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critiques - La Terrasse

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30 / N°188 / mai 2011 / la terrassedanseLe funambule////// Angelin Preljocaj /////////////////////////////////////////////////Angelin Preljocaj reprend sonmonologue dansé sur le texte deGenet et le partage avec WilfriedRomoli.Angelin Preljocaj porte le texte de Genet à même lecorps.« Tu es un artiste hélas, tu ne peux plus te refuserle précipice monstrueux de tes yeux ». LongtempsAngelin Prejlocaj tint cette phrase serréecontre le cœur pour armer son audace face auxdoutes de jeunesse. C’est ainsi que Le Funambulede Genet a tendu le fil de sa vocation etl’a guidé sur la voie de la chorégraphie. Plus detrente ans après, ce sont encore les mots brûlantsde ce chant d’amour qui l’accompagnaientdans son premier solo. Seul parmi les lambeauxde papiers blanchis par le désir, Angelin Preljocajdialogue avec le poème comme un funambuleavec son fil, en épouse les tensions, les rythmeset les réflexions. Silhouette fantomatique, danseurvieillissant, solitaire, au bord du vertige, il faitvibrer les sons au plus intime du corps. Reprenantce monologue dansé, il le joue en alternanceavec Wilfried Romoli, ex-danseur étoile de l’Opéranational de Paris. « Transmettre permet d’éprouverla résistance de la structure, un peu commeces maisons qu’on soumet aux séismes. L’arrivéed’un autre interprète enrichit la pièce, fait bougerDanse | Paris | CartoucherieRéservations01 417 417 10www.junevents.com© JC Carbonnecritique Nuda VitaCe spectacle signe la réunionde Carlotta et Caterina Sagnaau sein d’une seule et mêmecompagnie, après avoir menétoutes deux un parcoursparallèle entre danse etthéâtre.Comme pour mieux affirmer des parcours qui sesont toujours entremêlés, voilà donc de nouveauréunies sur scène et au sein d’une même structureles sœurs Sagna. Nuda Vita s’annonce dans cetteoptique comme une pièce à deux têtes, dont chacuneporte la chorégraphie. Le texte, omniprésent,est l’affaire du collaborateur régulier Roberto FratiniSerafide et de Carlotta Sagna, qui ont donné,par le seul fait du dialogue, toute la pesanteur etl’épaisseur de la pièce. Pas de surprise en effetdans ce projet qui laisse s’exprimer la danse etle théâtre sur un même plan – une des marquesde fabrique de Carlotta et Caterina Sagna. Ici, lesquatre personnages sont au cœur de ce qui setrame dans la pièce, même s’ils brouillent continuellementles pistes : saura-t-on jamais au finalqui ils sont, et pourquoi ils sont réunis ici… Làn’est pas la question, car tout l’intérêt de ce qu’ilsdonnent à voir et à entendre réside dans leur totaleinhumanité qui se déroule sous nos yeux, et leles marges. » Ce funambule ne sera donc ni toutà fait le même, ni tout à fait un autre… Gw. DavidLe funambule, de Genet, mise en scène et chorégraphied’Angelin Preljocaj. Du au 15 mai, à 20h30,sauf dimanche à 15h. Théâtre des Abbesses, 31 ruedes Abbesses, 75018, Paris. Rens. 01 42 74 22 77et www.theatredelaville-paris.comFestival 16 > 20 juindirection artistique Carolyn CarlsonavecThomas HauertRosalind CrispChristian et François Ben AïmAlban Richard/<strong>La</strong>urent PerrierKo Murobushi/Alain MahéJuha MarsaloThierry de MeyCarolyn Carlson/René Aubry...Cartoucherie I route du Champ de Manœuvre I 75012 ParisUn événement de l’Atelier de ParisThéâtres partenaires : Théâtre de l’Aquarium, Théâtre du Soleil et Théâtre de la Tempête© : D.R./APCCLes personnages sans cœur et sans reproche dessinés par Carlotta et Caterina Sagna dans Nuda Vita.sentiment de dégoût voire d’horreur qui montepetit à petit chez le spectateur.<strong>La</strong> danse comme uneponctuation dans cettetragi-comédie de la vieBien apprêtés, très propres sur eux, en costumes,robes à fleurs et tissus fluides, les quatre amis(parents, frères et sœurs, collègues… ?) prennentpossession du plateau comme d’un lieu familier,propre à la conversation et aux confidences. Onpourrait être l’un des leurs. Pourtant, leur dialogueva venir alimenter une sorte de malaise, etinstaller très vite une distance que l’on aura toutd’abord du mal à identifier. On devine peu à peuRencontresChorégraphiquesInternationalesde Seine-Saint-Denis////// événement /////////////////////////////////////////////////////////25 