12.07.2015 Views

Dossier

Dossier

Dossier

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Magazine pratique de l’habitat sain et des énergies renouvelables appliquéesVisite :Terre VivanteLa maisondans les boisCartespostalesd’OcéanieDOSSIERConstruireLa pile àcombustibleNaturellementlinoléumen paille :Ça vous botte ?Bimestriel n°4août - septembre 200133 F 5,03 €


SommaireMagazine bimestriel - numéro° 4Août - septembre 2001Tirage : 5 000 exemplairesImprimé sur papier 100 % recyclé blanchisans chloreCorrespondanceLa Maison écologiqueBP 60 14514504 VIRE CedexTél et fax : 02 31 66 96 49Mél : la.maison.eco@wanadoo.frCommission paritaire 0303 G 80419Responsable de la publicationet de la rédaction Yvan Saint-JoursRédaction Thierry Baffou, CatherineDubourg, Michel Frémont, Philippe Gilbert,Nicolas Knapp, Barbara Peschke, YvanSaint-JoursCorrection Véronique Rocher Saint-JoursEditeurAssociation Bio Ch’min58, rue des Acres 14500 VIREImprimerieVire Graphic BP 106 14503 Vire CedexRégie de publicité et distributiondans les magasins spécialisésALTerreNat PresseSandrine Novarino et Jean-Yves UdarDomaine de Pelleprat82120 Catéra-BouzetTél : 05 63 94 15 50 Fax : 05 63 94 16 69Notre couverture : Maison en ballots de paillemaçonnés dans le Morbihan. Réalisation :Pascal Thépaut. Photo : Valéry BorrazPhotos de couverture : Thierry Baffou,FuelCell Energy, Forbo Sarlino, PhilippeGilbert, Yvan Saint-JoursCA MERITE DEBAT ................................................................7Non à l’égo-logis.VISITE GUIDEE ......................................................................8Isère : Terre Vivante, quand l’habitat écologique s’expose.EXPERIENCE .......................................................................10La maison dans les bois.DOSSIER ..............................................................................13Construire en paille : ça vous botte ? Histoire, techniques ettémoignages.ENERGIE...............................................................................23La pile à combustible, une petite révolution.RENCONTRE A L’HORIZON ................................................27Cartes postales de Nouvelle-Zélande.AMENAGEMENT ..................................................................28Le linoléum, un revêtement de sol naturel et méconnu.AUTRES RUBRIQUESEditorial p. 4Actualité et revue de presse p. 5 et 6Formations p. 31Calendrier et annonces p. 32 et 33Abonnement p. 34Les photos et dessins non signés sont deYvan Saint-JoursLa Maison écologique autorise toute reproductionde texte ou d’illustration sous réservede mentionner son auteur. Merci.n°4 août-septembre 20013


EditorialLa Cité de Demain...un absent remarquéDans une déclaration faite dans le courant de l’automne 1996, le gouvernement suédoissoulignait sa volonté de faire de son pays le fer de lance et le modèle du développementdurable et écologique en Europe, voire dans le monde. C’est dans ce contexte on ne peutplus louable et ambitieux qu’il y a quelques mois débutait la construction de Bo01 : la Cité deDemain.Situé à l’extrême sud de la Suède dans la ville de Malmö, qui fait face à Copenhague, cetéco-pharaonique projet, 100 % énergies renouvelables, regroupe deux activités :- une zone d’habitation permanente oùse trouveront 800 appartements avecpromenades, parcs et canaux,- une exposition de maisons écologiqueseuropéennes où chaque payseuropéen a été invité à construire unemaison familiale, suivant ses propresméthodes, techniques, spécificitésarchitecturales et matériaux.Bo01la Cité de DemainDans le Village Européen, nomdonné à cette exposition de maisonsécologiques, l’objectif est de représenterle savoir-faire écologique du paysconstructeur.Parmi les 14 nations engagées on trouve: la Suède, la Norvège, le Danemark,l’Allemagne, la Grande-Bretagne, laLithuanie, la Pologne, la RépubliqueTchèque, la Hongrie, la Slovénie, laSlovaquie, la Roumanie, l’Italie et laGrèce... Oui, oui, vous avez bien lu, laFrance n’est pas représentée !N’y aurait-il donc dans notre paysaucun architecte, aucun maîtred’oeuvre, aucun bâtisseur que nos décideurscroient capable de réaliser un telprojet ? Sommes-nous tellement enavance dans ce domaine que nous puissions snober pareille initiative ? Ou au contraire yavons-nous accumulé tant de retard qu’il ne nous est pas possible d’y participer ? Cetteabsence doit-elle nous faire entendre que le poids des lobbies du béton, des laines minéraleset du nucléaire ne sont pas de simples vues de l’esprit ?Quoiqu’il en soit il est bien dommage qu’un pays au carrefour de l’Europe qui, de surcroît,accueille son Parlement ne figure pas dans cette Cité de Demain.Souhaitons bonne route à ce projet en cours de réalisation (qu’il est déjà possible de visiter)et dont nous reparlerons bien sûr à nouveau dans ce magazine (français !).Bonne lecture, Yvan Saint-Jours4n°4 août-septembre 2001


ActualitéOZONEC’est l’été !Chacun peut contribuer au cours del’été, avant et pendant les périodes propicesà la formation d’ozone (prévisionsde chaleur, d’ensoleillement et de ventfaible) à limiter les émissions de polluantsprécurseurs de la formation del’ozone, sans attendre l’arrivée des "pics ".Il s’agit notamment de différer, dans lamesure du possible, ses déplacementsen automobile et de choisir le moyen detransport le mieux adapté : marche àpied, vélo, transports en commun(notamment pour les trajets courts),covoiturage, en cas de nécessité, d’utiliserla voiture de façon plus économe(conduite souple qui diminue la consommationen carburant, vitesse modérée…),d’éviter d’effectuer le plein encarburant du véhicule pendant lespériodes les plus chaudes de la journée(les émissions d’hydrocarbures par évaporationsont d’autant plus importantesque l’ensoleillement est important ), delimiter l’usage des solvants et des peinturesainsi que de certains petitsmoteurs, tondeuses à gazon parexemple.INTERNETOuverture de creee.com.frCR3E signifie ConstructionRespectueuse de l’Environnement etÉconome en Énergie.C’est le site généraliste de l’écoconstruction,des énergies renouvelables, dubio-habitat (maison saine); bref, de toutce qui concerne la construction écologique.Opérationnel et ouvert au public depuisle 15 juillet. Il a été conçu et élaboré pardes associations de terrain pilotées parPégase-Périgord, sous la direction deClaude Micmacher, architecte bioclimaticiendepuis 1973.Le site CR3E est conçu pour tous lespublics, même et surtout ceux quisont peu familiers d’Internet. Sonergonomie est très simple, il estdépourvu des gadgets colorés habituels,est rapide et direct.Plus de 150 liens permettent de passerdirectement sur les sites de fabricants,d’associations et d’organismes.En régime de croisière, le site CR3Edevrait pouvoir proposer environ3500 références et des services enligne en cours de développement.LIVREL’isolation écologiqueVoici un nouvel ouvrage qui fera datedans l’histoire de l’habitat écologique.L’auteur, Jean-Pierre Oliva, conseiller etmaître d’oeuvre en architecture écologique,est l’un des pionniers françaisdans ce domaine. Il fait ici le point, en240 pages (!), sur les différents matériaux,leur mise en oeuvre dans unnombre considérable de cas de figureset bien entendu sur les principes mêmede l’isolation. Bref, un livre complet quis’adresse aux particuliers, comme auxprofessionnels.Dans notre prochainnuméro,le dossier porterasur l’isolationécologique,comportantnotamment unerencontre avecJean-PierreOliva...Editions TerreVivante 2001.Prix : 178 F6SOLAIRETarifs d’achat : laissez,laissez..entrer le solaire !Communiqué de presse du CLER Comitéde Liaison Energies Renouvelables«Après un an et demi de négociations, leSecrétaire d’Etat à l’Industrie a fini parsigner le 8 juin dernier l’”arrêté tarifaire”fixant le prix d’achat par EDF de l’électricitééolienne.Ce premier pas tant attendu, censé ouvrirla voie à une série d’arrêtés recouvrantl’ensemble des filières de productiond’électricité renouvelable, mérite toutefoisd’être fortement relativisé. Lesconditions qui lui sont associées sont eneffet extrêmement restrictives : quota de1500 MW pour les tarifs les plus favorables, indexation à la baisse très rapidedans le temps (-3,3 % par an), conditionsnon-transparentes d’accès au réseau,un zeste de renouvelabledans lʼocéandu nucléaire...n°4 août-septembre 2001délais d’instructions desdossiers non impératifs,etc...Comme si, tout en cherchantà donner des gagesaux électeurs, on voulaitsurtout permettre à EDF, qui ne cachepas ses ambitions, de s’arroger l’essentieldu bénéfice de ces nouvelles dispositionsau détriment des producteurs indépendants: un zeste de renouvelabledans l’océan du nucléaire...Mais le pire reste à venir : les propositionsactuelles en matière d’électricitésolaire photovoltaïque sont réellementindigentes, trois fois inférieures auniveau requis. Si certains “professionnels”,filiales de groupes pétroliers ou...d’EDF, s’en satisferont, c’est qu’ils espèrentpouvoir en tirer bénéfice grâce à laloi de défiscalisation des investissementsdans les Départements d’Outre-Mer miseau point en son temps par Bernard Pons.Soyons clairs : cette politique de “niche”conduit tout droit à marginaliser la Francedans l’une des compétitions industriellesmajeures du XXI° siècle : l’électricitésolaire photovoltaïque.Alors que les arbritages ne sont pasencore définitifs, le Comité de LiaisonEnergies Renouvelables (1) a souhaité,dans une lettre argumentée, mettre engarde le Secrétaire d’Etatà l’Industrie sur l’erreurmagistrale qui consisteraità suivre la propositionélaborée par ses propresservices et par EDF qui afait de la lutte contre l’injection d’électricitéphotovoltaïque sur son réseau le symbolele plus flagrant et le plus caricaturalde sa résistance aux évolutions structurellesdu secteur de l’énergie.Même si le photovoltaïque apparaîtaujourd’hui marginal en termes quantitatifs,il n’en reste pas moins que sonpotentiel de développement est extrêmementimportant et que rien ne justifie dele mépriser, d’autant plus qu’il constituel’une des filières les plus populaires ausens propre du terme et qu’il occupe uneplace prépondérante dans l’imaginairecollectif des énergies renouvelables.Plus généralement, alors que le “RapportCochet”, commandé par le PremierMinistre, avait remarquablement bienposé les conditions d’un décollage desénergies renouvelables en France, leCLER s’inquiète de constater que lesmesures proposées sont systématiquementrevues à la baisse au point d’endénaturer le sens.»Pour le CLER,Gérard Savatier et Marc Jedliczka(1) Créé en 1984, le CLER compte aujourd’hui 130adhérents répartis en trois collèges.Arrêté tarifaireLe tarif d’achat d’équilibre permettant un amortissementraisonnable des installations sur 15 à 20 ans sesitue en France métropolitaine aux environs de 3 F.La mise en place du tarif proposé est de 1 F enmétropole et 1,3 F à 2 F en Corse et dans les DOM.


Ca mérite débatNon à l’Ego-LogisEn France 7,4 millions dʼadultes, qui représentent près dʼun tiersdes foyers , vivent seuls dans leur maison ou leurappartement, cʼest ce que nous apprend le recensement de 1999.Il y a les célibataires endurcis, les veufs etles veuves du 3ème ou 4ème âge, les divorcé-e-ssans garde d’enfants, les expatriés, les étudiant-e-s,et bien d’autres. Parmi eux, certains ont choisi ouaccepté ce mode de vie, les vrais solitaires, ceux quin’imaginent pas partager au quotidien avec quiconqueleur espace privé. Il y a aussi ceux qui viventune période transitoire, qui ont une famille qui lesattend ailleurs ou plus tard. Et puis il y a les autres.Ceux qui sont seuls par défaut. Défaut de compagnonou de compagne, partis ou disparus. Défautd’enfants qui sont grands et ailleurs ou qu’ils n’ontpas eu. Défaut d’un ami ou d’une amie qu’ils n’ontpas encore trouvé. Ceux qui souffrent de n’avoir personneà qui parler quand ils sont chez eux, qui souffrentpar moment ou continûment de leur solitude.chaufferie, sous-sol, garage, grenier, nos logementsne sont plus petits mais ils sont égoïstes, centrés surle " ménage ", sans espace d’accueil de l’autre, del’étranger à la cellule familiale. Certes ce logement àfamille unique est une conquête du " progrès " ou entout cas un signe indéniable de l’augmentation duniveau de vie dans les pays riches. Mais ne peut-onregretter l’échange inter-générationnel et culturel quepermettait – il faudrait dire qu’imposait et qu’imposeencore dans la plupart des pays moins riches que lenôtre - l’entassement des générations et des famillesdans un même logement. Il faut aujourd’hui promouvoirun habitat individuel ou collectif plus généreux.Un habitat où l’on pourrait accueillir (sans se marchersur les pieds, sans se laver les dents dans le mêmeverre, sans entendre de ronflements aussi intempestifsqu’incontrôlables, sans avoir à connaître les faitset gestes de chacun, sans se ruiner en électricité eten chauffage) un autre, un voisin un peu perdu, uncousin à la mode de Bretagne, une mère âgée à larecherche de son passé, un frère qui a perdu safamille, un étranger qui cherche la sienne. Une des7,4 millions d’âmes seules qui pourrait ainsi, sansgêne, sans trouble, sans hésitation, sans danger,venir se frotter au foyer d’un des 52,5 millions deFrançais qui vivent leur quotidien en famille.Ouvrons portes et fenêtres, repoussons nosmurs. Concevons maisons et appartements en pensantà eux. Ajoutons à nos logements une chambre,un lavabo et, si possible, une douche, un WC, une kitchenetteet une entrée séparée. Certes, cela à uncoût, celui des travaux nécessaires pour aménagerou créer cet espace de 20m2 ou 30m2, celui du sacrificede la petite part de liberté que nécessite l’attentionà porter à un invité. Mais quelle richesse produiteen terme de bonheur et d’humanité pour les uns etpour l’ autre ! Quelle économie de souffrance et d’antidépresseur! La chambre d’hôte, comme la part dupauvre (jadis ?) est un devoir de solidarité, mais c’estaussi une source irremplaçable d’échange et detransmission d’expériences, de savoirs et de cultures.Nicolas KnappCe mal, là nos égo-logis y sont pour quelquechose. Chambre pour chacun, salle de bain, une oudeux, salon, salle à manger, cuisine, office, laverie,n°4 août-septembre 20017


