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critiques - La Terrasse

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8 / N°188 / mai 2011 / la terrassethéâtre <strong>critiques</strong><strong>La</strong> terrasse festival:Mise en page 1 04/04/2011 16:41 Page 1T H É ÂT R E D E L’ O U E S T P A R I S I E NB O U LO G N E - B I L L A N CO U R TSEULES... EN SCÈNEFESTIVAL DE THÉÂTREÈRE1 ÉDITIONDU 6 AU 25 MAINATACHA RÉGNIER / CAROLINE SILHOL /FAÏZA KADDOUR / MICHÈLE GUIGON /MARIEARMELLE DEGUY /MERIEM MENANT / NATHALIE GRAUWIN /THÉÂTRE DE L’OUEST PARISIEN 1 PLACE BERNARD PALISSY(FACE AU 87 AV. J.B CLÉMENT) 92100 BOULOGNE-BILLANCOURTM° LIGNE 10, PONT DE SAINT-CLOUD01 46 03 60 44 / www.top-bb.frcirque aïtal<strong>La</strong> piste làdu 20 au 26 maiSous Chapiteau I Carré SénartPhotos © Christophe Raynaud De <strong>La</strong>gecritique / Région / Metz1669 Tartuffe Louis XIVet Raphaël LévyAnnée 1669, Louis XIV lève l’interdiction de jouer Tartuffe de Molièrecontre la Cabale des dévots et intervient pour sauver les juifs deMetz après l’Affaire Raphaël Lévy. Concomitance historique etrapports de pouvoir sur un plateau.L’analyse du fonctionnement du pouvoir incite lemetteur en scène Jacques Kraemer à placer enrésonance Tartuffe, pièce de Molière interdite dereprésentation par la Cabale des Dévots pendantquatre ans jusqu’en 1669, date à laquelle LouisXIV met fin à la censure. Le spectacle est unkaléidoscope théâtral : la comédie de Tartuffe estanalysée en miroir avec l’Affaire Raphaël Lévy, duL’Affaire Raphaël Lévy jouée sur une scène.nom de ce marchand juif de bestiaux des environsde Metz, accusé de meurtre, torturé et conduit aubûcher. Louis XIV, intervenant mais tard, empêchela persécution d’autres juifs messins. Un récitde « meurtre rituel » au Grand Siècle – L’AffaireRaphaël Lévy Metz 1669 de Pierre Birnbaumest à l’origine du projet scénique. Un enfant dela campagne disparaît : un cavalier affirme avoirvu Raphaël Lévy portant un garçonnet sous sonmanteau : « C’est sous la pression des notablesqu’il accusa Lévy ». Les juifs sont supposés tuerles jeunes enfants pour s’emparer de leur sang.L’hostilité face à cette population supposée dangereuseou déviante est bien antérieure à l’antisémitismemoderne.Relations affectives, amoureuseset conflictuellesLe juif est assimilé au sorcier et la sorcellerie estune hérésie. Astreints au port d’un signe distinctif– chapeau jaune ou noir –, interdits d’agricultureet exclus des corporations, les juifs sont en butteau mépris des intellectuels et à la haine populaire,protégés occasionnellement par la hiérarchieecclésiastique. Des dizaines de familles venuesde l’Est se sont installées à Metz et, sous la protectiondu Roi, ont fait prospérer la ville, tout justedécimée par la peste et repeuplée ainsi par cettecommunauté cantonnée dans les campagnes.Sur la scène, on joue des bribes du Tartuffe dontl’exposition avec la fanatique Madame Pernelle(Claudine Pelletier) qui tyrannise son petit monde,fausse dévotion et hypocrisie confondues. Lesrépétitions sont à vue. Les acteurs (Caty Baccega,Joël Delsaut, Coco Felgeirolles, Patrick<strong>La</strong>rzille, Mathias Maréchal, Emmanuelle Meyssignac,Jérôme Varanfrain), l’assistant du metteuren scène (Thomas Gaubiac) et le metteur en scène(François Clavier) méditent sur l’enjeu dramaturgiquedu Tartuffe. Une actrice (Pauline Ribat), ladescendante du persécuté de Metz, travaille àmonter l’Affaire Raphaël Lévy, devenant à sontour, directrice d’acteurs. Pendant que les interprètesproposent leur version des deux pièces, àla lisière du plateau et dans les coulisses, naissentdes relations affectives, amoureuses et conflictuellesentre eux. Le spectacle vivant et sensiblemêle l’ici et maintenant du plateau à l’Histoire etses manquements.Véronique Hotte1669 Tartuffe Louis XIV Raphaël Lévy, texte et miseen scène de Jacques Kraemer. Les 18,19, 20 et 21mai 2011 à la Salle des Fêtes de Mainvilliers (banlieuede Chartres). Réservations : 02 