compagnies issues de 16 paysdifférents font vivre toutle département à l’heure dela création chorégraphiqued’aujourd’hui, foisonnante,innovante et reflet de nos vies.L’événement investit onze structures culturellespendant tout le mois de mai, et permet au spectateurde découvrir de nouvelles esthétiques et desétats de corps singuliers. Parmi les créations, Sixorder pieces de Thomas Lebrun, à partir des significationsdu mot “order”, Cassette de David Wampach,écho contemporain du ballet Casse-noisette,Zombie Aporia de Daniel Linehan, qui expérimenteune interaction permanente entre danse et voix, àdes cadences folles, Numéro d’objet de MickaëlPhelippeau, interrogeant la création à partir del’expérience sensible et subjective des artistes.Nigel Charnock met en forme (exubérante !) sondésir de danser, Tove Sahlin et Dag Anderssoncréent une performance sur l’amour tel qu’il s’organiseet se vit dans nos sociétés, Xiao Ke dessineson autoportrait… A découvrir la pièce pour 14danseurs de Guilherme Botelho, métaphore d’uneforce de vie persistante. Un creuset de créativitéet d’audace. A. SantiRencontres Chorégraphiques Internationalesde Seine-Saint-Denis, du 5 au 29 mai.Tél. 01 55 82 08 01 etwww.rencontreschoregraphiques.comchez eux une propension à la cruauté, de saleshistoires issues du passé et du présent qui surgissentet s’entremêlent. Carlotta et Caterina nouslivrent un drôle de reflet de nous-mêmes. Dans cemonde où les mots résonnent très durement, onregrettera seulement la légèreté de la danse, quipeine à s’imposer quand s’éclaire la gravité dessituations.Nathalie YokelNuda Vita, de Carlotta et Caterina Sagna, le 10 maià 20h30 au Théâtre des Arts, scène nationale deCergy, place des Arts, 95000 Cergy-Pontoise.Tél. 01 34 20 14 14. Spectacle vu au Théâtre de laBastille à Paris, dans le cadre du Festival d’Automne.Show en mai////// Rencontres /////////////////////////////////////////////////////////Quatre spectacles, trois films, desrencontres intergénérationnellesautour de la danse : trois weekendschorégraphiques à Châtillon.Kefar Nahum, de et par Nicole Mossoux.Dossier spécialFESTIVALS 2011Un été en festivals« Mayday Mayday » : alerte, alerte. Un corps à ladérive, un corps qui passe aux aveux : c’est à sonfascinant voyage, entre chute et résistance, que PhilippeMénard nous convie. Le chorégraphe est enrésidence au Théâtre à Châtillon : Mayday Mayday(le 13 mai) sera suivi de son Show Time (le 20 mai),réjouissante invitation à prendre le temps – le « tempsdu spectacle » – en une époque qui ne cesse devaloriser la rapidité, la rentabilité. On pourra aussi(re)découvrir Andréa Sitter dans son émouvante 5 eposition, qui relate avec humour son parcours dedanseuse (le 14 mai), et Nicole Mossoux dans KefarNahum, un ballet d’objets troublant d’expressivité (le28 mai). Le 27 mai sera présenté le résultat d’ateliersd’amateurs et de rencontres avec les habitants demaisons de retraite, menés par la compagnie de PhilippeMénard. <strong>La</strong> danse comme moyen d’instaurerun dialogue intergénérationnel : l’initiative est troprare pour ne pas être saluée. Enfin, chaque samediaprès-midi, le public est convié à la projection d’unfilm de danse.M. ChavanieuxShow en mai, du 13 au 28 mai au Théâtre à Châtillon,51 boulevard de la Liberté, 92320 Châtillon.Tél. 01 55 48 06 90. www.theatreachatillon.comParutionsjuin/juilletRens. 01 53 02 06 60 etla.terrasse@wanadoo.fr© <strong>La</strong>urent Philippe© Mikha Wajnrych© Damir Yusupovla terrasse / mai 2011 / N°188 / 31téléchargez gratuitement notre application et lisez-nous sur votre ipaddansegros plan sur des principes géométriques et basée sur la univers fantastique peuplé d’animaux étranges…technique et les formes du classique. <strong>La</strong> soirée A l’inverse, chez Aurélien Bory, le culte de l’étrangetépasse par la présence envoûtante et dés-Les Rendez-Vousaux Gémeaux réunit Shéhérazade, ballet créé auMonaco Dance Forum en hommage aux Ballets tabilisante de la machine : dans Sans Objet (voirChorégraphiquesRusses, et Dust and light, pièce plus abstraite notre article), c’est elle qui prend le pouvoir surmêlant duos et trios à des mouvements d’ensembleexubérants pour des corps baignés d’uneNathalie Yokelle plateau…de Sceaux<strong>La</strong> scène