Visite guidéeTerre Vivante :L’habitat écologique s’exposeNiché dans un petit vallon du Trièves, sur les bords duVercors, le Centre dʼécologie pratique “Terre Vivante”, porteson nom à merveille. En effet, ici, la terre vit, par ses jardinsabondants et par ses constructions de brique en terre crue.Voici donc une nouvelle visite guidée qui va nous emmeneren voyage au centre de la terre...vivante.En premier plan la boutiqueet au fond le restaurant8L’histoire du CentreTerre Vivante est une association bien connue dansle milieu de l’écologie. En effet en 1980, après un and’existence, elle édite le premier numéro des QuatreSaisons du Jardinage, seul magazine abordant lathématique du jardinage biologique. Au fil des annéesla revue est devenu un incontournable pour lesadeptes de la grelinette, du potimarron ou encore dulombricompost. En vingt ans d’existence les QuatreSaisons ont donné le ton à un mode de vie écologiquetouchant l’alimentation, la santé et l’habitat.Afin de mettre en pratique ainsi qu’en démonstrationce que développait l’association, l’idée de créer uncentre naquit, et après une fastidieuse recherche deterrain , c’est le coup de cœur. “Ce qui nous a pludans ce lieu c’est qu’il n’y avait pas un bruit et qu’onne voyait rien d’autre que la forêt. Bref un vrai coin den°4 août-septembre 2001nature,” se rappelle Claude Aubert, un des fondateurs.Alors, comme le relate l’édito des QuatreSaisons en novembre 1991, c’est le début de l’aventure: “Automne 91 : 50 hectares de friches et de boisdans un des plus beaux paysages de l’Isère. C’est laferme de Raud, dont Terre Vivante est propriétairedepuis le mois de juillet. Printemps 93 : ouvertureprévue, sur ce site, du Centre Terre Vivante, avec sesjardins, ses bâtiments en terre crue, son restaurantbiologique, sa boutique, son centre de formation.”Pari tenu, aujourd’hui le Centre est devenu une référenceen matière d’écologie pratique. Et l’aspecthabitat, par la demande du public, est devenu aussiimportant que l’aspect jardinage. En effet, si au débutles membres de l’association avaient le désir deconstruire avec des matériaux respectueux de l’environnement,ils n’envisageaient pas faire de ladémonstration. L’exposition des NégaWatts, parexemple, devait être temporaire et ne durer qu’un an.Au bout de trois ans, elle est devenue un classique eta même donné un petit : une exposition itinérante quel’on peut louer lors de manifestations ou salons.Les bâtiments de terreL’arrivée à Terre Vivante se fait par un petit cheminque dominent les deux imposants et superbes bâtimentsdu Centre. Dans le premier se trouve la partieadministrative de l’association. Cette très belleconstruction en terre crue et charpente bois est couverteavec des bardeaux de mélèze. Même si elle estassez récente elle est très bien intégrée dans le site,ceci étant dû en partie aux bardeaux qui ont déjàvieillis et pris une teinte grise brillante ainsi qu’aux différentesteintes douces des briques. “A l’époque (en1993), les architectes nous ont déconseillé de mettredes isolants végétaux pour les murs en terre crue”explique Claude Aubert, “Ils ont argumenté sur le faitque ce type d’isolant craignait l’humidité. On manquaitencore de recul par rapport à ces matériaux, etnous nous sommes résignés, à regret, à utiliser de lalaine de roche prise en sandwich entre deux murs deterre crue. Aujourd’hui, nous ferions un autre choix”.


La cabane desjardiniersLes murs témoinsde l’exposition surles matériauxDans le second bâtiment, isolé avec de la ouate decellulose (isofloc), se trouve le restaurant avec sesmagnifiques voûtes nubiennes (de Nubie, en Haute-Egypte). Ces voûtes, ne nécessitent pas de coffrage,ce qui les rend à la fois plus économiques et plusrapides à monter. Attenante au restaurant, la partie laplus récente construite en briques alvéolées abrite laboutique et une salle où l’on peut voir la fameuseexposition des NégaWatts. Grâce à de beaux panneauxexplicatifs et des maquettes dont certainessont interactives, elle invite le visiteur à découvrir lesgisements inexploités de NégaWatts qui sommeillentdans nos demeures. L’une des maquettes, dernièrementarrivée, nous montre jusqu’où les rayons dusoleil entrent dans une maisonsuivant les différentes saisons.Bien pratique pour comprendreles bases du bioclimatisme.Cette exposition, très professionnelle,est plutôt à l’intentiondes adultes. Peut-être verra-tonun jour un complément quis’adresserait aux enfants ?Au milieu des jardinsLa visite se poursuit à l’extérieur,au milieu des jardinspotagers fleuris et des maresoù les grenouilles font la sieste.Tout en haut du grand potager,c’est la cabane des jardiniers.Avec ses murs en terre et pailleet son chapeau en bardeaux,elle est parfaitement intégréedans le lieu. En y prêtant unpeu attention, on remarque sa gouttière, taillée dansun petit tronc de mélèze.Ici, comme sur la plupart des édifices du Centre, voiremême à l’intérieur pour ceux qui ont une ouverturepermanente (WC à compost), on peut apercevoir desnichoirs. C’est une facette vivante de l’habitat écologiquequi tente de s’intégrer dans la nature en n’oubliantpas ses habitants...L’exposition sur les matériauxEn continuant sur un petit chemin à travers bois, onarrive dans une petite clairière où, sous une grandetente dressée se trouve l’exposition sur les matériauxde l’habitat écologique.On peut y voir un très large éventail de mursécologiques accompagnés d’une fiche techniquereprenant leurs principaux avantages(et inconvénients le cas échéant), ainsi queleur coût. On peut également toucher différentsisolants en rouleaux ou en panneaux,ou plonger ses mains dans un sac de liègeen vrac. Puis admirer un mur en pisé avecdes dessins de formes géométriques obtenusgrâce à des ocres rouges; ou encore unmur en béton de chanvre aux formes arrondies.Bref, on peut voir, toucher, comparer etde cette manière se faire une idée plus précisesur tel ou tel matériau.Beaucoup d’autres choses sont intéressantesà voir lors d’une visite ici : WC à compost,système de phyto-épuration, chauffeeausolaire et panneaux photovoltaïques,chaudière à bois... Alors si vous vous baladez dans lesecteur cet été, n’hésitez pas à faire un détour avecvotre magazine sous le bras. Celui-ci vous donnedroit à une entrée à tarif réduit !Ouverture du centre d’avril à octobre de 10h à 18h(19h en été) sauf le mardi. N’ouvre que les mercrediset week-ends du 17 septembre au 21 octobre.Tarifs : 40 F par personne. 90 F par famille.Tarif réduit : 30 F. Pour les 12-18 ans : 20 FGratuit pour les moins de 12 ans.Groupes acceptés sur réservation tous les jours saufle mardi du 29 avril au 21 octobre.Situation : entre Grenoble et GapContact : Terre VivanteDomaine de Raud 38710 Mens.Téléphone : 04 76 34 80 80Fax : 04 76 34 84 02Site internet : www.terrevivante.orgYvan Saint-Joursn°4 août-septembre 2001 9


ExpérienceLa maison dans les bois10Philippe Gilbert est architecte,diplômé en Architecture etIngénierie à Haute QualitéEnvironnementale. Sa femmeVéronique a suivi une formationdʼArts Appliqués à Lyon. Quoi deplus naturel pour eux que de seconstruire une maison quirépond à un grand nombre deleurs exigences.Projection 3Dde la maisonAprès avoir acheté un terrain dans un petit villageentre Nîmes et Alès, à Saint-Bénezet, nousregardons le projet de construction. Toutd’abord nous nous posons les questions :de quelle maison avons-nous besoin ? Pourquel usage ? Et dans quel budget ?La conscience environnementale est communedans le couple. La maison nous respectera,sera agréable à vivre et s’intègrerabien dans le site. Elle sera économe enénergie, lumineuse, bien insonorisée à l’intérieur.Elle permettra de faire cohabiter uncouple reconstitué et deux enfants adolescents.Cependant elle devra permettre uneévolutivité future dans son usage, nosenfants vieillissent et nous aussi.D’ores et déjà se sont dessinées un certainn°4 août-septembre 2001nombre de cibles de la Haute QualitéEnvironnementale. Nous reconnaîtrons les réponsesà ces cibles au fur et à mesure de l’avancement duprojet, dans le travail de recherche et de mise aupoint.Après quelques discussions, le programme deconstruction devient le suivant :- un espace adolescent quasi indépendant et complètementisolé du point de vue phonique- un espace de vie avec une cuisine ouverte, une cheminéeet une serre- un atelier peinture-sculpture ouvert sur l’extérieur- un espace adulte complètement indépendant à l’étageavec salle de bain, chambre et bureau- un rangement à vélos, moto, mobylettes.Cela donne un total de surface habitable de 182 m2,avec en annexe un rangement de 10 m2. Le budgettotal, hors paiement des taxes de branchement, estde 1 190 000 F, soit un coût de 6 230 F TTC par m2.Doc : Atelier d’Architecture et d’Environnement


Doc : Atelier d’Architecture et d’EnvironnementPlan du RdCLe souci majeur d’insertion dans le site entraîne lacréation d’une toiture en forme de S qui suit la pentede la colline, ainsi que d’une toiture végétalisée surles parties en rez-de-chaussée.L’idée naît d’une structure mixte, brique monomurtype Gélis de 37 cm d’épaisseur pour les murs Nordet Est et ossature bois en façade Sud et Ouest. Cechoix permet d’intégrer le bois dans la construction etde fixer du CO2. Un concept bio-climatique est étudié,les pièces servantes sont en façade Nord, les piècesservies en façade Sud. Sur la serre viennent toutnaturellement se placer des capteurs solaires pour laproduction d’eau chaude sanitaire. Des brise-soleilfixes et des débords de toiture permettent de régulerles apports solaires, une protection solaire de typepergola, végétalisée, adaptable suivant les saisonsprend place. Au fond de la serre un mur accumulateurrecouvert d’enduit terre est construit.L’accoustiqueLa disposition des espaces intérieurs de la maisonassure en elle-même une bonne isolation accoustiqueentre les différentes zones. Cependant, il fautpouvoir au sein même de ces zones faire en sorteque les pièces soient isolées les unes des autres.Nous utilisons pour ce faire des cloisons compositesaccoustiques en séparatif avec plaques de Fermacellet laine de mouton de 60 mm à l’intérieur.L’évolutivitéUn minimum de refends, mur maître ou poteau, sontmis en place pour permettre une évolutivité future.L’espace adolescent de 41 m2 n’a pas de refend oupoteau. L’espace buanderie-cuisine-salon-salle àmanger n’a que deux poteaux pour 60 m2. A l’étage,il n’y a qu’un poteau pour 60 m2. Tout ceci nousdonne donc une flexibilité future.Les matériauxAu stade du permis de construire, nous nous décidonsà consulter le bureau d’études GEFOSAT àMèze pour faire une étude et une analyse thermiquespar simulation dynamique du projet. La rencontreavec ce bureau d’études nous permet non seulementde maximiser les apports solaires pour l’hiver maisaussi de travailler sur le confort d’été. Ainsi, nous pouvonsfaire différentes simulations pour le choix desmatériaux et en repérer l’influence sur le confort d’étéou celui d’hiver.Nous avons testé les briques monomur de 30 et de37. Celle de 37 entraîne une économie d’énergie de8,5 % par rapport à la brique de 30. Les tests effectuésavec le bureau d’études nous apportent aussil’assurance d’utiliser du vitrage à faible émissivité deSt-Gobain qui nous permet de faire une économie de7,2 % sur nos consommation de chauffage.De même, nous choisissons de créer un plancherd’étage bois mixte (bois, béton) de manière à garderde l’inertie thermique pour assurer un bon confortd’été, et nous maximisons les apports solaires parl’orientation de la maison qui se trouve placée à 25°du Sud vers l’Est.Les apports solaires représentent 52 % des apportsgratuits de chauffage du fait de la conception et del’orientation de la maison. Ce très bon résultat estobtenu grâce à l’association d’une forte proportion devitrage au Sud et d’une importante inertie thermique àl’intérieur.Pour résoudre les différents problèmes liés à la miseen œuvre du bois, nous rencontrons Mickaël Flach dubureau d’études Arborescence à La Vacquerie. Noustravaillons ensemble sur des principes de ferme detoiture en lamellé cloué pour éviter la présence decolles, nocives dans leur dégagement de composésorganiques volatils (COV). Nous travaillons égalementle détail des auvents de toiture ainsi que lesdétails de la toiture végétalisée et du plancher bois.Les poteaux, supports de poutres lamellés cloués etde plancher, sont faits de troncs bruts tout juste écorcés.Les bois mis en œuvre dans la maison ne reçoiventqu’un seul type de traitement : les bois de charpentesont traités au sel de bore. Tous les autres boissont simplement purgés d’aubier. Nous mettons duplancher en châtaignier dans la plupart des pièces dela maison. Les terrasses extérieures sont en accacia,ceci pour maximiser l’usage de bois locaux.Le cèdre rouge de la façade est un bois européen.Tout le travail sur le bois est possible grâce à MrDenys de Bois de France à Martignargues. Nous préféronsdes panneaux OSB en sous-face de toiturepour leur faible émission de COV.La gestion de l’eauNous filtrons avec un adoucisseur et avons installé unélectro-osmoseur qui nous permettra d’assurer àl’eau une potabilité équivalente à celle du MontRoucoux et de Volvic. Pour économiser l’eau, nousmettons en place des réservoirs d’eau de WC avecbouton poussoir double-action 3-6 litres. La mise enplace d’embouts pousseurs sur les robinets permetégalement des économies d’eau pouvant aller jusqu’à50 %.Enfin,nous récupérons les eaux pluviales de toituredans un tonneau pour l’arrosage des plantes de lamaison.n°4 août-septembre 2001 11


