle : 1h15.<strong>La</strong> nouvelle a été annoncée au début de l’étédernier : il n’y aura pas de saison 2011/2012pour le Théâtre de l’Est parisien. Remplacéau « 159 de l’avenue Gambetta », dans le XX earrondissement, par l’actuel Tarmac de la Villette,le théâtre que dirigeait l’auteure et metteureen scène Catherine Anne depuis juillet2002 vit actuellement ses dernières heures.Avant le spectacle que mettra en scène l’artiste-directriceau mois de juin prochain (Coméposéde quatre spectacles écrits, donc, pardes auteurs vivants, quatre spectacles « pourtous à partir de l’enfance » s’inscrivant dansle projet défendu par Catherine Anne : « desdies tragiques), la huitième édition du festivaltout public 1.2.3 théâtre ! est donc l’avant-dernierrendez-vous de ce lieu de création, rendez-vousayant eu pour ambition, depuis dixans, de porter un éclairage sur le théâtre « toutpublic » qui s’écrit aujourd’hui. Un festival comadultesaux enfants, [porter] le désir d’ouvrir lethéâtre à tous et la nécessité d’une ambitionhaute pour le public jeune ».Découvrir le théâtrequi s’écrit aujourd’huiLes petites empêchées – Histoires de princesses,un conte contemporain (à partir de7 ans) écrit et mis en scène par Carole Thibaut.Mongol de Karin Serres (à partir de 8ans), une histoire d’enfance et de différencemise en scène par Pascale Daniel-<strong>La</strong>combe.De la même auteure, dans une mise en scèned’Anne Contensou, Tag (à partir de 11 ans),le récit d’un quartier qui, chaque nuit, voit demystérieux tags recouvrir ses murs et réveillerles secrets de certains de ses habitants. Lesépoux (à partir de 4 ans), de Philippe Dorinet Matteo Franceschini, un spectacle musicalmis en scène par Stéphanie Félix et ChristianGangneron. Présentant des auteurs et desmetteurs en scène ayant, durant les saisonspassées, activement participé à la vie du Théâtrede l’Est parisien (la plupart d’entre eux ontété associés à ce théâtre), cette édition 2011du festival 1.2.3 théâtre ! prend des airs deprofession de fidélité. Une profession à l’occasionde laquelle seront attribués deux prixlittéraires d’œuvres « tout public » : le prixCollidram (prix de littérature dramatique descollégiens) et le prix InéditThéâtre (prix lycéendes pièces inédites).Manuel Piolat SoleymatFestival 1.2.3 théâtre ! Du 29 avril au 21 mai 2011.Théâtre de l’Est parisien, 159, avenue Gambetta,75020 Paris. Renseignements, horaires etréservations au 01 43 64 80 80 ou surwww.theatre-estparisien.netTHÉÂTREDANSECIRQUEMUSIQUEPERFORMANCEEN ESSONNE14 e ÉDITION20 MAI > 6 JUIN2011 Domaine départemental Domaine départemental /INFORMATIONSTHÉÂTRE BRÉTIGNY01 60 85 20 85www.theatre-bretigny.fr//// pour recevoir la terrasse par internet, envoyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr en objet : recevoir la terrasse //////// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////


24 / N°188 / mai 2011 / la terrassethéâtre agenda927_TEP_123_AP_LATERRASSE_Mise en page 1 19/04/11 16:37 Page1BELLEVILLE 2011 - PHOTO TED PACZULAFestival de théâtre pour tous à partir de l’enfancedu 29 avril au 21 mai 2011 - dernière et 8 e éditionLes petites empêchées/histoires de princesses Carole Thibautà partir de 7 ans - DU 29 AVRIL AU 4 MAIMongol Karin Serresà partir de 8 ans - DU 6 AU 13 MAILes époux Philippe Dorin, Matteo Franceschinià partir de 4 ans - DU 16 AU 21 MAITAG Karin Serresà partir de 11 ans - DU 16 AU 21 MAI0143648080www.theatre-estparisien.net159 avenue Gambetta Paris 20 eUB terrasse Kitchen1-4 5/04/11 12:02 Page 1LA COMÉDIE DE BÉTHUNE / LE PALACEDU 23 AU 26 MAIÀ 20H, À PARTIR DE 8 ANSfrançois marillier /antoine de la morinerie, olivier hussenet<strong>La</strong> surprise du chef !<strong>La</strong> Comédie de Béthune – Centre Dramatique National Nord – Pas-de-Calais est financée par le Ministère de la cultureet de la communication, le Conseil régional du Nord – Pas-de-Calais, le Conseil général du Pas-de-Calais et Artois Comm.CRÉATIONconception graphique, photos : françois saint remyFragments////// Peter Brook ////////////////////////////////////////////////////////Trois ans après avoir crééFragments de Samuel Beckettau Théâtre des Bouffes du Nord,Peter Brook dirige trois nouveauxcomédiens dans les cinq textesbrefs de ce spectacle. A voir auCentre dramatique national deSartrouville.Le metteur en scène Peter Brook. © Pascal Victor / ArtComArt« Samuel Beckett positionne les gens exactementcomme il les voit, dans l’obscurité,explique Peter Brook. Il les plonge dansle vaste inconnu, observant à travers desfenêtres en eux-mêmes, dans les autres, leregard tourné tantôt vers l’extérieur, tantôtvers l’intérieur, vers le haut, vers le bas. Ilpartage leur incertitude, leur peine. » Aprèsle succès de Fragments, en 2008, le célèbremetteur en scène d’origine britanniqueexplore aujourd’hui l’incertitude et la peinedes personnages créés par Samuel Becketten compagnie de nouveaux interprètes : HayleyCarmichael, Bruce Myers et Yoshi Oïda.Entre gravité et dérision, lucidité et légèreté,gageons que ces trois comédiens saurontretrouver toute l’émotion, toute la profondeuret toute l’intensité qui, il y a trois ans,faisaient de Fragments un grand moment dethéâtre. M. Piolat SoleymatFragments (Berceuse, Fragments de théâtre I,Acte sans paroles II, Va-et-vient, Ni l’un ni l’autre),de Samuel Beckett (spectacle en anglais,surtitré en français) ; mise en scène de Peter Brooket Marie-Hélène Estienne. Le 19 mai 2011 à 19h30et le 20 mai à 21h. Théâtre de Sartrouville-Centredramatique national, place Jacques-Brel, 78500Sartrouville. Réservations au 01 30 86 77 79.Durée de la représentation : 1 h.gros plan / Région / LilleAu Bois lactéStuart Seide s’empare de la fresque chorale composée par DylanThomas, et offre à la scène vingt-quatre heures de la vie d’un villagetruculent et haut en couleurs où le prosaïque poétise ses effets.« Je vais bâtir des poèmes assez vastes et solidespour que les gens puissent s’y promener,y manger et boire… » écrivait Dylan Thomas.Convaincu que le théâtre peut faire feu de touttexte, Stuart Seide a décidé d’explorer les possibilitésscéniques d’Au Bois lacté, œuvre majeuredu poète gallois. Cette pièce radiophonique,enregistrée la première fois en 1954 dans lesstudios de la BBC par Richard Burton et sonpère adoptif, Philip, homme de théâtre dont lemetteur en scène lillois a suivi les cours dans sajeunesse new-yorkaise, fait ainsi ses débuts surles planches. Le défi que lance Dylan Thomaset que relève Stuart Seide est de « jouer tout »,selon l’impératif de Vitez, autre maître du directeurdu Théâtre du Nord. Le tout, en l’occurrence,est celui d’une petite ville et de ses lieux,de ses habitants et de leurs secrets, de leurscancans, leurs confidences et leurs aveux. Neufacteurs, associés à deux narrateurs, font naîtresoixante-dix personnages, en explorant ce quele théâtre est capable d’évoquer, de suggérer etde « donner à voir » sans tout montrer, en évitantsurtout la reconstitution : « Tout, selon le beaumot de Shakespeare, est déjà suggéré « in themind’s eyes », dans les yeux de l’esprit. », ditStuart Seide.<strong>La</strong> scène aux dimensionsdu poèmeLe scénographe Philippe Marioge a conçu unplateau entre échiquier et calendrier de l’Avent,où trappes et volets se soulèvent pour permettrele jaillissement des personnages et desaccessoires du décor. Celui-ci, volontairementsimple, est fait du bois du titre et de celui quidomine la décoration des pubs, comme auWhite Horse, à New York, où Dylan Thomasacheva sa vie dans le whisky… <strong>La</strong> scène auxdimensions du poème offre donc le cadre idéalau grouillement du petit peuple de ce paradisperdu. Ce dernier est davantage un retour àl’enfance qu’un retour à la terre, et caractérisela poésie cosmique de Thomas évoquant, selonles mots de Stuart Seide, « le temps qui passe,la mort, l’effacement et la trace, la capacitéqu’a l’être humain de s’enflammer et se consumerpour des pulsions innocentes. » Réunissantacteurs confirmés et jeunes gens issus© D. R.des deux premières promotions de l’EPSAD,Stuart Seide, qui continue, en professeur etpraticien de la scène, à « démultiplier les figuresde l’échange et de la transmission », fait appelStuart Seide rend hommage à Dylan Thomas (photo derépétition).à l’imagination et à la complicité créatrice dupublic pour explorer, avec lui et les siens, cettefable chorale dont la force vitale n’a d’égaleque la beauté revêche.Catherine RobertAu Bois lacté, de Dylan Thomas ; mise en scène deStuart Seide. Du 5 au 22 mai 2011 à 20h ; le jeudià 19h ; le dimanche à 16h ; relâche le lundi. Théâtredu Nord, grande salle, 4, place du Général-de-Gaulle, 59000 Lille. Réservations au 03 20 14 24 24.Manifestations autour du spectacle :renseignements sur www.theatredunord.fr//// pour recevoir la terrasse par internet, envoyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr en objet : recevoir la terrasse ////© Frédéric Iovinola terrasse / mai 2011 / N°188 / 25l’apostrophe scène nationale de cergy-pontoise et du val-d’oise • focusThéâtre et politique :quand les artistesquestionnent le pouvoirentretien / Jean-Joël le Chapelain, directeur de L’apostropheLe renouveau du théâtre politiqueComment vous est venue l’idée d’un telcycle ?Jean-Joël le Chapelain : De plusieurs constats :ce qui se passe dans le monde est rarement traitédirectement dans les productions qu’on est amenéà voir. Alors que les artistes de théâtre s’interrogenténormément sur une vie politique agitée, ils se saisissentrarement de ces questions. Deuxième constat :auparavant, les artistes étaient très souvent engagés,mais aujourd’hui, ils ne sont pas légion dansles combats politiques. J’ai donc voulu raviver l’idéed’un théâtre engagé, alors que ce terme semblediscrédité depuis les années 70, où il signifiait qu’onadhérait aux chimères venues de l’Est.Votre programmation est-elle centrée surune actualité ?J.-J. C : Certains spectacles traitent d’un passérécent. Suzanne, une femme remarquable revientsous la forme d’un théâtre documentaire sur lesprocessus politiques, intellectuels et sensiblesprésidant à la mise en place de la politique de laparité. A travers l’histoire d’un homme qui découvrequ’un autre le surveille depuis toujours, LeProfessionnel de Kovacevic revient sur le passéproche de l’ex-Yougoslavie et évoque les tendancesliberticides de nos sociétés dans lesquellesse développent d’inquiétantes formes de contrôledes citoyens.entretien / Jacques NichetUne comédie de la cruautéJacques Nichet fait tinter toute l’âpre drôlerie de <strong>La</strong> ménageriede verre, où Tennessee Williams dessine le tableau d’une familleaméricaine ballottée par la crise de 1929.Tennessee Williams a adapté cette pièce d’unscénario de cinéma, lui-même tiré d’une nouvelle.Comment conjuguer ces deux temporalités ?Jacques Nichet : Cet auteur est généralementconfiné dans une esthétique naturaliste. Or l’enjeupoétique de cette pièce tient justement à son refusdu réalisme, au mélange du théâtre et du cinémapour exprimer une réalité intérieure, subjective. J’aicherché à respecter cette convention dans la miseen scène. J’ai puisé parmi des photos des années« Exprimer uneréalité intérieure,subjective. » Jacques Nichet1940 à 1950, qui sont projetées dans l’espace dejeu et évoquent les souvenirs, des pensées ou l’imaginairedes personnages. Et nous avons travaillécomme une partition musicale, en nous détachantde l’approche psychologique du personnage.On sent gronder aussi la violence de la crisesociale de 1929…J. N. : <strong>La</strong> pièce montre la petite bourgeoisie aux prisesavec la Dépression. Elle révèle en filigrane commentla crise économique délite les repères et lesvaleurs traditionnelles, comment la peur du déclas-Le ProfessionnelPhilippe <strong>La</strong>nton crée cette pièce aususpense intense de l’auteur serbeDusan Kovacevic.Belgrade, 1990. Un face à face captivant entre deux hommesintimement liés. L’un, ancien dissident, est devenudirigeant d’une maison d’édition. L’autre, le Professionnel,ancien membre des forces policières du pouvoir, l’abeaucoup espionné et débarque dans son bureau… Lecommunisme s’est effondré, mais leur affrontement obligeà une mise en abyme du passé. Méconnu en France,considéré comme le plus grand auteur serbe vivant, DusanKovacevic manie un humour grinçant au cœur de ces deuxdestins abîmés par la dictature. Philippe <strong>La</strong>nton signe unemise en scène épurée et efficace du drame. A. SantiLes 17 et 18 mai à 20h30 au Théâtre des Arts.© Brigitte Enguerrand© Victor TonelliArtcomartsement travaille au corps cette famille monoparentale,déracinée. Face à l’angoisse, chacun cherche às’échapper, par le rêve, par la fuite, par le refuge dansle passé. Tennessee Williams a puisé dans ses souvenirs.Il fut abandonné par son père et vécut avecsa mère et sa sœur, qui fut enfermée dans un hôpitalpsychiatrique. <strong>La</strong> force de ce vécu donne à la fableune profondeur émotionnelle particulière. Pourtant,malgré la dureté de la situation, les dialogues sontémaillés d’humour. Le tragique mène au comique.C’est une comédie de la cruauté du monde.Entretien réalisé par Gwénola David<strong>La</strong> ménagerie de verre, de Tennessee Williams,texte français Jean-Michel Déprats, mise en scèneJacques Nichet. Les 24 et 25 mai à 20h30au Théâtre des Louvrais.Suzanne, une femmeremarquable<strong>La</strong>urence Février invite le public à laconférence d’une “femme remarquable”,qui milite pour la parité hommes/femmes comme règle de droit.Cette femme – jamais nommée –, c’est FrancineCe théâtre politique prend-il toujours le partide passer par la fiction ?J.-J. C : Hors le choix d’une pièce de théâtre documentaire,je revendique cette forme de fiction qui permetde faire passer beaucoup de choses en créant undialogue avec la réalité. Et puis, peu de dramaturgesécrivent directement sur l’Histoire récente. Il faut untemps de maturation. Mais l’histoire de Didon et Enéeoffre par exemple une correspondance frappante avecles événements autour de la Méditerranée. Et Dario Foest sans doute l’un des représentants les plus remarquablesdu théâtre politique. L’intérêt du cycle Théâtreet Politique est de concentrer le regard et d’offrir uneplus grande lisibilité à la dimension engagée des piè-///////////////////////////////////////////////////////////////////////////Cycle théâtre et politique, du 17 au 27 maià L’apostrophe, scène nationale de Cergy-Pontoiseet du Val-d'Oise. Tél. 01 34 20 14 14.///////////////////////////////////////////////////////////////////////////L'apostrophe organise la deuxième édition d’uncycle intitulé Théâtre et Politique, qui rendcompte de la façon dont les artistes se saisissentdes questions qui agitent notre société. Dix joursde spectacles et une rencontre-débatexposent et analysent les relationsartistiques et citoyennes que la scènetisse avec la cité.« Raviver l’idée d’unthéâtre engagé. »Jean-Joël le Chapelainces. Nous organisons d’ailleurs une grande réuniondébatautour de ce sujet d’un renouveau du théâtrepolitique avec la philosophe Dominique Paquet quiintervient régulièrement dans nos murs.Propos recueillis par Eric Demeyentretien / Marc PrinUn théâtre populaireet militantPièce inspirée de l’enlèvement et de l’exécution d’Aldo Moro, en 1978,Klaxon, trompettes… et pétarades de Dario Fo est pour la premièrefois créée en France.Qu’est-ce qui, dans Klaxon, trompettes… et« Le spectateurdoit toujours êtreconvoqué. » Marc Prindrer ricanement et franche rigolade. En prise directeavec l’Italie d’il y a 30 ans, cette pièce résonneavec notre actualité politique et sociale immédiate :omnipotence du pouvoir économico-financier sur lachose politique, lutte des classes, séquestrations depatrons, échanges commerciaux avec des dictateursen exercice… Dario Fo croit beaucoup à la catharsiscomique. Le rire produit du soulagement et de l’intelligence,car à travers lui le réel se trouve dévoilédans son mécanisme le plus cru. Qui plus est, rireDemichel, professeure des Universités en Droit public,directrice de l’enseignement supérieur au Ministère del’Education Nationale de 1998 à 2002. <strong>La</strong> conférence estdonnée non pas depuis une chaire, mais depuis l’expériencede son vécu, nourri du désir de corriger les injusticesdu monde. Le texte provient d’un entretien réaliséavec Francine Demichel en 2007 par <strong>La</strong>urence Févrieret Brigitte Dujardin. <strong>La</strong> comédienne est ici l’interprètesensible, sereine et convaincante d’une parole réelle, etson incarnation sert un théâtre documentaire qui ouvreun débat de société avec acuité et humour. A. SantiLe 21 mai à 21h et le 23 à 20h30 au Théâtre des Arts.© D. R.pétarades, vous semble nourrir une visionpolitique du théâtre ?Marc Prin : Klaxon… est une grande comédie classique,à la fois militante et populaire. Jeu de sosies,quiproquos, patrons et ouvriers rejouant les couplesmaîtres/valets… Au même titre qu’Aristophane, DarioFo part de la tragédie contemporaine pour engenensembleest une communion, une expérience précieuseet, en un sens, politique.De quelle façon avez-vous souhaité vousemparer de ce texte ?M. P. : Il faut garder à l’esprit que ce théâtre nefonctionne pas sur l’illusion. On ne veut pas jeterde la poudre aux yeux des spectateurs. Celaimplique de ne surtout pas chercher à esthétiserle propos par une scénographie spectaculaire. Ilm’a fallu concevoir un dispositif scénique qui faitvéritablement corps avec la pièce. Le plateau estune arène ouverte sur la salle. Le spectateur doittoujours être convoqué, voire interpellé, bousculé,provoqué. Ce théâtre rappelle au spectateur qu’ila sa place à prendre : il doit se situer par rapportà ce qu’on lui montre et découvrir, derrière l’excèsde la forme, la brutalité du réel.Entretien réalisé par Manuel Piolat SoleymatKlaxon, trompettes… et pétarades, de Dario Fo ;traduction Marie-France Sidet ; adaptation et mise enscène Marc Prin. Les 26 et 27 mai à 21h au centreculturel Jouy-le-Moutier.Didon et EnéeDenis Chabroullet nourrit sonunivers décalé et onirique dessublimes accents du baroque.Didon et Enée se prête particulièrement bien à unerelecture théâtrale et musicale par l’équipe des créateursd’images du Théâtre de la Mezzanine, accompagnéspar l’Ensemble Instrumental Baroque. Comédienset chanteurs animent ici une Carthage fantasmagoriquede leurs présences et de leurs voix et créent destableaux extraordinaires, d’une virtuose excentricité, oùle céleste côtoie le grotesque.C. RobertDans le cadre de la Biennale internationale des Arts de laMarionnette. Le 20 mai à 20h30 au Théâtre des Louvrais.Vers un nouveau théâtre politique ?Rencontre-débat animée par Dominique Paquet le21 mai à 17h au Théâtre des Arts.


