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Bilan du modu<strong>le</strong> spécial duGroupe Genre et politiqueBilan <strong>scientifique</strong> : « nous sommes <strong>le</strong>s fil<strong>le</strong>s <strong>de</strong> Maurice Duverger »* Le groupe <strong>de</strong> travail « genre et politique » a été créé au sein <strong>de</strong> l’AFSP en 2004. Il a animé un séminaire<strong>de</strong> recherche annuel et contribué à l’organisation <strong>de</strong> journées d’étu<strong>de</strong>s, par exemp<strong>le</strong> au sein ducongrès <strong>de</strong>s pays francophones <strong>de</strong> <strong>science</strong> politique à Lausanne en 2005 ou encore à Prague autour duthème du genre dans l’Europe élargie en 2006. Le séminaire a permis <strong>de</strong> constituer une communauté <strong>de</strong>politistes mobilisé(e)s par <strong>de</strong>s problématiques <strong>de</strong> genre, <strong>de</strong> diffuser et <strong>de</strong> confronter <strong>de</strong>s recherchesrécentes, qu’el<strong>le</strong>s soient menées par <strong>de</strong>s doctorant(e)s, <strong>de</strong>s jeunes chercheur(e)s ou <strong>de</strong>s chercheur(e)sconfirmé(e)s. La spécificité théorique <strong>de</strong> l’approche privilégiée par <strong>le</strong> groupe a été <strong>de</strong> tenter d’apporterun éclairage sur <strong>le</strong> genre en politique en intégrant une dimension trop souvent négligée dans l’analyse :<strong>le</strong> caractère relativement autonome <strong>de</strong> l’espace <strong>de</strong>s activités politiques ; c’est-à-dire interroger <strong>le</strong>susages <strong>de</strong>s i<strong>de</strong>ntités sexuel<strong>le</strong>s en politique tout comme <strong>le</strong>s conditions du changement politique, en unmot proposer, à partir du genre, un nouvel éclairage <strong>de</strong> l’économie du champ politique, notammentdans ses rapports avec l’ordre social. Il faut souligner que <strong>le</strong> groupe s’est constitué à l’AFSP dans <strong>le</strong>contexte d’un profond renouvel<strong>le</strong>ment <strong>de</strong>s questionnements traditionnels sur <strong>le</strong>s " femmes et lapolitique ", renouvel<strong>le</strong>ment visib<strong>le</strong> tant à l’échelon national qu’international, et qui interroge l’ensemb<strong>le</strong><strong>de</strong> la discipline.Il est intéressant <strong>de</strong> constater que tout se passe comme si, en raison <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur longue et relativemarginalité, <strong>le</strong>s étu<strong>de</strong>s sur <strong>le</strong> genre se caractérisaient d’abord par une attention constante portée auxconditions d’imposition du concept au sein d’un domaine <strong>de</strong> recherche, par une réf<strong>le</strong>xivité et unevigilance épistémologique assez spécifiques aux étu<strong>de</strong>s sur <strong>le</strong>s minorités, et ensuite par une volontéd’ouverture pluridisciplinaire. L’histoire <strong>de</strong> « l’acclimatation » du genre dans <strong>le</strong> champ <strong>scientifique</strong>français n’est pas linéaire ou uniforme (cf. Quand <strong>le</strong>s femmes s’en mê<strong>le</strong>nt, Genre et pouvoir, Paris, LaMartinière, 2004). Certaines disciplines, comme la sociologie ou l’histoire, se sont appropriées plusrapi<strong>de</strong>ment <strong>le</strong> concept que d’autres. La <strong>science</strong> politique française, mis à part quelques exceptions, aen revanche particulièrement bien « résisté » au genre. Si certaines spécialités <strong>de</strong> la discipline se sontouvertes à ces questions (que l’on pense à l’analyse <strong>de</strong>s comportements é<strong>le</strong>ctoraux ou <strong>de</strong>s politiquespubliques), d’autres restent, encore aujourd’hui, largement imperméab<strong>le</strong>s à ce type <strong>de</strong>questionnements. Evelyne Pisier et E<strong>le</strong>ni Varikas ont parlé par