La gestion de l’énergieGrâce à la ventilation transversale (des ouvertures àl’Est et à l’Ouest pour faire des courants d’air), la climatisationn’est pas nécessaire, le confort d’été estassuré. Pour l’éclairage de la maison, nous n’utilisonsque des lampes basse consommation de 7 à 11 Wattsde type fluo-compacte. Ce choix amène 700 F d’économiepar rapport à une ampoule à incandescence.Nous achetons des appareils électro-ménagers declasse A pour ceux que nous renouvelons et faisonsle choix d’un chauffe-eau solaire. Nous mettons enplace des interrupteurs sur toutes les prises desappareils qui peuvent rester en veille : télévision,magnétoscope, chaîne hi-fi. Nous avons une cuisinièreà gaz pour la table de cuisson. En terme de champélectro-magnétique, nous mettons à la terre avec unevaleur de 5 Ohms maximum tous les ferraillages desfondations, des chaînages et raidisseurs et les railsmétalliques des cloisons composites. Les réseauxélectriques des chambres à coucher sont équipés debio-rupteursL’isolation, l’étanchéité etlespeinturesNous employons, lors de la construction, un certainnombre de matériaux recyclables : ainsi en sous-facede toiture végétalisée, sous l’étanchéité, nous avonsdu Foamglass de 4 cm d’épaisseur fait à base deverre et qui est recyclable. En isolant thermique, nousposons de la laine de mouton sur une épaisseur de20 cm en rouleau déroulable et des rouleaux de linpour assurer l’isolation au bruit d’impact entre le plancheret les lambourdes. Toutes les cloisons et tous lesmurs à ossature bois sont habillés de Fermacell.Sous la toiture végétale, l’étanchéité est assurée parune membrane sans chlore de Sarnafil qui est poséemécaniquement. Les peintures sont des peinturesHolsweg : à la caséïne, laques ou peintures à lachaux Vixalit. Nous utilisons pour traiter les bois deplancher des huiles dures et du lait naturel.Le chauffageL’insert de cheminée va chauffer la chambre, la sallede bain en R +1, l’atelier, le salon et la salle à mangeren rez-de-chaussée. Le complément de chauffageest assuré par une chaudière gaz propane à hautrendement et radiateurs fontes.Cette maison a été une grande expérience.L’aventure de la Haute Qualité Environnementale estbel et bien commencée. C’est un plaisir et un apprentissagerenouvelés à tous les instants. Dès maintenantje pense, en tant qu’architecte, aux nouvellesexpérimentations pour nos futures constructions :récupération de l’eau pluviale pour arrosage, toilettes,eaux ménagères; traitement des eaux vannes parlagunage; toilettes sèches; utilisation de panneauxphotovoltaïques pour la production d’électricité;chauffage d’une maison par chaudière bois...L’aventure ne fait que commencer ! Philippe Gilbert(article et photo)12n°4 août-septembre 2001


<strong>Dossier</strong>Construction en paille :Ca vous botte ?«La maison de paille ! L’association de ces deux mots est biende nature à provoquer de l’étonnement, même chez les personnespréparées aux hardiesses de la conception dans l’artde construire. Et cependant, il n’en est pas moins acquis, àl’heure actuelle, que la maison de paille est une réalité visibleet palpable.»Voici une excellente introduction au dossier sur laconstruction en paille. Merci à feu Gustave Lamache de l’avoirécrite... en mai 1921, il y a 80 ans aujourd’hui ! Aussi étonnantque cela puisse paraître, ce paragraphe est tiré d’un article dela revue Science et Vie n° 54 (aujourd’hui paraît le n° 1013...),qui relate la première construction en bottes de paille recenséeen France.Quelques millions de mètres cube de béton plus tard, cet articlereste absolument d’actualité. Il est vrai que la construction enbottes de paille sort de la marge; cependant certains (rares)bâtisseurs professionnels, l’utilisent comme matériau courant.Différentes techniques ont été mises au point, fruits derecherches et d’expériences apportant à ce mode de constructionfiabilité et confort : les qualités isolantes que procurent lapaille sont loin d’être négligeables, tout comme sa capacité àfaire des murs respirants, le tout avec un éco-bilan presqueparfait. En fait il souffre surtout d’une réputation de matériauhautement inflammable et très peu solide (les trois petitscochons sont passés par là). Mais il n’en est rien, bien aucontraire !Paille p. 161921 p.14Botte p.19Bâtisseurs professionnels p.22Différentes techniques p.15Isolation p.16Murs respirants p.16Feu p.18Eh bien laissez donc le grand méchant loup de côté et découvrezcomment il est possible de semer sa maison...Alors, ça vous botte ?n°4 août-septembre 2001 13


Photos : Sciences et Vie et ACVFOssature de la maison «Feuillette»Remplissage avec les bottes de pailleLa maison terminée en 1921...aujourd’hui recouverte de vigne viergeUn peu d’histoireNaissance au NebraskaLa construction en ballots de paille n’est pas une lubie sortiede la tête d’un doux rêveur, c’est une technique de constructionà part entière dont on trouve des exemples dans plusieurspays. Il semblerait que les premiers constructeurs à s’êtrelancé dans l’aventure soit des mormons du Nebraska qui, aumilieu du XIXème siècle, s’inspirent des huttes de terre dessioux recouvertes d’herbe pour l’isolation.Après avoir eu l’idée de couper les mottes d’herbe et de donnerà celle-ci une forme de brique avec une nouvelle charruede leur conception, ils utilisent des lieuses, puis vers 1890,des presses agricoles.La technique se développe avec les ballots qui servent à monterdes murs, selon la technique des joints décalés (commeles murs de briques).Le bâtiment le plus ancien, se trouve donc au Nebraska : c’estune école dont la construction remonte aux environs de 1886.Il faut remonter jusqu’en 1914 pour trouver la plus ancienneconstruction encore existante (connue). C’est le “Fawn LakeRanch” qui sert encore maintenant pour accueillir des ouvriersagricoles.En France, la maison Feuillette a 80 ansEn France, la doyenne des maisons en bottes de paille est unpeu plus jeune que son homologue américaine. Construite en1921 par Mr Feuillette, elle fut proposée à l’époque commemaison modèle, bon marché, pour la reconstruction desfermes et habitations détruites pendant la grande guerre.Dans le n°56 de Science et Vie du mois de mai 1921GustaveLamache écrit : “Fraîches en été, chaudes en hiver. Les maisonsde paille sont avant tout économiques. (...) Les visiteursqui viennent se rendre compte eux-mêmes, à pied-d’oeuvre,remportent l’impression qu’un chapitre nouveau s’est ouvertau livre de la construction et qu’une activité féconde ne tarderapas à sortir de l’idée originale que vient de réaliser MrFeuillette, inventeur de la grenade à fusil (sic ! ndlr) et de lamaison de paille. (...) Agréable à habiter, confortable, hygiéniqueet de longue durée, (...) La souplesse du système seprêtant facilement à toutes les conceptions constructives etarchitecturales (...) c’est de bon droit que la maison de paillede Mr Feuillette a pu être qualifiée de maison isothermique.”Fêtant cette année ses 80 printemps, cette maison est unexemple parlant du bien-fondé de ce type de construction.Le renouveau sur le LarzacIl faudra pourtant attendre une soixantaine d’années avantd’entendre reparler de maison en bottes de paille. En effet,durant l’automne 79, sur le plateau du Larzac (alors en pleinelutte contre l’extension du camp militaire), une maison à ossaturebois et remplissage paille est montée en quelques jours.Depuis, quelques dizaines de constructions (habitations, hangars,abris pour animaux...) ont été érigées à travers le paysemployant des techniques variées.14Montage de la maisondu Cun du Larzac en1979.n°4 août-septembre 2001Photo : Le Cun


Murs en bottes de pailleNébraskaSablière oulisse hauteTige filetéeMaçonnéRupturede pontthermiqueOssature boisDoubleossatureMortierEcrouLes différentes techniquesIl existe trois types de constructions : «Nebraska», «Ballotsmaçonnés» et «Ossature bois», cependant, chacune d’entreellespeut avoir plusieurs variantes.Voici cinq techniques représentant les pratiques françaises lesplus courantes. En général, les préférences se portent surl’ossature bois ou les ballots maçonnés.Toutes ces techniques ont en commun un soubassementen dur avec une rupture de remontée capillaire pour éviterà l’eau de s’infiltrer par le bas et bien sûr un enduit intérieuret extérieur.Nébraska (mur porteur monté à sec)Chronologiquement c’est la première technique mise enoeuvre. Les paysans américains disposaient les bottes depaille en quinconce puis y enfonçaient des piquets de bois oude métal pour rigidifier la structure. Le toit était ensuite posésur les murs qui étaient auto-porteurs.Aujourd’hui, on utilise des tiges filetées qui sont fixées dansles fondations et sur lesquelles on empâle les bottes. En hautdu mur sont disposées deux lisses (planches de 15 x 5 cm).La tension se fait par un serrage d’écrou.C’est la technique la plus rapide et la plus économique maisavec laquelle on ne peut pas faire d’étage.Ballots maçonnésCette technique vient aussi d’Amérique du Nord, mais duCanada cette fois-ci. C’est Louis Gagné qui l’a mise au pointdans les années 80.Les bottes de paille sont empilées les unes sur les autres etjointoyées de toutes parts. Les bottes de paille sont espacéesd’une dizaine de centimètres pour y mettre le mortier qui servirade joint ainsi que de colonne. En effet les bottes ne sontpas montées en quinconce comme un mur de briques ou d’agglos,mais les unes sur les autres. Le joint vertical assure ainsila rigidité de la structure. La botte de paille étant un matériausouple, les mettre en quinconce aurait pour résultat de casserle joint horizontal.La rupture de pont thermique se fait en disposant un bastaingau milieu de la botte de paille (il sert également pour diminuerle volume de mortier, donc le coût).La mise en oeuvre de cette technique est plus longue et pluscoûteuse que la précédente. On peut réaliser un étage et fairedes formes arrondies (voir la photo de couverture).Planches1GrillageLiteauxEnduitEnduit definitionOssature boisEn France, comme vu précédemment, c’est la première techniquequi a été mise en oeuvre. Le dessin 1 montre celle utiliséepour la maison Feuillette et pour le Cun (à quelque choseprès). C’est le système de la double ossature bois remplie deballots de paille. Un grillage a été disposé sous l’enduit, suivantles cas, il sert d’accroche pour l’enduit, de barrière pourles rongeurs ou de maintien des ballots.Les techniques 2 et 3, qui sont détaillées plus loin (pages 19et 20), consitent à rentrer en force les bottes de paille entredeux planches. Sur le dessin 3 on remarque la présence d’unliteau qui vient diminuer le cumul de poids des bottes superposées.Les techniques à ossature bois sont appréciées car elles utilisentdes techniques de constructions traditionnelles et reconnues,la paille ne servant que de matériau de remplissage.Les coûts varient suivant l’importance de l’ossature bois.2 3n°4 août-septembre 2001 15