37 28 28 20.Spectacle vu à l’Opéra-Théâtre de Metz.critique Doctor Faustuslights the lightsRodolphe Burger, Ludovic <strong>La</strong>garde, Olivier Cadiot et leur bande desatanés interprètes électrisent l’opéra de Gertrude Stein.Un rif électrique déchire la pénombre d’un seuléclat : Doctor Faustus a pactisé avec Mephistopour gagner la lumière contre son âme. Mais« la lumière, si fort qu’elle éclaire n’est jamaisque la lumière… ». Marché de dupes. L’abusédésabusé finit par douter même du doute ets’égare vers nulle part, quêtant l’éternel saluten enfer. Composé en 1938 alors que GertrudeStein creuse la forme dramatique, DoctorFaustus lights the lights compile des bribesde récit, des chansons, des parties choralesdans un jeu de variations et d’allitérationsqui fait surgir au tournant d’une scène MargueriteIda & Hélène Annabelle, Mr OverseasMan, le petit garçon, la petite fille et le chien.L’écrivaine américaine sacrée « papesse del’avant-garde » se glisse ainsi dans les tours etdétours du mythe, pour en détourer les figuresqu’elle embarque dans son infinie ritournelle,jusqu’à retourner et tournebouler les questionsd’identité.Glam et rock//// pour recevoir la terrasse par internet, envoyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr en objet : recevoir la terrasse ////© Jean-Julien Kraemer© Virginia Castro© Guillaume Gellertla terrasse / mai 2011 / N°188 / 9téléchargez gratuitement notre application et lisez-nous sur votre ipadcritique Le Sang des amisJean Boillot s’entoure d’une équipe artistique de très grand talentpour composer une fresque épique, où tous les outils théâtrauxservent magistralement le texte de Jean-Marie Piemme.Cousant deux des pièces romaines de Shakespeare(Jules César et Antoine et Cléopâtre) avecle texte de Plutarque en les émaillant d’ajouts à larésonnance contemporaine, Jean-Marie Piemmedéveloppe les thèmes de la guerre civile et del’ivresse du pouvoir. De l’assassinat de César,soupçonné de vouloir liquider la République, àla victoire d’Octave, qui, lui, y parvient et installel’Empire, s’affrontent des personnages qui sontautant de figures existentielles et politiques. Selonle rythme ternaire de l’équilibre cicéronien, le spectacledécline ces figures selon trois concepts, identifiéspar des titres : « aveuglement », « absolu »et « amitié ». L’aveuglement est celui de César,dont l’entendement est obscurci par sa croyanceen son destin, autant que celui de Cinna, qui croitpouvoir demeurer en marge de la politique. Cettecécité mortelle trouve son pendant handicapantAvec Le Sang des amis, Jean Boillot et les siens signent un spectacle total.dans l’absolutisme, aboulique chez Brutus et quasiterroriste chez son épouse Portia : tous deux perdentface au cynisme efficace d’Octave. Dernièrevictime du jeu politique, que le futur Augusteest le seul à vraiment maîtriser, l’amitié : la philiadéfaillante des compagnons d’armes, commel’eros flamboyant qui unit Antoine et Cléopâtre ;aucun attachement ne résiste aux assauts de l’intelligencevipérine de celui qui a compris que lapaix ne s’obtient pas en mettant fin à la guerre,mais en anéantissant les combattants.Un spectacle totalValérie Dashwood, tempétueuseMarguerite Ida & Helena Annabel.sairement, par l’explicite du clin d’œil amusé oul’implicite de l’universel politique, ceux qui les gouvernent.Qui plus est, Jean-Marie Piemme se faitshakespearien dans l’équilibre impeccable qu’ilimpose au sublime et au grotesque comme à latragédie et à la farce ; la pureté et la richesse de salangue savent se draper d’une élégance antique.L’efficacité dramatique et narrative de la pièce estremarquablement servie par la mise en scène, aupoint qu’on a l’impression que tout se joue sousla dictée du plateau, chaque réplique semblantappelée par la nécessité de la situation. Au trèsprécis travail des comédiens, qui interprètent avecune hallucinante justesse chacun des protagonisteset passent avec une aisance peu communed’un rôle à l’autre, s’ajoute l’impeccable