26 / N°188 / mai 2011 / la terrassethéâtre agendaQuelqu’uncomme ousFABRICE ROGER-LACANISABELLE NANTYVendredi 6 mai 20h30AvishaiCohenJeudi 19 mai 20h30L’hommeà tête de chouJEAN-CLAUDE GALLOTTAGAINSBOURG, BASHUNGMercredi 25 mai 20H30 Fragmentsdu désirL’Illuminé* A fleur de peauCabaretNew BurlesqueParvis des Droits de l’Homme88 rue Saint-Denis92700 Colombeswww.lavant-seine.com01 56 05 00 7615 représentationsen danse, théâtre,cabaret, cirque,arts de la rue...20 000 Lieuessous les mersTravellinggros plan / Région / douai24 heures<strong>La</strong> cinquième édition du festival condense sur un week-end uneprogrammation éclectique et exigeante, qui décline les arts vivantssur tous les tons.Une envie furieuse de vivant ? Une crise aiguëde curiosité ? Un désir de partage de sens etd’émotions ? Filez illico au festival 24 heuresqui, en un tour d’aiguille, propose « musique /chanson / théâtre / danse / cirque / cinéma » àpicorer selon le goût, voire à croquer en intégralité.Pour la cinquième année, la programmationresserre sur un week-end neuf spectacles, unesérie de courts-métrages et un indémodableclassique (French cancan de Renoir). C’est lechorégraphe congolais De<strong>La</strong>Vallet Bidiefonoqui ouvre avec Empreintes/On posera les motsaprès : un quatuor frondeur qui témoigne del’âpre vitalité d’une jeunesse ravagée par lesguerres civiles et libère sa rageuse énergie touten fluidité musclée. Avec Rhizikon, « conférenceLes Eauxd’ombre////// Pierre Longuenesse /////////////////////////////////////////////Pierre Longuenesse met en scèneLes Eaux d’ombre de WilliamButler Yeats. Une fable théâtrale,musicale et chorégraphiquecentrée sur le thème du désir.Les Eaux d’ombre, au Théâtre de l’Atalante.Sur un navire perdu en mer, quatre marins qui s’inquiètentde leur retour trop lointain au pays projettentde tuer leur capitaine, Forgael. Ils l’accusentde dialoguer avec les ombres, de les entraîner versacrobatique » en apesanteur, la trapéziste ChloéMoglia déplace la danse à la verticale et inviteà un questionnement plus intérieur sur l’attraitdu vide et du danger.Diversitéet questionnements<strong>La</strong> compagnie de cirque québécoise LesSept doigts de la main décline plutôt <strong>La</strong>Vie en une succussion de numéros où valdinguentles stéréotypes. Les mots se glissenten douce avec Clients, de ClothildeRamondou qui effeuille le « carnet de bal »de Grisélidis Réal, prostituée, écrivain etmilitante. Bernadette Appert délivre elle surAbattoir les souvenirs d’une enfance uséegros plan / Région / valenceFestival Ambivalence(s)Un nouveau festival de théâtre voit le jour à Valence. Visant àmétamorphoser l’espace public en espace artistique, la premièreédition d’Ambivalence(s) se propose de dessiner, du 19 au 27 mai, un« urbanisme de l’imaginaire ».Des chambres d’hôtel, une université, une sallede conseil municipal, un jardin, un gymnase,les rues et les trottoirs d’une ville… En s’invitantdans des lieux inattendus de Valence, lefestival Ambivalence(s) (initié par l’équipe duCentre dramatique national Drôme-Ardèche, encollaboration avec diverses institutions culturellesvalentinoises) souhaite repenser la placede l’art dans l’espace public, transformer leterritoire urbain pour qu’il devienne tout entierdécor, écrin éphémère de paroles d’auteursd’aujourd’hui, jeunes ou déjà confirmés.« Pour sa première édition, explique RichardBrunel, directeur de la Comédie de Valence,Ambivalence(s) traque amoureusement uneValence invisible, celle qui pudiquement se© Lotcache, celle que nous ignorons, celle quel’usure du regard nous a fait oublier. »Faire battre à l’unissonles divers cœurs de Valencela mort en les ensorcelant par le pouvoir d’uneharpe magique. Mais Forgael se réveille, forçantles marins à s’éclipser… Réunissant diverses versionsdu texte de William Butler Yeats, Pierre Longuenessecrée un spectacle métissé réunissant, surle plateau de L’Atalante, six acteurs, danseurs etmusiciens. « Nous avons choisi de faire de Forgaelun danseur, explique le metteur en scène. Son intériorité,la force de sa quête, s’expriment non paspar des mots, mais par le mouvement. » Dans ladroite ligne du projet artistique développé, depuisprès de 30 ans, par la compagnie du Samovar,Les Eaux d’ombre s’interroge « sur ce qui, dansl’écriture, est secrètement corps, voix, espace,mouvement ».M. Piolat SoleymatLes Eaux d’ombre, de William Butler Yeats ;adaptation de Pierre Longuenesse etGuillaume Bernardi ; mise en scène et scénographiede Pierre Longuenesse. Du 11 au 30 mai 2011.Tous les jours à 20h30, sauf le samedi à 19h00et le dimanche à 17h00. Relâche le mardi.L’Atalante, 10, place Charles-Dullin, 75018 Paris.Réservations au 01 46 06 11 90.également le 6 mai 2011 à Brunoy, au Théâtrede la Vallée de l’Yerres.parutionjuillet 2011Renseignements : Tél. 01 53 02 06 60 et E-mail : la.terrasse@wanadoo.fr© Cécile Long© Brice Pellischi© Julien PiffautRhizikon, de Chloé Moglia.la terrasse / mai 2011 / N°188 / 27agenda théâtretéléchargez gratuitement notre application et lisez-nous sur votre ipaddans le bassin minier du Nord. Avec Vestiges,conte philosophique muet, l’imaginairetrouve son langage dans un monde demarionnettes fantasmatiques. Les notes etles lettres enfin s’acoquinent en chansonsavec Sophia Charaï, avec le coloré The DizuPlaatjies Ibuyambo ensemble ou encore avecLe Cas Valence, présenté au festival Ambivalence(s).tions singulières – une déambulation à larecherche de mythes perdus et d’histoiresrêvées, une conférence qui coucheValence sur le divan, une visite poétiqued’un musée des bizarreries africaines, unbal littéraire, une invitation à s’immiscerdans l’intimité de chambres d’hôtel… –qui visent à dessiner un « urbanisme del’imaginaire », à « déplacer notre regard, àDeux hommesjonglaientdans leur tête////// Roland Auzet et Jérôme Thomas //////////////////////////Roland Auzet et Jérôme Thomasdans un fascinant face à face.Roland Auzet et Jérôme Thomas inventent un jonglagemusical étonnant.L’un est percussionniste virtuose, compositeurpassé par l’Ircam, apprenti voltigeur et inventeurd’un « cirque technologique et musical ». L’autreDossier spécialFESTIVALS 2011Un été en festivalsles œuvres du compositeur Martin Mataloninterprétées par Ars nova.Gwénola David24 heures, les 21 et 22 mai 2011. Hippodrome,place du Barlet, 59500 Douai. Rens. : 03 27 99 41 79et www.hippodromedouai.comFaisant le pari que le théâtre agira commele révélateur d’une cité mystérieuse etsecrète, qu’il dévoilera ses contradictions,ses ambivalences, les membres du collectifartistique du centre dramatique national(Éric Massé, Angélique Clairand, CatherineAilloud-Nicolas, Thierry Thieû Niang, OlivierBalazuc, <strong>La</strong>ncelot Hamelin, Norah Krief,Séverine Magois, Richard Brunel) convientles Valentinois à découvrir des créationsaux quatre coins de leur ville. Des créacréerdes liens et explorer la cartographiede nos vies ».Manuel Piolat SoleymatFestival Ambivalence(s), du 19 au 27 mai 2011.Comédie de Valence, Centre dramatique nationalDrôme-Ardèche, place Charles-Huguenel, 26000Valence. Renseignements et réservations au04 75 78 41 70 et sur www.comediedevalence.comest jongleur singulier, gracile un peu fauve, toujoursà tarauder les frontières disciplinaires. En scène,Roland Auzet et Jérôme Thomas ont fusionné leursoutils pour chercher un langage en commun : ilsont fait fabriquer chez un génial luthier de curieuxinstruments-objets, qui doucement s’animent,tournoient, tintinnabulent ou tapent, dessinent lesvariations de la relation à l’autre et leurs turbulencesintimes murées en leur for intérieur. Dans unespace cubique où les perspectives s’entrechoquentet déroutent les repères, ils ont peu à peutramé ensemble la partition d’un étonnant duo dejonglage musical, où la résistance des choses, lecaprice des objets et la musique des corps fusenten un dialogue unique.Gw. DavidDeux hommes jonglaient dans leur tête, conceptionet interprétation de Roland Auzet et Jérôme Thomas,sous le regard de Mathurin Bolze. Le 24 mai, à 20h30,au Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, placeGeorges-Pompidou, Montigny-le-Bretonneux, 78054Saint-Quentin-en-Yvelines. Rens. 01 30 96 99 00et www.theatresqy.org. A lire : Jérôme Thomas, deJean-Gabriel Carasso et Jean-Claude <strong>La</strong>llias, collection« Quel cirque ? », coédition Actes-Sud / Cnac.Parutionsjuin/juilletRens. 01 53 02 06 60 etla.terrasse@wanadoo.frSOUS CHAPITEAU / DOMAINE DE LA COUR ROLANDCIRQUERASPOSOLE CHANT DU DINDONVEN 3, SAM 4 / 21H – DIM 5 JUIN / 20HRESERVATIONS 01 34 58 03 35 www.londe.frl’Onde / théâtre et centre d’art / 8 bis, avenue Louis-Breguet 78140 Vélizy-Villacoublaygraphisme : et d’eau fraîche / © Florence Delahaye / Licences 1-1039182 / 2-1039183 / 3-1039184


28 / N°188 / mai 2011 / la terrasseCartoucherie75012 Paris01 43 28 36 36théâtre agendaAdishatz/Adieu////// Jonathan Capdevielle //////////////////////////////////////////Jonathan Capdevielle se dévoileentre les paroles de chansonsglanées parmi les « tubes »accrochés au cœur de notremémoire collective.Sans doute ces quelques notes traînaient-ellesdepuis longtemps au creux d’un souvenir,de Juan Mayorgamise en scèneJorge <strong>La</strong>velli27 avril > 29 mai 2011Jonathan Capdevielle , troublant chanteur imitateur.coincé sous les caillasses brisées de l’oubli.Sans doute ces mélodies chantonnaient-ellesencore secrètement au lointain des années.Jonathan Capdevielle les réveille, les répète,les décale, en se glissant dans la voix de sesidoles. « Adolescent, outre mes exercicesd’imitateur, j’apprenais et chantais fréquemmentdes “tubes” et principalement ceux deMadonna » avoue-t-il. Complice de GiselleVienne, étonnant imitateur et performeur, ila cousu chansons à succès et chants traditionnelsPyrénéens pour dérouler le fil d’uneconfession intime où se révèle l’itinéraire d’unpersonnage vacillant entre vie réelle et fantasmée.Ambivalent, drôle ou nostalgique, iltrouble les frontières d’identités sous le travestissementet l’imitation, laisse sourdre à traversles paroles « cette quête de ressembler à… d’ycroire et d’être finalement ». Gw. DavidAdishatz/Adieu, de et par Jonathan Capdevielle.Le 17 mai à 19h30 et le 18 mai à 20h30.Maison des arts de Créteil, Place Salvador Allende,94 000 Créteil. Rens. 01 45 13 19 19et www.maccreteil.com. Durée : 1h15.Week-endQuelsCirques ? !////// écrin bucolique ///////////////////////////////////////////////////Pourquoi pas un week-end dansl’écrin bucolique de la Fermedu Buisson pour une expériencecommune autour du cirque ?Mélissa von Vépy traverse le miroir à la Ferme duBuisson.En se demandant Quels Cirques ?, la Ferme duBuisson pose la question de la diversité et del’identité du cirque aujourd’hui. Elle donne uneréponse aux multiples visages : d’abord énigmatiqueà travers celui de Mélissa Von Vépy quitente une traversée du miroir à plusieurs mètresde hauteur, ou bien scénographique avec lastructure circulaire de la compagnie Morosofqui nous rappelle que la terre est ronde etqu’elle bouge (Eppur si muove). Pour le lienentre tradition et modernité, il faut aller voir ducôté du cirque Phare Ponleu Selpak, collectifde treize cambodgiens qui présente Putho !comme une plongée au cœur de leur jeunessevirevoltante. Côté clown, c’est la dernière créationde Jos Houben qui crée l’événement : LeCentrexcentrique revoit les codes circulairesde la piste et la place du clown, mis à nu et quitente d’exister.N. YokelWeek-end Quels Cirques, les 21 et 22 mai à laFerme du Buisson, allée de la Ferme, 77186 Noisiel.Tél. 01 64 62 77 77. www.lafermedubuisson.com© Alain Monot© Christophe Raynaud De <strong>La</strong>gedanseDe l’airet du vent////// Pierre Droulers ///////////////////////////////////////////////////C’est la reprise exceptionnelled’une pièce de Pierre Droulerscréée en 1996. Avec pour credole mouvement et encore lemouvement…Pierre Droulers reprend une pièce « mouvementée »de 1996.C’est une histoire un peu particulière, animantà la fois la création de De l’air et du vent, maisaussi sa reprise : en 1995, Pierre Droulerscréait Mountain / Fountain, sur un conte écritpar Michel François. Sur scène, des montagnesd’objets, et à la fin, le sentiment pour lechorégraphe qu’il manquait encore quelquechose, comme une épure, une envie de légèreté.L’année suivante, il créait De l’air et du venten réponse à cette pièce, avec, comme socle,une phrase chorégraphique issue de Mountain /Fountain. S’ensuivait un travail très concret surla sensation, basé sur la matière même de l’airet du vent, pour aboutir à un spectacle extrêmementmouvementé. Quatre-vingt seize minutesde mouvements ininterrompus qu’explorent cinqdanseurs, remis à l’épreuve du temps quinzeans après. A l’heure où le mouvement n’estplus la condition sine qua non du spectacle dedanse, cette recréation saura-t-elle bouleversernos regards ? Une expérience à tenter, neserait-ce que pour réactiver les propres sensationsenfouies du spectateur.N. YokelDe l’air et du vent, de Pierre Droulers, du 23 maiau 11 juin à 20h30, le jeudi à 19h30,relâche mercredi, dimanche, et exceptionnellementles 2, 3, et 4 juin. Au Théâtre de la Cité Internationale,17 boulevard Jourdan, 75014 Paris.Tél. 01 43 13 50 50.Un peude tendressebordelde merde !////// Dave St-Pierre ////////////////////////////////////////////////////Le chorégraphe canadien DaveSt-Pierre débonde les pudeurs enune danse débridée qui dénudetoutes les conventions.Les corps poussés jusqu’à l’exultation.Quel joyeux bordel ! D’un cri, la horde débouletous poils dehors, culs nus par dessus têtesemperruquées et cabrioles en scène à quimieux-mieux. Hommes et femmes, mêlésmélangés, jouent la guerre des sexes et piéti-//// pour recevoir la terrasse par internet, envoyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr en objet : recevoir la terrasse ////© Mirjam Devriendt© Dave St-Pierre© Anne Deniaula terrasse / mai 2011 / N°188 / 29téléchargez gratuitement notre application et lisez-nous sur votre ipaddansegros plan Au delà des gestes,transmettre l’espritde la danseRain, chef-d’œuvre d’Anne-Teresa De Keersmaeker, entre au répertoirede l’Opéra national de Paris, qui nous a ouvert ses portes le tempsd’une répétition…One, two, three, four, five… la mesure implacablefend le temps. Les corps ploient, vacillent uninstant, suspendus au seuil de l’équilibre, puissoudain rebondissent dans l’élan de leur chute,pirouettent, changent d’axe pour rejaillir dans l’inflexiond’un mouvement et puis à nouveau ralentissentet puis repartent, infiniment… Dans le studiode répétition, niché au creux de la coupole del’Opéra Garnier, dix jeunes danseurs enchaînentAnne-Teresa de Keersmaeker à l’Opéra de Paris.les gestes d’une précision métronomique, suivantla savante géométrie des lignes et des points,bleus, verts, rouges ou blancs, dessinés au scotchsur le sol. A côté, dans un autre studio, ce sontdix danseuses qui s’exercent. Guidés par quatredanseurs de Rosas, les deux groupes préparent,en six semaines intenses, l’entrée au répertoirede Rain, créé en 2001 par Anne-Teresa De Keersmaeker.« <strong>La</strong> proposition est venue de BrigitteLefèvre, directrice de la Danse de l’Opéra, expliquela chorégraphe belge. Rain marque un jalonimportant dans le parcours de notre compagnie.<strong>La</strong> pièce relie des trajectoires individuelles à l’évolutiond’un groupe. Elle repose sur une géométriespatiale et une construction du mouvement trèsélaborées, synthétisant les recherches que j’avaismenées dans les précédentes chorégraphies.C’est un défi aujourd’hui que de la transmettre àune autre troupe. »Apprentissage pas à pasment varie, ni tout à fait la même, ni tout à faitune autre. « <strong>La</strong> chorégraphie est basée sur deuxphrases dansées, l’une donnée par Anne-TeresaFluide, vive, insaisissable, la danse coule ets’ébroue dans les boucles de Music for 18 Musiciansde Steve Reich. « Sur le plan rythmique, deuxsortes de temporalités y interviennent simultanément: celle d’une pulsation régulière des pianoset instruments à mailloche, qui se maintient tout lelong du morceau, et celle de la respiration humainechez les bois et les voix » notait le compositeur en1976. Entre ces deux lignes, le mouvement courten une vague infinie, qui happe les corps dansses méandres, ses remous, ses tourbillons, sesincessantes transformations et, soudaines accélérations.Une vague inextinguible qui inlassablepourles femmes, l’autre que j’ai écrite pour leshommes, explique Jakub Truszkowski, danseurde Rosas. <strong>La</strong> première phase du travail a consistéà transmettre ce vocabulaire jusqu’à ce qu’il soittotalement maîtrisé, pour ensuite passer à la grammaire.» Chaque danseur va ensuite décliner cesphrases matricielles par répétitions, variations,superpositions et jeu de miroir dans le temps etl’espace, créant la différence au cœur du même.« Nous suivons exactement la partition chorégraphiquede Rain, extrêmement précise, tout encherchant comment ces interprètes-là peuvents’y relier personnellement. »Une infinie variationL’apprentissage se fait pas à pas et entraîne lesdanseurs de l’Opéra vers des zones jusqu’alorsinconnues d’eux. « Même si nous sommes maintenanthabitués à danser des pièces contemporaines,le vocabulaire d’Anne-Teresa De Keersmaeker esttrès singulier. Très technique, il demande d’associerle relâchement et la tenue du mouvement, parfoispresque acrobatique. Il nous oblige à déconstruirenotre approche forgée par la formation classique,qui exige un contrôle parfait de tout le corps »,raconte Vincent Chaillet, Premier danseur. « Lerapport à la gravité est aussi très différent : alorsqu’on cherche à s’en libérer dans le classique, onessaie ici de l’utiliser de façon dynamique. » Physiquementtrès intense, la chorégraphie peu à peutrace le dessin d’ensemble par le jeu des coursesindividuelles, qui se conjuguent selon des combinaisonsd’une telle complexité que la distributiondu ballet est intégralement doublée pour parer àl’éventuel empêchement d’un danseur. « Chacuna une identité propre mais est relié aux autres, setrouve connecté à une ou plusieurs personnes à unmoment. » Telle composition, faites d’incessantsjaillissements, nécessite d’accorder les différentstempéraments à l’énergie d’ensemble. « Au-delàd’une technique et d’une chorégraphie, il y a uneatmosphère, une énergie, une forme de pensée devie, souligne <strong>La</strong>urent Hilaire, ex-danseur étoile etmaître de ballet. Ce ballet est un peu le reflet d’unesociété. » <strong>La</strong> répétition touche maintenant à sa fin.Les deux groupes, filles et garçons, se rejoignent.Ils esquissent une vaste circonvolution. L’un d’euxs’en échappe, d’autres s’éparpillent en constellationsde solos, duos et trios, suivant des droites,spirales et diagonales. Tous uniques et ensemble.Gwénola DavidRain, d’Anne-Teresa De Keersmaeker. En alternancedu 25 mai au 7 juin 2011, à 19h30, matinées à 14h30.Opéra national de Paris, Palais Garnier, place del’Opéra, 75009 Paris. Rés. : 08 92 89 90 90et www.operadeparis.fr.nent les pudeurs effarouchées à coups de talonsaiguilles, sous la houlette d’une maîtresse decérémonie qui croque les mots au plus cru dulangage. Empilant situations bêtement cocasses,contorsions explicites, ressassement névrotique,bagarres rigolardes et régression assumée, lesdanseurs s’adonnent à la jubilation du mouvementet disent, dressés l’un contre l’autre, laquête d’amour, aussi désespérée que pleined’espoir. Deuxième volet extrait d’une trilogieintitulée « Sociologie et autres utopies contemporaines», ce gai sabbat orchestré par le chorégraphecanadien Dave St-Pierre pousse lescorps à l’excès pour dévoiler sous les gestesl’âpre violence des relations humaines.Gw. DavidUn peu de tendresse bordel de merde !,de Dave St-Pierre. Du 25 au 29 mai 2011, à 20h30sauf dimanche à 15h. Théâtre de la Ville,2 place du Châtelet, 75004 Paris.Rens. 01 42 74 22 77 etwww.theatredelavile-paris.com.//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////...........................................................................................................................................................................................................Tél . 01 46 61 36 67


30 / N°188 / mai 2011 / la terrassedanseLe funambule////// Angelin Preljocaj /////////////////////////////////////////////////Angelin Preljocaj reprend sonmonologue dansé sur le texte deGenet et le partage avec WilfriedRomoli.Angelin Preljocaj porte le texte de Genet à même lecorps.« Tu es un artiste hélas, tu ne peux plus te refuserle précipice monstrueux de tes yeux ». LongtempsAngelin Prejlocaj tint cette phrase serréecontre le cœur pour armer son audace face auxdoutes de jeunesse. C’est ainsi que Le Funambulede Genet a tendu le fil de sa vocation etl’a guidé sur la voie de la chorégraphie. Plus detrente ans après, ce sont encore les mots brûlantsde ce chant d’amour qui l’accompagnaientdans son premier solo. Seul parmi les lambeauxde papiers blanchis par le désir, Angelin Preljocajdialogue avec le poème comme un funambuleavec son fil, en épouse les tensions, les rythmeset les réflexions. Silhouette fantomatique, danseurvieillissant, solitaire, au bord du vertige, il faitvibrer les sons au plus intime du corps. Reprenantce monologue dansé, il le joue en alternanceavec Wilfried Romoli, ex-danseur étoile de l’Opéranational de Paris. « Transmettre permet d’éprouverla résistance de la structure, un peu commeces maisons qu’on soumet aux séismes. L’arrivéed’un autre interprète enrichit la pièce, fait bougerDanse | Paris | CartoucherieRéservations01 417 417 10www.junevents.com© JC Carbonnecritique Nuda VitaCe spectacle signe la réunionde Carlotta et Caterina Sagnaau sein d’une seule et mêmecompagnie, après avoir menétoutes deux un parcoursparallèle entre danse etthéâtre.Comme pour mieux affirmer des parcours qui sesont toujours entremêlés, voilà donc de nouveauréunies sur scène et au sein d’une même structureles sœurs Sagna. Nuda Vita s’annonce dans cetteoptique comme une pièce à deux têtes, dont chacuneporte la chorégraphie. Le texte, omniprésent,est l’affaire du collaborateur régulier Roberto FratiniSerafide et de Carlotta Sagna, qui ont donné,par le seul fait du dialogue, toute la pesanteur etl’épaisseur de la pièce. Pas de surprise en effetdans ce projet qui laisse s’exprimer la danse etle théâtre sur un même plan – une des marquesde fabrique de Carlotta et Caterina Sagna. Ici, lesquatre personnages sont au cœur de ce qui setrame dans la pièce, même s’ils brouillent continuellementles pistes : saura-t-on jamais au finalqui ils sont, et pourquoi ils sont réunis ici… Làn’est pas la question, car tout l’intérêt de ce qu’ilsdonnent à voir et à entendre réside dans leur totaleinhumanité qui se déroule sous nos yeux, et leles marges. » Ce funambule ne sera donc ni toutà fait le même, ni tout à fait un autre… Gw. DavidLe funambule, de Genet, mise en scène et chorégraphied’Angelin Preljocaj. Du au 15 mai, à 20h30,sauf dimanche à 15h. Théâtre des Abbesses, 31 ruedes Abbesses, 75018, Paris. Rens. 01 42 74 22 77et www.theatredelaville-paris.comFestival 16 > 20 juindirection artistique Carolyn CarlsonavecThomas HauertRosalind CrispChristian et François Ben AïmAlban Richard/<strong>La</strong>urent PerrierKo Murobushi/Alain MahéJuha MarsaloThierry de MeyCarolyn Carlson/René Aubry...Cartoucherie I route du Champ de Manœuvre I 75012 ParisUn événement de l’Atelier de ParisThéâtres partenaires : Théâtre de l’Aquarium, Théâtre du Soleil et Théâtre de la Tempête© : D.R./APCCLes personnages sans cœur et sans reproche dessinés par Carlotta et Caterina Sagna dans Nuda Vita.sentiment de dégoût voire d’horreur qui montepetit à petit chez le spectateur.<strong>La</strong> danse comme uneponctuation dans cettetragi-comédie de la vieBien apprêtés, très propres sur eux, en costumes,robes à fleurs et tissus fluides, les quatre amis(parents, frères et sœurs, collègues… ?) prennentpossession du plateau comme d’un lieu familier,propre à la conversation et aux confidences. Onpourrait être l’un des leurs. Pourtant, leur dialogueva venir alimenter une sorte de malaise, etinstaller très vite une distance que l’on aura toutd’abord du mal à identifier. On devine peu à peuRencontresChorégraphiquesInternationalesde Seine-Saint-Denis////// événement /////////////////////////////////////////////////////////25 compagnies issues de 16 paysdifférents font vivre toutle département à l’heure dela création chorégraphiqued’aujourd’hui, foisonnante,innovante et reflet de nos vies.L’événement investit onze structures culturellespendant tout le mois de mai, et permet au spectateurde découvrir de nouvelles esthétiques et desétats de corps singuliers. Parmi les créations, Sixorder pieces de Thomas Lebrun, à partir des significationsdu mot “order”, Cassette de David Wampach,écho contemporain du ballet Casse-noisette,Zombie Aporia de Daniel Linehan, qui expérimenteune interaction permanente entre danse et voix, àdes cadences folles, Numéro d’objet de MickaëlPhelippeau, interrogeant la création à partir del’expérience sensible et subjective des artistes.Nigel Charnock met en forme (exubérante !) sondésir de danser, Tove Sahlin et Dag Anderssoncréent une performance sur l’amour tel qu’il s’organiseet se vit dans nos sociétés, Xiao Ke dessineson autoportrait… A découvrir la pièce pour 14danseurs de Guilherme Botelho, métaphore d’uneforce de vie persistante. Un creuset de créativitéet d’audace. A. SantiRencontres Chorégraphiques Internationalesde Seine-Saint-Denis, du 5 au 29 mai.Tél. 01 55 82 08 01 etwww.rencontreschoregraphiques.comchez eux une propension à la cruauté, de saleshistoires issues du passé et du présent qui surgissentet s’entremêlent. Carlotta et Caterina nouslivrent un drôle de reflet de nous-mêmes. Dans cemonde où les mots résonnent très durement, onregrettera seulement la légèreté de la danse, quipeine à s’imposer quand s’éclaire la gravité dessituations.Nathalie YokelNuda Vita, de Carlotta et Caterina Sagna, le 10 maià 20h30 au Théâtre des Arts, scène nationale deCergy, place des Arts, 95000 Cergy-Pontoise.Tél. 01 34 20 14 14. Spectacle vu au Théâtre de laBastille à Paris, dans le cadre du Festival d’Automne.Show en mai////// Rencontres /////////////////////////////////////////////////////////Quatre spectacles, trois films, desrencontres intergénérationnellesautour de la danse : trois weekendschorégraphiques à Châtillon.Kefar Nahum, de et par Nicole Mossoux.Dossier spécialFESTIVALS 2011Un été en festivals« Mayday Mayday » : alerte, alerte. Un corps à ladérive, un corps qui passe aux aveux : c’est à sonfascinant voyage, entre chute et résistance, que PhilippeMénard nous convie. Le chorégraphe est enrésidence au Théâtre à Châtillon : Mayday Mayday(le 13 mai) sera suivi de son Show Time (le 20 mai),réjouissante invitation à prendre le temps – le « tempsdu spectacle » – en une époque qui ne cesse devaloriser la rapidité, la rentabilité. On pourra aussi(re)découvrir Andréa Sitter dans son émouvante 5 eposition, qui relate avec humour son parcours dedanseuse (le 14 mai), et Nicole Mossoux dans KefarNahum, un ballet d’objets troublant d’expressivité (le28 mai). Le 27 mai sera présenté le résultat d’ateliersd’amateurs et de rencontres avec les habitants demaisons de retraite, menés par la compagnie de PhilippeMénard. <strong>La</strong> danse comme moyen d’instaurerun dialogue intergénérationnel : l’initiative est troprare pour ne pas être saluée. Enfin, chaque samediaprès-midi, le public est convié à la projection d’unfilm de danse.M. ChavanieuxShow en mai, du 13 au 28 mai au Théâtre à Châtillon,51 boulevard de la Liberté, 92320 Châtillon.Tél. 01 55 48 06 90. www.theatreachatillon.comParutionsjuin/juilletRens. 01 53 02 06 60 etla.terrasse@wanadoo.fr© <strong>La</strong>urent Philippe© Mikha Wajnrych© Damir Yusupovla terrasse / mai 2011 / N°188 / 31téléchargez gratuitement notre application et lisez-nous sur votre ipaddansegros plan sur des principes géométriques et basée sur la univers fantastique peuplé d’animaux étranges…technique et les formes du classique. <strong>La</strong> soirée A l’inverse, chez Aurélien Bory, le culte de l’étrangetépasse par la présence envoûtante et dés-Les Rendez-Vousaux Gémeaux réunit Shéhérazade, ballet créé auMonaco Dance Forum en hommage aux Ballets tabilisante de la machine : dans Sans Objet (voirChorégraphiquesRusses, et Dust and light, pièce plus abstraite notre article), c’est elle qui prend le pouvoir surmêlant duos et trios à des mouvements d’ensembleexubérants pour des corps baignés d’uneNathalie Yokelle plateau…de Sceaux<strong>La</strong> scène nationale Les Gémeaux construit une passerelle entre laFrance et les Etats-Unis à travers cette nouvelle édition des Rendez-Vous Chorégraphiques du printemps.atmosphère brumeuse ou lumineuse. Un sensaigu du spectaculaire que l’on retrouve, d’unetoute autre façon, dans la démarche de JoséLes Rendez-vous chorégraphiques de Sceaux,du 27 avril au 21 mai, aux Gémeaux, scène nationaleBalletdu ThéâtreBolchoï////// Grand classique //////////////////////////////////////////////////<strong>La</strong> venue du Ballet du ThéâtreBolchoï est l’occasion de revoirun grand classique du répertoire,mais aussi de découvrir unballet méconnu, dont l’action sedéroule pendant la Révolutionfrançaise.Don Quichotte par le Ballet du Bolchoï.L’année France-Russie a donné lieu à un croisementde ballets : celui de l’Opéra nationalde Paris a donné une tournée en Russie ; cemois-ci, le Bolchoï présente au Palais Garnierun double programme qui met bien en évidenceles liens entre France et Russie dans le domainechorégraphique. Don Quichotte, l’un des balletsles plus célèbres du répertoire, créé en 1869,témoigne de la circulation des artistes entreles deux pays, puisqu’il fut chorégraphié auThéâtre Bolchoï par le Français Marius Petipa.Sur un registre moins attendu, Flammes deParis, ballet idéologique créé en 1932, révèlela puissante inscription de l’histoire françaisedans l’imaginaire russe : il s’agit d’une grandefresque historique tissant des liens entre laRévolution française et la Révolution bolchevique,chorégraphiée par Vassili Vainonen surune musique de Boris Asafiev, et recréée en2008 par Alexei Ratmansky. M. ChavanieuxLe Ballet du Théâtre Bolchoï : Flammes de Paris, les5, 6, 7, 11 et 15 mai ; Don Quichotte, les 10, 12, 13 et14 mai au Palais Garnier, place de l’Opéra, Paris.Tél. 08 92 89 90 90. www.operadeparis.frAvec ce programme de quatre soirées, LesGémeaux célèbrent la danse à grand spectacle,du ballet selon les plus grands maîtres américains,aux magiciens français de l’illusion. Invitéde ce temps fort, le Ballet de Lorraine a concoctéun programme made in USA balayant quatrevingtsans de l’histoire de la danse : trois piècess’y succèdent, trois esthétiques qui ont marquéleur époque et constituent un répertoire fascinant.Tout d’abord avec Martha Graham qui, dans Sketchesfrom Chronicle, démontre la force évocatricede son art, dont les interprètes féminines se fontle relais. Créée à l’aube de la seconde guerremondiale, la pièce devient l’écho de la montée dufascisme en Europe. L’expressivité défendue parMartha Graham, son sens des valeurs moraleset de la puissance du mouvement seront contrecarréspar celui qui fut un de ses solistes. Eneffet, Merce Cunningham, dès lors qu’il érigeale hasard en principe de composition chorégraphique,opéra une rupture qui mit l’abstractionau premier plan. C’est ce qu’il démontre dansFabrications, basé sur une combinatoire de 64possibilités correspondant aux 64 hexagrammesdu Yi-King chinois (Le Livre des transformations).Le troisième invité de ce programme américainest bien évidemment dépositaire de cet héritage,mais c’est avec la danse classique qu’il formuleson propre langage, basé sur une déstructurationde son vocabulaire et de sa virtuosité. Dans TheVertiginous Thrill of Exactitude, William Forsythepousse son style jusqu’à emprunter au tutu etaux pointes !Culte de l’étrangetéMais la passerelle entre la France et les Etats-Unis prend réellement corps à travers la venuede la compagnie d’Alonzo King. Lyrisme et virtuositéengagent cette troupe dont le chorégrapheconçoit la danse comme une science, fondéeANNE TERESADE KEERSMAEKERMontalvo et Dominique Hervieu qui donnent à voirici leur Orphée. C’est le triomphe du collage, duzapping, du baroque, où se côtoient sans complexeun échassier pneumatique, un breakeur unijambisteou une danseuse sur pointes ! Le tout eninteraction avec les images savamment travailléespar une équipe d’infographistes, travaillant sousla houlette de José Montalvo à l’élaboration d’unRetrouvez-nous chaque moissur votre Ipad >>>parutionjuillet 2011Renseignements : Tél. 01 53 02 06 60 et E-mail : la.terrasse@wanadoo.frde Sceaux, 49 avenue Georges-Clemenceau, 92330Sceaux. Tél. 01 46 61 36 67. www.lesgemeaux.com