Photo : Nicolas KnappDOSSIERConstruire enpailleÇa vous botte ?La pailleQu’est-ce que c’est ?De manière générale, la céréale se caractérisepar un fort développement de sa partie supérieure,c’est-à-dire des grains (de blé, d’avoine, deseigle...). Au cours de sa croissance, elle cherchela silice dans l’air pour les développer et fortifiersa tige. A maturité, sa partie haute est fauchéepour récupérer les grains. Reste, non fauchée,une tige appelée la paille. Considérée comme unsous-produit de l’agriculture, elle finit brûlée, enlitière, ou elle enrichit comme engrais la terre duchamp. Coupée de ses grains, la plante n’a plus decroissance. Sa fibre est alors un composé stabilisé,fortement siliceux dont la composition s’approche duminéral. Il y a donc mutation de la phase végétale àla phase minérale.Il est bien sûr préférable d’utiliser de la paille issued’agriculture biologique plus respectueuse de l’environnement.Un très bon isolantLe ballot de paille a une conductivité thermique de0,067 W/m°C. Cette donnée est établie par H.Denonain, architecte de “La Chassagne”, à partir desréférences canadiennes déterminées par la SCHL.Pour comparer, on peut dire qu’un mur depaille de 40 cm d’épaisseur correspond à 24 cm delaine minérale.Des murs qui respirent et un air plus sainUne des principales qualités de la construction enbottes de paille réside dans sa capacité à faire desmurs “respirants” (avec des enduits qui sont perméablesà la vapeur d’eau bien entendu) parce quela paille qui est constituée d’une cavité va permettreà l’air de circuler d’un bout à l’autre de sa tige. Mêmecompressée en ballot, elle continuera à garder cettepropriété. Par conséquent, le mur enduit à base dechaux est capable d’absorber et de dégager de l’humiditénaturellement, régularisant ainsi l’humiditéintérieure. Plutôt que d’avoir un air sec encourageantla création et le mouvement des poussières oud’avoir un air saturé d’humidité permettant le développementdes moisissures, il y a un environnementbien tempéré, réduisant les effets des éventuels polluantsà l’intérieur.Un architecte a fait part à Arnaud Cauwel (cité dansson mémoire de fin d’étude d’architecte, cf p.22)d’une de ses expériences : “Des clients, vivant agréablementdans une maison en paille, ont décidé unjour de peindre les murs du séjour. Mais ils ont commisdes erreurs concernant le type de peinture à utiliser.L’état hygrométrique de l’air s’est rapidementdégradé : en effet l’échange d’air, chargé d’humidité,ne s’opérait plus ; des problèmes de condensationsont apparus”.Chantier ossature bois16Les différentes paillesL’orge : est une céréale “irritante” et ce défaut de texturerend sa mise en œuvre désagréable et difficile.L’orge est donc inutilisable sur les chantiers.Le seigle : offre des résistances plus élevées que leblé (et que l’orge aussi, d’ailleurs).L’épeautre : est proche du blé.Le triticale : est un hybride de blé et de seigle qui adeux avantages :- il permet de conserver les qualités du blé en lui ajoutantles caractères de rusticité du seigle,- il offre une paille plus longue (intéressant dans ledomaine agricole, pour la constitution de litière).Toutes ces pailles présentent des caractéristiquesidentiques en ce qui concerne la rétention d’eau.Cependant, des essais en laboratoire sur chaquetype de paille seraient tout de même extrêmementintéressants à effectuer pour travailler, au cas parcas, avec le produit parfaitement approprié.La lavande : cette paille peut trouver une place dansla construction. Elle a plusieurs caractéristiquespropres :- elle est imputrescible (on ne peut donc pas en fairede l’engrais),- le stock est important et la récolte est concentréegéographiquement (tout est en général détruit rapidementfaute de “débouché”),- son parfum permet d’éloigner les éventuels rongeurset insectes (l’essence de lavande est à ce titreutilisée dans l’industrie insecticide),- ce produit étant considéré comme un “déchet”, il n’apas de prix d’achat.n°4 août-septembre 2001Un matériau de construction àl’éco-bilan parfaitPeu de matériau peuvent prétendre avoir des qualitésenvironnementales aussi élevées. Tout d’abord parsa renouvelabilité due à son cycle de productionannuel. Ensuite par son aspect “matériau local” : onpeut en trouver quasiment partout. Et lorsqu’elle n’estpas disponible, on peut aisément faire pousser descéréales pour s’en procurer. De ce fait les coûts écologiquesdu transport sont réduits à l’extrême. Deplus, sa mise en œuvre n’a aucune conséquence surles applicateurs. Et bien sûr, en fin de vie, le matériauest entièrement recyclable. Enfin les “déchets dechantier” ne sont plus un problème, ils trouveront différentesapplications (intégrés au mortier, en mulchdans le jardin, en paillage pour les animaux...).Les enduitsOn ne peut concevoir une construction en paille quesi celle-ci est protégée des intempéries, des rongeurset du risque de feu. Le mur en bottes de paille estdonc enduit aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur.Les enduits sont souvent à base de chaux, sable,pouzzolane pour l’extérieur et argile-sable, chauxsableou plâtre naturel pour l’intérieur. Il est préférablede supprimer définitivement le plâtre du commerce,car il ne permet pas une bonne respiration dumur.


Photos : Nicolas KnappA gauche : on égaliseles irrégularités avecune débroussailleuse.A droite : premièrecouche d’enduit avecun compresseurMélanges diversifiésPar contre les mélanges et les proportions sont trèsdiversifiés. Voici quelques uns des enduits à base dechaux qu’Arnaud Cauwel.NHL (Natural Hydraulic Lime) : Chaux hydrauliquenaturelle (anciennement XHN)CL (Chaux Calcique): Chaux aérienne (anciennementCAEB)Les données correspondent à des valeurs unitaires :François Tanguay :- joint : 3 sable / 1 chaux + ciment + paille- enduit : 2 ciment / 1 chaux blanche hydratée / sable+ pailleJean-Marie Haquette :- gobetis : 2 NHL / 2 CL / 5 sable calibre 0,4 / chanvre- 2ème et 3ème couches : 3 CL / 1 NHL / 4 sable +chanvreChantal Gay-Raffier :- 1ère couche : 1 chaux / 1 ciment (projeté)2ème et 3ème couches : 2 chaux / 1 ciment- 3ème couche : 2 chaux / 1 cimentElsa Leguern :- 1ère couche : 1/2 NHL / 1/2 CL / 3 sable- 2ème et 3ème couches : 1 CL / 3 sableLa mise en œuvre des enduitsLa mise en œuvre, elle aussi, est très diversifiée suivantl’état de la surface des murs constitués de paille.Les ballots bruts peuvent être enduits avec un projeteurmécanisé (tyrolienne ou compresseur) de manièreà ce que l’enduit adhère à 90 % et régulièrement.L’avantage de cette technique est l’incrustation profondede la paille. Par contre, elle pose le problèmedu taux d’humidité de la paille, l’enduit projeté étanttrès liquide.On peut également enduire à la main pour obtenirune qualité de surface impeccable. Il est aussi possiblede coffrer les murs (quelque soit le type destructure). On obtient ainsi une surface plane desdeux côté, prête à recevoir la fine couche de finition.Dans tous les cas l’enduit doit permettre au mur derespirer.Les points faiblesFissure de l’enduitLa principale “pathologie” constatée sur les constructionsest le problème de la fissuration au contactenduit / bois. Il s’avère que celle-ci peut s’éviter facilementen prenant certaines précautions :- en ne mettant pas en contact le bois et l’enduit (intégrationdu bois dans le ballot),- en provoquant la fissure, en la dirigeant (notammenten travaillant en “joint creux” car la fissure, au fond dece joint, sera invisible), ou en la calfeutrant,- en faisant appel à des professionnels compétents :architectes, entrepreneurs ou tâcherons...Epaisseur des mursL’épaisseur moyenne d’un ballot de paille avoisine les50 centimètres. En site très urbain, cet aspect est unvéritable handicap en regard du coefficient d’occupationdes sols.Il est possible de réduire l’épaisseur du complexe deplusieurs façons :- en posant les ballots sur leur tranche latérale,- en sectionnant les ballots en deux,- en réduisant l’épaisseur de l’enduit (environ 8 cmdans le cas du ballot brut).On obtient alors un complexe d’une épaisseur de 35à 40 centimètres.Incendie durant le chantierIl est important de prendre en compte les risques d’incendiespendant le chantier, à cause de l’importantequantité de paille qui jonche le sol.Manque d’inertieLa paille a très peu d’inertie thermique (mise à part leballot maçonné). On peut y remédier, par exemple,en montant un mur intérieur en terre crue ou maçonnerielourde.Mauvaise isolation phoniqueLa botte de paille n’est pas un très bon isolant phonique,néanmoins elle n’a aucun effet de caisse derésonance.n°4 août-septembre 2001 17


Photo : Pascal ThépautDOSSIERConstruire enpailleÇa vous botte ?Difficulté d’accroche au murIl n’est pas possible de fixer des étagères sur lesmurs de paille.Construction enterréeLa construction enterrée ou mitoyenne est problématiquecar le choix de ce matériau “naturel”induit l’obligation d’un échange d’air permanent.Absence d’avis techniquesLa construction en paille ne bénéficie pas d’avistechniques qui réglementent les conditions demise en oeuvre des produits ou des techniquesqui ne sont pas dans les DTU (DocumentsTechniques Unifiés : soit disant “garde-fous” du bâtiment).Les assurancesLa plupart des personnes vivant dans des maisonsen bottes de paille, ne parlent pas de la compositiondes murs. Cependant, certaines maisons sont assuréesalors que le matériau est connu, c’est le cas dela maison Feuillette.chaque ballot crée une protection incombustible évitantla propagation des flammes.Un autre “essai” de résistance au feu, totalementinvolontaire, a eu lieu dans la première maisonen bottes de paille du Cun du Larzac. Dans lelivret de présentation des deux maisons du Cun onpeut lire : “Deux poêles à bois, installés symétriquementde part et d’autre d’un même mur, ont chauffétrop fort et en même temps. La paille s’est alorsconsumée et les pièces ont été envahies de fumée.(...) il a fallu intervenir par la toiture en arrosant lesbottes de paille concernées. Le déblaiement a permisde constater, au grand étonnement des pompiers,que la paille emprisonnée dans le crépi avait très bienrésisté au feu.”Humidité et condensationLes essais sur la maison de Louis Gagné ont montréun taux de 13% d’humidité au sein des murs avec untaux d’humidité à l’intérieur de la maison de 35%.Trois ans plus tard, les essais de la SCHL effectuésen hiver ont indiqué la présence d’un taux d’humiditéde 9,5%. Les lectures ont été réalisées dans la partiebasse des murs. Ces résultats suggèrent que l’humiditécontenue dans la paille a tendance à s’assécheravec le temps.Compte rendu d’un entretienavec Pascal ThépautPascal Thépaut, concepteur et bâtisseur de maisonsen bottes de paille depuis une douzaine d’années, aessayé toutes les techniques. Il nous livre iciquelques «recettes» et suggestions, fruits de sonexpérience.18Montage de murs enballots maçonnésUne maison canadienne en testRésistance au feuUn essai de résistance au feu a été mené par leCentre National de Recherche du Canada sur uneportion de mur en bottes de paille maçonnées, dansle cadre de la recherche de Louis Gagné : Maisonsde ballots de paille et de mortier (projet de démonstrationpréparé par Louis Gagné pour la SociétéCanadienne d’Hypotèques et de Logement (SCHL),en avril 1986).“ Le mur de ballots de paille et mortier résiste à unesimulation d’incendie où la température est élevéejusqu’à 43,4°C durant quatre heures au lieu des deuxheures normalement requises. Le revêtement demortier a résisté deux heures à des températuresatteignant 1010°C avant qu’une minuscule lézarden’apparaisse. Dans des conditions similaires, la résistanced’un mur à parement de briques (briques de 10cm, contreplaqué de 1 cm et revêtement intérieur enplaco-plâtre) est de deux heures trente environ.”Le Centre a établi que les ballots de paille sont composésde suffisamment d’air pour constituer une trèsbonne isolation thermique, mais sont tout de mêmesuffisamment compacts pour éviter que l’air soit unagent de diffusion de combustion.En fait, les joints de mortier, grâce à leur faible résistancethermique, permettent des échanges thermiquesentre les ballots. Le cloisonnement den°4 août-septembre 2001Technique maçonnée«Après avoir réalisé le soubassement en maçonnerieet la rupture de remontées capillaires en feutrebitumeux,» explique Pascal, «on dispose une premièrerangée de bottes de paille. Le joint horizontalest alors réalisé à l’aide d’un coffrage tenu par deuxserre-joints (photo 1).»Le mortier utilisé ici est un mélange de chaux, desable, de paille et d’eau. «Le mélange que je pratiqueici» poursuit Pascal «a la consistance d’un fumier, ilse manie d’ailleurs à la fourche plus facilement qu’àla pelle (photo 2). La chaux est d’abord mélangée àl’eau pour obtenir un beau lait de chaux. Ensuite on yajoute la paille pour que tous les brins soient bienimprégnés par le lait de chaux, et pour finir le sable.Ce mélange ne contient qu’un volume de sable pourun volume de chaux, le reste de la bétonnière estsaturé de paille.Une fois le mortier disposé à l’intérieur du coffrage ettassé avec les pieds, on peut enlever le bastaing eton obtient ainsi une grande rainure : la rupture depont thermique. Cette dernière peut être laissée tellequelle, ou bien remplie de paille ou d’un isolant envrac. Le mortier-paille se solidifie assez vite ce qui esttrès avantageux car on peut décoffrer très rapidement.Ainsi, on ne monopolise pas les planches decoffrage ni les serre-joints.L’avantage majeur de cette technique réside dans lefait que les murs sont auto-porteurs, on peut doncposer dessus la charpente du toit ainsi qu’un étage.Par contre elle demande beaucoup plus de maind’oeuvre car il faut préparer le mortier.De surcroît il est nécessaire d’avoir des engins pourmonter le mortier lorsque l’on arrive à un étage.