exemp<strong>le</strong> <strong>de</strong> « l’invisibilité du genre dans lathéorie politique », qu’el<strong>le</strong>s attribuent à la marginalisation <strong>de</strong> la recherche féministe et à la difficultéd’investir <strong>le</strong> « politique » du point <strong>de</strong> vue du genre, puisque : « Longtemps expulsées du champ politique,<strong>le</strong>s hiérarchies <strong>de</strong> sexe relèvent <strong>le</strong> plus souvent, et aujourd’hui encore, du domaine privé, personnel,affectif ou, tout au plus, <strong>de</strong> celui <strong>de</strong>s déterminismes socio-économiques et <strong>de</strong> la reproduction socia<strong>le</strong> ».Pourtant, Jacques Commail<strong>le</strong> a montré que la mise en relation <strong>de</strong> la question du genre avec cel<strong>le</strong> <strong>de</strong>politique constitue une subversion positive pour la connaissance en <strong>science</strong>s socia<strong>le</strong>s, et peut-être toutparticulièrement en <strong>science</strong> politique, enjointe alors à élargir ses champs d’analyse et à ne plus s’en teniraux formes organisées et institutionnalisées du pouvoir ou encore aux relations entre ce <strong>de</strong>rnier et <strong>le</strong>scitoyens. « Il lui revient <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r ce qui se passe dans la société même, <strong>de</strong> tel<strong>le</strong> sorte qu’il puisse êtrejustement question d’une sociologisation <strong>de</strong> la <strong>science</strong> politique ». Après la première phase <strong>de</strong> critique<strong>de</strong>s approches traditionnel<strong>le</strong>s occultant <strong>le</strong>s femmes et <strong>de</strong> dénonciation du « biais masculin » <strong>de</strong>sanalyses antérieures, la perspective <strong>de</strong> genre a donc rendu possib<strong>le</strong> une nouvel<strong>le</strong> conceptualisation etthéorisation <strong>de</strong> thèmes centraux comme la question <strong>de</strong> la définition politique <strong>de</strong>s frontières entre sphèrepublique et sphère privée, et cel<strong>le</strong> <strong>de</strong>s relations entre ordre politique et ordre social. Ces recherchesconcernant <strong>le</strong> genre en politique se sont bien évi<strong>de</strong>mment multipliées dans <strong>le</strong> « contexte paritaire ». Lapublicisation <strong>de</strong>s questions sexuées et sexuel<strong>le</strong>s a été concomitante d’un développement inédit <strong>de</strong>stravaux.Puisqu’il s’agit ici <strong>de</strong> rester dans <strong>le</strong>s limites « institutionnel<strong>le</strong>s » <strong>de</strong> notre discipline et <strong>de</strong> jouer <strong>de</strong>manière quasi caricatura<strong>le</strong> la carte disciplinaire voire corporatiste, il importe <strong>de</strong> revenir rapi<strong>de</strong>ment surce que la <strong>science</strong> politique produit aujourd’hui sur <strong>le</strong> genre. La création du groupe Genre et politique aété en effet accompagnée d’un développement important du thème en <strong>science</strong> politique. Si l’onregar<strong>de</strong> par exemp<strong>le</strong> <strong>le</strong>s archives <strong>de</strong> l’AFSP, <strong>le</strong> premier grand colloque organisé en 2002 sur <strong>le</strong> thème« Genre et politique » accueil<strong>le</strong> encore beaucoup plus d’historien-ne-s, <strong>de</strong> philosophes et <strong>de</strong> sociologuesque <strong>de</strong> polistes ou politologues. Si l’on remonte un peu plus en arrière dans l’histoire <strong>de</strong> notre disciplineon constate que <strong>de</strong>puis <strong>le</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> M. Duverger, et <strong>de</strong> M. Dogan et J. Narbonne sur <strong>le</strong>s femmes enpolitique (principa<strong>le</strong>ment consacrée au vote <strong>de</strong>s femmes), <strong>de</strong>ux pionnières – Mariette Sineau et Janine

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