réalisationsonore du compositeur <strong>La</strong>urent Sellier et du sonographeSébastien Naves. On entend ce théâtreLe texte de Jean-Marie Piemme ne réécrit pas sessources. Mieux que cela, il en digère la matièrepour la rendre en une forme résolument modernedans laquelle les spectateurs reconnaîtront nécesautantqu’on le voit : ainsi, il suffit de quelques poignéesde sable pour mimer les combats, puisquel’univers sonore suggère aux oreilles leur violenceet leur jubilation sanglante. Jean Boillot et les sienssignent ici un spectacle brillant et palpitant, composé,mené et exécuté de main de maître.Catherine RobertLe Sang des amis, de Jean-Marie Piemme,librement inspiré de Shakespeare et Plutarque ;mise en scène de Jean Boillot. Du 4 au 29 mai 2011.Du mercredi au samedi à 20h30 ; samedi et dimancheà 16h. Théâtre de l’Aquarium, <strong>La</strong> Cartoucherie,route du Champ-de-Manœuvre, 75012 Paris.Réservations au 01 43 74 99 61. Critique réalisée àpartir d’une captation. Renseignementssur www.theatredelaquarium.comSous les notes de Rodolphe Burger, le contemélancolique s’enflamme et prend des accentsfurieusement rock. Plutôt que reproduire le formalismedes structures répétitives du texte,le chanteur et guitariste, ici compositeur,décale cet opéra vers la pop, soutenu par leséclairages et l’esthétique glam, cuir et fumigènes,qui dessinent ce monde artificiel. Lesacteurs-chanteurs, étonnantes bêtes de scène,notamment Valérie Dashwood (Marguerite Ida& Helena Annabel), Samuel Réhault (DoctorFaustus) et Juan Cocho (Mephisto), attrapentà bras le corps la partition dans l’adaptationd’Olivier Cadiot qui s’amuse avec les motifsmélodiques et rythmiques de l’écriture. Orchestréepar le metteur en scène Ludovic <strong>La</strong>garde,cette chic version concert dissout sans douteun peu de l’œuvre mais procure un plaisir diablementludique.Gwénola DavidDoctor Faustus lights the lights, de Gertrude Steinadaptation d’Olivier Cadiot, musique de RodolpheBurger, mise en scène de Ludovic <strong>La</strong>garde.Du 17 au 22 mai 2011, à 21h, sauf dimanche à 16h.Théâtre des Bouffes du Nord, 37 bis boulevard dela Chapelle, 75010 Paris. Rens. : 01 46 07 34 50(entre 13h et 18h) et www.bouffesdunord.comDurée : 1h30. Spectacle vu à la Comédie de Reims.//// VOUS CHERCHEZ UN JOB éTUDIANT, éCRIVEZ-NOUS SUR la.terrasse@wanadoo.fr ////M et M Licences : 1-1004902 / 2-1036271 / 3-10362723 > 29 MAI 2011Le MisanthropeMOLIÈRE – NICOLAS LIAUTARDIL EST BONDE CACHERCE QU’ON ADANS LE CŒURmise en scène et scénographie Nicolas Liautardcollaboration à la scénographie Damien Caille-Perretlumières Jérémie Papin costumes Séverine Thiébaultrégie générale Pierre Galais régie plateau Bruno Sollierhabilleuse Marion <strong>La</strong>chaud administration Magalie Nadaudavec Eric Berger - Jean-Yves Broustail - Anne CantineauSterenn Guirriec - Sava Lolov - Matila MalliarakisJean-Christophe Quenon - Bruno SollierMarion Suzanne - Pierre-Benoist VaroclierProduction <strong>La</strong> Nouvelle Compagnie. Coproduction : Le Théâtre des Quartiers d’Ivry,le Théâtre Jean Arp à Clamart, le Prisme/Communauté d’agglomérationde Saint-Quentin-en-Yvelines, la Ferme de Bel Ébat à Guyancourt,l’Atelier Théâtre de la Cité de Saint-Maur, le Théâtre-Cinéma Paul Eluard à Choisy-le-Roi.Avec le soutien de la Direction régionale des affaires culturellesd’Ile-de-France - Ministère de la culture et de la communication.<strong>La</strong> Nouvelle Compagnie est subventionnée par le Conseil général du Val-de-Marne.Elle bénéficie du dispositif Emploi-tremplin, action cofinancéepar la Région Ile-de-France et le Conseil général du Val-de-Marne.Avec l’aide à la création théâtrale professionnelle du Conseil général des Yvelineset la participation artistique du Jeune Théâtre National<strong>critiques</strong> théâtrewww.theatre-quartiers-ivry.comTHÉÂTRE D’IVRY ANTOINE VITEZ - M° Mairie d’Ivry - 01 43 90 11 11© Jérémie Papin

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