32 / N°188 / mai 2011 / la terrassedanseentretien / Sasha WaltzLe corps à l’écoutedu mondeIntérieur extérieur, rumeur du dehors en dedans, attache de l’intimeau social… la danse chez Sasha Waltz résonne avec tout ce qui vibrealentour. Continu poursuit un dialogue amorcé depuis longtempsavec l’architecture. En 2009, la chorégraphe allemande a investideux musées pour créer des chorégraphies avec sa compagnie. Durantces expériences fortes, elle a accumulé sensations, mouvements etimages : autant de matériaux qu’elle a travaillés avec 24 danseurspour questionner le groupe, le couple et l’individu.Comment ces expériences menées dans lesdeux musées, intitulées Dialoge 09, ont-ellesnourri la création de Continu ?Sasha Waltz : Dans le Neues Museum de Berlin,redessiné radicalement par David Chipperfield, puis lemusée MAXXI de Rome, pensé par Zaha Hadid, nousavons proposé des installations chorégraphiques quiemmenaient le public à travers tout le bâtiment. Enévoluant dans les espaces de ces musées, en cherchantpar des improvisations les échos que l’architecture,les matières, les objets d’histoire exposésdéclenchaient dans nos corps, nous avons accumulébeaucoup de matériaux très riches qui ouvraient lavoix à de plus vastes explorations encore. Continus’inscrit à la fois dans la suite et dans un nouveauprocessus de travail. Les groupes de Dialoge 09, àBerlin et à Rome, étaient très différents, de mêmeque leurs propositions. J’ai extrait certains élémentsde ces expériences, que j’ai ici approfondis. Dansmon parcours artistique, chaque pièce est liée à laprécédente, par continuation ou par contradiction.Je crée avec ce que j’ai traversé.Quelle est concrètement l’influence de la perceptionde l’espace in situ sur le mouvement ?S. W. : Les danseurs ont totalement investi leslieux, les ont éprouvés physiquement, en utilisantles murs, les hauteurs, le sol, pour inventer dumouvement. Ils ont vraiment dansé avec l’espace.L’histoire portée par les œuvres a aussi nourri lesimprovisations, par exemple les vestiges témoignantde l’éruption du Vésuve, de l’engloutissement dePompéi et de la panique des habitants. L’énergiedégagée par la puissance volcanique, la destruction« Chercher dessensations trèsarchaïques, surle besoin de bouger,comme individuou comme groupe,sur le vouloir. » Sasha Waltzou la fuite se retrouve dans la pièce. Elle nous a servispour chercher des sensations très archaïques,sur le besoin de bouger, comme individu ou commegroupe, sur le vouloir, le rapport au destin, le désirde l’autre. Continu met en tension deux séquencescontrastées : l’une, sombre, est reliée aux émotionsbrutes, à l’impulsion, à la chair et à la terre, voire àla part sauvage de l’être ; l’autre, blanche, évoquela rationalité, la distance, la quiétude intellectuelle,l’aspiration spirituelle.Continu, création de Sasha Waltz.Quelle scénographie avez-vous conçue avecThomas Schenk, Pia Maier Schriever pourContinu ?S. W. : <strong>La</strong> scénographie ne s’inspire pas directementde l’architecture des musées, mais dessineun espace très épuré, presque vide, commeune vaste salle noire. Plutôt que de transposersur scène des décors qui nous avaient touchéslà-bas, nous laissons s’exprimer ces traces à traversle corps.<strong>La</strong> pièce rassemble 24 danseurs. Le groupeest-il important dans votre démarche chorégraphique?S. W. : J’aime chorégraphier les grands ensembles.<strong>La</strong> constitution des groupes et le rapport àl’individu sont des thèmes présents dans plusieursde mes pièces. J’en explore différentes facettes :le comportement d’une personne face à la massedes autres, l’intégration de l’un dans le nombre, lesforces qui interagissent au sein d’une formation, lacritique MantaHéla Fattoumi s’est pour laseconde fois illustrée dansun solo remarquable. Elle yréinterroge ses racines, à l’auned’un questionnement sensiblequi touche au cœur.En 1998, c’était Wasla, où la danseuse explosaitintérieurement dans une danse puisée aux sourcesde son histoire, de ses racines, de son identité defemme issue de l’autre rive de la Méditerranée.Onze ans après, c’est Manta : même envie d’interrogerce qui la fonde en tant que femme née enTunisie. Que s’est-il passé entre-temps ? Juste unglissement, cristallisé autour du voile, vêtementsymboleà peine perçu par la petite Héla lors deson enfance en Tunisie, qui barre aujourd’hui levisage des femmes de sa propre famille. Ébranléedans sa chair de femme éprise de liberté, elle achoisi de revêtir le hijab le temps d’un solo. C’étaitle moment pour elle d’éprouver ce qui se joue dansun corps ainsi entravé, sous la lourdeur du tissu etdans la pesanteur d’une prison subie. Dissimuléesous l’épais voile, elle ose et teste tout : le déhanchement,la sensualité, la transparence.Héla Fattoumi crée images etsens dans son enveloppeMue par la musique orientale qui évoque la fête,elle s’arrête soudain : dans un silence pesant,apparaît brutalement la force de son regard quisurgit, seul vecteur de son identité. Ses yeuxtranspercent l’espace comme une lame. Son solooscille alors entre la recherche d’états de corpsinduits par le port du hijab, et la mise en scène dutissu comme d’un objet plastique. Elle s’y engouffrepour lui donner forme, lui donner vie, s’inventerune existence, réinterroger sa présence en tantqu’être humain et en tant que femme. Et concluten convoquant James Brown, la parole d’unhomme qui dépeint son monde, « qui ne seraitrien, sans une femme ou une fille »…. Un travail deréaction face à l’échappée de duos ou de trios…Votre relation à la musique a évolué depuisvos premières pièces. Vous avez choisi icides œuvres de Varèse, de Vivier et deXenakis.S. W. : Le dialogue avec la musique est devenuun axe essentiel de ma recherche aujourd’hui. Macuriosité s’est aiguisée au fil des années et je mefrotte à un répertoire de plus en plus large, qui vadu XVIII e siècle à nos jours. Ce voyage à traversla musique, présent pour Dialoge 09, a égalementbeaucoup nourri Continu. Les choix musicauxallient la puissance émotionnelle à l’abstraction etirriguent toute la chorégraphie.Entretien réalisé et traduit par Gwénola DavidContinu, de Sasha Waltz. Du 18 au 22 mai 2011, à20h30, sauf dimanche à 15h. Théâtre de la Ville,2 place du Châtelet, 75004 Paris. Rens. 01 42 74 22 77et www.theatredelaville-paris.com.Quel corps de femme derrière cet étrange costume ?Celui d’Héla Fattoumi, dans Manta.haute volée qui continue encore aujourd’hui de laquestionner. Dernièrement, elle créait au FestivalDanse d’Ailleurs à Caen une performance intituléeLost in Burqa, avec la plasticienne marocaineMajida Khattari. Une façon, de nouveau, d’affirmeraux yeux de tous ce qui doit être « soustrait à lavue, ou isolé ».Nathalie YokelManta, d’Héla Fattoumi, les 13 et 14 mai à 20h30,à l’Espace 1789, 2/4 rue Alexandre-Bachelet,93400 Saint-Ouen. Tél. 01 40 11 50 23.Spectacle vu au Festival Montpellier Danse.//// pour recevoir la terrasse par internet, envoyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr en objet : recevoir la terrasse ////© Sebastian Bolesch© <strong>La</strong>urent Philippe© D. R.la terrasse / mai 2011 / N°188 / 33téléchargez gratuitement notre application et lisez-nous sur votre ipaddansecritique Sans objetHomme du cirque, tout comme du théâtre ou de la danse, AurélienBory a su, dans toutes ses pièces, modeler l’espace et les corps,soutenu par un incroyable sens de la mise en scène. Avec Sans objet,il met l’accessoire au centre du dispositif, et la technologie au cœurdu vivant.On apprécie le travail d’Aurélien Bory dans sacapacité à se fondre dans un milieu, à trouver danstoutes ses collaborations des matières à bouleverserencore et toujours l’espace. S’appuyant sur leflamenco (Questcequetudeviens ?), sur l’acrobatiemarocaine (Taoub), le cirque chinois (Les SeptInsolite et magnifique, Sans objet tisse de troubles relations entre l’homme et la machine.Planches de la ruse) ou tout simplement sur lagéométrie de l’espace, chacune de ses piècesmarque également à sa façon l’idée d’un rapportétroit entre le corps et l’objet. Aurélien Bory créeSans objet en 2009, comme une surenchère àsa démarche : au centre de la scène et commeprotagoniste, une énorme machine, empruntée àl’industrie automobile. Incroyable amas de musclesd’acier, son bras articulé est un condenséde technologie, à la fois puissant, mobile et d’unegrande finesse de mouvement. Ce n’est pourtantpas ainsi qu’Aurélien Bory nous le livre. Il prend lesoin d’ôter toute référence à la fonction du robot, àson utilité même, le couvre d’une immense bâche,et laisse la bête se découvrir à nous.L’homme dépassépar la machineD’abord cachée, elle fait se mouvoir le plastiquedans une étrange danse – presque la plus belle duspectacle - qui hypnotise déjà le spectateur. C’estune masse mobile qui occupe la scène, magma oùse reflète la lumière, miroir de nos peurs, de nosfantasmes, de nos angoisses. Curieusement, decette étrange danse des matières, où les humainsLes 20 eRencontresd’Ici etd’Ailleurs////// Festival //////////////////////////////////////////////////////////////20 ans, et l’affirmation d’unfestival profondément ancré dansson territoire et dans l’art de larue qu’il a aidé à se développer.Déjà une génération d’artistes fait place à uneautre. Pour l’ouverture des Rencontres, GénérikVapeur offre un aller-retour dans son travailpar l’intermédiaire de deux pièces : <strong>La</strong> Photocommunale, reprise l’année dernière mais néeil y a dix ans, et Bivouac, créée en 1988 maistoujours d’attaque aujourd’hui. Le SAMU (SectionArtistico Musicale d’Urgence) joue le mêmejeu, à travers un répertoire qui se balade entre1986, 1991, et 2007 ! <strong>La</strong> compagnie Oposito,organisatrice de l’événement, n’en reste pas lànon plus, et tentera de battre son Record du© Mathias Olmtan’ont pas encore leur place, naît une impressionde vie. Quand le robot apparaît enfin, son corpset ses intentions n’en sont que plus troubles à nosyeux. A l’apparition des deux hommes, le spectacletourne vers la rencontre concrète entre l’humain etla technologie. Très sérieux et tirés à quatre épin-gles, ils vont faire l’expérience du partage du plateauavec la machine, partant à sa découverte parla confrontation directe dans le corps à corps. Elledevient agrès, support à l’acrobatie… ils s’amusentde ce nouveau terrain de jeu. Pourtant, c’est uneétrange sensation qui naît de cette relation : qui estla marionnette ? <strong>La</strong> machine dirigée à vue ou lesdeux pantins qui s’y suspendent ? En préambule àce spectacle insolite et magnifique, Aurélien Borymontrait la capacité de l’objet à créer seul de l’imaginaireet du poétique ; à la fin, il met en exergue lasurpuissance de la machine vis-à-vis de l’hommeet son pouvoir de création comme de destruction.Dommage qu’au milieu, les propositions des interprètesne soient pas toujours à la hauteur de lapuissance évocatrice de la « bête ».Nathalie YokelSans objet, d’Aurélien Bory, les 13 et 14 mai à 21hau Théâtre de Sartrouville, place Jacques-Brel,78500 Sartrouville. Tél. 01 30 86 77 79.Et du 19 au 21 mai à 20h45 aux Gémeaux,scène nationale de Sceaux, 49 avenue Georges-Clemenceau, 92330 Sceaux. Tél. 01 46 61 36 67.Spectacle vu au Théâtre de la Ville, à Paris.Générik Vapeur, dans Bivouac, une de leurs deux piècesprogrammées à Noisy-le-Secmonde de gonflage de ballons établi en 1987 etbattu récemment à Bagneux. Est-ce-à dire queles arts de la rue ont quelque chose d’intemporel? Tous les projets n’ont pas cette capacité depasser outre le temps… Place aux jeunes artistesenfin, avec Magali Chabroud qui présente satroisième création, Les quelques jours de l’œuf.C’est aussi la première de Silence encombrant,par la compagnie Kumulus.N. YokelLes Rencontres d’Ici et d’Ailleurs, du 17 au 21 maià Noisy-le-Sec (93). Tél. 01 48 02 80 96 etwww.oposito.fr//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////LA VIE CIE LES 7 DOIGTS DE LA MAINEMPREINTES, ON POSERA LES MOTS APRÈSDELAVALLET BIDIEFONO / CIE BANINGACLIENTS CLOTILDE RAMONDOUSOPHIA CHARAÏTHE DIZU PLAATJIES IBUYAMBO ENSEMBLEONDES PAVILLONNAIRES ARS NOVAENSEMBLE INSTRUMENTALABATTOIR BERNADETTE APPERT / CIE ZAOUMVESTIGES CIE CENDRES LA ROUGE / MÉTALUÀ CHAHUTERRHIZIKON CHLOÉ MOGLIA / CIE MOGLICE–VON VERX+ DES FILMS & DES SURPRISES...03 27 99 66 66 / WWW.HIPPODROMEDOUAI.COMSHOW EN MAI - LA TERRASSE.indd 1 14/04/11 12:11