Photo 1 : remplissagedu mortierdans le coffragePhoto 2 : le coffrageavec le videlaissé par le bastaingLa maison dans leFinistère avantremplissage desbottes et après.Technique d’ossature bois simple.Un madrier est disposé tous les mètres, puis fixé ausol et sur la panne sablière. Les bottes de paille de1m05 vont venir s’insérer en force entre deuxmadriers. Ainsi elles sont bloquées et l’ossature disparaîtdans le mur. L’enduit de surface n’en est queplus durable car il n’est pas en contact avec le bois(voir “Les points faibles”).La botte de paille idéale“De préférence choisir des bottes de paille provenantde céréales issues de l’agriculture biologique. Leseigle est plus rigide au niveau des fibres, mais onpeut prendre du blé, du riz, de la lavande... Il fautrégler le niveau de compression de la botteleuse desorte à avoir des bottes qui font entre 20 et 25 kilos.Les dimensions : 1m de long, 0,50m de large,0,35/0,40m de haut. Pour les personnes qui utiliserentdes plaques de parements intérieurs, il est préférabled’utiliser des bottes déjà dimensionnées, parexemple de 1m20. Le fait de les espacer de un mètre,présent l’avantage de pouvoir adapter des huisseriesaux dimensions standardisées”Pour une maison de 100 m2 au sol il faut compterenviron 2,5 tonnes de paille. Ce qui fait environ 110bottes de paille pour un coût total, livrées sur le chantier,d’environ 2 500 F. Pour une personne qui peut seprocurer de la paille près de chez elle et se la faireamener sur le chantier, on divise allègrement ce prixpar deux.Accompagnement sur les chantiersLe déroulement des chantiers est très variable. Enrègle générale, Pascal incite les futurs habitants àparticiper au chantier. “Cela est très formateur etimportant de pouvoir participer à la réalisation de samaison. Ce qui motive les personnes pour laconstruction en paille, c’est qu’avec un budgetmoyen, environ 350 000 F, ils n’auraient qu’un vaguepavillon pas agréable. Alors qu’avec ce matériau eten participant au chantier, ils arrivent à avoir une maisonqui leur correspond mieux, voire complètement.”explique Pascal.Néanmois il existe des exceptions. Il lui est arrivé deréaliser une maison de 200 m2 en Hollande, pour uncoût d’un million et demi de francs !Une maison dans le FinistèreCette maison de 80 m2 habitables (56 au sol et 24sous les combles) a coûtée 250 000 F. Le chantier aduré trois mois, à deux personnes plus la propriétairequi participait au chantier deux jours et demi parsemaine. Le toit est en bardeau de red cedar et l’undes pignons est bardé en mélèze. Les cloisons intérieuressont en Fermacell (plaques de gypse naturelet de cellulose, alternative au placo-platre).“C’est une maison très agréable à vivre”, confieMarthe, la propriétaire. “Elle a un peu l’ambianced’une chaumière : il y fait chaud en hiver et frais enété. De plus, on ne dirait pas que c’est une maisonneuve, ce qui l’intègre plus vite au paysage.Photos : Pascal ThépautPhotos : Pascal Thépautn°4 août-septembre 2001 19


Photo : Pascal ThépautDOSSIERConstruire enpailleÇa vous botte ?Le dessous defenêtre avec unmortier-paille.Nous l’avons également pensée évolutive; eneffet un des côtés pourra un jour accueillir un prolongementsans dégrader le lieu”. Ce sont lesaspects auto-construction partielle et reproductiblequi intéressaient Marthe : “Je suis MadameTout-le-monde et n’ai pas de compétences particulièresdans le bâtiment. Pascal a su me montrerles bons gestes pour participer au chantier. Lerésultat est une maison modeste qui, avec unbudget limité, me semble tout à fait reproductible.C’était primordial dans notre projet de base.” Pourarriver à ce budget, certains équipements sont issusde la récupération : le poêle pour le chauffage, la baignoire,le lavabo...Il est intéressant de voir comment les dessousde fenêtre sont conçus. Comme il est assez rareque les bottes de paille arrivent parfaitement sous lecadre de la fenêtre, Pascal monte le reste en mortierpailleet termine les 5 derniers centimètres par unbéton hydrofuge. Pour finir, l’appui de fenêtre est réaliséen bois, ici red cedar. Ainsi le dessous de fenêtre,qui peut s’avérer être un véritable piège à eau, resteà l’abri de l’humidité.La maison jauneConsultant pour Arcanne, association franc-comtoisespécialisée dans l'éco-construction , SamuelCourgey décide, en 1997, de construire sa maison enossature bois avec remplissage fibres végétales(bottes de paille, chanvre banché ou terre paille selonles murs) . Sa formation en génie civil, donc orientée“béton”, ne le prédestinait pourtant pas à ce genred’exercice. “Assez déçu par cette formation, je suisrevenu dans le bâtiment par le biais d’études desociologie et d’ethnologie au travers des techniquestraditionnelles de construction” explique Samuel. Ils'intéresse ensuite aux techniques alternatives et serend vite compte de la fiabilité de certaines d’entreelles. Après dix années passées sur chantier ou enbureau d'études, il se lance dans l’auto-constructionde sa maison.Pourquoi la paille ?Plusieurs critères lui font choisir la paille comme élémentprincipal de remplissage:- d’un point de vue environnemental, elle est commeles autres fibres végétales un matériau qui possèdeun excellent éco-bilan,- ses performances d'isolation thermique sont exceptionnelles,- la technique ossature bois avec remplissage pailleest très fiable,- cette technique en auto-construction est économique,- le côté “sauvage” de la paille (non récupérable parl’industrie) est également plaisant,- le caractère local du matériau qui provient d'unchamp situé à deux kilomètres.TechniqueCette technique d’ossature bois avec remplissagepaille est proche de celle de Pascal Thépaut (précédemmentcitée). Les poteaux ici sont tout de mêmemoins épais (20 x 4 centimètres) et, à chaque rangde paille, on leur fixe un liteau de part et d'autre.“Ce système d'échelles est là pour éviter tout risquede tassement cumulé et prévient également toutflambement (courbure d'une pièce longue sous l'effetde la compression) des poteaux .”20La maison desCourgey pendantl’enduitn°2 avril-mai 2001Photo : Arcanne


Samuel remplitavec de la chauxaérienne l’espaceentre les deuxliteauxDétail toiture etsous facePour diverses raisons, entre autres pour permettreune communication avec les acteurs de la filière bois,Samuel tenait à ce que l'ossature soit auto-stable etque la paille ne vienne qu'en remplissage. La “maisonCourgey” devait en effet pouvoir servir dedémonstration lors de portes ouvertes.Entre les liteaux et sur chaque botte estdéposée une poignée de chaux aérienne éteinte(CL). “Cette couche de chaux est là comme répulsifpour les éventuels rongeurs qui entreraient dans lesmurs” précise Samuel. “Sa pose prend peu de tempset représente un coût dérisoire pour l’ensemble de lamaison (200 ou 300 F). Même si cette précautionpeut être superflue, cela ne vaut pas la peine de s’enpriver.”Toutes les bottes de paille ont été retaillées à la scieà ruban pour leur donner une largeur régulière de40 cm et améliorer l'accroche de l'enduit.Problèmes rencontrés“Quelques problèmes sont survenus par manque deréflexion sur certains détails : les bas de murs ouencore les débords de toit, trop complexes à gérer enpignons.En ce qui concerne les enduits, l’utilisation d’unechaux aérienne non adjuventée a fait qu’au momentde la mise en œuvre, la trop forte absorption du végétaln’a pas permis au mélange de faire sa prise dansles conditions idéales”.Une maison à vivre“C’est une maison où l’on se sent bien, il y fait bon enété comme en hiver bien que le chauffage central(poêle à bois avec radiateurs) ne soit pas encore installéet que nous n’utilisions qu’un vieux fourneau,”précise Samuel. “Dans le village, le chantier a surpriset il est vite devenu l’attraction locale pour les promenadesdu week-end. Aujourd’hui cependant, avecson enduit ocre jaune, on ne parle plus de “la maisonde paille” mais de “la maison jaune”. Cette construction,projet de couple porté et animé à deux, devaitêtre bien intégrée dans le paysage. Il semblerait quecela soit réussi.”La maison jaune en quelques chiffres :Surface : 160 m2 et autant en annexes.Durée totale du chantier : 12 mois à 2 personnes.Budget : 600 000 F réalisés (pour 540 000 F prévus),y compris la somme de 72 000 F (6 000 F x 12 moisde travaux), en remplacement des salaires deSamuel qui était en congé sans solde.ConclusionUne fois l’à priori «trois petits cochons» levé sur cemode de construction, il lui reste l’obstacle «avistechniques» à franchir pour être reconnue en tant quetelle. A ce propos, il devrait y avoir du neuf très prochainementcar un projet «pilote» est en cours...nousen reparlerons donc très bientôt.Il serait dommage de laisser à nouveau passerune soixantaine d’années pour re-re-découvrircette technique lorque l’on voit ses nombreux avantagestant sur le plan écologique, économique etmise en œuvre.Espérons donc que la prévision de Gustave Lamacheen 1921 : “un chapitre nouveau s’est ouvert au livrede la construction et une activité féconde ne tarderapas à sortir de l’idée originale que vient de réaliser MrFeuillette”, se réalise enfin dans les années à venirYvan Saint-JoursMerci à :l’Association pour la Construction en FibresVégétales et Arnaud Cauwel pour leur renseignementstrès précis.Samuel Courgey et Pascal Thépaut pour leurs témoignages.Photo : ArcanneDessin : Guillaume Berteaudn°4 août-septembre 2001 21


DOSSIERConstruire enpailleÇa vous botte ?Des adresses et deslivres pour aller plus loinArcanneCréée en 1996, l’association est constituéede professionnels du bâtiment et apour but la promotion de l’éco-construction.Arcanne - Rue de la Fontenotte 39330PAGNOZEmail : arcanne.ass@wanadoo.frChaque année, Arcanne édite un dossier présentant ses activitésaccompagné des principaux articles écrits par ses animateurs.Association pour la Construction en Fibres Végétales (ACFV)41, rue du Lieutenant Ricard78400 ChatouTél : 01 30 53 76 97Différents documents sont réalisés et édités par l’association :- Guide d’introduction à la construction en ballots de paille -1999 - Fabien Baker- Bâtiments en ballots de paille en France 2000 - JohnDaglish.Ouvrages- The Staw Ball House, un très beau livre en anglais disponibleauprès de l’ACFV.- Une maison en bottes de paille - 1996 - Le Cun du Lazac.Petit livret racontant la construction des deux maisons enbottes de paille qui se trouvent sur le site.- L’architecture en paille (Mémoire de diplôme de fin d’étude) -1997 - Arnaud Cauwel (disponible au Cun). Essai très completde 175 pages.Concepteurs, bâtisseurs et autres...ArcanneSamuel Courgey (consultant et accompagnateur)Rue de la Fontenotte39330 PAGNOZTél : 03 84 37 88 37Jean-Pierre Baillon (architecte)Quartier Antouidane83780 FlayoscTél : 04 94 84 62 06John Daglish (concepteur)7, rue Georges Mandel91300 MassyTél : 01 60 11 12 10Jean-Charles Fabre (architecte)5, rue Taillepied95200 SarcellesTél : 01 39 92 20 61Jean-Pierre Oliva (concepteur et bâtisseur)Habi TerLa Plaine du Pont26510 SahuneTél : 04 75 27 45 53SPIRALEAlain Richard (bâtisseur)Le Bio Lopin39570 Saint-MaurTél : 03 84 44 23 92Pascal Thépaut (concepteur et bâtisseur)Entreprise Kolotec (en cours de déménagement)Email : pascal.thepaut@wanadoo.frTél : 06 06 80 59 2922n°4 août-septembre 2001


EnergieLa pile à combustible :une révolution énergétique etculturelle.Afin de mettre un peu de lumière sur cette pile quidemeure un mystère pour bon nombre dʼentre nous,Michel Frémont a rédigé cet article qui sent un peu lesoufre et beaucoup lʼhydrogène.Fonctionnement de lapile à combustibleDoc : Nothwest Power SystemsLa pile à combustible, mais c’esttrès simple !La pile à combustible n’est pas une invention nouvelle: c’est en 1839 que le principe est découvert parun chercheur anglais. Les premières applications ontété les programmes spatiaux américains Gemini etApollo. La pile à combustible offre aux compagniesélectriques une solution énergétiquement performanteet non polluante, pour une production décentralisée.En association avec les énergies renouvelables(solaire, éolien, biogaz), elle permet de stockerl’énergie sous forme d’hydrogène et de la restituer aumoment où l’on en a besoin. En effet, le seul problèmelié aux énergies renouvelables c’est que celles-cine produisent pas l’énergie en fonction de la demande.L’autre intérêtest lef o n c -Cataliseurau platinePlaque séparatriceMembraned’échangede protonsPlaque séparatriceAIR&EAUtionnementen cogénération des piles à combustiblespermettant un usage simultané de la chaleur et del’électricité. Le rendement électrique des piles peutatteindre 50 à 60 %.Principe de fonctionnementTout le monde connaît l’expérience de l’électrolysede l’eau qui permet, en faisant passer un courantcontinu dans l’eau de récupérer sur une électrode del’oxygène et sur l’autre de l’hydrogène, tout en produisantde la chaleur. La pile fonctionne, si l’on peutdire, à l’envers : l’hydrogène entre dans la pile constituéed’une couche d’électrolyte poreuse sur les deuxfaces en contact avec une anode et une cathode.L’hydrogène issu du combustible et le gaz oxydantqui n’est autre que l’air ambiant, constitué pour beaucoupd’oxygène, échangent leurs électrons par intermédiairede l’électrolyte (voir schéma). C’est vraimentune réaction chimique d’oxydation de l’hydrogènecombustible et de réduction de l’oxygène qui seproduit, c’est pourquoi ce procédé porte le nom depile.Cette production de courant continu s’accompagnede production de chaleur que l’on peut utiliser directementen cogénération, cette chaleur étant valorisablecomplètement (on peut également à partirde celle-ci créer du froid ). Le courant continuissu de la pile peut être transformé en courantalternatif à l’aide d’un onduleur, pour l’exploitationsur un réseau traditionnel. Le seul rejetdans la nature de cette combustion est de l’eaupure H2O qui peut facilement être utilisée (neserait-ce que pour produire de nouveau de l’hydrogèneen circuit fermé par électrolyse, ce quise passe dans l’espace).Contrairement aux installations classiques decombustion, le rendement électrique d’une pile nedépend pas de la taille de l’installation. Cela permetla construction de petites unités, très proches desconsommateurs qui fournissent non seulement del’énergie électrique mais également de l’eau chaude.Le rendement global de l’installation dans ce caspeut atteindre 90 %.n°4 août-septembre 2001 23