nationale Les Gémeaux construit une passerelle entre laFrance et les Etats-Unis à travers cette nouvelle édition des Rendez-Vous Chorégraphiques du printemps.atmosphère brumeuse ou lumineuse. Un sensaigu du spectaculaire que l’on retrouve, d’unetoute autre façon, dans la démarche de JoséLes Rendez-vous chorégraphiques de Sceaux,du 27 avril au 21 mai, aux Gémeaux, scène nationaleBalletdu ThéâtreBolchoï////// Grand classique //////////////////////////////////////////////////<strong>La</strong> venue du Ballet du ThéâtreBolchoï est l’occasion de revoirun grand classique du répertoire,mais aussi de découvrir unballet méconnu, dont l’action sedéroule pendant la Révolutionfrançaise.Don Quichotte par le Ballet du Bolchoï.L’année France-Russie a donné lieu à un croisementde ballets : celui de l’Opéra nationalde Paris a donné une tournée en Russie ; cemois-ci, le Bolchoï présente au Palais Garnierun double programme qui met bien en évidenceles liens entre France et Russie dans le domainechorégraphique. Don Quichotte, l’un des balletsles plus célèbres du répertoire, créé en 1869,témoigne de la circulation des artistes entreles deux pays, puisqu’il fut chorégraphié auThéâtre Bolchoï par le Français Marius Petipa.Sur un registre moins attendu, Flammes deParis, ballet idéologique créé en 1932, révèlela puissante inscription de l’histoire françaisedans l’imaginaire russe : il s’agit d’une grandefresque historique tissant des liens entre laRévolution française et la Révolution bolchevique,chorégraphiée par Vassili Vainonen surune musique de Boris Asafiev, et recréée en2008 par Alexei Ratmansky. M. ChavanieuxLe Ballet du Théâtre Bolchoï : Flammes de Paris, les5, 6, 7, 11 et 15 mai ; Don Quichotte, les 10, 12, 13 et14 mai au Palais Garnier, place de l’Opéra, Paris.Tél. 08 92 89 90 90. www.operadeparis.frAvec ce programme de quatre soirées, LesGémeaux célèbrent la danse à grand spectacle,du ballet selon les plus grands maîtres américains,aux magiciens français de l’illusion. Invitéde ce temps fort, le Ballet de Lorraine a concoctéun programme made in USA balayant quatrevingtsans de l’histoire de la danse : trois piècess’y succèdent, trois esthétiques qui ont marquéleur époque et constituent un répertoire fascinant.Tout d’abord avec Martha Graham qui, dans Sketchesfrom Chronicle, démontre la force évocatricede son art, dont les interprètes féminines se fontle relais. Créée à l’aube de la seconde guerremondiale, la pièce devient l’écho de la montée dufascisme en Europe. L’expressivité défendue parMartha Graham, son sens des valeurs moraleset de la puissance du mouvement seront contrecarréspar celui qui fut un de ses solistes. Eneffet, Merce Cunningham, dès lors qu’il érigeale hasard en principe de composition chorégraphique,opéra une rupture qui mit l’abstractionau premier plan. C’est ce qu’il démontre dansFabrications, basé sur une combinatoire de 64possibilités correspondant aux 64 hexagrammesdu Yi-King chinois (Le Livre des transformations).Le troisième invité de ce programme américainest bien évidemment dépositaire de cet héritage,mais c’est avec la danse classique qu’il formuleson propre langage, basé sur une déstructurationde son vocabulaire et de sa virtuosité. Dans TheVertiginous Thrill of Exactitude, William Forsythepousse son style jusqu’à emprunter au tutu etaux pointes !Culte de l’étrangetéMais la passerelle entre la France et les Etats-Unis prend réellement corps à travers la venuede la compagnie d’Alonzo King. Lyrisme et virtuositéengagent cette troupe dont le chorégrapheconçoit la danse comme une science, fondéeANNE TERESADE KEERSMAEKERMontalvo et Dominique Hervieu qui donnent à voirici leur Orphée. C’est le triomphe du collage, duzapping, du baroque, où se côtoient sans complexeun échassier pneumatique, un breakeur unijambisteou une danseuse sur pointes ! Le tout eninteraction avec les images savamment travailléespar une équipe d’infographistes, travaillant sousla houlette de José Montalvo à l’élaboration d’unRetrouvez-nous chaque moissur votre Ipad >>>parutionjuillet 2011Renseignements : Tél. 01 53 02 06 60 et E-mail : la.terrasse@wanadoo.frde Sceaux, 49 avenue Georges-Clemenceau, 92330Sceaux. Tél. 01 46 61 36 67. www.lesgemeaux.com

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