Les items en italique se retrouvent avec <strong>de</strong>s formu<strong>la</strong>tions comparables dans les trois grilles françaisesDoloplus 2, ECPA-2 et ECS (échelle comportementale simplifiée).Item Note moyenne sur 20et écart-typeExpression <strong>du</strong> visage : mimique et regard crispés 18,93 +/- 1,58P<strong>la</strong>intes <strong>non</strong> verbales exprimées pendant le soin telles que : cris,18,89 +/- 1,47gémissements, geignements, grognements, soupirsRéactions pendant <strong>la</strong> mobilisation à type <strong>de</strong> crispation 17,80 +/- 2,56Réactions pendant les soins <strong>de</strong>s zones suspectes à type <strong>de</strong> crispation 17,76 +/- 2,68P<strong>la</strong>intes <strong>non</strong> verbales exprimées en <strong>de</strong>hors <strong>du</strong> soin telles que : cris,gémissements, geignements, grognements, soupirs17,34 +/- 2,88Position spontanée au repos (position antalgique) 17,15 +/- 3,39Changement <strong>de</strong> comportement 16,67 +/- 2,95Protection, soutien, frottement, ou massage d'une zone suspecte 16,21 +/- 3,60Mouvements ré<strong>du</strong>its ou mobilité ré<strong>du</strong>ite, hors et/ou dans le lit 15,60 +/- 3,79Troubles <strong>du</strong> comportement à type d'agitation 15,5 +/- 3,72Anticipation anxieuse aux soins 14,43 +/- 4,26Sommeil perturbé 14,21 +/- 4,38Toilette et/ou habil<strong>la</strong>ge perturbés 13,97 +/- 3,90Signes neurovégétatifs tels que : tachycardie, hypertension, sueurs 13,63 +/- 4,06Perturbation <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion à autrui 13,60 +/- 3,85Appétit perturbé 13,45 +/- 4,62Les outils françaisDans tous les cas, lorsque <strong>la</strong> personne âgée est <strong>communicant</strong>e et coopérante, il est logique d'utiliser lesoutils d'autoévaluation : en effet, nul ne connaît mieux sa <strong>douleur</strong> que le <strong>patient</strong> lui-même. Les troisoutils d’hétéro évaluation les plus utilisés en France en 2010 comportent <strong>de</strong> nombreux itemsi<strong>de</strong>ntiques ou très proches : le Doloplus 2 (4), l’ECPA-2 (5), et l’Algoplus (6). En complément, leschéma corporel nous semble indispensable dans <strong>la</strong> prise en charge thérapeutique (7).Tout instrument <strong>de</strong> mesure, pour être utilisable en pratique, doit être validé. Ce qui revient à vérifierqu'il donne un résultat sensible, repro<strong>du</strong>ctible, fiable et spécifique.Il ne faut pas comparer les scores entre ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s. Seule l'évolution d'un <strong>patient</strong> donné nous intéresse :c’est <strong>la</strong> cinétique <strong>de</strong>s scores.Les grilles peuvent être divisées toutefois en <strong>de</strong>ux groupes : celles faisant état d’une <strong>de</strong>scriptionglobale ou bien celles qui établissent une distinction nette entre le repos d’une part, les mouvements etles soins d’autre part.- Les grilles faisant état d’une <strong>de</strong>scription globale : en France, le Doloplus 2 et l'Algoplus.* le Doloplus 2 est validé <strong>de</strong>puis 2001 (8). Cette grille mesure <strong>de</strong>s symptômes regroupés en troisfamilles <strong>de</strong> retentissements comportant en tout dix items cotés <strong>de</strong> 0 à 3 :• retentissement somatique• retentissement psychomoteur• retentissement psychosocialL'utilisation nécessite un apprentissage. Il convient <strong>de</strong> coter en équipe pluridisciplinaire <strong>de</strong> préférence.Il ne faut pas coter en cas d'item inadapté. La cotation d'un item isolé n'a pas <strong>de</strong> sens. C'est le scoreglobal qui est à considérer. Si celui-ci se concentre sur les <strong>de</strong>rniers items, <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> est peu probable,ce qui s’accor<strong>de</strong> avec les résultats <strong>de</strong> notre enquête <strong>de</strong> 2003 citée ci-<strong>de</strong>ssus. Le Doloplus 2 possè<strong>de</strong> lemérite <strong>de</strong> son ancienneté, <strong>de</strong> sa validation, <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>du</strong> site Internet le décrivant. Il est pourtant peuutilisé, souvent considéré comme long à mettre en œuvre et à coter.L’Algoplus (9) possè<strong>de</strong> le mérite d’une simplicité accrue : cinq items seulement appe<strong>la</strong>nt une réponsepar oui ou par <strong>non</strong> :2