24Doc : Nothwest Power SystemsElectricitéMéthanolouGaz naturelCombustibleAux Etats-Unis, des centaines de maisons sont déjàéquipées de ce type de pile dans un cadre expérimentalqui doit déboucher sur des commercialisationsdès 2003. Le rendement de 80/ 90 % le rendtrès intéressant.La pile peut êtres alimentée dedifférentes façons :- par l’hydrogène, directement, pouvant être produitpar des sources renouvelables, mais également defaçon industrielle, ce qui pose le problème de l’encombrementet du stockage. Dans l’avenir cet hydrogènepourra être transporté par les gazoducs. Laréglementation considère l’hydrogène comme unproduit chimique et non comme un carburant, ce quirend son utilisation plus difficile.- par le méthanol et le gaz naturel plus facilementstockables et que l’on transforme en hydrogène dansun reformeur à la vapeur d’eau (voir schéma). Cettesolution permet, en attendant la diffusion plus importantede l’hydrogène, de mettre en place ce type depile dès maintenant.- par un combustible facile à stocker que l’on injectedirectement au niveau de l’électrode négative(méthane, monoxyde de carbone).ChauffageReformeurAir conditionnéLes différentes piles :Il y a cinq types de pile à combustible en cours d’étudeet de développement qui ont des domaines d’applicationet des caractéristiques différentes. Certainsont déjà des débouchés sur des applications industrielles,d’autres n’en sont encore qu’au stade du prototypemais promettent de sérieux débouchés.La pile « Phosphoric Acid Fuel Cell (PAFC) »C’est actuellement le modèle le plus répandu sur lemarché. Elle fournit d’ores et déjà de l’énergie pourdes hôpitaux, des écoles, des hôtels ainsi que desterminaux d’aéroports, essentiellement aux Etats-Unis. C’est cette pile qui a été installé à Chelles dansla région parisienne avec GDF et EDF pour alimenterun lotissement (d’une puissance de 200 kW). Elleproduit de l’électricité avec un rendement de plus de40 %. Combinée avec une centrale de Cogénération,son rendement électrique hors circuit vapeurEn°4 août-septembre 2001Chauffagede l’eauEau purePile àcombustibleapproche de 45 %.Son coût est encore élevé, mais aux Etats-Unis denombreuses entreprises construisent des usinespour sa fabrication en série. Elle sera utilisée pourl’habitat résidentiel.La pile « Proton Exchange Membrane Fuel Cell »(PEMFC)Elle opère à basse température (100 °C) et bénéficied’une forte densité de puissance par rapport à sonvolume. Son utilisation est très souple, elle peutaccepter de grandes variations de puissance rapide,ce qui s’avère très intéressant pour certaines applicationsqui nécessitent des temps de réponse trèsbrefs (automobile par exemple). On en trouve sur lecommerce jusqu’à 60 kW, pour une densité de puissancede 2 kg/kW.La pile « Mollen Carbonate Fuel Cell » (MCFC)Elle opère à haute température (600 °C) et peut utiliserdes combustibles dérivés du charbon.La pile « Solid Oxid Fuel Cell » (SOFC)Elle a un avenir prometteur dans le domaine desapplications industrielles de grande puissance. Elleutilise des céramiques à la place des électrolytesliquides, ce qui permet d’atteindre sans dommagesdes températures de 1000°C. Son efficacité énergétiquepermet d’atteindre 60 %; son application principaleest la Cogénération. Un groupe américain metau point une série de modèles de 300 kW, 1,5 MW etmême 3 MW. L’installation de 3 MW pourra tenir surun terrain de tennis pour alimenter en chaleur et enélectricité un ensemble de quartiers.La pile « Alkaline Fuel Cell » (AFC)C’est la pile historique utilisée par la NASA dans lesprogrammes Apollo à la fin des années 60 en associationaux panneaux solaires. Son rendement peutdépasser 70 %. L’électrolyte comprend de l’hydroxydede potassium. Néanmoins son coût très élevélimite fortement son développement commercial.Des recherches sont en cours pour permettre deréduire ses coûts de fabrication et pour améliorer sasouplesse d’utilisation.Autres types de piles à combustiblesUne pile utilisant du méthanol (DMFC) est apparueassez récemment. Elle est équivalente à la pile avecmembrane d’échange de proton (PEMFC) dans lamesure où elles utilisent toutes les deux une membraneen polymère. Cependant, dans ce nouveautype, l’anode extrait elle-même l’hydrogène duméthanol, ce qui évite d’utiliser un reformeur pourextraire l’hydrogène. Cette pile fonctionne à des températuresinférieures à 80 °C, et elle pourra atteindredes rendements de 40 %. La recherche vise à augmenterla température de fonctionnement pour augmenterle rendement.Découvert récemment, la pile régénérativeDans ce système, l’eau est séparée entre hydrogèneet oxygène à l’aide d’un électrolyseur solaire.L’oxygène et l’hydrogène sont injectés dans la pilepour produire à la fois de l’électricité et de l’eau (etdonc de la chaleur). L’eau refroidie est alors réintroduitedans l’électrolyseur solaire ce qui permet derecommencer le cycle. Cette application est très intéressantepour les applications spatiales, la NASA ytravaille activement.


Une pile de 1 kW.Grosse commeun annuaireSimulation d’uneunité de 3 MWDoc : FuelCell EnergyPhoto : H PowerLes applications des piles à combustibleElles vont toucher tous les domaines de notre viedans l’avenir : l’automobile, la production d’énergiedécentralisée de chaleur et d’électricité pour les sitesisolés ou les habitations. Les avions pourront utiliserl’hydrogène en remplacement du kérosène afin dene plus polluer l’environnement; les batteries serontremplacées par de petites piles à combustible pourles téléphones portables. Les ordinateurs, lesbateaux et les sous-marins pourront également l’utilisercomme propulsion (cela remplacera avantageusementle réacteur nucléaire dans ces derniers !),etc. Bref, dans un avenir relativement proche, la pileà combustible sera un élément central de notre viequotidienne. Cette véritable révolution de notre façonde concevoir l’énergie devrait aller relativement viteen raison des investissements dans ce domaine, enparticulier aux Etas-Unis, au Canada, en Allemagneet au Japon. L’enthousiasme est grand outre-atlantique,comme le remarque Alan Guggenheim, deNorthwest Power Systems : “L’impact des piles àcombustible sera bien plus important qu’Internet etplus important également pour l’environnement et leséconomies mondiales qu’aucune autre technologieen cours de développement. Dans 25 ans, nosgrands enfants regarderont en arrière et se demanderontqui, d’internet ou de la pile à combustible,était là en premier ? Toutefois, ils ne douteront pasun seul instant quelle fut la plus importante de cesdeux technologies”.La recherche américaine a bénéficié de plus de 1,5milliards de dollars ( plus de 10 milliards de francs)l’année dernière, uniquement sur l’aide au développementdes piles à combustible.L’automobileL’industrie automobile américaine parie sur la pile àcombustible. Le constructeur Daimler-Chrysler envisagede commercialiser un véhicule équipé de cettetechnologie dès 2004. 1,4 Milliards de dollars ontdéjà été investis en 5 ans sur ce projet. Un prototypeexiste qui a déjà une autonomie de 450 km avec unevitesse maxi de 145 Km/h. L’hydrogène liquéfié eststocké dans un réservoir cryogénique installé sous leplancher arrière. Le véhicule utilise une pile à échangede protons (PEMFC). Par rapport au véhiculeélectrique il présente de nombreux avantages : remplissagerapide du réservoir et possibilité de faire soitdu chauffage ou de la climatisation à partir de la chaleurproduite par la pile.Les deux piles utilisées pour l’automobile sont laPEMFC dite “acide” ou la pile “alcaline” utilisant de lapotasse en électrolyte.La CogénérationC’est dans ce domaine que les piles auront aussi unimpact important. Les piles en démonstration depuisseptembre 1999 à Chelles ou depuis plus de 15 ansau CERN de Genève ont pour but de démontrer leurimpact favorable sur l’environnement :- pas de nuisances sonores,- très faible niveau de pollution de l’air (plus de SOx,de particules imbrûlées, très peu de Nox et de CO2).Dans ce domaine d’application, le rendement estplus élevé qu’aucune autre technique de ce genre.Les Etats-Unis misent beaucoup sur le développementde la pile pour la maison individuelle. Cela sera“ma-pile-at-home”, bien plus intéressante pour tout lemonde que notre actuelle pile atomique !Les problèmes techniquesrestants :On sait déjà fabriquer toutes les piles qui ont été évoquées,le seul obstacle est, bien entendu, le coûtencore élevé de ce matériel que la production demasse ne saurait régler. Les problèmes qui demeurenttouchent à :- la membrane électrolytiqueSon coût actuel est encore prohibitif, mais de nombreuseséquipes de par le monde y travaillent. EnFrance, le CEA et le CNRS s’y penchent ainsi quel’Air Liquide. Ce problème devrait être résolu d’ici 2 à4 ans.- la plaque bipolaire qui sépare les cellulesDeux types de solution sont en cours, métallique oucomposite. Le coût de la solution de référence estencore 200 fois supérieur au coût d’objectif.n°4 août-septembre 2001 25Photo : Ntaional Hydrogen Ass.