34 / N°188 / mai 2011 / la terrassedanseMyriamGourfink créeau festivalExtension////// Myriam Gourfink et Kasper T. Toeplitz///////////////////Le Festival de <strong>La</strong> Muse en Circuitaccueille Inoculate, la toutedernière collaboration entreMyriam Gourfink et Kasper T.Toeplitz.Inoculate, le nouveau solo signé Myriam Gourfink.Extension, à travers Paris et le Val-de-Marne, tented’explorer les nouveaux territoires de la musiquetout en ouvrant ses champs d’expérimentation.Même si cette année, le festival s’attache particulièrementà découvrir des créations musicalesayant une relation avec l’image et la narration, ila également tenu à inviter Myriam Gourfink. Trèsproche collaboratrice du musicien et compositeurKasper T. Toeplitz (c’est lui qui signe la conceptionde ce nouveau projet), elle est l’auteur d’unedanse profonde et sensible, jouant sur les limitesdu corps dans l’extrême lenteur. Une base quis’accommode parfaitement aux grondements dela basse du musicien… Mais aujourd’hui, Inoculateaccueille également le trio musical Journal Intime,composé d’un trompettiste, un tromboniste, etwww.espace-1789.comun saxophoniste, tous trois eux aussi bidouilleursélectroniques.N. YokelInoculate, de Kasper T. Toeplitz et Myriam Gourfink, le14 mai à 20h30 à la Maison des Arts, place Salvador-Allende, 94000 Créteil. Tél. 01 45 13 19 19.Temps fortFlamenco////// Festival //////////////////////////////////////////////////////////////Cinq spectacles pour découvrirou redécouvrir une expressionmusicale et chorégraphique enconstante invention.Belén Maya et l’utilisation qui lui est spécifique de sarobe à traîne, la « bata de cola ».Depuis une quinzaine d’années, l’esthétique flamencadonne lieu à des questionnements aussinovateurs que féconds, de la part d’une jeunegénération de danseurs. Le Théâtre nationalde Chaillot relaie leurs inventions au cours d’untemps fort, du 25 au 28 mai. On y verra RocíoMolina, entourée de musiciens et d’images vidéo,dans Cuando las piedras vuelen. Fuensanta <strong>La</strong>Moneta sera également présente : connue pourson intense expressivité, elle interprétera unesuite flamenca fondée sur des palos (structuresrythmico-harmoniques) traditionnels. BelénMANTAHéla Fattoumi / Eric <strong>La</strong>moureux© Déborah <strong>La</strong>ryEspace 1789Photo <strong>La</strong>urent Philippe© D. R.Maya donnera sa version d’un flamenco marquépar des métissages et par son utilisation spécifiquede la « bata de cola », c’est-à-dire la robeà traîne. Rafaela Carrasco livre quant à elle unepièce pour cinq danseurs et sept musiciens, surdes chansons de Lorca. Enfin, Manuel Liñán etMarco Flores nous présentent un duo masculin,fougueux et virtuose.M. ChavanieuxTemps fort Flamenco, du 25 au 28 mai 2011 auThéâtre national de Chaillot, 1 place du Trocadéro,75116 Paris. Renseignements : 01 53 65 30 00.L’Homme àtête de chou////// Jean-Claude Galotta ////////////////////////////////////////////Un album mythique de Gainsbourg,bercé par la voix de Bashung peuavant sa disparition : une matièredont s’empare Jean-Claude Gallottapour faire… du Gallotta.Les couples formés par Gallotta dans L’Homme à têtede chou.L’amour-passion d’une shampouineuse et d’unjournaliste, et qui s’achève dans un bain desang… C’est une atmosphère étrange qui sedégageait de l’album de Gainsbourg, aux textesparfois chuchotés, aux musiques sinueusescomme des nappes ou éclatantes d’accentsreggae. Dans la pièce de Gallotta, véritableballet, chaque danseur revêt la peau de Marilouou de l’Homme à tête de chou, dans desduos langoureux ou des mouvements d’ensembletracés au cordeau. <strong>La</strong> danse éclate dansl’espace, dans l’ivresse, éclipse l’atmosphèrefeutrée, noire et angoissante du drame qui sejoue. Au final, on reconnaît bien la signature duchorégraphe dans sa plus belle exubérance,beaucoup moins celle des deux grands absentsdu plateau…N. YokelL’Homme à tête de chou, de Jean-Claude Gallotta, le25 mai à 20h30 à l’Avant-scène, 88 rue Saint-Denis,92700 Colombes. Tél. 01 56 05 00 76.Cetteimmenseintimité////// Fabrice Guillot ////////////////////////////////////////////////////Pièce pour une danseuse et un mur,dans une matière d’images et desons modifiée en direct.Un entrecroisement d’écritures : chorégraphique, architecturale,musicale, vidéo…Fabrice Guillot, ancien grimpeur de haut niveau,développe depuis la fin des années 1980 une© Guy Delahaye© Serge de <strong>La</strong>ubier« danse architecture » singulière et poétique quivoit les danseurs, équipés de matériel d’escalade,investir les murs, les plafonds, les lieux extérieurs.Serge de <strong>La</strong>ubier, compositeur, ingénieur du son,directeur artistique des Studios Puce Muse, travaille,à partir des nouvelles technologies, lesliens entre la musique et le mouvement, l’immersiondu public dans le son et dans l’image…Cette immense intimité signe la rencontre de cesdeux artistes : l’évolution de la danseuse, sur unmur, est prolongée par un dispositif technique quicapte ses contacts avec le mur, le son de l’air lorsde ses élans, sa vitesse, etc. Un « Méta-Instrument» inventé par Serge de <strong>La</strong>ubier permet d’articuler,en temps réel, ces différentes données :le spectateur se trouve alors au cœur d’un bainperceptif, au plus près de l’expérience sensiblede l’interprète. M. ChavanieuxCette immense intimité, de Fabrice Guillotet Serge de <strong>La</strong>ubier, samedi 14 mai à 17h et 19h(durée : 30 minutes) au Théâtre de Cachan,21, avenue Louis-Georgeon, 94230 Cachan.Réservations : 01 45 47 72 41.June events////// Festival //////////////////////////////////////////////////////////////<strong>La</strong> cinquième édition du festivalinitié par Carolyn Carlson unitjeunes chorégraphes et compagniescélèbres. Elle renforce sa spécificité :l’envergure internationalede la programmation etl’interdisciplinarité.Le premier festival de danse de l’été parisien.June events, qui était initialement une biennale,se déroulera désormais à un rythme annuel, sousune forme condensée (5 jours) : ce changementintervient au moment où l’Atelier de Paris investitle Théâtre du Chaudron, situé lui aussi à la Cartoucherie,et renforce ainsi son inscription dansle monde chorégraphique parisien. Du 16 au 20juin se succéderont 22 représentations (dontles créations de Ko Murobushi et Alain Mahé,Thomas Hauert, Christian et François Ben Aïm,Juha Marsalo), des performances gratuites enplein air, des concerts et projections de films. Unenouveauté également : à l’issue de June events,l’Atelier de Paris accueille After SKITe, un projetmené par Jean-Marc Adolphe, rédacteur en chefde la revue Mouvement. Un laboratoire d’artistes,une session d’échanges et d’expérimentationssans obligation de résultat, pour laisser se produire« l’impensable »...M. ChavanieuxJune events, du 16 au 20 juin 2011, Atelier de Paris-Carolyn Carlson, <strong>La</strong> Cartoucherie de Vincennes,Paris 12 e . Réservations 01 417 417 10 etwww.junevents.comUn mondeen soi////// Abou <strong>La</strong>graa ///////////////////////////////////////////////////////<strong>La</strong> dernière création d’Abou <strong>La</strong>graapuise aux origines du monde l’éland’une pièce pour sept danseurs, avecles musiciens du Quatuor Debussy.On avait laissé le Quatuor Debussy se débattrejoyeusement avec les boxeurs-danseurs de//// pour recevoir la terrasse par internet, envoyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr en objet : recevoir la terrasse ////© D. R.© Éric Boudet© Éric Legrandla terrasse / mai 2011 / N°188 / 35danseLe lyrisme d’Abou <strong>La</strong>graa dans sa dernière création :Un monde en soi.Mourad Merzouki, on les retrouve maintenant auxcôtés d’Abou <strong>La</strong>graa, dans une esthétique totalementdifférente, mais toujours liée à la virtuositédes corps. Abou <strong>La</strong>graa, dont l’écriture laissetoujours place à l’ivresse du mouvement jusqu’àun certain lyrisme, s’est jeté tout entier dans cettenouvelle pièce, porté par une abstraction liée àsa propre interprétation de la naissance et dudéveloppement du monde, du big bang jusqu’àl’effervescence moderne. Les sept interprètes,venus de tous horizons, représentent la diversitésous toutes ses formes : à la fois corps célestes,individus porteurs d’histoires, de mémoires, oucontinents en formation, ils vibrent à la mesuredes vibrations des musiciens, sur des œuvresd’Anton Webern et de John Cage. En soi déjàtout un monde.N. YokelUn monde en soi, d’Abou <strong>La</strong>graa, le 7 mai à 20h30à <strong>La</strong> Coupole, scène nationale de Sénart, rue Jean-François-Millet, 77385 Combs-la-Ville. Tél. 01 60 3453 60. Et le 10 mai à 20h30 au Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, place Georges-Pompidou,Montigny-le-Bretonneux, 78000 Saint-Quentin-en-Yvelines. Tél. 01 30 96 99 00.Les Métamorphosesde Nina////// Sophie Girod ///////////////////////////////////////////////////////Sophie Girod est plasticienne etmetteur en scène : deux approchesque l’on retrouve dans son travailautour de la danse.Des corps qui dialoguent avec la vidéo pour mieux seprojeter dans un imaginaire d’enfant :Les Métamorphoses de Nina.Tout commence comme dans la réalité d’une vied’enfant : « Tu vas avoir une petite sœur, lui chuchote-t-on.Tu vas pouvoir jouer avec elle… ».L’originalité du spectacle tient dans la façon dontest mise en scène la réception de cette « formidable» nouvelle par l’enfant. Sophie Girod useet abuse de la vidéo, travaillée à la façon d’undessin animé, pour recréer à la fois l’univers del’enfant, démultiplier les corps, mais aussi commesupport de toutes ses projections mentales et deses rêves. <strong>La</strong> chambre d’enfant laisse alors placeà l’étrangeté, au merveilleux, à la métamorphose,pour mieux brouiller les frontières entre le rêve etla réalité. Ainsi, tout est permis : les angoisses etla déception sont déplacées, et la petite fille setransforme au fil du voyage, rassérénée par cetteexpérience inédite. N. YokelLes Métamorphoses de Nina, de Sophie Girod, le 18mai à 15h au Théâtre Jean Arp, 22 rue Paul-Vaillant-Couturier, 92140 Clamart. Tél. 01 41 90 17 02.© D. R.© M. Ribes et A. Vo Van TaoOrchestresymphoniquedu CRR deParis////// Violon et orchestre symphonique /////////////////////////Pierre-Michel Durand dirige lesjeunes musiciens du Conservatoireà rayonnement régional de Parisdans des œuvres d’Anthony Girard,Samuel Barber et César Franck.Pierre-Michel Durand, un chef engagé dans la formationdes jeunes musiciens d’orchestre.Le Conservatoire à rayonnement régional deParis, installé dans les locaux historiques de larue de Madrid, mise beaucoup sur la formationde ses étudiants à la pratique orchestrale. Cerendez-vous Salle Pleyel, sous la baguette dePierre-Michel Durand, directeur du départementde formation à l’orchestre du CRR, peut apparaîtrecomme le point culminant d’une richesaison de concerts publics. Son programmeest de nature à mettre en valeur l’expressioncollective de l’orchestre avec des œuvresgénéreuses tels la Symphonie en ré mineur deFranck ou le Concerto pour violon de Barber.Dans cette dernière œuvre, le soliste sera lelauréat du concours de solistes du conservatoire.Pierre-Michel Durand dirigera égalementLes Âmes perdues (2002) d’Anthony Girard,œuvre de nature elle aussi à faire sonner l’orchestre.J.-G. LebrunJeudi 5 mai à 20h à la Salle Pleyel. Entrée libre.Places à retirer au conservatoire, 14 rue de Madrid(8 e ) de 10h à 13h et de 14h à 17h.NicholasAngelich////// Piano /////////////////////////////////////////////////////////////////Le plus français des pianistesaméricains joue Bach et Beethovence mois-ci au Théâtre des Champs-Elysées.Nicholas Angelich est à l’affiche de deux concerts cemois-ci au Théâtre des Champs-Elysées.<strong>La</strong> profondeur de son toucher, la constructionde ses phrasés forcent l’admiration. Onne peut donc que se réjouir de retrouver cemois-ci Nicholas Angelich dans deux concertsau Théâtre des Champs-Elysées. Les 5 et7 mai, il joue le révolutionnaire Quatrièmeconcerto de Beethoven, et son irréelle introductionau piano seul, avec l’Orchestre nationalde France dirigé par Sir Colin Davis. Endeuxième partie on pourra entendre, du mêmeBeethoven, la rarement donnée Messe en ut.//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////© D. R.Quelques jours plus tard, Nicholas Angelichs’attaque aux Variations Goldberg de Bach.Il est peu de dire que l’on est impatient dedécouvrir ce pianiste, grand spécialiste de lamusique romantique, dans le répertoire baroque.Pour ceux qui ne pourraient pas venirau concert, sachez que l’enregistrement deces mêmes Variations Goldberg vient de sortirsous étiquette Virgin Classics. A. PecqueurLes jeudi 5 et 7 mai à 20h (Beethoven) et le 16 maià 20h (Bach). Tél. 01 49 52 50 50. Places : 5 à 85 €(Beethoven), 5 à 65 € (Bach).RafaelFrühbeckde Burgos////// Piano et orchestre symphonique //////////////////////////Le chef espagnol à l’affiche du TCEavec son orchestre allemand.Le pianiste turc Fazil Say, soliste du Concerto en solde Ravel.Ce chef “à l’ancienne” a mené, depuis sa premièrenomination à la tête d’un orchestre (àBilbao) en 1958, une très riche carrière, marquéeen particulier par une historique intégralede l’œuvre orchestrale de Manuel de Falla…James Conlon dirigel’Orchestre National de FranceJeudi 12 mai 201120h Théâtre des Champs-ÉlyséesBechara El KhouryUnfinished JourneyBenjamin BrittenConcerto pour violon et orchestreDimitri ChostakovitchSymphonie n°5Daniel Hope violon01 56 40 15 16concerts.radiofrance.frconcerts@radiofrance.comclassiqueCRÉATION I OPÉRA POUR DEUX PERSONNAGES,ORCHESTRE ET DISPOSITIF ÉLECTRONIQUEAVEC VOIX NARRATRICEOPÉRA D’ARNAUD PETIT, VERSION DECONCERT I LIVRET DE JEAN PAVANS,D’APRÈS HENRY JAMES I DIRECTIONMUSICALE FRANÇOIS-XAVIER ROTHAVEC L'ORCHESTRE LES SIÈCLESMarie LENORMAND, mezzo-sopranoArnaud MARZORATI, barytonCoralie SEYRIG, voix narratriceLUNDI 30 MAI ET MERCREDI 1 ER JUINÀ 20H30BLANC-MESNIL I 01 48 14 22 00 I www.leforumbm.fr© peinture de Georges Frederic Wattsmanta.pub.terasse.indd 1 8/04/11 13:47


36 / N°188 / mai 2011 / la terrasseclassiquela terrasse / mai 2011 / N°188 / 37classiquetéléchargez gratuitement notre application et lisez-nous sur votre ipadMais le chef espagnol Rafael Frühbeck de Burgos,né de père allemand et formé en partie àMunich, ne limite pas son répertoire au continentmusical ibérique. A la tête de l’Orchestrephilharmonique de Dresde dont il est leChef principal depuis 2004, il dirige Alboradadel gracioso et le Concerto pour piano en sol(avec Fazil Say en soliste) de Ravel puis laSymphonie n° 1 “Titan” de Mahler. J. LukasVendredi 6 mai à 20h au Théâtre des Champs-Elysées ; Tél. 01 49 52 50 50. Places : 5 à 65 €.Musiqueà l’Hôtelde Soubise////// Musique de chambre ///////////////////////////////////////////Le plaisir des concerts dansdes lieux parisiens atypiques ethistoriques…Magnifique hôtel particulier du quartier duMarais, siège des archives nationales depuisplus de deux siècles, l’Hôtel de Soubiseaccueille une belle soirée chambriste défenduepar de jeunes musiciens français. RachelGivelet au violon, Hélène Desaint à l’alto, Claire-LiseDemettre au violoncelle et Pierre Chalmeauau piano se mettent au service du Quatuoravec piano n° 1 de Mozart et du Quatuoravec piano de Schumann mais aussi d’unecréation d’une œuvre pour violoncelle et pianode Benoît Menut (qui fut l’un des derniers élèvesd’Olivier Greif au CNSM de Paris).J. LukasSamedi 7 mai à 18h à l’Hôtel de Soubise.Tél. 01 40 20 09 32.EmmanuelPahud////// Musique de chambre ///////////////////////////////////////////Le flûtiste du Philharmoniquede Berlin retrouve ses amischambristes pour un concert dudimanche matin.Emmanuel Pahud joue des musiques viennoises auThéâtre des Champs-Elysées.<strong>La</strong> productrice Jeanine Roze nous expliquait qu’entransférant les traditionnels concerts du dimanchematin du Châtelet au Théâtre des Champs-Elysées,elle avait perdu une partie de son public. Gageonsque le prochain concert de cette série, particulièrementprometteur, déplacera quand même en masseles mélomanes ! On y retrouve des interprètes d’exception(la flûte irisée d’Emmanuel Pahud, la clarinettetoujours volubile de Paul Meyer, le violonsuperlatif de Guy Braunstein, collègue de Pahudau Philharmonique de Berlin, sans oublier le pianod’Eric le Sage et le violoncelle de Zvi Plesser) etun programme alléchant, délicieusement viennois,allant de Haydn et Beethoven à la transcriptionde la Symphonie de chambre de Schoenberg parWebern. Le meilleur des brunchs ! A. PecqueurDimanche 8 mai à 11h au Théâtre des Champs-Elysées. Tél. 01 49 52 50 50. Places : 25 €.Les solistesde l’Orchestrenational d’Ilede-France////// Musique de chambre ///////////////////////////////////////////Un périple intitulé « Rêves etvoyages » entre la France etl’Amérique du sud.Les musiciens de la phalange symphonique francilienneéchangent en toute intimité chambristedans un programme intercontinental autourd’œuvres magnifiques et rares de Poulenc (leSextuor pour piano, flûte, hautbois, clarinette,basson et cor, avec Claire-Marie Le Guay aupiano) et Milhaud (Suite d’après Corrette op.161), du brésilien Hector Villa-Lobos (Quatuor àcordes n°17) et de l’argentin Alberto Ginastera(Quatuor à cordes n°1 op.2).J. LukasLundi 9 mai à 19h30 à l’Auditorium Saint-Germain.Tél. 01 46 34 68 58.© Josef Fischnaller – EMI ClassicsFarinelli »… Rappelons-nous en effet que ce sontRousset et ses troupes qui signèrent en 1994 laBOF du film de Gérard Corbiau qui fit tant pourla découverte par le grand public de l’art vocalbaroque… C’est la grande mezzo suédoise AnnHallenberg, et ses aigus d’une pureté saisissante,qui se glissent dans les habits et la voix du phénoménalcastrat napolitain…J. LukasLundi 9 mai à 20h au Théâtre des Champs-Elysées.Tél. 01 49 52 50 50. Places : 5 à 85 €.eliane Reyes////// Piano /////////////////////////////////////////////////////////////////<strong>La</strong> jeune pianiste navigue « au filde l’eau » pour conquérir le publicparisien.<strong>La</strong> saison Blüthner à l’Athénée braque ses projecteurssur un grand talent du piano belge.Suite de la saison Blüthner à l’Athénée pour lapromotion de nouveaux talents du piano… Cettejeune artiste belge, également d’origine francomexicaine,n’est plus une inconnue depuis longtempset a déjà suscité l’admiration de MarthaArgerich pour son « merveilleux talent pour lamusique »… Après avoir croisé quelques immensesprofesseurs (Jörg Demus, Gyorgy Cziffra,Paul Badura-Skoda…), glané quelques grandesrécompenses internationales, elle a récemmenttriomphé en récital à Kiev et Saint-Petersbourg ettourne cette saison à travers toute l’Europe dansle cadre de la prestigieuse série « Rising stars ».Pour son récital parisien, elle a retenu une thématiqueaquatique qui l’amène à aborder en particulierles compositeurs français (Ravel, Debussy, Fauré,Bacri ou le normand Gabriel Dupont) mais aussiLiszt, Albeniz et Schubert. A noter enfin : ElianeReyes a signé récemment un disque déjà de référencedes Intermezzi du compositeur polonais (deParis) Alexandre Tansman (1897-1986). J. LukasLundi 9 mai à 20h à Athénée Théâtre Louis-Jouvet.Tél. 01 53 05 19 19.Le Cabaretcontemporain////// Musique contemporaine et rock ///////////////////////////Le Cabaret contemporain proposedans le même concert des piècesde Benjamin de la Fuente, de BrunoMantovani et du rock expérimental.© Éric Manas© D. R.contemporain, <strong>La</strong>urent Jacquier a donné un coupde pied dans la fourmilière, investissant des lieuxde concerts en dehors du circuit traditionnel etimaginant des passerelles avec d’autres universartistiques. Le prochain concert de cette saisonatypique se déroule au Studio de l’Ermitage (unlieu où l’on peut boire en écoutant de la musique :une révolution dans le classique !) et propose, enpremière partie, des pièces de Benjamin de laFuente et Bruno Mantovani et, en deuxième partie,du… rock expérimental de Caravaggio. Uneconfrontation habile tant les deux compositeurscontemporains s’inspirent fortement des techniquesde musiques actuelles, du groove à l’amplification.A. PecqueurMardi 10 mai à 20h30 au Studio de l’Ermitage.www.cabaret-contemporain.comStaatskapellede Dresde////// Violon et orchestre symphonique /////////////////////////Christoph Eschenbach de retour àParis à la tête du grand orchestreallemand dans Schumann etBrahms.Gidon Kremer est le meilleur ambassadeur duméconnu Concerto de Schumann qu’il a enregistrédès 1982 chez EMI.Quatre jours après le concert de son OrchestrePhilharmonique (voir plus haut), la ville de Dresdeest de nouveau ce soir à l’honneur du Théâtre desChamps-Elysées, avec cette fois-ci la légendaireformation de la Staatskapelle de Dresde fondéeau xvi e siècle. Christoph Eschenbach est au pupitredans <strong>La</strong> Fiancée de Messine de Schumann,une œuvre rare et superbe que le chef allemand aenregistrée et qu’il a déjà dirigée à Paris (en 1998,avec l’Orchestre de Paris), le Concerto pour violonde Schumann (avec Gidon Kremer en soliste) et laSymphonie n° 1 de Brahms.J. LukasMardi 10 mai à 20h au Théâtre des Champs-ElyséesTél. 01 49 52 50 50. Places : 5 à 85 €.MikhaïlPletnev////// Violon et orchestre symphonique /////////////////////////Le chef de l’Orchestre nationalde Russie dirige Prokofiev etChostakovitch à la Salle Pleyel.© D. R.mineur de moins de 15 ans en Thaïlande. <strong>La</strong> justicel’a pourtant laissé quitter le pays et, très rapidement,le musicien a repris la route des concerts.Le gouvernement russe serait-il intervenu dansce dossier (Pletnev est le conseiller du présidentMedvedev en matière de culture) ? Toujours est-ilque l’on pourra le voir, ce mois-ci, diriger à la SallePleyel. Il sera à la tête de l’Orchestre National deRussie, une formation indépendante qu’il a luimêmefondée en 1990. A l’affiche : deux œuvresde Chostakovitch (la très académique Ouverturede fête et la géniale Symphonie n°9, mêlant ironieet tragique) et le Concerto pour violon n°2 deProkofiev, où Pletnev retrouvera son compatrioteVadim Repin, avec lequel il partage la mêmesobriété d’expression.A. PecqueurMardi 10 mai à 20h à la Salle Pleyel.Tél. 01 42 56 13 13. Places : 10 à 85 €.Radu Lupu////// Piano /////////////////////////////////////////////////////////////////Le pianiste roumain revient sur destrésors de la musique romantiquegermanique.Un art du piano fait de retenue et de goût pourl’abstraction.L’art pudique de Radu Lupu fait des merveillesdans les géniales miniatures schumannienes(Papillons ; Bunte Blätter) ou la tendresse infiniede Schubert (Sonate pour piano n°18). Maisque restera-t-il de cette communion intérieure etromantique dans l’acoustique sévère et l’immensitéde la froide salle du Faubourg Saint-Honoré ?Immanquable mais pourtant inadéquat. J. LukasMercredi 11 mai à 20h à la Salle Pleyel.Tél. 01 42 56 13 13. Places : 10 à 95 €.Orchestrenationalde France////// Violon et orchestre symphonique /////////////////////////James Conlon dirige la CinquièmeSymphonie de Chostakovitch et desconcertos de Britten et El-Khouryavec le violoniste Daniel Hope.ChristopheRousset////// Mezzo-soprano et ensemble baroque ////////////////////Accompagnée par les TalensLyriques, Ann Hallenberg chantedes airs de Broschi, JC. Bach,Porpora et Giacomelli en hommageà Farinelli.A l’heure où Christophe Rousset fête les 20 ansde son ensemble Les Talens Lyriques, comments’étonner que l’une des propositions les plusen vue de cette saison-anniversaire soit ce programmeexceptionnel et festif en « Hommage àDes œuvres de Benjamin de la Fuente sont donnéesau Studio de l’Ermitage le 10 mai.Il y avait péril en la demeure ! Les concerts demusique contemporaine devenaient depuisquelques années des rendez-vous entre initiés,aussi ennuyeux qu’élitistes, en dépit de la qualitédes œuvres jouées. Avec la création du Cabaret© D. R.© Harald Hoffmann/DGVadim Repin joue en soliste le Concerto pour violon n°2de Prokofiev à la Salle Pleyel.L’été dernier, le chef et pianiste Mikhaïl Pletnev afait parler de lui, non pas en raison de son talentartistique mais à cause d’une sordide affaire demœurs. Il venait en effet d’être inculpé pour viol sur© D. R.Le violoniste britannique Daniel Hope interprète deuxconcertos avec l’Orchestre national de France.Après ses opéras (Billy Budd, Peter Grimes, LeTour d’écrou, Albert Herring), la musique instrumentalede Benjamin Britten (1913-1976) commenceenfin à s’installer régulièrement dans lasaison musicale parisienne. Le Concerto pourviolon, créé à New York en 1940, devrait désormaiss’imposer comme l’un des grands concertospost-romantiques au même titre que ceux//// pour recevoir la terrasse par internet, envoyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr en objet : recevoir la terrasse //// //// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////


