En 2010, la production <strong>de</strong> déchets en France a représenté 355 millions <strong>de</strong> tonnes, soit 5,5 tonnes/habitant 18 . Ellese décompose <strong>de</strong> la façon suivante : 260 Mt <strong>de</strong> déchets <strong>de</strong> construction, 61,7 Mt <strong>de</strong> déchets <strong>de</strong>s autres activitéséconomiques, 29,5 Mt <strong>de</strong> déchets ménagers 19 et 3,8 Mt <strong>de</strong> déchets <strong>de</strong>s collectivités. Après avoir augmenté sensiblemententre 2004 et 2008, la quantité <strong>de</strong> déchets ménagers par habitant s’est stabilisée (452 kg/habitant en 2010),voire a diminué légèrement. Les taux <strong>de</strong> recyclage <strong>de</strong>s déchets vont en s’améliorant avec le développement <strong>de</strong> lacollecte sélective, <strong>de</strong>s déchèteries et <strong>de</strong>s filières à responsabilité élargie <strong>de</strong>s producteurs mais <strong>de</strong>s marges <strong>de</strong> progrèsimportantes existent encore. Le nouveau Plan Déchets 2025 en France et les nouvelles directives européennes<strong>de</strong>vraient renforcer significativement le recyclage <strong>de</strong>s déchets autant en provenance <strong>de</strong>s activités économiques que<strong>de</strong>s ménages.2.4. Empreinte solOutre les volumes <strong>de</strong> sols érodés et <strong>de</strong> terres excavées (cf. figure « consommation <strong>de</strong> matières » en page 11),l’empreinte sol <strong>de</strong> la France est estimée entre 77 MHa (soit 1,3 ha/hab) 20 et 160 Mha (soit 2,5 ha/hab) 21 . Les surfaces<strong>de</strong> sols nécessaires (par habitant) à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> finale <strong>de</strong> la France sont près <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux fois supérieures à la moyennemondiale 22 , mais elles sont dans la moyenne européenne et sont restées stables entre 1997 et 2004. Le taux <strong>de</strong>dépendance <strong>de</strong> la France vis-à-vis <strong>de</strong>s terres étrangères (« contenu en sols » <strong>de</strong>s biens importés / <strong>de</strong>man<strong>de</strong> finalefrançaise en sols) s’élève à près <strong>de</strong> 65% 23 .Le calcul du bilan <strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong> terres utilisées pour les productions forestières et agricoles importées et exportéesmontre que la France « importe » plus <strong>de</strong> terres qu’elle n’en « exporte » (« déplacement net » = « imports » -« exports »), que la part <strong>de</strong>s secteurs « produits animaux » et « produits végétaux » a beaucoup fluctué <strong>de</strong>puis lesannées 1960 et qu’aujourd’hui le déplacement net <strong>de</strong> terres est surtout dû aux produits du bois 24 .L’artificialisation <strong>de</strong>s sols, notamment par la périurbanisation et la construction d’infrastructures <strong>de</strong> transport, audétriment <strong>de</strong> sols naturels ou cultivés, est aussi un enjeu important. Elle a progressé <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 70% ces 30 <strong>de</strong>rnièresannées pour atteindre près <strong>de</strong> 9% <strong>de</strong> la surface totale <strong>de</strong>s sols français en 2010 25 .2.5. Empreinte eauL’empreinte eau <strong>de</strong> la France est <strong>de</strong> 23 693 Mm 3 , soit 370 m 3 /hab, c’est à dire une consommation par habitant environ1,5 fois supérieure à la moyenne mondiale 26 . En 2005, 67% <strong>de</strong> l’empreinte eau <strong>de</strong> la consommation <strong>de</strong>s ménagesfrançais provient <strong>de</strong> la production <strong>de</strong> biens et services <strong>de</strong>stinés à la consommation <strong>de</strong>s ménages (principalementrefroidissement <strong>de</strong>s centrales électriques pour la production d’énergie, et irrigation en agriculture), alors que 21%est lié aux importations 27 . Les autres 12% correspon<strong>de</strong>nt à l’utilisation directe : boisson, douches, lessives, arrosage…© Laurent Mignaux/MEDDE-MLETR12