Photo : FuelCell EnergyCe problème devrait trouver une solution viable dansl’année à venir.- la source d’hydrogèneC’est le combustible de l’avenir tout en étant le plusrépandu dans l’univers pour ces piles « H », mais samaîtrise n’est pas encore parfaite. La réglementationn’est pas non plus adaptée à l’usage en tant que vecteurénergétique. C’est dans ce domaine que le travailde recherche est le plus long à prévoir (de 10 à15 ans). Des solutions de stockage de l’hydrogènesont envisagées à l’avenir tel le stockage dans desmicrobilles ou dans des sortes de « micro-usines chimiques» ou encore l’utilisation de supraconducteursà l’aide des basses températures comme chez BMW,pour permettre la sustentation magnétique du réservoir.Comme il n’y a pas de contact avec le mondeextérieur, celui-ci n’échange pas de chaleur.Dans les esprits, l’hydrogène est encore associé auballon dirigeable Hindenbourg qui avait brûlé avant ladernière guerre. Il ne faudrait pas que cet accidenthistorique fasse penser que l’hydrogène est plusdangereux que l’essence : il n’en est rien, bien auc o n t r a i r e .L’hydrogène présenteun gros avantage, ilse disperse très rapidementdans l’air plusque n’importe quelautre combustible etne reste pas dangereuxcomme l’essencerépandue.L’hydrogène ne brûleque lorsqu’il est confiné.alcalin (AFC), puisque toutes les recherches d’envergure(notamment au niveau industriel) ont étéabandonnées au début des années 1980 (contrairementà ce qui s’est passé aux USA et au Japon).Cela résulte essentiellement du manque de marchéintérieur pour les piles de puissance, puisque le seulclient potentiel, EDF, a une politique très nette enfaveur des aménagements de réseaux publics plutôtque des générateurs décentralisés. Cela prive enparticulier les systèmes de puissance (PAFC, MCFC)de tout débouché national. Il apparaît donc fastidieuxde relancer des recherches sur ces filières en France». Pour conclure le professeur Lamy préconise d’inciterles recherches sur les autres filières où le retardnational est moindre. Pour donner une idée desengagements de recherche en 1988, lorsquel’Europe investit 3 MECU (maintenant Euro !) pour larecherche et le développement sur les piles à combustible,le Japon investissait 50 MECU et les USA100 MECU (document : Commission of EuropeanCommunities).Il est bien évident que notre retard en cedomaine s’est creusé, malgré l’engouement récentde certains politiques sur ce sujet qui risque d’êtrebien tard en raison des choix énergétiques du “toutnucléaire” des années 70. Cela explique pourquoi lediscours tenu en France est que cette technologie neva pas être au point avant 10 ans et qu’elle n’a pasd’intérêt dans le secteur résidentiel. De plus, germedans la tête de certains nucléocrates l’idée qu’ilserait peut-être intéressant de produire l’hydrogène àl’aide des centrales nucléaires ! Il est vrai que le rendementactuel des centrales est faible (30% à peine),le reste de l’énergie servant à chauffer l’atmosphèreou la mer suivant les cas...Montage d’une pile d’unepuissance de 3MW26La solution d’attenteexiste en utilisant unalcool quelconque(méthanol, éthanol)ou un gaz (Naturel, biogaz) ou même un hydrocarburetraditionnel qui permettrait l’usage des actuellesstations services, en attendant la distribution de l’hydrogène.Le véhicule à pile serait alors équipé d’unreformeur qui a l’inconvénient d’être une masse et unvolume supplémentaire embarqué.Où en sommes-nous en France ?Là encore notre choix énergétique massif pour lasolution nucléaire a eu des conséquences néfastessur le développement de ce type de recherche. Eneffet, l’interconnexion des centrales nucléaires adéveloppé chez nous une culture du réseau “à toutprix”, le but louable étant que tout citoyen devait disposerdu réseau EDF à sa porte. Cela a parfoisentraîné des coûts de raccordements déraisonnablespour certains sites isolés. Maintenant EDF,avec l’aide de l’Ademe, fait le choix d’utiliser desrenouvelables dans le cas de ces sites isolés. Maiscette culture dominante a fait que tout ce qui pouvait« casser » la logique des réseaux était mal venu.De nos jours EDF, contrairement aux américains, nevoit pas l’utilité économique d’une maison autonomeavec pile à combustible. Un rapport de 1988 rédigépar Claude Lamy de l’Université de Poitiers l’évoquedéjà : « La France avait une certaine avance, aucours des années 1960-1970, dans le domaine despiles à combustible. Mais elle a accumulé un retardconsidérable, notamment sur les filières en milieuphosphorique (PAFC), carbonate fondu (MCFC) etn°4 août-septembre 2001Etats-Unis, en 2002 c’est parti !Lors d’une visite aux Etats-Unis, j’ai eu la chance derencontrer Eric L. Simpkins de FuelCell Energy quia participé à la mise en place d’une association,Fuell Cell Commercilization Group à Washington,pour le développement commercial des piles à combustible.Il pense que le développement commercialva se faire dès 2002 pour les piles concernant lacogénération et l’automobile. De nombreuses compagniesaméricaines sont en train de passer dustade préindustriel à celui de la production, desusines sont en construction (H Power, NorthwestPower System, Avista Laboratories, Ball Aerospace,etc.). J’ai pu visiter certaines de ces installations encours de construction : il est certain que les pilesseront bientôt disponibles et qu’il est illusoire de vouloircombler notre retard en France, même si desrecherches doivent êtres entreprises dans ce sens(en particulier sur les matériaux nouveaux pour lesdiélectriques, soit pour de nouveaux combustibles).Le CNRS travaille depuis longtemps dans cesdomaines ! D’autre pays Européens, commel’Allemagne, l’Italie, la Suisse travaillent égalementsur ces projets depuis longtemps, souvent en collaborationavec les américains ou les canadiens (enparticulier dans l’automobile comme DaimlerChrisler).Préparez-vous donc à voir arriver ces pilesà combustible dans les proches années à venir... quenous devrons sans doute payer en dollars...Michel FrémontAssociation « les 7 Vents du Cotentin »


Rencontre à lʼhorizonCartes postales deNouvelle-ZélandePartis de Mayenne à vélo (n°1), Cathy, Thierry et leurs deux enfants ont toutdʼabord traversé une partie de lʼEurope (n°2), puis rejoint par les airs lʼAustralie(n°3). Les voici maintenant en Nouvelle-Zélande.Eté oblige, ils font ici un petit break sous forme de cartes postales ...The Cuddy - 1854Maison en bois avec toit dechaume.Waimante, (île du sud).Camion roulotte aménagé poury vivre à longueur d’année, enfamille.(île du nord).Façade de maison réalisée avecdes bouteilles posées les unes surles autres horizontalement. Lesmotifs sont dus aux différentescouleurs de bouteilles.(île du sud).Maison de Jo Polasher.Avec : mur de briques de terre crue, toit en terre recouvertde verdure, cloisons intérieures surprenantes (bouteilles,bois cordée...). Voilà de quoi vous mettre l’eau à la bouche...En attendant le détail que nous en ferons dans le prochainnuméro.A bientôt et bonnes vacances Cathy Dubourg et Thierry Baffou


AménagementLes composants du lino :- résine naturelle- toile de jute- poudre de liège et de bois- huile de lin- craie et pigmentsDoc : Forbo SarlinoPhoto : Forbo Sarlino28En France, le lino a mauvaiseréputation. Tout revêtement desol qui nʼest ni du carrelage nidu plancher porte courammentce nom, “lino” évoquant unrevêtement de sol synthétique,souvent inesthétique. Mais toutce qui est appelé “lino”, nʼenest pas : la plupart des revêtementsde sol portant ce nomsont synthétiques, à base dePVC ( Polyvynil de chlore).n°4 août-septembre 2001Le linoléum,un revêtement desol méconnuDepuis quelques années, le vrai linoléum(lat. oleum lini : huile de lin), dont l’invention date de1864 (bien avant la découverte du PVC par l’entrepriseallemande IG Farben à la fin des années1920) est de retour sur les marchés. Avec de nouvellescouleurs et de nouveaux motifs, ce revêtementde sol est a nouveau utilisé dans les bureaux,les hôpitaux, mais également dans les maisons departiculiers.


Le PVCDLW (Deutsche Linoleum Werke, usine allemandeayant une filiale de distribution en Belgique),un des plus grands fabricants de revêtements de sol,estime qu’en Europe 360 millions m2 de sol PVC sontposés par an. Son grand avantage : son prix bas.Mais ce PVC que nous rencontrons par360millions de m2 desol PVC sont poséstous les ans enEurope.ailleurs dans un très grandnombre d’ objets quotidiens,comme les rideaux dedouche, les isolations decâbles, certains jouets,les tuyaux sanitaires, certainespièces de véhiculesetc., est un produit hautementredoutable. Lors de safabrication se forment des résidusorgano-chlorés toxiques et en partie cancérigènes.Comme le PVC est “naturellement” dur et cassant, ony incorpore une grande quantité d’additifs chimiquesafin de le rendre plus souple, résistant à la chaleur etla lumière et de le colorer : des antistatiques, deslubrifiants, des stabilisateurs, des ramollisseurs, despigments et des colorants. Ces additifs rendent lerecyclage du PVC très difficile, raison pour laquelle,la plupart du temps, il est tout simplement brûlé à ladécharge. Ceci nuit, une fois de plus, à l’environnement,la combustion de ce matériau provoquant desémissions de dioxines.Outre les problèmes liés à leur fabrication et à leurélimination, les sols en PVC peuvent libérer desquantités non-négligeables de plastifiants nuisibles àla santé. Parmi ces plastifiants on trouve les phtalates(DEHP et DBP) qui sont allergisants et irritants.Il est important de noter que, jusqu’au milieu desannées 90, ont été posé des sols PVC dont l’enversest enduit d’amiante (dalles vinyle-amiante). Leurenlèvement nécessite alors un spécialiste de l’amiante,car des fibres peuvent se répandre dans l’air de lapièce.Retour au vrai linoContrairement à son pendant synthétique, levrai linoléum est fabriqué essentiellement à base deconstituants renouvelables. Quatre parts d’huile delin, une part de résines naturelles et une petite dosede matières sèches sont mélangés, épaissis et oxydésdans un pétrin mécanique. Ce mélange crée le“ciment de linoléum”, le liant du revêtement de sol.Sont ajoutés par la suite de la poudre de liège, debois et de chaux ainsi que des pigments (en tout 1,5fois la quantité du ciment). Cette pâte est entoilée surde la toile de jute qui sert de support. Ensuite, le linodurcit pendant 4 à 6 semaines à une température de60 à 80°C, jusqu’à ce que l’oxydation de l’huile de linsoit terminée.Un bon éco-bilanL’extraction de ces composants et la fabricationdu produit ne dépensent pas trop d’énergie.Entièrement naturel et donc recyclable grâce à sescomposants biodégradables, le lino pourrait êtrecomposté, par exemple. Mais en France, rien n’est encours en ce qui concerne la fin de vie de ce matériau.C’est certainement grâce à une conscienceécologique croissante mais aussi grâce à ses propriétésintéressantes que le lino suscite de plus enplus d’intérêt sur le marché.De par sa nature même, le vrai lino est antistatique etne pose donc aucun problème au matériel électroniquesensible des bureaux. Il est apprécié commerevêtement de sol dans les cuisines et les salles àmanger car il est résistant à l’huile et à la graisse. Ildispose également d’une bonne résistance mécaniquedû à son épaisseur et il est insensibles auxacides faibles et aux solvants. Du fait de l’oxydationde l’huile de lin, le lino est bactéricide, raison pourlaquelle il est apprécié comme revêtement du soldans les hôpitaux. Il est particulièrement adapté auchauffage par le sol. Pour finir, il est élastique, amortissantle bruit des pas, isolant thermique, inaltérableà la lumière et presque inusable.Et les inconvénients ?Le vrai lino revient généralement plus cherque son équivalent en PVC standard. Néanmoins sonprix est équivalent à celui d’un PVC “haut de gamme”: il faut compter entre 150 F et 250 F le m2.Son réel inconvénient, est la colle qu’il est indispensablede mettre pour pouvoir le poser. Les colles nontoxiques sont chères (entre 500 F et 1000 F pour unesurface de 50 m2) et souvent inconnues des artisansà qui vous feriez peut-être appel.Au moment de la livraison il est possible que l’odeurdu lino neuf soit gênante. Celle-ci est dû au dégagementde triglycéride lors de l’oxydation de l’huile delin. Ces émanations peuvent irriter les muqueuses : ilest donc nécessaire de bien aérer la pièce danslaquelle se trouve le revêtement de sol.Le lino n’est pas approprié à un usage dans despièces humides comme la salle de bain par exemple,car il a tendance à gonfler et à se déformer.Le lino en testLa revue allemande Oekohaus (numéro 4,sept. - déc. 2000) a envoyé une petites dizaine derevêtements de sol en lino dans un laboratoire pourtester leurs composants et les substances nuisibles.Parmi les fabricants dont les produits ont été testés,on trouve Forbo Sarlino et DLW, tous deux fabricantsmondiaux représentés en France.De manière générale, le lino, par ses composantsnaturels, est dénué de ramollissants, métaux lourds,pigments douteux et formaldéhyde. Cependant, dansle produit de DLW Marmorette, une concentration élevéede plomb a été détectée. Le fabricant a insistésur le fait que la concentration n’atteint pas la limiteautorisée pour des jouets; Oekohaus considèrenéanmoins la quantité comme nocive.Les fabricants de lino ne sont pas d’accord à proposdu traitement de surface de leur produit : les grandsfabricants Forbo et DLW livrent le lino vitrifié avec unecouche très fine de polyacrylates; d’autres utilisent enplus du PVC. Ce traitement de surface a pour objectifde diminuer l’odeur du lino neuf (production oblige,les temps de séchage sont raccourcis !), et d’empêcherque des poussières viennent s'installer dans lematériau poreux.Des fabricants alternatifs prônent un traitement avecde la cire dure naturelle. Tout le monde semble s’accordersur le fait que le traitement à la “cire de parquet”classique à base de paraffine (pétrochimique)est à proscrire.n°4 août-septembre 2001 29


Le lino en pratiqueLa pose du lino en lé est assez délicate, raison pourlaquelle il est recommandé de faire appel à un professionnelsi on n’est pas un bricoleur ou une bricoleusechevronné-e. La plupart du temps, le lino estlivré en rouleaux de 2 m (le poids d’un rouleau estconsidérable), ce qui pose déjà un problème pour letransport. De plus, il peut se casser lors de la mise enplace, il faut donc le poser très soigneusement.Toutefois, les personnes désirant effectuer la poseeux-mêmes sans trop de risque, pourront opter pourles dalles, un peu plus coûteuses (environ 250 F lem2), mais plus maniables que les lés. Il suffira alorsde prendre son temps pour une pose méticuleuse.La pose du lino nécessite un sol propre et totalementplat, car toute inégalité se verra à la surface du revêtementde sol. Un simple grain de sable fera unebosse ! Munissez-vous donc d’un bon aspirateur oud’une excellente balayette.Pour la colle, qui doit absolument être étalée sur l’intégralitéde la surface, utilisez des colles à base derésine naturelle ou des colles à base de dispersion(pauvres en émissions de COV), qu’on peut trouverchez les distributeurs de matériaux écologiques.Evitez dans tous les cas les colles à base de solvantschimiques. Si vous faites poser le lino par un artisan,parlez lui en à l’avance, il se peut qu’il ne connaissepas les colles non toxiques.Une fois posé, il est recommandé de laisser le lino àla lumière quelques jours pour que l’insolation sefasse sur toute la surface de façon uniforme. Desmeubles installés trop rapidement empêcheraient lebon déroulement de cette opération et laisserait destâches plus claires à leur emplacement.Pour surfacer le lino, il est possible de le cirer avec dela cire naturelle. L’entretien se fait comme pour uncarrelage : un coup de serpillière et le tour est joué!Barbara PeschkeAdresses des fabricants :Armstrong DLW FranceParklaan 22B-2300 Turnhouttél. (0032) 14 448 100Forbo Sarlino63 rue GossetBP 271751055 Reims Cedextél. 03 26 77 30 30www.sarlino.forbo.com(on peut obtenir, par le site web, des listes régionalesde commerçants qui vendent du lino)Pour trouver le grossiste le plus proche de chez vous,téléphonez aux fabricants cités ci-dessus. Il est fortpossible que votre distributeur de produits naturelspour l’habitat puisse vous fournir, tout simplement.30n°4 août-septembre 2001