38 / N°188 / mai 2011 / la terrasseclassiqueEscalesMusicalesEscalesMusicalesdu 10 au 12 juin 2011Grange au <strong>La</strong>c - EVIANdu 10 au 12 juin 2011Vendredi 10 juin - 20h30 W. A. MozartL. OttoVIENNAGrangeCLASSIQUEau <strong>La</strong>c W. A. - Mozart EvianOrchestre de Chambre de Vienne M. HaydnDirection : Stefan Vladar L. van Beethove nVendredi 10 juin - 20h30 W. A. MozartVIENNA Samedi CLASSIQUE 11 juin - 20h30 Markus L. Wienstroer OttoOrchestre OTTO SAUTER de Chambre & de Vienne Pablo Escayola W. A. MozartTen of the Best Trumpets and Friends Mike LindupDirection : Stefan VladarM. HaydnL. van BeethovenDimanche 12 juin - 18h30SamediENTENTE CORDIALE11 juin - 20h30 Charles Markus Gounod WienstroerChoeur et OrchestreOTTO SAUTER &Edward Pablo Elgar Escayolade l'Opéra national de LorraineTen of the Direction Best Trumpets : <strong>La</strong>urence and Friends Mike LindupDaleDimanche 12 juin - 18h30Renseignements & Réservation au Casino d'Evian (FranceCharlesvoisine)GounodTel : 00 33 450 26 87 44reservationspectacle@evianresort.comENTENTE CORDIALEEdward Elgarwww.evianresort.comChoeur et Orchestrede l’Opéra national de LorraineDirection : <strong>La</strong>urence DaleEvian Resort - Rive sud du lac de Genève - 74500 Evian-les-BainsTél. : 04 50 26 85 00 - www.evianresort.comEscales Musicales - Réservations : Tél. : 04 50 26 87 44reservationspectacle@evianresort.comde Prokofiev. Le jeune violoniste Daniel Hope,qui en est actuellement l’un des plus ferventsinterprètes (il a enregistré l’œuvre en 2004 chezWarner Classics), interprétera également UnfinishedJourney, pour violon et orchestre à cordes,de Bechara El-Khoury, qu’il a créé en 2009.En regard, James Conlon a placé la CinquièmeSymphonie de Chostakovitch. J.-G. LebrunJeudi 12 mai à 20h au Théâtre des Champs-Élysées.Tél. 01 56 40 15 16. Places : 5 à 45 €.FamilleKuijken////// Musique baroque ////////////////////////////////////////////////Barthold (à la flûte) et Wieland (àla viole) interprètent des pages dela musique baroque française.<strong>La</strong> musique baroque est une affaire de famille.On ne compte plus le nombre de baroqueuxjouant en couple (Jordi Savall et MontserratFigueras, Nikolaus et Alice Harnoncourt…) ouentourés de leurs frères et sœurs. <strong>La</strong> familleKuijken forme quasiment un orchestre, duvioloniste Sigiswald à la soprano Marie enpassant par Barthold à la flûte et Wieland àla viole de gambe. Ces deux derniers jouerontce mois-ci à la Scène nationale de Sénart.Avec le claveciniste Ewald Demeyere, ilsinterpréteront différentes pages de la musiquebaroque française, de Couperin à Rameau enpassant par des auteurs moins connus (Leclair,Hotteterre…). Une plongée au cœur du Grandsiècle, servie par des interprètes reconnuspour leur intelligence du texte et leur touchantecomplicité.A. PecqueurVendredi 13 mai à 20h30 à la Scène nationale deSénart. Tél. 01 60 34 53 60. Places : 22,50 €.Lorin Maazel////// Orchestre symphonique ///////////////////////////////////////Trois concerts exceptionnels pourcélébrer le 100 e anniversaire de lamort de Gustav Mahler.Lorin Maazel sur les pas de Gustav Mahler.Le chef américain fêtait le 6 mars dernier ses 81printemps et avec eux ses 73 ans de carrière(commencée à l’âge de 8 ans). Pour cette sérieévénementielle de trois concerts « Avenue Montaigne», Lorin Maazel sera au pupitre du londonienOrchestre Philharmonia pour revenir sur des partitionsmajeures dont il a fouillé, au fil de centainesde concerts et de quelques enregistrements marquants,les moindres détails : les Symphonies n°6, 7 et 5 de Mahler (dans l’ordre des concerts).Des œuvres impressionnantes qu’il continue dediriger par cœur, avec une facilité déconcertante.Ces concerts sont évidemment à replacer dans lecontexte du 100 e anniversaire de la mort de Mahler,le 18 mai 1911 à Vienne. Il y a donc un siècle, presquejour pour jour ! L’occasion de se souvenir queMaazel occupa, à quelques décennies d’écart, despostes que Mahler honora avant lui, en particulier àla direction du New York Philharmonic Orchestra etdu Wiener Staatsoper…J. LukasLes 13, 14 et 15 mai au Théâtre des Champs-Elysées.Places : 5 à 85 €.© D. R.Fritz <strong>La</strong>ng////// Cinéma en concert //////////////////////////////////////////////Metropolis et <strong>La</strong> Femme dans lalune projetés avec accompagnementd’orchestre.Le jeune chef québécois Jean-Michaël <strong>La</strong>voiedirige la partition de Martin Matalon pour Metropolisde Fritz <strong>La</strong>ng.Aux débuts du cinéma (alors muet), l’accompagnementmusical prenait souvent l’allure d’un potpourriromantique. Rapidement cependant, desmusiques originales, spécialement écrites pours’articuler aux images, virent le jour – telles cellesque Charles Chaplin composa pour ses propresfilms. Depuis quelques années, des compositeursapportent à leur tour leur réinterprétationmusicale de chefs-d’œuvre cinématographiques.Martin Matalon (né en 1958) a ainsi donné en1995 à Metropolis (1927) une nouvelle et remarquable« peau » sonore, que reprend l’Ensembleintercontemporain (le 18 mai), sous l’écran et ladirection de Jean-Michaël <strong>La</strong>voie. Auparavant (le15), le pianiste Jean-François Zygel et l’Orchestrenational d’Ile-de-France dirigé par Jean Deroyeraccompagnent <strong>La</strong> Femme dans la lune, toujoursde Fritz <strong>La</strong>ng, avec la musique d’origine (1929) deWilly Schmidt-Gentner.J.-G. LebrunDimanche 15 mai à 16h30, mercredi 18 mai à 20hà la Cité de la musique. Tél. 01 44 84 44 84.Places : 18 €.OrchestreColonne////// Symphonique //////////////////////////////////////////////////////Sous la baguette de <strong>La</strong>urentPetitgirard, l’orchestre associatifinterprète des pages de Wagner etune création d’Alain Kremski.<strong>La</strong>urent Petitgirard dirige la création de Melancoliad’Alain Kremski à la Salle Pleyel.//// pour recevoir la terrasse par internet, envoyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr en objet : recevoir la terrasse ////© Jean Radel© D. R.© D. R.© D. R.la terrasse / mai 2011 / N°188 / 39classiquetéléchargez gratuitement notre application et lisez-nous sur votre ipadC’est la concurrence entre les trois orchestres deconcerts associatifs parisiens : <strong>La</strong>moureux, enlégère perte de vitesse depuis le départ de YutakaSado, Pasdeloup, à l’honneur dans les comédiesmusicales du Châtelet, et Colonne. Pour se différencier,ce dernier a choisi de miser notammentsur la musique contemporaine (avec, à chaqueconcert, une pièce de musique d’aujourd’hui,création ou reprise). Un pari risqué, porté par lechef de l’orchestre, <strong>La</strong>urent Petitgirard, qui estégalement compositeur (le générique de la sérieMaigret, c’est lui !). Le 16 mai, les auditeurs de laSalle Pleyel pourront ainsi découvrir en créationMelancolia d’Alain Kremski. Un compositeur peuconnu, dont l’œuvre est en partie inspirée par lesmusiques traditionnelles tibétaines. Le reste duprogramme est entièrement consacré à RichardWagner, dont on entendra des ouvertures et préludesmais aussi des pages vocales, interprétéespar la soprano Cécile Perrin et l’excellent barytonJean-Philippe <strong>La</strong>font.A. PecqueurLundi 16 mai à 20h à la Salle Pleyel.Tél. 01 42 56 13 13. Places : 10 à 30 €.DominiqueVisse////// Chant /////////////////////////////////////////////////////////////////Dominique Visse poursuit à laPéniche Opéra son cycle consacréaux cris. Place ce mois-ci aux cris dela mort…Dominique Visse fait crier ses chanteurs de l’EnsembleClément Janequin !Dominique Visse est à l’opposé des contre-ténorsà la mode (Philippe Jaroussky, Max Emanuel Cencic…)au timbre rond et au phrasé presque belcantiste.Grain clair, et même un peu vert, le chanteuret chef de l’Ensemble Clément Janequin défendune approche rigoureuse du discours musical. Cequi ne l’empêche pas d’avoir un talent de comédienirrésistible, incarnant à merveille les rôlescomiques du répertoire baroque. A la Péniche-Opéra, il propose cette saison, avec son ensemble,une série autour du… cri, alliant musique dela Renaissance et création contemporaine. Derniervolet ce mois-ci avec les cris de la mort, où l’ondécouvrira notamment une nouvelle œuvre de VincentBouchot. A l’abordage ! A. PecqueurLundi 16 mai à 20h30 à la Péniche Opéra.Tél. 01 53 35 07 77. Places : 24 €.Le Martyrede SaintSébastien////// Cantate de concert //////////////////////////////////////////////Le chef-d’œuvre de Debussyretrouve la scène du Châtelet (enversion de concert), un siècle jourpour jour après sa création.Alain Louvier, compositeur et directeur du CRR-Conservatoire de Boulogne-Billancourt.C’était le 22 mai 1911… En réponse à une commandepassée au poète italien Gabriele d’Annunziopar la grande danseuse Ida Rubinstein, Debussydonnait naissance à l’une de ses plus fascinantes,secrètes et comme toujours – de la part de ce génie© Claire Delamarchedu « jamais entendu » – inclassables partitions. Lesuccès de cette découverte fut pour le moins contrariépar le texte jugé alambiqué de d’Annunzio et parle scandale provoqué par l’Eglise, remontée contrecette œuvre mêlant allègrement sacré et profane etosant mettre en scène une jeune femme, danseuseet juive de surcroît, dans le rôle du Saint… L’archevêquede Paris de l’époque alla jusqu’à menacerd’excommunication les spectateurs ! L’ouvragequi combine musique, danse et théâtre reste uneincroyable tentative d’art total. Le Châtelet, maisaussi le CRR-Conservatoire de Boulogne-Billancourtet le Conservatoire de la « Rue de Madrid », présententl’ouvrage en version de concert, dans uneadaptation signée Sylvie Chenus (la version initiale,remaniée à plusieurs reprises, durait 5 heures…).Alain Louvier dirige le Choeur régional Vittoria d’Ilede-France,le Madrigal de Paris, la Maîtrise de Pariset l’Orchestre et Solistes du Pôle supérieur d’enseignementartistique Paris – Boulogne Billancourt(PSPBB). A noter : la cité de la Musique présenteraen janvier 2012 pour la première fois à Partis ladécapante adaptation du Martyre due aux vidéasteset metteurs en scène Jean-Philippe Clarac et OlivierDeloeuil (directeurs artistiques de l’Opéra français deNew York).J. LukasMercredi 18 mai à 20h au Conservatoire deBoulogne-Billancourt (CRR), Vendredi 20 mai à 20hau Conservatoire de Paris (14 rue de Madrid Paris 8)et Dimanche 22 mai à 20h au Théâtre du Châtelet.Entrée libre.Orchestrede Paris////// Violoncelle, orgue et orchestre symphonique ////////Paavo Järvi accueille deux solistes :Thierry Escaich dans sa propreBarque solaire et la Symphonie« avec orgue » de Saint-Saëns, etGautier Capuçon dans le Concertopour violoncelle de Dvorak.Thierry Escaich, compositeur et organiste invité de l’Orchestrede Paris.Comme ses aînés – Saint-Saëns, Franck, Messiaen…– qui comme lui furent à la fois compositeuret organiste, Thierry Escaich se sert de son instrumentcomme d’un laboratoire pour l’orchestre.Dans <strong>La</strong> Barque solaire, dont le titre emprunte à lamythologie égyptienne, le compositeur de quarante-cinqans intègre l’orgue à l’orchestre, moins pourinstaller un dialogue concertant classique que pourfaire interagir comme en écho ces deux formidablesmachines sonores. Soliste de son œuvre, ThierryEscaich le sera également dans la Symphonie« avec orgue » de Saint-Saëns où le compositeurcherche également une fusion de l’instrument-roi etde l’orchestre plus qu’une opposition dialectique.À ces deux œuvres aux forts gestes romantiques,Paavo Järvi en ajoute une troisième, le Concertopour violoncelle de Dvorak, avec Gautier Capuçonen soliste.J.-G. LebrunMercredi 18, jeudi 19 mai à 20h à la Salle Pleyel.Tél. 01 42 56 13 13. Places : 10 à 60 €.parutionjuillet 2011Renseignements : Tél. 01 53 02 06 60 et E-mail : la.terrasse@wanadoo.frOrchestre Nationald’Île de FranceYoel Levi chef principalnevskyChostakovitch – BartókProkofievdirection Yoel Leviviolon Valeriy Sokolovmezzo-sopranoEkaterina Semenchukchœur de l’Orchestre de Parismar. 18 oct. à 20h Salle PleyeltriplesBeethoven – FranceschiniSchubertdirection Wilson Hermantoviolon, violoncelle, pianoTrio Wanderermer. 30 nov. à 20h Salle GaveautravellingExtraits de musiques de films<strong>La</strong> Fiancée de Frankenstein,Sunset Boulevard, Casablanca,High Noon...Gershwin Deuxième RhapsodieEt airs extraits de comédiesmusicales et chansonsde cabaretdirection et pianoWayne Marshallsoprano Kim Criswelldim. 11 déc. à 16h Salle Pleyelexsultate!Mozart – Mahlerdirection Yoel Levisoprano Christiane Oelzedim. 22 janv. à 16h Salle PleyelcarnavalFauré – MilhaudVilla-Lobos – Bizetdirection Alberto Veronesipiano Éric Le Sagemer. 8 févr. à 20h Salle Gaveaucarnets de voyageMendelssohn – Brahmsdirection Ion Marinviolon Yossif Ivanovdim. 25 mars à 16h Salle PleyelrequiemBeethoven – Mozartdirection Kazuki Yamadasoprano Sophie Marin-Degormezzo-soprano ndténor Emiliano Gonzales Torobasse François Lischœur Régional Vittoriad’Île de Francesam. 14 avr. à 20h30Église Saint-EustacheandalucíaDebussy – FallaJarrell – Turinadirection Enrique Mazzolapiano Alexandre Tharauddim. 13 mai à 16h Salle Pleyelnouveau mondeBeethoven – Schumann – Dvorakdirection Yoel Levivioloncelle Tatjana Vassiljevadim. 27 mai à 16h Salle Pleyel› le reste de la saison surorchestre-ile.com


40 / N°188 / mai 2011 / la terrasseclassiqueLe Combatde Tancrèdeet Clorindeet Le Bal desingrates////// Spectacle musical ///////////////////////////////////////////////Combinant expressivité visuelleet musicale, le metteur en scènelituanien Gintaras Varnas magnifieces deux madrigaux de Monteverdi.D’une exquise et révolutionnaire expressivité, cesdeux madrigaux de Claudio Monteverdi (1567-1643) sont véritablement magnifiés par GintarasVarnas, qui utilise ici les capacités d’expressionde la marionnette afin de mettre en valeur l’artbaroque du compositeur et la théâtralité de l’intrigue,et crée des tableaux visuellement très aboutis,avec des pointes d’humour. Particulièrementémouvant, Le Combat de Tancrède et Clorinde(1638), d’après <strong>La</strong> Jérusalem délivrée du poète LeTasse, expose le duel malheureux du preux cheva-du 04 maiau 30 juilletRamon <strong>La</strong>zkano voit la création d’Oinatz (Egan4), une œuvre qui s’inscrit dans la « collection »de pièces intitulée « Le laboratoire des craies ».Autres œuvres nouvelles au programme : LiveSampling pour violoncelle et ensemble de Sébaslierchrétien Tancrède, épris de la belle musulmaneClorinde, déguisée en soldat, qu’il transperce deson épée. Le Bal des ingrates (1608), madrigalamoureux, évoque de vieilles femmes condamnéesà l’enfer pour avoir refusé l’amour. Vénus etson fils Cupidon demandent à Hadès la permissionde faire sortir les dévotes… pour éclairer leurinconduite. A. SantiLe Combat de Tancrède et Clorinde et Le Bal desingrates, de Claudio Monteverdi, mise en scèneGintaras Varnas, le 19 mai à 20h30. Scène Watteau,théâtre de Nogent-sur-Marne. Tél. 01 48 72 94 94.2e2m////// Créations ///////////////////////////////////////////////////////////Pierre Roullier dirige troiscréations et des madrigaux deMonteverdi, avec les chanteursKaoli Isshiki, Lucile Richardot,Vincent Bouchot, Vincent Lièvre-Picard et Paul Willenbrock.Point d’aboutissement – au moins provisoire –de sa résidence auprès de l’ensemble 2e2m,Le Lucernaire et la Compagnie Paris Lyrique présententradio franceetLE CENTQUATRE104, rue d'Aubervilliers / 5, rue Curial Paris19 eun week-end par mois = 6 concerts2 concerts gratuits de percussions dans la nefdont un atelier Jeune PublicPassions-Fusion14 et 15 mai 2011Un week-end de créations aux colorations urbainesjouant sur le choc d’une rencontre entre musiquecontemporaine savante et rock.Saison 2o1o.11tarif par concert 5 , réduit 3 renseignements et réservations01 56 40 15 16 - concerts.radiofrance.fr01 53 35 50 00 - 104.frun spectacle de Françoise KriefL’ opéraà la portéedes enfants(dès 3 ans)01 45 44 57 34L’ensemble 2e2m poursuit sa route en compagnie ducompositeur Ramon <strong>La</strong>zkano.tien Gaxie (né en 1977) et À propos de FabienLévy (né en 1968), pensé comme des « feuilletsd’album d’un musée imaginaire ». Trois façonsde pénétrer l’atelier des compositeurs que PierreRoullier confronte à l’art des madrigaux (Livre V)de Monteverdi.J.-G. LebrunJeudi 19 mai à 20h au CRR de Paris (14 rue deMadrid, 8 e ). Tél. 01 47 06 17 76. Entrée libre.Orchestrephilharmoniquede Radio-France////// Piano et orchestre symphonique //////////////////////////Le chef canadien Peter Oundjiandirige Chostakovitch et Mozartavec le pianiste Alexandre Tharaud.Alexandre Tharaud en soliste dans deux œuvresde Mozart.Les quatre mouvements enchaînés de laOnzième Symphonie de Chostakovitch sont unevaste fresque épique à la gloire de « l’année1905 » (son sous-titre) et de la révolution russeillustrée au cinéma par Le Cuirassé Potemkined’Eisenstein. Le compositeur y maintient unetension extrême en une narration à la fois simple,appuyée sur des thèmes révolutionnaires,et très cinématographique. En première partie,le chef Peter Oundjian a choisi de proposer, enun saisissant contraste, deux œuvres de Mozart :l’ouverture de <strong>La</strong> Flûte enchantée et le VingttroisièmeConcerto de Mozart avec le pianisteAlexandre Tharaud en soliste. J.-G. LebrunVendredi 20 mai à 20h à la Salle Pleyel.Tél. 01 56 40 15 16. Places : 10 à 60 €.QuatuorLudwig////// Musique de chambre ///////////////////////////////////////////Un programme français dédié àDutilleux, Ravel et Debussy.Quatuor Ludwig fête cette saison ses 25 ansd’existence. Dans ce contexte, la musique française,qui a tant fait pour sa renommée dans lemonde entier, reste naturellement au premier rangdes préoccupations du carré chambriste. Per-© Elie Kongs© D. R.Une saison-annivesraire pour le Quatuor Ludwig.sonne n’a oublié ses enregistrements de référenced’œuvres de Jehan Alain, Honegger, Chaussonou Franck. Invités de l’Auditorium de Vincennes,et profitant de son acoustique d’exception, lesLudwig jouent les Quatuor de Debussy, Quatuorde Ravel puis, éclairés à la bougie, Ainsi la nuit deDutilleux. Trois monuments du répertoire françaispour quatuor.J. LukasVendredi 20 mai à 20h30 à l’Auditorium Coeurde Ville de Vincennes, 98 rue de Fontenay.Tél. 01 43 98 68 33.West-EasternDivanOrchestra////// Symphonique //////////////////////////////////////////////////////Dirigée par Daniel Barenboim, laformation réunissant de jeunesmusiciens israéliens et arabes estde retour à Paris.Daniel Barenboim dirige Beethoven et Mahler à la SallePleyel.L’Orchestre du Divan occidental-oriental a dansun premier temps été salué comme un symbolepolitique, montrant qu’il était possible de réunirdes jeunes musiciens arabes et israéliens. Maisaujourd’hui, il est important de souligner égalementla haute tenue musicale de cet orchestre,qui n’a rien à envier aux phalanges les plus prestigieuses.Un enregistrement qui vient de paraîtrechez Decca donne ainsi à entendre une versionbouleversante de la Symphonie « Pathétique » deTchaïkovski. Une réussite musicale que l’on doitbien sûr à Daniel Barenboim, qui n’a pas son pareilpour canaliser l’énergie de ces jeunes musiciens.Ne ratons donc pas le retour du Divan et de sonchef à la Salle Pleyel, où ils donneront l’Adagio dela Dixième symphonie de Mahler et la Troisièmesymphonie « Eroica » de Beethoven. A. PecqueurSamedi 21 mai à 20h à la Salle Pleyel.Tél. 01 42 56 13 13. Places : 10 à 130 €.IsabelleDruet////// Voix ///////////////////////////////////////////////////////////////////Récital « Complaintes et berceuses »de la mezzo-soprano au Théâtre del’Athénée.<strong>La</strong> Fondation Royaumont se délocalise à Parisen proposant une série de récitals de jeuneschanteurs au Théâtre de l’Athénée. Le prochainrendez-vous est intitulé « Complaintes et berceuses» et nous permettra de (re)découvrir IsabelleDruet. <strong>La</strong> mezzo-soprano, qui sort d’une//// pour recevoir la terrasse par internet, envoyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr en objet : recevoir la terrasse ////© D. R.© Felix Broede/DGartwork is .fr -Crédit photo : AKG-imagesMETROPOLISNouvelle version restauréeFRITZ LANGMUSIQUE DE MARTIN MATALONCiné-concert le 18 mai 2011 20hCité de la musique (Paris)Martin Matalon, musiqueEnsemble intercontemporainJean-Michaël <strong>La</strong>voie, directionRéservations : 01.44.84.44.84 / www.cite-musique.frCité de la musique : 221 avenue Jean-Jaurès – M°Porte de PantinInfos et extraits musicaux sur www.ensembleinter.com