1 – Visage : froncement <strong>de</strong>s sourcils, grimaces, crispation, mâchoires serrées,visage figé,2 – Regard : regard inattentif, fixe, lointain ou suppliant, pleurs, yeux fermés,3 – P<strong>la</strong>intes : « Aie », « Ouille », « j’ai mal », gémissements, cris,4 – Corps : Retrait ou protection d’une zone, refus <strong>de</strong> mobilisation, attitu<strong>de</strong>s figées5 – Comportements : Agitation ou agressivité, agrippement.Sa brièveté pourrait assurer son succès, encore difficile à apprécier <strong>du</strong> fait <strong>de</strong> sa nouveauté (2007).L'échelle Algoplus a été spécifiquement développée pour évaluer et permettre <strong>la</strong> prise en charge <strong>de</strong>s<strong>douleur</strong>s aiguës chez un <strong>patient</strong> âgé pour tous les cas où une auto évaluation fiable n'est pas praticable(troubles <strong>de</strong> <strong>la</strong> communication verbale).L'utilisation d'Algoplus est ainsi particulièrement recommandée pour le dépistage et l'évaluation <strong>de</strong>s :- pathologies douloureuses aigues (ex : fractures, pério<strong>de</strong> post-opératoire, ischémie, lumbago, zona,rétentions urinaires...)- accès douloureux transitoires (ex : névralgies faciales, poussées douloureuses sur cancer...)- <strong>douleur</strong>s provoquées par les soins ou les actes médicaux diagnostiques.La présence d'un seul comportement dans chacun <strong>de</strong>s items suffit pour le coter « oui ».Chaque item coté « oui » est compté un point et <strong>la</strong> somme <strong>de</strong>s items permet d'obtenir un score total surcinq. Un score égal ou supérieur à 3 est fortement évocateur : <strong>la</strong> présence d'une <strong>douleur</strong> est alorsdétectée avec une sensibilité <strong>de</strong> 87% et une spécificité <strong>de</strong> 80%. Il est ensuite nécessaire <strong>de</strong> pratiquerrégulièrement <strong>de</strong> nouvelles cotations. La prise en charge est satisfaisante quand le score restestrictement inférieur à <strong>de</strong>ux. Testé tout d’abord aux Urgences, il pourrait constituer un outil simple <strong>de</strong>dépistage <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> et <strong>de</strong> suivi thérapeutique en institution gériatrique si l’on admet que les<strong>douleur</strong>s les plus fréquemment rencontrées sont aiguës, intermittentes et persistantes. Ellesapparaissent presque toujours lors <strong>de</strong>s mobilisations et <strong>de</strong>s soins.L’Algoplus s’apparente à <strong>la</strong> grille CNPI 2 publiée par Feldt (10).- Les grilles évaluant <strong>de</strong>s items au repos et pendant le mouvement ou les soins.Parmi elles, l’échelle française ECPA-2 (Echelle Comportementale d'évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> pour <strong>la</strong>Personne Agée) validée <strong>de</strong>puis 2007 (11). Comme le Doloplus 2, l’ECPA-2 est recommandée parl’ANAES (12). L’ECPA-2 s’adresse aux personnes âgées d’âge égal ou supérieur à 65 ans souffrant <strong>de</strong>troubles <strong>de</strong> <strong>la</strong> communication verbale. Tous les mots <strong>de</strong> l’échelle sont issus <strong>du</strong> vocabu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong>ssoignants. Ainsi, l'ECPA-2 peut être utilisée aussi bien par <strong>de</strong>s infirmières, <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s-soignantes quepar <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins. Elle comprend 8 items avec 5 modalités <strong>de</strong> réponses cotées <strong>de</strong> 0 à 4. Chaque niveaureprésente un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> <strong>douleur</strong> croissante et est exclusif <strong>de</strong>s autres pour le même item. Le score totalvarie donc <strong>de</strong> 0 (absence <strong>de</strong> <strong>douleur</strong>) à 32 (<strong>douleur</strong> totale).La cotation par une seule personne est possible. Le temps <strong>de</strong> cotation varie selon l’entraînement <strong>de</strong>l’observateur : elle oscille entre 1 et 5 minutes.La seule mais indispensable précaution est <strong>de</strong> coter <strong>la</strong> dimension « observation avant les soins »réellement avant les soins et <strong>non</strong> pas <strong>de</strong> mémoire après ceux-ci. Il y aurait alors contamination <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>de</strong>uxième dimension sur <strong>la</strong> première.La cotation douloureuse n’a pas <strong>de</strong> cadre restrictif : on peut l’effectuer à n’importe quel moment et <strong>la</strong>répéter à volonté.- Le schéma corporelLe <strong>patient</strong> ne pouvant pas mettre en gar<strong>de</strong> les soignants quant à ses zones douloureuses, il est très utile<strong>de</strong> disposer d’un schéma corporel sur lequel elles sont consignées afin <strong>de</strong> pratiquer <strong>de</strong>s manipu<strong>la</strong>tionsadaptées.Ce renseignement simple est d’autant plus justifié que <strong>la</strong> rotation <strong>de</strong>s personnels et <strong>de</strong>s <strong>patient</strong>s estrapi<strong>de</strong> et que l’on se situe au début <strong>du</strong> séjour hospitalier. Les familles représentent <strong>la</strong> meilleure source2 Check list of Nonverbal Pain Indicators3