L’empreinte environnementale : un nouvel indicateur pour traduire laresponsabilité environnementale <strong>de</strong>s paysDans le cadre <strong>de</strong> la Convention-cadre <strong>de</strong>s Nations-Unies sur le changement climatique et du protocole <strong>de</strong> Kyoto(1997), les pays signataires se sont engagés à réduire leurs émissions <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre émis sur leur territoirenational. Ces objectifs limitent la responsabilité d’un pays en matière <strong>de</strong> GES à ses frontières. Or le consommateurfrançais, américain ou allemand consomme <strong>de</strong>s produits fabriqués sur son territoire mais également <strong>de</strong>s produitsimportés, ce qui génère <strong>de</strong>s émissions ailleurs que dans le pays d’origine. Les indicateurs territoriaux excluent lesimpacts liés aux produits importés pour la consommation intérieure et ne reflètent donc qu’une partie <strong>de</strong>s impactsenvironnementaux d’un pays. Ce n’est pas le cas <strong>de</strong> l’empreinte environnementale qui ne limite pas l’évaluationenvironnementale d’un pays à ses frontières, mais la rapporte en revanche à sa <strong>de</strong>man<strong>de</strong> finale (figure ci-<strong>de</strong>ssous).L’empreinte environnementale révèle ainsi une autre réalité ! Les pays d’Europe occi<strong>de</strong>ntale, les Etats-Unis et le Japon,ont une empreinte CO 2supérieure au CO 2émis sur leur territoire, alors que c’est l’inverse pour les pays émergents(Graphique « Comparaison internationale <strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong> CO 2» ci-<strong>de</strong>ssous). Fixer <strong>de</strong>s objectifs politiquesen termes d’empreinte environnementale incitera les pays à ne pas laisser « fuir » les impacts par la délocalisation<strong>de</strong> productions peu éco-efficientes vers <strong>de</strong>s pays moins exigeants au niveau environnemental et à faire évoluer la<strong>de</strong>man<strong>de</strong> intérieure en biens et services.Importations<strong>de</strong>stinéesau final à laconsommationintérieureProductionintérieure pourla consommationintérieureConsommationfinaleintérieureIndicateurs « empreinte »Consommation <strong>de</strong> ressourcesEmissions <strong>de</strong> polluants etproduction <strong>de</strong> déchetsProductionintérieure pourl’exportationIndicateurs « territoriaux »Consommation <strong>de</strong> ressourcesEmissions <strong>de</strong> polluants etproduction <strong>de</strong> déchetsPÉRIMÈTRES DES INDICATEURS ENVIRONNEMENTAUX D’EMPREINTE ET TERRITORIAUXTonnes <strong>de</strong> CO2 par personne20151050États-Unis d'A.Royaume UniPays dont l’empreinteest supérieure auxémissions territorialesEmpreinte CO 2 par personneEmpreinte CO 2 totalePays dont l’empreinteest inférieure auxémissions territorialesJaponAllemagneUE-27ItalieEspagneFranceRussieChineBrésilIn<strong>de</strong>Mon<strong>de</strong>*7 0006 0005 0004 0003 0002 0001 000CO 2 émis sur le territoire par personneÉmissions totales <strong>de</strong> CO 2 sur le territoireCOMPARAISON INTERNATIONALE DES ÉMISSIONS DE CO 2(ANNÉE 2005), EMPREINTE VERSUS TERRITOIRESource : Commissariat Général au Développement Durable, 2012. L’empreinte carbone <strong>de</strong> la consommation <strong>de</strong>s Français. Le pointsur n° 114.0Millions <strong>de</strong> tonnes <strong>de</strong> CO213