42 / N°188 / mai 2011 / la terrasseclassiquela terrasse / mai 2011 / N°188 / 43classiquetéléchargez gratuitement notre application et lisez-nous sur votre ipadA BBAYE DESAINT - MICHELEN THIÉRACHEwww.festival-saint-michel.frMusique ancienneet baroquecinq dimanchesdu 5 juin au 3 juillet 2011Abbaye de Saint - Michelen ThiéracheMusique ancienne et baroquewww.festival-saint-michel.fr• Cinq dimanches du 5 juin au 3 juillet• Soirée et nuit des 1 er et 2 juillet2 ou 3 concerts par dimanche Rencontres avecles artistes. Possibilité de restauration sur placeDim.5 juinDim.12 juinDim.19 juinDim.26 juinVen.1 juilletSam.2 juilletDim.3 juillet11h30 - Vox Luminis16h30 - Amsterdam BaroqueOrchestra & ChoirTon Koopman11h30 - <strong>La</strong> RisonanzaFabio Bonizzoni16h30 - Nathalie StutzmannEnsemble Orfeo 5511h30 - Ensemble Mare NostrumAndrea De Carlo14h30 - Yves Rechsteiner16h30 - Hespèrion XXIMontserrat FiguerasJordi Savall11h30 - Ensemble Musica FavolaStephan Van Dyck14h30 - François Guerrier16h30 - Les Arts FlorissantsLe Jardin des VoixPaul Agnew21h30 - Le Parlement de musiqueMartin Gester04h45 - Lever de soleilBartabasCheval Le Caravage11h30 - Les Sacqueboutiers16h30 - Le Concert spirituelHervé NiquetTél. : 03 23 58 23 74festival.saintmichel@laposte.netsérie de représentations de Didon et Enée dePurcell dans ce même Théâtre de l’Athénée, achoisi de consacrer son récital à des figures parfoisun peu oubliées de l’histoire de la musique :Duparc, Zemlinsky, Chausson, Britten et Montsalvatge.Des œuvres aux influences diversesIsabelle Druet chante Duparc, Zemlinsky, Chausson…à l’Athénée.(Zemlinsky s’inspire de Maeterlink, Montsalvatgese base sur des textes de Garcia Lorca) quitémoignent toutes de la richesse du répertoirede la mélodie.A. PecqueurSamedi 21 mai à 15h à l’Athénée.Tél. 01 53 05 19 19. Places : 10 à 25 €.OrchestrephilharmoniqueduLuxembourg////// Violon et orchestre symphonique /////////////////////////Emmanuel Krivine et son belorchestre luxembourgeois invitentla violoniste Julia Fischer.Julia Fischer, violoniste poète, joue Dvorak à la SallePleyel.Les violonistes ne sont pas si nombreux à avoirinscrit le Concerto en la mineur de Dvorak. Parmieux, Julia Fischer possède la clarté et l’élan poétiquequi conviennent à cette œuvre (un récentdisque chez Decca explore d’ailleurs cette veine) ;le finale, s’appuyant sur une danse bohémiennejouée dans le registre aigu, semble écrit pour elle.À ses côtés, on peut compter sur Emmanuel Krivinepour faire sonner l’Orchestre philharmoniquedu Luxembourg, dans cette œuvre puis dansPétrouchka de Stravinsky.J.-G. LebrunJeudi 26 mai à 20h à la Salle Pleyel.Tél. 01 42 56 13 13. Places : 10 à 60 €.Jung-Ja Kim////// Piano /////////////////////////////////////////////////////////////////<strong>La</strong> pianiste coréenne interprèteSchubert, Rachmaninov et les raresVariations de Copland.Rarement jouée en France, la musique d’AaronCopland (1900-1990) oscille entre tableaux pittoresquesde l’Amérique (El Salon Mexico, Rodeo ou© D. R.© Uwe Arens / Decca<strong>La</strong> pianiste Jung-Ja Kim est l’invitée de la série « Autourdu piano ».autre Appalachian Spring) et formes plus abstraites.C’est à cette deuxième catégorie qu’appartiennentles Variations pour piano, au croisementdes influences de Stravinsky – pour le rythme– et de la série schoenbergienne. Professeur auConservatoire de Boston, Jung-Ja Kim place judicieusementcette œuvre virtuose aux côtés de laSonate en sol majeur D 894 de Schubert et desPréludes op. 23 de Rachmaninov. J.-G. LebrunVendredi 27 mai à 21h à la Salle Cortot.Tél. 01 43 71 60 71. Places : 20 €.OPÉRA<strong>La</strong> voilà lavoix de Lola////// Jeune – très jeune – public //////////////////////////////////L’opéra pour mélomanes enculottes courtesQui ose encore croire que le jeune – très jeune – publicn’a pas l’oreille aiguisée ? Partant du principe que lamusique peut voir en grand en se mettant au niveaudes petits, la Compagnie Paris Lyrique a adapté quelquespièces du répertoire lyrique et classique, de Rossinià l’Air des Bijoux, de Villa-Lobos à Carmen, poursensibiliser les auditoires en herbe. En empruntantles ressorts narratifs dramatiques de l’opéra mêlésd’interactivité, de pédagogie joyeuse et de mise envedette de la matière musicale, les enfants trouventle la et le plaisir de l’écoute. Vanessa FaraDu 4 mai au 30 juillet au Théâtre Lucernaire,les mercredis et samedis à 15h, en juilletdu mardi au samedi à 15h. Places : 10 et 15 €.Tél. 01 45 44 57 34.Les Nocesde Figaro////// Reprise //////////////////////////////////////////////////////////////<strong>La</strong> production mythique de GiorgioStrehler est reprise à l’OpéraBastille sous la direction de DanEttinger.Erwin Schrott chante Figaro à l’Opéra Bastille.Déjà programmée en octobre et en novembredernier, la mise en scène des Noces de Figaro deMozart par Giorgio Strehler est de retour en cettefin de saison. <strong>La</strong> distribution vocale est par contreparutionjuillet 2011Renseignements : Tél. 01 53 02 06 60 et E-mail : la.terrasse@wanadoo.fr© D. R.© Jason Bell© Michel Szabopresque entièrement nouvelle. On est ravi d’entendreDorothea Röschmann, au timbre très délicat,dans le rôle de la Comtesse, mais aussi le fringantErwin Schrott (pour les fans de people : le marid’Anna Netrebko) en Figaro, et la jeune et délicieuseJulia Kleiter en Susanna. L’Orchestre de l’Opéraest dirigé par Dan Ettinger, le chef de l’Opéra deMannheim. Espérons que cette équipe imprimeraun nouveau souffle à cette mise en scène mythiquemais très traditionnelle.A. PecqueurLes 13, 17, 23, 26, 28, 31 mai, 2 et 7 juin à 19h30et le 5 juin à 14h30 à l’Opéra Bastille.Tél. 08 92 89 90 90. Places : 5 à 180 €.Atys////// Recréation de la production de 1987 /////////////////////Près d’un quart de siècle aprèsleur retentissante production dela tragédie en musique de Lully etQuinault, le metteur en scène Jean-Marie Villégier, William Christie etles Arts florissants retrouvent lascène de l’Opéra Comique.Atys fait son retour à l’Opéra Comique.L’Atys de 1987 a marqué les esprits. À bien deségards, il a été le révélateur de la « révolutionbaroque » qui déjà était en marche en France eten Europe. D’ailleurs, comme le souligne WilliamChristie, « Atys s’est avéré une pépinière pourtout le mouvement baroque français, si l’onsonge que Marc Minkowski, Christophe Rousset,Hugo Reyne, Hervé Niquet et tant d’autresy participaient en 1987 comme musiciens oucomme choristes ». Mais le retentissement dela production n’a pas concerné que la musique.Son impact sur la mise en scène, les possibilitésqu’il offrait à l’interprétation théâtrale ont ouvertde nombreuses voies sur lesquelles il y a encoreaujourd’hui tout lieu de s’aventurer, comme le suggèreWilliam Christie : « Si les acteurs renouaientavec l’art de la déclamation et un travail vocalcomparable à celui des chanteurs, le répertoireparlé baroque serait en aussi bonne santé que lerépertoire lyrique ». Le chef des Arts florissantsrécuse cependant l’idée d’une simple reprise :« De l’équipe d’origine, nous ne retrouverons queNicolas Rivenq et Bernard Deletré. Nous avonsde nouveaux chanteurs dont il faut respecter l’artet la personnalité. Stéphanie d’Oustrac succèdeà Guillemette <strong>La</strong>urens et à Jennifer Smith dans lerôle de Cybèle : ces trois merveilleuses interprètesauront chacune bâti le personnage avec leursindividualités ». On ajoutera que cette recréationarrive nourrie de vingt-cinq ans de recherches etde pratique du répertoire, dont ces représentationsdevraient témoigner.J.-G. LebrunLes 13, 16, 18, 19 et 21 mai à 19h30, le 15 maià 15h à l’Opéra Comique. Tél. 08 25 01 01 23.Places : 6 à 115 €.Les 14 et 15 juillet à 18h, le 17 à 15hà l’Opéra Royal du château de Versailles.Tél. 01 30 83 78 89 etwww.chateauversailles-spectacles.frCarmen////// Opéra version réduite //////////////////////////////////////////Le Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines propose une versionréduite de l’opéra de Georges Bizet.Le Quatuor Ardeo participe au Carmen donné à Saint-Quentin-en-Yvelines.Dossier spécialFESTIVALS 2011Un été en festivals© D. R.© Danielle PierreQuand Peter Brook avait mis en scène Carmende Bizet, il y a près de trente ans, il avaitdemandé au compositeur Marius Constantd’écrire une version réduite de la partition. Unemanière de recréer une certaine intimité, loindes dérives folkloriques espagnoles. Le Théâtrede Saint Quentin-en-Yvelines renouvellel’expérience avec ce Carmen produit par lesConcerts de poche. C’est le hautboïste DavidWalter, transcripteur bien connu, qui a réduit lapartition orchestrale de Bizet pour un quatuor àcordes (ici joué par les Ardeo) et un quintette àvents (par le Quintette Artecombo). Sur scène,cinq jeunes chanteurs évolueront dans une miseen scène de Dominique Dollé et Aurélie Cohen.Quant aux parties du chœur, elles seront tenuespar des habitants de Saint-Quentin, qui répètentdepuis près de quatre mois. Un Carmen décidémentinnovant !A. PecqueurJeudi 12 mai à 19h30 et vendredi 13 mai à 20h30au Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines.Tél. 01 30 96 99 00. Places : 19,50 €.Jules César////// Nouvelle production ////////////////////////////////////////////Christian Schiaretti signe unenouvelle mise en scène de l’opérade Haendel, dirigé par Jean-ClaudeMalgoire à la tête de <strong>La</strong> GrandeÉcurie et la Chambre du Roy.Jules César de Haendel dans la mise en scène deChristian Schiaretti présentée à l’Opéra royal deVersailles.Alors que l’Opéra de Paris a récemment remisà l’affiche Jules César (dans une mise en scènenouvelle de <strong>La</strong>urent Pelly), le chef Jean-ClaudeMalgoire – qui fit entrer en 1987 l’opéra de Haendelau répertoire de l’Opéra de Paris – se penchede nouveau sur cette œuvre qui lui est chère. En1995, il déclarait ainsi à son propos : « On vavers la caractérisation de chaque personnagecontrairement à la pratique de l’époque, où lesairs étaient quasiment interchangeables, mêmed’un opéra à l’autre. Ici, c’est totalement impossible.On franchit un grand pas vers les donnéesParutionsjuin/juilletRens. 01 53 02 06 60 etla.terrasse@wanadoo.fr


44 / N°188 / mai 2011 / la terrasseclassiquede l’opéra romantique ». Avec les forces vives del’Atelier lyrique de Tourcoing et le contre-ténorChristophe Dumaux dans le rôle-titre, il proposede nouveau sa lecture de l’œuvre avec la complicitéde Christian Schiaretti. Le directeur du TNPde Villeurbanne retrouve ainsi le chef d’orchestreavec qui il a déjà travaillé sur L’Échelle de soiede Rossini, présenté récemment au Théâtre desChamps-Élysées.J.-G. LebrunJeudi 19, vendredi 20 mai à 20h, dimanche 22 mai à17h à l’Opéra royal de Versailles. Tél. 01 30 83 78 89.Places : 60 à 100 €.<strong>La</strong> Bête dansla jungle////// Création /////////////////////////////////////////////////////////////Le Forum culturel du Blanc-Mesnilaccueille un intrigant événementlyrique avec la création de cetopéra d’Arnaud Petit d’après HenryJames.Le compositeur Arnaud Petit (né en 1959)CECILIA BARTOLIJORDI SAVALLJORDI SAVALL - TEUZZONEOPÉRA DE VIVALDI (version de concert)24 juin, 18h - 26 juin, 15h, Opéra RoyalLe Concert des NationsDirection Jordi SavallDelphine Galou, Roberta Mameli, Paolo Lopez,Antonio Giovannini, Furio Zanasi, Makoto SakuradaCECILIA BARTOLIVIVALDI RITROVATO27 juin, 20h30, Galerie des Glaces (complet)29 juin, 20h30, Opéra RoyalEnsemble MatheusDirection Jean-Christophe SpinosiVIVALDI / GLORIARINALDO ALESSANDRINI2 juillet, 18h30 et 20h, Chapelle RoyaleChœur AkademiaOrchestre Concerto ItalianoDirection Rinaldo AlessandriniRoberta Invernizzi, Rafaella Milanesi, Romina Basso• Gloria RV589• Concerto n°2 pour trompette• Magnificat RV611JOHN MALKOVICHCASANOVA OU LES VARIATIONS GIACOMOPièce-opéra en deux actesMusique extraite des œuvres de Mozart et Da Ponte3 juillet, 18h30 - 4 et 5 juillet, 20h30, Opéra RoyalMise en scène Michael SturmingerOrchestre Wiener AkademieDirection Martin HaselböckJohn Malkovich Giacomo 1Florian Boesch, Baryton : Giacomo 2Ingeborga Dapkunaite ComtesseBernarda Bobro, Soprano : ComtesseFrançois-Xavier Roth.s’était fait remarquer il y a quelques annéesen proposant une improbable adaptation lyriqued’un texte de Georges Perec, CantatrixSopranica L. Attiré par les défis et les questionnementsque porte le travail musical pour lascène, il s’attaque aujourd’hui à <strong>La</strong> Bête dansla jungle, l’une des plus fascinantes nouvellesd’Henry James, effrayante observation descomportements humains. Marguerite Duras,qui en avait saisi le potentiel dramatique, avaitadapté l’œuvre pour le théâtre. C’est cependantun livret original que Jean Pavans, traducteurd’Henry James, a fourni ici au compositeur, quia travaillé la partie électronique de l’œuvre auxstudios Césaré de Reims. François-Xavier Rothdirige cette création à la tête de l’orchestre LesSiècles.J.-G. LebrunLundi 30 mai, mercredi 1 er juin à 20h30 au Forumculturel du Blanc-Mesnil (93). Tél. 01 48 14 22 00.Places : 16 €.JOHN MALKOVICHPHILIPPE JAROUSSKYWILLIAM CHRISTIEJEAN-CHRISTOPHE SPINOSIPHILIPPE JAROUSSKYVIVALDI SACRÉ ET PROFANE5 juillet, 21h, Chapelle Royale (complet)Phillipe Jarrousky Contre-TénorEnsemble ArtaserseATYSTragédie en musique de Jean-Baptiste Lully14, 15 juillet, 18h - 17 juillet, 15h , Opéra RoyalMise en scène Jean-Marie VillegierChorégraphie Francine <strong>La</strong>ncelot et Béatrice MassinDanseurs Compagnie Fêtes galantesChœur et orchestre Les Arts FlorissantsDirection William ChristieBernard Richter, Anna Reinhold, Nicolas Rivenq,Emmanuelle de Negri, Marc Mauillon, SophieDaneman, Jaël Azzaretti, Paul Agnew, Cyril Auvity,Bernard Deletré, Elodie Fonnard, Rachel Redmond,Liesbeth Devos, Fransisco Fernandez, Callum Thorpe,Reinoud Van MechelenLES FÊTES VÉNITIENNESSUR LE GRAND CANALVendredis 24 juin, 1 er , 8 et 15 juillet, 22hSpectacle nautique et pyrotechniqueFeux d’artifice et Conception Générale :Groupe F / Christophe BerthonneauAvec la participation des Plasticiens Volants,de Cristal Groupe, des cercles nautiques vénitiensde Venise, Paris, Oxford, Hambourg, Amsterdamet BerlinLE CARNAVAL DE VENISEÀ L’ORANGERIESamedi 9 juillet, minuit à l’aubeBal de carnaval costumé (costume obligatoire)FESTIVALSFestivalJean de<strong>La</strong> Fontaine////// Carrefour des arts ///////////////////////////////////////////////Depuis sa création il y a vingt ans,le Festival Jean de <strong>La</strong> Fontaineaffirme son identité au carrefourdes arts.François <strong>La</strong>zarevitch est l’invité du Festival Jean de<strong>La</strong> Fontaine.Musique, théâtre, danse, arts plastiques se rencontrentchaque année à Château-Thierry, villenatale du fabuliste, et ses environs, rendant ainsihommage « à l’esprit curieux de <strong>La</strong> Fontaine et àune époque où les arts n’avaient pas les frontiè-LES FÊTES VÉNITIENNESLE CARNAVAL DE VENISE24 JUIN - 17 JUILLET 2011 Un partenariat Château de Versailles Spectacles, Naïve et Établissement Public du Château de Versailles© Céline Gaudier4 SAISONS - 4 VERSIONSVIVALDI / 4 SAISONSRINALDO ALESSANDRINILes 4 saisons1 er juillet, 19h et 20h30, Galerie des BataillesEnsemble Concerto ItalianoDirection Rinaldo AlessandriniVIVALDI / 4 SAISONSDIEGO FASOLISet Airs pour Ténor extraits des opéras de Vivaldi8 juillet, 19h et 20h309 juillet, 18h30 et 20h, Galerie des BataillesTopi Lehtipuu TénorEnsemble I BarocchistiDirection Diego FasolisVIVALDI / 4 SAISONSPIAZZOLA / LAS CUATRO ESTACIONESDAVID GRIMAL10 juillet, 17h30, Galerie des BataillesEnsemble les DissonancesDirection David GrimalVIVALDI / 4 SAISONSFABIO BIONDI15 juillet, 19h et 20h3016 juillet, 18h30 et 20h, Galerie des BataillesEnsemble Europa GalanteDirection Fabio BiondiInformations, réservationwww.chateauversailles-spectacles.frT/ 01.30.83.78.89Photos © DR - Uli Weber/DECA - Olga Martschitsch - Simon Fowler - Julien Mignot Marc - Didier Olivré - RMN - Licences 2/10212O - 3/102121© D. R.res qui leur collent aujourd’hui à la peau ». Cetteannée, le festival propose de nombreux spectaclesautour de l’œuvre de <strong>La</strong> Fontaine, mais ausside Molière, Charles Perrault ou… Jack Kerouac.Parmi ces nombreuses propositions, on noteracelle de Françoise Masset et des Musiciens deSaint-Julien dirigés par François <strong>La</strong>zarevitchautour d’une imaginaire rencontre de musicienssavants et traditionnels (le 21 mai), la participationdes Lunaisiens, l’ensemble d’Arnaud Marzoratiet Jean-François Novelli, au spectacle de JudithLe Blanc, Derrière les murs du couvent (20 mai),ou encore en théâtre le savoureux et percutantMonsieur de Pourceaugnac d’Isabelle Starkier,combinant à merveille l’humour et la cruauté dela fable.J.-G. LebrunDu 13 au 29 mai à Château-Thierry (02) et sesenvirons. Tél. 03 23 83 51 14. Places : 9 à 22 €.RencontresMusicalesautourde <strong>La</strong> Prée////// Musique de chambre ///////////////////////////////////////////Le festival de musique de chambrecélèbre Liszt pour fêter sonanniversaire et accueille PhilippeHersant, directeur musical invité.« Même dans le domaine de la musique dechambre (à laquelle le nom de Liszt n’est guèreattaché), on peut faire de surprenantes découvertes», souligne Hersant en véritable guideéclairé de ce festival original, citant par exemplela transcription pour violoncelle et piano de laLugubre gondole, ou la version pour piano, violonet violoncelle de la Vallée d’Oberman, deuxœuvres au programme du festival. « Une partimportante sera réservée aux pièces tardivesde Liszt, si originales et si audacieuses, poursuit-il.Loin de cette virtuosité qui semble être la« marque de fabrique » de leur auteur, elles sontétrangement arides et dépouillées. Elles ont fascinéde nombreux compositeurs ; j’ai moi-mêmerendu hommage au dernier Liszt dans plusieursde mes oeuvres, notamment dans mon sextuorIm fremden <strong>La</strong>nd ». L’œuvre sera jouée le 4 juinà l’Abbaye cistercienne de <strong>La</strong> Prée qui abrite laplupart des concerts. Avec Matthieu Lecroart(baryton), Jean-Luc Menet (flûte), Etienne <strong>La</strong>maison(clarinette), Nathalie Chabot et Geneviève<strong>La</strong>urenceau (violon), Michel Michalakakos (alto),Fabrice Bihan et Xavier Gagnepain (violoncelles),Alice Ader, Muza Rubackyté et Jonas Vitaud(piano).J. LukasDu 1 er au 5 juin à Ségry (entre Tours et Bourges).Tél. 01 42 76 01 71 et 02 54 21 34 68.Festival « LesAmateurs ! »////// Piano /////////////////////////////////////////////////////////////////Le Théâtre du Châtelet célèbrele piano en compagnie de dizainesde musiciens, professionnels etamateurs.Le festival « Les Amateurs ! » se veut un lieu d’échangesentre de « grands amateurs » de piano, consacréspar des concours internationaux, et quelquesprofessionnels reconnus. Déployé sur cinq jours,l’événement accueilli par le Théâtre du Châteletpropose un format intéressant. Chaque matin, unmaître (Paul Badura-Skoda, Pierre Réach, Bernardd’Ascoli et Siheng Song, Grand Prix Long-Thibauden 2004) donne à deux « amateurs » un coursd’interprétation ouvert au public. Le soir, un récitalconclura chaque journée (Paul Badura-Skoda,© Emanuele Bastoni / Imago Arts, Italie© D. R.la terrasse / mai 2011 / N°188 / 45jazzclassiqueInterlude jazz au festival Les Amateurs ! Au Châtelet avecBrock Summers (saxophone) et Paul Romero (piano).Bernard d’Ascoli, Siheng Song, Dana Ciocarlie etJean-François Zygel dans un programme d’improvisation).Entre les deux se succéderont ceux qui ontfait du piano une passion à défaut d’une profession.Participant pour la plupart à un hommage à Liszt,ils offrent cependant des répertoires d’une variétébienvenue.J.-G. LebrunDu 1 er au 5 juin au Théâtre du Châtelet.Tél. 01 40 28 28 40. Places : 10 et 15 €.Entrée libre pour les cours publics.Festival del’Abbaye deSaint-Michelen-Thiérache////// Musiques ancienne et baroque /////////////////////////////<strong>La</strong> 25 e édition du festival réunit lafine fleur de l’interprétation desmusiques ancienne et baroque.Le Parlement de musique de Martin Gester est l’inviténocturne de Saint-Michel-en-Thiérache.Animer un festival, c’est aussi se mettre au diapasondes lieux. Abrité depuis sa création en 1987dans le riche écrin de l’Abbaye Saint-Michel, lefestival de musique ancienne et baroque innovecette année en faisant se répondre intérieur etextérieur, introspection et féerie, avec la nuit pourtrait d’union : le vendredi 1er juillet au soir, MartinGester et le Parlement de musique donneront lesLeçons de Ténèbres de Couperin, composées en1714, l’année même de la consécration de l’orguede l’abbaye. Quelques heures plus tard, Bartabaset Le Caravage, cheval fétiche, accompagnerontdans les jardins le lever de soleil au son de la violede gambe d’Emmanuelle Guigues. Parmi les habituésdu festival, toujours décliné en dimanchesmusicaux, on retrouve Ton Koopman pour descantates de Buxtehude (Membra Jesu nostri) etBach (Actus tragicus), Jordi Savall, Paul Agnewet les Arts florissants ou encore Hervé Niquet etLe Concert spirituel.J.-G. LebrunDu 5 juin au 3 juillet à Saint-Michel-en-Thiérache(02). Tél. 03 23 58 23 74. Places : 18 à 26 €.Retrouvez-nous chaque moissur votre Ipad>>>© Ph. Marchin© Éric VernhesJazzDuc desLombards////// Jazz ///////////////////////////////////////////////////////////////////Temps forts du joli mois de mai.Le saxophoniste Baptiste Herbin.Nouveau héros de la guitare, le californienJulian <strong>La</strong>ge (24 ans) a signé récemment avec« Gladwell » un bien bel album chez EmArcy,qui confirme le talent et l’invention d’un jeunehomme inspiré par le Blues et la musique decinéma (les 9 et 10) / Baptiste Herbin, le saxophonistefrançais dont on parle, est en résidencemensuelle au « 42 » avec son quartet composéde Vincent Bourgeyx au piano, Sylvain Romano àla contrebasse et Rémi Vignolo à la batterie (le12) / Jeune maître du piano, Gerald Clayton n’estautre que le fils du grand bassiste John Claytonmais plus un débutant depuis longtemps,fort (déjà !) de ses deux Grammy Awards et d’unnouvel album enregistré à Paris, « Bond : TheParis Sessions » (du 18 au 20) / Le trio composéde Dan Nimmer au piano, Carlos Henriquez àla contrebasse et Ali Jackson à la batterie, quientoure généralement Wynton Marsalis, se metau service ce soir de l’excellent saxophonisteténor Walter Blanding, from Cleveland, proche dutrompettiste de <strong>La</strong> Nouvelle Orléans mais aussid’Eric Reed, Marcus Roberts et Roy Hargrove(les 23 et 24) / Enfin, la voix voyageuse de laroumaine de Paname Norig refermera le mois auDuc dans un monde de compositions originaleset traditionnelles nourries par les traditions musicalesd’Europe de l’Est (le 28). J.-L. CaradecTél. 01 42 33 22 88.Up to 1970Miles////// Jazz ///////////////////////////////////////////////////////////////////Un hommage à Miles Davis signéSerge Adam.Le trompettiste Serge Adam.Miles Davis et sa foisonnante épopée musicale(50 années prodigieusement riches en révolutionset révélations) est devenue une source inépuisabled’inspiration pour les musiciens d’aujourd’hui,trompettistes en tête ! Serge Adam (leader du bigband Quoi de neuf docteur ?) se plonge pour cettecréation dans les années électriques du début desannées 70 (1970/1975) en prolongeant les idéesnovatrices de l’époque grâce à l’apport des outilsnumériques d’aujourd’hui (traitements audio etvidéo).J.-L. CaradecJeudi 5 mai à 20h30 au Cin’hoche de Bagnolet(festival Unis-sons). Tél. 01 49 72 83 13.Places : 14 €.© MarkJazzsur le vif////// Jazz ///////////////////////////////////////////////////////////////////Deux concerts et quatre groupesfrançais rares au Studio CharlesTrénet.Le groupe Kartet fête son 20 e anniversaire en concert àRadio-France.Du jazz d’utilité publique à Radio-France qui sonneune fois de plus le rappel de projets musicaux exigeantsqui ne trouveraient pas aisément leur placeailleurs dans les circuits jazz franciliens traditionnels.Le 7 mai, le quintet Renza Bô du trompettisteet compositeur Pierre Millet, véritable laboratoirebouillonnant de timbres et de rythmes, précéderale Wintage trio du guitariste Claude Barthélemy,instrumentiste habité ici par une énergie résolumentrock (avec Jean-Luc Ponthieux à la basseet Franck Vaillant à la batterie). Le 21, le trio avecsaxophone et batterie du pianiste Yvan Robillardpartagera la scène avec le groupe Kartet composéde Guillaume Orti (sax alto), Benoît Delbecq(piano), Hubert Dupont (contrbasse) et StéphaneGalland (batterie), pour fêter les 20 ans d’un carréaudacieux et acharné.J.-L. CaradecLes samedis 7 et 21 mai à 17h30 au StudioCharles Trénet de la Maison de Radio-France.Tél. 01 56 40 15 16. Places : 5 €.À la Roseraie du Val-de-MarneDeux week-ends de musiques du mondeSAMEDI 4 JUIN17H LES FRÈRES DODO TWOUBADOUET DÉDÉ SAINT-PRIX LYANAJ HAÏTIDIMANCHE 5 JUIN15H GÜLLÜ MURADOVA AZERBAÏDJAN17H TENGIR TOO KIRGHIZISTANSAMEDI 11 JUIN17H DICK ET HNATR NOUVELLE-CALÉDONIEDIMANCHE 12 JUIN15H SUR SUDHA NÉPAL17H DIVANA RAJASTHANRenseignements : Adiam 94 - 01 41 73 11 79//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////