Formations, stages chantiersCette rubrique est gratuite. Pour être inséré dans le prochain numéro, envoyez vos informations avant le 7 septembre 2001.AudeSemaine "Stuc mince et stuc vénitien"Date : 17 au 22 Septembre 2001. Durée : 6 jours (48h)Lieu : 50 km au Sud de Carcassonne, à CouizaPublic : artisan ou particulier expérimentéObjectif : Découvrir les règles d'application d'enduits à lachaux selon les techniques traditionnelles et contemporaines.Déroulement : stage intensif préparant au métier d'applicationdu stuc.Coût : 2880 F produits et supports compris.Inscription : 30 jours avant la date prévue.Prise en charge possible ANPE ou Chambre des métiers.Stage Week-end "Fresque byzantine"14-15 Septembre 2001Stage Week-end "Stuc vénitien"28-29 Septembre 2001Durée : 12h (Vendredi après-midi - Samedi)Lieu : 50 km au Sud de Carcassonne, à CouizaPublic : professionnel ou particulierObjectif : Découvrir les règles d'application d'enduits à lachaux selon les techniques traditionnelles.Coût : 600F produits inclus - hors support.Déroulement : en box, sur chevalet, stages à thèmes axés surla finition et l'aspect décoratif (préparation du support, réalisationgamme de couleurs, poncifs, application). Le stagiairerepart avec son échantillon.Inscription : 10 jours minimum avant la date prévue.Couleur TerreUsine de Montazels - Avenue de la Gare 11190 MontazelsTél-Fax : 04 68 74 14 77www.couleurterre.comHautes-AlpesBriques en terre crue : 17 au 21 septembreConstruction voûtes et coupoles : 24 au 28 septembreConstruction en matériaux naturels. Modules de formationsintensifs, destinées aux professionnels, aux auto-constructeurset aux personnes s’intéressant à ces techniques.Alternance de cours théoriques et de mise en pratiqueStages destinés aux demandeurs d’emploi. Constructiond’intérêt public réalisé en chantier école. Bilan professionnel,recherche d’un projet d’avenir...15 semaines pour préparer un projet d’avenir et découvrir laconstruction en matériaux naturelsDu 13 septembre au 21 décembre 2001Le GabionParc d’Entraigues - 05200 Embrun- Tél : 04 92 43 89 66 - Fax : 04 92 43 04 99Page Web : http://perso.wanadoo.fr/gabionE mail:GABION@wanadoo.frGersConstruction ossature bois-paille et ossaturebois-chanvreCe stage s’adresse aux professionnels, auto-constructeurs etparticuliers intéressés par la construction avec ossature boiset remplissage par bottes ou chanvre banché, ou ayant un projetdans ce domaine.- Individuel : 1 620 F TTC pour les 3 jours (demandeurs d’emploi: nous consulter)- Entreprise : 2 400 F TTC (TVA 19,6%) (crédit formation : fairedemande auprès de l’employeur)Formateur : Samuel Courgey - Association ArcanneDu 30 août au 1er septembre 2001Gérard Vives“La Motte” 32270 L’Isle ArneTél : 05 62 65 80 45 Fax : 05 62 65 80 45HéraultApprendre la chauxLes 29 et 30 septembreApprendre la Pierre sècheLes 6 et 7 octobreFormation pratique par des professionnels agréés.Lieux : Hérault , Gard.Places limitées à 12 personnes par stage, prix 950 F.Conditions spéciales pour personnes à revenus modestes.Habitat Ecologique16, rue Ferdinand Fabre 34000 MontpellierTéléphone : 04 67 22 34 33Stage de formation "Énergie et Habitat".Les stages se déroulent sur deux jours (vendredi et samedi).Destinée surtout aux particuliers souhaitant concevoir un projetd'habitat ou simplement désireux de mieux gérer leursdépenses d'énergie, cette formation courte permet de s'informersur l'architecture bioclimatique, les matériaux et l'énergie,les différents types de chauffage, l'énergie solaire, les équipementséconomes.La formation est assurée par les auteurs du livre "La Maisondes négawatts" : Thierry Salomon et Stéphane Bedel.GefosatMaison de la Mer - Quai Baptiste Guitard 34140 MèzeTél. : 04 67 18 77 02 Fax : 04 67 43 01 24E-mail : contact@gefosat.org www.gefosat.orgIsèreSamedis de l’habitatLe dernier samedi de chaque mois, un spécialiste de l’habitatécologique intervient sur un thème donné.Samedi 25 août : les techniques et matériaux d’isolation.Centre Terre VivanteDomaine de Raud 38710 MensTél : 04 76 34 80 80ParisSéminaire de peintures décoratives naturellesCe séminaire de peintures décoratives est animé par les spécialisteset fabricants de peintures de la société Kreidezeit(Allemagne) et de la société Ecodis. Il propose à un public depeintres décorateurs ou de revendeurs spécialisés de découvriret de mettre en oeuvre les techniques de peinture et dedécoration avec les matières premières et les produits de lasociété Kreidezeit : initiation aux stucs (stucco lustro, tadelack),effets marbrés à la caséine (réalisé à la spatule), glacisdécoratifs.Cours théorique et pratique interactif sur deux jours le 2 et 3octobre 2001 à Paris. <strong>Dossier</strong> technique fourni. Coût du séminaire:1 200 francs.Ecodis35170 BruzTél : 02 99 52 58 97 - Fax : 02 99 52 58 99écodis@free.frn°4 août-septembre 2001 31


CalendrierEcofestival : La Planète décolleHaras de Gatines - Moisdon La Rivière - Loire-Atlantique les11 et 12 août + université d’été les 13 et 14 août 2001L’écofestival fait état de l’évolution des éco-procédés en pleineexpansion. Il rassemble de nombreux artisans, producteurs,diffuseurs et installateurs, dans une atmosphère defête, de spectacle, d’animations variées. Il sera suivi de l’universitéd’été, lieu de réflexion et de rencontres, afin que lestechniques s’inspirent d’une éthique au service de la planète.Semi-remorque de l’Université d’écologie appliquée munid’une parabole solaire, d’un moteur alternatif Stirling, d’unjardin et d’une scène d’artistes!!.Organisation : Heol «la maison autonome», Route deLouisfert 44520 Moisdon La RivièreTél : 02 40 07 63 68www.ecofestival.free.frUNIVERSITE D’ETELundi 13 août 20019 h 30 : Patrick et Brigitte Baronnet : La maison autonome etsolidaire. Introduction : axes de recherche et finalités10 h : Joseph Orszagh (chercheur universitaire) : Gestionécologique de l’eau dans la maison11 h 30: Jean-Claude Pierre et Joseph Orszagh : Echangesur la notion de durabilité14 h 30 : Robert Chiron (universitaire, Assocaition Bolivia inti)Le soleil au service du Tiers-Monde (autour d’un café solaire)15 h : Bernard Menguy (architecte bioclimatique) : L’habitatécologique16 h 30 : Emmanuel Roland : “Le petit jardin des écoliers” :17 h 15 : Mata : “Semi-remorque nomade”, Université d’écologieappliquéeL’écologie pratique, outil d’émancipation sociale21 h : Table ronde avec les intervenants et le public :Retisser les liens entre les lieux et les hommesMardi 14 aoûtProgramme autour de l’alimentation et de la solidaritéValérianeNamur - Belgique du 31 août au 2 septembre 2001Le plus important marché bio de Belgique, organisé parNature et Progrès. 350 exposants : alimentation et jardinagebiologique, décoration et habitat sain, construction écologique,artisanat, bien-être.Nature et ProgrèsTél : + 32 81 30 36 90Foire du boisSt-Jean de Soleymieux - Loire, les 7,8 et 9 septembre 2001Le bois dans la construction et dans tous ses états.Organisation : Deffi BoisTél : 04 77 76 76 76Biozone32n°4 août-septembre 2001


BiozoneMur-de-Bretagne - Finistère, les 8 et 9 septembre 2001Grande foire biologique. 180 exposants dont certains sur lesénergies renouvelables et l’habitat sain.APCBTél : 02 96 24 52 65Salon Bois EnergieMulhouse - Haut-Rhin, du 13 au 16 septembre 20013ème salon professionel et grand public du bois énergie auparc des expositions de Mulhouse. Ce salon est organisé enpartenariat avec l'ITEBE, Institut Technique Européen duBois Energiecontact : ITEBE 28 bd Gambetta 39004 Lons le SaunierTél : 03 84 47 81 00 www.itebe-expo.comE’Caux-bioYvetot - Seine-Maritime, les 22 et 23 septembre 2001Dans la salle du Vieux Moulin : producteurs, transformateursen agriculture biologique, habitat sain, artisans et associations.ANETHTél : 06 13 65 06 96 Fax : 02 35 56 24 73Horizon bioMuzillac - Morbihan, les 29 et 30 septembre 2001Organisé par l’association “Terre en vie”. Produits bio, santé,éco-produits, habitat sain, énergie, vêtements.Terre et VieTél : 02 97 45 01 9421ème salon de l'habitatEpinal - Vosges, du 21 au 24 septembreBâtiment et décoration (classiques) et énergies renouvelables.Un événement organisé par Promotex.Tél : 06 81 44 25 91AnnoncesNouveau magasinMagasin de produits et materiaux naturels exclusivement, desproduits d'éclairage solaires, et petit appareils (pompe...), àvenir librairie spécialisé.300 m2 situé 36 rue Edouard Idoux 69700 GIVORS (20kmsud de LYON) ouvert depuis le 19 juin.Tél/Fax 04 78 73 89 76Formation à la création d’un éco-villagePour les francophones, de Belgique, France, Suisse, Québec,Afrique.Du Jeudi 1er novembre 2001 à 9 h 30, au dimanche 4novembre 2001 à 18 h. A Coulvain (Calvados).Pour toute information contactez: Chantier/Coopératif asbl -Développement d’une pratique écologique et coopérative.Grande Enneille 102 - 6940 DURBUY - Tél/Fax : 32(0)86/3234 56E-mail : chantier.coop@skynet.beCherche stageEn vue d’un projet de chalets bois, recherche stage aupèrsd’entreprises, d’associations d’auto-construction, ou formationspour adultes.Tél : 04 66 69 21 13ImmobilierCherche terrain isolé ou très calme versant sud sud-est sudouest,avec eau pas trop loin. Pour association paysans sansterre. Départements : 48 - 34 - 66 - 12 - 07Tél : 04 66 41 08 27. Luigi.Cherche porteur de projetL'association Bio Ch'min, située à Vire au sud du Calvados,cherche un porteur de projet en vue de l'ouverture d'un magasinde vente de produits bios dans le cadre d'un pôle d'activitésécologiques.Tél - Fax : 02 31 66 96 49n°4 août-septembre 200133


Grille dʼannonce Pour passer une annonce, veuillez utiliser la grille ci-dessous. Date limite pour le numéro d’octobre-novembre 2001 : vendredi 7 septembre. La Maison écologique se réserve le droit de refuser une annonce qui n’est pas enrelation avec l’objet du magazine.Tarifs rubrique «Petites annonces»(Rubrique demandes et offres d’emploi : gratuite) Pour les abonné-e-s : forfait «grille» de 10 F. Ligne supplémentaire : gratuit Pour les non abonné-e-s : forfait «grille» de 25 F. Ligne supplémentaire : 5 FRèglement àLa Maison écologiqueBP 60 145 - 14504 Vire CedexNom.........................................................Prénom....................................................Adresse.....................................................................................................................Code postal..............................................Ville..........................................................Tél............................................................Suppl. Forfait de baseAbonnement et anciens numérosJe m’abonne à La Maison écologique, pourune année (6 numéros).Nom..................................................................Prénom.............................................................Adresse.....................................................................................................................................Code postal......................................................Ville...................................................................Tarifs abonnement Particulier .......................180 F / 27,44 € Association......................210 F / 32,01 € Institution.........................300 F / 45,73 € Soutien............................240 F / 36,58 € Petit budget.....................130 F / 19,81 €Anciens numérosN°1 février-mars 2001<strong>Dossier</strong> : Tout ce qu’il faut savoir sur le chauffage au bois.Le Cun du Larzac. Construire en briques alvéolées. Voyage Cyclo-architectural.Epurer l’eau par les plantes. Cuisiner avec le soleil.épuiséN°2 avril-mai 2001<strong>Dossier</strong> : Peinture, comment ne pas se mélanger les pinceaux.Eau vivante. Chaumière bioclimatique. Zakopane en Pologne. Installation photovoltaïque.Un cuiseur facile.N°3 juin-juillet 2001<strong>Dossier</strong> : Chauffe-eau solaire, prenez un bon bain de soleil !La Ferme des Chèvres dans le Vent. Eco-habitat en ville. Pisé en Australie.Economie d’énergie. Une cuisinère solaire familiale.Commande d’anciens numéros N°2 (franco).......................33 F / 5,03 € N°3 (franco).......................33 F / 5,03 €TOTAL :.............................................. Fou ........................................ €34n°4 août-septembre 2001Règlement àLa Maison écologiqueBP 60 145 - 14504 Vire Cedex

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!