VIBRATIONSMUSIC.COM46 / N°188 / mai 2011 / la terrassejazzla terrasse / mai 2011 / N°188 / 47jazztéléchargez gratuitement notre application et lisez-nous sur votre ipadJazz àRolandGarros////// Jazz ///////////////////////////////////////////////////////////////////Quand le Sunset fait le mur…<strong>La</strong> chanteuse camerounaise Sandra Nkaké fait sesdébuts à Roland Garros !Le club de la « rue des Lombards » se décentraliseet pose sa programmation au Musée de la fédérationfrançaise de tennis, au cœur du Stade Roland-Garros…Avec le pianiste Eric Legnini en trio (le 7), legentleman-bopper René Urtreger en quartet (avecAndré Villéger au sax) qui avait signé en 1987 unalbum intitulé « Masters » illustré par une superbeballe de tennis (le 27) ; les chanteuses Youn Sun Nahavec Ulf Wakenius à la guitare (le 30) puis SandraNkaké (le 1 er juin), Eddy Louiss Quintet (le 3) et DanielHumair quartet (le 18). Un sans faute ! J.-L. CaradecA Roland-Garros, 2, avenue Gordon-Bennett 75016Paris. Tél. 01 40 26 46 60 www.sunset-sunside.comLA VOIXEST LIBREJAZZ NOMADESAUX BOUFFES DU NORD24-25-26 MAI 2011BERNARD LUBAT, ERIKM, JEANNE MORDOJ, DENIS LAVANT,JOËLLE LÉANDRE, IRÈNE SCHWEIZER, MAGGIE NICOLS, TAMANGO,PASCAL CONTET, L.O.S, LÊ QUAN NINH, JACQUES COURSIL,PIERRE MEUNIER, DGIZ, ALIREZA GHORBANI, DORSAF HAMDANI,JEAN-FRANÇOIS PAUVROS, ALAIN MAHÉ, VINCENT FORTEMPS…www.jazznomades.netINFOS / RESERVATIONS : 01 46 07 34 50 • LOCATIONS : FNAC – CARREFOUR – GÉANT – 0 892 68 36 22 (0,34 EUR / MIN) – WWW.FNAC.COMDossier spécialFESTIVALS 2011Un été en festivals© D. R.ÉternelBonga////// Musiques du monde ////////////////////////////////////////////Retour du maître du semba qui faitonduler de la tête aux pieds.Depuis plus de quarante ans, Bonga incarne toute lafierté de l’Angola.Bonga, c’est avant tout un grain de voix, celle quiincarna aux oreilles du monde entier la fameusesaudade bien avant la Cap-Verdienne Césaria.C’est aussi une affaire de mélodies sensuelleset de rythmes charnels qui peu à peu s’immiscentdans le corps pour ne plus le lâcher. C’estsurtout une histoire de douce amertume, cellede ce musicien angolais dont l’emblématiqueparcours (dieu du stade qui a dû choisir l’exil)résume le tragique destin de l’Afrique post-coloniale.J. DenisLe 14 mai à 21h au Centre Culturel L’imprévu deSaint-Ouen-l’Aumône (95). Tél. 01 34 20 14 14.Places : de 7 à 13 €.Parutionsjuin/juilletRens. 01 53 02 06 60 etla.terrasse@wanadoo.fr© D. R.DhaferYoussef////// Jazz/musiques du monde ////////////////////////////////////Le oudiste met sa voix au service dela poésie d’Abu Nawas, poète arabopersandu IXè siècle.Le musicien tunisien délivre un jazz habité par la poésieancienne d’Abu Nawas.Découvert comme spécialiste de son instrument, leoud, le tunisien Dhafer Youssef s’est imposé définitivementavec ce nouveau projet comme un authentiquemusicien-auteur. <strong>La</strong>issant de côté ses préoccupationsélectro, il rend hommage à Abu Nawas,poète amoureux de tous les plaisirs de la vie, révélantde grandes qualités de chanteur et s’entourant d’untrio de jazz de toute première classe d’où émerge lephénoménal pianiste arménien Tigran Hamasyan. Duswing poétique et méditatif. J.-L. CaradecSamedi 7 mai à 21h au Prisme de Saint Quentin enYvelines/Elancourt (78). Tél. 01 30 51 46 06.Places : 22 €.Nuitjaponaise////// Musiques du monde ////////////////////////////////////////////<strong>La</strong> Scène Watteau se met à l’heurejaponaise.Une rare opportunité de découvrir les arts traditionnelsde la scène japonaise.Au moment où l’actualité récente vient de braquerde manière tragique l’attention de la planète toutentière sur le Japon, cette soirée exceptionnellevient offrir, en toute sérénité, un contrepoint artistiqueoffrant un tout autre visage de l’archipel nippon.Pays de la modernité par excellence, le Japonreste aussi dans le même temps fondamentalementattaché à ses traditions artistiques. Ce plateaucouvrant tout le spectre des arts vivants – dansedu théâtre Kabuki, chants, percussions, concerts…– illustre parfaitement cette vitalité préservée desarts traditionnels japonais. Deux artistes dominentla soirée : Nobuko Matsumiya, la grande chanteuseet joueuse de koto (instrument de musique à cordespincées typiquement japonais) originaire deKyoto, ville de culture traditionnelle par excellence,qui se produira à la tête de son Ensemble Sakura,et une autre grand dame, Eiko Hayashi, spécialistedu Nihon Buyô, cette discipline alliant mimeet danse, issue du théâtre Kabuki. Une plongéedans un monde de l’infiniment raffiné et subtil…Dégustations de plats japonais et initiation à l’artfloral Ikebana sont aussi au programme, en margedes spectacles.J.-L. CaradecSamedi 14 mai 2011 à partir de 18h à <strong>La</strong> ScèneWatteau de Nogent-sur-Marne (94).Tél. 01 48 72 94 94. Places : 7 à 15 €.© D. R.© D. R.Yom,supernovadu klezmer////// Jazz/musiques du monde ////////////////////////////////////L’autoproclamé « New King of KlezmerClarinet » revient dans le costumesur-mesure d’un super-héros.C’est en écoutant « Pierre et le loup » que Yom a trouvésa voie : la clarinette.Le renouveau de la clarinette klezmer, initié voicivingt ans aux Etats-Unis, a trouvé en France unécho tout à fait particulier. Pour ultime preuve,l’apparition de Yom, virtuose révélé voici trois ansavec un premier album en hommage au flamboyantNaftule Brandwein, la référence majuscule sur l’instrument.Le voilà de retour avec les Wonder Rabbis,une nouvelle formule des plus explosives qui faitimploser en mille éclats le bon vieux style klezmer.Détonant.J. DenisLe 17 mai au Carré Bellefeuille de Boulogne-Billancourt (92). Tél. 01 55 18 54 00. Places : 21 €.TinekePostma////// Jazz ///////////////////////////////////////////////////////////////////<strong>La</strong> saxophoniste revient avec unnouvel album : « The Dawn of thelight ».A l’alto ou au soprano, la saxophoniste sait dépasser savirtuosité pour laisser parler une voix intime et sensuellequi n’appartient qu’à elle.Tineke Postma, souvent applaudie en quartet dansles plus grands festivals internationaux (et mêmeà Carnegie Hall en 2005), est l’une des figures deproue du jazz néerlandais. Elle se distingue autantcomme leader que comme partenaire d’artistes depremier plan, féminines pour la plupart, commeTerri Lyne Carrington, Dianne Reeves ou Geri Allen.Dotée d’une technique toujours aussi redoutable,elle revient avec son nouvel album « The Dawn ofthe light » qui sort chez Challenge records avecEsperanza Spalding en invitée. J.-L. CaradecLes 16 et 17 mai au Duc des Lombards.Tél. 01 42 33 22 88.Retrouvez-nous chaque moissur votre Ipad>>>© D. R.© D. R.LionelBelmondo////// Jazz ///////////////////////////////////////////////////////////////////Presque dix ans après la premièredu projet « Hymne au soleil », lesaxophoniste et flûtiste LionelBelmondo prolonge l’expériencesur scène et au disque avec lacréation d’un nouveau répertoireentre jazz et classique.Le saxophoniste Lionel Belmondo signe l’album « Clairobscur », nouvelle création née du projet « L’Hymne au//// pour recevoir la terrasse par internet, envoyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr en objet : recevoir la terrasse //// //// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////© Yann Orhan© D. R.soleil ».« L’Hymne au soleil », titre du projet créé en 2003en tandem par Lionel et Stéphane Belmondo, estdevenu le nom d’un ensemble atypique composéd’instrumentistes à vents classiques et de musiciensde jazz, tous au service des idées musicales dusaxophoniste, désormais seul aux commandes decette formule musicale unique en son genre. « Jouerde la musique sans que personne ne puisse diresi c’est du jazz ou du classique » : le rêve de toujoursde Lionel Belmondo est plus jamais d’actualitédans ce nouvel opus discographique intitulé « Clairobscur » qui vient de sortir chez BFlat/Discograph/Hramonia Mundi. Le répertoire puise à la source degrands compositeurs français (Fauré, Vierne, Satie)mais sollicite aussi la plume de musiciens de jazzémérites tels Bill Evans, Michel Petrucciani, MichelGraillier et bien sûr Lionel Belmondo lui-même quisigne par ailleurs tous les arrangements. Magnifiquementinclassable, l’album s’écoute comme untout cohérent, déclinant titre après titre onze compositionsreliées entre elles par des fils invisiblesà la manière d’une suite symphonique, inventanten toute liberté et subtilité des territoires sonores« frontières » où la musique respire un stimulant airimpur et frais.J.-L. CaradecSamedi 21 mai à 20h30 au Trianon.Tél. 01 44 92 78 00. (En première partie : le pianisteGiovanni Mirabassi en solo).ÉdouardFerlet////// Jazz ///////////////////////////////////////////////////////////////////Le pianiste est à la tête de sonFiligrane Quartet.Fin de l’exemplaire saison jazz de l’Onde de Vélizy avecle pianiste Edouard Ferlet en quartet.Pianiste-poète, compositeur épris de spontanéité,leader adepte de combinaisons instrumentalesrares, Edouard Ferlet est l’un des musiciens lesplus attachants et indépendants de notre scènejazz nationale. Il reprend ici le cours de sa musique,en filigrane, sur « un fil comme fond sonore de notrecheminement, pour mieux déceler en nous la natureprofonde et la légèreté de nos pas ». Son quartet© D. R.© Gildas BocléFiligrane, signataire d’un disque superbe paru en2009 chez Mélisse Music réunit Airelle Besson àla trompette, Alexandra Grimal au saxophone etFabrice Moreau à la batterie, tous associés au projeten qualité de compositeur. J.-L. CaradecDimanche 22 mai à 16h à l’Onde de Vélizy (78).Tél. 01 34 58 03 35.WyntonMarsalisQuintet &RichardGalliano////// Jazz ///////////////////////////////////////////////////////////////////Le trompettiste invitel’accordéoniste pour un parcoursinspiré par Billie Holiday et Edith Piaf.Le grand trompettiste américain Wynton MarsalisRencontres au sommet entre deux géants actuelsde leur instrument, Marsalis et Galliano, et deuxchanteuses « historiques », contemporaines l’unede l’autre, criant chacune à l’heure façon à la facedu monde, de Harlem à Belleville, une certaine idéedu blues et les réalités cruelles de la vie… Enfantsgâtés du jazz moderne, Wynton Marsalis et RichardGalliano portent en eux l’art de la fêlure des deuxgrandes dames… Avec Ali Jackson (batterie), DanNimmer (piano), Walter Blanding (saxophones) etCarlos Henriquez (contrebasse). J.-L. CaradecDimanche 22 mai à 20h à la Salle Pleyel.Tél. 01 42 56 13 13. Places : 45 à 60 €.OlivierLe Goas////// Jazz ///////////////////////////////////////////////////////////////////Le batteur signe l’un des momentsforts de l’actualité du mois eninvitant le grand trompettisteKenny Wheeler.Le batteur Olivier Le Goas fait revivre la musique de sondernier album en présence du grand Kenny Wheeler.Le batteur breton à la sensibilité chambriste avaitmarqué les esprits il y a quelques années en provoquantune rencontre féconde avec le guitariste JohnAbercrombie. Il a récemment réitéré l’expérience ens’associant pour une aventure musicale approfondieavec un autre grand musicien américain invitéen la personne de Kenny Wheeler. Une associationqui réunit deux coloristes hors pair. Le magnifiquealbum « Sur les Corps des Klaxons » (chez RewindRecords Distribution Anti-Craft) sorti il y a un an amarqué le premier volet du projet, révélant une musi-


48 / N°188 / mai 2011 / la terrassejazz festivalsque ondoyante (signée par le leader et son invité maisaussi par le guitariste David Chevallier) aux fondementsmélodiques forts, portée par un jeu d’échangesintenses entre les protagonistes. Le deuxièmevolet arrive aujourd’hui avec les retrouvailles surscène de ce groupe d’exception. « Kenny Wheelerest un musicien « énorme » que j’écoute depuismon adolescence. Nous nous sommes rencontrésen 1995 et nous nous sommes revus de façon informelleces dernières années, et c’est à ce momentque l’idée d’enregistrer ensemble a germé. Tout enétant quelqu’un d’introverti, il peut être en mêmetemps un musicien très malicieux. Ce concert seral’occasion de donner vie à un répertoire original, danslequel chacun apporte sa signature » confie Olivier LeGoas. Avec aussi David Chevallier à la guitare et MarcBuronfosse à la contrebasse. J.-L. CaradecMercredi 25 mai à 20h30 au Studio de l’Ermitage.Tél. 01 44 62 02 86. Places : 14 €.SIRET 501 994 883 000 12 // Photographies : Esperanza Spalding par Sandrine Lee / Hiromi par Sakiko // Conception : Camille Van Haecke © 2011 // Licence n° 2-1039786En accord avec & GretchenParlato////// Jazz ///////////////////////////////////////////////////////////////////<strong>La</strong> chanteuse américaine seprésente en quartet au NewMorning avec Taylor Eigsti au piano,Alan Hampton à la basse et JustinBrown à la batterie.« Une chanteuse avec une profonde, presque magique,connexion avec la musique » : ainsi parle HerbieHancock de la jeune et belle Gretchen Parlatoqu’on ne devrait plus avoir à présenter ! Dès 2004,elle remporte le 1 er prix Thelonious Monk devant unjury composé (excusez du peu !) de Quincy Jones,Al Jarreau, Dee Dee Bridgewater et Jimmy Scott !Depuis, elle poursuit sa route avec intégrité et untalent insensé qui ne peut que faire croire, pour ceuxLE DUC DES LOMBARDS présente, en partenariat avec OLYMPIA0 892 68 33 68 (0,34E/MN) WWW.OLYMPIAHALL.COMUne des grandes révélations vocales du jazz américainde ces dernières années.qui en douteraient, à la prodigieuse vitalité et diversitédu jazz actuel. « The Lost and Found » qui vientde sortir est son troisième album personnel (chezObliqsound) et s’inscrit dans la continuité heureusede « In A Dream » (2009). Un bonheur arrangé parle pianiste Robert Glasper.J.-L. CaradecMercredi 25 mai au New Morning.Tél. 01 45 23 51 41.CristinaBranco////// Musiques du monde ////////////////////////////////////////////Grande et belle dame du fadocontemporain.<strong>La</strong> voix puissante et recueillie d’une nouvelle icône dufado.<strong>La</strong> beauté timide et sublime de la chanteuse portugaisen’a d’égales que la grâce de sa voix et lasincérité de son approche du fado. Une musiquequ’elle aborde avec une parfaite pertinence et intelligence,consciente de sa tradition et soucieusede lui apporter aujourd’hui, avec d’autres (commeMariza), une véritable aura planétaire. J.-L. CaradecSamedi 28 mai à 20h30 à <strong>La</strong> Coupole de Combs-la-Ville/Scène nationale de Sénart (77).Tél. 01 60 34 53 60.et aussi…Sylvain LucLe solaire guitariste basque Sylvain Luc s’emparede la Salle Peyel pour y convier ses amis qui sonttous des géants : Biréli <strong>La</strong>grène André Ceccarelli,Richard Bona, Thierry Eliez… Une explosion festiveet sonore. Quelle tournure cette rencontre quiaurait pu avoir lieu « rue des Lombards » prendrat-elle« rue du Faubourg Saint-Honoré » ? J.-L. C.Samedi 14 mai à 20h à la Salle Pleyel. Tél. 01 42 5613 13. Places : 30 €.Avishai CohenAvec la maturité, le contrebassiste s’est laissé allerà tous ses désirs, chantant à mi-voix ou pianotantsans se la jouer, avec toujours le jazz en ligne demire. C’est cet univers aux frontières de bien desmusiques qui a conquis un large public, séduitpar les accents pop et les prestations scéniquesd’Avishaï Cohen. En trio avec Shai Maestro aupiano et Amir Bresler à la batterie.Jeudi 19 mai à 20h30 à l’Avant-Seine de Colombes.Tél. 01 56 05 00 76.Samedi 14 mai au Pôle Culturel d’Alfortville.TéL 01 58 73 29 18.Salif KeitaSa voix a fait le tour du monde, avec le Rail Bandet les Ambassadeurs, les grands orchestres des© Jeaneen Lund© Augusto Brazioglorieuses seventies, puis sous son nom à partirde la décennie suivante. Trente ans plus tard,malgré des bas et des hauts, dont le classique« Moffou » en 2002, le natif de Djoliba demeureun performer sans pareil. J. D.Vendredi 27 mai à 21h à l’Onde de Vélizy (78). Tél. 0134 58 03 35.Le trompettisteNicolas FolmerAu New Morning. Au programme : le Kora JazzTrio (le 6), l’irrésistible Compagnie Lubat (les 9 et10), le retour de François Jeanneau et de son BernicaOctet pour la sortie de l’album « Périple enSound Painting / Bric à Brac » chez Cristal Records– Harmonia Mundi (le 12), l’explosif argentin MininoGaray (le 17), le trompettiste, leader et compositeurNicolas Folmer, en quartet avec Daniel Humair àla batterie (le 18), le nouveau groupe de MagnusOstrom, batteur du trio EST du regretté EsbjörnSvensson (le 23) et enfin le grand Kurt Elling, référenceabsolue du jazz vocal (le 26). J.-L. C.Tél. 01 45 23 51 41.FESTIVALSJazz forville, jazzfor life !////// Jazz ///////////////////////////////////////////////////////////////////D’un samedi à l’autre, cinq soiréeshautes en couleurs pour célébrerun jazz pluriel et métissé ancré dansdes traditions culturelles fortes.Tout le swing de Paname dans l’accordéon de MarcelAzzola qui, entouré de nombreux invités, est à l’affichedu festival de jazz d’Alfortville.L’israélien Avishai Cohen, découvert et révélé parChick Corea au sein du groupe Origins, ouvre lavoie pour franchir avec nous les « Seven Seas »qui viennent de le ramener à Tel-Aviv à la tête d’untrio composé d’amis de longue date. Moins soucieuxde briller à tout prix en qualité d’instrumentisteque de raconter de belles histoires musicales etd’établir un contact profond avec ses compliceset son public, le contrebassiste se fait de plus enplus volontiers chanteur, tour à tour en anglais,en hébreu ou en <strong>La</strong>dino (le 14)… Trois jours plustard, c’est vers Marcel Azzola, ce héros nationalde l’accordéon que se tourneront yeux et oreillespour une soirée exceptionnelle conçue comme uneCarte Blanche. Azzolla y conviera de fidèles amis àl’image de la pianiste Lina Bossati, du contrebassisteAndré Cecarelli, du chanteur Sanseverino, duguitariste Sylvain Luc, du trompettiste StéphaneBelmondo, du contrebassiste Diego Imbert ou desaccordéonistes Ludovic Beier et Lionel Suarez (le17). Après ce vétéran, le festival déroulera son tapisrouge à une jeune étoile du jazz international âgéde 25 ans, le pianiste arménien Tigran Hamasyan,© Caradec / F451 Prod.© D. R.© D. R.la terrasse / mai 2011 / N°188 / 49festivals jazztéléchargez gratuitement notre application et lisez-nous sur votre ipadgros plan <strong>La</strong> Voix est toujours libreMenacé par le retrait d’une subvention, le festival maintient toutde même sa direction : oblique.C’était l’une des mauvaises nouvelles tombéesdans notre boîte emails : la huitième édition dufestival Jazz Nomades/<strong>La</strong> voix est libre, qui sedéroule chaque année en mai au théâtre desBouffes du Nord à Paris, était sérieusementcompromise suite à l’annulation de la subvention(12 000 euros) de l’Adami, octroyée depuis lesdébuts en 2003. Difficile de ne pas soutenir cerendez-vous chargé de bons souvenirs : le poètede la créolisation Edouard Glissant ouvrant le bal,Bernard Lubat déchantant avec bonheur, AlbertJacquard interpellant le bon sens de la création,Akosh S dézinguant les clichés… Pour 2011, lefestival avait même de la suite dans ses drôlesd’idées, proposant d’inédits croisements transartistiques,et prévoyant aussi de s’installer dansUn hommage à Edouard Glissant ouvre Jazz Nomades2011, avec entre autres sur scène le trompettisteJacques Coursil.musicien d’exception, virtuose insolent et dans lemême temps et à la même altitude inventeur demusiques inspirées, audacieuses, chaleureuses etpoétiques, lointain fils de Glenn Gould, TheloniousMonk et Keith Jarrett. Un mutant à découvrir ouretrouver en quartet avec en particulier Areni auchant et le phénoménal Nate Wood à la batterie (le19). Deux divas concluront le festival, la pétillante etébouriffante de talent (et de beauté !) Petra Magonidu duo Musical Nuda qu’elle forme avec son alteregole contrebassiste Ferrucio Spinetti (le 20) etenfin, petite bulle nostalgique et swing, Diane Tellpour un hommage intitulé « Docteur Boris & MisterVian », offrant le privilège de redécouvrir « live » deschansons magnifiques très connues ou au contraireinédites, parfois co-signées avec Henri Salvador (le21, avec <strong>La</strong>urent de Wilde au piano). J.-L. CaradecLes 14, 17, 19, 20 et 21 mai à 20h30 au Pôle Cultureld’Alfortville (94). Tél. 01 58 73 29 18.Caribéennesde Maiau Baisé Salé////// Musiques du monde ////////////////////////////////////////////6 e édition d'un festival auxinsularités chaloupantes.Fidèle à ses répertoires fétiches entre jazz fusionet musiques métisses, le Baiser Salé s'entichedepuis toujours des sonorités créoles et tropicales.Au mois de mai, le club de la rue des Lombardscélèbre l'arrivée des beaux jours en explorant laculture musicale des West Indies : rythmes afrocubains,biguine, latin jazz, zouk, boléro… Piliers dulieu et nouveaux talents y redéfinissent les contoursde la Caraïbe musicale, de la chanteuse Tricia Evyaux pianistes Grégory Privat ou à Mario Canonge etson « Sakesho ». En s'enfonçant dans l'été, le lieu© D. R.© D. R.d’autres villes, et de faire voguer certaines de sescréations au-delà, vers le Moyen Orient. <strong>La</strong>s, l’histoirene pouvait donc s’arrêter là.Des lendemains en chantierIci et maintenant, tel pourrait être encore le slogande cette nouvelle édition où l’on retrouvedes habitués de ce festival aux allures de manifestationpoly-esthétique. A l’image de la soiréed’ouverture, intitulée « Rhizomes » en hommageà Edouard Glissant décédé il y a peu, divisée endeux séquences : Débordanse, où des improvisateurs(Bernard Lubat, Dgiz, Jacques Coursil…)seront associés à des danseurs, puis Ivresses,où des musiciens iraniens honorent la mémoirepoétique du maître es soufisme Omar Khayyam.Le lendemain, place aux « Glissements progressifsdu désir », pour suivre l’appellation de la soiréequi fait la part belle à des créateurs aux limitesde tous les styles, Vincent Fortemps à la peintureà l’encre et Hélène Sage aux instrumentset ustensiles, pour un programme avec des voixparlées, chantées, scandées, magnifiées… Enfin,l’ultime rendez-vous de cette programmation desplus épatantes invite à de belles et prometteuses« Collisions », entre jongleries, acrobaties, voix etmusiques. Avec Raphaël Navarro, Camille Boitel,Fantazio et Benjamin Colin et bien d’autres.Pourvu que ça dure !Jacques DenisDu 24 au 26 mai 2011, à 20h30 au Théâtre desBouffes du Nord (75). Places : de 15 à 22 €.Infos : 01 46 07 34 50.Tricia Evy, chanteuse jazzy aux racines guadeloupéenneset martiniquaises, au Baiser Salé le 17 mai pour les« Caribéennes ».traversera l'Atlantique et se verra africain en Juillet(Festival « Quand l'Afrique nous tient ! »). V. FaraDu 1 er au 31 mai au Baisé Salé. Tél. 01 42 33 37 71.Métis////// Musiques du monde ////////////////////////////////////////////Coup d’envoi du volet « musiques dumonde » du festival de Saint-Denisen ballade dans les villes de Seine-Saint-Denis.Le cubain Raul Paz en concert le 12 mai à l’EspaceFraternité d’Aubervilliers pour une rencontre inédite avec lequatuor à cordes de l’Orchestre vénézuélien Simon Bolivar.<strong>La</strong> programmation 2011 prend pour titre « AyeCaramba ! » pour mieux partir à la rencontre d’un//// pour recevoir la terrasse par internet, envoyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr en objet : recevoir la terrasse //// //// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////


50 / N°188 / mai 2011 / la terrassejazz festivalscontinent musical mêlant naturellement et depuislongtemps groove et engagement politique : l’Amériquelatine. Pour illustrer l’exceptionnel renouveauactuel d’une musique latino conçue comme « unemusique à danser qui donne à penser », Métis reçoit(entre beaucoup d’autres) le cubain Raul Paz invitépar le quatuor à cordes de l’Orchestre vénézuélienSimon Bolivar de Gustavo Dudamel – de jeunesmusiciens issus de milieux défavorisés qui partirontà l’occasion de ces concerts dans les quartiers du93 –, le mexicain Murcof, les brésiliennes pétillantesdu Trio Esperança, les argentins de Gotan Projectet même la baroqueuse Christina Pluhar pour uneexploration d’œuvres de compositeurs mexicainsdes xvii e et xviii e siècles.J.-L. CaradecDu 5 mai au 24 juin en Seine-Saint-Denis. Site :www.festival-saint-denis.comLe VésinetJazz Festival////// Jazz ///////////////////////////////////////////////////////////////////Première édition d’un festival dédiéau piano au Théâtre du Vésinet.entretien / Stefano di BattistaLe saxophoniste qui aimaitles femmesLe sémillant saxophoniste italien célèbre la sortie de son nouvelalbum dédié à quelques figures féminines essentielles du XX e siècle,de Coco Chanel à Joséphine Baker en passant par l’héroïne de jeuxvidéo <strong>La</strong>ra Croft !Est-ce important pour vous d’avoir un thèmepour stimuler la composition ?Stefano di Battista : Il y a trois ans, je suis devenupapa d’une petite fille, ce qui a attisé ma curiositépour le « territoire féminin ». Si j’essaye toujoursd’avoir des stimuli pour nourrir mes compositions,© G. Canitanomusiciens qui vous ont donné le virus du saxophone?S. D. B. : Oui, il m’a donné envie de faire deschoses différentes, de trouver ma liberté dans desformes « standard ». C’est vrai que parfois je pensaisà lui dans certains passages, peut-être sur« Alda Merinisymbolise toutl’esprit dedouceur qui guide“Woman’s <strong>La</strong>nd”. »Stefano di BattistaAnna Magnani… Il a donné une autre façon de voirl’improvisation et l’interprétation des thèmes. Onpeut reconnaître Shorter en une seconde…la terrasse / avril 2011 / N°187 / 51formations<strong>La</strong> référence depuis 1976l!école qui a formé le plus grand nombrede musiciens et de chanteurs en France2011/2012 36 ème annéeCERTIFICATION PROFESSIONNELLE NATIONALEEvaluation et inscription au 01 42 58 03 40cimparis@yahoo.fr www.lecim.comannonces classéesAUDITIONSChoristes confirmésMulgrew Miller, pilier du jazz américain depuis 30 ans,sideman chevronné mais aussi leader indiscuté,dialogue en duo avec son aîné Kenny Barron.Cette semaine de jazz déclinée en 5 soirées prendle piano comme prétexte à nous faire traverser despaysages très contrastés du jazz d’aujourd'hui.Avec le swing vintage du duo Ahmet Gulbay-Louis Mazteier (le 10), le quartet d’Eddie Palmieri,maître du latin jazz new yorkais (le 14), le belgeEric Legnini en quartet, valeur bien établie du jazzeuropéen avec le chanteur Hugh Coltman en invité(le 11), le tandem composé par le pianiste de jazzRaphael Lemonnier et la chanteuse soul ChinaMoses pour un hommage aux grandes voix dublues (le 12) et enfin, la rencontre au sommet entreMulgrew Miller et Kenny Barron, deux géants dujazz américain en duo (le 13). J.-L. CaradecDu 10 au 14 mai au Théâtre du Vésinet (78).Tél. 01 30 15 66 00.Festival StuntRecords////// Jazz ///////////////////////////////////////////////////////////////////Le célèbre label danois célèbre la« Scandinavian Touch » au Sunset-Sunside.<strong>La</strong> chanteuse Katrine Madsen en quartet, le 18 au Sunset.Les festivals sont aussi l’affaire des clubs, et ledouble club du « 60 rue des Lombards » déroulece mois-ci son tapis rouge au label Stunt Recordsqui, depuis 25 ans, révèle les musiciens nordiqueset attire des musiciens du monde entier, améri-© D. R.© D. R.« Woman’s <strong>La</strong>nd », son nouvel opus, vient de sortir chezDiscograph le 28 avril dernier.je ne voulais pas pour autant « rendre hommage »aux femmes : c’est davantage un geste d’amour.Pourquoi ce choix ?S. D. B. : J’avais envie de travailler avec un ami,l’un des meilleurs journalistes musicaux d’Italie,Gino Castaldo. On a beaucoup discuté et je lui aidit que je pensais que la femme et l’homme étaientdifférents au niveau créatif. Une musique composéepar une femme est différente de celle composéepar un homme. Elles sont belles toutes les deux,mais chacune a sa spécificité, c’est physique ! Ona commencé à fantasmer sur d’éventuels personnageset à envisager des figures très particulièrescomme <strong>La</strong>ra Croft : une femme virtuelle liée à un jeuvidéo, un phénomène mondial qui a, en un sens,prêté son corps à tous les hommes !De laquelle de ces figures vous sentez-vousle plus proche ?S. D. B. : Peut-être Alda Merini, une géniale poétesse.On entend sa voix sur le dernier morceau dudisque. Je l’ai vu improviser ces mots fantastiquesà la télévision. Je les ai donc enregistrés et placéssur le disque. Elle symbolise tout l’esprit de douceurqui guide « Woman’s <strong>La</strong>nd ».L’atmosphère du disque fait parfois penserau travail de Wayne Shorter. Fait-il partie descains y compris. Avec le 17, le trio du chanteurdanois Bobo Moreno, la chanteuse norvégienneInger Marie et les saxophones (ténor) nostalgiquesde Scott Hamilton et Jesper Thilo en quintette ; le18 la violoniste Line Kruse avec Minino Garay eninvité spécial, l’étonnant alliage du pianiste italienStefano Bollani avec les scandinaves JesperBodilsen (cb) et Morten Lund (batterie), la chanteuseKatrine Madsen en quartet, le percussionistecubain (danois d’adoption), maître des congas,Eliel <strong>La</strong>zo pour sa rencontre avec le guitaristedanois Mikkel Nordso, et enfin le pianiste JacobKarlzon en trio. Enfin, le 19, les groupes Blue Lotuset Offpiste Gurus, le quartet de la percussionnisteMarilyn Mazur Quartet et la chanteuse Hanne Boel,star de la Soul, considérée comme « la Tina TurnerScandinave » revenant au jazz… J.-L. CaradecDu 17 au 19 mai au Sunset-Sunside.Aviez-vous déjà écrit tous les thèmes avantd’entrer en studio ?S. D. B. : Ces thèmes existent grâce à ma fille. Jela sortais en poussette et il fallait bien que je fassequelque chose quand elle s’endormait. Je n’avaisrien pour écrire et j’ai donc enregistré toutes lesmélodies de l’album… sur mon téléphone portable! Ensuite je les ai chantées aux musiciens enstudio et on les a enregistrées ! Dans mes précédentsdisques, j’utilisais beaucoup le piano, j’écrivaisles partitions, afin de trouver la meilleure solution.Cette fois-ci, j’ai voulu sortir instinctivementdes mélodies simples pour voir ce qu’elles allaientdevenir. C’est ce qui donne à l’album son unité :même si les morceaux sont très différents les unsdes autres, toutes les mélodies sont chantables.Vous cherchez à chanter avec votre saxophone?S. D. B. : Oui, mais à présent je cherche surtoutà offrir autre chose que simplement des solos. Jecherche quelque chose de plus. C’est pour cetteraison que j’aimerais jouer ces morceaux sur scèneavec un journaliste qui expliquerait brièvement lesdestins des figures féminines qui m’ont inspiré.Ainsi le public aura toutes les cartes en main pourlaisser voguer son imagination !Propos recueillis par Mathieu DurandLundi 16 mai à 20h30 au théâtre de l’Odéon dans lecadre du festival Jazz à Saint-Germain-des-Prés.Tél. 09 75 86 74 13L’Afrique danstous les sens////// Musiques du monde ////////////////////////////////////////////Parcours versicolore de l'Outre-Mer à la Corne de l'Afrique.Dans tous les sens : le mot prend ici du… sens,puisque ce festival offre un canevas transversal,touffu et sensoriel des cultures du continentafricain, des Antilles et de l'Océan Indien. Parmiplusieurs étapes franciliennes, le Musée du QuaiBranly accueille 9 jours de manifestations créatives,alliant exigence artistique et ambiance familiale.Arts plastiques, gastronomie, spectaclesde rue – avec déambulations des géants de laCie des Grandes Personnes –, danse, cinéma oucontes partagent la vedette avec une programmationmusicale étoffée, dont la Cap-VerdienneEcole Supérieure d’Art DramatiqueDirection pédagogique Florian Sitbon2011-2012www.formation-theatrale.com01 45 21 95 50CONCOURS D’ENTREEDOSSIER D’INSCRIPTION A PARTIRDU 1 ER MARS 2011EmploiUrgent<strong>La</strong> <strong>Terrasse</strong> recruteétudiants/étudiantesavec voiturepour distribuer devant les salles de concertet de théâtre le soir à 18h30 et 19h30.Tarif horaire : 13 €/brut+ 6 € d'indemnité de carburantTéléphonez au 01 53 02 06 60ou email : la.terrasse@wanadoo.frA l'affiche de « l'Afrique dans tous les sens » avec leSaka Saka Band au Musée du Quai Branly, Ray Lemasort ce mois-ci l'album « 99 ».Mariana Ramos le samedi 21 ou Ray Lema, surscène le samedi 28, accompagné du Saka SakaBand congolais.V. FaraDu 19 au 29 mai à Paris dont le musée du QuaiBranly. Tél. 48 59 36 11. Places : de 0 à 15 €.© Emmanuel BovetTHÉÂTRE ET éCOLE DE COMÉDIENS DEPUIS 1994FORMATION INTENSIVE ET MODULETRAVAIL D’INTERPRéTATIONIMPROVISATIONDANSE / MOUVEMENTCLASSE CAMÉRAMASTER CLASSATELIERS SPECTACLES DANS LE THÉÂTREPRÉPARATION AUX CONCOURS NATIONAUXTRAINING PRO ET COACHING157 RUE PELLEPORT 75020 PARIS01 46 36 19 66 /www.lesenfantsterribles.frEmploi<strong>La</strong> <strong>Terrasse</strong> recruteétudiants/étudiantespour distribuer devant les salles de concertet de théâtre le soir à 18 h 30 et 19 h 30.Disponibilité quelques heures par mois.Tarif horaire : 9 €/brut+ 2 € indemnité déplacement.Envoyer photocopies carte d’étudiant+ carte d’identité + carte de sécu et coordonnéesà <strong>La</strong> <strong>Terrasse</strong>, service diffusion,4 avenue de Corbéra, 75012 Paris.ou email : la.terrasse@wanadoo.fr Recrute pourjuillet 2011,étudiants, étudiantespour distribuerà Avignon pendant le FestivalCDD, 3 semaines.la terrasse ne prend pas en charge le logement.écrire à la.terrasse@wanadoo.frMettre dans l'objet référence 1024 avignon.Bulletin d’abonnementOui, je m’abonne à <strong>La</strong> <strong>Terrasse</strong> pour 59 e(soit 10 numéros, hors-séries non compris)Écrire en lettres capitales, merciNom :Prénom :Adresse :Code postal :Ville :Téléphone :Email : Coupon à retourner à<strong>La</strong> <strong>Terrasse</strong>, service abonnement, 4 avenue de Corbéra - 75012 Paris.Commander par téléphone au 01 53 02 06 60Je règle aujourd’hui la somme de"Ci-joint mon règlement par chèque CCP mandat à l’ordre de <strong>La</strong> <strong>Terrasse</strong> LA TERRASSE 188Imprimez aussi notre formulaire d’abonnement sur www.journal-laterrasse.fr//// pour recevoir la terrasse par internet, envoyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr en objet : recevoir la terrasse ////


52 / N°188 / mai 2011 / la terrassejazz festivalsgros plan / Jacques Gamblin et <strong>La</strong>urent De WildeJeux de mots et de notesPour souffler ses trente bougies, le festival Jazz sous les Pommiersest à l’initiative d’une création alléchante mariant les notes et lesmots. Les deux acteurs principaux de cette rencontre inédite nousen disent plus.Ce sera sans doute l’un des événements phares dece trentième Jazz sous les Pommiers. C’est ainsi queDenis Le Bas, directeur du festival normand, l’a imaginé: « l’idée, c’était de fêter cet anniversaire avec unprojet original prolongeant l’amitié artistique que nousavons développée avec Jacques Gamblin depuis plusieursannées. Mais on ne voulait surtout pas d’unelecture classique avec un beau piano dans un coin. »Pour faire face à l’homme de cinéma et de théâtrejazzophile – « ce qui m’excitait, c’était de raconterce qui me bouleverse dans le jazz : quand je vais àun concert, je suis à fond dedans, ça parle à mes tripes! » confie le comédien –, il fallait bien un musicienécrivain de la trempe de <strong>La</strong>urent De Wilde. Derrière lepianiste se cache un homme de lettres, auteur d’unouvrage référence sur Thelonious Monk : « ce fut unevraie émotion pour moi d’entendre Jacques lire mestextes. J’avais fait moi-même des lectures quand lebouquin était sorti et je croyais que j’étais un grandacteur… Quand j’ai entendu Jacques, je me suis dit :les professionnels, c’est quand même mieux ! J’aiun rapport très sensible au texte et ça me permetde le mettre plus facilement en musique : c’est unva-et-vient qui m’excite énormément. » Au menu,© Christian DucasseLe pianiste et le comédien seront accompagnés pour cette création de vibrants souffleurs : Alex Tassel et Guillaume Naturel.un dialogue débridé (« on ne s’interdit rien » nousprécisent-ils) entre le quintette de <strong>La</strong>urent de Wildeaugmenté d’un DJ et des textes de Jean-Paul Sartre,Christian Gailly ou Jean-Louis Comolli.Duettistes complémentairesDès les premières répétitions, le pianiste a admirél’implication du comédien : « c’était exactementcomme s’il avait pris un sax dans la bouche etqu’il avait commencé à jouer. On était forcé delui emboîter le pas ! » Emporté par le jazz commepar une vague créatrice, Jacques Gamblin s’estmis à écrire des textes spécialement pour cettecréation : « C’est venu d’un coup : j’ai ouvertun robinet et ça s’est mis à couler ! Je me suisamusé à développer une écriture très rythmée,très scandée, pas du tout narrative, même si çapeut aussi raconter une petite histoire. Les autrestextes vont donc se retrouver comme des bullesd’air à l’intérieur de ce long freestyle de mots.Bien sûr, tout ça est complètement lié à la rencon-tre avec <strong>La</strong>urent. » Et quand on les entend parlerdu projet comme des duettistes complémentaires,on a l’impression que le courant électriqueet alternatif est bien passé et l’on se dit que lerésultat risque de détoner. Il a suffi de voir JacquesGamblin applaudir des deux mains (« bravo,personne ne pourrait dire les choses aussi joliment! ») et d’entendre la métaphore finale proposéepar <strong>La</strong>urent de Wilde pour décrire leursséances de travail : « c’était exactement commesi on avait un clavier et que chaque texte étaitune note. En appuyant sur toutes les touches enmême temps, on a commencé à voir comment lestextes résonnaient les uns par rapport aux autres,exactement comme des notes. Parfois, on étaittrop dans le grave, d’autres fois il y avait deux foisla même note dans l’accord… C’était comme untravail d’arrangeur. »Mathieu DurandLes samedi 28 et lundi 30 mai à 20h30 et ledimanche 29 mai à 16h et 20h au théâtre municipalde Coutances. Tél. 02 33 76 78 50.Et aussi à Jazz sous les Pommiers du 28 mai au4 juin à Coutances : Youn Sun Nah, Chucho Valdès(le 28), Thomas de Pourquery Supersonic, Eddy Louiss(le 29), Paolo Fresu, Eric Bibb (le 31), Aldo Romano,Giovanni Mirabassi (le 1 er juin), Michel Portal Sextet,Guillame Perret & Electric Epic (le 2), ONJ « Shut upand Dance », Joachim Kühn Trio (le 3), Fred Wesley& the New JB’s, Tigran Hamasyan (le 4)…www.jazzsouslespommiers.com© D. R.Jazz à Vanves////// Jazz ///////////////////////////////////////////////////////////////////Quatre jours de concertsau Théâtre de Vanves pourl’émergence d’un jazz « effervescentet non policé ».Le groove décapant et inimitable du Nordestebrésilien avec l’Orquesta do Fuba, le 29 maiau Théâtre de Vanves.« Turbulences » : voilà ce que le festival promet dansson sous-titre pour cette première édition ! Au programme: huit groupes résolument agités, choisis parSamuel Achache et Matthieu Bloch, les maîtres de laprogrammation, pour leur capacité à ouvrir vers « desunivers musicaux très divers, du tango au free rock,partageant tous un même goût pour l’improvisationsous toutes ses formes ». Avec le saxophonisteGuillaume Perret & The Electric Epic, le NagualOrchestra , l’Oxyd quintet, l’Orquestra do Fubà…Remuant et prometteur !J.-L. CaradecDu 26 au 29 mai au Théâtre de Vanves.Tél. 01 41 33 92 91.MusiquesMétisses////// Musiques du monde ////////////////////////////////////////////Trois jours d’ouverture musicale àAngoulême pour un festival pionnierqui a l’art de mêler les sons.Quand l'utopie rejoint le réel, on ne peut qu'applaudirprojet et résultat. En l'occurrence, l'utopie souffle36 bougies, sans vendre son âme au diable… Lenom du festival tient lieu de programme. MusiquesMétisses se veut terre festive de cultures partagées,sous chapiteau ou dans la ville. Avec une programmationde plus de vingt groupes de tous horizons© Valérie Koch / Agence Verkha :Christine Salem, magnétique chanteuse et joueusede kayamb, le 10 avril à Angoulême.et de toutes chapelles, dont nombre d'ultramarins- on y verra entre autres les Réunionnais ChristineSalem, Ti Fock ou Nathalie Natiembé, les célèbresAntillais de Kassav, ou le Guyanais Little Guerrier –l'affiche est une carte sans frontières, où le reggaede Tiken Jah Fakoly côtoie l'afrobeat de Seun Kutiet le blues malien de Boubacar Traoré. V. FaraDu 10 au 12 juin à Angoulême, Hors les Murs en maiet juin. Tél. 045 95 43 42. Places : de 23 à 35 €,pass 3 jours de 33 €.Parfumsde musiques////// Musiques du monde ////////////////////////////////////////////Un festival de musiquestraditionnelles du monde entier.<strong>La</strong> Roseraie du Val-de-Marne à l’Hay-les-Roses hébergetout au long de l’année l’une des plus belles collectionsde roses qui soient et accueille en juin deux week-endsexceptionnels dédiés aux musiques du monde. DidierSendra, directeur artistique de la manifestation, a conçusa programmation comme deux « parcours imaginésloin des autoroutes uniformes de la musique mondialisée». Les deux samedis sont consacrés, en cetteannée des Outre-mer, au martiniquais Dédé Saint-Prixet à ses amis haïtiens les Frères Dodo (le 4) puis auxcalédoniens Dick et Hnatr, stars du kanéka (le 11). Lesdimanches nous feront voyager sous d’autres latitudesavec la chanteuse Gullu Muradova (Azerbaïdjan) et legroupe Tengir Too du Kirghizistan (le 5), puis avec lesnépalais du groupe Sur Sudha et l’ensemble Divana duRajasthan (le 12).J.-L. CaradecLes 4, 5, 11 et 12 juin (concerts à 15h ou 17h)à <strong>La</strong> Roseraie du Val-de-Marne à l’Hay-les-Roses(94). Tél. 01 41 73 11 79. Entrée du parc : 3 €.HOrS-SérIe<strong>La</strong> <strong>Terrasse</strong>4 avenue de Corbéra 75012 ParisTél. 01 53 02 06 60Email : la.terrasse@wanadoo.fren scène(s) 2011+ de 250 spectacles sélectionnés et présentés par la rédactionThéâtre, danse, cirque, musiques, jeune public, etc.Le “mode d’emploi” de référence du Festival d’Avignon et d’Avignon Offpour le public et les professionnels.Portraits, entretiens <strong>critiques</strong>, enquêtes, débats…Préparé par le mensuel <strong>La</strong> <strong>Terrasse</strong> / Premier média arts vivants en France / existe depuis 1992Diffusion 80/100 000 exemplaires (diffusion contrôlée et certifiée OJD)Un outil de repérage indispensable, omniprésent en termes de diffusion,familier du public exigeant à la recherche de spectacles de qualité.également disponible sur www.avignon-en-scenes.fr……et pour la première fois sur iPhone et iPadRetrouvez-nouschaque mois sur votre Ipad>>>

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